Agriculture pauvreté rurale et Politiques Economiques a Madagascar

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    Carte 2.10.

    Prix du riz en priode de rcolte

    Source : Recensement des Communes 2001, Programme Ilo, Cornell University/FOFIFA/INSTAT

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    Prix du riz en priode de soudure

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    Bart Minten ; Lalaina Randrianarison

    distinguent huit dterminants principaux de la formation des prix duriz Madagascar 12 .

    a. Les prix du riz sont plus bas durant les priodes de rcolte. Les diff-rences spatiales s'expliquent partiellement par le fait que les rcoltesinterviennent diffrents moments de l'anne d'une rgion une autre.

    Gnralement, il y a une seule saison de culture de riz Madagascar.Ainsi la part la plus importante de la rcolte de riz est obtenue davril juin dans 70% des communes (Tableau 2.14). De ce fait, des diff-rences spatiales existent. Si la rcolte du riz est concentre dans cettepriode dans la province dAntananarivo (81%), la province deToliara ne compte quenviron la moiti de ses communes qui rcol-tent en cette priode, une part non ngligeable de leur rcolte tantobtenue doctobre dcembre (26%) et de janvier mars (11%).

    Limpact de ces diffrences de priode de rcolte se reflte au niveaudes prix du riz qui savre tre plus bas en priode de rcolte (Tableau

    en annexe). Le graphique 2.4 affiche les fluctuations du prix du rizpour les communes qui rcoltent majoritairement davril juin, doc-tobre dcembre et pour celles qui ont des rcoltes rparties danslanne. Il apparat que ces dernires ont de plus faibles variations deprix compares aux communes avec des rcoltes concentres sur uneseule priode de lanne. Par ailleurs, dans les 13 communes quireportent rcolter principalement doctobre dcembre, les prix duriz sont effectivement plus bas en cette priode 13. Toutefois, lam-pleur des variations saisonnires de prix est attnue par le fait que cescommunes profitent des prix plus bas engendrs par la rcolte dansles autres localits alors quelles entrent dans leur priode de soudure.

    b. En priode de rcolte, les prix augmentent mesure quon sapprochedes centres urbains.

    La thorie conomique suggre que les prix des produits agricolesaugmentent mesure quon sapproche des villes (Von Thnen, 1826 ;Ravallion, 1986). La carte 2.13 illustre clairement cette situationentre avril et juin : dans les communes autour de la villedAntananarivo, le prix du riz augmente mesure quelles sontproches de la capitale. Les diffrences de prix dcoulent des fraisengendrs par le transport des produits des centres de production versles centres de consommation.

    c. Le prix du riz est plus lev en priode de soudure suite aux frais destockage, et plus particulirement aux cots dopportunit du capital. Lescommunes o linscurit rgne affichent aussi des variations saisonniresde prix plus grandes.

    Le prix du riz est plus lev durant la priode de soudure qui stend

    principalement doctobre janvier dans la plupart des provinces. Ceprix rsulte des frais de stockage : pertes de stockage, vaporation deleau qui entrane une hausse des composants nutritionnels par unitpondrale de riz, et surtout cot dopportunit du capital. Etantdonn que les agents conomiques concerns ou intresss doiventfaire un choix entre un investissement dans le stockage de riz etdautres activits, la hausse continue du prix du riz aprs la priode dercolte suit ainsi l'volution du cot d'opportunit du capital danslconomie rurale.

    Les communes ont aussi t classes selon leur degr de perception delinscurit ambiante. Le graphique 2.5 montre la variation du prixdu riz pour les communes inscurit leve et celles les plus tran-quilles. Le mouvement saisonnier des prix est plus accentu dans les

    zones dinscurit leve tant donn que commerants et propri-taires dinfrastructures de stockage font face plus de risques parrapport aux agents tablis dans les communes plus scurisantes. Lavenue de commerants potentiels qui pourrait entraner une revuedes prix la baisse et une diminution de lamplitude de la variationsaisonnire des prix, est aussi freine par lexistence de linscurit 14.

    d. Les commerants achtent le riz pendant la priode de rcolte et levendent en priode de soudure. Pour ceux dots de capacit de stockage,ils entreposent le riz dans des infrastructures situes le plus souvent dansleur ville de rsidence. Ceci conduit de plus fortes variations de prixdans les zones les plus loignes des villes car les cots de transport sont doublement inclus dans le prix du riz.

    Barrett (1996) a dmontr la plus grande variabilit des prix pour leslocalits les plus loignes des centres urbains. Il dcrit un phnomnede changement des flux : les commerants qui stockent le riz setrouvent habituellement dans les villes ; ils y stockent le riz quils ontachet dans les zones productrices (en dehors des villes) la rcolte etquils y revendent en priode de soudure. Le riz est parfois ainsi trans-port deux fois sur la mme distance et les cots ainsi encourusdoivent tre inclus dans le prix du riz au consommateur.

    Les rsultats issus de lenqute au niveau des communes ne se dmar-quent pas de ce circuit de commercialisation (Graphique 2.6 pour lesvilles de Fianarantsoa et Toliara). Les prix sont plus levs dans lesvilles en priode de rcolte quand les produits arrivent des zonesrurales, mais sont plus bas en priode de soudure, quand le flux estinvers. Plusieurs raisons peuvent tre avances pour expliquer cephnomne. D'une part, les agriculteurs nont ni les liquidits nces-saires ni les capacits infrastructurelles pour stocker les produits.Parfois aussi, linscurit ambiante dans les zones les plus loignesdissuade toute initiative de stockage dans ces endroits.

    Ce schma observable au niveau des villes de Fianarantsoa et deToliara est valable pour tout le pays. Bas sur les rsultats de la rgres-sion rapports en annexe, le graphique 2.7 montre les impacts delaccs aux infrastructures sur les prix au niveau national. Pour lescommunes les plus loignes, la variation des prix est plus prononce(des prix plus levs par rapport aux communes les plus accessibles enpriode de soudure et des prix nettement plus bas en priode de rcolte).

    La diffrence dans la variation saisonnire est d'environ 21 ariary parkapoaka ou une hausse denviron 40% pour les communes les plusloignes par rapport celles les moins loignes.

    Tableau 2.14. Rpartition de la rcolte de riz dans lanne(moyenne des pourcentages de riz rcoltau niveau des communes, %)

    Source : Recensement des Communes, Programme Ilo, Cornell University/FOFIFA/INSTAT, 2001

    AntananarivoFianarantsoaToamasinaMahajangaToliaraAntsiranana Madagascar

    Jan-Mar17

    Avr-Juin81

    Juil-Sept1

    Oct-Dc1

    Total100

    19 68 1 12 1004 81 2 12 1005 64 23 8 100

    11 53 10 26 1003 69 18 9 100

    12 70 7 11 100

    12 Les dterminants de la fluctuation des prix du riz local ne sont pas limits ces huitavancs ici. Par exemple, nous ne prenons pas en compte l'influence des marchs mon-

    diaux du riz sur le march local.13 Cependant, les prix ne sont pas toujours leur plus bas niveau ce moment. A titredexemple, Andranomafana (fivondronana dAnkazoabo, province de Toliara), 70% dela rcolte annuelle de riz intervient vers la fin de lanne, et les prix du riz sont leurniveau le plus lev ce moment-l. Dans cette localit en effet, seul un quart de la popu-lation cultive le riz et lalimentation est base de manioc, produit dont les prix accusentune hausse en saison des pluies. Le prix du riz semble ainsi subir un effet dentranementengendr par la hausse du prix du manioc.

    14 Cette hypothse est confirme dans les rsultats de lanalyse rapports dans le tableauen annexe. Les prix sont dune manire significative plus levs en priode de rcolte pourles communes avec le plus dinscurit. Les localits les plus calmes enregistrent des varia-tions saisonnires des prix plus faibles.

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    Et ude sur la for mat ion des pr ix du r iz localEt ude sur la for mat ion des pr ix du r iz lo cal

    e. Lamplitude des variations saisonnires du prix du riz local est moinsimportante dans les communes o le riz import est prsent.

    Dans les communes o le riz import se trouve sur le march, la varia-tion saisonnire des prix est lgrement plus faible : diffrence de 36ariary par kapoaka entre janvier-mars et avril-juin cont re 44 ariary par

    kapoaka dans les communes o le riz import nest pas disponible(Graphique 2.8). Toutefois, nous ne pouvons invoquer de lien decausalit tant donn le fort degr de corrlation entre lloignementet la prsence de riz import. Le graphique 2.8 montre en outre quele prix du riz import et celui du riz local ne diffrent pas tellementdans les zones o les deux produits sont disponibles. De plus, le prixdu riz local est nettement plus faible dans les communes o on netrouve pas de riz import. Ainsi les commerants ne voient aucunintrt lacheminement du riz import dans ces localits en raisondu faible niveau des prix.

    f. Des situations de monopsone dans certains endroits conduisent des prix plus bas la rcolte et des prix plus levs la soudure. Cessituations perdurent parfois, suite aux abus de certaines autorits locales.

    Le monopsone trouve souvent sa source dans le mauvais tat desinfrastructures routires et le faible dveloppement des marchs danscertaines zones. Il est difficile destimer limportance du rle jou parce type de march dans lespace et sur la formation des prix avec lesdonnes disponibles. Toutefois, nous pouvons avancer quil est peuprobable darriver une volution de situation dans ce domaine sansune amlioration de linfrastructure routire.

    Dun ct, le dveloppement des monopsones avec laval des autoritslocales apparat comme un phnomne inquitant dans certainesrgions dans la mesure o les producteurs en sortent perdants. Ainsipar exemple, la moiti des communes du fivondronanadAmparafaravola au lac Alaotra dispose dune rglementation quiinterdit aux tire-au-vol 15 dexercer leurs activits au sein de leurscommunes. Les autorits locales sont en effet souvent aussi tablies entant que collecteurs et commerants de riz, et elles voient travers cesmesures un moyen de protection de leurs activits. Des faits sem-blables ont aussi t rapports dans la rgion de Manakara.

    Dun autre ct cependant, une situation de monopsone combineau pouvoir des autorits locales peut tre profitable pour les produc-teurs. Par exemple dans le fivondronana dIakora province deFianarantsoa -, les producteurs tirent profit des pratiques du collec-teur local qui savre en outre avoir t leur reprsentant lAssembleNationale au moment de l'enqute. Ce dernier sest efforc dappli-quer des mesures justes afin de ne pas compromettre ses chances

    dtre rlu.

    Dautres importants ngociants qui se sont diversifis dans plusieursactivits commerciales adoptent aussi la mme stratgie en essayantde maintenir les prix du riz un niveau plus bas quailleurs en priodede soudure, ceci afin dacqurir une clientle auprs de la populationlocale comme ils tirent le maximum de revenus dautres segmentsplus rmunrateurs du march.

    g. Les rgions les plus riches, dotes des revenus des cultures de rente ou delexploitation de pierres prcieuses, enregistrent des prix du riz plus levs.

    Limpact de la prsence de la vanille, du girofle et de lexploitation despierres prcieuses dans une commune sur le niveau de prix du riz a

    t estim partir dune rgression dont les rsultats figurent dans letableau en annexe. Les prix sont ainsi de 8% 29% plus levs dans

    les rgions o le girofle et la vanille sont les cultures les plus impor-tantes en tant que sources de revenus (Tableau 2.15). Ces prix sontparticulirement levs lors de la rcolte de ces cultures dexportation(juillet septembre). Lamplitude de cet effet reste la mme enprenant en compte linscurit qui incite aussi les prix la hausse dansces localits. Lexploitation de pierres prcieuses a des effets moindres

    sur le prix du riz, probablement en raison du fait que cette activittouche une part infime de la population, qui ninclut pas les agricul-teurs.

    h. Les communes qui ralisent de bonnes rcoltes de riz ont des prix moinslevs. Par contre, les localits touches par des catastrophes naturelles,telles que cyclones, inondations, scheresses et autres, accusent des prix duriz plus levs.

    Les catastrophes naturelles font monter les prix. Une rgression panela t effectue afin dexpliquer la diffrence entre les prix de 1999-2000 lanne 2000-2001 (Tableau 2.16). Le rsultat dmontre lin-fluence que les catastrophes naturelles et climatiques exercent sur leniveau des prix du riz. Ainsi pour les communes touches par uncyclone, les prix sont de 8% plus levs que pour celles pargnes. Lespoux de riz engendrent des prix plus levs de 12%, et ainsi de suite.Comme les catastrophes naturelles font monter les prix, une bonnercolte les fait baisser. Ainsi les revenus agricoles des exploitantsnaugmentent pas proportionnellement la hausse de la productionlors dune bonne anne agricole comme les prix locaux sont la baisse.

    Conclusion

    Sur la base des donnes recueillies lors du Recensement desCommunes 2001, ce chapitre a donn un aperu des facteurs qui ontune influence sur la formation des prix du riz Madagascar. Les fac-teurs dterminants comprennent le moment de la rcolte, les cots destockage, la distance par rapport aux centres urbains, laccs auxroutes et lloignement, les monopsones, la disponibilit du riz

    Tableau 2.15. Niveau des prix du riz dans les communes o lavanille et le girofle sont les principales sources derevenus agricoles par rapport aux autres communes

    Source : Tableau 2.A.1. en Annexe

    Oct-Dc 2000Jan-Mar 2001Avr-Juin 2001Juil-Sept 2001

    Culturede la vanille

    Culturede girofle

    +24% +18%+9% +8%

    +16% +34%+29% +26%

    15 Tire-au-vol est lappellation commune donne aux agents collecteurs qui viennentdans une rgion pour acheter du riz au comptant, et qui ne sont pas des rsidents de cesrgions.

    Tableau 2.16. Impact des catastrophes naturelles sur les prix du riz(rsultats de rgression panel sur les prix en priodede rcolte)

    * rgression effets fixes avec le logarithme du prix du riz comme variable dpendanteet les variable dichotomique reprsentant loccurrence de chaque type decatastrophes naturelles comme variables explicatives.

    Source : Recensement des Communes, Programme Ilo, Cornell University/FOFIFA/INSTAT, 2001

    CycloneInondationCoupure de pont ou de routeScheresseAttaque de poux de rizAttaque dune autre maladie phytosanitaireGrle svreCriquetsPluies en retardPluies arrives trop tt

    Proportion deCommunes

    touchesAnne agricole00-01 99-00

    Augmentationdes prix du riz*

    dans lescommunestouches

    7 26 +8%29 45 +6%33 43 +8%25 39 +8%35 39 +12%55 58 -

    9 17 -9 22 +8%

    34 50 +4%14 17 +7%

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    Carte 2 .12 .

    Prsence du riz import

    Source : Recensement des Communes 2001, Programme Ilo, Cornell University/FOFIFA/INSTAT

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    Carte 2.13.

    Prix du riz dans la Province d'Antananarivo

    Source : Recensement des Communes 2001, Programme Ilo, Cornell University/FOFIF ATA/INST

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    import, le niveau de richesse de chaque localit et les catastrophesnaturelles et climatiques. Cette analyse a ainsi dmontr la complexitde la question du riz Madagascar et aboutit la constatation qu'aucune politique simple ne pourrait amliorer le niveau des prix enmilieu rural.

    Rfrences bibliographiques

    Barrett C. (1996). "Urban bias in price risk : the geography of foodprice distribution in low-income countries". Journal of Development Studies, vol.23(6), pp. 193-215.

    Ravallion M. (1986). "Testing market integration". Journal of Agricultural Economics , vol.68(1), pp. 102-109.

    Von Thnen J.H. (1826). Das isolierte staat in beziehung auf land-schaft und nationalkonomie.

    Annexe

    Tableau 2.A.1. Facteurs dterminants du prix du riz(log (prix du riz)= variable dpendante ;forme rduite de la rgression reporte) a

    Significativit 1%*** ; 5%** et 10%*(a) Variables dichotomiques provinciales, catastrophes naturelles et terme constant inclusmais non reportsSource : Nos calculs partir du Recensement des Communes, Programme Ilo,

    Cornell University/FOFIFA/IN STAT, 2001

    Variables explicativesIndice dloignement

    Oct -Dc. 00 Jan-Mars 01

    Coef. Sign. Coef. Sign.0,0 084 0,0 134 **

    (1=proche ; 5=loign)Quintile scurit 0,0 055 0,0 009(1=mauvaises conditions ;5=bonnes conditions)Part de rcolte en cette -0,0 044 *** -0,0 028 ***priode (% du total)Vanille principale source 0,2 400 *** 0,0 890 **

    de revenus (1=oui)Girofle principale source 0,1 779 *** 0,0 771de revenus (1=oui)% de population dans -0,0 001 0,0 094 ***exploitation de pierres prcieuses

    Avr-Juin 01 Juil-Sept 01Coeff. Sign. Coeff. Sign.

    Indice dloignement -0,0 324 *** -0,0 157 *(1=proche ; 5=loign)Quintile scurit 0,0 331 *** 0,0 298 ***(1=mauvaises conditions ;

    5=bonnes conditions)Part de rcolte en cette -0,0 014 *** -0,0 009 **priode (% du total)Vanille principale source 0,1 569 *** 0,2 902 ***de revenus (1=oui)Girofle principale source 0,3 354 *** 0,2 639 ***de revenus (1=oui)% de population dans 0,0 012 0,0 024exploitation de pierres prcieuses

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    Bart Minten ; Lalaina Randrianarison

    Graphique 2.7. Impact de lloignement sur les prix du riz(simulations au n iveau national)

    Source : Recensement des Communes, Programme Ilo, Cornell University/FOFIFA/INSTAT, 2001

    Graphique 2.8. Prix du riz local et du riz import

    Source : Recensement des Communes, Programme Ilo, Cornell University/FOFIFA/INSTAT, 2001

    Graphique 2.6. Prix du riz en milieu urbain et suburbain

    Source : Recensement des Communes, Programme Ilo, Cornell University/FOFIFA/INSTAT, 2001

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    3.1. Car togr aphie de la pauvr e t Johan Mistiaen ; Berk zler ; Tiaray Razafimanantena ; Jean Razafindravonona

    3.2. Pr oduction, r evenu agricole et pauvret Bart Minten

    3.3. Revenus extr a- agricoles des mnages r ur aux et pauvret Lalaina Randrianarison

    3.4. Elevage et pauvr e tEliane Ralison

    3.5. Accs aux r essour ces halieutiques et place de la pchedans lconomie r ur aleEliane Ralison ; Bart Minten

    thme 3Activits agricoles et non-agricoles et pauvret

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    Cart ogr aphie de la pauvr etCart ogr aphie de la pauvr et

    Introduction

    Les dcideurs gouvernementaux, les organisations non-gouvernemen-tales et internationales engags dans la conception, la ralisation et lesuivi des stratgies de dveloppement pro-pauvres dans un contextede prise de dcision politique de plus en plus dcentralis ont besoin

    d'informations relatives une distribution spatiale de la pauvret unniveau plus bas que la province.

    A Madagascar, tel est entirement le cas avec des initiatives de dve-loppement qui se dcident de plus en plus des niveaux dcentrali-ss, et comme ce chapitre le dcrit, en raison de l'htrognit de ladistribution gographique des pauvres, des niveaux plus petits telsles firaisana.

    Depuis longtemps, des donnes reprsentatives et comparables de ladistribution spatiale des urbains et ruraux pauvres Madagascar ontt disponibles lchelle des provinces sur la base des Enqutesauprs des Mnages (EPM), principales sources de donnes sur lesdpenses des mnages ncessaires pour dterminer les niveaux depauvret. Plus de dsagrgation spatiale de la pauvret sur la base deces enqutes serait toutefois impossible en raison de la taille limitede l'chantillon.

    L'objectif de ce chapitre est de prsenter une nouvelle mthode quipermet d'estimer la pauvret des niveaux gographiques dsagrgstels que le fivondronana et les firaisana.

    1. Mthodologie

    Dans une tude assez rcente, le problme a t contourn traversune approche statistique qui a permis de combiner les informationsdtailles sur le bien-tre tires de l'EPM avec les donnes couverturegographique totale obtenues grce au Recensement Gnral de laPopulation et de l'Habitat de 1993 (RGPH-93) et des donnes com-munautaires sur les risques environnementaux venant de CARE1.

    Dans un premier temps donc, en utilisant l'EPM 93, une rgressionest estime pour tablir une relation entre les dpenses des mnages etdes variables socio-conomiques telles que la taille du mnage, leniveau d'ducation, les caractristiques du logement et l'accs auxinfrastructures de base. Si les donnes sur les dpenses du mnage nesont pas disponibles dans le recensement, les donnes socio-cono-miques le sont. Ainsi, il est possible d'infrer statistiquement lesdpenses des mnages du recensement en appliquant la relationpr-tablie sur base de l'EPM avec les variables socio-conomiques duRGPH-93. Ce systme permet par la suite d'estimer les statistiques

    sur la pauvret sur de trs petites units gographiques.L'avantage principal de cette mthode est qu'il nous est possible ainsid'avancer des estimations de la pauvret pour les zones urbaines etrurales dans les 111 fivondronana et les 1248 firaisana. Cependant,nous tenons souligner le fait que ces mesures ne sont pas des chiffresprcis mais des estimations statistiques de la pauvret et qui sont ainsisujettes des imprcisions qui deviennent plus importantes mesureque la dsagrgation avance. Les taux de pauvret ainsi que les degrsde prcision dans les mesures sont prsents dans le tableau 3.1, demme que les rsultats au niveau des fivondronana sont mis en exerguedans les cartes 3.1 et 3.2.

    Nous observons donc ainsi qu'il existe de fortes variationsgographiques dans la distribution de la pauvret au sein de chaqueprovince, notamment dans les zones urbaines. Les moyennes provin-ciales sur la pauvret dissimulent ainsi de grandes variations. Ainsi,seuls 10% de la population urbaine et 45% de la population rurale

    vivent dans des firaisana qui ont le mme niveau de pauvret que lamoyenne de la province.

    2. De l'importance d'une connaissance de l'incidence de la pau-vret au niveau local

    Etant donn que la distribution gographique du bien-tre varieconsidrablement, une telle analyse constituerait donc un premier paspour comprendre les facteurs qui dterminent cette tendance, lesforces qui jouent sur la pauvret au niveau communautaire etventuellement, pour aider dans la mise en place et la mise en uvrede stratgies de dveloppement pro-pauvres, effectives et baselargie.

    Lexercice devient dautant plus important dans un contexte dedcentralisation politique et conomique, tant laccessibilit desinformations qui concernent une rpartition gographique de lapauvret dans et entre les collectivits territoriales dcentralisesdevient dune grande significativit aussi bien pour les dcideurslocaux que pour les dcideurs gouvernementaux avec lenjeu desallocations des dpenses qui ciblent la pauvret la lumire duneconnaissance claire et consensuelle du phnomne. Une carte de lapauvret constituerait aussi un outil additionnel pour aider lesorganisations non gouvernementales et multilatrales dans le ciblagede leurs projets.

    De plus, combiner cette distribution gographique avec des indica-teurs-cls du domaine socio-conomique (exemple : accs aux servicespublics et lducation) procurerait un profil de pauvret au niveaudes communes plus approfondi.

    3. La carte de pauvret de 1993 pourrait-elle constituer un outilde dcision aujourdhui ?

    La carte de pauvret de 1993 fournit dj une base qui pourraitguider les analyses futures. Cependant, il faut mettre clairement desbalises quant lutilisation de cet instrument comme outil de prise dedcision de politique actuellement. Avant davoir recours cette cartedans les prises de dcisions, il faut vrifier sil y a eu des changementsdans la distribution gographique de la pauvret depuis 1993, et dequelle ampleur ils ont t.

    Des tudes bases sur lEPM suggrent que si le taux de pauvretnational est rest stable, et lev, durant les dcennies passes parcontre, les taux de pauvret relatifs entre les provinces ont chang.Ainsi, dans la mesure o de tels changements pourraient aussi avoireu lieu lintrieur de chaque province, une prise de dcision

    politique sur la base des donnes de 1993 pour les fivondronana seraitinapproprie.

    A Antananarivo, par exemple, lmergence des zones franches et deconsidrables migrations internes ont entran des changements danslincidence relative de la pauvret entre et dans les fivondronana. Il estconcevable que le classement des zones rurales partir des taux depauvret soit rest stable, toutefois des informations additionnellessont ncessaires pour dterminer sil en a vraiment t ainsi.

    Deux approches peuvent tre abordes pour actualiser la carte depauvret de 1993. Premirement, les donnes de lEnqute au niveaudes communes ralise par le Programme Ilo en collaboration avecFOFIFA et lINSTAT pourraient servir introduire les changements

    probables au niveau des fivondronana. Deuximement, une dissmi-nation des rsultats de 1993 au niveau des communes et une sollici-tation des commentaires sur leur auto-valuation permettraient nonseulement de connatre les changements apparus depuis mais aussiseraient une avance certaine dans loptique de renforcement descapacits au niveau local.1 Des informations additionnelles sur la nouvelle approche statistique dveloppe peu-

    vent tre obtenues sur le site http://econ.worldbank.org/programs/poverty/topic/14460

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    Carte 3.1.

    La pauvret en milieu urbain

    Source : Mistiaen et al. (2002)

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    Carte 3.2.

    La pauvret en milieu rural

    Source : Mistiaen et al. (2002)

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    Johan Mistiaen ; Jean Razafindravonona Berk zler ; Tiaray Razafimanantena

    Cependant, pour pouvoir disposer dune carte de pauvret mise jour, il serait fondamental dutiliser de nouvelles donnes partird'un nouveau recensement.

    Rfrences bibliographiques

    Mistiaen J., zler B., Razafimanantena T. et J. Razafindravonona(2002). "Estimation au niveau local des indicateurs de bien-tre Madagascar en 1993". INSTAT.

    Mistiaen J., zler B., Razafimanantena T. et J. Razafindravonona(2002). Putting welfare on the map in Madagascar. Africa RegionWorking Paper Series No.34, World Bank. (disponible en tlcharge-ment l'adresse suivante : http://www.worldbank.org/afr/wps/index.htm).

    Ratio de pauvret P0 Intensit de pauvret P1

    Tableau 3.1. Comparaison des rsultats de lEnqute auprsdes Mnages et du recensement de la population de 1993

    RGPHEPM-93RGPHEPM-93Province / MilieuUrbain

    0,4920,2330,4620,544Antananarivo(0,027)(0,028)(0,015)(0,048)0,4300,2970,6460,674Fianarantsoa

    (0,038)(0,054)(0,027)(0,059)0,4340,2310,5990,599Toamasina

    (0,042)(0,043)(0,018)(0,086)0,3710,0960,3780,329Mahajanga

    (0,027)(0,022)(0,028)(0,072)0,5140,3810,7130,715Toliara

    Les carts types sont mis entre parenthsesSource : Mistiaenet al. (2002)

    (0,052)(0,082)(0,036)(0,086)0,3620,1430,3440,473Antsiranana

    (0,025)(0,031)(0,031)(0,087) Rural

    0,3760,3230,7380,767Antananarivo(0,023)(0,026)(0,019)(0,037)0,4700,3770,8200,769Fianarantsoa

    (0,050)(0,036)(0,025)(0,049)0,3520,3600,7860,810Toamasina

    (0,036)(0,035)(0,026)(0,035)0,3200,2580,6950,681Mahajanga

    (0,026)(0,041)(0,039)(0,065)0,3830,4370,8000,817Toliara

    Antsiranana(0,029)(0,036)(0,027)(0,042)0,5180,2520,5810,613

    (0,110)(0,045)(0,046)(0,073)

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    Pr oduction, r evenu agr icole et pauvr etPr oduction, r evenu agr icole et pauvr et

    Introduction

    La plupart des mnages ruraux Madagascar gagnent leur vie princi-palement avec des activits agricoles quoiqu'activits agricoles etnon-agricoles co-existent en milieu rural. Ce chapitre consacr auxactivits agricoles claire sur les diffrences entre ces activits ainsi que

    le surplus commercialis pour les diffrents groupes de mnage. Nousutiliserons cet effet les donnes de l'EPM 2001. Nous verrons ainsien premier lieu le choix de culture des mnages agricoles. En secondlieu, nous tudierons la valeur de la production agricole. Enfin, nousdiscuterons du revenu (1) provenant de la commercialisation agricolecest--dire du revenu montaire agricole dans lensemble et (2) plusparticulirement, du revenu et de la commercialisation du riz.

    1. Choix de culture

    a. Il y a peu de spcialisation de culture par niveau de revenu. Environ86% des exploitants agricoles cultivent le riz et ce pourcentage est stable travers les quintiles de pauvret.

    Le tableau 3.2 montre limportance des diffrentes cultures prati-ques par les mnages agricoles 2 Madagascar. Le riz est la culture laplus importante avec 86% des mnages concerns. Le manioc occupela deuxime place avec 54% des agriculteurs qui le cultivent. Le masvient en troisime position avec 29% des agriculteurs. Le manioc etle mas sont particulirement importants dans le Sud du pays. Parailleurs, 21% des mnages pratiquent les cultures de rente.

    Il y a peu de variation dans le type de culture pratiqu par quintile depauvret, sauf pour les lgumes dont la culture est pratique par 2%du quintile le plus pauvre, compar 15% du quintile le plus riche.Dune faon surprenante, le quintile le plus pauvre rapporte dpendrebeaucoup plus (27%) des cultures de rente que le quintile le plus

    riche (18%). Cela peut tre en effet le cas des agriculteurs qui culti-vent le caf dont le prix a considrablement baiss au cours desdernires annes. Lindice de diversification calcul sur la base dunombre de cultures pratiques par mnage, ne diffre pas beaucoupentre mnages pauvres et non-pauvres.

    dans les communes de classer les cultures par ordre dimportance dela superficie occupe et de limportance de la culture comme sourcede revenus. Les rsultats montrent que les cultures de rente dominentfortement dans la partie orientale du pays. Le mas et le manioc sonttrs importants dans le sud. Le riz est cultiv sur tout le reste du paysen tant que culture principale tant en termes de source de revenus que

    de superficie occupe.

    2. La valeur de la production agricole

    a. La valeur mdiane de la production agricole se chiffre 300.000 ariary(soit environ 240 USD) par an et par mnage rural agricole.

    La valeur mdiane de la production agricole pour les mnages rurauxagricoles se situe entre 180.000 ariary pour le quintile le plus pauvreet environ 480.000 ariary pour le quintile le plus riche, c'est--direpresque le triple (Tableau 3.3). La valeur mdiane de la productionsaccrot presque dune manire monotonique travers les diffrentsquintiles de pauvret.

    b. Laccs la terre et lquipement agricole sont perus par les mnages

    comme deux obstacles majeurs une production agricole plus leve. Lascurisation des droits de proprit foncire et lensablement sont les moins plbiscits.

    Suivant une mthode participative, il a t demand aux mnagesdindiquer les obstacles laccs aux facteurs de production ou auxinstitutions qui limitent l'amlioration de la productivit agricole. Lesrsultats figurent dans le tableau 3.4. Ils montrent que la scurisationdes droits de proprit foncire (8%) et lensablement des zones deculture (7%) sont classs comme deux obstacles trs importants parun nombre restreint de mnages. Par contre, laccs lquipementagricole (35%), laccs la terre (25%) et laccs aux zbus pour lestravaux agricoles (24%) ont t considrs comme les plus importants.

    La diffrence minime entre mnages riches et mnages pauvres estsurprenante. Les mnages plus pauvres mettent plus l'accent sur lesquestions daccs la terre tandis que les mnages plus riches sesentent peu rassurs propos de leurs terres (comme ils en possdentplus). Laccs la main-duvre agricole constitue un problme tantpour les pauvres (ils ne peuvent pas payer le cot de la main-duvreagricole) que pour les riches (soit ils ne trouvent pas de main-duvre embaucher, soit sils en trouvent, ils ne peuvent pas assurer eux-mmes la supervision des travaux). Le groupe intermdiaire trouvecet aspect comme un obstacle une production agricole plus levedans une moindre mesure. Possdant plus de rizires, le quintile leplus riche rencontre aussi plus de problmes avec les infrastructuresdirrigation et lensablement (le plus souvent des rizires).b. Toutefois, il existe une spcialisation rgionale trs marque. Tandis

    que le riz est la culture la plus rpandue, le mas et le manioc sont plus

    importants dans le sud et les cultures de rente dominent dans la partie est du pays.

    Limportance de chaque type de culture varie suivant les rgions(Carte 2.4). Lors des interviews de focus groups, il a t demand

    2 Un mnage agricole est dfini comme un mnage qui cultive des terres agricoles.

    Tableau 3.2. Pourcentage de mnages agricoles par culture pratique (%)

    Source : Calculs sur la base de lEPM 2001, INSTAT-DSM*Q1 : quintile le plus pauvre ; Q5 : quintile le plus riche

    PaddyMasAutres cralesManiocPommes de terrePatates doucesAutres tuberculesArachidesHaricotsAutres lgumineusesLgumesFruitsCultures de rente

    Indice de diversification

    Total86

    Q186

    Q286

    Q384

    Q488

    Q586

    29 30 30 33 26 251 0 1 0 1 2

    54 52 56 58 52 468 10 11 7 5 7

    16 13 18 16 20 132 1 1 2 1 37 7 6 8 6 9

    16 13 16 17 15 205 5 7 4 4 48 2 9 9 9 15

    10 10 10 9 10 921 27 21 18 19 18

    2,6 2,6 2,7 2,7 2,6 2,6

    Tableau 3.3. Valeurs mdianes de la production agricole, du surplusagricole commercialis par mnage agricole rural paran par quintile de pauvret (en 1000 ariary )

    Source : Calculs sur la base de lEPM 2001, INSTAT-DSM*Q1 : quintile le plus pauvre ; Q5 : quintile le plus riche

    Revenu des culturesSurplus commercialisPourcentage commercialis (%)

    Total

    294

    Q1

    188

    Q2

    269

    Q3

    310

    Q4

    432

    Q5

    48070 43 69 61 92 17524 23 25 20 21 36

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    Bart Minten

    3. Le surplus agricole commercialis

    a. Le surplus agricole commercialis reprsente 24% de la valeur de la production agricole. Ce faible taux illustre le niveau lev de subsistancede la production agricole malgache.

    Le tableau 3.3 montre que le revenu montaire agricole slve 69.600 ariary (55 USD) par mnage par an correspondant 24% dutotal du revenu agricole. Ces chiffres illustrent que la plus grandepartie de la production agricole est autoconsomme Madagascar etqu'une petite partie seulement est destine la vente. Les quantitsvendues varient aussi d'une manire significative par quintile depauvret. Le surplus commercialis atteint 23% pour le quintile leplus pauvre, compar 36% pour le quintile le plus riche. Et concernantle revenu montaire, le quintile le plus riche touche quatre fois plusque le quintile le plus pauvre.

    Le tableau 3.5 infre comment les cultures sont utilises diffrem-ment pour la commercialisation. Soixante-huit pour cent de la pro-duction de paddy sont autoconsomms. Ce chiffre est encore pluslev pour les patates douces et les tubercules. Dautre part, lespommes de terre, l'arachide, le haricot, les fruits et les lgumes sontrelativement plus destins aux marchs que les cultures de base prin-cipales.

    b. Le riz compte pour 37% du total du revenu montaire agricole, lescultures de rente pour 17% et le manioc pour 14%. La variation est

    faible entre quintiles de dpense, sauf pour les lgumes.

    Le revenu du riz compte pour 37% du total du revenu montaireagricole, les cultures de rente pour 17%, le manioc pour 14%

    (Tableau 3.6). La variation est minime entre quintiles de dpense, lexception des lgumes. En terme de superficie de terres agricolesconsacres respectivement chaque type de culture, Stifel et al.(Chapitre 4.1) ont not une diminution des terres consacres auxlgumes en correspondance avec un loignement accru. Cette conclu-sion prsente une concordance avec le modle de Von Thnen daprslequel le choix de culture est influenc dans une grande mesure par ladistance des terres aux centres de consommation. Les culturesprissables sont cultives prs des villes, par opposition aux moinsprissables et cultures de valeur plus faible qui sont produites dans leszones plus loignes. On constate aussi que la pauvret saccrot aveclloignement (Stifel et al. , chapitre 4.1) et les mnages plus riches quicultivent des cultures dune valeur plus leve rsident prs descentres de consommation

    c. La forte dpendance envers un nombre rduit de cultures conduit desalternances saisonnires assez longues et des priodes de soudure.

    Le revenu agricole est trs variable durant lanne. Du fait que lapratique des cultures de contre-saison est encore limite des rgions

    spcifiques Madagascar, cela conduit une forte pression saisonnire .La carte 3.3 reprsente l'importance de la priode de soudure, cest--dire le nombre de mois durant lesquels les mnages ruraux sontrduits manger moins. La dure moyenne de cette priode estestime quatre mois (Tableau 3.7). Il existe seulement des petitesdiffrences entre provinces. Pourtant, il semble que la dure de lapriode de soudure est un peu plus longue dans la province deFianarantsoa, classe aussi de plus pauvre.

    Tableau 3.4. Obstacles une production agricole plus levedaprs les mnages agricoles (% des mnages quiconsidrent ces facteurs comme des obstaclestrs importants)

    Source : Calculs sur la base de lEPM 2001, INSTAT-DSM*Q1 : quintile le plus pauvre ; Q5 : quintile le plus riche

    Accs la terreLitiges fonciers et inscurit foncirAccs aux zbus pour les travaux agricolesAccs aux zbus pour le fumierAccs la main-doeuvre agricoleAccs lquipement agricoleAccs aux intrants agricolesAccs au crditDgradation des infrastructuresEnsablement

    Total

    25

    Q1

    27

    Q2

    28

    Q3

    22

    Q4

    27

    Q5

    228 8 8 7 10 10

    24 18 26 24 24 2516 12 17 15 15 1820 22 19 15 15 1835 33 37 40 35 3021 19 24 21 21 1922 23 23 20 19 2318 17 20 16 20 20

    7 7 5 7 7 11

    Tableau 3.5. Pourcentage mdian de lautoconsommationpar culture (%)

    Source : Calculs sur la base de lEPM 2001, INSTAT-DSM*Q1 : quintile le plus pauvre ; Q5 : quintile le plus riche

    PaddyMasAutres cralesManiocPommes de terrePatates doucesTuberculesArachidesHaricotsAutres lgumineusesLgumesFruitsCultures de rente

    Autoconsommation (%)6867

    062407583233340

    633

    0

    Tableau 3.6. Pourcentage de la valeur des diffrentes culturessur le surplus agricole commercialis total (%)

    Source : Calculs sur la base de lEPM 2001, INSTAT-DSM*Q1 : quintile le plus pauvre ; Q5 : quintile le plus riche

    PaddyMasAutres cralesManiocPommes de terrePatates doucesArachidesHaricotsAutres lgumineusesLgumesFruitsCultures de renteTotal

    Total

    37

    Q1

    37

    Q2

    37

    Q3

    40

    Q4

    44

    Q5

    375 5 5 6 4 51 0 1 0 0 1

    14 14 14 14 14 143 6 6 4 2 32 2 2 2 2 24 4 3 3 3 06 3 4 4 4 41 1 1 0 1 66 1 5 5 4 14 6 5 4 6 6

    17 20 17 15 17 4100 100 100 100 100 100

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    Une comparaison des quantits vendues et achetes de riz montre que53% des mnages producteurs de riz sont des acheteurs nets en termede quantit, tandis que 38% sont des vendeurs nets. Un peu moinsde 10% des mnages ne participent pas au march du riz. Le nombrede vendeurs nets augmente par quintile de pauvret tandis quonconstate linverse pour les acheteurs nets.

    b. Ce modle de commercialisation complique les politiques du riz en faveur des pauvres. Les pauvres du milieu rural sont plutt acheteurs deriz durant la priode de soudure et leur bien-tre pourrait par consquent saccrotre avec un prix dachat de riz plus bas.

    Leffet des changements du prix du riz pour les groupes pauvres etnon-pauvres a t en outre valu avec une question dordre qualita-tif portant sur leffet peru qu'auraient de tels changements (Tableau3.10). Les rsultats indiquent que les mnages plus pauvres prfrent autant que les mnages riches des prix du riz plus levs durant lapriode de rcolte, car ils vendent du riz durant cette priode.Cependant, les mnages plus pauvres ne prfrent formellement pasdes prix du riz levs pendant la priode de soudure car ils deviennentplutt des acheteurs nets (et plus souvent que les mnages plus riches,ils achtent du riz import). En outre, les mnages pauvres nont sou-vent pas les moyens dacheter du riz et par consquent le substituent dautres denres, particulirement le manioc. Ils se comportent ainsiplus souvent que les mnages plus riches (Tableau 3.10). Cela mont rela complexit dune politique des prix du riz en faveur des pauvres Madagascar. Aucune politique simple ne pourrait tre avantageux tous les producteurs la fois, car des producteurs achtent et vendent

    du riz diffrentes priodes de lanne et un nombre important deproducteurs de riz sont des acheteurs nets de riz.

    54

    Pr oduction, r evenu agr icole et pauvr etPr oduction, r evenu agr icole et pauvr et

    4. Commercialisation du riz et implications sur la politique deprix du riz

    a. La plus grande partie du riz est autoconsomme. Un nombre impor-tant de producteurs de riz vendent leur production pendant la priode dercolte et le rachte pendant la priode de soudure. Plus de 50% des pro-ducteurs de riz sont des acheteurs nets de riz et seulement 38% sont desvendeurs nets.

    Le tableau 3.8 montre la production moyenne et lutilisation du riz.La plus grande partie du riz produite Madagascar est destine l'autoconsommation. Les niveaux dautoconsommation mdianssont estims 62% pour tous les mnages 3. Les ventes de riz repr-sentent 31% de la quantit produite. Ces statistiques concordent avecles chiffres publis par Bockel (2002) dans son diagnostic du sous-secteur riz Madagascar.

    Pour avoir des ides plus prcises sur le comportement du march duriz, seuls les mnages producteurs de riz ont t considrs. Un peuplus de 50% de ces mnages ont vendu du riz lors de la saison agri-cole 2000-2001 (Tableau 3.9). Ce taux est de faon surprenante assezstable pour tous les quintiles de pauvret. Environ 72% des mnagesproducteurs de riz ont aussi achet du riz au cours de lanne. Cesachats sont sensiblement plus importants pour les mnages pluspauvres que pour les plus riches. Par ailleurs, une forte proportion le tiers des mnages producteurs de riz ont achet et vendu du rizdans la mme anne. Ce pourcentage est sensiblement plus lev pourles mnages plus pauvres. Il semblerait donc que le manque de liqui-

    dits oblige les mnages vendre du riz immdiatement aprs larcolte et ils sont ensuite souvent obligs de racheter du riz, des prixavoisinant parfois le double pendant la priode de soudure.

    Tableau 3.7. Nombre de mois de soudure Madagascar,daprs les dclaration s des focus groupes communaux

    Source : Recensement des Communes, Programme Ilo, Cornell University/FOFIFA/INSTAT, 2001

    AntananarivoMoyenne Mdiane

    4,4 4Fianarantsoa 5,2 5Toamasina 4,6 4Mahajanga 3,9 4Toliara 3,7 4Antsiranana 4,1 4

    Madagascar 4,4 4

    Tableau 3.9. Commercialisation de riz par les mnages producteurs

    Source : Calculs sur la base de lEPM 2001, INSTAT-DSM*Q1 : quintile le plus pauvre ; Q5 : quintile le plus riche

    Pourcentage de mnages qui...... ont vendu du riz... ont achet du riz... ont achet du riz importkg de riz import achet ... ont vendu et achet du riz

    ... sont acheteurs nets de riz(quantit)

    ... sont acheteurs nets de riz(valeur)

    ... sont vendeurs nets de riz(quantit)

    ... sont vendeurs nets de riz(valeur)

    Total52

    Q147

    Q254

    Q356

    Q453

    Q549

    72 76 77 72 67 6413 11 11 12 15 1928 18 20 31 40 3233 35 37 36 29 2353 58 55 54 47 49

    55 61 58 56 49 48

    38 29 38 37 43 41

    36 27 35 34 42 42

    3 Ces chiffres diffrent des chiffres mentionns plus haut car ces chiffres considrent tousles mnages par contraste avec les mnages dagriculteurs ruraux mentionns plus haut.

    Tableau 3.10. Effet peru sur les changements de prix du riz(valuation qualitative par les focus groupescommunaux)

    Source : Enqute Post-Crise, Programme Ilo, Cornell University, Novembre/Dcembre 2002

    Pourcentage de la population qui...

    ...prfre un prix de riz plus levpendant la priode de rcolte

    Pauvres Non pauvres

    63 61

    ...prfre un prix du riz plus levpendant la priode de soudure 16 32

    ...utilise le riz comme aliment de basependant la priode de soudure 48 68

    ...utilise le manioc comme aliment de basependant la priode de soudure 56 31

    ...dpend du riz import pendant la priode de rcolte 24 21

    ...dpend du riz import pendant la priode de soudure 56 43

    Tableau 3.8. Utilisation du riz par quintile de pauvret(en kg par mnage)

    Source : Calculs sur la base de lEPM 2001, INSTAT-DSM*Q1 : quintile le plus pauvre ; Q5 : quintile le plus riche

    Production (moyenne)Production (mdiane)Autoconsommation (moyenne)Autoconsommation (mdiane)VenteContribution au mtayageContribution aux salairesRemboursement de dettesDons et obligations socialesAlimentation btailPertes/volSemences

    Total1 031

    Q1514

    Q21 008

    Q31 141

    Q41 250

    Q51 349

    544 353 476 612 775 693454 250 390 512 585 578340 204 312 375 417 496315 137 378 324 317 469

    21 15 17 27 22 288 2 7 11 8 156 7 4 4 9 3

    19 6 13 24 35 192 0 1 4 2 34 1 3 5 7 7

    98 85 117 87 103 98

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    Carte 3.3 .

    Dure de la priode de soudure

    Source : Recensement des Communes 2001, Programme Ilo, Cornell University/FOFIFA/INSTAT

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    Carte 3.4 .

    Le secteur manufacturier et agro-alimentaire

    Source : Recensement des Communes 2001 , Programme Ilo, Corn ell University/FOFIFA/INSTAT

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    Conclusion

    Les rsultats de lEnqute auprs des Mnages de 2001 montrent lefaible niveau de la production agricole par mnage Madagascar. D eplus, une partie minime de cette production agricole est commercialise.Cest le cas en particulier pour les mnages agricoles pauvres. Les

    rsultats montrent par ailleurs que ces mnages sont plutt desacheteurs nets de produits agricoles, surtout de riz. Des implicationsdans l'orientation des politiques concernant les structures des prixagricoles peuvent en ressortir.

    Rfrences bibliographiques

    Bockel L. (2002). Review of Madagascar's rice sub-sector. WorldBank Background Report, Madagascar Rural/Environmental SectorReview.

    Barrett C.B. et P. Dorosh (1996). "Farmers' welfare and changingfood prices : non-parametric evidence from Madagascar". American

    Journal of Agricultural Economics, vol. 78, pp.656-669.

    Stifel D., Minten B. et P. Dorosh (2003). Transportation costs andagricultural productivity : Implications of isolation for rural povertyin Madagascar. MSSD, Discussion Paper.

    55

    Bart M inten

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    100/17456

    Revenus ext r a- agr icoles des mnages r ur aux et pauvr et Revenus ext r a- agr icoles des mnages r ur aux et pauvr et

    Introduction

    Dans le monde rural, outre le revenu agricole des exploitants agricolesdfini comme la valeur de leur production agricole, la diversificationdes activits gnratrices de revenus procure aussi des revenus extra-agricoles pour les mnages. D'ailleurs la diversification des sources de

    revenu constitue une des caractristiques des mnages ruraux (Ynez-Naude et Taylor, 2001). Cette stratgie dcoule de la pauvret, del'exposition des mnages aux diffrents risques et chocs saisonniers etde l'absence et/ou la dfaillance des marchs des facteurs de productionet du crdit. La diversification engendre donc, outre l'augmentationdu revenu du mnage, la rduction des risques auxquels le mnage a faire face tant donn qu'il repose sur diffrentes sources de revenu(Lapenu et Zeller, 2000). Dans une perspective de participation l'identification des causes de la pauvret rurale et de formulation depolitique de dveloppement, cet article fait tat de limportance desrevenus extra-agricoles pour les mnages ruraux et des liens existantsentre cette variable et la pauvret.

    Pour ce faire, les donnes issues de lEnqute auprs des Mnages2001 (EPM 2001) serviront de base avec 2040 mnages en milieurural. Cette partie portera donc sur deux sujets : les sources derevenu des mnages ruraux et les sources de revenu extra-agricole enparticulier en seconde partie.

    1. Les sources de revenu des mnages ruraux

    a. Le revenu des mnages ruraux se subdivise en deux grandes catgories :le revenu agricole et le revenu extra-agricole. La deuxime catgoriecompte pour 43% du revenu total. Ce taux augmente mesure que lestandard de vie est plus lev.

    La valeur de la production agricole des mnages englobant la quantitautoconsomme de produits, les ventes et les autres usages de la rcoltecompose le revenu agricole. Pour lanne culturale 2000-2001, lerevenu agricole se monte environ 400.000 ariary par mnage rural(315 USD). Les mnages ruraux les plus riches sont moins impliqusdans lactivit agricole proprement dite (34% de leur revenu totalsont dorigine agricole) par rapport aux mnages les plus pauvres quidpendent 57% de la production agricole pour leurs revenus.

    Les sources de revenu extra-agricole sont : (1) le salariat agricole ounon-agricole, incluant le revenu montaire, les diverses allocations,indemnits et avantages ; (2) les transferts reus par les mnages et (3)le revenu des entreprises non-agricoles (ENA). Le revenu extra-agri-cole moyen par mnage rural est valu environ 320.000 ariary(250 USD, voir Tableau 3.11).

    Le tableau 3.11 et le graphique 3.1 montrent la rpartition des revenusdes mnages ruraux par quintile de pauvret. La part du revenu extra-agricole dans le revenu total s'accrot mesure que les mnages ontun standard de vie plus lev : les mnages ruraux les plus pauvres ontgagn environ 160.000 ariary (126 USD) comptant pour 36% deleur revenu total dans les 12 mois prcdant le passage lors de l'EPM

    2001, tandis que les plus riches ont atteint un montant annuel quatrefois plus lev.

    Cette ingalit pourrait dcouler de la distribution des activits auniveau des riches et des pauvres : ces derniers n'ont qu'un accs limitaux activits les plus rmunratrices qui demandent plus de comp-tences (Lanjouw, 2001 ; Reardon et Taylor, 1996). Les emplois salaires plus levs sont plus la porte des individus qui ont reu leplus d'ducation, et qui appartiennent le plus souvent aux couchesplus riches de la population.

    b. Au niveau provincial, le revenu extra-agricole dpasse le revenu agri-cole pour la province dAntananarivo, illustrant le dveloppement dusecteur rural non-agricole. Par contre, le niveau des revenus extra-agri-coles est drisoire par rapport au revenu agricole dans les provinces deToliara et dAntsiranana.

    La composition de revenu total en revenu agricole et revenu extra-agricole s'explique entre autres raisons partir de la spcialisationrgionale et du dveloppement du secteur rural non-agricole dans lesprovinces. Pour toutes les provinces part celle d'Antananarivo, lerevenu extra-agricole annuel par mnage dans le milieu rural est plusfaible par rapport au revenu agricole (Tableau 3.12). PourAntsiranana, Toamasina et Toliara dans une moindre mesure, les reve-nus agricoles prdominent tant donn la spcialisation des rgionsctires dans les cultures de rente et d'exportation plus forte valeurmontaire (vanille, caf, girofle, poivre, pois du cap, sisal, coton,canne sucre). D'autre part, le secteur rural non-agricole n'est pasdvelopp au point de gnrer d'importantes sources de revenu.

    Pour les Hautes-Terres, les cultures vivrires destines aux marchslocaux et l'autosubsistance dominent dans le secteur agricole ; d'ola plus faible valeur des revenus agricoles dans ces rgions. Le revenuextra-agricole est particulirement lev Antananarivo, province ole niveau de dveloppement du secteur rural non-agricole est le plusavanc. La carte 3.4 illustre la localisation des communes o desentreprises du secteur manufacturier et agro-alimentaire existent, sansprise en compte ni de la taille, ni du statut de ces entreprises, ni de ladensit par commune. Elle montre relativement quel point laconcentration de ces units est la plus forte dans la provincedAntananarivo.

    2. Activits et sources de revenu extra-agricole

    Pauvret et revenus extra-agricoles sont fortement lis. Les mnagesles plus pauvres se lancent plus dans le salariat, surtout agricole,tandis que les plus riches diversifient leurs activits dans les entre-prises non agricoles.

    Tableau 3.11. Sources de revenu des mnages ruraux par quintile depauvret en 2000-2001 (en 1000 ariary )

    Source : Calculs sur la base de lEPM 2001, INSTAT-DSM*Q1 : quintile le plus pauvre ; Q5 : quintile le plus riche

    Revenu total

    Revenu agricole Revenu extra-agricole

    Travail salari Dont...... Salaire... Allocation repas... Autres indemnitsMnages bnficiaires (%)

    Transferts reusMnages bnficiaires (%)

    Revenu des ENAMnages bnficiaires (%)

    National

    747

    Q1

    434

    Q2

    631

    Q3

    723

    Q4

    785

    Q5

    1 158424 278 451 475 498 396 323 156 180 248 287 763285 139 153 212 254 688

    177 31 53 86 178 55494 106 93 117 70 8414 13 7 8 6 5135 27 3 34 35 50

    18 11 18 17 18 2520 17 19 19 22 2219 7 8 19 14 4920 13 19 18 20 29

    Tableau 3.12. Les sources de revenus en milieu rural par province(en 1000 ariary par mnage par an)

    Source : Calculs sur la base de lEPM 2001, INSTAT-DSM

    AntananarivoFianarantsoaToamasinaMahajangaToliaraAntsiranana

    Madagascar

    Revenuagricole

    Revenuextra-agricole

    Revenutotal

    333 586 919328 291 619470 205 675385 264 649517 154 671753 187 940424 323 747

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    Lalaina Randrianarison

    a. Le salariat constitue la source la plus importante de revenu extra-agri-cole : il forme presque 90% de ce revenu et 35% des mnages ruraux ont au moins un membre qui travaille en tant que salari. Les groupes richesde la population gagnent dans ce type d'activit environ cinq fois plus queles groupes pauvres. Les mnages les plus riches voluent dans les secteurssecondaires et tertiaires tandis que les plus dmunis travaillent dans lesecteur de l'agriculture.

    A travers les quintiles de pauvret, les revenus issus du salariatforment la plus grande part du revenu extra-agricole des mnagesruraux. Environ 30% des mnages les plus dmunis ont un de leursmembres au moins travaillant comme salari ; ce taux passe 50%pour les mnages les plus riches (Tableau 3.11).

    On constate des ingalits aussi certaines entre les quintiles. Si lesmnages pauvres gagnent en moyenne 140.000 ariary par an (110USD) partir du salariat, les mnages les plus riches touchent autourde 680.000 ariary (535 USD). Les diffrences peuvent tre imputesau type d'activits que chaque groupe est apte exercer. La popula-tion la plus pauvre a surtout accs aux emplois non qualifis, et plusparticulirement au salariat agricole. L'importance de l'allocationrepas travers les quintiles de pauvret appuie ce constat : la valeurde l'allocation est anormalement plus leve pour le quintile le pluspauvre (Graphique 3.1). Ce fait dnote du caractre particulier del'emploi agricole salari : les travailleurs reoivent en effet une part deleur salaire en numraire et une autre part sous forme de repas ou deproduits agricoles provenant de la rcolte (Minten et Randrianarison,chapitre 1.4).

    En termes de secteur d'activit pour les actifs, le secteur agricole esteffectivement le plus fournisseur d'emploi (Tableau 3.13). Plus de80% des actifs sont recenss dans le secteur agricole. Environ 92%des actifs dans les mnages les plus pauvres sont employs dans l'agri-culture contre 50% pour les mnages les plus riches. De plus, 71%

    des pauvres travaillant dans l'agriculture sont dans le secteur de l' agri-culture de subsistance tandis que 27% reportent tre occups dans lesecteur de l'agriculture de rente (Tableau 3.14). Les groupes pauvresfourniraient ainsi la main-d'uvre agricole non qualifie des exploi-tations, main-d'uvre dont on ne demande habituellement pas defaire preuve de qualifications ni comptences particulires et qui estassigne aux travaux lis la production agricole.

    Les femmes sont presque tout autant impliques dans le salariat queles hommes. Toutefois, si la proportion de femmes recevant un salai-

    re d'un emploi rmunr s'aligne la proportion des hommes dans lemme cas pour le premier quintile en milieu rural, la proportiond'hommes augmente mesure que le standard de vie augmente(Graphique 3.2). De plus, les femmes gagnent toujours moins que leshommes travers les quintiles de consommation. En moyenne, unefemme gagne moins de la moiti de ce qu'un homme gagne. La dif-frence s'largit mesure que les mnages deviennent plus riches.

    Graphique 3.1. Composition du revenu annuel des mnages ruraux

    Source : Calculs sur la base de lEPM 2001, INSTAT-DSM Q1 : quintile le plus pauvre ; Q5 : quintile le plus riche ENA = Entreprise Non-Agricole

    Graphique 3.2. Genre et salariat en milieu rural

    Source : Calculs sur la base de lEPM 2001, INSTAT-DSMQ1 : Quintile le plus pauvre ; Q5 : quintile le plus riche

    Tableau 3.13. Principal secteur dactivit pour les actifsdu milieu rural : rpartition par branche (%)

    Source : Calculs sur la base de lEPM 2001, INSTAT-DSM*Q1 : quintile le plus pauvre ; Q5 : quintile le plus riche

    SecteursAgriculturePcheElevage

    Autres activits du secteur primaireIndustrieCommerceAutres activits du secteur tertiaireTotal

    National82

    Q192

    Q291

    Q387

    Q477

    Q550

    1 1 2 0 0 13 3 2 4 3 1

    1 0 0 1 1 14 2 3 2 6 124 1 1 2 5 136 1 2 4 7 22

    100 100 100 100 100 100

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    Revenus ext r a- agr icoles des mnages r ur aux et pauvr et Revenus ext r a- agr icoles des mnages r ur aux et pauvr et

    Lapport de linstruction est trs important quant dterminer lengage-ment dun individu en tant que salari dans le secteur non-agricole. Eneffet, les emplois dans le secteur non-agricole requirent parfois unetechnicit et plus de comptences quon acquiert souvent traverslducation formelle. On constate partir du graphique 3,3, que plus de75% de ceux qui ont reu linstruction primaire travaillent dans lessecteurs traditionnels. A mesure que les secteurs se modernisent (secteursecondaire et tertiaire), la part des actifs plus instruit augmente aussipour arriver au taux denviron 75% des actifs de niveau universitairevoluant dans le secteur des services.

    b. Les transferts reus par les mnages ruraux sont considrablement limitset forment environ 2,4% de leur revenu annuel. Le montant reuaugmente avec le standard de vie.

    Les transferts reus par les mnages peuvent tre en numraire ou ennature et ils ont t estims pour les 12 mois prcdant la date de pas-sage lors de l'EPM 2001 18.200 ariary (15 USD) en moyenne pourun mnage rural. Le cinquime des mnages ruraux ont dclar avoirreu une forme quelconque de transfert durant ces 12 mois. Le mon-tant des transferts reus augmente mesure que le mnage est plusriche.

    En raison de la mauvaise qualit des infrastructures de transport et decommunication Madagascar, les transferts sont plus courants et sontfacilits si l'envoyeur et le bnficiaire sont proches en termes dedistance (pour 55% des transferts, les deux vivent en milieu rural) ets'ils sont relativement proches des centres urbains. En effet, la popu-lation rurale proximit des villes semble bnficier plus des trans-

    ferts par rapport aux groupes les plus loigns. O n remarque aussi queles transferts sont faits en grande partie entre personnes dune mmefamille (parents, enfants, frres, surs,). Les transferts provenantde l'administration sont ngligeables.

    c. Les entreprises non agricoles font gagner en moyenne 20.000 ariary par an (16USD) aux mnages ruraux. Les riches sont plus impliqus dans cesactivits.

    La faiblesse du secteur des entreprises non-agricoles en milieu rural sereflte travers le faible niveau du revenu issu de ces entreprises. Dansce secteur, les activits de service sont encore les plus dveloppes. Lerevenu des entreprises non agricoles est plus lev pour les mnagesles plus riches avec 29% des mnages qui reoivent des revenus de cesecteur. Ils voluent dans le commerce et dans les autres activits deservice tels que le transport, la sant et l'ducation. Les plus pauvresinvestissent dans le secteur primaire, particulirement la pche.

    Conclusion

    Les revenus extra-agricoles constituent une source non-ngligeable derevenu pour les mnages ruraux. Cependant ils sont moins impor-tants pour les pauvres car ils diversifient plus leurs activits dans lessecteurs les moins rmunrateurs. Au vu des rsultats obtenus ici, siles activits non agricoles contribuent largement faire reculer lapauvret, les groupes les plus pauvres n'y ont qu'un accs limit. Afinque le secteur non agricole joue pleinement un rle dans le dvelop-

    pement du monde rural, les points suivants mritent l'attention :

    - renforcement du capital humain travers l'acquisition de connais-sances pour que les groupes dmunis puissent se lancer dans lesactivits rurales non-agricoles.

    - renforcement des liens entre l'agriculture et les activits rurales nonagricoles pour qu'un dveloppement du secteur agricole ait des effetsd'entranement sur le secteur non-agricole en augmentant la demandepour des services non-agricoles.

    Tableau 3.14. Situation dans lactivit principale pour la brancheagriculture en milieu rural (%)

    Source : Calculs sur la base de lEPM 2001, INSTAT-DSM*Q1 : quintile le plus pauvre ; Q5 : quintile le plus riche

    Profession

    Agriculteurs et ouvriers qualifis de lagriculture et de la pche

    Agriculteurs et ouvriers qualifisdes cultures destines aux marchs

    Eleveurs et ouvriers qualifisde llvage destin aux marchsAgriculteur et ouvriers qualifisde polyculture et dlevage destinsaux marchs

    Aides mnagers

    Manuvres de lagriculture et assimils

    Ouvriers et employs non qualifis

    Total

    National Q1 Q2 Q3 Q4 Q5

    21 17 20 21 26 26

    0 0 0 0 1 0

    Agriculteurs et ouvriers de lagricultureet de la pche de subsistance 65 71 65 67 58 54

    10 10 13 7 7 13

    1 0 1 2 2 13 1 2 3 6 50 0 0 0 1 2

    100 100 100 100 100 100

    Graphique 3.3. Pourcentage dactifs par secteur par niveau dinstruction (% des actifs dans les Centres Urbains Secondaires et en milieu rural)

    Source : Calculs sur la base de lEPM 2001, INSTAT -DSM

  • 8/7/2019 Agriculture pauvret rurale et Politiques Economiques a Madagascar

    103/17459

    Lalaina Randrianarison

    - leve des barrires l'entre des pauvres dans ces secteurs : manquede ressources financires, de comptences et d'infrastructures. Uneattention particulire doit tre accorde la mobilit de la main-d'uvre, d'autant que la main-d'uvre agricole salarie compose lapartie la plus pauvre de la population.

    - soutien au crdit pour permettre les investissements dans le secteurextra-agricole.

    Si cette analyse a permis d'avoir un premier aperu du secteur ruralnon agricole Madagascar, une identification plus avance desbarrires l'entre des sous-secteurs en forte expansion travers lesfacteurs dterminants des activits extra-agricoles et des revenus desmnages en milieu rural devrait en constituer la suite(Randrianarison, 2003).

    Rfrences bibliographiques

    Glick P. (1999). "Patterns of employment and earnings inMadagascar". CFNPP Working Paper N.92. Ithaca, NY.

    Fonds International de Dveloppement Agricole (2001). La gageurede mettre fin la pauvret rurale. Rapport 2001 sur la pauvret rurale.

    INSTAT (2002). Notes techniques sur la construction du profil depauvret 2001 et lanalyse de la dynamique de la pauvret entre 1999 2001. Antananarivo, Madagascar.

    Lanjouw P. (2001). "Non-farm employment and poverty in rural El-Salvador". World Development, vol. 29(3), pp. 529-547.

    Lapenu C. et M. Zeller (2000). "Non-agricultural and totalincomes". In Minten B et M. Zeller, Beyond market liberalization :Welfare, income generation and environmental sustainability in rural

    Madagascar. Ashgate, Aldershot, pp. 143-166.

    Reardon T. et al. (1998). Rural non-farm income in developing coun-tries. The State of food and agriculture , FAO.

    Ynez-Naude A. et J.E. Taylor (2001). "The determinants of non-farm activities and incomes of rural households in Mexico, withemphasis on education". World Development , Vol.29(3), pp. 561-572.

    Randrianarison L. (2003). Sources de revenus et pauvret,Antananarivo Confrence sur le dveloppement conomique,services sociaux et pauvret Madagascar, I nstat.

  • 8/7/2019 Agriculture pauvret rurale et Politiques Economiques a Madagascar

    104/17460

    Elevage et pauvr et Elevage et pauvr et

    Introduction

    A Madagascar, llevage nest pas une activit totalement part dansle sens o il ne constitue pas la principale activit pour la grandemajorit des paysans mais il est troitement associ lagriculture.L'levage intresse cependant 72% des mnages ruraux malgaches

    que ce soit de basse-cour ou de gros btail (INSTAT, 1999) ; et ilconstitue la principale source de revenu pour une bonne partie de lapopulation rurale.

    Cette tude donne une vision de la situation de l'levage au niveaudes communes et des grandes rgions prdfinies par le Programmed'Appui au Dveloppement Rural (rgions GTDR), base sur leRecensement des Communes et l'EPM de 2001.

    1. Taille des cheptels

    a. L'levage bovin est le plus important dans les parties sud et ouest de Madagascar comprenant les provinces de Toliara et de Mahajanga avec60% de l'effectif du cheptel national. Llevage bovin est moins impor-tant dans les provinces d'Antsiranana et de Toamasina.

    Le tableau 3.15 prsente la rpartition de leffectif des bovids dansles vingt rgions GTDR et les pourcentages d'leveurs dans chaquergion. Il montre que la majorit de la production se situe dans lesprovinces de Mahajanga et de Toliara.

    La province de Mahajanga compte en effet 31% du cheptel bovin et16% de la population sont constitus dleveurs. En gnral, oncompte 0,6 ttes de zbu par habitant. Le nombre de zbus est plusdu double de celui de la population dans la moiti des fivondronanade Mahajanga, spcialement dans les rgions de Mahajanga et duMelaky. Toliara, de son ct, compte 29% de leffectif bovin nationalet 21% de la population sont des leveurs (de bovids surtout). Laconcentration de zbus est trs importante avec plus de deux zbuspar habitant. La carte 3.5 illustre cette rpartition spatiale du btail Madagascar.

    b. Il y a deux types dlevage bovin Madagascar. Le premier est llevagecontemplatif dfinissant le rang social en fonction de la taille du cheptel.

    Le second type utilise le btail pour les travaux agricoles, avec en sus,l'utilisation du fumier en agriculture.

    On trouve surtout le premier type dlevage dans le sud (province de

    Toliara) et le sud-est (rgion de la province de Fianarantsoa entreManakara, Mananjary, Vohipeno, Farafangana, Vondrozo,) deMadagascar. Les bufs sont principalement utiliss lors des rituelscoutumiers ( bilo, dcs, circoncision, mariage) ou pour payer laconstruction des tombeaux familiaux. De mme, pour les rgions duSud-Est de Fianarantsoa, les zbus sont dabord signes de richesse lorsdes crmonies coutumires (dcs, exhumation) avant d'tre desmoyens de production dans l'agriculture, ce qui est le contraire de laperception sur les Hautes-Terres.

    En tant que moyens de production, les estimations des focus groupsdonnent 42% des agriculteurs qui utilisent la traction animale pourle labour et 48% qui pratiquent le pitinement des rizires par lesbufs (Tableau 3.16). Cette pratique peut tre vue dans toute lIlemais cest dans la province de Mahajanga et une partie deFianarantsoa qu'elle est la plus remarquable. En effet, le pourcentagede paysans utilisant la traction animale pour le labour ou pratiquantle pitinement des rizires par des bufs avoisinent les 60% pourMahajanga et le pourcentage des paysans qui utilisent le pitinementpar des zbus est de 70% Fianarantsoa. Certaines rgions sont plusorientes dans la combinaison levage-agriculture (Betsiboka, Sofia etHaute-Matsiatra), alors que d'autres rgions sont plutt orientes versl'une des pratiques seulement. Par exemple, la rgion de Marovoayutilise plutt la traction animale en comparaison des autres rgionscomme les Sud-Est et le Melaky qui s'orientent plutt vers le piti-nage par les zbus.

    Le tableau 3.16 rcapitule la situation sur lassociation de llevage etlagriculture par rgion. La carte 3.6 illustre cette association d'unemanire spatiale.

    Tableau 3.15. Rpartition de leffectif bovin et pourcentage desleveurs selon les grandes rgions(daprs la perception des focus groupes)

    Total Total Total Total

    Source : Recensement des Communes, Programme Ilo, Cornell University/FOFIFA/INSTAT, 2001

    Rgions

    Imerina CentraleVakinankaratra

    ItasyHaute MatsiatraAmoroni ManiaSud-EstToamasinaLac AlaotraMangoroMahajangaBetsibokaMelakyMarovoaySofiaSud-Ouest

    MenabeHorombeTolagnaroDianaSava

    Madagascar

    % deleffectif bovin

    % devacheslaitires

    %leveurs

    Rapportbovin et

    population

    4 11 4 0,241 11 0,3

    8 5 0,42 7 0,4

    10 17 0,31 2 0,21 1 0,10 8 0,50 0 0,17 11 1,00 24 0,81 18 1,6

    16 26 0,42 14 0,70 21 1,2

    0 13 2,70 34 1,40 25 0,82 8 1,10 1 0,6

    100 9 0,6

    4

    65342325351

    1014

    86854

    100

    Tableau 3.16. Association de lagriculture et llevage

    Source : Recensement des Communes, Programmes Ilo, Cornell University/FOFIFA/INSTAT, 2001

    Imerina CentraleVakinankaratra

    ItasyHaute MatsiatraAmoroni ManiaSud-EstToamasinaLac AlaotraMangoroMahajangaBetsibokaMelakyMarovoaySofiaSud-OuestMenabeHorombeTolagnaroDianaSava

    Madagascar

    % de paysans utilisantla traction animale

    % de riziculteurs utilisantles zbus pour le pitine-

    ment des rizires

    41 2579 43

    78 4770 7339 53

    1 720 34

    85 2014 2119 4597 49

    7 8480 2576 6338 4145 3132 8941 3873 6540 6441 48

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    Carte 3.5.

    Situation gnrale de l'levage de gros btail

    Source : Recensement des Communes 2001, Programme Ilo, Cornell University/FOFIFA/INSTAT

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    Carte 3.6 .

    Association levage-agriculture

    Source : Recensement des Communes 2001, Programme Ilo, Cornell University/FOFIFA/INSTAT

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    Eliane Ralison

    c. A l'heure actuelle, llevage vocation laitire ne constitue qu'une acti-vit complmentaire de llevage bovin bien quune part de mnagesruraux en tire la plus grande partie de son revenu.

    Il nexiste que quelques rgions qui sont favorables llevage voca-tion laitire, savoir certaines rgions des Hautes-Terres nord et sud

    et une partie de louest avec quelques fivondronana de Mahajanga quipratiquent cette activit de faon traditionnelle ou extensive (Tableau3.15). Il y a aussi les rgions qui pratiquent ce type d'levage demanire semi-intensive comme les fivondronana de Manjakandriana,les rgions du Vakinankaratra et du Moyen-Ouest. Llevage laitierintensif se trouve surtout dans les grandes exploitations et grandesfermes.

    Le principal problme en matire dlevage vocation laitire estlinsuffisance d'apports alimentaires pour les vaches. Ce problme esten effet assez gnral mme pour les rgions les plus favorables lactivit. Trs peu de paysans (recenss dans 8% des communes)cultivent en effet des fourrages qui fournissent une alimentationadquate aux vaches laitires alors que llevage laitier exige unequalit et quantit daliments aux normes. Nanmoins, d'aprs laperception des focus groups communaux, les points dabreuvagecommunautaires sont suffisants 4. Outre ce problme donc, d'autresqui font obstacles llevage laitier comprennent linsuffisancedencadrement vtrinaire, de vulgarisation, damliorationgntique, d'assistance en sant animale et de mise en place d'infra-structures pour la production.

    d. Llevage porcin, quoique rpandu dans tout Madagascar, intresse principalement les Hautes-Terres et le Sud.

    Le cheptel porcin est concentr 80% sur les Hautes-Terres et lesrgions du Sud (provinces dAntananarivo, de Fianarantsoa et de

    Toliara). Sur les rgions ctires de Fianarantsoa, l'levage porcinsemble tre un peu plus important par rapport l'levage de bovids.Ce type d'levage est pratiquement inexistant dans le nord, le nord-ouest et lest de lIle (Tableau 3.17).

    2. Problmes du secteur levage Madagascar

    a. Les pizooties svissent.

    Les trois principales maladies affectant le cheptel bovin sont la disto-matose, le charbon symptomatique et le charbon bactridien. La plus

    rpandue et active est la distomatose ayant affect les troupeaux debufs dans 80% des communes durant trois annes successives entre1998 et 2001. Seules 14% des communes nont pas connu cettemaladie lors des trois dernires annes. Elle est apparue 2,5 annes sur3 en moyenne (Tableau 3.18). La seconde pizootie est le charbonsymptomatique qui a frapp dans 72% des communes sans distinctionau niveau spatial. Le charbon bactridien na affect que 48% descommunes, pour environ une anne sur trois et surtout dans lesprovinces de Toliara et de Mahajanga.

    Pour llevage porcin, la peste porcine africaine a attaqu presque toutle cheptel sur les Hautes-Terres. Environ 30% des communes seule-ment nont pas connu ce flau de 1999 2001. Ce sont surtout lesrgions Nord et Nord-Ouest qui ont eu le plus de chance contre lat-taque de ces maladies (52% des communes de Mahajanga nont pasconnu la maladie durant ces trois annes et 59% des communesdAntsiranana contre 7% seulement des communes dAntananarivo).

    b. Linsuffisance des services offerts en matire de sant animale se fait sentir et sajoute la non-disponibilit de vaccins.

    Prs de 18% des communes seulement disposent de centres sanitairesvtrinaires. Sinon, les paysans devaient parcourir 48km, soit environ

    6 heures, pour trouver des produits vtrinaires. Malgr cette situa-tion, les focus groups ont dclar que les mnages agricoles nutilisentpas de produits vtrinaires dans 18% des communes seulement.

    Aprs la privatisation des offres de service dlevage, les vtrinairesdu service public ne voient parfois pas dintrt intervenir alors queles vtrinaires privs ne suffisent pas pour assurer le suivi de llevage

    4 Dans 70% des communes, des points d'abreuvage communautaires pour le btailexistent. Trois-quarts des communes considrent ces points suffisants.

    Tableau 3.17. Rpartition de leffectif porcin par rgion

    Source : Recensement des Communes, Programmes Ilo, Cornell University/FOFIFA/INSTAT, 2001

    RgionsImerina CentraleVakinankaratraItasyHaute MatsiatraAmoroni Mania

    Sud-EstToamasinaLac AlaotraMangoroMahajangaBetsibokaMelakyMarovoaySofiaSud-OuestMenabeHorombeTolagnaro

    DianaSava Madagascar

    % cheptel national7868

    10

    1622314213

    16311

    52100

    Tableau 3.18. Occurence des maladies du cheptel(nombre moyen danne doccurrencesur 3 annes successives, 1999-2001)

    Source : Recensement des Communes, Programmes Ilo, Cornell University/FOFIFA/INSTAT, 2001

    RgionsImerina CentraleVakinankaratra

    ItasyHaute MatsiatraAmoroni ManiaSud-EstToamasinaLac AlaotraMangoroMahajangaBetsibokaMelakyMarovoaySofiaSud-Ouest

    MenabeHorombeTolagnaroDianaSava

    Madagascar

    DistomatoseCharbonbactrien

    Charbonsympto-matique

    Maladiesporcines

    2,1 1,3 1,6 2,50,7 1,2 2,7

    2,1 2,4 2,50,9 2,6 2,72,0 2,2 2,70,7 2,1 2,20,5 0,6 1,11,7 2,0 2,70,8 1,2 2,01,0 1,6 2,12,1 2,9 1,52,5 2,9 0,22,5 3,0 2,62,3 2,6 2,12,2 2,8 1,8

    2,6 2,9 0,90,5 2,9 2,02,1 3,0 1,22,1 2,4 0,91,2 2,6 1,71,8 2,5 2,1

    1,9

    2,52,92,92,72,42,42,02,52,52,82,02,62,8

    2,83

    2,22,62,82,6

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    Elevage et pauvr et Elevage et pauvr et

    Un problme daccs pourrait, cependant, se traduire par des pertesirrversibles et normes pour les exploitants.

    c. Le milieu rural malgache est victime des vols de bovids. Louest du paysest une des zones qui en ptissent normment.

    Les rsultats des entretiens auprs des focus groups montrent quedans 15% des communes, la scurit doit occuper la premire prioritd'intervention du gouvernement (Chrel-Robson et Minten, chapitre5.1). Treize pour cent des communes ont rapport que la scurit esten seconde position des priorits les plus importantes. En termes dela population concerne, ces communes pour lesquelles la scuritconstitue la premire ou seconde priorit sont relativement moinsimportantes, bien que leurs territoires reprsentent presque la moitidu pays (Chapitre 5.1).

    Les problmes d'inscurit en zone rurale concernent souvent le volde btail. Les trois provinces les plus touches par ce flau sontMahajanga, Toliara et Fianarantsoa, donc celles avec le plus grandcheptel bovin. En moyenne, 80 ttes de btail ou plus sont voleschaque anne dans une commune - soit une moyenne d'environ1.500 ttes par tranche de 100.000 habitants. Ce chiffre est un peubiais par un petit nombre de valeurs extrmes de vols grande chelle.La mdiane est de 62 ttes de zbus voles chaque anne pour100.000 habitants. En moyenne, le tiers des bufs vols est retrouvet retourn leur propritaire (Tableau 3.19).

    f. Il n'y a aucune perspective d'exportation.

    La situation actuelle de Madagascar en matire d'exportation deviandes est devenue insignifiante. Depuis un certain temps, le quotaannuel de Madagascar de 7.500 tonnes de viandes pour l'exportationvers le march europen a t annul. L'absence d'abattoirs auxnormes internationales et la non-traabilit des animaux constituentles principales raisons de cette mauvaise performance. Le tableau 3.20nous montre l'volution en quantit de l'exportation de viande.

    3. Elevage et pauvret

    a. Les mnages plus pauvres possdent relativement moins de btail.

    Les rsultats sur la taille du cheptel par mnage par quintile depauvret d'aprs le tableau 3.21 montrent que le nombre de ttespossd par le quin tile le plus pauvre est infrieur la moyenne natio-nale. Le rsultat est plus accentu pour les zbus de trait et pour les

    vaches laitires. La possession des vaches laitires est en forte relationavec la pauvret, un petit nombre de mnages seulement en possde.

    d. Le manque dinfrastructures limite la commercialisation des bovidsentre les rgions et/ou les fivondronana.

    Un des principaux problmes de la commercialisation des produitsdlevage est linsuffisance des marchs de btail dans les zones o lecheptel est important. Au total, 71% des communes rparties dans21% des fivondronana ne disposent pas de march hebdomadaire debtail. Pour les communes qui nont pas daccs des infrastructuresde commercialisation, les ventes sont surtout destines la consom-mation locale, aux crmonies tradit