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, Filières industrielles stratégiques de l’économie verte, la chimie et les matériaux biosourcés ont leur rôle à jouer dans la transition énergétique. L’ADEME accompagne ces filières depuis 20 ans, en mettant à leur disposition un ensemble d’outils complémentaires, allant de la recherche appliquée à la démonstration préindustrielle : thèses, appels à projets de recherche et Programme des Investissement d’Avenir (PIA). Les recherches soutenues visent à lever les verrous qui limitent les performances techniques, économiques et environnementales des produits biosourcés. L’ADEME a ainsi attribué environ 90 Md’aide au cofinancement de projets collaboratifs dans ce domaine depuis 1994, grâce aux appels à projets de recherche AGRICE (28 M), Bioressources Industries et Performances (7,5M) et au PIA (28M). Le contexte actuel est favorable aux produits biosourcés et l’action de l’ADEME s’inscrit en complémentarité de celles mises en œuvre par les autres parties prenantes pour accélérer le développement de cette filière, notamment les ministères, l’association Chimie du Végétal et les pôles de compétitivité (IAR, Xylofutur…). ÉDITO / DAMIEN SIESS Directeur adjoint, direction Production et Énergies durables Recherche N°09 – Décembre 2014 Améliorer l’impact environnemental des produits es produits biosourcés pour la chimie et les matériaux sont des produits industriels non alimentaires et non énergétiques, obtenus à partir de matières premières renouvelables issues de la biomasse (végétaux majoritairement). Si la recherche sur les produits biosourcés a d’abord été initiée pour trouver un débouché aux productions agricoles excédentaires, elle s’est désormais déplacée vers la diversification des matières premières, afin de limiter les concurrences entre usages, et vers le renforcement des attentes environnementales pour les produits biosourcés. BIP, RELAIS DU PROGRAMME AGRICE Le programme Bioressources, Industries et Performance (BIP), lancé en 2008, prend le relais du programme AGRICE, qui a contribué à faire émerger une filière scientifique et technique sur le sujet. De 1994 à 2013, environ 220 projets collaboratifs ont été soutenus sur les thématiques chimie et matériaux biosourcés. Le caractère industriel marqué est une spécificité de ces appels à projets de recherche. Dans le programme de recherche BIP, une orientation forte est donnée au développement de produits utilisant les ressources dites de deuxième génération : les ressources ligno- cellulosiques, comme les coproduits de l’agriculture, les ressources forestières, les cultures dédiées (lin, chanvre…) ou encore les taillis à courte rotation, mais aussi les coproduits et certains déchets de l’industrie (agroalimentaire, chimique, etc.). L > > > Chimie et matériaux biosourcés © Fotolia p. 01 CHIMIE ET MATÉRIAUX BIOSOURCÉS Améliorer l’impact environnemental des produits PRODUITS BIOSOURCÉS Des défis à relever RENCONTRE AVEC… Michel Maugenet, président de l’entreprise Innobat, et Alba Departe, ingénieur au service Bioressources de l’ADEME p. 02 p. 04 , Les filières chimie et matériaux biosourcés peuvent contribuer à réduire la dépendance au pétrole de la chimie traditionnelle et à améliorer son bilan environnemental. Le programme de recherche BIP soutient des projets visant à accélérer cette mutation.

ADEME&VOUS Recherche N°9

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Produits biosourcés - Des défis à relever

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Filières industrielles stratégiques de l’économie verte, la chimie et les matériaux biosourcés ont leur rôle à jouer dans la transition énergétique.L’ADEME accompagne ces filièresdepuis 20 ans, en mettant à leurdisposition un ensemble d’outilscomplémentaires, allant de la rechercheappliquée à la démonstrationpréindustrielle : thèses, appels à projets de recherche et Programme des Investissement d’Avenir (PIA). Les recherches soutenues visent à lever les verrous qui limitent lesperformances techniques, économiqueset environnementales des produitsbiosourcés. L’ADEME a ainsi attribuéenviron 90M€ d’aide au cofinancementde projets collaboratifs dans ce domainedepuis 1994, grâce aux appels à projets de recherche AGRICE(28M€), Bioressources Industries etPerformances (7,5M€) et au PIA (28M€).Le contexte actuel est favorable auxproduits biosourcés et l’action del’ADEME s’inscrit en complémentaritéde celles mises en œuvre par les autresparties prenantes pour accélérer le développement de cette filière,notamment les ministères, l’associationChimie du Végétal et les pôles decompétitivité (IAR, Xylofutur…).

ÉDITO /DAMIEN SIESSDirecteur adjoint, direction Productionet Énergies durables

RechercheN°09 – Décembre 2014

Améliorer l’impactenvironnementaldes produits

es produits biosourcés pour la chimie et les matériaux sont des produits industrielsnon alimentaires et non énergétiques, obtenus à partir de matières premières

renouvelables issues de la biomasse (végétaux majoritairement). Si la recherche sur

les produits biosourcés a d’abord été initiée pour trouver un débouché aux

productions agricoles excédentaires, elle s’est désormais déplacée vers la diversification des

matières premières, afin de limiter les concurrences entre usages, et vers le renforcement des

attentes environnementales pour les produits biosourcés.

BIP, RELAIS DU PROGRAMME AGRICE Le programme Bioressources, Industries et Performance (BIP), lancé en 2008, prend le relais

du programme AGRICE, qui a contribué à faire émerger une filière scientifique et technique sur

le sujet. De 1994 à 2013, environ 220 projets collaboratifs ont été soutenus sur les

thématiques chimie et matériaux biosourcés. Le caractère industriel marqué est une spécificité

de ces appels à projets de recherche.

Dans le programme de recherche BIP, une orientation forte est donnée au développement de

produits utilisant les ressources dites de deuxième génération : les ressources ligno -

cellulosiques, comme les coproduits de l’agriculture, les ressources forestières, les cultures

dédiées (lin, chanvre…) ou encore les taillis à courte rotation, mais aussi les coproduits et

certains déchets de l’industrie (agroalimentaire, chimique, etc.).

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Chimie et matériaux biosourcés

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otol

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p. 01 CHIMIE ET MATÉRIAUX BIOSOURCÉSAméliorer l’impact environnemental des produits

PRODUITS BIOSOURCÉSDes défis à relever

RENCONTRE AVEC…Michel Maugenet, président de l’entreprise Innobat, etAlba Departe, ingénieur au serviceBioressources de l’ADEME

p. 02

p. 04

,

Les filières chimie et matériaux biosourcés peuventcontribuer à réduire la dépendance au pétrole de la chimie traditionnelle et à améliorer son bilanenvironnemental. Le programme de recherche BIPsoutient des projets visant à accélérer cette mutation.

Plus récemment encore, des travaux de recherche soutenus s’appuient sur une

troisième génération de ressources : les cultures de micro-organismes et d’algues. Ainsi, si les

cultures oléagineuses et céréalières ont représenté les deux tiers des projets lors d’AGRICE II,

elles ne constituent dorénavant pas plus de 10% des projets accompagnés par l’ADEME.

LES CRITÈRES DE SOUTIEN DES PROJETS L’un des objectifs fondamentaux du programme BIP est d’accélérer la mutation des technologies

traditionnelles de l’industrie chimique vers des procédés visant à incorporer une part de

plus en plus importante de matières premières végétales à la place des ressources fossiles

traditionnelles, dans l’objectif de réduire notre dépendance au pétrole et nos émissions de gaz

à effet de serre.

Au-delà de cette première exigence, les projets de recherche sur les produits biosourcés doivent

combiner trois dimensions : la performance technique – au moins équivalente aux produits

substitués –, un moindre impact environnemental et la compétitivité économique à terme. Si

l’énonciation de ces critères est simple, leur appréciation et leur combinaison exigent encore

de nombreux travaux de recherche. Pour le critère environnemental, par exemple, l’utilisation

de matière renouvelable est a priori favorable ; pour autant les conditions de production des

biomasses et de mise en œuvre des procédés doivent être évaluées : niveau de consommation

d’énergie, quantité de gaz à effet de serre émise, risque d’eutrophisation, d’acidification…

La réalisation d’Analyse de Cycle de Vie* (ACV) est d’ailleurs dorénavant obligatoire pour les projets

déposés dans le cadre du programme BIP, afin de faire la preuve de l’intérêt environnemental.

Et cette exigence peut révéler aux entreprises des voies d’amélioration de leurs procédés.

Les projets de développement soutenus portent sur la mise en œuvre, la validation et l’optimisation

de procédés innovants de conversion de la biomasse en produits pour la chimie et en matériaux,

ces procédés devant présenter des bilans matière, énergétique et environnemental optimisés.

UN SECTEUR EN PLEIN DÉVELOPPEMENTBien qu’encore jeunes, les filières chimie et matériaux biosourcés offrent des opportunités de

création de valeur et d’emplois (lire l’encadré). Afin de donner un coup d’accélérateur à ces filières,

plusieurs initiatives structurantes ont été mises en place. Dans le cadre des Investissements

d’Avenir, deux instituts pour la transition énergétique (ITE) ont été retenus : PIVERT (Picardie

Innovations Végétales, Enseignements et Recherches Technologiques) et IFMAS (Institut Français

des Matériaux Agro-Sourcés). L’un des 34 plans industriels lancés en septembre 2013 par l’État

est consacré à la « chimie verte et aux biocarburants ». Il accompagne l’investissement industriel

et l’évolution du cadre réglementaire. Enfin, la Commission européenne a lancé simultanément

un partenariat public privé (Biobased Industries Consortium), destiné à soutenir la recherche

jusqu’à la mise en œuvre de premières unités industrielles. /

*L’ACV mesure des impacts potentiels et non réels, mais c’est la méthode la mieux reconnue pour quantifier des impacts environnementaux sur l’ensemble du cycle de vie.

02> Résultats significatifsActualité de la recherche

Introduire davantage de biomasse dan biosourcés est un défi, pour des raison Les produits substitués doivent être p

Produits biosourcés

Des défis à r

erdir la chimie suppose de résoudreplusieurs difficultés. Les produits issus

de la biomasse doivent subir des procédés

de première transformation pour obtenir

des intermédiaires homogènes (voir la partie gauche

du schéma) et il faut garantir les performances

techniques des produits finis. En outre, ces produits

doivent être compétitifs par rapport à leur alternative.

L’ADEME accompagne les recherches sur l’ensemble

de la chaîne de transformation, pour permettre le

développement de molécules destinées à la formu-

lation de produits chimiques (tensioactifs, solvants,

lubrifiants, etc.) et de matériaux biosourcés. Voici

quelques résultats pour ces deux grands enjeux.

SUBSTITUER LES MOLÉCULES CHIMIQUESINTERMÉDIAIRES*Produire des molécules intermédiaires à partir de

biomasse suppose soit d’adapter les procédés

classiques de l’industrie chimique, comme la catalyse,

soit d’en développer de nouveaux : chimiques,

biotechnologiques, etc. Ces procédés originaux et

adaptés permettent de valoriser les particularités de

ces matières premières plus riches en oxygène que

les hydrocarbures fossiles habituellement utilisés.

Le projet NAPAPI, porté par l’entreprise Bostik,

l’ITERG et le Laboratoire de chimie des polymères

organiques (LCPO), a permis de mettre au point un

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ZOOM SUR /

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Les emplois de la filièreUne étude de l’ADEME intitulée Emplois actuels et futurs pour la filière chimie du végétal estimait en 2012 – par différents croisements de données – à environ23400 le nombre d’emplois directs des filières chimie et matériaux biosourcés, dont : • 3000 emplois pour les premières transformations agroindustrielles (hors production

de la biomasse);• 6800 emplois pour l’industrie chimique en charge de l’élaboration des premiers

produits simples comme les tensioactifs, solvants, lubrifiants, résines et composites;• 12700 emplois pour les activités de transformation et de formulation des secteurs

des cosmétiques, des peintures, encres et vernis, de la plasturgie et des détergents;• et, enfin, 900 emplois pour les acteurs transversaux comme les sociétés de

biotechnologies et les académiques.Selon un scénario optimiste (forte augmentation du prix des ressources fossiles et stabilité des prix des ressources végétales), ces emplois pourraient quasimentdoubler à l’horizon 2020.

03>

e dans les filières chimie et matériaux raisons techniques et économiques.

être performants et compétitifs.

à relever

procédé de synthèse de polyuréthanes à partir

d’huiles végétales. Les débouchés pour ces molécules

sont la fabrication d’adhésifs et de colles pour les

secteurs industriel et domestique, représentant un

marché mondial de l’ordre de 30 milliards d’euros. Les

huiles végétales utilisées proviennent principalement

de tournesol. Le projet NAPAPI a montré que les

polymères biosourcés synthétisés présentent des

propriétés techniques intéressantes et leur ACV met

en évidence une réduction de la consommation

d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre au

regard des produits fossiles substitués.

Le projet RAFFIBLE a permis de faire la preuve de

débouchés compétitifs pour des résidus agricoles

lignocellulosiques, les pailles et les sons de blé. Porté

par le centre de recherche privé ARD et l’Université de

Reims, le projet a développé à l’échelle du laboratoire

un nouveau prétraitement efficace pour la conversion

de ces ressources en tensioactifs. Le prix de revient

est compétitif et le procédé pourrait permettre de

consommer 80% d’énergie en moins par rapport

à l’existant (solution de référence commerciale

d’origine pétrochimique). L’industrie chimique utilise

de très grandes quantités de tensioactifs pour la

détergence, la cosmétique, les produits phytosanitaires,

l’agroalimentaire, etc.

BIOBUTTERFLY est un projet récemment sélectionné

dans le cadre des Investissements d’Avenir pour

Aller plus loin

LA FIN DE VIE DES MATÉRIAUX BIOSOURCÉSPour appréhender cette problématique, l’ADEME a piloté en 2014 une étude portant sur l’identification et la valorisation des gisements actuels et futurs. Deux cas principaux se présentent. Soit les structures des matériaux biosourcés sont identiques à celles desproduits pétrochimiques, et ils peuvent suivre les filières de valorisation déjà en place (PET et PE biosourcés). Soit les matériaux biosourcés possèdent une structure innovantepour laquelle il n’existe pas encore de filières de valorisation spécifiques. Certains de cesmatériaux sont compatibles jusqu’à un certain seuil avec les filières actuelles sans altérerles propriétés des matériaux recyclés. Dans le cas où ils sont incompatibles, unevalorisation énergétique pourra être envisagée, à titre temporaire, d’ici à ce que lesvolumes concernés justifient la mise en place de filières de valorisation spécifiques.

ouvrir de nouvelles voies de production de buta-

diène à partir de biomasse. Le butadiène est un

réactif nécessaire à la fabrication des caoutchoucs

synthétiques, destinés en majorité au secteur des

pneumatiques. Porté par Michelin, l’IFPEN et Axens,

le projet prévoit à terme la construction d’un

démonstrateur préindustriel pour faire la preuve de

la pertinence industrielle des choix technologiques

qui seront posés et qui devront d’abord attester de

leur performance. Pour atteindre ces objectifs, un

volet consacré à la sécurisation des approvisionne-

ments est également prévu.

DE NOUVEAUX MATÉRIAUX COMPOSITESUn matériau composite est constitué d’une ossa-

ture, le renfort, et d’un liant, la matrice, qui assure la

cohésion de la structure (dans le cas du béton armé,

le renfort est l’acier, la matrice le béton). Les princi-

pales applications de ces matériaux appartiennent

aux secteurs des transports, du bâtiment ou encore

des sports et des loisirs. Plusieurs voies d’innovation

via l’incorporation de matières biosourcées sont

possibles, notamment la substitution des renforts

par des fibres végétales et/ou la substitution de la

matrice pétrosourcée par une biosourcée.

Ainsi, plusieurs recherches expérimentent l’intérêt

des fibres végétales, comme celles du chanvre ou du

lin, pour remplacer les renforts habituellement utilisés

comme le métal, la fibre de verre, etc. Elles ont des

propriétés mécaniques intéressantes, elles sont

aussi plus légères et peuvent contribuer ainsi à

l’allègement des véhicules… Néanmoins, il est encore

nécessaire d’éprouver l’adhésion des fibres naturelles

avec la matrice ainsi que la longévité et la recyclabilité

de ces nouveaux produits (lire l’encadré).

Le projet BIOBAT a montré l’intérêt d’intégrer des

fibres végétales dans un matériau composite pour

fabriquer des profilés de menuiserie utilisés dans le

bâtiment à la place des matériaux traditionnels, PVC

ou aluminium, afin d’améliorer la performance

thermique des fenêtres. Porté par la PME Innobat, en

partenariat avec l’École des Mines d’Alès et l’ENSCM,

le projet a débouché sur la commercialisation d’un

nouveau matériau à moindre impact environnemental,

dont la technologie très innovante a donné lieu au

dépôt d’un brevet international (lire l’interview p. 4).

Dans le projet FLEXOFIB, le procédé d’extrusion

(« mise en forme » des matières plastiques) a été

testé sur des profilés de matériaux composites avec un

renfort biosourcé à base de fibres de chanvre et une

matrice pétrosourcée. Ces produits extrudés trouvent

de nombreuses applications dans les secteurs de

l’automobile et du bâtiment. Par la modification de

leur renfort devenu biosourcé, ils doivent encore

faire la preuve de leur possible industrialisation.

Trois partenaires étaient impliqués : CSF pour la

formulation et l’extrusion, AFT Plasturgie pour le

compoundage et le laboratoire LIMATB pour la

caractérisation et l’analyse de ce nouveau matériau. /

*C’est-à-dire les intermédiaires chimiques, les produitssimples tels que les solvants, les tensioactifs ou encoreles polymères… Ils sont le plus souvent à leur tourtransformés pour être fonctionnalisés avant d’êtreformulés avec d’autres ingrédients dans des produits finis.

@ [email protected]@[email protected]

Agriculteurs,coopératives

agricoles...

Agro-industries Industries chimiques Industriesprocess

Distributeurs

Prétraitements

SéparationPurificationFonctionnalisation

Fonctionnalisation

Éco-conceptionFormulationMise en formeFabricationAssemblageFinition / Décoration

SéparationPurification

Récolte et transportdes bioressources

Productionde biomasse

Plantes oléagineuses,protéagineuses,amidonnières,ressourcessylvicoles...

Biomasserésiduelle

Résidusforestiers et agricoles,coproduits desbiocarburants,boues de STEP...

Éléments issusdes premièresséparationsphysiquesou (bio)chimiques

• Grain, tige,tubercule...

• Huile, amidon, lignine, cellulose, protéine, résines...

• Sucres, acides gras, fibres...

Groupes de moléculesvalorisables

Amidon/Protéinespour fabricationde colles...

Produitsfonctionnalisés

Tensioactifs, solvants,lubrifiants, adhésifs,polymères...

Distribution /Commercialisationdu produit fini

Matériaux biosourcés(plastiques etcomposites),parfums, arômes,médicaments, lessives, peintures, vernis, encres, lubrifiants, additifs carburants...

Intermédiaireschimiques

Éthanol, acroléine, 1,3-propanediol,épichlorhydrine,acides lactique /succinique, isosorbide...

Source : ADEME, feuille de route Chimie du végétal,Connaître pour Agir, avril2011 (réf. 7302)

Rencontre avec…04> Outils

Publications

Manifestations

Transition énergétique et sciences humaines et sociales Les sciences humaines et socialescontribuent à observer et expliquer lamanière dont les sociétés s’organisentpour produire, gérer et consommerl’énergie. En 2015, deux rendez-vouspermettront de faire le point sur lesrecherches en cours dans ce domaine :

• Le colloque Sciences sociales et Transition énergétique,les 28 et 29 mai 2015, sera l’occasionpour les chercheurs de réfléchir à unagenda de recherche pour les années à venir. Un appel à communications est ouvert jusqu’au 10 décembre. transition-energetique.sciencesconf.org

• Les Deuxièmes Journées de sociologiede l’énergie, du 1er au 3 juillet 2015,auront, elles, pour objectif de susciter desrencontres entre chercheurs et acteurs,pour réfléchir ensemble aux enjeux sociauxde la transition énergétique.www.ademe.fr/manifestations

Avant toute chose, comment peut-on définir un matériau biosourcé?Alba Departe: Il s’agit d’un matériau innovant issu de la biomasse, végétale ou animale. Le concept exclut les

utilisations traditionnelles du bois d’œuvre. Actuellement, les principaux secteurs applicatifs sont le bâtiment,

les transports et l’emballage. Dans le domaine spécifique de la construction, on trouve par exemple des

isolants, des bétons, des profilés de menuiserie, des produits de revêtement, etc. Ces produits sont

aujourd’hui majoritairement obtenus à partir de fibres de bois, de lin et de chanvre et de leurs sous-produits.

Pourquoi l’ADEME appuie-t-elle leur développement? A.D. : Si on retrace l’historique concernant le soutien de l’ADEME aux matériaux biosourcés, une priorité

forte a été donnée entre 1994 et 2007 aux projets portant sur le développement des plastiques

biosourcés et biodégradables, l’enjeu majeur à l’époque étant d’apporter des solutions à la problématique

de fin de vie des emballages. Les travaux du Grenelle de l’Environnement en 2007-2008 ont fait émerger

de nouvelles priorités, et notamment celle de la construction durable. En effet, les matériaux

biosourcés peuvent contribuer à la réduction de l’impact environnemental des bâtiments : non seulement

ils sont issus d’une ressource renouvelable, mais ils permettent également de stocker le carbone pendant

la durée de vie de la construction tout en présentant de bonnes performances d’isolation thermique. Ils

peuvent aussi apporter des performances techniques améliorées par rapport aux produits existants :

allègement des produits permettant de faciliter leur manipulation, bonne isolation phonique, etc. Enfin,

ils présentent un intérêt socio-économique fort : les ressources végétales utilisées par cette filière sont

produites sur le territoire national. Leur exploitation nécessite cependant une structuration forte des

filières, qui pourraient potentiellement générer des emplois.

BP 90406 – 49004 Angers Cedex 01 – www.ademe.fr Directrice de la publication : Anne VaretRédactrice en chef : Stéphanie GuignardConception-réalisation : – www.specifique.comISSN 1961-9405 Abonnement : www.ademe.fr/ademe-et-vous-abonnement

Recherche

Respectueux de l’environnement, performants et potentiellementgénérateurs d’emploi, les matériaux biosourcés innovants ont décidément bien des atouts. Gros plan sur une solution tout juste émergente.

Michel Maugenet / président de l’entreprise Innobat

Alba Departe / ingénieur au service Bioressources de l’ADEME

«Une jeune filière prometteuse »

Matériaux biosourcés

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BONUS /Cliquez ici pour lire l’intégralité de l’interview.

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www.innobat.frwww.ademe-et-vous.ademe.fr+

Valorisation chimique du CO2, état deslieuxL’ADEME vient de publier une étude sur lavalorisation chimique du CO2, son potentielde développement à l’horizon 2030 et les actions à mettre en œuvre.

Téléchargeable gratuitementwww.ademe.fr/mediatheque

Étude portant sur l’hydrogène et laméthanation comme procédé devalorisation de l’électricité excédentaireLa transformation de l’électricité en gaz,injecté dans les réseaux, permettrait devaloriser des excédents de production. À partir de leurs scénarios de prospectiveénergétique, l’ADEME, GrDF et GRTgaz ontréalisé un état des lieux des avancées et perspectives du « Power to Gas ».

Téléchargeable gratuitementwww.ademe.fr/mediatheque

Programme Thèses

Édition 2014Dans le cadre de son programme Thèsespour 2014, 49 projets seront financés par l’ADEME, en collaboration avec desentreprises, des collectivités territoriales et des organismes de recherche. Ces travauxs’inscrivent dans cinq thématiques: Villes et territoires durables, Production durable et énergies renouvelables, Agriculture,forêt, sols et biomasse, Impacts de la qualitéde l’air sur la santé et l’environnement et Énergie, environnement et société.