PÉROU : secteur de l’Agroalimentaire1

La cordillère des Andes et le courant de Humboldt, ainsi que le rayonnement solaire élevé qui favorise la photosynthèse des plantes, améliorant la saveur, la couleur et l'arôme, font de la côte péruvienne une serre naturelle grâce à ses faibles précipitations et ses températures agréables.

L'année 2018 a été marquée par une évolution positive des ventes de matières premières grâce à une meilleure distribution des produits agricoles (maïs, blé, soja, tourteau de soja entier) et à une meilleure performance productive des bovins, porcs et volailles. Le commerce de détail a enregistré une hausse de 2,31 %, influencé principalement par la hausse des ventes dans les supermarchés, hypermarchés et supérettes de farines, huiles, produits laitiers, conserves, œufs de volaille et panetones, grâce aux offres et promotions pour la campagne de Noël2.Au quatrième trimestre 2018, le secteur agricole a enregistré une performance positive de 5,3 %, grâce aux bons résultats des sous-secteurs agricole (5 %) et de l’élevage (5,8 %). Le sous-secteur agricole s'est développé essentiellement par l'augmentation de la production de myrtilles, de pommes de terre, d’artichauts, de riz paddy, de cacao, d’oignons, de maïs jaune dur et d’asperges, et le sous-secteur de l’élevage par l'augmentation de la production de volaille, d’œufs, de lait frais, de viande de porc et de bœuf. Au cours du quatrième trimestre de 2018, le secteur de la pêche au Pérou a enregistré une expansion de 150,7 %. La pêche destinée à la consommation directe a également augmenté, notamment en raison des bonnes conditions océanographiques, qui ont favorisé l'arrivée d'espèces destinées à la congélation (chinchard et maquereau) et à la mise en conserve (chinchard et anchois).

CACAO   La production nationale de fèves de cacao augmente de manière constante depuis dix ans, avec un taux de croissance annuel moyen de 15,6 %. En 2018, 135,3 mille tonnes de fèves de cacao ont été produites, avec une augmentation de 11 % par rapport à la même période en 2017 (121,8 mille tonnes), en raison de récoltes plus élevées dans les régions de Piura, Pasco, Ucayali et Cajamarca principalement.Les prix moyens à la production des fèves de cacao montrent une tendance à la hausse. Ils ont augmenté tout au long de 2018. Les acheteurs ont sanctionné le cacao péruvien en revendiquant une teneur élevée en cadmium et en payant un prix comparable à celui du cacao ordinaire, même pour un arôme fin ou du cacao biologique, arguant que le cacao péruvien perd sa qualité lorsqu'il est mélangé avec des fèves provenant d'autres régions du monde afin de limiter sa teneur en cadmium.Les exportations de cacao et de produits dérivés ont atteint leur niveau le plus élevé en 2016, avec une valeur de 293,7 millions d’USD. En 2017, la valeur des exportations a baissé de 20 %, avec une valeur de 235,3 millions d’USD. En 2018, les exportations mondiales de cacao et de dérivés du cacao ont augmenté de 9,3 % par rapport à 2017, principalement grâce aux exportations de beurre de cacao et de chocolat (28,3 % et 20,1 % respectivement) ; l’exportation de fèves de cacao s’est, quant à elle, enlisée. Les fèves de cacao représentent 59,4 % de la valeur totale des exportations de produits et dérivés du cacao ainsi que 74 % du volume exporté. Les principaux pays destinataires des exportations de fèves de cacao, crues ou torréfiées, ont été les pays européens, avec, en tête, les Pays-Bas, la Belgique et l'Italie (plus de 48 % des exportations totales).Sur les importations totales, 64 % représentent les chocolats (38 millions d’USD). Les autres produits importés sont la pâte de cacao, la poudre de cacao et le beurre de cacao (20,9 millions d’USD). Ces importations proviennent principalement des États-Unis (23 %), du Chili (12 %), du Brésil (9 %) et de la Colombie (9 %).Actuellement, le consommateur est prêt à payer plus cher pour un cacao fin et aromatique. Le marché européen – et plus particulièrement la Belgique, la France, l'Allemagne, l'Italie, la Suisse et le Royaume-Uni

1 Source : Ministerio del Perú de Agricultura y Riego <http://minagri.gob.pe/portal/analisis-economico/analisis-2018>2 https://www.inei.gob.pe/media/MenuRecursivo/boletines/boletin-estadistico-del-sector-servicios-n-02-febrero-2019-1ra-correcion.pdf

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– montre une demande croissante pour des chocolats spéciaux. Les consommateurs s'intéressent également de plus en plus aux chocolats d'origine unique.

Principaux exportateurs de cacao péruvien (2018)

Source : Agrodataperu

Principaux pays de destination des exportations de caco péruvien (2018)

Source : Agrodataperu

CAFÉ    Selon le ministère péruvien de l’Agriculture, la production prévue pour la fin 2018 est de 364 000 millions de tonnes – un record –, soit une augmentation de plus de 8 % par rapport à 2017 grâce à l'entrée en production d'environ 15 000 plantations. En 2019, quelque 10 000 autres devraient être productives, de sorte que la production de café pourrait atteindre 368 000 tonnes. Toutefois, bien que la production augmente, le revenu monétaire ne connaîtra pas de croissance à cause de la chute des prix sur le marché international.Le gouvernement a mis en œuvre un programme national du Café, avec une approche associative, afin de développer cinq axes : la technologie pour la production, la santé et la sécurité, le marché, le financement et la gestion. Il devrait bénéficier à quelque 223 000 familles de caféiculteurs et promouvoir la culture de cafés certifiés et de haute qualité destinés à des marchés très exigeants.Les exportations de grains de café en 2018 ont augmenté de 10 % en termes de volume (268 000 tonnes), alors qu'en termes de valeur elles sont restées pratiquement au même niveau (700,6 millions d’USD, soit une baisse de 0,7 %). Les perspectives pour 2019 sont celles d'un volume d'exportation plus élevé, bien qu'aucune valeur d'exportation plus élevée ne soit attendue, en raison de la persistance des bas prix sur le marché international. Le Pérou n’importe quasiment pas de grains de café, mais bien des produits de substitution, tels que le café soluble et d’autres préparations à base d'extraits de café, pour un volume total de 16 100 mille tonnes, soit une augmentation de 47 % par rapport à 2017, année au cours de laquelle 10 900 tonnes ont été importées.

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Évolution de la production de café au Pérou (1999-2016)

Source : Junta Nacional del Café (UNC)

SUCRE   Grâce à un bon climat, à des superficies plantées plus importantes et à une augmentation de la productivité, la production nationale de canne à sucre a atteint en 2018 un chiffre record de 10,3 millions de tonnes, soit 10 % de plus qu'en 2017. Des chiffres similaires sont attendus pour 2019. La production de sucre de canne a atteint en 2018 un volume de 1,183 million tonnes (9,5 % de plus qu’en 2017), dont 27 % sont du sucre raffiné et 72,8 %, du sucre brut ou blond. En 2019, elle devrait atteindre 1,250 million tonnes, soit une augmentation de 5,6 % par rapport à 2018. Malgré les prévisions, la production de canne à sucre risque de connaître des risques liés aux conditions climatologiques. Si une évènement climatique similaire al Niño se produisait, la production diminuerait de 5 %. Les prix de la canne à sucre devraient être toujours assez bas en 2019, mais stables. Les importations ont eu une tendance plutôt irrégulière, principalement liée à l'évolution de la production intérieure, souvent affectée par des catastrophes naturelles. Ainsi, le Pérou a importé du sucre raffiné et du sucre brut, principalement de Colombie et du Guatemala. En 2018, les importations de sucre (blond et blanc) totalisaient 298,5 mille tonnes, soit une baisse notable de 45 % par rapport à 2017, tant pour le sucre blond (-62,7 %) que pour le sucre blanc (-16,7 %). La baisse des importations est due à la forte disponibilité du sucre sur le marché intérieur et à la faiblesse des prix sur le marché international. En 2019, les importations devraient diminuer en raison de l’augmentation prévisible de la production intérieure. Il est important de mentionner que les importations de sucre sont soumises à un tarif ad valorem de 0 % et à un tarif spécifique sous la fourchette de prix activé lorsque les prix internationaux tombent en dessous d'un prix-plancher (actuellement de 87 d’USD/tonne).En 2017, le Pérou a exporté 90,6 mille tonnes de sucre brut (principalement vers les États-Unis) et 34 mille tonnes de sucre raffiné (principalement vers la Colombie). Les chiffres d'exportation assez bas en 2018 peuvent s'expliquer par les bas prix pratiqués sur le marché international.

RIZ    En 2018, le Pérou a produit 3,5 millions de tonnes de riz paddy – un record –, soit une augmentation de 15,4 % par rapport à 2017. En ce qui concerne les perspectives de production nationale pour l'ensemble de l'année 2019, la production devrait connaitre une baisse de 8,5 %, soit quelque 3,2 millions de tonnes de riz paddy, en raison de la diminution de la production en Amazonie péruvienne.En 2018, le Pérou a exporté 397 tonnes de riz paddy, le Chili étant le principal marché de destination (231 tonnes en 2018). Au 15 février 2019, 1 305 tonnes de riz avaient été exportées, dont 99 % étaient destinées à la Colombie (1 290 tonnes) dans le cadre du contingent attribué. En 2018, le Pérou a importé 272 000 tonnes de riz paddy, soit une baisse de 32,3 % par rapport à 2017 (402 mille tonnes). Ces importations plus faibles se doivent à un climat mondial favorable aux fournisseurs péruviens.

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BOISSONS ALCOOLISÉES   Le Pérou est un pays avec une culture de célébration exceptionnelle dans laquelle les boissons alcoolisées jouent un rôle très important. Cette culture de célébration est transversale à tous les niveaux socio-économiques et, heureusement, le Pérou dispose d'une grande industrie formelle capable d'offrir un large éventail de choix, aussi bien en termes de catégories et de saveurs que de prix.Au Pérou, la consommation par habitant est de 22 tragos (« petits coups ») par mois, inférieure à celle du Mexique (30), du Chili (37), de l'Argentine (42) et des États-Unis (49). Ce faible chiffre se doit aux niveaux élevés de consommation informelle d'alcool dans le pays qui, selon le consultant Euromonitor, est estimée à plus de 30 %, soit le chiffre le plus élevé de l'Amérique. Au Pérou, c'est la bière qui l’emporte, suivie des spiritueux et du vin. En 2017, le whisky a connu une expansion de 12 %, suivi du rhum et de la vodka (7 %) et du pisco (3%)3.

EXPORTATIONS   Le volume exporté par le secteur agricole a augmenté de 24,9 % grâce à une hausse des ventes de produits agricoles tels que le raisin (États-Unis, Hong Kong et Pays-Bas), les mangues et mangoustans (États-Unis et Corée du Sud), les myrtilles (États-Unis) et l'artichaut (États-Unis) notamment.En janvier 2019, le volume des exportations de produits de la pêche a augmenté de 1 467,6 % par rapport au même mois 2018 en raison de l'augmentation des exportations de farine de poisson (vers la Chine) et d'huile de poisson (vers le Canada et l’Australie). Toutefois, après avoir enregistré une baisse en décembre 2018, il a retrouvé une tendance à la hausse. Ainsi, en janvier 2019, il a enregistré un taux de croissance de 56,5 %, expliqué par les plus importantes transactions de calamars et seiches (Corée du Sud et Chine), crevettes entières congelées (Vietnam et Corée du Sud) et queues de crevettes décortiquées (États-Unis et Espagne).

Principaux produits exportés (janvier 2019)

Janvier 2018(millions d’USD)

Janvier 2019(millions d’USD)

Variation (en %)jan. 2018 - jan. 2019

PRO

DUIT

S AG

RICO

LES

Raisins 191,1 260,7 33,6Mangues et mangoustes 79,1 87 10,1Myrtilles 32,2 66,9 107,4Asperges 34,2 33,3 -2,6Bananes 18,3 16,2 -11,2Préparation utilisées pour l’alimentation d’animaux

11,7 13,2 13,1

Artichaut 7,8 9,4 20,5Quinoa 6,6 8,6 31,4

PRO

DUIT

S DE

LA

PÊC

HE

Calamars et seiches 34,2 92,5 170,8

Filet congelé de poisson 49,2 27,9 -43,2

Crevettes entières congelées 11 27,2 147,7

Queues de crevettes 20,8 26,7 28,4

Source : INEI Perú

3 https://www.peru-retail.com/sector-licores-creceria-10-peru-este-2018/

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