80 BOULEVARD AUGUSTE-BLANQUI Page 1/5 Les affaires … · 2013. 1. 17. · 80 BOULEVARD AUGUSTE-BLANQUI 75707 PARIS CEDEX 13 - 01 57 28 20 00 03 MARS 07 Hebdomadaire Paris OJD : 277925

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Eléments de recherche : CASH EXPRESS : achat vente de produits d'occasion, toutes citations

Les affaires marchentplutôt rondement,

en ce moment. Attablé dansun bistrot du 20e arrondissement de Pans, He™ Peaudeau,32 ans, fonctionnaire, fait le point, devant un jus de fruits, sur ses « bons plans » de la semaine.Le premier, mardi SOir, a consiste a « déguster dupoulet fermier et de la confiture de fraises » dans le cadred'un test de nouveaux produits Le jeune homme en estreparti le ventre plein maîs aussi avec un chèque-cadeaude 7 euros pour sa contribution et quatre sprays anti-calcaire destines a être essayes dans sa salle de bainsLe lendemain deux reunions de consommateurs - adebattre des vertus d une salade sous vide et d un futurgel douche - lui ont rapporte 36 et 45 euros des sommesnon imposables car payées en frais de deplacement eten bons d'achat Vendredi, enfin, Herve est aile faire sescourses chez Carrefour ou il a achete pour 20 euros de

produits « satisfait ou rembourse » (creme fraîche,chocolat, shampoing antipelliculaire, pâte )dont il avait trouve les references sur un siteInternet (madstef com) Last but not (east, un

cheque de 60 euros du Crédit lyonnais estégalement venu garnir sa boîte aux lettres, cette

semaine, pour le « remercier » d avoir convaincu uneamie d'ouvrir un compte dans cette banque

Conseiller chez EDF, Herve Peaudeau explique s'êtreinscrit auprès de So societes specialisees dans lestests sensoriels et les reunions de consommateurs IIest également accro a eBay le site d'achat vente entreparticuliers

II va sans dire - son portefeuille en témoigne - qu'ilcollectionne les cartes de fidelite des enseignes de lagrande distribution Sa motivation, comme il l'expkqueest double « Hy a d'abord uri aspect ludique a pratiquertoutes ces activites C est tres amusant Le but final reste tou-tefois de faire des economies }e pourrais tres bien vivresans Maîs cela me permet de mettre de l'argent decôte pour le consacrer a autre chose, en l'occur-rence mes vacances »

S'il a pousse le systeme D jusqu'à uncertain degre de sophistication, HervePeaudeau n'est pas un cas a part - il represente plutot a lui seul une synthese detoutes les economies réalisables aujour-d'hui avec une dose d'ingéniosité, deuxdoigts d'organisation et beaucoupd'Internet Comme lui, de tres nombreux

consommateurs français ressentent aujourd'hui unbesoin manifeste d'« optimiser » leurs depenses Ceux-là n'ont pas attendu que la question du pouvoir d achatdevienne un theme central de la campagne électoralepour apprendre a se débrouiller face a la valse desetiquettes Le succes du hard discount, la vogue pour letelechargement gratuit ou encore le boom dés compa-gnies aeriennes low-cost sont autant de reponses ala « vie chere » II en va de même de toute une culturedu « bon plan » Naguère limitee au bouche-a-oreille,celle ci n'en finit pas de se répandre dans les foyers, grâcea la fee Internet

«DFVEW/ RADIN!»Tests de consommateurs, bons de reduction, soldes,

échantillons gratuits jeux-concours, produits « rem-bourses », achat vente entre particuliers, vacances

a prix dégriffés le Web foisonne de sites, deblogs et autres forums sur lesquels on trouve

mille et une façons de faire des economiesou de gagner des petites sommes d'argentConsommer malin est devenu un mode devie , grappiller des euros en quèlques clics,

un jeu a la mode Afficher son avance n'estmeme plus honteux, comme en témoigne le

titre d'un hors-séné de 60 millions de consomma-



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leurs en 2006 : « Le guide du nouveauradin ». Un thème qui n'est pas sansrappeler le slogan publicitaire dePriceMinister, une entreprise envogue du e-commerce français :« Devenez radin f », proclame ce rivald'eBay sur le secteur de la vented'objets entre particuliers.

Radin ? Telle est aussi l'antienne- pour ne pas dire la raison d'être - deTobias Steinberger, fondateur et ani-mateur de radins.com. Lancé en 2002,ce site abrite aujourd'hui une fourmi-lière de 780 OGO abonnés qui s'échangentdes conseils et des bons plans pourconsommer moins cher, voire gratuite-ment. Entre 2 DOO et 3 DOO échantillons gra-tuits trouvés sur le Net y sont ainsi répertoriés chaqueannée : café en poudre, encre pour imprimante, couches-culottes, crème de beauté... Pour en obtenir un, il suffitde laisser ses coordonnées à la marque concernée, quine manquera pas, en contrepartie, de vous inscrire surson fichier de clientèle. Tel est le revers de la médaille :quiconque veut profiter pleinement de la vie à bas coûtne doit pas avoir peur de se faire importuner par lesrelances commerciales et les spams en tout genre.

Mais sur radins.com, on trouve également plusieurscentaines de numéros de téléphone permettant, parexemple, d'appeler le service après-vente de son fabri-

défiant toute concurrence... Et même defaire des « soldes » toute l'année commele proposent de plus en plus de gros-sistes en ligne à l'image du leader dusecteur, vente-privee.com (3 millionsde membres). La percée fulgurante

de ces déstockeurs d'invendus degrandes marques démontre, au passage,

que le phénomène du « tout moins cher »n'est pas limité aux ménages nécessiteux.

« Les classes moyennes ont également debonnes raisons de faire attention à leursdépenses vu qu'elles ne bénéficient d'aucune

aide et paient plein pot toutes les taxes. Elles aussi recherchentabondamment les bons plans », estime Martine Rigaut, unetraqueuse d'astuces quasi professionnelle, installéedans le Nord. Cette employee commerciale a profitéd'une période de chômage pour répertorier toutes les« idées lucratives », et légales, mises à disposition desconsommateurs. Elle en a tiré un Guide des bons plansdans lequel elle explique, notamment, comment testerdes produits de consommation courante, commentdevenir « client mystère » (qui éprouvera anonymementla qualité de service d'un magasin), comment se fairecouper les cheveux à peu de frais (dans les écoles de coif-fure), etc. « Hy a une telle gamme d'activités qu'il est tout àfait possible de foire cela quinze heures par jour et même d'envivre ou d'en tirer un revenu complémentaire à côté de sonemploi », assure-t-elle. ^

Sur radins.com, 780 OGO abonnés s'échangent des conseils pour consommermoins cher. Des milliers d'échantillons gratuits y sont répertoriés

cani d'ordinateur sans avoir à payer 0,34 euro la minute.« Derriére chaque numéro surtaxe se cache un numéro localqu'il est possible de retrouver grâce à d'anciennes factures »,explique Tobias Steinberger. Venu en France grâce auprogramme Erasmus, cet Allemand de 31 ans a aussidoté son site, il y a deux ans, d'un système de troc : prèsde 200 DOO objets y ont déjà été échanges sans lamoindre transaction financière, sur le modèle de « mapoêle à frire contre ta paire de chaussures » (exemple réel).

Qu'on les appelle « radins » ou « accros du gratuit »,qu'ils soient « eBayeurs » (adeptes d'eBay) ou « rem-boursonautes » (spécialistes des produits remboursés),ces cyberéconomes sont tout aussi difficiles à quanti-fier qu'à identifier. La logique voudrait qu'il s'agisse plu-tôt d'étudiants, de précaires ou encore de travailleurspauvres. Il y en a, mais le gros des troupes n'est sansdoute pas là. Seule certitude : que leurs revenus soientmodestes ou pas, ils ne rechignent pas à se payer uneconnexion Internet. Le calcul est vite fait : les 15 eurosplacés dans un abonnement mensuel seront vite récu-pérés. Le Web est un fabuleux « redistributeur depouvoir d'achat », pour reprendre une expressionà la mode dans le e-commerce. Il permet - envrac - de comparer les prix, de recueillir desavis d'usagers et de consommateurs, des'échanger des astuces, de voyager à prix

La carte Famille nombreuse s'y met aussiSigne que la culture « bon plan » est vraiment dans l'air du temps,

elle gagne l'Etat. Le ministère de la famille a eri effet décidé de

moderniser l'antique carte Famille nombreuse en lui donnant

des airs de carte de fidélité, sur le modèle de celles qui foison-

nent dans la grande distribution. Créée en 1921 par la SNCF, la

carte Famille nombreuse n'offrait, jusque-là, des réductions que

sur les tarifs ferroviaires. Elle permet désormais d'« accéder à

de nombreux avantages commerciaux dans fous les grands

secteurs de la vie quotidienne », dixit le gouvernement qui a

signé une convention avec une quarantaine d'enseignes. Auchan

accorde ainsi 10 % de réduction sur le rayon puéricul-

ture ; Avis promet 10 % de rabais, sur les locations

hors week-end ; Buffalo Grill invite les enfants

accompagnés (de 5 à 12 ans), du dimanche soir au

jeudi ; etc. Quant au lunetier Lissac, il offre gracieuse-

ment 100 points (d'une valeur de 15 euros) sur la carte de

fidélité du magasin... Le gouvernement espère ainsi aug-

menter le nombre de titulaires de cartes Famille nombreuse qui

est actuellement de 2,8 millions (sur un potentiel de 7 mil-

lions d'adultes et d'enfants). Seul hic, mais de taille :

f\ les délais d'attente sont de plusieurs semaines,

»̂k voire de plusieurs mois. L'afflux des demandes

^̂ k et la création d'un nouveau logiciel par la

SNCF expliquent ce retard à l'allumage.



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LA C U L T U R E « B O N S p L A N s » | la grande enquête

Bonnes affairesau banc d'essai

Les produits remboursesDe plus en plus de marquesutilisent les « offres deremboursement » afin de faireconnaître leurs nouveaux

produits et transformer des acheteurs occasionnelsen clients réguliers Pour se faire rembourser, leconsommateur dort renvoyer le ticket de caisse et lecode-barres du produit a un centre de gestion qui lui feraensuite un virement bancaire équivalent (ou qui recrediterasa carte de fidelite du magasin) Pour certains produits,dits « satisfait ou rembourse •, ll faudra ecnre un motifd'insatisfaction en quèlques lignes Deux sitesles repertonent madstef com et achatgratuit com

Les tests de produitsAvant de lancer un produit, une marque le fait souventtester par des consommateurs a domicile ou a l'occasionde réunions collectives Ces contributions sontrémunérées par des cheques bancaires, bons d'achat,chèques-cadeaux Pour y participer, il faut s inscrireauprès de sociétes spécialisées qui vous demanderontvotre age et votre situation familiale et professionnelleCe sont elles qui, ensuite, vous recontacteront en fonctondu profil recherche. Certaines sont sur le Netreuniondeconsomrnateurs.com, testconso fr, ciao.fr

Les échantillons gratuitsPour promouvoir un nouveau produit, certaines marquesdistnbuent des échantillons dans les grandes surfaces,dans des lieux publics ou, de plus en plus, sur InternetPlusieurs sites les repertonent, comme radins comou lesmalms com La spécificité des articles (produitsde beaute, shampoings, en-cas minceur, chocolaten poudre ) et la taille des échantillons ne permettentpas d'en vivre

Les jeux-concoursDes milliers de concours sont organises chaque annee,que ce soit dans les journaux sur les emballages,par telephone ou désormais sur Internet Une dizainede magazines de « concounstes > les repertonent etproposent les reponses en echange d'un abonnementd'environ 90 euros par an Le plus ancien, Concoursmagazine (concoursmagazine com), compte 4 DOOabonnes, soit autant que son pnncipal concurrent,Infoconcours (infoconcours fr) De nombreux sites Internetfont de même, maîs gratuitement en ne ciblant queles concours organises sur le Web

Les grandes surfacesAprès quèlques tergiversations devant le tnbunalde commerce le groupe Leclerc a récemment lancela troisième version de son site de comparaison des pnx,quiestlemoinscher com l'outil confronte les tanfsde 2 327 produits trouves dans huit enseignes (Leclerc,Auchan Carrefour, Champion, Cora, Geant, Intermarche,Système U) Pas en reste le supermarche en ligneTelemarket vient aussi de creer « le panier économique »

Les ventes pnvéesDe nombreux sites spécialises dans le destockageproposent à pnx casses des invendus récupérés auprèsdes marques Stocks limites, ventes flash sur deux joursparrainages obligatoires pour s'mscnre tout est fait pourque le consommateur ait l impression d etre un privilégieEn témoignent les noms de ces sites sunnvitation com,invitesdesmarques com achatvip.com Les vêtements

constituent le gros des stocks, maîs quantited'autres produits sont disponibles

En janvier, vente pnvee com aécoule une centaine de

Peugeot 1007 datantde 2004 avec unrabais de 30 %

Gare toutefois Internet n'est pas pour autantsynonyme d'« argent facile », mythe que propa-gent allègrement les innombrables loteriesdisponibles sur la Toile Ces tombolas gratuitess'avèrent etre, d'abord des générateurs de tra-

fic le joueur a davantage de chance de cliquerpar curiosité sur un lien sponsorise connexeque de gagner les sommes proposées (jusqu a l million d'euros) II en va de même desjeux concours qui, eux aussi prolifèrent surle Web l rouvant la un moyen peu onéreux et

ludique de se faire connaître lesmarques sont chaque jour plus

nombreuses a organiser desconcours en ligne Effet pervers du

systeme des sites de « concou-nstes » s'ingénient a trouver les

reponses et a les faire circuler gra-cieusement Leader du genre, le site

toutgagner com déniche ainsi 50 a goconcours par jour sur le Net et les propose avecleurs solutions, a ses 650 DOO abonnes Plusbesoin, des lors, de se creuser les méninges poursavoir comment s appelle « une crêpe phee en

forme de petit sac » (concours Tefal de février)la reponse (« crêpe en aumômere ») vous est offerte surun plateau Reste a la cocher sur le site de l annonceurconcerne non sans avoir pris soin d'inscrireses coordonnées, ce qui prend le plus detemps Afin de rendre l operation moinsfastidieuse, toutgagner com recommande d'acheter un logiciel appelé RoboForm qui se charge de remplir vos nom,logm mot de passe et adresse dans lescases appropriées

L'outil permet de jouer de maniere stakhanoviste Maîs pour un resultat qui resteforcement aléatoire « Uri joueur chevronne peut gagnertrois ou quatre lots par semaine », assure toutefois OlivierPerrot, le redacteur en chef de toutgagner com D'aprèslui, certains concounstes acharnes - limite compul-sionnels ont même ouvert des boutiques sur eBayet sur PriceMimster afm d'y vendre leurs gains (CD,DVD, tee-shirt, MP3 )

Dl S AKNAQUFS PURFS FI SIMPI l SPlus orwelhens encore, certains sites proposent car-

rément de transformer l'internaute en esclave publici-taire ' Le principe consiste, soit a télécharger sur sonordinateur une bannière qui fait défiler des pubs soit alire des courriels promotionnels, en echange de pointsconvertibles en argent Une petite dizaine de societesoccupent le marche français Certaines sont des arnaquespures et simples, comme le confirment des temoignagesde particuliers ayant vu leur compte s interrompre bru-talement D autres societes font également croire qu'ilest possible de gagner des sommes substantielles acondition de parrainer des usagers supplémentaires Lesysteme ne rapporte en vente que des queues de cense« Quelqu'un qui le fait correctement tous les jours, >



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l a grande enquête LA C U L T U R E « B O N S P L A N S »

Gérard Mermet :« Le signe d'un sentimentd'appauvrissement »Gérard Mermet est sociologue,auteur chaque année deFrancoscopie (ed Larousse),description des modes de vieet des valeurs des Français

Faut-il faire un lien entrel'émergence d'une culture « bonplan » en France et te sentimentqu'ont les menages de voir leurpouvoir d'achat baisser 'Oui Les Français sont effectivementconvaincus que leur pouvoir d achatdiminue ce qui n est pas conformea ce que l on observe dans les chiffresde la comptabilite nationale Si l onprend comme indicateur le revenudisponible des menages constituede l ensemble des sources de revenus(salaires pensions revenusfinanciers l apres cotisationset prestations sociales et impotsil continue d augmenter ll est vraiqu il s accroît moins vite qu avant(de l ordre de 2 % par an) et queles différentes classes socialesne bénéficient pas toutes de saprogression notamment les jeunesll s avère par ailleurs qu un certainnombre de depenses obligatoires ontprogresse plus follement que le coutmoyen de la vie le logement lesassurances letelephone Amputede ces depenses le pouvoir d achatdisponible peut donner l impressionde stagner ou de diminuer Maîsil a augmente de façon sensiblesi on le ramené au nombre d heurestravaillées depuis le passage aux35 heures

Quelles sont les conséquencesde cette impressiond'appauvrissement surle comportementdes consommateurs 'Parce qu ils croient que la vie estde plus en plus chere les menagesse sentent obliges d arbitrer entreleurs differents postes de depensesPartant de la deux solutions sepresentent a eux Soit ils décidentde diminuer la part de tel ou tel poste- comme l alimentation oul habillement - afin de transférerles economies ainsi réalisées surd autres postes - comme le loisirou les nouvelles technologies Soit ilsessaient de depenser moins a valeurou service égal D ou l emergencede toute une panoplie de moyensmis à leur disposition depuis le harddiscount alimentaire jusqu au low costaerien en passant par les marquesde distributeurs ou les soldesEn la matiere Internet a bouleverséla donne Les sites des marques et les

sites comparatifs permettent de fairede véritables études de marchedepuis chez soi les avis deconsommateurs foisonnent sur lesforums et autres blogs sans oublierles sites spécialises dans lesechanges de bons plans depromotions d'astuces Internetapparaît ainsi comme un outildéflationniste qui renforce a la foisle pouvoir d achat apparent

Le Web serait-il aussi en tramde modifier les mœurs en matierede consommation 'Grace a Internet les consommateurssont devenus plus competentsCe que j appelle le savoir d achat »a augmente au moins autant quele pouvoir d achat Internet favoriseaussi le • vouloir d achat dans lamesure ou il est un immense centrecommercial porteur de toutes lestentations et vivant en grande partiede la publicite Le succes desechanges entre particuliersnotamment grace aux possibilitésoffertes par eBay est revelateur dece grand mouvement de reprisedu pouvoir > par les consommateursPendant longtemps e est l offre qui aete dominante Les acheteurs étaientalors dépendants des prestataireset ils n avaient pas leur mot à direLe phénomène s est inverseAu B to C classique (business toconsumer) tend a se substituer le

C to C (consumer to consumer)Les consommateurs s échangentdes informations et des bons plans >sur tes forums et dans les blogset meme des produits ef des servicespar l intermédiaire des sitesd encheres Leurs avis et jugementsont beaucoup plus de poids et decrédibilité que ceux vehicules parles entreprises et les marques parles moyens de publicite et decommunication classiques Dansle rapport de forces traditionnel entrel offre et la demande les acheteursont repris la mam Ils disposent d uneplus grande autonomie et peuventrésister au systeme marchand memes ils ne l abandonnent pas C estun veritable bouleversement quis est amorce •

week endcompris, vagagner i euro parmois On ne dément pasriche grace a cela c'estclair» reconnaît en toutehonnêteté Benjamin Hoyeun etudiant en informatiqueayant cree plusieurs sitesde pay-to click et de pay-to-read (clickons com,majeure com argentclic com)

Rien a faire le « bon plan » par excellence reste encorede vendre, ou d acheter, des produits de « particulier aparticulier » Est ce un hasard si eBay est aujourd hui lepremier site de e-commerce de France avec 8,8 millionsde visiteurs uniques par mois devant les sites de la SNCFet de la Fnac 7 En fevrier 2006, une etude réalisée par laplate forme évaluait a plus de 15 ooo le nombre deFrançais tirant tout ou partie de leurs revenus de eBayPnceMmister, son concurrent sur le marche hexagonal,dénombre de son côte io ooo vendeurs professionnels(qui sont d'ailleurs souvent les memes) Pour son PDG,Pierre Kosciusko Morizet, aucun doute l essor du commerce « G to C » (consumer to consumer) s explique parune evolution des mœurs « Nous sommes dans une societeou la possession des objets est moins importante que l'usagequ on en fait, dit il Uri gros lecteur n a pas besoin de posséder200 livres pour prouver qu'il est un intellectuel En revanche ilva revendre le bouquin qu il vient d acheter apres l avoir lu,afin de s eri acheter un autre C'est uri moyen d optimiser sonpouvoir d'achat »

LNFLOGIQl l ECONOMIQUE 11 FCOIOGIQUESelon lui, certains objets changeraient plus de

cinquante fois de mains sur PnceMmister Exempleun exemplaire du tome 6 d Harry Potter - qu'on suppose passablement écorne « Le particulier devient lecommerçant de ses propres biens souligne de son côtePhilippe Danjean consultant en e commerce Cescomportements s'inscrivent dans une logique de recyclaged objets dont on souhaite récupérer la valeur résiduelle »Comme l'explique également le psychanalyste SergeTisseron, auteur d une récente etude psychosociologique sur les comportements d'achat sur eBay, cenouveau mode de < repartition » des biens repose surun postulat autant economique qu ecologique < Toutcc qui est achete doit etre utilise ou revendu >

Ce business de l occasion - et du produit destocke -semble en tout cas avoir de beaux jours devant lui En

attestent également la recrudescence desbrocantes et des vide greniers (50 ooo en

France par an) ou encore la proliferationdes depots ventes de type Cash Expressou La Trocante l'Observatoire de la fran

chise évaluait a 6 milliards d'euros lechiffre d affaires du secteur de l'occasion en

France en 2005, un chiffre en progression constantede 15 % par an. Autre indice l ouverture, en moins



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d'un an, d'une petite dizaine de drop-off-stores surParis et sa region De quoi s'agit-il7 En apparence, demagasins de type dépôt-vente, sauf que ceux-ci ontvitrine ouverte sur eBay et ses 222 millions d'utilisa-teurs dans le monde Le principe est simple vousdéposez votre vieille machine a laver chez l'un de cesdrop-off-stores , le gerant vérifie qu'elle fonctionne,pms la photographie sous toutes ses coutures etrédige une fiche descriptive (en français et en anglais)qu'il publie, a votre place, sur eBay Une fois l'objetvendu, la somme atteinte vous revient, moins unecommission d'environ 30 % Importe des Etats Unis, cenouveau concept de boutique mi-réelle mi-virtuellecible des « gens qui n'ont pas le temps de mettre en venteleurs objets sur Internet ou qui sont refractaires a l'informa-tique, maîs aussi des internautes ayant eu une mauvaise expe-rience sur eBay », indique David Chilloux, le directeurcommercial d'EncherExpert, le leader du marche Cette

PME de neuf salaries realise actuelle-ment mille ventes par mois sur ses troisboutiques Au grand dam du Conseildes ventes qui estime que cette activite

fait une concurrence déloyale au metierde comrmssaire-priseur

\ fNDRF SANS BOl'TIQl'FMaîs le commerce traditionnel n'est proba-

blement pas au bout de ses peines Un autreconcept, ne dans la mouvance de l'Internetparticipatif (Web 2 o), ne propose t-il pas,

depuis peu, de gerer un magasin en ligne sans possé-der la moindre marchandise ? L'outil s'appelle Zlio etpermet d'ouvrir une boutique avec des objets choisisparmi un catalogue d'un million de references Soncreateur, Jeremie Berrebi, explique avoir transpose sur le Net le modele de vente Tupper-ware Un exemple 7 Fan de Louis de Tunes,Franck Tranchant, 34 ans, a cree surzlio com un espace dedie au comediendisparu sur lequel il a sélectionne desDVD de films cultes ou peu connus (Les Aventurcs de Rabbi Jacob, Ah, Ies belles bacchantes ' ), des livres(comme la Soupe aux choux, de Rene Fallet) ou encoredes CD de generiques - autant d'articles trouves surAmazon, l'un des plus grands sites de vente en ligne Siun internaute achete quelque chose sur « 100 % Louisde Funes » (le nom de sa boutique), une commissionde 5 % du prix de vente lui est reversée, selon le principed'« affiliation » bien connu dans Te commerce

La grande difference avec un site marchand classiqueest que Franck a la possibilité de donner son avis d'ama-teur éclaire sur chaque objet mis en vente par ses soins« Cest l'esprit du blog projeté dans une dimension economique,observe-t-il C'est aussi l'occasion de parler de produits qu onaime tout en remplissant son porte-monnaie » Modeste-ment, toutefois Cinq mois apres l ouverture de sa bou-tique, le montant de ses commissions s'élève a 25 eurosLouis de Funes, qui campa quèlques radins magnifiquesdans sa carriere (Harpagon, Don Salluste ), ne feraitpas la fine bouche •

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