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291 Violence au travail Arch Mal Prof Env 2006 JEUDI 1 ER JUIN responsabilité, y compris le médecin du travail. A ce titre la prescription des examens complémentaires strictement nécessaires à la définition de l’aptitude relève bien de sa pratique. Agression et violence en milieu de soins F. DEBBABI 1 , M. BSILA 1 , S. CHATTI 1 , S. GHANNOUCHI 2 , G. GHANNOUCHI 3 , N. MRIZAK 1 1. Service de Médecine du Travail 2. Service des urgences Farhat Hached 3. Service des urgences Sahloul. Objectif Le stress et la violence au service des urgences sont de plus en plus reconnus comme des symptômes de malaise de la vie professionnelle. Ils constituent un danger inhé- rent et un problème qui nécessite la mise en place d’une stratégie d’action basée sur la connaissance de la vio- lence, de ses facteurs de risque afin de les prévenir. Méthode Pour ce faire, nous avons procédé à une étude épidé- miologique descriptive transversale basée sur un ques- tionnaire médical, auprès de 100 agents des services des urgences des deux centres hospitaliers de Sousse. Résultats La population d’étude à prédominance féminine (52 %) est relativement jeune avec un âge moyen de 40 ans, avec 48 infirmières (48 %) et une ancienneté moyenne au travail de 13 ± 9,05 ans. Tous les sujets interrogés ont été souvent victimes de violence verbale, et seuls 3 % d’entre eux ont été victimes de violence physique. L’agresseur était dans la majorité des cas l’accompa- gnant du patient (76 %). Les facteurs favorisant la vio- lence semblent être liés dans 39 % des cas à la personnalité du patient, dans 23 % des cas à la consom- mation des drogues. Dans 27 % des cas, cette violence a été attribuée au soignant avec l’incrimination de l’orga- nisation, de la surcharge et de la nature du travail aux urgences. Conclusion La planification de la santé et sécurité du personnel soignant s’avère nécessaire. La réflexion pour une stra- tégie d’action doit d’abord passer par la reconnaissance de la violence comme risque professionnel, par l’action sur les stresseurs professionnels et la prise en charge des victimes Accompagnement, prévention, soutien et gestion du stress professionnel C .CAROTENUTO, C. CANINO MARSEILLE Objectif Evénement : Projet de fermeture de l’usine en 2005. Objectifs : Réduire les conséquences néfastes provoquées par l’annonce de la fermeture de l’usine en assumant la prise en charge globale des membres du personnel exposés au stress réactionnel de cette situation : prévention, soutien et soin psychologiques, guidance, interventions rapides et spécifiques. Les conséquences personnelles : - psychologiques (état de stress post-traumatique, stress chronique, dépression…), - médicales (troubles du sommeil…), - socio-familiales (troubles relationnels, inscription familiale dans la vie de l’usine…). Les conséquences professionnelles : - absentéisme, retards répétitifs… - baisse de la motivation et de l’efficience, - perturbation des relations interpersonnelles. Prendre en compte et respecter la spécificité du con- texte d’intervention tout en garantissant le secret pro- fessionnel dans l’écoute. Méthode Contexte Suite à l’annonce de la fermeture de l’usine annoncée par la direction au personnel en mai 2004, l’équipe de la médecine du travail a constaté une pluralité de réac- tions médico-psychologiques négatives croissantes chez les employés concernés par les changements qu’impliquent la cessation d’activités de l’usine Nestlé dans la zone urbaine marseillaise. Ces réactions exprimées au travers d’une demande d’écoute auprès du personnel médical (médecin et infir- mière), une augmentation des arrêts de travail (maladie longue durée), un développement des conduites addicti- ves, des manifestations anxio-dépressives et une obser- vation de comportements agressifs physiques et verbaux ont amené cette équipe à ouvrir une cellule d’écoute spé- cifique à l’événement, qui semble aujourd’hui ne plus être suffisante pour accompagner le personnel dans cette situation de crise. Afin de mener une mesure de prévention des risques de conséquences psychologiques préjudiciables tant au niveau des sujets que de l’entreprise et afin d’anticiper les réactions que vont certainement susciter l’application du

Accompagnement, prévention,soutien et gestion du stress professionnel

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Page 1: Accompagnement, prévention,soutien et gestion du stress professionnel

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Violence au travail

Arch Mal Prof Env 2006

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responsabilité, y compris le médecin du travail. A cetitre la prescription des examens complémentairesstrictement nécessaires à la définition de l’aptituderelève bien de sa pratique.

Agression et violence en milieu de soins

F. DEBBABI1, M. BSILA1, S. CHATTI1, S. GHANNOUCHI2, G. GHANNOUCHI3, N. MRIZAK1

1. Service de Médecine du Travail2. Service des urgences Farhat Hached3. Service des urgences Sahloul.

ObjectifLe stress et la violence au service des urgences sont deplus en plus reconnus comme des symptômes de malaisede la vie professionnelle. Ils constituent un danger inhé-rent et un problème qui nécessite la mise en place d’unestratégie d’action basée sur la connaissance de la vio-lence, de ses facteurs de risque afin de les prévenir.

MéthodePour ce faire, nous avons procédé à une étude épidé-miologique descriptive transversale basée sur un ques-tionnaire médical, auprès de 100 agents des servicesdes urgences des deux centres hospitaliers de Sousse.

RésultatsLa population d’étude à prédominance féminine (52 %)est relativement jeune avec un âge moyen de 40 ans,avec 48 infirmières (48 %) et une ancienneté moyenneau travail de 13 ± 9,05 ans. Tous les sujets interrogésont été souvent victimes de violence verbale, et seuls3 % d’entre eux ont été victimes de violence physique.L’agresseur était dans la majorité des cas l’accompa-gnant du patient (76 %). Les facteurs favorisant la vio-lence semblent être liés dans 39 % des cas à lapersonnalité du patient, dans 23 % des cas à la consom-mation des drogues. Dans 27 % des cas, cette violence aété attribuée au soignant avec l’incrimination de l’orga-nisation, de la surcharge et de la nature du travail auxurgences.

ConclusionLa planification de la santé et sécurité du personnelsoignant s’avère nécessaire. La réflexion pour une stra-tégie d’action doit d’abord passer par la reconnaissancede la violence comme risque professionnel, par l’actionsur les stresseurs professionnels et la prise en chargedes victimes

Accompagnement, prévention, soutien et gestion du stress professionnel

C .CAROTENUTO, C. CANINO

MARSEILLE

ObjectifEvénement : Projet de fermeture de l’usine en 2005.Objectifs :Réduire les conséquences néfastes provoquées parl’annonce de la fermeture de l’usine en assumant la priseen charge globale des membres du personnel exposés austress réactionnel de cette situation : prévention, soutienet soin psychologiques, guidance, interventions rapideset spécifiques.Les conséquences personnelles :- psychologiques (état de stress post-traumatique,stress chronique, dépression…),- médicales (troubles du sommeil…),- socio-familiales (troubles relationnels, inscriptionfamiliale dans la vie de l’usine…).Les conséquences professionnelles :- absentéisme, retards répétitifs…- baisse de la motivation et de l’efficience,- perturbation des relations interpersonnelles.Prendre en compte et respecter la spécificité du con-texte d’intervention tout en garantissant le secret pro-fessionnel dans l’écoute.

Méthode

ContexteSuite à l’annonce de la fermeture de l’usine annoncéepar la direction au personnel en mai 2004, l’équipe dela médecine du travail a constaté une pluralité de réac-tions médico-psychologiques négatives croissanteschez les employés concernés par les changementsqu’impliquent la cessation d’activités de l’usine Nestlédans la zone urbaine marseillaise.Ces réactions exprimées au travers d’une demanded’écoute auprès du personnel médical (médecin et infir-mière), une augmentation des arrêts de travail (maladielongue durée), un développement des conduites addicti-ves, des manifestations anxio-dépressives et une obser-vation de comportements agressifs physiques et verbauxont amené cette équipe à ouvrir une cellule d’écoute spé-cifique à l’événement, qui semble aujourd’hui ne plusêtre suffisante pour accompagner le personnel dans cettesituation de crise.Afin de mener une mesure de prévention des risques deconséquences psychologiques préjudiciables tant auniveau des sujets que de l’entreprise et afin d’anticiper lesréactions que vont certainement susciter l’application du

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29e Congrès national de médecine et santé au travail

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livre III dans l’entreprise, la nécessité d’une celluled’écoute spécialisée paraît aujourd’hui indispensable afind’offrir aux salariés et à l’entreprise des mesures de sou-tien renforcées et un accompagnement spécifique afind’optimiser les mesures de changement pour chacun.

Projet d’intervention :Pour une prise en charge globale et adaptée desemployés, il est possible d’envisager plusieurs typesd’interventions à visée préventive et/ou curative : uneinformation sur le stress, la gestion du stress et la ges-tion de l’agressivité, un soutien psychologique réguliersous forme de groupe de parole, et des soins psycholo-giques individuels ou collectifs réguliers proposés àtous les salariés.Lieu : les interventions pourraient se dérouler sur lesite, dans les locaux de la médecine du travail car celasemble être le lieu le plus neutre et le plus accessiblepour les salariés.

Prévention du stress et du harcèlement au travail dans un organisme de sécurité sociale

Y. GARY1, M. DUBOIS2

1. CRAM Languedoc Roussillon2. SSTOSS.

ObjectifEn mars 2003, un organisme de Sécurité sociale de800 salariés est confronté à une tentative de suicidepar arme à feu sur le lieu de travail. Cet événementtraumatisant, est à l’origine d’une démarche de pré-vention du stress et du harcèlement conduite depuis3 ans. De la gestion de la crise aigüe à la mise enoeuvre d’un plan d’action, le médecin du travail etl’ingénieur de prévention apportent leur témoignagesur la prise en compte des risques psychosociaux danscet établissement.

MéthodeTraitement de la crise aiguë : mise en place d’une cel-lule de soutien psychologique, enquête administrative,enquête du CHSCT, information du personnel. Mise enoeuvre d’un plan de prévention : procédure d’alerte,modification du réglement intérieur et du documentunique, baromètre du stress (Karazek), information descadres et du personnel sur les risques psychosociaux,réunions d’écoute, suivi de l’absentéisme par secteur.

Résultats72 % de réponses à la première enquête sur le stress autravail, 49 % l’année suivante. Repérage objectif des

services les plus tendus, mise en oeuvre d’actions cor-rectives sur l’organisation du travail et l’aménagementdes locaux, formations à la gestion du stress et à la pré-vention des agressions. Retour à la paix sociale.

ConclusionVolonté partagée de comprendre et d’agir sur ces ques-tions (direction, cadres, personnel et organisations syn-dicales). Validation de principes de prévention :détection et traitement des difficultés, information etformation, procédures et organisation, management,dialogue social.

La violence externe au travail chez des hôtes et hôtesses de caisses dans la grande distribution, les supérettes et les mini libre-services en Ile-de-France

C. CHANEY, J. ALCOUFFE, J. LE PACHE, P. MANILLIER, P. Y.MONTELEON

ACMS

ObjectifLa violence au travail de la part de la clientèle a faitl’objet de plusieurs études, aucune ne concerne la dis-tribution à prédominance alimentaire qui fait pourtantpartie des secteurs les plus fréquemment touchés.Objectifs :- décrire et évaluer la fréquence des violences externesque subissent les hôtesses de caisse,- évaluer le vécu des hôtesses de caisse face à ces vio-lences externes et leurs retentissements sur leur état desanté,- évaluer la façon dont sont perçus par les hôtesses decaisse les moyens de prévention mis en place dans leurmagasin.

MéthodeDu 4 avril au 3 juin 2005, sur les lieux de travail ou aucabinet médical, enquête à l’aide d’un questionnaireanonyme standardisé.

RésultatsSoixante-trois médecins ont complété 1 325 question-naires. L’échantillon est constitué de 88 % de femmesd’un âge moyen de 32 ans, travaillant essentiellementdans des hypermarchés (45,4 %) et des supermarchés(44,9 %).La quasi-totalité des hôtesses de caisse (94 %) a signaléavoir été victime d’au moins une catégorie de