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Actualités thérapeutiques des arthrites juvéniles idiopathiques

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Page 1: Actualités thérapeutiques des arthrites juvéniles idiopathiques

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Revue du rhumatisme 77S (2010) A12–A17

onférence d’actualité

ctualités thérapeutiques des arthrites juvéniles idiopathiques�

ierre Quartiernité d’immunohématologie, humatologie pédiatriques, hôpital Necker-Enfants Malades, centre de référence national maladies rares « arthrites juvéniles »,niversité Paris-Descartes, 149, rue de Sèvres, 75015 Paris, France

n f o a r t i c l e

istorique de l’article :ccepté le 18 aout 2010

ots clés :rthrites juvénilesnfantsdolescentsiothérapies

nterleukines

r é s u m é

Les arthrites juvéniles idiopathiques (AJI) représentent un ensemble hétérogène de maladies, pour laplupart différentes des rhumatismes inflammatoires les plus communs débutant à l’âge adulte. La prise encharge thérapeutique des formes non systémiques d’AJI (oligoarthrites, polyarthrites avec ou sans facteurrhumatoïde, spondylarthropathies) est similaire à la prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde ou desspondylarthrites de l’adulte, avec cependant quelques différences. En particulier, la présence d’une uvéitechronique associée à l’AJI peut imposer le recours à des biothérapies encore expérimentales dans cetteindication, comme les anticorps monoclonaux anti-TNF alpha ou l’abatacept. Des essais thérapeutiquesavec différentes biothérapies ciblant le TNF alpha, l’Interleukine-1 ou 6 et l’abatacept ont été menés ousont en cours grâce à des structures collaboratives internationales. La forme systémique d’AJI (ou maladiede Still à début pédiatrique) pose des problèmes thérapeutiques particuliers et peut nécessiter le recoursà des anti-interleukine-1, au tocilizumab voire à la thalidomide ou exceptionnellement à des traitements

intensifs avec autogreffe de cellules souches hématopoïétiques. Le suivi de la vitesse de croissance etde la masse osseuse est particulièrement important chez ces patients dont certaints nécessitent destraitements associés dont l’hormone de croissance. La prise en charge de ces patients doit impliquer lescentres de compétence et de référence pédiatriques puis leurs correspondants d’adultes. L’utilisationde traitements d’introduction récente en pédiatrie justifie d’un effort de pharmacovigilance sur le long

010 P

terme.

© 2

. Introduction

Les arthrites juvéniles idiopathiques (AJI) correspondent auxrthrites sans étiologie reconnue qui débutent avant l’âge de 16 anst persistent au minimum six semaines. L’appellation AJI s’est sub-tituée à celles, plus anciennes, d’arthrites chroniques juvénilesACJ) et d’arthrites rhumatoïdes juvéniles (ARJ), qui couvraient pourne large part les mêmes affections. La définition et la classifica-ion la plus récente des différentes formes d’AJI ont été proposéesDurban en 1998 et révisées à Edmonton en 2001 [1]. Le fait que

ette classification repose essentiellement sur des caractéristiquesliniques et sur la présence ou l’absence d’un nombre limité dearqueurs biologiques témoigne de notre connaissance encore

ragmentaire de la physiopathologie de ces affections, en parti-ulier des facteurs génétiques et environnementaux en cause. Sure plan génétique, des travaux récents suggèrent une implicatione certains loci et de certains gènes dont certains sont également

� Ne pas utiliser, pour citation, la référence francaise de cet article,ais sa référence anglaise dans le même volume de Joint Bone Spine

doi: 10.1016/j.jbspin.2010.09.002).Adresse e-mail : [email protected].

169-8330/$ – see front matter © 2010 Publie par Elsevier Masson SAS pour la Société Froi:10.1016/j.rhum.2010.08.014

ublie par Elsevier Masson SAS pour la Société Française de Rhumatologie.

impliqués dans diverses maladies auto-immunes et notamment lapolyarthrite rhumatoïde et dont la liste s’est accrue ces dernièresannées [2].

La plupart des patients avec AJI présentent une pathologieproprement pédiatrique, distincte des maladies articulaires inflam-matoires débutant chez l’adulte (Tableau 1) [3–4]. En effet, seul unpetit pourcentage des patients ayant un diagnostic d’AJI présenteune polyarthrite rhumatoïde de début juvénile ou une enthésiteavec arthrite/spondylarthropathie. Par ailleurs, la forme systé-mique d’AJI (FS-AJI) ou maladie de Still de l’enfant est moinsexceptionnelle que la maladie de Still de l’adulte et pose des pro-blèmes spécifiques dont un retentissement souvent majeur sur lacroissance staturale et un risque important de microrétrognatisme.Les AJI les plus fréquentes sont les oligoarthrites, touchant par défi-nition moins de cinq articulations au cours des six premiers moisd’évolution mais pouvant s’étendre à un nombre plus importantd’articulations par la suite. Parmi les polyarthrites juvéniles sansfacteur rhumatoïde, la plupart correspondent à la même entité phy-

siopathologique. Ces oligoarthrites ou polyarthrites juvéniles sansfacteur rhumatoïde peuvent être associées à la présence d’anticorpsantinucléaires sans spécificité connue avec des caractéristiques cli-niques et évolutives particulières [5]. C’est dans ce groupe d’AJIqu’existe un risque de l’ordre de 20 à 30 % d’uvéite antérieure

ançaise de Rhumatologie.

Page 2: Actualités thérapeutiques des arthrites juvéniles idiopathiques

P. Quartier / Revue du rhumatis

Tableau 1Fréquence respective des arthrites juvéniles idiopathiques (classification de Durban,révisée à Edmonton).

% des patientsa

Formes systémiques 17 6Formes polyarticulaires avec

présence de facteurrhumatoïde

2 2

Formes polyarticulaires sansfacteur rhumatoïde

15 13

Formes oligoarticulaires 35 52Arthrites avec enthésiopathie

(et/ou positivité du HLA B27)7 12

Rhumatisme psoriasique 4 8Autres arthrites 20 8

a Première colonne : dans l’unité d’immunohématologie et rhumatologie pédia-tDt

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accrue du MTX [18] n’est pas encore passé en pratique courante. En

TC

rique de l’hôpital Necker-Enfants Malades à Paris [3].euxième colonne : registre allemand/autrichien [4], probablement plus représen-

atif de la distribution des différentes formes d’AJI dans la population générale.

hronique à œil blanc. La détection précoce de ces uvéites imposeue ces patients aient un examen à la lampe à fente tous les troisois pendant les cinq premières années d’évolution de la maladie,

ar c’est pendant cette période que l’inflammation oculaire peutébuter. Par leur évolution insidieuse et désespérément chronique,

eur caractère bilatéral dans 80 % des cas, la corticodépendanceu’elles peuvent générer et le taux élevé de complications à moyent long terme, ces uvéites représentent un défit thérapeutique auême titre que les atteintes articulaires ou systémiques les plus

roblématiques d’autres formes d’AJI [6–7].Comme chez l’adulte, les biothérapies ont stimulé le dévelop-

ement d’un nombre croissant d’essais thérapeutiques dans l’AJIour lesquels des critères consensuels d’évaluation (et même siossible de quantification) de réponse aux traitements sont deve-us cruciaux et ont été appelés à évoluer au cours des dernièresnnées. Différentes organisations, en particulier en Amérique duord et en Europe, ont établi des collaborations internationalesour avancer sur ce plan. Un travail considérable a été orchestréar le Pediatric Rheumatology Collaborative Study Group (PRCSG)t par le Pediatric Rheumatology International Trial OrganisationPRINTO). Le travail princeps pour les AJI est celui de Giannini etl. qui ont permis de définir un score composite pour évaluer laéponse aux traitements des AJI avec atteinte polyarticulaire [8].e score de Giannini et al., appelé désormais score ACR pédiatriqueou parfois score PRINTO), ainsi que les adaptation pensées pour la

S-AJI sont détaillés dans le Tableau 2. Ce score présente certainesimilarités avec le score ACR utilisé dans la polyarthrite rhuma-oïde de l’adulte. Ici, cependant, le seuil minimal d’amélioration estxé à 30 % pour au moins trois des six variables prises en consi-

ableau 2ritères de réponse et de poussée/rechute des AJI sous traitement.

Score ACR pédiatrique ou « score de Giannini » pour les AJI polyarticulaires ou d’évolution poSont pris en compte les 6 items suivants

Nombre d’articulations inflammatoires (avec gonflement articulaire lié à une synovitNombre d’articulations de mobilité limitée (hors anlylose irréversible)Score fonctionnel CHAQ [9] (rempli par l’un des parents ou le patient lui-même)Évaluation visuelle analogique (EVA, 0 à 100 mm) du bien-être de l’enfant par les pareEVA (0 à 100 mm) de l’activité de la maladie par le médecinVitesse de sédimentation à la première heure (variante du score : CRP au lieu de VS)

Définition d’une amélioration de 30 % (ACR pédi 30) : au moins 30 % d’amélioration de 3plus

Amélioration ACR pédi 50, 70 ou 90 : au moins 50 %, 70 % ou 90 % d’amélioration respectUne poussée/rechute de la maladie est définie en miroir par une aggravation d’au moin

nécessité d’avoir au moins deux articulations supplémentaires et pour l’EVA médecin30 % ou plus.

Critères de réponse proposés pour la forme systémique d’AJIRéponse = Amélioration ACR Pédi 30 + absence de fièvre liée à la maladie et de rash (sur

la VS ou la CRP (absence de définition consensuelle, propositions variant d’un essai th

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dérations. Dans l’ensemble, il semble exister une corrélation assezcorrecte lors d’essais thérapeutiques entre l’évolution de chacunedes différentes variables de ce score. Cependant, certaines variablessont plus étroitement liées au retentissement de la maladie qu’à sonactivité : le nombre d’articulations limitées, l’EVA par les parents du« bien être » ou encore les questions du score fonctionnel ChildhoodHealth Assessment Questionnaire (CHAQ) [9]. L’adaptation de cescore à certaines situations particulières, dont la FS-AJI (Tableau 2),et les efforts réalisés pour améliorer l’évaluation de l’activité dela maladie articulaire par l’imagerie, dont l’imagerie par réson-nance magnétique [10], devraient à terme modifier la manière dontest évalué l’effet des traitements. Ces dernières années, du fait del’efficacité des biothérapies, un effort a été fait pour définir descritères d’activité minimale de la maladie [11], voire de maladieinactive ou de rémission [12] ; ce qui devrait permettre de fixer àterme des objectifs plus ambitieux aux essais thérapeutiques dansl’AJI.

2. Traitements classiques dans les formes non-systémiquesd’AJI

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), les infiltrationsarticulaires par corticostéroïdes de synthèse et physiothérapie sontsystématiquement envisagés pour la prise en charge de ces patientsavant d’envisager un traitement de fond par méthotrexate et/oubiothérapie (Tableau 3) [13]. Dans les formes avec atteinte polyar-ticulaire, plus rarement dans des oligoarthrites persistantes maisavec atteinte articulaire particulièrement problématique (rachiscervical, hanche, arrière-pied. . .), un traitement de fond est à discu-ter. Il consiste le plus souvent en un traitement par méthotrexate(MTX), plus consensuel et dont l’efficacité est mieux établie quecelle d’autres immunosuppresseurs classiques, plus efficace dansces formes d’AJI que dans la FS-AJI [14], d’autant plus que l’initiationdu traitement aura été précoce [15]. Dans l’AJI, l’utilisation de dosesde MTX de 0,3 à 0,6 mg/kg par semaine est la règle. L’utilisationde doses supérieurs à 0,5 mg/kg n’a pas montré de supérioritépar rapport à des doses plus faibles dans certains travaux [16],certains auteurs considérant cependant que les études pharma-cocinétiques indiquent surtout la nécessité de renoncer à la voixorale pour les doses plus élevées (en injection sous-cutanée, ungain d’efficacité pourrait alors être attendu) [17]. L’étude de cer-tains polymorphismes génétiques qui prédisposent à une toxicité

revanche, l’amplitude de réponse initiale au MTX est certainementà prendre en compte pour juger de l’intérêt de ce traitement sur lelong terme [19]. Une des avancées récentes les plus intéressantes aété d’étudier dans quelle mesure les taux de myeloid-related proteins

lyarticulaire

e active ou bien limitation articulaire + douleur à la mobilisation)

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au moins des 6 items du score avec au maximum 1 item aggravé de 30 % ou

ivement d’au moins 3 items avec au maximum 1 item aggravé de 30 % ou pluss 30 % de 3 items au moins du score (pour les articulations inflammatoires,d’une progression d’au moins 20/100) avec pas plus d’un item amélioré de

7 à 14 jours) ± amélioration ou normalisation de paramètres biologiques telsérapeutique à un autre).

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A14 P. Quartier / Revue du rhumatisme 77S (2010) A12–A17

Tableau 3Traitements médicamenteux actuels des AJI [13,23].

Oligoarthrites persistantesInfiltrations articulaires, AINS (30 mg/kg/jour en 2 ou 3 prises pour l’ibuprofène ou le naproxène), au besoin prise en charge d’une uvéite associéeDiscuter biothérapies et/ou méthotrexate au cas par cas (atteinte de hanche, rachis cervical, arrière-pied, uvéite sévère)

Polyarthrites avec ou sans facteur rhumatoïde et oligoarthrites étenduesMéthotrexate, ou éventuellement léflunomide± biothérapie : étanercept, adalimumab, voire abatacept (AMM actuelle en échec d’un anti-TNF alpha) ou tocilizumab (essai de phase III international en cours), voire

rituximab dans les formes avec facteur rhumatoïde (expérience pédiatrique limitée)± anti-IL-1 ou tocilizumab dans certaines polyarthrites avec biologie inflammatoire et réponse insatisfaisante aux anti-TNF alpha

Uvéites « à œil blanc » (suivi conjoint par ophtalmologiste de ville et service hospitalier, intérêt probable de la photométrie laser pour le suivi des formes sévères)Collyres incluant atropinique et corticostéroïdesCorticothérapie générale au besoin associée à des bolus de méthylprednisoloneMéthotrexate recommandé (mais absence d’étude contrôlée)± biothérapie : adalimumab, infliximab, voire abataceptPlus rarement : ciclosporine, azathiprine, interféron alpha

Enthésites avec arthrites/spondylarthropathiesAINS à doses élevées, au besoin tester au moins 2 familles± méthotrexate ou sulfasalazine (mais absence d’étude contrôlée)± biothérapie : étanercept ou adalimumab (essai de phase III international en cours), infliximab voire abatacept ou tocilizumab (discussion au cas par cas)choix thérapeutiques modulés si uvéite très active (AC anti-TNF alpha au besoin)

Forme systémique d’arthrite juvénile idiopathiqueIndométacine comme AINS de 1ère intention (3 mg/kg/jour en 2 ou 3 prises sans dépasser 150 mg/jour), si intolérance autre AINSCorticothérapie générale si polyarthrite sévère, atteinte viscérale non contrôlée (discuter d’associer un AINS sous couvert d’anti-acide gastrique pour limiter la

corticodépendance)Biothérapie si corticorésistance ou corticodépendance élevée à 3 ou 6 mois d’évolution : privilégier anti-IL-1 (anakinra, canakinumab, rilonacept) ou tocilizumabFormes d’évolution purement polyarticulaires : peuvent aussi être discutés méthotrexate, anti-TNF alpha ou abataceptThalidomide (3 mg/kg/jour en une ou deux prises) : à discuter dans les formes avec activité systémique persistante réfractaires aux biothérapies (ou en l’absence de

biothérapie disponible), térato et neuro-toxicité (EMG semestriel et vitesses de conduction)ues : a

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Immunosuppression intensive avec autogreffe de cellules souches hématopoïétiqFormes avec corticodépendance prolongée (> 1 an) : discuter hormone de croissa

MRP) 8/14, bon marqueur d’activité phagocytaire, pouvait prédiree risque de rechute à l’arrêt du MTX. De fait, des taux élevés étaientssociés à un risque élevés de rechute au cours des trois à six moisuivant l’arrêt du MTX [20], ce qui encourage également à utiliseres marqueurs de ce type pour décider du timing optimum d’arrêt’autres traitements actifs de l’AJI.

Par ailleurs, de nombreux pédiatres rhumatologues recom-andent l’utilisation du MTX chez les patients qui présentent une

véite associée à l’AJI, même si les données de la littérature ne sontue descriptives [21]. L’utilisation d’autres immunosuppresseursont le leflunomide [22] reste plus anecdotique.

. Traitements classiques ou anciens dans la formeystémique d’AJI

Les AINS, en particulier l’indométacine, et dans certains cas, cor-icostéroïdes sont proposés en première intention par la plupartes équipes (Tableau 3) [23]. Leur activité sur l’atteinte systé-ique est variable, leur efficacité dans les formes avec atteinte

olyarticulaire souvent limitée. Le méthotrexate (0,3 à 0,6 mg/kgar semaine sans dépasser 30 mg) peut être associé avec un effetoindre que dans les autres formes d’AJI [14]. L’utilisation d’autres

mmunosuppresseurs ou immunomodulateurs classiques semble’un intérêt limité utile, à l’exception de la thalidomide qui aémontré une efficacité rapide et marquée dans de petites sériese patients, en particulier en présence d’une maladie très activeur le plan systémique [24]. Cependant, le traitement par tha-idomide est associé à un risque thrombogène et à un risquee neuropathie périphérique irréversible (justifiant d’une sur-eillance très régulière de l’électromyogramme), ce qui amène la

lupart des experts à ne le considérer que de manière excep-ionnelle, chez des patients ne pouvant pas bénéficier d’un autreraitement potentiellement efficace (incluant les biothérapies). Desentatives héroïques de type intensification thérapeutique avecutogreffe de cellules souches hématopoïétiques sont considérées

u cas par cas, en dernière alternative thérapeutiquexceptionnellement en association à une biothérapie, au cas par cas)

en tout derniers recours car grevées d’une mortalité importante[25].

4. Biothérapies dans l’AJI

4.1. Historique

L’introduction des biothérapies en rhumatologie pédiatriquea suivi de peu d’années les premiers essais dans la polyar-thrite rhumatoïde de l’adulte. Ainsi, le récepteur soluble du TNFalpha étanercept a été introduit en pédiatrie depuis une douzained’années aux États-Unis [26] et une dizaine d’années en Europe[27–28]. Des essais ont ensuite été développés avec l’infliximab[29], l’adalimumab [30], l’abatacept [31] et le tocilizumab [32]. Demanière encore plus remarquable, l’anticorps monoclonal anti-IL-1 ACZ885 (canakinumab) a fait l’objet d’études cliniques de manièreconcomitante chez l’adulte et l’enfant dans les cryopyrinopathieset la FS-AJI.

4.2. Principales indications actuelles et données de tolérance

Le Tableau 3 résume pour les biothérapies comme pour lestraitements classiques les alternatives thérapeutiques actuelles enfonction du type d’AJI. La principale inconnue à ce jour concerneles données d’un suivi à long terme sous biothérapie initiée dansl’enfance, avec un effort à développer pour développer des registresplus exhaustifs que ceux actuellement existants. Des événementsindésirables infectieux ou plus exceptionnellement allergiques,dysimmunitaires (psoriasis, atteinte démyélinisante du systèmenerveux central) ainsi que le développement de néoplasies et de

lymphomes ont été documentés comme chez l’adulte. En ce quiconcerne un éventuel sur-risque néoplasique, il demande à êtremieux étayé pour faire la part de données plutôt rassurantes,mais encore insuffisante, des registres actuellement disponibles etd’observations pour certaines alarmistes de la Food and Drug Admi-
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P. Quartier / Revue du rhu

istration concernant des patients souvent multi-traités et ayantéveloppé un cancer ou un lymphome dans l’enfance ou comme

eunes adultes [33].

.3. Inhibition du TNF-alpha

.3.1. L’étanercept (Enbrel®)L’étanercept (Enbrel®), forme divalente d’une chaîne du

écepteur soluble du TNF couplée à un fragment Fc d’une immu-oglobuline G a une AMM dans l’AJI avec atteinte polyarticulaireès l’âge de quatre ans. Des essais sont en cours dans d’autresormes d’AJI et une petite expérience existe chez des enfants pluseunes [34]. Ce traitement a démontré son efficacité dans les formes

évolution polyarticulaire d’AJI chez l’enfant [26]. L’efficacité estependant moindre dans les FS-AJI [27–28]. La tolérance est satis-aisante sur le long terme [35–38], y compris en association au

éthotrexate [35,38]. Comme chez l’adulte et pour les autres anti-NF alpha, nous avons exceptionnellement observé des atteintesutanées psoriasiques en lien avec l’étanercept chez l’enfant (alorsême qu’il s’agit par ailleurs d’un traitement efficace sur l’atteinte

utanée et articulaire des patients ayant un psoriasis sévère) etes atteintes digestives inflammatoires indifférenciée ou à type dealadie de Crohn en l’absence même de tout symptôme antérieur

vocateur dans certains cas [39].

.3.2. L’adalimumabL’adalimumab, anticorps (AC) monoclonal anti-TNF alpha entiè-

ement humain, a l’AMM dans l’AJI avec atteinte polyarticulairee l’enfant de plus de 13 ans (autorisation dès quatre ans auxtats-Unis, extension d’AMM en attente en Europe). Une étude mul-icentrique internationale récente a montré un intérêt tout à faitet dans les AJI à évolution polyarticulaire [30]. L’association auTX est recommandée Par ailleurs, dans certaines formes d’uvéites

raves associées aux AJI qui représentent l’une des atteintes les plusenacantes et difficiles à traiter, les AC anti-TNF alpha semblent

voir une efficacité [40].

.3.3. L’infliximabL’AMM pédiatrique n’a pas été obtenue pour l’infliximab,

nticorps monoclonal anti-TNF alpha chimérique partiellementumanisé, qui s’utilise comme chez l’adulte en association auTX ou à l’azathioprine. Cependant, comme les autres anti-TNF,

e traitement est efficace dans les formes polyarticulaires d’AJI29,41]. Son utilisation est également possible dans certainesvéites sévères associées à l’AJI.

.4. Inhibition de l’IL-1

Parmi les AJI, et parallèlement à un développement considérableans le champ des maladies auto-inflammatoires, c’est essentielle-ent dans la FS-AJI, sur la base d’observations préliminaires et de

ravaux de recherche fondamentaux, que l’inhibition de l’IL-1 estu premier plan [42–45]. Notre attitude actuelle est de considé-er les anti-IL-1 comme biothérapie de première intention dans laS-AJI lorsque se dégagent des facteurs pronostiques défavorablesTableau 3), sachant qu’une FS-AJI évolutive à trois mois de corti-othérapie bien conduite est à haut risque d’évolution chroniquevec séquelles fonctionnelles en l’absence de traitement efficace.

.4.1. L’anakinraL’anakinra, antagoniste du récepteur de l’IL-1 a été la première

olécule étudiée. L’utilisation dans les AJI avec atteinte polyarti-ulaire sans discrimination entre FS-AJI et autres formes n’a pasermis de documenter l’efficacité de ce traitement tant le dif-érentiel de réponse est important [46]. Dans la FS-AJI commeans la maladie de Still de l’adulte, une amélioration rapide

me 77S (2010) A12–A17 A15

et spectaculaire est observée chez certains patients, d’autres nerépondant cependant pas ou médiocrement [42–45]. Un nombreélevé d’articulations atteintes et une atteinte diffuse aux petitesarticulations pourraient être des facteurs prédictifs d’un risque plusélevé d’échec thérapeutique [44–45].

4.4.2. Le rilonacept et le canakinumabDeux autres inhibiteurs de l’IL1 ont récemment obtenu une

AMM ou une autorisation de commercialisation de la FDA et de sonhomologue européen (l’EMEA) dans les cryopyrinopathies, suite àdes résultats très impressionnants dans ces maladies rares [47]. Ilssont en cours de développement dans différentes autres patholo-gies, dont la FS-AJI. Il s’agit d’un récepteur antagoniste de demi-vieprolongée, le rilonacept, administré par injections sous-cutanéeshebdomadaires et d’un AC monoclonal humanisé, le canakinumab,administré par injections sous-cutanées, toutes les quatre semainesdans la FS-AJI.

4.5. Inhibition de l’IL-6

Des modèles murins informatifs, la mise en évidence d’un poly-morphisme nucléotidique dans le promoteur du gène de l’IL6 avecproduction élevée dans la FS-AJI, ainsi que des corrélations entreles variations du taux de l’IL6 et de son récepteur au cours despics fébriles, en fonction de l’activité de la maladie et du nombred’articulations atteintes font partie des multiples éléments ayantpermis d’envisager l’utilisation des inhibiteurs cette cytokine dansl’AJI et tout particulièrement la FS-AJI [48]. Un essai internationalde phase trois au Japon a démontré l’efficacité de cette moléculedans la FS-AJI avec des taux de réponse sur les signes systémiques,la CRP et les score ACR pédiatriques 30 et 50 de plus de 90 % àsix semaines de traitement et un taux de rechute significative-ment plus important sous placebo que sous traitement lors d’uneseconde partie de l’étude après randomisation des répondeurs [32].Des résultats préliminaires présentés au congrès de l’EULAR 2010[49] faisaient apparaitre des taux de réponse à 12 semaines simi-laires à ce qui avait été rapporté dans l’étude de phase III japonaiseavec sur 75 patients recevant du tocilizumab pendant 12 semainesdes taux de réponse sur le score ACR pédiatrique modifié (incluantle contrôle de la fièvre et des signes systémiques) de 85 % auniveau 50, 71 % au niveau 70 et 37 % au niveau 90, contre seule-ment 11, 8 et 5 % seulement de patients améliorés à ces niveauxdans un groupe contrôle de 37 enfants qui avaient recu un pla-cebo pendant les 12 premières semaines de l’étude. Concernant lesévénements indésirables observés sous tocilizumab dans la FS-AJI,quelques réactions sévères aux perfusions ont été observées, ainsique des anomalies hépatiques et de l’hémostase, plus rarementchez l’enfant du bilan lipidique, s’intégrant parfois dans un syn-drome d’activation macrophagique pouvant engager le pronosticvital. Dans les AJI non systémiques avec atteinte polyarticulaire, letocilizumab semble également très efficace au vu de données japo-naises [50] et un essai de phase trois international est en cours,tant chez des patients naïfs de biothérapie que chez des patients enéchec de biothérapie antérieure.

4.6. CTLA-4Ig, abatacept

Ce traitement a fait l’objet d’une étude multicentrique inter-nationale dans l’AJI avec atteinte polyarticulaire démontrant sonefficacité, y compris chez des patients en échec d’un anti-TNF avecun effet progressif et très prolongé [31]. Différents types d’AJI

étaient inclus dans cette étude comme dans celles menées avec lesanti-TNF alpha, y compris des FS-AJI refroidies à évolution polyar-ticulaire et des oligoarthrites étendues. La tolérance au traitementa été bonne. Les taux de réponse parmi les patients en échec del’étanercept (30 % des patients de l’étude) étaient moins élevés que
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16 P. Quartier / Revue du rhu

our les patients naïfs de biothérapie mais autorisent l’abataceptse positionner comme une biothérapie utilisable en second dans

e cadre d’une AMM obtenue début 2010 pour les AJI à expressionolyarticulaire. Le recours à l’abatacept comme biothérapie de pre-ière intention pourrait se discuter au fur et à mesure que le recul

t le nombre de patients traités augmentent et que la toléranceemblerait aussi bonne sur le long terme qu’elle l’a été dans lestudes.

L’un des résultats les plus marquants de l’étude de phase troisédiatrique a été la persistance d’une rémission prolongée à sixois d’interruption du traitement chez plus de 40 % des patientsis sous placebo après une première phase en ouvert de quatreois. Des données très préliminaires montrant qu’une autre molé-

ule d’action prolongée dont il a été fait mention plus haut,’anticorps monoclonal anti-IL-1 canakinumab, pouvait induire desémissions très prolongées chez quelques patients avec FS-AJI aprèsne ou deux injections ouvrent un champ d’investigation intéres-ant sur la possibilité que quelques patients puissent atteindre uneituation de tolérance immunitaire grâce à ce type de traitement.ar ailleurs, des données préliminaires sont en faveur d’une effica-ité de l’abatacept sur l’uvéite associée à l’AJI [51].

.7. Autres biothérapies

L’anti-CD20 rituximab n’a été l’objet d’aucune étude contrôléeans l’AJI et son utilisation ne peut donc être considérée que deanière tout à fait exceptionnelle. Des essais sont attendus sous

eu dans avec d’autres biothérapies d’expérimentation récentehez l’adulte ou avec des biothérapies d’utilisation intraveineuseaisant l’objet d’un développement pour utilisation par voie sous-utanée.

. Traitement par hormone de croissance

Malgré un effet favorable des biothérapies sur la croissance eta répartition corporelle masse maigre/masse grasse des patientsraités pour AJI [52–53], certains patients ont une activité persis-ante de la maladie et/ou requièrent une corticothérapie prolongéeu-delà d’une année. Chez ces patients, pour la plupart atteintse FS-AJI, le risque de mettre en jeu le pronostic structural, à unoindre degré le retentissement de la maladie et des corticosté-

oïdes sur la masse osseuse, justifient qu’un contact soit pris avec unervice d’endocrinologie pouvant étudier l’intérêt d’un traitementar hormone de croissance qui a démontré son efficacité et sa bonneolérance dans cette indication [54–56]. Cependant, l’associationiothérapie–hormone de croissance reste exceptionnelle et à dis-uter au cas par cas.

La prise en charge thérapeutique actuelle des AJI nécessite donce bien prendre en compte le type d’AJI (Tableaux 1 et 3), l’existenceans certains cas d’une uvéite associée, le potentiel évolutif duatient et les risques ou inconnues propres à chaque traitement.tant donné l’efficacité des traitements récents de l’AJI sur lesaramètres d’évaluation les plus simples, une attention particu-

ière est portée aux effets des traitements non seulement sur leontrôle de la maladie mais également sur la préservation du pro-ostic fonctionnel, de la croissance et de la masse osseuse. Avecertaines biothérapies récentes, qualité de vie et le suivi scolaireont également évalués [57]. Il est également essentiel vu le reculncore faible avec la plupart de ces molécules d’assurer un suivi desatients rigoureux sur le long cours dans le cadre d’un réseau de

pécialistes (centres de référence et de compétence de rhumatolo-ie pédiatrique), avec inscription aussi systématique que possiblees patients dans des registres permettant d’assurer une pharma-ovigilance rigoureuse. Par ailleurs, l’implication non seulementes parents mais également des jeunes patients eux-mêmes dans

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leur prise en charge pourrait bénéficier d’une utilisation intelli-gente des méthodes interactives les plus modernes dont internet[58].

Conflit d’intérêt

L’auteur ne déclare aucun conflit d’intérêt.

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