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ont été stimulées par l’allergène de chien, par les ligands de TLR3 (poly (I:C)), TLR9 (CpG) ou NOD2 (MDP) ou par la combinaison PRR/allergène de chien. Résultat.La stimulation par les ligands de NOD2 et TLR3 augmente l’expression de marqueurs d’activation CD80, CD86, ICOSL et HLA-DR sur des DCs, alors que le ligand de TLR9 n’a pas d’effet. Néanmoins, un effet synergique est observé entre le TLR9 et l’allergène de chien sur ces marqueurs. De plus, les PRR seuls induisent une augmentation de l’IL-6 et du TGF-b, alors qu’ils n’ont aucun effet sur les productions d’IL-23 et d’IL-1b. Les DCs maturées avec l’allergène de chien ou les ligands de NOD2 et TLR3 induisent une polarisation des cellules T naïves vers un profil Th22, avec un effet additionnel des deux costimuli. Les DCs stimulées par le ligand de TLR9 seul n’a pas d’effet sur la production d’IL-22, cependant une synergie est observée quand l’allergène de chien est ajouté. Conclusion.L’ensemble de ces résultats suggèrent que la costimulation par certains allergènes et/ou pathogènes peut induire une réponse Th22, ce qui pourrait participer à la sévérité de certains asthmes. doi: 10.1016/j.reval.2012.02.063 69 Anaphylaxie myste ´rieuse : et si la souris e ´tait la coupable ? C. Chappard a , C. Guyon b , C. Lambert c , J. Bienvenu b , F. Bienvenu b a Cabinet d’allergologie, St-Etienne, France b Laboratoire d’immunologie, CHU Lyon-sud, Lyon, France c Laboratoire d’immunologie, CHU St-Etienne, St-Etienne, France Introduction.Nous rapportons un cas de tableau d’anaphylaxie orientant vers une allergie alimentaire (induite par l’effort ?) dont le bilan est demeuré négatif jusqu’à la réalisation d’une Biopuce ISAC orientant vers une autre allergie. Matériel et méthode.Une femme de 41 ans, terrain atopique (pollinose), consulte pour plusieurs épisodes d’anaphylaxie associant douleurs abdomina- les, diarrhée, difficultés respiratoires, urticaire et malaises : certains sont survenus au cours de jogging, d’autres la nuit, la réveillant brutalement vers 2 à 3 heures. L’interrogatoire « policier » ne retrouve pas de facteur déclenchant : jogging réalisé loin de toute prise alimentaire, repas du soir très légers. Un bilan biologique est demandé. Résultat.Le bilan cutané confirme l’atopie (tests cutanés positifs pour acariens, graminées, armoise, plantain, bétulacées, oléacées). Le CLA 30 trophallergènes est négatif, le dosage de l’inhibiteur C1 estérase normal. La réalisation d’un test ISAC retrouve des IgE spécifiques pour nOle e 1, nArt v 1 ainsi que pour nMus m 1 lipocaline de la souris. La patiente est réinterrogée : pas de souris à la maison (il y a 2 chats), elle n’a jamais eu de souris dans l’enfance, mais au travail, elle passe chaque jour 1 à 1 h 30 dans une réserve envahie de souris (odeur très forte d’urine murine, cadavres de souris) qui déclenchent des signes d’oppression respiratoire. Les réactions d’anaphylaxie sont toujours survenues après des journées travaillées. Discussion.La découverte d’une positivité pour nMus m 1 oriente vers une étiologie possible, mais n’explique pas clairement le tableau clinique observé (délai des réactions plusieurs heures après l’exposition, signes digestifs importants). Peut-il y avoir une implication directe de la lipocaline dans les réactions digestives observées ou existe-t-il une réaction croisée avec la lipocaline et un allergène alimentaire ? Conclusion.Cette observation illustre l’apport, dans les tableaux cliniques complexes, d’un large dépistage moléculaire par le test ISAC, tout en soulignant l’importance et la nécessité de l’enquête et du raisonnement humain. doi: 10.1016/j.reval.2012.02.064 70 Spe ´cificite ´s de la re ´ponse antivirale et inflammatoire des cellules dendritiques chez l’enfant asthmatique en exacer- bation C. Mordacq a , A. Deschildre a , I. Tillie-Leblond b , A. Dewilde c , G. Pouessel d , I. Badiu a , D. Romero a , P. Gosset e a Pneumologie pe ´diatrique, Jeanne de Flandre, CHRU, Lille, France b Pneumologie, ho ˆpital Calmette, CHRU, Lille, France c Laboratoire de Virologie, CHRU, Lille, France d Pe ´diatrie, Roubaix, France e LI3, e ´quipe 8, CIIL, unite ´ Inserm 1019-CNRS UMR8024, Institut Pasteur, Lille, France Introduction.Les virus sont responsables de 60/80 % des exacerbations chez l’enfant (Rhinovirus). Les cellules dendritiques (DC) jouent un rôle essentiel dans la réponse à l’infection, impliquant l’activation des pattern recognition receptor (PRR) [toll like receptor (TLR-3) et hélicases à ARN (RIG-I, MDA-5)] et conduisant à l’activation et la polarisation de la réponse T. Notre but est d’identifier des spécificités de la réponse des DC. Matériel et méthode.Patients : enfants, 6 à 15 ans, asthme allergique, hospitalisés pour exacerbation sévère. Méthode.Analyse virale et inflammatoire sur des prélèvements (sang, expectoration), réalisés à l’inclusion et à l’état stable (8 sem). Expression des marqueurs de maturation des DC (CD80, CD 86) et des PRR, évaluée en cytométrie. IL4, IFNg et IL17A mesurés par Elisa. Cellules mononuclées restimulées in vitro avec des ligands du TLR3 et des hélicases à ARN. Résultat.Cinquante-quatre patients inclus. Infection virale : 60 % (Rhinovirus : 82 %). Le profil de réponse au niveau bronchique et sanguin des patients infectés (V+) est de type Th1/Th17 (IFNg, IL17A) et celui des patients non infectés (V ) de type Th2 (IL4). La restimulation du TLR-3 et des hélicases à ARN induit respectivement des cytokines Th2 et Th17 chez les patients V+, mais augmente l’IFNg dans le groupe V . Un défaut d’expression de RIG-I et MDA-5 au niveau des DC est observé dans le groupe V+ alors que l’expression des marqueurs de maturation est inchangée. Conclusion.Ces données montrent un défaut d’expression des hélicases à ARN associé à un profil particulier de réponse immune vis-à-vis des virus et pourraient contribuer à décrire de nouveaux mécanismes favorisant les exacerbations viro-induites. Projet soutenu par une subvention de la SFA et du Conseil régional du Nord- Pas-de-Calais. doi: 10.1016/j.reval.2012.02.065 71 A ` la recherche de biomarqueurs de l’immunothe ´rapie allerge ´nique sublinguale V. Baron-Bodo a , S. Horiot a , H. Moussu a , K. Jain a , J. Bouley a , A.-C. Rimaniol b , G. Peltre c , A. Kober d , C. Ricarte a , E. Nony a , F. Horak e , O. De Beaumont a , P. Moingeon a a Stallergenes, Antony b Bertin Pharma, Montigny Le Bretonneux c LECA, Paris d Phadia, Uppsala e Allergy Center Vienna West, Vienna Introduction.Si l’immunothérapie sublinguale (ITSL) est aujourd’hui un traitement reconnu de l’allergie respiratoire, son développement et sa mise en œuvre seraient facilités par l’utilisation de biomarqueurs d’efficacité. Matériel et méthode.Quatre vingt-neuf patients ont été traités en double aveugle pendant 4 mois avec un placebo ou un comprimé d’extrait 5 graminées (groupe actif) dans le cadre d’une étude menée en chambre à pollen. Des échantillons biologiques ont été prélevés avant et après 2 et 4 mois de traitement afin d’étudier les variations de 140 paramètres immunologiques et réaliser des comparaisons de profils protéiques. Résultat.Une différence moyenne relative de 29,3 % du score total des symptômes de la rhinoconjonctivite allergique versus placebo est obtenue après 4 mois. Cette réponse est observée chez des patients présentant différents profils de sensibilisation IgE spécifiques d’allergènes de graminées. Aucune néosensibilisation n’a été détectée au cours de l’ITSL. Une expression plus élevée des marqueurs Treg et une diminution des marqueurs Th1 et Th2 sont observées à la fois chez les actifs et les patients recevant un placebo. Une baisse de l’expression génique d’IL-4 et IL-10 et de la sécrétion d’IL-10 est mesurée après stimulation allergénique des PBMCs chez les actifs, mais sans lien avec la réponse clinique. Aucun changement au niveau de l’activation des basophiles n’est observé. Les patients « actifs répondeurs », c’est-à-dire 25 % des patients Immunologie / Revue française d’allergologie 52 (2012) 273276 274

À la recherche de biomarqueurs de l’immunothérapie allergénique sublinguale

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ont été stimulées par l’allergène de chien, par les ligands de TLR3 (poly (I:C)),TLR9 (CpG) ou NOD2 (MDP) ou par la combinaison PRR/allergène de chien.Résultat.– La stimulation par les ligands de NOD2 et TLR3 augmentel’expression de marqueurs d’activation CD80, CD86, ICOSL et HLA-DR surdes DCs, alors que le ligand de TLR9 n’a pas d’effet. Néanmoins, un effetsynergique est observé entre le TLR9 et l’allergène de chien sur ces marqueurs.De plus, les PRR seuls induisent une augmentation de l’IL-6 et du TGF-b, alorsqu’ils n’ont aucun effet sur les productions d’IL-23 et d’IL-1b. Les DCsmaturées avec l’allergène de chien ou les ligands de NOD2 et TLR3 induisentune polarisation des cellules T naïves vers un profil Th22, avec un effetadditionnel des deux costimuli. Les DCs stimulées par le ligand de TLR9 seuln’a pas d’effet sur la production d’IL-22, cependant une synergie est observéequand l’allergène de chien est ajouté.Conclusion.– L’ensemble de ces résultats suggèrent que la costimulation parcertains allergènes et/ou pathogènes peut induire une réponse Th22, ce quipourrait participer à la sévérité de certains asthmes.

doi: 10.1016/j.reval.2012.02.063

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Anaphylaxie mysterieuse : et si la souris etait la coupable ?C. Chappard a, C. Guyon b, C. Lambert c, J. Bienvenu b, F. Bienvenu b

aCabinet d’allergologie, St-Etienne, Franceb Laboratoire d’immunologie, CHU Lyon-sud, Lyon, Francec Laboratoire d’immunologie, CHU St-Etienne, St-Etienne, France

Introduction.– Nous rapportons un cas de tableau d’anaphylaxie orientant versune allergie alimentaire (induite par l’effort ?) dont le bilan est demeuré négatifjusqu’à la réalisation d’une Biopuce ISAC orientant vers une autre allergie.Matériel et méthode.– Une femme de 41 ans, terrain atopique (pollinose),consulte pour plusieurs épisodes d’anaphylaxie associant douleurs abdomina-les, diarrhée, difficultés respiratoires, urticaire et malaises : certains sontsurvenus au cours de jogging, d’autres la nuit, la réveillant brutalement vers 2 à3 heures. L’interrogatoire « policier » ne retrouve pas de facteur déclenchant :jogging réalisé loin de toute prise alimentaire, repas du soir très légers. Un bilanbiologique est demandé.Résultat.– Le bilan cutané confirme l’atopie (tests cutanés positifs pouracariens, graminées, armoise, plantain, bétulacées, oléacées). Le CLA30 trophallergènes est négatif, le dosage de l’inhibiteur C1 estérase normal.La réalisation d’un test ISAC retrouve des IgE spécifiques pour nOle e 1, nArt v1 ainsi que pour nMus m 1 lipocaline de la souris. La patiente est réinterrogée :pas de souris à la maison (il y a 2 chats), elle n’a jamais eu de souris dansl’enfance, mais au travail, elle passe chaque jour 1 à 1 h 30 dans une réserveenvahie de souris (odeur très forte d’urine murine, cadavres de souris) quidéclenchent des signes d’oppression respiratoire. Les réactions d’anaphylaxiesont toujours survenues après des journées travaillées.Discussion.– La découverte d’une positivité pour nMus m 1 oriente vers uneétiologie possible, mais n’explique pas clairement le tableau clinique observé(délai des réactions plusieurs heures après l’exposition, signes digestifsimportants). Peut-il y avoir une implication directe de la lipocaline dans lesréactions digestives observées ou existe-t-il une réaction croisée avec lalipocaline et un allergène alimentaire ?Conclusion.– Cette observation illustre l’apport, dans les tableaux cliniquescomplexes, d’un large dépistage moléculaire par le test ISAC, tout en soulignantl’importance et la nécessité de l’enquête et du raisonnement humain.

doi: 10.1016/j.reval.2012.02.064

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Specificites de la reponse antivirale et inflammatoire descellules dendritiques chez l’enfant asthmatique en exacer-bationC. Mordacq a, A. Deschildre a, I. Tillie-Leblond b, A. Dewilde c, G. Pouessel d,

I. Badiu a, D. Romero a, P. Gosset e

aPneumologie pediatrique, Jeanne de Flandre, CHRU, Lille, FrancebPneumologie, hopital Calmette, CHRU, Lille, France

c Laboratoire de Virologie, CHRU, Lille, FrancedPediatrie, Roubaix, Francee LI3, equipe 8, CIIL, unite Inserm 1019-CNRS UMR8024, Institut Pasteur,

Lille, France

Introduction.– Les virus sont responsables de 60/80 % des exacerbations chezl’enfant (Rhinovirus). Les cellules dendritiques (DC) jouent un rôle essentieldans la réponse à l’infection, impliquant l’activation des pattern recognitionreceptor (PRR) [toll like receptor (TLR-3) et hélicases à ARN (RIG-I, MDA-5)]et conduisant à l’activation et la polarisation de la réponse T. Notre but estd’identifier des spécificités de la réponse des DC.Matériel et méthode.– Patients : enfants, 6 à 15 ans, asthme allergique,hospitalisés pour exacerbation sévère.Méthode.– Analyse virale et inflammatoire sur des prélèvements (sang,expectoration), réalisés à l’inclusion et à l’état stable (8 sem). Expression desmarqueurs de maturation des DC (CD80, CD 86) et des PRR, évaluée encytométrie. IL4, IFNg et IL17A mesurés par Elisa. Cellules mononucléesrestimulées in vitro avec des ligands du TLR3 et des hélicases à ARN.Résultat.– Cinquante-quatre patients inclus. Infection virale : 60 %(Rhinovirus : 82 %). Le profil de réponse au niveau bronchique et sanguindes patients infectés (V+) est de type Th1/Th17 (IFNg, IL17A) et celui despatients non infectés (V�) de type Th2 (IL4). La restimulation du TLR-3 et deshélicases à ARN induit respectivement des cytokines Th2 et Th17 chez lespatients V+, mais augmente l’IFNg dans le groupe V�. Un défaut d’expressionde RIG-I et MDA-5 au niveau des DC est observé dans le groupe V+ alors quel’expression des marqueurs de maturation est inchangée.Conclusion.– Ces données montrent un défaut d’expression des hélicases àARN associé à un profil particulier de réponse immune vis-à-vis des virus etpourraient contribuer à décrire de nouveaux mécanismes favorisant lesexacerbations viro-induites.Projet soutenu par une subvention de la SFA et du Conseil régional du Nord-Pas-de-Calais.

doi: 10.1016/j.reval.2012.02.065

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A la recherche de biomarqueurs de l’immunotherapieallergenique sublingualeV. Baron-Bodo a, S. Horiot a, H. Moussu a, K. Jain a, J. Bouley a,

A.-C. Rimaniol b, G. Peltre c, A. Kober d, C. Ricarte a, E. Nony a, F. Horak e,

O. De Beaumont a, P. Moingeon a

a Stallergenes, AntonybBertin Pharma, Montigny Le Bretonneuxc LECA, ParisdPhadia, UppsalaeAllergy Center Vienna West, Vienna

Introduction.– Si l’immunothérapie sublinguale (ITSL) est aujourd’hui untraitement reconnu de l’allergie respiratoire, son développement et sa mise enœuvre seraient facilités par l’utilisation de biomarqueurs d’efficacité.Matériel et méthode.– Quatre vingt-neuf patients ont été traités en doubleaveugle pendant 4 mois avec un placebo ou un comprimé d’extrait 5 graminées(groupe actif) dans le cadre d’une étude menée en chambre à pollen. Deséchantillons biologiques ont été prélevés avant et après 2 et 4 mois de traitementafin d’étudier les variations de 140 paramètres immunologiques et réaliser descomparaisons de profils protéiques.Résultat.– Une différence moyenne relative de 29,3 % du score total dessymptômes de la rhinoconjonctivite allergique versus placebo est obtenue après4 mois. Cette réponse est observée chez des patients présentant différents profilsde sensibilisation IgE spécifiques d’allergènes de graminées. Aucunenéosensibilisation n’a été détectée au cours de l’ITSL. Une expression plusélevée des marqueurs Treg et une diminution des marqueurs Th1 et Th2 sontobservées à la fois chez les actifs et les patients recevant un placebo. Une baissede l’expression génique d’IL-4 et IL-10 et de la sécrétion d’IL-10 est mesuréeaprès stimulation allergénique des PBMCs chez les actifs, mais sans lien avec laréponse clinique. Aucun changement au niveau de l’activation des basophilesn’est observé. Les patients « actifs répondeurs », c’est-à-dire 25 % des patients

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présentant la meilleure amélioration de leurs symptômes, comprennent à la foisdes patients « immunoréactifs », avec de fortes inductions d’IgE, IgG etIgG4 spécifiques, mais aussi des patients « non immunoréactifs », ne présentantpas de réponse anticorps les distinguant des patients recevant un placebo. Lacomparaison par 2D-DiGE et spectrométrie de masse des profils protéiques apermis d’identifier 5 candidats marqueurs prédictifs de l’efficacité de l’ITSL.Conclusion.– Aucun des paramètres immunologiques conventionnels testés nepeut être utilisé comme biomarqueur d’efficacité. De nouvelles analyses sont encours sur des cohortes plus importantes de patients afin de valider la pertinencedes candidats biomarqueurs identifiés par protéomique.

doi: 10.1016/j.reval.2012.02.066

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Activation des polynucleaires dans l’allergie alimentaireIgE dependante de l’enfantA. Masson a, C. Menetrey a, C. Bahans b, J. Sainte-Laudy c

a Service de pediatrie, Limoges, Franceb Service de pediatrie, comite de l’HME pour la recherche clinique, Limoges,

Francec Service d’immunologie, Limoges, France

Introduction.– Mettre en évidence en pédiatrie une corrélation entre lesmanifestations cliniques initiales d’allergie alimentaire IgE dépendante etl’expression différentielle de marqueurs d’activation sur les polynucléaires.Matériel et méthode.– Analyse de l’activation cellulaire par cytométrie en flux(CMF) réalisée lors d’un bilan d’allergie alimentaire IgE-médiée pour lesallergènes les plus fréquents (arachide, lait, œuf, noisette et crevette). L’activationdes polynucléaires a été analysée avec plusieurs marqueurs : le CD63 et le CD11bpour les basophiles et le CD11b pour les éosinophiles et les neutrophiles.Résultat.– Parmi 79 enfants, 55 avaient une CMF positive pour au moins unallergène. Tous allergènes confondus, le CD63 est un bon marqueur de l’allergiealimentaire IgE-médiée. Les caractéristiques de ce marqueur sont respective-ment pour l’ensemble des tests et pour les sujets répondeurs (anti-IgE > 5 %) :sensibilité 89,2 % et 95 %, spécificité 100 % et 100 %, VPP 100 % et 100 % etVPN 80,5 % et 91 %. L’expression du marqueur CD11b est commune àl’ensemble des polynucléaires (p = 0,0036). L’activation cellulaire impliqueplus particulièrement le CD63 dans l’urticaire et le CD11b dans l’eczéma(différence non significative). Pour 2 enfants, les basophiles étaientexclusivement activés par le CD11b. L’activation des éosinophiles et/ou desneutrophiles par un anti-IgE était significative dans 40 % des cas.Discussion.– Le CD11b est une intégrine non encore étudiée en tant que marqueurd’activation allergène dépendant pour le basophile. Ce marqueur, en complémentdu CD63, permettrait d’obtenir une meilleure VPN du test d’activation desbasophiles. Dans notre étude, l’activation des éosinophiles et des neutrophiles estconfirmée par la surexpression du marqueur CD11b. Pour ces cellules, la voie IgEdépendante pourrait ne pas être la seule (rôle des IgA et/ou IgG ?).Conclusion.– L’allergie alimentaire apparaît comme une coopération cellulaire del’ensemble des polynucléaires en réponse à un allergène. Aucune corrélation entredes symptômes cliniques et un profil immunologique n’a été mise en évidence.

doi: 10.1016/j.reval.2012.02.067

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Anemie hemolytique a l’isoniazide : a propos d’uneobservationH. Kouismi, J.E. Bourkadi, K. Marc, M. Soualhi, R. Zahraoui, J. Benamor,

G. Iraqi

Hopital Moulay-Youssef, CHU Ibn-Sina, Rabat, Maroc

Introduction.– L’isoniazide est un antituberculeux majeur. Son administrationpeut occasionner des effets secondaires principalement hépatiques etneurologiques. La survenue d’incidents immunoallergiques reste rare.Matériel et méthode.– Nous rapportons une observation d’une patiente ayantprésenté une anémie hémolytique par réaction d’hypersensibilité à l’isoniazide.

Résultat.– Patiente âgée de 48 ans sous traitement pour tuberculose pleurale,confirmée sous rifampicine, isoniazide et pyrazinamide. Le bilan biologiquepréthérapeutique était normal. Un mois après le début du traitement, la patientea présenté un syndrome anémique fait de pâleur cutanéomuqueuse avec dyspnéed’effort. L’examen clinique retrouve des conjonctives décolorées avec unetachycardie à 105 b/min. Le bilan biologique montrait une anémie normo-chrome normocytaire à 7,9 g/dL d’hémoglobine. Le taux de plaquettes étaitnormal. Le bilan hépatique objective une cytolyse à 5 fois la normale.Discussion.– L’arrêt du traitement a permis la correction des troubleshématologiques et hépatiques après un mois. Une réintroduction progressivede l’éthambutol, de la pyrazinamide et de la rifampicine et sous surveillanceétroite a été réalisée avec succès. Un test de coombs était positif ce qui a permis deretenir le diagnostic d’anémie hémolytique due à l’isoniazide qui a étédéfinitivement arrêté.Conclusion.– Les réactions allergiques aux antituberculeux majeurs, bien quepeu fréquentes, sont graves. Elles peuvent mettre en jeu le pronostic vital,nécessitent d’être identifiées afin, si possible, d’induire une immunotolérancepermettant la reprise d’un traitement antituberculeux bactéricide.

doi: 10.1016/j.reval.2012.02.068

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Purpura immunoallergique secondaire a la rifampicine : apropos de 3 casH. Kouismi, A. El Merini, J.E. Bourkadi, G. Iraqi

Hopital Moulay-Youssef, CHU Ibn-Sina, Rabat

Introduction.– Les effets secondaires de la rifampicine, décrits depuis les années1970, se voient dans 4 à 5 % des cas et sont dominés par la toxicité hépatique etdigestive. Le purpura secondaire à la rifampicine est un effet secondaire plus rarede mécanisme immunoallergique. Le plus souvent, il est d’origine thrombo-pénique.Matériel et méthode.– Il s’agit d’une étude rétrospective concernant 3 cas depurpura secondaire à la rifampicine colligés aux services de phtisiologie del’hôpital Moulay-Youssef entre 2009 et 2010.Résultat.– Il s’agit de 2 hommes et 1 femme d’âge moyen de 40 ans allant de 29 à50 ans. Les trois patients étaient sous traitement pour tuberculose pulmonaire àmicroscopie positive. Les protocoles thérapeutiques utilisés étaient à base destréptomycine, rifampicine, isoniazide, pyrazinamide chez 2 patients etrifampicine, isoniazide, pyrazinamide et étambutol chez 1 patiente. Tous nospatients ont présenté des lésions pétéchiales diffuses à l’ensemble du corps. Ceslésions cutanées ont été associées à des épistaxis et des hémoptysies avec unsyndrome anémique dans un cas. La NFS faite chez tous nos patients a montré unethrombopénie. Le bilan biologique a objectivé une cytolyse hépatique avecinsuffisance rénale dans un cas et une anémie normochrome normocytaire à 7,7 g/dL d’hémoglobine dans un cas. Le traitement antibacillaire a été arrêté. L’évolutionétait marquée par une régression du tableau clinique et une normalisation du bilanbiologique. La réintroduction du traitement antituberculeux sans la rifampicines’est déroulée sans incidents. Le diagnostic de purpura immunoallergiquesecondaire à la rifampicine d’origine thrombopénique a été donc retenu.Conclusion.– À la lumière de ce travail, les auteurs proposent une revue de lalittérature sur le purpura, qu’il soit d’origine thrombopénique ou vasculaire, entant qu’incident immunoallergique rare de la rifampicine.

doi: 10.1016/j.reval.2012.02.069

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Dosage des immunoglobulines E totales en pratiquecourante au TogoM. Kolou

CHU Campus, biolim, Lome

Introduction.– Le dosage des immunoglobulines E (IgE) totales est de plus enplus demandé et le laboratoire du CHU Campus demeure la seule structurepublique qui offre cette prestation.Matériel et méthode.– Six cent cinquante dosages d’IgE totales réalisés sur4 ans (2008 à 2011) ont été analysés à travers une étude transversale descriptive