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Actualités en allergologie professionnelle

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Actualités en allergologie professionnelle

Occupational allergy news

J.-M. Renaudin a,b

a Service d’allergologie, centre hospitalier Jean-Monnet, Maison de Santé Saint-Jean, BP 590, 88000 Épinal, Franceb Unité de pneumologie, allergologie et pathologie respiratoire de l’environnement, Nouvel Hôpital Civil, 1, place de l’Hôpital, 67000 Strasbourg, France

Résumé

Nous retiendrons, de la littérature récente, les nouvelles recommandations internationales concernant la classification et la stratégie diagnostique oude prévention des allergies respiratoires professionnelles, les publications faisant apparaître l’émergence d’allergènes nouveaux, ainsi que cellesprécisant les progrès en biologie moléculaire qui permettent une meilleure identification des hypersensibilités professionnelles IgE dépendantes.# 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Allergie professionnelle ; Asthme lié au travail ; Asthme professionnel ; Asthme aggravé au travail

Abstract

Recent literature about occupational asthma or rhinitis is proposing new classifications of these diseases, and describes current strategy fordiagnosis and for preventing. Some papers describe new allergens, as well as detailing the advances in molecular biology. It allows betteridentification of occupational IgE-mediated hypersensitivities.# 2011 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Keywords: Occupational allergy; Work-related asthma; Occupational asthma; Work-aggravated asthma

Revue française d’allergologie 51 (2011) 265–268

1. Introduction

La grande variété d’activités en milieu de travail entraîne demultiples expositions aéroportées (vapeurs, fumées, gaz,poussières) ou manuportées (produits solides ou liquides),potentiellement allergéniques. De ce fait, l’allergologieprofessionnelle est un domaine en constante évolution. Sansprétendre à l’analyse exhaustive de la littérature annuelle, nousrestreindrons volontairement ce point d’actualité à l’asthme et àla rhinite d’origine professionnelle.

2. Définition et physiopathologie : quoi de neuf en2011 ?

2.1. L’asthme lié au travail

L’asthme est la maladie respiratoire d’origine profession-nelle la plus fréquente. Diverses recommandations américaines,

Adresse e-mail : [email protected].

1877-0320/$ – see front matter # 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservdoi:10.1016/j.reval.2011.01.048

canadiennes ou européennes suggèrent de regrouper l’ensembledes asthmes observés en milieu professionnel sous le vocabled’asthme lié au travail [1,2]. Cette classification comprend,d’une part, l’asthme aggravé au travail, correspondant àl’exacerbation sur le lieu de travail d’une hyperréactivitébronchique préexistante, et d’autre part, l’asthme professionnel(AP) proprement dit, provoqué par un allergène professionnel[3]. Dans ce cas, on distingue l’asthme impliquant unmécanisme allergique IgE dépendant (lié à l’exposition à dessubstances de haut poids moléculaire le plus souvent) ou non(plutôt provoqué par les substances de bas poids moléculaire),de l’asthme induit par les fortes concentrations en substancesirritantes. Cette distinction a des implications thérapeutiques etpréventives secondaires différentes [4].

Dans un milieu professionnel donné, on peut donc décrire defaçon concomitante plusieurs phénotypes d’asthme. Parexemple, une enquête sud-africaine récente effectuée auprèsde 517 salariés du secteur de la boulangerie (boulangers,employés de vente) au sein de 31 supermarchés a mis enévidence que la prévalence de l’AP (13 %) y est plus élevée quecelle de l’asthme atopique (6 %), intrinsèque (6 %), ou celle de

és.

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l’asthme aggravé au travail (3 %) [5]. En revanche, de façonsignificative, la symptomatologie oculonasale est plutôtassociée à l’exacerbation d’une pathologie existante.

2.2. Avancées des connaissances physiopathologiques

Les hypothèses physiopathologiques restent encore à validerpour la plupart des substances professionnelles impliquées dansles allergies respiratoires [6].

Dans une étude menée chez 30 employées de ménage, seplaignant d’asthme lors d’utilisation d’eau de Javel, le test deprovocation bronchique contre placebo réalisé avec ce dérivéchloré n’a provoqué que trois réactions d’asthme, mais aentraîné une diminution fréquente du VEMS, après une duréecumulée d’exposition égale à une heure [7]. La concentrationd’exposition de 0,4 ppm était équivalente à celle autorisée enmilieu professionnel durant huit heures. Ce syndrome obstructifn’étant pas corrélé à l’hyperréactivité bronchique (mesurée parla métacholine), à des variations du monoxyde d’azote exhalé,ou à des modifications cellulaires de l’expectoration induite, lesauteurs suggèrent un mécanisme d’irritation bronchiqueresponsable des symptômes respiratoires observés par inhala-tion de chlore.

Pour les forestiers, et les personnels de l’industrie du bois,l’exposition aux poussières de bois est associée à la survenue derhinoconjonctivite et d’asthme. En dehors de sensibilisation àl’acide plicatique du cèdre rouge, l’allergie IgE dépendanten’est pas le mécanisme physiopathologique le plus en cause :les substances terpéniques présentes dans le bois vert et lacontamination des poussières par des micro-organismessemblent être des cofacteurs importants pour expliquer lasurvenue de ces manifestations respiratoires [8].

3. Démarche diagnostique et préventive des allergiesprofessionnelles : de nouvelles propositions ?

3.1. Actualisation de la démarche diagnostique desallergies respiratoires professionnelles

Le diagnostic d’AP fait l’objet d’un consensus : il repose surla mise en évidence d’un syndrome obstructif réversible et surla démonstration d’un lien de causalité entre cette dysfonctionrespiratoire et l’exposition à un allergène professionnel [1]. Ils’agit d’une démarche complexe, pour laquelle il n’existeaucun test diagnostique unique mais plutôt un faisceaud’arguments cliniques et paracliniques, qui peut varier,cependant, selon les pays. Le diagnostic d’AP allergiquerepose sur l’utilisation d’un questionnaire adapté combinée à laréalisation de prick-tests et de dosages d’IgE spécifiques auxallergènes professionnels, et de tests d’hyperréactivité bronchi-que non spécifique à la métacholine [9]. Pour certains experts,l’analyse informatisée des journaux de mesures du débit depointe retrouve de l’intérêt pour établir le rythme professionnelde l’asthme [10,11]. Pour d’autres, l’élément essentiel audiagnostic est la mise en évidence d’une variation del’hyperréactivité bronchique en période de travail et en période

de congé, voire la démonstration d’une origine professionnellepar test de provocation bronchique spécifique de l’allergène [9].

Pour la rhinite professionnelle, l’ensemble de la démarchesemble analogue à celle proposée dans l’AP [12]. Lesconsensus publiés détaillent les examens complémentairesdevant être combinés pour parvenir au diagnostic [13].

3.2. Stratégie de prévention

Une métrologie d’exposition professionnelle peut êtreréalisée pour certaines substances aéroportées du travail :même si une relation dose-réponse entre sensibilisation etasthme est suspectée pour certains allergènes de haut poidsmoléculaire, comme la farine de blé, il n’existe pas encore devaleurs de référence en allergologie. En boulangerie, parexemple, la réduction d’exposition aux poussières de farines oud’améliorant (alpha-amylase) a un impact général modéré(inférieur à 50 %) sur l’apparition des sensibilisations, sauf sielle est proposée aux salariés dès l’apparition de symptômesrespiratoires [14].

Compte tenu du retard diagnostique fréquent, il sembleintéressant de mettre en évidence des marqueurs précoces d’AP[15]. En France, une étude longitudinale comportant larépétition d’explorations allergologiques respiratoires parspirométrie, tests de provocation non spécifique (métacholine),mesures du monoxyde d’azote exhalé (NOe), tests cutanés, aété conduite chez 441 personnes durant tout leur apprentissageen boulangerie, pâtisserie ou coiffure [16]. Elle démontrel’intérêt de la détection précoce d’inflammation bronchique parle NOe chez les apprentis développant secondairement un AP etle fait que l’atopie est un facteur de risque d’asthme enboulangerie mais pas en coiffure, où seule l’apparition d’unesensibilisation aux allergènes professionnels augmente sasurvenue [16].

L’évolution rapide de certains cas d’eczéma de contactprofessionnel vers l’apparition d’une rhinite ou d’un asthmesuggère également l’existence d’une marche allergiqueprofessionnelle : la peau lésée faciliterait le passage desallergènes professionnels, notamment les isocyanates, puis lasensibilisation de type Th2 et secondairement, le risque desurvenue d’asthme [17].

4. Allergènes émergents en milieu professionnel

À côté des principaux allergènes décrits à l’origine deshypersensibilités respiratoires [18], notamment ceuxbénéficiant d’une prise en charge en maladie professionnelle[19], tels que les farines de céréales en boulangerie et pâtisserie,les persulfates d’ammoniaque en coiffure, les isocyanates dansl’industrie automobile, le latex dans les métiers de la santé et dunettoyage, d’autres étiologies ont été récemment rapportées.

Le secteur du nettoyage semble contribuer de plus en plus àla prévalence des allergies respiratoires. L’utilisation profes-sionnelle de détergents, d’eau de Javel, ou de désinfectantscomportant des ammoniums quaternaires, par vaporisation dessurfaces (spray), semble responsable d’une recrudescence de

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l’asthme chez les employés de nettoyage à domicile ou enentreprise, tout comme certains personnels de santé [20].

Les rongeurs, pas seulement présents dans les laboratoiresde recherche pharmaceutique, mais de plus en plus enanimalerie, occasionnent sensibilisation, puis rhinite ou asthme[21], même en l’absence d’exposition directe des salariés, dufait de forte concentration allergénique présente dans l’air [22].

Les observations de rhinite, conjonctivite et AP à la farine delupin se multiplient dans l’industrie agro-alimentaire : ondéplore une incidence de sensibilisation jusqu’à 29 % despersonnels exposés [23]. Cette allergie, avec réactivité croiséepotentielle avec d’autres légumineuses, notamment l’arachide,peut être responsable de la persistance des symptômes aprèsl’arrêt d’exposition professionnelle, voire d’anaphylaxiealimentaire, du fait de l’incorporation croissante de cettelégumineuse comme ingrédient.

5. Approche moléculaire des allergies professionnelles :quelle utilité ?

5.1. Aspects du diagnostic basés sur l’analyse desallergènes moléculaires

Les progrès des biotechnologies moléculaires appliqués auxallergènes ont permis d’obtenir des protéines natives purifiéeset recombinantes utiles à la compréhension des bases de laréactivité croisée biologique des IgE et de définir des profils desensibilisation selon les patients. Un des problèmes majeurssubsistant dans le diagnostic est l’insuffisance de spécificité destests cutanés et biologiques avec les extraits naturels. Chez unmême patient, il peut exister d’importantes réactivités croiséesvis-à-vis de différentes sources allergéniques, du fait del’existence de glycosylation de ces allergènes et de la présenced’IgE dirigés contre des résidus glucidiques. Le dosage des IgEspécifiques des allergènes recombinants, synthétisés dansE. Coli, s’affranchit de cet inconvénient des protéinesnatives : c’est un outil d’aide décisionnelle.

5.2. Profil de sensibilisation professionnelle au latex

Pour le latex, une étude multicentrique (Allemagne,Portugal et États-Unis) [24], réalisée auprès de 104 profession-nels allergiques, comparés à 41 patients allergiques aprèssensibilisation chirurgicale (interventions multiples ou spinabifida), a montré que presque tous réagissaient à Hev b 5. Elle apermis, par ailleurs, de définir un profil plus spécifique del’allergie professionnelle : l’association d’une positivité vis-à-vis de Hev b 2, 5, 6,01 et 13. Quant à r Hev b 8, il s’agit d’unallergène homologue de Bet v 2 du bouleau (profiline, panallergène sans conséquences cliniques), expliquant la fréquencede sensibilisation au latex chez le patient pollinique.

5.3. Allergène moléculaire utile dans l’asthme duboulanger

La protéine de transfert des lipides (LTP) du blé (Tri a 14) estun allergène résistant à la cuisson et à la digestion

protéolytique. Récemment, il a été séquencé et synthétisésous forme recombinante par une équipe espagnole [25].Comparable à l’allergène naturel purifié, son intérêt diagnos-tique démontré auprès de 26 boulangers, mériterait d’êtreconfirmé par d’autres études utilisant le dosage d’IgEspécifiques de r Tri a 14, bientôt commercialisé, dans l’APallergique à la farine.

5.4. Autres composants allergéniques étudiés dansl’asthme professionnel

La sensibilisation à Pru p 3, protéine thermorésistance,présente dans le duvet de la peau des pêches, explique certainesformes sévères d’AP au contact des fruits de la famille desrosacées (ou prunoïdés), soit au moment de la cueillette, soitlors de la manipulation (grossiste ou vendeurs de détail).

6. Conclusions

Rhinite et asthme sont rapportés avec un nombre croissantde substances professionnelles. Les données récentes publiéesen pathologie professionnelle permettent de mieux différencierles allergies respiratoires des manifestations secondaires àl’exposition aux nombreux irritants aéroportés présents enmilieu professionnel.

Conflit d’intérêt

L’auteur n’a pas de conflit d’intérêt.

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