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1 ACCOMPAGNEMENT POUR QUI: ERIC : Le tableau clinique relève de la triade autistique associée à une déficience intellectuelle profonde, une déficience visuelle sévère, des difficultés de coordination et une comitialité stabilisée. SENSORIEL

ACCOMPAGNEMENT SENSORIEL - CRA

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ACCOMPAGNEMENT

POUR QUI:ERIC :• Le tableau clinique relève de la triade autistique associée à

une déficience intellectuelle profonde, une déficience visuelle sévère, des difficultés de coordination et une comitialité stabilisée.

SENSORIEL

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Eric présente des troubles de la communication et de larelation, il ne recherche pas le contact ou la relation avecautrui. Il n’exprime pas de demande, ce qui nécessite unaccompagnement permanent afin d’assurer ses besoins et sasécurité. C’est sur le plan comportemental que vont s’exprimerles périodes d’angoisses et de mal-être.

Il est donc nécessaire de proposer à Eric des« soins sensoriels » afin de l'accompagner vers la relation àl'autre …

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LE PROJET D’ERIC: Il est principalement orienté sur l’amélioration de

sa qualité de vie, en organisant son cadre et son rythme de vie.

ERIC présente des troubles de l’équilibre et des troubles du sommeil importants qui nécessitent une vigilance constante.

De plus, nous proposons à ERIC un accompagnement orienté autour de soins à dimensions multisensorielles ainsi qu’une sollicitation permanente de ses acquis (marche, repas…)

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Présentation d’ERIC:

Eric est envahi de stéréotypies qui le coupent de son environnement.

Les stéréotypies sont multiples, simultanées de type vestibulaire.

-il se balance d’avant en arrière, ou latéralement, se frottant les cuisses avec les main, ou la tête, bascule sa tête d’avant en arrière ou de droite à gauche

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LES STEREOTYPIES

• Le projet n’est pas de les supprimer,

• À ce jour les stéréotypies limitent les interactions

• Agir sur les stéréotypies peut permettre d’être plus disponible pour un autre mode de relation au monde

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LES STEREOTYPIES• On évalue

les stéréotypies gestuelles d’ERIC par

-leur rythme (fréquence de répétition)

-leur intensité (rigidité du geste plus ou moins forte et tension musculaire)

Les stéréotypies verbales:

-le type de vocalises

-le niveau sonore

Ce qui donne des informations sur l’état d’ERIC dans ces moments précis. Les stéréotypies sont des indicateurs précieux à observer et à interpréter, notamment en termes de bien-être/mal-être.

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Photo stéréotypies

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Photo stéréotypies

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Photo stéréotypies

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HYPEREXTENSION

• ERIC est souvent en situation d’hyperextension, avec simultanément plus de stéréotypies, plus rapides et plus fortes.

-La situation d’hyperextension complique les gestes du quotidien: prise de repas, toilette

-Ne favorise pas la relation à l’autre, limite l’échange de regard

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Photo hyperextension

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HYPEREXTENSION• les articulations sont tendues : cette posture en

corps étiré peut permettre de ressentir plus intensément son corps et ses limites.

• La posture de la tête en arrière et du dos en appui sur le dossier du fauteuil peut signifier une recherche d’appuis corporels: d’arrière fond. (arrière fond physique et de « soutien psychique »)

Les appuis peuvent permettre de se rassembler, de se ressentir , «d’ habiter la maison de son corps »

• Cependant, ERIC n’est pas toujours hypertonique. Cette hyperextension peut être une lutte, inefficace, contre l’hypotonie globale (liquéfaction) qui le caractérise aussi.

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• « chez les personnes autistes, (…) des déficits du MOI-Peau entraînant de profondes angoisses primitives, de « chutes sans fin », de « liquéfaction », mettant en jeu ses fonctions de maintenance et de contenance » (CHARS 2008, p 264)

• Fonction de la peau : La peau remplit une fonction de soutien du squelette et des muscles, et de limites entre l’intérieur et l’extérieur du corps

• Fonction du Moi : Le Moi-peau remplit une fonction de maintenance du psychisme

• Maintenance de l’existence• Contenance corporelles

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Recherche des modalités sensorielles

• Utilisation du test « profil sensoriel de WINNIE DUNN

Le test Profil Sensoriel de Winnie Dunn s’appuie sur la théorie de l’intégration sensorielle qui explique certains comportements par l’interprétation des capacités d’intégration des stimuli sensoriels

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• Les expériences sensorielles

-le toucher

-l’odorat

-le goût

-l’audition

-la position et les mouvements des différentes parties du corps (sensations proprioceptives et vestibulaires).

– Le processus par lequel le cerveau intègre et organise ces informations s’appelle intégration sensorielle

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Une personne ayant des troubles de l’intégration sensorielle va généralement se comporter de manière à trouver un équilibre intérieur:

• Une personne hyper réactive (hypersensible), et donc facilement submergée par un stimulus, va chercher à éviter ce stimulus, elle va s’isoler, et éventuellement stéréotyper pour se calmer.

• A l’inverse, une personne hypo réactive(hyposensible) peut rechercher les sensations qui lui manquent, et pour cela avoir des comportements excessifs (lécher, tout renifler,…), ou adopter une stéréotypie stimulante.Mais elle peut aussi être très passive, s’enfermer, sembler absente, ou insensible, car elle n’est pas assez stimulée.

Une même personne peut avoir un système en hypo réaction, et un autre en hyper réaction.

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CONCLUSION DU TEST POUR ERIC:• ERIC se situe plutôt sur un versant hypo sensible, il a

tendance à être passif, sembler absent, insensible justement, car pas assez stimulé.

On retrouve des troubles (en hypo) dans les domaines liés principalement:

-à l’équilibre-à la position du corps et des mouvements-au tonus-aux réponses comportementales et émotionnelles

Cependant, nous observons une sensibilité auditive accrue

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Cependant ERIC n’est pas que passif,

Il semble rechercher le mouvement par ses stéréotypies, …

Ses particularités repérées nous amènent à proposer l’accompagnement suivant:

ESPACE MULTISENSORIEL: par le snoezelen

BALNEO

HAMAC

AMENAGEMENT CHAMBRE

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ACCOMPAGNEMENT SNOEZELEN

• La pratique du snoezelen: stimulations visant à établir une relation personnelle dans un milieu naturel, ou non, permettant de vivre une expérience sensorielle, subjective et constructive

• La visée: éveiller la sensorialité grâce à une relation privilégiée sécurisante, réduisant les tensions

• Favoriser le développement d’ enveloppes corporelle et psychique sécurisantes et contenantes.

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• POUR ERIC: Chercher le comportement négligé et le travailler : le

regroupement et la posture relationnelle. Effet rapide de détente en snoezelen avec un arrière fond, sur matelas à eau, chauffé.

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ACCOMPAGNEMENT par le HAMAC

proposition de stimulations vestibulaires avec le hamac dans le but d’augmenter l’intensité de la stimulation par rapport à celles perçues au quotidien.

> Aider ERIC à intégrer cette stimulation (théorie de l’ intégration sensorielle d’AYRES)

• regroupement et enveloppe corporelle (double peau par le tissu) : HOLDING: le fait de tenir, de contenir « la mère qui soutient l’enfant par ses soins, ses bercements, …a un rôle de pare-excitation (…) fonction fondamentale dans l’intégration du moi… »

: intégration du moi à travers la sécurité psychique

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Accompagnement balnéothérapie• Contenance par l’eau, par la baignoire• Stimulations somesthésiques, tactiles• Ensemble des pressions de l’eau qui défini les

limites corporelles• Stimulations vibratoires: musique qui résonne et

bulles• Fluidité des mouvements permise par l’eau

(gravité différente et plus faible) : équilibre tonique (diminution de l’hyperextension)

• Visée: détente tonique et psychique

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Vidéo balnéo

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Vidéo balnéo

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VIDEO BALNEO

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AMENAGEMENT DE CHAMBRE• Prendre en compte les capacités et les déficits

d’Eric dans l’aménagement d’espaces adaptés à sa prise en charge

• « les difficultés ne résultent pas seulement des déficiences et des troubles qu’elle présente mais aussi de la non-adaptation de l’environnement physique et de soins dans lequel elle évolue » (CHARRAS, TORDJMAN, 2007)

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• OBJECTIF:

Adapter l’environnement dans ses dimensions physiques et sociales, aux besoins psychologiques : environnement contenant et sécurisant susceptible de diminuer les angoisses et le stress

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• Choix de la chambre: une dimension petite et un plafond pas trop haut permet plus de contenance

• Ne pas multiplier les sources de stimulations et de stress : éviter les sources auditives pour ERIC

Chambre située au bout du couloir

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Aménagement interne:

-Lumière indirecte avec des appliques et pas de plafonniers, variateurs d’intensité lumineuse

-immuabilité de l’espace

et de l’aménagement:

« (…) tout changement vécu passivement génère un vécu angoissant car mettant à la merci de l’évènement » (COURTEIX, 2009)

pour autant notre accompagnement global va consister à lutter contre cette tendance naturelle d’évitement de tout changement

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• la personnalisation de l’environnement privatif est aussi un vecteur de renforcement identitaire: inclusion de déco personnelle, objet transitionnel, …

• Eric est souvent allongé au sol ou « collé » au mur: c’est peut-être la sensation de dureté qui est recherchée car elle répond comme par « prothèse » au déficit d’un corps appréhendé comme mou, non maintenu et non contenu (CF travaux de G. HAAG et Moi-Peau)

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• = importance d’ambiances tactiles diversifiées

Nous projetons d’aménager le couloir qui mène à sa chambre, avec des stimulations somesthésiques: plateau métallique, texture molle et dure, chaude/froide…

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CONCLUSION:Chaque jour il faut poursuivre les observations,

évaluer l’accompagnement.

On peut observer plusieurs améliorations: On constate qu’Eric dort mieux: Il est maintenant en chambre individuelle et il n’est plus submergé de stimulations auditives.Eric participe plus à la prise des repas, le geste main-bouche est plus fluide (moins d’hyperextension)tout ce temps d’évaluation régulier et répété, a été pour Eric un temps d’accompagnement bénéfique

Il faut poursuivre et préciser les axes de cet accompagnement, et communiquer avec l’équipe pluridisciplinaire sur les besoins d’Eric,

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• La personne autiste « souffre de n’être qu’un corps mais de ne pas l’habiter. Les espaces doivent l’amener à « habiter la maison de son corps », lui permettre de se rassembler (…) Les espaces doivent être conçus pour rendre l’environnement prévisible afin de lui éviter de vivre dans de trop fortes angoisses en lui donnant des repères qu’elle n’a pas intériorisés. » (PEROCHEAU, N.)