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INNOVATION À QUOI SERT CONCRÈTEMENT LA BLOCKCHAIN ? PATRIMOINE LA VIE DE PALACE AUX ENCHÈRES ACTUALITÉS L'ASSURANCE-VIE PREND LE GOÛT DU RISQUE DOSSIER FINTECHS LE NOUVEL EMPIRE CHINOIS Votre magazine d’informations GRESHAM Banque Privée • n° 59 • février 2019

ACTUALITÉS DOSSIER FINTECHS · Géant de l’e-commerce TENCENT Entreprise spécialisée dans les services internet ALLPAY Application de paiement 870 millions d’utilisateurs dans

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INNOVATIONÀ QUOI SERT CONCRÈTEMENT LA BLOCKCHAIN ?

PATRIMOINELA VIE DE PALACEAUX ENCHÈRES

ACTUALITÉSL'ASSURANCE-VIEPREND LE GOÛT DU RISQUE

DOSSIER

FINTECHSLE NOUVEL EMPIRE CHINOIS

Votre magazine d’ infor mations GRESHAM Banque Privée • n° 59 • février 2019

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SOMMAIRE

DOSSIERFintechs :

le nouvel empire chinoisp. 4 - 7

ACTUALITÉSL'assurance-vie prend

le goût du risquep. 9

ACTUALITÉS DES MARCHÉSAgilité et réactivité,

maîtres motspour aborder 2019

p. 10 - 11

INNOVATIONÀ quoi sert concrètement

la blockchain ?p. 12 - 15

PATRIMOINELa vie de palace

aux enchèresp. 16 - 17

NOUVELLES DU GROUPEp. 18

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Dans un marché qui connaît de nombreuses mutations et

une compétitivité accrue, les clients de GRESHAM Banque

Privée peuvent compter sur la solidité et la sécurité que

leur offre le Groupe APICIL.

À cet égard, l'agence de notation financière Moody's a attribué

en 2018 la note A3 au Groupe APICIL, confirmant sa solidité finan-

cière, sa capacité à tenir ses engagements et à investir sur le long

terme.

L’année 2018 a également été solide chez GRESHAM Banque

Privée avec une hausse des actifs sous gestion et le lancement

de nombreuses offres de diversification. C’est en vous écoutant

que nous faisons évoluer notre offre avec la rigueur et l’agilité

indispensables à la gestion de patrimoine, notre cœur de métier.

Nos Conseillers Patrimoniaux sont à votre écoute pour vous aider à

ajuster vos stratégies et à saisir les opportunités qui ne manqueront

pas de se présenter dans le contexte économique actuel. Nous

croyons plus que jamais en l’efficience de notre modèle fondé sur

la relation humaine, la qualité du conseil et l’accompagnement

personnalisé de nos clients.

ÉRIC ROSENTHALDirecteur Commercial & Marketing de GRESHAM

ÉDITORIAL

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Les fintechs chinoises connaissent un énorme succès. En s’appuyant sur le développement des usages mobiles, elles ont conquis les consommateurs

chinois. Mais si le gouvernement a jusqu’ici soutenu leur croissance vertigineuse, les règles changent.

Faire ses achats quotidiens, régler sa facture d’électricité, réserver un hôtel, souscrire une assu-rance, gérer son patrimoine, etc. sur une unique appli-cation, c’est possible et courant en Chine. En quelques années, les start-up de la finance ont transformé la vie quotidienne des Chinois. Leur innovation majeure ? Avoir réussi à mettre en place un modèle de plate-forme unique au monde qui leur permet d’analyser les achats et les données de leurs utilisateurs afin de leur proposer constamment de nouveaux services répon-dant à leurs besoins.

En 2017, le chiffre d’affaires des fintechs chinoises atteignait 94 milliards de dollars, il devrait s’élever à 285 milliards de dollars en 2020 selon iResearch, un cabinet d’études spécialisé dans l’industrie numé-rique chinoise. Et leur rayonnement va bien au-delà des frontières chinoises. Ant Financial est devenue la première start-up au monde avec une valorisation de 150 milliards de dollars. Elle dépasse la capitalisation boursière de banques de premier plan comme Gold-man Sachs ou Morgan Stanley.

La recette de ce miracle chinois ? L’émergence de nouvelles technologies, le soutien du gouvernement et la confiance des marchés.

MODERNISER LA CHINE

Le gouvernement chinois a saisi l’opportunité de l’innovation technologique pour doper l’économie, la consommation et consolider son système financier. Pour développer les fintechs porteuses de nouveaux usages, il s’est appuyé sur les géants du numérique Alibaba (e-commerce), Tencent (réseaux sociaux), Xiaomi (smartphones et applications), Baidu (moteur de recherche), JD.com (e-commerce). Deux d’entre eux ont rapidement dominé le marché : Alibaba, à tra-

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D O S S I E R

FINTECHSLE NOUVEL EMPIRE CHINOIS

RÉSILIENTE AU « BIG BANG » DE LA CRISE

FINANCIÈRE DE 2008, LA CHINE ABRITE

AUJOURD’HUI PLUSIEURS DES PLUS GRANDES

BANQUES DU MONDE.

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vers sa filiale financière Ant Finan-cial et son application de paiement Alipay, et Tencent avec son réseau social WeChat et son moyen de paiement WeChat Pay.

Les fintechs se sont d’autant plus fa-cilement imposées que les banques et les assureurs traditionnels, dévoués aux services de l’Etat, peinent à répondre aux besoins des individus et des petites entreprises. Contrairement aux start-up occidentales, elles ont opté pour un modèle B to C sur un marché extraordinaire : un vivier de près de 1,4 mil-liard de consommateurs, une population qui a gagné en pouvoir d’achat ces dernières années et une classe moyenne qui n’hésite plus à placer, voire à spéculer.

MOBILES À CASH

La démocratisation du mobile est l’ingrédient clé pour convertir les consommateurs aux services finan-ciers numériques. Or les Chinois ont fait du smart-phone leur principal point d’accès à Internet. En 2017, ils sont 753 millions à l’utiliser pour se connecter, selon une étude du China Internet Network Information Cen-ter (CNNIC). Avec le faible développement du réseau de cartes bancaires, la Chine avait une forte culture de l’argent liquide. Elle disparaît petit à petit au pro-fit du smartphone. Entre 2016 et 2017, le nombre de consommateurs qui paient avec leur mobile est passé de 50,3 % à 65,5 %. La tendance ne touche pas que les métropoles, la plupart des nouveaux utilisateurs sont issus des zones rurales.

DUEL DE TITANS

L’interdiction de Facebook, Twitter ou encore Gmail et Messenger a fait du chinois WeChat un ré-seau social surpuissant. Un milliard de comptes utilisa-teurs… selon les déclarations de son PDG Ma Huateng, lors d’une conférence de presse en mars 2018.

Et en imposant un réseau social quasi unique, la Chine a donné à son application mobile WeChatPay une place centrale dans l’économie. Un avantage non négligeable pour s’imposer face à son concurrent

Alipay, filiale d’Alibaba, qui re-vendique, en 2018, 870 millions

d’utilisateurs actifs dont 600 mil-lions en Chine.

Selon iResearch, les transactions mobiles en Chine ont atteint près de

18,7 milliards de dollars en 2017, soit 100 fois plus qu'en 2013 - et plus que toutes les

transactions gérées à l'échelle mondiale par Visa et MasterCard. Les applications Alipay et WeChatPay in-tègrent des portefeuilles numériques pouvant être liés à une carte de crédit ou de débit, à des cartes pré-payées ou alimentées par des virements. L’intégration du paiement par QR code permet aux services d’être utilisés hors ligne.

Ensuite, pas question pour les fintechs que l’argent des consommateurs chinois dorme dans leurs por-tefeuilles électroniques. Dès 2013, Alibaba a travail-lé avec Tianhong Asset Management pour lancer le fonds Yu’e Bao. Il offre un taux d’intérêt annuel de plus de 4 % et la possibilité de retirer des fonds à tout mo-ment. Le succès est au rendez-vous : Yu’e Bao devient le plus grand fonds monétaire mondial. En octobre 2018, il compte plus de 400 millions d'utilisateurs et 211 milliards de dollars d’actifs sous gestion selon la société de veille technologique CB Insights. Tencent n’est pas en reste, il revendiquait 47,4 milliards de dol-lars d’actifs sous gestion pour son fonds Licaitong en janvier 2018.

UN LEVIER DE CROISSANCE

Inclure dans le système financier chinois des per-sonnes à faible revenu est une clé de la réussite des fintechs. Si 79 % des adultes ont un compte en banque, seuls 10 % d’entre eux ont déjà emprunté via les ca-naux officiels selon kapronAsia, une société d’étude et de conseil spécialisée dans les services financiers asiatiques.

Or, le gouvernement entend développer une éco-nomie moderne basée sur la consommation, et donc faciliter le crédit. Dans son plan quinquennal (2016-2020) Pékin déclare vouloir faire progresser les ser-vices financiers à destination « des PME, des paysans, des urbains à faible revenu, des personnes démunies,

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D O S S I E R •••

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ALIBABA GROUPGéant de l’e-commerce

TENCENTEntreprise spécialiséedans les services internet

ALLPAYApplication de paiement

870 millions d’utilisateursdans le monde

WE CHATLe réseau social chinois1 milliard d’utilisateurs en 2018

YU’E BAOFonds monétaire numérique

WECHAT PAYApplication de paiement

ANT FINANCIALSociété de services financiers

WEBANKBanque digitale destinéeaux PME et aux particuliers

LICAITONGPlateforme de gestion de patrimoine

SESAME CREDITSystème de score de crédit

MYBANKBanque en ligne pour les PME

et les agriculteurs

TENCENT CREDIT SERVICESSystème de crédit scoreabandonné en 2018

WESUREAgence d’assurance en lignecrée des solutions personnalisées

XIANGHUBAOO�re d’assurance développée

avec Trust Mutual Life agriculteurs

2004

1998

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

ALIBABA ET TENCENTDEUX GÉANTS CHINOIS AUX MULTIPLES FILIALES FINTECHS

EXEMPLES DE SERVICES PROPOSÉS

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D O S S I E R•••

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des handicapés, des personnes âgées et des autres groupes spéciaux ». Il a également exhorté les diffé-rents régulateurs à superviser le marché des services financiers afin « d’accélérer le développement de la fi-nance basée sur Internet et la technologie des télécom-munications dans le cadre du plan Internet Plus, visant à mieux soutenir la croissance économique réelle ».

Si les fintechs ont donc constitué un véritable outil au service de la politique économique chinoise, elles lui ont également permis de réduire la finance de l’ombre.

Pour faire émerger des acteurs forts, People’s

Bank of China (PBOC), la banque centrale, qui régule les marchés financiers, a tout d’abord choisi de ne pas leur imposer de barrières. Le régulateur a attendu 2011 pour exiger des fournisseurs de services de paiement la détention d’une licence. 270 sociétés dont Alipay et TenPay en obtinrent une. Si la plupart existent toujours aujourd’hui, l’étau s’est progressivement resserré.

En cause ? La volonté de reprendre le contrôle sur ces fintechs devenues si puissantes qu’elles pourraient déstabiliser le système financier chinois.

En décembre 2015, PBOC a d’abord publié des « mesures administratives pour les services de paie-ment par Internet des institutions de paiement non bancaires », comme l’obligation de recourir à une iden-tité réelle pour ouvrir un compte de paiement et des plafonds mensuels sur l’activité de paiement. Mais c’est en 2018, que des règles plus strictes se sont im-posées : un paiement quotidien par QR codes limité à 79 $ et surtout l’obligation de faire transiter toutes les transactions sur une plateforme de compensation mise en place par PBOC. Les prêteurs en ligne sont également davantage encadrés et sont contraints de faire appel à des banques dépositaires.

L’ENJEU DES DONNÉES

Exploiter le pouvoir des données pour gouverner : telle est la stratégie mise en place par Xi Jinping de-puis son accession au pouvoir. En 2014 est instauré un système de crédit social qui s’appuie notamment sur les données d’Ant Financial et de Tencent. Son but ? Moraliser le pays en attribuant une note à chaque ci-toyen et entreprise.

Selon Kapronasia, en 2015, la banque centrale chinoise possédait des données sur 880 millions de personnes, mais l’historique de crédit de seulement 380 millions d’entre elles, soit moins d’un tiers de la population adulte. Elle a alors sélectionné huit fin-techs, dont Ant Financial et Tencent, pour construire une notation de crédit à la consommation. Pour éva-luer la solvabilité des individus, ils utilisent cinq indi-cateurs : l’historique de crédit de l’utilisateur, son com-portement financier, sa capacité contractuelle, son identité et son réseau social. Ils prennent également en compte ses achats, ses virements et le comporte-ment en matière de gestion de patrimoine.

Une fois le sillon tracé, l’Etat décide là aussi de re-prendre la main.

Si les contraintes réglementaires affaiblissent Tencent Credit et Sesame Credit, le lancement en mai 2018, de Baihang, un système de notation de crédit appartenant à l’État, a précipité leur fin.

Si le marché chinois recèle encore de nombreuses opportunités pour les fintechs, elles doivent se mon-trer agiles et se repositionner sur de nouvelles activités et sur le marché BtoB. L’international reste également un point de mire des grands acteurs. Les premières briques ont été posées en Asie dès 2015. Alibaba a in-vesti dans PayTM108 et Tencent dans PayU, deux des plus grands fournisseurs de paiement numérique en Inde. Mais les deux géants se tournent désormais vers l’Amérique du Sud. En octobre, Tencent a ainsi investi dans une fintech brésilienne. Pour le marché français et européen, Alipay et WeChat Pay s’appuient au-jourd’hui sur BNP Paribas. La conquête est en marche.

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D O S S I E R

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Dans un environnement éco-nomique et financier incertain, la collecte nette de l’assurance vie s’établit à 22,4 milliards d’euros en 2018, en très net progrès par rapport à 2017 (8,3 milliards d’eu-ros), selon les données publiées par la Fédération française de l'as-surance (FFA). En apportant sur l’année un soutien proche de 11 milliards d’euros au financement en actions, le niveau le plus éle-vé depuis 2007, l’assurance fran-çaise a joué pleinement son rôle de financeur des entreprises et de soutien à l’investissement produc-tif. Dans un contexte économique marqué par une baisse de la crois-sance du PIB (1,5 %, après 2,3 % en 2017) et une stabilité globale des placements financiers des mé-nages, l’assurance vie reprend des couleurs. L’encours des contrats d’assurance-vie s’élève à 1 700 mil-liards d’euros à fin décembre 2018, en progression de 1 % sur un an.

LE SUCCÈS DES UNITÉS DE COMPTE

Les épargnants continuent d'ac-corder plus de place aux supports en unités de compte – qui per-mettent un positionnement sur les marchés financiers et immobiliers - délaissant les fonds en euros, tant réputés pour leur sûreté. En 2018, les unités de compte ont représen-té en moyenne 28 % des cotisations collectées par les compagnie d’as-surance, quand ces dernières n’en captaient que 12 % cinq ans aupa-ravant. Avec 39,5 milliards d’eu-ros, l’année 2018 s’inscrit comme la meilleure année de l’histoire en

termes de volumes de souscription d’UC.

DES FONDS EN EUROS PEU RÉMUNÉRÉS

La raison de ce regain d’at-tractivité ? Les fonds en euros, bien que jugés plus rentables que d'autres dans leur catégorie « sans risque », présentent, compte tenu de la faiblesse des taux, des ren-dements très faibles. Estimés en moyenne à 1,8 % en 2017, ils sont en repli continu depuis 2014 (2,5 %). En 2018, ils ressortent à 1,6 % en moyenne, selon le cabinet Good Value for Money. Une nouvelle baisse est donc encore anticipée. Cette tendance s'explique no-tamment par la faiblesse des taux des obligations qui représentent encore l'essentiel des actifs des fonds en euros (80 % en moyenne pour les fonds classiques).

Ainsi, avec le retour de l'infla-tion, à 1,2 %, et la déduction des prélèvements sociaux, certains épargnants n'ont que peu, voire rien gagné.

La meilleure parade consiste donc à basculer vers d'autres op-tions. Les supports en unités de compte peuvent certes occasion-ner des pertes mais, à long terme, leur rémunération offre générale-ment de meilleures perspectives. De quoi encourager les Français à se tourner vers des produits plus risqués et diversifier leur porte-feuille.

Les supports en unités de compte représentent une part de plus en plus significative dans les investissements des Français. Une tendance qui s’explique en grande partie par la faiblesse des rendements des fonds en euros.

A C T U A L I T É S

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L'ASSURANCE-VIE PRENDLE GOÛT DU RISQUE

“ LES FRANÇAIS ÉPARGNENT BIEN

PLUS QUE LA MOYENNE DES

PAYS DE L’UNION EUROPÉENNE.

TOUTEFOIS, FACE AUX INVESTISSEURS

ANGLO-SAXONS, LA RÉPARTITION DES PATRIMOINES RESTE

TROP SÉCURITAIRE.„ — LUC ARRONDEL,

DIRECTEUR DE RECHERCHE AU CNRS

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Si le rebond fulgurant des marchés d’actions depuis Noël doit être relativisé, puisqu’il fait suite à une chute abyssale, il témoigne néanmoins des réactions excessives des investisseurs, à la hausse comme à la baisse. Face à la volatilité qui devrait perdurer encore cette année, les investisseurs les plus avisés feront preuve de patience dans les moments difficiles, et de prudence dans les temps forts de l’année, afin de profiter de fondamentaux économiques relativement solides et faire fi des effets d’annonces.

En 2018, les barrières douanières, les hausses des taux d’intérêts américains et du prix du pétrole ont pesé sur l’activité. Lumineuse à ses débuts, l’année s’est achevée sur une note plus sombre à la lueur d’un contexte géopolitique, économique et social imprévi-sible.

Depuis septembre 2018, la nervosité a gagné les marchés financiers et la confiance des investisseurs a été mise à mal par des craintes de ralentissement économique et par une accumulation de nouvelles négatives, d’ordre

politique principalement.

1 0

A C T U A L I T É S D E S M A R C H É S

AGILITÉ ET RÉACTIVITÉ MAÎTRES MOTS POUR ABORDER 2019

|Décembre 2018

|Septembre 2018

|Juin 2018

|Mars 2018

|Décembre 2017

80

85

90

95

100

115

110

105

ÉVOLUTION DES INDICES S&P 500 (ÉTATS-UNIS) ET EUROSTOXX50 (ZONE EURO) DEPUIS LE 1ER JANVIER 2018 Source : Europerformance

EUROSTOXX50 S&P 500 (EN $)

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Les marchés ont vécu un mois de décembre parti-culièrement chahuté et la plupart des actifs financiers ont terminé l’année sur une performance négative en 2018, en particulier les actions mais aussi les obligations d’Etat américain, les obligations émises par les entre-prises européennes et américaines, le pétrole et l’or no-tamment. À l’origine de cette baisse se trouvent, avant tout, des inquiétudes concernant le cycle de croissance mondiale, avec des indicateurs décevants en ce qui concerne la santé des économies chinoises ou euro-péennes.

Néanmoins, il ne faudrait pas tomber dans un excès de pessimisme. Tout d’abord, certaines tensions géopo-litiques pourraient déboucher sur une issue favorable dans les prochains mois, c’est le cas en particulier des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine. Ensuite, plusieurs des indicateurs économiques im-portants sont au vert comme les résultats positifs des entreprises, la création d’emplois aux États-Unis, l’in-flation maîtrisée dans les pays développés ou la baisse des cours du pétrole au 4e trimestre 2018.

D’ailleurs, les marchés financiers ont enregistré un net rebond depuis le début de l’année. Les indices ac-tions sont repartis à la hausse, portés par des niveaux de valorisation redevenus particulièrement attrayants après la forte correction enregistrée en 2018. Jan-vier 2019 a ainsi été un millésime exceptionnel, avec une envolée de 7,9 % pour l’indice américain S&P500 (la plus forte progression mensuelle du baromètre de Wall Street depuis octobre 2015 et son meilleur mois de janvier depuis 1987, de 9,7 % pour le Nasdaq (indice américain des valeurs technologiques), de 5,5 % pour le CAC40, de 5,3 % pour l’EuroStoxx50.

Mais, cette embellie trouve surtout son origine dans le ton plus accommodant adopté par la Réserve Fédérale américaine (Fed) et les autres banques centrales. Rappe-lons qu’en octobre dernier, le Président de la Fed, Jerome Powell, considérait la banque centrale américaine « en-core très loin des taux neutres ». Aujourd’hui, le discours a changé rapidement de direction et les taux directeurs américains semblent désormais à un niveau approprié pour une économie américaine soutenue par un mar-ché de l’emploi incroyablement dynamique. Les craintes portent désormais surtout sur la croissance économique en Europe et en Chine et sur le durcissement des condi-tions de financement. Finalement, ce rebond des actifs risqués dépendra en grande partie des évolutions des fondements macroéconomiques (inflation, revenus, in-vestissement, emploi) et microéconomiques.

Parmi les principales thématiques qui devraient ponctuer l’année 2019, nous retiendrons :

DES INCERTITUDES POLITIQUES EN EUROPE SOURCE DE VOLATILITÉ

Au-delà de la perspective d’un Brexit chaotique, le risque politique devrait largement animer la zone euro. Le gouvernement italien s’accroche à ses plans budgé-taires qui violent les règles de l’Union et feint d’ignorer les réactions de Bruxelles. Cet affrontement est suscep-tible de raviver les craintes des investisseurs quant à la stabilité de la zone euro, malgré les efforts consentis côté italien pour désamorcer la crise et la volonté affirmée du pays de rester dans l’Union européenne. L’hypothèse de voir la dette italienne atteindre des niveaux trop élevés risque d’inquiéter les investisseurs et de provoquer d'im-portantes fluctuations sur les marchés en 2019.

DES BANQUES CENTRALESPLUS ACCOMMODANTES

Si la Fed devrait cesser de remonter ses taux plus tôt que prévu (une seule hausse de taux attendue cette année), la marge de manœuvre de la Banque centrale européenne est quant à elle inexistante avec le ralentis-sement de la croissance et l’absence d’inflation en zone euro. La BCE a mis fin à ses rachats de titres mais conti-nuera à remplacer les titres arrivant à échéance (envi-ron 180 milliards d’euros sen 2019) en conservant une certaine flexibilité dans a politique de réinvestissement.

Aujourd’hui, dans un environnement mondial in-certain, l’approche qui prévaut semble être celle de la gestion des risques, une normalisation trop rapide devenant plus risquée qu’une absence d’intervention. Finalement, pour l’heure, les banques centrales font surtout de la communication. Et au bout du compte, ce sont les bénéfices des entreprises qui seront le juge de paix de la tendance des marchés.

Dans ce contexte, il va falloir être agile et très sé-lectif. Agilité et réactivité sont les deux maîtres mots pour 2019.

Il parait opportun de rappeler qu’investir sur les mar-chés financiers, en particulier sur les marchés actions, doit s’inscrire dans un horizon long terme et qu’un por-tefeuille diversifié reste le meilleur rempart pour limiter l’impact de fortes fluctuations.

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A C T U A L I T É S D E S M A R C H É S

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Si la blockchain est fréquemment associée au bitcoin, la création de cryptomonnaies est loin d’être son seul domaine d’application.

Le potentiel de cette technologie, notamment en termes de traçabilité, de transfert d’argent ou encore d’enregistrement et d’automatisation de contrats, est désormais exploité dans de multiples secteurs d’activité.

Le protocole technologique de la blockchain (ou chaîne de blocs) a été initié en 2008 pour supporter la plateforme Bitcoin par une personne ou un groupe de personnes, connues sous l’identité de Satoshi Na-kamoto. À partir de procédés cryptographiques, la blockchain a pour fonction d'enregistrer des faits, des informations et des transactions de manière par-faitement sécurisée dans une sorte de grand livre-re-gistre, accessible et consultable par tous ses acteurs. L’intérêt majeur de ce système est de fonctionner de manière totalement décentralisée, c’est-à-dire en l’ab-sence d’autorité centrale ou d’administrateur unique.

1 2

I N N O V A T I O N

À QUOI SERT CONCRÈTEMENTLA BLOCKCHAIN ?

P O U R A L L E R P L U S L O I N

TRAÇABILITÉ ET FIABILITÉ DES INFORMATIONS

Sur la chaîne, chaque bloc est composé d’écritures élémentaires (dites « data records ») dont la nature varie selon son domaine d’application. Dans le cas des cryptomonnaies, les écritures s’ap-parentent à un livre de comptes sur lequel toutes les transactions monétaires sont enregistrées. À chaque bloc s’associe un en-tête destiné à effectuer une série de contrôles pour vérifier les infor-mations renseignées. La confirmation des transactions est assurée par l’ensemble des serveurs in-formatiques participant à la chaîne, nommés “mineurs”, qui déterminent leur validité par un calcul mathématique sur la base des règles convenues lors de la création de la chaîne. Dès lors qu’un bloc est validé, celui-ci s’ajoute à la chaîne et ne peut plus être supprimé ou modifié. Ce système, qui rend extrêmement difficile l’insertion de transaction frauduleuse, confère à la blockchain sa réputation de registre infalsifiable. Par ailleurs, l’en-tête fournit systématiquement l’identifiant du bloc précédent, de manière à opérer une traçabilité des informations jusqu’au premier bloc de la chaîne.

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1 – Enquête du cabinet PwC, « Global Blockchain Survey 2018 », septembre 2018.

RECOURS À LA BLOCKCHAIN : ENGOUEMENT ET RÉTICENCES

Une blockchain n’est donc ni plus ni moins qu’une technique de stockage d’informations dont les atouts reposent sur la transparence en matière de traçabili-té et la sécurisation des informations. En outre, si la structure de fichier d’une chaîne est adaptée à la va-lidation des transactions de paiements, de nombreux autres types d’écritures peuvent être concernées : des titres, des brevets, des diplômes, des actes hypothé-caires ou encore des contrats de mariage. En ce sens, son système peut donc convenir à tous les secteurs où la gestion de l’information et des données est centrale. D’après les résultats d’une enquête récemment menée dans 15 pays et auprès de 600 dirigeants de différents secteurs1, 54% d’entre eux sont déjà engagés dans une initiative impliquant la blockchain. Malgré l’en-gouement suscité par cette technologie, quelques ré-ticences persistent toutefois : d’après les résultats de l’étude, 48% des personnes interrogées ont identifié l’incertitude réglementaire comme un des principaux obstacles à son adoption et 45% sont freinés par le manque de confiance de certains utilisateurs.

LE PRINCIPE DE LA BLOCKCHAIN

1. ACCORD

Deux parties décident d’échanger une unité de valeur (devise, titre, contrat de mariage..)

et procèdent à un accord.

s2. CRÉATION DU BLOC

La transaction vient s’ajouter à une autre transaction en attente, créant ainsi le bloc.

Ce dernier est envoyé au réseau de serveurs informatiques (les mineurs) participants

à la blockchain.

s3. VÉRIFICATION

Les serveurs informatiques vérifient les transactions et déterminent leur validité

par un calcul mathématique, sur la base des règles convenues.

s4. HACHAGE

Chaque bloc de transaction est vérifié et horodaté à l’aide d’un «hachage

cryptographique» dans un en-tête, qui contient également une référence au hachage du bloc

précédent, créant une chaîne d’enregistrement qui ne peut être falsifiée.

s5. EXÉCUTION

L’accord convenu entre les deux parties est exécuté.

•••

p a g e 1 3S T R AT É G I E S & P L A C E M E N T S • # 5 9 • f é v r i e r 2 0 1 9 •

I N N O V A T I O N •••

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1 4

I N N O V A T I O N•••

SANTÉ

Pour sécuriser les données de santé des patients, améliorer la traçabilité des médicaments, la prévention, le sui-vi médical ou encore la conduite des essais cliniques, la blockchain est pro-metteuse. En janvier 2017, aux Etats-Unis, IBM Watson Health annonçait une collaboration avec l'agence américaine du médicament, la FDA, dans le but de développer un système d'échange de données de santé sécurisé et évolutif.

Source : IBM, communiqué de presse du 11 janvier 2017

ÉNERGIE

En France, Engie emploie la blockchain pour optimiser la gestion de la consom-mation et de la maintenance et pour la traçabilité des flux (eau, gaz, électrici-té). Dans l’Yonne, le groupe a ainsi mis en place une infrastructure blockchain sur un réseau de compteurs d’eau connectés. L’analyse des données col-lectées permet un appel automatique de dépanneur en cas d’activité anor-male indiquant une fuite.

Source : Blockchain France, Engie

ÉDUCATION

Les institutions de l’éducation, et no-tamment celle de l’enseignement su-périeur, étudient l’opportunité d’utiliser la blockchain pour le stockage et la certification numérique des diplômes, des qualifications, des relevés de notes et autres attestations de réussite.

Source : rapport de la Commission européenne “blockchain in education”, 2017

ASSURANCES

Aux États-Unis, les assureurs santé ont accès à de nombreuses informations sur leurs assurés, y com-pris des données médicales. Ils trouvent dans la blockchain le support de certains services comme PokitDok, une plateforme qui facilite les transac-tions en lien avec la santé, comme les dépenses et les remboursements, mais aussi le suivi médical et la planification des rendez-vous médicaux en ligne.

On ne pourrait pas imaginer cet usage en France, où certaines restrictions contenues dans le règle-ment général de protection des données person-nelles sont totalement contradictoires avec le prin-cipe de la blockchain : c'est le cas du droit à l'oubli, qui se heurte au caractère ineffaçable des informa-tions contenues dans la blockchain.

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LA BLOCKCHAINAPPLIQUÉE

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AGROALIMENTAIRE

Dans une chaîne logistique, le recours à la blockchain permet d’enregistrer chaque étape de la vie d’un produit ali-mentaire : de la production de la ma-tière première jusqu’au lieu de vente du produit fini, ainsi que toutes les tran-sactions réalisées lors de son parcours. Depuis 2016, en Chine, Walmart l’utilise notamment dans le cadre de la tra-çabilité de la viande de porc. Selon le groupe, la technologie a permis de ré-duire de plusieurs jours le temps requis pour retracer l’origine des produits et de réagir plus rapidement en cas de contamination.

Source : Rapport “Supply Chain, Traçabilité & Blockchain”, Blockchain Partner

AUTOMOBILE

Des constructeurs aux réparateurs en passant par les assureurs, de nom-breux systèmes répertorient les infor-mations relatives à un client et à son véhicule. En la matière, la blockchain permet de conserver toutes ces infor-mations dans un unique carnet d’en-tretien dématérialisé et décentralisé, dont le client garde le contrôle. Dans le cadre d’une vente, l’acheteur poten-tiel aurait ainsi la possibilité d’accéder en toute transparence aux données du carnet d’entretien du propriétaire. En juillet 2017, en partenariat avec Mi-crosoft et la société de conseil Viseo, Renault a ainsi annoncé réaliser son prototype de carnet d’entretien numé-rique.

Source : Viseo, communiqué de presse du 25 juillet 2017

FINANCE

En matière de finance commerciale, les « smart contracts » établis avec la blockchain accélèrent les opérations ainsi que le stockage et la traçabilité des documents com-merciaux. Et dans le cadre de la lutte contre la fraude et le blanchiment d’argent, elle donne la possibilité aux régulateurs d’avoir une vision en temps réel des documents. Par son principe de décentralisation, la blockchain peut permettre de se passer d’un dépositaire central, détenteur unique du registre des titres en circulation, ainsi que des intermédiaires habituels qui opèrent le transfert de propriété suite à un achat-vente de titres. Dès lors, les applications sont multiples et varient selon la position des acteurs.

Dans les sociétés de gestion d’actifs, des formalités relativement lourdes peuvent en outre être automatisées, telles que par exemple la notification écrite de la cession par le cédant à la société émettrice et détentrice du registre des actionnaires.

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Le luxe n’a pas de prix… les acheteurs se sont lais-sé gagner par la fièvre des enchères lors de la vente du Ritz en avril 2018. Le total de la vente a atteint 7,3 millions d’euros au terme de cinq jours d’adjudica-

tions, un record international dans le domaine de la vente de mobilier d’hôtel. Les 10 000 pièces du cata-logue, rassemblées en 3 500 lots, ont toutes connu le même succès, qu’il s’agisse ou non d’exemplaires uniques. 95 % ont été adjugés bien au-dessus de leur estimation.

Nombre d’amateurs ont ainsi dépensé sans comp-ter pour s’offrir une petite part du mythique palace. Point d’orgue des enchères : un bureau et une chaise de style Louis XV provenant de la suite Mademoiselle C. adjugés à 182 000 euros, soit près de 300 fois leur estimation. L’image de Coco Chanel a exalté la pas-sion des acheteurs. La créatrice de mode est une fi-gure emblématique de l’hôtel de la place Vendôme car elle y occupa une suite de 1937 jusqu’à sa mort en 1971. Les objets qui s’y trouvaient ont déclenché d’âpres et chères batailles : une pagode chinoise (54 600 euros), une paire de ployants style Louis XV (52 000 euros), un ensemble de pots et un plat inspiré de l’art japonais (54 600 euros) et une paire de lampes en métal doré (39 000 euros).

Signe que l’élégance et l’art de vivre à la française font encore rêver, 11 000 visiteurs venus du monde en-tier ont arpenté l’exposition, précédant la vente, qui a métamorphosé l’hôtel particulier d’Artcurial en Ritz le temps d’une semaine. 60 % des lots ont été adjugés à des collectionneurs étrangers de 53 nationalités dif-férentes.

Déjà à son ouverture le 1er juin 1898, le Ritz ambi-tionnait de séduire une clientèle internationale. Sa pro-messe ? Être l’établissement qui offre « tous les raffine-ments qu’un prince pourrait souhaiter dans sa propre demeure ». Il fut le tout premier hôtel à proposer des salles de bain dans chaque chambre. L’une des bai-gnoires en fonte du palace, estimée à 2 500 euros, a d’ailleurs été adjugée à 7 800 euros.

Les ventes de mobiliers de palaces font flamber les enchères depuis cinq ans. Un nouveau record a

été établi avec celle du Ritz.

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LA VIE DE PALACEAUX ENCHÈRES

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LA PUISSANCE DE LA LÉGENDE

Outre Coco Chanel, de nombreuses célébrités ont forgé la légende du Ritz. Marcel Proust s’est inspiré du maître d’hôtel Olivier Dabescat pour son personnage d’Aimé dans À la recherche du temps perdu. Ernest He-mingway et Scott Fitzgerald étaient des hôtes réguliers du bar dans les années 1920. Lady Di... L’hôtel de la place Vendôme a reçu une multitude de personnalités et de stars et fut également le décor de nombreux films hol-lywoodiens comme Un Américain à Paris ou Funny Face.

Cette histoire fascinante a aiguisé les convoitises sur des objets symboliques. La plaque du bar Hemingway, estimée à 400 euros, a ainsi atteint le prix de 88 400 euros. Elle a été adjugée sur Internet comme la moitié des lots de la vente. Pour clore la vente, le commissaire priseur François Tajan a déclaré : « après le dernier coup de marteau, comme Hemingway aimait à le dire de Paris : “le Ritz est une fête” ! ».

UN EFFET D’AUBAINE

La prometteuse rénovation du Ritz, qui a débuté en 2012 et s’est achevée en 2016, est certes à l’origine de cette vente, mais aussi à celle d’une réaction en chaine de la part de ses concurrents parisiens. Les travaux de modernisation se sont succédé, pour le bonheur des maisons de ventes aux enchères.

Artcurial avait ainsi, en 2013, organisé les ventes du Crillon (5,9 millions d’euros) et du Plaza Athénée, (1,4 millions d'euros). Les meubles du Lutetia – le célèbre hôtel de la rive gauche, qui a rouvert ses portes en mai dernier après une rénovation totale – avaient quant à eux atteint 2,7 millions d’euros, sous le marteau de Pierre Bergé & associés, en 2014. En revanche, la vente exceptionnelle du Ritz Paris a totalement éclipsé celle de l’hôtel Bristol, qui s’est tenue en mars. Organisée par la maison de ventes l’Huillier & Associés, elle a disper-sé 320 meubles, objets d’art et tissus d’ameublement. Moins médiatisée, elle a sans doute été plus fréquentée par des connaisseurs du marché.

Tous les palaces ne sont pas logés à la même enseigne.

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LE GROUPE APICIL LANCE UN FONDS D’INVESTISSEMENTDANS LES START-UPS INSURTECH

APICIL, 4e groupe de protection sociale en France, annonce le lancement d’un fonds d’investissement dédié aux start-ups. Géré par Odysseus Alternative Ventures, spécialiste d’investissements dans le Fintech

innovateur, ce fonds de 10 millions d’euros permettra d’accompagner le développement de jeunes entreprises innovantes développant des technologies ou services qui pourraient faire évoluer le secteur de l’assurance.

L’insurtech – désignant l’ensemble des start-ups qui mettent à profit les nouvelles technologies pour disrupter le secteur de l’assurance - est un domaine en pleine croissance où 80 % des startups innovantes sont encore dans l’amorçage et « l’early stage ». La plupart cherchent à répondre aux enjeux des assureurs, no-tamment dans la digitalisation des métiers ou dans de futurs domaines de croissance (IA, blockchain, etc.).

C’est pour accompagner le potentiel d’innovation du secteur que le Groupe APICIL a lancé le fonds In-surtech Capital, premier fonds spécialisé qui soit créé par un professionnel de l’assurance. Avec un capital initial de 10 millions d’euros, sa vocation est d’inves-tir dans des entreprises françaises et européennes de demain, en phase d’amorçage ou de démarrage. L’ob-jectif est double, financer des start-ups à fort potentiel en visant une rentabilité sur l’investissement et mettre en lumière des solutions et technologies qui pour-raient faire évoluer le marché de l’assurance et sourcer des innovations propres à accélérer la croissance du Groupe APICIL. « Nous sommes heureux d’annoncer ce partenariat avec Odysseus Alternative Ven-tures, au service de la transformation de notre métier. Avec ce fonds, nous souhai-tons participer, collaborer et encourager l’écosystème des start-ups françaises et européennes, tout en cherchant à

accompagner les mutations de demain » explique Phi-lippe Barret, Directeur Général Groupe APICIL. Une initiative qui vient s’inscrire dans le plan stratégique DEFIS 2020 et notamment, l’ambition d’accélérer la digitalisation des métiers du Groupe.

UN FONDS SPÉCIALISÉ ET DÉDIÉ À L’INSURTECH, GÉRÉ PAR ODYSSEUS ALTERNATIVE VENTURES

Grâce à sa solution de sourcing semi-automatisé et global, Odysseus Alternative Ventures a la capacité de surveiller le marché mondial des startups insurtech. L’expertise et la spécialisation de la société de gestion sur les fonds d’insurtech, de fintech, de health tech, etc. lui permettent d’avoir une compréhension globale des enjeux du secteur de l’assurance et de chercher les acteurs qui pourront y répondre de façon innovante.

« Le fonds lancé en France et sous la gestion de la société Odysseus Alternative Ventures prévoit non seulement de faire des investissements en technolo-gie autour de l’insurtech mais aussi de proposer à des

assureurs de développer des fonds alternatifs dans les actifs non liquides » commente Minh

Q. Tran, Managing Partner d’Odysseus Al-ternative Ventures.

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N O U V E L L E S D U G R O U P E

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Achevé de rédiger au 23/02/2019

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