296
Actes de la 16 e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie incluant la 21 e session de la Conférence générale de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie Paris (France), le 11 janvier 2002

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Actes de la 16e session de la Conférence ministérielle

de la Francophonie

incluant la 21e session de la Conférence générale de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie

Paris (France), le 11 janvier 2002

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Paris le 11 janvier 2002 16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie

Secrétariat des instances de la Francophonie 3

TABLE DES MATIÈRES

CONFÉRENCE MINISTÉRIELLE SIÉGEANT COMME INSTANCE DU SOMMET

Ordre du jour et ordonnancement des travaux 9

PREMIÈRE PARTIE Rapport général de la Conférence siégeant comme instance du Sommet 15

Discours inaugural du Président de la Conférence 43

Résolution sur Haïti 43

DEUXIÈME PARTIE Rapport du Secrétaire général de la Francophonie 55

Situation du Fonds multilatéral unique au 30 novembre 2001 65

Rapports des Conférences ministérielles permanentes 69 − Rapport de la Confémen 71 − Rapport de la Conféjes 77 − Rapport du Comité international des Jeux de la Francophonie 83

Communications des États observateurs 85 − Communication du Vice-ministre des Affaires étrangères de la Lituanie 87 − Communication du Ministre des Affaires étrangères de la République tchèque 89

TROISIÈME PARTIE

Interventions des délégations 93 − Intervention du Ministre délégué à la Francophonie de la France 95 − Intervention du Ministre des Affaires étrangères de l’Égypte 101 − Intervention du Chef de délégation de la Suisse 105 − Intervention du Secrétaire d’État de la Francophonie du Canada 109 − Intervention de la Ministre responsable de la Francophonie du Québec 111 − Intervention du Chef de délégation du Burkina Faso 115 − Intervention du Chef de délégation du Royaume de Belgique 117 − Intervention du Ministre des Relations extérieures du Cameroun 119 − Intervention du Ministre des Affaires étrangères du Congo 123 − Intervention du Ministre chargé de la Francophonie du Laos 125 − Intervention du Ministre des Affaires étrangères du Cambodge 129 − Intervention du Secrétaire d’État aux Affaires étrangères de la Roumanie 131 − Intervention de la Ministre chargé de la Francophonie du Luxembourg 135

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16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie Paris, le 11 janvier 2002

4 Secrétariat des instances de la Francophonie

− Intervention du Ministre-Président de la Communauté française de Belgique 139 − Intervention du Chef de délégation de Monaco 141 − Intervention du Ministre des Affaires étrangères du Sénégal 143 − Intervention du Ministre des Affaires étrangères de la Macédoine 147 − Intervention du Vice-ministre des Affaires étrangères de la Bulgarie 149 − Intervention du Chef de délégation d’Haïti 153 − Intervention du Ministre des Affaires étrangères du Togo 155 − Intervention du Vice-ministre des Affaires étrangères de la Moldavie 159 − Intervention de la Ministre des Affaires étrangères de l’Albanie 163 − Intervention de la Ministre des Affaires étrangères du Niger 167 − Intervention du Ministre responsable de la Francophonie du Nouveau-Brunswick 171 − Intervention du Ministre des Relations extérieures du Burundi 173 − Intervention du Ministre des Affaires étrangères de Maurice 175 − Intervention du Ministre des Affaires étrangères des Comores 179 − Intervention du Chef de délégation du Bénin 183 − Intervention du Chef de délégation de Madagascar 185

CONFÉRENCE MINISTÉRIELLE SIÉGEANT COMME CONFÉRENCE GÉNÉRALE DE L’AIF

Ordre du jour et ordonnancement des travaux de la Conférence générale 189

QUATRIÈME PARTIE Rapport de la Conférence générale de l’AIF 195

Résolutions adoptées par la Conférence générale de l’AIF 205 − Résolution portant ouverture de crédits et approuvant l’estimation des recettes 207 − Résolution portant sur l’autorisation de report de crédits budgétaires 211 − Résolution portant sur la programmation du biennum 2002-2003 213

Rapport du Président du Conseil d’administration de l’AIF 215

Rapport de l’Administrateur général de l’AIF 221

Annexes au rapport de la Conférence générale 229 − Amendements au Statut et règlement du personnel de l’AIF 231 − Présentation du budget 2002-2003 245

CINQUIÈME PARTIE Interventions des délégations à la Conférence générale de l’AIF 251 − Intervention du Représentant personnel du Premier ministre du Canada 253 − Intervention du Représentant personnel du Premier ministre du Nouveau-Brunswick 255

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Paris le 11 janvier 2002 16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie

Secrétariat des instances de la Francophonie 5

− Intervention du Représentant personnel du Président de la Confédération suisse 257 − Intervention du Ministre des Relations extérieures du Cameroun 259 − Intervention du Ministre des Affaires étrangères du Tchad 261 − Intervention du Ministre des Affaires étrangères du Sénégal 263

SIXIÈME PARTIE Liste générale des participants 267 − Délégations des États et gouvernements membres de plein droit 269 − Délégations des États membres associés 290 − Délégations des États observateurs 291 − Délégation de l’Organisation internationale de la Francophonie 292 − Délégation de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie 293 − Délégations des opérateurs directs et autres partenaires de la Francophonie 294 − Équipe de soutien logistique 295

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CONFÉRENCE MINISTÉRIELLE DE LA FRANCOPHONIE

SIÉGEANT COMME INSTANCE DU SOMMET

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Ordre du jour et ordonnancement des travaux

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Paris le 11 janvier 2002 16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie

Secrétariat des instances de la Francophonie 11

ORDRE DU JOUR ET ORDONNANCEMENT DES TRAVAUX DE LA CONFÉRENCE SIÉGEANT COMME INSTANCE DU SOMMET

Vendredi 11 janvier 2002 : 9h30-13h30

1. Ouverture de la 16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie 1.1 Allocution du président de la Conférence ministérielle 1.2 Constitution du bureau 1.3 Approbation du projet d’ordre du jour et d’ordonnancement des travaux 1.4 Approbation du projet de rapport de la 15e session de la CMF

(N’Djamena, les 7 et 8 février 2001) 1.5 Communications

- États observateurs - Assemblée parlementaire de la Francophonie

2. Rapport du Secrétaire général de la Francophonie 2.1 Réflexions de politique générale 2.2 Présentation des grands axes de la coopération multilatérale francophone

et de la programmation des opérateurs 2.3 Débat général

3. Situation du Fonds multilatéral unique

4. Rapports des Conférences ministérielles permanentes 4.1. Conférence des ministres francophones de l’éducation nationale

(Confémen) 4.2. Conférence des ministres francophones de la jeunesse et des sports

(Conféjes) 4.3. Autres rapports

- Comité international des Jeux de la Francophonie (CIJF) - Forum francophone des affaires (FFA)

5. Lieu et date de la prochaine session de la CMF

6. Questions diverses 6.1. Adoption des résolutions 6.2. Organisation d’un séminaire à Monaco courant 2003

7. Adoption du rapport général de la 16e session de la CMF

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PREMIÈRE PARTIE

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Rapport général de la Conférence

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Paris le 11 janvier 2002 16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie

Secrétariat des instances de la Francophonie 17

RAPPORT DE LA 16e SESSION DE LA CONFÉRENCE MINISTÉRIELLE DE LA FRANCOPHONIE

SIÉGEANT COMME INSTANCE DU SOMMET

1. Ouverture générale de la 16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie (CMF)

À l’ouverture des travaux, le président de la Conférence ministérielle de la Francophonie (CMF), Son Excellence Monsieur Ghassan Salamé, ministre de la Culture du Liban, demande d’observer une minute de silence en hommage au Président Léopold Sédar Senghor, poète, remarquable homme d’État et père fondateur de la Francophonie.

Allocution du Président de la Conférence ministérielle

Dans son allocution, le président de la Conférence formule à l’intention des délégués ses meilleurs vœux pour l’année 2002, année qui verra la réalisation effective du Sommet de Beyrouth. Il souhaite que la Conférence décide de la date de cet important événement auquel, d’ores et déjà, il tient à inviter l’ensemble des délégations.

Il note que la 16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie se tient dans des circonstances exceptionnelles car elle est appelée à prendre les dispositions qui permettront d’assurer la continuité du fonctionnement des institutions de la Francophonie. Ainsi, la Conférence doit prendre acte de la prolongation du mandat du secrétaire général et ce, jusqu’au Sommet des chefs d’État et de gouvernement, qui est seul habilité à statuer en la matière. La Conférence doit aussi procéder à la nomination de l’administrateur général de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie.

Elle se doit aussi d’adopter les programmations des opérateurs de la Francophonie, conformément aux axes qui avaient été définis dans le cadre de la préparation du Sommet de Beyrouth. Pour le Ministre Salamé, le nouveau millénaire sera marqué par le culturel, qui est devenu aujourd’hui un paramètre omniprésent dans le champ politique, comme dans celui de l’économie et du social. Dès lors, la diversité et le dialogue des cultures, thème central, prémonitoire et novateur de la Francophonie, apparaissent plus que jamais d’une actualité cruciale.

Le président conclut son intervention en renouvelant son invitation aux délégués au rendez-vous de Beyrouth, qui sera le lieu d’expression de la richesse multiculturelle et multicolore du monde face au tourbillon de la globalisation.

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16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie Paris, le 11 janvier 2002

18 Secrétariat des instances de la Francophonie

Constitution du bureau

Le bureau de la Conférence est reconduit comme suit :

- président : Liban ; - vice-présidents : Canada, Canada-Nouveau-Brunswick, Congo, Égypte, Haïti,

Laos, Monaco, Roumanie, Tchad ; - rapporteur : Mali.

Approbation des projets d’ordre du jour et d’ordonnancement des travaux

Les projets d’ordre du jour et d’ordonnancement des travaux sont adoptés sans modification. En conséquence, la Conférence est appelée à siéger d’abord comme organe du Sommet, puis comme Conférence générale de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie (AIF).

Adoption du projet de rapport de la 15e session de la CMF

Le rapport de la 15e session de la CMF, tenue à N’Djamena les 8 et 9 février 2001, est adopté avec l’adjonction de l’intervention de la République du Congo par laquelle le ministre informait la Conférence de l’évolution de la situation politique au Congo après la signature des accords de paix à Pointe-Noire et à Brazzaville en novembre et décembre 1999.

Communications

États observateurs

Avant de passer la parole aux États observateurs, le président rappelle la candidature de la République tchèque à la présidence de la 57e assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) et indique que ce pays sollicite l’appui de toute la communauté francophone à cette candidature.

Invités à prendre la parole pour leur communication, les chefs des délégations de la Lituanie et de la République tchèque rendent compte des avancées réelles et positives, dans leurs pays respectifs, des valeurs de la Francophonie ainsi que des progrès de la langue française qui les véhicule.

Le vice-ministre des Affaires étrangères de Lituanie, Monsieur Giedrus Cekuolis, réaffirme l’attachement de son pays aux idéaux de la Francophonie tels qu’ils s’expriment à travers la diversité culturelle et linguistique, le dialogue entre cultures et civilisations, la promotion des droits de l’Homme et le renforcement des valeurs démocratiques. Il indique que le pays a fait sien l’enjeu important que représente la diversité culturelle.

Selon Monsieur Jan Kavan, vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères de la République tchèque, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) est perçue dans son pays comme une organisation en évolution perpétuelle. Le

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Paris le 11 janvier 2002 16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie

Secrétariat des instances de la Francophonie 19

mandat politique de l’Organisation lui permet d’assurer la diversification de ses membres. En effet, la diversité culturelle et la pluralité linguistique sont des moyens de surmonter les conflits du monde actuel. L’intégration progressive de la République tchèque au sein de la communauté francophone se manifeste à travers des activités multiformes : création, en janvier 2002, du comité national tchèque du Forum francophone des affaires, participation aux Jeux de la Francophonie, organisation tous les ans au mois de mars des Journées de la Francophonie.

Enfin, le délégué de la République tchèque rappelle à l’attention de la Conférence la candidature de son pays à la présidence de la 57e assemblée générale de l’ONU et sollicite l’appui de toute la communauté francophone.

Au nom de la Conférence, le président salue et félicite vivement les États observateurs dont les interventions témoignent d’un attachement accru à la communauté francophone. Les rapports des États observateurs permettent effectivement de suivre l’évolution de l’ancrage de la francophonie dans ces pays et répondent de surcroît au souci exprimé à Moncton que « rapport soit fait régulièrement aux instances de la Francophonie sur la situation de la langue française dans les États considérés », qu’ils soient observateurs ou associés.

Assemblée parlementaire de la Francophonie

Prenant à son tour la parole, Monsieur Jean Charbonneau, président de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, fait la synthèse du document issu de la 27e session ordinaire de l’Assemblée parlementaire, tenue à Québec en juillet 2001. Il fait état des importantes résolutions prises par l’Assemblée concernant notamment l’évolution de la démocratie dans l’espace francophone. Il souligne également, à l’attention des instances de la Francophonie, l’écart qui existe entre les besoins en matière d’appui à la démocratie et à l’État de droit, et les moyens réels dont dispose l’Assemblée parlementaire pour accomplir ses missions. Il lance un appel à la Francophonie pour un examen attentif de cette situation, en décalage avec les aspirations profondes des peuples et de leurs élus.

Répondant à la communication de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, le président de la Conférence salue le rôle positif que cette institution exerce en matière de vigie de la vie démocratique et de la défense des libertés au sein des pays francophones.

2. Rapport du Secrétaire général de la Francophonie

L’intervention du secrétaire général de la Francophonie a porté à la fois sur son action politique, les relations internationales, les questions économiques, la coopération multilatérale et la programmation des opérateurs (points : 2.1 et 2.2).

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16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie Paris, le 11 janvier 2002

20 Secrétariat des instances de la Francophonie

Réflexions de politique générale

Avant tout, le secrétaire général a tenu à rendre hommage à Léopold Sédar Senghor. Dans cette ligne, le Conseil permanent de la Francophonie (CPF) a décidé, afin de perpétuer le message et l’œuvre de ce père fondateur de la Francophonie, d’organiser des manifestations culturelles de commémoration, notamment à l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie, le 20 mars. Il indique que l’OIF veillera à entretenir, particulièrement auprès des jeunes générations, la mémoire de cette illustre figure de proue de notre histoire.

Pour le secrétaire général, cette conférence ministérielle revêt un caractère exceptionnel à double titre puisqu’il s’agit, d’une part, suite au report du Sommet de Beyrouth, d’adopter la programmation des opérateurs pour le biennum 2002-2003 et, d’autre part, tout à la fois de conforter les grandes orientations de la Francophonie et de proposer les inflexions nécessaires, à la lumière du bilan des actions menées, quatre ans après le Sommet de Hanoi.

Le rapport d’activités élaboré à l’intention des chefs d’État et de gouvernement, dans la perspective du Sommet de Beyrouth, a fait l’objet d’une large diffusion, permettant ainsi aux milieux intéressés de mieux cerner les objectifs de la Francophonie, qui place au premier rang de ses priorités la démocratie et la diversité culturelle.

Parmi les acquis du biennum 2000-2001, la Déclaration de Bamako constitue désormais un texte de référence qui fonde le dialogue politique entre les membres de la Francophonie. Il est donc urgent d’en assurer le suivi et les programmations préparées par les opérateurs accordent toute sa place à ce domaine d’action.

De même, l’adoption par les ministres de la Culture, à Cotonou, d’une déclaration et d’un plan d’action, a constitué un autre moment fort de ce biennum. En faisant de la diversité culturelle une politique et non plus seulement un concept, la Francophonie a effectué un grand pas dans la réflexion sur le thème du neuvième Sommet relatif au dialogue des cultures. Les travaux de Cotonou, les partenariats avec l’Unesco et d’autres grandes aires linguistiques – arabophone, lusophone, hispanophone, russophone – s’inscrivent dans les perspectives de l’action future de la Francophonie dans ce domaine, dans le contexte de la mondialisation. La Francophonie doit renforcer sa détermination à œuvrer pour le rayonnement de la langue française dans le monde, et singulièrement dans les organisations internationales, dans un esprit d’ouverture et de solidarité et non pas dans un esprit d’enfermement sectaire. C’est l’enjeu du colloque qui sera organisé à Bruxelles, le 20 mars 2002, à l’occasion de la Journée de la Francophonie.

C’est aussi le sens qu’il convient de donner aux efforts de la Francophonie visant à favoriser l’accès à l’éducation, à la formation et à la recherche, l’accès à l’information, aux technologies de la communication, aux marchés pour les économies des pays les moins avancés (PMA) et pour les entreprises des pays du Sud, notamment par la pleine participation aux grandes négociations internationales.

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Paris le 11 janvier 2002 16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie

Secrétariat des instances de la Francophonie 21

Dans le même ordre d’idées, l’accès de ses pays membres aux financements internationaux reste un objectif que la Francophonie doit poursuivre avec détermination.

Présentation des grands axes de la coopération multilatérale francophone et de la programmation des opérateurs

Les projets de programmation élaborés par les opérateurs pour le biennum 2002-2003 répondent, non seulement à un souci de continuité, s’agissant de la mise en œuvre du Plan d’action de Moncton, mais aussi à une volonté de rénovation et de projection dans l’avenir, pour ce qui est de l’esquisse du plan d’action qui sera proposé au Sommet de Beyrouth.

Ainsi, réuni les 9 et 10 janvier 2002 pour préparer la conférence ministérielle, le Conseil d’administration de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie a approuvé les propositions de programmation de l’opérateur principal déclinées en six chantiers. De même, la 43e session du CPF, qui s’est tenue le 10 janvier, a approuvé les propositions des opérateurs directs. Toutes ces programmations s’inscrivent bien dans les grands axes du projet de plan d’action de Beyrouth, c’est-à-dire :

- la paix, la démocratie et les droits de l’Homme ; - la promotion de la diversité culturelle et linguistique ; - l’éducation de base, la formation professionnelle et technique ; - l’enseignement supérieur et la recherche ; - la coopération économique et sociale, au service du développement durable et

de la solidarité.

Concernant la paix, la démocratie et les droits de l’Homme, la Déclaration de Bamako a entériné l’approche selon laquelle l’approfondissement de la démocratie et la consolidation de l’État de droit, tout comme le respect effectif des droits de l’Homme, constituent les moyens privilégiés d’une politique, au quotidien, de prévention des conflits ou de leur règlement pacifique, garante de la stabilité et de la paix sociale.

S’agissant de la promotion de la diversité culturelle et linguistique, le domaine des langues et les réflexions sur le respect et la gestion harmonieuse de la diversité linguistique sont aujourd’hui au cœur du débat sur la diversité culturelle.

Pour ce qui est de la culture et des médias, les enjeux sont ceux de l’expression concrète de l’identité des communautés, de l’intégration des politiques culturelles dans les processus de démocratisation et du développement, mais aussi de la prise en compte du poids économique de ce secteur.

En outre, les ministres de la Culture ont décidé de conforter le rôle de la chaîne multilatérale TV5 Monde, en tant que vitrine de la Francophonie, et d’étudier les moyens de favoriser au maximum son accessibilité. TV5 Monde se propose, ainsi, d’élargir son public sur les cinq continents, de diversifier les programmes pour les

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16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie Paris, le 11 janvier 2002

22 Secrétariat des instances de la Francophonie

rendre toujours plus représentatifs de la pluralité francophone, et de développer une information mondiale de référence.

Concernant l’éducation, la formation professionnelle technique et l’enseignement supérieur, les récentes conférences internationales consacrées à l’éducation et à la situation des PMA ont relevé la situation dramatique des systèmes éducatifs dans la plupart des pays du Sud. L’AIF accompagnera donc plus résolument ces États dans la conception et l’élaboration de leurs politiques éducatives et de formation professionnelle et technique, en privilégiant tout à la fois les jeunes et les femmes.

Dans cet ordre d’idées, il s’agira notamment de mettre en œuvre les orientations dégagées par la Conférence de Luxembourg sur les femmes et d’assurer une meilleure cohérence des actions engagées au profit des jeunes, dans le prolongement du Sommet de Moncton.

Dans le domaine de la formation universitaire, autre élément essentiel du système éducatif, la programmation de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) se développera dans trois directions : le renforcement des mobilités sur le plan régional, l’appui à des pôles d’excellence scientifique, le déploiement du Plan Afrique.

S’agissant du développement et de la solidarité, l’Organisation poursuivra son appui aux concertations ayant trait au développement durable. Dans ce cadre, la Francophonie compte prendre une part active aux travaux des prochains grands rendez-vous internationaux : Sommet mondial pour le développement durable, (Johannesburg, du 26 août au 4 septembre 2002), Sommet mondial sur la société de l’information (Genève en 2003 et Tunis en 2005) en particulier. Il convient de préciser que les technologies de l’information et de la communication constituent un axe d’intervention transversal à l’ensemble des secteurs d’action.

Pour ce qui est de la coopération économique, l’Agence intergouvernementale poursuivra ses interventions en accordant une plus grande attention à la situation des PMA et en mettant l’accent sur le renforcement des capacités des acteurs du développement, tant privés que publics.

Dans les domaines de l’énergie et de l’environnement, elle continuera également d’accompagner les efforts des États à se doter de politiques et à participer à la mise en œuvre des grandes conventions internationales dans ces domaines.

Le secrétaire général termine la présentation des grands axes de la programmation par une évocation des instruments et des méthodes qui doivent permettre à la Francophonie d’assurer une efficacité plus grande ainsi qu’une cohérence et une synergie accrues dans ses interventions.

À cet égard, le Conseil de coopération, réunissant tous les mois sous la présidence du secrétaire général les responsables des opérateurs mais aussi de l’Assemblée parlementaire, joue un rôle central dans le dispositif de coordination. Ce conseil est désormais le lieu où s’échangent les informations stratégiques et où s’esquissent

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Paris le 11 janvier 2002 16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie

Secrétariat des instances de la Francophonie 23

des propositions concrètes en vue du renforcement des synergies et de l’harmonisation des programmes.

De plus, l’Organisation disposera bientôt, grâce au transfert du Haut Conseil de la Francophonie auprès du secrétaire général, d’une nouvelle force de réflexion et de propositions.

Le souci exprimé par les chefs d’État et de gouvernement de rendre plus efficaces les instruments de la coopération a conduit à réaliser l’évaluation de l’AUF, de l’Université Senghor et, plus récemment, de l’AIF. Cette dernière évaluation a mis en lumière un certain nombre de domaines où l’action de la Francophonie peut encore être davantage resserrée, améliorée ou valorisée. Le CPF a examiné le rapport d’évaluation de l’Agence intergouvernementale et décidé de la mise en place d’un comité ad hoc de suivi.

À la lumière de l’expérience des quatre années écoulées, le secrétaire général appelle particulièrement l’attention des ministres sur l’importance d’une communication plus efficace et la nécessité d’une participation plus massive des États et des gouvernements membres au Fonds multilatéral unique (FMU) afin que la Francophonie puisse disposer de ressources à la mesure de ses ambitions.

Débat général

Sur la programmation du biennum 2002-2003, le délégué de la France fait tout d’abord deux constats préliminaires. D’une part, la prise en compte dans la programmation, des résultats des grandes concertations francophones tenues au cours de ces deux dernières années. D’autre part, les documents préparés par les opérateurs marquent un progrès très sensible sur le plan de la synthèse, de la lisibilité et donc de l’intelligibilité.

S’agissant du contenu de la programmation, le délégué de la France se réjouit de la part prépondérante accordée à la concertation, tout en notant que la diversité des situations conduit à adapter la stratégie de concertation selon les cas et qu’il s’agit avant tout de faciliter la recherche de compromis sans vouloir nécessairement parvenir à des positions communes. Cet axe devra privilégier, d’une part, la solidarité avec les pays du Sud dans le cadre des négociations internationales, d’autre part, l’élaboration de politiques nationales crédibles dans des domaines comme celui de l’éducation.

Pour la mise en œuvre de cette concertation, il souhaite davantage de synergies entre opérateurs mais également un partenariat accru avec les institutions financières internationales et les coopérations bilatérales. Il suggère, à cet effet, l’organisation d’un séminaire de haut niveau sur le financement du développement qui réunirait les pays du Nord avec les institutions financières et les organisations internationales concernées. Dans le même esprit, il suggère que l’OIF se rapproche de l’Organisation internationale du travail (OIT) pour approfondir la réflexion sur le dialogue social et se dit prêt à faciliter cette rencontre.

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Tout en reconnaissant les efforts accomplis pour le resserrement de la programmation, il souhaite que ceux-ci soient poursuivis et amplifiés.

En ce qui concerne l’Agence intergouvernementale de la Francophonie, il marque son plein accord avec la programmation proposée, qu’il s’agisse des priorités retenues (langue, culture et démocratie) ou des choix stratégiques des autres chantiers (développement et solidarité, insertion de la Francophonie dans la société de l’information, etc.).

Dans le domaine de l’audiovisuel, se référant à l’approbation récente, par les ministres de tutelle, des axes stratégiques de développement de TV5 Monde, le ministre français exprime le vœu que la chaîne devienne un « laboratoire de la diversité culturelle ».

S’agissant de la programmation de l’AUF, il se réjouit de la nouvelle cohérence des actions resserrées autour de huit programmes, notamment l’accent mis sur la formation.

Pour terminer, le représentant de la France souhaite que se poursuive la rénovation des instruments et des méthodes sur la base des conclusions des récentes évaluations.

Après avoir rappelé les liens historiques qui unissent la France et l’Égypte, et souligné le trouble que les agissements relevant d’un islamisme radical peuvent causer chez certains, la déléguée de la République arabe d’Égypte assure les membres de la Conférence de l’engagement de son pays à apporter son soutien à l’initiative du président de la République française d’organiser une série de réunions rassemblant des représentants de diverses cultures et civilisations pour dégager des perspectives d’avenir en commun. L’Égypte est disposée, à cette fin, à accueillir la première de ces réunions à la Bibliothèque d’Alexandrie, symbole de tolérance, de dialogue et de paix. En outre, la déléguée réitère le soutien de son pays au Liban pour l’organisation du Sommet de Beyrouth.

Le délégué de la Suisse note avec satisfaction, quatre ans après le Sommet de Hanoi, que l’Organisation est reconnue sur la scène internationale et que sa collaboration avec les Nations unies se conforte d’année en année. Il en déduit que le secrétaire général de l’OIF s’est magnifiquement acquitté de sa mission de porte-parole de la Francophonie et des valeurs qu’elle incarne.

Il considère que Bamako a été un tournant essentiel dans une approche commune de la démocratie. Il salue l’initiative de l’OIF condamnant le terrorisme et regrette que la situation au Moyen-Orient n’ait pas permis la tenue du Sommet de Beyrouth dont le thème prend ici toute sa signification. Il encourage les autorités libanaises dans leurs efforts pour la tenue du neuvième sommet à Beyrouth.

S’agissant de la réforme institutionnelle, le délégué de la Suisse souhaite qu’elle se poursuive à travers la simplification des textes ainsi que l’approfondissement plutôt que l’élargissement de la Francophonie. Il se félicite de la participation

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prochaine de la Francophonie au sommet sur la société de l’information et plaide pour la recherche de financements supplémentaires.

Il félicite l’administrateur général de l’AIF pour la cohérence et la nouvelle dynamique impulsée à la programmation.

Il réitère l’invitation de son pays d’accueillir à Lausanne, la 18e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie, du 11 au 13 décembre 2002.

Le représentant du Canada remercie les autorités françaises pour la chaleur de leur accueil et le secrétariat général de l’OIF pour l’organisation de ces instances. Il remercie les autorités libanaises pour l’excellent travail accompli malgré le report du sommet. Il informe la Conférence du lancement, par le Premier ministre Jean Chrétien, d’un plan d’action pour appuyer le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique ; une contribution exceptionnelle de cinq cent mille dollars est prévue pour la mise en œuvre du programme « Femmes ». Il salue l’excellente intervention du secrétaire général. Il souligne enfin l’importance de l’adoption de la Déclaration et du Plan d’action de Cotonou, qui fixent les grandes orientations de l’action culturelle francophone pour la décennie.

Il se félicite aussi du succès des 4e Jeux de la Francophonie et souhaite qu’il en soit de même pour la prochaine édition à Niamey.

La déléguée du Canada-Québec évoque, en le déplorant, le report du Sommet de Beyrouth. Elle soumet ensuite à la réflexion des membres de la Conférence la vision de son gouvernement sur certains enjeux et défis que comporte la mondialisation pour la Francophonie. Pour la déléguée, dans le débat sur la mondialisation, l’objectif de la Francophonie doit être celui d’une mondialisation régulée et humaine qui, comme le réclame avec force le gouvernement du Québec, ne porte pas atteinte à la capacité de l’État dans des domaines qui fondent sa mission, comme l’éducation, la santé, la culture et les services sociaux.

L’une des menaces que la mondialisation fait peser, c’est celle de l’uniformisation culturelle. Pour y faire face, la Francophonie doit continuer de jouer son rôle de levier dans le dialogue des cultures et pour la diversité culturelle, en se fondant sur les principes définis à Cotonou. La déléguée considère, s’agissant des biens culturels, que la Francophonie doit se donner les moyens de participer activement aux négociations en cours à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). À cet effet, le Québec se déclare prêt à mettre à la disposition de l’OIF, au sein de sa représentation permanente à Genève, un expert chargé de suivre les questions liées à ces négociations importantes.

Abordant la question de la langue, la déléguée rend hommage au défunt Président Senghor pour qui et par qui la langue française a joué un rôle déterminant. Elle invite la Francophonie à se donner comme mission fondamentale le rayonnement planétaire de cette langue. Dans cet ordre d’idées, les efforts déployés par le secrétaire général vers les communautés lusophone, hispanophone et arabophone méritent

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d’être salués comme procédant d’une stratégie d’alliances avec les autres grandes communautés dont les cultures sont aussi menacées d’uniformisation. Elle suggère en outre que l’adhésion de nouveaux membres à la Francophonie soit l’occasion d’une appréciation rigoureuse des mesures concrètes prises par les pays candidats en vue de la défense du français, tout comme il devrait leur être demandé de donner la preuve de leur engagement en faveur de la démocratie et des droits de la personne. S’agissant du suivi de la Déclaration de Bamako, le Québec réitère son vœu de voir se concrétiser la mise en place de réseaux comme ceux des magistrats et des autorités nationales responsables des élections.

Le délégué du Burkina Faso souligne l’importance primordiale de la dimension culturelle, qui demeure toujours la force et le ciment de la Francophonie. Il pense que la Francophonie devrait sans relâche consolider son action selon les axes tels que :

- l’écoute de tous pour une action plus consensuelle ; - la maîtrise des moyens de communication modernes ; - la mise en commun des moyens (économiques, éducationnels, juridiques et de

coopération décentralisée) pour le développement de l’espace francophone tout entier.

Le représentant de la Belgique souligne la richesse de l’œuvre et de la pensée du Président Senghor, à qui la Francophonie doit un important tribut. Il se félicite de l’action diplomatique de la Francophonie en matière de démocratie et de prévention des conflits, et de sa détermination à assurer le suivi de Bamako. Il apprécie en cela le travail de l’Agence intergouvernementale et de la Délégation aux droits de l’Homme et à la démocratie. Il pense que les efforts en vue du retour de la paix dans la région des Grands Lacs doivent se poursuivre sur la base des accords de Lusaka et d’Arusha. Il encourage le secrétaire général à poursuivre sa politique de coopération avec les autres organisations internationales et régionales. Il soutient la participation de la Francophonie aux grands rendez-vous sur le développement durable et la société de l’information. Il formule, enfin, ses vœux de succès à l’intention du Liban, pays hôte du prochain sommet.

Le représentant du Cameroun adresse ses félicitations au président de la Conférence, défenseur de la promotion du dialogue des cultures en vue d’une mondialisation apaisée. En matière de diversité culturelle, la politique du Cameroun s’inscrit dans le prolongement de celle de la Francophonie. Il remercie le secrétaire général pour la qualité de son rapport, à travers lequel il note avec satisfaction quatre paris importants que la Francophonie entend relever en vue d’une entrée harmonieuse dans le troisième millénaire : le pari politique, grâce à la promotion des droits de l’Homme et de la démocratie ; le pari scientifique, avec la maîtrise des nouvelles technologies de l’information et de la communication ; le pari de la diversité culturelle ; et enfin, le pari du développement économique, grâce à la mise en place d’un espace francophone de coopération économique sur les bases définies à Monaco.

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Le délégué du Cameroun exprime son appréciation positive des activités menées sur le terrain par les opérateurs. Il assure enfin le Liban de la présence effective de son pays au Sommet de Beyrouth.

Le délégué de la République démocratique du Congo (RDC) appelle l’attention de la Conférence sur deux points :

- la guerre d’agression et d’occupation dont est victime son pays de la part de pays voisins, en violation des droits de l’Homme et des différents accords de paix ;

- le respect par son gouvernement des principes fondamentaux de la démocratie, tout en veillant aux équilibres nécessaires.

Pour faire face aux problèmes qu’elle rencontre sur le plan social, la RDC a engagé des concertations avec l’Union européenne et d’autres organisations internationales en vue d’une aide aux populations. Elle appelle de tous ses vœux l’implication effective de l’OIF dans le processus de réconciliation nationale. Le gouvernement de la RDC, qui entend reprendre pleinement sa place au sein de la communauté francophone, a récemment mis en place un Haut Commissariat à la Francophonie.

Le délégué de la République du Congo informe la Conférence de l’évolution de la situation politique au Congo après la signature des accords de paix à Pointe-Noire et à Brazzaville en novembre et décembre 1999. Il affirme que le Congo a encore besoin du soutien de la communauté internationale, et singulièrement de celui de l’OIF, pour relever les nombreux défis auxquels il est confronté.

L’année 2002 sera marquée au Congo par l’organisation de nombreux scrutins. Aussi, le gouvernement invite-t-il l’OIF à envoyer une mission d’observation pour les prochaines élections. Il rappelle aussi que le Congo a ratifié la convention relative aux droits de l’enfant et celle sur les mines antipersonnel. Pour ce qui est de la jeunesse, thème du Sommet de Moncton, le Congo estime que l’emploi des jeunes doit devenir une priorité absolue. Il exprime le vœu que le Programme d’appui à la mobilisation de l’épargne dans la Francophonie (Pamef) soit relancé dans son pays. Le Congo s’engage à réhabiliter les centres de lecture et d’animation culturelle et les radios rurales locales implantés par l’AIF.

Le représentant du Laos rend hommage à l’action du secrétaire général au plan international et encourage sa politique de coopération avec les autres organisations internationales et régionales. Il soutient ses efforts et ses initiatives dans le cadre du maintien de la paix et de la prévention des conflits, notamment en Afrique centrale. Il appuie les initiatives de l’OIF en matière d’observation des élections et d’assistance électorale. Concernant le Symposium de Bamako, il réitère la volonté de son pays de privilégier les solutions consensuelles afin d’aider les États à surmonter leurs difficultés sans les sanctionner. Il souhaite une mise en œuvre rapide et concrète des recommandations de la Conférence de Monaco. Il soutient l’action de la Francophonie en faveur des PMA ainsi que ses efforts dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion.

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Il salue l’action de l’administrateur général de l’AIF et de son équipe. De même, il est convaincu que la réforme de l’AUF est en passe de connaître un succès certain et il se félicite du taux de couverture de TV5 Monde, en constante augmentation.

Le représentant du Cambodge s’associe à l’hommage rendu au Président Senghor.

Il félicite le secrétaire général dont il soutient sans réserve les efforts pour assurer le suivi de Bamako, notamment en faveur des pays les plus faibles. La Francophonie étant l’expression vivante de la diversité des cultures, il milite pour le plurilinguisme et le développement de la langue française dans les pays membres de l’Association des nations du Sud-Est asiatique (ASEAN) ainsi que pour la prise en compte de la dimension et de la spécificité régionales. Il renouvelle son invitation à organiser à Phnom Penh un atelier de réflexion sur la coopération économique. Il est convaincu que la Francophonie politique et culturelle ne se réalisera pas sans le renforcement de la coopération économique, condition sine qua non de la survie des pays en développement face à une mondialisation qui devra être maîtrisée et humanisée pour que le terrorisme n’y trouve pas sa source.

Le délégué de la Roumanie retient, parmi les grands événements qui ont jalonné l’année 2001, la résolution adoptée par la 56e session de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies relative à la coopération entre l’ONU et l’OIF. La Roumanie appuie fermement la politique d’ouverture et de coopération de l’Organisation, y compris avec les organisations régionales (Union européenne, Union africaine ex-OUA, Ligue arabe, Union latine, etc.).

Le gouvernement roumain nourrit l’espoir que le neuvième Sommet de la Francophonie entérinera la candidature officielle de la Roumanie pour l’organisation du onzième Sommet, à Bucarest, en 2005. Le délégué réaffirme la volonté de son pays de jouer un rôle actif et constructif dans le processus de consolidation et de rayonnement de la Francophonie aussi bien dans la région de l’Europe centrale et orientale que dans le reste du monde. Il affirme l’engagement de son pays dans la promotion et l’affermissement de l’esprit de la Déclaration de Bamako.

La Roumanie réitère le vœu que le siège du bureau régional de l’AUF de Bucarest abrite bientôt une antenne de l’AIF et que le nombre de fonctionnaires roumains augmente au sein de l’Agence intergouvernementale.

Enfin, le délégué de la Roumanie appelle l’attention sur l’importance, pour la Francophonie, de développer, à l’instar de la dimension politique mise en œuvre depuis 1996, une dimension économique car elle est directement liée au développement durable et à la démocratie. Par ailleurs, la dimension économique stimule la solidarité entre les pays et permet la création d’un espace francophone ouvert aux échanges commerciaux et économiques. La Roumanie reste fermement attachée aux objectifs politiques, économiques et culturels de la Francophonie.

Le délégué du Rwanda note avec intérêt les axes qui structurent les orientations de la coopération francophone. Le Rwanda invite la Francophonie à soutenir ses

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efforts pour installer un État de droit, qui se restaure progressivement depuis le génocide de 1994. Il demande l’appui de l’Organisation à la mise en place d’une justice participative.

Le Rwanda est impliqué, malgré lui, dans le conflit en RDC. Il invite ce pays à reconnaître les progrès accomplis par le gouvernement rwandais dans le processus de paix en respectant le calendrier d’application des accords de Lusaka.

En outre, le Rwanda lance un appel au gouvernement de la RDC afin qu’il se désolidarise des génocidaires infiltrés dans l’armée congolaise.

Pour terminer, il assure ses pairs de la volonté de son pays de joindre ses efforts à ceux de tous les pays membres de la Francophonie dans la promotion de la diversité culturelle.

Le représentant du Luxembourg se déclare convaincu que le report du Sommet de Beyrouth sera mis à profit pour en assurer la parfaite réussite. Il félicite le secrétaire général dont l’action a permis l’ouverture de la Francophonie vers d’autres aires linguistiques. Il salue l’administrateur général pour l’efficacité de son action, qui repose sur une nouvelle culture de l’évaluation. Pour lui, la Francophonie a su faire la preuve de sa maturité et de sa cohésion. Il salue l’initiative de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie relative au Parlement des jeunes. La reconnaissance de la Déclaration de Bamako constituera un moment fort du Sommet de Beyrouth. À ce propos, il relève la concordance entre le lieu et le thème de ce grand rendez-vous.

Le représentant de la Communauté française de Belgique se réjouit des avancées indiscutables enregistrées au cours du biennum écoulé. Il souligne tout particulièrement l’importance revêtue par le Symposium de Bamako et la Conférence ministérielle de la culture de Cotonou. Il salue l’engagement personnel de Monsieur Roger Dehaybe à chacune de ces occasions. Il regrette que le report du Sommet de Beyrouth n’ait pas permis d’approfondir les résultats du Symposium de Bamako. Se faisant l’interprète de la satisfaction unanime pour le travail accompli par l’administrateur général, il formule le ferme espoir qu’il soit reconduit à son poste par la présente Conférence.

Le délégué de Monaco rappelle l’attachement de son pays à la coopération francophone et plus particulièrement à certains programmes (Clac, Paje, PSD), qu’il juge utiles et concrets. Il informe la Conférence de la poursuite de la mise en place du Centre d’information économique francophone. Le gouvernement monégasque appuie la proposition française d’organiser un séminaire de haut niveau sur la recherche des financements et souhaite, avec l’accord de la CMF, accueillir cette réunion, qui pourrait se tenir en 2003. L’objet du séminaire s’intègre bien dans la perspective du Sommet de Ouagadougou dont le thème porte sur « La Francophonie comme espace de développement solidaire ».

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Le délégué du Sénégal remercie toutes les délégations pour leurs hommages au Président Senghor, père fondateur de la Francophonie, grand défenseur de la langue française et chantre de la civilisation de l’universel. Le Sénégal est effectivement conscient d’avoir subi une grande perte. Il salue l’excellente participation de TV5 Monde à la couverture des obsèques nationales du Président Senghor. Il demande à la communauté francophone d’aider TV5 Monde à réaliser des productions sur le poète et grand homme d’État, afin que son héritage soit préservé pour les générations futures.

Pour le Sénégal, le combat pour une Francophonie plurielle est une façon d’incarner des valeurs qui se démarquent de celles prônées par une mondialisation à sens unique. Aussi, le gouvernement sénégalais invite-t-il la Francophonie à se mettre à l’avant-garde de la défense, du soutien et de la mise en œuvre du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique.

Le Sénégal soutient sans réserve la Déclaration de Bamako et le Plan d’action de Cotonou dont il attend la mise en œuvre diligente et conséquente.

Le délégué du Sénégal compte sur l’OIF pour aider son pays à assurer le suivi de la Conférence de Dakar sur la lutte contre le terrorisme. Cette conférence a montré tout l’intérêt que le continent africain manifeste à l’égard des maux qui assaillent la communauté internationale. Il invite l’Agence intergouvernementale, dont il félicite l’administrateur général, ainsi que les autres opérateurs de la Francophonie à apporter à l’Afrique des contributions décisives.

Pour le représentant de la Macédoine, le souvenir du Président Senghor restera gravé dans la mémoire de son pays, qui commémore cette année le dixième anniversaire de son accession à l’indépendance et qui se bat pour son équilibre sociopolitique et économique, pour l’apaisement des relations interethniques, ainsi que pour l’intégrité de son territoire. Le patrimoine culturel de la Macédoine a été endommagé par le terrorisme. Il lance un appel à l’OIF pour la sauvegarde et la préservation des patrimoines culturels en danger. La Macédoine a marqué son engagement actif au sein de la Francophonie en devenant membre à part entière de l’Agence intergouvernementale. Elle peut aujourd’hui offrir sa collaboration pour la réalisation de projets sous-régionaux.

Le représentant de la Bulgarie réaffirme la volonté de son pays d’associer ses efforts à ceux de ses partenaires francophones dans leur aspiration à un monde de paix, de démocratie et de développement durable. Riche de plus de treize siècles d’histoire, la Bulgarie a une tradition francophone qui remonte à la seconde moitié du 19e siècle. Elle entend ainsi participer à la réalisation de l’une des missions essentielles de la Francophonie : celle de l’affirmation de la diversité linguistique et culturelle. Le délégué fait le constat que les pays du Sud et de l’Est sont sous représentés dans les organisations internationales. La Bulgarie sollicite donc l’attention spéciale de la Francophonie en vue de faciliter l’accès de ses ressortissants à la fonction publique internationale à travers les programmes de formation d’experts. Elle réitère sa proposition d’ouvrir un bureau régional de l’AIF à Sofia. Enfin,

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le délégué remercie les pays francophones qui ont soutenu la candidature de son pays au statut de membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies pour la période 2002-2003.

Le délégué d’Haïti réaffirme l’adhésion de son pays à la Déclaration de Bamako. Il souhaite que l’OIF renforce ses moyens d’action pour que la culture démocratique se développe dans tous les pays où celle-ci demeure insuffisamment répandue.

Par ailleurs, Haïti approuve les quatre axes d’orientation de la programmation présentés par le secrétaire général. Le gouvernement haïtien retient aussi la proposition de la France pour l’organisation d’un séminaire de haut niveau sur la recherche de financements.

Pour le délégué du Togo, l’enjeu primordial du monde contemporain reste la préservation de la paix et la sécurité internationale. Cette vérité donne tout son sens aux missions de paix menées par la Francophonie et rend encore plus actuel l’appel au dialogue des cultures et des civilisations lancé par celle-ci depuis ses origines. À cet égard, il insiste sur le caractère judicieux du thème du dialogue des cultures retenu pour le Sommet de Beyrouth et rend hommage au Président Senghor, l’homme du métissage culturel.

À propos de la programmation proposée, le délégué salue la qualité des documents présentés, qui constitue la marque du professionnalisme des opérateurs de la Francophonie. Le Togo soutient les axes de coopération ainsi définis pour le biennum 2002-2003.

Appréciant à sa juste valeur le dévouement du secrétaire général pour la cause francophone, le délégué togolais l’encourage à poursuive son action. Il exprime à l’égard de l’OIF la reconnaissance de son pays pour l’aide multiforme au processus électoral en cours.

Le représentant de la Moldavie félicite le secrétaire général, qui s’est consacré pleinement, depuis le Sommet de Hanoi, à la réalisation des objectifs de la Francophonie. Il salue les efforts de l’administrateur général, qui a su impulser de manière efficace plus de dynamisme et de pragmatisme à l’activité de l’Agence intergouvernementale.

Grâce au renforcement de ses liens avec l’Agence intergouvernementale et les opérateurs directs du Sommet, la Moldavie a pu conforter la position du français. Plus de 65 % d’élèves et étudiants apprennent le français comme première langue étrangère. L’appartenance à la Francophonie lui a également permis de mieux s’intégrer dans les structures internationales.

La Moldavie soutient les efforts et les actions légitimes entrepris par la communauté internationale pour lutter contre le terrorisme. La Déclaration de Bamako constitue un instrument essentiel de prévention des crises et de gestion des conflits ainsi que du respect des droits de l’Homme et de la démocratie. Le dialogue des cultures et la

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promotion de la diversité culturelle restent les seuls moyens de relever les défis de la mondialisation et de préserver la paix internationale.

Le délégué de l’Albanie indique que, depuis la dernière session de la Conférence ministérielle, le gouvernement albanais a adopté de multiples mesures pour promouvoir les valeurs politiques et culturelles de la Francophonie. Ainsi, pour la première fois, des observateurs albanais ont participé aux missions d’observation des élections conduites par l’OIF. Par ailleurs, le représentant de l’Albanie remercie le secrétaire général pour la mission d’observation des élections législatives accomplie par l’Organisation dans son pays en juin 2001. Le gouvernement albanais condamne le terrorisme. Il mène des actions en vue de promouvoir la langue française auprès d’un public de plus en plus large. Ainsi, 30 % d’élèves et étudiants apprennent le français comme première langue étrangère. Les actions de promotion concernent également la traduction des chefs-d’œuvre de la littérature et la diffusion de la culture francophones, ainsi que la coopération de l’Université de Tirana avec l’Agence universitaire.

L’Albanie est prête à assumer ses responsabilités au sein de la Francophonie et réaffirme sa volonté d’en devenir membre à part entière en sollicitant le réexamen de sa candidature.

La déléguée du Niger exprime sa joie de retrouver ses pairs dont la détermination et l’engagement se sont renforcés au long des années. Elle souligne la satisfaction de son gouvernement pour le travail accompli pendant les quatre dernières années par l’administrateur général de l’Agence intergouvernementale dont l’action marquée par la compétence, la rigueur, l’efficacité et la transparence emporte la conviction et conduit son gouvernement à lui apporter son soutien officiel pour un second mandat.

Le Niger approuve la programmation du biennum 2002-2003. Le gouvernement nigérien attend beaucoup de la Francophonie dans la perspective des sommets mondiaux sur le développement durable (Johannesburg, 2002) et sur la société de l’information (Genève en 2003 et Tunis en 2005). Il sollicite son soutien dans la mise en œuvre du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique. Par ailleurs, la déléguée informe la Conférence de l’évolution positive du processus préparatoire à la cinquième édition des Jeux de la Francophonie. Pour terminer, elle remercie tous les pays et l’ensemble des partenaires qui ont soutenu et assisté le Niger dans le processus de retour à la stabilité politique et institutionnelle.

Le délégué de la Guinée se félicite du tournant résolument politique pris par la Francophonie. Il se réjouit d’annoncer la présence effective de son pays au prochain Sommet de Beyrouth.

Le délégué du Canada-Nouveau-Brunswick réitère son appui aux opérateurs et partenaires de la Francophonie et assure l’Agence intergouvernementale de son soutien à sa programmation, dans laquelle la jeunesse demeure une préoccupation transversale.

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Il souhaite que les actions de la Francophonie orchestrées par et pour les jeunes bénéficient d’un écho encore plus grand. Il propose que l’on prenne appui sur le bureau du Programme de mobilité des jeunes (PMJ) de Moncton pour mener des concertations sur les jeunes dans l’espace francophone.

Le délégué du Burundi se félicite de la mise en place dans son pays d’un gouvernement de transition issu des négociations d’Arusha et remercie tous les États et gouvernements qui lui ont toujours manifesté leur compréhension et leur solidarité sans faille. Le Burundi se réjouit de la participation des bailleurs de fonds au financement des projets de reconstruction.

Le gouvernement burundais souhaite que l’OIF, qui a suivi de très près les négociations d’Arusha, accompagne le pays dans la phase de transition en soutenant des projets socio-éducatifs et culturels ainsi que les actions visant le retour à la démocratie et à l’État de droit. Il souligne l’action du secrétaire général de l’OIF dont l’engagement personnel et la renommée ont contribué à la reconnaissance de la Francophonie sur la scène internationale.

Le délégué du Burundi estime qu’il convient désormais de donner suite aux décisions issues de la réunion des bailleurs de fonds pour le Burundi tenue à Paris en décembre 2000, qui invitaient à une coopération accrue entre l’Agence intergouvernementale et le Burundi. Il appuie la programmation 2002-2003 de l’AIF et félicite son administrateur général pour son action.

Il souhaite que les moyens d’action du bureau régional de l’AUF à Bujumbura, qui devient une délégation, ne soient pas affectés par son changement de statut. S’agissant de l’Association internationale des maires francophones (AIMF), le délégué burundais estime que son action devrait se rendre plus visible sur le terrain. Le Burundi réitère sa demande pour l’accès à TV5 Monde de tous les Burundais, y compris ceux qui disposent de moyens modestes. Le délégué plaide, enfin, pour davantage d’échanges culturels entre Africains et entre l’Afrique et le reste du monde.

Le représentant de Maurice exprime la crainte de voir la dimension politique de la Francophonie prendre le pas sur les autres activités. Dans le cadre de la prévention et de la gestion des conflits, il recommande de s’appuyer sur des organismes compétents et de faire preuve de prudence dans le choix des médiateurs. Il estime qu’au regard de l’importance primordiale du dialogue des cultures, une plus grande attention devrait y être accordée dans le cadre de la préparation du Sommet de Beyrouth.

Pour le représentant des Comores, le report du Sommet de Beyrouth offre à la communauté francophone une occasion de mobilisation plus forte. En ce qui concerne la diversité linguistique et culturelle, il plaide pour la libre circulation dans l’espace francophone.

Le délégué comorien se réjouit que l’OIF ait condamné la dernière tentative de coup d’État aux Comores et exige une enquête internationale. Il informe la Conférence que le projet de constitution du nouvel ensemble comorien a été

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adopté par référendum le 25 décembre 2001, marquant ainsi une étape essentielle dans la consolidation de la réconciliation nationale. Il remercie le secrétaire général du rôle important que l’OIF a joué aux côtés de l’OUA dans le dénouement de la crise comorienne. Conformément à l’accord-cadre signé le 17 février 2001, un gouvernement d’union nationale de transition devant parachever la mise en place des nouvelles institutions va être nommé. Des élections présidentielles pluralistes seront organisées au plus tard le 31 mars 2002, conformément au calendrier établi par les différentes parties comoriennes en accord avec les partenaires de la communauté internationale, notamment l’OIF, l’OUA et l’Union européenne.

Le représentant de la Tunisie s’associe à l’hommage rendu au Président Senghor. Il félicite le secrétaire général pour son souci constant de donner à l’espace francophone la place qui lui revient sur la scène internationale. Il salue son rôle, qu’il souhaite voir peser davantage dans les processus de restauration de la paix, ainsi que l’action qu’il conduit afin de donner aux relations internationales marquées par la mondialisation un cadre plus juste et plus humain.

Le délégué pense que l’OIF devrait aussi s’impliquer davantage dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion, facteurs qui favorisent la frustration, donc le terrorisme. À propos de la Déclaration de Bamako, il précise que son pays n’a pas d’objection de principe sur la philosophie du texte. Pour ce qui est du point particulier visant le mécanisme de mise en œuvre, il se dit éclairé par les interventions de la France et de la Belgique, écartant toute idée de sanction au bénéfice d’une action préventive ou d’une véritable entraide. Il souhaite que toutes les précautions soient prises en ce sens.

Le représentant du Bénin se joint à tous les participants pour saluer le travail accompli par l’OIF dans la recherche du développement et de la paix. Il salue l’action de l’administrateur général à la tête de l’Agence intergouvernementale. Il fait remarquer que le dialogue des civilisations et des cultures se trouve, du fait de l’insécurité croissante, plus actuel que jamais. Et si tout le monde s’accorde sur le fait que la Francophonie peut, dans ce domaine, faire entendre une voix singulière et une tonalité spécifique, encore faudrait-il lui en donner les moyens. Dans la perspective du prochain sommet, le délégué béninois adresse ses encouragements au gouvernement et au peuple libanais.

Pour la déléguée de Madagascar, qui présente à la Conférence les excuses de son ministre, les réflexions de politique générale, les grands axes de la coopération multilatérale francophone et la programmation des opérateurs constituent le témoignage de la volonté de la Francophonie de consolider les acquis et d’engager des actions porteuses. Madagascar adhère résolument aux axes de coopération et à la programmation qui en découle.

Madagascar adresse ses félicitations à l’administrateur général de l’Agence intergouvernementale et à son équipe pour la réalisation efficace et effective de la programmation 2000-2001. La déléguée souligne l’intérêt attentif dont les opérateurs

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directs de la Francophonie ont fait preuve concernant les sollicitations et les besoins de son pays.

Synthèse des débats

Tous les intervenants ont, tout d’abord, salué la mémoire du Président Léopold Sédar Senghor, père fondateur de la Francophonie, illustre homme d’État, poète et grand humaniste du 20e siècle.

Les ministres se sont ensuite vivement félicités de la place et du rôle de la Francophonie sur la scène internationale. Ils ont salué le développement des relations de coopération entre l’OIF et l’ONU, qui constitue un précieux moyen de valorisation et d’accroissement des capacités d’interventions des opérateurs de la Francophonie.

Les débats ont souligné avec force le rôle précurseur de la Francophonie dans les questions liées à la diversité et au dialogue des cultures ainsi que dans la promotion des valeurs de la démocratie et des libertés dans le monde. Ils ont, par ailleurs, reconnu la pertinence des choix stratégiques opérés par l’Organisation internationale de la Francophonie en matière de coopération multilatérale. Dans ce cadre, les ministres et chefs de délégation ont vivement salué et félicité l’Agence intergouvernementale de la Francophonie ainsi que les opérateurs directs du Sommet pour leurs programmations, qui s’inscrivent bien dans les grands axes du projet de Plan d’action de Beyrouth.

Ils ont aussi mis en évidence le rôle déterminant que l’Assemblée parlementaire de la Francophonie joue dans le cadre de la promotion de la démocratie, de l’État de droit et des libertés au sein de l’espace francophone.

Les ministres ont condamné à l’unanimité le terrorisme international, qui met à mal le concept de diversité culturelle.

Ils ont salué la ténacité du Liban pour l’organisation intellectuelle et matérielle du prochain sommet et affirmé leur détermination à l’honorer de leur présence.

Enfin, les ministres ont apporté leur appui à toutes les initiatives développées au sein de l’Organisation internationale de la Francophonie pour soutenir le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique.

3. Situation du Fonds multilatéral unique (FMU)

Dans sa présentation, le secrétaire général rappelle que la gestion du Fonds multilatéral unique (FMU) est confiée à l’Agence intergouvernementale de la Francophonie, chargée d’accueillir les diverses contributions volontaires affectées par les États et gouvernements à la mise en œuvre des décisions du Sommet et d’assurer leur versement aux opérateurs concernés selon la répartition arrêtée par les instances sur proposition du secrétaire général.

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L’intérêt du Fonds réside entre autres dans le fait que c’est le seul moyen d’avoir une vision complète des opérations comptables relatives aux contributions volontaires et de permettre ainsi aux instances de suivre ces opérations dans le temps.

Au terme des deux derniers biennum et à la lumière du rapport du commissaire aux comptes du FMU sur les exercices 1998, 1999 et 2000 qui a été communiqué aux ministres et qui a été commenté devant le Conseil permanent de la Francophonie, le secrétaire général appelle l’attention de la Conférence sur deux points.

Perspectives d’amélioration

Le secrétaire général propose de suivre les recommandations du commissaire aux comptes du FMU en instaurant une procédure plus rigoureuse en ce qui concerne les annonces faites par les États et gouvernements au titre des contributions volontaires.

Ainsi, au début de chaque biennum, le secrétaire général confirmerait par un échange de correspondance avec chaque État et gouvernement les annonces faites par celui-ci lors du sommet.

À la fin de chaque exercice budgétaire annuel, l’administrateur général ferait, contradictoirement, avec chaque État ou gouvernement l’état des créances qu’il peut encore détenir.

Enfin, au terme du biennum, le secrétaire général inviterait chaque État ou gouvernement concerné par des arriérés à confirmer ou à modifier, en plus ou en moins, l’annonce de contribution faite au début du biennum.

Cette procédure ouvrirait une perspective de règlement permettant d’éviter la constitution d’arriérés dans les comptes du FMU. Elle permettrait notamment d’éviter l’accumulation excessive d’arriérés, de l’ordre de trois cent huit millions de francs à la fin de cette année.

Proposition d’inscription au FMU

Le secrétaire général demande à la Conférence d’examiner la possibilité d’affecter à la coopération francophone une dotation spéciale pour les actions d’assistance. Celle-ci permettrait au secrétaire général de disposer d’une certaine capacité d’initiative devant les situations d’urgence au bénéfice d’États ou de gouvernements membres en crise, en sortie de crise ou confrontés à une catastrophe naturelle. Dans l’état actuel des choses, un pays en guerre, qui aurait pourtant besoin de toute l’attention de la communauté francophone, ne peut bénéficier que des actions traditionnelles de coopération. Le secrétaire général rendrait compte au CPF et à la CMF de l’utilisation des fonds ainsi dégagés.

Concernant ce point, lors des débats, les délégués se sont dit très sensibles aux préoccupations évoquées par le secrétaire général et ont manifesté un grand intérêt pour sa proposition. Ils ont exprimé leur accord de principe pour la mise en place

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de cette dotation. Cependant, avant de donner un avis définitif sur cette question, ils ont souhaité obtenir, par une correspondance du secrétaire général, des informations complémentaires sur les mécanismes de fonctionnement d’une telle dotation. Le CPF pourrait ainsi statuer définitivement sur la question lors de sa prochaine session.

4. Rapports des conférences ministérielles permanentes

Conférence des ministres francophones de l’Éducation nationale

Monsieur Bougouma Ngom, secrétaire général de la Conférence des ministres francophones de l’Éducation nationale (Confémen), s’adresse à la CMF à la fois au nom de Monsieur Moustapha Dicko, ministre malien de l’Éducation nationale, président en exercice, et de l’ensemble des quarante ministres de l’Éducation nationale des pays membres.

Le Forum mondial sur l’éducation, qui a eu lieu à Dakar en avril 2000, a conduit l’ensemble de la communauté internationale au triste constat que les objectifs d’éducation pour tous fixés, dix ans plus tôt à Jomtien, n’ont pas été atteints. Cette situation interpelle au plus haut point la Francophonie dans la mesure où les pays les plus touchés par la sous-scolarisation sont, pour la plupart, des pays francophones d’Afrique subsaharienne. Les efforts nécessaires pour un développement qualitatif et quantitatif du système éducatif ne pouvant se limiter au seul cadre des États, la Confémen attache une grande importance à la prise en compte des préoccupations à caractère éducatif par l’ensemble de la Francophonie institutionnelle.

Au cours du dernier biennum, la Confémen s’est employée à resserrer ses liens avec les autres instances de la Francophonie par la mise en place de mécanismes plus efficaces d’information et sa participation à la définition des axes de coopération et de programmation francophones en matière d’éducation et de formation. De même, elle a mis en place un dispositif léger visant à soutenir la participation des ministres de l’Éducation des pays membres de la Francophonie aux diverses conférences internationales.

L’élargissement de la Confémen, souhaité par le Sommet, est en cours : trois nouveaux membres, le Cambodge, le Laos et la Macédoine, ont rejoint ses rangs ; quatre autres pays ont exprimé l’intention d’y adhérer.

Les orientations programmatiques de la Confémen en matière d’éducation portent sur :

- l’appui prioritaire à l’éducation de base et à la formation professionnelle et technique ;

- le soutien aux pays dans l’élaboration et la mise en œuvre de leurs politiques et de leurs plans nationaux d’éducation en vue d’atteindre la scolarisation universelle et l’élimination des disparités entre filles et garçons ;

- l’appui aux politiques visant le renforcement des capacités nationales en planification et en évaluation de l’éducation ;

- l’intensification des efforts de développement des curricula.

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Tout en se réjouissant que l’AIF ait inscrit dans sa programmation du biennum 2002-2003 l’appui à l’élaboration des politiques éducatives, le soutien à la mise en œuvre de programmes d’éducation des filles et des femmes ainsi que le suivi des assises de la formation professionnelle et technique, le secrétaire général de la Confémen signale la nécessité d’appuyer les États du Sud dans les réformes des curricula selon une approche centrée sur les compétences plutôt que sur des contenus à caractère encyclopédique. Il estime, à cet égard, qu’un effort supplémentaire devrait être fait par l’AIF pour traduire de manière plus explicite et plus concrète les orientations proposées par la Confémen.

En terminant son intervention, le secrétaire général de la Confémen a plaidé pour que l’éducation prenne toute sa place dans la réflexion sur le thème du Sommet de Beyrouth relatif au dialogue des cultures. Comment, en effet, concevoir le dialogue culturel sans une scolarisation universelle et une éducation de qualité qui permettent d’accéder à la culture d’origine et de comprendre celle des autres ?

Conférence des ministres francophones de la Jeunesse et des Sports

Intervenant au nom du ministre libanais de la Jeunesse et des Sports, président en exercice de la Conférence des ministres francophones de la jeunesse et des sports (Conféjes), Madame Marie-Georges Buffet, ministre français de la Jeunesse et des sports, réaffirme l’engagement de la Conféjes à œuvrer pour l’avènement d’une Francophonie plus proche des jeunes.

Ces deux dernières années, l’action de la Conféjes a visé en priorité le soutien à la mise en place des politiques nationales en matière de jeunesse et de sports, illustrant ainsi le rôle de conseil qui est le sien. Dans ce cadre, plus de cinquante hauts fonctionnaires issus de vingt-cinq pays du Sud ont suivi des stages de perfectionnement sur les stratégies et les techniques d’élaboration, de mise en place, de suivi et d’évaluation des politiques nationales.

Voulant allier réflexion et actions de terrain, la Conféjes a aussi lancé des conférences thématiques sur des questions d’actualité préoccupantes (transferts abusifs de jeunes sportifs talentueux du Sud vers le Nord, dopage des sportifs, etc.). De même, elle a conduit des études spécifiques répondant aux préoccupations majeures exprimées par les jeunes et les sportifs des pays membres.

Des comités spécialisés ont également été mis en place pour accompagner les États membres dans le cadre des activités en faveur des jeunes et des sportifs. À titre d’exemple, l’on peut citer : le groupe de travail pour la participation des jeunes filles et des femmes aux activités « jeunesse et sports » dans l’espace francophone, le comité scientifique et le comité des journalistes sportifs francophones.

Les actions de terrain ont été poursuivies, voire renforcées. C’est le cas du programme d’insertion économique des jeunes avec le Fonds d’insertion pour les jeunes (FIJ), le programme de formation et de perfectionnement des cadres et les programmes de développement des sports de proximité et de haut niveau. Parmi

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les résultats patents de ces interventions, la Francophonie peut se féliciter de la conquête, par la Sénégalaise Amy Mbacké Thiam, du titre de championne du monde sur quatre cents mètres lors des derniers championnats du monde d’athlétisme, qui se sont tenus à Edmonton, au Canada, en août dernier.

La ministre remercie l’ensemble des partenaires de la Conféjes, depuis les opérateurs de la Francophonie, comme l’Agence intergouvernementale et l’AIMF, jusqu’aux organisations de coopération comme l’Unesco, le Comité international olympique et les institutions financières internationales. Elle se félicite de même de la coopération naissante avec l’AUF.

Évoquant la récente évaluation de la Conféjes, elle souhaite que les conclusions puissent permettre de renforcer les acquis et d’ouvrir de nouveaux chantiers.

Pour terminer, elle félicite les gouvernements du Canada, du Canada-Québec et du Canada-Nouveau-Brunswick pour la réussite des récents Jeux de la Francophonie tenus à Ottawa-Hull.

Autres rapports

Le président invite le représentant du Comité international des Jeux de la Francophonie (CIJF) à présenter sa communication.

Comité international des Jeux de la Francophonie (CIJF)

Au nom du Docteur Ali El Dean Hillal, ministre égyptien, président du Comité international des Jeux de la Francophonie (CIJF), Monsieur Michel Dach, secrétaire exécutif, adresse ses remerciements aux cinquante et un pays et gouvernements ayant participé aux 4e Jeux de la Francophonie d’Ottawa-Hull avec des délégations de qualité qui ont grandement contribué à la réussite de ces Jeux. Il constate que les Jeux ont atteint le meilleur niveau de leur histoire, comme peuvent en témoigner les vingt-quatre records battus en athlétisme.

Il remercie particulièrement les gouvernements du Canada et du Québec pour leur aide financière ainsi que pour la qualité des installations. La crédibilité des Jeux a pu être consolidée par le renforcement des liens entre le CIJF et ses partenaires institutionnels (gouvernements, Conféjes, AIF, fédérations internationales sportives).

Le volet culturel a atteint un niveau international grâce au soutien sans faille, tant humain que financier, de l’AIF et à l’engagement personnel de Monsieur Roger Dehaybe, son administrateur général.

L’apport des pays de l’Europe de l’Est a été conséquent : la Roumanie s’est classée première au palmarès des médailles.

Les Jeux de la Francophonie sont devenus un projet majeur du développement d’actions en faveur de la jeunesse dans chaque pays et, en attendant la prochaine édition, en 2005, à Niamey, Monsieur Dach invite les pays et les opérateurs à

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réfléchir à une implication plus concrète et permanente dans ce projet politique, créé à l’initiative des chefs d’État et de gouvernement, le seul qui regroupe trois mille jeunes pendant deux semaines, apportant une visibilité sans pareille à la Francophonie dont il est devenu l’étendard.

À l’issue de la quatrième édition, un film officiel sur les Jeux de la Francophonie présentant clairement les objectifs de cette opération a été réalisé.

Synthèse du Président

Au terme des communications des conférences ministérielles permanentes et du Comité international des Jeux de la Francophonie, le président salue, au nom de la Conférence, toutes les initiatives qui ont été prises pour permettre à la jeunesse francophone de tenir sa place dans les différents rendez-vous la concernant. Le président renouvelle son souhait de voir se renforcer la participation des jeunes aux activités de la Francophonie.

5. Lieu et date de la prochaine session de la CMF

La 17e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie se tiendra à Beyrouth, en prélude au IXe Sommet de la Francophonie. En conséquence, le président de la Conférence ministérielle informe les délégués des différentes échéances retenues :

- Beyrouth, Liban, les 15 et16 octobre 2002 (17e session de la CMF) ; - Beyrouth, Liban, du18 au 20 octobre 2002 (IXe Sommet de la Francophonie) ; - Lausanne, Suisse, du 11 au 13 décembre 2002 (18e session de la CMF).

La prochaine session du CPF se tiendra à Paris, courant mai ou juin 2002. Les dates précises seront communiquées en temps opportun par le secrétaire général.

6. Questions diverses

Adoption des résolutions

La résolution sur Haïti est adoptée.

Organisation d’un séminaire à Monaco courant 2003

La Conférence a retenu la proposition de Monaco d’accueillir en 2003 un séminaire de haut niveau sur le cofinancement du développement, dans le cadre du suivi de la Conférence internationale de Monterrey (Mexique).

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7. Adoption du rapport général de la 16e session de la CMF

Étant donné l’heure avancée de la réunion, le président annonce aux membres qu’ils recevront en temps opportun le projet de rapport général de la Conférence. Celui-ci sera adopté lors de la prochaine session de la CMF.

Le président remercie les délégués de leur participation active et de leurs contributions, et il invite, conformément à l’ordre du jour de la Conférence, les pays membres concernés à poursuivre les travaux en siégeant comme Conférence générale de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie.

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Discours inaugural du Président de la Conférence ministérielle de la Francophonie

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Discours inaugural du Président de la Conférence ministérielle de la Francophonie Son Excellence Monsieur Ghassan Salamé

Ministre de la Culture de la République libanaise

Mesdames et messieurs les Ministres et chefs de délégation, chers collègues, Monsieur le Secrétaire général de la Francophonie, Monsieur l’Administrateur général de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie, Mesdames, messieurs,

Je vous demande d’abord une minute de recueillement pour la mémoire de Léopold Sédar Senghor, un poète inspiré, un remarquable homme d’État, mais aussi un des pères fondateurs de la Francophonie.

Nous vous attendions à Beyrouth, mais le report du neuvième Sommet de notre organisation n’a fait que différer votre visite. Je suis heureux de vous retrouver ce matin et de vous présenter à tous mes meilleurs vœux pour la nouvelle année. Mon pays s’impatiente de vous recevoir à une date qu’une des tâches premières de notre réunion est précisément de fixer. Le Liban avait pris toutes les dispositions pour être prêt à vous accueillir dans les meilleures conditions et il l’était. Aujourd’hui, nous réitérerons notre invitation. Nous souhaiterions, avant de lancer les invitations, avoir un consensus de la Conférence autour de la date.

Du fait du report du neuvième sommet, cette seizième session de notre Conférence intervient dans des circonstances exceptionnelles. D’ici là, nous devons prendre toutes les dispositions nécessaires afin de nous permettre d’assurer la continuité du fonctionnement des institutions de la Francophonie.

Nous devons, en premier lieu, prendre acte du prolongement d’un an du mandat du secrétaire général et ce, jusqu’au Sommet des chefs d’État qui, seul, est habilité à statuer en la matière.

En tant que Conférence générale de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie, nous devons procéder à la nomination de l’administrateur général de l’Agence.

Comme vous le savez, le Sommet devait adopter une déclaration et un plan d’action destinés à orienter la coopération multilatérale francophone pour le biennum 2002-2003. Nous devons donc adopter la programmation des opérateurs pour cette période afin de leur permettre de fonctionner et de mettre en œuvre les programmes de coopération.

Les projets de déclaration et de plan d’action de Beyrouth sont par ailleurs appelés à être adaptés et mis à jour par le comité ad hoc.

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Mesdames et messieurs,

Notre organisation peut être critiquée sur plus d’un registre. Mais nul ne peut lui reprocher d’avoir eu la vision prémonitoire de placer son neuvième sommet sous le signe du « dialogue des cultures ». Ce n’est peut-être pas l’angoisse que l’An Mil avait suscitée il y a un millénaire dans l’humanité tout entière, ou du moins dans celle qui suit le calendrier grégorien, mais nous entrons dans ce troisième millénaire, sinon avec la même anxiété, du moins dans une très grande incertitude.

L’incertitude ne concerne pas tant le contenu des convictions que nous pouvons avoir mais elle pose la question préalable de savoir si avec ce retour, local autant que planétaire, du communautarisme, on peut, on doit encore avoir une conviction. C’est une question qui peut paraître dépassée, notamment pour ceux qui considèrent qu’avoir des convictions est devenu, à l’âge de l’éphémère et du virtuel, une affaire archaïque. À mon sens, elle est, plus que jamais, fondamentale.

Car nous entrons dans un millénaire où, pour notre bonheur peut-être mais certainement aussi pour notre malheur, le culturel est devenu un paramètre omniprésent du champ public. Mais ce culturel y est entré comme par effraction et plutôt que de souligner l’importance des choix individuels, ce néo-culturalisme paraît souvent annoncer des formes nouvelles de tribalisme.

Le culturel est d’abord devenu un moteur essentiel de l’économie moderne puisque les secteurs de l’économie qui se développent le plus rapidement aujourd’hui sont liés au culturel et notamment à l’économie du savoir et à celle du loisir. Dans la marche économique de l’humanité, la plus-value a été longtemps produite par l’agriculture, puis par l’industrie, puis par les services. À l’orée de ce millénaire, elle est produite principalement par l’économie du savoir et donc par l’expertise. Le savoir est entré au cœur de l’économie comme sa locomotive la plus active mais en aggravant des inégalités déjà graves entre les pays et les continents, séparant et opposant les branchés aux marginalisés. En même temps, l’économie du loisir connaît des concentrations géantes autour de quatre ou cinq pôles d’industries culturelles toutes basées au Nord. D’où l’urgence d’une réflexion, à la fois éthique et politique, sur la structuration du secteur, sur l’emprise qui lui est imposée mais aussi sur le contenu des produits culturels, promus, presque contre leur gré, sur le devant de la scène marchande.

Par effraction, le culturel est également entré dans le cœur même du politique, mais à quel prix ! Il s’infiltre dans le politique par la porte dérobée des entreprises identitaires qui, depuis une dizaine d’années, ont été à l’origine d’une kyrielle de guerres qui ont ensanglanté la planète. Des Balkans aux Grands Lacs et de l’Asie centrale au Proche-Orient, les entrepreneurs identitaires ont sévi, semant la guerre et la désolation, faisant prévaloir par la force des armes le principe de l’appartenance collective sur celui de choix personnels.

Et par là même, et toujours par effraction, le culturel est entré au cœur des relations internationales. Nous vivons dans une ère où, depuis une caverne de l’Asie centrale,

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quelqu’un a pu annoncer le début d’une guerre planétaire des religions, répondant à un glissement dangereusement polysémique d’un grand dirigeant occidental sur le thème de la croisade. Un Premier ministre européen a pu déclarer que certaines civilisations étaient supérieures à d’autres. Entre l’attaque contre la ville la plus riche de la planète en septembre dernier et les frappes qui s’ensuivirent contre l’un de ses pays les plus pauvres, toujours par effraction, le culturel a envahi le champ des relations internationales à travers des thèses sur le choc inévitable des civilisations et un retour, ô combien problématique, du religieux.

Avons-nous donc jeté à bas les habits dont nous nous étions vêtus tout au long du siècle passé ? Le clivage fondamental de la planète opposait, il y a peu encore, deux blocs en compétition avec des prétentions également universelles. Le vingtième aura été dominé par les grandes vagues du nationalisme des années trente et quarante, puis par les grandes idéologies libérales et communistes de sa deuxième moitié. La confrontation était à la fois stratégique et idéologique et les guerres, qu’elles soient internationales ou civiles, étaient marquées par un énoncé simple : « je suis ton adversaire parce que je ne partage pas tes idées. » Ce clivage découlait directement de la philosophie des Lumières, de l’idée que les hommes s’entendent ou se querellent d’abord en fonction de leurs idées ou de leurs intérêts.

Nous entrons dans une ère où le stratégique s’effrite comme critère d’alignement sur la scène internationale et où l’idéologique a subi, à la fin des années quatre-vingts, une nette dévalorisation. Le vide conceptuel laissé par l’effondrement du stratégique et de l’idéologique a, qu’on le veuille ou qu’on le déplore, été comblé par un culturel ambigu et belligène. Nous sommes entrés dans ce millénaire, non pas avec l’idée que « tu es mon adversaire parce que je n’ai pas les mêmes idées que toi », mais avec celle que « tu es mon adversaire parce que j’appartiens à une autre religion, j’ai une autre couleur de peau, je suis né sous d’autres cieux ou je pratique une autre langue que la tienne. »

On l’aura compris : la mondialisation intègre les économies mais semble susciter, en même temps, une fâcheuse tendance à désarticuler les sociétés. Ce glissement me paraît extrêmement inquiétant. Il y a dans l’air une hostilité qui ressemble étrangement au péché originel, une hostilité née dans une logique selon laquelle les hommes ne peuvent s’entendre s’ils appartiennent à des groupes différents. C’est aussi, par certains aspects, un retour déterminé au Moyen Âge, une adhésion à des clivages que les hommes n’auraient pas les moyens de dépasser, alors que toute l’idée du progrès est au contraire fondée sur l’idée qu’ils le peuvent, avec bonne foi, en cherchant ensemble la vérité, abstraction faite de leur naissance, de leur religion ou de leur culture.

Si les civilisations ou les religions sont des monolithes qui peuvent difficilement s’interconnecter, des blocs où l’appartenance première est indépassable par la raison ou par la charité, c’est le retour à un monde où toute différence, loin d’être stimulante, est devenue belligène.

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Ne sommes-nous pas en train de produire, sans l’assumer véritablement, une nouvelle idéologie passablement raciste et certainement anti-démocratique, qui consiste à dire que les gens sont irrémédiablement antagonistes parce que différents ?

Car en politique, cette idéologie ne peut aboutir qu’à des phénomènes de discrimination raciale, linguistique, religieuse ou ethnique. Des formes de discriminations auxquelles la violence donne les moyens de créer ces grandes campagnes de nettoyage que la planète a connues ces dix dernières années, nettoyages ethniques ici, nettoyages tribaux là-bas, nettoyages religieux ailleurs. Mais la recherche de la pureté culturelle, linguistique ou religieuse est un des plus grands crimes que l’humanité peut se faire à elle-même. La volonté de projection sur un territoire donné d’une couleur particulière signe la fin de la convivialité et menace l’empire de la raison.

Appeler non seulement à la diversité des cultures mais aussi à leur dialogue pouvait alors paraître sisyphien, mais notre organisation a su relever ce défi, dans une courageuse, salutaire prémonition. Mais on ne saurait se contenter de répondre à ce néo-culturalisme rampant par un simple appel au dialogue des cultures comme alternative à leur choc. Je crois qu’il faut dorénavant aller plus loin en s’accrochant à une donnée première : les civilisations ne s’entrechoquent ni ne dialoguent tout simplement parce qu’elles n’existent pas comme acteurs sur la scène internationale. Les civilisations sont les greniers de l’imaginaire dans lesquels nous puisons nos valeurs, nos goûts, nos modes de vie mais ne sont pas des acteurs pour qu’un barbu d’ici ou un dirigeant de là-bas vienne ou puisse parler en leur nom. Ce sont les hommes, les États, les groupes qui se font la guerre ou qui dialoguent. Ni hier ni en ce moment, nul n’a été mandaté par les civilisations pour parler en leur nom.

De tout cela, je vous invite à discuter avant et pendant notre grande rencontre de l’automne dans mon pays, le Liban, une société plurielle qui n’a d’autre choix que de refuser fermement les appels au choc des civilisations ou aux guerres culturelles. Nous avons d’autant moins le choix que, pendant une vingtaine d’années, nous avions tenté nos propres opérations de nettoyage et nous avons cru opposer des cultures jusqu’ici conviviales, séparer des territoires déjà exigus. Nous n’avons pas le choix parce que le nôtre est un pays dont la raison d’être est précisément de consacrer la capacité des hommes à s’entendre en dépit de leurs naissances diverses et variées. Glisser vers le chemin qui aujourd’hui se dessine depuis les décombres du World Trade Center jusqu’aux cavernes de Tora Bora serait pour le Liban une opération de pur suicide.

Le Liban est précisément heureux de vous accueillir bientôt parce qu’il a cru entendre dans la Francophonie un écho à ses convictions et ressentir auprès de vous un soutien à sa détermination. Notre organisation trouvera les moyens de démontrer que la diversité culturelle qu’elle prône en son sein et dans le monde est une idée non seulement novatrice mais d’abord salvatrice. Le mouvement francophone sera, je l’espère, cette tribune où peuvent s’exprimer ceux dont la voix est menacée d’extinction par l’uniformisme ou par le conformisme, ce laboratoire où la richesse multicolore du monde est respectée et préservée, ce purgatoire où les plus faibles trouvent assez de compréhension et de solidarité pour accéder, mieux armés, au tourbillon de la globalisation. Notre organisation en a l’ambition, je le sais et, je l’espère, les moyens.

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Résolution sur Haïti

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Paris le 11 janvier 2002 16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie

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Résolution sur Haïti

La Conférence ministérielle de la Francophonie, réunie pour sa 16e session à Paris, le 11 janvier 2002 :

RAPPELANT le communiqué du Secrétaire général du 6 décembre 2001 condamnant l’assassinat d’un journaliste survenu lors d’un affrontement entre groupes adverses et exprimant ses inquiétudes face à la recrudescence de la violence en Haïti ;

RAPPELANT également celui du 18 décembre 2001 condamnant la tentative de coup d’État du 17 décembre 2001 visant le renversement du président démocratiquement élu, Jean Bertrand Aristide ;

RÉITÉRANT cette condamnation de la tentative de coup d’État du 17 décembre 2001 ;

CONSIDÉRANT que la violence sous toutes ses formes entrave l’exercice des libertés fondamentales et, de ce fait, n’a pas sa place dans une société démocratique ;

DÉPLORANT les actes de violence qui ont suivi l’annonce de l’attaque du palais présidentiel et, notamment, l’incendie du siège de partis d’opposition et de résidences de leurs dirigeants ainsi que le saccage d’une annexe de l’Institut français ;

NOTANT les mesures prises par le gouvernement haïtien pour que les auteurs d’actes de violence répondent de ces derniers devant la Justice ;

ENCOURAGE les autorités haïtiennes à poursuivre leurs enquêtes afin que justice soit faite ;

PREND ACTE des appels réitérés au dialogue et des dispositions du président de la République pour une solution négociée à la crise ayant suivi les élections du 21 mai 2000 ;

INVITE toutes les parties concernées à poursuivre le dialogue entamé sous l’égide de l’OEA en vue de conclure un accord pour sortir de la crise en cours ;

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ENCOURAGE de même les autorités haïtiennes à prendre des mesures concrètes en vue de la consolidation de l’État de droit et du renforcement de la démocratie, du plein respect des droits et des libertés ainsi que d’une vie politique apaisée conformément aux dispositions de la Déclaration de Bamako et aux engagements qui en découlent ;

INVITE également les partis d’opposition à agir pacifiquement dans le respect des lois ;

CONFIRME la disponibilité de l’OIF à continuer d’apporter son appui aux initiatives qui seront prises pour favoriser la consolidation de l’État de droit et le retour à une vie politique apaisée en Haïti ;

DEMANDE au Secrétaire général de poursuivre tous ses efforts en ce sens.

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DEUXIÈME PARTIE

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Rapport du Secrétaire général de la Francophonie

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Paris le 11 janvier 2002 16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie

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Rapport du Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie

Monsieur Boutros Boutros-Ghali

Monsieur le Président, Mesdames et messieurs les Ministres,

Je voudrais me joindre à l’hommage qui a été rendu à Léopold Sédar Senghor. Le Conseil permanent de la Francophonie a tenu, lui aussi, à lui rendre un vibrant hommage. Et il a été décidé, afin de perpétuer le message et l’œuvre de ce père fondateur de la Francophonie, d’organiser des manifestations culturelles de commémoration, notamment à l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie, le 20 mars. Notre organisation veillera à entretenir, notamment auprès des jeunes générations, la mémoire de cet illustre figure de notre histoire.

Cette conférence ministérielle, onze mois après notre session de N’Djamena, revêt un caractère exceptionnel à double titre. Tout d’abord, comme le rappelait le président, il lui revient, suite au report du Sommet de Beyrouth, d’adopter la programmation des opérateurs pour le biennum 2002-2003. Il lui revient également, quatre ans après le Sommet de Hanoi et à la lumière du bilan des actions menées durant cette période, de conforter les grandes orientations de la Francophonie et de proposer les inflexions à leur apporter. Ce bilan, je l’ai dressé dans le rapport d’activités élaboré à l’intention des chefs d’État et de gouvernement dans la perspective du Sommet de Beyrouth, rapport que je vous ai fait parvenir à la rentrée de septembre. J’ai souhaité, par ailleurs, le faire largement diffuser. Et je dois dire que j’en ai eu les meilleurs échos. Ce document, de l’avis de beaucoup, permet de mieux comprendre ce qu’est la Francophonie et ce qu’elle fait. Cela me conforte dans l’idée que notre organisation est désormais en état de marche, et qu’elle n’a cessé, depuis quatre ans, de gagner en visibilité, en crédibilité et en efficacité.

Visibilité, tout d’abord, sur la scène internationale où la Francophonie est maintenant bien connue, mais aussi reconnue. Nous avons actualisé ou conclu, en l’espace de quatre ans, des accords de coopération avec vingt-six organisations internationales partenaires. Je tiens à préciser que ces accords ne portent pas seulement sur le renforcement du dialogue politique, mais aussi sur des actions concrètes de coopération. À cet égard, ils se révèlent un moyen précieux pour valoriser les réalisations de nos opérateurs, comme le montre bien, par exemple, le rapport sur la coopération entre l’ONU et l’OIF, examiné par l’Assemblée générale des Nations unies le 6 décembre dernier.

Crédibilité de la Francophonie, aussi, qui, depuis le Sommet de Moncton, s’est attachée, comme l’ont voulu les chefs d’État et de gouvernement, à aller à l’essentiel afin de s’affirmer comme un des principaux acteurs du monde de demain. C’est dire qu’elle a, durant le biennum écoulé, placé au rang de ses priorités ces valeurs

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qui font tout à la fois sa crédibilité, son identité et sa légitimité. Je veux dire : la démocratie et la diversité culturelle. La Déclaration de Bamako constitue désormais le texte normatif qui fonde le dialogue politique entre les membres de la Francophonie, en donnant un caractère original au discours francophone sur la démocratie, l’État de droit et les droits de l’Homme, dans un esprit constant de solidarité. Elle est, également, devenue un texte de référence pour nos partenaires internationaux, comme l’ont souligné, à Genève le 27 septembre dernier, Mary Robinson, Haut commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, et le président du CICR, Jakob Kellenberger. Cela dit, il est urgent maintenant d’assurer le suivi de Bamako. Et l’on peut se féliciter que les programmations préparées par les opérateurs accordent toute sa place à ce domaine d’action essentiel pour la Francophonie. D’autant plus que l’actualité récente nous a montré, malheureusement, que les coups d’État restent une menace réelle dans l’espace francophone. Il n’est qu’à voir les événements survenus en Centrafrique, aux Comores ou à Haïti, pays pour lequel, d’ailleurs, un projet de résolution vous est soumis. Dans le même temps, nous devons saluer le succès du forum national pour la réconciliation qui vient de s’achever en Côte d’Ivoire et qui constitue une étape essentielle pour le retour à une vie politique apaisée. Nous devons nous réjouir, par ailleurs, de la volonté de paix qui s’est récemment affirmée au Tchad. Ce sont là des développements qui méritent d’être encouragés.

En effet, promouvoir la démocratie, dans l’esprit de Bamako, c’est d’abord progresser ensemble, par l’échange des pratiques et des expériences utiles. C’est aussi conduire des actions de coopération concrètes pour le renforcement des institutions de l’État de droit, pour l’appui aux processus électoraux, pour le retour à une vie politique apaisée, pour la diffusion d’une culture démocratique et des droits de l’Homme véritablement assumées.

Nos récentes interventions dans ces domaines ont été guidées par cette démarche. C’est ainsi qu’à Brazzaville, en octobre dernier, nous avons appuyé la tenue d’un séminaire international sur les processus électoraux dans l’espace francophone, dont l’objectif était de favoriser un échange d’expériences et de pratiques positives. Aux Comores, dans le cadre du soutien à la phase de transition, nous avons participé à l’observation du référendum constitutionnel du 23 décembre, en concertation avec le Pnud et l’OUA. Nous examinons actuellement les possibilités d’assistance pour l’élaboration du code électoral et des lois organiques. De même, au Togo, dans le prolongement de l’implication de la Francophonie dans la facilitation, nous accordons une assistance électorale diversifiée, en concertation avec les autres partenaires au développement. C’est dans le respect de ces principes que de nombreux pays nous ont sollicités, en 2001, pour l’observation des élections : le Bénin, le Sénégal, l’Albanie, les Seychelles et le Gabon. Je ne le répéterai jamais assez : la promotion des idéaux démocratiques ne consiste pas à vouloir diffuser ou à vouloir imposer un modèle unique.

Soyons clairs ! Si la Francophonie est favorable à une mondialisation de l’idéal démocratique, celle-ci ne saurait s’accomplir que dans la prise en compte de la diversité.

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L’adoption par les ministres de la Culture, à Cotonou, d’une déclaration et d’un plan d’action a constitué un autre moment fort de ce biennum puisque la diversité culturelle, qui n’était jusqu’alors qu’un concept, certes fondateur, de la Francophonie est véritablement devenue, en cette occasion, une politique. C’est dire, là encore, l’importance du suivi de Cotonou. C’est dire, aussi, la nécessité de poursuivre, comme nous y invitait le président de la Conférence, la réflexion sur le thème du dialogue des cultures jusqu’au IXe Sommet. Diversité culturelle et linguistique, dialogue des cultures au service de la paix, de la démocratie et du développement : nous sommes là au cœur de notre identité profonde. Nous avons là un champ d’action et de réflexion privilégié, du fait même de la nature de notre communauté, tout à la fois une et plurielle. Mais nous sommes là, dans le même temps, au cœur des enjeux internationaux de demain, comme les tragiques événements du 11 septembre 2001 nous l’ont cruellement rappelé. Les travaux de Cotonou, nos relations privilégiées avec l’Unesco, qui a adopté une importante déclaration sur ces questions, et nos contacts toujours plus étroits avec les autres grandes aires linguistiques – arabophone, lusophone, hispanophone, russophone – tracent les perspectives de notre action future dans ce domaine. Par ailleurs, dans un monde marqué par le processus de mondialisation, c’est-à-dire marqué pour beaucoup par la menace de l’uniformisation, par la menace de l’exclusion, par la menace de l’accroissement des inégalités, nous avons, je crois, beaucoup à donner, beaucoup à apporter, beaucoup à faire valoir. Si la Francophonie a su s’affirmer dans le monde comme le messager principal de la langue française et des valeurs qu’elle porte en elle, c’est parce qu’elle l’a fait dans un esprit d’ouverture et de solidarité, et non pas dans un esprit d’enfermement sectaire.

Cela doit renforcer notre détermination à œuvrer pour le rayonnement de la langue française dans le monde et, singulièrement, dans les organisations internationales. Tel sera, d’ailleurs, l’enjeu du colloque que nous tiendrons à Bruxelles, le 20 mars prochain, à l’occasion de la Journée de la Francophonie.

Crédibilité de la Francophonie, enfin, dans ses efforts pour contribuer à la promotion d’une mondialisation maîtrisée, humanisée, respectueuse de la dignité des personnes. Tel est l’objectif de nos efforts pour favoriser l’accès à l’éducation, à la formation et à la recherche, l’accès à l’information, l’accès aux technologies de la communication, l’accès aux marchés pour les économies des pays les moins avancés et pour les entreprises des pays du Sud, notamment par la pleine participation aux grandes négociations internationales. Dans le même ordre d’idées, nous devons encore favoriser l’accès de nos pays membres aux financements internationaux. Un accès dont nous savons qu’il devient de plus en plus complexe et qu’il requiert une expertise de plus en plus grande. Notre organisation devrait donc se donner des instruments pour mener à bien cette tâche afin de s’assurer que les pays qui en ont besoin pourront maîtriser les arcanes de ce labyrinthe technocratique international où la plupart du temps la langue française n’a plus sa place.

C’est à la lumière de ces réflexions que je voudrais, maintenant, vous présenter les grands axes de la coopération multilatérale francophone, telle qu’elle a été élaborée, par nos opérateurs pour le biennum 2002-2003.

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Les projets de programmation répondent non seulement à un souci de continuité, s’agissant de la mise en œuvre du Plan d’action de Moncton, mais aussi à une volonté de rénovation et de projection dans l’avenir, pour ce qui est de l’esquisse du plan d’action qui sera proposée au Sommet de Beyrouth.

Ce projet de plan d’action du IXe Sommet, à l’élaboration duquel les différents opérateurs ont apporté une large contribution, a déterminé la trame de leurs programmations respectives. Cela dit, ce biennum intervenant dans les conditions exceptionnelles de report du sommet, les projets de programmations présentés sont conçus de manière à pouvoir être infléchis, si nécessaire, lors du IXe Sommet. Je rappellerai aussi que, comme le veut la Charte, les projets de programmations dont je vais vous livrer les grandes lignes ont été soumis par chacun des opérateurs au Conseil permanent de la Francophonie que nous avons tenu ces deux derniers jours. Concernant notre opérateur principal, le Conseil d’administration a approuvé hier les orientations générales de la programmation. Celle-ci fera, du reste, l’objet d’un point de l’ordre du jour de votre Conférence, siégeant comme Conférence générale de l’AIF. Cette programmation de l’Agence, déclinée en six chantiers, ainsi que les programmations des opérateurs directs s’inscrivent dans les quatre grands axes du projet de plan d’action de Beyrouth, à savoir : la paix, la démocratie et les droits de l’Homme ; la promotion de la diversité culturelle et linguistique ; l’éducation de base, la formation professionnelle et technique, l’enseignement supérieur et la recherche ; et, enfin, le coopération économique et sociale au service du développement durable et de la solidarité.

Concernant, tout d’abord, la paix, la démocratie et les droits de l’Homme, la Déclaration de Bamako a entériné l’approche selon laquelle l’approfondissement de la démocratie et la consolidation de l’État de droit, tout comme le respect effectif des droits de l’Homme, sont les moyens privilégiés d’une politique au quotidien de prévention des conflits ou de leur règlement pacifique garante de la stabilité et de la paix sociale.

À ce titre, et en accompagnement des actions politiques et diplomatiques que j’ai précédemment évoquées, la Délégation aux droits de l’Homme et à la démocratie continuera à œuvrer en faveur de l’assistance constitutionnelle et électorale. L’Agence intergouvernementale poursuivra ses actions en vue du renforcement des capacités des institutions régionales et internationales, judiciaires de contrôle, de régulation et de médiation. Ces institutions sont désormais regroupées dans des réseaux institutionnels et professionnels particulièrement féconds. De même, l’AIF, en partenariat avec l’Agence universitaire, l’Université Senghor et l’ensemble de ses réseaux socio-professionnels, approfondira l’offre francophone en matière d’éducation et de formation aux droits de l’Homme, à la culture démocratique et à l’éthique. L’apport de l’Association internationale des maires francophones à l’ancrage de la démocratie et de l’État de droit, se poursuivra, notamment, à travers la modernisation de la gestion municipale et celle de l’état civil dans un nombre croissant de nos États membres. Il s’agit là d’un élément déterminant pour l’élaboration de listes électorales fiables. Je voudrais, également, saluer l’engagement constant de l’Assemblée parlementaire de la

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Francophonie et sa contribution à la réalisation de ces idéaux à travers sa coopération interparlementaire, en étroite collaboration avec l’Agence intergouvernementale. Je voudrais, encore, saluer son rôle essentiel de vigie du respect des pratiques de la démocratie.

Concernant maintenant la promotion de la diversité culturelle et linguistique, les domaines des langues et les réflexions sur le respect et la gestion harmonieuse de la diversité linguistique sont aujourd’hui au cœur du débat sur la diversité culturelle. En effet, le respect de la diversité culturelle commence par celui de la diversité linguistique ! Et la Francophonie, en tant que communauté fondée sur le partage d’une langue, entend bien jouer son rôle dans les débats qui se développent sur l’organisation de cette diversité.

Au sein de l’espace francophone, cela veut dire : favoriser le développement harmonieux de la langue française et des langues nationales partenaires, consolider leur rôle comme vecteurs d’expression des créateurs, comme vecteurs du développement, de l’éducation, de la formation, de l’information et de la communication. Sur la scène internationale, cela veut dire : maintenir et développer le rôle du français comme grande langue de communication internationale, singulièrement dans les institutions internationales. Cela veut dire aussi accroître notre collaboration avec les autres aires linguistiques. Les programmes de l’Agence intergouvernementale et de l’Agence universitaire, notamment en ce qui concerne ce dernier point, visent à répondre à ces objectifs. Pour ce qui est de la culture et des médias, les enjeux sont ceux de l’expression concrète de l’identité des communautés, de l’intégration des politiques culturelles dans les processus de démocratie et développement mais aussi de la prise en compte du poids économique de ce secteur. Car nous sommes bien conscients que ces enjeux requièrent le recours à des moyens d’intervention mieux adaptés. C’est dans cette perspective que s’inscrit, par exemple, la création, par l’Agence intergouvernementale, d’un nouvel instrument d’intervention de nature économique : le Fonds de garantie des industries culturelles. Le défi, pour la Francophonie, est donc de développer des actions à divers niveaux : qu’il s’agisse d’expériences pilotes menées sur le terrain ; qu’il s’agisse, ensuite, de l’appui aux productions et à la diffusion des cultures des États membres ; qu’il s’agisse, enfin, des concertations qui nous permettront de faire entendre notre voix dans les enceintes où s’établissent les nouvelles règles et les normes qui organiseront, dans l’avenir, les échanges mondiaux. En outre, les ministres de la Culture ont décidé de conforter le rôle de la chaîne multilatérale TV5, en tant que vitrine de la Francophonie, et d’étudier les moyens de favoriser au maximum son accessibilité. TV5 Monde se propose ainsi d’élargir le public sur les cinq continents, de diversifier les programmes afin qu’ils soient toujours plus représentatifs de la pluralité francophone et de développer une information mondiale de référence.

Concernant l’éducation, la formation professionnelle technique et l’enseignement supérieur, les récentes conférences internationales consacrées à l’éducation, mais

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aussi à la situation des pays les moins avancés, ont relevé la situation dramatique des systèmes éducatifs de la plupart des pays de Sud. L’AIF accompagnera donc plus résolument ces États dans la conception et l’élaboration de leurs politiques éducatives et de formation professionnelle et technique, en privilégiant tout à la fois les jeunes et les femmes. Dans cet ordre d’idées, il s’agira, notamment, de mettre en œuvre les orientations dégagées par la Conférence de Luxembourg sur les femmes et d’assurer une meilleure cohérence des actions engagées au profit des jeunes, dans le prolongement du Sommet de Moncton. Dans le domaine de la formation universitaire, autre élément essentiel du système éducatif, la programmation de l’Agence universitaire se développera dans trois directions. La première est celle du renforcement des mobilités sur le plan régional. L’AUF approfondira la réforme de ses aides à la mobilité. Cette réforme s’accompagnera d’initiatives pour animer la communauté des boursiers. Par ailleurs, de nouvelles formes d’aides à la mobilité pourraient être expérimentées, mettant l’accent sur l’insertion dans leur pays des jeunes diplômés.

Le deuxième axe est celui de l’appui à des pôles d’excellence scientifique. Le développement de pôles de compétences en matière de recherche sera amorcé dans le cadre des programmes de l’Agence universitaire et dans ses établissements membres. Ces appuis se réaliseront au sein des quatre programmes thématiques qui correspondent aux axes du Plan d’action de Beyrouth.

Le troisième axe est celui du déploiement du « Plan Afrique ». L’Afrique sera en effet en 2002 au cœur des actions de l’AUF, autour de quatre priorités : la place du français et de son enseignement, la mobilité régionale, les pôles d’excellences régionaux et les technologies de l’information et de la communication.

Concernant, enfin, le développement et la solidarité, notre organisation poursuivra, bien sûr, son appui aux concertations ayant trait au développement durable. Nous avons de grands rendez-vous internationaux en perspective. Mentionnons, particulièrement, la Conférence de Johannesburg, dans quelques mois, la Conférence sur la société de l’information, à Genève en 2003 et à Tunis en 2005. Pour ce qui est de la coopération économique, l’AIF poursuivra ses interventions en accordant une plus grande attention à la situation des PMA et en mettant l’accent sur le renforcement des capacités des acteurs du développement, tant privés que publics. Dans les domaines de l’énergie et de l’environnement, elle continuera, également, à accompagner les États pour qu’ils se dotent de politiques et pour qu’ils participent à la mise en œuvre des grandes conventions internationales dans ces domaines.

Si je n’ai pas, jusqu’ici, fait référence aux technologies de l’information et de la communication, c’est qu’elles constituent un axe d’intervention transversal à l’ensemble de nos secteurs d’actions.

C’est dire que tous les opérateurs continueront à se mobiliser, durant ce biennum, pour favoriser l’accès, développer les contenus en français sur la Toile, et assurer la formation des utilisateurs.

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Je voudrais, maintenant, terminer cette présentation des grandes orientations de la programmation par une évocation des instruments et des méthodes qui doivent nous permettre, au quotidien, d’assurer une nécessaire efficacité ainsi qu’une cohérence et une synergie croissantes dans nos interventions.

Le Conseil de coopération, réuni tous les mois, sous ma présidence, en présence des responsables des opérateurs mais aussi de l’Assemblée parlementaire, joue désormais à plein son rôle de conseil stratégique où s’échangent les informations, où s’esquissent des projets destinés à renforcer l’harmonisation des programmes et à encourager les synergies. Par ailleurs, nous disposerons bientôt, grâce à la réforme du Haut Conseil de la Francophonie qui vous est proposée, de cette force consolidée de réflexion et de proposition que nous souhaitions tous. En ce qui concerne les opérateurs, le biennum 2000-2001 a vu l’achèvement et la mise en œuvre des réformes entreprises par l’Agence intergouvernementale et l’Agence universitaire. C’est avec ce même souci de rendre plus efficaces les instruments de la coopération, comme l’avaient souhaité les chefs d’État et de gouvernement, qu’ont été réalisées l’évaluation de l’Agence universitaire, de l’Université Senghor et, dernièrement, de l’Agence intergouvernementale. Cette dernière évaluation a mis en lumière un certain nombre de domaines où notre action peut être resserrée, améliorée ou valorisée. Je crois qu’il faut examiner sérieusement ces recommandations. Ce travail s’est fait au niveau du CPF, qui a notamment envisagé la mise en place d’un comité ad hoc de suivi, mais c’est aussi de vous que doivent venir les impulsions. C’est pourquoi je serais heureux d’entendre vos appréciations.

Permettez-moi, en outre, en tant que secrétaire général, d’attirer votre attention, à la lumière des quatre ans écoulés, sur deux points qui me semblent devoir mériter toute notre attention. Le premier touche à la communication. Si nous sommes parvenus à nous faire connaître sur la scène internationale, c’est d’abord parce que nous présentions un visage unique, parce que nous projetions l’image d’un ensemble intégré.

Je crois qu’il faut s’inspirer de ce succès pour toucher désormais davantage les opinions publiques. Et je compte poursuivre ma réflexion et mon action dans le sens d’une efficacité plus grande donnée à notre communication.

Mais il reste, enfin, que toutes ces perspectives prometteuses ne sauraient s’accomplir sans les financements promis.

J’ai saisi chaque occasion de sensibiliser tous nos pays membres, de mobiliser, mesdames et messieurs les Ministres, chacun de vos États et gouvernements au problème du FMU. Car, sans les contributions volontaires qu’il vous appartient de consentir, il est clair que la coopération multilatérale francophone sera vite asphyxiée dans son fonctionnement et que ses ambitions se trouveront taries. J’ai déjà adressé à chacun d’entre vous une correspondance en ce sens puisque la Charte me confie également la mission de vous proposer la répartition du FMU. Mais je tiens à vous renouveler aujourd’hui solennellement mon appel, puisque le report du IXe Sommet n’a pas permis à la Conférence des chefs d’État et de

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gouvernement de se prononcer, du moins pour la présente année. Si vous pouvez aujourd’hui nous en donner les moyens, je puis vous assurer que l’OIF et ses opérateurs auront à cœur de mettre en œuvre les actions dont vous aurez approuvé le principe et les orientations que je viens de vous proposer. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons commencer à donner une dimension concrète à ce dessein que nous avons élaboré afin que se réalise, au quotidien, notre ambition commune d’ouvrir le dialogue des cultures pour la paix.

Je vous remercie.

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Situation du Fonds multilatéral unique (FMU) au 30 novembre 2001

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SITUATION DU FMU AU 30 NOVEMBRE 2001

PAYS TOTAL ANNONCES

AIF * AUF AIMF TV5 Afrique Université d’Alexandrie

Cameroun Annonces 625 000 500 000 125 000 Versements 625 000 500 000 125 000 Taux de couverture 100 % 100 % 100 %

Canada Annonces 52 580 000 34 980 000 13 200 000 2 200 000 2 200 000 Versements 50 323 290 33 715 145 12 868 145 1 540 000 2 200 000 Taux de couverture 95,71 % 96,38 % 97,49 % 70 % 100 %Annonces 1 505 400 1 241 400 264 000Versements 1 225 400 961 400 264 000

Canada Nouveau-Brunswick

Taux de couverture 81,40 % 77,44 % 100 %Annonces 16 742 000 14 388 000 2 024 000 154 000 176 000 Canada

Québec Versements 15 420 000 13 068 000 2 024 000 154 000 176 000 Taux de couverture 92,10 % 90,83 % 100 % 100 % 100 %Annonces 14 832 659 14 592 659 240 000Versements 5 065 600 4 825 600 240 000

Communauté française de Belgique Taux de couverture 34,15 % 33,07 % 100 %

Annonces 10 742 659 10 742 659Versements 975 600 975 600

dont CFB Région wallonne

Taux de couverture 9,08 % 9,08 %Côte d’Ivoire Annonces 500 000 500 000

Versements 0 0 Taux de couverture 0 % 0 %

* (fonds liés, déliés et Fonds francophone des inforoutes)

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PAYS TOTAL

ANNONCESAIF * AUF AIMF TV5 Afrique Université

d’Alexandrie France Annonces 287 700 000 122 700 000 137 500 000 12 000 000 11 500 000

Versements 196 225 000 75 225 000 102 750 000 6 750 000 11 500 000 Taux de couverture 69,17 % 61,31 % 74,73 % 56,25 % 100 %

Gabon Annonces 500 000 500 000 Versements 500 000 500 000 Taux de couverture 100 % 100 %

Liban Annonces 700 000 500 000 200 000 Versements 200 000 0 200 000 Taux de couverture 28,57 % 0 % 100 %

Monaco Annonces 1 015 000 1 015 000,00 Versements 0 0 Taux de couverture 0 % 0 %

Sénégal Annonces 500 000 500 000 Versements 0 0 Taux de couverture 0 % 0 %

Suisse Annonces 7 560 000 7 000 000 160 000 400 000 Versements 5 612 745 4 884 745 328 000,00 400 000

Taux de couverture 74,24 % 69,78% 205 % 100 %

CUMUL Annonces 380 760 059 198 417 059 153 713 000 12 154 000 2 200 000 14 276 000

Versements 275 197 035 133 679 890 118 799 145 6 904 000 1 540 000 14 276 000

Taux de couverture 72,3 % 67,4 % 77,3 % 56,8 % 70 % 100 %

* (fonds liés, déliés et Fonds francophone des inforoutes)

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Rapports des Conférences ministérielles permanentes

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Paris le 11 janvier 2002 16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie

Secrétariat des instances de la Francophonie 71

Rapport de la Confémen

Communication de Monsieur Bougouma Ngom Secrétaire général de la Confémen

Monsieur le Président, Mesdames et messieurs les Ministres, Monsieur le Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie, Monsieur l’Administrateur général de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie, Mesdames et messieurs,

Je voudrais tout d’abord, au nom de Monsieur Moustapha Dicko, ministre malien de l’Éducation, président en exercice et de l’ensemble des quarante ministres de l’Éducation membres de la Confémen, vous remercier très sincèrement pour cette occasion qui nous est offerte de vous faire part des activités de notre Conférence.

J’ai déjà pu vous communiquer, lors de la Conférence de N’Djamena, en février dernier, les décisions de la 49e session ministérielle de la Confémen, qui s’est tenue à Bamako en octobre 2000. Je n’y reviendrai donc que brièvement et m’attarderai plutôt au chemin parcouru depuis. Je tenterai aussi de porter à votre attention les attentes de notre organisation quant à la coopération multilatérale et à la programmation francophone en matière d’éducation et de formation.

Le Forum mondial sur l’éducation, qui a eu lieu à Dakar en avril 2000, a conduit l’ensemble de la communauté internationale à ce triste constat : les objectifs d’éducation pour tous fixés dix ans plus tôt à Jomtien n’ont pas été atteints. Cette situation interpelle au plus haut point la Francophonie dans la mesure où les pays les plus touchés par la sous-scolarisation sont, pour la plupart, des pays francophones du Sud, notamment d’Afrique subsaharienne.

Mesdames et messieurs les Ministres,

Dans plusieurs pays membres de notre organisation, des efforts importants ont été déployés pour accroître l’accès à l’éducation et la qualité des apprentissages. Des solutions originales ont été trouvées pour répondre aux besoins d’une population scolaire en croissance dans un contexte socio-économique fort difficile. Rappelons que, sur les quarante États et gouvernements membres de la Confémen, plus de la moitié (soit vingt-trois) font partie de la catégorie des pays les moins avancés ; près de la moitié (soit dix-neuf) sont considérés comme des pays pauvres, confrontés à une dette, à des programmes d’ajustement structurel et faisant face parfois à des conflits et des guerres qui handicapent fortement le financement des systèmes d’éducation et de formation. Cela donne la mesure du défi à relever, notamment en matière de financement de l’éducation.

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16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie Paris, le 11 janvier 2002

72 Secrétariat des instances de la Francophonie

Vous le comprendrez aisément, les efforts nécessaires pour un développement qualitatif et quantitatif du système d’éducation ne peuvent se limiter au seul cadre des États.

De même, les orientations que la Confémen adopte, pour pertinentes qu’elles soient, ne trouveront leur véritable utilité qu’une fois traduites dans une programmation francophone adaptée aux besoins réels des pays. C’est pourquoi notre organisation attache une grande importance à la prise en compte des préoccupations à caractère éducatif par l’ensemble de la Francophonie institutionnelle.

Au cours du dernier biennum, la Confémen s’est employée à resserrer ses liens avec les autres instances de la Francophonie. À cette fin, des échanges avec le secrétaire général de l’OIF et avec l’administrateur général de l’AIF ont conduit à la mise en place de mécanismes plus efficaces d’information et de participation de la Confémen à la définition des axes de coopération et de programmation francophones en matière d’éducation et de formation. Le secrétaire général de la Confémen et plusieurs correspondants nationaux ont ainsi pu participer aux comités de programme traitant de la formation à distance et de l’éducation de base de même qu’à divers séminaires régionaux portant sur la réforme des curricula et la formation professionnelle et technique. Ils ont aussi été à même de formuler des commentaires précis en vue d’améliorer la programmation « éducation-formation » de l’Agence au fur et à mesure de son élaboration. Il s’agit là d’acquis importants qu’il importe de préserver.

La Confémen peut se réjouir que l’AIF ait inscrit à son agenda l’appui à l’élaboration des politiques éducatives, le soutien à la mise en œuvre de programmes d’éducation des filles et des femmes, et le suivi des assises de la formation professionnelle et technique. La Confémen signale cependant la nécessité urgente pour l’opérateur principal de la Francophonie d’appuyer les nombreux États du Sud qui ont engagé une réforme des curricula selon une approche centrée sur les compétences plutôt que sur des contenus à caractère encyclopédique.

L’accès du plus grand nombre à une éducation de base de qualité que l’Agence, à l’instar et sur proposition de la Confémen, entend promouvoir, ne saurait se concrétiser sans une refonte en profondeur des programmes d’études. Les programmes scolaires actuels sont souvent peu adaptés aux réalités culturelles des élèves. Ils véhiculent des contenus de nature encyclopédique qui sont peu pertinents. Cette situation entraîne des déperditions importantes en cours et en fin de cycle au détriment de la poursuite des études ou de l’insertion dans la vie active. C’est pourquoi il faut, de toute urgence, procéder à l’élaboration de programmes scolaires axés sur les compétences disciplinaires, et surtout transversales, intégrant les nouvelles préoccupations sociales (citoyenneté, santé, environnement). Parallèlement, un développement accéléré des capacités éditoriales des pays du Sud qui rende effectif l’accès des élèves aux manuels scolaires et une formation pertinente des personnels scolaires, et en particulier des chefs d’établissement, s’imposent également pour garantir le passage à une pédagogie et à des apprentissages plus actifs et plus signifiants et porteurs en conséquence de rendements internes et externes plus significatifs pour nos systèmes d’éducation et de formation.

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Secrétariat des instances de la Francophonie 73

Sur ces plans, nous estimons qu’un effort supplémentaire doit être fait par l’Agence pour traduire de manière plus explicite et plus concrète les orientations proposées par la Confémen. Des orientations qui font d’ailleurs largement consensus comme en font foi les recommandations issues du comité de programme sur l’éducation de base qui s’est réuni les 31 mai et 1er juin derniers à l’initiative de l’OIF.

En matière de réforme des curricula, les quelques séminaires régionaux organisés par l’Agence (Dakar, Libreville, Ouagadougou) ont permis la mise en commun des expériences et l’amorce d’un partenariat. Pour ne pas perdre ces acquis, ces séminaires devraient trouver un prolongement concret dans la programmation 2002-2003 de l’AIF, conformément d’ailleurs aux recommandations formulées par les participants à ces rencontres.

Mesdames et messieurs,

Les questions éducatives doivent aussi être intégrées, de manière transversale, à de vastes chantiers qui, bien que ne portant pas spécifiquement sur l’éducation, la concernent au plus haut point, par exemple ceux des droits de l’Homme et de la culture.

En ce qui a trait aux droits de l’Homme, grâce à notre participation au Conseil permanent de la Francophonie, nous avons pu suivre de très près l’élaboration du programme d’action donnant suite à la Déclaration de Bamako sur les pratiques de la démocratie, des droits et des libertés. La Confémen constate avec satisfaction que la promotion de l’éducation aux droits de l’Homme, à la démocratie et à la paix fait explicitement partie de ce programme d’action et que des moyens pertinents sont proposés, par exemple le développement de l’éducation aux droits à tous les niveaux d’enseignement et la constitution d’une banque d’instruments didactiques en Francophonie.

En ce qui concerne la culture, la Confémen s’est inscrite dans le vaste processus de consultation mis en place par l’Agence intergouvernementale de la Francophonie en amont de la dernière conférence ministérielle sur la culture. Notre organisation se réjouit que la Déclaration et le Plan d’action de Cotonou soulignent avec justesse le rôle joué par l’éducation en matière de production et de diffusion de la culture, ainsi que de promotion de la diversité culturelle. Nous y voyons les résultats positifs d’une collaboration fructueuse entre la Confémen et l’Agence qu’il importe de poursuivre, voire de renforcer.

Mesdames et messieurs,

En éducation comme en d’autres domaines, la Francophonie a une conception et des pratiques particulières qu’il importe de faire connaître. Voilà pourquoi elle doit faire entendre sa voix lors des grands événements internationaux.

Dans cet ordre d’idées, la Confémen a mis en place un dispositif léger visant à soutenir la participation des ministres de l’Éducation de la Francophonie aux diverses conférences internationales. Pour chacun de ces grands événements, le secrétariat

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74 Secrétariat des instances de la Francophonie

technique permanent de notre organisation prépare à leur intention un rappel des positions de la Confémen sur les sujets soumis à la discussion. Cela a été le cas à l’occasion du Forum mondial sur l’éducation, qui a eu lieu à Dakar en avril 2000, et lors de la 46e Conférence internationale de l’éducation, organisée à l’initiative du Bureau international d’éducation de l’Unesco, à Genève, en septembre 2001.

Le Sommet de la Francophonie a donné à la Confémen le mandat d’orienter la programmation « éducation-formation » de la Francophonie et ainsi de s’élargir à l’ensemble des pays de la communauté francophone. À cette dernière fin, je vous informe qu’à l’occasion de notre 49e session ministérielle, trois nouveaux membres – le Cambodge, le Laos et la Macédoine – ont rejoint nos rangs. De même, à la suite des démarches effectuées en marge de la 46e Conférence internationale de l’éducation, quatre autres pays ont exprimé l’intention d’adhérer à notre organisation à l’occasion de la 50e session ministérielle prévue à Ouagadougou (Burkina Faso), en octobre 2002, ce qui portera à quarante-quatre le nombre de pays membres de la Confémen.

Mesdames et messieurs,

Vous partagez sans doute ma conviction : l’appui sans équivoque de tous les chefs d’État et de gouvernement francophones à cet ambitieux projet de refondation de l’éducation est non seulement nécessaire mais indispensable.

C’est dans cette optique que je voudrais rappeler, en terminant, les orientations programmatiques en matière d’éducation que la Confémen voudrait voir inscrites dans le Plan d’action de Beyrouth en 2002 :

- appui prioritaire à l’éducation de base et à la formation professionnelle et technique ;

- soutien aux pays dans l’élaboration et la mise en œuvre de leurs politiques et de leurs plans nationaux d’éducation en vue d’atteindre la scolarisation universelle et l’élimination des disparités entre filles et garçons ;

- appui aux politiques visant le renforcement des capacités nationales en planification et en évaluation de l’éducation ;

- intensification des efforts de développement des curricula en accordant une attention particulière aux aspects suivants : la conciliation des langues nationales et du français ; l’élaboration de programmes d’études axés sur les compétences et intégrant l’éducation à la citoyenneté, à la santé et à l’environnement ; le développement des capacités éditoriales, en particulier dans les pays du Sud, en vue de doter les classes en manuels scolaires adaptés ; l’évaluation des apprentissages ; la formation initiale et continue des personnels de l’éducation, particulièrement des chefs d’établissement ;

- poursuite des actions entreprises en suivi des Assises de Bamako sur la formation professionnelle et technique.

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Secrétariat des instances de la Francophonie 75

Mesdames et messieurs,

L’éducation constitue l’assise même de ce dialogue des cultures que la Francophonie s’attache à promouvoir, entre autres dans le cadre du prochain Sommet de Beyrouth. En effet, comment ouvrir ce dialogue culturel sans une scolarisation universelle et une éducation de qualité qui permette, d’une part, d’accéder à toute l’étendue de sa propre culture et, d’autre part, d’acquérir des outils communs permettant de partager sa culture et de comprendre celle des autres ?

Je n’allongerai pas indûment ce plaidoyer. Je sais que vous saisissez parfaitement l’importance de l’éducation pour le devenir de nos sociétés. Je compte sur votre soutien habituel et vous remercie de votre attention.

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Secrétariat des instances de la Francophonie 77

Rapport de la Conféjes

Communication de Son Excellence Madame Marie-Georges Buffet Ministre de la Jeunesse et des Sports de la République française

Monsieur le Président, Mesdames et messieurs les Ministres, Monsieur le Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie, Mesdames et messieurs les Représentants personnels des chefs d’État et de gouvernement, Mesdames et messieurs les Responsables des institutions et organismes de la Francophonie Mesdames et messieurs les Experts, Honorables invités, chers amis de la Francophonie,

Monsieur le Président, Mesdames et messieurs les Ministres et chers collègues, Monsieur le Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie,

Au moment où l’honneur me revient de prendre la parole, je voudrais avant tout, au nom du Docteur Ali El Dean Hillal, ministre de la Jeunesse de la République arabe d’Égypte, président en exercice de la Conféjes, et au nom de tous les ministres de la Jeunesse et des Sports des pays membres, vous exprimer nos profonds remerciements pour avoir invité la Conféjes à cette Conférence ministérielle et lui faire partager par la même occasion ces moments intenses de réflexion et de communion autour d’un idéal commun : la consolidation de la Francophonie.

Monsieur le Président,

Acceptez que je vous adresse les félicitations de notre Conférence pour avoir, depuis le VIIIe Sommet de Moncton, conduit avec efficacité les travaux préparatoires du IXe Sommet. Je sais que le report à l’automne 2002 de celui-ci ne va en rien altérer votre ferme détermination à renforcer les sillons d’une Francophonie forte, dynamique et sans cesse proche des peuples.

Monsieur le Secrétaire général,

Comme l’ensemble de mes collègues, certainement, j’ai pris connaissance avec intérêt de votre important rapport d’activités des deux dernières années. La coordination réussie des programmes de plus en plus diversifiés au bénéfice des jeunes et des femmes n’est que l’expression de votre volonté réaffirmée de faire de notre espace linguistique, un espace reconnu et apprécié, capable de jouer sa partition dans la construction d’un monde en perpétuelle mutation.

Soyez-en remercié et félicité.

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78 Secrétariat des instances de la Francophonie

Mesdames et messieurs les Ministres, Mesdames et messieurs les Responsables des institutions et organismes de la Francophonie,

La Conféjes, qui a célébré son trentième anniversaire il y a deux ans à Bamako, est fière de s’associer à la construction de cette Francophonie telle que nous l’appelons de tous nos vœux, c’est-à-dire davantage proche des jeunes, une Francophonie capable de consolider les liens entre les populations du Sud et du Nord, dans un respect mutuel et une fraternité vraie, une Francophonie qui cultive, au quotidien, l’excellence tout en acceptant ses différences.

Ce sont ces exigences qui constituent le fondement des nouvelles orientations de notre Conférence. Celle-ci s’est engagée résolument dans le changement en se fixant des objectifs et des programmes qui visent prioritairement au développement durable au bénéfice des pays du Sud.

L’adoption des nouvelles orientations de notre programmation ainsi que la prise en compte du Plan d’action de Moncton et des recommandations faites par les jeunes ont amené la Conféjes à renforcer son soutien aux États et gouvernements membres, à encourager une participation plus significative des jeunes et des femmes aux activités de jeunesse et de sports et à continuer d’appuyer des actions innovantes capables de contribuer au rayonnement de la Francophonie.

En effet, jouant pleinement son rôle conseil auprès des États et des gouvernements, notre Conférence s’est préoccupée prioritairement ces deux dernières années de soutenir la mise en place de véritables politiques nationales de jeunesse et de sports.

Dans ce cadre, plus de cinquante hauts fonctionnaires issus de vingt-cinq pays du Sud ont suivi des stages de perfectionnement en vue de mieux maîtriser les stratégies et techniques modernes d’élaboration, de mise en place, de suivi et d’évaluation des politiques nationales de jeunesse et de sports.

Ces compétences nouvelles auront permis à une vingtaine de pays membres de mettre en place ou de renforcer leur politique nationale afin, d’une part, de s’inscrire dans la durée et, d’autre part, de mieux répondre aux attentes pressantes des jeunes.

Cet appui fort apprécié est la réponse à deux exigences complémentaires : - jouer pleinement le rôle conseil qui est le nôtre auprès des États et gouvernements

membres ; - être davantage proche des réalités du terrain en contribuant au renforcement

des capacités nationales et au développement durable.

C’est cela qui fait la spécificité de notre Conférence, qui a su lier harmonieusement la réflexion et l’action de terrain.

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Secrétariat des instances de la Francophonie 79

Ce souci permanent d’engager des réflexions et de participer à la recherche de réponses concrètes et pertinentes sur des questions d’actualité a amené la Conféjes à s’intéresser à trois thèmes majeurs au cours de ces deux dernières années : - celui des transferts abusifs des jeunes sportifs talentueux du Sud vers les pays

du Nord ; - celui du dopage des sportifs dans l’espace francophone ; - et prochainement, en Côte d’Ivoire (les 25 et 26 mars 2002), la tenue d’une

conférence thématique relative aux relations à développer entre les États et les fédérations sportives nationales et internationales. En raison de l’importance du sujet, cette conférence réunira l’ensemble des ministres africains (francophones, anglophones et lusophones) chargés des sports et les responsables du mouvement sportif international tels que les représentants du Comité international olympique (qui participent activement à la préparation de cette réunion), les présidents des fédérations internationales et des confédérations sportives africaines.

Ces conférences thématiques qui vont se poursuivre et s’intensifier au cours des prochaines années sont régulièrement complétées par des études spécifiques issues des préoccupations majeures exprimées par les jeunes et les sportifs des pays membres ou les États et gouvernements eux-mêmes.

Les études suivantes sont déjà disponibles et exploitables : - les plates-formes de concertation pour les jeunes de l’espace francophone (en

réponse à une très forte demande des jeunes exprimée lors du IXe Sommet de la Francophonie à Moncton) ;

- les stratégies de mise en place des politiques nationales de la jeunesse et des sports ; - les écoles de sport en Afrique et leur rôle dans le développement du sport de

haut niveau ; - la contribution des jeunes francophones au 4e Forum mondial de la Jeunesse ; - les créneaux porteurs pour l’insertion économique des jeunes francophones les

prochaines années (étude faite en prévision d’une conférence ministérielle en 2003).

La Conféjes, à 1’écoute permanente des pays et gouvernements membres, s’est dotée ces dernières années d’outils de réflexion, de conception et d’action à travers la mise en place de plusieurs comités spécialisés capables d’accompagner les États membres dans leur effort quotidien de développement des activités en faveur des jeunes et des sportifs.

Il s’agit notamment : - du groupe de travail pour la participation des jeunes filles et des femmes aux

activités « jeunesse » et « sports » dans l’espace francophone. Ce comité se propose d’agir pour une plus grande représentation des femmes et une meilleure considération au sein de la société civile ;

- du comité scientifique, qui réunit les plus éminents scientifiques francophones ayant en charge le dossier de lutte contre l’usage des drogues et le dopage en

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80 Secrétariat des instances de la Francophonie

sport. Ce comité composé de spécialistes des différentes branches de la médecine, y compris la médecine traditionnelle, si puissante en Afrique, propose aux États membres un programme complet couvrant à la fois les domaines de la prévention (par la formation et l’information), de l’action (par la mobilisation générale des médecins francophones et le projet de création d’un centre de contrôle antidopage en Afrique de l’Ouest) et de la répression (par l’adoption de textes réglementaires et législatifs communs à tous les pays francophones et en adéquation avec ceux de l’Agence mondiale antidopage, au sein de laquelle la Conféjes a qualité de membre observateur ;

- et du comité des journalistes sportifs francophones, nouvellement créé et dont la mission essentielle sera de faire connaître au monde ce que la Francophonie représente dans le domaine spécifique du sport en valeur humaine, en énergie, en créativité et en excellence. Le sport, notamment en Afrique francophone, représente un vecteur de communication essentiel qui met en valeur le rayonnement international de la Francophonie.

Au-delà des conférences thématiques, des études appropriées, des réunions des comités de spécialistes, la Conféjes a pour vocation aussi et surtout de conduire des projets de terrain avec les pays membres du Sud. Elle s’y emploie avec détermination à travers des projets réalistes, conformes aux attentes exprimées par les bénéficiaires, qui démontrent son engagement et sa volonté à porter les valeurs d’une Francophonie solidaire et efficace capable de répondre aux besoins des populations.

Ainsi se poursuivent et se renforcent chaque jour davantage le programme d’insertion économique des jeunes, à travers le Fonds d’insertion pour les jeunes (le FIJ), le programme de formation et de perfectionnement des cadres (plus de quatre cent cinquante cadres formés et mis à la disposition des États) et les programmes de développement des sports de proximité et de haut niveau (à travers des centres spécialisés).

Je conserve encore en mémoire l’immense bonheur que j’ai ressenti lorsque Mademoiselle Amy Mbacké Thiam a conquis le titre de championne du monde sur quatre cents mètres lors des derniers championnats du monde d’athlétisme qui se sont tenus à Edmonton, au Canada, en août dernier. Cette jeune athlète sénégalaise aux qualités exceptionnelles est le pur produit des centres internationaux de haut niveau que la Conféjes a créés sur le continent africain avec ses partenaires du mouvement sportif international. Elle est devenue, depuis sa consécration au Canada, le porte-drapeau de la jeunesse de son pays et un modèle pour l’ensemble des jeunes africains, offrant un message d’espoir.

Aussi, voudrais-je remercier tous les partenaires qui apportent tout leur soutien au secrétariat général de notre institution pour une conduite efficace de tous ces programmes. En premier lieu, l’Agence intergouvernementale de la Francophonie dont je salue ici l’administrateur général, qui n’a cessé de renforcer sa collaboration avec la Conféjes à travers le Fonds d’insertion pour les jeunes et l’amélioration du fonctionnement du secrétariat général par la dotation en matériel informatique.

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Je voudrais aussi souligner la coopération naissante de notre institution avec l’Agence universitaire de la Francophonie. En effet, l’Institut de la Francophonie pour l’entreprenariat à Maurice apporte un concours significatif à la formation et au perfectionnement des cadres chargés du Fonds d’insertion pour les jeunes, particulièrement les formateurs de formateurs des instituts nationaux de la jeunesse et des sports.

Enfin, les passerelles établies avec l’Association des maires francophones continuent de se consolider à travers l’appui apporté aux jeunes des grandes zones urbaines soucieux de se prendre en charge à travers la fabrication de matériels sportifs.

Le secrétariat général de notre Conférence n’a cessé de développer des partenariats actifs et des synergies mutuellement bénéfiques avec tous les acteurs de la Francophonie et avec d’autres organismes internationaux, notamment l’Unesco, le CIO, les institutions financières internationales.

Je voudrais ici et maintenant féliciter chaleureusement le secrétaire général et toute son équipe pour la qualité du travail fait et leur réaffirmer le soutien de l’ensemble des ministres membres de notre Conférence.

Les conclusions de l’évaluation des programmes qui vient de s’achever permettront sans nul doute de renforcer les acquis et d’ouvrir de nouveaux chantiers capables de favoriser un plus grand rayonnement de notre institution au sein de l’espace francophone.

Monsieur le Président, Mesdames et messieurs les Ministres,

Je ne saurais terminer mes propos sans adresser les remerciements de notre Conférence aux gouvernements du Canada, du Canada-Québec et du Canada-Nouveau-Brunswick pour la parfaite organisation des Jeux de la Francophonie, qui ont connu un immense succès.

Les importants moyens mis en œuvre et la mobilisation générale ont démontré une fois encore la capacité de la Francophonie à conduire avec efficacité les grands événements internationaux. Cette détermination augure déjà du succès attendu des 5e Jeux, prévus en décembre 2005, au Niger.

Monsieur le Président, Mesdames et messieurs les Ministres,

Je vais clore à présent mon intervention en vous réitérant les remerciements des ministres francophones chargés de la Jeunesse et des Sports pour votre participation constante au renforcement et à la consolidation d’une solidarité agissante entre les pays francophones, dans le respect mutuel et l’acceptation des différences.

Je vous remercie.

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Rapport du Comité international des Jeux de la Francophonie

Communication de Monsieur Michel Dach Secrétaire exécutif du CIJF

J’ai plaisir à entamer mon propos par de chaleureux remerciements aux cinquante et un pays et gouvernements qui ont participé aux 4e Jeux de la Francophonie d’Ottawa-Hull, au nom du Président du CIJF, le ministre égyptien, le Docteur Ali el Dean Hillal. La qualité de leurs délégations a grandement contribué à la réussite de ces Jeux, leur permettant d’atteindre le meilleur niveau de leur courte histoire, comme peuvent en témoigner les vingt-quatre records battus en athlétisme.

Des remerciements particuliers iront aux gouvernements du Canada et du Québec pour l’importante aide financière consentie ainsi que pour la qualité des installations proposées aux trois mille participants sur les sites d’Ottawa et de Hull.

Enfin, la crédibilité des Jeux a pu être consolidée par le renforcement des liens entre le CIJF et ses partenaires institutionnels (gouvernements, Conféjes, AIF, fédérations internationales sportives), que je tiens à associer à ces remerciements. C’est avec leur aide qu’un système de sélection a été instauré, dégageant une élite sans cependant pratiquer l’exclusion grâce à un spectre large de qualifiés dans certaines disciplines.

Tous ces efforts mis en commun nous ont permis de vivre cet été dix jours empreints d’un climat ou « festif » rima avec « compétitif », « solidarité » avec « convivialité », « excellence » avec « jouvence », dans un enrichissement mutuel du patrimoine culturel et sportif francophone.

Si les leçons tirées de l’expérience de cette quatrième édition serviront à enrichir notre réflexion en vue des prochaines, l’alchimie des Jeux aura une fois de plus transmuté l’anneau de la Francophonie en or des vainqueurs, comme parfait témoignage de la réalité d’une jeunesse qui se veut exemplaire, non repliée sur elle-même.

Pour ma part, la fierté que je garderai de ce mandat restera le niveau international atteint par le volet culturel, obtenu en grande partie grâce au soutien sans faille tant financier qu’humain de l’AIF, et j’adresserai un hommage particulier à Roger Dehaybe, l’administrateur général, pour son engagement personnel. Ce volet, que d’aucuns voulaient voir disparaître au motif légitime de ne pas brocarder la culture francophone, a conquis ses lettres de noblesse de l’avis unanime des participants et observateurs. La démarche de sélection, acceptée puis accompagnée par tous les pays, est à conserver dans ses grandes lignes pour les éditions futures.

Dans le même esprit, les sélections réalisées en basket-ball féminin dans le cadre du championnat d’Afrique ont permis de relancer cette discipline sur ce continent et celles en tennis de table de développer une animation pour des pays en recherche de

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compétition. L’inscription de l’aide à la préparation des Jeux comme priorité de la Conféjes devra ainsi être confortée et même étendue.

L’apport des pays récemment entrés en Francophonie, venus essentiellement de l’Europe de l’Est, aura été conséquent. C’est un autre pays de l’Europe de l’Est, familier quant à lui des Jeux, qui se classe premier au palmarès des médailles, la Roumanie, comme indiqué dans un document qui vous sera remis.

Ces avancées ont fait l’objet d’importantes concertations, de négociations parfois âpres, et je tiens à remercier tous ceux qui y ont pris part, nous ont fait confiance en permettant à certaines convictions profondes de se matérialiser. Ainsi les Jeux de la Francophonie ne sont plus un îlot de sport et culture dont on ne parle que dix jours tous les quatre ans, mais sont devenus partie d’un ensemble cohérent et un projet majeur du développement de la jeunesse dans chaque pays. Il appartient désormais à chacun de faire fructifier cet acquis si bien initié par mes prédécesseurs, que je souhaite prolonger lors de mon second mandat.

Mon souhait désormais, alors que les Jeux ont atteint une certaine maturité, est que ce projet soit un exemple de la synergie, maintes fois évoquée ces jours derniers dans nos travaux, entre tous les acteurs de la Francophonie, comme il l’est pour le Niger, qui accueillera les Jeux de 2005 à Niamey et y voit là un programme vecteur d’unité nationale.

Chaque pays, chaque opérateur est invité à réfléchir dès à présent à une implication plus concrète et permanente dans ce projet politique, créé sur l’initiative des chefs d’État et de gouvernement, le seul qui regroupe trois mille jeunes pendant deux semaines, apportant une visibilité sans pareille à la Francophonie, dont il est devenu l’étendard. C’est à cette fin que le président du CIJF vous approchera afin que nous apportions ensemble la démonstration que partage et solidarité se déclinent d’une seule voix, sous la houlette du secrétaire général, qui a toujours soutenu les Jeux de la Francophonie avec force.

Restera à franchir une dernière étape, asseoir la médiatisation des Jeux pour que la Francophonie puisse exposer fièrement ce que la culture et le sport, deux langages universels au service desquels s’est mise une langue, le français, sont capables de générer pour la paix et la compréhension mutuelle des peuples.

Le film officiel des 4e Jeux, que je vous invite à regarder dans un des salons qui jouxte cette salle, est un premier élément qui présente clairement nos objectifs, ceux de cette jeunesse qui s’identifie à ce projet créé pour elle, qui nous a fait rêver quotidiennement cet été par la démonstration de sa force créatrice et son sens du dialogue.

Que la dynamique née de l’épanouissement de ces talents nous incite à œuvrer de nouveau ensemble pour ces Jeux de la Francophonie, eux qui célébreront leur majorité au Niger, âge de raison, mais non d’abandon de toute audace.

Vivent les Jeux de la Francophonie !

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Communications des États observateurs

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Communication de Monsieur Giedrius Ekuolis Vice-ministre des Affaires étrangères de la République de Lituanie

Monsieur le Président, Mesdames et messieurs les Ministres, Excellences, mesdames et messieurs,

Depuis le Sommet de Moncton, où la Lituanie a été admise à titre d’observateur au sein de la famille des pays ayant le français en partage, la dimension francophone est devenue une composante de poids dans la stratégie du développement de mon pays. En effet, notre candidature a été proposée et approuvée du fait que, dans notre région, notre pays est celui où l’enseignement du français s’est le plus développé depuis le retour à l’indépendance. La Lituanie souhaite rénover les liens privilégiés qui l’unissaient à la France jusqu’à la Seconde Guerre mondiale : le français y était alors la première langue vivante enseignée, les intellectuels et artistes faisaient leurs études à Paris ou y effectuaient pour le moins des séjours prolongés, les scientifiques se retrouvaient dans les amphis de l’Université de Grenoble.

Actuellement, on dénombre environ vingt-huit mille élèves apprenant le français dans quatre cent sept écoles secondaires (y compris vingt-neuf écoles spécialisées en français). La récompense pour les meilleurs élèves est le droit de participer au concours du français dans le cadre de la Journée de la Francophonie, qu’en mars prochain nous célébrerons pour la troisième fois en Lituanie et qui est toujours riche en événements culturels : spectacles, soirées musicales, festivals de danse etc. La coopération parlementaire, les contacts universitaires, la participation aux projets d’éducation professionnelle et technique et d’autres nombreuses manifestations francophones, notamment des réunions, expositions, festivals de films destinés à mieux faire connaître les cultures des pays membres d’autres continents et à initier des échanges intensifs entre les jeunes (particulièrement dans le cadre Nord-Sud), ont enrichi la vie politique et socioculturelle de la Lituanie. C’est ainsi que des accords culturels ont pu être conclus avec divers pays africains ou sont sur le point de l’être.

L’été dernier, pour la première fois, une importante délégation lituanienne de soixante-huit personnes s’est rendue au Canada pour participer à la quatrième édition des Jeux de la Francophonie (dans cinq catégories sportives et deux épreuves culturelles). Cet événement a ouvert de nouveaux horizons à nos sportifs et aux représentants de la culture lituanienne, en nous faisant découvrir la richesse et la diversité d’expression de la famille francophone.

La visite de Monsieur le Secrétaire général Boutros Boutros-Ghali en Lituanie à l’occasion de la conférence internationale qui s’est tenue à Vilnius, du 24 au 26 avril 2001, dans le cadre de l’année du Dialogue entre les civilisations proclamée par les Nations unies, sous le haut patronage de Son Excellence Monsieur Valdas Adamkus, président de la République de Lituanie, Son Excellence Monsieur Alexander

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Kwasniewski, président de la République de Pologne, et Monsieur Koichiro Matsuura, directeur général de l’Unesco, représente pour mon pays un événement d’une portée exceptionnelle et, à nos yeux, la promesse d’une collaboration de plus en plus étroite et fructueuse avec la galaxie francophone. Le fait même que Monsieur le Secrétaire général Boutros Boutros-Ghali ait accepté d’inaugurer personnellement la Conférence de Vilnius, qui a réuni des chefs d’État et leurs représentants ainsi que des personnalités du monde académique, intellectuel, scientifique et artistique venus de tous les continents pour débattre de la situation complexe de la culture et des civilisations dans le monde contemporain, a confirmé l’importance de cet événement en enrichissant d’une composante proprement francophone les délibérations sur le dialogue des cultures et des civilisations dans la perspective du Sommet de Beyrouth, qui ne manquera pas d’approfondir la réflexion commune sur ce thème.

Notre pays, qui préside depuis novembre 2001 et jusqu’en mai 2002 le Conseil de l’Europe, attache une importance particulière aux préoccupations traditionnelles de la Francophonie : la diversité culturelle et linguistique figure parmi les priorités inscrites au programme de la présidence lituanienne et nous nous efforcerons de soulever d’autres points importants parmi les priorités de la Francophonie tels que la promotion des droits de l’Homme et des valeurs universelles, le renforcement des valeurs démocratiques dans les pays en transition, le dialogue entre cultures et civilisations, le développement des échanges culturels, pour n’en nommer que quelques-uns.

Pour un petit pays comme le nôtre, la diversité culturelle et la pluralité des langues représentent un enjeu d’une importance particulière à l’heure de la globalisation : lors de la préparation de la 3e Conférence ministérielle sur la culture, qui s’est tenue à Cotonou en juin 2001, la Lituanie a activement soutenu l’idée du « laboratoire de la diversité culturelle », qui apportera sa contribution à la réflexion internationale sur l’avenir de la diversité culturelle. Si nous sommes convaincus de la portée de la composante culturelle du développement et nous réjouissons de la voir reconnue, nous considérons néanmoins que le développement culturel et sa nécessaire diversité possèdent une dynamique propre qui ne peut déboucher sur une assimilation de la création, du produit culturel et de la production culturelle à une simple marchandise, soumise exclusivement au mécanisme de l’offre et de la demande. Dans cette optique, en tant que nouveau membre de l’Organisation mondiale du commerce, nous sommes heureux de pouvoir joindre notre voix à la concertation des pays francophones qui défendent vigoureusement le droit de la diversité culturelle au sein de cette organisation.

La déclaration adoptée par la Conférence de Vilnius affirme : « Pas plus que les êtres humains, les civilisations vivantes, pétries d’histoire, ne sauraient être interchangeables car chacune d’elles est parfaitement unique et précieuse. La perte d’un seul trait d’une civilisation représente une perte pour l’humanité entière ». Nous sommes profondément convaincus que le Sommet de Beyrouth, qui abordera ce même sujet à l’automne prochain, saura tirer les conclusions qui s’imposent au lendemain des événements tragiques du 11 septembre et font de la sauvegarde et du respect des expressions de chaque culture et de chaque civilisation ainsi que des échanges enrichissants entre elles le ferment crucial qui, seul, peut assurer notre survie, la survie de l’humanité entière.

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Communication de Son Excellence Monsieur Jan Kavan Vice-premier ministre et Ministre des Affaires étrangères

de la République tchèque

Monsieur le Secrétaire général, Monsieur le Président, Mesdames et messieurs,

Permettez-moi tout d’abord de vous remercier pour l’invitation à la 16e Conférence ministérielle de la Francophonie.

Pays observateur auprès de l’Organisation internationale de la Francophonie depuis 1999, la République tchèque est intéressée à participer aux activités de l’OIF, surtout pour resserrer ses liens culturels et politiques traditionnels avec l’espace francophone et pour développer les relations avec tous les pays membres de la Francophonie.

Les événements survenus depuis quelques mois n’ont fait que souligner la nécessité de solidarité et de coopération et ce, non seulement dans l’espace, à savoir entre tous les États de la communauté internationale, mais aussi dans le temps, entre les générations, pour renouer avec les principes de la démocratie, pour protéger les droits de l’Homme et pour garantir la sécurité internationale. En ce monde globalisé, il convient de régler conjointement les questions prioritaires de la communauté mondiale et de développer le sentiment d’une responsabilité commune. Dans ce processus, la Francophonie joue un rôle particulier.

La République tchèque perçoit l’Organisation internationale de la Francophonie comme un organisme vivant en évolution permanente dont la dimension politique devient de plus en plus marquée. Prenant la forme d’une diversification des relations, cette évolution conduit, non seulement à un enrichissement mutuel des pays membres mais constitue également une base pour le dialogue politique et celui entre les cultures. La République tchèque est convaincue que le dialogue entre des États aux caractéristiques sociales, historiques, culturelles ou religieuses différentes peut, aujourd’hui plus que jamais auparavant, aider à approfondir la compréhension internationale et à détourner certains phénomènes catastrophiques pouvant mener à la tension et aux conflits. La pluralité linguistique ainsi que la diversité culturelle deviennent ainsi un moyen susceptible de surmonter les problèmes et les obstacles du monde actuel.

La République tchèque apprécie hautement l’intérêt que porte l’Organisation internationale de la Francophonie aux pays d’Europe centrale et orientale. Son statut d’observateur lui confère une dimension nouvelle en matière de développement des relations bilatérales avec les pays membres de la Francophonie tout en lui apportant de nouvelles attaches politiques et culturelles. La République tchèque

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essaie de percevoir la Francophonie sous ses différents aspects, sans oublier – en dehors des dimensions culturelle et politique – son volet économique. En témoigne aussi la création du comité national tchèque du Forum francophone des affaires mis en service au 1er janvier 2002. Parmi les autres activités importantes de la Francophonie, permettez-moi de mentionner la participation tchèque aux Jeux de la Francophonie et les Journées de la Francophonie, organisées en République tchèque, tous les ans au mois de mars.

En conclusion, je tiens à rappeler que la République tchèque a décidé de présenter sa candidature à la présidence de la 57e Assemblée générale de l’ONU. Mon pays considère sa candidature à cette fonction prestigieuse et contraignante comme une priorité et fait tout son possible pour pouvoir l’exercer sans faille. Nous aimerions renouer avec les activités réformatrices de la présidence finlandaise et avec les projets de nos collègues coréens. Je profite de cette occasion pour remercier tous les pays membres de l’OIF qui ont déjà exprimé leur soutien à la candidature tchèque. J’estime qu’un nouvel approfondissement de la coopération entre les organisations telles que l’OIF et l’ONU, notamment dans le domaine des technologies de l’information et de la lutte contre la pandémie du sida, contribuera au règlement des problèmes urgents du monde contemporain.

Mesdames et messieurs, convaincu de l’importance de l’Organisation internationale de la Francophonie pour la communauté internationale, je lui souhaite de réussir dans toutes ses activités, comme je souhaite plein succès à cette conférence.

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TROISIÈME PARTIE

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Interventions des délégations

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Intervention de Son Excellence Monsieur Charles Josselin Ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie

de la République française

Monsieur le Président, Mesdames et messieurs les Ministres, Monsieur le Secrétaire général, Mesdames et messieurs, Chers amis,

Depuis le sommet de Hanoi, la Francophonie a entrepris une profonde rénovation de ses méthodes, de ses instruments. Cet effort porte ses fruits. La Francophonie fait de mieux en mieux la preuve de son utilité.

Les événements du 11 septembre ont montré que le monde d’aujourd’hui avait besoin d’un dialogue entre les cultures, d’un dialogue respectueux des identités propres et des droits universels. Par sa nature même, la Francophonie peut et doit contribuer à relever ce défi. Ghassan Salamé, en ouvrant notre conférence, en a souligné la dimension existentielle qu’il représente pour l’humanité toute entière.

Quelques mois avant le Sommet de Beyrouth, qui sera précisément consacré au dialogue des cultures, notre réunion d’aujourd’hui revêt une importance particulière.

Il nous revient en effet d’arrêter les grandes orientations du biennum à venir. Il nous revient aussi, à la lumière des évaluations qui ont été conduites ces dernières années, de tirer les premières leçons des réformes engagées au Sommet de Hanoi et à la Conférence ministérielle de Bucarest.

Première constatation, et la France s’en réjouit : les difficultés qui auraient pu être suscitées par le report du Sommet de Beyrouth, même si ce report nous a attristés, ont été évitées. La programmation qui nous est soumise par les opérateurs tient compte des travaux conduits au cours de ces deux dernières années : Réunion ministérielle de Luxembourg sur les femmes, Symposium de Bamako sur la démocratie les droits et les libertés dans l’espace francophone, Conférence de Cotonou des ministres de la Culture, et puis les travaux des comités de programme sur la langue, les techniques d’information et de communication, l’éducation de base, l’éducation à distance, et les comités d’experts, sans compter les concertations engagées par les opérateurs.

Deuxième constatation, et la France s’en réjouit aussi : les documents qui sont soumis aujourd’hui à notre appréciation marquent un progrès très sensible sur le plan de la synthèse et de l’intelligibilité.

Puisque nous voulons mobiliser l’opinion publique, parce qu’il nous faut convaincre les grandes institutions internationales, associer les forces vives de la société civile,

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toutes choses vitales pour la pérennité de notre mouvement, il importe que les grandes lignes de notre action soient lisibles et visibles.

Aussi voudrais-je vous indiquer en quelques phrases la manière dont nous voyons le développement de l’action de la Francophonie dans les années à venir.

La société internationale a profondément changé ces dernières années. Le mouvement de mondialisation que nous connaissons et contre lequel il serait aussi vain de s’opposer que de vouloir inverser le cours d’un fleuve a entraîné un développement du rôle de nouveaux acteurs : organisations internationales, organisations non gouvernementales, associations, collectivités locales, acteurs économiques et sociaux. Il importe d’en tenir compte. La Francophonie peut et doit contribuer à l’émergence d’une mondialisation maîtrisée. C’est bien là le message central qui ressort de la Déclaration des ministres francophones de la Culture réunis à Cotonou en juin 2001.

Pour la France, le meilleur moyen d’y parvenir est de développer la concertation et le dialogue entre nous. Et si la France met ainsi l’accent sur cette nécessité, ce n’est pas pour le plaisir intellectuel de nous concerter, c’est bien pour des raisons très concrètes.

Il s’agit d’abord de manifester notre solidarité active avec les pays francophones du Sud pour leur permettre de participer efficacement aux grandes négociations internationales. Parce que ces négociations sont fondamentales, nous le savons bien, dans l’élaboration des normes futures, et que chacun doit pouvoir équitablement y défendre ses intérêts. Il y va de la démocratie du monde.

Il s’agit en deuxième lieu, pour la Francophonie, de coopérer en vue d’élaborer des politiques nationales crédibles, de préparer des dossiers éligibles au financement des grandes institutions internationales. Le secrétaire général avait raison à l’instant d’insister. Le secteur de l’éducation nous paraît fournir une illustration parfaite de nos intentions. La situation n’y est pas satisfaisante. Elle est même dramatique dans certains de nos pays alors que l’éducation est à l’évidence une clé du développement et probablement la première. L’éducation est aussi un domaine qui ne saurait de façon tout aussi évidente être laissée au seul jeu du marché. Or des opportunités s’offrent. Consciente du risque de se fier à un modèle unique, la Banque mondiale est aujourd’hui prête à écouter la voix des Francophones.

Et puisque l’initiative sur la réduction de la dette permet de dégager de nouveaux moyens pour l’éducation, il importe que la Francophonie fasse mieux entendre sa voix dans ce débat essentiel pour l’avenir. Les moyens dont nous disposons dans le secteur sont trop modestes – moins de quatre millions d’euros – pour intervenir massivement sur le terrain. Ils sont en revanche suffisants pour contribuer à orienter les décisions des bailleurs de fonds dans le sens des conceptions que nous défendons.

Trois remarques sur cette nécessaire concertation :

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Tout d’abord, celle-ci doit être adaptée à la diversité des situations. La Conférence de Johannesburg sur le développement durable comme le Sommet mondial de l’information offrait selon nous la meilleure opportunité. Mais rien n’empêche de développer des concertations dans d’autres occasions, sans qu’il soit nécessairement besoin de prévoir à chaque fois un dispositif lourd en amont et une programmation en aval.

Deuxième remarque : l’objectif n’est pas nécessairement de parvenir à tout prix à des positions communes. Il peut être, plus modestement, de faciliter la recherche de compromis.

Troisième observation : la concertation doit se situer au sein des instances francophones, de façon à permettre à tous les États et gouvernements membres de notre mouvement d’y participer.

Pour toutes ces raisons que je viens d’énumérer, la France se félicite que l’administrateur général de l’Agence de la Francophonie, dans son avant-propos, ait mis la concertation au rang de mission essentielle pour la Francophonie.

Dans ce contexte, un de nos objectifs majeurs doit être, compte tenu des moyens financiers disponibles, de faciliter la synergie entre les opérateurs, avec les institutions financières internationales, avec les coopérations bilatérales aussi. Le Conseil de coopération peut en ce domaine jouer un rôle essentiel.

Afin de faciliter les synergies nécessaires et les cofinancements souhaitables, la France suggère que la Francophonie organise un séminaire à un haut niveau sur le cofinancement du développement réunissant les pays du Nord avec les institutions financières et les organisations internationales concernées. À Monterrey, en mars, se tiendra une conférence internationale sur ce sujet. Il sera sans doute difficile d’organiser un tel séminaire avant cette échéance mais au lendemain, cela doit être possible.

Il y a un autre champ que la Francophonie pourrait utiliser. C’est celui du dialogue social. Je suis prêt à faciliter l’établissement d’une relation étroite entre l’OIF et l’OIT. Son directeur général y est, je le sais, favorable.

Le resserrement de la programmation autour de quelques grands objectifs est la meilleure manière d’assurer la mobilisation de toutes les énergies et la visibilité des opérateurs.

La programmation que Monsieur le Secrétaire général nous soumet témoigne à l’évidence des efforts accomplis. La France s’en réjouit. Elle souhaite évidemment que ces efforts soient poursuivis et amplifiés.

S’agissant de l’Agence de la Francophonie, l’essentiel des moyens est consacré à la langue, à la culture et à la démocratie. La France marque son plein accord avec ces priorités.

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La langue française que nous avons en partage est bien évidemment le fondement même de notre communauté. La France, on le sait, attache une importance particulière au Plan d’urgence pour le français dans les organisations internationales. Je me permets d’insister sur le besoin de cohérence au sein des instances internationales. Nous regrettons que, parfois, des délégations qui se réclament de la francophonie n’utilisent pas toujours la langue française.

L’intérêt accordé dans ce contexte à l’Union européenne, et en particulier à la veille de son nouvel élargissement, n’est évidemment pas inspiré par un choix géographique mais traduit la priorité de cet enjeu européen pour l’avenir de la langue française sur le plan mondial. La France souhaite que le dispositif de gestion administrative de ce programme soit renforcé, son articulation avec les autres programmes améliorée, la mise en réseau des jeunes experts francophones assurée.

La France se félicite également de l’importance accordée à la diversité culturelle. Il s’agit là d’un axe majeur, qui sera au centre des débats du Sommet de Beyrouth, et les propos récents d’un important représentant de l’industrie culturelle viennent d’en souligner l’actualité et nous invitent à une vigilance accrue. Nous approuvons l’essentiel des actions qui sont proposées par les opérateurs.

Revenons à la question de l’éducation, dont les liens avec la langue, la culture et le développement sont évidents. J’ai déjà évoqué il y a un instant ce domaine essentiel. La France enregistre avec satisfaction les efforts de resserrement des programmes. Elle souhaite qu’ils soient poursuivis résolument et qu’ils trouvent aussi leur traduction à la Confémen. Toujours dans le domaine de l’éducation, une évaluation du projet de Canal éducatif francophone s’impose à court terme.

Permettez-moi à ce stade de dire un mot de l’AUF, car comme le souligne son recteur, il ne saurait y avoir de coupure irrémédiable entre l’enseignement secondaire et l’enseignement supérieur. Là aussi, la France se réjouit de la cohérence nouvelle des actions autour de huit programmes. Elle se félicite en particulier de l’accent mis sur la formation, et notamment la mobilité des étudiants en deuxième et troisième cycles et des jeunes chercheurs, avec le doublement prévu du nombre de bourses. Il s’agit là d’une composante essentielle du Plan Afrique.

Troisième priorité : la démocratie. Le Symposium de Bamako a marqué une étape importante dans la vie de notre mouvement, qui dispose désormais d’une référence incontestable en ce domaine. Notre démarche est d’abord une démarche de coopération et de partenariat car, je souhaite le rappeler une nouvelle fois, « La démocratie ne s’impose pas, elle se construit ». C’est bien dans cet esprit qu’il faut désormais assurer la mise en œuvre des dispositions de notre Déclaration de Bamako, la faire vivre. Je voudrais redire à ceux, peu nombreux, qui expriment des réserves, qu’en entreprenant de nous doter d’un instrument de référence en la matière nous ne souhaitions pas sanctionner ni culpabiliser mais discuter pour mettre en œuvre une véritable entraide. Je crois qu’il était utile de rappeler l’esprit dans lequel nous nous sommes engagés.

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La France se réjouit également que l’action de l’AIMF, par la priorité qu’elle donne à la modernisation de la gestion des municipalités et en premier lieu à l’état civil, s’insère pleinement dans le dispositif d’ensemble. Je souhaite à cet égard rappeler le développement remarquable de la coopération décentralisée.

Un mot sur les autres chantiers. Pour ce qui est du développement et de la solidarité, la France approuve pleinement la stratégie d’appui à la capacité de participation aux négociations internationales.

Elle approuve aussi le choix de la culture à travers le Fonds de soutien aux industries culturelles, domaine à l’évidence porteur d’avenir, y compris sur le plan de la création d’emplois dans le secteur du renforcement de la capacité des entreprises. Elle approuve enfin le soutien à la concertation en vue de la préparation du Sommet de Johannesburg.

Dans le secteur de l’audiovisuel, les ministres en charge de TV5 se sont retrouvés le 29 novembre dernier à Niagara-on-the-Lake pour consacrer le long travail de réforme des structures de notre chaîne multilatérale. Nous avons approuvé les axes stratégiques du développement de TV5 Monde présentés par le nouveau président-directeur général de la chaîne. TV5, comme les nouvelles technologies de la communication, est un vecteur essentiel de la modernisation de la Francophonie. Nous attendons d’elle qu’elle soit aussi un « laboratoire de la diversité culturelle ».

S’agissant de l’insertion de la Francophonie dans la société de l’information, des progrès importants ont été réalisés depuis la Conférence de Montréal. Des efforts restent à accomplir pour contribuer à réduire la fracture numérique. La France partage pleinement le choix qui a été fait, conformément aux conclusions du comité de programmes, d’une approche globale qui n’oppose pas le contenu aux accès.

La réorientation de l’Intif nous paraît aller dans le bon sens. Quant à l’évaluation du Fonds francophone des inforoutes, elle vient à temps.

Les orientations dessinées par les opérateurs pour le prochain biennum nous paraissent bien répondre aux besoins de la Francophonie. Reste, parallèlement, à poursuivre la rénovation des instruments et des méthodes.

Cette rénovation devra prendre en compte les conclusions des évaluations, qu’il s’agisse de l’Université Senghor ou de l’Agence de la Francophonie.

Mais permettez-moi néanmoins d’évoquer d’ores et déjà sur ce sujet deux points :

L’évaluation a souligné l’absence de lieux où se débattent les orientations stratégiques des opérateurs. Parce que la menace bureaucratique est universelle, il importe que ces choix puissent être discutés au niveau politique. L’effort de présentation et de lisibilité des programmes qui a été fait par tous les opérateurs, et je les en remercie, y contribue. Mais il faudra aussi poursuivre l’effort de clarification des compétences entre les différents niveaux de décisions et les différentes instances.

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Deuxième remarque : le rapport d’évaluation a également souligné le rythme trop haché de la programmation, qui fait peser une très lourde contrainte sur les opérateurs. La France, pour sa part, ne verrait que des avantages à l’adoption d’un rythme quadriennal.

La rénovation des instruments et des méthodes doit être poursuivie si l’on veut renforcer la lisibilité et la visibilité de la Francophonie. Hier soir déjà, vous recevant au Quai d’Orsay, j’insistais sur ce point. C’est là, j’en suis convaincu, la condition sine qua non pour emporter la conviction de l’opinion publique et donner l’envie à tous les acteurs concernés de la société civile de travailler avec nous.

Je vous remercie.

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Intervention de Son Excellence Madame Fayza Aboul El Naga Ministre d’État des Affaires étrangères et de la Coopération internationale

de la République arabe d’Égypte

Monsieur le Président, Mesdames et messieurs les Ministres, Monsieur le Secrétaire général, Mesdames et messieurs, Chers amis,

C’est pour moi un plaisir particulier d’être ici parmi vous, dans la Ville lumière, pour ma toute première mission officielle en tant que ministre d’État pour les Affaires étrangères chargée de la Coopération internationale.

C’est toujours une joie d’être à Paris, où la présence de la déesse égyptienne Isis témoigne des liens historiques et profonds qui unissent l’Égypte et la France et symbolise le lien entre mon pays et la Francophonie, car Isis est présente non seulement sur l’un des frontons du Louvre mais aussi sur le navire, symbole de Paris, sur les armes de la capitale à la proue du vaisseau montrant Isis assise sur un fauteuil antique.

Monsieur le Président, je voudrais aussi exprimer au nom de l’Égypte l’émotion de tristesse la plus profonde ainsi que notre grande désolation pour la disparition du Président Léopold Sédar Senghor, cet éminent homme d’État, philosophe, penseur et poète.

L’Afrique tout entière, ainsi que l’Organisation internationale de la Francophonie rend hommage à un de leurs pères fondateurs.

L’Égypte, le pays où siège l’université de la Francophonie, qui porte glorieusement le nom de Senghor, lance à travers ce prestigieux forum un hommage vibrant et bien mérité au grand sage de l’Afrique qui voyait à travers le visage de son continent : « l’aube du monde que Dieu a créée avant la mémoire des âges ».

Monsieur le Président, permettez-moi de féliciter notre très distingué secrétaire général, le Professeur Boutros Boutros-Ghali, pour son rapport remarquable et de saluer sa qualité, sa précision et l’efficacité de ses actions dans le domaine de la coopération multilatérale de la Francophonie. Nous ne pouvons qu’exprimer notre admiration pour les efforts qu’il ne cesse de déployer, avec énergie et dynamisme, depuis son élection en 1997 pour plaider à travers le monde la cause de la Francophonie, son message et son objectif.

Monsieur le Président, le domaine de coopération humaine, économique et sociale où la famille francophone a effectué de grandes avancées contribuera sans doute à approfondir la compréhension mutuelle, tant humaine qu’économique et sociale

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au sein de notre communauté. Ceci ne manquera pas d’enrichir l’expérience commune de tous nos pays et de consolider la compréhension réciproque de notre riche héritage, de nos spécificités culturelles, économiques et humaines, de nos valeurs, nos coutumes et nos traditions.

L’histoire de chacune de nos nations reflète des valeurs universelles et réfute toute hypothèse provenant essentiellement d’un regard faussé porté sur l’autre, d’un sentiment non fondé de supériorité d’une civilisation donnée, et de théories sans consistance de la prédominance d’une race sur une autre. Nous ne pouvons permettre à ces conjonctures d’opérer une distinction entre un être humain et son prochain ni de nous ramener à l’époque de l’obscurantisme où l’homme se perdait entre la volonté de progresser et la tentation de se laisser aller vers des conceptions sans éthique, sans aucune relation avec la religion ou la raison, ou même la logique. Ces conceptions émanaient en effet de l’ignorance et de la négation de l’autre, sur la simple base de la différence de ces croyances ou de son cheminement personnel.

Monsieur le Président, certains, j’espère très peu, seraient surpris d’entendre dire que l’islam exige la croyance en toutes les autres religions monothéistes qui l’ont précédée. Ainsi, cette conception islamique de l’universalisme accepte volontiers la multiplicité, la variété et la différence, qui font la règle et la loi de l’interaction avec les autres civilisations et brise les sphères de l’isolement et du rejet.

L’histoire a prouvé la validité de ce point de vue, qui s’est révélé des plus appropriés à l’heure de l’ajustement des relations entre différentes civilisations. La civilisation arabo-musulmane ne s’est pas imposée en antinomie au partenaire occidental mais plutôt en complément, car elle a été influencée par la philosophie grecque, et ce n’est qu’à la fin du Moyen Âge que le centre d’attraction culturel grec a été déplacé en Europe grâce aux philosophes, penseurs et scientifiques arabes et musulmans. L’élément le plus important dans ce phénomène se reflète dans la combinaison qui a eu lieu entre la pensée philosophique grecque et les principes de l’islam, qui a facilité l’acceptation de la civilisation arabo-musulmane par l’Europe chrétienne. Ceci a permis la réactivation de la philosophie européenne sur la base d’une pensée évoluée, qui n’a pas tardé à s’élancer vers de nouveaux horizons de développement culturel et intellectuel.

L’influence indéniable de la civilisation arabo-musulmane s’est également étendue à d’autres domaines de la civilisation occidentale tels que la science, les mathématiques et la médecine, entre autres. La Renaissance européenne a ainsi reflété de multiples influences arabes et islamiques, qu’un grand nombre d’étudiants et d’historiens appartenant à différentes civilisations n’ont pas manqué de relever et d’enregistrer.

Le fait que les musulmans n’étaient pas les seuls à porter le flambeau du développement dans notre civilisation arabo-musulmane est un élément de fierté. Les chrétiens et les juifs qui en faisaient partie y ont en effet apporté de précieuses contributions, ce qui confirme l’essence noble de la civilisation arabo-musulmane, à l’abri de toute idée de conflits entre religions ou de frictions entre les civilisations.

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C’est ainsi, Monsieur le Président, que se lient les maillons de la complémentarité entre les civilisations tout au long de l’histoire et que s’affirme le sens propre de la relation entre les civilisations. Il s’agit en effet de répandre une atmosphère d’optimisme entre nous tous, une atmosphère exempte de doutes en ce qui concerne l’avenir de nos relations en général et l’avenir de la coopération francophone en particulier. Notre secrétaire général vient de le souligner, nous avons là un champ d’action et de réflexion privilégié et c’est à nous d’agir. Le Ministre Josselin vient de nous lancer une intéressante initiative concernant l’importante Conférence de Monterrey, au Mexique, en mars, sur le financement du développement, qui est à notre avis étroitement liée au Sommet de Johannesburg sur le développement durable.

Certes, Monsieur le Président, depuis les événements du 11 septembre, il n’a jamais été aussi urgent et indispensable d’œuvrer ensemble pour faire valoir la diversité culturelle et le respect mutuel de toutes les civilisations. C’est dans cet esprit que l’Égypte apporte son soutien total à l’initiative du Président Jacques Chirac, lors de son discours adressé au corps diplomatique accrédité en France, le 4 janvier 2002. Sur l’initiative du Président de la République française, une série de réunions rassemblant des représentants de diverses cultures et civilisations se tiendraient pour discuter de notre avenir commun. L’Égypte serait fière et honorée d’accueillir la première réunion à la Bibliothèque d’Alexandrie, ce lieu symbole de tolérance, de dialogue et de paix.

Pour conclure, Monsieur le Président, il me reste à exprimer le plein soutien et la coopération totale de l’Égypte avec la présidence, le Liban, pays frère, tout au cours de la préparation de notre Sommet à Beyrouth, l’automne prochain. J’aimerais aussi exprimer mon appréciation ainsi que celle de ma délégation au pays hôte du siège de l’OIF, en la personne de Monsieur Charles Josselin, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Coopération et de la Francophonie, pour l’accueil chaleureux et fraternel qui nous a été réservé depuis notre arrivée.

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Intervention de Son Excellence Monsieur Joseph Deiss Chef du Département fédéral des Affaires étrangères

de la Confédération suisse

Monsieur le Président, Mesdames et messieurs les Ministres et Chefs de délégation, Monsieur le Secrétaire général, Monsieur l’Administrateur général, Mesdames et messieurs,

Quatre ans après Hanoi, j’enregistre avec satisfaction que l’Organisation internationale de la Francophonie a amplifié sa position en tant qu’institution connue et reconnue sur la scène internationale.

Ses relations avec l’ONU ont fait l’objet d’un rapport du secrétaire général, Kofi Annan, à la dernière assemblée générale. Cette dernière a souligné l’importance des initiatives prises par l’Organisation internationale de la Francophonie et a rappelé sa contribution appréciable aux travaux des Nations unies. Je m’en félicite.

Notre secrétaire général s’est magnifiquement acquitté de sa tâche. Il a su en peu de temps donner à notre organisation une âme nouvelle et une place, celle de porte-parole de la langue française et, surtout, des valeurs qu’elle porte en elle. La Déclaration de Bamako de novembre 2000 marque un véritable tournant dans l’engagement de la Francophonie en faveur de la démocratie. Le fait que des représentants d’États et de gouvernements de toutes les régions du monde se retrouvent autour d’une conception commune de la démocratie constitue un geste historique que l’on aurait tort de sous-estimer.

En raison des événements tragiques du 11 septembre 2001 et de la dégradation de la situation au Moyen-Orient, le Sommet de Beyrouth a malheureusement été reporté. Je le regrette vivement. Je formule toute ma gratitude aux autorités libanaises pour l’engagement remarquable dont elles ont fait preuve dans la préparation de cette rencontre et la Suisse se réjouit de participer cet automne, à Beyrouth, à cette importante réunion.

J’aimerais saluer l’initiative de l’Organisation internationale de la Francophonie, à la dernière réunion de son Conseil permanent, d’avoir condamné le terrorisme après les attentats de New York et lancé un appel à la communauté internationale afin d’assurer la mise en œuvre complète des conventions des Nations unies contre le terrorisme.

Le thème du Sommet – le dialogue des cultures – a pris une troublante actualité. Cet enjeu sera crucial pour notre siècle et décidera de la paix ou de la guerre en de nombreux endroits de notre Terre. La Conférence des ministres de la Culture de

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Cotonou a adopté en juin 2001 une remarquable déclaration, dans le sens où elle prônait sans ambiguïté le rôle de la diversité culturelle dans les relations internationales comme facteur de paix et de démocratisation.

À cet égard, l’histoire retiendra que la fin de l’année 2001 nous a infligé la perte d’un grand Africain et de l’un des pères de la Francophonie. Le regretté Léopold Sédar Senghor a toujours dit que « la culture, c’est l’essentiel » et défendu en effet « la primauté des faits culturels sur les faits économiques ». Nous déplorons le départ du premier porte-drapeau de la Francophonie.

Je souhaite que la Francophonie soit l’un des instruments qui nous permettra de déjouer les plans de ceux qui voudraient provoquer un « choc des civilisations ».

À cet effet, il importe de confirmer les activités déployées par notre organisation sous la conduite experte de son secrétaire général : recherche de solutions dans les situations de crise, accompagnement de processus électoraux, rapprochement avec d’autres aires linguistiques, échanges avec d’autres organisations internationales.

En revanche, les réformes institutionnelles de Hanoi n’ont pas encore trouvé leur aboutissement véritable. De l’extérieur, l’Organisation est parfois perçue comme une nébuleuse, ce qui nuit à son image de marque. La gestion de l’Organisation reste encore complexe.

Il faut continuer la réflexion sur la réforme institutionnelle. Cette réforme devra simplifier et faciliter le fonctionnement de l’Organisation et de ses opérateurs. Nous améliorerons ainsi l’image que projette l’OIF vers l’extérieur.

Le renforcement institutionnel de notre organisation va de pair avec son approfondissement, qui doit primer sur son élargissement. Les nouvelles modalités concernant les adhésions qui ont été mises sur pied confirment et consolident cette approche.

L’OIF, malgré des ressources limitées, joue un rôle significatif et apprécié dans la coopération culturelle et technique. Par l’étendue et la qualité de ses réseaux, la Francophonie possède une connaissance exceptionnelle du terrain. Ceci devrait l’amener à être bien davantage qu’aujourd’hui une initiatrice d’idées novatrices, une véritable force de proposition de projets.

Dans ce cadre, je voudrais rappeler le prochain rendez-vous du Sommet mondial de la société de l’information, dont la première partie se tiendra à Genève en 2003 et la seconde partie à Tunis en 2005. Il n’est pas sans importance pour notre organisation de constater que ce sont deux villes de la Francophonie qui ont été choisies. Le Sommet mondial de la société de l’information est non seulement une chance mais aussi une occasion pour nos pays de renforcer et de promouvoir la diversité culturelle dans les médias modernes. La Francophonie doit se saisir dès maintenant des enjeux politiques, culturels et économiques que pose le développement rapide des technologies de l’information et de la communication.

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La recherche de fonds complémentaires au sein des grands organismes internationaux doit aussi retenir notre meilleure attention. L’effet de levier qu’ils procurent est indispensable, en particulier pour la mise en place des plans d’action de Bamako et de Cotonou. Car nos rencontres thématiques ne peuvent plus déboucher systématiquement sur de nouvelles exigences programmatiques sans allocations supplémentaires de ressources, sous peine de voir nos plans d’action rester lettre morte.

C’est cela qui, à notre sens, doit être l’avantage comparatif de l’OIF : connaissance du terrain, force de proposition de projets concrets et recours plus prononcé au financement multilatéral.

Ne pouvant être des vôtres cet après-midi, et je vous prierai de bien vouloir m’en excuser, je tiens à ajouter quelques courts propos concernant l’AIF.

La Suisse partage les soucis de l’administrateur général dans sa recherche d’une plus grande cohérence dans la mise en œuvre de la programmation multilatérale. Je suis heureux de lui dire ici qu’à partir de cette année, les contributions suisses aux activités de l’Agence ne seront plus « liées ». Nous assurerons par ailleurs notre part de financement volontaire dans un esprit de continuité, sur la base d’un plancher d’environ deux millions de francs suisses l’an.

La capacité de l’AIF à gérer de manière adéquate ses fonds s’est améliorée ces dernières années et ce n’est pas le moindre mérite de l’administrateur. L’Agence a donné une nouvelle dynamique à son action de coopération. À cette occasion, j’aimerais également exprimer mon souhait de voir se concrétiser, en concertation avec nos représentants gouvernementaux, les recommandations formulées par la mission d’évaluation de l’Agence. À ce titre, la proposition du secrétaire général de créer un groupe de suivi de cette évaluation nous agrée et nous en encourageons la rapide mise en place. Le cadre provisoire de programmation 2002-2003 qui nous est proposé rencontre mon agrément et la Suisse en partage les orientations essentielles.

Monsieur le Président, je n’oublie pas que la Francophonie est faite d’hommes et de femmes qui, quotidiennement, se dévouent à cette organisation. Je veux ici leur exprimer toute ma satisfaction pour le travail remarquable accompli.

En conclusion, je voudrais vous dire tout le plaisir et la joie que j’aurai à vous recevoir à Lausanne, du 11 au 13 décembre 2002, pour la 18e Conférence ministérielle de la Francophonie. C’est la première fois que mon pays accueillera une conférence ministérielle de la Francophonie. Je vous assure que nous mettrons tout en œuvre pour faire de cette rencontre en Suisse une réussite !

Merci de votre attention.

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Intervention de L’Honorable Ronald Duhamel Secrétaire d’État à la Diversification de l’économie de l’Ouest canadien

et à la Francophonie du Canada

Monsieur le Président, Chers amis de la Francophonie,

Je voudrais tout d’abord vous exprimer ma satisfaction de vous revoir au début de cette nouvelle année. Permettez-moi de vous exprimer aussi mes meilleurs vœux de paix et de prospérité aussi bien que de bonne santé.

Je tiens par ailleurs à remercier la Francophonie et les autorités françaises pour leur accueil chaleureux.

En décembre, la Francophonie a perdu l’un de ses plus illustres fils et inspirateurs, Léopold Sédar Senghor. Au nom du Canada, je voudrais réitérer au peuple sénégalais et à ses représentants nos plus vives condoléances. Je veux leur exprimer notre reconnaissance d’avoir partagé avec le reste de l’humanité le génie de cet homme d’État, visionnaire et poète.

Chers collègues, la conférence d’aujourd’hui se tient dans des conditions exceptionnelles en raison du report du Sommet de Beyrouth. J’en profite pour féliciter chaleureusement les représentants du Liban pour l’excellent travail qu’ils ont accompli pour le préparer.

À l’instar du Premier ministre Jean Chrétien, j’étais déterminé à me rendre à Beyrouth. Le thème du dialogue des cultures devenait encore plus pertinent après les événements du 11 septembre.

Le Canada a pris des mesures énergiques pour faire face à cette crise et s’est investi dans un dialogue étroit tant avec le gouvernement des États-Unis qu’avec l’Union européenne et bien sûr d’autres pays. Le Canada participe ainsi à la lutte globale contre le terrorisme et contribuera, selon ses moyens, au processus de retour de la démocratie en Afghanistan.

Lors de la réunion des chefs d’État du G8 à Gênes, il a été convenu, à l’initiative du Premier ministre du Canada, Monsieur Jean Chrétien, de lancer un plan d’action appuyant le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique. Cette initiative sera approuvée au cours de la réunion du G8, cet été à Kananaskis, au Canada.

Le Plan d’action visera à appuyer les leaders africains dans leurs efforts pour relancer le développement africain. Le Premier ministre Chrétien a réitéré son engagement à faire de ce plan la principale préoccupation de la prochaine réunion du G8. En annonçant, en décembre dernier, la création d’un fonds de cinq cent millions de dollars, il a posé un geste concret pour appuyer le partenariat pour le

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développement de l’Afrique. Dans un contexte de mondialisation des échanges, l’aplanissement des inégalités Nord-Sud contribuera à une harmonisation des rapports internationaux.

Monsieur le Président, ma délégation est déterminée à agir afin d’assurer le fonctionnement des institutions de la Francophonie d’ici le prochain sommet. Je saisis l’occasion pour souligner l’excellent travail de notre secrétaire général, qui, depuis Hanoi, guide notre organisation avec dévouement.

Le secrétaire général a bien voulu nous présenter les grands axes de la coopération multilatérale francophone et la programmation des opérateurs, que je tiens à féliciter.

Le Canada est particulièrement satisfait de la réflexion que la Francophonie a menée depuis le Sommet de Moncton sur les thèmes de démocratie, libertés, droits de la personne et plus particulièrement le droit des femmes.

La Déclaration de Bamako rejoint les objectifs de la politique étrangère canadienne en matière de sécurité, de bonne gouvernance et de paix. C’est pourquoi le Canada applaudit aux mesures contenues au chapitre 5 de la Déclaration de Bamako qui s’appliquent en cas de crise, de rupture de la démocratie ou encore dans des situations de violations massives des droits de la personne.

La Conférence ministérielle sur la Culture de Cotonou s’est conclue par l’adoption d’une déclaration et d’un plan d’action. Ces textes définissent les grandes orientations de l’action culturelle francophone pour la prochaine décennie. Il me fait chaud au cœur de constater que la Francophonie réaffirme son engagement envers la diversité culturelle.

Car mon pays milite activement en faveur de l’élaboration d’un instrument juridique international qui reconnaîtra l’importance de la diversité culturelle et la pertinence des orientations politiques destinées à la promouvoir et à la protéger. Pour le Canada, l’objectif global à atteindre demeure la préservation et la promotion des politiques culturelles nationales dans le cadre de nos relations et obligations internationales.

Avant de conclure, Monsieur le Président, permettez-moi de souligner le succès qu’ont connu les 4e Jeux de la Francophonie dans la région d’Ottawa-Hull. Trois mille cent athlètes et artistes y ont participé. Pour mieux se remémorer cette grande fête de la jeunesse, je vous fais distribuer une brochure, souvenir des 4e Jeux de la Francophonie.

Je tiens, en terminant, à assurer le gouvernement du Niger de notre entière collaboration pour lui faciliter l’organisation des 5e Jeux de la Francophonie en 2005.

Je vous remercie, Monsieur le Président.

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Intervention de Son Excellence Madame Louise Beaudoin Ministre d’État aux Relations internationales

Ministre responsable de la Francophonie du Québec

Monsieur le Président de la Conférence, Monsieur le Secrétaire général, Monsieur l’Administrateur général, Mesdames et messieurs les Ministres, Messieurs les Secrétaires généraux honoraires,

Le nouveau contexte international qui prévaut depuis le 11 septembre ne laisse personne indifférent mais on ne mesure pas encore toutes les incidences de fond qui nous ont toutes et tous marqués.

Mais une des premières conséquences de cette dramatique conjoncture, pour notre organisation, a été le report du Sommet de Beyrouth, ce qui nous a tous attristés.

En effet, je me réjouissais particulièrement, avec mes compatriotes d’origine libanaise, de la tenue, en octobre 2001, de ce sommet, qui promettait d’offrir l’image retrouvée d’un Liban attaché à la langue française et fier de sa diversité. Je sais que les autorités libanaises avaient mobilisé la population pour son organisation et que cette rencontre s’avérait être une occasion de démontrer l’ouverture du Liban au monde, un grand moment de fierté nationale.

Ce n’est, bien sûr, que partie remise mais le report de ce « dialogue des cultures » annoncé entre le Nord et le Sud, entre l’Orient et l’Occident, entre francophones et arabophones, a fait que notre organisation n’a pu apporter, au moment opportun, sa contribution au débat international de l’heure, marqué par le choc des cultures dans un ensemble de plus en plus « mondialisé ».

Francophonie et mondialisation

Une question apparaît, en effet, fondamentale : vers quelle mondialisation allons-nous ? Vers quelle mondialisation voulons-nous aller ? Source d’espoir mais également source d’inquiétude, la mondialisation suscite paradoxalement ces deux sentiments à la fois. Espoir que la communauté internationale se dote de normes et de règles qui régissent nos rapports, notamment commerciaux, et que les puissants comme les moins puissants y trouvent des débouchés vers la prospérité et le développement. Inquiétude que le mouvement favorise les uns au détriment des autres, que le libre jeu du marché mette en péril la diversité des cultures.

Une mondialisation régulée, humaine est certes l’une des grandes priorités du gouvernement du Québec et devrait être un objectif essentiel pour la Francophonie, dans la mesure où l’entraide et la coopération entre les différentes nations constituent

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16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie Paris, le 11 janvier 2002

112 Secrétariat des instances de la Francophonie

une protection contre les effets négatifs de la mondialisation, au-delà du commerce et aussi des dimensions culturelles, éducatives, sociales, environnementales.

La libéralisation des échanges ne va pas sans conditions. Dans la mesure où l’on assiste désormais à un élargissement considérable des champs couverts par des négociations multilatérales commerciales, le gouvernement du Québec a été amené à réaffirmer avec force qu’il ne saurait être question que sa capacité d’agir dans des domaines qui sont au cœur même de sa mission comme État, notamment, l’éducation, la santé, la culture et les services sociaux, soit atteinte.

Francophonie et diversité culturelle

Promouvoir la diversité culturelle, c’est renouveler notre vision du monde et c’est proposer une vision basée sur le respect des peuples. C’est aussi une façon de promouvoir la paix. Le Québec est concerné depuis longtemps par cette problématique.

La culture, au sens large, est au cœur de la question québécoise. Le droit des États et gouvernements à soutenir librement leur production culturelle et à choisir leurs instruments d’intervention ne saurait être mise en cause par la logique d’intégration économique : une préoccupation que le Québec partage avec plusieurs pays et qu’il pose au niveau international, et singulièrement à la Francophonie. En effet, bon nombre de peuples et de sociétés sont aujourd’hui menacés par l’uniformisation culturelle.

À Cotonou, la Francophonie a franchi une étape importante. Elle doit continuer à jouer son rôle de levier à cet égard sur la scène internationale. Ses initiatives en faveur du dialogue des cultures et de la diversité culturelle ont d’ailleurs été reconnues dans la Déclaration universelle sur la diversité culturelle de l’Unesco adoptée le 2 novembre 2001, puis dans une résolution adoptée par Assemblée générale des Nations unies, le 7 décembre 2001. La Francophonie doit tout mettre en œuvre pour faire avancer les principes définis à Cotonou. Elle doit apporter sa réponse et une contribution originale au défi posé par la mondialisation. Le Sommet de Beyrouth, prochaine étape de ce processus, sera décisif. Parallèlement, la Francophonie doit continuer à rallier les autres organisations internationales à sa démarche en faveur d’un instrument juridique international.

Malgré les avancées importantes sur la scène internationale, il ne faut pas perdre de vue le véritable enjeu qui consiste à faire progresser l’idée que les biens culturels ne peuvent être considérés comme des marchandises.

Francophonie et OMC

Aussi, je crois que la Francophonie doit à nouveau s’intéresser de près aux négociations entreprises sous l’égide de l’Organisation mondiale du commerce, dont le siège est à Genève. Les concertations menées par l’administrateur général ont démontré, par le passé, leur utilité et doivent être poursuivies et approfondies. Il m’apparaît même que l’OIF devrait renforcer sa présence à Genève en y affectant

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des ressources humaines additionnelles qui seraient en contact permanent avec le siège de l’OMC. Nul doute, une meilleure information des États et des gouvernements faciliterait la compréhension des enjeux. Aussi, ai-je le plaisir, en répondant à une demande du secrétaire général, de vous annoncer que le Québec est disposé, dès les prochaines semaines, à mettre à la disposition du bureau de l’OIF à Genève un expert pour suivre plus particulièrement, en notre nom à tous, ces questions.

Le nouveau cycle relancé à Doha aura des conséquences encore difficiles à mesurer. L’ampleur des négociations qui s’amorcent est inédite : ni le Gatt ni l’OMC n’avaient encore à adopter un agenda aussi ambitieux, embrassant un éventail aussi large de secteurs. Désormais, des domaines comme les marchés publics, les services (dont la culture et même l’éducation) ainsi que la propriété intellectuelle se trouvent concernés, certains directement.

Par ailleurs, s’agissant des concertations francophones, je me réjouis que notre organisation ait déposé le calendrier définitif des événements internationaux auxquels la Francophonie entend s’associer au cours du biennum 2002-2003, de sorte que chacun des membres soit partie prenante aux positions véhiculées par celle-ci.

Pour le vote dans cette perspective, l’élargissement de l’OIF et l’adhésion de nouveaux membres passe, de notre point de vue, par la reconnaissance de la mission primordiale de l’Organisation à l’égard de la défense de la vocation universelle de la langue française, mais également par des mesures concrètes sur leur propre territoire. À ce sujet, je m’interroge sur le fait que le nombre de pays s’exprimant en français devant l’Assemblée générale des Nations unies soit passé de 31 à 26 entre 1992 et 1999. De même, je regrette que quatorze États membres de l’OIF demandent leur correspondance officielle à l’ONU exclusivement en langue anglaise. D’ailleurs, je compte que le Haut Conseil de la Francophonie saura guider notre organisation dans ses efforts visant au maintien du français comme langue à vocation universelle, en particulier grâce au rapport demandé au secrétaire général sur l’état du français dans les organisations internationales à l’issue de la Conférence de Cotonou.

Toujours s’agissant de l’élargissement de l’OIF, le Québec souhaite que les nouveaux adhérents, tout comme les membres actuels à la suite de l’adoption de la Déclaration de Bamako, soient en mesure de démontrer qu’ils respectent les pratiques démocratiques et les droits de la personne sur leurs territoires. Je souligne, à cet égard, l’excellence du travail effectué par l’Association des parlementaires qui a agi comme précurseur en la matière. Son expérience doit nous servir de référence.

Francophonie et démocratie

Au Sommet de Hanoi, en 1997, le Premier ministre, Monsieur Lucien Bouchard, affirmait que la Francophonie devait se préoccuper du respect en son sein des droits de la personne. Puis, au Sommet de Moncton, en 1999, le Québec a œuvré afin qu’une conférence spécifique traite de la démocratie. C’est ce qui a amené à la Déclaration de Bamako, en 2000. Francophonie et démocratie sont désormais indissociables. J’ai déjà eu l’occasion d’indiquer au secrétaire général la conception du Québec à ce sujet, que je

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résumerai à l’extrême en indiquant qu’elle porte sur la constitution des réseaux de magistrats et d’autorités nationales responsables des élections transparentes et indépendantes. Elle concerne aussi les actions d’éducation des populations, et notamment des femmes et des jeunes, aux questions des droits de la personne et de la démocratie afin qu’ils puissent, dans les années à venir et pour les générations futures, prendre part à l’effort commun de respect des valeurs prônées par la Francophonie.

Francophonie et modernité

Enfin, le Québec, par son apport à la Francophonie, se réjouit de pouvoir contribuer à la modernité de l’espace francophone, notamment à travers son soutien à l’AUF et à l’AIF, à travers l’Intif, le Fonds francophone des inforoutes et l’IEPF.

En effet, les quatre priorités qui guident l’action du Québec en Francophonie sont : la promotion du français, le droit des cultures à l’existence, l’affirmation des principes de la démocratie et la maîtrise de la modernité. Le Québec appuiera donc avec enthousiasme la mise en œuvre de la programmation prévue pour les années 2002 et 2003 en maintenant sa contribution à l’AIF et aux autres opérateurs.

J’adresse, en particulier, mes félicitations à Monsieur Roger Dehaybe, administrateur général de l’AIF, pour l’ampleur de la tâche qu’il a menée à bien avec son équipe ainsi que pour les résultats probants auxquels il est parvenu. Je lui souhaite de poursuivre dans cette voie avec le même succès. Il sait d’ailleurs qu’il peut compter sur mon appui.

Monsieur le Président, il n’y aurait pas de Francophonie sans engagement de nos États et gouvernements.

Il n’y aurait pas de Francophonie sans le travail de nos opérateurs et nous avons pu constater la qualité des réalisations et la plus grande cohérence des programmes que nous avons toujours appelées de nos vœux.

Et surtout, il n’y aurait pas de Francophonie concrète et visible sans l’engagement, au quotidien, de celles et de ceux qui composent des équipes permanentes de nos opérateurs. Quelles que soient leurs fonctions, et souvent dans l’ombre, je veux leur rendre hommage. Au nom du Québec, je leur exprime notre reconnaissance.

Merci.

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Intervention de Son Excellence Monsieur Filippe Savadogo Ambassadeur du Burkina Faso auprès de la France

Représentant personnel du chef de l’État au Conseil permanent de la Francophonie

Monsieur le Président,

Le Burkina Faso voudrait redire toute sa satisfaction pour le travail accompli en quatre ans par l’Organisation internationale de la Francophonie.

En effet, le secrétaire général vient de loin car il est difficile pour n’importe quelle organisation de partir de zéro et d’atteindre en si peu de temps les performances citées !

La Francophonie politique a donc atteint une vitesse de croisière qui mérite d’être saluée.

Monsieur le Président,

Depuis les tragiques événements du 11 septembre, nous avons entendu des voix multiples analyser ce qui est arrivé et il est clairement apparu que la dimension culturelle de la Francophonie reste notre force, le ciment de notre unité. C’est pourquoi il faut sans relâche consolider les axes de notre action :

- être à l’écoute de tous pour une action plus consensuelle ; - vivre avec notre temps en apprivoisant rapidement les moyens de communication

moderne dans notre espace ; - organiser de manière solidaire toutes les clés de voûte qui conduisent au

développement de notre espace économique, éducationnel, juridique et de coopération décentralisée.

Monsieur le Secrétaire général,

Un grand homme nous a quittés, il nous faisait beaucoup méditer quand il disait que « l’Afrique a la tête dans les nuages et les pieds au Moyen Âge ». Aujourd’hui encore vous avez raison de dire, comme le Président de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, que tout ne peut se faire d’un coup de baguette magique, il faut de la patience.

En effet, pour que le jeu démocratique devienne un réflexe, cela prendra encore du temps mais nous parviendrons à nos fins plus vite que vous ne croyez si nous partons sur une base de former et de créer, de manière intelligente, une culture du développement.

Monsieur le Président,

Que peuvent apporter les nombreux pays du Sud, qui semblent déséquilibrer la communauté francophone, comme le pensent quelques gens non initiés ?

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Nous sommes à travers le monde les ambassadeurs infatigables de cette communauté ; nous le rend-t-on bien en retour ? Certainement que l’on peut mieux faire car la fracture francophone sur le plan des échanges universitaires, économiques et de solidarité tout court pourrait être préjudiciable à notre communauté, qui constitue une force politique encore inerte.

Mesdames, mesdemoiselles et messieurs,

Le Burkina croit à la Francophonie des peuples, à la Francophonie à visage humain, qui peut permettre une réelle efficacité à l’orée du 21e siècle.

La démocratie ne s’impose pas, elle se construit.

Je vous remercie.

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Intervention de Son Excellence Monsieur Yvan Ylieff Commissaire du gouvernement chargé de la politique scientifique

du Royaume de Belgique

Monsieur le Président, Monsieur le Secrétaire général, Monsieur l’Administrateur général, Chers collègues, Mesdames et messieurs,

Avec cette année nouvelle qui vient de s’ouvrir et qui, je l’espère, sera féconde pour la Francophonie, un grand francophone, Léopold Sédar Senghor, nous a malheureusement quittés : je tiens aussi à saluer ici, comme d’autres l’ont fait avant moi, la richesse de son œuvre et de sa pensée pour la Francophonie et le tribut que notre organisation lui doit pour cet héritage.

Monsieur le Secrétaire général, je voudrais saisir l’occasion de cette intervention pour souligner une fois encore, si vous me le permettez, tout l’intérêt que la Belgique porte à l’action diplomatique de la Francophonie, orientée vers le développement d’une politique des droits de l’Homme dans l’espace francophone mais aussi attentive à la prévention des conflits et au maintien de la paix.

J’étais à Bamako lors de l’adoption de la Déclaration sur les pratiques de la démocratie dans l’espace francophone et j’ai beaucoup apprécié la détermination avec laquelle notre organisation s’est alors engagée dans une voie dont elle sait qu’elle sera longue, difficile et exigeante mais dont les principes sont de nature à fonder durablement sa cohérence.

S’il convient donc de saluer ici le travail important et apprécié déjà réalisé par les instances et notamment celui, essentiel, de l’Agence et de la Délégation aux droits de l’Homme et à la démocratie, il n’en reste pas moins que beaucoup reste à faire tant en ce qui concerne la mise en œuvre du programme d’action de Bamako qu’à l’activation de mécanismes institutionnels adaptés aux situations de crises, comme le projet de créer un comité consultatif pour traiter des cas d’interruption du processus démocratique ou de violation massive des droits de l’Homme.

Je voudrais aussi me permettre d’attirer votre attention sur le fait que Bamako ne doit pas être compris uniquement comme un instrument qui condamne, en soulignant les manquements à la démocratie ici et là ; il doit être aussi un instrument de support et d’accompagnement d’efforts déployés en vue de la réconciliation nationale, en vue du rétablissement de la paix et du dialogue des régions en conflit. À cet égard, je voudrais rappeler que la Belgique a inscrit à l’agenda de la présidence de l’Union européenne, qu’elle a assurée jusqu’à fin décembre, la question du conflit dans les Grands Lacs et se réjouit des progrès enregistrés aussi bien dans les

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processus de Lusaka que d’Arusha. C’est une problématique dans laquelle s’implique également la Francophonie et nous nous en réjouissons. Ces efforts parallèles doivent se poursuivre afin d’apporter enfin la paix à des populations qui ont déjà beaucoup trop souffert.

Je voudrais à présent aborder un autre registre de l’action de la Francophonie sur la scène internationale : la politique de rapprochement, d’ouverture et de coopération avec d’autres organisations internationales, y compris les organisations régionales. Il faut encourager cette politique de présence qui contribue à la visibilité de la Francophonie. Cependant, cette politique devrait être doublée d’une réflexion, qui pourrait avoir lieu au sein de la commission politique, sur la nature de l’apport de la contribution francophone à ces diverses réunions : observation, information ou encore délivrance d’un message qui porterait la marque de la spécificité francophone. L’agenda international nous réserve à cet égard deux rendez-vous importants : le Sommet mondial sur le développement durable, à Johannesburg, en septembre 2002, et le Sommet mondial sur la société de l’information, à Genève, en octobre 2003.

Monsieur le Secrétaire général, mes chers collègues, je vous remercie de votre attention et vous réitère mes meilleurs vœux pour cette année 2002 et tout particulièrement pour notre prochain sommet et nos amis libanais.

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Intervention de Son Excellence Monsieur François-Xavier Ngoubeyou Ministre d’État des Relations extérieures

de la République du Cameroun

Monsieur le Président,

Permettez-moi de vous adresser mes félicitations pour votre reconduction à la présidence de notre Conférence et pour la manière fort remarquable avec laquelle vous conduisez nos débats.

En ouvrant nos travaux ce matin, vous vous êtes fait le poète, que dis-je, l’avocat du mouvement francophone, considéré comme élément modérateur de la diversité culturelle, visant la promotion du dialogue, de la concertation et de la paix pour une mondialisation maîtrisée.

Mon pays, le Cameroun, mosaïque d’ethnies et de cultures, s’inscrit en droite ligne dans cette logique. C’est la raison pour laquelle ma délégation voudrait ici remercier et rendre hommage au président de notre conférence pour le contenu militant de son discours d’ouverture, notamment lorsqu’il nous a invités à une minute de silence et de méditation en mémoire du digne fils de l’Afrique, du chantre et immortel poète de la négritude, le Président Léopold Sédar Senghor, qui vient malheureusement de nous quitter.

Pendant ce silence et cette méditation, nous avons rejoint la pensée du poète qui affirmait que, parfois, il est nécessaire que la bouche se taise pour entendre parler le cœur. Notre cœur francophone a battu en silence pour la paix et le repos éternel de Léopold Sédar Senghor.

Monsieur le Président,

À l’instar des collègues qui m’ont précédé, j’ai suivi avec beaucoup d’attention et d’intérêt l’excellent rapport d’activités que vient de nous présenter le secrétaire général.

Ce rapport dense et exhaustif rend compte de l’action dynamique qu’il a eu à mener depuis le Sommet de Moncton.

À ce titre, ma délégation félicite le secrétaire général pour les efforts inlassables qu’il n’a cessé de déployer en faveur de la cause de la Francophonie dans le monde.

En effet, Monsieur le Secrétaire général, sous votre impulsion, l’Organisation internationale de la Francophonie a entrepris de relever d’importants défis pour préparer ses États membres à la modernité en vue de leur entrée harmonieuse dans le troisième millénaire.

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Au chapitre des paris qu’il fallait gagner, il y a tout lieu de se réjouir, d’abord, d’une Francophonie qui s’est résolument mise au service de la paix, de la démocratie et des droits de l’Homme.

À cet égard, je saisis l’occasion pour relever au passage les missions de bons offices que vous avez su conduire dans les différents pays de l’espace francophone en proie à des conflits intra et extra-étatiques, aux fins de rechercher, à travers le dialogue et la négociation, les solutions visant au rétablissement de la paix.

Dans le même contexte, vous vous êtes acquitté avec bonheur du mandat que les chefs d’État et de gouvernement vous ont confié de tenir l’important symposium qui a abouti à l’adoption d’un texte de référence, à savoir, la Déclaration de Bamako.

Cette déclaration, comme nous le savons tous, consacre la détermination de notre organisation à enraciner le respect des droits de l’Homme et des libertés fondamentales ainsi que la démocratie dans les mœurs politiques au sein de l’espace francophone. Mais comme nous le savons tous, la démocratie coûte cher ; elle coûte cher en formation des acteurs, en organisation des scrutins et en mise en place des structures. D’où la nécessité, en vue de l’efficacité de la Francophonie, d’envisager l’accroissement des moyens d’intervention dans ce volet. Notre secrétaire général vient de s’y engager. Nous nous réjouissons de cette clairvoyance.

Le second pari, non moins important, que la Francophonie s’est engagée à relever, c’est celui du développement économique, dont les bases ont été jetées à Monaco lors de la 1ère Conférence des ministres francophones de l’Économie et des Finances et dont l’objectif prioritaire demeure la construction d’un espace économique intégré.

Comme troisième enjeu majeur, notre organisation a pris une option fondamentale en vue de promouvoir le développement et la maîtrise des nouvelles technologies de l’information et de la communication par ses pays membres, comme vous l’avez souligné, Monsieur le Secrétaire général, à notre très grande satisfaction.

Enfin, sur le plan culturel, Cotonou a impulsé une nouvelle dynamique à la politique de la Francophonie fondée sur la diversité linguistique et culturelle.

Autant de réalisations qui renforcent la dimension de notre organisation et qui lui permettent d’être aujourd’hui l’un des acteurs majeurs de la scène internationale.

Ma délégation exprime ici son appréciation positive pour les actions menées par les différents opérateurs et qui concourent de manière significative à traduire dans les faits ces actions sur le terrain.

Monsieur le Président, si le Cameroun se réjouit de tout ce cheminement, il reste cependant convaincu que certains programmes nécessitent des actions plus audacieuses. C’est le cas par exemple du volet économique, dont la dimension nous paraît en deçà des attentes.

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C’est pourquoi, en cette ère de mondialisation, le Cameroun estime que la Francophonie devrait accorder beaucoup plus de moyens à ce volet afin de permettre à nos pays de réaliser des projets concrets de développement et de lutter ainsi efficacement contre la pauvreté.

Nous nous sommes énormément réjouis tout à l’heure d’apprendre de la bouche de Monsieur le Secrétaire général que notre organisation accordera, pendant le biennum à venir une grande importance à la promotion des petites et moyennes entreprises, mettant ainsi l’accent sur le volet « développement », qui nous préoccupe tous.

Ma délégation voudrait, en conclusion, assurer la délégation libanaise de sa présence active au rendez-vous de Beyrouth, porteur de tant d’espoirs et d’avancées pour la Francophonie.

Je vous remercie.

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Intervention de Son Excellence Monsieur Rodolphe Adada Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et de la Francophonie

de la République du Congo

Monsieur le Président, Mesdames, messieurs les Ministres, Chers collègues, Mesdames, messieurs,

À N’Djamena, nous avons dressé un premier bilan des engagements pris par les chefs d’État et de gouvernement lors du Sommet de Moncton en 1999. Nous y avons également réaffirmé notre attachement à la paix, au développement, à la démocratie et aux droits de l’Homme ainsi que notre volonté de promouvoir la diversité culturelle.

L’occasion nous est donnée ici, à Paris, de poursuivre cette œuvre qui aurait été parachevée à Beyrouth. Malheureusement, les tragiques événements survenus le 11 septembre aux États-Unis ont provoqué le report de nombreuses rencontres internationales dont la nôtre.

Saisissant cette occasion, je voudrais informer la Conférence ministérielle des derniers développements de la situation politique en République du Congo.

Engagé comme vous le savez dans la reconstruction institutionnelle, mon pays a organisé aux mois de mars et d’avril 2001, le dialogue national prévu par les accords de paix signés en novembre et décembre 1999 sous l’égide du gouvernement et du médiateur international, Son Excellence El Hadj Omar Bongo, président de la République gabonaise.

Nous nous réjouissons que cet événement, qui a balisé la voie du processus démocratique en cours dans notre pays, ait fait l’objet d’une attention particulière de la part des autorités de la Francophonie.

Mesdames et messieurs,

Ainsi, sur la base des résultats de ce dialogue, l’an 2002 qui commence sera essentiellement pour notre pays une année électorale. Comme indiqué dans le calendrier que le gouvernement vient de publier, tous ces scrutins devront se tenir entre le 20 janvier et le 30 juin 2002, en commençant par le référendum constitutionnel.

Et c’est dans la sérénité que le gouvernement, les différents acteurs du jeu démocratique et les autres institutions congolaises compétentes préparent ces échéances, auxquelles nous invitons l’Organisation internationale de la Francophonie à envoyer une mission d’observation.

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Nous nous félicitons, à cet effet, que l’Agence intergouvernementale de la Francophonie ait pu organiser en octobre dernier, à Brazzaville, un séminaire international sur les processus électoraux dans l’espace francophone.

Je voudrais saisir l’occasion qui m’est offerte pour remercier très sincèrement l’Organisation internationale de la Francophonie et tous les autres partenaires bilatéraux et multilatéraux du Congo qui, par leur assistance multiforme, ont contribué au retour et à la consolidation de la paix dans mon pays, la paix sans laquelle rien de viable ne peut être entrepris.

C’est ce qui explique que partout dans le monde, dans la sous-région de l’Afrique centrale en particulier, le Congo encourage et s’implique, chaque fois qu’il le peut, dans les entreprises qui favorisent la recherche de la paix là où elle est mise en péril.

C’est aussi pourquoi nous pensons fermement que la démocratie ne doit pas se laisser intimider par le terrorisme. Nous voudrions, à l’occasion des graves événements survenus aux États-Unis d’Amérique le 11 septembre 2001, réaffirmer notre condamnation du terrorisme comme moyen de règlement des différends, souligner notre solidarité avec toutes les victimes de tels actes et proclamer notre volonté de participer à toute initiative pour lutter contre ce fléau.

Lutter contre le terrorisme, ce n’est pas seulement mettre en place des mesures de sécurité, ce n’est pas seulement répondre à la violence par la guerre. Lutter contre le terrorisme, c’est d’abord aller à la racine du mal.

En ces temps où certains parlent du choc des cultures, il est important, plus que jamais, de promouvoir la diversité culturelle afin de lutter contre les stéréotypes et les amalgames ; de répondre à l’exclusivisme et au fanatisme par le dialogue des cultures.

C’est pourquoi nous souhaitons que notre solidarité se manifeste à l’égard du Liban, par ailleurs situé à la lisière d’une zone de fractures, en mettant tout en œuvre pour que le Sommet de la Francophonie s’y tienne effectivement cette année 2002.

Mesdames et messieurs, notre réunion se tient au lendemain de la disparition du dernier des pères fondateurs de la Francophonie, le Président Léopold Sédar Senghor. En effet, c’est avec ses pairs Hamani Diori du Niger et Habib Bourguiba de Tunisie que Léopold Sédar Senghor du Sénégal avait voulu créer une communauté plurielle dont le partage de la langue française, dans le respect des identités de chaque partenaire, devait être le dénominateur commun.

Aujourd’hui, la Francophonie est un acquis qui fait notre fierté. C’est le ciment de notre solidarité au sein de notre espace. C’est en faisant prospérer cet héritage que nous rendrons, à notre niveau, hommage au poète président disparu.

Je vous remercie.

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Intervention de Son Excellence Monsieur Soubanh Srithirath Ministre près la présidence chargé de la Francophonie

de la République démocratique populaire lao

Monsieur le Président de la Conférence ministérielle de la Francophonie, Monsieur le Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie, Monsieur l’Administrateur général de l’Agence de la Francophonie, Mesdames, messieurs les Ministres, Excellences, mesdames et messieurs,

Notre rencontre intervient dans des circonstances exceptionnelles marquées par l’ajournement d’une année du Sommet de Beyrouth, compte tenu de la situation internationale après les événements du 11 septembre. Dans cette conjoncture, il est impératif d’assurer la continuité du fonctionnement des institutions de la Francophonie. Par ailleurs, qu’il me soit permis, au nom de la délégation de la République démocratique populaire lao, de vous adresser mes salutations chaleureuses et mes vœux les meilleurs pour la nouvelle année qui commence.

Je voudrais rendre un hommage mérité à Monsieur Boutros Boutros-Ghali, secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie, pour le rapport « De Moncton à Beyrouth » qu’il a préparé pour rendre compte aux chefs d’État et de gouvernement de l’exécution de son mandat. Ce document, à la fois exhaustif et synthétique, dresse un bilan des actions menées par la Francophonie entre octobre 1999 et juillet 2001, et souligne tout particulièrement la place remarquable que la Francophonie occupe sur la scène internationale.

Je voudrais également joindre ma voix aux orateurs qui m’ont précédé pour exprimer au gouvernement et au peuple du Sénégal le profond sentiment de sympathie du gouvernement lao à la suite de la disparition du Président Léopold Sédar Senghor, un des trois grands hommes d’État fondateurs de notre mouvement francophone.

Monsieur le Président, Excellences, mesdames et messieurs,

L’intervention du secrétaire général de la Francophonie, sous le point 2 de l’ordre du jour, a porté sur le bilan de ses activités depuis la dernière session, notamment sur son action politique, sur les relations internationales, les questions économiques et la coopération multilatérale.

La politique d’ouverture, de rapprochement et de coopération avec d’autres organisations telles que l’ONU, l’OUA, le Commonwealth menée au cours des derniers mois a permis de confirmer la reconnaissance de l’OIF dans les instances internationales. Et la volonté de renforcer davantage les liens avec d’autres

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institutions internationales et régionales s’est manifestée à travers des contacts, rencontres de responsables et initiatives conjointes, qui ont contribué à la consolidation de ces liens de coopération.

Dans le domaine du maintien de la paix et du règlement des conflits, les missions de bons offices déjà engagées ainsi que les efforts et les diverses initiatives du secrétaire général en faveur de la restauration de la paix et de la sécurité dans la sous-région de l’Afrique centrale ont été poursuivis. Dans le cadre de l’observation des élections et de l’assistance électorale, la Francophonie a procédé à l’envoi de missions d’observation des élections, soit en collaboration avec l’OUA, soit en coopération technique avec l’ONU ou encore avec l’Organisation des États américains.

S’agissant du suivi du Symposium de Bamako, des engagements précis ont été pris en matière de pratiques de la démocratie, des droits et des libertés au sein de l’espace francophone. Quant aux procédures déterminées pour faire face aux crises et aux interruptions du processus démocratique ainsi qu’aux violations graves ou massives des droits de l’Homme, il convient de souligner qu’elles portent sur des mesures pratiques dont la finalité première est de faciliter la recherche de solutions consensuelles à la crise. À cet égard, ma délégation partage les points de vue du secrétaire général et je le cite : «Il s’agit d’aider les États à surmonter certaines difficultés. La logique n’est donc pas celle d’un tribunal. Il ne s’agit pas de juger mais d’aider et d’accompagner ».

Pour ce qui concerne le suivi de la Conférence de Monaco, il convient de noter les activités menées dans le cadre de la préparation de la 3e Conférence des Nations unies sur les PMA, tenue à Bruxelles du 14 au 20 mai 2001 et en marge de laquelle était organisée, à l’initiative du secrétaire général, une concertation des ministres représentant les pays membres de la Francophonie.

Monsieur le Président, Excellences, mesdames et messieurs,

Les défis auxquels nous devons faire face à l’aube du 21e siècle, caractérisé par une accélération grandissante de la mondialisation et des progrès scientifiques et techniques, sont à la fois inédits et d’une importance capitale. Ce phénomène suscite à la fois espoir et crainte. En effet, les aspects positifs de la mondialisation sont nombreux. Mais notre crainte est que les bienfaits de la mondialisation ne soient équitablement partagés et que la prospérité qu’elle engendre ne demeure le privilège d’un petit nombre d’États. Il faudrait veiller à canaliser les aspects positifs de la mondialisation en vue de lutter efficacement contre la pauvreté et l’exclusion, qui ne cessent de s’aggraver et sont omniprésentes. L’OIF, dont beaucoup de pays membres sont des PMA, se doit de s’impliquer davantage.

À cet égard, il est souhaitable qu’un juste équilibre soit recherché entre, d’une part, la mission politique de l’OIF et, d’autre part, les chantiers de l’économie et de la coopération. L’avenir de la Francophonie est lié au développement, à la

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solidarité et à la coopération. À cet effet, il est important que la mise en œuvre de la Déclaration de Monaco soit accélérée.

Notre organisation se doit d’accorder une attention particulière aux questions économiques découlant du Plan d’action de Moncton ainsi qu’aux questions politiques. Un examen approfondi de toutes ces questions et une résolution adéquate des problèmes qui se poseraient sont nécessaires à la cohésion et à la vitalité du monde francophone.

Monsieur le Président, Excellences, mesdames et messieurs,

Depuis deux jours, le Conseil permanent de la Francophonie, siégeant comme Conseil d’administration de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie et comme organe de suivi du Sommet, a produit des dossiers qui vont être soumis à la Conférence ministérielle. À cet égard, qu’il me soit permis de saluer le travail effectué par l’administrateur général de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie et son équipe.

Ces dossiers porteront entre autres sur le bilan des activités de notre organisation : sa gestion financière, son programme de coopération multilatérale ; la mise en œuvre de la réforme de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie, dont les efforts de l’administrateur général sont méritoires et appréciés ; l’Agence universitaire de la Francophonie, dont la réforme mise en place avec diligence est en passe de connaître un succès certain ; TV5, dont le taux de couverture dans le monde est en constante augmentation.

Les actions de la coopération multilatérale francophone ont été conduites par les opérateurs, dont la concertation est assurée au sein du Conseil de coopération, organe à part entière de l’OIF présidé par le secrétaire général, dans le souci de favoriser l’émergence d’une culture du partenariat interne et de l’évaluation, d’une Francophonie marquée par davantage de visibilité et de crédibilité face au défi de la mondialisation.

Enfin, je formule les vœux de pleins succès aux travaux de cette session de la Conférence ministérielle de la Francophonie.

Je vous remercie de votre attention.

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Intervention de Son Excellence Monsieur Namhong Hor Ministre d’État des Affaires étrangères et de la Coopération internationale

du Royaume du Cambodge

Monsieur le Président, Monsieur le Secrétaire général, Chers collègues, Excellences, mesdames et messieurs,

Tout d’abord, je voudrais exprimer au nom de ma délégation nos hommages à la mémoire de Léopold Sédar Senghor, illustre homme d’État, éminent poète et, tout comme Sa Majesté Norodom Sihanouk, roi du Cambodge, ardent promoteur et défenseur de la Francophonie.

Je souhaiterais aussi présenter mes chaleureuses félicitations à Monsieur Boutros Boutros-Ghali pour sa vision du rôle et de la place de la Francophonie dans le monde ainsi que pour ses actions inlassables en faveur du rayonnement de la Francophonie et la mise en œuvre des grands axes de la coopération multilatérale francophone.

Monsieur le Président, depuis le Symposium de Bamako, la Francophonie s’est dotée d’une nouvelle envergure politique. Aussi le Cambodge soutient-il sans réserve les efforts de tous les membres de notre organisation pour le développement d’une Francophonie politique forte, au service de la paix, de la démocratie, des droits de l’Homme, mais aussi solidaire des pays les plus vulnérables de notre famille. Car je pense que la démocratie et les droits de l’Homme, dans le sens le plus large, ne peuvent se concevoir que dans une société stable politiquement, économiquement et socialement.

Présente sur tous les continents, qui abritent des identités culturelles aussi riches que diverses, la Francophonie représente une expression vivante de la diversité culturelle. Elle est, par conséquent, bien placée pour engager à l’échelle planétaire un dialogue des cultures qui favoriserait une meilleure compréhension et un renforcement des relations entre les peuples.

Le Cambodge estime que la communauté internationale, dans laquelle la Francophonie a un rôle à jouer, se doit d’œuvrer efficacement pour un monde plus tolérant, s’appuyant sur le respect mutuel des différences, l’acceptation de toutes les cultures, de toutes les langues et de toutes les religions. Bref, un monde où les spécificités les plus diverses se compléteraient au profit de chacun et de l’ensemble.

Monsieur le Président, à la fois membre de la famille francophone et de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), où l’anglais est la seule langue de travail, le Cambodge est naturellement en faveur du plurilinguisme et,

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en conséquence, a agi pour le développement du français, que nous avons en partage, par l’ouverture de classes bilingues dans le secondaire et l’enseignement du français dans la quasi totalité des facultés et universités du pays.

En ce qui concerne la coopération multilatérale dans le domaine de la culture, nous reconnaissons tous la pluralité des identités culturelles de tous les pays qui composent la grande famille francophone, dont les membres se situent dans des aires géographiques différentes. Aussi, la prise en compte de la dimension et des spécificités régionales est-elle incontournable et les stratégies à adopter doivent être multiformes. C’est pour cette raison que le Cambodge propose le renouvellement de l’atelier de réflexion consacré à la programmation en Asie du Sud-Est, à Phnom Penh, afin d’aboutir à une programmation qui correspondrait aux besoins spécifiques, aux particularités géographiques, historiques et culturelles propres aux trois pays de cette région.

Monsieur le Président, excellences, mesdames et messieurs, le Cambodge estime enfin que la dimension politique et culturelle de la Francophonie ne peut se réaliser pleinement sans un renforcement effectif de la coopération économique et de la solidarité dans l’espace francophone, à l’heure de la mondialisation galopante qui pèse de tout son poids sur les pays en développement, en particulier sur les pays les moins avancés, dont la moitié se trouve dans notre famille. Ces pays, dépourvus de moyens financiers, techniques et de ressources humaines ne peuvent suivre la marche forcée de la mondialisation et risquent donc d’être davantage marginalisés. Aussi, dans le cadre de la coopération multilatérale et de la programmation des opérateurs, le Cambodge croit que la mise en œuvre de mesures concrètes, effectives pour lutter contre la pauvreté, pour un développement durable et un renforcement de la solidarité entre pays riches et pays pauvres de la Francophonie est aujourd’hui indispensable afin que ces derniers puissent s’insérer dans le circuit mondial des échanges de biens, de services et de connaissances.

Cela constitue à mon sens, une condition sine qua non de leur survie face à la mondialisation dont les bénéfices ne semblent pas, malheureusement, équitablement répartis.

Je termine mon intervention par une citation de Monsieur le Secrétaire général, c’est-à-dire qu’il nous faut agir ensemble de telle façon que la mondialisation soit « maîtrisée », soit « humanisée ». Sinon, je pense qu’un problème de « sécurité humaine » va certainement se poser à l’échelle mondiale et que le terrorisme y trouvera sa source.

Je vous souhaite, à tous, une bonne et heureuse année.

Je vous remercie.

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Intervention de Son Excellence Monsieur Mihnea Motoc Secrétaire d’État aux Affaires étrangères

de la République de Roumanie

Monsieur le Président de la Conférence ministérielle de la Francophonie, Mesdames et messieurs les Ministres et Chefs de délégation Monsieur le Secrétaire général, Monsieur l’Administrateur général, Mesdames et messieurs,

Qu’il me soit permis, en tout premier lieu, d’adresser aux autorités françaises les félicitations et les plus vifs remerciements de la délégation roumaine pour l’accueil amical et chaleureux qu’elles nous ont réservé, dans ce cadre magique que nous offre Paris encore dans ses atours de fêtes de Noël et du Nouvel An.

À mon tour, je voudrais, au nom de la délégation roumaine, rendre hommage au père fondateur de la Francophonie, Léopold Sédar Senghor, qui vient de nous quitter, ce grand poète et humaniste, cet homme politique d’exception qui restera à jamais au panthéon de la culture universelle.

Et puisque nous nous trouvons, en même temps, à l’heure des bilans et des perspectives, je crois que nous sommes en mesure d’affirmer que 2001 a été une année particulièrement riche pour notre grande famille comptant cinquante-cinq membres. L’agenda des principales activités et manifestations de l’OIF a été marqué par de nombreux événements de poids, tels, notamment : la 15e Conférence ministérielle de la Francophonie, à N’Djaména ; la 3e Conférence ministérielle sur la Culture, à Cotonou ; la 4e édition des Jeux de la Francophonie et la Conférence ministérielle de la Conféjes, à Ottawa-Hull ; le Colloque des trois espaces linguistiques francophone, lusophone et hispanophone face aux défis de la mondialisation, à Paris ; l’Assemblée générale de l’Agence universitaire de la Francophonie, à Québec ; et j’en passe. À mentionner aussi, la résolution adoptée lors de la 56e session de l’Assemblée générale de l’ONU portant sur la coopération entre les Nations unies et l’OIF. Dans cette logique, la Roumanie appuie fermement toute politique d’ouverture et de coopération de l’Organisation internationale de la Francophonie avec des organisations régionales, telles, notamment : l’Union européenne, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, l’Union africaine, la Ligue arabe, l’Union latine, le Commonwealth.

Dans ce contexte, je souhaiterais remercier et féliciter chaleureusement le secrétaire général, Monsieur Boutros Boutos-Ghali, pour le rapport, combien complet et stimulant, qu’il vient de nous faire sur les activités de l’OIF au cours du dernier biennum ainsi que sur la qualité et la variété des actions réalisées, conséquence logique de l’inlassable et dynamique activité déployée tout au long de son mandat.

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Malheureusement, l’événement qui était à même de couronner et de combler toutes ces activités, à savoir le IXe Sommet, à Beyrouth, minutieusement préparé par nos amis libanais, a dû être reporté suite aux horribles attentats du 11 septembre dernier, qui ont mobilisé toute la communauté internationale, y compris la Roumanie. Mon pays a agi comme membre de facto de l’Otan et a soutenu fortement les efforts déployés par la communauté internationale pour combattre le terrorisme dans la concertation la plus large possible. Gardons l’espoir et formons nos vœux qu’en octobre 2002, nos chefs d’État et de gouvernement puissent se réunir à Beyrouth afin d’adopter les décisions et les plans d’action appropriés visant nos activités à venir et de récompenser également les remarquables efforts du Liban, déployés sur le plan de l’organisation et de l’accueil du Sommet !

Dans ce même ordre d’idées, la Roumanie nourrit l’espoir qu’en octobre prochain, à Beyrouth, les chefs d’État et de gouvernement entérineront la décision d’un ancien desideratum de mon pays. Il s’agit de la candidature officielle de la Roumanie, déposée lors de la Conférence ministérielle de N´Djamena, en février dernier, d’organiser à Bucarest les assises du XIe Sommet de la Francophonie.

Je rappellerai en ce sens une lettre adressée en juin dernier, par mon président, Son Excellence Monsieur Ion Iliescu, aux cinquante-quatre autres chefs d’État et de gouvernement, par laquelle il demandait l’appui en ce sens, précisant que la région de l’Europe centrale et orientale n’avait jamais accueilli, jusqu’à présent, un Sommet de la Francophonie et que le temps est venu pour que cette zone, comptant neuf pays francophones, héberge une conférence au sommet.

Cela serait à même de consolider ce pôle de la Francophonie institutionnelle, créé en Europe centrale et orientale suite à la chute du Mur de Berlin, avec une nouvelle catégorie économique, à savoir celle des pays en transition candidats à devenir membres de l’Union européenne. Il serait utile de noter ici que, dans les trois à cinq ans à venir, six de nos pays – membres et observateurs à l’OIF, dont la Roumanie – prendront leur place en tant que membres de l’Union européenne. Je tiens, tout spécialement, en ce contexte, à saluer la décision prise ce matin sur l’admission à l’OIF de nos voisins et amis de la République de Macédoine.

J’ajouterai également la volonté politique de la Roumanie de jouer un rôle actif et constructif dans le processus de consolidation et de rayonnement de la Francophonie dans le monde, de poursuivre le dialogue bilatéral avec les cinquante-quatre États et gouvernements membres, de contribuer de manière active à la mise en œuvre de la réforme institutionnelle démarrée à Bucarest, lors de la 12e session de la Conférence ministérielle, en décembre 1998.

Au chapitre « Démocratie et droits de l’Homme », la Roumanie souhaite promouvoir et affermir l’esprit de la Déclaration de Bamako, visant notamment la bonne gouvernance, la primauté de la loi et le partenariat avec la société civile en vue de la paix et de la sécurité.

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Et puisque je viens de prononcer le mot « réforme », je voudrais mentionner deux points essentiels :

L’Agence intergouvernementale de la Francophonie s’est engagée, après Bucarest, dans une réforme en profondeur qu’elle est en train d’accomplir, gagnant en efficacité, en transparence, en modernisation et en rigueur. C’est la raison pour laquelle je tiens à féliciter, de tout cœur, Monsieur l’Administrateur général Roger Dehaybe ainsi que toute son équipe.

Nous devons également nous féliciter et nous réjouir de la réforme de l’Agence universitaire de la Francophonie, menée à bon port avec l’appui du secrétaire général et grâce au savoir-faire, à la compétence, à la lucidité, au pragmatisme et à l’esprit cartésien de son recteur, Madame Michèle Gendreau-Massaloux.

Après avoir connu des situations des plus délicates, l’Agence universitaire de la Francophonie a réussi, comme l’oiseau Phœnix, à renaître de ses propres cendres, en l’occurrence à se munir d’un excellent statut et atteindre très vite sa vitesse de croisière. Je voudrais rappeler que le siège du bureau régional de l’Agence universitaire pour l’Europe centrale et orientale se trouve à Bucarest et qu’il déploie des activités régionales notables. Je pense pourtant qu’il devrait bénéficier d’un appui approprié à son développement, étant donné qu’en 1994, lors de son inauguration, il avait été conçu pour des activités concernant, à l’époque, trois pays seulement tandis qu’à présent la région compte neuf pays membres.

J’espère que notre desideratum, à savoir celui que le siège du bureau régional de l’Agence universitaire de Bucarest puisse, à partir de cette année, héberger aussi une antenne régionale de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie, va enfin devenir réalité.

La Roumanie exprime aussi son ferme désir de participer à un nombre croissant de programmes, aussi bien de l’Agence intergouvernementale que des autres opérateurs de la Francophonie.

Un autre vieux souhait qui, hélas, est resté jusqu’à présent au stade de vœux pieux, est de bénéficier d’un nombre adéquat de fonctionnaires roumains dans les institutions de la Francophonie, en tout premier lieu au niveau de l’Agence intergouvernementale, où nous ne comptons à présent qu’un seul employé roumain, affecté au service financier et comptable.

Enfin, dans la lumière des évolutions sur le plan géopolitique, sans parler du chemin parcouru par l’OIF depuis le premier Sommet de Paris de 1986, il est de toute évidence que la dimension politique de la Francophonie revêt une importance primordiale.

Mais dans l’approche roumaine de ce concept, on considère qu’une dimension économique comparable à la dimension politique est vitale pour la communauté francophone. Cette dimension économique est directement liée au développement

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durable et à la démocratie, exigeant une solidarité active, visant la création d’un espace francophone à même de stimuler et de favoriser des échanges commerciaux et économiques, et de créer un partenariat réel entre tous les opérateurs économiques.

En guise de conclusion, je voudrais souligner une fois de plus l’attachement indéfectible de la Roumanie aux objectifs politiques, économiques et culturels de la Francophonie, attachement reposant sur les traditions historiques et culturelles multiséculaires ainsi que sur les objectifs de notre politique extérieure.

Et je dirais encore qu’avec les réformes institutionnelles que j’ai citées tout à l’heure, nous avons la chance d’un nouveau commencement pour ce troisième millénaire.

Ne ratons pas cette chance ! Avançons d’un seul pas : égaux, différents, unis dans la Francophonie !

Je vous remercie de votre attention.

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Intervention de Son Excellence Madame Erna Hennicot-Schoepges Ministre de la Culture, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Ministre chargé de la Francophonie du Grand-Duché de Luxembourg

Monsieur le Président,

Je voudrais me joindre aux orateurs qui m’ont précédée pour féliciter le secrétaire général et l’administrateur général, chacun dans son domaine de compétence, de la manière brillante et clairvoyante dont ils se sont acquittés de leur tâche exigeante et de leur haute mission.

La Conférence ministérielle se situe à un moment bien particulier et probablement unique dans les annales de la Francophonie : parenthèse dans l’échéancier institutionnel que personne n’a souhaitée mais qui nous a été imposée par les événements politiques de l’automne dernier.

Mon pays était parmi ceux qui ont espéré jusqu’au dernier moment que le grand rendez-vous francophone à Beyrouth pourrait tout de même avoir lieu. Mais nous avons dû finalement nous rendre à l’évidence qu’il valait mieux reporter un événement d’une telle importance à un moment plus propice.

Tout en réitérant notre sympathie et notre appui au Liban, pays avec lequel nous nous sentons de multiples affinités, nous sommes convaincus qu’il faudra mettre à profit cette parenthèse pour assurer une réussite d’autant plus éclatante au Sommet de Beyrouth, qui d’ores et déjà s’annonce comme l’un des plus importants de la Francophonie.

En effet, les conditions me semblent particulièrement favorables pour faire comprendre jusqu’à ses détracteurs les plus invétérés, que l’Organisation internationale de la Francophonie a définitivement apporté la preuve de sa maturité et de sa cohésion ; qu’elle a su cerner les problèmes majeurs du moment et de l’avenir, tout en inscrivant sa stratégie et ses plans d’action au cœur même de l’actualité.

Depuis Cotonou, premier sommet auquel j’ai assisté, j’ai pu constater que la Francophonie a accompli un chemin très important aux niveaux institutionnel, culturel et politique.

La réforme institutionnelle, qui s’est traduite par l’adoption de la nouvelle charte à Hanoi, s’est révélée bénéfique sur tous les plans.

L’élection du premier secrétaire général de l’Organisation a enfin donné à la Francophonie une voix et un visage.

Sous l’impulsion vigoureuse de Monsieur Boutros Boutros-Ghali, grâce à sa grande expérience diplomatique et à son charisme personnel, l’OIF a renforcé ses liens avec

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d’autres organisations internationales et notamment l’ONU. Elle a élargi sa vision politique en s’ouvrant à d’autres aires linguistiques et culturelles, pour mieux se mobiliser contre le spectre d’une langue et d’une pensée uniques.

De même l’administrateur général, Monsieur Roger Dehaybe, avec sa longue connaissance des dossiers et son expérience du terrain, a su réformer l’Agence dans le sens d’une plus grande rigueur administrative et financière et d’une efficacité accrue. Tout cela en s’appuyant sur une nouvelle culture d’évaluation, gage de transparence et base indispensable de tout progrès ultérieur.

Sur le plan thématique, l’OIF a su toucher les deux groupes cibles sans lesquels elle ne saurait construire son avenir : - les jeunes, dont les préoccupations étaient au centre du sommet de Moncton ; - les femmes francophones, réunies en conférence à Luxembourg, au début de

l’année 2000 pour discuter de leur rôle dans leurs pays respectifs, dans la Francophonie et dans le monde.

Tout en affirmant sa visibilité politique, l’OIF a amorcé, lors de la Conférence de Monaco, le renforcement de sa dimension économique, cadre de toute coopération future.

Enfin, la Francophonie a courageusement abordé la question de la démocratie et des droits de l’Homme lors de la Conférence de Bamako, couronnée par une déclaration dont l’adoption solennelle, par les chefs d’État et de gouvernement, va constituer sans doute un des moments forts du Sommet de Beyrouth. Enfin, la récente Conférence des ministres de la Culture de Cotonou a constitué le lancement thématique du Sommet de Beyrouth.

Toutes les conditions semblent ainsi réunies pour que ce sommet devienne une réussite exceptionnelle. D’autant plus que le lieu de la conférence est hautement symbolique à plus d’un égard. Situé au confluent des civilisations, entre l’Occident et l’Orient, le Liban est un pays essentiellement pluriel : sur les plans linguistique, culturel et religieux.

Il existe donc une coïncidence parfaite, Leibniz aurait dit une « harmonie préétablie », entre le lieu de la conférence et son thème général : le dialogue des civilisations.

Il ne me revient pas ici de déployer toute la richesse de ce thème.

Je me limiterai simplement à en dégager deux axes essentiels et complémentaires : - la reconnaissance de la diversité et de la splendeur, mais aussi de la dignité égale

des civilisations mondiales, source d’interpénétrations mutuelles et d’osmoses enrichissantes ;

- la recherche de l’unité et des valeurs communes à toutes les civilisations, à toutes les religions, à toutes les manières de penser et de vivre.

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Un des objectifs, et non le moindre, du dialogue des civilisations devra être la recherche d’un consensus minimal autour des valeurs inaliénables d’un monde qui se veut civilisé. D’une sorte de « minima moralia », pour parler avec Adorno.

Ainsi, le dialogue des cultures devra aboutir à repenser trois relations fondamentales par rapport auxquelles se définissent toutes les cultures :

- la relation de l’Homme avec lui-même, pour abolir enfin le scandale insoutenable des injustices extrêmes qui caractérisent toujours le monde actuel ;

- la relation entre l’Homme et la nature, car toute atteinte à la nature est aussi une atteinte à l’humanité et aucune génération n’a le droit de spolier et de détériorer les conditions d’existence naturelles des générations futures ;

- la relation entre l’Homme et Dieu, ne fût-ce que pour empêcher à tout jamais que des hommes ne puissent se croire autorisés, pour quelque motif que ce soit, à tuer au nom d’une religion ou au nom de Dieu.

Ces trois axes de réflexion constituent d’ailleurs autant de thèmes majeurs dans l’œuvre littéraire et politique de Léopold Sédar Senghor, l’un des pères fondateurs de la Francophonie, dont je voudrais ici honorer la mémoire au nom de mon pays, avec lequel le poète a eu des liens étroits.

Fidèles au testament spirituel de Léopold Sédar Senghor, nous saurons prouver à Beyrouth, j’en suis convaincue, que la Francophonie demeure une force incontournable par son ouverture sur d’autres espaces linguistiques et culturels, par sa capacité de faire prévaloir certaines valeurs imprescriptibles pour la construction d’une société mondiale plus juste et plus pacifique.

Je vous remercie.

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Message de Son Excellence Monsieur Hervé Hasquin Ministre-Président chargé des Relations internationales

du Gouvernement de la Communauté française de Belgique

Monsieur le Président,

Monsieur Hervé Hasquin, ministre-président du gouvernement de la Communauté française de Belgique, souligne l’importance qu’ont revêtue les réunions ministérielles de Bamako et de Cotonou, tenues au cours du biennum écoulé.

Il regrette en particulier que le report du Sommet de Beyrouth n’ait pas permis d’approfondir les résultats du Symposium de Bamako.

Monsieur Hasquin tient tout particulièrement à l’action de son compatriote Roger Dehaybe, à la tête de l’AIF, et formule le ferme espoir qu’il soit reconduit à son poste lors de la présente Conférence.

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Intervention de Son Excellence Monsieur Robert Fillon Représentant personnel du Gouvernement de la Principauté de Monaco

au Conseil permanent de la Francophonie

Monsieur le Président, Mesdames et messieurs les Ministres, Mesdames et messieurs,

J’avais prévu de devoir intervenir à l’heure du déjeuner. C’est pourquoi, anticipant sur votre invité, j’avais prévu que mon message soit extrêmement bref. Il le demeurera, bien que finalement le déjeuner soit passé et que l’on se trouve maintenant à l’heure de la journée où nous, méridionaux, nous nous adonnons avec passion et même parfois avec acharnement à ce qu’il est coutumier d’appeler « la sieste ».

En premier lieu, à l’occasion de la 16e CMF, la délégation de Monaco souhaite simplement rappeler l’attachement de notre pays aux actions de coopération de la Francophonie, et plus particulièrement à certains programmes auxquels nous avons participé au cours de ce biennum, à savoir les Clac (Madagascar, Liban), les Paje (Madagascar, Niger) et le PSD (Bénin, Niger). Ce sont des projets utiles, concrets, auxquels il faut donner les moyens de s’inscrire dans la durée pour juger de leur pleine efficacité.

Parallèlement, ainsi que nous l’avons évoqué lors du Conseil permanent de la Francophonie, nous poursuivons la mise en place du Centre d’information économique francophone dont la réalisation avait été décidée lors de la Conférence de Monaco des ministres de l’Économie et des Finances de 1999. J’espère vivement que lorsque nous nous retrouverons à Beyrouth, nous pourrons vous donner de bonnes nouvelles de ce centre et de ses premiers mois de fonctionnement.

Enfin, ma délégation apporte son soutien à la proposition française visant à organiser un séminaire de haut niveau sur la recherche de financement. La Principauté de Monaco, d’ailleurs, est prête à accueillir cette réunion sur son territoire si notre Conférence ministérielle en est d’accord. Cette réunion pourrait avoir lieu en 2003. Nous pensons qu’elle se placerait dans une perspective de pleine cohérence avec la thématique du Sommet de Ouagadougou, qui portera sur « la Francophonie comme espace de développement solidaire ». Nous sommes bien entendu prêts, pour la préparation du séminaire sur la recherche de financement, à travailler en étroite concertation avec nos amis burkinabè afin de bien utiliser et de valoriser les synergies existant entre les deux processus. Si cette proposition monégasque recueillait un écho favorable de votre part, nous pourrions demander à nos chefs d’État et de gouvernement de l’entériner lors du Sommet de Beyrouth.

J’espère n’avoir pas été trop long. Je vous remercie de votre attention.

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Intervention de Son Excellence Monsieur Cheikh Tidiane Gadio Ministre des Affaires étrangères, de l’Union africaine

et des Sénégalais de l’extérieur de la République du Sénégal

Monsieur le Président, Monsieur le Secrétaire général, Mesdames et messieurs les Ministres, Mesdames et messieurs les Ambassadeurs, Honorables délégués, Mesdames et messieurs,

Or donc, pour parler d’emblée comme le Président Senghor, qui nous a quitté à un moment crucial de la marche de notre organisation vers un plus grand universalisme, notre présence commune ici traduit notre conscience de disposer, en la Francophonie, d’un inestimable « trésor », un mot qui lui était si cher.

N’est-ce pas Senghor qui prêchait si ardemment la civilisation de l’universel ? N’est-il pas aussi celui qui chantait, à travers son immense œuvre poétique les vertus, les mérites tout autant que la beauté de la langue française ? Son ombre planera toujours sur la famille francophone partout où elle se réunira dans les quatre coins du monde.

C’est dire que nous sommes tous conscients d’avoir subi une grande perte, une grande douleur et dans ce silence assourdissant, nous présentons à l’ensemble des délégations ici présentes ainsi qu’à sa famille éplorée nos condoléances les plus émues.

Un autre trait marquant de Senghor est qu’il maniait avec facilité et dextérité la langue de Molière tout comme il le faisait pour les langues de son terroir, à savoir le sérère ou le wolof.

Cette sagesse d’esprit et de culture exprime avec éloquence que l’usage du français ne veut et ne doit en aucune façon menacer la vitalité des langues nationales ou locales, essentielles à la sauvegarde et à l’épanouissement de chaque culture.

Certes, il permet à des peuples différents, répartis sur l’ensemble de la planète, de disposer d’une langue véhiculaire pratiquée par des centaines de millions de femmes et d’hommes, et représentant du coup le ciment de leur solide coopération.

Néanmoins, l’usage du français ne saurait bloquer l’épanouissement et le développement d’autres expressions linguistiques.

Heureusement que les dirigeants de notre Francophonie l’ont si bien compris en plaçant l’année 2001 sous le signe de la diversité culturelle et du dialogue des cultures.

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16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie Paris, le 11 janvier 2002

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Comme vous le savez, le IXe Sommet de notre organisation, qui était prévu à Beyrouth, au Liban, en octobre 2001 devrait avoir pour thème principal « le dialogue des cultures ». Dans cette perspective, les heureuses initiatives prises en faveur d’autres aires linguistiques telles que l’arabophonie, la lusophonie et l’hispanophonie sont ici à saluer.

Permettez-moi aussi de remercier du fond du cœur, au nom du Sénégal et du Président Abdoulaye Wade, et de la famille du grand poète et du grand homme d’État Léopold Sédar Senghor, l’ensemble de la famille francophone pour toutes les manifestations de sympathie et d’attachement à notre regretté disparu. Senghor est un immortel dans tous les sens du mot. Sa mort n’a fait que le ressusciter et, tous ensemble, nous préserverons jalousement son œuvre et perpétuerons son combat.

Nous saluons également l’excellente participation de TV5 à la couverture des obsèques nationales de Senghor. Encourageons-la à faire des productions sur Senghor afin que son héritage soit préservé pour les générations futures.

On le sait, la meilleure façon de rendre hommage à un poète c’est de lui donner simplement la parole. Faisons-le en une minute en lisant le beau poème de Senghor, intitulé :

Nuit de Sine Femme, pose sur mon front tes mains balsamiques, tes mains douces plus que fourrure. Là-haut les palmes balancées qui bruissent dans la haute brise nocturne À peine. Pas même la chanson de nourrice. Qu’il nous berce, le silence rythmé. Écoutons son chant, écoutons battre notre sang sombre, écoutons Battre le pouls profond de l’Afrique dans la brume des villages perdus. Voici que décline la lune lasse vers son lit de mer étale Voici que s’assoupissent les éclats de rire, que les conteurs eux-mêmes Dodelinent de la tête comme l’enfant sur le dos de sa mère. Voici que les pieds des danseurs s’alourdissent, que s’alourdit la langue des chœurs alternés. C’est l’heure des étoiles et de la Nuit qui songe, S’accoude à cette colline de nuages, drapée dans son long pagne de lait. Les toits des cases colline luisent tendrement. Que disent-ils, si confidentiels, aux étoiles ? Dedans, le foyer s’éteint dans l’intimité d’odeurs âcres et douces, Femme, allume la lampe au beurre clair, que causent autour les Ancêtres comme les parents, les enfants au lit. Écoutons la voix des Anciens d’Elissa. Comme nous exilés, Ils n’ont pas voulu mourir, que se perdit par les sables leur torrent séminal. Que j’écoute, dans la case enfumée que visite un reflet d’âmes propices, Ma tête sur ton sein chaud comme un dang au sortir du feu fumant. Que je respire l’odeur de nos Morts, que je recueille et redise leur voix vivante, que j’apprenne à Vivre avant de descendre, au-delà du plongeur, dans les hautes profondeurs du sommeil.

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« Vivre avant de descendre... dans les hautes profondeurs du sommeil », Senghor a vécu et il est descendu dans les hautes profondeurs du sommeil.

Je suis sûr qu’il a déjà retrouvé Hugo, Rimbaud, Mallarmé, David Diop, Jacques Roumain, poètes qu’il aimait tant. Accompagné par Thelonous Monk, John Coltrane, Miles Davis, virtuose du jazz que Senghor adorait. Je suis certain qu’ils sont tous en train de vivre des soirées paradisiaques au paradis du Seigneur.

Monsieur le Président,

Le combat en faveur d’une Francophonie plurielle est une autre façon pour la Francophonie d’incarner des valeurs qui se démarquent de celles mises en avant par la mondialisation à sens unique.

Pour ne pas sombrer dans le bateau ivre de la mondialisation, la Francophonie se doit donc de proposer des alternatives au retour par la fenêtre de la pensée unique. Elle doit aussi soutenir toutes les initiatives courageuses venant de tous ses membres, en particulier ceux des pays d’Afrique.

En effet, dès l’arrivée au pouvoir de Son Excellence Maître Abdoulaye Wade, le Sénégal s’est résolument engagé dans une dynamique de rupture, en faisant siens les problèmes du continent et même du monde.

C’est dans ce cadre qu’il faut inscrire son action salutaire en faveur d’une radioscopie de la dette africaine et du Plan Omega, et de la Nouvelle Initiative africaine, aujourd’hui devenue le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique et dont les programmes pertinents commencent à enregistrer d’innombrables appuis auprès des partenaires au développement. La Francophonie doit rapidement se mettre à l’avant-garde de la défense et de la mise en œuvre du Nepad.

C’est dire que l’Afrique progresse à mesure que s’y développent l’État de droit et la démocratie. L’Afrique progressera grâce à la stabilité et à la paix intérieure ; et ces nouveaux dirigeants en prennent l’engagement.

Notre organisation l’a bien compris en lançant la Déclaration de Bamako, que le Sénégal soutient sans réserve, et le Plan d’action de Cotonou dont la mise en œuvre diligente et conséquente est impatiemment attendue.

Notre aspiration à la sécurité trouve une de ses plus belles manifestations dans la réunion de Dakar du 17 octobre 2001 consacrée au terrorisme. À l’issue des travaux de la Conférence de Dakar, qui a vigoureusement condamné le terrorisme sous toutes ses formes et réitéré notre solidarité avec toutes les victimes des actes terroristes, dont celles du 11 septembre 2001, il a été adopté une déclaration, dite Déclaration de Dakar, qui appuie sans réserve la convention de l’OUA sur la prévention et la lutte contre le terrorisme.

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À ceux qui arguent par naïveté ou par paternalisme que le terrorisme n’est pas une priorité de l’Afrique, nous répondons :

En massacrant des Kenyans et des Tanzaniens (Africains jusqu’à preuve du contraire) dans un combat qui ne les concernait pas directement, les terroristes avaient déjà montré leur peu d’égard pour la vie des Africains. Tuer deux cents Kenyans, en blesser trois mille pour atteindre onze américains, était en soi un profond mépris pour l’Afrique.

Le prétendu lien entre pauvreté et terrorisme qui semble vouloir quelque peu prouver la complexité justifiante du terrorisme est une démarche dangereuse. D’abord, les terroristes les plus célèbres de notre temps sont souvent des millionnaires en dollars, et en Occident, des enfants de riches.

Ensuite, si la pauvreté pouvait justifier le terrorisme, l’Afrique aurait fait des malheurs depuis longtemps. Enfin, provoquer l’effondrement des immeubles sur des femmes enceintes, des civils innocents et des enfants, ne trouvera jamais une cause assez bonne pour être moralement et humainement acceptable.

Sous-jacent à tout ce qui précède, l’on veut nous faire accepter qu’il y a des débats sérieux et graves pour pays riches et qui ont atteint l’âge de la maturité, et des débats périphériques et alimentaires pour pays mineurs qui ne doivent pas se préoccuper de sécurité et de terrorisme mais de pain et d’accès à l’eau potable.

Une vie africaine valant strictement une vie européenne, américaine ou asiatique, le Sénégal dit non et vous invite à en faire de même pour que le terrorisme international soit partout traqué et vaincu, afin que les vrais combats contre les injustices de ce monde, au demeurant profondément injuste, ne soient pas déviés par le spectaculaire et le vedettariat morbide des tueurs terroristes.

Tout porte donc à croire, depuis l’initiative de la Conférence de Dakar contre le terrorisme, que notre continent va éviter de se marginaliser parce qu’il a son mot à dire, ses solutions à proposer, mais en parfaite synergie avec le reste du monde, pour venir à bout des grands maux qui assaillent la communauté internationale dans son ensemble.

Sans doute, l’Organisation internationale de la Francophonie l’y aidera et relaiera sa cause. Nous comptons également, bien entendu, sur l’administrateur général de l’AIF, que nous saluons et félicitons au passage, et sur les autres responsables de nos différentes institutions pour apporter à l’Afrique leurs contributions sûrement décisives.

En attendant de vous revoir tous dans ce beau pays appelé Liban, je vous remercie de votre aimable attention.

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Intervention de Son Excellence Monsieur Slobodan Casule Ministre des Affaires étrangères de la République de Macédoine

Monsieur le Président, Monsieur le Secrétaire général, Chers collègues, Mesdames et messieurs,

C’est un plaisir et un honneur pour moi de participer, pour la première fois, aux travaux d’une réunion francophone d’une aussi grande importance que celle que revêt la Conférence ministérielle de la Francophonie.

J’exprime un hommage particulier à la mémoire de Monsieur Senghor, grand homme d’État, homme politique d’exception, l’un des pères fondateurs de la Francophonie. Monsieur Senghor restera gravé dans nos mémoires et dans nos cœurs comme un grand poète, également, qui a reçu la « Couronne d’or » des Soirées poétiques de Struga, manifestation regroupant en Macédoine, chaque année, de nombreux poètes du monde entier.

Je saisis l’opportunité qui m’est donnée en ce moment pour adresser tous mes compliments à Monsieur Boutros Boutros-Ghali, secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie, pour son rapport exhaustif dans lequel il nous a présenté ses activités et celles de l’Organisation pour l’année passée, c’est-à-dire pour la période qui a suivi la dernière conférence ministérielle, à N’Djamena, en février 2001.

Au moment où la République de Macédoine fête le dixième anniversaire de son accession démocratique à l’indépendance, fondée sur la tradition de bonnes relations interethniques, nous nous sommes trouvés confrontés à un défi d’importance majeure, à savoir : sauvegarder notre stabilité, notre souveraineté, l’intégrité territoriale et le caractère unitaire de l’État.

Les groupes armés de terroristes, sous prétexte d’une lutte pour des droits accrus en faveur de la minorité albanaise en Macédoine, par des actes de violence armée, la terreur et la purification ethnique ont menacé les valeurs fondamentales et les acquis démocratiques de notre pays dans toutes les sphères de sa vie sociopolitique et économique.

Conformément aux convictions selon lesquelles la solution de cette crise imposée ne se trouverait que par le recours aux moyens politiques, la Macédoine, en collaboration avec la communauté internationale, en général, et avec l’Otan, en particulier, s’engage activement pour mettre fin à ces menaces. Je voudrais souligner, dans ce contexte, le soutien dont la République de Macédoine a bénéficié et qui lui fut accordé par l’OIF, particulièrement par Monsieur Boutros

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Boutros-Ghali, son secrétaire général qui, lors de la visite qu’il a effectuée en République de Macédoine en mai 2001, aux moments les plus difficiles pour nous, a exprimé de la meilleure façon son intérêt personnel pour un soutien pacifique de la crise en Macédoine. Avec un soutien aussi sincère, je suis optimiste. La paix et la prospérité sont notre futur.

L’accord politique signé ouvre les portes à une société civile multiethnique contemporaine où la compréhension et le respect mutuels seront pour tous les vecteurs de la prospérité qui en résultera. Ce sont également les objectifs de la Francophonie planétaire, tels que définis par le secrétaire général.

Monsieur le Président,

Malheureusement, au début du troisième millénaire, en cette année proclamée par l’OIF « Année du dialogue des cultures », nous sommes témoins d’une destruction vandale des monuments exceptionnels de la culture qui appartiennent à la civilisation humaine. En Macédoine, où l’apôtre Paul avait commencé sa mission d’évangélisation de l’Europe, l’église du monastère de Lesok a été détruite alors que la vieille mosquée de Prilep a été brûlée. Nous nous sommes également appauvris avec la perte des fresques du XlVe siècle de l’église de la Sainte Vierge qui se trouve au monastère du village Matejce et qui ont été gravement endommagées par les terroristes.

Un jour, tout sera reconstruit mais l’héritage culturel détruit est perdu à jamais ; une partie de notre mémoire collective ainsi que le témoignage de notre existence spirituelle séculaire dans ces lieux sont effacés à tout jamais. Je me vois contraint de lancer un appel à l’Organisation internationale de la Francophonie pour qu’elle réserve un peu plus de place dans ses prochaines activités à la sensibilisation de l’opinion publique afin que l’on puisse préserver les valeurs culturelles et se rendre compte de l’importance des trésors communs de la culture.

L’accord cadre pour résoudre la crise en République de Macédoine qui fut signé par l’intermédiaire de la communauté internationale laisse espérer que l’on mettra fin à cette crise, que les relations interethniques seront aménagées et que le droit et la loi régneront sur l’ensemble du pays.

La situation actuelle en République de Macédoine a ralenti notre engagement plus actif dans le cadre de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie, l’année où la Macédoine en est devenue membre. En ce qui concerne notre prochaine coopération avec l’AIF, j’espère que cette année, on pourra s’engager plus activement dans la réalisation des projets prévus pour la région du Sud-Est de l’Europe.

La République de Macédoine soutient l’initiative de la Roumanie d’ouvrir à Bucarest un bureau de l’AIF chargé de couvrir les pays du Sud-Est européen.

Je vous remercie de votre attention.

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Intervention de Son Excellence Monsieur Ivan Petkov Vice-ministre des Affaires étrangères chargé des questions de la Francophonie

de la République de Bulgarie

Monsieur le Président, Monsieur le Secrétaire général, Excellences, mesdames et messieurs,

J’ai l’honneur et le privilège de transmettre à cet important forum les vœux du ministre des Affaires étrangères de la République de Bulgarie, Son Excellence Monsieur Solomon Passy, qui souhaite à cette conférence une belle réussite et des résultats tangibles et concrets.

Permettez-moi de remercier sincèrement nos hôtes et organisateurs de cette rencontre, ici à Paris, pour la chaleur de leur accueil et pour avoir créé d’aussi bonnes conditions de travail en un temps record, vu le report obligé du Sommet de Beyrouth à la suite des événements tragiques du 11 septembre. À ce propos, je partage entièrement l’avis du président de cette conférence, Son Excellence Monsieur Salamé, que l’impact des actes terroristes à New York nous pousse à être des initiateurs d’un dialogue interculturel indispensable pour freiner les effets dévastateurs des comportements volontaires ou inconscients faisant de l’intolérance tacite une monstrueuse confrontation mondialisée à couleurs culturelles ou même religieuses. Et dans cette conjoncture notre organisation a un rôle important à jouer, aujourd’hui plus que jamais. Car cela fait plus de trois décennies que la Francophonie constitue un espace de coopération, de solidarité, de connaissance mutuelle et de dialogue entre les cultures, dans le respect de la souveraineté des États et de la volonté des nations.

Aujourd’hui, à l’aube du troisième millénaire et face aux enjeux de la mondialisation, mais – surtout – face aux défis de l’intolérance agissante et militante, face à la terreur et à la mort, la Francophonie constitue aussi une aire d’espoir pour l’avenir de l’humanité. La Bulgarie réaffirme son engagement à associer ses efforts à ceux de ses partenaires francophones dans l’aspiration à un monde de paix, de démocratie et de développement durable. Il est un fait qui, à mon avis, est chargé de signification : la volonté de mon pays de défendre les principes de l’État de droit et de garantir le respect des droits de l’Homme va de pair avec son engagement sur la voie de la coopération francophone.

Pays riche de plus de treize siècles d’histoire, berceau de l’alphabet cyrillique et de la civilisation slave aux IXe et Xe siècles, la Bulgarie a une forte tradition francophone depuis la seconde moitié du XIXe siècle. Les affinités culturelles et linguistiques qui se créent dans le temps entre les Bulgares et les peuples d’expression française sont fortes et durables. Ils sont nombreux, mes compatriotes ayant en commun l’usage du français – artistes, philosophes, scientifiques, professeurs, médecins, juristes,

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architectes et ingénieurs – dont les œuvres, tout en enrichissant le patrimoine national bulgare, contribuent aux acquis de notre communauté francophone.

C’est bien dans cet enchevêtrement de valeurs que nous voyons se réaliser l’une des missions essentielles de la Francophonie, celle d’être un instrument d’affirmation de la diversité linguistique et culturelle dans le monde. Nous sommes persuadés que les pays de l’Europe centrale et orientale peuvent fournir un apport qualitatif à la Francophonie, dans l’intérêt des partenaires francophones de tous les continents.

La partie bulgare se réjouit du fait que, dans la programmation du biennum 2002-2003 de l’AIF, il est dit explicitement que les pays du Sud et de l’Est du continent européen sont sous-représentés dans les organisations internationales. C’est d’autant plus important pour les pays européens francophones – candidats à l’adhésion à l’Union européenne – car la formation de leurs futurs fonctionnaires communautaires conditionnera leur comportement ultérieur, notamment en matière linguistique. Ces dernières années, bon nombre de ces pays, y compris la Bulgarie, ont maintes fois insisté sur la nécessité de voir l’OIF faciliter l’accès à la fonction publique internationale pour des jeunes experts originaires de l’Europe orientale et méridionale.

Nous nous félicitons que pour la première fois dans les documents de la Francophonie une attention spéciale soit accordée à la formation d’experts provenant de pays candidats a l’adhésion à l’Union européenne afin qu’ils puissent à l’avenir occuper différentes fonctions publiques au sein des organisations internationales, et notamment dans les structures communautaires européennes.

C’est pourquoi nous, les Bulgares, nous soutenons la proposition figurant dans la programmation du biennum 2002-2003 que nous-mêmes avons faite et refaite à différents forums comme celui-ci – je cite – « de mettre à l’étude la possibilité d’ouvrir, dans le cadre de ce programme de formation, une option spéciale "Union européenne" à l’intention de fonctionnaires et experts originaires des pays d’Europe centrale et orientale candidats à l’adhésion ». Et nous serions heureux de voir ce processus s’accélérer.

D’ores et déjà, la Bulgarie est prête à soumettre des candidatures de jeunes experts hautement qualifiés à des stages et emplois aux instances francophones.

Monsieur le Président, Monsieur le Secrétaire général Mesdames et messieurs,

Il y a plus de deux ans, au Sommet de Moncton, en 1999, puis à la Conférence ministérielle de Paris, en novembre de la même année, la partie bulgare proposait officiellement à l’Agence d’ouvrir un bureau régional à Sofia.

Je réitère aujourd’hui, au nom du gouvernement bulgare, notre proposition et je compte beaucoup sur la compréhension et la solidarité agissante de nos pays amis

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francophones. Je vous fournirai, chers collègues, un argument solide à l’appui de cette idée – l’ouverture d’un bureau régional en Europe centrale et orientale. Je sais que beaucoup d’entre vous préfèrent aujourd’hui l’approche régionale à celle nationale, quand on parle de la répartition des chantiers francophones. Un tel bureau régional de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie permettrait à toute la communauté francophone d’élargir son rayonnement sur le Vieux continent, jusqu’à présent laissé un peu à l’écart, en arrière-plan.

Je voudrais tout particulièrement remercier, au nom du gouvernement bulgare, tous les représentants des pays francophones qui ont voté en octobre dernier, au sein de l’Assemblée générale de l’ONU pour la candidature bulgare au statut de membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies pour le mandat 2002-2003. La Bulgarie apprécie hautement cet appui et, tout naturellement, ne manquera pas de soutenir – déjà aux réunions du Conseil de sécurité – toute proposition qui aurait trait à la noble cause francophone et à ses multiples facettes.

Je voudrais, pour finir, exprimer mes remerciements à toutes celles et à tous ceux qui ont contribué au succès de ce forum avec leur travail responsable et leur dévouement aux valeurs francophones.

Merci de votre attention.

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Intervention de Son Excellence Monsieur Etzer Charles Ambassadeur, Représentant personnel du chef de l’État haïtien

au Conseil permanent de la Francophonie

Monsieur le Président,

Tout d’abord nous voudrions vous transmettre les excuses et les regrets du Ministre Joseph Philippe Antonio, qui devait être ici ce matin avec nous mais que des obligations de dernière minute ont retenu à Port-au-Prince.

C’est avec la plus grande attention que nous avons écouté l’excellent exposé du secrétaire général. Un exposé d’où ressortent, de façon significative, différentes pulsations qui rythment l’évolution du monde actuel. En effet, y apparaissent maints problèmes politiques auxquels nous sommes confrontés depuis quelques années ; et dans la complexité de cette évolution, des questions nouvelles se posent, qui se rapportent au phénomène dit de mondialisation ; que ce soit sur le plan purement économique et financier, ou sur les plans politique et culturel, les relations internationales obéissent désormais à des exigences qui sont celles d’un monde aux frontières plus ou moins virtuelles. Et ce n’est point un vain mot de parler de village planétaire. Comme dans tout espace communautaire, il importe que des règles d’équilibre et d’équité gouvernent les rapports entre les peuples ou entre les États ; autrement dit : une démocratie internationale s’impose comme un prolongement nécessaire des démocraties nationales à bâtir ou à consolider. Dès lors ces dernières doivent être des partenaires efficaces sur la scène du monde et avoir leurs chances de développement.

À cet égard nous ne pouvons qu’apprécier tous les efforts accomplis au sein de la Francophonie, notamment depuis quatre ans, pour faire de cet espace géopolitique ou sociolinguistique un modèle de coopération ou d’échanges solidaires : modèle de coopération dans tous les domaines. Ici nous tenons à mettre l’accent sur la détermination particulière dont fait preuve la Francophonie, sur le plan politique, pour que la démocratie et le respect des droits de l’Homme se développent partout en son sein : l’occasion de réaffirmer l’entière adhésion du gouvernement haïtien à la Déclaration de Bamako. À Haïti, comme vous le savez tous, le gouvernement ne cesse depuis des années de tout accomplir pour renforcer les pratiques démocratiques ; mais la tâche s’avère difficile car ce n’est pas du jour au lendemain qu’on va pouvoir changer une société ou effacer des attitudes et comportements vieux de plusieurs siècles. Tant que toutes les composantes d’une société ne sont pas imprégnées d’une culture démocratique, il restera toujours des risques de crise ou des obstacles à surmonter. C’est pourquoi nous insistons beaucoup pour que l’OIF, à travers la Délégation aux droits de l’Homme et à la démocratie, renforce ses moyens d’action pour que la culture démocratique se développe dans tout les pays où celle-ci demeure encore faible.

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C’est une telle faiblesse qui, en Haïti chez certains opposants, explique la toute récente tentative de coup d’État. Nous profitons de l’occasion pour remercier le secrétaire général et à travers lui, l’OIF, pour son témoignage de solidarité face à une telle tentative, et de son effort constant pour aider Haïti à consolider sa démocratie naissante.

Par ailleurs, sans entrer dans les détails, nous approuvons pleinement les quatre axes présentés par le secrétaire général dans le plan d’action prévu dans la perspective du Sommet de Beyrouth. Des axes d’action qui embrassent tous les champs de la société. Autant dire que ce plan est ambitieux. Aussi ne pouvons-nous ne pas nous poser la question suivante : la Francophonie a-t-elle les moyens de ses ambitions ? Cette question pour tout simplement appuyer le souhait du secrétaire général de voir le FMU bénéficier davantage de contributions.

Sur le plan institutionnel, nous sommes un exemple pour tous les autres espaces sociolinguistiques, mais si nous ne parvenons pas à rendre la Francophonie, par la solidarité et une coopération appropriée, plus proche de nos populations, c’est-à-dire capable de répondre à leurs attentes, la déception sera grande. Et toute déception risque d’être vécue comme un affaiblissement de la Francophonie. Mais nous sommes confiants dans notre ambition commune, aussi sommes-nous convaincus que tous les efforts seront faits pour que les moyens financiers soient à la hauteur de cette ambition. À cet égard, nous soutenons la proposition de la délégation française d’organiser une conférence internationale pour la recherche de financement.

Sur ce, nous souhaitons plein succès aux présents travaux.

Merci.

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Intervention de Son Excellence Monsieur Koffi Panou Ministre des Affaires étrangères de la République togolaise

Monsieur le Président de la Conférence ministérielle de la Francophonie, Monsieur le Secrétaire général de la Francophonie, Monsieur l’Administrateur général de l’Agence de la Francophonie, Mesdames, messieurs les Ministres,

Je voudrais, avant toute chose, adresser mes très vives félicitations au secrétaire général de notre organisation pour le rapport à la fois synthétique et très exhaustif de son action et des multiples initiatives prises depuis notre dernière rencontre à N’Djamena, en février 2001.

Ces diverses initiatives ont permis à notre organisation d’affirmer sa présence dans la gestion des affaires internationales et d’assurer sa part de responsabilité face aux nombreux défis du monde contemporain que la communauté internationale s’efforce quotidiennement de relever.

Au nombre de ces défis figurent bien évidemment la lutte contre la pauvreté, l’amélioration des conditions de vie de nos populations, la promotion de la démocratie et de l’État de droit, la promotion d’un ordre international plus juste, plus équitable et plus humain fondé sur les relations de partenariat rénové qui tiennent compte des aspirations de nos peuples dans leur diversité agissante.

Monsieur le Président,

Par delà ces enjeux, ce qui nous paraît primordial c’est la préservation de la paix et la sécurité internationale. Nous sommes convaincus que, sans la paix et la sécurité, toute volonté d’établir les relations de coopération fructueuses entre les nations ne serait qu’une vaine tentative.

C’est pourquoi nous apprécions les missions menées par la Francophonie ces derniers temps et qui visent à éliminer les menaces à la paix et à la sécurité internationale.

À cet égard, l’appel au dialogue des cultures et des civilisations lancé par la Francophonie depuis ses origines devient aujourd’hui plus pressant que jamais car la marginalisation ou l’exclusion de certaines cultures du processus de mondialisation qui se dessine peut conduire à des frustrations aux conséquences imprévisibles et constituer un vivier pour le terrorisme. Les événements du 11 septembre 2001 sont là pour nous le rappeler.

Aussi voudrais-je affirmer solennellement combien nous avions eu raison de retenir pour notre prochain sommet des chefs d’État et de gouvernement, à Beyrouth, en octobre 2002, le thème du dialogue des cultures. Des échanges fructueux que nous aurons lors de ces importantes assises permettront, je n’en doute pas, une

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16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie Paris, le 11 janvier 2002

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plus grande connaissance de l’autre, véritable co-naissance à l’autre, gage d’une meilleure compréhension entre tous les peuples.

Parvenu à ce point de mon propos, comment ne pas rendre un hommage mérité à cet illustre fils d’Afrique, ce visionnaire qu’a été Léopold Sédar Senghor. En saluant sa mémoire, nous voudrions une fois de plus dire combien sa pensée continue et continuera d’être présente au sein de notre organisation. L’homme du métissage culturel et donc de l’entente et de la convivialité entre les cultures et entre les peuples s’en est allé. Que vive sa vision hautement humaniste du monde en Francophonie.

Monsieur le Président, Monsieur le Secrétaire général, Mesdames et messieurs,

Les documents que nous ont transmis les opérateurs des sommets que sont l’Agence intergouvernementale de la Francophonie, l’Agence universitaire de la Francophonie, TV5, l’Université Senghor et l’Association internationale des maires francophones témoignent de plus en plus du professionnalisme qui a présidé à leur genèse et leur confection. Ils reflètent, dans leur majorité, les recommandations qui ont été les nôtres lors de nos dernières rencontres. Aussi voudrais-je, tout en les félicitant, les assurer de l’appui du Togo.

Monsieur le Président, Mesdames et messieurs les Ministres,

Ces dernières années, l’Organisation internationale de la Francophonie, sous la haute direction de son secrétaire général, a su faire entendre la voix de la Francophonie dans les débats sur les grands sujets de politique internationale.

Il importe donc d’encourager le secrétaire général à poursuivre ses efforts sur cette voie qui a fait de notre organisation un instrument privilégié de dialogue des cultures et un véritable cadre de rencontre des civilisations.

C’est pourquoi nous voudrions ici exprimer à Monsieur Boutros Boutros-Ghali toute notre appréciation et notre profonde reconnaissance pour avoir su, par son dévouement et ses multiples talents, imprimer un nouvel élan à la Francophonie et lui donner le dynamisme que nous lui connaissons aujourd’hui.

Nous voudrions également renouveler à l’Organisation internationale de la Francophonie ainsi qu’à l’ensemble de nos partenaires l’expression de notre profonde gratitude pour le soutien multiforme apporté au processus électoral en cours dans notre pays, le Togo.

Nous gardons l’espoir que la bonne tenue, en mars prochain, de ce scrutin, en toute transparence, comme l’a garanti le chef de l’État, contribuera sans nul doute à la consolidation de la démocratie et de l’État de droit et à la relance de l’économie si

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durement éprouvée, depuis près de dix ans, par la suspension de notre coopération avec nos principaux partenaires en développement.

Le Togo sait d’ores et déjà, dans un esprit de solidarité fraternelle, pouvoir compter sur l’ensemble francophone pour la levée de ces sanctions injustes qui frappent sa population, réduite à la misère au quotidien.

Monsieur le Président,

C’est cette communauté de destin que nous avons su créer et consolider qui nous distingue et fait de la Francophonie une organisation plus unie, plus à l’écoute des aspirations de ses peuples, déjà liés par le partage d’une langue et d’une culture.

Faisons donc en sorte que cette solidarité agissante exemplaire que nous avons su tisser entre les membres de notre famille soit chaque jour plus fructueuse, plus visible et plus proche de nos populations.

Je vous remercie.

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Intervention de Son Excellence Monsieur Ion Stavila Vice-ministre des Affaires étrangères de la République de Moldavie

Monsieur le Président, Mesdames et messieurs les Ministres, Mesdames et messieurs,

C’est ma première intervention en qualité de vice-ministre des Affaires étrangères de la République de Moldavie à une Conférence ministérielle de la Francophonie. Je saisis cette occasion pour adresser à toutes les délégations, au nom de mon gouvernement, les meilleurs vœux pour l’année 2002 et les souhaits les plus sincères de bonheur et de prospérité.

Monsieur le Secrétaire général,

La disparition du Président Léopold Sédar Senghor, l’un des pères fondateurs de la Francophonie et symbole de la nouvelle Afrique, nous a beaucoup touchés. Je voudrais à mon tour rendre hommage à la mémoire de cette personnalité marquante de notre époque dont l’héritage spirituel appartient à toute notre famille francophone.

Avant de me prononcer sur les sujets principaux de notre Conférence, je tiens à adresser toutes mes félicitations au secrétaire général de l’Organisation de la Francophonie, Monsieur Boutros Boutros-Ghali, qui, depuis le Sommet de Hanoi, il y a plus de quatre ans, s’est consacré pleinement à la réalisation des objectifs de notre mouvement.

Je tiens également à saluer les efforts inspirés de l’administrateur général, Monsieur Roger Dehaybe, qui, pendant la même période, a pu et a su impulser de manière efficace l’activité de l’Agence intergouvernementale et lui donner plus de dynamisme et de pragmatisme.

Ces derniers temps, la République de Moldavie, un des nouveaux membres de l’Organisation, a renforcé ses liens avec l’AIF et les autres opérateurs. On peut dire aujourd’hui que, grâce à cela, les positions du français dans mon pays restent assez fortes. Plus de 65 % des élèves et des étudiants apprennent le français comme première langue étrangère.

L’appartenance à la Francophonie nous a donné de nouvelles possibilités de mieux nous intégrer dans les structures internationales, de dialoguer plus facilement avec les représentants de différentes cultures, de promouvoir plus largement nos propres richesses culturelles et spirituelles. Le chemin que nous devons poursuivre est celui de l’unité dans la diversité, du progrès dans la paix.

Voilà pourquoi la Francophonie attire une attention tout à fait particulière à ce sujet.

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Monsieur le Président,

Depuis le 11 septembre dernier, notre regard sur le monde a changé profondément. Les attaques terroristes contre les États-Unis ont mis en évidence le danger réel que comporte le terrorisme international à l’adresse de la civilisation entière et de ses valeurs fondamentales. La République de Moldavie a condamné avec fermeté ces attentats en les qualifiant de folie criminelle, qui ne peut être justifiée sous aucune forme.

Nous soutenons les efforts et les actions légitimes entrepris par la communauté internationale en vue d’adopter des mécanismes nécessaires pour identifier, démanteler et punir les organisations terroristes avant qu’elles ne frappent à nouveau. Tandis qu’une solidarité générale se manifeste partout dans le monde nous devons apporter notre contribution à cet égard, notamment en renforçant l’interaction entre les nations qui constituent notre communauté francophone.

Mesdames et messieurs,

Le monde dans lequel nous vivons est en processus de mutation rapide et profonde. Nous nous efforçons de nous adapter à l’ampleur, à la complexité et à la vitesse de ces transformations à grande échelle entraînées par la mondialisation. Pour relever les défis de ce processus et atteindre nos objectifs communs, il convient de renforcer davantage l’interaction dans le cadre de la Francophonie pour mieux défendre nos intérêts dans un esprit de solidarité.

Le dialogue des civilisations et des cultures est le seul chemin à poursuivre pour préserver la paix internationale. L’objectif impérieux de notre intelligence collective est d’identifier les moyens qui amèneront à la coopération, à la coexistence du monde multiculturel. L’acceptabilité d’autrui et, par conséquent l’acceptabilité de la diversité culturelle, constitue le principe fondamental de la coexistence humaine sans guerre. Cette spécificité devrait devenir une norme, comme l’a constaté d’ailleurs le secrétaire général de notre organisation, Monsieur Boutros Boutros-Ghali.

La Francophonie peut montrer à coup sûr au monde que sa diversité culturelle est toujours vivante, que les idéaux de liberté, de justice, d’égalité et de solidarité constituent effectivement le fondement d’une culture de la paix et de la tolérance, et qu’ils sont à même de contrebalancer les tendances à l’uniformisation et à l’injustice.

L’instauration du dialogue des cultures peut combler le fossé qui sépare les nations et fortifier les liens entre les peuples. Ce processus devrait mener à la tolérance, fondée sur le respect des droits de l’Homme et de la démocratie. La coopération entre les différentes cultures et traditions dans le cadre de la Francophonie doit devenir une vraie source de créativité et d’enrichissement mutuel. La communauté francophone doit apporter la preuve qu’elle représente un modèle et une force incontestable de notre temps pour lesquels l’Homme est la valeur suprême.

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Nous considérons que l’affirmation perpétuelle sur le plan international constitue une des tâches actuelles de la Francophonie. Notre but commun est de défendre la paix et la diversité culturelle, condition si nécessaire pour le développement économique et social. Nous soutenons pleinement la Déclaration de Bamako, qui prévoit un rôle croissant pour notre organisation en matière de prévention des crises et gestion des conflits ainsi que dans le domaine des droits de l’Homme et de la démocratie.

Mesdames et messieurs,

La diversité culturelle doit être au centre des préoccupations et des politiques régionales et multilatérales parce qu’elle est porteuse de valeurs fondamentales d’entente et d’harmonisation entre les peuples.

La Francophonie devrait, à mon avis, contribuer à l’intégration spirituelle de tout l’espace francophone par la création d’un système informatique efficace. Chaque ressortissant d’un pays francophone doit avoir accès au trésor culturel et spirituel de toute notre communauté. Il est très important pour nous, les pays en transition, qu’au-delà des problèmes économiques et sociaux, nous n’oubliions pas le fonds commun qui nous lie, les valeurs spirituelles et culturelles de la Francophonie sur lesquelles la civilisation humaine a été érigée au cours des millénaires.

Dans ce sens nous considérons que toutes les actions entreprises par la Francophonie vont en concordance avec nos objectifs pour l’avenir, c’est pourquoi nous soutenons tous les programmes proposés car ceux-ci représentent des outils pratiques pour la mise en œuvre de nos aspirations.

C’est à nous que revient la tâche de créer une atmosphère de confiance réciproque et de bonne entente entre les peuples. Si nous avons la volonté de le faire et si cela nous réussit, nous pourrons espérer que les générations à venir continueront notre vocation, qu’elles développeront une coopération amicale sans égard pour les différences de race, d’histoire, de religion, de tradition et d’autres particularités d’origines.

Merci de votre aimable attention.

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Intervention de Son Excellence Madame Arta Dade Ministre des Affaires étrangères de la République d’Albanie

Monsieur le Président, Monsieur le Secrétaire général, Excellences, Mesdames et messieurs,

Je tiens d’abord à exprimer toute mon appréciation pour l’accueil chaleureux et le soin apporté à la préparation de cette 16e Conférence ministérielle. C’est un moment particulièrement important puisqu’il s’agit d’adopter la programmation pour les années 2002 et 2003. À ce moment, je voudrais m’associer à l’hommage rendu ici, à très juste titre, au Président Senghor du Sénégal, un des pères fondateurs de la Francophonie.

Monsieur le Président,

Depuis la 15e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie, le gouvernement albanais a adopté de multiples mesures pour promouvoir les valeurs politiques et culturelles de la Francophonie.

Nous sommes particulièrement attachés à promouvoir et développer davantage son esprit, qui est fondé sur les valeurs et les principes qui sont en même temps ceux de la démocratie. Il serait utile de mentionner dans ce cadre la participation active de l’Albanie dans les nombreuses manifestations francophones ainsi qu’une coopération étroite entre les structures francophones albanaises, les instances francophones importantes et les opérateurs principaux.

Ainsi, pour la première fois, des observateurs albanais ont participé aux missions d’observation de l’OIF aux élections qui se sont déroulées dans quelques pays francophones, mais aussi la mission mandatée par l’OIF qui s’est rendue à Tirana pour observer les élections législatives de juin 2001. En ce qui concerne les développements en Albanie, il est à souligner que l’année dernière a marqué de sérieux efforts en vue de consolider davantage l’État de droit, les médias indépendants, le développement socio-économique, le rôle de la société civile, la lutte contre le crime organisé, domaines qui figurent également parmi les objectifs prioritaires inscrits dans la Charte de la Francophonie et la Déclaration de Bamako.

Notre objectif principal est la création et le développement en Albanie d’une nouvelle réalité francophone.

Pour la première fois, la Semaine de la Francophonie, riche d’activités littéraires, culturelles et artistiques, a été célébré du 19 au 23 mars 2001, avec l’implication de la Commission nationale et des ambassades francophones accréditées à Tirana.

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16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie Paris, le 11 janvier 2002

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Parmi les directions où nous concentrons notre action francophone, je souhaiterais citer :

- une politique active de la promotion de la langue française, premièrement à travers l’enseignement dans le système scolaire, mais aussi à travers les cours de français. Ainsi, à l’heure actuelle, 30 % des élèves et étudiants albanais, à l’échelle nationale, étudient le français comme première langue étrangère ;

- encourager des traductions de haut niveau des chefs-d’œuvre de la littérature francophone ;

- la diffusion et la promotion de la culture francophone, à travers l’élargissement des opérateurs audiovisuels. Le progrès des moyens de télécommunications a permis l’intégration dans nos programmes de télévision de deux chaînes francophones : TV5 et France 2. Nous prévoyons également l’inauguration en novembre 2002 d’une médiathèque francophone dans la ville de Korça (au sud-est de l’Albanie). Nous sommes en train de faire les efforts nécessaires pour établir à Tirana un centre culturel français qui serait, non seulement un point de contact pour tous les francophones du pays, mais servirait également de centre actif pour la promotion de la culture francophone ;

- la coopération de l’Université de Tirana avec l’Agence universitaire de la Francophonie, s’assurant la mobilité entre les étudiants et les enseignants, consolidant ainsi l’espace universitaire francophone.

Monsieur le Président,

Cette conférence ministérielle est un événement important dans notre débat sur le dialogue des cultures. Les enjeux d’une affirmation de la diversité culturelle et linguistique sont essentiels. Le respect de la diversité culturelle est d’abord une exigence identitaire. Pour notre gouvernement, il est impératif de définir une politique culturelle à long terme et de mettre en œuvre les instruments de cette politique. Nous espérons que l’Organisation internationale de la Francophonie, à travers ses opérateurs, encouragera et soutiendra ces initiatives.

Aussi, nous pensons que l’OIF doit conjuguer son effort pour relever les défis que nous lance la crise du terrorisme international et associer pleinement ses efforts à ceux du reste de la communauté internationale pour apporter une réponse appropriée à ses moyens contre la violence aveugle, laquelle suscite en nous la même aversion que partout ailleurs. C’est dans cet esprit que nous devrions aborder, non seulement la question du terrorisme, mais aussi celle de l’ignorance et de l’incompréhension.

Inspirée par ce thème principal, « dialogue des cultures », j’aimerais partager avec vous quelques idées de notre vision politique, qui portent sur des problèmes importants pour l’Albanie et les pays de l’Europe du Sud-Est, où se trouve un potentiel francophone considérable. Longtemps connue pour son isolement durant la période de la guerre froide, l’Albanie est maintenant en prise de plus en plus directe avec les pays de la région et en phase avec des visions euro-atlantiques.

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Forte de sa situation géographique et de son histoire au carrefour des civilisations et des cultures, à la lumière des événements dramatiques récents, l’Albanie considère le dialogue interculturel indispensable.

À l’heure actuelle, les principales menaces pour la paix dans la région proviennent de conflits intérieurs et de tensions interethniques. Si l’on veut cultiver et consolider la paix dans les Balkans, c’est le développement du dialogue interculturel qui est l’un des objectifs à privilégier. « Apprendre à vivre ensemble » doit être réalisé sous deux angles principaux : la cohésion sociale, l’harmonie et la tolérance au sein de notre société, et la compréhension mutuelle et l’amitié entre nos sociétés à l’échelle régionale. Dans cette optique, des efforts importants ont été menés dans les programmes en faveur de la jeunesse, dans le domaine de l’éducation, comme le projet en cours : « L’éducation interculturelle et des droits de l’Homme en Albanie ». Ces efforts ont pour but de promouvoir une culture civique de la paix et de la tolérance en faveur de la diversité culturelle, du pluralisme et du dialogue interculturel, qui, en cette époque de mondialisation, ont une importance primordiale et une grande portée politique.

J’estime aussi que l’élite francophone, forte dans la région de l’Europe du Sud-Est, les parlementaires, les journalistes, les écrivains, les artistes, les professeurs francophones doivent se faire entendre, non seulement au sein de leur propre société mais aussi dans la sous-région, dans la région et dans le monde. Ils ont en l’OIF une amie naturelle et une alliée, notamment grâce aux différents programmes, réseaux et institutions francophones.

En concluant, permettez-moi de souligner, Monsieur le Président, que l’Albanie est prête à jouer un rôle de plus en plus actif aux affaires internationales, en général, et à assumer ses pleines responsabilités au sein de la Francophonie, en particulier. Mais ceci ne pourrait se faire si nous ne pouvons pas nous affranchir du statut actuel de membre associé, lequel, disons-le, présente un handicap. Nous étions optimistes et espérions vivement que le moment était venu de devenir membre à part entière. J’ai malheureusement le regret de constater que la commission ad hoc sur les nouvelles adhésions n’a pas été en mesure de réserver un avis favorable à notre demande, ce qui a été entériné par la réunion du Conseil permanent du 24 septembre dernier. Je ne pense pas que cela soit la réponse appropriée pour les efforts continus du gouvernement albanais, et spécialement pour les dizaines de milliers de francophones albanais qui misent sur cette pleine participation institutionnelle pour mieux déployer leurs énergies afin de maintenir, développer et faire progresser la dimension francophone dans leur pays.

Je souhaite, Monsieur le Président, que nous puissions utiliser le temps qu’il nous reste jusqu’au Sommet de Beyrouth pour une nouvelle réflexion et éventuellement une nouvelle décision en faveur de notre requête.

Je vous remercie de votre attention.

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Intervention de Son Excellence Madame Aïchatou Mindaoudou Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et de l’Intégration africaine

de la République du Niger

Monsieur le Président, Excellences mesdames et messieurs les Ministres, Monsieur le Secrétaire général, Monsieur l’Administrateur général, Mesdames, messieurs,

Ce n’est pas sans une certaine émotion, assurément, que je prends la parole aujourd’hui devant cette auguste assemblée, au sein de laquelle je retrouve avec beaucoup de plaisir des visages connus et familiers, des collègues et des amis avec lesquels, il y a deux ans seulement, nous avons eu à travailler et à échanger, en Francophonie et ailleurs, sur des questions d’intérêt commun touchant aux relations entre nos États.

En revenant, voici tout juste trois mois à la tête de la diplomatie de mon pays, le Niger, je vous retrouve, distingués collègues, animée par la même détermination et le même engagement de poursuivre, avec les uns et les autres, cette collaboration étroite et dynamique qui existait entre nous à l’occasion de mon premier passage et qui, je n’en doute pas, a été menée avec mon prédécesseur.

Monsieur le Président,

En cette aube du Nouvel An, permettez-moi d’adresser à l’ensemble des participants, à notre secrétaire général, Monsieur Boutros Boutros-Ghali, à l’administrateur général, Monsieur Roger Dehaybe, et à toutes leurs équipes mes vœux de bonne et heureuse année. Puisse l’année 2002, dont l’avènement a été précédé, hélas, quelques mois plus tôt par la tragédie du 11 septembre et par le regain de la violence au Moyen-Orient, être pour la communauté des États francophones en particulier et pour le monde en général une année de tolérance et de paix.

Notre session se tient quelques jours seulement après la disparition du Président Léopold Sédar Senghor. Avec les Présidents Habib Bourguiba et Hamani Diori, le Président Senghor était plus que l’un des pères fondateurs de la Francophonie institutionnelle, née à Niamey en 1970 : un humaniste, un grand visionnaire qui aura incontestablement marqué son siècle.

Avec le Président Senghor, c’est le dernier des pères fondateurs de notre institution qui s’en est allé, laissant la Francophonie orpheline. Puisse la mémoire de ces grands hommes continuer à inspirer notre communauté ; puissent leur souvenir et leur œuvre se perpétuer et continuer d’éclairer les générations présentes et futures pour le rayonnement de la Francophonie dans ce monde en perpétuelle mutation.

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16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie Paris, le 11 janvier 2002

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Monsieur le Président,

Les événements du 11 septembre 2001 se sont produits aux États-Unis d’Amérique alors que nous étions à quelques semaines seulement du IXe Sommet des chefs d’État et de gouvernement qui devait nous réunir à Beyrouth, dans ce Moyen-Orient symbole de la diversité et du brassage, sur le thème du « dialogue des cultures ». Nous savons, parce que nous avons suivi tout le processus préparatoire de ce grand rendez-vous, tous les efforts déployés et les énormes sacrifices consentis par le gouvernement et le peuple libanais pour recevoir ce Sommet dans la plus pure tradition d’accueil, d’hospitalité et de générosité de ce grand peuple.

Je voudrais assurer les autorités libanaises de notre total soutien et leur dire tout le plaisir qui sera le nôtre de nous retrouver, à l’automne prochain, plaise à Dieu, dans leur belle capitale de Beyrouth.

Monsieur le Président, Excellences, mesdames et messieurs,

Je voudrais dire toute l’admiration et toutes les félicitations de mon pays pour l’action politique et diplomatique que conduit depuis quatre ans notre secrétaire général, Monsieur Boutros Boutros-Ghali. En effet, grâce à son dynamisme et à la visibilité qu’il a imprimée à son action, la Francophonie est aujourd’hui devenue un acteur de premier plan, écouté et consulté sur les grandes questions internationales.

Je voudrais aussi marquer la très grande appréciation et les compliments du Niger pour le travail accompli par l’administrateur général, Monsieur Roger Dehaybe, pendant les quatre années qui viennent de s’écouler. Nous avons eu, à diverses occasions, l’opportunité de lui dire tout le bien que nous pensons de son action à la tête de l’Agence, qu’il dirige avec compétence, rigueur, efficacité et transparence. C’est avec le plus grand plaisir que mon gouvernement lui a officiellement apporté son soutien pour poursuivre cette action au cours d’un second mandat qu’il n’a que trop pleinement mérité.

La programmation du biennum 2000-2001 qui vient de s’écouler a largement pris en compte les préoccupations de nos États. Je suis heureuse de noter, et c’est tout à l’honneur de l’équipe de direction de l’Agence, que le budget du biennum a été exécuté dans la proportion de 76 % consacrée aux programmes, contre 24 % dévolue aux charges de fonctionnement et de gestion. Quant à la programmation du biennum 2002-2003, nous retenons qu’elle a été conçue en intégrant les différents exercices de réflexion en cours et en tenant compte des cadrages politiques que constituent notamment le Plan d’action de Luxembourg sur les femmes, celui de Bamako sur le bilan des pratiques de la démocratie des droits et des libertés dans l’espace francophone, celui de Cotonou sur la culture, celui de Monaco sur l’économie, etc.

Structurée autour des six grands chantiers qui ont été dégagés, la programmation du prochain biennum met clairement l’accent sur deux missions essentielles, qui sont, d’une part, l’appui aux États qui le souhaitent dans l’élaboration ou la

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consolidation de leurs politiques dans divers secteurs ; d’autre part, l’animation de la concertation francophone, notamment à l’occasion des deux grands sommets mondiaux qui marqueront le biennum, à savoir le développement durable, à Johannesburg, en 2002 et la société de l’information, à Genève, en 2003. De même, le Niger se réjouit de la proposition de la délégation française d’organiser prochainement un séminaire international sur le financement du développement.

Nous retenons, pour nous en féliciter, que la programmation du prochain biennum a été élaborée autour des préoccupations majeures que sont la poursuite du resserrement des programmes ; le développement d’une culture de l’évaluation, condition de base des choix de programmation ; la prise en compte de la dimension régionale aux plans culturel, politique et économique ; la valorisation de l’expertise du Sud par la mise en place d’une banque d’experts ; et enfin, le développement d’une approche géopolitique privilégiant les pays les moins avancés. Tout ceci nous satisfait pleinement.

Monsieur le Président,

Le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique constitue aujourd’hui le grand défi pour notre continent dans cette phase de mondialisation et de globalisation de l’économie. La Francophonie doit accompagner cette noble ambition et prendre une part active aux côtés des États africains dans sa mise en œuvre.

La question de l’évaluation de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie et de la suite qu’il convient de donner aux conclusions et recommandations dégagées par l’équipe des évaluateurs a retenu toute l’attention de la réunion du Conseil permanent qui préparait notre présente session.

Ma délégation retient, pour s’en féliciter, que l’évaluation a conclu, pour l’essentiel, que notre Agence est sur la bonne voie depuis la réforme de Bucarest et qu’elle est gérée avec rigueur et efficacité. Les huit recommandations formulées par l’équipe d’évaluateurs résonnent à notre sens comme une invite à mieux faire mais certainement pas comme la sanction implacable d’une défaillance constatée de l’Agence dans l’accomplissement de sa mission ni, a fortiori, de son administrateur général. C’est dire que la question de la mise en place d’un comité de suivi de l’évaluation, pour importante qu’elle soit, doit être dépouillée de toute polémique et de toute suspicion ; le mandat du comité à mettre en place, sa composition et la durée de sa mission devront, de l’avis de ma délégation, être très clairement et très limitativement définis.

Mon pays, le Niger, aura l’honneur et le lourd privilège d’accueillir du 7 au 17 décembre 2005, à Niamey, la cinquième édition des Jeux de la Francophonie. Le gouvernement et le peuple nigériens mesurent l’ampleur de la tâche et le caractère redoutable de la responsabilité qui leur incombe à cet égard mais les appréhendent avec sérénité et un sens profond d’engagement.

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16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie Paris, le 11 janvier 2002

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Je voudrais informer et rassurer les honorables représentants réunis autour de cette table sur le fait que le processus préparatoire de ce grand rendez-vous de la jeunesse francophone se poursuit activement et dans le respect du chronogramme et du cahier des charges convenus entre le Conseil international des Jeux de la Francophonie et mon gouvernement, ainsi qu’a pu le constater le secrétaire exécutif du CIJF, Monsieur Michel Dach, à l’occasion de son récent séjour à Niamey.

Le Niger était présent en juillet dernier à Ottawa–Hull, à la 4e édition des Jeux de la Francophonie, et a pu prendre la mesure de l’immensité de la tâche qui l’attend. Notre délégation a été le témoin privilégié de la parfaite organisation de ces Jeux par le gouvernement du Canada, auquel nous renouvelons ici toutes nos félicitations. C’est le lieu pour moi d’exprimer la profonde gratitude du Niger à tous les pays qui lui apportent leur soutien pour l’organisation de ces 5e Jeux de la Francophonie.

Monsieur le Président, Mesdames et messieurs les Ministres,

Il y a tout juste deux ans, je plaidais devant vous, dans cette même salle, le cas de mon pays, qui avait besoin de la compréhension, de l’indulgence et du soutien de la communauté internationale, pour l’aider et l’accompagner dans son processus de retour à la légalité constitutionnelle. C’était au lendemain des événements du 9 avril 1999 et au terme de la période de transition qui en avait résulté. Aujourd’hui, me voici parmi vous, représentant le gouvernement de la cinquième République, issu des élections législatives et présidentielles libres et transparentes qui ont sanctionné cette période de transition.

Grâce au soutien de vos pays respectifs et de l’ensemble de ses partenaires au développement, auxquels je renouvelle ici notre profonde gratitude, le Niger a retrouvé la voie de la stabilité politique et institutionnelle et s’attelle avec détermination aux tâches prioritaires de son développement économique et social, fondé sur une ambitieuse stratégie de réduction de la pauvreté, récemment adoptée par le gouvernement. Nous espérons vivement que la Francophonie et ses États membres se tiendront aux côtés du Niger pour le soutenir dans la mise en œuvre de ce grand projet qui vise l’amélioration des conditions de vie des populations nigériennes, singulièrement celles du monde rural.

Je vous remercie.

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Intervention de L’Honorable Paul Robichaud Ministre du Tourisme et des Parcs

Ministre responsable de la Francophonie du Nouveau-Brunswick

Monsieur le Président,

Permettez-moi d’abord, au nom de mon gouvernement et de l’ensemble des Néo-brunswickois et Néobrunswickoises, de formuler à votre endroit, de même qu’à l’endroit de ceux et celles qui composent cette communauté si attachante qu’est la Francophonie, les meilleurs vœux pour cette année 2002 qui s’amorce.

Puisse-t-elle représenter un pas significatif vers le rapprochement des peuples et des cultures, exigence si cruellement rappelée à notre attention par les événements tragiques de septembre dernier.

Permettez-moi de féliciter le secrétaire général ainsi que l’ensemble des opérateurs de la Francophonie pour la qualité du travail réalisé au cours du dernier biennum, travail inspiré par un événement qui a marqué de façon singulière et indélébile les cœurs des Néobrunswickois et Néobrunswickoises.

Je fais évidemment référence au Sommet de Moncton.

Monsieur le Président, la programmation de la Francophonie pour le prochain biennum s’inscrit bien dans la continuité des chantiers dégagés par les chefs d’État et de gouvernement lors des derniers sommets, dont celui de Moncton.

Nous reconnaissons là le fruit d’un effort continu visant à doter l’action de notre organisation d’une plus grande lisibilité et cohérence ainsi que d’une meilleure efficacité.

C’est un effort que nous saluons.

Le Nouveau-Brunswick maintient son appui à la Francophonie et confirme sa volonté de participer activement à l’actualisation des programmations, notamment dans les domaines de la jeunesse, de la formation et de l’usage des technologies de l’information pour le développement durable.

Le Nouveau-Brunswick se réjouit beaucoup du fait que, dans cette programmation francophone, la jeunesse demeure une préoccupation transversale claire et inspirée.

Tous le savent, la jeunesse a toujours été une préoccupation centrale pour les Néobrunswickois et Néobrunswickoises, et nous savons que vous partagez cette préoccupation si fondamentale pour le devenir de la Francophonie.

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16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie Paris, le 11 janvier 2002

172 Secrétariat des instances de la Francophonie

À cet égard, s’il est un souhait que nous formulons à l’endroit des opérateurs, c’est que les actions de la Francophonie orchestrées « par, pour et avec les jeunes » bénéficient d’une attention encore plus grande et encore plus structurante dans le prochain biennum.

À titre d’exemple, nous croyons qu’il est essentiel d’intégrer la jeunesse et ses préoccupations dans l’importante démarche de concertation francophone dans le domaine des technologies de l’information qui figure dans cette programmation.

Plus spécifiquement, nous proposons, qu’en prenant notamment appui sur l’Unité Jeunesse de Moncton du Programme de mobilité des jeunes dans l’espace francophone de l’AIF, un processus virtuel multilatéral et continu de concertation « jeunesse » dans le domaine des technologies de l’information soit mis en œuvre et fasse partie intégrante des concertations francophones qui conduiront vers le Sommet mondial de la société de l’information de Genève en 2003.

Il convient de se le rappeler, les jeunes d’aujourd’hui et de demain sont et seront les premiers utilisateurs, certes, mais surtout les premiers architectes du monde réseauté et de l’ère numérique. La Francophonie ne peut faire autrement que de s’inspirer de leur vision du monde dans ce domaine si important.

Je vous remercie de votre aimable attention.

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Paris le 11 janvier 2002 16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie

Secrétariat des instances de la Francophonie 173

Intervention de Son Excellence Monsieur Thérence Sinunguruza Ministre des Relations extérieures et de la Coopération

de la République du Burundi

Monsieur le Président de la Conférence ministérielle de la Francophonie, Excellences mesdames et messieurs les Ministres, Monsieur le Secrétaire général, Monsieur l’Administrateur, Mesdames, messieurs,

Permettez-moi de remercier le gouvernement et le peuple français qui nous ont réservé un accueil très fraternel depuis notre arrivée à Paris, une grande capitale belle et rayonnante.

Je voudrais saluer et féliciter le président de la Conférence ministérielle de la Francophonie. Les opérateurs ont présenté un bilan très remarquable de leurs réalisations pendant le biennum écoulé. Les perspectives annoncées rencontrent également notre approbation.

La Déclaration de Bamako, en 2000, sur la démocratie et l’État de droit, et celle de Cotonou, en 2001, sur la Culture, constituent une valeur ajoutée importante attestant du dynamisme politique de notre organisation.

Depuis le Sommet de Moncton, en 1999, des activités intenses et variées ont été menées progressivement par tous les opérateurs de la Francophonie à la grande satisfaction de tous les pays membres. La jeunesse, en particulier, a bénéficié de notre attention soutenue. Aujourd’hui, nous tenons compte de ses suggestions lorsque nous mettons au point nos programmes. Le Parlement des jeunes commence à devenir une réalité, même au Sud. Les requêtes présentées par les jeunes sont examinées avec le même soin que celles des partenaires plus âgés. Il s’agit de grandes innovations que nous apprécions.

La réhabilitation judiciaire de mon pays a aussi bénéficié d’une contribution de la Francophonie que nous apprécions.

Le Burundi, qui vient de mettre en place un gouvernement de transition issu des négociations d’Arusha, remercie les pays et l’Assemblée parlementaire qui ont toujours manifesté leur compréhension et leur solidarité, même pendant les moments les plus critiques. Il se réjouit du retour des bailleurs de fonds, qui s’intéressent au financement de projets de reconstruction du pays. Huit ans de guerre ont causé d’énormes dégâts.

L’Organisation internationale de la Francophonie a suivi de très près les négociations d’Arusha. Nous lui demandons d’accompagner les Burundais pendant la phase de

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16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie Paris, le 11 janvier 2002

174 Secrétariat des instances de la Francophonie

transition que nous entamons en soutenant des projets socio-éducatifs, culturels et de réhabilitation de la démocratie et de l’État de droit.

Je remercie sincèrement Monsieur le Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie pour toutes les actions menées en faveur du Burundi et d’autres partenaires du Sud. Notre position au sein des grandes organisations, particulièrement à l’ONU, est nettement plus remarquée à cause de son engagement personnel et de sa notoriété. Le rapport détaillé du secrétaire général de l’ONU de novembre 2001 à ce sujet indique le fruit de cette coopération et confirme mes propos.

C’est pourquoi il faudra poursuivre sur cette lancée et renforcer la coopération avec d’autres grandes organisations internationales.

Monsieur le Président, Excellences, mesdames, messieurs,

Pendant ce biennum, le Burundi a occupé le rôle qui est le sien en tant que membre jouissant de tous ses droits et devoirs.

Les plus hautes autorités politiques du pays, tant du gouvernement que de l’assemblée nationale, se sont rendus régulièrement au siège de l’Organisation et y ont mené des échanges fructueux. Nous pensons qu’il faut donner suite aux décisions recommandant une coopération accrue entre l’AIF et le Burundi, notamment, en octroyant les contributions promises à Paris en décembre 2000 par l’OIF lors de la réunion des bailleurs de fonds.

Je voudrais appuyer les programmes du biennum 2002-2003 qui renforcent notre rayonnement culturel, en rappelant ce que disait l’ancien secrétaire général de l’Agence, Monsieur Jean-Louis Roy, à Montréal, en 1997 : « La communauté francophone internationale, pour pouvoir exister et rayonner, doit bénéficier de la totalité de la source de production, celle du Nord et celle du Sud ». Par ailleurs, le secrétaire général de l’OIF, Monsieur Boutros Boutros-Ghali, disait en mai 2000 à Paris, lors du Colloque « Monde arabe – Francophonie » : « La Francophonie transcende la promotion de la seule langue française. Elle est plus largement un combat pour le respect de la diversité linguistique et culturelle ».

En tenant compte de ces idées essentielles en matière de respect de toutes les cultures, nos peuples devraient y gagner car personne ne serait exclu. Chacun aurait la possibilité de montrer sa spécificité. Nous savons tous qu’un peuple se reconnaît à travers sa culture. L’Afrique, notamment, doit favoriser les échanges culturels partout où cela est possible. En même temps, elle essaiera de convaincre ses partenaires qu’elle a quelque chose à apporter au niveau du patrimoine culturel francophone et mondial. Pour cela, il est nécessaire, dès cette année, de renforcer la mobilité des artistes et des œuvres dans le monde francophone.

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Paris le 11 janvier 2002 16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie

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Monsieur le Président de la Conférence ministérielle de la Francophonie, Excellences mesdames et messieurs les Ministres, Monsieur le Secrétaire général, Monsieur l’Administrateur général, Mesdames, messieurs,

Nous avons suivi également avec beaucoup d’intérêt le travail de l’administrateur général de l’Agence intergouvernementale, Monsieur Roger Dehaybe. Nous nous réjouissons du résultat excellent atteint au cours de ce biennum. Nous le félicitons chaleureusement pour toutes les actions initiées en faveur de nos pays respectifs.

Les autres opérateurs ont aussi été performants.

L’AUF vient de modifier légèrement le statut du bureau régional de Bujumbura. En effet, ce bureau, qui devient une délégation, collaborait étroitement avec la quinzaine d’universités de la sous-région. Nous souhaitons que ses moyens d’action n’en soient pas affectés.

Nous réitérons notre demande à TV5 de pouvoir être accessible aux téléspectateurs résidant au Burundi et disposant de moyens modestes. Ce programme très visible profiterait à la population.

Nous souhaitons que l’AIMF soit plus visible au Burundi.

L’Assemblée parlementaire de la Francophonie mène une coopération fructueuse avec notre assemblée nationale et nous nous en réjouissons.

Je vous remercie.

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Paris le 11 janvier 2002 16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie

Secrétariat des instances de la Francophonie 177

Intervention de Son Excellence Monsieur Anil Kumarseingh Gayan Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale

de la République de Maurice

Monsieur le Président, Monsieur le Secrétaire général, Monsieur Roger Dehaybe, Mesdames et messieurs les Chefs de délégation, Mesdames et messieurs,

Vous connaissez mon sentiment pour vous-même, Monsieur le Secrétaire général, et pour ce grand fils de l’Afrique, Léopold Sédar Senghor. Je vais vous dispenser des remarques faites parce que je les adopte toutes.

L’importance de la Francophonie et le respect qui l’accompagne nous réjouissent.

Je prends la parole pour évoquer deux sujets qui touchent la Francophonie et je vais être bref.

Premièrement, notre organisation s’est engagée dans plusieurs conflits et a eu une dimension politique remarquable.

Je ne mets pas en doute la contribution et le rôle de la Francophonie dans la recherche des solutions aux conflits. Ce que je crains, c’est que la Francophonie risque de devenir de plus en plus politique et, par conséquent, reléguer les autres activités au second plan. Il faut être prudent. Prudent aussi pour le choix des personnes qui sont appelées pour répondre aux besoins de la Francophonie.

Ce choix doit être judicieux parce que, dans tous les conflits, il y a plusieurs organisations qui sont engagées. Il faut à tout prix éviter que les parties prenantes dans un conflit ne s’opposent les unes contre les autres. La Francophonie reste capable pour la résolution des conflits à relent francophone mais il faut faciliter et non obstruer. Il faut également assumer toutes les conséquences de notre intervention. Tout comme il est important de réfléchir sur notre action politique réelle face aux autres mécanismes de règlement des conflits.

Deuxièmement, nous allons à Beyrouth à l’automne prochain pour parler du dialogue des cultures. Cela risque de créer la déception. Ce n’est qu’au troisième millénaire que ce dialogue commence. Tel n’est pas le cas. Le dialogue a toujours eu lieu et il y a beaucoup de pays, y compris le vôtre, où le brassage des cultures se vit dans le quotidien.

Mais de quel dialogue parlons-nous ? Qui va dialoguer avec qui ? Quel sera le contenu de ce dialogue ?

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16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie Paris, le 11 janvier 2002

178 Secrétariat des instances de la Francophonie

À l’ère de la mondialisation et surtout après des attaques terroristes du 11 septembre, ce dialogue nous interpelle et il faut que ce dialogue ne devienne pas un dialogue de sourds.

Il faut intensifier le dialogue entre les hommes de toutes les cultures. À mon avis, il n’y a pas de dysfonctionnement culturel, il y a un déficit de connaissance.

Notre organisation est un exemple de partage, de solidarité et de coopération. L’avenir est plein de défis. Il faut un nouveau dynamisme et une nouvelle vision pour actualiser la Francophonie.

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Paris le 11 janvier 2002 16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie

Secrétariat des instances de la Francophonie 179

Intervention de Son Excellence Monsieur Mohamed El-Amine Souef Ministre des Affaires étrangère et de la Coopération

en charge de la Francophonie de la République fédérale islamique des Comores

Monsieur le Président, Monsieur le Secrétaire général, Honorable assistance, Mesdames, messieurs,

Permettez-moi tout d’abord, de vous exprimer à vous tous, au nom de la délégation comorienne, nos meilleurs vœux à l’occasion du Nouvel An et souhaiter à notre organisation plein succès.

La délégation comorienne a suivi avec beaucoup d’intérêt les déclarations faites ce matin, notamment celle du secrétaire général de l’OIF, Son Excellence le Docteur Boutros Boutros-Ghali, à qui nous voudrons rendre un hommage mérité pour la qualité du travail accompli au profit de l’Organisation et de l’espace francophone.

Monsieur le Président, Monsieur le Secrétaire général,

Le monde que nous vivons est en pleine mutation. Les événements du 11 septembre dernier nous interpellent à resserrer nos rangs, à nous concerter davantage et à renforcer nos positions. Le report du Sommet de Beyrouth est un argument important qui prouve que la Francophonie ne peut pas être en marge de ce qui se passe autour d’elle.

Le Président Salamé a beaucoup insisté sur l’aspect culturel de notre organisation. Il a parlé de la diversité linguistique et culturelle dans l’espace francophone. D’autres ont mis l’accent sur l’éducation, la formation, l’édition et l’information. Mais comment peut-on avoir accès à cette éducation alors que nous ne sommes pas libres de circuler dans l’espace francophone ? Comment peut-on promouvoir l’art et la culture francophones alors que nous continuons à vivre de restrictions dans l’espace francophone ? N’est-il pas temps de déterminer les rôles des uns et des autres pour la promotion de la Francophonie ? Je pense aux gouvernements, aux sociétés privées, aux partis politiques, à la société civile et aux ONG.

Le secrétaire général a parlé de la paix et de la démocratie. Mais quelle démocratie et quelle paix ? C’est vrai, la démocratie ne s’impose pas, elle se cultive, elle se construit et elle évolue.

La paix, quant à elle, s’impose pour le bien-être de toute l’humanité. Ainsi notre organisation doit s’impliquer davantage pour imposer la paix, la maintenir, la pérenniser dans l’espace francophone.

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16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie Paris, le 11 janvier 2002

180 Secrétariat des instances de la Francophonie

La délégation comorienne se réjouit du fait que l’OIF ait condamné la dernière tentative de coup d’État aux Comores à la veille du référendum sur la Constitution devant mettre fin à une double crise institutionnelle et séparatiste. Mais le rôle de l’Organisation ne doit pas s’arrêter là au moment où nous luttons tous contre le terrorisme. Nous exigeons l’ouverture d’une enquête internationale sur cette affaire. Ce sont des mercenaires francophones. Ce sont des Français, des Franco-roumains, des Roumains, des Franco-comoriens.

Encore une fois, les événements du 19 décembre 2001 démontrent que de vieux réflexes aussi passionnels qu’irrationnels sont encore vifs et risquent à tout moment de rompre le processus de réconciliation nationale, qui reste encore très fragile.

Ce constat est bien entendu valable ailleurs, dans d’autres foyers de tensions. S’agissant de la situation politique actuelle en République fédérale islamique des Comores, je me réjouis de vous annoncer que le projet de constitution du Nouvel Ensemble comorien vient d’être adopté par référendum, le 25 décembre dernier. Le peuple comorien est heureux d’avoir franchi cette première étape, essentielle pour la consolidation de la réconciliation nationale.

De l’avis de toutes les parties impliquées dans la recherche d’une solution par rapport à la crise aux Comores, cette phase a été un réel succès et a marqué une note d’optimisme pour le reste du processus de mise en place des institutions.

En termes généraux, le référendum a connu un taux officiel de participation de 72,69 %, et les résultats enregistrés officiellement se présentent ainsi :

Les suffrages exprimés représentent 94,28 %, dont le « oui » représente 76 % et le « non » représente 20 %.

Pour les élections à venir, des dispositions sont d’ores et déjà prises pour assurer une meilleure maîtrise des différentes opérations. Il s’agit, entre autres, de compléter le recensement dans certaines localités dont les listes sont marquées par des insuffisances.

À cet effet, je voudrais saisir cette occasion pour remercier l’OIF pour le rôle important qu’elle joue aux côtés de l’OUA et de la CEA dans le dénouement de la crise comorienne.

Le comité de suivi pour la réconciliation nationale aux Comores se réunit actuellement en session ordinaire et, à cette occasion, je pense, des efforts seront certainement consacrés pour rapprocher les différentes positions. Conformément à l’accord cadre signé le 17 février dernier, l’on procédera dans quelques jours à la nomination d’un gouvernement d’union nationale de transition devant parachever la mise en place des nouvelles institutions.

Dans cette optique, nous envisageons l’organisation d’élections présidentielles pluralistes au plus tard le 31 mars prochain, conformément au calendrier établi par

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Secrétariat des instances de la Francophonie 181

les différentes parties comoriennes en accord avec nos partenaires de la communauté internationale, notamment l’OIF, l’OUA et l’UE.

Monsieur le Président,

Je ne saurais finir mon propos sans saisir cette occasion pour rendre un vibrant hommage à la mémoire de celui qui fut un des pères fondateurs de notre organisation, au défenseur inlassable de la culture et de la civilisation francophones, au président poète, au visionnaire africain, Léopold Sédar Senghor, qui vient de nous quitter. Que son âme repose en paix. Amen.

Je vous remercie.

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Paris le 11 janvier 2002 16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie

Secrétariat des instances de la Francophonie 183

Intervention de Son Excellence Monsieur Émile Derlin Zinsou Conseiller spécial, Représentant personnel du Président de la République du Bénin

au Conseil permanent de la Francophonie

Monsieur le Président,

Le Bénin souscrit à votre proposition concernant ce qui a été déjà dit sur le Président Léopold Sédar Senghor et l’élogieuse appréciation faite du travail de l’OIF par le Secrétariat général et les opérateurs, notamment par l’AIF et l’administrateur général.

Je ne voudrais pas cependant, sous prétexte de brièveté, négliger de vous dire que la hauteur et la profondeur de vos propos de ce matin, présentés avec un rare bonheur d’expression, m’ont touché.

Ceci dit, mesdames, messieurs, on aurait pu croire, au moment où nous voici parvenus de l’âge de l’humanité, que la paix et le développement seraient les seules préoccupations des peuples et des États. Hélas, si l’homme se montre capable de prodigieux progrès et d’extraordinaires réalisations dans le domaine de la science et des techniques, il offre en même temps ici et là le spectacle d’une barbarie qui dépasse celle qu’on pourrait attendre du plus sauvage des animaux sauvages.

Le dialogue des civilisations et des cultures se trouve de ce fait plus actuel que jamais et si tout le monde est d’accord sur le fait que notre organisation peut dans ce domaine apporter une voix singulière et une tonalité spécifique à l’approfondissement de ce dialogue, la simple logique voudrait qu’on lui en donne les moyens. Maintenir le même budget, alors que les programmes et les actions se développent et s’étendent, n’est pas seulement stagner mais reculer. Il ne faut pas se contenter d’une évaluation arithmétiquement comptable de nos actions. Il y a une autre comptabilité, celle-là politique et morale, dont l’importance n’est pas moindre, pour ne pas dire plus grande.

Je le sais, tous les États, même les plus riches sont confrontés à des problèmes qui absorbent toutes leurs ressources et parfois même au-delà. Il n’en demeure pas moins que l’impact politique et moral de notre action dont j’ai parlé plus haut mérite l’argumentation des moyens mis à la disposition de l’Organisation et un effort de chacun pour y parvenir. C’est là le seul aspect que je voudrais développer parmi d’autres points, compte tenu de la brièveté du temps dont je dispose.

Nous irons à Beyrouth, Monsieur le Président, et je sais d’avance que la session de Beyrouth sera non seulement très importante mais aussi très agréable.

Veuillez porter à votre peuple et à votre gouvernement le salut du Bénin et les vœux que nous formons pour leur bonheur.

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Paris le 11 janvier 2002 16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie

Secrétariat des instances de la Francophonie 185

Intervention de Madame Louise Soazora Volaravo Guerra Ralefa Correspondante nationale de Madagascar auprès de l’AIF

Représentante du Ministre des Affaires étrangères de la République de Madagascar

Monsieur le Président, Monsieur le Secrétaire général, Excellences mesdames et messieurs les Ministres, Excellences mesdames et messieurs les Ambassadeurs, Mesdames et messieurs,

Je voudrais m’acquitter d’un devoir que m’impose ma mission actuelle de diriger la délégation malgache à la présente Conférence.

Madame Lila Hassitra Ratsifandrihamana, ministre des Affaires étrangères, qui m’a désignée pour la représenter, vous exprime ses regrets de n’avoir pu être des vôtres à la Conférence ministérielle de la Francophonie de ce 11 janvier 2002.

Comme vous le savez sans doute, Madagascar vit actuellement une période électorale qui exige la présence sur le terrain des hautes autorités du pays.

Aussi permettez-moi de vous transmettre ses salutations cordiales, accompagnées de ses vœux les meilleurs de santé, de bonheur et de prospérité pour l’année 2002. Par la même occasion, renouveler le vibrant et pieux hommage à la mémoire du Président Léopold Sédar Senghor, personnalité ayant marqué le 20e siècle d’un sceau culturel indélébile.

S’agissant de l’intervention de Monsieur le Secrétaire général sur les réflexions de politique générale, la présentation des grands axes de la coopération multilatérale francophone et de la programmation des opérateurs, il s’est révélé que ces trois composantes essentielles de l’intervention constituent le témoignage de la volonté de la Francophonie d’aller de l’avant dans la consolidation des acquis et la poursuite des actions porteuses.

Madagascar adhère à ces grandes orientations et axes, lesquels répondent à la fois aux exigences du défi que le nouveau biennum impose et à l’impulsion à donner aux futures réalisations.

S’agissant des réalisations, Madagascar renouvelle ses félicitations et hommages à l’endroit de Monsieur le Secrétaire général pour ses actions infatigables en faveur de la solidarité agissante dans le monde francophone.

Les félicitations et la gratitude de Madagascar vont également à l’endroit de Monsieur l’Administrateur général et à son équipe pour avoir mené à terme et avec brio la réalisation du biennum 2000-2001, qui a permis la mise en œuvre d’innombrables projets rivalisant de popularité.

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16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie Paris, le 11 janvier 2002

186 Secrétariat des instances de la Francophonie

Je voudrais souligner aussi l’intérêt attentif que les opérateurs directs de la Francophonie ont témoigné à l’égard des sollicitations et besoins des pays membres dans le cadre de leurs programmations respectives et Madagascar leur en exprime ses remerciements.

La somme des acquis du biennum qui s’achève justifie l’espoir que mon pays place dans l’avenir et le rayonnement de la coopération francophone grâce au riche éventail de ses actions.

Enfin, je ne saurais terminer sans exprimer les sympathies et les encouragements de Madagascar à l’endroit du Liban, pays hôte du IXe Sommet, reporté à l’automne 2002.

Je vous remercie.

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CONFÉRENCE MINISTÉRIELLE DE LA FRANCOPHONIE

SIÉGEANT COMME CONFÉRENCE GÉNÉRALE DE L’AIF

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Ordre du jour et ordonnancement des travaux de la Conférence générale de l’AIF

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Paris le 11 janvier 2002 16e session de la CMF / 21e Conférence générale de l’AIF

Secrétariat des instances de la Francophonie 191

ORDRE DU JOUR ET ORDONNANCEMENT DES TRAVAUX DE LA CMF SIÉGEANT COMME CONFÉRENCE GÉNÉRALE DE L’AIF

Début des travaux : 15h00

1. Intervention du Secrétaire général de la Francophonie, Président du Conseil d’administration de l’AIF

2. Rapport de l’Administrateur général de l’AIF 2.1 Présentation du rapport 2.2 Débats

3. Examen et adoption des projets de résolutions relatifs aux : 3.1 Questions administratives et financières 3.2 Programmes

4. Nomination de l’Administrateur général de l’AIF

5. Questions diverses

6. Adoption du rapport de la 21e session de la Conférence générale de l’AIF

7. Clôture des travaux de la 16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie

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QUATRIÈME PARTIE

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Rapport de la Conférence générale de l’Agence intergouvernementale

de la Francophonie

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Paris le 11 janvier 2002 16e session de la CMF / 21e session de la Conférence générale de l’AIF

Secrétariat des instances de la Francophonie 197

RAPPORT DE LA 21e SESSION DE LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE DE L’AGENCE INTERGOUVERNEMENTALE DE LA FRANCOPHONIE

La Conférence ministérielle de la Francophonie a poursuivi ses travaux comme Conférence générale de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie (AIF), le 11 janvier 2002, sous la présidence de Son Excellence Monsieur Ghassan Salamé, ministre de la Culture du Liban.

1. Intervention du Secrétaire général de la Francophonie Président du Conseil d’administration de l’AIF

Invité par le président de la Conférence ministérielle à prendre la parole, le secrétaire général de la Francophonie a tout d’abord indiqué que les travaux de la 34e session du Conseil d’administration ont porté essentiellement sur le rapport d’activité de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie au titre de l’exercice 2000-2001 ; les projets de programmation et de budget de l’Agence intergouvernementale pour le biennum 2002-2003 ; le Fonds multilatéral unique et le suivi de l’évaluation de l’Agence intergouvernementale. Le Conseil d’administration a aussi entendu le rapport du commissaire aux comptes sur la vérification des comptes au titre de l’exercice 2000.

S’agissant des activités de l’exercice 2000-2001, le Conseil d’administration a été informé de l’amélioration des outils de gestion des ressources humaines et financières. En matière de communication, les objectifs suivants étaient poursuivis : l’information des États et des gouvernements, le soutien à la mise en œuvre des programmes, la visibilité de la Francophonie auprès du grand public.

En ce qui concerne l’exécution de la programmation, les principaux objectifs étaient : le renforcement de la concertation avec les États et gouvernements membres, et le développement des partenariats avec différents acteurs aux plans international et régional ainsi qu’avec les réseaux d’experts. Les actions les plus appréciées ont visé la mise en place de structures de proximité comme les Clac, les radios locales et les points d’accès pour les jeunes (Paje), qui sont venues compléter les autres programmes majeurs conduits par l’Agence en faveur de la protection et de la promotion des droits de l’Homme, de la modernisation de la Justice, de la formation au commerce international et du développement des entreprises, de l’énergie et de l’environnement, de l’éducation de base et de la formation professionnelle et technique, de la promotion et de l’enseignement du français, entre autres.

S’agissant des propositions pour le biennum 2002-2003, la programmation a été construite sur la base des conclusions issues des différentes concertations qui ont eu lieu au cours du biennum 2000-2001. Cette programmation s’est volontairement inscrite dans le cadre budgétaire dont les paramètres étaient connus de l’Agence, étant entendu que celle-ci est en mesure de revoir à la hausse ses prévisions si les États et gouvernements lui accordaient des financements complémentaires.

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Enfin, dans son rapport, l’administrateur général, se référant aux conclusions de l’évaluation, a indiqué que l’Agence intergouvernementale a déjà veillé à tenir compte des remarques des évaluateurs dans sa proposition de programmation pour le biennum 2002-2003.

À propos de l’évaluation de l’Agence, le secrétaire général a proposé, dans un souci de mener une réflexion sur le suivi qu’il convient de réserver aux recommandations des évaluateurs, de constituer un comité ad hoc composé de représentants personnels des chefs d’État et de gouvernement. Le Conseil d’administration en a approuvé le principe et a décidé de placer ce comité sous la présidence du secrétaire général, comité auquel participera l’administrateur général, assumant également la fonction de rapporteur général.

Pour conclure, le secrétaire général a relevé la satisfaction éprouvée durant ces travaux, qui ont témoigné de l’évolution positive de la réforme engagée par l’Agence intergouvernementale depuis Bucarest.

2. Rapport de l’Administrateur général de l’AIF

2.1 Présentation du rapport

Le président de la Conférence ministérielle de la Francophonie a ensuite invité l’administrateur général à présenter son rapport.

Resituant la Francophonie dans son cadre historique telle que l’ont voulu les pères fondateurs, Monsieur Roger Dehaybe a rappelé le message simple mais prophétique qui inspira et qui inspire toujours l’Organisation : « Ce qui unit les participants, c’est la langue française, instrument d’équilibre, d’harmonie et de progrès au service des peuples », disait le Président Senghor, à Niamey, en 1969. Trois décennies plus tard, la solidarité linguistique initiale a fécondé d’autres formes de solidarité et de coopération, qui vont de la diversité linguistique et culturelle à la défense des valeurs de la démocratie, des droits de l’Homme et des libertés. C’est cet idéal que l’Agence intergouvernementale de la Francophonie s’est attachée à traduire, année après année, dans les réalités de ses programmes de coopération.

Monsieur Roger Dehaybe a ensuite dressé le bilan des activités de l’Agence au cours du biennum 2000-2001. Dès sa désignation à Hanoi, en 1997, il avait énoncé quelques principes devant guider son action, à savoir :

- inscrire l’Agence dans le plurilinguisme ; - être à l’écoute de l’autre ; - développer la solidarité ; - concilier tradition et modernité ; - rendre la coopération multilatérale visible, cohérente et populaire ; - rendre visible la coopération en pratiquant la transparence dans la gestion et dans

les programmes ; - faire preuve de pragmatisme et d’efficacité.

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Ces principes furent traduits dans une réforme, approuvée à Bucarest en 1998, qui mettait l’accent sur le développement d’un partenariat avec les autres opérateurs, les organisations internationales ainsi que la société civile. En outre, ces années ont été marquées par de nombreuses concertations qui ont permis de développer la plus-value qu’une Agence intergouvernementale peut apporter à ses membres, notamment sur la scène internationale. Il s’agit des grandes rencontres suivantes : Conférence des ministres de l’Économie, Conférence des femmes, Symposium de Bamako, Conférence ministérielle de la culture, ainsi que des concertations préalables à la Conférence de l’OMC.

S’agissant plus particulièrement de la Conférence ministérielle de la culture, l’administrateur général précise que la Déclaration de Cotonou sur la diversité culturelle a constitué la première prise de position intergouvernementale qui a largement inspiré l’Unesco pour sa propre déclaration.

C’est de cette même façon et avec la même méthode, qui accorde la première place à la consultation des États et des gouvernements, que l’Agence préparera les prochains grands rendez-vous internationaux : le Sommet de Johannesburg (Rio + 10) sur le développement durable, puis les Sommets de Genève (2003) et de Tunis (2005) sur la société de l’information.

Dans le même temps, la préparation du Sommet de Beyrouth sera poursuivie. Beyrouth devrait permettre d’aborder le dialogue des cultures avec le recul nécessaire qu’impliquent les événements de septembre et en donner une vision francophone qui constituerait la synthèse du message de la Francophone dans ce domaine.

L’administrateur général a aussi évoqué le Sommet de Ouagadougou dont le thème, qui portera sur le développement, interpelle tous les pays membres autant que l’Organisation. L’Agence a déjà commencé à engager une réflexion sur le contenu de ce sommet et elle compte inscrire ses programmes et ses concertations dans la perspective de ce grand rendez-vous africain et francophone.

Par ailleurs, l’Agence mobilise d’ores et déjà toutes ses équipes à propos du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique à travers ses champs d’intervention que sont la bonne gouvernance, l’éducation, les technologies de l’information et de la communication, etc. Elle amplifiera, dans cet esprit, l’approche régionale amorcée en 2000-2001 en renforçant les bureaux régionaux ainsi que le partenariat avec les institutions d’intégration régionale telles l’UEMOA, la Cédéao, la Ligue arabe, l’Alecso, la Commission de l’océan Indien, etc.

Tels sont, en substance, les axes majeurs de la programmation 2002-2003 qui ont reçu l’approbation du Conseil d’administration et qui font l’objet de projets de résolutions soumis à l’adoption de la Conférence ministérielle. Les résolutions concernent aussi le budget ainsi que le Statut et règlement du personnel, dont la gestion a connu de profondes modifications, fondées sur la transparence et l’équité. L’administrateur général demande à la Conférence de bien vouloir approuver ces résolutions.

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En terminant son rapport, l’administrateur général a tenu à associer tout le personnel à la réussite dont l’Agence a été créditée par le Conseil d’administration.

2.2 Débats

Le délégué du Vietnam fait part de son appréciation positive du rôle joué par Monsieur Roger Dehaybe dans la conduite de l'action de l’Agence et dans la mise en œuvre de la réforme. Il partage l’importance accordée à la dimension régionale des activités de l’Agence. Il estime, néanmoins, que la programmation 2002-2003 devrait viser davantage à accompagner les États dans leurs efforts pour renforcer la coopération Sud-Sud et lutter contre la pauvreté dans les pays en développement. Il remercie l’Agence intergouvernementale et son bureau régional pour l’Asie Pacifique de l’appui qu’ils apportent à son pays.

Le délégué du Canada estime que la programmation de l’AIF pour le biennum 2002-2003 est bonne. Il rappelle que le Canada accorde beaucoup d’intérêt au suivi opérationnel de la Déclaration de Bamako. Il souhaite, au nom du gouvernement du Canada, que la Francophonie tienne une conférence sectorielle sur la société de l’information avant le Sommet mondial de Genève en 2003. Il salue le programme de relance du français dans les organisations internationales. Pour terminer, le délégué du Canada annonce une contribution exceptionnelle de cinq cent mille dollars canadiens de son gouvernement pour le Programme « Femmes ».

Le représentant du Canada-Nouveau-Brunswick félicite l’administrateur général d’avoir réussi à sauvegarder les grands équilibres dans sa programmation. Le suivi de l’évaluation, dont le rapport indique le degré élevé de maturité de l’Organisation devra être assuré de façon transparente. L’AIF peut compter sur l’appui total de son gouvernement pour la mise en œuvre de la programmation. Selon lui, la coopération multilatérale francophone est dans de bonnes mains. Dès lors, elle est en mesure de relever de nouveaux défis. Il apporte également son soutien aux nouvelles orientations du Fonds francophone des inforoutes.

Le représentant de la Suisse relève avec satisfaction, quatre ans après le Sommet de Hanoi, la place qu’occupe la Francophonie sur la scène internationale. Les relations de collaboration avec l’ONU ainsi que les différentes prises de positions de l’OIF, notamment sur le terrorisme, en portent témoignage. Pour la Suisse, la Déclaration de Bamako a marqué un tournant historique de l’engagement de la Francophonie en faveur de la démocratie. De même, la Déclaration de Cotonou adoptée par la Conférence ministérielle sur la culture consacre le rôle du dialogue des cultures dans les relations internationales. À cet effet, le délégué de la Suisse demande que soient confirmées les activités de l’OIF en matière de recherche de solutions dans les crises, d’accompagnement des processus électoraux, de rapprochement des aires linguistiques, enfin, d’échanges avec d’autres organisations internationales.

Toutefois, estimant que les textes de Hanoi engageant les réformes institutionnelles n’ont pas encore trouvé leur aboutissement véritable, le délégué de la Suisse souhaite que la réflexion sur la réforme institutionnelle puisse être poursuivie.

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S’agissant de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie, il partage les orientations essentielles de la programmation du biennum 2002-2003 ainsi que les préoccupations de l’administrateur général relatives à la recherche d’une plus grande cohérence. Il annonce qu’à compter de l’année 2002, les contributions de la Suisse aux activités de l’Agence ne seront plus liées. Il exprime le souhait de voir se concrétiser, dans le cadre d’un comité de suivi, les recommandations formulées à l’issue de l’évaluation de l’Agence.

En conclusion, il réitère sa joie de recevoir, du 11 au 13 décembre 2002, les délégués à Lausanne pour la 18e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie.

Le délégué du Cameroun se déclare satisfait des résultats de la réforme et il retient trois domaines dans lesquels l’Agence a enregistré des succès significatifs :

- la gestion des ressources financières ; - l’instauration d’une culture de l’évaluation ; - la mise en place du Système global d’information (SIG).

Il approuve le programme de développement de centres multimédia dans le système éducatif et la création des centres francophones d'appui au développement communautaire, dont il souhaite l'implantation dans son pays.

Le délégué du Tchad s’associe à l’approbation générale suscitée par le rapport du Conseil d’administration de l’Agence.

Le représentant du Sénégal remercie la Conférence pour l’hommage appuyé qu’elle a rendu au Président Senghor. Il soutient fortement le projet de programmation de l’AIF.

Le représentant du Burkina Faso exprime sa satisfaction pour le volumineux travail réalisé avec méthode et transparence par l’Agence intergouvernementale.

Le représentant d’Haïti se réjouit de l’accent mis dans la programmation sur les domaines de l’éducation et des technologies de l’information. Il soutient le partenariat avec la société civile. Il souhaite une attention plus affirmée en faveur des Caraïbes. Il félicite l’administrateur général et l’assure de la confiance renouvelée de son pays dans la poursuite de son action.

Le représentant du Mali renouvelle sa confiance à l’administrateur général, qui a su imprimer un nouvel élan à l’action de la Francophonie.

3. Examen et adoption des projets de résolutions relatifs aux :

3.1 Questions administratives et financières

La Conférence a adopté les résolutions approuvées par le Conseil d’administration relatives aux questions administratives et financières (cf. annexes).

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3.2 Programmes

La Conférence a adopté la résolution approuvée par le Conseil d’administration relative aux programmes (cf. annexes).

4. Nomination de l’Administrateur général de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie

Le président de la Conférence ministérielle invite les ministres et chefs de délégation, conformément aux dispositions de la Charte en son article 14 et comme le prévoit l’ordre du jour, à siéger à huis clos afin de procéder à la nomination de l’administrateur général.

Le secrétaire général de la Francophonie propose à la Conférence de renouveler le mandat d’administrateur général de l’Agence intergouvernementale de Monsieur Roger Dehaybe, qui a rempli avec succès la mission qui lui a été confiée à la tête de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie.

La Conférence a approuvé par acclamation la proposition du secrétaire général. Monsieur Dehaybe est en conséquence nommé administrateur général de l’AIF pour un nouveau mandat de quatre ans.

Au nom des délégués, le président de la Conférence ministérielle présente ses vives félicitations à l’administrateur général pour sa nomination à la tête de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie et l’assure de son plein soutien dans son nouveau mandat.

Invité à prononcer quelques mots à cette occasion, Monsieur Roger Dehaybe s’est d’abord adressé au secrétaire général de la Francophonie pour le remercier de l’honneur qu’il lui fait en proposant sa reconduction et aussi pour se réjouir de pouvoir poursuivre une collaboration, dont les travaux de la Conférence ont montré la qualité et l’efficacité. Monsieur Dehaybe s’est ensuite tourné vers le président de la Conférence pour souligner la signification profondément symbolique que revêt cette nomination sous sa présidence : d’abord en raison des liens d’amitié qui les unissent ; ensuite, parce que le Liban représente pour tous l’image même de la Francophonie d’aujourd’hui, qui place le dialogue des cultures au centre de sa démarche, tant au plan politique qu’au plan de la coopération. Cette nomination, a poursuivi Monsieur Dehaybe, il la doit aussi à son gouvernement, qui a présenté sa candidature. Il a donc tenu à remercier particulièrement Monsieur Hervé Hasquin, ministre-président de la Communauté française de Belgique et, à travers lui, tout son gouvernement. Il a tenu également à remercier, une fois de plus, le gouvernement fédéral de la Belgique et demandé à sa représentante de transmettre au ministre des Affaires étrangères de Belgique sa gratitude pour son soutien. À l’attention des ministres et chefs de délégation, Monsieur Dehaybe a exprimé tout à la fois sa reconnaissance, sa joie et son engagement. Il a, enfin, voulu résumer en quelques mots le sens de l’engagement commun de la

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Francophonie : « Découvrir l’autre, apprécier sa différence, s’enrichir de son altérité, être chaque jour à l’écoute et à l’école des autres traditions, des autres langues, des autres cultures, se transformer à leur contact, se perfectionner, lutter contre toutes les formes d’exclusion, combattre toutes les inégalités, œuvrer pour la paix et pour un monde plus juste ».

En concluant son intervention, Monsieur Dehaybe s’est dit heureux de pouvoir, pendant quelques années encore, appliquer ses convictions et continuer à faire de son militantisme une pratique quotidienne.

5. Questions diverses

Aucune question n’a été évoquée à ce point de l’ordre du jour.

6. Adoption du rapport de la 21e session de la Conférence générale de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie

Le président propose que l’adoption du rapport de la Conférence générale se fasse lors de la prochaine session de la Conférence ministérielle de la Francophonie.

7. Clôture des travaux de la 16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie

Au terme des travaux de la Conférence générale, après avoir rappelé les principaux résultats de la présente session ministérielle (examen du bilan de la programmation de l’Agence au titre de l’exercice 2000-2001 et adoption de la programmation et du budget de l’AIF pour le biennum 2002-2003), le Président Ghassan Salamé a tenu à renouveler, au nom des délégués, ses chaleureuses félicitations à l’administrateur général nommé. Il a adressé ses encouragements à toute l’équipe de l’Agence en l’invitant à s’investir encore davantage dans la réalisation des programmes adoptés par la Conférence.

Le président a rappelé, enfin, les prochains rendez-vous importants de l’année 2002 :

- 15-16 octobre 2002 : 17e session de la CMF (Beyrouth) ; - 18, 19, 20 octobre 2002 : IXe Sommet (Beyrouth) ; - 11, 12, 13 décembre 2002 : 18e session de la CMF (Lausanne).

Après avoir réitéré sa joie de recevoir, le 15 octobre 2002, les ministres et les délégués à la Conférence ministérielle de Beyrouth, le président a déclaré close la Conférence ministérielle de la Francophonie siégeant comme 21e session de la Conférence générale de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie.

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Résolutions adoptées par la Conférence générale

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Résolution portant ouverture de crédits et approuvant l’estimation des recettes de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie

pour le biennum 2002-2003

ATTENDU QUE la Conférence générale approuve le programme de travail et le plan général d’organisation de l’Agence intergouver-nementale de la Francophonie ;

ATTENDU QUE la Conférence générale contrôle la politique financière, examine et approuve le budget de l’Agence intergouverne-mentale de la Francophonie ;

ATTENDU QUE la Conférence générale fixe le barème des contributions statutaires à l’Agence intergouvernementale de la Francophonie (article 14 de la Charte) ;

ATTENDU QUE le Conseil d’administration étudie le programme de travail de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie et fait les recommandations appropriées à la Conférence générale (article 15 de la Charte) ;

ATTENDU QUE le Conseil d’administration examine les prévisions budgétaires de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie (article 15 de la Charte) ;

ATTENDU QUE le Conseil d’administration donne des avis sur la politique financière et fait des propositions à la Conférence générale au sujet de la politique de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie (article 15 de la Charte) ;

ATTENDU QUE le règlement financier fixe les dispositions relatives à la préparation et à l’adoption des prévisions budgétaires et des recettes, de même que les modalités de leur présentation ;

La Conférence générale de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie, sur recommandation du Conseil d’administration, décide :

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Article 1 : Ouverture de crédits

Des crédits de 75 598 900 € pour 2002 et de 76 463 630 € pour 2003 sont ouverts pour couvrir le budget de dépenses ci-après :

Libellé 2002 2003 Biennum

Secrétariat général de la Francophonie 4 193 130 4 305 000 8 498 130

Haut Conseil de la Francophonie 213 430 213 430 426 860

Agence intergouvernementale de la Francophonie

Fonctionnement et instances 16 994 530 17 636 580 34 631 110

Bureaux régionaux 1 195 200 1 240 930 2 436 130

Bureaux de liaison 1 696 970 1 762 050 3 459 020

Programmes 51 305 640 51 305 640 102 611 280

TOTAL 75 598 900 76 463 630 152 062 530 Article 2 : Estimation des recettes

Les recettes sont estimées à 75 636 890 € en 2002 et à 76 503 440 € en 2003. Elles se répartissent comme suit :

Titre I : Recettes de l’AIF 2002 2003 Biennum

Contributions statutaires 26 497 187 27 159 617 53 656 804

Arriérés contributions statutaires 693 733 704 153 1 397 886

Produits de gestion fonds spéciaux 1 326 310 1 364 400 2 690 710

Fonds de réserve 1 524 490 1 524 490 3 048 980

Recettes directes 1 096 110 1 143 340 2 239 450

Recettes diverses 510 020 616 580 1 126 600

Total Titre I 31 647 850 32 512 580 64 160 430 Titre II : Recettes du FMU 2002 2003 Biennum

Contributions volontaires 34 651 660 34 651 660 69 303 320

Reports sur budget précédent 9 299 390 9 299 390 18 598 780

Total Titre II 43 951 050 43 951 050 87 902 100 TOTAL GÉNÉRAL 75 598 900 76 463 630 152 062 530

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Article 3 Les contributions statutaires sont majorées de 2,5 % pour l’année 2002 et de 2,5 % pour l’année 2003.

Elles sont fixées à 26 497 187,42 € en 2002 et à 27 159 617,11 € en 2003.

La répartition des contributions entre les pays membres pour le biennum 2002-2003 est fixée conformément au tableau « Contributions statutaires » figurant en annexe.

Article 4 L’Administrateur général est invité à prendre toutes les dispositions prévues par le Règlement financier en vue du recouvrement des contributions statutaires et volontaires inscrites au budget des recettes.

Les États membres sont invités à s’acquitter de leurs obligations financières afin de permettre à l’Agence intergouvernementale de la Francophonie de tout mettre en œuvre pour assurer sans délai le lancement des projets nouveaux de la programmation 2002-2003.

Agence intergouvernementale de la Francophonie Contributions statutaires en euros

N° État ou gouvernement membre Contributions 2002 Contributions 20031 Albanie 52 032,64 53 333,45 2 Bénin 39 025,18 40 000,81 3 Bulgarie 52 032,64 53 333,45 4 Burkina Faso 39 025,18 40 000,81 5 Burundi 39 025,18 40 000,81 6 Cambodge 39 025,18 40 000,81 7 Cameroun 52 032,64 53 333,45 8 Canada 7 285 802,82 7 467 947,89 9 Canada-Québec 689 528,09 706 766,29 10 Canada-Nouveau-Brunswick 68 953,00 70 676,82 11 Cap-Vert 39 025,18 40 000,81 12 Centrafrique 39 025,18 40 000,81 13 Communaute francaise de Belgique 2 815 616,22 2 886 006,62 14 Comores 39 025,18 40 000,81 15 Congo 52 032,64 53 333,45 16 Congo (République démocratique) 52 032,64 53 333,45 17 Côte d’Ivoire 52 032,64 53 333,45 18 Djibouti 52 032,64 53 333,45 19 Dominique 52 032,64 53 333,45

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16e session de la CMF / 21e session de la Conférence générale de l’AIF Paris, le 11 janvier 2002

210 Secrétariat des instances de la Francophonie

N° État ou gouvernement membre Contributions 2002 Contributions 200320 Égypte 52 032,64 53 333,45 21 France 10 657 595,56 10 924 035,45 22 Gabon 52 032,64 53 333,45 23 Guinée 39 025,18 40 000,81 24 Guinée-Bissau 39 025,18 40 000,81 25 Guinée équatoriale 39 025,18 40 000,81 26 Haïti 39 025,18 40 000,81 27 Laos 39 025,18 40 000,81 28 Liban 52 032,64 53 333,45 29 Luxembourg 150 766,20 154 535,35 30 Macédoine 52 032,64 53 333,45 31 Madagascar 39 025,18 40 000,81 32 Mali 39 025,18 40 000,81 33 Maroc 52 032,64 53 333,45 34 Maurice 52 032,64 53 333,45 35 Mauritanie 52 032,64 53 333,45 36 Moldavie 52 032,64 53 333,45 37 Monaco 75 080,28 76 957,28 38 Niger 39 025,18 40 000,81 39 Roumanie 52 032,64 53 333,45 40 Rwanda 39 025,18 40 000,81 41 São Tomé et Principe 39 025,18 40 000,81 42 Sainte-Lucie 52 032,64 53 333,45 43 Sénégal 52 032,64 53 333,45 44 Seychelles 52 032,64 53 333,45 45 Suisse 2 815 616,22 2 886 006,62 46 Tchad 39 025,18 40 000,81 47 Togo 39 025,18 40 000,81 48 Tunisie 52 032,64 53 333,45 49 Vanuatu 52 032,64 53 333,45 50 Vietnam 52 032,64 53 333,45 TOTAL 26 497 187,42 27 159 617,11

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Secrétariat des instances de la Francophonie 211

Résolution portant sur l’autorisation de report de crédits budgétaires

La Conférence ministérielle de la Francophonie, siégeant à Paris le 11 janvier 2002 comme 21e Conférence générale de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie :

SE RÉFÉRANT à la résolution no 5 adoptée par la Conférence générale de Bucarest portant autorisation de report des crédits du budget du Secrétariat général de la Francophonie ;

VU l’article 3 du Règlement financier de l’Agence intergou-vernementale de la Francophonie ;

Sur demande présentée par l’Administrateur général,

AUTORISE l’Administrateur général à reporter sur l’exercice 2002 le solde budgétaire figurant au titre 1 – Secrétariat général de la Francophonie – à la clôture de l’exercice budgétaire 2001.

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Secrétariat des instances de la Francophonie 213

Résolution portant sur la programmation de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie

pour le biennum 2002-2003

La Conférence ministérielle de la Francophonie, siégeant à Paris le 11 janvier 2002 comme 21e Conférence générale de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie :

CONSIDÉRANT que la Conférence générale oriente l’activité de l’Agence, approuve son programme de travail et d’organisation tel que présenté par l’Administrateur général ;

AYANT EXAMINÉ le projet de programmation de l’Agence intergouverne-mentale de la Francophonie au titre du biennum 2002-2003 présenté par l’Administrateur général ;

Sur recommandation de la 34e session du Conseil d’administration, tenue à Paris les 9 et 10 janvier 2002,

APPROUVE la programmation de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie présentée par l’Administrateur général au titre du biennum 2002-2003 ;

INVITE les États membres à s’acquitter de leurs obligations financières afin de permettre à l’Agence intergouvernementale de la Francophonie de tout mettre en œuvre pour assurer sans délai le lancement des projets nouveaux de la programmation 2002-2003.

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Rapport du Président du Conseil d’administration de l’AIF

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Secrétariat des instances de la Francophonie 217

Rapport du Président du Conseil d’administration de l’AIF Intervention de Monsieur Boutros Boutros-Ghali

Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie

Le Conseil d’administration de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie a tenu à Paris, les 9 et 10 janvier, sa 34e session, dans le cadre de la 43e session du Conseil permanent de la Francophonie, sous ma présidence.

Il a désigné la Côte d’Ivoire, à l’unanimité, comme rapporteur de ses travaux.

J’ai tout d’abord voulu rappeler que ces travaux porteraient essentiellement sur les projets de programmation et de budget de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie, sur la proposition de répartition du Fonds multilatéral unique ainsi que sur le suivi de l’évaluation de l’AIF.

J’ai en effet souhaité que, dans ce cadre déjà, puissent être examinées les conclusions de cette évaluation.

Nous avons entendu les deux rapports de vérification du commissaire aux comptes pour l’exercice 2000 relatifs, l'un à l’Agence intergouvernementale de la Francophonie et l’autre à l’IEPF.

Concernant l’Agence intergouvernementale de la Francophonie, le commissaire aux comptes a mis l'accent sur les mesures énergiques et les moyens mis en œuvre par l’administrateur général, en application des recommandations portant sur l’exercice précédent. Il a signalé cependant que certains des problèmes relevés pour l'exercice 1999 demeuraient et a formulé des recommandations.

Concernant l'IEPF, il a souligné le caractère purement technique de ses trois nouvelles recommandations et fait remarquer que celles contenues dans le rapport de l’exercice 1999 ont été suivies de mesures effectives.

Dans son rapport d’activités, l’administrateur général a souligné que cette 34e session du Conseil d’administration prend un sens particulier puisqu’il doit permettre de préparer l’agenda pour le biennum 2002-2003 marqué, dès cette année, par la tenue à Beyrouth de la IXe Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Francophonie.

Son rapport traite donc de la globalité des activités conduites par l’Agence au cours du biennum 2000-2001 dans les domaines suivants : ressources humaines, gestion financière et communication, d’une part, ainsi que l’ensemble des programmes de coopération de l’Agence, d’autre part.

S’agissant des ressources humaines, l’Agence a concentré ses efforts en 2000-2001 sur l’amélioration des outils de gestion du personnel afin de contribuer pleinement à la réussite des missions qui lui sont confiées dans le cadre du projet global francophone.

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218 Secrétariat des instances de la Francophonie

En matière de gestion financière, les conditions qui ont prévalu au premier semestre 2001 ont été tout aussi difficiles que celles de 2000 mais les efforts déployés par l’Agence au cours du dernier biennum seront poursuivis, avec l’appui et la compréhension des États et gouvernements bailleurs de fonds.

En matière de communication, en même temps que celle-ci remplit un double objectif d’information dynamique à l’intention des États et gouvernements membres et de soutien à la mise en œuvre des programmes, elle doit permettre de renforcer auprès du grand public la visibilité de la Francophonie en tant qu’espace de solidarité internationale et diffuser son message, en soulignant le rôle de l’Agence comme opérateur principal de la Francophonie.

La programmation 2000-2001 répondait à plusieurs objectifs : renforcement de la concertation avec les États et gouvernements membres, et développement des partenariats avec les opérateurs de la Francophonie, les organisations internationales et la société civile (OING, ONG).

Les actions les plus appréciées ont visé la mise en place de petites structures de terrain, comme les Clac, les radios locales, et les Points d’accès pour les jeunes (Paje).

Pour compléter ce rapide tour d’horizon, il convient bien évidemment de mentionner les autres actions majeures de l’Agence en faveur de la promotion et de la protection des droits de l’Homme, de la modernisation de la justice, de la formation au commerce international et du développement des entreprises, de la formation des décideurs dans le domaine de l’énergie, des projets de démonstration dans le domaine des énergies renouvelables, de la formation à la négociation des conventions internationales dans le domaine de l’environnement, de l’éducation de base et de la formation professionnelle et technique, de la promotion et de l’enseignement du français, du français dans les organisations internationales, de la promotion des langues partenaires ou encore de l’édition.

Outre ces mécanismes de concertation, qui prennent appui sur de grandes conférences, il y a aussi, ceux, moins visibles il est vrai, que constituent les réseaux d’experts qui favorisent le partenariat et les synergies. C’est notamment le cas du partenariat qui se développe avec les organisations internationales, les OING, les ONG et autres acteurs de la société civile.

Il faut aussi insister sur la volonté de l’Agence de renforcer la dimension régionale de ses programmes, essentiellement à travers ses bureaux régionaux mais aussi à travers ses correspondants nationaux et les structures régionales telles les centres régionaux d’enseignement du français.

Quant au prochain biennum, la proposition de programmation intègre différents exercices de réflexion et tient compte des cadrages politiques : les plans d’action de Luxembourg, Bamako et Cotonou pour ce qui concerne le biennum 2000-2001, ceux de Monaco (économie), en 1999, et de Montréal (inforoutes), en 1997, ainsi que les plans d’action adoptés par la communauté internationale et auxquels la

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Secrétariat des instances de la Francophonie 219

Francophonie s’est associée, par exemple, le Plan d’action de Dakar en faveur de l’éducation pour tous (2000), le Programme d’action en faveur des pays les moins avancés adopté à Bruxelles en 2001.

Toutefois, dans la mesure où le cadre budgétaire n’est encore que partiellement connu, l’Agence vous propose une programmation dotée d’une enveloppe globale de 48,9 millions d’euros (environ 320 MF), qui ne lui laisse toutefois qu’une marge de manœuvre extrêmement étroite.

Ceci contraindrait à renoncer à la mise en œuvre immédiate de l’intégralité des plans ambitieux dont la Francophonie s’est dotée au cours du dernier biennum. C’est pourquoi l’Agence propose d’en retenir certains éléments en 2002, réservant à la seconde année du biennum un déploiement plus large de ces plans d’action, en fonction des moyens additionnels qui seraient alors mobilisables et des décisions que prendront à Beyrouth, en 2002, les chefs d’État et de gouvernement.

Enfin, concernant les conclusions de l’évaluation de l’Agence, Monsieur Dehaybe souligne que celle-ci a veillé à intégrer la majeure partie des remarques des évaluateurs dans sa proposition de programmation.

Mais je ne voudrais pas aller plus avant dans l’analyse des travaux du Conseil d’administration, puisque l’administrateur général va lui-même vous commenter tout à l’heure son rapport

Aussi bien, je voudrais simplement ajouter que j’ai tenu à exprimer dans ce cadre mon sentiment au terme de l’évaluation de l’Agence.

Cette évaluation est apparue d’autant plus nécessaire qu’en tant qu’opérateur principal des Sommets, l’Agence est l’instrument central de la politique de coopération multilatérale des États et des gouvernements. À ce titre, elle occupe une place privilégiée dans la mise en oeuvre des décisions des chefs d’État et de gouvernement lors des différents Sommets de la Francophonie.

C’est pourquoi j’ai invité les délégués à mener une réflexion sur le suivi qu’il convient de réserver aux recommandations des évaluateurs et que j’ai proposé, à cet égard, la mise en place d’un comité ad hoc composé, de façon équilibrée, par les représentants personnels de notre CPF.

Ce comité, placé sous ma présidence et auquel participera l’administrateur général, en qualité de rapporteur général, aura un mandat très clair, conformément à la décision arrêtée en ce sens par le Conseil permanent de la Francophonie.

Le débat général qui s’est ouvert a été très riche. Dans toutes leurs interventions, les délégations ont tenu à souligner la qualité de l’action conduite sous l’autorité de l’administrateur général depuis sa nomination à Hanoi et l’adoption de la réforme qu’il avait proposée à la Conférence ministérielle de Bucarest, en décembre 1998.

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220 Secrétariat des instances de la Francophonie

Le rapport de l’administrateur général devant le Conseil d’administration a témoigné amplement du fait que cette réforme porte ses fruits et l’évaluation l’a confirmé sur de nombreux points. C’est sur cette note de satisfaction profonde que je voudrais clore cette brève synthèse pour vous laisser, mesdames et messieurs les Ministres, apprécier directement l’évolution positive de notre opérateur principal à travers le rapport que je laisse maintenant à l’administrateur général le soin de vous présenter.

Je vous remercie.

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Rapport de l’Administrateur général de l’Agence intergouvernementale

de la Francophonie

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Secrétariat des instances de la Francophonie 223

Rapport de l’Administrateur général de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie

Intervention de Monsieur Roger Dehaybe

L’ouverture de cette conférence nous offre l’occasion de revisiter l’histoire des commencements de la Francophonie et d’approfondir les convictions les plus profondes qui constituent ses fondements, ces convictions si fortement ancrées sur les intuitions qui ont inspiré les pères fondateurs de l’Agence de coopération culturelle et technique, particulièrement Léopold Sédar Senghor, d’heureuse mémoire, le dernier à nous avoir quittés, le 20 décembre dernier.

À l’ouverture de la Conférence des pays dits « entièrement ou partiellement de langue française », à Niamey en 1969, n’énonçait-il pas une vérité toute simple et presque banale mais qui s’est révélée combien prophétique au fil des ans ?

« Ce qui unit les participants à cette réunion, disait-il, c’est la langue française. Elle est, entre nous, un magnifique instrument d’équilibre, d’harmonie et de progrès, au service des peuples qui sont faits pour s’entendre, à l’exclusion d’autres considérations de race, de croyance ou d’idéologie. Car, au moment où l’homme se prépare à se poser sur la lune, les hommes doivent s’organiser sur la terre, pour mieux se comprendre, afin d’assumer, tous ensembles, leur destin ».

Depuis cette date, la Francophonie n’a cessé de s’organiser. Dès sa genèse, elle milite, elle plaide pour une mondialisation équilibrée, organisée, riche de la singularité de chacune des cultures du monde et forte des liens tissés et à tisser entre celles-ci.

Car la Francophonie, suivant une autre des expressions heureuses du Président Senghor, c’est « la symbiose des énergies dormantes de tous les continents, de toutes les races, qui se réveillent à leur chaleur complémentaire. C’est la portion mondialisée qui se veut consciente de la richesse de sa diversité et, partant, celle de l’ensemble du monde ».

Nous voici, trois décennies plus tard, presque trente-trois ans, jour pour jour, après cette conférence de février 1969 à Niamey.

Que d’événements passés ! Que de chemin parcouru ! Les intuitions initiales ont été confirmées. Depuis lors, un espace institutionnel s’est mis en place. La modeste Agence de coopération culturelle et technique, née à Niamey en 1970, s’est transformée en une Agence intergouvernementale, opérateur principal d’une Organisation internationale de la Francophonie dotée de plusieurs opérateurs directs et rythmée par la périodicité de ses instances.

Qui aurait pu penser que la simple solidarité linguistique, pouvait féconder tant d’autres formes de solidarité et de coopération ? Avec son intelligence qui sait et qui sent, Senghor avait donc vu juste en déclarant : « … de toutes les communautés

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224 Secrétariat des instances de la Francophonie

humaines, celles qui se fondent sur la langue et la culture sont les plus puissantes et les plus durables. Le problème est de dépasser les relations bilatérales entre pays développés et pays sous-développés pour s’engager, résolument, dans une vaste communauté de pensée et de culture ».

Ce dépassement, entre le Nord et le Sud, l’Est et l’Ouest, je pense qu’il est à présent acquis. Et la solidarité linguistique a fécondé bien d’autres formes de solidarité.

D’abord celle, fondée sur la réciprocité, par la qualité des échanges entre nous, le dialogue franc et direct sur nos programmes communs, la circulation de plus en plus fréquente, dans notre espace, des créateurs mais aussi des biens et des idées. Elle a été rendue possible grâce à la langue française mais aussi grâce à l’ensemble des langues qui lui servent de « partenaires », parce qu’elles la prolongent et qu'elles se laissent prolonger par elle.

En découle l’intérêt que la Francophonie manifeste pour ses langues partenaires mais aussi pour la mise en place de politiques linguistiques et culturelles capables de favoriser, au sein de nos pays, la gestion des plurilinguismes et la prise en charge de la diversité des cultures, et d’autoriser, par là-même, le développement de l’ensemble des outils et des canaux de communications. C’est ce qu’a recommandé la 3e Conférence ministérielle sur la culture, en juin dernier, à Cotonou.

Les fondateurs avaient-ils pressenti que le partage d’une même langue allait conduire au partage des mêmes idées et à la défense, tous ensembles, de valeurs cardinales, celles des droits de l’Homme et de la démocratie ?

Décidément, la communauté de langue comporte des conséquences inattendues ! Jusqu’ici, elle nous a permis de tenir le même langage, même si les accents et les tonalités sont différents. Elle a tenu le langage de la coopération, coopération sur les champs juridique, économique et social, pour perfectionner et humaniser la conduite de nos cités, engager ensemble le combat économique et technologique et, surtout, prétendre au développement durable et à l’acquisition du savoir-faire et du savoir-être.

Finalement, vivre la Francophonie, n’est-ce pas, aujourd’hui comme hier, une certaine manière de vivre le monde ?

Mesdames et messieurs, la programmation que l’Agence soumet à votre attention pour le biennum 2002-2003 n’a pour unique ambition que de consolider ces acquis, d’améliorer ce qui doit l’être en écartant ce qui relève du simple saupoudrage.

Monsieur le Président, Monsieur le Secrétaire général, Mesdames et messieurs les Ministres, Honorables délégués,

Il m’incombe, en ce moment, de dresser devant vous et avec vous le bilan du biennum 2000-2001 et d’en tirer des leçons pour l’avenir de notre organisation.

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Secrétariat des instances de la Francophonie 225

S’agissant du dernier biennum de mon mandat, l’exercice s’apparente en quelque sorte à un rapport de fin de mission.

Il y a quatre ans à peine, le Sommet de Hanoi, en réformant la Francophonie institutionnelle, voulait la rendre plus visible et plus dynamique au plan politique, plus efficace au plan de la coopération.

Grâce à l’action de notre secrétaire général, chacun s’accorde à reconnaître, et beaucoup l’ont souligné ces derniers jours, que la Francophonie est, aujourd’hui, un partenaire reconnu et apprécié des organisations internationales. Chacun souligne l’importance de ses prises de position sur les grands enjeux de la politique internationale.

Au plan de la coopération, la Francophonie, à travers tous ses opérateurs, est de plus en plus présente sur le terrain, en collaboration étroite avec tous les intervenants locaux, régionaux ou nationaux, publics ou privés. Bref, une Francophonie partenaire plutôt qu’une Francophonie d’intervention.

À Hanoi, dès après ma désignation comme administrateur général de la Francophonie, j’avais exprimé comment j’entendais contribuer à cette mission. J’ai évoqué quelques concepts qui devaient, dans mon esprit, constituer des références constantes dans l’exercice de mon mandat :

- inscrire l’action de l’Agence dans le plurilinguisme ; - être à l’écoute de l’autre ; - développer la solidarité ; - concilier tradition et modernité ; - rendre la coopération multilatérale visible, cohérente et populaire, et en faire

le prolongement sur le terrain de l’action politique du secrétaire général ; - rendre crédible la coopération en pratiquant la transparence dans la gestion et

dans les programmes ; - faire preuve de pragmatisme et d’efficacité en développant avec les autres

opérateurs des synergies respectueuses des mandats de chacun.

En outre, je m’étais engagé à développer et à renforcer les liens avec les partenaires locaux, confrontés à la réalité du terrain et donc plus aptes à définir les besoins réels de leurs populations.

L’Agence, vous le savez, a ainsi pris sa part dans cette recherche d’efficacité et de crédibilité de la Francophonie, et la réforme que vous avez approuvée à Bucarest en a été un élément déterminant.

Cette réforme, je l’avais souligné, visait d’abord et avant tout à améliorer les méthodes et, plus encore, à modifier les mentalités.

Dépasser les limites de chaque service, de chaque direction, de l’Agence elle-même pour développer avec d’autres des projets qu’on accepte de partager : tel était l’objectif au plan interne. Tout simplement parce que chacun doit être convaincu que ce qui

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compte par-dessus tout c’est de répondre aux besoins des populations et que ces besoins sont si criants qu’ils exigent la mobilisation de tous et ne pourraient moralement justifier la dispersion.

Nous avons pu faire partager cette conviction et c’est pourquoi tant de projets sont menés aujourd’hui en partenariat avec les autres opérateurs, les organisations internationales, la société civile, répondant ainsi au vœu du secrétaire général et suivant son impulsion d’une Agence et d’une Francophonie désenclavées.

Ces quatre années ont été marquées par de nombreuses concertations, développant ainsi la plus-value qu’une agence intergouvernementale peut apporter à ses États et gouvernements membres dans leurs relations entre eux et sur la scène internationale.

Conférence des ministres de l’Économie et des Finances de Monaco, concertation avant la Conférence de l’OMC de Seattle, Conférence des femmes à Luxembourg, Symposium de Bamako, Conférence ministérielle de Cotonou.

Autant d’occasions de mobiliser l’ensemble des forces vives de notre communauté afin d’arrêter des positions fortes, originales et novatrices sur des enjeux majeurs pour la communauté internationale.

Ainsi, la Déclaration de Cotonou sur la diversité culturelle a constitué la première prise de position intergouvernementale sur une problématique dont on voit bien aujourd’hui l’actualité, tant au plan économique qu’au plan politique, ainsi qu’en témoigne la récente déclaration adoptée par l’Unesco, qui s’en est largement inspirée.

De la même manière et avec la même méthode, qui réserve une place première à la consultation permanente des États et gouvernements, nous préparerons au cours du prochain biennum les grands rendez-vous internationaux que constituent le Sommet de Johannesburg (Rio + 10), les Sommets de Genève (2003) et de Tunis (2005) sur la société de l’information.

Dans ces deux domaines, la Francophonie, et l’Agence en particulier, ont une expertise à faire valoir et à partager avec d'autres organisations.

D’autres mobilisations doivent, bien entendu, retenir notre attention.

Le prochain Sommet à Beyrouth, en octobre prochain, devrait permettre à la Francophonie de s’exprimer sur le thème, enfin reconnu comme important, du dialogue des cultures.

Certes, il est regrettable que la conjoncture internationale ait obligé au report du sommet et que les chefs d’État et de gouvernement francophones n’aient pu, à ce moment et dans ce contexte, adresser au monde leur message de paix, de solidarité et de tolérance.

Beyrouth 2002 devrait donc nous donner l’occasion d’aborder ce sujet avec le recul nécessaire par rapport aux événements et de donner une vision francophone

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Secrétariat des instances de la Francophonie 227

qui constituerait la synthèse de toutes les discussions, rencontres, déclarations, d’aujourd’hui.

Le message francophone pourra donc être un message fort et l’Agence y apportera sa contribution.

Mais déjà, nous devons également songer au Sommet de Ouagadougou, retour de la Francophonie en terre africaine, après Cotonou en 1995, autour d’un sujet qui nous interpelle au premier plan : le développement.

La réflexion quant au contenu de ce sommet a déjà commencé et l’Agence inscrira ses programmes et concertations dans la perspective de ce grand rendez-vous africain et francophone.

De la même manière, nous entendons mobiliser nos équipes afin que toutes nos actions et réflexions puissent nourrir l’initiative du G-8, de Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique. Plusieurs champs d’intervention ont déjà été identifiés, notamment tout ce qui touche à la bonne gouvernance, à l’éducation, aux technologies de l’information et de la communication.

Sans renoncer à la visibilité de la Francophonie, l’Agence entend, plus que jamais, concevoir et développer ses programmes comme un apport aux grandes rencontres internationales. Il s’agit là d’une volonté d’efficacité et de cohérence.

Déjà amorcée en 2000-2001, l’approche régionale de nos activités sera accentuée tout au long du prochain biennum. D’abord par le renforcement de nos bureaux régionaux et la délégation de la gestion de certains programmes mais, surtout, par un partenariat plus étroit avec les institutions en charge de l’intégration. Je songe, notamment, à l’Uemoa, la Cédéao, la Ligue arabe, l’Alecso, la Commission de l’océan Indien…

Cette démarche d’intégration régionale représente une réalité culturelle, sociale, économique et politique que la Francophonie doit prendre en compte.

C’est aussi ce partenariat étroit qui devrait nous permettre de recourir d’avantage à l’expertise du Sud. Ce recours accru devra constituer, à mes yeux, une nouvelle priorité dans la conduite de nos projets.

Monsieur le Président, Monsieur le Secrétaire général, Mesdames et messieurs les Ministres, Honorables délégués,

Voilà donc en quelques mots les axes majeurs de ce que pourraient être nos actions en 2002 et 2003.

Le Conseil d’administration a bien voulu approuver à la fois notre proposition de programme, notre proposition de budget ainsi que diverses modifications du statut

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228 Secrétariat des instances de la Francophonie

du personnel. Je vous demande de bien vouloir approuver ces propositions du Conseil d’administration, reprises au point 2 de notre ordre du jour.

Il s’agit, en quelque sorte, de renforcer les acquis, de développer nos chantiers.

La gestion du personnel de l’Agence a été réformée dans une approche éthique reposant sur la transparence et l’équité.

La gestion budgétaire a fait l’objet de profondes modifications qui nous ont permis de réduire sans cesse les frais de fonctionnement au bénéfice des programmes, qui constituent notre principale raison d’être.

Beaucoup de choses ont été réalisées au cours de ces quatre ans et je tiens ici à remercier le secrétaire général, Monsieur Boutros Boutros-Ghali, pour le soutien sans faille qu’il m’a apporté tant pour l’élaboration de la réforme que pour sa mise en œuvre au quotidien.

Je tiens aussi à remercier tous les États et gouvernements, vous, mesdames et messieurs les Ministres, vos collaborateurs, les diplomates à Paris, les experts, les institutions de vos pays.

Si le Conseil d’administration de l’Agence a bien voulu nous créditer d’une réussite, celle-ci est collective, il faut le répéter et le souligner.

Le personnel de l’Agence, tout le personnel, doit être crédité de ce succès qui est le résultat de leur engagement et de leur compétence.

Ne pouvant les citer tous, me permettez-vous d’avoir un mot particulier de reconnaissance et d’amitié pour celui qui est tout à la fois mon frère et mon directeur de cabinet.

Si le bilan est riche, il y a encore, comme on dit dans mon pays, « du pain sur la planche ». Autrement dit, beaucoup reste à faire encore.

Où que je sois demain, je reste pour ma part plus que jamais mobilisé pour continuer à apporter ma pierre à cette tâche exaltante de la coopération francophone pour un monde plus juste.

Je vous remercie.

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ANNEXES AU RAPPORT DE LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE

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Amendements au Statut et règlement du personnel de l’Agence intergouvernementale

de la Francophonie

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Secrétariat des instances de la Francophonie 233

Amendements au Statut et règlement du personnel de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie

Amendement no 1

ARTICLE 14 : PROMOTION

Aux termes de l'article 14.1 du statut du personnel, l'octroi d'un échelon supplémentaire dans le même grade est considéré comme une promotion.

La directive d'application qui détermine les conditions, modalités et critères de la promotion barémique prévoit que le candidat ne doit pas avoir obtenu de promotion dans les deux années qui précèdent l'année civile pendant laquelle la promotion peut être octroyée.

Dès lors, le passage à un échelon supplémentaire devient un obstacle pour le candidat à la promotion au lieu d'être un élément de motivation et d'encouragement.

Pour remédier à cette situation, il est proposé de retirer de l'article 14.1 du Statut du personnel l'avancement supplémentaire d'échelon et de l'introduire dans l'article 13 du Statut consacré aux avancements d'échelon.

Texte actuel Texte révisé Article 14.1 du Statut : Sous réserve de l'application des articles 5 et 6 ci-dessus, la promotion est : - le passage à un échelon supplémentaire dans le même grade; - le passage à un grade supérieur dans le même niveau; - le passage au niveau supérieur; - le passage à la catégorie supérieure.

Article 14.1 du Statut : Sous réserve de l'application des articles 5 et 6 ci-dessus, la promotion est : - le passage à un grade supérieur dans le même niveau; - le passage au niveau supérieur; - le passage à la catégorie supérieure. Article 13.5 (nouveau) du statut : Un avancement supplémentaire d'échelon peut être accordé par l'administrateur général afin de récompenser le rendement exceptionnel d'un membre du personnel. Il ne peut être obtenu qu'une fois tous les trois ans.

Article 14.3 du Règlement: L'avancement supplémentaire d'un échelon prend effet à la date de la décision l'attribuant.

Article 14.3 du Règlement : (devient article 13.3 du Règlement).

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234 Secrétariat des instances de la Francophonie

Amendement no 2 ARTICLE 24. 26 : PERTE D'EMPLOI

L'adhésion au Régime d'indemnisation pour la perte d'emploi (RIPE) institué par l'article 24.25 du statut du personnel a été rendue obligatoire pour les membres du personnel statutaire engagés après le 1er janvier 1999 par l'article 24.26 du règlement.

Le RIPE étant institué au bénéfice des agents ne cotisant pas au régime français d'assurance chômage, l'application de cette disposition a entraîné l'affiliation d'office de tous les membres du personnel à ce régime alors que parmi ces agents certains auraient pu opter pour un autre système.

Pour remédier à cette situation, il est proposé de supprimer l'article 24.26 du règlement du personnel afin de laisser la liberté d'adhésion aux membres du personnel.

Texte actuel Texte révisé Article 24.25 du Règlement : Il est institué un Régime interne d'indemnisation de la perte d'emploi, ci après dénommé RIPE, au bénéfice des agents ne cotisant pas au régime français d'assurance chômage. L'Agence et les agents concourent au financement et à la gestion du RIPE. Il est crée un fonds spécial dont l'unique destination est l'indemnisation visée. ( introduit Conf. gén, 5-6 déc.1998). Article 24.26 du règlement: Il est applicable impérativement à tous les agents recrutés à partir du 1er janvier 1999. (introduit Conf. gén, 5-6 déc. 1998)

Article 24.25 : ( sans changement) Article 25.26 du Règlement : supprimé

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Secrétariat des instances de la Francophonie 235

Amendement n° 3 ARTICLE 29.2.1 DU RÈGLEMENT : CONGÉS DANS LES FOYERS

Le congé dans les foyers est un droit reconnu aux membres du personnel par l’article 29.2 du Statut du personnel.

L’article 29.2.1 du règlement stipule que ce congé est accordé au plus tôt 3 mois avant la fin de la période de service qui y donne droit et au plus tard six mois après cette période.

L’application de ces dispositions pose souvent des problèmes liés à des nécessités de service.

C’est pourquoi, il est proposé de porter la durée pendant laquelle le membre du personnel peut bénéficier de son congé au foyer avant la fin de la période de service à six mois au lieu de trois tout en maintenant cette possibilité durant les six mois suivant cette période.

Texte actuel Texte révisé Article 29.2.1 : Le congé dans les foyers est accordé au plus tôt 3 mois avant la fin de la période de service qui y donne droit et au plus tard six mois après cette période.

Article 29.2.1 : Le congé dans les foyers est accordé au plus tôt six mois avant la fin de la période de service qui y donne droit et au plus tard six mois après cette période.

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236 Secrétariat des instances de la Francophonie

Amendement n°4 ARTICLE 42.1 DU RÈGLEMENT : GRILLE ET PLAN D'ORGANISATION

Le Règlement du personnel prévoit dans son article 42.1 que « la grille figurant en annexe fixe la nomenclature, les catégories, niveaux et grades des postes, ainsi que les titres et qualifications requises ».

Cependant la grille annexée actuellement au Statut et règlement ne comporte pas les indications relatives aux qualifications requises pour l’accès aux postes prévus au plan d’organisation de l’Agence arrêté par les instances.

En outre elle comprend des titres (appellations) et des fonctions qui ont, dans certains cas (personnel d’encadrement), les mêmes intitulés entraînant par là une confusion dans la gestion des carrières des membres du personnel statutaire de l’Agence et des frustrations parmi ceux-ci.

C’est pourquoi, il est proposé de compléter la grille en y ajoutant une rubrique appelée «qualifications requises » définissant les conditions nécessaires pour occuper les fonctions au niveau de l’Agence tout en procédant à une harmonisation des intitulés des titres et fonctions en vue de mettre fin à la confusion constatée jusqu’ici dans cette grille.

Enfin, il y a lieu de rappeler que la réflexion relative à l'intégration des contractuels dans le plan d'organisation se poursuit avec le Comité du personnel.

Plan d’organisation 2002-2003 de l’AIF

Grades Titres Postes autorisés 2000-2001

Postes autorisés 2002-2003

Contrôleur(euse) financier(ère) 1 1 Directeur(trice) de cabinet de l'Administrateur général 1 1

A1

Conseiller (ère) politique du Secrétaire général 1 1 Directeur(trice) 11+1 11+1 Délégué(e) aux droits de l'Homme et à la démocratie 1 1 Directeur(trice) de bureau régional 3 3 Directeur(trice) de bureau de liaison 4 4

A2

Conseiller(ère) spécial(e) 2 2 Total personnel de direction 24 24

B Personnel d’encadrement 43 43 Total personnel à recrutement international 67 67

C Personnel de bureau 70 70 D Personnel de service 13 13

Total personnel à recrutement local 83 83 Total postes statutaires 150 150

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Grille annexée au règlement du personnel de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie (article 42.1 du Règlement)

RECRUTEMENT INTERNATIONAL

I. PERSONNEL DE DIRECTION Qualifications requises Niveau Grades Titres Fonctions

Diplômes ou équivalence

Expérience professionnelle

Directeur (trice) de cabinet Conseiller (ère) politique du SG

Directeur (trice) de cabinet de l’AG Conseiller (ère) politique du SG

A1

Contrôleur (se) financier (e) Contrôleur (se) financier (e)

A (24)

A2

Directeur (trice) Délégué (e) Conseiller (ère) spécial (e)

Directeur (trice) central (e) (siège) Directeur (trice) de bureau de liaison Directeur (trice) de bureau régional Délégué (e) aux droits de l’Homme et à la démocratie Conseiller (ère) spécial (e)

études supérieures de niveau doctorat de 3e cycle

15 ans

II. PERSONNEL D’ENCADREMENT B1 Conseiller (ère) Conseiller (ère) technique

études supérieures de niveau Bac + 4 ou 5 années d’études

10 ans B (43)

B2 Chargé (e) de mission principal (e) Adjoint (e) au ( à la) directeur (trice) Chef de service Responsable de programme

études supérieures de niveau Bac + 4 ou 5 années d’études

8 ans

B3 Chargé (e) de mission Responsable de bureau niveau II Responsable de projets niveau II Chef comptable Informaticien (ne) niveau II Coordonnateur (trice) géographique

études supérieures de niveau Bac + 4 années d’études

5 ans

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II. PERSONNEL D’ENCADREMENT Qualifications requises Niveau Grades Titres Fonctions

Diplômes ou équivalence

Expérience professionnelle

B4 Attaché (e) principal (e) Responsable de bureau niveau I Attaché (e) d’administration niveau II Secrétaire particulier (ère) Informaticien (ne) niveau I Comptable niveau II Attaché (e) de presse Responsable de projets niveau I

études supérieures de niveau Bac + 3 années d’études

3 à 4ans

B5 Attaché (e) administratif (ve) Rédacteur (trice) Comptable niveau I Payeur (euse) principal (e) Attaché (e) d’administration niveau I

études supérieures de niveau Bac + 2 années d’études

3 à 4ans

RECRUTEMENT LOCAL III. PERSONNEL DE BUREAU

C (70) C1 Assistant (e) principal (e) Secrétaire de direction Assistant (e) de gestion Assistant (e) administratif (ve) Assistant (e) informatique Assistant (e) financier (e) Assistant (e) technique Assistant (e) de presse et communication Assistant (e) social (e) Assistant (e) de programme

études supérieures de niveau Bac + 2 années d’études

3 ans

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III. PERSONNEL DE BUREAU

Qualifications requises Niveau Grades Titres Fonctions

Diplômes ou équivalence

Expérience professionnelle

C2 Assistant (e) de 1ère classe Secrétaire sténodactylo Aide-comptable Documentaliste Caissier (e)

Bac ou niveau équivalent

3 ans

C3 Assistant (e) de 2e classe Secrétaire niveau II Aide documentaliste Standardiste niveau II Hôtesse niveau II Agent de bureau ou d’accueil niveau II

BEP ou niveau équivalent

3 ans

C4 Assistant (e) Secrétaire niveau I Agent de bureau ou d’accueil niveau I Standardiste niveau I Hôtesse niveau I

CAP ou niveau équivalent

3 ans

IV. PERSONNEL DE SERVICE D1 Agent technique principal Chauffeur particulier

Chef d’équipe Reprographe Agent de maintenance niveau II

Références

D2 Agent technique Chauffeur coursier Agent de maintenance niveau I Huissier

Références

D3 Commis principal Préposé(e) niveau II Manutentionnaire

Références

D (13)

D4 Commis Préposé(e) niveau I Références

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240 Secrétariat des instances de la Francophonie

Amendement no 5 ARTICLE 9.2 DU STATUT:

DURÉE DES ENGAGEMENTS DU PERSONNEL DE DIRECTION

Le Statut du personnel prévoit dans son article 9.2 que « les membres du personnel nommés à un poste de direction sont engagés pour une durée de trois ans. Leur engagement est renouvelable sans que la durée totale de l’engagement puisse excéder six ans.».

La programmation de l’Agence étant organisée par biennum, la réalisation de certaines actions se trouve parfois perturbée par les changements de personnel découlant de l’application de cette disposition.

C’est pourquoi, il est proposé de compléter cet article en y intégrant la possibilité pour l’Administrateur général d’accorder à titre exceptionnel une prolongation au-delà de la limite de six ans sans que la durée totale du contrat puisse excéder neuf ans.

Cette prolongation permettra la conduite à terme des actions en cours dans les meilleures conditions.

Texte actuel Texte révisé

Article 9.2 : Les membres du personnel nommés à un poste de direction sont engagés pour une durée de trois ans. Leur engagement est renouvelable sans que la durée totale de l’engagement puisse excéder six ans.

Article 9.2 : Les membres du personnel nommés à un poste de direction sont engagés pour une durée de trois ans. Leur engagement est renouvelable sans que la durée totale de l’engagement puisse excéder six ans. À titre exceptionnel et afin d’assurer la continuité d’actions en cours, l’Administrateur général peut accorder une prolongation. Dans tous les cas, la durée totale du contrat ne peut dépasser neuf ans.

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Secrétariat des instances de la Francophonie 241

Amendement no 6 ARTICLE 35 : PROCÉDURES DEVANT LA COMMISSION DE RECOURS

ET DE LA COMMISSION D'APPEL

Le fonctionnement des commissions de recours et d’appel de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie fait apparaître la nécessité d’apporter des améliorations destinées au renforcement de l’indépendance de ces commissions.

Ces améliorations proposées par les dites commissions portent sur : - la possibilité laissée aux commissions d’établir par dérogation à l’article 2.3

du Statut, leurs propres règlements intérieurs ; - la réglementation de la procédure de récusation ; - la précision de l’objet des premières réunions des commissions suite à une

saisine ; - l’harmonisation du pouvoir des commissions en matière de réparation de préjudice

avec celui consacré par la jurisprudence des organisations internationales ; - la participation des représentants du Comité du personnel aux audiences des

commissions.

C’est pourquoi il est proposé de réviser les dispositions correspondantes dans le statut et le règlement.

Texte actuel Texte révisé

Article 35 du Statut : Les règles de procédure de la commission de recours sont arrêtées par voie réglementaire ; elles doivent essentiellement assurer la sauvegarde des droits et intérêts du personnel de l’Agence, en se conformant aux principes de la jurisprudence des organisations internationales.

Article 35 du Statut : Les règles de procédure de la commission de recours sont arrêtées par voie réglementaire ; elles doivent essentiellement assurer la sauvegarde des droits et intérêts du personnel de l’Agence, en se conformant aux principes de la jurisprudence des organisations internationales. Dans le respect des dispositions du Statut et règlement du personnel et, par dérogation à l’article 2.3 du Statut, la commission de recours établit un règlement intérieur qui complète les règles de procédure fixées par voie réglementaire. Ce règlement fait l’objet d’une publication par les soins de l’Administrateur général.

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242 Secrétariat des instances de la Francophonie

Texte actuel Texte révisé

Article 35 ter du Statut : La commission d’appel peut être saisie en appel de toute décision de la commission de recours, par l’une des parties à l’affaire visée par la décision.

Article 35 quater du Statut : les règles de procédure de la commission d’appel sont arrêtées par voie réglementaire ; elles doivent essentiellement assurer la sauvegarde des droits et intérêts du personnel de l’Agence, en se conformant aux principes de la jurisprudence des organisations internationales. Article 35.1.8 du Règlement : Cette réunion doit intervenir dans les trente jours de la communication du dossier aux membres de la commission. Article 35 quater.1.8 du Règlement : Cette réunion doit intervenir dans les quarante cinq jours de la communication du dossier aux membres de la commission.

Article 35 ter du Statut : La commission d’appel peut être saisie en appel de toute décision de la commission de recours, par l’une des parties à l’affaire visée par la décision. En outre elle est juge en premier et dernier ressort, des demandes de récusation présentées contre les membres des commissions de recours et d’appel. Article 35 quater du Statut: les règles de procédure de la commission d’appel sont arrêtées par voie réglementaire ; elles doivent essentiellement assurer la sauvegarde des droits et intérêts du personnel de l’Agence, en se conformant aux principes de la jurisprudence des organisations internationales. Dans le respect des dispositions du Statut et règlement du personnel et, par dérogation à l’article 2.3 du Statut, la commission d’appel établit un règlement intérieur qui complète les règles de procédure fixées par voie réglementaire. Ce règlement fait l’objet d’une publication par les soins de l’Administrateur général. Article 35.1.8 du Règlement : une première réunion ayant pour objet d’établir le plan d’instruction de l’affaire doit intervenir dans les trente jours de la communication du dossier aux membres de la commission. Article 35 quater.1.8 du Règlement: une première réunion ayant pour objet d’établir le plan d’instruction de l’affaire doit intervenir dans les quarante cinq jours de la communication du dossier aux membres de la commission.

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Secrétariat des instances de la Francophonie 243

Texte actuel Texte révisé

Article 35.1.10 du Règlement : Les séances de la commission de recours ne sont pas publiques. Article 35.1.11 du Règlement: L’Administrateur général assisté du supérieur hiérarchique de l’intéressé et le requérant peuvent assister aux débats et développer oralement tous arguments à l’appui des moyens invoqués dans leurs mémoires. Ils peuvent se faire assister ou représenter à cet effet. Le Comité du personnel peut désigner un représentant pour suivre les débats devant la commission. Article 35 quater.1.10 du Règlement : Les séances de la commission d’appel ne sont pas publiques.

Article 35 quater.1.11 du Règlement : Les parties peuvent assister aux débats et développer oralement tous arguments à l’appui des moyens invoqués dans leurs mémoires. Ils peuvent se faire assister ou représenter à cet effet. Le Comité du personnel peut désigner un représentant pour suivre les débats devant la commission. Article 35.2.2 du Règlement : En même temps, la Commission fixe, dans les limites prévues à l’alinéa suivant, le montant de l’indemnité qui sera versée au requérant pour le préjudice subi si l’Administrateur général décide, dans l’intérêt de l’Agence, de verser une indemnité au requérant dans un délai de trente jours à compter de la notification de la décision.

Article 35.1.10 du Règlement : Les séances de la commission de recours sont ouvertes aux personnes désignées à l’article 35.1.11. Article 35.1.11 du Règlement: L’Administrateur général assisté du supérieur hiérarchique de l’intéressé et le requérant peuvent assister aux débats et développer oralement tous arguments à l’appui des moyens invoqués dans leurs mémoires. Ils peuvent se faire assister ou représenter à cet effet. Le Comité du personnel peut désigner une à cinq personnes le représentant pour suivre les débats devant la commission. Ces représentants ne peuvent prendre part au débat.Article 35 quater.1.10 du Règlement: Les séances de la commission d’appel sont ouvertes aux personnes désignées à l’article 35quater.1.11. Article 35 quater.1.11 du Règlement: Les parties peuvent assister aux débats et développer oralement tous arguments à l’appui des moyens invoqués dans leurs mémoires. Ils peuvent se faire assister ou représenter à cet effet. Le Comité du personnel peut désigner une à cinq personnes le représentant pour suivre les débats devant la commission. Ces représentants ne peuvent prendre part au débat.Article 35.2.2 du Règlement: En cas d’annulation d’une décision de non renouvellement de contrat à durée déterminée ou de licenciement en cours de validité d’un tel contrat, la commission sursoit à statuer sur les conclusions à fin d’indemnité dont elle est éventuellement saisie et renvoie le requérant devant l’Administrateur général qui doit, dans les trente jours, soit procéder au renouvellement du contrat ou à la réintégration de l’intéressé, soit refuser de prendre cette mesure. Dans cette dernière hypothèse, la commission accorde au requérant une indemnité compensatrice du préjudice subi.

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244 Secrétariat des instances de la Francophonie

Amendement no 7 HARMONISATION DU STATUT DU PERSONNEL DE L’IEPF

Afin de mettre fin à la disparité des Statuts du personnel de l'Agence, différentes mesures ont été prises depuis Bucarest 1998 pour harmoniser le Statut du personnel de l'IEPF avec celui de l'Agence : conditions d'engagement et de résiliation, durée des engagements, fonds de prévoyance, représentation du personnel etc.

Cette démarche vise à plus de rigueur et de transparence. Elle permettra également la mobilité des agents.

En vue de parachever ce processus, l'Administrateur général sollicite l'autorisation de poursuivre cette harmonisation sur la base des textes de l'Agence adoptés par les instances. Cette opération sera effectuée, sans incidence budgétaire.

L'Administrateur général rendra compte aux instances de la réalisation de ce mandat.

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Présentation du budget pour 2002-2003

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Paris le 11 janvier 2002 16e session de la CMF / 21e session de la Conférence générale de l’AIF

Secrétariat des instances de la Francophonie 247

Présentation du budget pour 2002-2003

Le budget proposé pour le biennum 2002-2003 totalise 152.062.530 € et se répartit par année comme suit :

- 75.598.900 € pour l’année 2002 ; - 76.463.630 € pour l’année 2003.

Pour l’exercice budgétaire 2002, l’enveloppe budgétaire proposée passe de 69.429.460 € à 75.598.900 € soit un taux d’accroissement de 8,8 %.

Cette majoration couvre les corrections habituelles des salaires et des dépenses de gestion du Secrétariat général de la Francophonie et de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie ainsi que l’augmentation des dépenses de programmes.

I. LE BUDGET DE DÉPENSES

1. Le Secrétariat général de la Francophonie 1.1 Salaires et gestion

Le budget de fonctionnement du Secrétariat général de la Francophonie évolue de 3,7 % par rapport à l’année 2001. Il s’agit de la correction habituelle des dépenses de personnel pour tenir compte de l’avancement et des promotions, ainsi que du coût de la vie.

1.2 Instances et concertation

L’inscription d’une enveloppe de 1,2M € contre 0,8M € en 2001, affectée aux dépenses de concertation et aux réunions des différentes instances de la Francophonie, suite notamment au report du Sommet de Beyrouth.

2. Le Haut Conseil de la Francophonie La budgétisation, en mesure nouvelle, d’une dotation de 0,21M € destinée à couvrir la mise en application de la réforme du Haut Conseil de la Francophonie.

3. Les Représentations permanentes L’évolution de 9,01 % découle des corrections normales des dépenses de personnel (avancement d’échelon, promotions, différences de changes …) et de l’ajustement des dépenses de gestion induites par le recrutement des adjoints aux directeurs, d’une part, et de l’évolution des tarifs dans les pays d’accréditation, d’autre part.

4. L’Agence intergouvernementale de la Francophonie Le budget de fonctionnement de l’Agence (salaires et gestion) évolue de 5,6 % par rapport à l’année 2001.

Cette évolution est consécutive à :

- l’ajustement des crédits qui couvrent l’organisation et la tenue des instances, qui passent de 183.000 € en 2001 à 366.000 €, suite au report du Sommet de Beyrouth ;

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16e session de la CMF / 21e session de la Conférence générale de l’AIF Paris, le 11 janvier 2002

248 Secrétariat des instances de la Francophonie

- la correction habituelle des dépenses de personnel de 4,0 % pour tenir compte de l’évolution normale des salaires en avancements et promotions ;

- les dépenses de gestion qui couvrent le fonctionnement normal du siège, de l’Institut des nouvelles technologies de l’information (Intif) à Bordeaux, ainsi que celui de l’Institut de l’énergie et de l’environnement (IEPF) à Québec, augmente de 6,06 %.

Cette correction résulte de l’évolution du coût de la vie et de l’enchérissement des coûts des biens et services.

Il est à remarquer que comme pour les deux budgets précédents, le ratio dépenses de fonctionnement de l’Agence par rapport au budget global reste limité à moins de 23 %.

5. Les Bureaux régionaux L’évolution de 49,24 % correspond à une augmentation en crédits de 0,4M €, sachant que leur budget passe de 0,8M € à 1,2M € en 2002.

Cette augmentation, qui comprend des dépenses de personnel et des dépenses de gestion, vise le renforcement des moyens des bureaux conformément aux recommandations formulées dans le rapport d’évaluation de l’Agence.

6. Les Crédits de programmes L’enveloppe proposée est arrêtée à 51,3M € contre 47,3M €, soit une évolution de 8,5 % sur l’année 2002.

Ces crédits sont affectés à la programmation du biennum, qui s’articule autour des six chantiers suivants : - Français et langues partenaires ; - Culture et médias ; - Paix, démocratie et justice ; - Développement et solidarité ; - Éducation, formation et insertion socioprofessionnelle ; - Insertion de la Francophonie dans la société de l’information.

II. LE BUDGET DE RECETTES

Les Recettes 2002-2003

Les recettes de l’Agence sont constituées principalement par les contributions statutaires (obligatoires) et par les contributions volontaires (au FMU).

L’augmentation des contributions statutaires est une reconduction pure et simple. Elle est identique à celle de 2000-2001.

Les contributions volontaires sont estimées sur la base d’une reconduction de l’enveloppe votée pour le biennum 2000-2001, ajustée d’une augmentation attendue de 9,7 %.

Comme pour les biennums précédents, le budget proposé est équilibré par le report des reliquats de crédits du budget précédent, estimés à 9,3M € par an.

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CINQUIÈME PARTIE

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Interventions des délégations à la Conférence générale de l’AIF

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Paris le 11 janvier 2002 16e session de la CMF / 21e session de la Conférence générale de l’AIF

Secrétariat des instances de la Francophonie 253

Intervention de Son Excellence Monsieur Jacques Bilodeau Ambassadeur du Canada à Bruxelles

Représentant personnel du Premier ministre du Canada au CPF

Monsieur le Président, Chers amis de la Francophonie,

Compte tenu de l’heure tardive, je serai très bref et irai à l’essentiel. Le Ministre Duhamel ayant dû nous quitter, c’est en son nom que je m’adresse à vous. Le projet de programmation du biennum 2002-2003 est un excellent document. Cette programmation propose des axes de coopération qui nous apparaissent bien inspirés.

Le Canada accorde une attention toute particulière au suivi du Symposium de Bamako. C’est pourquoi nous sommes fiers de nous associer au projet relevant de ce domaine ainsi qu’à celui de la coopération juridique et judiciaire.

Nous continuerons par ailleurs à encourager l’utilisation des technologies de l’information. Nous croyons qu’il serait opportun que la Francophonie tienne une nouvelle conférence ministérielle dans ce domaine afin de faire le point avant le Sommet mondial sur la société de l’information qui se tiendra à Genève en 2003.

Nous nous réjouissons également des activités de l’Agence en faveur de la promotion de la langue française. Nous saluons la poursuite du Plan d’urgence pour la relance du français dans les organisations internationales.

Le Canada est d’avis que l’action de la Francophonie en faveur des jeunes doive continuer bien au-delà du biennum 2002-2003. La jeunesse, c’est l’avenir de la Francophonie. C’est pourquoi nous sommes fiers de nous associer aux initiatives « jeunesse » de l’Agence.

Compte tenu de l’intérêt de mon pays à la promotion de la femme, j’ai le plaisir d’annoncer aujourd’hui une contribution exceptionnelle de cinq cent mille dollars à l’Agence intergouvernementale de la Francophonie pour la mise en œuvre du volet « Femme et développement » du Plan d’action de la Conférence de Luxembourg. Cette initiative vise à appuyer une nouvelle approche au développement fondée sur l’égalité des sexes.

En terminant, j’aimerais tout simplement réitérer à l’administrateur général, Roger Dehaybe, qu’il bénéficie de toute notre confiance et nous sommes convaincus que l’Agence continuera à progresser sous sa houlette.

Je vous remercie, Monsieur le Président.

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Paris le 11 janvier 2002 16e session de la CMF / 21e session de la Conférence générale de l’AIF

Secrétariat des instances de la Francophonie 255

Intervention de Madame Mirelle Cyr Représentante personnelle du Premier ministre du Nouveau-Brunswick

au Conseil permanent de la Francophonie

Monsieur le Président, Monsieur l’Administrateur général,

Nous reconnaissons de plus en plus dans les actions de l’Agence cette volonté qui vous anime de toujours faire mieux et de répondre avec réalisme, pragmatisme et détermination aux vastes besoins qui s’expriment sur les cinq continents qui composent l’espace francophone.

Cette reconnaissance est d’autant plus méritée, Monsieur l’Administrateur général, que nous savons tous et toutes que la programmation d’un opérateur comme l’Agence intergouvernementale de la Francophonie est un exercice où les équilibres à maintenir sont périlleux, entre les commandes politiques et les demandes du terrain, entre les maigres ressources et les grands besoins, et que ces disparités engendrent plusieurs difficultés de réalisation qui sont souvent du ressort des instances plus que de l’Agence elle-même.

Cela aussi a été souligné et reconnu dans le rapport portant sur l’évaluation de l’Agence dont nous avons pris connaissance avec intérêt au courant des derniers mois. À cet égard, je m’en voudrais de ne pas souligner la très grande maturité organisationnelle dont a fait preuve l’Agence durant ce processus essentiel. Cela est tout à votre honneur. Nous sommes heureux de constater que l’Agence souhaite continuer d’accompagner ce processus et poursuivre le travail d’évaluation de façon transparente et constructive. C’est une des raisons pour lesquelles nous saluons aussi le processus d’évaluation du Fonds francophone des inforoutes qui vient d’être lancé récemment par vos services.

En terminant, Monsieur l’Administrateur général, je tiens à vous témoigner une fois de plus tout notre appui dans la poursuite des défis qui se présenteront à vous et à l’Agence intergouvernementale de la Francophonie dans les années qui viennent ; en particulier, sachez que vous pourrez toujours compter sur notre appui dans la mise en œuvre du suivi que vous ferez aux recommandations du rapport d’évaluation de l’Agence.

Avec vous, nous sentons que notre principal opérateur francophone est entre de bonnes mains et que les perspectives d’avenir de ce noble outil central de la politique francophone et de la coopération multilatérale sauront satisfaire les exigences premières de ses fondateurs, à commencer par le regretté Léopold Sédar Senghor, ce sage francophone dont le verbe et la pensée continuent de nous inspirer, tous et toutes.

Je vous remercie de votre aimable attention.

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Paris le 11 janvier 2002 16e session de la CMF / 21e session de la Conférence générale de l’AIF

Secrétariat des instances de la Francophonie 257

Intervention de Son Excellence Monsieur Jean-Pierre Vettovaglia Ambassadeur, Représentant personnel du Président de la Confédération suisse

au Conseil permanent de la Francophonie

Monsieur le Président,

Comme le chef de la diplomatie suisse vous l’a déjà communiqué ce matin, la Suisse adhère dans ses grandes lignes au cadre de programmation proposé pour le biennum 2002-2003. Mon pays salue l’effort de resserrement sur six chantiers. Toutefois, le nombre de programmes nous semble encore relativement élevé.

Par ailleurs, la Suisse s’est déjà prononcée à plusieurs occasions sur la nécessité de renforcer la collaboration et la synergie entre les différentes directions chargées de la mise en œuvre des programmes. Pour ce qui est des axes thématiques et politiques découlant des derniers plans de Bamako et de Cotonou, leur opérationnalité pourrait encore être mieux ancrée dans le cadre de la programmation de l’Agence.

Nous sommes cependant conscients que les ressources financières dont dispose actuellement l’Agence peuvent constituer une entrave à la complète réalisation des objectifs des plans d’action mentionnés. La Suisse considère certes la mise à disposition de ressources financières suffisantes comme un élément clé pour l’exécution des activités de l’Agence. À ce titre, la recherche de fonds complémentaires au sein des grands organismes internationaux devrait retenir notre meilleure attention.

Mon pays attache toutefois aussi la plus grande importance aux compétences professionnelles des cadres et du personnel de l’AIF chargés de la mise en œuvre des activités. L’Agence devrait redoubler ses efforts pour améliorer les compétences et le professionnalisme de son personnel au siège ainsi que sur le terrain, en renforçant notamment les capacités locales d’exécution. Ce n’est qu’ainsi qu’elle deviendra une force réelle de propositions riches d’idées novatrices à même de susciter un financement multilatéral.

Mon pays se félicite d’avoir été associé au processus d’évaluation de l’Agence qui s’est déroulé cette année. Nous estimons que les évaluateurs ont rempli, dans l’ensemble, leur mandat et qu’ils ont assez bien cerné l’environnement et les conditions parfois difficiles dans lesquelles l’Agence doit évoluer. Nous souhaitons que les conclusions et recommandations formulées par la mission d’évaluation débouchent effectivement, après concertation entre le secrétaire général et les représentants des pays membres, sur des mesures concrètes, susceptibles d’accroître les capacités opérationnelles de l’Agence.

En conclusion, permettez-moi d’exprimer, au nom de mon pays, tous mes remerciements et ma gratitude à l’administrateur général et à son équipe pour le travail accompli.

Je vous remercie beaucoup.

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Paris le 11 janvier 2002 16e session de la CMF / 21e session de la Conférence générale de l’AIF

Secrétariat des instances de la Francophonie 259

Intervention de Son Excellence Monsieur François-Xavier Ngoubeyou Ministre d’État des Relations extérieures du Cameroun

Monsieur le Président, Monsieur le Secrétaire général, Monsieur l’Administrateur général, Mesdames et messieurs les Ministres, Mesdames et messieurs les Ambassadeurs, Excellences, mesdames et messieurs,

Si mon intervention d’avant le déjeuner a porté sur le rapport de notre secrétaire général, je voudrais cette fois-ci, en trois minutes comme le souhaite notre président, dire quelques mots sur l’activité de l’administrateur général de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie.

D’entrée de jeu, je souhaite exprimer la satisfaction de ma délégation pour la mise en œuvre et l’aboutissement des réformes engagées par l’AIF depuis Bucarest, tant au niveau des structures que des programmes.

Au niveau des réformes des structures, nous nous félicitons au Cameroun des résultats obtenus par l’institution, par un meilleur organigramme qui permet une meilleure gestion des ressources humaines. Nous constatons aussi que ces réformes ont abouti au moins à trois succès à notre sens significatifs.

Premièrement, à la meilleure gestion des ressources financières, soutenue par un souci constant d’économie ; deuxièmement, à l’instauration de la culture des évaluations, qui garantit la transparence et l’efficacité dans l’action ; troisièmement, à la mise en œuvre du système global d’information, qui a le mérite de conduire à une meilleure gestion de l’information sur les activités mêmes de notre Agence.

En ce qui concerne l’exécution des programmes, nous saluons l’action menée par notre administrateur général, Monsieur Roger Dehaybe, conformément aux directives contenues dans le Plan d’action de Moncton. À ce titre, la coopération juridique et judiciaire a connu, à notre avis, une dimension renforcée grâce à l’aide multiforme de l’Agence aux différentes institutions judiciaires nationales ou régionales.

À cette énumération, il faut ajouter les actions de soutien au volet « éducation- formation » conjuguées avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication, qui apportent une plus-value aux politiques de l’éducation moderne. Le gouvernement camerounais apprécierait le concours de l’AIF pour l’aider dans son programme de développement des centres multimédias dans les établissements scolaires. Une telle intervention irait dans le sens de la Déclaration et du Plan d’action de Cotonou en matière de dialogue des cultures et de diversité culturelle dans les systèmes éducatifs de nos États.

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16e session de la CMF / 21e session de la Conférence générale de l’AIF Paris, le 11 janvier 2002

260 Secrétariat des instances de la Francophonie

Le Cameroun salue par ailleurs la création, par l’administrateur général, du projet relatif aux centres d’appui francophones au développement social et culturel qui répond au souci d’un meilleur encadrement des populations défavorisées. Je ne vous cache pas, Monsieur le Président, que mon pays souhaite bénéficier, dans ce cadre, de l’implantation de quelques-uns des centres d’appui francophones au développement social et culturel.

Le Cameroun souhaite que la Francophonie poursuive sa politique de proximité et de développement et qu’elle reformule son volet économique et social, qui préoccupe prioritairement nos populations prises en otage par la pauvreté, surtout en Afrique, au sud du Sahara.

Je vous remercie, Monsieur le Président.

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Secrétariat des instances de la Francophonie 261

Intervention de Son Excellence Monsieur Mahamat Saleh Annadif Ministre des Affaires étrangères du Tchad

Monsieur le Président,

Je voudrais d’abord m’adresser à vous et vous dire combien je me réjouis de la décision qui vient d’être prise, à savoir tenir la 17e Conférence ministérielle à Beyrouth et donc, confirmer la tenue du Sommet tant attendu et qui a été reporté. Je suis de ceux qui ont hâte de redécouvrir Beyrouth et je suis sûr que vous avez tout mis en œuvre pour le plein succès de ce rendez-vous et nous vous en sommes reconnaissants.

Mon deuxième point s’adresse à notre secrétaire général et à l’administrateur général ainsi qu’à tous leurs collaborateurs. Je voudrais, au nom de la République du Tchad, les féliciter et leur rendre hommage pour la qualité du travail qui nous est présenté.

Quant à l’administrateur général, j’ai noté dans son intervention que le Conseil d’administration a approuvé le travail qu’il a présenté. Je voudrais lui dire que le Tchad s’associe à cette approbation et nous considérons pour notre part que la programmation du biennum 2002-2003 mérite d’être soutenue.

Seulement, Monsieur l’Administrateur général, vous avez fini votre discours en disant « où que je sois demain … », une phrase insolite pour moi ! Et je voudrais tout simplement vous répondre en disant que nous avons encore besoin de vous à l’Agence et que le Tchad profite de cela pour vous apporter tout son soutien pour que vous complétiez l’œuvre déjà colossale que vous avez entreprise, et cela nous ferait encore plaisir de vous revoir pendant un autre mandat encore avec nous.

Je vous remercie.

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Paris le 11 janvier 2002 16e session de la CMF / 21e session de la Conférence générale de l’AIF

Secrétariat des instances de la Francophonie 263

Intervention de Son Excellence Monsieur Cheikh Tidiane Gadio Ministre des Affaires étrangères, de l’Union africaine

et des Sénégalais de l’extérieur

Monsieur le Président,

Je vais être très bref. J’ai pris la parole juste pour remercier encore une fois notre ami Roger Dehaybe pour son hommage chaleureux et affectueux au Président Senghor. Plusieurs d’entre vous m’ont demandé de leur donner les références de l’ouvrage dont j’avais lu un extrait ce matin : ce sont les Œuvres poétiques publiées aux éditions du Seuil ; c’est le recueil le plus complet de Senghor, l’ensemble de son oeuvre poétique.

Je voudrais remercier notre ami Roger Dehaybe encore une fois pour son enthousiasme au travail, son enthousiasme qui est contagieux. Nous avons eu plusieurs fois dans nos pays la chance d’avoir une interaction avec lui et de voir l’enthousiasme qu’il met au travail et la façon dont il nous entraîne tous dans l’exécution de nos tâches. Je sais aussi qu’il est très conscient de l’importance du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (Nopada). Et nous comptons sur lui, bien entendu, pour que la prise en charge des préoccupations du Nopada soit effective au niveau de l’Agence.

Je vais faire la même observation que mon ami du Tchad : je ne comprends pas la dernière affirmation de Roger Dehaybe, « où que je sois demain … ». Je me demande, moi aussi, si ce n’était pas une tentative de dérobade, qui échouera certainement, dans la mesure où nous lui imposerons de poursuivre le sacerdoce et que nous prendrons pour cela nos responsabilités.

Je vous remercie.

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SIXIÈME PARTIE

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Liste générale des participants

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Paris le 11 janvier 2002 16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie

Secrétariat des instances de la Francophonie 269

Liste générale des participants

Les représentants du Royaume de Belgique, des États observateurs, des opérateurs directs et autres institutions partenaires de la Francophonie

ne participent pas aux travaux de la Conférence générale de l’AIF.

ÉTATS ET GOUVERNEMENTS MEMBRES DE PLEIN DROIT

Président de la Conférence ministérielle de la Francophonie S.E. M. Ghassan SALAMÉ

Ministre de la Culture de la République du Liban

BELGIQUE S.E. M. Yvan YLIEFF Chef de délégation Commissaire du gouvernement chargé de la Politique scientifique S.E. M. Pierre CHAMPENOIS Ambassadeur du Royaume de Belgique à Paris Mme Pascale DEPRÉ Représentante personnelle du Premier ministre au CPF Ministre conseiller chargée de la Francophonie à l’Ambassade de Belgique à Paris BÉNIN S.E. le Dr. Emile Derlin ZINSOU Chef de délégation Représentant personnel du chef de l’État au CPF, Conseiller spécial du Président, Commission nationale pour la Francophonie S.E. M. André-Guy OLOGOUDOU Ambassadeur du Bénin à Paris M. Adrien AHANHANZO-GLELE Secrétaire général de la Commission nationale permanente de la Francophonie M. Paul Adanhoumey AGBOGBA Correspondant national de l’AIF Directeur de cabinet du Ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme

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16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie Paris, le 11 janvier 2002

270 Secrétariat des instances de la Francophonie

Mme Cellia BAKARY-AKANDE Directrice adjointe de l’Europe Ministère des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine Mme Arlette VIGNIKIN Ministre conseiller, Ambassade du Bénin à Paris M. Isidore MONSI Chef du service Francophonie Ministère des Affaires étrangères et de l’Intégration Africaine Mme Opportune MIGAN Deuxième Conseiller, Ambassade du Bénin à Paris BULGARIE S.E. M. Ivan PETKOV Chef de délégation Vice-ministre des Affaires étrangères S.E. M. Marin RAYKOV Représentant personnel du chef de l’État au CPF Ambassadeur de Bulgarie à Paris M. Ivan PETROV Sous-directeur de la Direction des États européens Ministère des Affaires étrangères M. Volodia BOJKOV Correspondant national de l’AIF, Ministère des Affaires étrangères M. Assène KRESTEV Premier Secrétaire, Ambassade de Bulgarie à Paris BURKINA FASO S.E. M. Filippe SAVADOGO Chef de délégation Représentant personnel du chef de l’État au CPF, Ambassadeur du Burkina Faso à Paris M. Paul Ismaël OUEDRAOGO Secrétaire général de la Commission nationale de la Francophonie Mme Salamata Léontine OUADBA Correspondante nationale de l’AIF Chef de division de la Commission nationale pour la Francophonie

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Paris le 11 janvier 2002 16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie

Secrétariat des instances de la Francophonie 271

M. Mahama SAWADOGO Deuxième Conseiller à l’Ambassade du Burkina Faso à Paris BURUNDI S.E. M. Thérence SINUNGURUZA Chef de délégation Ministre des Relations extérieures et de la Coopération M. Arthémon NTAKIMAZI Correspondant national de l’AIF, Délégué à la Francophonie Ministère des Relations extérieures et de la Coopération S.E. M. Joseph GAHUNGU Directeur du protocole au Ministère des Relations extérieures et de la Coopération M. Albert NTIKAZOHERA Chargé d’affaires a.i. à l’Ambassade du Burundi à Paris CAMBODGE S.E. M. Namhong HOR Chef de délégation Ministre d’État des Affaires étrangères et de la Coopération internationale S.E. M. Sokhonn PRAK Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Cambodge à Paris S.E. M. Chant Rith YAO Représentant personnel du Gouvernement royal auprès du CPF Ambassadeur chargé de la Francophonie, Ambassade du Cambodge à Paris Mme Sonnarin HAY Correspondante nationale e l’AIF, Directrice du Département de la Francophonie Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale M. David LUY Secrétaire particulier du Ministre d’État Directeur adjoint du Département de la Francophonie Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale CAMEROUN S.E. M. François-Xavier NGOUBEYOU Chef de délégation Ministre d’État des Relations extérieures

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16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie Paris, le 11 janvier 2002

272 Secrétariat des instances de la Francophonie

M. René-Emmanuel SADI Représentant personnel du chef de l’État au CPF Conseiller diplomatique du président de la République M. Jean TABI-MANGA Recteur de l’Université de Yaoundé I Mme Joséphine FOTSO Chargée de mission à la Présidence de la République M. BIYITI BI ESSAM Secrétaire général, Ministère des Postes et des Télécommunications M. MBELLA MBELLA Correspondant national de l’AIF, Directeur de la Francophonie Ministère des Relations extérieures M. Dieudonné ZANG MBA Sous-directeur des Organes politiques et juridiques de la Francophonie Ministère des Relations extérieures M. Guillaume NTAMACK Sous-directeur des Organes économiques, culturels et techniques de la Francophonie Ministère des Relations extérieures Mme Lucie BIYITI née AKEM Chef de cellule de coopération au Ministère de l’Enseignement supérieur M. Pierre Emmanuel TABI Deuxième conseiller à l’Ambassade du Cameroun à Paris Mme Evelyne MBOCK AMBASSA Déléguée, Ministère des Postes et des Télécommunications CANADA L’Honorable Ronald DUHAMEL Chef de délégation Ministre des Anciens combattants et Secrétaire d’État à la Francophonie S.E. M. Jacques BILODEAU Représentant personnel du Premier ministre au CPF, Ambassadeur du Canada à Bruxelles M. Gabriel M. LESSARD Directeur de la Francophonie Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international

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Paris le 11 janvier 2002 16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie

Secrétariat des instances de la Francophonie 273

M. George CHRISTIDIS Adjoint exécutif au Cabinet du Secrétaire d’État à la Francophonie Mme Viviane FARMER Conseillère en chef Francophonie au Cabinet du Secrétaire d’État à la Francophonie M. Jean-Pierre MORIN Cabinet du secrétaire d’État à la Francophonie M. Marc COUSINEAU Correspondant national de l’AIF, Conseiller à l’Ambassade du canada à Paris M. Jean FORTIN Conseiller Francophonie, Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international M. Patrick HÉBERT Deuxième Secrétaire à l’Ambassade du Canada à Paris Mme Ibolya GALAMBOS Agente principale de développement (ACDI), Direction de la Francophonie Ministère des Affaires extérieures et du Commerce international CANADA-NOUVEAU-BRUNSWICK L’Honorable Paul ROBICHAUD Chef de délégation Ministre du Tourisme et des Parcs, Ministre responsable de la Francophonie Mme Mireille CYR Représentante personnelle du Premier ministre au CPF Sous-ministre adjointe des Affaires intergouvernementales M. Roger DOUCET Sous-ministre adjoint de l’Éducation CANADA-QUÉBEC S.E. Mme Louise BEAUDOIN Chef de délégation Ministre d’État aux Relations internationales, responsable de la Francophonie M. Clément DUHAIME Représentant personnel du Premier ministre au CPF, Délégué général du Québec à Paris

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16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie Paris, le 11 janvier 2002

274 Secrétariat des instances de la Francophonie

M. Denis GERVAIS Délégué aux Affaires francophones et multilatérales Délégation générale du Québec à Paris Mme Rita POULIN Correspondante nationale de l’AIF, Directrice de la Francophonie Ministère des Relations internationales Mme Monique JOLIN Première Conseillère aux Affaires francophones et multilatérales Délégation générale du Québec à Paris Mme Claire THIVIERGE Conseillère aux Affaires francophones et multilatérales Délégation générale du Québec à Paris M. Jacques HÉRIVAULT Attaché politique au cabinet de la Ministre des Relations internationales CAP-VERT S.E. Mme Maria de Fatima LIMA VEIGA Chef de délégation Secrétaire d’État aux Affaires étrangères M. Antonio Pedro MONTEIRO LIMA Représentant personnel du chef de l’État au CPF S.E. M. Arnaldo ANDRADE RAMOS Ambassadeur de la République du Cap-Vert Mme Maria Deotina TAVARES ANDRADE CARVALHO Direction générale de la coopération Ministère des Affaires étrangères, de la Coopération et des Communautés CENTRAFRIQUE S.E. Mme Marguerite KOFIO Chef de délégation Ministre déléguée auprès du ministre de la Communication, des Postes et télécommunications, des nouvelles technologies, chargée de la Francophonie S.E. M. Nestor KOMBOT NAGUEMON Représentant personnel du chef de l’État au CPF, Ambassadeur de la RCA à Paris

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Paris le 11 janvier 2002 16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie

Secrétariat des instances de la Francophonie 275

M. Gilbert-Gil NANDIGUINN Conseiller culturel en charge de la Francophonie à l’Ambassade de la RCA à Paris COMMUNAUTÉ FRANÇAISE DE BELGIQUE S.E. M. Hervé HASQUIN Chef de délégation Ministre-Président, chargé des Relations internationales Présidence du gouvernement de la Communauté française de Belgique M. Philippe SUINEN Représentant personnel du Ministre-Président au CPF Commissaire général aux relations internationales de la CFB Directeur général des relations extérieures de la Région wallonne M. Henri BENKOSKI Directeur de cabinet du Ministre-Président Présidence du gouvernement de la Communauté française de Belgique M. Alain DEMAEGD Correspondant national de l’AIF, Directeur du Département Francophonie Commissariat général aux Relations internationales M. Roger HOTERMANS Délégué à la Délégation générale Wallonie Bruxelles à Paris Mme Fabienne REUTER Conseillère chargée de la Francophonie, Délégation générale Wallonie Bruxelles à Paris Mme Anne DESCHAMPS Première Attachée au Département Francophonie, Direction des relations internationales Commissariat général aux Relations internationales M. Alain VERHAAGEN Conseiller du Ministre-Président Présidence du gouvernement de la Communauté française de Belgique Mme Martine MAESSCHALK Attachée de presse du Ministre-Président de la Communauté française de Belgique COMORES S.E. M. Mohamed El-Amine SOUEF Chef de délégation Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, en charge de la Francophonie

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16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie Paris, le 11 janvier 2002

276 Secrétariat des instances de la Francophonie

M. Said Abasse ALLOUI Représentant personnel du chef de l’État au CPF Conseiller chargé d’affaires à l’Ambassade des Comores à Paris M. Chamsidine MHADJOU Correspondant national de l’AIF, Directeur général de la Coopération Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération Mme Roukiat EL-OMY NABAHANI IBRAHIM Assistante au Ministère des Affaires étrangères CONGO S.E. M. Rodolphe ADADA Chef de délégation Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et de la Francophonie S.E. M. Henri LOPES Représentant personnel du chef de l’État au CPF, Ambassadeur du Congo à Paris Mme Gisèle BOUANGA-KALOU Correspondante nationale de l’AIF Secrétaire générale de la Commission nationale pour la Francophonie Ministère des Affaires étrangères, de la Coopération et de la Francophonie M. Daniel OWASSA Conseiller technique du ministre des Affaires étrangères Ministère des Affaires étrangères, de la Coopération et de la Francophonie Mme Clémence MBASSI Attachée de presse Ministère des Affaires étrangères, de la Coopération et de la Francophonie M. Jean-Marie MOWELLE Ministre conseiller à l’Ambassade du Congo à Paris CONGO (République démocratique) S.E. M. Léonard SHE OKITUNDU Chef de délégation Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale S.E. Mme Isabel Machik Ruth TSHOMBE Commissaire générale à la Francophonie

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Secrétariat des instances de la Francophonie 277

S.E. M. Edi ANGULU MABENGI Ambassadeur de la République démocratique du Congo à Paris Mme MBAKI SAYI Divisionnaire chargée de l’économie et du développement Commissariat général à la Francophonie M. ASUMANI MAYANI Secrétaire particulier de la Commissaire générale à la Francophonie Mme Céline BUTUENA Assistante du Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale CÔTE D’IVOIRE S.E. M. Dramane KONE Chef de délégation Ministre de la Culture et de la Francophonie M. Alphonse VOHO SAHI Représentant personnel du chef de l’État au CPF Conseiller spécial du Président, chargé des affaires culturelles et de l’éducation M. Jérôme DAGO GUEZE Deuxième Secrétaire, Chef du Service de la Francophonie Ambassade de Côte d’Ivoire à Paris Mme Jeanine REMARCK Conseiller à la Présidence de la République DJIBOUTI S.E. M. Mahamoud Ali YOUSSOUF Chef de délégation Ministre délégué auprès du Ministre des Affaires étrangères, chargé de la Coopération S.E. M. Mohamed GOUMANEH GUIRREH Représentant personnel du chef de l’État au CPF, Ambassadeur de Djibouti à Paris M. Houssein Mouti MOURAD Premier conseiller à l’Ambassade de Djibouti à Paris

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16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie Paris, le 11 janvier 2002

278 Secrétariat des instances de la Francophonie

DOMINIQUE Mme Sonia MAGLOIRE-AKPA Chef de délégation Correspondante nationale de l’AIF Responsable de la Commission nationale de la Francophonie Ministère des Affaires étrangères ÉGYPTE S.E. Mme Fayza ABOULNAGA Chef de délégation Ministre d’État pour les Affaires étrangères S.E. M. Samir SAFOUAT Ambassadeur, Représentant personnel du chef de l’État au CPF S.E. M. Aly MAHER EL SAYED Ambassadeur d’Égypte à Paris Mme Fatma EL ZAHRAA ETMAN Correspondant national de l’AIF Ministre conseiller au Cabinet du Ministre des Affaires étrangères Mme Nada DRAZ Premier Secrétaire à l’Ambassade d’Égypte à Paris FRANCE S.E. M. Charles JOSSELIN Chef de délégation Ministre délégué auprès du Ministre des Affaires étrangères, chargé de la Coopération et de la Francophonie M. Maurice ULRICH Sénateur, Représentant personnel du chef de l’État au CPF Conseiller auprès du Président de la République M. Jérôme BONNAFONT Chargé de mission à la Présidence de la République M. Serge TELLE Conseiller technique au Cabinet du Premier ministre M. Jamel OUBECHOU Conseiller technique au Cabinet du Ministre des Affaires étrangères

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Secrétariat des instances de la Francophonie 279

M. Hugo SADA Chargé de mission au Cabinet du Ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie M. Jean-Michel DUMOND Correspondant national de l’AIF, Chef du Service des affaires francophones Ministère des Affaires étrangères M. Olivier BOUCHER Adjoint au Chef du Service des affaires francophones Ministère des Affaires étrangères Mme Françoise ROLLET-DUMOULIN Chargée de mission au Service des affaires francophones Ministère des Affaires étrangères M. Érik PINON Chargé de mission au Service des affaires francophones Ministère des Affaires étrangères M. Gérard BLONDEL Chargé de mission au Service des affaires francophones Ministère des Affaires étrangères Mme Catherine BRAUN Chargée de mission au Service des affaires francophones Ministère des Affaires étrangères GABON S.E. M. Jean PING Chef de délégation Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et de la Francophonie S.E. M. François BANGA EBOUMI Correspondant national de l’AIF, Ambassadeur du Gabon Secrétaire général de la Commission nationale de la Francophonie Ministère des Affaires étrangères, de la Coopération et de la Francophonie M. Guillaume PAMBOU TCHIVOUNDA Représentant personnel du chef de l’État au CPF M. Ghislain ETOUGHET Chargé d’affaires a.i. à l’Ambassade du Gabon à Paris

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16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie Paris, le 11 janvier 2002

280 Secrétariat des instances de la Francophonie

M. Jean-Claude MOUSSOUNDA Conseiller chargé de la Francophonie à l’Ambassade du Gabon à Paris Mme Florentine TAHIRO APERANO Adjointe au Conseiller chargé de la Francophonie, Ambassade du Gabon à Paris GUINÉE Maître Alpha Abdoulaye DIALLO Chef de délégation Représentant personnel du chef de l’État au CPF Mme Hadja Mabinty HAIDARA-TOURE Correspondante nationale de l’AIF, Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération M. François SOUMAH Conseiller économique, Chargé d’affaires a.i. à l’Ambassade de Guinée à Paris GUINÉE-BISSAU Mme Maria Pascualina da COSTA Chef de délégation Correspondante nationale de l’AIF Secrétaire générale de la Commission nationale pour la Francophonie Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale GUINÉE ÉQUATORIALE M. Juan-Bautista OSUBITA Chef de délégation Directeur général de la Francophonie Ministère des Affaires étrangères, de la Coopération et de la Francophonie M. Moises MBA SIMA NCHAMA Premier Conseiller à l’Ambassade de la République de Guinée équatoriale à Paris M. Faustino OBIANG ASUMU Troisième secrétaire à l’Ambassade de la République de Guinée équatoriale à Paris HAÏTI S.E. M. Etzer CHARLES Chef de délégation Ambassadeur, Représentant personnel du chef de l’État au CPF Délégué permanent d’Haïti auprès de l’Unesco

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Secrétariat des instances de la Francophonie 281

M. Jean Claudel WAGNAC Ministre conseiller à la Délégation permanente d’Haiti auprès de l’Unesco LAOS S.E. M. Soubanh SRITTHIRATH Chef de délégation Ministre près la présidence de la République, chargé de la Francophonie Mme Kannika PHOMMACHANH Directeur du Département des organisations internationales Ministère des Affaires étrangères M. YASENG Conseiller culturel chargé de la Francophonie à l’Ambassade du Laos à Paris LIBAN S.E. M. Ghassan SALAME Chef de délégation Ministre de la Culture, Président de la Conférence ministérielle de la Francophonie M. Charles RIZK Représentant personnel du chef de l’État au CPF M. Naji ABI-ASSI Directeur des Affaires politiques et consulaires, Ministère des Affaires étrangères M. Elie ASSAF Directeur général à la Présidence de la République M. Maher KHEIR Délégué permanent adjoint du Liban auprès de l’Unesco Mme Carla JAZZAR Chargée d’affaires a.i., Déléguée permanente adjointe du Liban auprès de l’Unesco Mme Sylvie FADLALLAH Premier Conseiller à l’Ambassade du Liban à Paris Mme Leïla REZK Conseiller au Ministère de la Culture Mme Fadia NASSIF Chargée de mission à la Délégation permanente du Liban auprès de l’Unesco

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16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie Paris, le 11 janvier 2002

282 Secrétariat des instances de la Francophonie

LUXEMBOURG S.E. Mme Erna HENNICOT-SCHOEPGES Chef de délégation Ministre de la Culture, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, chargé de la Francophonie S.E. M. Jean-Marc HOSCHEIT Ambassadeur du Grand-Duché de Luxembourg à Paris M. Jean-Pierre KRAEMER Représentant personnel du Premier ministre au CPF Président de la Commission de l’Unesco, Ministère de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle et des Sports Mme Josée KIRPS Correspondante nationale de l’AIF, Attachée de gouvernement Ministère de la Culture, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche en charge de la Francophonie M. Patrick ENGELBERG Premier Secrétaire à l’Ambassade du Grand-Duché de Luxembourg à Paris MADAGASCAR Mme Louise Soazara GUERRA-RALEFA Chef de délégation Correspondant national de l’AIF, Conseiller au Ministère des Affaires étrangères M. Maxime DOVO Premier Conseiller à l’Ambassade de Madagascar à Paris M. Nary Jacques Daniel RAZANANPARANY Chef du Service culturel a.i., chargé de la Francophonie Ambassade de Madagascar à Paris MALI S.E. M. Modibo SIDIBÉ Chef de délégation Ministre des Affaires étrangères et des Maliens de l’extérieur S.E. M. Moussa COULIBALY Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Mali à Paris

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Secrétariat des instances de la Francophonie 283

M. Nakounté DIAKITÉ Directeur des affaires politiques Ministère des Affaires étrangères et des Maliens de l’extérieur M. Jean TANGARA Correspondant national de l’AIF Chef du Département de la coopération culturelle et sociale Ministère des Affaires étrangères et des Maliens de l’extérieur M. Sékou dit Gaoussou CISSÉ Premier Conseiller à l’Ambassade du Mali à Paris MAROC M. Rachad BOUHLAL Chef de délégation Secrétaire général, Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération Mme Aziza LIMAME Représentante personnelle du Premier ministre au CPF Correspondante nationale de l’AIF, Directrice de la coopération culturelle et scientifique Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération Mme Lamia RADI Conseiller au Cabinet du Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération M. Moulay Abbes KADIRI Ministre conseiller à l’Ambassade du Maroc à Paris M. Mohamed FARAHAT Conseiller culturel à l’Ambassade du Maroc à Paris Mme Farida BELLA Conseiller à l’Ambassade du Maroc à Paris MAURICE S.E. M. Anil Kumarseingh GAYAN Chef de délégation Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale S.E. M. Abdool Raouf BUNDHUN Représentant personnel du chef de l’État au CPF, Ambassadeur de Maurice à Paris M. Deepak P. GOKULSING Premier Secrétaire, Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale

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16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie Paris, le 11 janvier 2002

284 Secrétariat des instances de la Francophonie

MAURITANIE S.E. M. Dah OULD ABDI Chef de délégation Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération M. Salem OULD ELOUMA Conseiller du Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération M. Ely Ould BOUBOUT Correspondant national de l’AIF Secrétaire général de la Commission nationale pour l’éducation, la science et la culture M. Ely OULD N’CHEMOUH Premier Conseiller à l’Ambassade de Mauritanie à Paris M. Mamadou BA Attaché d’ambassade, Ambassade de Mauritanie à Paris MOLDAVIE S.E. M. Ion STAVILA Chef de délégation Vice-ministre des Affaires étrangères S.E. M. Mihaï POPOV Représentant personnel du chef de l’État au CPF, Ambassadeur de Moldavie à Paris M. Marcel BOTNARU Conseiller à l’Ambassade de Moldavie à Paris MONACO M. Robert FILLON Chef de délégation Représentant personnel du Gouvernement princier au CPF Ministre conseiller à l’Ambassade de Monaco à Paris Mme Carole LANTERI Secrétaire d’ambassade, Ambassade de Monaco à Paris NIGER S.E. Mme Aïchatou MINDAOUDOU Chef de délégation Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et de l’Intégration africaine

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Paris le 11 janvier 2002 16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie

Secrétariat des instances de la Francophonie 285

S.E. M. Abdoulaye MOUMOUNI DJERMAKOYE Ambassadeur, Correspondant national de l’AIF Secrétaire général de la Commission nationale pour la Francophonie Ministère des Affaires étrangères, de la Coopération et de l’Intégration africaine S.E. Mme Mariama HIMA Ambassadeur du Niger à Paris M. Boubacar Issa TANKARI Conseiller à l’Ambassade du Niger à Paris ROUMANIE S.E. M. Mihnea MOTOC Chef de délégation Secrétaire d’État, Ministère des Affaires étrangères S.E. M. Oliviu GHERMAN Ambassadeur de Roumanie à Paris S.E.. M. Andrei MAGHERU Ambassadeur, Représentant personnel du chef de l’État au CPF Ministère des Affaires étrangères Mme Codrina PUPEZA Correspondante nationale de l’AIF, Directrice adjointe chargée de la Francophonie Ministère des Affaires étrangères M. Horia BADESCU Conseiller à l’Ambassade de Roumanie à Paris M. Flavio PIRONEA Chargé de mission aux Affaires francophones au Ministère des Affaires étrangères RWANDA S.E. M. André Habib BUMAYA Chef de délégation Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale M. Grégoire KARAMBIZI Directeur des organisations et conférences internationales Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale

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16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie Paris, le 11 janvier 2002

286 Secrétariat des instances de la Francophonie

S.E. M. Jacques BIHOZAGARA Ambassadeur du Rwanda à Paris M. Gallican NIYONGANA Directeur de l’éducation, Services du Premier ministre Mme Nyota NGEZAYO Ambassade du Rwanda à Paris SAINTE-LUCIE S.E. M. Gilbert CHAGOURY Chef de délégation Représentant personnel du Premier ministre au CPF Ambassadeur, délégué permanent de Sainte-Lucie auprès de l’Unesco M. Joseph ARSAN Ministre conseiller, Délégué permanent adjoint de Sainte-Lucie auprès de l’Unesco Mme Vera LACOEUILHE Premier Secrétaire, Délégation permanente de Sainte-Lucie auprès de l’Unesco SÃO TOMÉ ET PRINCIPE Mme Maria Alves Neto DOS ANJOS TROVOADA Chef de délégation Représentante personnelle du chef de l’État au CPF M. Luis Guilherme d’OLIVEIRA VIEGAS Correspondant national de l’AIF, Directeur des affaires politiques internationales Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération SÉNÉGAL S.E. M. Cheikh Tidiane GADIO Chef de délégation Ministre des Affaires étrangères, de l’Union africaine et des Sénégalais de l’extérieur S.E. M. Mame Birame DIOUF Ambassadeur, Représentant personnel du chef de l’État au CPF Conseiller spécial auprès du Président de la République S.E. Mme Fatim GUEYE Ambassadeur, Correspondante nationale de l’AIF Conseiller technique auprès du Président de la République chargée de la Francophonie Secrétaire générale de la Commission nationale pour la Francophonie

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Secrétariat des instances de la Francophonie 287

S.E. M. Doudou Salla DIOP Ambassadeur du Sénégal à Paris M. Omar SY Conseiller technique, Ministère des Affaires étrangères, de l’Union africaine et des Sénégalais de l’extérieur M. Papa DIOP Directeur des organisations internationales, Ministère des Affaires étrangères, de l’Unité Africaine et des Sénégalais de l’extérieur M. Mamadou Laïly SOW Conseiller à l’Ambassade du Sénégal à Paris SEYCHELLES S.E. M. Jérémie BONNELAME Chef de délégation Ministre des Affaires étrangères S.E. M. Callixte d’OFFAY Représentant personnel du chef de l’État au CPF Ambassadeur des Seychelles à Paris, Délégué permanent auprès de l’Unesco SUISSE S.E. M. Joseph DEISS Chef de délégation Conseiller fédéral, chef du Département fédéral des Affaires étrangères S.E. M. Jean-Pierre VETTOVAGLIA Ambassadeur, Représentant personnel du président de la Confédération suisse au CPF S.E. M. Erwin H. HOFER Ambassadeur, Chef de la division politique III, Département fédéral des Affaires étrangères M. Ruedi CHRISTEN Chef du service d’information, Département fédéral des Affaires étrangères M. Bernardino REGAZZONI Conseiller diplomatique du Chef du Département fédéral des Affaires étrangères M. Pio PATA Adjoint scientifique de la division coopération multilatérale Direction du développement et de la coopération Département fédéral des Affaires étrangères

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16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie Paris, le 11 janvier 2002

288 Secrétariat des instances de la Francophonie

Mme Jolanda PFISTER HERREN Correspondante nationale de l’AIF, Service de la Francophonie Division politique III, Département fédéral des Affaires étrangères TCHAD S.E. M. Mahamat Saleh ANNADIF Chef de délégation Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération S.E. M. Mahamoud HISSEIN MAHAMOUD Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Tchad à Paris M. Abba SIDICK Représentant personnel du chef de l’État au CPF M. Victor M’BAI-AREBEYE TAMBERT Correspondant national de l’AIF, Directeur de la Francophonie Ministère des Affaires étrangères M. Octave SOMMEL YABAO MBAIDICKOYE Premier Conseiller à l’Ambassade du Tchad à Paris M. Daniel DOGUY Conseiller à l’Ambassade du Tchad à Paris TOGO S.E. M. Koffi PANOU Chef de délégation Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération M. Ekpao NOLAKI Directeur des affaires culturelles et sociales Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération M. Daniel Dosseh LAWSON-BODY Correspondant national de l’AIF, Village du Bénin M. Awoyo Djisa SENAYA Ministre conseiller au Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération

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Secrétariat des instances de la Francophonie 289

TUNISIE S.E. M. Sadok FAYALA Chef de délégation Secrétaire d’État aux Affaires maghrébines et africaines Ministère des Affaires étrangères S.E. Mme Faïza KEFI Représentante personnelle du chef de l’État au CPF, Ambassadeur de Tunisie à Paris S.E. M. Moncef RIAHI Chargé de mission auprès du Cabinet du Ministre des Affaires étrangères M. Tarek LETAIEF Conseiller culturel à l’Ambassade de Tunisie à Paris VIETNAM S.E. M. Dinh-Bin NGUYEN Chef de délégation Vice-ministre des Affaires étrangères S.E. M. PHAM SANH CHAU Représentant personnel du chef de l’État au CPF Ambassadeur du Vietnam auprès de l’Unesco M. LE MANH HUNG Correspondant national de l’AIF Directeur adjoint du Département des organisations internationales Ministère des Affaires étrangères M. Vu ANH QUANG Premier Secrétaire à l’Ambassade du Vietnam à Paris

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16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie Paris, le 11 janvier 2002

290 Secrétariat des instances de la Francophonie

ÉTATS MEMBRES ASSOCIÉS

ALBANIE S.E. Mme Arta DADE Chef de délégation Ministre des Affaires étrangères S.E. M. Ferit HOXHA Représentant personnel du chef de l’État au CPF, Ambassadeur d’Albanie à Paris M. Skënder MINXHOZI Conseiller politique du Ministre des Affaires étrangères M. Fation PENI Correspondant national de l’AIF Secrétaire général de la Commission nationale de la Francophonie Ministère des Affaires étrangères M. Ilir TEPELENA Deuxième Secrétaire, chargé de la Francophonie, à l’Ambassade d’Albanie à Paris M. Bujar LYBESHA Conseiller pour la Francophonie au Ministère des Affaires étrangères MACÉDOINE S.E. M. Slobodan CASULE Chef de délégation Ministre des Affaires étrangères S.E. M. Jordan PLEVNES Ambassadeur de Macédoine en France M. Aleksandar VASILEVSKI Représentant personnel du chef de l’État au CPF Conseiller d’État au Ministère des Affaires étrangères Mme Danica RUZID Conseiller à l’Ambassade de Macédoine à Paris

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Paris le 11 janvier 2002 16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie

Secrétariat des instances de la Francophonie 291

ÉTATS OBSERVATEURS

LITUANIE S.E. M. Stedrius CEKUOLIS Chef de délégation Vice-ministre des Affaires étrangères M. Saulius JASKELEVICIUS Adjoint au Délégué permanent de Lituanie auprès de l’Unesco POLOGNE S.E. M. Jan TOMBINSKI Chef de délégation Ambassadeur de Pologne à Paris Mme Monika BUJKO Chargée de la Francophonie, Chef du protocole à l’Ambassade de Pologne à Paris SLOVÉNIE S.E. M. Jozef KUNIC Chef de délégation Sous-secrétaire d’État, Ministère des Affaires étrangères Mme Darja GOLEZ Deuxième Secrétaire à l’Ambassade de Slovénie à Paris TCHÈQUE (République) S.E. M. Jan KAVAN Chef de délégation Ministre des Affaires étrangères

S.E. M. Petr JANYSKA Ambassadeur de la République tchèque à Paris M. Martin VAVRA Directeur de cabinet du Ministre des Affaires étrangères M. Ales POSPIFIL Porte-parole du Ministère des Affaires étrangères M. Pavol SEPELAK Directeur du Département des organisations internationales Ministère des Affaires étrangères Mme Martina MUCHOVA Département des organisations internationales, Ministère des Affaires étrangères M. Pavel HRNCIR Conseiller politique Ambassade de la République tchèque à Paris Mme Dominika RADLOVA Conseiller aux affaires politiques et de la presse Ambassade de la République tchèque à Paris Mme Irene HDOUBKOVE Ministre conseiller Ambassade de la République tchèque à Paris

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16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie Paris, le 11 janvier 2002

292 Secrétariat des instances de la Francophonie

ORGANISATION INTERNATIONALE DE LA FRANCOPHONIE

M. Boutros BOUTROS-GHALI Chef de délégation Secrétaire général

Cabinet du Secrétaire général M. Hervé CASSAN Conseiller spécial M. Ntolé KAZADI Conseiller chargé du Secrétariat général M. Jean François PAROZ Conseiller M. Michel ANDRÉ Chargé de mission M. Jacques CRETE Conseiller Mme Annie DYCKMANS Conseiller Mme Henriette NJAKOUO Secrétaire particulière Mme Julie TILMAN Attachée de presse M. Hervé BARRAQUAND Responsable du service internet Délégation aux droits de l’Homme et de la démocratie Mme Christine DESOUCHES Déléguée Mme Nicole RELIER Conseiller technique Représentations permanentes M. Ridha BOUABID Représentant permanent auprès des Nations unies à New York

M. José Luis ROCHA Représentant permanent auprès de l’Union européenne à Bruxelles M. Xavier MICHEL Représentant permanent auprès des Nations unies à Genève M. Moussa Makan CAMARA Représentant permanent auprès de l’OUA et de la CEA à Addis Abeba

Secrétariat des instances M. Antoine BAWA Chargé du Secrétariat des conférences Mme Annick d’ALMEIDA-AGBOJAN Responsable d’analyse et de rapports Mme Blanche SIMONNY Chargée de la documentation et des rapports M. Jacques KUPA Chargé de la documentation Mme Marie-Cécile BOGUO Assistante Mme Brigitte BADASSOU Secrétaire Mme Ernestine MANDIAMY Secrétaire Commissaire aux comptes du FMU M. Gérard GANSER Cour des comptes

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Paris le 11 janvier 2002 16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie

Secrétariat des instances de la Francophonie 293

AGENCE INTERGOUVERNEMENTALE DE LA FRANCOPHONIE

M. Roger DEHAYBE Chef de délégation Administrateur général M. Saliou AKADIRI Directeur de cabinet M. Patrice BUREL Conseiller spécial M. Guy LÉTOURNEAU Conseiller chargé de la coopération Mme Sawsan AWADA-JALU Chargée de mission au cabinet M. Jack BATHO Directeur de la programmation et de l’évaluation M. Habib BENNESSAHRAOUI Directeur de l’IEPF M. Jean-Claude CRÉPEAU Directeur du cinéma et des médias M. Boubacar DIOP Directeur des ressources humaines M. Isidore NDAYWEL E NZIEM Directeur des langues et de l’écrit M. Pasteur NZINAHORA Directeur de la coopération juridique M. René OBAM NLONG Directeur du développement social et de la solidarité M. Bernard PETTERSON Directeur de la culture et du patrimoine Mme Simone ROBIN Directrice de la coopération économique M. Ali SAADI Directeur des finances, du budget et de la comptabilité

M. Pietro SICURO Directeur de l’Intif M. Hamidou Arouna SIDIKOU Directeur de l’éducation et de la formation technique et professionnelle M. Joseph GNARO Directeur du Brac M. Nelson MESSONE Directeur du Brao M. Stéphan PLUMAT Directeur du Brap Mme Anissa BARRAK Chef du service de communication pour la Francophonie M. Xuan Duong BACH Chargé de la coordination géographique M. Malick SARR Chargé de la coordination géographique M. Madou Fatchou SANGUEH Chargé de la coordination géographique Mme Martine THIERRY Présidente du Comité du personnel Mme Francine BOLDUC Secrétaire particulière Commissaire aux comptes de l’AIF M. Denys NEIER Contrôleur financier de l’AIF

M. Henri-Jacques RAKOTOMALALA Secrétaires généraux honoraires M. Jean-Marc LÉGER M. François OWONO-NGUÉMA M. Jean-Louis ROY

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16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie Paris, le 11 janvier 2002

294 Secrétariat des instances de la Francophonie

OPÉRATEURS DIRECTS

Agence universitaire de la Francophonie (AUF) Mme Michèle GENDREAU-MASSALOUX Chef de délégation Recteur M. Jean du Bois de GAUDUSSON Président M. François VIGNAUX Directeur de cabinet M. Georges MALAMOUD Directeur de la prospective et de la programmation TV5 M. Serge ADDA Chef de délégation Président-directeur général TV5-Monde Mme Michèle JACOBS-HERMES Directrice de cabinet TV5 Monde Association internationale des maires francophones (AIMF) M. Pierre BAILLET Chef de délégation Chef de cabinet Universtité Senghor d’Alexandrie Pr Fred CONSTANT Recteur ASSEMBLÉE PARLEMENTAIRE DE LA FRANCOPHONIE M. Jean-Pierre CHARBONNEAU Chef de délégation Président

M. Jacques LEGENDRE Sénateur Secrétaire général parlementaire M. Daniel PETIT Secrétaire général administratif Mme Louise CORDEAU Directrice de cabinet du président Mme Brigitte FILION Conseillère de la commission politique AUTRES PARTENAIRES Confémen M. Bougouma NGOM Chef de délégation Secrétaire général Conféjes S.E. Mme Marie-Georges BUFFET Chef de délégation Ministre française de la Jeunesse et des Sports M. Victor KOUASSI Secrétaire général M. Olivier MEIER Chef de cabinet adjoint de la Ministre française de la jeunesse et des sports CIJF M. Michel DACH Chef de délégation Secrétaire exécutif Mme Isabelle DURIN Chargée de mission

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Paris le 11 janvier 2002 16e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie

Secrétariat des instances de la Francophonie 295

SOUTIEN LOGISTIQUE

Mme Michèle MARCADIER Coordonnatrice de l’administration des conférences Mme Marie-Louise AKONDJIA Chargée de l’administration des conférences Mme Caroline BARBOT Responsable du bureau des voyages Mme Catalina SPINU Responsable du protocole Mme Régine LEFEVRE Administratrice au service du protocole Mme Dominique GIRAULT Assistante administrative Mme Brigitte RABENJAMINA Secrétaire Mme Nadia CREPEAU Assistante administrative Mme Aïssatou DIONE Assistante administrative M. Chang LAO Comptable Mme Euphrasie NDIYO Assistante de gestion Mme Mariam TRAORÉ-LEHOUCQ Secrétaire Mme Fatou BA Secrétaire Mme Rose-Marie JOSEPH-BIENVENU Secrétaire Mme Marjorie DURAN Secrétaire

Mme Eve ATCHAKA Secrétaire Mme Gnagna TOURÉ Secrétaire Mme Lydie FYLLA Secrétaire Mme Nicole YAPPI Secrétaire Mme Frédérique LOTHION Secrétaire Mme Béatrice MUKASHYAKA Secrétaire Mme Nicole ALLAIRE Secrétaire Mme Christiane ANDRÉ Secrétaire Francine BOGÉ Hôtesse Mme Marie-Sabine DUMONT Hôtesse M. Issina KALKAL Assistant technique M. Jean-Bosco GBAGUESSÉ Reprographe M. Mansour FAYALA Chef d’équipe de maintenance M. Ibou COLY Maintenance M. Choukri JAZA Maintenance M. Kalendi GNOMOGA Maintenance

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