10
jeudi 29 novembre 2012 de 9h15 à 17h30 Espace Mendes France – salle Confluence – 1, place de la Cathédrale à Poitiers (86) Avec la contribution financière du compte d’affectation spéciale «Développement agricole et rural» Photos : © ACTA - © ITSAP-Institut de l’abeille - Conception IFIP-Institut du porc Dossier de Presse Abeilles et systèmes agricoles de grandes cultures : Polinov étudie les interactions pour concevoir des systèmes de cultures innovants

Abeilles et systèmes agricoles de grandes cultures

  • Upload
    others

  • View
    2

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Abeilles et systèmes agricoles de grandes cultures

jeudi 29 novembre 2012 de 9h15 à 17h30Espace Mendes France – salle Confluence – 1, place de la Cathédrale à Poitiers (86)

Avec la contribution financièredu compte d’affectation spéciale

«Développement agricole et rural»

Phot

os :

©AC

TA -

©IT

SAP-

Inst

itut d

e l’a

beill

e - C

once

ptio

n IF

IP-In

stitu

t du

porc

Dossier de Presse

Abeilles et systèmes agricoles

de grandes cultures : Polinov étudie les interactions pour

concevoir des systèmes de cultures innovants

Page 2: Abeilles et systèmes agricoles de grandes cultures

Point presse du colloque

Abeilles et systèmes agricoles de grandes cultures : Polinov étudie les interactions pour

concevoir des systèmes de cultures innovants

Le jeudi 29 novembre 2012 à 18h

Espace Mendes France – salle Evolution

1, place de la Cathédrale à Poitiers (86)

Ce point presse est organisé par L’ACTA, le réseau des instituts des filières animales et végétales,

l’INRA et l’ITSAP-Institut de l’abeille, en présence de :

Philippe Dauzet, Président de l’ITSAP-Institut de l’abeille,

Bernard de Verneuil, Président du CETIOM,

Christian Huyghe, Directeur scientifique adjoint à l’Agriculture de l’INRA,

Philippe Vissac, Directeur scientifique technique et international de l’ACTA, le réseau des

instituts des filières animales et végétales.

Cette manifestation est organisée avec le soutien financier du Casdar (Compte d’affectation spécial pour le développement

agricole et rural) géré par le Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, et la Région Poitou-Charentes

Page 3: Abeilles et systèmes agricoles de grandes cultures

Prises de parole

Colloque Polinov- 29 novembre 2012- Poitiers (86) – ACTA-INRA-ITSAP-Institut de l’abeille

En quoi le dialogue entre apiculteurs et agriculteu rs peut-il favoriser la préservation des abeilles ?

DR Philippe Dauzet, Président de l’ITSAP-Institut de l’abeille

Agriculteurs et apiculteurs interviennent sur le même territoire et cette cohabitation n’est pas toujours facile. Par leur activité, les apiculteurs participent à la pollinisation des cultures et de la flore sauvage, jouant ainsi un rôle important dans le maintien de la biodiversité. Aujourd’hui encore, les pratiques agricoles ne prennent pas assez en compte la présence des abeilles, en particulier en ce qui concerne l’emploi des pesticides.

Instaurer un dialogue technique entre agriculteurs et apiculteurs est essentiel pour permettre à chacun de mieux appréhender les contraintes et enjeux mutuels. Se rencontrer sur le terrain permet d’aborder les sujets qui préoccupent les apiculteurs (importance du maintien d’une ressource florale mellifère et diversifiée, cohabitation dans un même espace de ruchers et de la production agricole, impact des pratiques phytosanitaires sur les colonies, pertes de colonies). Ce travail de sensibilisation vise également à diminuer les accidents consécutifs à des mauvaises pratiques agricoles.

DR Bernard de Verneuil, Président du CETIOM

Compte-tenu de l’importance de la pollinisation pour les cultures oléagineuses et de l’importance de celles-ci dans la production de miel, le dialogue entre apiculteurs et agriculteurs doit être exemplaire.

- Les deux professions doivent assurer la performance économique de leurs exploitations, avec les productions de miel ou la production de semences et de graines oléagineuses pour la consommation.

- La présence de pollinisateurs divers et abondants dans les parcelles d’oléagineux est un indicateur pertinent de la biodiversité de nos systèmes, permettant la régularité des performances des productions apicoles et agricoles.

- Il s’agit enfin de montrer aux autres partenaires de la société que nous sommes capables de travailler ensemble et de proposer des solutions pour la préservation des abeilles.

Des projets tels que Polinov permettent ce dialogue fructueux entre productions complémentaires.

Page 4: Abeilles et systèmes agricoles de grandes cultures

Prises de parole

Colloque Polinov- 29 novembre 2012- Poitiers (86) – ACTA-INRA-ITSAP-Institut de l’abeille

En quoi l'approche du projet Polinov est-elle origi nale ?

Christian Huyghe, Directeur scientifique adjoint à l’Agriculture de l’INRA et DR Président du COST (Conseil d'Orientation Scientifique et Technique) ACTA

Dans ce projet, on ne considère pas le dépérissement des abeilles comme un problème mono-factoriel, pour lequel on cherche à désigner un coupable. Polinov pose la question beaucoup plus globale de l'alimentation des abeilles en relation avec l’organisation et la qualité des paysages agricoles. Cette question devrait contribuer à mieux comprendre le déclin des abeilles et surtout à proposer des solutions originales. L'autre originalité vient des acteurs impliqués. L'INRA a fortement structuré sa recherche sur l'apiculture sur Avignon d’une part et Le Magneraud d’autre part, et a contribué à mettre en place l'unité mixte technologique PrADE à Avignon qui associe l'INRA, l'ACTA, le réseau des instituts des filières animales et végétales, l'ITSAP-Institut de l'abeille et l'ADAPI (Association pour le développement de l'apiculture provençale). Ce dispositif permet de produire des connaissances scientifiques originales et de haut niveau et en même temps de fournir des clés pour l’innovation. Il permet aussi de construire des interactions avec d’autres champs de recherche et de développement. Dans le cas présent, la mise en place du projet Polinov permet de voir émerger des solutions nouvelles, grâce à la co-construction de nouveaux systèmes de cultures, organisés à l’échelle d’un paysage agricole, intégrant l'abeille comme bio-indicateur et considérant sa protection comme un objectif.

En quoi les avancées des connaissances et des techn iques issues du projet Polinov, et des autres projets actuels des instituts, aideront à renforcer l'intégration des enjeux de protection des abeilles et de durabilité de l'activité apicole, da ns les systèmes de cultures ?

Philippe Vissac, Directeur scientifique technique et international de l’ACTA, DR le réseau des instituts des filières animales et végétales

Ce projet est en effet exemplaire à plus d’un titre : - Son objectif est ambitieux car il s’intéresse à des thèmes qui transcendent les filières, les territoires et les

disciplines pour aborder des mécanismes d’interrelations complexes mais dont la compréhension permettra d’avancer vers des pratiques plus conformes à la notion de durabilité ;

- La dynamique partenariale permet de fédérer des acteurs de la Recherche & Développement autour d’un axe de plus en plus solide : recherche finalisée (INRA) et recherche appliquée (ACTA, le réseau des instituts des filières animales et végétales et l’ITSAP-Institut de l’abeille) via l’Unité Mixte Technologique « PrADE », des Chambres d’agriculture, des Instituts techniques agricoles (ITA) des filières grandes cultures et des équipes de chercheurs impliquées sur la zone atelier de Chizé ;

- Les méthodes déployées permettent en observant les systèmes et les pratiques de dépasser les analyses classiques, simplistes et réductrices ;

- Les résultats montrent que l’on peut entrevoir des systèmes de grandes cultures dont la conduite permet de préserver les populations des pollinisateurs ;

- Les perspectives de déploiement sur d’autres sites et sur des problématiques connexes en mobilisant un réseau plus large d’acteurs pourront intéresser non seulement le Ministère de l’Agriculture, de Alimentation et de la Forêt au travers du CasDAR mais aussi les collectivités teritoriales et la DG Agri au travers du partenariat européen de l’innovation ;

- Enfin, ce projet est piloté de manière exemplaire par un collectif qui a fait confiance à l’ACTA pour en assurer l’animation.

Page 5: Abeilles et systèmes agricoles de grandes cultures

29/11/12

1

Communiqué de synthèse

Abeilles et systèmes agricoles de grandes cultures : Polinov étudie les interactions pour

concevoir des systèmes de cultures innovants

Colloque de restitution du projet Polinov jeudi 29 novembre 2012 de 9h15 à 17h30

Espace Mendes France – salle Confluence - 1, place de la Cathédrale à Poitiers (86)

La protection du service de pollinisation est un en jeu sociétal majeur écologique et économique . Or, la qualité de ce service dépend de la protection des pollinisateurs qui connaissent actuellement un fort déclin. Les mortalités hivernales moyennes des populations d'abeilles domestiques sont supérieures à 20 % en France, et depuis les années 80, les effectifs d'abeilles sauvages auraient été réduits de 40 à plus de 60 % dans les pays industrialisés. Ces chiffres nous alertent lorsqu'ils sont mis en face de ceux traduisant les bénéfices économiques annuels apportés par la pollinisation des plantes cultivées qui atteignent des milliards d'euros pour l'Union Européenne. Nous sommes ainsi convaincus que ces enjeux nécessitent de réinventer notre façon de gérer les territoires agricoles pour que soit pris en compte la protection des abeilles. Introduire ces nouveaux objectifs dans les systèmes actuels génère des ruptures conséquentes. Cela concerne :

• les stratégies de protection des plantes cultivées basées fortement sur la lutte chimique, impliquant des produits qui peuvent être dangereux pour les abeilles ou être des contaminants des produits de la ruche (miel, pollen, cire, gelée royale) ;

• les stratégies de choix des plantes cultivées ; • et plus globalement, la gestion de l'espace rural.

Cependant, il serait contre-productif de vouloir concevoir de nouveaux systèmes de production ayant pour objectif la durabilité de l’apiculture et la protection des pollinisateurs, sans mesurer les répercussions qu’ils pourraient avoir sur le premier acteur concerné par le système de culture, à savoir l'agriculteur, en particulier en termes économiques. Le projet Polinov est une occasion exceptionnelle de fédérer des experts provenant de divers horizons (mondes agricole et apicole, recherche et développement), apportant leurs compétences sur des disciplines complémentaires (apidologie, écologie, agronomie). Le projet Polinov se structure en trois axes. Le premier vise une meilleure compréhension de l’impact des systèmes de cultures actuels et de l’organisation du territoire sur les abeilles domestiques et sauvages en s’appuyant sur le cas de la zone atelier de Plaine & Val de Sèvre. Le second utilisant les résultats de cette étude porte sur la conception de systèmes de culture prometteurs par rapport aux enjeux de la préservation des abeilles. Enfin les performances de ces systèmes sont évaluées par un nouvel outil d’analyse multicritères informatisé (DEXi Abeilles) selon les 3 critères de durabilité (économique, sociale et environnementale), en intégrant le point de vue de l’agriculteur et de l’apiculteur.

Page 6: Abeilles et systèmes agricoles de grandes cultures

29/11/12

2

Une flore très irrégulière et des stocks alimentair es des abeilles dépendants des cultures cultivées en plaines céréalières Dans les plaines céréalières, comme dans celles de la zone atelier Plaine et Val de Sèvre (Poitou-Charentes), la flore fournissant de la nourriture aux abeilles (près de 200 espèces d'abeilles dans la zone) est très irrégulière dans le temps (Figure 1) et peut contenir des traces de pesticides. Dans une telle zone, l'apiculture, ainsi que les stocks alimentaires mis en réserve par l'abeille domestique, sont largement dépendants des cultures de colza et de tournesol comme en témoigne la nature des récoltes régionales de miel. Entre la floraison de ces deux grandes cultures, les populations d'abeilles domestiques connaissent leur pic démographique alors que les ressources alimentaires s’amenuisent. Les quantités de pollen récoltées par les butineuses sont alors réduites de plus de 50 % (Figure 1). À cette période, l'abeille domestique collecte sa nourriture essentiellement sur les plantes sauvages (48 % des pollens récoltés) se développant en bordures des parcelles de céréales (haies, lisières, bords de champs). Cette flore naturelle installée durablement dans le paysage et utilisée par les abeilles domestiques (69 % du pollen récolté au printemps provient des massifs boisés et des haies), est essentielle pour les abeilles sauvages qui préfèrent nettement butiner une telle flore plutôt que le colza ou le tournesol. Les fleurs des prairies, bordures de routes et de champs présentent la plus grande diversité en abeilles, en accueillant jusqu’à quatre fois plus d’espèces que le colza et le tournesol. Les connaissances issues de l'observatoire des abeilles de la zone, montrent qu'un paysage idéal optimisant la faune d'abeilles et l'apiculture, devrait présenter à la fois des cultures offrant une importante masse florale appréciée des abeilles domestiques et des apiculteurs (colza, tournesol, luzerne), mais également des surfaces où la flore est plus variée, préservée dans la durée, offrant ainsi des apports alimentaires plus réguliers dans le temps.

Pour traduire ces résultats en termes de mesures agro-écologiques possibles, nous devons les orienter vers la conservation d'une mosaïque paysagère où cohabitent des plantes cultivées et des plantes sauvages, toutes deux produisant du nectar et du pollen. L'agencement dans le paysage de ces deux types de flore doit lui aussi être raisonné. Comme le prouve nos simulations, l'efficacité de mesures favorisant une flore sauvage diversifiée est variable selon le paysage local dans lequel elles s'inscrivent (Figure 2). En présence de cultures de colza en fleurs, les abeilles sauvages utilisent préférentiellement les fleurs sauvages si elles couvrent au minimum 4 - 6 % des surfaces des infrastructures. La faible diversité en abeilles dans le colza, jusqu’à 4 fois inférieure à celle mesurée sur les couverts de fleurs sauvages, indique que beaucoup d’abeilles sauvages n’utilisent pas les fleurs de colza, et sont totalement dépendantes des fleurs sauvages. L'efficacité d'infrastructures contenant des fleurs sauvages est maximale sur les abeilles sauvages à proximité de tournesols en fleurs, même si le couvert en fleurs sauvages est très limité car les fleurs de tournesol sont peu attractives pour les abeilles sauvages. Cette efficacité est réduite à proximité de luzernes en fleurs qui sont appréciées d'un large cortège d'espèces d'abeilles. En revanche, quelle que soit la surface couverte par les fleurs sauvages produisant du nectar et du pollen, bourdons et abeilles domestiques préfèrent butiner le colza, le tournesol ou la luzerne. L'objectif d'améliorer la qualité et la régularité du nectar et du pollen disponibles pour les abeilles (domestiques et sauvages), a dicté la conception de nouveaux systèmes d'exploitation agricoles. À partir de quatre systèmes actuellement présents sur la zone (céréalier irrigué, céréalier non irrigué, céréalier en agriculture biologique, polyculture-élevage), la conception de nouveaux systèmes repose sur l'association de plusieurs techniques innovantes.

Page 7: Abeilles et systèmes agricoles de grandes cultures

29/11/12

3

Les techniques innovantes allient :

− la réduction de l’utilisation d’insecticides (retrait des pesticides les plus toxiques pour les abeilles et diminution des fréquences d'utilisation des pesticides restants) ;

− une gestion adaptée de la Surface équivalent topographique (SET) ; − l'implantation de couverts végétaux produisant du nectar et/ou du pollen soit en tant

que culture principale (chanvre, luzerne porte-graines dans la rotation), culture intermédiaire (sarrasin, phacélie/trèfle hybride), soit dans des bandes fleuries positionnées à l'intérieur des parcelles.

Les performances des systèmes innovants en termes de durabilité économique, sociale et environnementale, ont été comparées à l’aide d'une nouvelle méthode d'analyse multicritères (DEXi-Abeilles), qui constitue l’un des résultats du projet Polinov. L’outil intègre notamment des critères liés à la santé des abeilles, et liés autant au métier de l'agriculteur qu'à celui de l'apiculteur. Il montre par exemple que les systèmes innovants conçus à partir du système de référence « céréalier irrigué » sont parmi les plus performants sur les critères de production de miel et de protection des abeilles domestiques. Les deux systèmes innovants permettraient à l'apiculteur de produire trois miellées. Comme attendu, on enregistre dans le système innovant économe en pesticides une nette diminution de l’indice de fréquence des traitements (IFT) insecticides lors de la période d'activité des abeilles, ainsi que du risque d'intoxication estimé. La contrepartie de ces performances vis-à-vis de la protection de l'abeille domestique est une diminution de la "marge nette avec aides" chez l'agriculteur entrainant un surcoût de 4000 à 5000 € par exploitation et par an. Ces résultats sont à mettre en relation avec les résultats de l'enquête réalisée auprès de plus de 100 agriculteurs de la zone indiquant une faible acceptabilité de ces systèmes. Une solution pourrait être de répartir ce coût économique sur un ensemble d'exploitations d'agricoles dans le rayon d'action d'un rucher sédentaire.

Pour conclure, nos travaux sur l'écologie des différentes espèces d'abeilles prenant en compte les enjeux technico-économiques de l'apiculture et de l'agriculteur, nous dictent une gestion du territoire intégrant le temps et l'espace :

1. Le temps : les mesures innovantes ont pour but de limiter l'irrégularité des ressources alimentaires en quantité et en qualité, et aussi ses répercussions sur les populations d'abeilles et les productions de l'apiculteur. Les systèmes de cultures doivent alors favoriser dans leurs successions végétales des plantes produisant du nectar et du pollen, et qui soient peu dépendantes de traitements phytosanitaires.

2. L'espace : l'utilisation des infrastructures agro-écologiques par les abeilles est modulée par la composition du paysage dans lequel ces infrastructures s'inscrivent. Nous montrons que la conservation de la flore sauvage sera plus ou moins efficace pour les abeilles sauvages selon sa proximité avec les systèmes de cultures, et la nature des plantes cultivées.

Qu'il s'agisse des populations d'abeilles domestiques ou sauvages, elles se retrouvent renforcées lorsque nous luttons contre une simplification extrême des paysages agricoles. À ce jour, les innovations les plus performantes pour les abeilles ont un coût économique et social pour l'agriculteur qu'il n'est pas prêt à assumer en l'état. La poursuite de la démarche passera par une mise à l'épreuve des innovations dans des exploitations agricoles (projet DEPHY-Abeilles). Même si cette future étape nous permettra de réajuster certains critères économiques et sociaux liés aux innovations, il parait évident aujourd'hui que l'optimisation du service de pollinisation sur un territoire implique un solide accompagnement d'un collectif d'acteurs agricoles (agriculteurs, apiculteurs), voire d'acteurs non agricoles (collectivités, chasseurs, naturalistes…).

Page 8: Abeilles et systèmes agricoles de grandes cultures

29/11/12

4

Figure 1. La quantité et la composition du pollen r écolté par l'abeille domestique en fonction du temps. La figure supérieure illustre l'évolution du poids de pollen récolté par les butineuses (ligne continue : moyenne ; ligne discontinue : erreur type ; points gris : valeurs). Les diagrammes inférieurs illustrent la proportion des pollens mesurée dans les échantillons prélevés par catégorie.

Figure 2. L'indice d'utilisation des fleurs sauvage s par les différentes abeilles en présence de grandes cultures . L’indice d’utilisation est nul lorsqu’un groupe d’abeilles utilise de la même façon les ressources sauvages présentes en marge des cultures (haies, lisières, bords de champ) et celles présentes dans la culture fleurie (A : colza ; B : tournesol ; C : luzerne). Il est négatif lorsque le groupe d’abeilles utilise majoritairement la culture fleurie, et il est positif lorsque ce groupe utilise majoritairement les ressources florales sauvages par rapport à la culture fleurie.

Page 9: Abeilles et systèmes agricoles de grandes cultures

29/11/12

5

Polinov en chiffres :

La zone atelier de Plaine et Val de Sèvre : − 500 km2 au sud de Niort − 19 000 parcelles agricoles suivies depuis 1994, intensivement cultivées en céréales,

maïs, tournesol, colza, pois − 15 % en prairies contre 60 % en 1970 − 650 agriculteurs cultivant sur la zone

L'observatoire ECOBEE : − 5 ans d'expérimentations − 250 ruches suivies − 214 plantes butinées par l'abeille domestique pour leur pollen − près de 200 espèces d'abeilles sauvages dénombrées sur 1297 sites fleuris

échantillonnés − 15 726 bourdons et autres abeilles sauvages identifiés

La conception de nouveaux systèmes de cultures : − 6 systèmes de cultures innovants décrits et évalués pour leur durabilité économique,

sociale et environnementale L'enquête sur les pratiques des agriculteurs :

− 91 % de réponse positive − 103 agriculteurs enquêtés − enregistrement des pratiques sur 36 % de la SAU de la zone

Le projet « Polinov - concevoir et évaluer des systèmes de cu lture innovants conciliant les enjeux de la protection des abeilles et de la durab ilité de l’agriculture » (janvier 2010 - décembre 2012), porté par l’ACTA, le réseau des instituts des filières animales et végétales est lauréat de l’appel à projet 2009 du CasDAR. (Compte d’affectation spéciale «Développement Agricole et Rural) du Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt). Les travaux de recherche ont été menés par les équipes multidisciplinaires de l’Unité mixte technologique PrADE (Protection des Abeilles dans l’Environnement) dont l’ITSAP-Institut de l’abeille en lien avec deux instituts techniques agricoles des grandes cultures du réseau ACTA (ARVALIS-Institut du végétal, CETIOM), l’UMR LAE (Laboratoire Agronomie et Environnement) Université de Lorraine-INRA, l’ADA (Association pour le développement de l’apiculture) de Poitou-Charentes et la Chambre d’agriculture des Deux-Sèvres, sur la zone atelier Plaine & Val de Sèvre (région Poitou-Charentes) où l’unité expérimentale INRA d’entomologie du Magneraud et le Centre d’études biologiques de Chizé du CNRS coordonnent l'observatoire des abeilles « ECOBEE ». Cette manifestation est organisée par l’ACTA, le réseau des instituts des filières animales et végétales en collaboration avec l’INRA et l’ITSAP-Institut de l’abeille avec le soutien financier du CasDAR géré par le Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, et la Région Poitou-Charentes.

Page 10: Abeilles et systèmes agricoles de grandes cultures

29/11/12

6

À propos de :

L’ACTA, le réseau des instituts des filières animal es et végétales fédère les Instituts techniques agricoles spécialisés dans la recherche agricole appliquée. Ils interviennent dans l’obtention et la diffusion des innovations au service des agriculteurs et des consommateurs. Ce réseau des instituts des filières animales et végétales représente :

- 15 instituts techniques agricoles qualifiés dont l’ACTA, tête du réseau.

- Les outils professionnels de recherche appliquée et de transfert technologique au service des filières agricoles.

- Une présence sur le territoire avec plus de 200 sites en région.

- Une force de 1100 ingénieurs et techniciens.

- Un budget de 180 millions d’euros en 2011 dédiés à la recherche agricole appliquée. www.acta.asso.fr

L'Institut technique et scientifique de l'apicultur e et de la pollinisation (ITSAP-Institut de l’abeille ) a pour objectif de concourir au développement de l'apiculture à travers l'expérimentation, la recherche appliquée, l'assistance technique et économique, l'animation, la diffusion et la formation. Il fédère et accompagne les professionnels et les groupements de la filière apicole tout en mettant à leur service son expérience et ses compétences. www.itsap.asso.fr L'Institut national de la recherche agronomique produit des connaissances et accompagne l'innovation économique et sociale. Organisme public de recherche, l’INRA est placé sous la tutelle des ministres en charge de la Recherche et de l'Agriculture. C'est le premier institut de recherche agronomique en Europe et il se situe au deuxième rang mondial pour ses publications en agronomie. Au cœur des enjeux du développement durable, l'INRA mène une recherche publique finalisée pour une alimentation saine et de qualité, une agriculture compétitive et durable, et un environnement préservé et valorisé.

www.inra.fr Ce même jour, une conférence grand public intitulée « L'étrange silence des abeilles : réalités, causes et impacts du déclin des pollinisateurs » poursuit la réflexion avec les experts du projet Polinov. Elle sera animée par le journaliste scientifique Vincent Tardieu et se tiendra également à l’Espace Mendes France – salle Confluence de 20h30 à 21h10. Après avoir traité cette actualité pour le quotidien Le Monde et le magazine Science&Vie à la fin des années 80, Vincent Tardieu a repris son bloc-notes et son micro pour approfondir le sujet. Cette nouvelle enquête au long cours l’a conduit à rencontrer la plupart des équipes scientifiques étudiant ce curieux phénomène en France, aux États-Unis et en Europe, mais aussi de nombreux apiculteurs et techniciens de cette profession (http://lesilencedesabeilles.over-blog.com/. Contacts presse : ACTA : Marie-Christine Sela-Paternelle - courriel : [email protected], tél. : 01 40 04 50 46 Centre INRA Poitou-Charentes : Armelle Pérennès - courriel : [email protected], tél. : 05 49 55 61 39 ITSAP-Institut de l’abeille : Patricia Odountan - courriel : [email protected], tél. : 01 40 04 50 25 Contact technique : ACTA – UMT PrADE : Axel Decourtye – courriel : [email protected]