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Cah. Nutr. Diét., 39, 1, 2004 67 congrès de la Société Française de Nutrition, Clermont 2003 téine et en cuivre chez les OVX, tandis que les SH étaient protégés. Cet état inflammatoire a aggravé la perte osseuse chez les OVX (OVXinf : 0,2109 ± 0,0018 vs OVX ; p < 0,001). La phloridzine a permis une protection efficace du squelette contre les effets délé- tères de l’inflammation (cumulés à ceux induits par la carence œstrogénique) (Pinf : 0,2258 ± 0,0020 ; p < 0,001 vs OVXinf), principalement en ralentissant l’activité de résorption osseuse. En conclusion, l’inflammation est prévenue par les oestrogènes. En revanche, en situation de carence hormonale, elle aggrave l’ostéopénie consécutive à la castration. La consommation de phloridzine semble éviter cette perte osseuse en améliorant les paramètres inflammatoires et en réduisant la résorption ostéoclas- tique. Les polyphénols pourraient donc ouvrir la voie d’une pré- vention efficace de l’ostéoporose. Potentialisation de l’effet ostéoprotecteur des isoflavones de soja par les fructo-oligosaccharides J. Mathey, C. Puel, M. Davicco, P. Lebecque, M. Horcajada, V. Coxam INRA-Theix Saint-Genès Champanelle, France. La consommation d’isoflavones (IF) est envisagée pour une prise en charge nutritionnelle de l’ostéoporose. Or la nutrition préventive fait appel au concept d’apports optimaux, intégrant les paramètres de biodisponibilité. Ainsi, il est probable que la microflore intestinale joue un rôle important dans l’activation de ces molécules. Nous avons donc étudié la modulation des effets santé des IF par les fructo-oligo- saccharides (Fos), connus pour modifier la flore colique, du fait de leurs vertus prébiotiques. Dans ce but, 96 rates âgées de 3 mois ont été réparties en 12 groupes de 8 animaux, soit 2 lots SH (pseudo- opérées) et 10 OVX (ovariectomisées). Elles ont consommé quoti- diennement un régime alimentaire contenant des IF à raison de 0 (OVX) (SH), 0,05 % (IFa), 0,10 % (IFb), 0,20 % (IFc), 0,40 % (IFd) pendant 90 jours. Les FOS ont été distribués à la moitié des lots (OVX-Fos), (SH-Fos), (IFa-Fos), (IFb-Fos), (IFc-Fos) et (IFd-Fos), à la dose de 2,5 % la première semaine, 5 % la deuxième semaine et 7,5 % jusqu’à la fin de l’étude. Au sacrifice (J91), l’ovariectomie, validée par l’involution utérine, a accéléré le remodelage osseux reflété par une augmentation de la déoxypiridinoline urinaire (DPD, résorption osseuse) et de l’ostéocal- cine plasmatique (OC, activité ostéoblastique). Une ostéopénie a ainsi été engendrée, comme l’indique la diminution de la résistance à la rupture et de la densité minérale osseuse (DMO) totale, diaphysaire et métaphysaire des fémurs. La consommation d’IF a atténué cette déminéralisation. Toutefois, la dose IFa était moins efficace. L’addi- tion du prébiotique dans le régime a accru significativement l’effet protecteur des IF en termes de DMO et de propriétés biomécaniques, ce qui a permis aux IF d’être efficaces dès la plus faible dose. Ce phénomène est expliqué par une réduction de la résorption osseuse (baisse de la DPD urinaire). En conclusion, la consommation de phyto-oestrogènes prévient de façon dose – dépendante l’ostéopénie induite par la carence hormo- nale. L’addition de FOS dans le régime tend à favoriser cet effet ostéoprotecteur, probablement par l’amélioration de leur biodisponi- bilité, ce qui permettrait de diminuer éventuellement le niveau de sup- plémentation. Détermination de la taille des pools de magnésium comme marqueur du statut en magnésium C. Feillet-Coudray, C. Coudray, E. Gueux, A. Mazur, Y. Rayssjguier CRNH d’Auvergne, Unité Maladies Métaboliques et Micronutriments. INRA. Theix, 63122 St Genès Champanelle, France. La déficience en magnésium (Mg) conduit à des désordres biologiques et symptomatiques sévères. Cependant, il n’existe pas à l’heure actuelle de marqueur fiable et sensible pour évaluer le statut en cet élément. La détermination de la taille des pools échangeables de Mg pourrait être un marqueur intéressant. Nous avons conduit des études chez l’animal et chez l’Homme afin de vérifier cette hypothèse. Ainsi, nous avons évalué la taille des pools de Mg chez le rat témoin, sub- carencé ou carencé en Mg après avoir injecté en intraveineux du 25 Mg. La courbe de disparition du 25 Mg dans le plasma a été suivie pendant 7 jours et les données traceur/tracé ont été analysées avec le programme SAAM II, selon un modèle décrit par Avioli et Berman (1966). Ce modèle considère 3 pools échangeables de Mg avec des taux de renouvellement différents. Nous avons observé que la taille des pools diminue proportionnellement à l’intensité de la carence chez l’animal. Nous avons également exploré les pools de Mg chez 10 femmes avant et après une supplémentation en Mg (366 mg/j). Une perfusion de 25 Mg a été réalisée pendant 30 minutes et des pré- lèvements de sang ont été effectués de T30 à T600 min, puis les jours suivants (de J1 à J7). L’excrétion urinaire des 24 h de Mg (qui s’accroît en cas de surcharge en Mg et se réduit en cas de déficit) a été mesurée avant et le jour de la charge isotopique. Nous avons observé que la taille des pools de Mg n’est pas affectée par la sup- plémentation en Mg, alors que l’excrétion urinaire augmente de façon significative. Des réserves adéquates de Mg avant la supplé- mentation pourraient expliquer de tels résultats. En conclusion, la détermination de la taille des pools de Mg est un indice prometteur pour évaluer le statut en cet élément mais des études supplémentaires sont nécessaires chez des sujets carencés en Mg. Biodisponibilité et statut en fer lors de la supplémenta- tion en fer journalière ou bi-hebdomadaire chez la femme carencée en fer C. Coudray (1) , M. Ruivard (2) , C. Feillet-Coudray (1) , A. Mazur (1) , Y. Rayssiguier (1) (1) CRNH d’Auvergne, Unité Maladies Métaboliques et Micro-nutri- ments, INRA Theix, 63122 Saint Genès Champanelle. (2) Médecine Interne, Hôtel Dieu, Clermont-Ferrand, France. La carence en fer (Fe) affecte une large fraction de la population dans les pays industrialisés et la fréquence de la supplémentation en Fe pourrait être un facteur important dans son traitement. Le but de cette étude était d’évaluer, chez des jeunes femmes caren- cées en Fe, les effets d’une supplémentation en Fe journalière ou bi-hebdomadaire sur la biodisponibilité et le statut en Fe. Pour celà, des jeunes femmes (ferritine sérique < 15 μg/L) ont été divisées au hasard en 2 groupes. Le groupe 1 a reçu 50 mg Fe/j et le groupe 250 mg Fe 2 fois par semaine pendant 3 mois. La biodisponibilité du Fe a été déterminée après avoir donné par voie orale un isotope stable 57 Fe et la courbe d’apparition du 57 Fe dans le plasma a été suivie pendant 24 h pour calculer l’aire sous la courbe. Le statut en Fe a également été évalué par le taux de ferritine sérique. Les résultats montrent que dès 10 jours après la supplémentation en fer, la biodisponibilité du 57 Fe est plus faible dans le groupe 1 (AUC = 116 μg.h/L) que dans le groupe 2 (AUC = 208 μg.h/L). Trois mois plus tard, la biodisponibilité du 57 Fe est encore diminuée dans le groupe 1 (AUC = 37 μg.h/L) alors qu’elle reste élevée dans le groupe 2 (AUC = 246 μg.h/L). Par contre, le statut en Fe est mieux corrigé dans le groupe 1 dans le groupe 2. En conclusion, l’absorption nette globale du Fe par semaine dans les deux modes de supplémentation est globalement similaire. Des études supplémentaires sont cependant nécessaires pour évaluer les effets à long terme des deux modes de supplémentation sur le statut en Fe. Absorption du fer non-héminique par le colon de porc P. Vaugelade, V. Robert, D. Bouglé, F. Bureau, D. Neuville, T. Loise, M. Thomas, E. Volant, I. Kibangou, F. Blachier

Absorption du fer non-héminique par le colon de porc

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Cah. Nutr. Diét., 39, 1, 2004 67

congrès de la Société Française de Nutrition, Clermont 2003

téine et en cuivre chez les OVX, tandis que les SH étaient protégés.Cet état inflammatoire a aggravé la perte osseuse chez les OVX(OVXinf : 0,2109 ± 0,0018 vs OVX ; p < 0,001). La phloridzinea permis une protection efficace du squelette contre les effets délé-tères de l’inflammation (cumulés à ceux induits par la carenceœstrogénique) (Pinf : 0,2258 ± 0,0020 ; p < 0,001 vs OVXinf),principalement en ralentissant l’activité de résorption osseuse.En conclusion, l’inflammation est prévenue par les oestrogènes.En revanche, en situation de carence hormonale, elle aggravel’ostéopénie consécutive à la castration. La consommation dephloridzine semble éviter cette perte osseuse en améliorant lesparamètres inflammatoires et en réduisant la résorption ostéoclas-tique. Les polyphénols pourraient donc ouvrir la voie d’une pré-vention efficace de l’ostéoporose.

•Potentialisation de l’effet ostéoprotecteur des isoflavonesde soja par les fructo-oligosaccharides

J. Mathey, C. Puel, M. Davicco, P. Lebecque, M. Horcajada,V. CoxamINRA-Theix Saint-Genès Champanelle, France.

La consommation d’isoflavones (IF) est envisagée pour une prise encharge nutritionnelle de l’ostéoporose. Or la nutrition préventive faitappel au concept d’apports optimaux, intégrant les paramètres debiodisponibilité. Ainsi, il est probable que la microflore intestinale joueun rôle important dans l’activation de ces molécules. Nous avonsdonc étudié la modulation des effets santé des IF par les fructo-oligo-saccharides (Fos), connus pour modifier la flore colique, du fait deleurs vertus prébiotiques. Dans ce but, 96 rates âgées de 3 mois ontété réparties en 12 groupes de 8 animaux, soit 2 lots SH (pseudo-opérées) et 10 OVX (ovariectomisées). Elles ont consommé quoti-diennement un régime alimentaire contenant des IF à raison de 0(OVX) (SH), 0,05 % (IFa), 0,10 % (IFb), 0,20 % (IFc), 0,40 % (IFd)pendant 90 jours. Les FOS ont été distribués à la moitié des lots(OVX-Fos), (SH-Fos), (IFa-Fos), (IFb-Fos), (IFc-Fos) et (IFd-Fos), à ladose de 2,5 % la première semaine, 5 % la deuxième semaine et7,5 % jusqu’à la fin de l’étude.Au sacrifice (J91), l’ovariectomie, validée par l’involution utérine, aaccéléré le remodelage osseux reflété par une augmentation de ladéoxypiridinoline urinaire (DPD, résorption osseuse) et de l’ostéocal-cine plasmatique (OC, activité ostéoblastique). Une ostéopénie a ainsiété engendrée, comme l’indique la diminution de la résistance à larupture et de la densité minérale osseuse (DMO) totale, diaphysaireet métaphysaire des fémurs. La consommation d’IF a atténué cettedéminéralisation. Toutefois, la dose IFa était moins efficace. L’addi-tion du prébiotique dans le régime a accru significativement l’effetprotecteur des IF en termes de DMO et de propriétés biomécaniques,ce qui a permis aux IF d’être efficaces dès la plus faible dose. Cephénomène est expliqué par une réduction de la résorption osseuse(baisse de la DPD urinaire).En conclusion, la consommation de phyto-oestrogènes prévient defaçon dose – dépendante l’ostéopénie induite par la carence hormo-nale. L’addition de FOS dans le régime tend à favoriser cet effetostéoprotecteur, probablement par l’amélioration de leur biodisponi-bilité, ce qui permettrait de diminuer éventuellement le niveau de sup-plémentation.

Détermination de la taille des pools de magnésium commemarqueur du statut en magnésium

C. Feillet-Coudray, C. Coudray, E. Gueux, A. Mazur, Y. RayssjguierCRNH d’Auvergne, Unité Maladies Métaboliques et Micronutriments.INRA. Theix, 63122 St Genès Champanelle, France.

La déficience en magnésium (Mg) conduit à des désordres biologiqueset symptomatiques sévères. Cependant, il n’existe pas à l’heureactuelle de marqueur fiable et sensible pour évaluer le statut en cetélément. La détermination de la taille des pools échangeables de Mg

pourrait être un marqueur intéressant. Nous avons conduit des étudeschez l’animal et chez l’Homme afin de vérifier cette hypothèse. Ainsi,nous avons évalué la taille des pools de Mg chez le rat témoin, sub-carencé ou carencé en Mg après avoir injecté en intraveineux du25Mg. La courbe de disparition du 25Mg dans le plasma a été suiviependant 7 jours et les données traceur/tracé ont été analysées avecle programme SAAM II, selon un modèle décrit par Avioli et Berman(1966). Ce modèle considère 3 pools échangeables de Mg avec destaux de renouvellement différents. Nous avons observé que la tailledes pools diminue proportionnellement à l’intensité de la carencechez l’animal. Nous avons également exploré les pools de Mg chez10 femmes avant et après une supplémentation en Mg (366 mg/j).Une perfusion de 25Mg a été réalisée pendant 30 minutes et des pré-lèvements de sang ont été effectués de T30 à T600 min, puis lesjours suivants (de J1 à J7). L’excrétion urinaire des 24 h de Mg (quis’accroît en cas de surcharge en Mg et se réduit en cas de déficit) aété mesurée avant et le jour de la charge isotopique. Nous avonsobservé que la taille des pools de Mg n’est pas affectée par la sup-plémentation en Mg, alors que l’excrétion urinaire augmente defaçon significative. Des réserves adéquates de Mg avant la supplé-mentation pourraient expliquer de tels résultats. En conclusion, ladétermination de la taille des pools de Mg est un indice prometteurpour évaluer le statut en cet élément mais des études supplémentairessont nécessaires chez des sujets carencés en Mg.

•Biodisponibilité et statut en fer lors de la supplémenta-tion en fer journalière ou bi-hebdomadaire chez lafemme carencée en fer

C. Coudray (1), M. Ruivard (2), C. Feillet-Coudray (1), A. Mazur (1),Y. Rayssiguier (1)

(1) CRNH d’Auvergne, Unité Maladies Métaboliques et Micro-nutri-ments, INRA Theix, 63122 Saint Genès Champanelle.(2) Médecine Interne, Hôtel Dieu, Clermont-Ferrand, France.

La carence en fer (Fe) affecte une large fraction de la populationdans les pays industrialisés et la fréquence de la supplémentationen Fe pourrait être un facteur important dans son traitement.Le but de cette étude était d’évaluer, chez des jeunes femmes caren-cées en Fe, les effets d’une supplémentation en Fe journalière oubi-hebdomadaire sur la biodisponibilité et le statut en Fe. Pour celà,des jeunes femmes (ferritine sérique < 15 μg/L) ont été divisées auhasard en 2 groupes. Le groupe 1 a reçu 50 mg Fe/j et le groupe250 mg Fe 2 fois par semaine pendant 3 mois. La biodisponibilitédu Fe a été déterminée après avoir donné par voie orale un isotopestable 57Fe et la courbe d’apparition du 57Fe dans le plasma a étésuivie pendant 24 h pour calculer l’aire sous la courbe. Le statut enFe a également été évalué par le taux de ferritine sérique.Les résultats montrent que dès 10 jours après la supplémentationen fer, la biodisponibilité du 57Fe est plus faible dans le groupe 1(AUC = 116 μg.h/L) que dans le groupe 2 (AUC = 208 μg.h/L).Trois mois plus tard, la biodisponibilité du 57Fe est encore diminuéedans le groupe 1 (AUC = 37 μg.h/L) alors qu’elle reste élevée dansle groupe 2 (AUC = 246 μg.h/L). Par contre, le statut en Fe estmieux corrigé dans le groupe 1 dans le groupe 2.En conclusion, l’absorption nette globale du Fe par semaine dansles deux modes de supplémentation est globalement similaire. Desétudes supplémentaires sont cependant nécessaires pour évaluerles effets à long terme des deux modes de supplémentation sur lestatut en Fe.

•Absorption du fer non-héminique par le colon de porc

P. Vaugelade, V. Robert, D. Bouglé, F. Bureau, D. Neuville,T. Loise, M. Thomas, E. Volant, I. Kibangou, F. Blachier

68 Cah. Nutr. Diét., 39, 1, 2004

congrès de la Société Française de Nutrition, Clermont 2003

Laboratoire de Nutrition et Sécurité Alimentaire, Centre de Jouy-en-Josas, Laboratoire de Physiologie Digestive et Nutritionnelle,CHU de Caen, Laboratoire de Biochimie A, CHU de Caen, France.

Moins de 10 % du fer non-héminique ingéré est absorbé par l’intes-tin grêle et cet élément est donc retrouvé dans la lumière du grosintestin. Il a été proposé que cet élément de par ses propriétésprooxydantes puisse exercer des effets délétères vis-à-vis de l’épi-thélium du colon. Le but de l’étude était de mesurer les capacitésd’absorption du fer par l’épithélium du gros intestin. Douze porcsLarge White sont munis d’une canule intracaecale et de cathétersporte et carotidien. Lors d’un repas, les animaux reçoivent en intra-caecal du sulfate de fer et le sang est ensuite prélevé pendant5 heures pour analyse du contenu sérique en fer libre par absorp-tion atomique. Avant injection, la concentration en fer dans les pha-ses aqueuses des contenus représentent 36 ± 6 μM dans le caecum,98 ± 16 μM dans le colon proximal et 111 ± 37 μM dans le colondistal. Après injection intracaecale de doses égales à 2,5, 5,0, 10,0et 20,0 mg de fer-élément par Kg de poids vif, une augmentationrapide (respectivement 3,1 ± 1,1, 4,4 ± 2,6, 11,5 ± 2,3 et56,4 ± 16,9 μM par rapport à une concentration avant injection de14,4 ± 1,2μM), transitoire et reliée à la dose utilisée des concentra-tions de fer sérique dans la veine porte est mesurée. L’injection de5,0 mg de fer-élément/kg dans la lumière duodénale conduit à desaugmentations des concentrations porte de fer sérique 2 fois plusimportante que celles mesurées après injection caecale. Enfin, laprésence de ferritine, protéine de captation intracellulaire du fer estdétectée par Western blot. L’épithélium colique est donc capabled’absorber le fer luminal même si cette absorption est moins impor-tante que celle mesurée dans le grêle.

•Effet de la phosphatase alcaline intestinale sur l’absorp-tion du fer

I.B. Kibangou (1), S. Bouhallab (2), F. Bureau (3), D. Neuville (3),P. Arhan (1), D. Bouglé (1)

(1) Laboratoire de Physiologie Digestive et Nutritionnelle (EA3216), CHU, Caen, (2) Institut de Recherches de Technologie Lai-tière, INRA, Rennes, (3) Laboratoire de Biochimie A, CHU deCaen, France.

La mauvaise absorption du fer (5 % à 10 %) s’explique par soninsolubilité au pH alcalin de l’intestin proximal et par sa sensibilitéaux interactions avec les autres constituants des aliments.Les travaux antérieurs du laboratoire ont montré que la fixation dufer à un phosphopeptide issu de l’hydrolyse de la caséine du laitde vache ( CN(1-25)) améliore la biodisponibilité du fer expérimen-talement et chez l’homme (1,2) et le protège contre les interactionsavec les autres minéraux ; ce complexe est résistant à la digestionintraluminale.L’objectif de ce travail est d’étudier les mécanismes d’absorption dufer fixé au CN(1-25) (Fe- CN(1-25)) par la muqueuse intestinale.Matériel et méthodes– Modèle : Perfusion d’anse duodénale isolée et vascularisée derats, 4 groupes (n = 5/groupe) ;– solution de perfusion : Ringer-Lavoisier, (pH 7,2-7,4)+ 100 μmoles/L de fer sous la forme de Gluconate de Fe, et de Fefixé au CN(1-25) additionnée ou non d’un inhibiteur spécifique dela phosphatase alcaline entérocytaire (1 mM NaWO4) ;– dosages du fer par Spectrophotométrie d’Absorption Atomique(Perkin Elmer, 1100B).Résultat : Pourcentage d’absorption du fer

Conclusion– Cette étude confirme la bonne absorption du fer lié au CPP(1-25) de la caseine (10,65 %) ;– l’inhibition de la phosphatase alcaline entérocytaire conduit à uneamélioration significative de l’absorption de cette forme de fer Fe-CN(1-25 ) confirmant la spécificité du CPP(1-25) par apport aux

autres caséines (Yeung et al., J Nutr Biochem 2000) ;– cet effet négatif de la coupure du phosphate au niveau luminalsuggère que le fer fixé à ce dérivé peptidique (Fe- CPP(1-25)) pénè-tre sous une forme liée dans l’entérocyte.(1) Ait-Oukhatar N. et al. J Agric Food Chem, 1999, 47, 2786-90 ; (2) Aît-Oukhatar et al. J Lab Clin Med, 2002, 140, 290-4.

•Corrélations entre le taux butyreux et la composition enacides gras du lait de chèvres recevant différentes natu-res de fourrages et de suppléments lipidiques

Y. Chilliard (1), J. Rouel (1), P. Capitan (1), J.M. Chabosseau (2),K. Raynal-Ljutovac (3), A. Ferlay (1)

(1) INRA-Theix, 63122-France, (2) INRA-Lusignan, (3) ITPLC-Sur-gères, France.

La teneur en matières grasses du lait (taux butyreux, TB) et la lipogé-nèse mammaire sont régulées négativement chez la vache par les aci-des gras (AG) insaturés de structure trans produits dans le rumen.L’objectif de l’étude est de savoir s’il en est de même chez la chèvre,dont les réponses du TB du lait à l’apport d’huiles végétales sont trèsdifférentes (J. Dairy Sci., 2003, 86 : 1751-70) de celles observéeschez la vache (Livest. Prod. Sci., 2001, 70 : 31-48). Quatre-vingt-quatre chèvres reçoivent un des 7 régimes suivants :herbe de ray-grass vs foin de ray-grass vs foin de luzerne, supplémen-tés ou non avec 130 g/j d’huile de lin ou de tournesol oléique, pen-dant 5 semaines. La production laitière et le TB varient en moyenne,respectivement, de 2,87 à 3,54 kg/j et de 28,7 à 35,7 g/kg de laitissu des différents régimes. L’addition d’huile augmente significative-ment (P < 0,05) le TB du lait. La moyenne des 84 TB individuels estégale à 32,3 (sd 5,2) g/kg de lait. Les coefficients de corrélation entrele TB et les teneurs en acides gras (AG) sont significatifs (P < 0,05)et positifs pour les acides stéarique (0,34) et arachidique (0,22). Ilssont négatifs pour les principaux acides gras suivants : C14:1-cis9 (– 0,35), C16:1-cis9 (– 0,25), C16:0 (– 0,29), C15:0 (– 0,29), C14:0(– 0,28), et pour les AG polyinsaturés en n-6 (– 0,32 à – 0,25). Descoefficients de corrélation négatifs sont aussi observés entre le TB etles indices de désaturation par la delta-9 désaturase (– 0,49 à – 0,27).En conclusion, cet essai montre que la régulation du TB du lait estdifférente entre les espèces caprine et bovine (aucune corrélationsignificative observée chez la chèvre entre le TB et les isomères transdu C18:1 ou du C18:2). On peut, de plus, penser que l’acide stéari-que, provenant de la digestion ruminale des huiles végétales, joue unrôle central dans la régulation de la lipogénèse mammaire descaprins.

•Effets du mode de conservation du fourrage et del’apport d’huile de tournesol oléique sur la production delait et sa composition en acides gras chez la chèvre

A. Ferlay (1), J. Rouel (1), J.M. Chabosseau (2), P. Capitan (1),K. Raynal-Ljutovac (3), Y. Chilliard (1)

(1) INRA-Theix, 63122-France, (2) INRA-Lusignan, (3) ITPL, Surgè-res, France.

L’objectif de cet essai est d’évaluer la possibilité d’augmenter lateneur du lait de chèvre en acide oléique, et les effets secondairessur les autres acides gras (AG).Quarante-huit chèvres sont utilisées dans un schéma factoriel2 × 2 avec 2 fourrages : herbe ou foin de ray-grass, et 2 doses

Témoins (Sans NaWO4) NaWO4

Fe- CPP(1-25) 10,63 ± 1,95 16,1 ± 2,75

Gluconate de Fe 8,25 ± 10,80 8,87 ± 1,20

* % ; moyenne ; ± 1 DS ; ANOVA : effet de la forme du fer : gluconate VSFe- CN(1-25 ) , p = 0,021 ; Effet de la présence de NaWO4 NS

** NaWO4 vs Témoin : p = 0,05