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A. LAAMYEM FILIERE SMC4

A.LAAMYEMDÉBUT DE LA THÉORIE QUANTIQUE A/ CORPUSCULES LUMINEUX 1) Le rayonnement du corps noir. Hypothèse de Planck 2) L'effet photoélectrique 3) Le photon B/ …

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  • A. LAAMYEM

    FILIERE SMC4

  • W. Wien Compton

    Bohr Dirac

    Planck Einstein

    Schrödinger

    HeisenbergL. deBroglie Ehrenfest

    Rayleigh

    COHEN

    http://th.physik.uni-frankfurt.de/~jr/gif/phys/wien2.jpghttp://th.physik.uni-frankfurt.de/~jr/gif/phys/wien2.jpghttp://th.physik.uni-frankfurt.de/~jr/gif/phys/compton.jpghttp://th.physik.uni-frankfurt.de/~jr/gif/phys/compton.jpghttp://th.physik.uni-frankfurt.de/~jr/gif/phys/dirac.jpghttp://th.physik.uni-frankfurt.de/~jr/gif/phys/dirac.jpghttp://th.physik.uni-frankfurt.de/~jr/gif/phys/planck.jpghttp://th.physik.uni-frankfurt.de/~jr/gif/phys/planck.jpghttp://th.physik.uni-frankfurt.de/~jr/gif/phys/nbohr.jpghttp://th.physik.uni-frankfurt.de/~jr/gif/phys/nbohr.jpghttp://th.physik.uni-frankfurt.de/~jr/gif/phys/einstein4.jpghttp://th.physik.uni-frankfurt.de/~jr/gif/phys/einstein4.jpghttp://th.physik.uni-frankfurt.de/~jr/gif/phys/schroed.jpghttp://th.physik.uni-frankfurt.de/~jr/gif/phys/schroed.jpghttp://th.physik.uni-frankfurt.de/~jr/gif/phys/heisenb.jpghttp://th.physik.uni-frankfurt.de/~jr/gif/phys/heisenb.jpghttp://th.physik.uni-frankfurt.de/~jr/gif/phys/broglie.jpghttp://th.physik.uni-frankfurt.de/~jr/gif/phys/broglie.jpghttp://th.physik.uni-frankfurt.de/~jr/gif/phys/ehrenfest.jpghttp://th.physik.uni-frankfurt.de/~jr/gif/phys/ehrenfest.jpghttp://fr.wikipedia.org/wiki/Image:Lord_Rayleigh.jpghttp://fr.wikipedia.org/wiki/Image:Lord_Rayleigh.jpg

  • INTRODUCTION

    Jusqu'en 1900 environ, les prédictions des théories de la physique (Mécanique,Electromagnétisme et Thermodynamique) ont toujours été en accord avec lesrésultats expérimentaux. Grossièrement, ces théories traduisaient par desmodèles ce que l'homme observait directement. Les phénomènes observésétaient du domaine MACROSCOPIQUE et il est donc normal que la physiquede cette époque et macroscopique aillent de pair.

    A partir de cette date, les techniques expérimentales ont permis d'atteindrel'aspect MICROSCOPIQUE de la matière et les phénomènes mis en jeu sortentdu domaine de la perception directe. Les théories existantes étaientinsuffisantes pour expliquer les résultats mis en évidence et sont qualifiéesdepuis de "classiques".

    Ainsi, s'affirme la nécessité d'une nouvelle théorie permettant de comprendreles effets microscopiques, rebelles aux théories classiques. Cette théorie, laMÉCANIQUE QUANTIQUE, est dans son formalisme actuel le fruit collectifd'une conjonction exceptionnelle de physiciens et de mathématiciens. Unevingtaine d'années fut nécessaire pour que l'on donne une forme précise àcette théorie basée sur la mécanique ondulatoire de Louis de Broglie etSchrödinger et sur le formalisme de Dirac unifiant la méthode matricielled'Heisenberg et la mécanique ondulatoire

  • Aujourd'hui, on considère que la mécanique quantique estuniverselle, c'est à dire utilisable pour comprendre tous lesphénomènes physiques. C'est une description du comportement dela matière et de la lumière dans tous leurs détails. Toutefois cettehégémonie de la mécanique quantique n'est que de principe cardans de très nombreux domaines la théorie classique suffit pourinterpréter de façon satisfaisante les observations. Nous verrons parexemple que la mécanique quantique ne fait pas intervenir dansses concepts la notion de trajectoire d'un mobile ou la notion deforce. Il est évident que les ingénieurs qui lancent des satellitesautour de la terre n'abandonnent pas ces notions qui se révèlentexcellentes dans une large gamme de conditions physiques. Cecidécoule de ce que la mécanique classique apparaît comme uneapproximation de la mécanique quantique. En fait, le champd'application de cette nouvelle théorie couvre un vaste domaine:

  • - dans le domaine macroscopique (échelle macroscopique > Å), elleest équivalente à la physique classique;

    - dans le domaine microscopique, où la physique classique n'est plusvalable (échelle microscopique < μ), elle permet de justifier lesrésultats expérimentaux.

    Il faut savoir que la mécanique quantique continue à postulerl'existence de particules et de la théorie ondulatoire; elle permet uneétude plus précise du mouvement et de l'interaction des particules enimposant un certain nombre de notions nouvelles que nousexaminerons dans ce cours (nécessairement incomplet) et quipeuvent être citer de la façon suivante:

    * la notion de localisation ponctuelle est remplacée par celle deprobabilité de présence dans un certain volume;

    * l'interprétation ondulatoire de la particule est nécessaire, à chaqueparticule est associé "un paquet d'onde";

    * la notion de grandeur physique fait place à une grandeur dont lavaleur ne peut être exactement prévue ou qui ne peut prendre quedes valeurs discrètes.

  • Nous étudierons donc successivement

    • Dans le premier chapitre, quelques expériences de la physique atomique mettant en échec les théories classiques. Nous introduirons la notion de photon, particule associée à la lumière et la notion d'onde associée à la matière. Enfin, nous illustrons sur des exemples le domaine d'utilisation de la mécanique quantique.

    • Dans le deuxième chapitre, nous donnerons le formalisme mathématique de la mécanique quantique en se limitant aux notions nécessaires à notre cours.

    • Dans le troisième chapitre, nous étudierons les postulats de la mécanique quantique.

    • Dans le quatrième chapitre, nous donnerons quelques aspects de la mécanique ondulatoire et nous examinerons en particulier la fonction d'onde, solution de l'équation de Schrödinger;

  • Chapitre 1

    INSUFFISANCES DE LA PHYSIQUE CLASSIQUE

    DÉBUT DE LA THÉORIE QUANTIQUE

    A/ CORPUSCULES LUMINEUX

    1) Le rayonnement du corps noir. Hypothèse de Planck

    2) L'effet photoélectrique

    3) Le photon

    B/ ONDES DE MATIERE

    1) Hypothèse de Louis de Broglie. Diffraction de particules matérielles

    2) Interprétation probabiliste

    C/ PHYSIQUE CLASSIQUE OU PHYSIQUE QUANTIQUE

    D/ CONCLUSION

  • A la fin du siècle dernier, des résultats expérimentaux ont posé de sérieux

    problèmes aux physiciens car les théories existantes étaient incapables

    de donner une interprétation satisfaisante. Les chercheurs ont été amenés

    à émettre des hypothèses révolutionnaires. Nous allons donner quelques

    exemples d'échecs de la physique classique, puis des solutions

    historiquement proposées

    A/ CORPUSCULES LUMINEUX

    1) Le rayonnement du corps noir. Hypothèse de Planck

    Un corps noir est un système qui absorbe intégralement tout

    rayonnement qui frappe sa surface (système idéal). On peut constituer

    un corps noir en utilisant une enceinte imperméable aux rayons

    lumineux (donc il y fait très noir) porté à une température élevée et on

    sait qu'un corps porté à haute température émet un rayonnement

    lumineux (transformation de l'énergie calorifique en énergie lumineuse).

    Par un orifice percé dans cette enceinte, des radiations lumineuses sont

    émises et on peut, à l'aide de dispositifs appropriés, mesurer la densité

    d'énergie U(l ,T) de ces radiations dans l'intervalle de longueur d'onde

    [l, l+dl] (densité d'énergie "monochromatique") et construire ainsi pour

    une valeur fixée T de la température la courbe U=f(l ).

  • On note expérimentalement que, pour chaque valeur de T, U(l)

    passe par un maximum pour une longueur d'onde lm et décroît

    rapidement vers les courtes longueur d'onde. Les résultats obtenus se

    traduisent par les lois empiriques suivantes:

    - La longueur d'onde maximale est inversement proportionnelle à la

    température:

    lm .T = cte c'est la loi de déplacement de Wien (1896)

    - La densité totale d'énergie est proportionnelle à T4; soit :

    0 Ul,T dl a T

    4 loi de Stefan 1879

  • Ces lois ne peuvent pas être expliquées par la théorie classique car cette

    dernière conduit, pour la densité d'énergie U, à la loi de Rayleigh-Jeans:

    U(l,T) = 8p.kT.l-4 , avec k la constante de Boltzmann. On voit donc quecette loi n'est en accord satisfaisant avec l'expérience que pour des

    grandes longueurs d'onde (infrarouge et visible) alors que pour les ondes

    courtes, elle présente un accroissement monotone et de plus très rapide

    en contradiction flagrante avec les courbes et les lois empiriques

    précédentes. Cette échec de la théorie classique fut appelé par Ehrenfest

    "catastrophe ultraviolette". Il est important de savoir que la loi de Rayleigh-

    Jeans est basée sur l'hypothèse classique d'un échange énergétique

    continu entre l'énergie calorifique et l'énergie lumineuse.

    Pour tenter d'expliquer ce problème, Planck fut amené à proposer le 14

    Décembre 1900, l'hypothèse suivante: L'échange d'énergie (calorifique

    ---> lumineuse) se fait de façon discontinue; autrement dit, l'énergie

    lumineuse est émise par paquets ou QUANTA; un quantum possédant

    l'énergie E=hn (n=c/l) où h est une nouvelle constante universelle ayantles dimensions d'une action et appelé constante de Planck. La mesure la

    plus précise de h est actuellement:

  • h = (6,626196 ± 0,000006 ) 10-34 J.s

    Il faut seulement mais absolument retenir que h 10-34 J.s

    Cette hypothèse, jointe aux méthodes de la mécanique statistique, a

    permis d'expliquer les résultats relatifs au rayonnement du corps noir,

    Planck a montré en effet que densité U(l,T) est de la forme:

    U l,T 8phc

    l5

    1

    exp hc

    lkT 1

    Dans certains cas, il est commode d'exprimer la formule de Planck en fonction

    de n et T. Sachant que n=c/l et que U(l,T) dl= U(n,T) dn, on aura

  • Un,T 8phn3

    c3

    1

    exp hn

    kT 1

    où le produit kT a les dimensions d'une énergie.

    On voit donc que quand l tend vers zéro, U(l,T) tend aussi verszéro, ce qui lève la "catastrophe ultraviolette". On peut aussi remarquer

    que pour l très grande on retrouve (par développement limité de lafonction exponentielle) la loi classique de Rayleigh-Jeans. D'une

    manière générale, les lois classiques peuvent être considérées comme

    limites, dans des conditions données, de lois quantiques.

  • 2) L'effet photoélectrique

    C'est l'émission d'électrons par un métal sous l'action d'un

    rayonnement électromagnétique. Cet effet fut mis en évidence par Hertz en

    1887.

    Le dispositif dans lequel l'interaction de la lumière se manifeste par

    effet photoélectrique est une cellule photoélectrique. Il s'agit d'une ampoule

    vide d'air que l'on a équipée de deux électrodes: l'une est formée d'une

    plaque métallique et l'autre d'un fil fin en forme d'anneau afin que les rayons

    lumineux puissent atteindre la plaque. On relie ces deux électrodes aux

    bornes d'un générateur de telle sorte que la plaque constitue la cathode et le

    fil constitue l'anode. un microampèremètre est placé sur le circuit et permet

    ainsi de détecter le passage d'un courant électrique.

    Le caractère essentiel de l'effet photoélectrique est l'existence d'un

    seuil en fréquence: on n'observe le passage du courant électrique que pour

    certaines radiations. En termes plus précis:

    • si la lumière incidente a une fréquence n supérieure ou égale à une

    certaine fréquence ns, le courant électrique circule ce qui signifie que desélectrons sont arrachés de la cathode et sont attirés par l'anode. La

    fréquence ns est caractéristique du métal et est indépendante de l'intensité durayonnement incident.

    • si la lumière incidente a une fréquence inférieure à ns, il n'y a pas decourant qui circule.

  • Par ailleurs, on note expérimentalement l'absence d'un seuil de flux

    lumineux: on enregistre un courant électrique même pour des valeurs très faibles

    du flux lumineux. Ces résultats ne peuvent pas être interprétés par la théorie

    classique. En effet, si les électrons ne sortent pas du métal c'est qu'il existe une

    barrière d'énergie entre le métal et le vide. On pense qu'alors le courant électrique

    est dû à certains électrons qui ont une énergie supérieure à cette barrière, mais la

    théorie ondulatoire (théorie classique) impose dès lors que l'énergie des électrons

    est proportionnelle à la densité d'énergie électromagnétique c'est à dire au flux

    lumineux. On devrait donc obtenir un seuil en flux et non un seuil en fréquence, ce

    qui est en contradiction avec les résultats précédents.

    C'est Einstein en 1905 qui, reprenant l'hypothèse des quanta de Planck,

    donna une interprétation satisfaisante à l'effet photoélectrique. Il postule donc que

    les radiations lumineuses sont composées de quanta (grains, paquets, morceaux)

    d'énergie.

    Un quantum transporte l'énergie E=hn où h est la constante de Planck et n lafréquence de la radiation excitatrice. Quand un quantum "tombe" sur la cathode, il

    disparaît et son énergie peut être partagée en deux quantités: une quantité, Ws, est

    utilisée pour extraire l'électron du métal (appelée travail d'extraction) et l'autre

    quantité est communiquée à l'électron sous forme d'énergie cinétique. La

    conservation de l'énergie s'écrit donc:

  • h n Ws 1

    2 m v

    2 relation d'Einstein

    Nous pouvons poser Ws = hns et dès lors les radiations de fréquence

    inférieure à ns ne permettent pas l'extraction de l'électron. Il existe donc

    bien un seuil en fréquence. Notons de passage que l'effet

    photoélectrique est l'une des méthodes utilisées pour la mesure de la

    constante h de Planck.

    3) Le photon

    Nous avons montré que les résultats des deux expériences

    précédentes ne peuvent pas être expliqués par la théorie qui attribue à la

    lumière la notion d'onde (théorie ondulatoire de la lumière). Ces résultats ne

    peuvent être correctement interprétés qu'en supposant l'existence d'une

    particule associée à la lumière que l'on appelle le photon. Le photon est une

    particule d'énergie E = h n de masse nulle se déplaçant à la vitesse de la

    lumière c et de quantité de mouvement p = h n / c.Ainsi on associe à l'onde électromagnétique, une particule de

    caractéristiques (E, p) qui sont liées aux caractéristiques de l'onde (w, k):

  • E h n h

    2p E

    p h

    2p

    c k p k

    avec h2p

    1,054x 1034

    J.s

    La lumière possède alors le double aspect ondulatoire-corpusculaire.

    Autrement dit, la lumière manifeste des propriétés spécifiques d'une nature

    ondulatoire et également des propriétés de nature corpusculaire. Si l'on fait

    abstraction de l'une ou de l'autre, on se trouve dans l'impossibilité d'expliquer

    l'ensemble des faits expérimentaux observés sur les champs

    électromagnétiques. on doit donc admettre que la lumière possède

    "simultanément" ces deux natures dont les paramètres caractéristiques sont

    reliés par la relation E = ђ qui est la relation de planck Einstein.

  • B/ ONDES DE MATIÈRE

    1)Hypothèse de L. de Broglie. Diffraction de particules matérielles

    En 1924 (peu de temps avant la thèse de L.de Broglie), Thomson a observé lors

    de la traversée d'une feuille métallique (NaCl) par des électrons, une figure de

    diffraction analogue à celle que l'on observe avec les rayons X. Ce phénomène

    ne peut pas s'expliquer par la théorie classique qui exclut tout comportement

    ondulatoire d'un corpuscule.

    Louis de Broglie posa l'hypothèse suivante:

    Non seulement la lumière, mais aussi la matière possède le double aspect

    ondulatoire-corpusculaire. A toute particule de matière de quantité de

    mouvement p = mv est associée une

    onde de longueur d'onde l donnée par:

    l h

    p h est la constante de Planck.

    lest appelée longueur d'onde de L. de Broglie.

  • Par analogie avec le rayonnement lumineux, l'énergie de la particule et

    la pulsation (ou la fréquence) de l'onde associée sont liées par la

    relation E=ђ w. Cette relation et la relation de L. de Broglie permettent

    ainsi de relier les deux aspects ondulatoire et corpusculaire de la

    matière.

    Remarques:

    Pour des objets macroscopiques la longueur d'onde associée est toujours

    infime. Une particule de masse 10-5 g se déplaçant à la vitesse v=1cm/s aura une

    longueur d'onde de L. de Broglie de l'ordre de 6,6 x10-22 cm ce qui est une

    valeur ridiculement petite, de telle sorte que l'aspect ondulatoire de son

    mouvement est indécelable. C'est pourquoi les ondes de matière ne sont pas

    évidentes en physique macroscopique. Ainsi la physique non quantique

    (physique classique ou relativiste) reste une excellente approximation

    pour l'étude des mouvements à notre échelle.

  • 2) Interprétation probabiliste

    De la même manière que pour le photon, le carré du module de l’amplitude del'onde de L. de Broglie donne la probabilité de présence d'une particule.

    Ceci est justifié expérimentalement. En effet, dans l'expérience de diffraction desélectrons on observe (sur plaque photographique) des endroits de noircissementmaximal. Ce sont donc des régions où l'intensité c'est à dire le carré de l'amplitudede l'onde, est maximale. Ces noircissements sont crées par les impacts desélectrons.

    Il est donc naturel d'envisager une relation de proportionnalité entre l'intensité del'onde et la densité d'électrons, n.

    Si l'on désigne par F l'amplitude de l'onde, son intensité est donnée par IFI2,

    soit IFI2 = a . nSi d3P est la probabilité de trouver un électron à l'instant t dans l'élément devolume d3r, on a:

    d3P

    nombre d' électrons arrivant dans le volume d3r

    nombre d' électrons arrivant dans tout l' espace

    n . d3r

    N

  • En posant IY I2 = A IF I2 avec A=1/a N (= cte) , on obtient alors:

    d3P = IYI2 d3r

    et, on dit que IYI2 est une densité de probabilité de présence de la

    particule. On voit donc que seule IYI2 (et non Y) a une réalité

    physique.

    Cette interprétation impose une condition évidente sur la fonction

    Y (r,t) : la probabilité de trouver la particule dans tout l'espace est

    égale à 1; soit:

    IY(r,t)I2 d3r = 1 quelque soit t

    C'est la condition de normalisation. En d'autres termes, la fonction Y(r,t) doit

    être une fonction bornée dans tout l'espace de façon à ce que l'intégrale

    converge; on dit que Y(r,t) est une fonction de carré sommable. De plus Y(r,t)

    doit être continue et admettre une dérivée première également continue.

  • La condition de normalisation exprime donc que la particule est

    nécessairement localisée dans une région finie de l'espace, en dehors

    de laquelle la densité de probabilité de présence doit être nulle. On

    s'attendra donc à ce que l'onde associée à une particule sera

    d'étendue limitée spatialement et on pourra à chaque instant définir

    IYI2 comme une fonction de la position dans l'espace. Ainsi il sera

    possible à partir de cette onde de localiser avec une certaine

    probabilité la particule qui lui est associée .

  • C/ PHYSIQUE CLASSIQUE OU PHYSIQUE QUANTIQUE.

    On sait que la mécanique classique, telle que l'on peut la tirer de la loi

    fondamentale de la dynamique cesse d'être applicable quand les vitesses

    relatives des particules deviennent comparables à la vitesse c

    (c=3x108 m/s). Un tel critère est donc basé sur l'existence de la constante

    c (constante fondamental de la mécanique relativiste). Par analogie, on

    peut formuler un critère pour décider quand on doit appliquer la mécanique

    quantique ou quand la théorie classique convient. En effet, la constante h

    de Planck va servir à définir la frontière entre les domaines de validité des

    théories classique et quantique. Remarquons d'abord que d'après la

    relation de Planck-Einstein (E=hn ), h a pour dimensions: (énergie) x

    (temps) = [ML2T-1]; de même d'après la relation de L. de Broglie (l=h/p),ha pour dimensions (quantité de mouvement) x (longueur) = [MLT-1 .L].

  • Ces dimensions ne sont rien d'autres que celles du moment cinétique. Une

    telle grandeur physique s'appelle une action et la constante h s'appelle le

    quantum (fondamental) d'action. Dans le système S.I., l'unité d'une action

    est le Lagrange (L). On a donc:

    1 L = 1 Kg . m2.s-1 = 1 J.s = 1034 h

    Le critère est le suivant, si dans un système physique une quelconque

    grandeur ayant les dimensions d'une action prend une valeur numérique de

    l'ordre de celle de la constante de Planck h, le comportement du système

    doit être décrit dans le cadre de la mécanique quantique. Si au contraire une

    grandeur physique homogène à une action a une valeur très grande par

    rapport à h, les théories classiques sont largement suffisantes pour

    comprendre les phénomènes qui se produisent. Notons enfin qu'il n'est pas

    possible qu'un phénomène physique possède une action très inférieure à h;

    si une combinaison de grandeurs physiques conduit à une telle action, cette

    combinaison n'a pas de sens physique.

  • Conclusion générale

    Les expériences réalisées depuis la fin du XIXème siècle

    posaient de sérieux problèmes aux physiciens et l'essentiel de ces

    problèmes peut se résumer ainsi:

    -Au point de vue des théories des ondes électromagnétiques,

    les phénomènes ondulatoires tels que la diffraction ou les

    interférences semblaient exclure toute théorie corpusculaire de la

    lumière. Néanmoins des expériences telles que celles que nous

    avons présentées dans ce chapitre ont conduit les chercheurs à

    inventer un corpuscules lumineux: le photon.

    - Au point de vue de la théorie corpusculaire, c'est à dire des

    particules telles que l'électron, il est totalement impossible de rendre

    compte par les théories classiques du comportement ondulatoire de

    particule de matière.

    Pour traiter les ondes de matière, on doit renoncer à la

    mécanique classique qu'il faut remplacer par la mécanique

    quantique.

  • Cette théorie conduit à:

    i) décrire l'état d'une particule par une fonction d'onde, Y(r,t), qui contient

    toutes les informations qu'il est possible d'obtenir sur la particule. Cette

    notion de fonction d'onde remplace pour la particule la notion classique de

    trajectoire dont on déduisait en mécanique classique la position, la vitesse

    et l'accélération de la particule à tout instant.

    ii) interpréter IY(r,t)I2 comme une densité de probabilité de présence de la

    particule à l'instant t. Autrement dit: d3P = IYI2.d3r représente la

    probabilité de trouver la particule à l'instant t dans le volume infinitésimal

    d3r entourant le point r. Cette physique n'est donc pas déterministe mais,

    contrairement à la physique classique, elle est probabiliste. Le caractère

    probabiliste de cette théorie impose la condition de normalisation ou plus

    généralement la convergence de l’intégrale I:Y(r,t) est dite une fonction

    de carré sommable.

    I = IY(r,t)I2 d3r

  • Chapitre 2

    LE CADRE MATHÉMATIQUE DE LA

    MÉCANIQUE QUANTIQUE

  • INTRODUCTION

    I. ESPACE DES FONCTIONS D'ONDES

    II. BASES ORTHONORMÉES. RELATION DE FERMETURE

    1) Bases discrètes

    2) Bases continues

    III. NOTATION DE DIRAC. VECTEUR-KET. VECTEUR-BRA

    IV. OPÉRATEURS

    1) Définitions

    2) Opérateur adjoint

    3) Opérateur inverse. Opérateur unitaire

    4) Opérateur hermétique

    V. RELATIONS D'ORTHONORMALISATION ET DE FERMETURE

    EN NOTATION DE DIRAC

    VI. VECTEURS PROPRES ET VALEURS PROPRES D'UN OPÉRATEUR

    1) Définitions

    2) Recherche des valeurs propres et des vecteurs propres d'un opérateur

    VII. OBSERVABLES. THÉOREMES FONDAMENTAUX. E. C. O. C.

  • INTRODUCTION

    Dans le chapitre précédent, nous avons vu que la fonction Y(r,t) qui

    décrit l'état d'une particule matérielle à l'instant t doit satisfaire à une condition

    qui découle de l'interprétation de IY(r,t)I2 comme représentant une densité de

    probabilité (celle de trouver la particule en r à l'instant t). La condition requise

    est que Y(r,t) doit faire partie des fonctions de r de carré sommable; c'est à dire

    pour lesquelles l'intégrale I:

    I = IY(r,t)I2 d3r

    ait un sens (intégrale convergente). Les fonctions qui satisfont cette

    propriété appartiennent à un espace de Hilbert, dénoté L2, (espace vectoriel

    des fonctions de module carré intégrale).

  • Cependant l'espace L2 est trop vaste pour nos besoins; en

    effet, étant donné la signification attribuée à IY(r,t)I2, les

    fonctions utilisées doivent posséder des propriétés de

    régularités: fonctions partout définies, continues, bornées et

    indéfiniment dérivables; (une véritable discontinuité ne

    pouvant physiquement être distinguée d'une variation très

    rapide sur un domaine de variation de r plus petit que ce qui

    est accessible à nos observations). Nous considérons donc

    que les fonctions d'onde font partie d'un ensemble F qui

    sera un sous-espace de L2.

  • I.ESPACE F DES FONCTIONS D'ONDE

    • L'ensemble des fonctions de carré sommable possède la structure d'un

    espace vectoriel:

    Si Y(r,t) et F(r,t) à F et l,m des complexes ===> lY(r,t) + mF(r,t) à F c'est à dire que leur combinaison linéaire est aussi de carré

    sommable.

    • L'espace F est muni d'un produit scalaire:

    À tout couple F(r,t) et Y(r,t) appartenant à F, pris dans cet ordre,

    correspond un nombre complexe, noté (F,Y) et appelé produit scalaire de

    F par Y . Ce nombre vaut par définition:

    (F,Y) = F*(r,t) Y(r,t) d3r

    où F*(r,t) est l'expression conjuguée de F(r,t).

    Ce produit scalaire possède les propriétés suivantes:

    - linéarité à droite : (F,lY1 + mY2) = l (F,Y1) + m (F,Y2)

    - antilinéarité à gauche : (lF1 +mF2,Y) = l* (F1 ,Y) + m* (F2 ,Y)

    - symétrie hermétique: (F,Y) = (Y,F)*.

  • II. BASES ORTHONORMÉES. RELATIONS DE FERMETURE.

    1)Bases discrètes.

    Soit un ensemble de fonctions ui ( r ) repérées par un indice i entier ( i =

    1,2,3,...). Cet ensemble est dit discontinu ou discret et le note : {ui ( r )} .

    • {ui ( r )} est orthonormal si

    (ui, uj ) = ui*( r ) uj ( r ) d3r = dij

    (où dij est le symbole de Kronecker, égal à 1 si i = j et à 0 si i # j ).

    • {ui( r )} constitue une base de F si toute fonction Y( r ) appartenant à F

    peut être mise sous la forme d'un développement:

    Y( r ) = ci ui ( r )

    les ci étant les nombres complexes qui constituent les coordonnées

    (ou les composantes) de Y( r ) sur la base des ui ( r ). Il est évident que

    ci = (ui, Y).

    i

  • Ce second point peut être exprimé par une relation, dite relation de fermeture,

    que l'on peut établir à l'aide de la distribution d de Dirac. Celle-ci peut être

    définie par les relations suivantes:

    f ( r ') d ( r - r ' ) d3r = f ( r ) et d ( r - r ' ) = 0 si r # r '

    d se conduit comme une fonction presque partout nulle sauf en r = r' où elle

    n'est pas définie en tant que fonction. C'est donc une distribution qui fait

    correspondre à une fonction sa valeur en un point donné.

    La fonction Y( r ) peut s'écrire:

    Y( r ) = ci ui ( r ) = (ui, Y) ui ( r )

    =

    i

    i

    i

    d3r ' ui*( r ') Y( r ') ui ( r ) =

    d3r ' Y( r ') ui*( r ') ui ( r )i

  • et, compte tenu de la définition de d, on peut alors identifier

    Si ui*( r ') ui ( r )

    à la fonction de Dirac : d ( r - r '):

    soit :

    ui*( r ') ui ( r ) = d ( r - r ') appelée relation de fermeture

    Ainsi, un ensemble de fonctions ui ( r ) forme une base orthonormée de

    F si les relations suivantes sont satisfaites:

    (ui, uj ) = dij relation d'orthonormalisation (en abrégé R.O.)

    ui*( r ') ui ( r ) = d ( r - r ') relation de fermeture (en abrégé R.F.)

    i

    i

  • Notons enfin que le produit scalaire de F par Y s'écrit:

    avec F( r ) = bi ui ( r ) et Y( r ) = cj uj ( r )

    (F , Y) = bi*cj d3r ui*( r ) uj ( r ) = bi*cj (ui, uj )

    = bi*cj dij

    ===> (F , Y) = bi*ci .

    En particulier (Y , Y) = ci*ci IciI2 ; soit pour Y normée à

    l'unité : IciI2 = 1.

    i ij

    i

    i

    j

    i

    i

    j

    j

    i

  • 2) Bases continues.

    Plus généralement, nous pouvons choisir pour base un ensemble continu de

    fonctions Wa( r ), repérées par un indice continu a. {Wa( r )} est base

    orthonormée si:

    • ( Wa, Wa' ) = d3r Wa

    *( r ) Wa' ( r ) = d(aa') R.O.

    • da Wa*( r ') Wa ( r ) = d(r r ') R.F.

  • (L'intégrale sur apouvant être simple, double ou triple).

    Cette dernière relation exprime que toute

    fonction Y( r ) peut être développée sur les Wa(r),

    soit:

    Y(r) = da.c(a) Wa( r )

    avec c(a) = ( Wa, Y) = d3r Wa*(r)Y( r ). Le produit scalaire de Fpar Ys'écrit dans ce cas:

    (F,Y)= da b*(a) da'c(a') d3rWa*(r)Wa' (r) = da b*(a) da' c(a') d(aa')

    ===> (F , Y) = da b*(a) c(a)

  • Exemples:

    - L'ensemble des fonctions d'onde planes:

    Vp0( r ) = (2pђ )-3/2 ei p0.r / ђ

    - L'ensemble des distributions de Dirac:

    dr0 ( r ) = d( r - r0)

    On montre sans difficultés que chacun de ces ensembles

    vérifient

    R.O. et R.F. En conséquence, on peut écrire:

  • On considère les fonctions (px) et Y(x) transformées de

    Fourier l'une de l'autre définies par :

    (px) = p2

    1 Y(x) e

    -ipx.x / dx = T.F[Y(x)]

    Y(x) = p2

    1 (px) e

    +ipx.x /dpx = T.F[(px)]

  • • Pour {Vp0( r )}:

    Y(r)= ( p0).Vp0(r)d

    3

    p0=(2p )-3/2 ( p0)e

    i p0.r / d3

    p0

    avec

    ( p0) = (Vp0, Y) = (2p )-

    3/2 e-i p0.r / Y( r ) d

    3

    r

    ( p0) et Y( r ) sont donc transformées de Fourrier l'une de

    l'autre.

    • Pour {dr0 ( r )}:

    Y( r ) = ( r0) dr0 ( r ) d

    3

    r0 = ( r0) d( r - r0)

    d3r0

    avec ( r0) = (dr0 , Y) = d( r - r0) Y( r ) d

    3

    r = Y(r0)

    On voit donc sur ce dernier exemple que les composantes ( r0)

    de Y( r ) s'identifient toutes à la valeur de la fonction Y au point r0.

  • III. NOTATION DE DIRAC. VECTEUR - KET. VECTEUR - BRA

    Nous avons vu que la fonction d'onde Y( r ) associée à une particule peut aussi

    bien être représentée par :

    ses "coordonnées" ci sur une base discrète {ui ( r )} appelée

    Représentation discrète: [i]

    ses "coordonnées" ( p0) sur une base continue {Vp0( r )} appelée

    Représentation impulsion: [p0];

    ses "coordonnées" Y( r0) sur une base continue {dr0 ( r )} appelée

    Représentation position: [r0].

    À noter que les représentations [ r0] et [ p0] sont connectées par transformations

    de Fourrier.

  • En mécanique quantique, on utilise la notation IY> pour écrire un vecteur de

    l'espace E des états et selon Dirac, le vecteur IY> est appelé un vecteur ket ou tout

    simplement un ket (ici ket "psi"). Une représentation étant choisie, le ket IY>

    appartenant à E s'écrit sous forme d'une matrice à une colonne:

    [i] [ r0] [ p0]

    c1 . .

    c2 . .

    . . .

    . Y(r0) (p0)

    . . . . . .

    IY> ----> . IY> ----> . IY> ----> . . Y(r'0) (p'0)

    . . . . . .

    . . .

  • Dans l'espace E, on définit le produit scalaire, IF>, IY>, du ket IF> par le ket

    IY> et selon Dirac ce produit s'écrit où la notation = lIY> + mIF>

  • = (F , Y) = F*( r ) Y( r ) d3r

    Effectuons le produit au sens matriciel d'un bra , par

    exemple dans la représentation [i] où IF> est représenté par ses composantes

    bi et IY> par ses composantes cj:

    c1

    c2

    c3

    = (b1*, b2

    *, b3*, . . . .) . = Si bi

    *ci .

    .

    .

    Ce produit s'identifie au produit scalaire des fonctions d'onde F( r ) par Y( r

    ). On a donc:

  • Ce qui justifie que l'on peut transporter toutes les propriétés obtenues pour le

    produit scalaire des fonctions d'onde au produit matriciel d'un bra par un ket à

    savoir: linéarité à droite pour le ket, antilinéarité à gauche pour le bra et la

    symétrie hermétique:

    = *.

    La notation peut donc s'interpréter comme:

    -le produit scalaire dans l'espace F des fonctions d'ondes F( r )

    et Y( r ) : (F , Y)

    -le produit scalaire du ket IF> par le ket IY>: (IF>, IY>)

    -le produit matriciel du bra : .

    Le symbole < I > s'appelle "braket" (crochet) d'où l'origine de l'appellation bra

    pour la partie gauche < I et ket pour la partie droite I > du symbole.

  • Dans les exemples précédents des deux bases continues, position et

    impulsion, on adopte pour des raisons de simplification d'écriture, la

    notation :

    Idr0 > Ir

    0 > et IVp

    0 > Ip

    0 >.

    Le développement d'un ket IY>s'écrit donc:

    dans la base {Ir0 >} : IY>= d

    3r

    0 Y( r

    0) Ir

    0 > avec Y( r

    0) =

    dans la base {Ip0 >} : IY> = d

    3p

    0 ( p

    0) Ip

    0 > avec ( p

    0) =

    De ce point de vue, la fonction Y( r ) elle même s'écrit et peut donc s'interpréter de la façon suivante:

    Y( r ) est une composante de IY> dans la représentation position [ r ], appelée aussi représentation de Schrödinger;

    ou la projection du vecteur IY>sur le vecteur Ir > de la base {Ir >};

  • IV. OPÉRATEURS

    1)Définitions.

    Un opérateur, A, est un être mathématique qui à tout ket IY>

    appartenant à E fait correspondre un autre ket If> appartenant à

    E. C'est donc une application de E dans E :

    IY>--------------------> A IY> = If>.

    • A est un opérateur linéaire si:

    A ( l IY> + mIF>) = l AIY> + mAIF> l et m sont des complexes.

    • Somme : (A + B) IY> = A IY> + B IY>

    • Produit : (AB) IY> = A (B IY>)

  • On conçoit donc que l'action du produit AB sur IY> ne donne pas en général le

    même résultat que l'action du produit BA. C'est pourquoi on définit le

    commutateur de A et B que le note [A,B] et est égal à AB-BA.

    [A,B] = AB-BA

    Si [A,B] = 0, on dit que A et B commutent.

    • Soient IY> et IF> deux kets appartenant à E, le nombre complexe

    est appelé élément de matrice entre IF> et IY>.

    • Étant donné une base, un opérateur A est représenté par une matrice

    dont les éléments sont:

    cas discret : { Iui > } ---> Aijcas continu : {IWa>} ---> A(a,a')

    i et a indices ligne; j et a' indices colonne.

  • 2) opérateur adjoint de A.

    • soit A un opérateur linéaire agissant sur les éléments de E, on désigne par A+

    l'opérateur adjoint de A défini par:

    * IF> et IY>E

    • Dans une base, la matrice représentant A+ est donc la transposée conjuguée de

    la matrice représentant A dans cette base. Par exemple dans {Iui >}:

    Aij+ = * Aji*

    • Si AIY> = If > ===> < fI = appartenant à E, on a:

    = * = * = ===>

  • Avec la notion de A+, on peut établir l'adjoint d'une

    expression quelconque contenant tous les symboles

    utilisés en notation de Dirac. Pour cela, il suffit de

    remplacer ket IY> par bra

  • 3) Opérateur inverse. Opérateur unitaire

    • A-1 est un opérateur inverse de A si AA-1 = A-1A = 1 où 1 est

    l'opérateur identité; (opérateur qui ne modifie pas le ket auquel

    on l'applique: 1IY> = IY>).

    Dans ces conditions, si AIY> = If > alors IY> = A-1If >

    ( puisque A-1 If > = A-1 AIY> = 1IY> = IY>).

    • A est un opérateur unitaire si AA+ = A+A = 1 c'est à dire si son

    adjoint coïncide avec son inverse.

    Un tel opérateur ne modifie pas le braket, donc la norme d'un

    ket.

  • 4) Opérateur hermétique

    Un opérateur A est dit hermétique s'il est identique à son adjoint,

    soit A = A+ ou encore

    * IF> et IY>S E

    Exemple:

    l'opérateur projecteur P sur l'état I> défini par

    P = I >

  • V. R.O. et R.F. EN NOTATION DE DIRAC

    • R.O. Un ensemble discret {Iui >}ou continu {IWa>}est

    orthonormé si:

    dij et }est base ===>

    IY>= Sici Iui>avec ci=

    IY>= SiIui>= (SiIui>

    par conséquent:

    SiIui> }constitue une base:

    IY>= da.c(a)IWa>= da IWa>= daIWa> ;

    soit:

    da IWa>

  • VI. VECTEURS PROPRES ET VALEURS PROPRES

    D'UN OPÉRATEUR

    1) Définitions

    Soit A un opérateur et IY> un ket. Nous dirons que IY> est vecteur propre

    de A si le transformé de IY> par action de A est un vecteur proportionnel à

    IY>; soit:

    A IY>lIY> létant un nombre à priori complexe).

    On dit alors que l est une valeur propre de A et IY> vecteur propre associé

    à cette valeur propre l. L'équation A IY> l IY> est appelée équation aux

    valeurs propres de A et l'ensemble des valeurs propres constitue ce que l'on

    convient d'appeler spectre de l'opérateur A; il peut être soit discret, soit

    continu, soit en partie discret et en partie continu. Afin de distinguer entre

    les diverses vecteurs propres de A, on utilise un indice n qui affecte aussi les

    valeurs propres correspondant et l'équation aux valeurs propres se note:

    A IYn>ln IYn>.

  • Si à une valeur propre donnée ln, correspond un seul ket propre (à un

    coefficient de proportionnalité près), ln est dite une valeur propre simple. Si par

    contre un nombre gn supérieur à 1 de kets propres linéairement indépendants

    (c'est à dire dont aucun ne peut être écrit sous forme d'une combinaison linéaire

    des autres) sont associés à la valeur propre ln, on dira que ln est une valeur

    propre dégénérée, son ordre de dégénérescence étant égal à gn. Dans ce cas on

    rajoute un autre indice, p, pour distinguer entre les différents vecteurs propres

    associés à la même valeur propre et l'équation s'écrit donc en général:

    A IYn, p >ln IYn, p >

    Notons enfin que dans ce cas, on pourra par combinaison linéaire des gn kets

    propres linéairement indépendants engendrer tout un sous-espace vectoriel,

    de dimension gn, de kets qui sont tous kets propres de A pour la valeur

    propre ln. Ce sous-espace, noté En, est dit "sous-espace propre" associé à la

    valeur propre ln.

  • 2) Recherche des valeurs propres et des vecteurs propres d'un opérateur

    soit {Iui>} une base orthonormée dans E que nous supposerons de dimension finie

    N (i =1,2,3,...,N). Alors tout ket IY> peut s'écrire:

    IY> = Si ci Iui> , avec ci=< uiIY> et Si Iui>< uiI=1 (relation de fermeture).

    L'opérateur A sera représenté dans cette base par ses éléments de matrice:

    < uiI A Iuj > Aij.

    L'équation aux valeurs propres est : A IY> l IY>. En la projetant sur les

    différents kets Iui> de la base, nous aurons N équations:

    l = l ciqui s'écrivent en insérant la relation de fermeture entre A et IY>:

    Sj l ci

    soit : Sj Aij cj l ci

    ou encore : Sj ( Aij l dij cj 0

  • A11 lA12 A13 ............... A1N

    A21 A22 l A23 ............... A2N. .

    Dét . . =0

    . .

    AN1 AN2 AN3 ............... ANN l

    Les valeurs propres cherchées sont donc les diverses racines de l'équation

    en l (dite "équation caractéristique" ou encore "équation séculaire").

  • VII. OBSERVABLES. THÉOREMES FONDAMENTAUX. E. C. O. C.

    Avant d'introduire de nouvelles notions, il est important de savoir que

    l'intérêt des opérateurs hermétiques réside dans les deux propriétés

    suivantes:

    • Les valeurs propres d'un opérateur hermétique sont toutes réelles:

    A hermétique: A IFn> = lnIFn> ===> ln R

    • Deux kets propres associés à deux valeurs propres différentes d'un

    opérateur hermétique sont orthogonaux:

    A hermétique A IFn> = lnIFn>et A IFm> = lmIFm>avec

    ln ≠lm ===> = 0

    Notons que la seconde propriété ne s'applique pas aux vecteurs propres

    IFn,p> correspondant à une même valeur propre dégénérée (p est l'indice

    relatif à cette dégénérescence) car en général 0

  • On considère un système physique dont l'espace des états, à deux dimensions, est

    rapporté à la base orthonormée {Iφ1>, Iφ2>} et soit H l'hamiltonien du système,

    somme de deux observables : H0 et V, soit : H = H0 + V, tels que :

    • H0Iφn> = E0Iφn> (n = 1, 2)

    •VIφ1> = a Iφ2> et VIφ2> = a Iφ1> (a est une constante réelle).

    •Déterminer les valeurs propres (énergies En) et les kets propres Iϕn> de H.

  • 1) observables.

    soient ln et IFn,p> valeur et vecteur propre d'un opérateur A. On dira que

    A est une observable si:

    i) A est hermétique.

    ii) L'ensemble des vecteurs propres IFn,p> de A constituent une base orthonormée

    dans l'espace des états.

    La condition i) implique que les valeurs propres ln de A sont réelles et la condition

    ii) entraîne que les IFn> vérifient les relations:

    • d'orthonormalisation = dnmdpq

    • de fermeture Sn SpIFn,p>

  • 2) théorèmes fondamentaux.

    Considérons deux observables A et B qui commutent, soit

    [A,B] = 0.

    Nous pouvons énoncer les théorèmes suivants:

    • Si IY> est ket propre de A pour la valeur propre a, alors BIY> est

    également ket propre de A pour la même valeur propre.

    • Si IY> et IF> sont deux kets propres de A asociés à deux valeurs

    propres différentes, alors l'élément de matrice est nul.

    • [A,B] = 0 A et B ont au moins une base constituée par

    des vecteurs propres communs.

  • 3) E. C. O. C.

    Soient A, B, ... des observables; on dit qu'elles forment un Ensemble Complet

    d’Observables qui Commutent (en abrégé E. C. O. C.) si:

    i) A, B,... commutent deux à deux.

    ii) La donnée des valeurs propres an, bm, ..., compatibles entre elles, de A, B,...

    suffit à déterminer un vecteur propre commun qui est unique, à un facteur

    multiplicatif près. Autrement dit, deux vecteurs propres commun à A, B,... n'ont

    pas les mêmes valeurs propres, à la fois pour A, B,...

    La notion d'observables et celle d'un E. C. O. C. sont très utiles en mécanique

    quantique. Comme on le verra par la suite, c'est avec une observable qu'on

    représentera une grandeur physique. Les E. C. O. C. permettent en particulier de

    connaître l'état d'un système physique après avoir effectuer la mesure d'une

    grandeur associée au système.

  • Chapitre 3

    POSTULATS DE LA MÉCANIQUE QUANTIQUE

  • I. CARACTÉRISATION D'UN SYSTEME QUANTIQUE

    1) Postulats

    2) Conditions quantiques. Règle de symétrisation

    II. POSTULATS SUR LA MESURE

    1) Principe de "quantification"

    2) Principe de décomposition spectrale

    3) Principe de réduction du paquet d'ondes

    a) Enoncés du principe

    b) Compatibilité des grandeurs

    III. ÉVOLUTION DANS LE TEMPS DE L'ÉTAT D'UN SYSTEME

    1) Postulat

    2) Cas du système conservatif

    IV. VALEUR MOYENNE D'UNE GRANDEUR PHYSIQUE

    1) Définition

    2) Evolution dans le temps. Constante du mouvement

    V. THÉOREME DE HEISENBERG

    1) Enoncé

    2) Applications

    a) Relations d'incertitude spatiales

    b) Relation d'incertitude temporelle

    c) Grandeurs compatibles

  • I. CARACTÉRISATION D'UN SYSTEME QUANTIQUE

    1) Postulats

    Pour décrire une particule en mécanique classique, on l'assimile en général à

    un point matériel de masse m; son mouvement est déterminé si l'on connaît,

    en fonction du temps, le vecteur position r(x,y,z) et le vecteur vitesse

    v(x,y,z). Toutes les grandeurs physiques (énergie, moment cinétique...) que

    l'on peut associer à la particule s'expriment en fonction de r et v. Une

    particule est défini si l'on connaît en particulier son énergie et son impulsion.

    Ainsi, en mécanique classique, la connaissance de l'état d'un système

    physique est équivalente à la connaissance des grandeurs associées. Cette

    équivalence n'a pas de sens en mécanique quantique: on distingue l'état du

    système et les grandeurs physiques et on postule:

  • i) L'état d'un système physique est défini, à un instant t fixe, par la donnée

    d'un ket IY(t)> appartenant à l'espace des états E; (espace de Hilbert). Il faut

    noter que, comme E est un espace vectoriel, toute combinaison d'états

    possibles du système est aussi un état du système (principe de superposition).

    Par ailleurs, la normalisation des kets permet une interprétation physique.

    ii) Une grandeur physique mesurable A est représentée par une observable A:

    opérateur linéaire, hermétique et dont les vecteurs propres forment une base

    orthonormée dans E. Cette observable agit sur les éléments IY(t)> de E.

    Toute observable ayant un équivalent en mécanique classique se construit à

    partir des observables X, Y, Z, Px, Py, Pz (position et impulsion) par la règle de

    correspondance:

    A (x, y, z, px, py, pz) ------------------> A (X, Y, Z, Px, Py, Pz)

  • 2) Conditions quantiques. Règle de symétrisation

    On sait qu'en représentation position, on a:

    < r

    I X I Y > x < r

    I Y > e t < r

    I P x I Y > i

    x < r

    I Y >

    O n e n t i r e < r

    I X , P x I Y > < r

    I i

    1 I Y >

    soit [X,Px] = i où est l'opérateur identité

    De la même façon, on établit: [Y, Py] = [Z, Pz] = i

    alors que [X , Y] = [X , Z] = [Y , Z] = 0 et [Px , Py] = [Px, Pz] = [Py , Pz] = 0

  • Toutes ces relations peuvent s'écrire sous la forme

    condensée:

    [Rm , Pn] = i dmn

    [Rm , Rn] = 0 avec m,n= x,y,z et en posant Rx=X ,

    Ry=Y, Rz=Z

    [Pm , Pn] = 0

    Ces conditions quantiques imposent une règle de

    symétrisation. En effet, on a:

    xpx = pxx alors que XPx # PxX

    De plus XPx (ou PxX) n'est pas un opérateur hermétique

    :

  • II. POSTULATS SUR LA MESURE

    1) Principe de "quantification«

    Une mesure de la grandeur physique A ne peut donner comme résultat que

    l'une des valeurs propres de l'observable A correspondante.

    2) Principe de décomposition spectrale

    Ce principe donne la règle permettant de calculer la probabilité d'obtenir

    telle où telle valeur propre de A. Supposons que le spectre de A est discret,

    soit {a1,a2,...an,....} l'ensemble de ses valeurs propres que l'on considère

    simples et notons par IFn > le vecteur propre associé à an. Le principe est le

    suivant:

    La probabilité P(an) d'obtenir an comme résultat de mesure de la grandeur A

    représentée par l'observable A est :

    P(an) = II2

    où IY > est l'état quantique normé du système au moment de la mesure de A

  • 3) Principe de réduction du paquet d'ondes

    La mécanique quantique considère que, lorsqu'on fait une mesure, on perturbe

    en général le système physique, c'est à dire que l'état quantique du système

    n'est plus le même après la mesure qu'avant. Ce principe indique quel serait

    l'état du système après la mesure.

    Considérons la grandeur A représentée par l'observable A de valeurs propres ansupposées simples et de vecteurs propres IFn> et supposons qu'avant la mesure

    le système est dans l'état IY> normé. On postule:

    Immédiatement après la mesure, l'état quantique du système est IFn>: vecteur

    propre de A associé à la valeur propre an et non plus IY>. (IFn> à un facteur de

    proportionnalité près).

  • III. EVOLUTION DANS LE TEMPS DE L'ÉTAT D'UN SYSTEME

    1) Postulat

    Connaissant l'état quantique, IY(t0)>, d'un système à un instant t0, l'état de ce

    même système à un instant t quelconque (t0 constante

    iђd

    dtIYt > Ht IYt >

  • Remarques:

    • Si le système est soumis à un champ de force

    invariable dans le temps, l‘ hamiltonien est indépendant

    du temps: H(t) = H.

    • L'équation de Schrödinger est une équation

    différentielle du premier ordre en t, la connaissance des

    conditions initiales jointe à la résolution de l'équation

    permet de déterminer sans ambiguïté l'état quantique

    du système à un instant t quelconque à condition qu'on

    n'effectue pas de mesure sur le système entre temps.

    • Cette équation est linéaire, on vérifie bien que toute

    combinaison linéaire est aussi solution de l'équation.

  • 2) Cas du système conservatif

    H ne dépend pas explicitement du temps c'est à dire que l'énergie potentielle est

    indépendante du temps.

    Soient IFn> et En vecteur et valeur propres de l'observable H, donc

    H IFn>= En IFn>

    H étant une observable ===> IY(t) > Sn cn(t) I Fn>

    avec cn(t) = et dnm.

    L'équation de Schrödinger s'écrit

    iђd

    dtncnt IFn > H

    n

    cnt IFn >

  • iђn

    d

    dtcnt IFn >

    n

    cnt En IFn >

    En multipliant à gauche par

  • En définitif, l'état quantique s'écrit:

    IY(t)> Sm cm(t0) e- iE

    m(t-t

    0)/ђ IFm>

    La dépendance en t est alors parfaitement précisée.

    Remarque: si à t = t0 on fait une mesure de l'énergie, et si on obtient comme

    résultat Ek. Alors, selon le principe de réduction de paquet d'ondes, le système

    se trouve après cette mesure dans l'état IFk> soit, pour l'état quantique

    complet:

    IY(t)> ck(t0) e-iE

    k(t-t

    0)/ђ IFk>

    Toute autre mesure de l'énergie redonnerait avec certitude la valeur Ek.

    L'énergie est donc constante au cours du temps et c'est pourquoi l'état

    quantique précédent est appelé un état stationnaire. IY(t)> et IFk> ne diffèrent

    que par un facteur de phase, ils sont physiquement indiscernables: deux kets

    proportionnels représentent le même état physique car ils ne changent aucun

    des résultats physiques.

  • Attention:

    eia1IY1>représente le même état que IY1>

    eia2IY2>représente le même état que IY2>Mais

    IY> l1IY1> l2IY2> ne décrit pas le même état que IF>

    l1eia

    1IY1> l2eia

    2IY2>

    sauf si a1= a2+ 2np ,(n entier) car dans ce cas, on aura :

    IF> eia1(l1IY1> l2IY2> eia

    1IY> décrivant le même état

    que IY>.

    Donc un facteur de phase n'affecte pas les prédictions physiques

    mais les phases relatives des coefficients d'un développement sont

    significatives.

  • IV.VALEUR MOYENNE D'UNE GRANDEUR PHYSIQUE

    La mécanique quantique confère une description probabiliste à un système physique.

    Il en résulte que lorsqu'un système est dans un état et que l'on effectue sur ce système

    la mesure d'une grandeur A qui lui est associée, le résultat ne peut être prévu

    exactement. Les seuls résultats possibles sont les valeurs propres de l'observable A

    représentant la grandeur A.

    Supposons que le spectre de A est discret et notons par IFn> le vecteur propre de A

    associé à la valeur propre an:

    une 1ère mesure de A donne a1 avec la probabilité:

    P(a1) = II2

    une 2ème mesure de A donne a2 avec la probabilité

    P(a2) = II2

    la nème mesure de A donne an avec la probabilité P(an) =I< Fn I Y >I2

    En statistique la valeur moyenne de la grandeur A est définie par:

    = Sn P(an) an

  • En utilisant le postulat de décomposition spectrale, on aura:

    = Sn I< Fn I Y >I2 an = Sn < Y I Fn >< Fn I Y > an

    = < Y ISn anFn >< Fn I Y > = < Y ISn A IFn >< Fn I Y >

    < Y I A (Sn Fn >< Fn ) I Y >

    Comme Sn IFn>

  • Par exemple, pour un système conservatif, la valeur moyenne de l'énergie est

    simplement égale à la valeur propre de l'opérateur hamiltionien associé au

    système:

    En En

    Remarque:

    Dans le cas où le spectre de A est continu, on montre que la valeur moyenne

    de A est toujours donnée par . (Pour cela, il suffit de faire

    intervenir la densité de probabilité)

    Enfin, comme en statistique, la dispersion des résultats est caractérisée par

    l'écart quadratique DA moyen tel que:

    (DA)2 = = 2 (2

    Plus DA est faible, meilleure sera la précision de la mesure. Pour la position

    par exemple, plus Dx est faible meilleure sera la localisation de la particule.

  • Evolution dans le temps. Constante du mouvement

    Considérons une grandeur physique A et soit A l'observable

    correspondante. La vitesse de variation pendant le temps dt de la

    valeur moyenne de A est :

    tdt t

    dt

    d

    dt

    d

    dt

    En utilisant l'équation de Schrödinger, on établit sans difficultés que:

    d

    dt

    1

    ih

    En particulier, dans le cas où A est indépendante du temps, la vitesse de

    variation dans le temps de la valeur moyenne de la grandeur A s'identifie

    (au coefficient 1/i près) à la valeur moyenne de l'opérateur [A,H].

  • Remarque:

    A est dite constante de mouvement si:

    • A ne dépend pas explicitement du temps A

    t 0

    • A,H 0

    alors d

    dt 0 n' évolue pas quelque soit l' état du système.

  • V. THÉOREME DE HEISENBERG

    1)Énoncé

    Le produit des écarts quadratiques moyens de deux grandeurs physiques A et

    B est au minimum égal à la moitié du module de la valeur moyenne, dans un

    état quelconque normé, du commutateur correspondant; soit :

    DA . DB 1

    2

    2) Applications

    a)Relations d'incertitude spatiales

    Prenons A = x et B = px ===> A = X et B = Px

    Or on sait que [X,Px] = iђ1 donc:

    D x . D px ≥ ђ ∕ 2

  • De même pour les autres composantes on aura :

    Dy . D py ≥ ђ ∕ 2 et D z . D pz ≥ ђ ∕ 2

    Les trois inégalités constituent ce que l'on convient d'appeler les

    relations d'incertitude spatiales de Heisenberg.

    Ces relations affirment que l'on ne peut pas connaître en même

    temps avec une grande précision la position et l'impulsion de la

    particule c'est à dire si l'on affine le résultat de la précision d'une

    mesure de la position, c'est au détriment de la mesure de

    l'impulsion et inversement.

  • b) relation d'incertitude temporelle (ou la 4ème relation d'incertitude)

    Posons B = H hamiltonien du système => (D H)2= - 2 = (DE)2.

    L'application du théorème de Heisenberg donne:

    DA . D E 1/2 I I (*)

    Or nous avons établi que :

    soit pour une grandeur ne dépendant pas explicitement du temps:

    d

    dt

    1

    iђ< YI A,H IY>

    < Y I A ,H IY > iђd

    d t iђ

    d

    d t

  • En portant dans (*) et en posant t = dt(DA/d), grandeur

    homogène à un temps, on obtient :

    DE . t≥ ђ / 2

    C'est la relation d'incertitude temporelle de Heisenberg

    Cette nouvelle inégalité relie l'extension en énergie d'un système à

    sa durée d'évolution caractéristique. Le contenu totalement nouveau

    par rapport à la physique classique réside en l'impossibilité d'avoir

    une valeur unique bien déterminée de l'énergie d'un système, même

    isolé, à tout instant.

  • MÉCANIQUE

    ONDULATOIRE

    OU

    MÉCANIQUE QUANTIQUE

    DE

    SCHRÖDINGER

  • INTRODUCTION

    I.ÉQUATION DE SCHRÖDINGER

    1)Cas d'un système libre (non relativiste)

    2) Cas d'un système soumis à des forces dérivant d'un potentiel

    3) cas du système conservatif. Etats stationnaires

    II. PAQUETS D'ONDES

    1)Onde associée à une particule

    2) Inégalités spectrales

    3) Déplacement du paquet d'ondes. vitesse de groupe

  • INTRODUCTION

    Selon le premier principe de la mécanique quantique, l'état d'un système

    physique est décrit par un vecteur ket IY> appartenant à l'espace des états E. Ce

    vecteur est caractérisé par ses composantes dans une base donnée, on dit aussi

    dans une représentation donnée. La mécanique quantique formulée dans la

    représentation position {Ir >} constitue la mécanique ondulatoire dite aussi la

    mécanique quantique de Schrödinger.

    Dans cette représentation, on sait qu'un ket IY> a pour composantes: < rIY> =

    Y(r). Ainsi, en mécanique ondulatoire, l'état d'un système est décrit par une

    fonction d'onde Y(r); (fonction de carré sommable).

  • I. ÉQUATION DE SCHRÖDINGER

    On sait que l'évolution dans le temps de l'état d'un système est

    régi par:

    tIYt > Ht IYt >

    1)cas d'un système libre (non relativiste):

    La grandeur classique associée à l'énergie d'une particule libre

    (fonction de Hamilton) est: H = p2/2m. Sachant que, d'après le principe

    de correspondance (P.C), la grandeur impulsion p est représentée par

    l'observable P, alors H sera représentée par l'observable H = P2/2m.

    Dans ce cas, l'équation ci-dessus s'écrit en représentation position:

  • < r

    I iђ

    tIYt > < r

    IP

    2

    2mIYt > iђ

    t< r

    IYt > 1

    2m< r

    I P2

    IYt >

    avec < r

    I P

    IYt > iђ

    < r

    IYt > et < r

    IYt > Y r

    ,t

    tY r

    ,t h

    2

    2mDY r

    ,t

    C'est l'équation de Schrödinger d'un système libre dépendant du temps

  • 2) Cas d'un système soumis à des forces dérivant d'un potentiel U(r,t)

    À la grandeur physique U(r,t) on fait correspondre, en mécanique quantique,

    l'observable U (R,t); soit :

    H(t) = P2 / 2m + U (R,t)

    tY r

    ,t < r

    IP

    2

    2mIYt > < r

    IUR

    ,t IYt >

    on sait que R

    I r

    > r

    I r

    > et UR

    I r

    > U r

    I r

    > avec UR

    hermitique

    tY r

    ,t ђ

    2

    2mDY r

    ,t U r

    ,t Y r

    ,t

    soit iђ

    tY r

    ,t

    ђ2

    2mD U r

    ,t

    Y r

    ,t Ht Y r

    ,t

  • 3) cas du système conservatif. États stationnaires

    Pour un tel système: U ( r ,t) = U ( r )

    tY r

    ,t h

    2

    2mD Y r

    ,t U r

    Y r

    ,t 1

    Cherchons une solution de la forme Y ( r ,t) = F ( r ).f(t)

    tY r

    ,t F r

    . d

    dtft et D Y r

    ,t ft . DF r

    portons dans (1) et divisons par F (r).f(t), on aura:

    iђ1

    f

    d f

    d t

    ђ2

    2 m

    D F r

    F r

    U r

  • L'égalité n'est possible que si chacun des membres est égal à une

    constante A

    iђ1

    f

    df

    dt A

    df

    f

    i

    ђA dt ft Ct0 e

    i

    ђA t t0

    Le rapport A/ђ est donc homogène à l'inverse d'un temps; or [h] =

    [énergie] x [temps], on en déduit que A est homogène à une énergie et on pose A

    = E

    ђ

    2

    2m

    DFr

    Fr

    Ur

    E ђ

    2

    2mDFr

    Ur

    Fr

    EFr

    2

    C'est l'équation de Schrödinger indépendante du temps

  • La fonction d'onde totale s'écrit donc:

    Y( r ,t) = C(t0) e -i E (t - t0) / ђ F(r)

    Avec F (r) solution de l'équation (2) qui est une équation aux valeurs

    propres de l'opérateur:

    H ђ

    2

    2mD U r

    F( r ) est donc fonction propre de H associée à la valeur propre E :

    H F( r ) = E F( r )

    Dans la mesure où l'on recherche des solutions qui soit de carré sommable,

    on s'attend à ce que de telles solution n'existent pas pour toutes les valeurs

    de E. Le spectre des valeurs propres qui conduisent à des fonctions d'onde

    normées est, dans beaucoup de systèmes, discret. Ce résultat est à l'origine

    de la quantification de l'énergie.

  • Par ailleurs IY(r,t)I2 = IF(r)I2 (car E est une quantité réelle); la densité de

    probabilité de présence de la particule est indépendante du temps. pour cette

    raison Y( r ,t) décrit un état stationnaire.

    1) Afin de distinguer entre les diverses fonctions propres de H, on utilise,

    comme il a été déjà signalé, un indice n qui affectera aussi les valeurs propres

    :

    H Fn ( r ) = En Fn ( r )

    ===> Yn ( r ,t) = Cn(t0) e-i E

    n(t - t

    0) / ђ Fn ( r )

    2) Comme H est un opérateur linéaire, toute fonction de la forme:

    Y( r ,t) = Sn Cn(t0) e-i En (t - t

    0) / ђ Fn ( r )

    est aussi solution de l'équation de Schrödinger générale (1).

  • 3) Il est facile de retrouver l'expression générale de Y( r ,t) en partant

    directement de celle du ket que nous avons établie dans le chapitre 3.

    En effet, nous avons obtenu:

    IY(t) > = Sn Cn(t0) e-i E

    n(t - t

    0) / ђ IFn > soit en projetant sur Ir >

    < r I Y(t) >= Sn Cn(t0) e -i E

    n(t - t

    0) / ђ

    ===> Y( r ,t) = Sn Cn(t0) e -i E

    n(t - t

    0) / ђ Fn ( r )

  • Nous allons ici donner une forme explicite de la fonction d'onde représentant un

    système matériel et en déduire les relations d'incertitude d'Heisenberg.

    1)Onde associée à une particule

    Considérons une particule libre de masse m. On lui attribue une impulsion p et

    elle possède au moins classiquement, une énergie purement cinétique p2/2m. En

    suivant les idées de L. de Broglie, on va associer à cette particule une onde de

    vecteur d'onde k = p / ђ et de pulsation = E / ђ; Cette onde sera représentée par:

    Y( r ,t) = C exp i [ p . r - E (p) t ] / ђ = C exp i [ k . r - (k) t ]

    II. PAQUETS D'ONDES

  • Il est clair que l'on doit associer à la particule une onde d'étendue limité

    spatialement. Une telle onde est obtenue mathématiquement par superposition

    d'ondes planes monochromatiques chacune est caractérisée par son vecteur

    d'onde k et sa pulsation ; on lui donne couramment le nom de paquet

    d'ondes. Il s'écrit:

    Y( r ,t) = d3k g( k ) exp i [ k . r - (k) t ]

    où g(k) est une fonction, à priori complexe, ne présentant de valeurs

    notables que dans un intervalle relativement étroit centré autour d'une

    valeur k0 et est pratiquement nulle en dehors de cet intervalle

  • a)relations d'incertitude spatiales.

    Posant g(k) exp[- i (k) t] = G(k ,t), le paquet d'onde peut s'écrire:

    Y( r ,t) = d3k G( k ,t) exp i [ k . r ]

    et, on peut remarquer que les fonctions Y(r,t) et G(k,t) sont transformées

    de Fourrier l'une de l'autre. Dans ces conditions, il est bien établi que

    quand IG(k,t)I ne prend de valeurs appréciables que si k est voisin de k0alors IY(r,t)I ne prend aussi à son tour de valeurs appréciables que si r est

    voisin de r0; la valeur de r0 dépend de k0 et les voisinages Dk de k0 et Dr de

    r0 sont étroitement lié. On montre par exemple que si (à une dimension) Dx

    est l'étendue de Y(x,t) et Dkx celui de G(k,t), plus Dk.x est étroit, plus Dx est

    étalé et ceci s'exprime par la relation dite inégalité spectrale spatiale:

    Dx . Dkx ≥ 1 / 2

    1/2

  • Cette inégalité jointe à la relation de L.de Broglie

    px = ђkx donne ce que l'on convient d'appeler relation

    "d'incertitude" spatiale de Heisenberg:

    Dx . Dpx ђ/ 2

    Dans un espace à 3 dimensions, rapporté à des axes

    rectangulaires, on aurait:

    Dx . Dpx ђ/2 Dy. Dpy ђ /2 Dz . Dpz ђ/2

    dont le sens physique a été discuté au chapitre

    précédent.

  • 3) Déplacement du paquet d'ondes. Vitesse de groupe.

    Plaçons nous dans le cas où seule la variable x intervient et considérons une onde

    caractérisée par le facteur oscillant exp i(k.x - t). Elle se déplace sur l'axe des x

    avec la vitesse v appelée vitesse de phase et est définie par:

    v

    k

    Pour une onde électromagnétique se propageant dans le vide, on sait que =kc; par

    conséquent vest indépendante de k et égale à c. Il en est de même pour un

    ensemble composé d'ondes électromagnétiques, toutes se déplacent la vitesse c. Par

    contre, dans un milieu dispersif la situation est différente car v= c/n(l) où n(l) est

    l'indice du milieu qui varie avec la longueur d'onde l donc avec le vecteur d'onde k

    (IkI= 2pl).