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L E D G D E L A S A E D D O N N E R E N D E Z - V O U S L E 3 1 D É C E M B R E Mensuel d’informations agricoles et rurales - 10 E ANNÉE - Issn 0850-8844 - N°100 - MARS 2017 - PRIX : 500 FRS CFA SÉNÉGAL : AUTOSUFFISANCE EN RIZ EN 2017 ? SÉNÉGAL L’AFD ALLOUE 10 MILLIARDS DE F CFA À LA MODERNISATION DE L’AGRICULTURE P2 La suspension de l’importation du riz entier, la commercialisation du paddy, et la mise en place d’un plan de communication de la promotion du label Sénégalais, ont été les principales mesures prises lors de la réunion du comité riz tenue à Dakar. Occasion pour le DG de la SAED, Samba Kanté de donner rendez-vous aux Sénégalais le 31 décembre 2017 pour faire un bilan sur l’autosuffisance en riz à l’horizon 2017. PECHE Greenpeace révèle de nouveaux cas de mauvaises pratiques de pêche en Afrique de l’Ouest DÉVELOPPEMENT LOCAL Le PUDC remet plus de 300 équipements agricoles aux régions de Matam et Saint-Louis ELEVAGE Les jeunes du CNCR invités à partager leur expérience d’entrepreneurs avicoles NOIX DE CAJOU Près de 25 femmes de l’AFAO à l’école de la transformation à Thiénaba JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA FEMME L’autonomisation des femmes rurales est essentielle L'autonomisation économique des femmes est l'une des étapes clés en vue de réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Celle des femmes rurales est encore plus essentielle…, déclarent trois agences de l’Onu. P3 P6 P2 P7 P5 P3 P.3 P.3 P.6 P.2 P.7 P.5

Afrique de l’Ouest DONNE RENDEZ-VOUS LE 31 DÉCEMBRE… · 2 AGRIINFOS MENSUEL D’INFORMATIONS AGRICOLES ET RURALES 10E ANNEE N° 100 MARS 2017 Mensuel Agri Infos - ISSN: 0850

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Page 1: Afrique de l’Ouest DONNE RENDEZ-VOUS LE 31 DÉCEMBRE… · 2 AGRIINFOS MENSUEL D’INFORMATIONS AGRICOLES ET RURALES 10E ANNEE N° 100 MARS 2017 Mensuel Agri Infos - ISSN: 0850

LE DG DE LA SAEDDONNE RENDEZ-VOUSLE 31 DÉCEMBRE…

Mensuel d’informations agricoles et rurales - 10E ANNÉE - Issn 0850-8844 - N°100 - MARS 2017 - PRIX : 500 FRS CFA

SÉNÉGAL : AUTOSUFFISANCE EN RIZ EN 2017 ?

SÉNÉGALL’AFD ALLOUE10 MILLIARDSDE F CFA À LA

MODERNISATIONDE L’AGRICULTURE

P2

La suspension de l’importation du riz entier, la commercialisation du paddy, et la miseen place d’un plan de communication de la promotion du label Sénégalais, ont été lesprincipales mesures prises lors de la réunion du comité riz tenue à Dakar. Occasion pourle DG de la SAED, Samba Kanté de donner rendez-vous aux Sénégalais le 31 décembre2017 pour faire un bilan sur l’autosuffisance en riz à l’horizon 2017.

PECHEGreenpeace révèle denouveaux cas de mauvaisespratiques de pêche enAfrique de l’Ouest

DÉVELOPPEMENT LOCAL Le PUDC remet plus de 300équipements agricoles auxrégions de Matam et Saint-Louis

ELEVAGELes jeunes du CNCR invitésà partager leur expérienced’entrepreneurs avicoles

NOIX DE CAJOU Près de 25 femmes de l’AFAO à l’écolede la transformation à Thiénaba

JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA FEMME

L’autonomisation des femmes ruralesest essentielleL'autonomisation économique des femmes est l'une des étapes clés en vue de réaliser leProgramme de développement durable à l’horizon 2030. Celle des femmes rurales est encoreplus essentielle…, déclarent trois agences de l’Onu.

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AGRIINFOS - MENSUEL D’INFORMATIONS AGRICOLES ET RURALES - 10E ANNEE - N° 100 - MARS 20172

Mensuel Agri Infos - ISSN : 0850 8844

DIRECTEUR LA PUBLICATION ET FONDATEURMadieng Seck ([email protected])

GIE Groupe Multimédia services (GMS) Ninea : 00605 33 92 HLM Grand Yoff villa N°1122 - BP: 17130 Dakar – Liberté

Tel: 77 537 96 96 ou 77 577 95 51E mail : [email protected]

Facebook : agriinfosSite internet: www.agriinfos.sn

COMITÉ DE RÉDACTION : Madieng Seck, Ababacar Guèye,

Mame Diarra Badji (Stagiaire)

CONSEILLER EN MARKETING ET COMMUNICATIONAdama Chimer Ndour

SECRÉTARIAT DE RÉDACTION INFOGRAPHIECheikh Touré (Tel 77 605 30 72)

IMPRESSION : AMD IMPRESSIONS

DISTRIBUTION : ADP/Dakar

AGRI INFOS

FINANCEMENTSÉNÉGAL : L’AFD ALLOUE 10 MILLIARDS

DE F CFA À LA MODERNISATION DEL’AGRICULTURE…

(Jade/Syfia)- La Caisse nationale de crédit agricoledu Sénégal (CNCAS) se voit doter d’un prêt 10 milliardsde F cfa, pour faciliter le financement des investissementsdans le secteur de l’agriculture, de la part l’Agence fran-çaise de développement (AFD). La convention de cet ac-cord a été signée ce lundi par le ministre de l’économieet des finances, Amadou Ba et le Directeur général del’agence française de de développement, Rémy Rioux.Malick Ndiaye, le DG de la CNCAS, ne rentra pas au Sé-négal les mains vides, après avoir participé au Salon inter-national de l’agriculture de Paris (SIA, 25 février-5 mars)puisque ce lundi, le ministre sénégalais de l’économieet des finances, Amadou Ba et le directeur général del’agence française de développement, Rémy Rioux ontsigné un accord de prêt de 10 milliards de Fcfa. Cet ac-cord ‘’s’inscrit dans les orientations du Programme d’ac-célération de la cadence de l’agriculture sénégalaise(PRACAS) et la mise en œuvre du projet ligne-crédit demoyen à long terme en faveur de la Caisse national decrédit agricole du Sénégal’’, a expliqué le ministre. Pourune agriculture moderne Rémy Rioux lui, estime pour sapart que ‘’le projet a pour finalité de contribuer à leverdeux principaux freins au développement de l’agriculturesénégalaise que sont l’accès au financement à long termeet l’insuffisance des équipements’’ avant d’ajouter que‘’ce prêt sera offert à des conditions très concessionnelles,adaptés à la rentabilité des investissements, des équi-pements et de l’aménagement de l’agriculture’’. La lignede crédit s’étend en effet sur 15 ans avec un différé de 5ans. Elle va permettre aux agriculteurs de renouveler etd’acquérir certains outils de travail à bas prix à l’imagedes électro-pompes utilisées dans les stations de pom-page. Elles ne sont souvent pas dans leur meilleur étatet coûtent cher, plus de 50 millions F cfa l’unité. Les fem-mes et les exploitations familiales priorisées. L’investis-sement cible aussi les aménagements hydro-agricolessur la vallée du fleuve Sénégal et les équipements lourds,plus particulièrement les moissonneuses batteuses, trac-teurs de grande puissance et autres équipements d’irri-gation. La CNCAS, avec ses 30 ans d’expérience, est unacteur clé du monde agricole sénégalais. Elle promeutune agriculture qui se veut moderne au Sénégal. Une

agriculture moderne qui priorise les femmes et met envaleur les exploitations familiales sans délaisser les grandsproducteurs traditionnels. S’inscrivant dans cette lancée,le ministère de l’agriculture a annoncé récemment le dé-blocage d’une enveloppe de 79 milliards de F cfa pourrépondre aux besoins des acteurs du secteur.

FINANCEMENT (BIS)ET INJECTE 30 MILLIARDS DE F CFA À

KOLDA, TAMBACOUNDA ET KÉDOUGOU Le Projet Tiers Sud/Beydaare qui concerne les régions

de Kolda, Tambacounda et Kédougou a bénéficié d’unfinancement de l’Agence française de développement(Afd) de 30 milliards de FCfa. C’est l’ambassadeur deFrance au Sénégal, Christophe Bigot, qui en a fait l’an-nonce, mardi dernier, à Soutouré, département de Vé-lingara, dans les locaux de la direction technique de laSodagri (société de développement agricole et industrieldu Sénégal) où il était en visite des chantiers et des pro-jets financés par la France. «Développement agricole etsécurité alimentaire des territoires ruraux du Tiers Suddu Sénégal Projet Tiers Sud Beydaare» est la dénomina-tion du projet qui va démarrer «au mois de mars pro-chain», selon la directrice de l’Agence française de dé-veloppement (Afd) Laurence Hart. Il va intéresser lesrégions de Kédougou, de Kolda et de Tambacounda,précisément dans les départements de Kédougou, Sa-lémata, Saraya, Tambacounda et Vélingara. Mme Hart afait cette annonce samedi dernier, dans les locaux de ladirection technique de la Société de développementagricole et industriel du Sénégal (Sodagri) où elle ac-compagnait l’ambassadeur de France au Sénégal, Chris-tophe Bigot. Le diplomate Français était en séance detravail avec la direction générale de la société agricole,qui devra gérer ce projet. M. Bigot a informé que le coûtdu projet est de 47 millions d’euros, soit près de 30milliards de F cfa. L’ambassadeur a ajouté qu’il s’agitd’un programme de réalisation d’infrastructures desti-nées à améliorer les conditions de culture et de diversi-fication des types de production par le développementet l’amélioration de la commercialisation des produc-tions céréalières, bananières et laitières.

DÉVELOPPEMENT LOCALLE PUDC REMET PLUS DE

300 ÉQUIPEMENTS AGRICOLES AUXRÉGIONS DE MATAM ET SAINT-LOUIS (APS) - Le président Macky Sall a lancé, lundi, à Podor

(nord), l’opération de distribution de 317 équipementsagricoles (moulins à mil, décortiqueuses à riz, etc.) auxpopulations des régions de Matam et Saint-Louis (nord),dans le cadre de l’exécution du Programme d’urgencede développement communautaire (PUDC), a constatél’APS. Le chef de l’Etat a symboliquement remis les équi-pements à six présidentes de comités de gestion, lorsd’une cérémonie, au stade municipal de Podor.

La remise des équipements a eu lieu en présenced’Aïssata Tall Sall, maire de cette ville, et de certainsmembres du gouvernement, dont Aminata MbengueNdiaye (Elevage), Abdoulaye Daouda Diallo (Intérieur),Mansour Elimane Kane (Transports terrestres), du Secré-taire d’Etat chargé du PUDC, Souleymane Jules Diop, dudirecteur national du PUDC, Cheikh Diop et de la répré-sentante au Sénégal du Programme des Nations uniespour le développement (PNUD), Fatou Bintou Djibo.

Les femmes qui ont réceptionné les équipementsviennent de Fanaye Dièri, de Podor, de Ranérou, de Ma-

tam, de Kanel et de Dagana. Au total, 700 équipementsfournis par le PUDC seront remis aux femmes des ré-gions de Saint-Louis et Matam. La région de Saint-Louisen recevra 224, pour un coût de quelque 366 millionsde francs CFA. Ce matériel est constitué de 79 moulinsà mil, de 40 décortiqueuses à mil, de 65 décortiqueusesà riz et de 35 batteuses, selon le PUDC. Plus de 200.000personnes vivant dans 113 villages répartis dans 15 com-munes vont bénéficier de ces équipements, qui de-vraient générer 113 emplois directs au moins, selon leProgramme d’urgence de développement communau-taire, une initiative gouvernementale de constructiond’infrastructures routières, agricoles et hydrauliques sou-tenue par le PNUD. La région de Matam va réceptionner317 équipements d’un coût de quelque 437 millions defrancs CFA. Elle recevra 121 moulins à mil, 89 décorti-queuses à mil, 35 décortiqueuses à riz et 16 batteuses àriz. Plus de 200.000 personnes réparties entre 108 villa-ges de 16 communes vont bénéficier de ces équipe-ments. Le PUDC espère pouvoir créer au moins 108 em-plois directs, par la distribution de ces équipements.

AGRICULTURE

CASAMANCE : DES SEMENCES DU CICR À200 FAMILLES DE RETOUR AU BERCAIL (APS) - Au total 200 familles correspondant à 1.880

personnes de retour dans leurs villages d’origine en Ca-samance ont reçu du Comité international de la Croix-Rouge, en 2016, 13.150 kg de divers semences, en vuede les aider à améliorer leurs productions agricoles, aindiqué, mercredi, à Dakar, le chef de la délégation duCICR au Sénégal, Philippes Guinant.

Ces “200 familles, soit 1.880 personnes, de retourdans leurs villages d’origine en Casamance, ont reçu en2016, 13.150 kg de semence de mais, d’arachide, deniébé et de riz de qualité”, en vue d’améliorer leurs pro-ductions agricoles, a-t-il révélé au cours d’un atelier departage sur les activités menées par le CICR en Afriquede l’Ouest et du Centre au cours de l’année écoulée. Lesmêmes familles ont aussi bénéficié de “5 charrettes etde 40 kits de matériel agricole composé de houe sinepour le désherbage, des semoirs et des charrues”, a ren-seigné M. Guinant. Selon lui, cet appui “a été complétépar une formation sur les techniques de production descultures, d’utilisation du matériel agricole et des conseilspour les activités agricoles”. Des familles retournées aubercail ont pu par ailleurs labourer “7 hectares de terrescultivables”, a signé le chef de la délégation du Comitéinternational de la Croix-Rouge.

S’agissant du volet production rizicole, “les commu-nautés de 8 villages ont construit deux nouveaux ou-vrages de retenue d’eau avec l’appui” du CICR, en vued’améliorer la production dans les bassins versants, asouligné M Guinant, Dans le cadre de l’amélioration desrevenus des femmes, a-t-il ajouté, le CICR “a assuré  lesuivi technique et l’accompagnement’’ de jardins ma-raichers.”Il s’agit d’un jardin nouveau et de 4 réhabilitésau profit de 266 femmes”, a précisé ce responsable duCICR. Dans ce cadre, les propriétaires concernés ont bé-néficié de “conseils techniques” pour la production delégumes et la protection de cultures.De même, poursuitPhilippes Guinant, “elles ont bénéficié de trois pompesimmergées équipées de panneaux solaires”.Il assure quedans le cadre de la relance de la production animale,“beaucoup d’efforts ont été consentis au profit des po-pulations”, signalant que 200 petits ruminants ont étédistribués à autant de personnes de retour dans leursvillages d’origine. A Cabrousse, une commune du dé-partement d’Oussouye, 45 femmes de familles déplacéesont reçu des pirogues, pour la récolte des huitres, aconclu M. Guinant.

Page 3: Afrique de l’Ouest DONNE RENDEZ-VOUS LE 31 DÉCEMBRE… · 2 AGRIINFOS MENSUEL D’INFORMATIONS AGRICOLES ET RURALES 10E ANNEE N° 100 MARS 2017 Mensuel Agri Infos - ISSN: 0850

3AGRIINFOS - MENSUEL D’INFORMATIONS AGRICOLES ET RURALES - 10E ANNEE - N° 100 - MARS 2017

ACTUALITE

Les responsables des troisagences des Nations Uniesbasées à Rome ont célébré le

8 mars Journée internationaledes femmes, en réaffirmant leursengagements à améliorer les ca-pacités des femmes rurales quisont essentielles, pour bâtir unmonde libéré de la faim, app-rend Jade/Syfia.

L’Organisation des NationsUnies pour l’alimentation et l’a-griculture (FAO), le Fonds inter-national de développement agri-cole  (FIDA) et  le Programmealimentaire mondial  (PAM) ontrappelé au monde entier que les

femmes et les filles jouaient unrôle primordial dans la réalisa-tion du Programme de dévelop-pement durable à l’horizon2030  et surtout, par rapport àl’objectif consistant à éradiquerla faim et l’extrême pauvreté.‘’Les femmes jouent un rôle es-sentiel dans l’agriculture et lessystèmes alimentaires, non seu-lement en tant qu’agricultricesmais aussi en tant que produc-trices, commerçantes et gestion-naires’’, s’est exprimé M. JoséGraziano da Silva, le Directeurgénéral de la FAO. ‘’Elles sontpourtant toujours confrontées à

(Jade/Syfia)- L’autonomisation économique des femmes est l’unedes étapes clés en vue de réaliser le Programme de développementdurable à l’horizon 2030. Celle des femmes rurales est encore plusessentielle…, déclarent trois agences de l’Onu.

PAR MADIENG SECK

des obstacles majeurs sur le mar-ché du travail en milieu rural etau sein des chaînes de valeuragricoles’’, a ajouté José Grazianoda Silva. Il a fait remarquer quela sécurité alimentaire mondialerepose sur le fait de pouvoir li-bérer pleinement le potentieldes femmes. ‘’Atteindre l’égalitédes sexes et autonomiser lesfemmes sont des éléments indi-spensables à la lutte contre l’ex-trême pauvreté, la faim et la mal-nutrition, ce que souligne leProgramme de développementdurable à l’horizon 2030’’, a-t-ilaffirmé en substance.

Autonomiser les femmesDe son côté, Kanayo F. Nwanze,

Président du FIDA a indiquéqu’’’il était temps de réaliser quenous ne viendrons pas à bout dela pauvreté et de la faim sans uneautonomisation des femmes ru-rales’’. Et d’ajouter: ‘’Nous avons

de nombreux exemples, quiprouvent qu’une meilleure auto-nomisation des femmes dans leszones rurales et urbaines en-traîne une croissance économi-que plus élevée et une meilleurequalité de vie pour les femmeset les hommes...’’ En effet, le dou-ble fardeau du travail agricole etdes travaux domestiques non ré-munérés porté par les femmesles empêche de participer et demanière équitable aux activitésgénératrices de revenus. Amélio-rer l’accès des femmes ruralesaux technologies qui leur fontgagner du temps et de leur don-ner moins de travail est indispen-sable…Pour lui, transformer lesrelations entre hommes et fem-mes au sein de la famille est in-dispensable, afin d’autonomiserles femmes et de leur permettrede prendre des décisions au sujetde leurs vies.

L’accès des femmes à laterre…

Pour la Directrice exécutivedu PAM, l’autonomisation éco-nomique des femmes est l’unedes étapes clés en vue d’attein-dre l’égalité des sexes et  deconstruire un monde sans faim.L’évolution du monde du tra-vail,  nous offre l’opportunitéd’atteindre ces objectifs, déclareMme Ertharin Cousin. ‘’Assurerl’accès des femmes à la terre, auxoutils, aux engrais  et au créditcontribue à améliorer leurs vieset celles de leurs familles.’’, a-t-elle souligné. Nous savons, a-telle poursuivi, que les repas sco-laires motivent les parents àgarder leurs enfants à l’école. Cequi va améliorer leurs chancesde finir leur cursus, puis de trou-ver un emploi par la suite. Toute-fois, dans les pays en développe-ment, les femmes représentent45% de la main d’œuvre agricolede 20% en Amérique latine jus-qu’à 60% dans certaines régionsd’Afrique et d’Asie. Elles sontpourtant nettement moins bienpayées que les hommes, surtoutlorsqu’il s’agit de prendre soindes familles et des communau-tés, ce qui limite leur capacité àgagner des revenus et à déve-lopper leurs compétences. Lesnormes sociales, les lois et pra-tiques sexistes contribuent éga-lement à limiter l’accès des fem-mes à des activités essentiellestels que les ressources naturellesou encore l’éducation. Celaconcerne les avantages sociauxtels que leur participation à desassociations rurales ou encore àd’autres organisations chargéesde prendre des décisions. Parconséquent, leur capacité à ré-aliser leur potentiel et à influen-cer les prises de décisions dansles sphères économiques, socia-les et politiques, entre autres, estsérieusement compromise.

Améliorer l’accès des femmesaux opportunités économiques,aux ressources productives, auxemplois, aux services de santé,à la protection sociale et à l’édu-cation font partie des mesuresindispensables. Les faits prou-vent que les taux de malnutri-tion sont en nette baisse lorsqueles femmes ont accès à l’éduca-tion et aux opportunités d’em-ploi. De plus, soutiennent cesagences onusiennes, les poli-tiques et programmes doivents’attaquer aux disparités entrehommes et femmes dans les do-maines du leadership et de l’en-treprenariat et prendre encompte les besoins spécifiquesdes millions de femmes en mi-lieu rural qui font partie de l’é-conomie informelle, et ce, enaméliorant leur accès aux mar-chés formels, aux chaînes de va-leur et aux technologies et pra-tiques innovantes.

JOURNÉE INTERNATIONALE DES FEMMES

L’autonomisation des femmesrurales est essentielle

Avec ses programmes de for-mation, l’AFAO (Associationdes Femmes de l’Afrique de

l’Ouest), en ce mois dédiée auxFemmes, a, une nouvelle fois,formé 25 transformatrices de lanoix de cajou.

Au démarrage de cette for-mation, mi-mars à Thiénaba, lesresponsables de cette Associa-tion et la présidente du GIE‘’Fasse Diom’’ de cette localitéont magnifié leur collaborationavec l’AFAO ‘’Depuis deux ans, leprojet anacarde a formé une cin-quantaine de femmes. Cette an-née, 25 autres femmes vont êtreformées sur ces techniques queleurs prédécesseurs avaient fini demaîtriser’’, a magnifié Mme LoutySow, en cette période de Jour-née internationale de la femme.

L’Afao veut autonomiser lesfemmes

Selon la présidente, si le Gies’est tourné résolument à cette

technique, c’est parce que lesfemmes y ont trouvé leur intérêt.En effet, a-t-elle expliqué, latransformation traditionnelleétait rude. Les femmes étaientexposées à la fumée et se bru-laient les mains en grillant lanoix. Mais, a poursuivi Mme Sow,‘’depuis que cette collaborationavec l’AFAO a vu le jour en 2015,le Gie s’est doté d’équipements quilui a permis de transformer la noixde cajou par cuisson. Une pratiquequi produit une amande de qua-lité’’. Le seul bémol, selon Louty,est l’accès de la matière premièrequi passe sous leur nez, parceque les Indiens proposent desprix que ses sœurs ne peuventpas concurrencer. Actuellement,se désole-t-elle, ‘’nous achetonsle kilo de la noix brute à 1000 Fcfa, contre 800 F cfa à la mêmeépoque l’an dernier’’.

Pour le chargé de programmeà l’AFAO, toute activité qui favo-rise le bien-être des femmes, leur

plus-value, son organisation s’yinvestit. Wakhab Diop a soulignéque le projet anacarde, commeles années précédentes, va for-mer les femmes de Thiènaba,Gorom et de Ziguinchor. ‘’Cetteformation entre en droite ligne àla philosophie de l’Afao qui veutque les femmes soient de plus enplus autonomes. C’est ainsi quenous avons, pour cette dernièreannée, prévu de former 75 femmesissues de ces trois localités. Nouscommençons aujourd’hui à Thié-naba’’, a indiqué M. Diop. Il a tou-tefois rappelé que le projet a euà former 180 femmes dans lesmétiers de la transformation de

la noix de cajou et 25 femmesdans la pomme de cajou. ‘’Notreobjectif est de monter la capacitédes femmes d’approprier le pro-duit local et le transformer pouravoir des revenus conséquents’’, asouligné M. Diop.

Il a rappelé que l’Afao necompte pas se limiter seulementà la formation. Elle a mis les fem-mes en réseau. Elle a égalementéquipé les femmes de matérielsde importés de la Chine. Toutesces stratégies a-t-il expliqué, ‘’vi-sent à les autonomiser et à fairede la transformation de la noixde cajou un métier professionnelcomme tous les autres’’.

(Jade/Syfia)-Pour une meilleure autonomisation des femmes, l’A-FAO a encore formé, mi-mars, 25 femmes du GIE ‘’Fasse Diom’’ deThiénaba sur la technique moderne de la transformation de la noixde cajou. Objectif renforcer la capacité des femmes de s’approprierle cajou, un produit local.

NOIX DE CAJOU 

Près de 25 femmes de l’AFAO à l’école de latransformation à Thiénaba

PAR ABABACAR GUEYE

Page 4: Afrique de l’Ouest DONNE RENDEZ-VOUS LE 31 DÉCEMBRE… · 2 AGRIINFOS MENSUEL D’INFORMATIONS AGRICOLES ET RURALES 10E ANNEE N° 100 MARS 2017 Mensuel Agri Infos - ISSN: 0850

peche

AGRIINFOS - MENSUEL D’INFORMATIONS AGRICOLES ET RURALES - 10E ANNEE - N° 100 - MARS 20174

Pour sensibiliser les Sénéga-lais, les deux chercheursrappellent que les cétacés,

les lamantins et les dugongs sontdes mammifères aquatiques dela Classe des Chordés. Les céta-cés (baleines, dauphins, orques,cachalots et marsouins, en gé-néral) sont quasi exclusivementmarins et carnivores. Ils formentprès de 40 genres vivants et 140genres fossiles. Le lamantin afri-cain, est un herbivore évoluanten milieux dulçaquicole et sau-mâtre, au niveau Du Saloum etdu fleuve Sénégal, par exemple.Les dugongs sont des lamantinsprésents le long du littoral desOcéans Indien et PacifiqueOriental.

Au Sénégal, cétacés et laman-tins sont désignés par diversnoms : mbakeundeu, lalane, pipi,guilar, souddi, bélé-bélé, kheudeu,nbeugue nbeugue, léraw oungaka. Ce dernier terme désignepéjorativement une personnepeu réfléchie, bête. Ces mammi-fères sont relativement mécon-nus dans notre pays au plan ali-mentaire, culturel et scientifique.

Ne pas manger ces animauxmorts !

Pourtant, le Sénégal a signéet ratifié l’essentiel des conven-tions internationales qui les pro-tègent (Commission BaleinièreInternationale de 1936) et inter-disent leur pêche, détention etcommercialisation. Opposé à lachasse de ces animaux jusqu’en2000, à l’instar des Etats-Unis, del’Angleterre, de la France et dedivers organismes écologistes, leSénégal s’est inscrit par la suitedans une approche systémiqueassez favorable aux nations pro-chasse (Japon, Norvège, Islande,etc.) avant d’adopter une atti-tude pro-conservation percepti-ble à travers ses deux derniersCodes de la pêche maritime, de1998 et de 2015. 

Pour les chercheurs, l’é-chouage des mammifères aqua-tiques à même les plages et ber-ges du monde intriguait déjà lephilosophe grec, Aristote, 400ans avant Jésus-Christ. Mieuxperçu aujourd’hui, ce phéno-mène est à la fois un drame éco-logique, une manne pour les po-

pulations exploitant la chair deces animaux et une mine inespé-rée d’informations (discrimina-tion de stocks, migrations, ali-mentation, maladies, etc.).

L’histoire des échouages decétacés au Sénégal (1943 à 2008,au moins) montre que ceux-cisurviennent surtout de mai à aoûtdans la région de Dakar et concer-nent généralement les globicé-phales (baleines-pilote), les balei-nes, les dauphins et les cachalots.Sur ce  même registre, les cher-cheurs rappellent que le dernieréchouage massif s’est déroulé en2008 à la plage de Yoff à Dakar,les 20 et 21 mai. Il comprenait unecentaine de globicéphales, (Glo-bicephala macrorhynchus).

Un Plan de communicationdes journalistes du GREPEn décembre 2016 à Ru-

fisque, un baleineau échoué aété dépecé et mangé par des po-pulations riveraines méconnais-

sant, ou faisant fi des dispositionsréglementaires nationales en vi-gueur et des risques sanitairespotentiels encourus. Selon DrKhady Diouf de l’IFAN et MassalFall du CRODT ‘’ces échouagessont généralement gérés de ma-nière improvisée, désordonnée,s’ils ne sont pas banalisés ou offi-ciellement méconnus’’. Pourtant,disent-ils, il y a des méthodes as-sez simples, efficaces et logiquesde prise en charge de ces évè-nements importants à considéreraux plans scientifique (fourniturede données), alimentaire (sour-ces de protéines et de gras), cul-turel (chasse à caractère eth-nique), etc.

Pour éviter certains compor-tements regrettables, les cher-cheurs suggèrent des méthodeset mesures pratiques de prise encharge. Ils ciblent dans leurs tra-vaux des points focaux (PF). Il s’a-git notamment de services natio-naux de pêche touchant

l’écologie marine. Exemple : Di-rection des Pêches Maritimes(DPM), Marine Nationale (MN),Port, Direction de l’Environne-ment et des Etablissements Clas-sés (DEEC), Associations d’expertsen pêche, chercheurs, journalis-tes en environnement, forces del’ordre, Services  national d’hy-giène, Ecole vétérinaire, bonnesvolontés, etc. Bref, un large éven-tail avec différents PF ou organis-mes de prise en charge expliqueleur démarche. Démarche danslaquelle on trouve la mise enplace de ces PF avec un plan decommunication qui sera élaborépar le Groupe de Recherche En-vironnement Presse (GREP) pourattirer l’attention des populationsaprès échouage.

S’opposer à la découpe et àl’abattage d’animaux

échoués Dans leur travail d’alerte, les

chercheurs prônent aussi desopérations de sécurité et de sau-vetage en dressant un plan d’ac-tion. Exemple, la formation desPF sur les mammifères aqua-tiques (anatomie, collecte de don-nées, discrimination des stocks,conduite à tenir, guide de recon-naissance des  animaux échoués,etc.) Ensuite, il y a la mise en œu-vre d’opérations de sécurité avecla Section Environnementale dela Gendarmerie  nationale (SEGN),la Police Nationale (PN), la  Marinenationale (MN) et la Direction dela protection et de la surveillancedes pêches (DPSP) qui serontchargés de délimiter un périmètrede sécurité pour réduire lesrisques de stress des animaux etde blessure des spectateurs. Cesservices permettront ainsi la ma-nipulation des animaux par despersonnes expertes en matière decollecte de données scientifiques,la détermination des causes del’échouage et/ou de la mort, le

prélèvement d’échantillons bio-logiques, la mise en œuvre demesures de secourisme, la désin-fection et l’élimination des cada-vres. Ils doivent s’opposer à la dé-coupe et à l’abattage d’animauxéchoués, à la consommation deleur viande et/ou à l’utilisation deproduits dérivés. Ceci, conformé-ment à l’esprit du code de la pê-

che en vigueur (lire encadré).

Bonnes pratiques d’hygièneLes opérations de sauvetage

seront coordonnées par le Grou-pement national des sapeurspompiers (GNSP). Ainsi, les tech-niques de sauvetage des mam-mifères consisteront à aspergerou recouvrir d’un linge mouilléleur peau, à profiter de la fraî-cheur (nuit ou matinée) pour lesremettre à l’eau avant les forteschaleurs  et  à asperger d’eau leurgueule ouverte. Il ne faudra pascouvrir ni arroser leur évent, pré-viennent les chercheurs, quiconseillent de les transférer eneaux profondes et éloignées.

Pour minimiser les risques sa-nitaires, les chercheurs souli-gnent aussi le respect d’un mini-mum de règles d’usage en cas demanipulation de ces mammifèreséchoués, vivants ou morts. En ef-fet, ces bêtes peuvent transmet-tre une variante de la Brucelloseà l’homme, même si le risque estassez faible. Pour ce faire, de bon-nes pratiques sont mises en exer-gue. Bonnes pratiques qui repo-sent en partie sur l’usage dedésinfectants, le port de gants,vêtements de protection, lunet-tes de protection, bottes,masques, etc. Les cadavres serontenfouis profondément avec unebonne couche de chaux vive.Certaines carcasses feront l’objetd’un enfouissement spécial ou detout autre traitement approprié(par le formol, par exemple). Lamise en œuvre de toutes ces me-sures requiert, la compétence desvétérinaires et hygiénistes  :EISMV, SHPN, etc.

En conclusion de leur intéres-sant travail scientifique, les cher-cheurs retiennent que ‘’leséchouages de cétacés et laman-tins au Sénégal ne doivent plusêtre gérés de façon inefficace’’. Lesactivités déclinées dans le pland’action proposé ici, une fois me-nées à bien, pourraient aider àcontourner les impairs notésjusque là. Toutefois,  ils souli-gnent que le succès d’une telleentreprise est lié à la mise enplace d’un budget conséquent.Travail qui peut être envisagédans les plus brefs délais via larencontre des points focaux.

Echouage de baleines au Sénégal,Comment y faire face ?(Jade/Syfia) – L’échouage de baleines en 2008 à Yoff et en 2016 d’unbaleineau à Rufisque, nous interpelle à plus d’un titre. Certains rive-rains n’hésitent pas à consommer de leur viande. Or, cela est interditau Sénégal et pourrait même les exposer à des intoxications (conta-mination externe de la carcasse, putréfaction plus ou moins avancéede la viande, etc.), voire à une zoonose. Mais que savons-nous d’euxdans le monde, et au Sénégal? Quels enseignements tirer de leuréchouage ? Quelles attitudes adopter face à un tel phénomène ? A cesinterrogations, deux chercheurs sénégalais, le Dr Khady Diouf, biolo-giste des pêches, Chef du laboratoire de biologies marine à l’IFAN/UCADet le Dr Massal Fall, Directeur du CRODT/ISRA ont réfléchi pour donnerdes solutions. Agri Infos a reçu copie de leurs travaux.

PAR MADIENG SECK

TORTUES MARINES ET OISEAUX MORTS AUSSI...

Le nouveau code de la pêche du  Sénégal date de juillet2015. Il abroge l’ancien code de 1998. S’agissant des mam-mifères aquatiques et entre autres espèces ciblées (cétacé,

baleine, lamantin, cachalot, etc.) les textes réglementaires (Loin0 98-32 du 14 avril 1998 et Loi 2015-18 du 13 juillet 2015) sti-pulent que sont interdites en tous temps et en tous lieux lapêche, la détention et la commercialisation de toutes les espè-ces de mammifères marins. Les chercheurs ajoutent par ailleursun commentaire soulignant que ces espèces ciblés laissentsous entendre implicitement dans ces lois, la non consomma-tion des tortues marines et oiseaux morts, y compris le ramas-sage de leurs œufs et poisson-scie ; cette dernière étant rajoutéedans le Code de 2015. M. S

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5AGRIINFOS - MENSUEL D’INFORMATIONS AGRICOLES ET RURALES - 10E ANNEE - N° 100 - MARS 2017

FILIERE RIZ

aux petites unités de transforma-tion de produire en majorité duriz brisé 100%. A l’en croire, latendance actuelle dans la trans-formation de cette céréale c’est60% de riz entier et 40% de rizbrisé. ‘’Nous voulons plus de rizbrisé et moins de riz entier. C’est leriz brisé 100% qui est attendu desSénégalais. Quand  on produitpour un marché, il faut se confor-mer à la demande en qualité, envariété et en prix’’, a-t- il indiqué.

Un CRD sur la commercialisationdu Paddy à ST-Louis

Durant cette rencontre le mi-nistre du Commerce, AliouneSarr a annoncé la tenue d’un Co-mité régional de développement(CRD) en compagnie du ministrede l’Agriculture et les membresde la plate forme sur la commer-cialisation du riz paddy pour pré-parer la campagne. ‘’L’ensembledes producteurs et acteurs faisantpartis de la chaine de valeur y se-ront conviés pour que nous puis-sions travailler sur la structure duriz paddy et du riz blanc’’, a préciséM Sarr. D’après lui, ce CRD setiendra au moment où le Séné-gal va mettre en place un sys-

tème de récépissé d’entrepôtsqui aujourd’hui fait partie des cri-tères de notation dans le DoingBusiness. Le projet de loi est qua-siment achevé et dans les pro-chaines semaines, il sera inscritdans l’ordre du jour du Conseildes ministres, puis soumis auvote à l’Assemblée. Cela veutdire que les operateurs écono-miques peuvent avoir des entre-pôts pour stocker le riz blanc etle paddy. Ce qui permettra à lachaîne de valeur de bien fonc-tionner.

“Attendons le 31 décembre2017 pour voir où est ceque nous en sommes par

rapport à l’autosuffisance en riz’’,c’est ce qu’a laissé entendreSamba Kanté, le directeur géné-ral de la Société nationale d’a-ménagement et d’exploitationdes terres du Delta du Fleuve Sé-négal et des Vallées du FleuveSénégal et de la Falémé (SAED).C’était au ministère du Com-merce. A l’issue de la réunion duComité sur la commercialisationdu riz sénégalais dont on pro-mettait en 2015 aux ‘’Goorgorlu’’l’autosuffisance.

Selon M Kanté, sur un objectifde 1, 6 million T de riz paddy en2017, les producteurs de la val-lée ont réalisé plus de 950  000tonnes de paddy l’année der-nière,. ‘’Maintenant, il leur restedeux campagnes à venir. Déjà, ilspréparent la contre saison de cetteannée. Nous sommes encore plusque jamais convaincus que le Sé-négal peut nourrir le Sénégal enriz dans de brefs délais. De 5 000Ha il y a cinq ou six ans, on estpassé à 44 000 Ha. C’est un vraisaut  ! Nous voulons battre le re-cord de 2016 qui nous a valu 44000 hectares emblavés en contresaison et nous voulons battre lar-gement ce record en 2017’’, a-t-ilaffirmé. Parmi les décisions pri-ses par le Comité pour trouverune solution définitive aux mul-tiples entraves de la filière riz, fi-gure la promotion du label sé-négalais, dont la mise en œuvred’un plan de communication estprévu dans les prochains jours.Sur ce point, le DG de la SAED afait savoir que tous les acteurssont concernés. En premier, lesproducteurs mais aussi la SAED.

Concernant la suspension del’importation du riz entier (lireencadré), le directeur exécutif del’UNACOIS (Union nationale descommerçants et industriels duSénégal) Ousmane Sy Ndiaye estd’avis que cette mesure facili-tera l’écoulement du riz entiersénégalais. ‘’Nous estimons quec’est une mesure raisonnable etsage  que nous soutiendrons. Il est

SÉNÉGAL : AUTOSUFFISANCE EN RIZ EN 2017 ?

Le Dg de la SAED donne rendez-vous le31 décembre...(Jade/Syfia) - La suspension de l’importation du riz entier, la com-mercialisation du paddy, et la mise en place d’un plan de commu-nication de la promotion du label Sénégalais, ont été les principalesmesures prises lors de la réunion du comité riz tenue à Dakar. Oc-casion pour le DG de la SAED, Samba Kanté de donner rendez-vousaux Sénégalais le 31 décembre 2017 pour faire un bilan sur l’au-tosuffisance en riz à l’horizon 2017.

(Jade/Syfia) - Le riz est le socle alimen-taire de la planète, un humain sur deux s’ennourrit. En Afrique et au Sénégal en particu-lier, on ne conçoit pas un repas à midi sansune ration de riz. Le commerce internationalde cette ‘’sainte‘’ céréale et ses ramificationsdans la sécurité alimentaire des Africains n’ajamais suscité autant de critiques.

C’est qu’en 2008, la crise alimentaire mon-

diale a mis a nu le piège de la dépendancealimentaire de pays ‘’rizivores’’ comme le Sé-négal qui en importe en moyenne plus de700 000 t/an. ‘’On préfère importer plutôtque cultiver, acheter plutôt que produire.Pendant 30 ans, le système a fonctionné sansproblème…Mais au printemps 2008 tout segrippe à Dakar. Comme dans d’autres mé-galopoles africaines’’, explique dans son livrele journaliste de Rfi Jean Pierre Boris.

Dès l’entame de l’ouvrage, l’auteur fournitdes explications profondes sur les échecs despolitiques alimentaires en Afrique où les pay-sans sont à l’abandon. Dans ce continent, eneffet, la production alimentaire est dictée parle souci de la rentabilité immédiate et non lasécurité alimentaire à long terme, écrit JeanPierre Boris.

Avec des reportages au plus près des im-portateurs sénégala is et maliens, des pro-ducteurs et des exportateurs d’Asie, notam-ment de la Thaïlande, 1er exportateurmondial de riz, l’auteur nous conduit dansles méandres des réseaux ‘’mafieux’’ du né-goce international du riz. Il y démonte, demanière passionnante, les mécanismes quiont abouti à la crise de 2008 : corruption auplus haut niveau, monopoles abusifs, incom-pétence des gouvernements africains,égoïsme des pays développés. Bref, tout estfait pour bloquer le commerce international

du riz. ‘’Il le sait de toute éternité. Un ancienministre de l’Agriculture le lui a confirmésous le sceau du secret : Si on achète à l’é-tranger, on touche des commissions. Ce quin’est pas le cas si on achète à l’intérieur dupays…’’, révèle le journaliste dans une deses nombreuses investigations pour démêlerl’écheveau de cette vraie ‘’fausse pénurie’’du riz.

Après une description du l’entrepôt exo-tique de l’importateur sénégalais BocarSamba Dièye, l’auteur nous dépeint ce vieuxSelf made man qui a acheté son riz à 800dollars la tonne pendant la crise et obligé dele revendre à 340 dollars après. Mais quefaire ? Car, cette hausse des cours mondiauxdu riz a été accompagnée par les petits spé-culateurs locaux, au grand dam des consom-mateurs africains.

Au Mali, où on n’importe cependant quequelques dizaines de milliers de tonnes paran, le programme gouvernemental ‘’Initiativeriz’’ semble jouable. Mais ce sursaut estcontesté par les paysans maliens qui dénon-cent l’accaparement de terres rizicoles cé-dées à des investisseurs chinois et libyens.Un danger en Afrique ! Surtout si la crise ali-mentaire revient…D’ici 10 ans, prédisent cer-tains experts.

A lire absolument !

MADIENG SECK

PAR ZAKI BODIAN

LU POUR VOUS “Main basse sur le riz” Jean Pierre Boris - Arte Editions fayard mars 2010, 219 pages,

18 euros TTC – DVD du film éponyme sur www.arteboutique.com

Les méandres des réseaux “mafieux” du négoce international du riz

également admis que le prix in-itialement fixé à 280 000 mille Fcfa la tonne du riz entier sénéga-lais sera revue à la baisse et vadescendre jusqu’à 270 000 mille Fcfa la tonne’’, s’est réjoui MNdiaye. Et d’ajouter  : ‘’Les com-merçants, sous l’égide de l’UNA-COIS, prendront leurs responsabi-lités et faciliteront le déstockagede ce riz entier qui est en souf-france chez les riziers’’. S’agissantde la mise à niveau industrielledes riziers prévue à partir du 16mars dans la zone Nord, le direc-teur exécutif de l’UNACOIS diraque cette formation permettra

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emploi

AGRIINFOS - MENSUEL D’INFORMATIONS AGRICOLES ET RURALES - 10E ANNEE - N° 100 - MARS 20176

Bon nombre de membres du Collègedes jeunes du Conseil national deconcertation et de coopération des

ruraux (CNCR) sont devenus entrepre-neurs agricoles. Lors de l’atelier de collectedes données, dans le cadre de la capitali-sation du projet PQDI (Programme qué-bécois de développement international),les participants ont indiqué que ‘’80% deleurs collègues sont satisfaits de la forma-tion en aviculture’’. Ils viennent au-jourd’hui pour partager leur capitale ex-périence.

100 jeunes du Cncr formés enaviculture à l’ENSA

En 2015, en collaboration avec le Cen-tre canadien d’études et de coopérationinternationale (CECI), le CNCR avait, à tra-vers ce projet PQDI, formé 100 jeunes enaviculture à l’École nationale supérieured’Agriculture (ENSA) de Thiès. D’ailleurscertains bénéficiaires ont aujourd’huimonté leur propre ferme. La réussite decette expérience en matière d’emploi desjeunes ruraux a valu à cette Organisationde producteurs (OP) de répondre à un ap-pel à Proposition de la CEDEAO (Commu-nauté Économique des États de l’Afriquede l’Ouest) à travers l’ARAA (Agence Ré-gionale pour l’Agriculture et l’Alimenta-tion). ‘’Il s’agit de partager notre expérience.Sur les cinq projets retenus, quatre ont étéportés par des structures régionales commele ROPPA, le CIRAD (Centre de coopérationinternationale en recherche agronomiquepour le Développement), etc. Seul, celui duSénégal est porté par une OP’’, a expliquéMarius Dia, appui technique du CNCR.

Diffuser ce projet dans les 13 pays duROPPA

Selon M. Dia, l’objectif de cet atelier estde collecter tous les éléments afférant à laformation et allant jusqu’à l’installation desjeunes. C’est cette expérience sénégalaisedans l’aviculture, que cet Atelier a voulu par-tager avec les 13 pays membres du ROPPA(Réseau des Organisations Paysannes et deproducteurs de l’Afrique de l’Ouest).

L’aviculture en Afrique de l’Ouest, estune filière porteuse d’espoir pour la crois-sance. En effet, elle fait partie des cinq fi-lières stratégiques dans tous les pays dela CEDEAO. Au Sénégal, elle est en pleinecroissance. Le secteur avicole est passé à290 millions de têtes de poulets de chairconsommés en 2005, à plus de 550

millions en 2013, selon un de l’atelier.Pendant deux jours, les jeunes entre-

preneurs avicoles ont passé en revue lesacquis et les contraintes. Parmi celles-ci,ils ont cité l’accès au foncier et aux infras-tructures adéquates, la difficulté de trou-ver des intrants de qualité et son transportjusqu’au site de production, la maitrisedu taux de mortalité des poussins, l’accèsau financement, etc. Toutefois, les jeunesont soutenu que ce projet est salutaire. Illeur a permis de rester dans leur milieurespectif et de développer l’auto emploi.‘’C’est une activité lucrative mais qui exigedes investissements financiers…’’, disent-ils en chœur dans leurs interventions.

Selon Marius Dia de la Cellule d’appuidu CNCR, ‘’c’est tout le sens de cette ren-contre’’. En effet, a-t-il fait remarquer, latransformation de l’agriculture passe pardes jeunes bien formés. Pour cela, dit-il,‘’il faut des écoles de formation où les ru-

raux peuvent accéder et suivre des for-mations qui leur conviennent’’.

Plaidoyer devant les députés de laCEDEAO

Revenant sur le ‘’Projet de capitalisa-tion et de diffusion d’un Centre incubateurde développement des métiers agricolespour les jeunes femmes et hommes’’ quiva durer un an, Marius Dia a rappelé sesgrands axes : mettre en place une équipe,faire la promotion et la diffusion de la ca-pitalisation dans les différents pays de laCEDEAO. Il s’agit également de prépareret valider le document qui servira de plai-doyer auprès de l’Assemblée des députésde la Communauté. Au nom du patron du

CECI, monsieur Diampakhé Tandian a sa-lué le partenariat fécond entre le CNCR etl’ENSA. ‘’A travers ce partenariat, on a mon-tré que le secteur agricole peut résoudre laquestion de l’emploi des jeunes’’, a-t-il af-firmé. Dans la même veine, il a félicité leCNCR qui a voulu partager ce succès storydans les autres pays de la CEDEAO.

De son côté, le Dr Thierry Nesseim, en-seignant à l’Ensa, a rappelé que ce parte-nariat était un challenge. Il a souligné quel’établissement a beaucoup travaillé avecles producteurs. ‘’L’ENSA organise des ses-sions de formations de courtes durées. Lesjeunes du CNCR en ont bénéficié. Et les fruitsdépassent aujourd’hui nos frontières’’, s’estréjoui Dr Nesseim.

ÉLEVAGE

Les jeunes du CNCR partagent leurexpérience d’entrepreneur avicole(Jade/Syfia) – Pour créer des emplois, 100 jeunes du Cncr ont été formés en 2015 àl’ENSA de Thiès. Le CECI et l’Organisation paysanne faitière les ont invité à partagerleur expérience d’entrepreneur. Début mars à Dakar, un atelier a été organisé pourcollecter les données et les capitaliser en vue de la création d’un Centre incubateurde développement des métiers agricoles. Un plaidoyer devant les députés de la CE-DEAO est prévu pour une large diffusion dans les pays membres du ROPPA.

PAR ABABACAR GUEYE

(Jade/Syfia)- Une réglementation rigoureuse s’impose pour lut-ter contre la circulation des semences contrefaites. Au 17èmeCongrès de l’Association africaine du commerce des semences(AFSTA) organisée par l’Unis (l’Union nationale interprofession-nelle des semences) début mars à Dakar, les participants ontinsisté sur cette question et celle des changements climatiques.

“La circulation de semences contrefaites est un fléau.  Les Etatsmembres sont appelés à mettre en place une réglementationrigoureuse pour protéger les semences. Nous devons tra-

vailler pour que les acteurs puissent avoir des semences de qualité,saines et légales’’, a lancé Jean Christophe  Gouache.

Le vice-président de l’international Seed fédération (ISF) s’ex-primait à l’occasion du 17ème Congrès de l’AFSTA présidé leSecrétaire général du ministre de l’Agriculture et de l’Equipe-ment Rural (MAER), le Dr Dogo Seck.

Organisée par l’Unis (l’Union nationale interprofessionnelledes semences), la rencontre a accueilli plusieurs firmes semen-cières du monde. ‘’Il existe une grande incertitude sur le statut ré-glementaire des produits obtenus par les nouvelles technologiessemencières. Celles-ci font penser à un risque sur leur utilisationpour l’amélioration des plantes. Les réglementations sur les semen-ces servent d’abord à protéger les agriculteurs, mais aussi à l’activitésemencière de pouvoir se développer’’, a souligné M. Gouache.Pour le vice-président de l’ISF, les pays africains ne sont pas épar-gnés de ces difficultés semencières, parce que beaucoup d’entreeux dépendent de ces firmes. ‘’Les agriculteurs et semenciers afri-cains doivent élevés leurs voix pour être entendus par le reste dumonde. Ils ont besoin de toutes les technologies pour répondre auxmultiples défis qui offrent à eux. L’objectif de cet appel est d’inciter

l’ensemble des pouvoirs publics à utiliser des critères cohérents,basés sur la science pour prendre les décisions et définir les cadresréglementaires adaptés’’, a plusieurs fois lancé M. Gouache. Il ademandé aux membres de l’AFSTA de ne pas laisser certaines‘’Ong d’être leur interlocuteur auprès des gouvernements’’.

100 000 ha d’arachides certifiées perdus De son côté, le président de l’AFSTA, Denias Zaranyika, lui a

rassuré de son soutien. Son association va renforcer davantagela communication avec les industries semencières pour garantirl’accès à la semence de qualité. Parce que, a souligné M. Zara-nyika, ‘’une semence de qualité contribue à plus de 50% durendement’’.

Du côté de l’Unis, son président Doudou Thiam a magnifiéla tenue de cette rencontre à Dakar. Cela montre, a-t-il dit, laconfiance que ses partenaires ont à l’endroit de l’Unis. ‘’Nousrendons hommage à tous nos partenaires qui se sont mobiliséspour venir participer à ce congrès’’, s’est réjoui M. Thiam. Il asoutenu que la question des semences n’a pas été le seul point.

A ce 17ème Congrès de AFSTA, la problématique des chan-gements climatiques a aussi été au cœur des débats. ‘’C’est biend’avoir des semences de qualité, mais si elles ne sont pas adaptéesaux zones agro écologiques, aux changements climatiques et auxarrêts précoces de l’hivernage, comme ce fut le cas au Sénégal, lesproductions subiront les conséquences’’, a fait remarquer M.Thiam. Il a pris en exemple, la reconstitution du capital semen-cière de l’arachide dont l’Unis a eu à participer. ‘’Sur les 100 000ha de semences d’arachide certifiées que nous avons exploitéesl’hivernage dernier, la moisson n’était pas bonne à cause del’arrêt brusque des pluies’’, a regretté M. Thiam.

ABA & ZAKI

SEMENCES CONTREFAITES

Les acteurs interpelés sur ce fléau

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7AGRIINFOS - MENSUEL D’INFORMATIONS AGRICOLES ET RURALES - 10E ANNEE - N° 100 - MARS 2017

environnement

“La situation hors decontrôle dans les eauxouest africaines est alar-

mante et confirme encore le be-soin urgent de prise de déci-sions. D’après nos observations,la surcapacité de pêche demeureun des principaux problèmes etil y a un manque important d’in-formation sur les stocks de pois-sons disponibles. La seule voiepour arrêter cette exploitationeffrénée est d’amener les gou-vernements à prendre leurresponsabilité et à coopérer au-tour d’une gestion durable deleurs ressources’’, alerte PavelKlinckhamers, responsable deprojet à bord du navire deGreenpeace Esperanza. C’est cequ’apprend, Jade/Syfia dans uncommuniqué de l’Ong interna-tionale. Le navire a constaté cesmanquements, après dix joursde recherche, le long des côtesouest africaines. Esperanza mon-tre la frénésie des flottes de pê-che dans les eaux ouest africai-nes qui sont parmi les pluspoissonneuses au monde.

Des centaines de courbinesjetés à la mer

L’expédition appelée « Espoiren Afrique de l’Ouest » a débutéau Cap Vert le 23 février et va sepoursuivre dans les mois à veniren Guinée Bissau, GuinéeConakry, Sierra Leone avant deprendre fin au Sénégal. En moinsde deux semaines en mer, leséquipes à bord de l’Esperanzaont vu de nombreux exemplesde pratiques de pêche INN de lapart de ces navires.

En tant que l’un des instiga-teurs de l’Initiative pour laTransparence des Pêches, la Mau-ritanie conforte sa position d’ac-teur majeur en Afrique del’Ouest. Selon les accords de pê-che signés avec l’Union Euro-péenne, les autorités maurita-niennes sont égalementsoumises à l’obligation de fournirdes informations sur les flottesde pêche étrangères présentes

dans ses eaux territoriales. Ce-pendant, le long des côtes mau-ritaniennes, Greenpeace a cons-taté que de nombreux bateauxde pêche ne rapportaient pasleur position satellite (AIS). Deplus, des navires de pêche indus-trielle opèrent dans la zone nau-tique des 12 Miles. Ces zones depêche sont essentielles pour les

petits pêcheurs et les commu-nautés locales dépendant de lapêche. Un des événements lesplus dérangeants dont ont ététémoins les équipes de Green-peace a été la découverte de cen-taines de courbines de plus d’unmètre flottant morts à la surfaceet jetés à la mer par des naviresde pêche industrielle. ‘’Ce sont despoissons de valeur qui peuvent gé-nérer de bons revenus, et un seulde ces poissons peut nourrir unefamille nombreuse pendant plu-sieurs jours. C’est inacceptable queces poissons soient attrapés et en-suite rejetés à la mer. Les pêcheurslocaux sautaient de leurs petits ba-teaux pour attraper ces poissonset empêchaient que cette ressourcede valeur soit gaspillée’’, clame Bo-lei Liu, chargé de campagneocéan à Greenpeace Asie de l’est.

Mise en place d’unorganisme régional des pêches

Le gaspillage ou les pratiquesillégales ne sont hélas pas raresdans les eaux ouest africaines, oùles deux tiers des stocks de pois-sons sont partagés entre deuxou plusieurs pays. Afin de s’atta-quer au problème commun etcroissant qu’est la surpêche et lapêche INN, les Etats côtiers doi-vent agir conjointement et demanière urgente pour la mise enplace d’un Organisme régionaldes pêches, doté d’un mandatde gestion clair allant au-delàd’un simple rôle de conseil.

On rappelle qu’il y a six ans déjà,la FAO avait signalé que les eauxouest africaines avaient le taux desurpêche le plus élevé au monde,avec plus de la moitié des stocks

surexploités. Si cela continue à cerythme, la sécurité alimentaire demillions d’Africains sera en jeu.

Les gouvernements doiventse mettre d’accord sur des règlescontraignantes, incluant une al-location des accès aux stocks depoissons qui soit équitable et du-rable et qui tient compte des in-térêts des communautés localeset de la protection de l’environ-nement. Ils doivent aussi s’assu-rer que ces règles sont suivies etréaliser qu’ils ne doivent pas seu-lement coopérer parce qu’ils ontdes espaces maritimes com-muns, mais qu’ils y sont soumispar les conventions régionales etinternationales. C’est la seule fa-çon de s’assurer que les ressour-ces en poissons sont capturéesde manière durable et sans im-pact négatif sur l’environnement.

PÊCHE ILLEGALE

Greenpeace révèle de nouveaux cas de mauvaisespratiques de pêche en Afrique de l’Ouest(Jade/Syfia)- Greenpeace a présenté, mi-mars à Nouakchott, lesrésultats de recherche le long des côtes ouest africaines. Ces résul-tats ont été transmis aux Ministres mauritaniens de la Pêche et del’Économie Maritime, de l’Environnement et du DéveloppementDurable, de l’Equipement et des Transports. Témoin de nombreusesirrégularités impliquant des navires locaux et étrangers, Green-peace recommande la mise en place d’un Organisme de gestion ré-gional des pêches qui soit fort et efficace.

PAR MADIENG SECK

A Nioro, dans le département de Kaolack, les changementsclimatiques auraient un impact positif sur les systèmes de pro-duction dans quatre des cinq cas, d’ici à 2050. L’étude surl’’’Évaluation de l’impact du changement climatique sur l’a-griculture : Cas de Nioro du Rip’’ projetterait une baisse deproduction de maïs qui tourne entre -11 et -29%. Par contrepour l’arachide, elle constaterait une augmentation de 24 à77%. Et plus de 50% des producteurs tireraient leurs revenussur l’arachide’’, a confié aux journalistes, fin février à Dakar leDr Ibrahima Hathie.

Le directeur de recherche de l’lpar (Initiative prospectiveagricole et rurale) s’exprimait à l’occasion d’un atelier de par-tage portant sur cette étude dans le cadre du projet Agmip(Agricultural model intercomparison and Improvement Projet).

‘’A l’horizon 2050, les systèmes de production entraineraientde bonne production pour l’arachide, mais mitigés pour le mil.Quant au maïs, tel que cultivé, il est vulnérable aux changementsclimatiques’’, a expliqué Dr Hathie aux journalistes.

L’IPAR, en partenariat avec le Réseau des parlementairespour la protection de l’environnement au Sénégal (REPES), leMinistère de l’Environnement et du Développement Durable(MEDD), a organisé cet atelier de restitution auprès des parle-mentaires, des membres du Conseil économique social et en-vironnemental (CESE), de la société civile, ainsi que des jour-nalistes, afin d’analyser ensemble les moyens d’appropriationet de diffusion de ces résultats.

A Nioro, le projet Agmip a évalué l’impact du changementclimatique sur l’agriculture et sur les systèmes actuels de culturesà l’horizon 2050. Avec une approche intégrée (modèles clima-tiques, modèles de cultures, d’élevage et économiques), l’études’est également interrogée sur les impacts des mesures d’adap-tation. Selon le directeur de recherche, l’équipe s’est penchéesur quatre aspects : le système de production actuel et son im-pact sur les CC, l’adaptation par rapport au CC, etc. Selon DrHathie, le projet a travaillé sur 29 modèles utilisés dans les COP(rencontres internationale sur les changements climatiques).

Trois ménages sur quatre adoptent le paquet d’engrais de basePour le cas de Nioro, cinq modèles ont été choisis tout en

se focalisant sur deux aspects : la température et le climat. ‘’Iln’y a que le scénario chaud et sec où on constate un impactvulnérable’’. Mais, a tenu à rassurer le directeur de recherche‘’quatre sur cinq producteurs pourraient gagner avec l’ara-chide’’. Toutefois, il a suggéré deux ensembles d’adaptationqui ont été réalisés sur chaque culture. Il s’agit de l’améliorationdans la gestion des cultures et la combinaison de gestion etd’adaptation génétique. ‘’Au moins trois ménages de petits pro-ducteurs sur quatre adoptent le paquet d’engrais de base. Et unproducteur sur 10 adoptera un engrais composé et une variétéaméliorée’’, a conclu le chercheur. Et de poursuivre : ‘’le pro-gramme d’adaptation comportait des améliorations géné-tiques notamment des semences tolérantes à la chaleur etadaptée à une température élevée’’.

Avec ces technologies, au moins un ménage de petits ex-ploitants agricoles sur deux est susceptible d’adopter le paquettechnologique proposé.

Même avec ces notes d’espoir, les hommes de médias sontrestés pessimistes. Pour nombre d’entre eux, la dégradationdes sols et ses ravinements, la précocité des hivernages, ainsique le système actuel de culture ne permettent pas d’avoirdes rendements assez consistants pour une bonne production.

ABABACAR GUÈYE

(Jade/Syfia)- A Nioro, les changements climatiques pourraient êtrebénéfiques pour certaines cultures notamment pour l’arachide etpour le mil. Cependant, ils seront défavorables pour le maïs. Le Di-recteur de recherche à l’Ipar Dr Ibrahima Hathie a proposé commealternative l’utilisation d’un paquet technologique et la diversifi-cation des cultures pour s’adapter, même si certains acteurs restentpessimistes sur les résultats de l’étude.

CHANGEMENT CLIMATIQUE :

Nioro : Les systèmes de production descéréales seraient mitigés à l’horizon 2050

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Cette année, avec l’appui duProgramme de producti-vité agricole en Afrique de

l’Ouest (PPAAO/WAAPP), la pla-teforme nationale CCASA, vainstaller trois nouvelles plate-formes dans les départementsde Foundiougne, Koungheulet Vélingara.

Autorités étatiques et loca-les, Chefs de services, Organi-sations de producteurs (Op)des trois départements ontété sensibilisés sur l’installa-tion de nouvelles plateformeslocales dans leur localité. Desplateformes locales qui veu-lent que les acteurs et les dé-cideurs prennent en compteles CC dans leurs activités dedéveloppement. Par consé-quent, il est du devoir de laplateforme nationale CCASA(Dialogue Sciences- Politiquessur l’adaptation de l’agricul-ture et de la sécurité alimen-taire face au changement cli-matique) d’imprégner lesautorités sur ses enjeux et sesmissions. Il est judicieux de ve-nir les (Autorités) rencontrer etd’échanger avec eux sur les rai-sons de la mise en place destrois nouvelles plateformes quivont regrouper tous les acteurs,pour qu’on puisse ensembletrouver des stratégies et s’adap-ter face au (CC)’’, a expliqué lecoordonnateur de la Plate-forme CCASA Bounama Dièye.

Face aux autorités la délé-gation n’a pas manqué desouligner les effets collatérauxdes CC dans leurs localitésrespectives. ‘’Nous voulons unedémarche participative et in-clusive. La plateforme veut in-staurer le dialogue pour quetoutes les actions d’adaptationet d’atténuation proviennentdes acteurs’’, a encore confiéM Dièye.

Zone de pêche et de tou-risme par excellence, le dépar-

tement de Foundiougne asubi de plein fouet les effetsdes CC.

Les acteurs,levier de la plateforme

Selon le préfet, certains ef-fets proviennent de la na-ture. D’autres, des popula-

tions qui exploitent demanière abusive les amas de

sables et autres détritus.‘’Même si les populations sontconscientes des effets des CC.

Elles ont en train de s’auto-dé-truire. C’est pourquoi, nous

avons tenu un CDD pour arrê-ter certaines pratiques. C’est

en ce sens que je salue la miseen place d’une nouvelle plate-forme ici. Elle va nous accom-pagner dans nos actions quenous avons entreprises’’, s’estréjoui Gorgui Mbaye, préfetde Foundiougne. Très au faitsur ces questions, il a tenu enhaleine ses hôtes, tout en lesrassurant de sa disponibilitéà les accompagner dans leur

mission.L’engagement du préfet et

sa réceptivité ont été saluéspar la délégation. Pour celle-ci, le préfet de Foundiougneest ‘’le levier et il a un rôle dé-terminant à jouer pour faireavancer les choses’’. Parailleurs, la délégation a rap-pelé que ‘’ce défi repose surle Service départemental dudéveloppement rural (SDDR)qui joue le rôle de catalyseur’’.

A Koungheul, dans la ré-gion de Kaffrine, et face auxautorités locales et adminis-tratives, Mme Khady Kane dela Direction de l’Elevage a ma-gnifié la plateforme de Kaf-frine qui est souvent citéedans la pratique de l’agricul-ture intelligente face au cli-mat. Elle s’est réjouie de la pla-teforme qui va être installée

incessamment. ‘’Notre missionest de vous sensibiliser afind’impliquer tous les acteurs lorsde sa mise en place prochaine-ment’’, a conseillé Mme Kane.Ibrahima Paul Thiao de laF o n g s - A c t i o n / p a y s a n n eabonde dans le même sens.‘’L’animation et la raison d’êtredu CCASA locale reviennent auxacteurs. Vous êtes les leviers.Tous sont conviés pour qu’ilsappréhendent les actions à dé-cliner’’, a-t-il souligné.

Vélingara, 1ère plateformeCcasa au sud du pays

A Vélingara, le préfet Ab-dourahmane Ndiaye, qui futnaguère le préfet de Kaffrinequi a signé le 1er Arrêté por-tant création de la Plataformede Kaffrine en 2015, s’est ré-joui de sa collaboration avec

la plateforme nationale. Heu-reuse coïncidence  ! L’ancienpréfet de Kaffrine aura cettefois-ci, le privilège d’installercelle de Vélingara, la premièreplateforme dans la zone sudpays. Bien au fait de la démar-che participative du Ccasa,Abdourahmane Ndiaye a ré-uni tous les acteurs (servicesnationaux, structures d’enca-drement, Ong, presse) pourprendre part à cette missionde sensibilisation. Au cours decette rencontre, l’incertitudede l’hivernage, la divagationdes animaux et la forte pres-sion sur les ressources natu-relles ont été évoquées. Lesparticipants ont égalementdéploré la présence de beau-coup de structures qui inter-viennent dans une même lo-calité et pour la même cible.

Toutefois, ils ont salué la mis-sion de contact et sont déter-minés à faire de la plateformede Vélingara, un laboratoire,comme ce fût le cas avec Kaf-frine. 

En réponse, le coordonna-teur du CCASA a soutenu quela mise en place de cette pla-teforme de Vélingara n’est pasde trop. Elle vient réunir tousles acteurs pour échanger surl’élaboration des plans d’ac-tions, d’adaptation et d’atté-nuation. ‘’Le CC est une ques-tion transversale. La plateformeva travailler avec l’existant….’’,a expliqué M. Diéye qui a sa-lué la préoccupation des unset des autres. Il a, dans la fou-lée, annoncé les activités et lessessions de formation qui se-ront assurées par la plate-forme.

AGRICULTURE

AGRIINFOS - MENSUEL D’INFORMATIONS AGRICOLES ET RURALES - 10E ANNEE - N° 100 - MARS 20178

CHANGEMENT CLIMATIQUE :

Bientôt trois nouvelles plateformes localesdu CCASA en 2017 (Jade/Syfia) - L’ambassadrice de la Suisse à Dakar a magnifié l’en-gagement des promoteurs du Centre de formation ‘’Sahel Vert’’ enagriculture écologique et biologique à Toubab Dialaw, dans la com-mune de Yenne. Des techniciens en y seront formés au Centre SahelVert. Une quinzaine de jeunes y suit depuis décembre dernier, uneformation de deux ans. Le lancement officiel a eu lieu mi-févrierau Centre Mampuya où loge Sahel Vert.

PAR ABABACAR GUEYE