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L ’Action Universitaire - page 1 l’Action UNIversitaire Le journal de l’Union Nationale Interuniversitaire nouvelle formule - octobre 2011 - 4 euros Entretien avec Chantal Delsol propos recueillis par Inès Charles-Lavauzelle et Olivier Vial Chaque année, 50 000 enfants sortent du primaire avec de grandes difficultés. Comment en est on arrivé là ? A force d’abandon et de négligence. Cela n’a pas été quelque chose de subi, mais plutôt la conséquence d’une succession d’oublis et de manque de lucidité. Dans votre livre, vous écrivez que l’école française s’adresse à un enfant idéal qui est considéré comme l’égal de l’adulte. Est-ce la meilleure façon de faire réussir chaque enfant ? Non! D’abord, parce que l’enfant idéal n’existe pas. On voudrait une école qui soit partout la même, alors que les enfants sont différents les uns des autres. Il convien- drait de les regrouper en tenant compte de leurs différences, de façon à pouvoir s’occuper spécifiquement de leurs problèmes. Traiter différemment les enfants, de façon à mieux répondre à leurs besoins, n’est pas source d’inégalité contrairement à ce que certains croient. Pendant longtemps, on est parti du principe que l’enfant était l’égal de l’adulte. Aujourd’hui, on se rend compte que c’était très mauvais, mais il est difficile de revenir en arrière. On donnait à l’enfant sa liberté, son autonomie comme si c’était inné chez lui. Tout cela est aberrant. L’enfant, ne sachant pas quoi faire de sa liberté, va évidemment faire n’importe quoi. Il convient de lui apprendre à en faire quelque chose. La liberté c’est de la responsabilité, rien d’autre. Est-il possible de revenir à une relation entre l’adulte et l’enfant fondée sur l’autorité? Je pense que cela reviendra. Sur le terrain, les professeurs le savent et dans leur classe, ils suivent ces principes de base et font ce qu’il faut. La volonté de supprimer des notes, par exemple, vient d’un système idéologique. Ce sont des réformes que l’on essaie d’imposer d’en haut en faisant peu de cas de la réalité. Sur le terrain, je connais un certain nombre de classes où les bons points, les rubans, les choses anciennes sont remises au goût du jour parce que tout simplement, l’enfant a besoin de cela.

Action Universitaire - Octobre 2011

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Page 1: Action Universitaire - Octobre 2011

L ’Action Universitaire - page 1

l’Action

UNIversitaire Le journal de l’Union Nationale Interuniversitaire

nouvelle formule - octobre 2011 - 4 euros

Entretien avec

Chantal

Delsol

propos recueillis par

Inès Charles-Lavauzelle

et Olivier Vial

Chaque année, 50 000 enfants sortent du primaireavec de grandes difficultés. Comment en est on arrivélà ?

A force d’abandon et de négligence. Cela n’a pas étéquelque chose de subi, mais plutôt la conséquence d’unesuccession d’oublis et de manque de lucidité.

Dans votre livre, vous écrivez que l’école françaises’adresse à un enfant idéal qui est considéré commel’égal de l’adulte. Est-ce la meilleure façon de faireréussir chaque enfant ?

Non! D’abord, parce que l’enfant idéal n’existe pas. Onvoudrait une école qui soit partout la même, alors queles enfants sont différents les uns des autres. Il convien-drait de les regrouper en tenant compte de leurs différences, de façon à pouvoir s’occuper spécifiquementde leurs problèmes. Traiter différemment les enfants, defaçon à mieux répondre à leurs besoins, n’est pas sourced’inégalité contrairement à ce que certains croient.

Pendant longtemps, on est parti du principe que l’enfant

était l’égal de l’adulte. Aujourd’hui, on se rend compteque c’était très mauvais, mais il est difficile de revenir enarrière. On donnait à l’enfant sa liberté, son autonomiecomme si c’était inné chez lui. Tout cela est aberrant.L’enfant, ne sachant pas quoi faire de sa liberté, va évidemment faire n’importe quoi. Il convient de lui apprendre à en faire quelque chose. La liberté c’est de laresponsabilité, rien d’autre.

Est-il possible de revenir à une relation entre l’adulteet l’enfant fondée sur l’autorité?

Je pense que cela reviendra. Sur le terrain, les professeursle savent et dans leur classe, ils suivent ces principes debase et font ce qu’il faut. La volonté de supprimer des notes, par exemple, vientd’un système idéologique. Ce sont des réformes que l’onessaie d’imposer d’en haut en faisant peu de cas de laréalité. Sur le terrain, je connais un certain nombre declasses où les bons points, les rubans, les choses anciennes sont remises au goût du jour parce que toutsimplement, l’enfant a besoin de cela.

Page 2: Action Universitaire - Octobre 2011

Les enseignants sont-ils correctement recrutés et suf-fisamment bien formés pour remplir leur mission detransmission des savoirs ?

Je pense que pour être un bon enseignant, il y a une partde don, d’envie, pour le reste le plus important c’est l’expérience. Tout cela, ne peut pas être consacré ousanctifié pour toujours par un simple examen. Il faudraitpouvoir embaucher les enseignants et les débaucher, siau bout de deux ans, par exemple, on voit qu’ils n’y arrivent pas, malgré les aides que leurs collègues plus expérimentés pourraient leur apporter.

De nombreux professeurs ne sont pas faits pour ce métier, non seulement s’y ennuient mais en plus, ils dépriment! Dans ce cas, il faut les encourager à changer de métier.

Pour parvenir à cela, il ne faut surtout pasque quelqu’un devienne fonctionnaire aumoment où il réussit sa copie d’agrégation. C’est une aberration complète.

A-t-on les moyens aujourd’hui de prendre en comptele mérite des enseignants dans la gestion de leur car-rière ?

Pratiquement pas, il existe de petites primes, de toutespetites choses. Dans les universités, par exemple, on neprenait, jusqu’à une période récente, absolument pas encompte le mérite! Désormais, on a instauré des systèmesde primes pour la recherche, mais en ce qui concernel’enseignement, le barème ne le prend pas en compte.Le professeur vraiment méritant qui s’occupe bien de sesélèves et fait de la bonne recherche n’est jamais récompensé.

Certains enseignants se consacrent entièrement et pleinement à leurs élèves ; souvent ils sont complètement épuisés et leur travail n’est pas

suffisamment reconnu.

Quelqu’un qui réussit très bien, qui est un grand pédagogue doit être payé au mérite !! Qu’on le mettedans des classes très difficiles et qu’on le paye au mérite! Qu’on tienne compte de ça et qu’on ne tienne pascompte uniquement du fait qu’il ait réussi un concoursvalidant exclusivement la maîtrise d’un savoir. Même sile savoir est très important bien sûr. Il faut qu’un enseignant soit largement au dessus de ses élèves dupoint de vue du savoir, sinon cela ne marche pas. Mais,si l’on n’aime pas ou si l’on ne parvient à faire passer cesavoir, à quoi tout cela sert-il ?

Vous parlez de l’autonomie des établissements commeune solution pour mieux prendre en compte le mérite.

Oui, mais quand je dis autonomie, je n’entends pas l’autonomie dont on parle aujourd’hui. On a seulementpermis aux universités d’acheter leurs crayons à papierelles-mêmes, alors qu’avant il fallait un bordereau pourcela.

On a déconcentré un certain nombre de tâches mais jen’appelle pas ça l’autonomie. La véritable autonomie seserait qu’on puisse choisir les professeurs alors qu’actuellement c’est le ministère qui les recrute.

N’y aurait-il pas un moyen de responsa-biliser les acteurs, enseignants et étu-diants?

Les étudiants, c’est clair! Certains s’en fichent! Ils ne viennent même pas auxexamens, ou ne rendent pas leur mémoire. Ils sont inscrits pour la 3ème

année en première année de master juste pour bénéficierde l’assurance santé. Ils font forcément perdre du tempsaux enseignants à tel point qu’un collègue qui n’est ni dedroite ni libéral m’a dit « si ces étudiants payaient, ils feraient peut-être moins les malins ». Chaque année, on voit des choses incroyables parce queles étudiants ne sont pas responsabilisés! Il faudrait queles étudiants paient 2 000 euros par an. Soit ce sont lesparents qui paient et motivent leurs enfants, soit, ils ontune bourse au mérite.

Dans votre livre, quelques tabous sont abordés. Vousreparlez de la sélection, de la gratuité. Pensez vousque l’on puisse envisager des choses qui vont dans cesens ?

Pour la sélection, on est en train d’essayer de mettre enplace une sélection sans sélection. On appelle cela

Entretien avec

L ’Action Universitaire - page 2

L’un d’entre nous, pas untype de droite je peux vousdire, ni un libéral a dit « sices étudiants payaient, ilsferaient peut-être moins lesmalins ».

Chantal Delsol

Philosophe, professeur des uni-versités, historienne des idéespolitiques, romancière etmembre de l’Académie dessciences morales et politiques.

Page 3: Action Universitaire - Octobre 2011

Directeur de la publication : Olivier Vial

Rédactrice en chef adjointe :

Inès Charles-Lavauzelle

Imprimé par nos soins - dépôt légal quatrième trimestre

2011 -

Une publication de l’UNI -

34, rue Emile Landrin -

92100 Boulogne -

tél : 01.78.16.40.30 - fax. :

01.78.16.40.31

L’Action

UNIversitaire

Dans ce numéro

“l’orientation active”. Les facs essaient de recevoir un par un un certainnombre d’étudiants qui rentrent en première année, ce qui constitue ungros travail. Elles regardent les dossiers et essaient de les conseiller et deles orienter ailleurs si leurs dossiers ne sont vraiment pas bons. Alors évidemment, dans cette procédure, on ne peut rien forcer mais on peut essayer de conseiller et de persuader.

Ils espèrent ainsi qu’un certain nombre d’étudiants partiront en BTS. Il n’ya rien de honteux à s’inscrire en BTS. On trouve du travail avec un BTStandis qu’avec une licence d’histoire, de philo ou de psycho on n’en trouvepas.

Voilà, ce qu’on essaie de mettre en place à l’université, mais ce n’est pas ceque j’appelle de la sélection. Il faudrait être un peu plus directif.

Justement, pensez-vous qu’ avec “l’orientation active” en 1ère année, onpuisse aller au-delà notamment en réorientant aussi une partie desmoyens à de nouvelles filières plus professionnalisantes?

C’est très compliqué, parce que les professeurs ne veulent pas aller dansces filières. Or, si on a des filières qui maigrissent dans les universités etqui grossissent dans les IUT, je pense, en effet, qu’il faut donner plus demoyens aux IUT. Ce qui signifie qu’un certain nombre d’enseignants devront aller dans les IUT, mais mes collègues préfèrent enseigner en master. C’est ainsi, qu’à l’université, on maintient certains masters qui n’accueillent que 3 ou 4 élèves. Il y a, effectivement, un problème de réorientation des moyens.

A quelques mois des élections présidentielles, faut-il être optimiste oupessimiste quant à l’avenir de l’université, de l’éducation et de l’école ?

Je vous avoue que je ne suis pas très optimiste dans ce domaine. Je suis optimiste de manière générale parce qu’au fond nous ne sommes pas le dosau mur. J’ai une grande confiance en nos capacités. Je vois l’équipe actuellequi a fait pas mal de choses, des choses difficiles. Evidemment on est trèstrès loin de ce qu’on pourrait attendre mais en même temps je sais que c’esttrès difficile. Si cette équipe gagne à nouveau, elle va continuer à faire sontravail. Si les socialistes sont au pouvoir, nous sommes fichus dans ce domaine, on va repartir dans l’abondance des fonctionnaires qu’on va réembaucher.

Paradoxalement, la crise actuelle ne peut-elle pas nous donner un espoiret mobiliser des énergies pour changer les choses ?

Je suis tout à fait d’accord. Je pense que la nécessité peut nous pousser àdevenir plus efficace, mais cela va passer par des révoltes sérieuses. Maisde toute façon on ne pourra plus très longtemps avoir l’argent nécessairepour financer cette pléthore de fonctionnaires.

Entretien avec

L ’Action Universitaire - page 3

Entretien avec : p.1-3

Chantal DelsolPhilosophe et membre del’Institut

Page de gauche p.4

François Hollande, candidat des Superzéros

Page de droite p.5

LivresLe dictionnaire du Pr. Rougeot

Education p.6

Les syndicats enseignants sontresponsables de la paupérisationdes professeurs

Des nouvelles de l’UNI p.7

BrèvesEn ImagesHistoire d’affiche

En campagne p.8

Pétition contre la légalisation ducannabis

on ne pourra plus très longtemps avoir l’argent nécessaire pourfinancer cette pléthore de fonctionnaires. “

Page 4: Action Universitaire - Octobre 2011

Page de gauche...

Après avoir été couvert par les princi-paux ténors du Partisocialiste, les Guérinisont enfin mis en examen pour « Abusde biens sociaux,recel, blanchiment,trafic d’influence, corruption active ».Le fonctionnement dela fédération PS desBouches-du-Rhôneest désormais au centre de l’enquête.

L ’Action Universitaire - page 4

Arnaud Montebourg , le chevalier blancdes socialistes fait son entrée parmi les

personnages des SuperZéros.

François Hollande abesoin de cours de

maths

Lors des débats pour les primaires socialistes, François Hollande a rappeléqu’il souhaitait créer 60 000 nouveaux

postes d’enseignants en 5 ans, au rythmede 12 000 par an.

Il a estimé que leur création allait coûter2,5 milliards d’euros en 5 ans. Or, toutes

ces créations de postes coûteront 3 foisplus, c’est-à-dire 7,5 milliards d’euros !!

Le calcul n’est vraiment pas le fort deFrançois Hollande qui est à la tête du

département le plus endetté de France.

Pizza Connection dans leclan Hollande

La fédération de l’Hérault aété secouée pour une affaire

de pizza. M. Navarro,proche de François

Hollande aurait depensé42 000 € en deux ans dans une pizzeria appartenant à un militant socialiste. Unhuissier a été saisi afin de contrôler si ces

dépenses ne pourraient pas cacher des détournements de fonds...

Affaire GUERINI: Ordures, Marseille passe au tri sélectif

François Hollande : candidat des SuperZéros

François Hollande serale candidat des SuperZéros à l'électionprésidentielle. "Flamby",comme le surnommeMontebourg, aura réussià se faire désigner parles militants socialistesen entretenant la confusion la plus totaleautour de ses propositions.

En véritable caméléon,le candidat de la"gauche molle" a réussià se présenter, devant

des journalistes assez complaisants, comme celui de la vertubudgétaire, tout en reprenant les propositions les plus démagogiques de ses concurrents : l'allocation d'autonomiepour les jeunes qui coûtera 23 Md € par an, le retour à la retraite à 60 ans estimé à 40 Md €, ou le recrutement de60 000 enseignants supplémentaires qui pèsera 7,5 Md € surl'ensemble du quinquennat.

Avec Hollande, le PS sera bien le parti des dépenses et desimpôts.

Page 5: Action Universitaire - Octobre 2011

... Page de droite

Septem-bre 2010,Hugoentre en6ème,

dans son dernier essai,Natacha Polony nousfait voyager dans letemps. En imaginant defaçon très documentéece que sera l’école dansquelques années, lajournaliste nous invite àréagir pour éviter lepire.

Natacha Polony, Le pireest de plus en plus sûr, Enquète sur l’école de demain, Editions Mille etune nuits, 110 pages, 9€

OussamaBenLadenéliminé,le monde

n’est pas pour autant plussûr! La mondialisation aaussi son versant criminel.Désormais, bandits et terroristes s’hybrident mutuellement pour menacer encore plus notresécurité. l’expertise du criminologue Xavier Raufer, sur ce thèmeéclaire ce monde d’ombres.Xavier Raufer, “Quellesguerres après OussamaBen Laden?”, EditionsPlon, 156 pages

IndignésTout est parti, on le sait, d’une brochure dequelques pages intitulée Indignez-vous !, parueà la fin de 2010 et souvent réimprimée depuislors. Son succès (plus d’un million d’exemplairesvendus) en fait un événement non seulementéditorial mais politique, même, et surtout, au-delà de nos frontières, puisque son titre a ins-piré des foules importantes, par exemple enGrèce et principalement en Espagne, avec lesmanifestationas des indignados.

Pourtant, quand on se donne la peine (c’est lecas de le dire) de lire les quelques douze pagesqui constituent la substantifique moelle de l’ouvrage, on est frappé par le contraste entre cesuccès phénoménal et la médiocrité, pour ne pasdire l’indigence, du contenu, que ce soit pour lefond (on y reviendra) ou pour la forme. Réussissant à être hétéroclite et dépourvu detoute organisation malgré sa minceur, ce textebâclé fournit un bon modèle de style pompier,assez bien illustré par les derniers mots, détachésentre guillemets et en lettre capitales : « Créerc’est résister. Résister c’est créer. »

On est d’abord tenté de chercher les raisonsd’un succès aussi stupéfiant dans la faveur médiatique dont cette brochure a bénéficié. Sonauteur, Stéphane Hessel sait à merveille jouer lesvieux sages de la République qui, au soir de savie (il parle avec insistance de son âge 93 ans)appelle les jeunes générations au combat pourles grands principes dont il est le dépositaire naturel. A la fois produit d’une civilisation raffinée dont on a la nostalgie (il adore réciterdes centaines de vers devant des journalisteséblouis et conquis) et engagé dans les grandescauses de notre temps, il a tout pour être l’enfantchéri des médias.

Pourtant cette complaisance médiatique estloin de tout expliquer. La potion magique de cetexte, c’est sans doute son titre. Par la formed’abord : cet impératif est un appel où, commeon dit, il interpelle les destinataires potentiels,qui deviennent ainsi les héros de l’aventure, alorsque l’auteur semble s’effacer. Quant au sens, ilest bien en accord avec un certain état d’espritde notre temps. Il ne s’adresse pas aux facultésintellectuelles, il ne vise pas à argumenter ou à

convaincre, il joue uniquement sur les fibres dela morale et de la sensibilité. L’indignation, c’estune réaction spontanée, venue du fond de l’être,contre une situation qui parait injuste, moralement condamnable. A la réflexion, il estd’ailleurs paradoxal qu’un gourou soit amené àfaire naître de l’extérieur une réaction qui devraitêtre spontanée et interne, ce qui montre bien lecaractère convenu et frelaté de cette indignationde supermarché.

Un autre avantage de cet impératif péremptoire c’est qu’il ne comporte pas de complément, ce qui laisse ouvert tous les champsd’expansion. On n’est pas seulement indignépassagèrement, comme on est content ou triste.On est un indigné, ce qui constitue une sorted’état social, en tant que membre permanentd’une vaste confrérie qui se situe du bon côté dela barrière, celui des bons, défenseurs du biencontre les entreprises des méchants, au servicedu mal.

Indignons-nous donc, mais contre quoi ? Apparemment il compte sur les jeunes pourdonner la réponse : « Aux jeunes, je dis : regardez autour de vous, vous y trouverez lesthèmes qui justifient votre indignation ». Mais,craignant sans doute que certains jeunes ne fas-sent les mauvais choix, cet homme prudent leurdonne immédiatement la liste obligatoire et limitatives des thèmes de leur indignation : « letraitement fait aux immigrés aux sans-papier,aux Roms ». Quant à l’auteur lui-même il consacre un long développement à son « indignation à propos de la Palestine », et il iden-tifie « deux grands nouveaux défis : 1- L’immense écart qui existe entre les très pauvreset les très riches […] ; 2- Les droits de l’hommeet l’état de la planète ».

Ainsi, cet homme qui prétend s’être « toujourstenu du côté des dissidents » a en fait rédigé, sousune forme bric-à-brac, une sorte de bréviaire dela bien-pensance gauchisante amplement répandue. Ceux qui ont entendu son appel, les « indignés » de toutes nationalités ont bien retenu la leçon. Ce sont en fait des gauchistes àla mode d’aujourd’hui qui, au lieu d’arborer uncouteau entre les dents, jugent plus efficace debrandir la bannière d’une indignation supposéevertueuse.

Quant aux naïfs qui se laisseraient encoreduper par cette mascarade, ils reprendraient àleur manière le rôle que leur a par avance assignéLénine, celui d’idiots utiles.

Retrouvez d’autres définitions sur notre site : uni.asso.fr

Dérapage / Populisme / Républicain / Parité / Diversité / Mademoiselle

L ’Action Universitaire - page 5

Livres

Page 6: Action Universitaire - Octobre 2011

Education

En

Ima

ge

s

Dans un monde qui évolue de plus enplus vite, il est rassurant de savoir que certaines choses n'évolueront jamais, àl'image des syndicats de l'Éducation nationale. Depuis des décénies, leurs motsd'ordres restent les mêmes : plus de posteset défense du sacro-saint statut de la fonction publique. Ce n'est pourtant pascela qui permettra d'améliorer notre système scolaire ou le sort des enseignants.

La dernière enquête de l'OCDE a d'ailleurs rappelé que l’amélioration desrésultats des élèves n’est pas corrélée à laseule hausse des moyens et encore moinsà celle du nombre de postes. Si la Francedépense beaucoup plus pour ses lycéens(12 087 USD en 2008) que la Finlande (7461 USD) [1], et qu'elle dispose également d'un taux d'encadrement plusélevé [2], les résultats de ses élèves n'ensont pas meilleurs pour autant - et ils sont

parfois pires.Des syndicats responsables de la paupérisations du métier d'enseignant ?De façon cynique, on comprend bien oùse situe l'intérêt des syndicats dont le pouvoir est directement proportionnel aupoids relatif du corps enseignant dans lereste de la société. En faisant ce calcul, ilsont toujours exigé des créations de postesplutôt que des hausses de salaires, entrainant ainsi une relative paupérisationdu monde enseignant. La politiquemenée depuis un an pour revaloriser lesdébuts de carrière et permettre aux enseignants de se partager 1,5 milliardd'euros grâce aux heures supplémentairess'est faite quasiment contre eux.

Cette paupérisation est, en partie, responsable de la crise des vocations quitouche l'éducation et nuit à la qualité future du recrutement des enseignants etdonc à la qualité de l'enseignement. "Uncandidat au CAPES de lettres modernes aainsi deux fois plus de chance aujourd'huiqu'il y a dix ans de décrocher un titre de certi-fié […] En 1999, le rapport présents/postesofferts était de l'ordre de 17,5 %. En 2005, ilest passé à 37,17 %. Entre temps lamoyenne du dernier admissible est passéede 8/20 à 6,25/20."[3]

Prendre en compte le mérite des ensei-gnantsLe second mot d'orde des syndicats n'estpas moins cynique. En s'opposant à touteprise en compte du mérite des

enseignants pour leur évolution de carrière ou leur rémunération, au prétextede défendre le statut de la fonction publique, les syndicats font des enseignants "leurs obligés". Qu'il soitexemplaire ou "tire au flanc", un professeur sera traité quasiment de lamême façon. Dès lors, son salut et surtoutses espoirs de hausse de son pouvoird'achat ne viendront que d'une action collective et syndicale aboutissant, parexemple, à une évolution de la grille d'in-dice. Dans son dernier essai, Chantal Delsol dénonce cet état d'esprit. " Le mépris du mérite individuel, une fois leconcours réussi, mépris qui a pour cause l'égalitarisme, engendre des mentalités bienparticulières. Comme rien ne peut, dans lecadre du travail, se conquérir par soi-même,par son propre effort ou résultat [..] Nous entrons dans le monde de la supplication et, àl'extrême, de la révolte"[4]. Un monde ou lessyndicats sont rois.

En soutenant aujourd'hui les mots d'ordres syndicaux, les enseignants grévistes continuent à tisser les liens aveclesquels les syndicats les entravent. Il esttemps, pour eux, de couper ces liens pours'affranchir de la tutelle des syndicats.

[1] La dépense moyenne pour un lycéen dans les pays del'OCDE est de 9396 USD[2] Le taux d'encadrement qui correspond au nombred'élèves par enseignant s'élève à 9,5 en France, pour 16,2en Finlande et 13,6 pour la moyenne OCDE.[3] Claire Mazeron, Autopsie du Mamouth, éditions JeanClaude Gawsewitch, 2010[4] Chantal Delsol, La détresse du petit Pierre qui ne saitpas lire, éditions Plon, 2011

Les syndicats enseignants sont responsables de la paupérisation des professeurs

L ’Action Universitaire - page 6

Page 7: Action Universitaire - Octobre 2011

Des nouvelles de l’UNI

Le CERU à son site :www.ceru.fr

Le site du CERU, Centre d’Etudes et de Recherches de l’UNI,ink-Tank consacréaux questions d’éduca-tion et de jeunesse, aouvert fin septembre.

Vous y retrouvereztoutes nos publications.

Stop la Grève surRMC

Le collectif “Stop laGrève” était l’invitéd’Eric Brunet sur RMCle 11 octobre sur les manifestations contre leplan d’austérité.

Confidentiel

Le Figaro du 14 octo-bre publie un confiden-tiel à propos d’une notedu CERU : “Allocationd’autonomie, une facture qui pourrait atteindre 23 milliardsd’euros par an”.

5-6 novembre

Congrès du MET. La branche étu-diante de l’UNI

réunit ses cadres.

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1O novembre

Les Cercles de l’UNIParis recoivent Jean

Sévilla pour la sortiede son livre : “Histo-

riquement incorrect.”

7-8-9-10 déc

Council meeting del’EDS,

à Marseille

IMPORTANT

Nous vous prions denous excuser pour l’interruption de l’Action Universitaire pendant l’été. Nousvous rappelons quel’abonnement est vala-ble pour 11 numéros.

Réunion de la section de Vendée autour du recteur

Pécheul

Les sections de Nantes et de Vendée autour de Jean-François Copé

Les sections de Montpellier etNîmes

L ’Action Universitaire - page 7

A l’époque où l’UNI a été créée, la gauche socialiste avait affaireà un allié des plus encombrants, le parti communiste. En 2007,c’était avec l’ultra gauche de Besancenot qu’elle devait jouer aupetit jeu du “Je t’aime moi non plus”. C’est à cette occasion,que nous avions édité cette affiche.

Aujourd’hui, le PS reste encore l’otage de l’ultra gauche qui aréussi au fil des ans à intégrer le parti pour l’influencer de l’intérieur. Ainsi, certaines personnalités comme BertrandMonthubert, ancien porte-parole du mouvement “Sauvons larecherche” a pris une place importante dans la campagne d’Arnaud Montebourg. Certains communistes comme RobertHue ou Paul Vergès, ancien président de région à la Réunionont, également, appelé, très tôt, à voter pour François Hollande.

Dès lors, il n’est pas surprenant de retrouver une partie des pro-positions de l’utra gauche dans le projet socialiste.

Entretien exclusif

Le ministre de l’Ensei-gnement supérieur et dela Recherche a accordéun entretien au journaldu MET Assas.

90 000C’est le nombre d’affiches imprimées àl’UNI depuis le mois deseptembre.

Intervention du président del’UNI, Olivier Vial lors du cam-

pus UMP sur le thème de la jeunesse

Page 8: Action Universitaire - Octobre 2011

L’Action

UNIversitaire34 rue Emile Landrin 92100 BoulogneTel : 01.78.16.40.30 Fax : 01.78.16.40.31

Vos réglements sont à faire par chèque à l ’ordre de l ’UNI

Ah ! Laissez-nous respirer !Contre la censure des bien-pensants.

Pr. Jacques Rougeot

Le Mur de Berlin n’est pastombé tout seul.

Olivier Vial etInès Charles-Lavauzelle

Nom :....................................................................................................... Prénom : ............................................................................................................................................................

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Tel : ..............................................................................................E-Mail : ..........................................................................................................................................................................1 Désire signer la pétition de l’UNI contre la légalisation du cannabis1 Désire s’abonner gratuitement à la revue quotienne de web (évoquée page 7) 1 Désire souscrire un abonnement à l’Action Universitaire nouvelle formule (11 numéros) - 30 euros

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Pin’s de l’UNI

En campagne

Souvenez-vous, c’était avant l’été, audébut du mois de juin…

Stéphane Gatignon, maire écolo de Se-vran en Seine-Saint-Denis, demandait à

grand renfort de presse la légalisation du cannabis sur la based’arguments relativement « fumeux » : cette disposition devaitcréer des emplois et pacifier les banlieues !

Si pour tous les Français de bon sens cette proposition appa-raissait comme le fruit du vagabondage idéologique d’un anciendu PCF devenu écolo, au parti socialiste en revanche l’idée a

fait son chemin… Et c’est ainsi que Daniel Vaillant, député socialiste et ancien ministre de Lionel Jospin, s’est prononcépour la légalisation du cannabis le 15 juin 2011. Il reçut le soutien de nombre de ses camarades députés.

Primaire oblige, les candidats socialistes sont interrogés sur cettequestion. Martine Aubry s’est prononcée le 15 septembre dernier en faveur « d’une dépénalisation de l’usage du cannabis». François Hollande, plus malin, pour ne pas trop effrayer lesFrançais tout en conservant le soutien de la gauche, demandelui « une réflexion au niveau européen sur la dépénalisation ducannabis » !

Pour nous c’est tout réfléchi, « au niveau européen » comme en France : la drogue est un danger pour notre jeunesse. Troublepsychologique, décrochage scolaire, isolement social, … aucun calcul politique, aucune argumentation ne sauraient cacher lavérité. Les socialistes espagnols ont d’ailleurs voté la dépénalisation du cannabis en 1983 avant de revenir sur leur décision en1992. En 10 ans, le nombre annuel de décès par overdose en Espagne était passé de 93 à 813, confirmant le fait que la légalisationdu cannabis amène à la consommation de drogues plus dures encore. Contre l’irresponsabilité de la gauche et le danger qu’elleferait peser sur notre jeunesse, dites non à la dépénalisation du cannabis. Signez la pétition de l’UNI !

Signez la pétition contre la légalisation du cannabis en remplissant le coupon ci-dessous.

Pétition contre la légalistion du cannabis

Contre l’irresponsabilité de la gauche, je dis non à la légalisation du cannabis !