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Ça sent le sapin - analog-collector.fr · Analog Collector Ça sent le sapin ! (Newsletter décembre 2012) Bonjour, Rassurez-vous le vinyle n’est pas mort et votre serviteur non

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Analog Collector Ça sent le sapin ! (Newsletter décembre 2012) Bonjour, Rassurez-vous le vinyle n’est pas mort et votre serviteur non plus. C’est juste que, même s'il est bien difficile de croire encore au Père Noël de nos jours, l’odeur du conifère se faisant malgré tout sentir autour de nous, il va bien falloir songer à faire plaisir et à se faire plaisir… Alors voici une sélection de beaux disques à glisser sous l’arbre vert, car comme disait Boris Vian : il ne faut pas exagérer l’amour de la mauvaise musique !

L’éditeur britannique TESTAMENT poursuit sa politique d’édition d’inédits avec deux incunables issus du prestigieux catalogue EMI. D’une part, Johanna Martzy accompagnée par le Philharmonia Orchestra sous la direction de Wolfgang Sawallisch dans le concerto pour violon Op. 64 de Mendelssohn et le concerto pour violon Nº 3 in G, K.216 de Mozart (SBTLP 1483, 1 LP 33 t 180 g, 29 €). La rumeur voudrait que ces enregistrements, effectués au Kingsway Hall de Londres les 9 et 10 juin 1954, ne furent pas publiés par Walter Legge à l’époque à cause d’un désaccord survenu entre la soliste et le chef d’orchestre à propos des tempi retenus. Il semblerait que Martzy n’ait pas fait confiance au jeune Sawallisch, dont c’était là le premier enregistrement pour un grand label, la violoniste lui préférant l’expérimenté Paul Kletzki. Il n’en demeure pas moins que nous avons là deux interprétations de haute tenue et que certains critiques ont même préféré cette version du Mendelssohn… Retrouvons d’autre part le tout jeune pianiste italien Maurizio Pollini dans les Études Op 10 & 25 de Chopin (SBTLP 1473, 1 LP 33 t 180 g, 29 €). Bien qu’auréolé de son premier prix au concours de Varsovie, suivi d’un enregistrement du premier concerto de Chopin pour EMI, Pollini commença à douter de ces capacités et se fit très rare au concert pendant un peu plus d’un an. C’est à cette époque qu’il appose son veto à la publication de ces enregistrements effectués au studio n°1 d’Abbey Road en septembre 1960. Testament nous les restitue aujourd’hui dans leur fraîcheur d’origine et le magazine britannique « Gramophone » vient de lui décerner sa plus haute distinction. Suite des trésors du label Prestige chez ANALOGUE PRODUCTIONS / Quality Pressing, comme d’habitude en édition limitée 200 g haute qualité.

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Deux albums du jeune Jackie McLean, enfin réédités, Lights Out (avec Elmo Hope) APRJ 7035 (1 LP 33 t 200 g) 38 € et 4, 5 and 6 (avec Mal Waldron) APRJ 7048 (1 LP 33 t 200 g) 38 €. Deux must, évidemment !

Voilà une session un peu oubliée de l’élégant Hank Mobley, accompagné de Donald Byrd et Jackie McLean, Mobleys Message APRJ 7061 (1 LP 33 t 200 g) 38 €. Retour également d’un incunable avec le Informal Jazz d’Elmo Hope APRJ 7043 (1 LP 33 t 200 g) 38€. Ce pianiste compositeur, injustement resté dans l’ombre de Bud Powell, est ici soutenu par la rythmique parfaite de Paul Chambers et Philly Joe Jones et les souffleurs ont pour noms John Coltrane, Hank Mobley et Donald Byrd.

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Tommy Flanagan Over APRJ 7134 (1 LP 33 t 200 g) 38 €. Enregistré en août 1957 pour le label Metronome, alors que le pianiste effectuait une tournée en Suède avec J.J. Johnson, cet album mythique, absent des catalogues depuis des lustres, est un must absolu d’élégance et de swing. Celui que l’on surnomma le « poète du jazz » est içi accompagné de Wilbur Little à la contrebasse et d’Elvin Jones à la batterie. Autre retour tardif au catalogue avec ce bel album du quintette de Red Garland avec le jeune John Coltrane, All Morning Long APRJ 7130 (1 LP 33 t 200 g) 38 €. L’éditeur américain, véritable hérault de la « haute couture analogique » et spécialiste du double album 45 tours ; ce qui je le répète (mais cela en vaut la peine) n’a rien à voir avec les « EP quatre titres » de papa ou les « maxis » gravés à la barre à mine, que l’on achetait, adolescent, au supermarché du coin ; continue d’enfiler les perles du catalogue VERVE à sa sonothèque idéale :

Ella est là ? Oui, elle est toujours là, mais Billie n’est pas loin… Ella, Billie, Billie, Ella, laquelle choisir, j’y perds mon swing ou mon groove, je crois que je vais aller écouter Sarah ou… Nina. Eh bien non, ce sera tout ou rien ! Car ce All Or Nothing At All (AVRJ 8329-45, 2 LP 45 t 200 g, 70 €) enregistré en 1955 par Billie Holiday, avec rien moins que Barney Kessel, Red Mitchell, Jimmy Rowles et Ben Webster, sonne comme jamais et prouve que l’enregistrement mono a bien connu un âge d’or… Le portrait à la fois élégant, sensuel et tourmenté que Monsieur David Stone Martin fait de Lady Day est si fidèle qu’il souligne à quel point, art et marketing formaient, il fut un temps, un bien beau couple et que le disque vinyle tout en étant un bien de consommation, n’en fut pas moins un objet… culturel ! À propos d’image forte, je vois déjà le sourire se dessiner sur votre visage découvrant le portrait de Miss Fitzgerald… eh bien non il s’agit d’un tableau de Jean Dubuffet ! Et si l’art brut avait bien des points communs avec le jazz ? Ce Clap Hands, Here Comes Charlie (AVRJ 4053-45, 2 LP 45 t 200 g, 70 €), sonne comme une telle évidence qu’il est à n’en pas douter un des meilleurs opus de la grande dame.

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Chez l’éditeur « frenchie » HEAVENLY SWEETNESS une nouvelle salve de BLUE NOTE (LP 33 t 140 g, 22 €) et une découverte :

Le magnifique et pourtant oublié Coalition d’Elvin Jones à découvrir ou redécouvrir d’urgence. Le fameux Matador de Grant Green, une session avec McCoy Tyner, non publiée par la firme américaine à l’époque et exhumée par les Japonais à l’orée des années quatre-vingt, outre le titre éponyme vous y trouverez une belle reprise de My Favorite Things et le très beau thème Bedouin. Retour également au catalogue de l’énergique Joe Henderson dans un In’ Out duquel vous aurez du mal à sortir. Retrouvez d’ailleurs le saxophoniste, accompagnant Horace Silver, qui renoue dans The Cape Verdean Blues avec les origines capverdiennes de son père en les mélangeant à son amour de la samba et du blues funky. Funk toujours avec ce premier opus Takin’Off du maître Herbie, j’ai nommé Hancock, où le fameux thème Watermelon Man vous fera, sinon décoller, au moins opiner du chef (on dit aussi « groover » non ?). Transition vers un jazz moins dansant, plus modal et plus moderne, Search For The New Land est, au même titre que Out To Lunch d’Eric Dolphy ou Point Of Departure d’Andrew Hill, un voyage que Lee Morgan effectue vers des terres qui se situent à la limite du free jazz sans jamais s’y enfoncer trop avant. Le jeune éditeur parisien nous propose également ce mois-ci une bien belle découverte

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avec cet élégant jazz contemporain venu du Zimbawe et se réclamant du Third Stream, où la mbira locale se mêle au violoncelle classique, où la pop anglaise se métisse à la soul, où le jazz digère tout simplement un lourd héritage séculaire… tout en restant vivant. Jacaranda Muse September Sun Heavenly Sweetness HS065 (1 LP 33 t 140 g, 16 €). Je vous invite à lire le beau témoignage du producteur Antoine Rajon : Après ça, si vous n’avez toujours pas trouvé quoi inscrire sur votre liste pour le Père Noël, voici deux disques chroniqués ce mois-ci par Philippe Demeure, qui vous donnera certainement envie d’en écouter plus de deux mesures : Nina Simone Forbidden Fruit PURE PLEASURE PPAN SCP 419 (2 LP 33 t 180 g, 36 €) : lire l’article

Schubert Octuor Vienna Octet SPEAKERS CORNER DECCA SXL 2028 (1 LP 33 t 180 g, 27 €) : lire l’article L’éditeur allemand SPEAKERS CORNER réédite également un autre trésor de chez DECCA, l’opéra de Richard Strauss Elektra avec la grande Birgit Nilsson dans le rôle-titre, sous la direction de Sir Georg Solti, le tout capté en 1966 par John Culshaw, dans une stéréo grand teint, avec le fameux procédé d’enregistrement, propre au label britannique, le « Sonic Stage » : soit cinq micros directionnels positionnés de manière équidistante pour essayer de recréer la largeur de la scène, mais aussi sa profondeur. DECCA SET 354 (2 LP 33 t 180 g en coffret, livret, 52 €) Toujours du « grand son » avec ce Beyond The Blue Horizon de George Benson, issue du catalogue CTI de Creed Taylor. À la prise de son, un autre grand monsieur : Rudy Van Gelder. Ron Carter à la contrebasse et Jack DeJohnette à la batterie, pour une reprise enflammée de So What. CTI 60094 (1 LP 33 t 180 g, 27 €).

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Pour finir un peu de rock, avec la puissante guitare de Jeff Beck dans Beck, Bogert & Appice Epic KE 32140(1 LP 33 t 180 g, 27 €).

Come back en plein « Flower Power » avec It’s A Beautiful Day Columbia CS 9768, produit par David Laflamme et enregistré par Bryan Ross Myring en 1968 dans les studios du label américain Columbia, à Hollywood (1 LP 33 t 180 g, 27 €). Les titres White Bird, A Hot Summer Day & Bombay Calling sonnent comme le témoignage historique de cet engagement militant des années soixante.

Bonnes Fêtes à tous ! Au fait, j’allais oublier de vous parler de mon dernier coup de cœur pour une nouvelle venue dans le monde de la hi-fi… Je vous laisse découvrir la suite :

La preuve par Thales

Aujourd’hui, plus personne ne contestera le « retour à l’analogique », amorcé il y a une quinzaine d’années par quelques esthètes résistants et devenu un véritable phénomène de mode ces derniers temps, au point que l’on pourrait faire passer un électrophone pour la source ultime. Il restera toujours cependant quelques esprits supérieurs (ou chagrins) pour suspecter « le retour du vinyle » de syndrome nostalgique et pour soutenir que la lecture analogique accuse un certain nombre de tares rédhibitoires : compression, tassement de la dynamique, coloration due à l’entraînement par courroie ou au « rumble » généré par

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l’entraînement par galet, vibrations inhérentes au moteur et au socle de la platine. Tares qui font que ce procédé éminemment archaïque ne pourra jamais rivaliser avec le nec plus ultra de la technologie numérique.

Il n’empêche : qui n’aura pas fait l’expérience d’écouter un disque noir sur une grande platine n’aura pas conscience des trésors qui se cachent au fond des sillons de la précieuse relique.

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Bien cordialement, Rémi Vimard. ANALOG COLLECTOR 13, rue Charles V 75004 PARIS Tél.: 01 42 21 90 29 M° Saint-Paul, Bastille (ligne 1) ou Sully-Morland (ligne 7) Ouvert du mardi au samedi de 13h à 18h. Fermé le dimanche et le lundi. [email protected] http://analog-collector.fr http://analog-collector.fr/blog

LE MAGASIN SERA EXCEPTIONNELLEMENT OUVERT LE LUNDI 24 DÉCEMBRE DE 13H à 18H

ET SERA FERMÉ DU 30 DECEMBRE AU 4 JANVIER (INCLUS).