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1 AÏKIDO FÉDÉRATION FRANÇAISE D’AIKIDO AIKIBUDO ET AFFINITAIRES magazine JUIN 2007 CHRISTIAN TISSIER C’est par l’étude rigoureuse de la forme que la construction personnelle, physique et mentale est possible KINOMICHI La spirale et le mouvement ENTRETIEN MICHEL ERB À LA RENCONTRE DE L’APPRENANT

Aikido Mag 2007/06

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Le magazine de la Fédération française d'Aïkido, d'Aïkibudo et Affinitaires. Numéro de juin 2007.

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Page 1: Aikido Mag 2007/06

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AÏKIDOF É D É R A T I O N F R A N Ç A I S E D ’ A I K I D O A I K I B U D O E T A F F I N I T A I R E S

mmaaggaazziinneeJU

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007

CHRISTIAN TISSIER

“C’est par l’étude rigoureuse de la forme que la construction personnelle,

physique et mentale est possible…”

KINOMICHILa spirale et

le mouvement

ENTRETIENMICHEL ERB

À LA RENCONTRE DEL’APPRENANT

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l’œuvre transfrontière

Lors de Jeux mondiaux, réunion des disciplines non olympiques, à Düsseldorf, leDoshu Moriteru Ueshiba nous disait dans son allocution que l’extraordinaire déve-loppement de l’Aïkido dans le monde était dû bien sûr à l’originalité de cetteinvention mais aussi à la qualité des professeurs envoyés de par le monde parl’Aïkikaï.Il est vrai que sans ces missi dominici, il n’y aurait rien eu et leur courage à s’ex-patrier doit être rappelé.D’où l’émotion des délégués de l’Aïkikaï qui, à l’occasion de la réunion du ComitéDirecteur de la Fédération Internationale que nous avons eue le plaisir l’organi-ser à Paris, en mars dernier, ont pu retrouver jusque dans son dojo maître Noro,l’ami de leurs années d’apprentissage auprès de O’sensei, et qui fut le premierque celui-ci envoya en France, en 1961.Cette réunion des fédérations nationales, dont la nôtre pour la France, montreaussi qu’après le message initial les structures sont maintenant en place poursuivre et étayer l’œuvre transfrontière de ces pionniers.La mondialisation avec laquelle nous avons en fait commencé et qui convient si

bien à un langage universel comme le nôtre trouvemaintenant un ancrage solide dans presque tous lespays du monde.Il restera alors chacun et ensemble à veiller à préser-ver cette originalité de la discipline dont les multiplesfaçons d’être enseignées doivent préserver l’extraor-dinaire principe essentiel, d’être le seul art martial dontl’efficacité réside dans un parti pris de l’action non vio-lente.Quelles que soient les pédagogies, il ne peut y avoirqu’unité autour de cette aspiration, ce qui permet quela technique, elle, puisse évoluer.Et s’il y a un précepte qui finalement, en un trait, per-mettrait de vous assurer que c’est bien de l’Aïkido quevous donnez aux autres, je vous dirais simplement :n’oubliez pas d’être des femmes et des hommes heureux.Et le message aura bien été transmis.

Maxime DelhommePrésident de la FFAAA

AÏKIDO MAGAZINE juin 2007 est édité par la FFAAA, 11, rue Jules Vallès 75011 Paris - Tél: 01 43 48 22 22 - Fax: 01 43 48 87 91www.aikido.com.fr - Email : [email protected]

Directeur de la publication: Maxime Delhomme. Directeur administratif: Sylvette Douche. Réalisation: Ciné Horizon. Photographe : Jean Paoli. Toutes reproductions interdites sans autorisation préalable.

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STAGE FÉDÉRAL

✵ STAGE NATIONAL ENSEIGNANTSET FUTURS ENSEIGNANTSdu 20 au 24 août 2007 à Dinard avecFranck Noel 7e dan et Bernard Palmier 6e dan. DTR Ile de France. Aucune réser-vation par téléphone. Renseignementset inscriptions uniquement par courrierau secrétariat de la FFAAA.

STAGES DES TECHNICIENS

✵ PRAGUE - REP. TCHÈQUEstage dirigé par Joel Roche, 6e dan, du 25 juin au 1er juillet 2007. Rens.: 0241487566.

✵ VINCENNESstage dirigé par Bruno Gonzalez 5e danet Pascal Guillemin 5e dan, du 5 au 8juillet 2007.Rens.: 0603191268 - 0689129727.

✵ BERLINstage dirigé par Michel Erb, 5e dan, du 6 au 8 juillet 2007. Renseignements au 0688679702.

✵ ANDERNOS-LES-BAINSstage dirigé par Philippe Léon, 6e dan,du 7 au 12 juillet au Dojo Diapason.Rens.: 0556368641 et 0611149091.

✵ MÉZEstage dirigé par Philippe Gouttard, 6e dan, du 7 au 14 juillet. au DojoThaurus.Rens.: 0467438274 et 0467439308.

✵ ISLE SUR LA SORGUEstage dirigé par Roberto Arnulfo, 6e dan,du 7 au 14 juillet et du 18 au 25 août.Rens. : 0490202740 - 0615858047.

✵ HENDAYEstage Aïkido et arts martiaux internesanimé par Philippe Grangé, 5e dan, du 8 au 14 juillet 2007. Rens. : 0556808658.

✵ LAGORDstage dirigé par Jean-Luc Subileau, 6e dan, du 9 au 15 juillet. 2007.Rens.: 0549096074.

✵ ILE DE NOIRMOUTIERstage dirigé par Joel Roche, 6e dan, du 9 au 15 juillet 2007. Rens.: 0241487566.

✵ LAMOURAstage, avec Michel Erb, 5e dan, du 11 au 15 juillet. 2007.Rens.: 0688679702.

✵ CRESTstage dirigé par Alain Guerrrier, 7e dan, du 14 au 17 juillet 2007.Rens.: 0663061400.

✵ SORLES-LE-CHATEAUstage dirigé par Arnault Waltz, 6e dan, du 14 au 20 juillet 2007.Rens.: 0327621495.

✵ GUJAN-MESTRASstage dirigé par J.M. Mérit, 6e dan, du 15 au 20 juillet.Rens.: 0546963161.

✵ FOUESNANTstage dirigé par Patrick Bénézi,6e dan, du 15 au 20 juillet 2007.Rens.: 0611401931-0618211003.

✵ PORTO-VECCHIOstage dirigé par Christian Mouza, 5e dan, du 16 au 21 juillet 2007. Rens.: 0608162488.

✵ ST-PIERRE D’OLÉRONstage dirigé par Franck Noel, 7e dan, du 16 au 28 juillet 2007. Rens.: 0561261031-0563335170.

✵ DIEULEFITstage dirigé par Alain Guerrrier, 7e dan, du 19 au 22 juillet 2007.Rens.: 0663061400.

✵ AUTRANSstage dirigé par Bernard Palmier,6e dan, du 21 au 28 juillet. 2007.

Se munir d’un Ken, Jo et Tanto.Rens.: 0476953055.

✵ MONTREVEL EN BRESSEstage dirigé par Patrick Bénézi,6e dan, du 22 au 27 juillet 2007.Rens.: 0611401931.

✵ BERCK-SUR-MERstage dirigé par Bruno Zanotti, 5e dan, du 28 juillet au 5 août 2007.Rens.: 0608169572-0608215226.

✵ BISCAROSSEstage dirigé par Alain Verdier 6e dan, etAlain Guillabert 5e dan, du 28 juillet au2 août 2007. Prévoir Jo et Ken.Rens.: 0556120794 ou 0556070737.

✵ ROQUEBRUNE-SUR-ARGENSstage dirigé par Christian Tissier shihan7e dan, du 29 juillet au 10 août 2007. Rens.: 0143282990 - 0603247649.

✵ SAINT JEAN DE MONTSstage dirigé par Catherine David et BrunoLemaître, 5e dan, du 30 juillet au 3 août.Prévoir Jo et Bokken.Rens.: 0240356663.

✵ ÉVIANstage dirigé par Gilbert Maillot, 5e dan,du 4 août au 10 août 2007.Rens.: 0615200696

✵ ZLOTOW-POLOGNEstage dirigé par Pascal Norbelly, 6e dan,du 4 août au 11 août 2007.Rens.: W. Drag : 0606275073 et A. Manikowski : 00 48600444088.

✵ LE TEMPLE-SUR-LOTstage adultes et enfants dirigé par J.M. Mérit, 6e dan, du 6 au 11 août.Rens.: 0553405050 et 0546963161.

✵ SÉTEstage dirigé par Gilbert Maillot, 5e dan,du 11 août au 17 août 2007.Rens.: 0615200696

✵ WÉGIMONT - BELGIQUEstage dirigé par Christian Tissier Shihan,du 11 au 18 août. 2007.Rens.: 32-4-3772507 et 32-4-2648782.

✵ ESTAVARstage dirigé par Franck Noel, 7e dan, du 11 au 18 août 2007. Rens. : 0561261031-0468731334.

✵ LONS-LE-SAUNIERstage, avec Michel Erb, 5e dan, du 18 au 19 août 2007.Rens.: 0688679702.

✵ VINCENNESstage dirigé par Patrick Bénézi,6e dan, du 18 au 23 août 2007.Rens.: 0611401931.

✵ WATTENS EN AUTRICHEstage dirigé par Paul Muller, 7e dan, du 18 au 23 août.Rens.: 0388840134-0686570166.

✵ ST RAPHAEL-BOULOURISstage dirigé par Paul Muller, 7e dan, du 25 au 31 août.Rens.: 03888401340 et 0686570166.

STAGE INTERNATIONAL

✵ LE VIGANstage d’été animé par Saotome Mitsugiishihan 8e dan, du 18 au 26 août. Rens.: 0299688248.

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STAGES

Retrouvez toutes les infos fédérales,

les stages,etc.,sur le site web de la FFAAA

www.aikido.com.fr

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rigueurChristian Tissier shihan, 7e dan, propose, dans unesérie de dvd, des thèmes de travail à partir d’attaques, en en déclinant des variations, sur desbases de techniques d’Aïkido uniquement. Il parlepour nous de ces développements en précisant :“c’est la répétition de la forme dans sa rigueur qui estla base de l’étude de l’Aïkido”.

Dans un jeu de rôles parfaitement orchestré le« partenaire-adversaire » est l’alibi de la déstabi-lisation. En rapport avec le niveau adverse et enfonction de sa recherche du moment, il imposedes contraintes de plus en plus précises.L’apprentissage de la résolution de ces contraintessimulées mais réelles doit être compris commeun système de construction personnelle permet-tant d’appréhender la voie de l’Aïkido dont l’undes propos majeurs est le développement sanslimite des principes humains communs.Je définis ceux-ci comme étant l’expression natu-relle de notre développement passé et futur quifait de nous ce que nous sommes : le sens de laverticalité, la relation attitude-distance-vision, lepolissage de la technique procurant un meilleurrésultat pour un minimum d’efforts, la moralité,le respect de sa propre intégrité et celle de ses

semblables, la communication, le besoin d’har-monie, etc.C’est ainsi que l’un des aspects de la pratiqueconsiste, face à une tentative de déstabilisationsavamment dosée par le partenaire à résoudre leconflit ponctuel en utilisant un maximum de cesprincipes.Si l’un ou l’autre de ces derniers peut suffire pourque l’action fonctionne, par exemple : « distan-ce technique sécurité », ou encore « attitude-dis-tance-vision-technique », c’est l’accumulationd’un maximum de ces principes dans une mêmeaction, sans jamais en supprimer un au profit d’unautre, qui fait que le mouvement tend vers la per-fection.Finalement l’un des aspects de la maîtrise est l’uti-lisation constante et spontanée de ces principespar rapport aux priorités de l’instant.

Attention à ne pas confondre principes naturelset qualités.Les qualités : réflexes, agilité, force, souplesse,etc., sont bien sûr des plus, et doivent être utili-sées au maximum, mais ne peuvent que décroîtreau fil du temps. Elles sont davantage du domai-ne du sport que de l’art.

Le but de la rechercheCette recherche de « l’idéal de perfection par legeste » exclue donc maintenant la compétitionqui dès lors doit être considérée comme un jeuou encore comme la vérification ponctuelle d’unniveau, dans un cadre donné par rapport à unnombre limité d’individus, ce qui n’aurait rien àvoir avec le but de la recherche. Cette spécificitépropre à l’Aïkido, est d’autant plus évidente quenotre apprentissage est basé sur des codes par-

TECHNIQUEChristian TISSIER

et développement

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ticuliers et souvent propres à chaque école, cecitoujours dans la perspective de réaliser sa propreconstruction. Ce qui nous amène à préciser quepar rapport à une attaque et une réponse codéede la part de l’adversaire, la technique utiliséedoit être utilisée dans l’unique but de sa propreconstruction et non contre l’adversaire.C’est cette confusion entre tentative d’applica-tion et travail de construction qui fait que la tech-nique de base de l’Aïkido, utilisée comme tellen’est pas applicable et ne marche pas ; ou alorsuniquement avec des gens qui réagissent suivantles mêmes codes, ce qui évidemment n’est pasla finalité de la recherche martiale.Résumons donc : c’est par l’étude rigoureuse dela forme et grâce à des codes communs que l’ap-prentissage de la construction personnelle phy-sique et mentale est possible. Cette étude de la

forme est diffi-cilement utili-sable en tantque telle carelle est faite « pour » etnon « contre ».En revanche,l’acquisition dela constructionouvre sur la

découverte et l’utilisation maximale des principes.C’est l’utilisation de ces derniers qui fonctionneet permet des applications contre ou avec despartenaires n’ayant pas les mêmes codes ou desadversaires de différents horizons.La construction personnelle rigoureuse amène àla résolution systématique des priorités dans une

action conflictuelle. La vraie maîtrise est l’aptitu-de à considérer, sans réflexion, spontanémentdonc, qu’une priorité que l’on peut résoudre sys-tématiquement et instantanément n’en est fina-lement pas une, et qu’il ne faut donc pas créerartificiellement et indéfiniment la condition de larésolution. La focalisation instantanée de l’in-tention, la décision et l’action sur la vraie priori-té est l’un des aspects de la maîtrise.

Action pureC’est peut être seulement à ce niveau de pra-tique que commence l’Aïki et que toutes les appli-cations sont réalisables.Réalisables, en dehors de tout code pré-établidans la mesure où la forme épurée au maximumlibère les principes et s’inscrit dans une actionpure et spontanée.

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Exemple de technique typiquement de construction visant à intégrer les principes : katate dori soto kaiten nage. - saisie du poignet, contrôle des angles (pas d’ouverture), relation en triangledes deux centres par le point de contact (la saisie). Attitude, distance, vision.- sortie sur l’extérieur, donc ouverture comblée par une fermeture immédiate(atemi). Attitude, vision, contrôle de la distance, placement, etc.- rotation autour d’un point (le poignet) dans la perspective de contrôler égale-ment l’axe de l’adversaire.- pivot complet autour d’un axe. Sens de la verticalité en relation avec le parte-naire, etc.- recul de la jambe en respectant toujours les axes, distance, contrôle, etc.- projection.

Sur mawashi geri (coup depied circulaire au visage),entrée intérieure aveccontrôle visage et axe dupartenaire et, toujours englissant sur l’intérieurcontrôler cou et brasgauche adverse afin deprojeter en pivotant à 180°au moment où le partenairerepose la jambe aveclaquelle il a attaqué.

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Dans un DVD paru récemment et entièrementconsacré aux applications contre « attaques pieds-poings », je me suis appliqué à présenter destechniques d’Aïkido et uniquement d’Aïkido surdes formes d’attaques qui ne sont pas pratiquéeshabituellement dans les dojos.Il est vrai que si certains aïkidoka ont un mae gerià peu près acceptable, mawashi geri (coup depied circulaire) pose davantage de problème. Ilserait d’ailleurs souhaitable qu’à un certain niveaules pratiquants d’Aïkido possèdent quelques basesde frappes avec les pieds. Ne serait ce que pour

s’accoutumer à la vision de l’attaque. Les aïki-doka ont aussi un problème d’anticipation et unemauvaise appréciation de la logique d’une suited’attaque ou d’un enchaînement pieds poings :souvent sur le reculoir et dans des esquives néga-tives ils ne parviennent plus qu’a se protéger, sansaucune maîtrise de la distance et du timing àadopter.En fait nous avons les outils nécessaires pour unepratique non conventionnelle. C’est ce que j’aiessayé de démontrer très simplement dans ceDVD en développant dans un premier temps deuxthèmes à partir de techniques de bases simplessur une saisie classique et évoluant, toujours avecla même forme d’entrée vers des applications « pieds-poings ».J’ai également démontré comment avec le jeudes esquives sollicitations de contact on pouvaitprojeter ou immobiliser avec des techniquesd’Aïkido très classiques.Pour pratiquer ces formes lorsqu’on ne sait pasattaquer avec les pieds, on peut mimer et faireressentir la direction de l’attaque (mawashi-geripar exemple), en décrivant un large cercle avecle bras et en cherchant l’impact avec le dos de lamain un peu comme un yokomen inversé ouencore seulement avec le genou dans un mou-vement circulaire, sans envoyer le pied permetégalement dans le blocage de la cuisse d’avoirune bonne sensation du contact et de pratiquer« comme si » avec un partenaire ne maîtrisantpas les attaques de pied. ●

Christian Tissier

TECHNIQUEChristian TISSIER

Même entrée que dansle mouvement précé-dent mais sur attaque

jodan tsuki. Toujours lemême contrôle en glis-

sant sur l'intérieurpour passer en ude

garami, pivot etcontrôle au sol.

▼…Résumonsdonc :c’est par l’étuderigoureuse de la formeet grâce à des codescommuns que l’apprentissage de laconstruction personnelle physiqueet mentale est possible… ▲

Attaque mawashi geri, contrôle de la jambeavec le bras gauche et la repousser sur l’inté-rieur avec le bras droit. Dans le même temps

repartir dans l’autre sens avec saisie de l’épau-le (des cheveux ou du cou) et, toujours en

tournant, irimi nage.

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INFOS

La FÊTE des ŒUFSEn souvenir d’une his-toire que sa mère luiracontait lorsqu’il étaitenfant, Monsieur MikeSata, Président deTOKIBO Cie, organise chaque année depuis 19 ans la Fête des Œufs. Dans le cadre du châ-teau de Chailly, dont il est propriétaire, il invite chaque année 250 à 300 enfants des écolesavoisinantes à peindre des œufs géants (1 mètre de haut). Sous le signe de l’amitié et deséchanges entre les cultures japonaise et française, une démonstration de Kenjutsu del’école Kashima shin ryu, dirigée par Inaba Minoru sensei, directeur du Shiseikan à Tokyo,sollicité par le Révérend Toyama, grand prêtre de Meiji Jingu, était proposée aux enfants.En soirée, une seconde démonstration a eu lieu, en présence de nombreux amis et chefsd’entreprises japonais venus pour l’occasion, ainsi que de personnalités politiques fran-çaises et de propriétaires des vignobles les plus prestigieux de Bourgogne.À noter qu’un séminaire Kenjutsu, dirigé par Inaba Minoru sensei, aura lieu du 4 au 11août à Versailles. Renseignements auprès de : [email protected]

REMISES de MÉDAILLES à René GUILLET et Claude WALLA Michel Hamon, Président de la Ligue Ile de France, a remis sur proposition du Comité de la FFAAA etde son Président, Maxime Delhomme, la Médailled’or à René Guillet et de bronze à Claude Wallapour services rendus à la cause de l’Aikido. C’est devant ses anciens et nouveaux élèves queRené a reçu cette médaille, en présence deMonsieur le Maire de Gagny et d’une centaine d’invités. L’émotion fut d’autant plus intense que la surprisefut grande pour René, surpris de l’honneur qui luiétait ainsi fait.

Promotions 6e dan La FFAAA compte deux haut-gradés de plus.Philippe Bersani, Ile de France, et RobertRouchouse, Bourgogne, ont été nommés 6e dan.

La FIA à PARISLe Bureau de la Fédération Internationale d’Aïkido s’est réuni à Paris en mars dernier à l’invita-tion de la FFAAA. Beaucoup de sujets à traiter comme, notamment, la prochaine AssembléeGénérale qui doit se tenir en 2008. Donc évidemment, des heures de travail, mais quand mêmedes moments de détente et même de découverte de Paris pour ceux qui ne connaissaient pas laTour Eiffel, le Château de Versailles ou même le Paradis Latin, comme sur la photo de gauche.Promenade et dîner sur la Seine également, ci-dessus, où se sont joints Christian Tissier ainsique Masamichi Noro. A cette occasion, ce dernier a eu le plaisir, très partagé, de retrouver cer-tains camarades de pratique du temps où il était uchi-deshi à l’Aïkikaï de Tokyo, au service du

fondateur Morihei Ueshiba, avant d’être envoyé par le grand maître en Europe pour diffuser la Voie de l’Harmonie.La délégation de la FIA était composée des membres du Comité Directeur, Peter Goldsbury (président), Tony Smibert (vice président),Hiroshi Somemiya (secrétaire général), August Dragt (secrétaire adjoint), Makoto Nishida, Stefan Stenudd, Muhammad Hanee ainsi que deYoshimitsu Yamada shihan, Hiroshi Isoyama shihan, membres du Conseil Supérieur.

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GROS PLAN SUR La Ligue du Centre

La Ligue du Centre est une des toutes premières, emmenée par ChristianGallais, à avoir rejoint la FFAAA, lors de sa création. Aujourd’hui elle est prési-dée par Jean Liard, 5e dan, qui a bien connu cette époque décisive, pour lesaïkidoka du Centre de la France, comme il nous le dit dans un entretien.

De quand date votre pratique de l’Aïkido et qu’en est-ilaujourd’hui ?J'ai débuté ma vie d’aïkidoka au cours de la sai-son 1969-1970 à la suite d'une démonstrationorganisée au club de judo de Luisant, près deChartres ou je pratiquais à l'époque.C'est Christian Gallais, aujourd'hui 6e dan, rési-dant dans le Loir et Cher et Jo Cardot 6e dan (dis-paru il y a 3 ans), qui sont venus "montrer" cettenouvelle discipline, assez peu connue à l'époque,dans années 70. Le club, mon club de toujours,l'Aïkido Dojo Luisantais a pris son essor à partirde 1970 – 1971. Trois pratiquants ont été nom-

més CN 1er dan en juin 1974, tous formés par JoCardot. Pendant 4 ans il venait de Blois (110 km !)une à deux fois par semaine.Jo Cardot, confia aux trois 1er dan l'animationdes cours (Philippe Lesage, Jean Pierre Oreb etmoi-même). Rapidement je pris les commandesdu club et j’en suis encore le responsable péda-gogique et l'enseignant principal.C'est au moins 40 CN. qui ont été formés dansl'enceinte du club à ce jour.J'ai toujours voulu assurer la pérenité du club etavec l'aide des responsables de l'association, nousinsistons fortement sur la formation des cadreset futurs cadres. En ce moment, le club fonc-

tionne avec 1 Brevet d'Etat, moi-même, et 3 Brevets Fédéraux : Juan-Carlos Godoy (3e dan),Jean-Pierre Bayard, 2e dan, Président du club etThierry Repellin, 2e dan.Ce club, le premier créé en Eure et Loir fut long-temps le plus important de la région et a mêmedépassé plusieurs fois les 100 pratiquants.Aujourd'hui 8 clubs sont en activité dans le dépar-tement. J'ai été à l'origine de 5 d’entre eux.

Vous êtes président de la Liguemais j’ai l’impression que vouscumulez pas mal de fonctions. À l'heure actuelle, je me consacre à diverses tâches :- Enseignants dans deux clubs d'Eure et Loir.- Membre actif du Comité départemental d'Eureet Loir.- Président (depuis 1988) de la Ligue du Centre- Trésorier adjoint de la FFAAA- Responsable de la commission de discipline dela FFAAA. mais également :-Vérificateur aux comptes de l'association ESSCA-LE à Lucé (28) 700 membres.-Vérificateur aux comptes du CROS région Centre.-Membre du Comité Directeur des Médaillés duSport (DDJS 28).Cependant mon rôle de Président de Ligue est leplus accaparant car il entraîne de multiples tâchesquotidiennes :-Être la voix, le délégué de sa région auprès de la

toutes les voies mènent au centre

Autour du président fondateurJean Liard, quelques uns des

nombreux licenciés du dojo lusantais.

De gauche àdroite,

J.P. Bayart pré-sident du Club

de Luisant,Thierry

Reppelin etJ.C. Godoy.

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VOUS AVEZ UN PARCOURS ÉTONNANT,VOUS AVEZ DÉBUTÉ DANS LA LIGUEDANS LAQUELLE VOUS ENSEIGNEZAUJOURD’HUI. PARLEZ NOUS EN.Après des études secondaires et un diplô-me de monitrice éducatrice spécialisée, jesuis entrée dans la vie active en intégrantl’institut médico-éducatif de Baule près deBeaugency où je réside toujours. J’ai décou-vert qu’il y avait un club d’Aikido àBeaugency, art martial que je ne connais-sais pas du tout. J’ai pris ma première licen-ce en septembre 1978 et j’ai tout de suiteapprécié l’ambiance du club et surtout laphilosophie de l’Aïkido. Pas de compéti-tion, pas de catégorie de poids ou de sexe.La compétition est avec soi-même et, para-doxe de l’Aïkido, il ne peut y avoir de pro-gression sans l’aide des autres. La pratiquede l’Aïkido m’a permis de prendre de ladistance dans mon travail. Elle me permetde me ressourcer, d’évacuer les tensionsgénérées avec le monde du handicap men-tal. J’avais trouvé le sport qui me corres-pondait, et trouvé un certain équilibre entrevie professionnelle et vie personnelle.Depuis ma première licence, je n’ai pascessé de pratiquer.J’ai passé ma ceinture noire 1er dan en1983, mon 2e dan en 85. La Ligue duCentre était présidée par Christian Gallais,et une école des cadres était déjà en place.J’ai obtenu mon monitorat fédéral en1985. Je participe toujours actuellementà l’école des cadres de la ligue.À mes débuts, l’Aïkido était rattaché à lafédération de Judo (FFJDA). La créationd’une fédération propre à l’Aïkido (FFAAA)entraina la constitution du CercleBalgentien d’ Aikido, dont je suis la secré-taire depuis le 18/03/1983. Je fais partiedu bureau de la Ligue du Centre, actuel-lement présidée par Jean Liard, et repré-sente les licenciées féminines au sein decette instance.

Je remercie toutparticulièrementmon professeurJean-JacquesThevenin, qui est

le fondateur de l’Aïkido à Beaugency, etqui a su transmettre sa vitalité, ses com-pétences, son plaisir dans la pratique decet art martial. Tout au long de ces années,

différents Directeurs Techniques Régionauxsont venus dans notre ligue pour enca-drer les stages ou les écoles des cadres.Chacun a su apporter ses connaissanceset nous faire progresser sur le chemin del’Aïkido qui évolue sans cesse. L’Aïkidoest un art martial qui n’est pas figé, etchaque pratiquant doit se remettre enquestion. La rencontre avec les autres per-met à chacun de progresser. La décou-verte de nouvelles sensations, le plaisir depratiquer sont toujours présents.

SUR QUELS POINTS INSISTEZ VOUS ?QUEL MESSAGE SOUHAITEZ-VOUS FAIREPASSER DANS VOTRE ENSEIGNEMENT ?Après quelques années de pratique etl’obtention de mon monitorat, il me sem-blait logique d’aider et de retransmettrece que l’on m’avait appris.Je fus plus particulièrement chargée del’enseignement des jeunes et des débu-tants. J’essaie de leur communiquer leplaisir de la pratique, les ressourcesqu’offre le corps humain dans la réalisa-tion des différentes techniques de base.Lorsque l’on passe les portes du dojo,laisser à l’extérieur les tensions, les sou-cis de la journée et ne plus penser qu’àl’Aïkido. C’est ce que j’essaie de faire pas-ser comme message.Lors de la venue du Doshu à Paris enFévrier 2004, outre la fluidité et la riches-se de son enseignement, j’ai été frappéepar son sourire. La bonne humeur et lajoie permettent de mieux faire passer lemessage d’harmonie que porte l’Aïkido.

LE SYSTÈME DE PROGRESSION ACTUELEST-IL AUSSI BIEN ADAPTÉ AUX GAR-ÇONS QU’AUX FILLES, QUAND ILSENTRENT POUR LA PREMIÈRE FOIS DANSUN DOJO D’AÏKIDO ?Je ne fais aucune différence dans la pro-gression entre garçons et filles. Je m’at-

tache à la personnalité de chacun et j’es-saie de trouver les mots qui feront échochez chaque pratiquant, leurs motiva-tions étant multiples. Que chacun et cha-cune soit à l’aise et ait envie de revenir àla prochaine séance, éveiller la soif deconnaissance que chacun porte en soi.

SUIVEZ-VOUS L’ENSEIGNEMENT D’UNOU PLUSIEURS SENSEI EN PARTICULIER.POUR QUELLES RAISONS ?Ma référence au sein de la FFAAA resteChristian Tissier et Bernard Palmier dontj’apprécie particulièrement les qualitéstechniques, esthétiques et pédagogiques,tant dans l’enseignement à mains nuesque dans la pratique des armes.Depuis que Saotome sensei vient enFrance, je vais régulièrement à ses stages.Son approche de l’Aïkido, son ensei-gnement des armes, sont différents etcomplémentaires de ce que l’on voit habi-tuellement. De plus, le stage du Vigan sedéroulant fin Août, me permet de recom-mencer une nouvelle année sportiveremotivée, parée pour de nouvelles heuresde pratique.

QUE SOUHAITEZ-VOUS POUR VOTRE LIGUEAUJOURD’HUI ?Malgré le dévouement et la disponibili-té du Président de la Ligue, Jean Liard,ainsi que des membres du bureau et dela commission technique, le renouvelle-ment et le rajeunissement des enseignantsa du mal à s’opérer. Les motivations per-sonnelles et l’individualisme semblentprendre le pas sur l’intérêt général del’Aïkido.Que chaque club encourage les plus moti-vés de ses licenciés pour s’engager dansl’enseignement de notre discipline et ainsila pérenniser.Il faut savoir donner pour recevoir… ●

FIDÈLE, FIDÈLE…Jocelyne Vallée, 3e dan, enseigne à Beaugency, après y avoir débuté l’Aïkido et usé pas mal dekeigogi et hakama, sur le tatami auquel elle est fidèle depuis ce jour de septembre 1978 oùelle a pris sa première licence. Rencontre avec une aïkidoka remarquable.

Jocelyne Valléeà Beaugency,

dans son dojode toujours.

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Fédération.-Être vigilant sur l'éthique "comportements obser-vables" de la vie de notre Aïkido dans la région.-Être moteur pour créer, conserver, encourager lesclubs.-Être exigeant sur le respect des règles de fonc-tionnement des clubs.

-Être fédérateur dans tous les conflits, difficultés,problèmes, survenant entre pratiquants, entre clubsou dans la hiérarchie.-Être animateur, organisateur dans les évènementstels que stages, passages de grades, école descadres, réunions, assemblées générales, forma-tions diverses.

-Être l'interlocuteur de la DRJS, DDJS, CDOS, CROS,municipalités hébergeant des clubs chaque foisque nécessaire.

Parlez-nous de votre pratique.J'ai fait un rêve le jour où je suis entré dans lemonde de l'Aïkido. Ce rêve était de m'élever corpset esprit tellement j'avais entendu nos maîtres surles bienfaits de cet art de combat excluant toutecompétitivité et respectant le partenaire au plushaut degré !J'ai beaucoup lu d'ouvrages les plus divers parlant,glorifiant, portant très haut les valeurs de notrediscipline. Je me suis protégé tout au long de cesannées de pratique -38 ans !- en conservant ma"liberté de mouvements"Je suis toujours allé me rendre compte par moi-même de la "qualité" de tel ou tel enseignement.Après un stage suivi auprès d'un nouveau profes-seur ou d'un maître que je ne connaissais pas, j'enfaisais la synthèse et je résumais souvent par écrità la fois mon ressenti, ce que cela m'avait appor-té, ce en quoi cela m'avait perturbé. Mais j'avais,à chaque fois, vécu une expérience que je consi-dérais comme positive.J'ai pratiqué beaucoup dans mes premières annéesavec Joseph “Jo” Cardot qui fut mon maître (sem-paï) de 1970 à 1985. La pratique, le perfection-nement, l'étude se poursuivent chaque semainedepuis près de 40 ans et c'est avec mes maîtres etprofesseurs que je poursuis ma recherche. Je peuxciter et remercier : maîtres Yamagushi, Nishio,Saotome, Tissier, Endo, Ikeda, Yasuno. Les pas-sages en France du Doshu Kishomaru Ueshiba etplus tard de Moriteru Ueshiba, furent pour moi degrands moments d'émotions.

Quelles conclusions tirez-vousaujourd’hui ?Comme tous les enseignants, j'ai beaucoup reçuet j'ai pour mission de redonner le meilleur. Nousdevons être des veilleurs et des passeurs. Pas seulement de technique, mais de "mieux être",redécouvert à travers l'art de l'Aïkido.L'accompagnement de ceux qui souhaitent avan-cer dans leur vie doit leur permettre de sentir l'ex-traordinaire de cet art de combat et de paix à lafois… Méfions nous des hommes et des femmesqui ont des certitudes… Cela me fait peur. Je pré-fère les gens qui doutent et qui ont douté… avecceux-là, au moins, je vais pouvoir continuer à dis-cuter, à débattre, à construire… ●

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GROS PLAN SUR La Ligue du Centre

Notre discipline est née, dans larégion, à Blois, au début des

années 60, sous l'impulsion deChristian Gallais. À cette époque plu-sieurs courants se développaient enFrance. Cependant, tous étaient affi-liés à la FFJDA à travers l'UnionNationale d'Aïkido (UNA).Christian Gallais (6e dan à ce jour ettoujours licencié à l'Union Judo ClubBlésois) est toujours en activité.La région comprend 6 départements :le Cher (18), l'Eure et Loir (28), l'Indre(36), l'Indre et Loir (37), le Loir etCher (41), le Loiret (45).Un technicien fût le moteur du déve-loppement de la Ligue : Joseph "Jo"Cardot, élève de Christian Gallais,devint le D.T.R. Il est à l’origine denombreux clubs en particulier dansles départements 28, 41 et 37.En 1982-83 la Ligue du Centre, quicomptait 1800 pratiquants, commeles autres régions, doit faire un choixde Fédération. Environ la moitié desclubs adhère à la FFAAA, issue de laFFJDA en conservant ainsi son habi-litation. L'autre moitié suit maîtreTamura dans la FFLAB, devenue plustard la FFAB.En 1985, notre DTR, Jo Cardot, déci-de de rejoindre la FFAB dans le grou-

pe GHAN d’André Nocquet. Ce départconstituera pour la Ligue du Centreune deuxième fracture qui réduiranotre Ligue à une vingtaine de clubspour 500 pratiquants environ.Depuis 1985, d'excellents techni-ciens (DTR) ont participé au fonc-tionnement et au développementde la Ligue. Nous citerons AlainVerdier, Jean Motte, Joël Roche,Bruno Zanotti et Marc Bachraty.Bien entendu d'autres experts ontété régulièrement invités pour appor-ter leurs compétences, entre autres :Mariano Aristin, Christian Tissier,Franck Noël, Bernard Palmier,Christian Mouza.Notre Ligue continue à grandir etcompte actuellement près de 600pratiquants.L'encadrement, en plus du DTR, estassuré par une commission tech-nique qui anime l'École dePerfectionnement des Enseignantset des Éducateurs (EPEE).Plusieurs personnes doivent être cités :André Meunier BE 2e degré, 5e dan.Giobatta Guisto BF 5e dan. Chin TrinhQuoc, BE 1er degré 4e dan. JoséAntonio Sanchez, secrétaire, BF 3e dan. Ce groupe travaillant har-monieusement, avec moi, bien sûr.

D'autres enseignants apportentdepuis très longtemps leur soutienet leur expérience, en particulier Jean-Jacques Thévenin BE 2e degré, 5e dan, pratiquant depuis 1964, éga-lement vice-président de la Ligue,enseignant à Beaugency (45). Sansoublier Gérard Angot, 4e dan,dévoué trésorier de la Ligue.

Jean Liard

L'Aïkido en région Centre

Chinh Trinh,Giobatta

Giusto et,Antonio “Tony”

Sanchez, lesecrétaire de

la ligue duCentre.

André MeunierJean Jacques Thevenin et Gérard Angot.

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LIRE - VOIR - ÉCOUTER

La Recherchede la VoieMushâ ShugyôMichel CoquetCe livre est le récitauthentique d’un par-cours exceptionnel,celui d’un budoka,Michel Coquet, qui est

parti à la rencontre des plus grands maîtresjaponais au tournant des les années 1980. Un parcours initiatique comme il ne peut qua-siment plus s’en faire dans l’univers des artsmartiaux traditionnels. Michel Coquet nouslivre son expérience martiale et spirituelle d’unerichesse sans pareille. Michel Coquet s’est effor-cé de transmettre les connaissances reçues deses senseï avec rigueur, humilité et sincérité.Un témoignage unique à ne pas manquer.350 pages, très illustré - 28 €chez Éditions Véga

EN KIOSQUELe nouveau Hors-série AIKIDO esten vente dans toutesles bonnes librairieset kiosques.Vous y trouverez,entres autres, desarticles de fond , unebiographie du fonda-teur de l’Aïkido, uneétude de la pratique du bokken et de laposture “seiza”, etc.À ne pas manquer pour prolonger votresaison, par la lecture, sur les plages de vosvacances.

Mon Mémento d’Aïkido Olivier GaurinQu’est-ce qu’une pratique martiale

cohérente et saine de l’Aïkido ? Peut-il

exister une non-violence de la martia-

lité ? Comment mettre en pratique

l’extraordinaire particularité de

l’Aïkido ? Ce deuxième livre d’Olivier

Gaurin, donne ici des réponses illus-

trées à ces questions. Loin d’être

exhaustif, ce livre traite pourtant de la

majorité des mouvements et concepts principaux de

l’Aïkido pour en donner un aperçu pratique.

Présenté de façon agréable, ce livre devrait combler les pra-

tiquants les plus exigeants comme les débutants d’Aïkido.

190 pages – 22 € chez Budo Éditions

VOUS AVEZ DIT ÉLÈVESDIFFICILESLa conférence débat à l’occasion de lasortie du livre éponyme de Daniel LanceProposé en DVD cette conférence débat, avecFrancis Jacques, Christian Tissier, entres autres,avait impressionné tous ceux qui avaient réponduprésent à l’invitation de Daniel Lance pour la sortie de son livre. Incluantégalement un entretien avec exclusif avec l’académicien René Girard,les intervenants ont abordé tous les apports possibles de l’Aïkido dansl’éducation, l’autorité et le dialogue, auprés d’une catégorie dela popu-lation dite “difficile”. Édité chez l’Harmattan, le DVD et le livre sont à commanderauprès de l’auteur au 0680576808 et sur http://daniel.lance.free.fr

MORIHEI UESHIBAPrésence et message

par André NocquetEnfin la réédition, très attendue, d’un

grand classique de la littérature de l’Aïkidoécrit par le seul Occidental à avoir rencon-

tré et travaillé avec le fondateur, MoriheiUeshiba. Ce livre est le témoignage extra-

ordinnaire d’un français, disciple d’O sensei, qui a vécu des momentsd’exception durant plusieurs années, auprès de celui que l’on considère

comme l’un des plus grands budoka du XXe siécle, et qui nous en araméné l’essence de la voie.

356 pages, très illustré - 26 € chez Guy Trédaniel Éditeur

Principes et applications - Vol. 3Pieds-poingsPar Christian Tissier 7e dan shihan.

Dans ce volume 3 qui complète la collection, Christian Tissierveut proposer des thèmes de travail à partir d’une attaque etd’en décliner les variations avec le souci constant de n’utiliserque des techniques d’Aïkido. Dans ce DVD, variations sur deuxthèmes particuliers puis sur chudan tsuki, jodan tsuki, mae geri,mawashi geri, également en bonus des démonstrations auFestival des Arts Martiaux de Bercy 2005.

BON DE COMMANDE à envoyer à : Cercle Tissier, 108 rue de Fontenay - 94300 VincennesJe désire commander le DVD Principes et applications vol.3 au prix unitaire de 40 euros.Frais de port 5 euros. Je règle la somme de ……………… par chèque à la commande et souhaite recevoir mon DVD au nom et à l’adresse suivante :Nom…………………………………… Prénom………………………………………Adresse……………………………………………………………………………………Code postal……………………… Ville………………………………… Pays …………………………Renseignements au 01 43 28 29 90

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Michel Erb, 5e dan Aïkikaïde Tokyo, BE 2e degré, vitl’Aïkido comme un extraordinaire moyen de construction et de développement personnel, qui, grâce à la culture de l’esprit del’apprenant, développedes qualités d’observa-tion, de réflexion etd’application.

QQue représente aujourd’hui pourvous l’Aïkido ?Je vis l’Aïkido comme un extraordinaire moyende construction et de développement personnel.L’aspect martial, avec sa considérable panopliede formes et son importante rigueur technique,nous permet de développer un ensemble de qua-lités. L’image qui me parle beaucoup est celle dela pierre brute qu’il convient, à travers un polis-sage régulier, de rendre de plus en plus lisse etbrillante, voire vivante.

Vous avez également pratiqué leKaraté, quelles qualités pensez- vous avoir développéesau contact de cet art martial ?Peu de temps après avoir débuté l’aïkido, j’aivoulu compléter ma pratique martiale en étu-diant le karaté. Bien que l’Aïkido avait une réso-nance plus forte en moi, j’ai tout de même pra-tiqué le Karaté, en parallèle, pendant environ dixans. Je pense qu’à cette époque, j’avais besoind’apprendre à donner et à recevoir un coup depied ou un coup de poing. De plus, le Karaté mepermettait de pratiquer en l’absence de parte-naire ; ainsi, dès que j’avais un moment de libre,je pouvais m’exercer à effectuer les kata seul.Aujourd’hui, je pense que la pratique du Karatéa été pour moi une expérience martiale impor-tante qui a aiguisé mon esprit de déterminationdans l’action ainsi que ma concentration

Pouvez-vous nous parler de votre parcours d’apprenant ? J’ai débuté l’Aïkido en 1981. Rapidement, j’ai

ENTRETIENMichel ERB

l’apprenantl’esprit de

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ressenti le besoin d’enrichir ma pratique au contactde professeurs différents. À cette époque, je pou-vais facilement réaliser plus de 1000 kilomètrespar semaine (Montbéliard, Strasbourg, Nancy,etc.) pour l’apprentissage de l’Aïkido (5 cours parsemaine, ainsi que les stages le week-end). Macuriosité et mon envie de découverte m’ont pous-sé à me rendre au berceau de l’Aïkido. J’ai effec-tué mon premier voyage au Japon en 1987, suivid’un deuxième, deux ans plus tard ; j’ai ainsi étu-dié environ six mois sous la direction des expertsdu Hombu dojo à Tokyo. Cette expérience m’apermis de prendre conscience qu’un milieu tota-lement inconnu, au lieu d’être angoissant, pou-vait devenir un véritable stimulant de l’appren-tissage, et m’a amené à aller au-delà de meslimites, à me surpasser. Mais ce qui véritablement a marqué un tournantdécisif dans mon approche de l’Aïkido, c’est marencontre avec Christian Tissier. À partir de cetinstant, au-delà de la pratique, c’est toute uneperception qui a changé. Aujourd’hui, en ma qua-lité de délégué technique régional et professeurde trois clubs, je me consacre pleinement à l’étu-de et à l’enseignement de l’Aïkido.

Parlez-nous un peu des qualités que déve-loppe pour vous la pratique de l’Aïkido. Dans un premier temps, la perception et la gestionde son potentiel physique me semblent être lesqualités les plus visibles. Cela se traduit par la prisede conscience de son potentiel articulaire, de sespostures et attitudes, mais aussi de son partenai-re, qui, tel un miroir, nous renvoie notre propreimage. La prise de conscience de l’espace déve-loppera ensuite la capacité à utiliser ce potentielphysique pour l’apprentissage des formes jusqu’àleur application.Enfin, la rigueur et la persévérance dans l’étude desformes cultiveront, en parallèle, des qualités plusprofondes. En effet, le courage, le goût du travailet de l’effort, le respect, la bienveillance, la gestiondes peurs et des urgences sont autant de qualitésque la pratique régulière de l’Aïkido nous permetde développer.Il convient d’apprendre à cultiver le sens des prio-rités dans l’urgence.

Qu’entendez-vous par «gestion des urgences» ?Une situation de conflit, sous l’effet du stress, atendance à amoindrir, voire nous faire perdrenotre capacité de réaction et notre sens des prio-

rités, ceci peut entraîner des effets plus ou moinsdévastateurs. Ainsi, et dans le but d’éviter sou-vent le pire, il convient d’apprendre à cultiver cesens des priorités dans l’urgence. L’entraînement,avec le support de situations variées, proposéesdans le cadre de l’étude de l’Aïkido, permet deréaliser cela en apprenant à tenir compte de l’en-semble des paramètres d’une problématique eten proposant rapidement et dans l’ordre, les solu-tions idéales. Chaque problème a sa ou ses solu-tions, mais il convient de disposerde la capacité à s’extraire de la pro-blématique pour pouvoir bénéfi-cier d’une analyse claire et serei-ne. L’étude de l’Aïkido nous pro-pose cela sous forme de mises ensituation dans un contexte sécuri-sé, indispensables à la maîtrise dustress. Toute évolution repose sur la prisede conscience du maillon que l’onreprésente au sein d’une chaîne.

Vers quels axes orientez-vous votrepratique et commentconsidérez-vous lanotion d’apprentissage ?Pour moi, l’apprentissage est avanttout un échange. Tout d’abordéchange avec son professeur, quireprésente la principale source d’ins-piration de l’apprenant. Le profes-seur sert d’exemple et de référen-ce pour l’apprenant, par sa pré-sentation, son discours, son attitude

et les valeurs qu’il transmet. L’image véhiculée parle professeur permettra de faire converger la formeet le fond de son enseignement. A l’inverse, l’étu-diant qui reçoit cet enseignement, par sa perfec-tibilité, donne au professeur les moyens de trou-ver une partie de ce qui lui permettra de s’éleverà son tour. Toute évolution repose sur la prise deconscience du maillon que l’on représente au seind’une chaîne.On peut également parler d’échange avec son par-

Pour MichelErb, l’échange

et le partagesont au cœur

de la pratiquede l’Aïkido .

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tenaire. Souvent, lors de l’apprentissage, on setrouve confronté au problème de la technique quine fonctionne pas et, on est tenté de considérerque cette difficulté vient du partenaire (trop raide,trop souple, pas assez disponible, etc.) et non desoi-même. Le partenaire, devenant en quelquesorte notre propre reflet, nous aide à nous éleverdans notre pratique. Pour cela, j’invite mes élèvesà réfléchir sur eux même et sur ce qu’ils apportentdans l’échange qu’ils désirent établir avec leur par-tenaire, qui doit servir de support, afin de seconstruire et de découvrir leurs limites.Cela nous amène à un troisième type d’échange,que l’on peut qualifier d’introspection : l’échangeavec soi-même. L’apprenant est amené à assimilerdivers éléments nouveaux à chaque cours et des dif-ficultés peuvent survenir dans sa capacité àapprendre, ayant pour effet, là encore, de lui fixerdes limites. Une fois ce constat établit, il convientde les repousser et pour cela une seule méthode :le travail.La notion de travail effectué en toute sincérité nousfait prendre conscience de nous même et de noslimites. En ce sens, on peut dire que l’apprentis-sage est un véritable parcours initiatique dont lefondement serait de cultiver en soi l’esprit de l’ap-prenant. Ainsi, on ne doit pas craindre de se mettreà nu, ni de paraître ridicule, ce qui nous permetde garder un esprit d’humilité ; mais on doit éga-lement conserver une curiosité naturelle qui excluttoute forme de stagnation et qui se traduit parl’acceptation de nouveaux stimuli, la mise en situa-tion et l’ouverture vers les autres. La réflexion etl’observation me permettent de constater régu-lièrement que l’objectif, tout en restant capital, estsouvent moins important que la méthode ou lesmoyens mis en œuvre pour l’atteindre.

Que pouvez-vous nous dire survotre méthode de travail ?En tant qu’enseignant, ma pédagogie repose surla gestion du concept triangulaire suivant : objec-tifs, moyens employés et vérification des habiletésacquises. La réflexion et l’observation me permet-tent de constater régulièrement que l’objectif, touten restant capital, est souvent moins importantque la méthode ou les moyens mis en œuvre pourl’atteindre. Ainsi, l’expérience nous enseigne qu’unevéritable méthode, voire une habitude de travail,doit nous permettre, non pas simplement deconserver en mémoire pendant un certain temps

des habiletés techniques acquises, mais nous don-ner les moyens de renouveler ces connaissances,de les vérifier, de les corriger et de les améliorer.Cela implique une véritable démarche de la partde l’apprenant.

Quelle est l’importance de lanotion de partenaire sur le chemin de l’apprenant ?Il ne faut pas perdre de vue qu’uke comme torisont tous deux des apprenants. Ainsi, grâce auxconseils de l’enseignant, l’échange entre les deuxpartenaires, au travers du mouvement d’Aïkido,devient source d’inspiration et de perfectionne-ment. La relation entre uke et tori est basée surune recherche de complémentarité, tout commela relation enseignant et apprenant. En fait, l’ac-ceptation des qualités et des modes de fonction-

ENTRETIENMichel ERB

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nement de chacun devient source d’enrichisse-ment et stimule notre apprentissage. Cependant,le chemin de l’apprenant est souvent parsemé depeurs et de doutes. En fait, ces émotions néga-tives sont toujours de nature à nous ralentir dansnotre progression, car elles installent en nous desbarrières et des limites. C’est par le travail et sur-tout la volonté que l’on peut transformer ces émo-tions négatives en un courant positif pour notreapprentissage. Ainsi, par la volonté, on dévelop-pera un sentiment de courage qui fera disparaîtreles peurs et les doutes deviendront des certitudes.On ne cherche pas à supprimer les émotions néga-tives pour aller de l’avant de manière inconscien-te et naïve, mais plutôt à les transformer et celasans se laisser parasiter par un conditionnement.

Qu’entendez-vous par conditionnement ?Notre façon de penser est souvent gérée par notresystème émotionnel. Or, cette tendance à nousidentifier à nos émotions va nous bloquer dansnotre progression d’apprenant. Cela découle denos conditionnements socioculturels et même dog-matiques qui nous formatent dès notre plus jeuneâge. Bien souvent, nous pensons être maître denotre vie et libre de nos choix, alors que, prison-

niers de notre formatage, nos réactions et notremode de fonctionnement deviennent, pour un œilaguerri, parfaitement prévisibles. D’un autre coté, si le formatage n’est pas dog-matique mais au contraire positif et laisse le librearbitre à l’individu en lui permettant de dévelop-per sa créativité, il peut devenir un élément d’ap-prentissage bénéfique. En effet, tout enseigne-ment repose sur la mise en place d’un cadre qui,même si au départ peut sembler rigide, sert à nousconstruire et à nous apprendre à fonctionner avecdes repères clairs. Par la suite, et c’est là toute ladifficulté de l’enseignant, le cadre installé doit pou-voir devenir suffisamment flexible, afin qu’en tantqu’apprenant, on n’ait pas à le subir, mais qu’onpuisse le vivre consciemment. C’est ainsi que l’ap-

prenant gagnera une forme de liberté qui lui per-mettra d’entrevoir des applications spontanées etparfaitement efficaces. Pour ma part, j’ai la chance de pouvoir vivre celaen ma qualité d’élève de Christian Tissier qui, àtravers son enseignement, continue à me sur-prendre à chacune de nos rencontres. Il représen-te pour moi un véritable accélérateur dans marecherche d’aïkidoka. Il suffit bien souvent de prendre conscience que,tirant notre nourriture du passé devenu un pré-sent qui se doit d’être vécu intensément, nousavons la capacité d’entrevoir notre futur.

Comment appliquez-vous celadans votre pratique quotidienne ?Le véritable danger est de se figer à un momentdonné de son évolution, en perdant de vue le prin-cipe de mouvement. L’Aïkido nous enseigne le mou-vement, le déplacement, la vigilance, la présence etla bienveillance à travers l’échange et le partage. Or,il suffit bien souvent de prendre conscience que,tirant notre nourriture du passé devenu un présentqui se doit d’être vécu intensément, nous avons lacapacité d’entrevoir notre futur. Cela nous donneles moyens d’être maître de notre vie et libre de noschoix…C’est ce que j’essaie aujourd’hui de mettre en appli-cation dans ma pratique de l’Aïkido. ●

▼…La réflexion et l’observation mepermettent de constater régulièrementque l’objectif,tout en restant capital,est

souvent moins important que la méthode ou les moyens mis en œuvre

pour l’atteindre… ▲

Une grande sincérité etbeaucoup d’humilité sontles ingrédien-dients de laréussite d’unetransmission dequalité auprèsdes jeunescomme desanciens aïkidoka.

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A16

Aux injonctions sans cesse répétées par maîtreNoro nous demandant de travailler à partir d’uneorganisation terre-ciel, s’ajoute le rappel per-manent de la forme qui doit nous inspirer : la spirale.Toutes les techniques du Kinomichi réalisentune ou plusieurs spirales. Que ce soit dans lesinitiations I ou V, dans la canne, le boken ou lesabre, le ou les deux pratiquants doivent êtredans la recherche du « passage terre-ciel » etceci dans des formes plus ou moins spiralées.Ainsi, dans la première technique de ciel, Iten,les deux partenaires, dès la « première maniè-re », c’est-à-dire l’initiation I, sont, dès le départ,dans une recherche simultanée de l’expansionterre-ciel, et ceci en liaison chacun avec l’autre.Mais, également, des pieds à la main, pour l’un

KINOMICHI

« La forme n’est qu’une vue de l’esprit, une spéculation sur l’étendue, réduite à l’intelligibilité géométrique, tant qu’elle ne vit pas dans la matière. »H. Focillon.

Le mouvement et la spirale

Le mouvementspiralé de l’uns’enlace danscelui du parte-naire pour réaliser la fusionparfaite.

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et pour l’autre, s’amorce, dans une forme quin’est pas figée, le mouvement qui va suivre.Tout est là, dans ce mouvement qui va suivre.Tout est là, dans ce mouvement, du début à lafin : l ‘étirement, l’expansion et le passage terre-ciel, le contact et la spirale.Nous retrouvons ici une idée développée à pro-pos du contact : le troisième terme ; le mou-vement c’est ce qui émerge de ces deux étire-ments, de ces deux intentions de réaliser « ensemble » spirale et « passage d’énergie ».Les deux s’enroulent comme des troncs de gly-cines, sans crispation, sur le même rythme, cha-cun sachant que sa réalisation passe par cellede l’autre et réciproquement. Jusqu’à la fin deIten où la forme que constituent les deux par-tenaires, spirales enlacées, s’étire, s’expanse etréalise, l’espace d’un instant, une des plus bellesmanifestations de l’énergie organisée.L’autre version de Iten, négative, exprime, dansun dynamisme différent, l’harmonie de ces deuxspirales se formant, évoluant jusqu’à la posi-tion finale, sans à-coups et, surtout, détail impor-tant, permettant au partenaire qui se trouve enposition haute, de ne pas se tasser, s’écraser auniveau lombaire ; c’est précisément la recherchede la liaison terre-ciel, du repoussé vers le solcombiné à la spirale, la même que nous retrou-verons dans Ichi, Goten, Santen, qui permetcette belle expansion sans blocage et avec unsoulagement total de la charnière sacro-lom-baire.Ce double enroulement de la spirale que cha-cun réalise, nous le retrouvons encore dans lepassage Ichi, au moment où l’un des deux par-tenaires s’étant approché de l’autre, commen-ce « l’ouverture » de l’épaule en dessinant ungrand cercle vers le haut et l’arrière ; les deuxsont alors dans un étirement terre-ciel et les deuxcorps tournent comme deux engrenages reliés,jusqu’à la position finale où le partenaire en posi-tion haute termine sa spirale en expansion.Nous retrouvons ces spirales dans le travail ditdes « formes », beaucoup plus dynamique, sur-tout celles se réalisant dans les Ichi négatifs.Quelle extraordinaire sensation tant à perce-voir, si l’on exécute, qu’à voir, si l’on regarde.Dans les deux rôles, du début, où s’exprimel’expansion terre-ciel annonciatrice du départdu mouvement jusqu’au déroulement total dela série de spirales, qui s’enroulent, se dérou-lent, s’infléchissent et s’expansent pour venirjusqu’à la position finale où, l’un des deux par-

tenaires étant allongé sur le sol, l’autre, àgenoux, mains sur le coude et le poignet dubras étiré, se continue l’ouverture.Combien de fois ai-je proposé à mes élèves pourtraduire ce que je ressens et que j’intuite de cemouvement, le tourbillon de l’eau qui s’écou-le dans un siphon. Nous pourrions décrire icitoutes les techniques et toutes les formes derencontre que nous propose maître Noro. Toutes,à des degrés différents, s’inscrivent dans cettedouble exigence : la spirale et l’organisation, lepassage terre-cielLe lecteur non habitué à ces descriptions méta-phoriques de la motricité pourrait y voir un excèsd’ésotérisme ou un discours plaqué sur ce quien somme, ne relève que d’une description pure-ment technique d’inspiration bio-mécanique.À mes yeux il n’en est rien et l’intérêt que jetrouve dans le Kinomichi réside précisémentdans ce renversement de perspective pour nepas dire de paradigme que me permet d’ef-fectuer la recherche de maître Noro.

La spirale est partoutMême si elles sont le résultat de phénomèneset causes dissemblables, de nombreuses struc-tures spiralées sont présentes dans l’univers.Cela a été souligné à propos du cosmos, (qui,comme le rappelle Jill Purce, veut dire en grec :ordre). Nous retrouvons ces formes au niveaude l’animal (ammonites), coquilles (il ne sauraitêtre trop recommandé de lire à ce propos l’ad-mirable texte de Paul Valéry : L’homme et lacoquille, Variété V).Dans l’organisme lui-même la spirale est l’ex-pression de la morphogenèse de certainsorganes voire de certains éléments : ainsi enest-il de la double hélice de l’ADN, échelle tor-sadée de laquelle dépendent les éléments consti-tutifs de l’être vivant, des chaînes protéiniquesd’actine-myosine qui s’enroulent et donnentles fuseaux neuro-musculaires, parties contrac-tiles de la fibre musculaire.Dans le cerveau du nouveau-né, les cellules deSchwann tissent les gaines de myéline en s’en-

Masamichi Noro,toujours trèsprésent sur letatami, aime insuffler l’espritd’ouverture quiprévaut dans lapratique de l’artqu’il a créé.

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KINOMICHI

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roulant dans une forme spi-ralée autour de la fibre nuepar couches successives(une dizaine environ) ; nereste-t-on pas émerveillédevant la superbe spiralecochléaire dans l’oreilleinterne sur laquelle sont lescils qui vont vibrer selon lesfréquences sonores qui leur parviennent ?Certains muscles eux-mêmes s’enroulent commeune spirale autour d’un membre ; ainsi le cou-

turier autour de la cuisse.Il a été suffisamment évo-qué l’hypothèse formuléepar Madame Struyf-Denysà propos de l’existenced’une fonction spiroïde decertaines chaînes muscu-laires.

L’Homme mystique et la spiraleLes premières spirales destemps paléolithiques gra-vées sur les rochers témoi-gnent de l’incessante pré-occupation des hommes ausujet de la spirale et de leurpropre évolution. Ainsi enest-il dans le tumulus cel-tique de Gawr’Inis dans leMorbihan, où nous pou-vons découvrir sur lesmégalithes des arcs decercle concentriques et desspirales parfaites ; les mêmessignes se retrouvent enIrlande dans le tumulus deNew-Grange, en Suèdedans la grotte de Kivik. Lesvases étrusques, en Italie,sont décorés de guirlandesspiralées ; en Grèce, àCarpathos, Cyprus, Mycène,Calymna, sur des fragmentsde poterie se devinent cesmouvements spiralants. EnInde et jusqu’au Tibet, surles costumes et les objetsusuels, les spirales toujoursprésentes ; les tatouages des

noirs en Afrique sont nombreux à représenterla spirale.La tradition maori raconte comment l’âme, aprèsla mort, rencontre un horrible esprit femelle qui,en dévorant ses spirales tatouées, lui dit : « passede Maura, terre des vivants, à Bouro, la terredes morts » en lui touchant les yeux. Si elle netrouve pas de tatouages spiralés, elle mangeles globes oculaires, et l’âme aveugle ne peutplus trouver l’immortalité.Comment ne pas évoquer également cette pro-duction artistico-religieuse, la danse soufi que

réalisent les Mevlevi ; danse qui symbolisent enmême temps que la liaison terre-ciel, la spiralequi assure la permanence de l’être à travers lechangement. car « la tendance de l’homme aété d’oublier, dans son enthousiasme pour lesavoir objectif, qu’en fin de compte le sujet etl’objet sont un, et simplement les extrémitésopposées d’un même axe. » (Jill Purce).Le Kinomichi, la recherche de maître Noro, s’ins-crivent dans cette longue tradition qui a su res-ter à l’abri de la mécanisation effrénée, de laséparation radicale de l’être humain du restedu monde. C’est à retrouver cette unité per-due, cette expansion unificatrice que s’emploiele Kinomichi. Chaque exercice, chaque mou-vement, chaque déplacement se réalise en uneinfinité de spirales qui, toutes, convergent versla grande spirale de notre devenir. Cela n’estpas du superflu. Le message est clair et leKinomichi n’est pas magique. Seuls le travail,la recherche, dans cette direction, peuvent nouspermettre de réaliser, physiquement, ce que latradition indique depuis des millénaires. ●

Raymond Murcia

À lire : Le KinomichiDu mouvement à la création,

rencontre avec Masamichi Noro.

▼…C’est à retrouver cette unité

perdue,cette expansion unificatrice

que s’emploie leKinomichi.Chaque

exercice,chaque mouvement,chaque

déplacement se réaliseen une infinité

de spirales … ▲

Les techniquesne peuvent seréaliser parfaite-ment sansdéplacement etsans recherchedu mouvementen spirale .

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A

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Artiste hors normes, Philipp Chekler est peintre, pho-tographe, graphiste et aïkidoka enthousiaste. Il aime rappeller qu’au Japon, il existe une principecélèbre, Bun bu ryo do, que l’on peut traduire par « Les voies martiales et de la culture doivent êtreunies ». Philipp Chekler a sans aucun doute réussi cetambitieux pari… Artiste peintre, ses peintures inspi-rées par l’Aïkido et l'œuvre de Miyamoto Musashiréussissent le défi de faire se rencontrer deux mondestrop souvent éloignés.Mouvements en matière, telles sont les créations dePhilipp Chekler, un langage inté-rieur dans un rythme inconnu etécrit avec beaucoup de subtilité.Souvent la présence d’un autreinvité —ficelle, sable, etc.— esten adéquation avec sa recherche.Toute sa démarche tend vers lesmouvements contrôlés ou nonde notre corps, qui vivent, l’espritcalme... La passion de PhilippChekler pour le katana est paten-te et très sensible dans son œuvre.Né à Paris, autodidacte, étudieKandinsky et ses principes sur lapeinture. Il utilise principale-ment la peinture à l’huile et tra-vaille la matière au couteau ainsique l’encre de chine pour lestoiles sur papier d’Arche engrands formats. Philipp Cheklers’inspire notamment de l’Aïkido,qu’il pratique depuis 1981, et de l’œuvre de Miyamoto Musashi, Le trai-té des 5 roues, dont il entame une fresque de 43 thèmes : les 10 premiersont été exposés à la Maison Culture du Japon du Quai Branly à Paris, àla galerie Art Montparnasse également à la Galerie Tsubaki, entre autres.

Art et transmission Créateur de transferts sur support Polaroïd Philipp Chekler a été res-ponsable du laboratoire photographique parisien Dephti pendant 25 ans, il crée au sein de ce laboratoire des transferts Polaroïd —despièces uniques—, pour des expositions de photographes professionnels,sur papier d’Arches aquarelle gros grammage, papier japonais, pakis-tanais, et avec différentes textures. qui seront exposés à la Toast Gallery

de Bruxelles et de Paris,ainsi qu’à la GalerieMontparnasse, etc. Philipp Chekler 3e dand'Aïkido, élève de LouisClériot 7e dan, depuis 1981,puis de Christian Tissier shi-han, enseigne à l'AïkidoCLub Parisien, ainsi qu' aux

enfants et adolescents avec Jacqueline Lidy, 5e dan, et à l'AïkidoChampigny. Peintre reconnu, professeur et pratiquant passionné d’Aïkido.Il est un des très rares artistes à avoir su marier avec talent ses deux pas-sions. Ses toiles traduisent en matière et en couleurs tout un monde degestes et d’énergie. Elles ne manqueront pas d’enthousiasmer les ama-teurs d’art tout comme les pratiquants de voies martiales. ●

Albert Wrac’hÀ voir sur : http://www.roidexperience3.com/

LE GESTE CRÉATEUR D’HARMONIEMIYAMOTO MUSASHI ET L’AÏKIDOpar Philipp Chekler

ART et AÏKIDO

Quelquesœuvres originales de Philipp Cheklerinspirées de la gestuelle ainsi que des techniques de la voie de l’harmonie.

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LL’axe principal de transmission s’articule sur letransfert des principes de fonctionnement. Latechnique n’est là que pour illustrer les propos.Ainsi, quand on parle de prise d’angle, il est pos-sible de trouver des situations de travail liées àl’attaque ou à la simple réalisation du mouve-ment lui-même. On pourrait tout aussi bien illustrer ces principes avec d’autres pratiques martiales.

Lorsque le pratiquant chercher à réaliser une tech-nique en se débarrassant d’années en années desgestes parasites afin de tendre vers le geste idéal,l’enseignant prend en compte le parcours réali-sé, évalue le diagnostic du moment pour accom-pagner la rectification et le cheminement.C’est donc bien le regard, la posture et le tempsqui prennent le pas. L’enseignant se trouve alorsdans une posture de spectateur mais aussi d’ac-

teur car il a la capacité d’enrichir l’expérience despratiquants.À quel modèle d’enseignement pouvons-nousfaire appel pour proposer une progression ?Le modèle Japonais d’où sortent les experts actuelssemble performant. Ce qui caractérise son ensei-gnement c’est que le pratiquant développe unapprentissage du corps à partir d’une répétitionmécanique sans que la réflexion soit un frein. Cet

Transmettre une discipline ne se borne pas àdémontrer unensemble detechniques. Si le rôle de l’enseignantparait simple etenviable, il est en pratiquedétenteur d’unecomplexité etd’une ambiguïtéentre perfor-mance instanta-née et bien-êtreà long terme.Par Alain Tisman.

mission transmission

TRIBUNE

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entraînement est quotidien. Dans ce système c’estle long terme qui est privilégié dans une sociétéoù le groupe est plus important que l’individu. Larelation mimétique qui existe entre le maître etl’élève perdure comme une filiation.Notre enseignement se présente différemmentcar le sens de la pratique passe par une réflexiondans la relation corps-esprit. L’élève acquiert l’en-seignement de la technique avec un objectif deprogression ponctué par des examens. La relationenseignant-enseigné n’est pas la même et cha-cun conserve ses valeurs. La transmission s’arrê-te à la porte du dojo.Le modèle pédagogique auquel nous nous réfé-rons actuellement (la pédagogie par objectif) s’ap-plique au sport. Il répond à 90% à notre discipli-ne. Il appartient à chaque enseignant de l’acquérircomme il est, de proposer des alternatives ou dele faire évoluer.

Rencontre fortuiteLe dojo est un lieu d’expérimentation idéal, unlaboratoire où l’on peut tester en vase clos desapproches différentes.Rien n’empêche l’enseignant de présenter undouble thème dans le cadre d’une séance. Parexemple, un thème technique comme shiho nageassocié à un principe de fonctionnement commela verticalité. À ce propos, les principes étant trans-versaux —c'est-à-dire, omniprésents dans chaquemouvement—, il n’est pas difficile de les appli-quer à l’ensemble du répertoire technique.Et puis, on peut aller un peu loin dans la construc-tion d’une séance. Ne rien prévoir, ne rien imagi-ner comme dans une rencontre fortuite, laisserplace à l’imprévu et à la rencontre pour construi-re la séance du jour.Cette insécurité du moment met l’enseignant dans

une posture d’écoute où chaque détailprend de l’importance et peut être sujetau thème du moment. La réflexion lais-se la place à la spontanéité, à l’éveil dessens, à l’instantané.C’est grâce aux années de pratique etd’enseignement qu’il sera alors facilede rebondir pour passer d’un thème àl’autre et donner du sens à la trans-mission.L’élève y voit un enseignement renou-velé qui sort d’une certaine monoto-nie et d’un travail prédictible. Pour l’en-seignant, c’est comme partir d’une toileblanche, appliquer des couleurs ets’étonner du résultat. Lorsque l’enseignant se met en dan-ger, il repousse les limites de ses compétences. La progression technique et didactique passe par une expérimentation et une curiosité de tousles instants. Laissons les certitudes au vestiairepour renouveler chaque fois le contenu de l’en-seignement.Il en est de même pour l’élève. L’enseignant peuts’appliquer à mettre le pratiquant dans un incon-fort, dans un déséquilibre permanent jusqu’à lebousculer afin d’initier un changement d’attitu-de ou le débarrasser de résistances nuisibles à saprogression ; encore faut-il que ce dernier ait lacapacité de discernement nécessaire. Le pratiquant est soumis à des forces importantesde cohésion afin de maintenir l’image extérieureet l’état intérieur. L’enseignement purement tech-nique permet de développer la densité du corpset renforce ce schéma. D’un autre coté, le prati-quant est soumis à des forces « faibles » qui ten-dent à le déstabiliser, à le libérer de ses peurs, deses certitudes en l’éloignant des éléments de réfé-

rence objectivables. C’est le travail du « lâcherprise ». Cette complexité permet de mieux appré-hender le discours de l’enseignant dont la ten-dance sera de renforcer le travail de base ou defaire évoluer le pratiquant sur une autre strate. Ce dernier est dans l’attente d’une constructiontechnique de l’élève. Sa progression pour affir-mer son identité passe par un développementinterne. Le champ d’action s’élargit avec l’attitu-de mentale. Le calme intérieur, une stabilité émo-tionnelle, l’écoute du partenaire, bienveillance ethumilité, etc.Le développement des sensations kinesthésiquesapporte une dimension supplémentaire au jeu desinteractions.Ainsi, on peut transposer une séance sur le thèmedu ma-aï entre uke et tori à la capacité à prendrede la distance sur les évènements ; une prised’angle à l’acceptation d’un point de vue diffé-rent ou encore la verticalité à la droiture de l’es-prit et à la clairvoyance des choses.

Chacun peut,au contact

des différentspartenaires,

enrichir sa perception dela technique.

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Chaque technique est alors porteuse d’une capa-cité à développer permettant l’émergence d’unepersonnalité.Il est alors un moment où l’enseignant n’a plusde mots pour transmettre la discipline, et c’est lasimple connexion par le contact qui va permettreà l’élève de se mettre en résonance avec ce der-nier, et réciproquement.La transmission n’est plus alors de l’ordre de latechnique mais des affects, le rite de passage sepoursuit d’une manière inti-miste et directive ; l’examendan constituant, à titred’exemple, un rituel bienconnu.Souplesse et perméabilité

sont donc des caractéristiques fondamentalespour aller au-delà des apparences. Se décentrerde soi-même pour être à l’écoute de l’autre, denotre entourage, développe le coté sensitif etintuitif.

Esprit de communionL’enseignant tend à fédérer autour de lui de plusen plus de pratiquants. Il est porté dans son ensei-gnement par ses élèves et leurs questionnements.Sa présence doit permettre la mise en place d’unesprit de communion s’exprimant par la répéti-tion, le partage des émotions, le plaisir à prati-quer et à transpirer ensemble afin que les indivi-dualités se relient pour former un groupe qui par-tagera alors des valeurs communes.Lorsque la technique devient ennuyeuse à réali-ser, lorsque les principes ont été explorés le plusloin possible, il est alors temps d’exprimer sonpropre cheminement, d’aller chercher les res-sources à développer en soi.La relation maître-élève tendant à disparaître,notre système actuel produit des enseignants « orphelins ». Il en découle une autonomie —source de solitude— donnant alors la respon-sabilité à chacun de sa propre formation dans unparcours chaotique conduisant vers une plus gran-de maturité ; le risque étant une dilution des com-pétences techniques et didactiques.Nous avons les outils pour libérer ou contraindreles pratiquants. C’est donc bien un choix indivi-duel et une prise de conscience qui doivent cla-rifier nos intentions et nul ne pourra interférer enla matière. Quelle difficulté que de choisir son maître ! Etc’est souvent avec crédulité et confiance que l’élè-ve aborde la relation avec l’enseignant. Mais qui

est-il ? Le grade est il synonyme d’honnêteté, de confiance et d’évolution personnelle ?L’enseignant est-il laxiste ou « castrateur » ?Sans être volage (!), le pratiquant peut aller à larencontre d’autres enseignants à l’occasion destages. Il est alors temps de porter un regard quisorte du plaisir à pratiquer, du training qui appor-te une sensation de fatigue et de plénitude, etde la démonstration et de ses qualités esthétiques.Quelles qualités humaines peut-on observer dansla prestation ? En dehors du discours et des ges-ticulations, quel message l’individu transmet-il ?Ce questionnement apporte des clés au prati-quant afin d’évaluer si l’enseignement qu’il reçoitlui est favorable ou pas.Il en est du domaine de l’Aïkido comme de celuides médicaments : surdosages et excès théra-peutiques sont mauvais pour la santé…

Transformation du moiSi tout se passe bien dans le parcours du prati-quant, ce dernier aura développé une sagesse,une compréhension des principes transférablesà notre quotidien, une transformation du moi.L’Aïkido n’existe qu’au travers de son enseigne-ment. La théâtralité mise en jeu place l’ensei-gnant au centre des relations entre les élèves etleurs plaisirs d’apprendre et de pratiquer et l’exi-gence d’une rigueur technique indispensable àune progression. La rigidité de cet apprentissagedoit laisser la place à l’expression, la créativité etl’inventivité, source de l’émergence d’une iden-tité. La liberté de pratiquer et d’enseigner s’ins-crit dans un cadre évitant tout dérapage. ●

Alain Tismanaikidovar.com

La libertéd’exprimer sacréativité estun facteur de

progressionpersonnelle.

TRIBUNE

▼…La relation maître-élève tendant à disparaître,notre système actuel produit des

enseignants « orphelins ».Il endécoule une autonomie - source

de solitude - donnant alors la responsabilité à chacun de sa

propre formation… ▲

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HUMOUR

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Par Guillaume Guérillot

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