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DOSSIER A L’USAGE DES ENSEIGNANTS HOSSAM ELKHADEM, COMMISSAIRE SCIENTIFIQUE ET AUTEUR AHMED MEDHOUNE, COMMISSAIRE GÉNÉRAL Avec le soutien du Fonds d’Impulsion à la Politique des Immigrés, de la Communauté française - Wallonie-Bruxelles, et de la Commission communautaire française

Age d'or Des Sciences Arabes

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  • DOSSIER A LUSAGE DES ENSEIGNANTSHOSSAM ELKHADEM, COMMISSAIRE SCIENTIFIQUE ET AUTEUR

    AHMED MEDHOUNE,COMMISSAIRE GNRAL

    Avec le soutien du Fonds dImpulsion la Politique des Immigrs, de la Communaut franaise - Wallonie-Bruxelles, et de la Commission communautaire franaise

  • ULB Culture _ la dcouverte de lge dor des sciences arabes _ 1

    TABLE DES MATIRES

    INTRODUCTION 2DES CLEFS POUR COMPRENDRE 31_LA PNINSULE ARABIQUE AVANT LAPPARITION DE LISLAM 3

    2_LA PNINSULE ARABIQUE LA NAISSANCE DE LISLAM : LTAT DES SAVOIRS 4

    3_LE MONDE INTELLECTUEL AU PROCHE-ORIENT AU VIIE SICLE 4

    4_LEXPANSION ARABE 4

    5_LA SCIENCE DANS LA TRADITION ISLAMIQUE 5

    6_TRANSMISSION ET DIFFUSION DES SAVOIRS 5

    7_LA LANGUE ARABE 6

    8_LE DCLIN DE LACTIVIT SCIENTIFIQUE 6

    LE CIEL ET LA TERRE 71_LES CHIFFRES ARABES 7

    2_LES MATHMATIQUES 7

    3_LA CARTOGRAPHIE CLESTE 8

    4_CARTOGRAPHIE TERRESTRE 10

    LHOMME DANS SON ENVIRONNEMENT 131_LA MDECINE 13

    2_LA CHIRURGIE 14

    3_LA PHARMACIE 15

    4_LA CHIMIE 16

    5_LA MCANIQUE 17

    CONCLUSION : LA CIRCULATION DES CONNAISSANCES SCIENTIFIQUES VERS LOCCIDENT 18

    CHRONOLOGIE DES SCIENCES ARABES 20

    BIBLIOGRAPHIE 21

    COMITS ET COLLABORATIONS 22

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    INTRODUCTION

    Depuis 2007, ULB Culture organise un programme dactivits consacr lhistoire des sa-voirs. Chaque anne, les apports dune civilisation lhistoire universelle des savoirs sontmis lhonneur.

    Pour 2007-2008, ce tour du monde rend hommage lapport des civilisations arabo-mu-sulmanes aux sciences (mdecine, chimie, mcanique, astronomie, mathmatiques, archi-tecture, musique. ). Cet apport reste pour la plupart d'entre nous inconnu. Or, tout ce quele Moyen ge islamique a produit comme connaissance sest rvl dterminant dans lla-boration des sciences occidentales et, au-del, dans la construction du monde moderne.

    Ce premier programme du cycle Histoire des Savoirs est destin un trs large publicIl poursuit plusieurs objectifs. Tout dabord, fournir des outils didactiques visant dcons-truire les strotypes. Ces outils pdagogiques permettront de restaurer la mmoire ampu-te de lhistoire des sciences et de valoriser les identits culturelles des populationsoriginaires du monde musulman. Ensuite, susciter un intrt pour les sciences, et contribuer lutter contre la dsaffection des filires scientifiques dans lenseignement suprieur.

    Lune des premires missions de lUniversit est de produire et de diffuser des savoirs. Eninitiant et en organisant le cycle histoire des savoirs , lULB sengage activement dans lalutte contre les strotypes et le dialogue des cultures. Cet engagement savre dautantplus ncessaire que lUniversit libre de Bruxelles accueille une proportion importante dtu-diants issus de limmigration, refltant par l la diversit du village plantaire quest deve-nue la capitale de lEurope.

    Dans un contexte souvent domin par la peur de lAutre, et en particulier de tout ce quitouche au monde arabe, une telle thmatique place sous un autre angle les relations inter-culturelles. Le premier cycle de lhistoire des savoirs permet d'voquer les relations entrel'Occident et l'Orient autrement qu'en ayant recours au choc des civilisations.

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    De 632 (la mort du prophte Muhammad) 732 (bataille de Poitiers), les Arabes conquirent unimmense territoire qui stend de la frontire chinoise au nord de lEspagne. Dans cette mosaquede contres, la civilisation musulmane va se dvelopper partir des hritages scientifiques de laGrce, la Perse, lEgypte et la Msopotamie. Du VIIIe au XVe sicle, dans toutes les rgions dumonde musulman, des foyers naissent et se dveloppent avec leurs lieux de savoirs, leurs tablis-sements denseignement, leurs bibliothques, leurs hpitaux. Larabe devient alors la langue scien-tifique commune des savants dorigines rgionales et religieuses diverses.

    Ds la fin du Xe sicle, des instruments, des techniques puis des ouvrages ont commenc circu-ler. Ils constitueront lune des bases du renouveau des sciences en Europe.

    DES CLEFS POUR COMPRENDRE

    1 _ La pninsule arabique avant lapparition de lislam

    Bien avant le dbut de lre islamique (622), les habitants de la pninsule arabique, que lonnappelait pas encore Arabes , se partageaient gographiquement et culturellement entre lenord, le centre et le sud de la pninsule.

    Le nord tait une vaste rgion aride et dsertique. Trois grands tats sy formrent : le royaume dePetra, le royaume des Lakhmides, Palmyre.

    Le centre, peupl de tribus bdouines nomades, comptait plusieurs villes prospres comme LaMecque, al-Taif et Yambou. Ces villes taient des stations caravanires o staient rassemblsdes sdentaires et de riches ngociants.

    Au sud de la pninsule, le Ymen, se distinguait par un climat tempr et par la fertilit de seschamps qui lui ont valu le surnom d Arabie heureuse . Producteur de la myrrhe et de lencens, le Yemen se divisait en cits-tats riches et puissantes dont la plus clbre tait le royaume deSaba. Leur organisation sociale et politique sophistique contrastait avec le genre de vie des tribusnomades.

    HISTOIRE DES SCIENCES ARABES OU ISLAMIQUES ?

    Les hommes de sciences de cette priode ne sont pas tous arabes ni musulmans. Certains taient persans,indiens, gyptiens ou grecs et, parmi eux, figuraient des chrtiens, des juifs ou des sabens. Lemploi de ladjectif arabe se justifie parce que le langage universel de la science tait alors la languearabe. Ladjectif islamique dsigne le cadre culturel dans lequel la science est ne et sest dveloppe.

    Discussion entre trois praticiens.Page d'une traduction en arabe du De materia medica deDioscoride, copie par 'Abdallhibn al-FadlIrak, Bagdad ( ?), date 1224.Encres et couleurs opaques surpapier.Ham, The Keir Collection, II.1.

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    2 _ La pninsule arabique la naissance de lislam : Ltat des savoirs

    Les Arabes senorgueillissaient de matriser la posie et lart oratoire. Cest par ce biais que noussont parvenus des lments de leurs connaissances rudimentaires et empiriques en mdecine, m-decine vtrinaire, gographie et, plus particulirement en astronomie.En effet, ce peuple de nomades et de pasteurs se livrait, depuis la plus haute Antiquit, desobservations du ciel. Ces observations astronomiques leur ont permis de se diriger dans le dsert.Ils connaissaient les toiles fixes et errantes (les plantes), et savaient tablir des prvisions mto-rologiques, connaissances vitales en milieu dsertique.

    3 _ Le monde intellectuel au Proche-Orient au VIIe sicle

    Vers 600, la veille de lmergence de lislam, plusieurs centres denseignement et de recherche,essentiellement hellnistiques, se partagent le Proche et le Moyen-Orient.

    Lcole dAlexandrie, la fois cosmopolite et orientalisante, hritire des savoirs grecs en est le plusimportant. Les mathmatiques et lastronomie y occupaient une place privilgie.

    En Msopotamie, Edesse est depuis 150 le grand centre consacr la philosophie et aux doctrineschrtiennes. Les nestoriens traduisent en syriaque un grand nombre de traits grecs de mathma-tiques et de mdecine.

    La ville de Jundishapur en Perse, (connue pour son cole de mdecine) rassemble quant elle unnombre important de savants et dhommes de science persans ou originaires du monde grco-romain.

    Au carrefour de la Msopotamie, de lAsie Mineure et de la Syrie, la ville dHarran est peuple deSabens, adorateurs des astres, qui dveloppent des connaissances en mathmatiques, en astro-nomie et dans la fabrication dinstruments scientifiques comme les astrolabes, les cadrans et lesglobes clestes.

    Cest Bagdad, fonde en 762 par les Abbassides, que sont rassembls tous ces savoirs.

    4 _ Lexpansion arabe

    A la mort du Prophte, en 632, la pninsule arabique est une zone tampon entre deux grands em-pires aux pieds dargile : la Perse et Byzance.

    De 632 732, les Arabes vont conqurir un immense territoire. Contrairement certains prjugs,la conversion nest pas le but des conqutes et la guerre sainte (jihad) nest pas une obligation delislam : Pas de contrainte en religion, la vrit se distingue assez de lerreur (Coran II, 257). Au contraire, les convertis la religion musulmane taient, comme tous les musulmans, exonrsde taxes, ce qui posait de lourds problmes au trsor public.

    LA MECQUE

    De toutes ces villes, la plus prospre tait La Mecque,sorte de rpublique marchande organise autour dunsanctuaire. Elle abritait la Ka ba, la maison de dieu pour tous les dieux o se rassemblaient, lors duplerinage, des Arabes de toutes croyances (mazdens,paens).En outre, passaient La Mecque les caravanes quivoyageaient du Ymen la Syrie, de la Perse et de lInde la Mer Rouge, et du Golfe Persique lEgypte.

    Kaba Iznik.Panneau avec une reprsentation de la KabaTurquie, Iznik vers 1600.Cramique dcor peint sous glaure transparente.Copenhague, The David Collection, 51/1979.

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    5 _ La science dans la tradition islamique

    La place particulire que tient lilm, le savoir, ou la science, dans la tradition islamique trouve sesracines dans le Coran. Ainsi connatre Dieu exige dtudier les signes (isharat) de son existencedans le monde extrieur. Cest en percevant le miracle de la cration que lhomme peut devenirconscient du divin. En consquence, la qute du savoir est assimile un devoir religieux. Lpistmologie (thorie dela connaissance) occupe une place centrale dans la philosophie islamique.

    6 _ Transmission et diffusion des savoirs

    La traduction des uvres scientifiques dorigines grecque, indienne, persane et syriaque enarabe commence la fin du VIIIe sicle avec le calife abbasside Al-Mansr, fondateur de Bagdad.Cette pratique se dveloppe et se systmatise avec le calife Al-Mamn, fondateur de la Maison dela Sagesse. En prs de cent ans, la quasi-totalit de la littrature scientifique et philosophique an-tique a t traduite en arabe, parfois plusieurs fois.

    Il fallait aussi trouver des quivalents pour nombre de concepts et de termes techniques, et fourniraux lecteurs les explications ncessaires la comprhension de cette nouvelle terminologie. Lestraducteurs ont fait bien plus que de la traduction : en vrifiant toutes les donnes de faon mtho-dique, ils inaugurent une dmarche de cration scientifique.

    Les foyers dtude et dchange taient nombreux. Outre Bagdad, il y avait le Caire, Damas, Grenade, Boukhara, Chiraz, Ispahan, Samarkande, Les savants voyageaient en permanence dunfoyer lautre.

    UN MCNAT ENGAG PAR SOIF DE SAVOIR

    Califes, princes, fonctionnaires, chefs militaires, marchands et banquiers engagent des fonds considrables pouracqurir des manuscrits, rassembler des traducteurs, crer des centres denseignement, des bibliothques, desobservatoires. Loin dtre une mode passagre ou la passion de lun ou lautre excentrique, ce mcnat fut unphnomne volontaire et engag de toute la socit musulmane, et stendit sur plusieurs sicles.

    LA RVOLUTION DU PAPIER

    A la bataille de Talas prs de Samarkand, Ouzbekistan(751), des prisonniers chinois vont livrer les secrets defabrication du papier. Jusque l on crivait exclusivement sur parchemin oupapyrus, seuls les Chinois utilisaient le papier depuisplus de mille ans. Depuis le premier moulin papiercr Samarkand, le long de la route du papier , les fabriques vont couvrir tout lempire. La technique sest exporte en Europe partir du XIIepar lEspagne et par lItalie. Lintroduction du papierprovoque une profonde rvolution culturelle : jamais lesconnaissances navaient t diffuses avec une telleampleur, une telle rapidit et pour un moindre cot.Des milliers duvres sont dornavant disponibles nonseulement dans les bibliothques publiques et privesdes grands centres intellectuels mais aussi dans les plushumbles madrasas (coles) de province et les pluspetites mosques.

    Erasistrate en compagnie dun assistant.Page dune traduction en arabe du trait De materiamedica de Dioscoride figurant le mdecin grec Erasistrate(IIIe sicle av JC) en compagnie dun assistant.Manuscrit probablement ralis Bagdad, dat 1224.Encres et couleurs sur papier.Washington Freer Gallery of Art, Smithsonian Institution,purchase, F. 1947.5.

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    BAGDAD, FOYER CULTUREL, LA MAISON DE LA SAGESSE

    Bayt al-Hikma, la Maison de la Sagesse est fonde par al-Mamn qui la spcialise, vers 815, dans latraduction en arabe de manuscrits scientifiques et philosophiques. Plus de cent traducteurs y travaillentainsi quune quipe de copistes, scribes et relieurs. La Maison de la Sagesse abrite une trs richebibliothque que dirige le mathmaticien et gographe al-Khwarizmi.

    7 _ La langue arabe

    A lorigine langue de pasteurs nomades et de Bdouins qui voyaient dans lexpression potique etoratoire le plus haut niveau de formulation linguistique, larabe devint en quelques dcennies le v-hicule essentiel, voire unique, de la nouvelle pense scientifique et philosophique. Les traducteursdes VIIIe et IXe sicles, travaillant sur des originaux grecs, latins, sanskrits syriaques ou persans,ont cr de toutes pices une langue arabe apte exprimer la philosophie et la science.

    Deux procds ont t employs pour largir le vocabulaire de la langue arabe : 1- la drivation quipermet de crer presque linfini de nouveaux mots partir dune racine pourvu quil y ait accordentre le nouveau mot et la racine tant pour le sens que pour les lments constitutifs ; 2- lanalogiepar laquelle on induit dun mot connu un autre mot jusqualors inconnu. Ces deux procds, naturel-lement et largement employs en arabe, ont donn naissance un vocabulaire dune richesse ex-ceptionnelle. Par ailleurs la langue arabe possde un grand nombre de mots aptes exprimer avecconcision des notions abstraites prcises ainsi que les nuances les plus subtiles tant dans la per-ception sensorielle que dans la conception de labstraction.

    Sans ces caractres purement linguistiques, jamais les traducteurs nauraient pu crer en un tempssi limit la langue intellectuelle ncessaire la comprhension et lassimilation des ouvrages phi-losophiques et scientifiques grecs, latins, persans, sanskrits ou syriaque

    8 _ Le dclin de lactivit scientifique

    Le dclin des sciences arabes est un long processus qui na pas t uniforme. Ltendue de lem-pire a donn lieu des situations contrastes. Les raisons lorigine du ralentissement des activi-ts sont nombreuses. Ds le XIIIe sicle, les vagues successives des invasions mongoles ont eudes consquences dsastreuses sur le mouvement scientifique du Moyen ge islamique.

    Linvention de limprimerie (1438) largira encore un peu plus ce foss. En Orient, le pouvoir poli-tique interdit toute impression de textes en arabe ou en turc, alors que limprimerie jouera un rleessentiel en Occident dans la diffusion et le dveloppement des connaissances scientifiques.

    LES INVASIONS MONGOLES

    En 1258, Bagdad, capitale de lempire et centre culturel le plus important du monde, est mise sac par lesMongols. Des milliers de manuscrits sont brls ou jets dans le Tigre. Au XIVe sicle, Bagdad sera nouveau ravage par le Mongol Timour Lang, dit Tamerlan (1336-1405). Il extermine la quasi-totalit de ses habitants.

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    LE CIEL ET LA TERRE

    1 _ Les chiffres arabes

    Jusqu ladoption des chiffres indiens, les Arabes ne connaissaient pas les chiffres. Ils donnaient,comme les Grecs, des valeurs numriques aux lettres de lalphabet (systme abjad).

    En 825, al-Khwarizmi, dans son livre sur le calcul indien, utilise le systme dcimal positionnelindien avec neuf chiffres et le zero. Ce systme est mentionn en Occident ds le Xe sicle parGerbert dAurillac sous le nom dalgorisme.

    Traduit au XIIIe sicle sous le titre de Liber Algorismi de numero Indorum, louvrage dal-Khwarizmisert de modle lAlgorismus vulgaris (vers 1240), du mathmaticien et astronome anglais Sacro-bosco (1190-1250). Les chiffres, alors qualifis d arabes , entrent dans les universits euro-pennes.

    La forme des chiffres arabes diffre selon laire gographique.

    A lEst (al-mashriq), de lEgypte jusquaux confins de la Chine, ils sont crits de la faon suivante :

    A lOuest (al-maghrib), des frontires occidentales de lEgypte jusqu lAtlantique et dans la pnin-sule ibrique, les chiffres (ghubr) scrivent comme suit :

    0 9 8 7 6 5 4 3 2 1

    2 _ Les mathmatiques

    Pendant les VIIIe et IXe sicles, les plus importants travaux mathmatiques grecs furent traduits enarabe : Euclide, Archimde, Apollonius, Hron, Ptolme, Diophante et bien dautres. Cet hritagegrec, essentiellement thorique, fut le point de dpart et le stimulus du dveloppement dessciences mathmatiques en Islam. Les savants arabo-musulmans y ajoutrent une autre catgoriedouvrages qui proposaient des solutions des problmes dordre pratique touchant la gomtrieet aux mathmatiques : architecture, comptabilit commerciale, finances du trsor public, divisiondes hritages, arpentage, cartographie, astronomie et construction dinstruments scientifiques. Deplus, les mathmaticiens du Moyen ge islamique mirent au point les deux techniques fort impor-tantes que sont lalgbre et la trigonomtrie. Par ailleurs, il est impossible en Islam de sparer lesmathmatiques de lastronomie car presque chaque mathmaticien fut aussi un astronome ce quipermit de faire avancer la trigonomtrie grce au calcul des tables astronomiques.

    Al-Khwarizmi fait la synthse des travaux des Grecs et des Indiens dans son Hisab al-jabr wal mu-qabla. Cest du terme al-jabr que drive le mot algbre, dabord en latin puis dans les langues eu-ropennes.

    En islam, mathmatiques et astronomie sont lies, ce qui a permis le dveloppement de la trigono-mtrie. Ainsi, al-Battn (vers 855-923) contribue notamment ltude de la projection strogra-phique (technique qui permet de reprsenter une sphre sur une surface deux dimensions)problmatique qui concerne directement la cartographie.

    Ses dcouvertes influenceront considrablement le monde scientifique europen. Au XVe siclelAllemand Regiomontanus, sinspirera encore de ses mthodes.

    Al-Sabt. Abrg dun pome sur les fondements de lalgbre (Talkhs nazm f asl ilm al-jabr wa l-muqbala)Encre sur papier.Sal, Bibliothque Sbihi, MS. 262/10

    Il sagit dun pome sur lalgbre crit par un mathmaticien du XIIIe

    sicle, Ibrhm al-Sabt. Louvrage sinscrit dans une tradition deversification des mathmatiques qui semble avoir dbut un sicleplus tt. Au-del du plaisir potique, cette forme permettait de retenirplus facilement le contenu du texte.

    Vers 57, lauteur expose les bases de lalgbre classique (nombres,inconnues, quations) et les oprations qui interviennent pourrsoudre les problmes.

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    3 _ La cartographie cleste

    Depuis toujours, la mesure du temps a t au cur des proccupations de lhomme, cest sansdoute pour cela que lastronomie est la plus ancienne des sciences.Dans le monde islamique, lastronomie permet de fixer les heures des prires, la direction de laMecque, le dbut du Ramadan, et le calendrier.

    LAlmageste de Ptolme (environ 100 environ 170), puis les catalogues dtoiles comme ceuxdAl-Sufi (Xe sicle) ou dUlug Beg (XVe sicle), fournirent aux fabricants de globes clestes et dastrolabes lessentiel des donnes ncessaires leurs ralisations. La cartographie cleste islamique se divise en plusieurs types de cartes du ciel :

    Edifices architecturaux : Les plus anciennes reprsentations du ciel datent de 700 environ, et figurent sur la coupole du chteau du dsert Qusayr Amra, en Jordanie. Etroitement dpendantes des traditions grco-romaines, elles montrent les constellations au sein dun systme de coordonnes.

    Manuscrits : Le Suwar al-kawakib al-thabita dAl-Sufi, crit vers 965 dans le but de mettre jour le catalogue dePtolme, est le plus clbre exemple de reprsentations de constellations. Les toiles y sont des-sines en tenant compte de leur magnitude et des distances qui les sparent les unes des autres,mais il ny a pas de vision densemble, faute dintgrer les constellations un systme cohrent decoordonnes. Les figures sont dun style nettement orientalisant compares aux ralisations ant-rieures.

    Astrolabes :Le rete dun astrolabe est une carte dtoiles en deux dimensions qui stend du ple nord clestejusquau tropique du Capricorne.

    Globes clestes : Ils donnent une vision complte du ciel et intgrent lensemble des constellations.

    LES OBSERVATOIRES

    Comme la madrasa, lhpital ou la bibliothque publique, lobservatoire fait partie de la vie scientifique dela communaut. Le calife al-Ma mn, au dbut du IXe sicle, cre les premiers observatoires jumeaux : Shammasiya,prs de Bagdad, et Qasiyun, dans les faubourgs de Damas. Le dernier grand observatoire en Islam, fut celui de Samarkand, fond au XVe sicle par le prince mongolUlug Beg.

    Page du Shhinshh Nameh command par leSultan ottoman Murad III, vers 1581, montrant Taqiy al-Dn ibn Maruf et dautres astronomes effectuant desmesures avec diffrents instruments danslobservatoire de Gralata fond en 1557 par Soliman IIle Magnifique.Istanbul, University Library, T.Y. 1404.

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    Page du Shhinshh Nameh command par le Sultanottoman Murad III, vers 1581, montrant Taqiy al-Dn ibnMaruf et dautres astronomes effectuant des mesuresavec diffrents instruments dans lobservatoire deGralata fond en 1557 par Soliman II le Magnifique.Istanbul, University Library, T.Y. 1404.

    Astrolabe planisphrique sign Muhammad ibn al-Saffr.Espagne, Tolde, 1029-1030.Laiton coul, martel et gravBerlin, Staatsbibliothek, Orientabteilung, Sprenger2050.

    Linstrument prsent est conu avec une grandefinesse. Il pouvait tre utilis dans seize villes dontCordoue, Tolde, Saragosse, La Mecque, Mdine etCeylan. Les 29 pointes indiquant la position des toilesadoptent la forme de fines flches ondulescaractristiques des modles dastrolabes andalous.Fait remarquable, les inscriptions sur cet astrolabe sonten arabe, en latin et en hbreu, comme les noms dessignes du zodiaque et des mois inscrits au revers.

    un astrologue utilisant lastrolabe pour prendre lavenir de larche de No pendant unetempte en merInde, 1590.Couleurs et or sur papierWashington Freer Gallery of Art, SmithsonianInstitution,Accession n48.8.

    LASTROLOGIE

    Depuis lAntiquit, et jusquau dbut des temps modernes,lastrologie est considre comme une branche de lastronomieapplique. On consulte les astronomes, par exemple, pour connatre lesdispositions du corps aux ventuelles maladies, ou encore pourdcider du lieu et date de la fondation dune ville (pour Bagdadou Le Caire).

  • ULB Culture _ la dcouverte de lge dor des sciences arabes _ 10

    Page dune copie des Maqmt (sances)dAl Harr, date 1237.

    Au registre infrieur, une servante tient unbrle-parfum prs de laccouche afin delloigner des mauvais esprits.Au registre suprieur, le pre est entour par unastrologue qui tablit un horoscope laide dunastrolabe tandis quun autre rdige uneamulette.Paris, Bibliothque nationale de France,dpartement des Manuscrits orientaux, Arabe5847.

    4 _ Cartographie terrestre

    Ds le dbut du VIIIe sicle, dans le monde arabo-musulman, on ralise des cartes et des plans des fins pratiques : documents militaires, projets urbanistiques et cartes administratives.

    La cartographie scientifique merge avec la traduction de la Geographia de Ptolme (crit au IIe

    sicle). Cet ouvrage, traduit en arabe trois reprises, reprend les coordonnes de quelque 8000 lieux dumonde connu alors. Il sert de vritable manuel dinstruction pour tracer des cartes. Il sera sanscesse modifi, augment et corrig.

    Des dveloppements scientifiques originaux :

    Une nouvelle mesure de la circonfrence de la Terre commande par le calife al Mamn, au IXesicle.

    Ltablissement de centaines de tables de coordonnes gographiques et astronomiques quiseront intgres dans les cartes.

    Lintroduction de la notion de mridien central 0 passant par le Sri Lanka, se basant sur unelgende indienne.

    Le recours la trigonomtrie sphrique au Xe sicle qui est une tape dcisive pour llaborationdes cartes.

    La rduction de la longueur de la Mditerrane de 10.

    La sparation de lInde et de lAfrique, qui taient runies gographiquement chez Ptolme.

    Llargissement du monde connu entre 15 et 20 vers lest.

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    Page dune copie des Maqmt (sances) dAl Harr, date 1237.

    Au registre infrieur, une servante tient un brle-parfum prs de laccouche afin de lloigner desmauvais esprits.Au registre suprieur, le pre est entour par unastrologue qui tablit un horoscope laide dunastrolabe tandis quun autre rdige une amulette.Paris, Bibliothque nationale de France, dpartementdes Manuscrits orientaux, Arabe 5847.

    Al-Idrs.Carte du monde circulaireCopie tire du Livre de Roger Date 1553.Encres et couleurs sur papierOxford Bodleian Library. MS. Poccke 375, Folios 3v-4r.

    Des ralisations cartographiques :

    Des cartes du monde : la premire ralise la demande du calife al-Mamn en 833, disparue ;celle dAl-Idrs, en 70 feuillets, est commande au XIIe sicle par Roger II de Sicile. Il nous en resteplusieurs versions.

    Des cartes-itinraires, rendues ncessaires par ltendue de lempire, elles sont rduites un en-semble de lignes droites et courbes. Elles indiquent les tapes de plerinage, les relais de poste,les caravansrails,

    Des cartes qui donnent la direction et les distances entre la Mecque et les principales villes delempire.

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    Carte du monde musulman centre sur La Mecque Iran, XVIIe sicle.Laiton grav.Koweit, collection al-Sabah, Dar al-Athar al-Islamiyyah, LNS 1106 M/

    La Mecque (actuelle Arabie Saoudite) tait considrepar les musulmans du Moyen ge comme le centre dumonde. Aussi la trouve-t-on souvent au centre descartes gographiques. Lobjet prsent est une grillemathmatique permettant de situer les grandes villesdu monde musulman par rapport la ville sainte. Cetype de carte, dont seuls deux exemplaires subsistent,existait ds le IXe sicle. Les positions de 150 villes delempire musulman sont repres grce leurscoordonnes.

    Al-Idrs. Divertissement de celui qui dsire parcourir lescontres (Nuzhat al-mushtq f khtirq al-fq)Copie vers 1300 ?Encres, couleurs opaques et or sur papierParis, Bibliothque Nationale de France, Arabe 2221.

    En 1154, Al-Idrs acheva cet ouvrage entrepris pourRoger II de Sicile. Suivant Ptolme, la Terre estdivise en 7 climats, chacun se subdivisant en 10parties. Lauteur les dcrit et en donne une carte,oriente vers le Sud et non vers le Nord. Les 70 cartesrunies forment une mappemonde. Cet exemplairecontient la description de 4 climats et 37 cartes.

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    LHOMME DANS SON ENVIRONNEMENT

    1 _ La mdecine

    De lAntiquit jusquau XVIIe sicle, la mdecine est base sur la thorie dorigine grecque des qua-tre liquides organiques, appels humeurs : le sang, le flegme, la bile jaune et la bile noire(atrabile). Chacune de ces humeurs est associe deux des quatre qualits suivantes : le chaud, lefroid, le sec et lhumide, et un des quatre lments que sont le feu, la terre, leau et lair. Le temp-rament de lindividu est dtermin par une humeur dominante, deux qualits et un lment :la sant idale rsulte de lquilibre entre ces humeurs. Inversement, tout dsquilibre est sourcede maladie ou de douleur.

    Pour diagnostiquer la maladie, le mdecin dtermine dabord le temprament du patient. Ensuite illausculte en lui prenant le pouls ou en analysant lodeur, la couleur et le got de son urine (taux aci-dit, degr de sucre). Sur cette base, il dtermine alors la nature du dsquilibre et prescrit un re-mde qui peut tre un aliment, une boisson, une activit physique ou des massages. Le mdecintient galement compte de lenvironnement et de ltat psychique du patient en considrant leseffets de lme sur le corps . Ainsi des mdecins recommandent parfois des thrapies par la mu-sique. Le but du traitement est donc de rtablir lquilibre en administrant un mdicament, commeun aliment, une boisson, ou un remde, qui prsente les caractristiques opposes celles de lhu-meur qui fait dfaut selon le principe contraria contrariis curantur.

    Les premiers califes abbassides sentourent de mdecins des communauts chrtiennes syriaques(les Nestoriens) et persane (cole de Jundishapur). Sur cette base, partir du VIIIe sicle, la mde-cine musulmane connat de grands dveloppements : Al-Rz (Rhazs en Occident) donne une despremires descriptions de la variole et de la rougeole.

    Ibn Sna, Avicenne en Occident, (Xe-XIe sicle) codifie la mdecine dans son ouvrage le Canon dela mdecine rdit 36 fois, et qui sera un ouvrage de rfrence dans les universits europennesjusquau XVIIe sicle. Ibn al-Nafs dcouvre le principe de la circulation pulmonaire. Citons enfin Averros, le mdecin persan Ali Ibn-Abbas, et le chirurgien al-Zahrawi.

    On ne simprovise pas mdecin lpoque. Tous les mdecins dtiennent lijaza, vritable diplmede mdecine donnant accs la profession.

    Achev en 1396, le trait danatomie de Mansr ibnIlyas fut lun des ouvrages mdicaux persans les plusdiffuss. Cest le premier ouvrage danatomie isla-mique o lon trouve des illustrations en pleine page,montrant respectivement le squelette, les nerfs, lesmuscles, les veines et les artres. Un dernier chapitreest consacr aux organes complexes et la formationdu ftus.

    Reprsentation dune femme enceinte Mansr ibn Ilys. LAnatomie de Mansr (Tashrh-i Mansr)Iran, copie date 1672.Encres et couleurs opaques sur papier.Londres, The Brisith Library, India Office, Islamic 1379.

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    2 _ La chirurgie

    En Egypte, et particulirement lcole dAlexandrie, la dissection et lautopsie taient couram-ment pratiques, sous linfluence des traditions dembaumement et de momification. Mais aprs laconqute arabe en 640, ces pratiques, interdites par certains thologiens, sont abandonnes, cequi provoque une stagnation des connaissances anatomiques. Cependant, des mdecins poursuivent leur travail dans certaines circonstances comme locca-sion de blessures de guerre, daccidents ou de lexhumation de cadavres. Les mdecins corrigentainsi leurs connaissances thoriques et acquirent des vues nouvelles sur lanatomie et lostologie(ltude des os). Par ailleurs, la dissection animale a toujours t permise.

    Au XIe sicle, le chirurgien Abu al-Quasim al-Zahrawi, rserve la chirurgie le dernier volumedune encyclopdie mdicale qui en compte trente. Il dcrit diverses techniques chirurgicales,fournit les illustrations des instruments chirurgicaux et donne des conseils pour leur fabrication.

    Les chirurgiens anesthsient leurs patients laide dune ponge soporifique imbibe de subs-tances aromatiques et narcotiques.

    Le trait dal-Zahrawi intitul Chirurgie fut largement diffus en Orient et en Occident dans diverses langues. Grard de Crmone (XIIe sicle) le traduisit en latin Tolde. Il en existe aussiune version en hbreu, ralise Marseille en 1258 par un mdecin juif, et une version turque datedu XVe sicle.

    Al-Zahrawi Livre de la pratique Espagne ou Provence, copie de la 1re moiti du XVe sicle.Encres sur parchemin.Paris, Bibliothque nationale de France, dpartementdes Manuscrits orientaux, Hbreu 1163.

    La Chirurgie dAl-Zahrawi runit en trentre traitstoutes les connaissances mdicales. Le trentimetrait est un vritable livre de chirurgie dans lequel estdcrite une vaste panoplie dinstruments avec leur nomet leur utilisation.

    LES OPRATIONS LES PLUS COURAMMENT PRATIQUES SONT :

    Lextraction des calculs rnaux, lopration de diffrents types de hernies, lextraction de flches, la rimplantation de dentsLophtalmologue Abu al-Qsim Ammr (Xe sicle) donne la description de six oprations diffrentes de lacataracte.

    LES HPITAUX

    Le nom donn lhpital en arabe est al-bimaristan ou al-maristan. Ce terme dorigine persane signifie la maison des malades . Le premier tablissement hospitalier du monde musulman est fond au VIIIesicle Badgad par Hrn al-Rashd qui prend pour modle administratif et mdical, lhpital deJundishapur.

    Les hpitaux se multiplient rapidement dans les grandes villes islamiques, aussi bien linitiative de lafamille rgnante que de laristocratie et des vizirs (ministres). La fondation dun hpital est en effetconsidre comme un acte pieux et charitable.

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    3 _ La pharmacie

    Au Moyen ge islamique, la pharmacie est, pour la premire fois, considre comme une discipline part entire. On trouve des officines dans les grandes villes ds le IXe sicle et les hpitaux ontleurs propres laboratoires pharmaceutiques. Un inspecteur, le al-muhtasib, contrle les prpara-tions et le matriel des pharmaciens.

    La littrature pharmacologique est particulirement riche et ce, en raison de limmensit du territoirede lEmpire islamique et des changes commerciaux qui sy dveloppent. Les pharmaciens dispo-sent alors dune trs grande varit de composants botaniques, minraux et animaux.

    Comme les Grecs, les pharmaciens du Moyen ge islamique analysent les mdicaments selon lesquatre qualits : le froid, le chaud, le sec et lhumide. Chacune de ces qualits est gradue enquatre degrs dintensit. Ces caractristiques sont combines par le pharmacien pour produire lemdicament voulu. Le savant le plus influent en pharmacie est Al-Kind (IXe sicle). Il tablit les formules mathma-tiques qui permettent aux pharmaciens de calculer le rapport entre le degr dintensit des qualitsdun composant et leffet recherch.

    Kitb al-hashish. Traduction en arabe du De materia medica deDioscoride.Samarcande, copie date 1082-1083.Encre et couleurs opaques sur papier.Leyde, University Library, Or. 289.

    Dioscoride (Ier sicle) tait botaniste, pharmacologisteet mdecin. Son De materia medica, qui dcrit quelquesix cents plantes et leurs proprits, a exerc uneinfluence considrable sur la botanique et sesapplications mdicinales durant quinze sicles, enOrient comme en Occident. Ce manuscrit est la plusancienne copie date connue de la version arabe delouvrage. Dans un style trs oriental, chaque planteest figure dans sa totalit de manire stylise avecdes couleurs poses en aplats.

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    4 _ La chimie

    Al-kmiy, dans la tradition arabe, dsigne la fois la chimie et lalchimie.

    Lalchimie arabe est issue dune tradition remontant la fin de lantiquit gyptienne et transmise lcole dAlexandrie. La chimie du Moyen ge islamique sintressait, entre autres choses, latransmutation des mtaux vils en mtaux prcieux.

    La pratique de lalchimie tait garde secrte, et transmise de matre apprenti.

    Les apports des chimistes du Moyen ge islamique sont nombreux :

    La description et la classification systmatique de nombreuses substances.

    Le perfectionnement des techniques de laboratoire : distillation, sublimation, calcination, mise ensolution, cristallisation, fusion, rduction.

    Des applications pratiques en teinturerie, cosmtique (fards et parfums), pharmacie, alimentation(huile, sucre), hygine (dtergents base de soude, savons).

    Le chimiste le plus clbre du Moyen ge islamique est Jabir Ibn Hayyan, VIIIe sicle (Gabir en Oc-cident) dont le laboratoire se trouvait Koufa, en Iraq. La thorie de la matire dEmpdocle (Ve si-cle avant JC), joue un rle central dans sa doctrine : celle-ci repose sur la thse des quatrelments racines de toute chose (eau, air, terre et feu), auxquels Jabir ajoute le mercure et lesoufre.

    Une bonne partie des techniques et du vocabulaire de laboratoire utilises en occident sont dues la dmarche exprimentale des chimistes arabes.

    Shams al-Dn al-Dimashq. Choix des merveilles du monde terrestre et maritime (Nukhbat al-dahr f ajib al-barr wa l-bahr) Copie date 1441-1442.Encre et couleurs opaques sur papier.Paris, Bibliothque nationale de France, dpartementdes Manuscrits orientaux, Arabe 2187.

    Dans son ouvrage, al-Dimashq (XIIIe sicle) dcrit laproduction deau de rose dans la rgion de Damas par leprocd de la distillation. Sur le schma, leau dunecuve est chauffe par un four. Au-dessus, les cucurbitescontenant des ptales de rose sont superposes autourdun mat. Le col des cucurbites, mergeant lextrieurdu dispositif, est reli un alambic dont les paroisfroides recueillent le produit issu de la condensation. Il scoule ensuite dans des rcipients pour tre mis enflacon.

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    5 _ La mcanique

    Les principes mcaniques de base auxquels font appel les ingnieurs et mcaniciens du Moyenge islamique taient connus dans la tradition grecque et hellnistique, en particulier chez Philonde Byzance (IIIe sicle av JC), Archimde (IIIe sicle av JC) et Hron dAlexandrie (Ier sicle av JC).

    Ds le IXe sicle, le paysage et lconomie sont vritablement transforms par les moulins. Depuisla Perse, les moulins vent et eau se rpandent de lExtrme Orient lEspagne, grce aux m-caniciens musulmans. Source importante dnergie, le moulin moud des crales, amne leau etcrase la canne sucre.

    Deux solutions majeures sont par ailleurs apportes aux problmes cruciaux de lirrigation et dutransport de leau potable : la sqia, actionne par la force animale, et la na`ura (ou noria), un mcanisme actionn par la force du courant, destin lever les eaux jusquaux terres irriguer.

    Le Livre de la mcanique des Banu Musa (IXe sicle) traite de pneumatique et dhydraulique. Il dcrit la construction et le fonctionnement dappareils que les trois frres, ingnieurs et mathma-ticiens, ont mis au point et qui tmoignent de leur grande crativit. Ils inventent, entre autres, le siphon concentrique simple et double, et la valve conique servant contrler lcoulement desfluides, qui napparatront en Occident quavec Leonard de Vinci (1452-1519). De plus, les ingnieurs et mcaniciens du Moyen ge islamique ont invent et construit un nombreimportant dautomates de divertissement.Quant aux roues segments dents, inventes par lingnieur Al-Jazari au XIIIe sicle (Livre des appareils mcaniques) pour un modle de noria, elles seront introduites en Europe au XIVe sicle.

    Reprsentation dune sqia avec une roue godets enspirale mue par une paire de bufs pour lalimentationen eau dun bassin. Page dune copie des Maqmat (scances) dal-Harr date 1237.Paris, Bibliothque nationale de France, dpartementdes Manuscrits Orientaux, Arabe 5847.

    Au Xe sicle, en haute Msopotamie (le grenier de Bagdad ), des bateauxmoulins en teck flottant sur leTigre et lEuphrate moulaient jusqu 10 tonnes de farine par jour.

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    CONCLUSION : LA CIRCULATION DES CONNAISSANCES SCIENTIFIQUES VERSLOCCIDENT

    De multiples raisons ont fait, au Moyen ge, de lEspagne et de la Sicile, des rgions particulire-ment propices la traduction de textes scientifiques arabes en latin.

    En Espagne, o la culture arabe est la plus florissante, on trouve un grand nombre de manuscritsarabes dans des bibliothques publiques et prives.La population mozarabe (chrtiens arabiss) et les lettrs juifs y pratiquent larabe et les langueslocales. Ils joueront le rle dintermdiaires et de traducteurs.

    Cest principalement Tolde au XIIe sicle, sous limpulsion de larchevque Raymond de Toldeet du traducteur Dominique Gondisalvi, que le mouvement de traduction prend naissance. Tolde attire des savants de toute lEurope.

    Au XIIIe sicle, le roi Alphonse X el Sabio patronne personnellement une traduction en castillan detextes arabes sur lastronomie : Le Libro del saber de astronomia.

    A Palerme, le roi Frdric II de Sicile accorde galement son soutien au travail des traducteurs.

    Cest aussi travers lItalie, via les villes marchandes autonomes de Venise, Pise, Gnes et Flo-rence, qui gardent le contact commercial avec le monde musulman, que ces savoirs circulent.Lensemble de ce savoir philosophique et scientifique constitue un apport majeur au programmedenseignement des universits europennes jusquaux Temps Modernes, et contribue grandementau dveloppement intellectuel de lOccident.

    QUELQUES TRADUCTEURS CLBRES :

    Quelques traducteurs jouissent dune grande notorit : Marc de Tolde, Jean de Sville, Hermann leDalmate, qui introduit le premier les sciences arabes en Angleterre, Rodolphe de Bruges et Albert de Bath.Grard de Crmone, dont lactivit domine la deuxime moiti du XIIe sicle, marque, avec plus de septantetraductions son actif, lapoge du mouvement de traduction.

    Tabul astronomic dAlphonse X el SabioItalie, Venise, 1492.Livre imprim.Paris, Muse de lInstitut du Monde Arabe, AI 86-32.

    Ce manuscrit contient des tables astronomiques critesen latin partir de sources arabes, la demande du roiAlphonse X de Castille. Le roi tait lui-mme frudastronomie et sentoura de savants chrtiens, juifs etarabes. Ces tables devaient rectifier et enrichir lesobservations apportes par l Almageste dePtolme. Cet ouvrage frquemment appel tablesalphonsines a t conu entre 1248 et 1252 par desastronomes de renom. Sa premire dition futimprime Venise, en 1483.

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    LEMPIRE SON APOGE

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    CHRONOLOGIE DES SCIENCES ARABES

    VIIe-VIIIe sicles : lre de lhritage et de la traduction

    Vers 650 Dbut de ltablissement crit du texte coranique Dcision du calife omeyyade Abd al-Malik (685-705) darabiser les administrations Fondation, par lomeyyade al-Wald 1e de la premire bibliothque califale 762 Fondation de Bagdad, la future capitale scientifique de lempire musulman 773 Traduction en arabe du premier livre astronomique indien la demande du calife abbaside al-Mansr (754-775) 780 Traduction des Topiques dAristote la demande du calife al-Mahdi (775-785) 785-809 Mcnat de Hrn al-Rashd* Fondation du Bayt al-hikma (Maison de la sagesse), premier centre scientifique* Traduction par al-Hajjj des Elments dEuclide (ddie Hrn ar-Rashd)

    IXe sicle : mergence de la science arabe

    813-833 Al Khwrizm :* Publication du premier livre arabe sur le calcul indien (contenant les chiffres et le zro) * Publication du premier livre dalgbre (ddi al-Mamn)

    Programme astronomique financ par le calife al-Mamn * Elaboration de la premire carte du monde en arabe* Vrification et correction des mesures de Ptolme

    Trait doptique dAl Kind (796-873) Les Frres Ban Ms publie le premier livre de mcanique arabe 815 Traduction de la Meteorologica dAristote par Yahy al-Batrq 809-877 Traduction des uvres mdicales de Galien et dHippocrate par Hunayn Ishaq al-Rz (823-860), mdecin et chimiste. Le plus grand clinicien du Moyen ge. Identifie et dcrit la variole 851 Premire description des ctes indiennes et chinoises par les Arabes

    Xe-XIIIe sicles : Apoge de la science arabe

    Xe sicle Livre dalgbre dAb Kmil (m. 930) Abd al-Rahmn al-Sf tablit son catalogue des toiles 972 Fondation au Caire de luniversit dal-Azhar du Dar Al-hikma al-Zahrw (m. 1013) : Trait de chirurgie 991 : Fondation Bagdad par le vizr Sbr b. Ardachr, du Dr al-ilm (Maison du savoir), avec une bibliothque de 10 000 volumes Fin Xe s.: Ibn Yunus (m. 1009) : Confection de tables astronomiques dune trs grande prcision

    XIe sicle 980-1037 Ibn Sn (Avicenne), mdecin et philosophe, auteur dune encyclopdie, Le Canon de la mdecine, qui restera longtemps le principal ou-vrage de rfrence des sciences mdicales 973-1048 al-Brn (973/1050), lun des plus grands savants musulmans, mathmaticiens, astronome et gographe, il est lauteur dun clbre traitdastronomie, le Qnn al-Masd (le Canon masudien) Ibn al Haytham (m. 1041) : mathmaticien et physicien, Son trait doptique, Kitb al-manzr a t enseign et comment en Europe jusquau XVIIesicle Ibn Khalaf de Tolde invente lastrolabe universel Umar al-Khayym (1048-1131) : astronome, mathmaticien et pote persan. A labor la premire thorie gomtrique des quations cubiques. al-Mutaman (m. 1085) : grand mathmaticien et roi de Saragosse. Son Kitb al-istikml (Livre de la perfection) est une synthse des mathmatiquesde son poque. Ibn Mudh (m. 1079) : auteur du premier livre de trigonomtrie publi, en arabe, sur le sol europen Fin XIe s.: Constantin lAfricain ( traduit en latin de nombreux ouvrages de mdecine produits au Maghreb (Kairouan) ou en Orient (Bagdad)

    XIIe sicle Al-Idrs : ralisation de la carte du monde la plus labore (ddie Roger II de Sicile) Jbir Ibn Aflah, astronome. Son livre La rforme de lAlmageste, traduit en latin, a fait connatre la trigonomtrie arabe aux Europens 1170 Essor de lhpital-cole de mdecine (Bimaristn) de Damas fond par Nr Al Dn 1187 : mort de Grard de Crmone, chef de file des traducteurs en latin des sciences grecques et arabes. 1198 Mort dIbn Rushd (Averros), philosophe et mdecin, auteur dun grand trait de mdecine al-Kulliyyat (le Colliget) 1228 Mort dIbn Munim Marrakech : le premier mathmaticien avoir introduit la combinatoire comme chapitre des mathmatiques

    XIIIe sicle 1204 : Mort de Mamonide, thologien et philosophe juif, auteur du Guide des gars (crit en arabe) 1228 : Fibonacci, le premier grand mathmaticien europen publie ldition dfinitive de son fameux Liber Abaci, dont le contenu est inspir de lal-gbre et du calcul arabe appris au cours de sa formation au Maghreb et en Orient. 1206 : al-Jazar publie son trait de mcanique De la thorie et de la pratique des automates Ibn Nafs (1210-1288) mdecin du Caire. Il fut le premier dcrire la petite circulation du sang Nasr al-Dn al-Ts (m. 1274), mathmaticien et astronome, directeur de lobservatoire de Maragha en Azerbadjan. Auteur de nombreux ouvragesdastronomie 1256-1321 : Ibn al-Bann un des derniers grands mathmaticiens du Maghreb. Etablit des rsultats en combinatoire.

    XIVe-XVe sicles : Amorce dun processus de dclin de lactivit scientifique 1375 : mort dIbn ash-Shtir, grand astronome de Damas. Il a labor de nouveaux modles du mouvement des plantes qui ont inspir plus tardCopernic 1421 Fondation de lobservatoire de Samarkand financ par le prince mongol Ulug Beg 1429 : mort dal-Ksh : un des derniers grands astronomes des pays dIslam. Il a calcul la valeur de _ avec 16 chiffres aprs la virgule, une prci-sion jamais gale auparavant. 1486 LEncyclopdie de mdecine dal-Rz est traduite en latin Mordecha Finzi traduit, en hbreu, le livre dalgbre dAb Kmil (m. 930)

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    COMITS ET COLLABORATIONS

    Cette exposition est conue et ralise par lUniversit libre de Bruxelles,

    Recteur : Philippe VinckePrsident : Jean-Louis Vanherweghem

    En partenariat avec lInstitut du Monde Arabe, Paris

    COMIT DORGANISATION

    COMMISSARIAT GNRAL ULBAhmed Medhoune, Directeur du Dpartement des services la communaut universitaire de lULBAnnick Coutisse, Responsable dULB Culture

    COMMISSARIAT SCIENTIFIQUEHossam Elkhadem, Professeur dhistoire des sciences arabes Universit libre de Bruxelles

    COORDINATION DE LEXPOSITIONNathalie Levy

    COMMUNICATIONJolle Tricnot, Dominique Rossion

    SCNOGRAPHIELaurence Hassel

    GRAPHISME XLs graphic Frdrique Gilson, Sophie Rollier

    RELATIONS AVEC LA PRESSE Dominique Nothomb

    COMIT SCIENTIFIQUE

    Prsident : Hossam Elkhadem (Universit libre de Bruxelles)

    Ahmad Aminian (Centre culturel Omar Khayam - Bruxelles)Ahmed Djebbar (Universit de Lille I)Marie-Thrse Isaac (Universit de Mons-Hainaut)Andr Koeckelenbergh (Universit libre de Bruxelles)Pierre Marage (Universit libre de Bruxelles)Patricia Radelet-de Grave (Universit catholique de Louvain)Marc van Damme (Vice-recteur, Universit libre de Bruxelles)Jean Wallenborn (Universit libre de Bruxelles)

    COLLABORATIONS

    Brahim Alaoui, Directeur du Dpartement muse et expositions de lInstitut du Monde Arabe, Paris.ric Delpont, Charg de collections et dexposition, Institut du Monde Arabe, Paris.

    Les auteurs des cartels : Hossam Elkhadem (ULB), Ahmed Djebbar (Universit de Lille I), AudreyMoutardier (Institut du Monde Arabe, Paris), Aurlie Clmente-Ruiz (Institut du Monde Arabe, Paris),Danielle Jacquart (cole Pratique des Hautes tudes, Paris), ric Delpont (Institut du Monde Arabe,Paris).

    Lasbl Schola ULB

    Lquipe du Centre audio-visuel de lULB

    SOUTIENS

    Avec le soutien :- du Fonds dImpulsion la Politique des Immigrs- de la Communaut franaise - Wallonie-Bruxelles- de la Commission communautaire franaise- de la Fondation Roi Baudouin