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  • 28 Saint ;Inornas et la physique modem

    pas encore ce qui constitue la nature d'une espce, bien qu'on n'en soit peut-tre Pas loin aujourd'hui. On la dfinit encore par la cohrence des caract$res anatomiques et physiologiques. 11 reste que pour avoir une espce vivante, il faut un certain ensemble ~ ~ h r e n t de caractres anatomiques et physiolo- giques, ou un autre ensemble. Un tre intermdiaire ne serait pas viable. Ce qui n'exclut nullement l'hypothse selon laquelle les espces vivantes seraient issues les unes des autres, mais cela suppose qu'au moment o elles seraient issues les unes des autres, il y aurait une discontinuit comme dans une rac- tien chimique o changent les natures des corps.

    11 y a donc un certain nombre d'espces, mais dans chaque espce une multitude d'individus. L encore, la science moderne va beaucoup enrichir les donnes de l'exprience courante. Ce qu'on appelle a individu w , c'est un tre qu'an ne peut Pas diviser sans le dtruire : quand vous avez un troupeau de moutons, vous pouvez le diviser jusqu' arriver un mouton, mais on ne peut pas diviser ce mouton sans le dtruire. Pour les tres vivants il est ainsi facile de voir qu'il y a une xmltitude d'individus dans chaque espce. Mais pour les corps inanims, si vous prenez un volume d'eau, vous avez beau le diviser, c'est toujoujours de l'eau. A l'poque de saint 'homas on ne savait donc pas o trouver exactement l'individu chez les corps inanims. Aujourd'hui nous savons que la limite de la division, c'est la molcule : quand vous arrivez la molcule d'eau, ai vous la divisez, ce n'est plus de l'eau. C'est donc la molcule qui est l'individu pour les subs- tances inanimes. Les substances inanimes sont des foules de molcules, comme un troupeau de moutons est une foule de moutons. Or il y a bien dana chaque espce chimique une multitude de molcules, donc une multitude d'individus. Les faits d'exptrience courante sont ainsi largis et prkisb par les rsultats des sciences.

    Saint Tumias et ia plysiqus m o h 29

    Qve va-tsn tirer de ces faits? C'est que Pttn & la substam cmporelle est constitud & deux jirill~jPGS : l'un qui lui donne son individualit, et l'autre qui lui donne la nature & son es*. Car si l'individualitt et la nature de l'espce avaient le mme principe, il n'y aurait qu'un individu par espce : du moment que les individus sont divers quand l'espce est la mme, l'individualit provient d'un autre principe que la nature de l'espce. LG princz@ di I'individualitk, c'est la a matire w dont les coqs sont faits. Deux individus de mme nature ou espce diffrent en effet parce qu'ils ne sont pas faits de la mme portion de matitre : deux molcules d'eau diffrent parce qu'elles ne sont pas faites de la mme portion de matire. Quant au finet@ qui donne aux corps la nature & leur es$ke, le vocabulaire philosophique l'appelle a la f o m , mais ce n'est pas du tout le sens courant du mot a forme w : le sens courant du mot i< forme , c'est la figure gomtrique, le contour ext- rieur, le volume d'espace occup (on parlera alors d'une forme sphrique ou cubique), tandis qu'ici le mot forme ne dsigne pas le contour extrieur, mais le Prim@ intrieur d'orga- nisation qui donne une substance corporelle sa nature. Cette considhtion de ce qu'on appelle la forme chez saint Thomas d'Aquin s'accorde avec la science moderne, car ce qui caractrise une espce chimique, c'est bien une certaine structure propre sa molcule ou son atome.

    L'atome a une organisation, la molcule a une organi- sation; . plus forte raison en est-il de mme pour les tres vivants o chaque espce est caractrise par son organisation interne et son ordre de fonctionnement.

    Cette affirmation que l'tre de la substance corporelle est constitu de a matire D et de a forme D trouve une nouvelle base dans un autre fait d'exprience courante: c'est le change- ment de nature des corps. Dans un changement, il y a videmment quelque chose qui change, mais il y a aussi quelque chose qui