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PRÉFACE D e la ferme à la table, l’agriculture est la pourvoyeuse de nos aliments. Choix personnel du consommateur, l’alimentation (nourriture solide et boissons) reste la base de la constitution de notre corps. « L’homme est ce qu’il mange » dit-on. Mais au-delà des choix individuels se profilent des choix techni- ques, socioéconomiques et politiques. Les citoyens sont de plus en plus des urbains partout dans le monde et le pacte sacré avec notre agriculture en Europe est en train de se distendre. Les agriculteurs consciencieux le savent ou le sentent par la subtile compréhension des choses de la nature qu’ils côtoient quotidiennement. Quelle terre laisserons-nous à nos enfants et aux générations suivantes ? De nombreux ouvrages et articles sont parus et paraissent chaque jour dans la presse européenne et internationale sur les relations entre agriculture, produits alimentaires et santé. Vrai ou faux ? Beaucoup se posent la question du lien réel entre cette activité primaire qu’est l’agriculture (l’art de cultiver le champ) et la santé (état de non-maladie). De nombreux résultats scientifiques, l’obser- vation ou simplement le bon sens viennent chaque jour apporter leurs résultats pour démontrer des liens réels et fondés entre alimentation et santé. Oui, très probablement, la baisse de la qualité de l’alimentation est un des facteurs majeurs, qui, couplé à la pollution atmosphérique,

agriculture et sante - Editions Dangles · (pain, céréales, fruits et légumes, viandes, poissons, produits lactés, gras, salés, sucrés) vient nous compléter, tel Arcimboldo,

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PRÉFACE

De la ferme à la table, l’agriculture est la pourvoyeuse de nos aliments. Choix personnel du consommateur, l’alimentation

(nourriture solide et boissons) reste la base de la constitution de notre corps. « L’homme est ce qu’il mange » dit-on.

Mais au-delà des choix individuels se profilent des choix techni-ques, socioéconomiques et politiques. Les citoyens sont de plus en plus des urbains partout dans le monde et le pacte sacré avec notre agriculture en Europe est en train de se distendre. Les agriculteurs consciencieux le savent ou le sentent par la subtile compréhension des choses de la nature qu’ils côtoient quotidiennement. Quelle terre laisserons-nous à nos enfants et aux générations suivantes ?

De nombreux ouvrages et articles sont parus et paraissent chaque jour dans la presse européenne et internationale sur les relations entre agriculture, produits alimentaires et santé. Vrai ou faux ?

Beaucoup se posent la question du lien réel entre cette activité primaire qu’est l’agriculture (l’art de cultiver le champ) et la santé (état de non-maladie). De nombreux résultats scientifiques, l’obser-vation ou simplement le bon sens viennent chaque jour apporter leurs résultats pour démontrer des liens réels et fondés entre alimentation et santé.

Oui, très probablement, la baisse de la qualité de l’alimentation est un des facteurs majeurs, qui, couplé à la pollution atmosphérique,

10 AGRICULTURE ET SANTÉ

à l’augmentation de la radioactivité, aux pollutions électromagnéti-ques et à la mutation psychologique de nos sociétés est responsable de nombreuses pathologies, dont les maladies de la civilisation et les cancers. D’après l’association ARTAC (Association Française pour la Recherche Thérapeutique Anti-Cancéreuse) dont le Président est le Pr. Belpomme (initiateur de l’Appel de Paris), le taux d’apparition des cancers a pratiquement doublé en 20 ans (plus de 280 000 nou-veaux cas par an en France) et une meilleure détection aujourd’hui n’explique pas cette hausse préoccupante.

Mais quels sont les liens entre cancers et pollutions : la France est le second exportateur mondial de céréales (derrière les USA), le second consommateur de pesticides au monde et le premier pour la quantité épandue par hectare cultivable. Tout adulte européen héberge dans ses tissus jusqu’à 500 produits chimiques différents. La morta-lité par cancer est en France, pays de la gastronomie et des produits du terroir, environ 20 % plus élevée que dans le reste de l’Europe…

Que se passe-t-il pour notre alimentation en dehors des pollutions chimiques de notre environnement quotidien par les CMR (Cancérigènes, Mutagènes, Reprotoxiques) ? En terme de rythmes et styles d’alimentation d’abord où l’on ne mange plus à heures réguliè-res, où l’on mange debout, stressé, pressé ou absorbé par une autre activité sur un écran… avec un grignotage de sucré, gras et salé. En terme de produits ensuite, où un plat unique, sandwich ou hambur-ger, est censé remplacer un repas complet équilibré dans la règle du 421 (4 de glucides (sucres totaux) dont 3 de sucres lents, 2 de protéi-nes et 1 de lipides (graisses). Mais ceci ne remplace pas cela. Ces repas ne sont plus composés avec des produits frais, bien stockés, peu modifiés en qualité vis-à-vis des produits agricoles d’origine et peu transformés par la préparation… En terme de convivialité des participants et d’amour de la bonne chère considérés comme des valeurs passées, France ton alimentation fout le camp. Les Italiens ont déjà répliqué à l’industrialisation de la nourriture avec le slogan « Slow food » relayé par une puissante association. Le régime médi-

terranéen est au bout du combat car c’est un peu de cela qu’il s’agit maintenant.

En terme de qualité des produits ensuite, où les différents sens du terme Qualité ont été dévoyés par le marketing alimentaire. Quand on vous parle de Qualité à quoi pensez-vous ? A la qualité apparente ou visuelle (à laquelle le consommateur est très sensible), à la qualité gustative ou organoleptique (qui redevient un critère de la sélection variétale des fruits et légumes), à la qualité technologique (le calibre des fruits, la résistance aux chocs, à la manipulation, au stockage, à la transformation industrielle…), à la qualité sanitaire (l’absence de micro-organismes pathogènes) et enfin à la qualité biologique (la plus difficile à définir, en gros apporter en quantité et qualité avec le bon équilibre tous les éléments dont notre corps a besoin… sachant que l’on ne sait que très peu de ce qu’on a réellement besoin pour rester en bonne santé mais les idées progressent).

Or nos aliments, comme en témoigne ce livre, sont de plus en plus :

– très beaux et bien calibrés, mais sans saveur;– pleins d’eau et de résidus de substances nocives (voir le rapport

annuel des analyses des résidus dans les produits agricoles en France);

– pollués à la production, à la transformation ou à l’emballage, au transport, au stockage par des substances toxiques diverses (métaux lourds, composés minéraux, organiques ou organo-minéraux de syn-thèse étrangers à la nature et que notre organisme ne sait pas bien gérer ou éliminer);

– dégradés par des conditions de production qui s’éloignent de plus en plus de ce que l’évolution botanique et animale a mis des millions d’années à construire à savoir des plantes qui poussent dans des sols dégradés ou hors sol avec des solutions nutritives chimiques reconstituées, des abris, des éclairages artificiels, des substances de croissance et/ou de protection contre les divers parasites et pathogè-nes auxquels la plante est devenue plus sensible… ou des animaux qui vivent l’élevage en batterie comme l’enfer.

PRÉFACE 11

12 AGRICULTURE ET SANTÉ

Ces méthodes de production industrielles permanentes font émer-ger de temps à autre des scandales alimentaires vite médiatisés, mais paradoxalement vécus comme des exorcismes qui n’arrivent pas à modifier fondamentalement le cours de l’industrialisation agricole.

S’il n’y a pas une vigoureuse réorientation, gageons que nous n’avons pas encore vu le pire, avec les OGM notamment lorsque les gênes végétaux et animaux seront si bien mêlés qu’on ne maîtrisera plus rien du tout en regardant vivre des chimères. Curieux profits que ceux de l’autodestruction des espèces vivantes.

Le livre de Guillaume Moricourt en réalisant cette synthèse pré-cise, claire et organisée vient à point nommé pour nous informer sur l’ensemble de ces problèmes sur lesquels nous nous interrogeons de plus en plus fréquemment.

Véritable petit traité de l’agriculture et de l’alimentation, l’auteur nous expose tout d’abord les différents types de production agricole en comparant les trois grands modes de production actuels : conven-tionnel, biologique et raisonné.

Puis il nous rappelle la grande crise alimentaire qu’a constituée la « maladie de la vache folle ». Pour avoir participé à Bruxelles depuis 1996, aux Commissions d’enquêtes parlementaires européennes, force est de constater que l’économie d’inspiration libérale anglo-saxonne a bien été à l’origine de cette crise et que la Commission européenne n’a pas joué le rôle de protection des consommateurs européens qu’on attendait d’elle… Heureusement que le fameux prion n’était pas si infectieux et transmissible à l’homme, sinon le Royaume-Uni aurait subi une véritable hécatombe.

Avec les OGM et le génie génétique, la bataille est en cours (dos-sier des semences fermières), mais le pire semble à venir en dépit des résistances de collectivités locales et des groupes de citoyens qui les refusent catégoriquement. Jusqu’à quand l’agriculture biologique restera-t-elle le seul secteur protégé en Europe ? Le « principe pol-

lueur-payeur » s’appliquera-t-il aux « lueur-payeur » s’appliquera-t-il aux « lueur-payeur disséminateurs volontaires d’OGM » et aux assureurs des récoltes contaminées ?

Les auxiliaires et additifs constituent pour l’auteur un autre pavé dans la mare : ils participent à l’industrialisation de notre alimenta-tion et de plus, en dépit ils sont soient inutiles, soient suspectés d’être nocifs ou cancérigènes comme l’aspartam. Sucrette, quand tu nous tues… alors qu’il vaut mieux réduire sa dosette de sucre de canne bio…

Enfin une longue analyse par produits de consommation courante (pain, céréales, fruits et légumes, viandes, poissons, produits lactés, gras, salés, sucrés) vient nous compléter, tel Arcimboldo, un tableau visuellement élégant mais intrinsèquement pollué et pervers.

Le final est politique. Qui est responsable ? Je serais tenter de dire le citoyen, s’il vote.

Ouvrage complet d’une crise annoncée, ce livre intéressera par son exhaustivité simple, sa rapidité d’exposé à la fois les scientifi-ques et les étudiants qui s’interrogent sur le sujet ainsi que tous les consommateurs que nous sommes tous.

Pour mieux comprendre et mieux éviter les pièges de la consom-mation facile qu’on nous propose, l’ouvrage de Guillaume Moricourt est un concours utile à notre réflexion pour changer nos comporte-ments, notamment vis-à-vis des pays en développement dont nous importons beaucoup et pas souvent équitablement et une référence constante à ces problématiques.

A emmener dans son caddie ou son panier avant d’aller faire ses courses ! ! !

Michel MustinDocteur ingénieur agronome

Docteur en écologieAncien conseiller auprès du ministre de l’environnement.

PRÉFACE 13

PRÉAMBULE

La qualité de notre alimentation a évolué, dans le mauvais sens. Nitrates, pesticides, additifs, ionisation, antibiotiques, hormo-

nes, érosion des sols, hydroponie, farines animales, pollution de l’air, nouvelle maladie de Creutzfeld-Jacob… sont autant de problèmes issus des « progrès » de notre modernité. Et les OGM 1 sont une nou-velle menace.

Il y avait autrefois des scandales alimentaires, qui étaient dus à sur des manquements à l’hygiène : les intoxications alimentaires étaient relativement courantes. La chaîne du froid nous permet, et c’est un vrai progrès, de les limiter au minimum. Les scandales alimentaires d’aujourd’hui sont d’une nature bien plus dangereuse : il s’agit de pollution chimique dont on ne peut pas se débarrasser aisément.

Un seul exemple : les nitrates et leurs dérivés sont cancérigènes ou nuisent gravement à la santé : ils s’opposent à l’assimilation des vita-mines A et du groupe B. En surdose, les nitrates empêchent la fixa-tion de l’oxygène dans l’hémoglobine : provoquant des anémies, des asphyxies, des empoisonnements et la mort. Et la formation de nitro-samines est facilitée en milieu acide, comme celui de l’estomac. Même à faibles doses, les nitrosamines sont très cancérigènes.

1 Organisme Génétiquement Modifi é

16 AGRICULTURE ET SANTÉ

L’agriculture intensive apporte une quantité importante d’engrais chimiques aux cultures et détériore l’équilibre nutritionnel des plan-tes. Les nitrates issus de ces engrais s’y accumulent anormalement, pouvant les rendre dangereuses pour la santé. On retrouve des nitra-tes en grandes proportions dans les légumes, surtout les salades, carottes, épinards…

L’OMS 2 estime que la consommation journalière admissible de nitrates est de 255 mg par jour pour une personne de 70 kg. En 1980, cette dose acceptable était de 350 mg. La DGCCRF 3 relève des taux de 4000 mg/kg pour les salades et de 300 mg/kg pour les carottes.

Quels sont les problèmes écologiques occasionnés par l’évolution de l’agriculture ? Pourquoi en arrivons-nous là ? Comment pouvons-nous rectifier cette situation ? Autant de questions fondamentales auxquelles ce livre tente d’apporter une réponse.

Pour ce faire, pour expliciter les dégâts dus à la « modernité » de notre agriculture, il est nécessaire de décrire quels sont les différents systèmes agricoles ; tous ne se valent pas.

L’agriculture conventionnelle est l’agriculture issue de la révolu-tion verte, lancée dans les années 1960, qui a accepté les facilités chimiques (engrais NPK 4, antibiotiques, pesticides…).

Si le système conventionnel extensif des petites exploitations a su ici ou là garder un certain bon sens et une qualité a priori meilleure, le système intensif a réorganisé l’agriculture dans de grandes exploi- intensif a réorganisé l’agriculture dans de grandes exploi- intensiftations en utilisant entre autres massivement les nouveautés chimi-ques ou en industrialisant à outrance.

2 Organisation Mondiale de la Santé3 Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes4 N pour nitrates, P pour phosphore et K pour potassium : ce sont des engrais chimiques

Un exemple avant d’en décrire de multiples autres : dans le sys-tème extensif, on élève des vaches en les menant paître dans des prés, qui fournissent encore les fourrages pour l’hiver. Dans des systèmes intensifs, on attache les vaches à leur râtelier sans les faire sortir, en leur donnant à manger un ensilage de maïs cultivé à coups d’engrais chimiques et on les pousse au maximum. Des fromagers n’acceptent plus le lait des élevages en batterie, le lait étant contaminé par des antibiotiques appliqués sur les mamelles des vaches trop sollicitées, et devenant impropre à la fabrication de fromages.

La taille de l’exploitation n’est toutefois pas un critère suffisant pour discerner entre une exploitation extensive et une exploitation intensive (industrielle). Même les exploitations de petites tailles sont touchées par l’essor du tout chimique et de l’intensification. Tout dépend des choix de l’agriculteur.

L’agriculture biologique a refusé et refuse encore la facilité des produits chimiques et leurs conséquences induites, tant sur le produit que sur l’environnement. Les modes intensifs de l’agriculture con-ventionnelle sont rejetées et les solutions naturelles sont préférées. De ce fait, elle donne des produits de qualité. C’est en quelque sorte la gardienne de la qualité traditionnelle, même si elle s’adapte aux progrès techniques (lutte biologique contre les parasites, algues comme fertilisant, etc…). L’agriculture bio est à l’heure actuelle ce qui se fait de mieux.

L’agriculture dite raisonnée est une nouveauté 5. Elle vise à réo-rienter l’agriculture conventionnelle vers plus de qualité, pour retrou-ver une agriculture durable. C’est une tendance affichée au retour à des pratiques plus saines pour les agriculteurs du système conven-tionnel. Coup marketing ou réponse sérieuse aux dégâts de l’agricul-ture conventionnelle ?

PRÉAMBULE 17

5 Mais « ce n’est pas de nouveauté dont nous avons besoin, mais de vérité » (Victor Hugo)

CHAPITRE I

LES DIFFÉRENTES AGRICULTURES

A. L’agriculture conventionnelle

Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, les premiers retraités agricoles ont cessé le travail, les remembrements et la méca-nisation ont permis de se passer de bras et les pratiques culturales et d’élevage se sont adaptées à cette nouvelle manière de produire.

Cette « révolution verte » a été souhaitée et encouragée par les pouvoirs publics européens. En ces temps de reconstruction, il fallait produire, ne pas dépendre de l’extérieur pour l’alimentation, assurer une sécurité alimentaire face au bloc soviétique, augmenter le pou-voir d’achat, pour ne pas être conduits au désespoir, à la révolution.

L’agriculteur produisant des céréales, ou de la viande bovine ou ovine, ou du lait (filières considérées comme stratégiques) avait la certitude d’être payé à un prix donné quel que soit le volume de sa production. Il avait donc tout intérêt à produire le maximum pour développer son revenu.

20 AGRICULTURE ET SANTÉ

Un système de stockage a été mis en place par la CEE 6 pour ache-ter les productions invendues selon l’état des marchés et les revendre progressivement sans trop peser sur le niveau des prix de vente.

Si à cette époque, il y avait également un effort à fournir pour obtenir une bonne qualité sanitaire, la qualité du produit intrinsèque allait de soi. Il n’était pas question de dénaturer les produits agrico-les. Les pouvoirs publics, les consommateurs, le monde paysan pen-saient que ceci allait de soi ; il fallait simplement rationaliser.

Mais la fantastique croissance du marché des produits agricoles et alimentaires obtenue par ce système pervers a laissé se développer des pratiques nuisibles : nitrates et produits phytosanitaires 7 dans l’eau et les produits agricoles, pauvreté en vitamines et oligoélé-ments, produits sans saveur, méthodes de productions douteuses 8, ESB 9, érosion des sols…

Certains paysans, représentés par le syndicat majoritaire FNSEA 10, ont suivi la vague qui devait leur apporter un bon revenu. Mais, très tôt, d’autres paysans, qui se retrouveront dans des syndicats minori-taires (dont certains deviendront par exemple la Confédération Paysanne) ou les paysans bio, refuseront cette industrialisation au nom du respect de la nature et, il faut se rendre à l’évidence, de la sauvegarde de la saveur.

Les « modernistes » ont pris les minoritaires pour des rigolos, des réactionnaires face au « progrès » de la bande au professeur Scientus.

6 Communauté Economique Européenne, ancienne organisation euro-péenne remplacée par l’Union Européenne 7 C’est à dire les pesticides8 huiles de vidanges, boues de fosses septiques dans des farines ani-males par exemple9 Encéphalopathie Spongiforme Bovine : maladie de la vache folle10 Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles : syndicat paysan majoritaire aux élections des Chambres d’agriculture.

LES DIFFÉRENTES AGRICULTURES 21

Décrivons les dégâts du mode intensif.

1. Les cultures intensives

L’agriculture est devenue largement intensive et les rendements ont augmenté. Par exemple, en 1920, on ne récoltait que 15 quintaux de blé à l’hectare, ce qui correspondait à ce que l’on pouvait faire grosso modo au siècle précédent ; aujourd’hui on récolte couramment 60 à 70 quintaux à l’hectare.

Une étude de la FAO 11Une étude de la FAO 11Une étude de la FAO estime que l’augmentation de production dans les cultures issues de la révolution verte de l’après deuxième guerre mondiale est due à ces différents facteurs :

Irrigation des cultures 29 % Fertilisation chimique 24 % Protection chimique 24 % Sélection variétale 23 % 100 %

a. L’irrigation

Quand il y a culture, l’agriculteur conduit un peuplement végétal à la fois dans le sol et dans l’atmosphère. Dans le sol, les plantes accèdent aux minéraux et à l’eau. Le système aérien des plantes est le lieu de la transpiration, du captage de l’énergie lumineuse et du gaz carbonique.

Pour une bonne croissance, la plante a besoin d’un milieu riche en matière organique et minéraux, d’un système racinaire bien déve-loppé, de lumière et d’eau au bon moment. Dans l’atmosphère, les tiges et les feuilles croissent grâce à la transformation de l’énergie

11 Food and Agriculture Organization of the United Nations : Organisa-tion des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture

22 AGRICULTURE ET SANTÉ

lumineuse en énergie chimique capable d’être utilisée pour la consti-tution de leur matière organique.

L’eau transporte les minéraux et les substances fabriquées par la photosynthèse à l’intérieur de la plante. En cas de sécheresse, la transpiration s’arrête, tout comme la circulation d’eau et la croissance de la plante.

Quand elle est nécessaire, l’irrigation permet d’apporter l’eau manquante à la plante. Mais l’usage intensif de l’irrigation pose de nombreux problèmes.

L’aliment issu d’une irrigation outrancière voit sa matière sèche se réduire. A poids égal, la teneur en eau est plus importante et la teneur en principes vitaux moindre (vitamines et oligoéléments). Les plantes poussent trop vite avec les engrais chimiques, sont moins nourricières et perdent leur bon goût. Elles deviennent aussi plus fra-giles, plus sujettes aux attaques, ce qu’un agriculteur intensif traite par des pesticides, lesquels ne sont pas des armes neutres pour notre propre santé (voir plus loin). L’irrigation intensive n’est pas un mode souhaitable d’agriculture ; elle ne devrait être que circonstanciée.

Et se pose le problème de la gestion de la ressource. Les nappes phréatiques sont utilisées à 70 % par l’agriculture, 20 % par l’indus-trie, 10 % par les particuliers. Le pompage d’eau à outrance réalisé depuis la révolution verte concourt à la mise à sec de nappes phréati-ques et indirectement conduit à l’assèchement de rivières et à la des-truction de leur écosystème : des rivières comme la Juine, la Conie, l’Essonne subissent l’exploitation intensive de la nappe de la Beauce par les céréaliers et sont menacées d’assèchement chaque été. En 1999, des quotas individuels d’irrigation ont dû être imposés aux exploitants de la Beauce.

Une solution : donner un prix à l’eau pour l’agriculteur. Les res-sources ne seront plus épuisées du fait de leur gratuité et les plantes pousseront dans de meilleures conditions de qualité. En octobre 2003,

LES DIFFÉRENTES AGRICULTURES 23

les paysans français contribuent à 1.2 % du budget des agences de l’eau et reçoivent 9.5 % de fonds sous forme de subventions.

Des pays en développement sont déjà soumis à une rareté de l’eau. L’essor de l’irrigation avec l’agriculture intensive devrait poser des problèmes d‘épuisement de la ressource en eau pour 1 pays en déve-loppement sur 5 d’ici 2030, selon Jacques Diouf, le directeur général de la FAO.

b. La fertilisation

Dans un milieu naturel, une plante croît et meurt. Elle se trans-forme en composés organiques transitoires puis en humus, stock organique nécessaire pour nourrir ses descendants. Le propre de l’agriculture est de détruire cet équilibre lors des récoltes. Nous devons donc fertiliser les champs pour les récoltes futures.

Il y a plusieurs façons de fertiliser un champ : épandage d’effluents d’élevage (lisiers, fumiers), boues urbaines, compostage, engrais vert, engrais chimique dit de synthèse (NPK). Et il faut aussi adjoin-dre des périodes de repos pour laisser à la faune bactérienne des sols le temps de se reconstituer et de créer de l’humus.

Les trois quarts des épandages d’effluents d’élevage sont consti-tués des rejets des troupeaux bovins. Ces épandages sont plutôt le fait de l’agriculture extensive, les grands lopins préférant en général la solution chimique plus économique, moins encombrante.

Les lisiers sont des déjections animales liquides ou solides éven-tuellement diluées dans de l’eau (pluie ou eaux de lavage). Il n’y a pas de paille dans les lisiers. Les ovins produisent 8 kg/t d’azote, les bovins et les porcins environ 5 ; l’alimentation des animaux influe directement sur ce résultat. Ces déjections constituent un azote orga-nique qui se décompose en nitrates cancérigènes sous la forme d’ions minéraux. Ils polluent les nappes d’eau, du fait de leur solubilité. On

24 AGRICULTURE ET SANTÉ

utilise le lisier dans les terres et les prairies, sachant qu’une fumure organique brute (non fermentée) peut être génératrice de maladies. Trop de lisier dans une prairie limite la consommation d’herbe des vaches qui n’aiment pas voir leur garde-manger souillé et qui sentent instinctivement que leur nourriture est déséquilibrée, moins appétis-sante.

Le fumier est un lisier mélangé avec de la litière (de la paille nor-fumier est un lisier mélangé avec de la litière (de la paille nor-fumiermalement) et soumis à une fermentation bactérienne. Un animal pro-duit 20 fois son poids en fumier par année. Les fumiers correctement menés contiennent de l’azote, un peu de phosphore, du potassium, de la chaux, du soufre, du cuivre, du bore, du magnésium… tout un cocktail d’éléments naturels.

Une première fermentation dite ammoniacale transforme l’urée des urines en ammoniac dans les étables. Une deuxième fermentation aérobie a lieu après réaréation du fumier, poussant le tas de fumier à une température de 60 °C et plus, ce qui occasionne une perte d’azote, qu’on peut récupérer partiellement par l’arrosage du tas de fumier avec son purin, qui est le jus qui s’en écoule, constitué principale-ment des urines des animaux et d’eau.

Si l’on tasse le tas de fumier pour limiter les contacts avec l’air, une troisième fermentation dite anaérobie ou méthanique a lieu, dégageant du biogaz, mélange composé principalement de méthane, de gaz carbonique, d’hydrogène et de gaz réduits, et décomposant le fumier en une pâte organique compacte et homogène : le « beurre noir » riche en éléments fertilisants.

Le fumier est bon pour le sol, et c’est même un des meilleur engrais en agriculture durable. Une fois épandu, il continue de se décomposer et se transforme en humus, nourrissant le sol de façon correcte et continue. On considère que les éléments fertilisants miné-raux majeurs des fumiers sont relargués pendant les 3 ans qui suivent l’épandage, sauf si la terre est légère.

LES DIFFÉRENTES AGRICULTURES 25

Le purin est un fertilisant déséquilibré riche en ammoniac. On l’épand sur des prairies avec le risque de brûler la flore s’il n’est pas assez dilué.

Autre moyen utilisé pour amender les sols et les fertiliser : les boues d’épuration des villes. Les boues sont refusées par l’agricul-ture biologique ou des agricultures de qualité, et plus ou moins admise ailleurs ; certaines grandes surfaces ou syndicats agricoles refusent les boues.

Ces boues contiennent de l’azote, du manganèse, du cuivre, du zinc… et éventuellement des métaux lourds dangereux pour la santé (mercure, chrome, plomb, cadmium…) ou des germes pathogènes et parasites. L’IFEN 12 met en garde contre ces amendements suscepti-bles de migrer vers les nappes d’eau ou d’être incorporés à la chaîne alimentaire. Du fait de l’augmentation du taux de collecte des eaux usées, de l’augmentation de l’urbanisation, les quantités produites augmentent.

Sur les 900 000 tonnes de matières sèches de déchets produites en France en 1998, 15 % sont incinérées, 25 % sont mises à la décharge et le reste est épandu sur des terres agricoles. L’incinération est con-testée à cause de l’effet de serre et surtout de son coût. La mise à la décharge est normalement interdite comme tous les produits organi-ques recyclables depuis 2002. Et l’épandage reste la solution la moins chère.

Un débat national a été mené par des agriculteurs, commerçants, collectivités locales et consommateurs en décembre 1997. A cette époque, on établit que la responsabilité de la qualité des boues doit être supportée par les stations d’épuration, lesquelles doivent contrô-ler soigneusement leur production. L’État s’engage mollement à sou-être supportée par les stations d’épuration, lesquelles doivent contrô-ler soigneusement leur production. L’État s’engage mollement à sou-être supportée par les stations d’épuration, lesquelles doivent contrô-

tenir les acteurs de la filière en cas de préjudice dû à d’éventuels ris-ques pour la santé et les commerçants ne doivent pas utiliser l’absence

12 Institut Français de l’Environnement

26 AGRICULTURE ET SANTÉ

de culture avec des boues d’épuration comme argument marketing, pour que le public reste dans l’ignorance des questions posées.

La Ministre de l’environnement, Dominique Voynet, avait sou-tenu ce dispositif, estimant que la réglementation mise en place auprès des stations d’épuration sécurise au maximum l’emploi de ces produits : « ces garanties sont considérées comme contraignantes et bonnes, c’est pourquoi je m’élève contre le refus systématique des boues de la part de certains industriels, comme Bonduelle ou l’INAO 13

pour le Champagne. Je ne veux pas valider des craintes irrationnel-les. »

L’UFC 14 accepte également le dispositif : « la solution de facilité aurait été de dire que nous, consommateurs, nous ne voulions pas de boues. Le fait est que l’épandage nous semble l’une des solutions les plus acceptables. Mais il faut garantir l’innocuité des boues ». (Bernard Schockaert)

Si cette pratique d’épandage de boues urbaines dure depuis plus de 40 ans, ce n’est seulement que depuis 1998 que le suivi qualitatif de la qualité des boues est rendu obligatoire…

Si on regarde l’application de cet accord en 1999 dans la ville de Bourg-en-Bresse, 3 000 tonnes par an sont épandues sur 200 hectares dans l’Ain sous formes de boues chaulées. Selon le rapport de la sta-tion d’épuration, les boues sont largement au-dessous des normes admises pour les métaux lourds et le traitement à la chaux vive aug-mente le pH 15 et rend impossible le développement de parasites et autres microbes pathogènes.

Exemple de recyclage réussi ? mais ces garanties apportées à Bourg-en-Bresse peuvent être manquantes ailleurs. En septem-bre 1999, les syndicats agricoles de l’Isère ont refusé l’épandage de

13 Institut National des Appellations d’Origines : gérant des AOC14 Union Fédérale des Consommateurs15 Potentiel d’Hydrogène : c’est un indicateur d’acidité

LES DIFFÉRENTES AGRICULTURES 27

boues papetières et urbaines en l’absence de certification de leur innocuité. Le débat est loin d’être clos car les garanties ne sont pas apportées partout. La Ministre de l’écologie Roselyne Bachelot a souhaité créer, en 2003, un fonds de garantie. Ce fonds vient de voir le jour.

Le compostage et les engrais verts sont les meilleurs moyens de fertiliser les terres. En pratique, ils sont très largement dominants en agriculture biologique qui compte sur eux pour assurer la santé de la terre (voir plus loin). S’ils ne sont pas ou très peu adoptés par l’agri-culture conventionnelle, ce n’est pas en raison de leur inefficacité, c’est le contraire, mais en raison de leur coût.

De même, la pratique du repos des terres (assolement), est réduite au maximum dans l’intensif. C’est ce repos qui permet à l’humus de se constituer.

Le principal moyen utilisé dans l’agriculture intensive pour nour-rir les plantes est l’épandage d’engrais chimiques minéraux à base de NPK. L’azote (nitrates) stimule la croissance, le phosphore la force de la plante, et le potassium sa floraison. On accentue ces apports pour forcer les rendements.

Les plantes conduites de cette manière ont une composition désé-quilibrée, avec notamment un appauvrissement en magnésium et autres minéraux. L’utilisation des NPK chimiques est pratique pour l’agriculteur, mais ne conduit pas à produire des plantes de bonne qualité biologique pour notre alimentation. Des carences, des appau-vrissements cèdent immanquablement le pas face à l’hégémonie des nitrates, du phosphore et du potassium chimiques. « Le végétal est avide de potassium. Cette goinfrerie qui force sa croissance a le grave défaut de déséquilibrer son complexe minéral, par exemple d’en chasser le magnésium. Par conséquent, les engrais trop potas-siques et solubles dénaturent les récoltes et font de mauvais aliments qui provoquent une hyperkaliémie chez les animaux et l’homme avec troubles nerveux, cardiaques et rénaux » (Professeur Lautié).

TABLE DES MATIÈRES

PRÉFACE ....................................................................................... 9PRÉAMBULE ............................................................................... 15CHAPITRE I :LES DIFFÉRENTES AGRICULTURESCHAPILES DIFFÉRENTES AGRICULTURESCHAPI

.................................. 19A. L’agriculture conventionnelle ........................................ 191. Les cultures intensives .......................................................... 21

a. L’irrigation ....................................................................... 21b. La fertilisation .................................................................. 23c. La dégradation des sols .................................................... 29d. Les paysages industriels ................................................... 32e. Les pesticides ................................................................... 32f. La sélection variétale ....................................................... 50

2. L’élevage intensif ..................................................................evage intensif ..................................................................evage intensif 55a. Les stabulations ................................................................ 55b. L’alimentation .................................................................. 56c. Les antibiotiques .............................................................. 58d. Les hormones et anabolisants .......................................... 63e. Le bien-être des animaux ................................................. 68f. Bilan environnemental ..................................................... 72g. L’amélioration génétique ................................................. 72

3. Conclusions ........................................................................... 764. Les signes de qualité ............................................................. 77

314 AGRICULTURE ET SANTÉ

a. Les appellations d’origine contrôlées .............................. 78b. Le label rouge .................................................................. 80c. La certification de conformité .......................................... 80d. Les filières qualité de la grande distribution .................... 81

B. L’agriculture biologique .................................................. 811. Les cultures bio ..................................................................... 83

a. Nourrir la terre ................................................................. 83b. La lutte contre les ravageurs ............................................ 86

2. Les élevages bio .................................................................... 883. Des contrôles permanents ..................................................... 904. Le prix du bio ........................................................................ 915. Le bio n’est pas pur ...............................................................5. Le bio n’est pas pur ...............................................................5. Le bio n’est pas pur 926. Des fraudes dans le bio ......................................................... 927. Le bio et notre santé .............................................................. 948. L’éthique du bio .................................................................... 959. Quel avenir pour le bio ? ....................................................... 95C. L’Agriculture raisonnéeC. L’Agriculture raisonnéeC. L’ ................................................... 971. La phase des pionniers .......................................................... 982. Un cahier des charges peau de chagrin ............................... 1013. Organismes de contrôle ? .................................................... 1054. Un but marketing ................................................................ 106

CHAPITRE II :LE FOU ET LA VACHE FOLLE ................................................111

A. Les farines animales ...................................................... 112B. Minimiser l’affaire .......................................................... 114C. Premières mesures de sauvegarde ............................ 114D. Farines encore plus trafiquées .................................... 117E. L’embargo contre la Grande-Bretagne ...................... 117F. Les contaminations croisées ............................................ 119G. La France au-dessus de tout soupçon ? .................... 120H. La traçabilité ................................................................... 121I. L’embargo contre la France ......................................... 122

Conclusions ........................................................................... 124CHAPITRE IIILES ORGANISMES GÉNÉTIQUEMENT MODIFIÉS ....... 127

A. Brève histoire de la génétique .................................... 1301. La découverte des gènes ..................................................... 1302. Le génie génétique .............................................................. 131B. Les Végétaux ................................................................... 1331. Avantages supposés ou futurs des OGM ............................. 133

a. Contre les ravageurs ....................................................... 133b. Une tolérance aux pesticides .......................................... 134c. Une résistance aux maladies .......................................... 134d. Une meilleure conservation des aliments ...................... 134e. Un meilleur goût ............................................................e. Un meilleur goût ............................................................e. Un meilleur goût 135f. Pour augmenter la productivité ...................................... 135g. Pour lutter contre la sécheresse ...................................... 136h. Une meilleure composition nutritionnelle ..................... 136

2. Les dangers supposés ou futurs des OGM .......................... 137a. Les OGM et les antibiotiques ........................................ 137b. La dissémination des gènes manipulés .......................... 138c. Le risque de mutation des insectes ................................. 141d. Impacts sur la santé humaine ......................................... 143

3. La qualité des études en question ........................................ 1454. Intérêts économiques : la grande manipulation .................. 149C. Les animaux manipulés : jusqu’où iront-ils ? .......... 152D. Un étiquetage virtuel ..................................................... 153E. Le big-bang des grandes surfaces .............................. 155F. Haro sur le moratoire de fait ....................................... 1581. Une nouvelle traçabilité ...................................................... 1592. Surtout ne rien faire face à la dissémination ....................... 1623. Nouvelle procédure d’autorisation ...................................... 164G. De nouvelles autorisations laborieuses ..................... 165H. Le big-bang des Verts Allemands ............................... 167I. La fronde des régions de l’Union Européenne ......... 169J. La contamination en action ......................................... 169

TABLE DES MATIÈRES 315

316 AGRICULTURE ET SANTÉ

K. Le principe de précaution ............................................. 173CHAPITRE IVAUXILIAIRES ET ADDITIFS ALIMENTAIRES ...................... 177

A. Les auxiliaires ................................................................. 181B. Les additifs ...................................................................... 1811. Les arômes .......................................................................... 1822. Les colorants ....................................................................... 1843. Les conservateurs ................................................................ 1874. Les antioxydants ................................................................. 1895. Les émulsifiants, stabilisants, épaississants et gélifiants .... 1906. Les exhausteurs de goût ......................................................6. Les exhausteurs de goût ......................................................6. Les exhausteurs de goût 1917. Les édulcorants ................................................................... 192

CHAPITRE VQUALITÉ DE QUELQUES PRODUITS ..................................... 195

A. Le blé et le pain .............................................................. 195B. Le riz .................................................................................. 198C. Le maïs .............................................................................. 200D. Le soja ............................................................................... 202E. Les fruits et légumes ..................................................... 203F. Les poissons .................................................................... 208G. Les fruits de mer .............................................................G. Les fruits de mer .............................................................G. Les fruits de mer 214H. La viande bovine ............................................................. 216I. La viande de mouton ..................................................... 220J. La viande de porc ........................................................... 224K. La volaille ......................................................................... 228L. Les œufs ........................................................................... 234M. Le lait et les fromages ................................................... 236N. Le beurre .......................................................................... 247O. Le sucre ............................................................................ 249P. Le chocolat ....................................................................... 250Q. Le sel ................................................................................. 251R. Les huiles ......................................................................... 252S. Les margarines ............................................................... 254

TABLE DES MATIÈRES 317

T. L’eau .................................................................................. 2551. L’eau du robinet ..................................................................1. L’eau du robinet ..................................................................1. L’eau du robinet 2552. L’eau en bouteilles .............................................................. 266U. Les jus de fruit ................................................................ 269V. Le café .............................................................................. 270W. Le thé ................................................................................. 271X. Le vin ................................................................................. 272

CHAPITRE VI :LES POLITIQUES AGRICOLES ................................................ 293

A. Les Organisations Communes de Marché .................. 293B. La Politique Agricole Commune de 1962 .................. 294C. La Politique Agricole Commune de 1992 .................. 296D. Une nouvelle PolitiqueAgricole tournée vers le bio ? ........................................... 298E. La Politique Agricole Commune de 2005/2006 ....... 3001. Le premier pilier .................................................................1. Le premier pilier .................................................................1. Le premier pilier 3012. Le deuxième pilier ..............................................................2. Le deuxième pilier ..............................................................2. Le deuxième pilier 3033. L’Écoconditionnalité2. Le deuxième pilier3. L’Écoconditionnalité2. Le deuxième pilier

........................................................... 3034. Et le bio ? ............................................................................ 3045. Une PAC contre l’intensif ? ................................................ 304

CONCLUSION ............................................................................ 307TABLE DES MATIÈRES ................................................................... 313ABRÉVIATIONS ......................................................................... 318

ABRÉVIATIONSAB ....................................................................................................................... Agriculture BiologiqueAGPM ............................................................................ Association Générale des Producteurs de MaïsAOC ..................................................................................................... Appellation d’Origine ContrôléeAOP ........................................................................................................AOP ........................................................................................................AOP Appellation d’Origine ProtégéeAPCA ..................................................................APCA ..................................................................APCA Assemblée Permanente des Chambres d’AgriculturesBPA ..............................................................................................................BPA ..............................................................................................................BPA Bonnes Pratiques AgricolesCEE ............................................................................................Communauté Économique Européenne

Bonnes Pratiques AgricolesCommunauté Économique Européenne

Bonnes Pratiques Agricoles

CGB ............................................................................................ Commission du Génie BiomoléculaireCNRS ............................................................................... Centre National de la Recherche ScientifiqueCom-Tox .........................................................................................................Commission des ToxiquesCTE ..................................................................................................... Contrat Territorial d’ExploitationCVP ..........................................................................................................CVP ..........................................................................................................CVP Comité Vétérinaire PermanentDGCCRF ...Direction Générale de la Concurrence, de laConsommation et de la Répression des FraudesDJA .............................................................................................................DJA .............................................................................................................DJA Dose Journalière AdmissibleDLC ........................................................................................................ Date Limite de ConsommationDSE .................................................................................................................................Dose Sans EffetEDE .......................................................................................Établissement Départemental de l’ElevageESB ..............................................................................................Encéphalopathie Spongiforme BovineFAO ...................................................................................................Food and Agriculture OrganisationFARRE ....................................... Forum de l’Agriculture Raisonnée Respectueuse de l’EnvironnementFDA ........................................................................................................FDA ........................................................................................................FDA Food and Drugs AdministrationFNAB .........................................................................Fédération Nationale de l’Agriculture BiologiqueFNADE ......................................... Fédération nationale des activités de déchets et de l’environnementFNIVAB ..................... Fédération Nationale Interprofessionnelle des Vins de l’Agriculture BiologiqueFNSEA ......................................................FNSEA ......................................................FNSEA Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants AgricolesGDS .................................................................................................... Groupement de Défense sanitaireGIRPA ................GIRPA ................GIRPA Groupement Interprofessionnel de Recherche sur les Produits AgropharmaceutiquesGNIS ................................................................ Groupement National Interprofessionnel des SemencesIA ......................................................................................................................IA ......................................................................................................................IA Insémination ArtificielleIFEN ............................................................................................... Institut Français de l’EnvironnementIGP ................................................................................................IGP ................................................................................................IGP Indications Géographiques ProtégéesINAO ................................................................................. Institut National des Appellations d’OriginesINC ............................................................................................... Institut National de la ConsommationINRA .............................................................................INRA .............................................................................INRA Institut National de la Recherche AgronomiqueINSERM ........................................................Institut National de la Santé et de la Recherche MédicaleITCF ......................................................................................... Institut Technique des Céréales FrançaisLMR ...........................................................................................................LMR ...........................................................................................................LMR Limite Maximale de RésidusMSA ...............................................................................................................MSA ...............................................................................................................MSA Mutualité Sociale AgricolenMCJ ...........................................................................................Nouvelle Maladie de Creutzfeld-JacobNPK ..............................................................NPK ..............................................................NPK Engrais chimique N=Nitrates P=Phosphore K=PotassiumOCM ................................................................................................ Organisation Commune de MarchéOGM ................................................................................................Organisme Génétiquement ModifiéOMC ............................................................................................ Organisation Mondiale du CommerceOMS .................................................................................................. Organisation Mondiale de la SantéPAC ............................................................................................................Politique Agricole CommunePMPLEE ................................................Plan de Maîtrise des Pollutions Liées aux Effluents d’ÉlevagePMPOA ................................................................PMPOA ................................................................PMPOA Plan de Maîtrise des Pollutions d’Origines Agricolesppb .................................................................................................................................Partie par billionppm ...............................................................................................................................Partie par millionSO2 .............................................................................................................Sulfite : anhydride sulfureuxTGAP .........................................................................................TGAP .........................................................................................TGAP Taxe Générale des Activités PolluantesUE ...............................................................................................................................Union EuropéenneUFC .................................................................................................Union Fédérale des ConsommateursUIPP ............................................................................UIPP ............................................................................UIPP Union des Industries de la Protection des PlantesVDQS .............................................................................................................. Vin de Qualité SupérieureVDT ..................................................................................................................................... Vin de TableVQPRD ........................................................... Vins de Qualité Produits dans des Régions DéterminéesZES .............................................................................................................Zones d’Excédent Structurel