LE MENSUEL DE L'AERONAUTIQUE MILITAIRE INTERNATIONALE ISSN - 0223 : 0038

N° 58 - AOOT 1983 Belglque 160 FB - Conado S 4.00 - Sul!.Se 6.50 FS - Llban 15.00 LL - Espagne 300 P -Ilolle 4200 L 20 F Kowell 1300 KD - Llbye 1500 LD - Aroble SOOudlte 18.00 SIl- Egyple 3500 EP

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1933-1983: le cinquantenaire oublie de I' Armee de I' Air

* EE ,

IR Le Mirage F.1 eR entre en service, les premiers Mirage 2000 arrivent * LE PETIT GEANT D'EL SEGUNDO Apres un quart-de-siecle la carriere du A-4 Skyhawk de Douglas continue

(M 1191 - 58- 20 F)

FANAVIA

AOOT 1983 Cinquieme annee ------------ ---------------------------

SOMMAIRE AVIATION MILITAIRE

5 RETOURS OE MANIVELLE Le courrier des lecteurs et les reponses de 10 reda ction .

8 REVUE OE PRESSE Les livres du mois lus ou teuilletes pour vous par Jean-Michel Guhl.

12 L'INDEPENDANCE CONQUISE L'Armee de l'Air 0 celte annee cinquante ans; CI I'occasion de cet anniversaire oublie, Patrick Facon nous rappelle combien 10 naissance d'une aviation mili­taire independante en France tut diffic ile. Un article presente par le General (CR) Charles Christienne, directeur du Service Historique de l'Armee de l'Air.

34 DU NOUVEAU DANS L'ARMEE OE L'AIR Precedant d 'une annee 10 mise en service du Mirage 2000, le Mirage F.1CR de reconnaissance vient d'arriver au stade operationnel.

36 LE PETIT GEANT D'EL SEGUNDO I Le chasseur-bombardier A-4 Skyhawk de Douglas poursuit une etonnante car­riere operationnelle depuis plus d 'un quart-de-siecle. Rene J. Francillon nous retrace ici I'histoire de cet etonnant petit avion. Un recit en trois parties.

MAQUETTISME PLASTIQUE 46 ANALYSE DES NOUVEAUTES Les nouveautes du mois etudiees par J. Bodson, M. Gerard et J.-M. Guhl

48 HELLER : UN NOUVEAU VISAGE Michel Gerard 0 visite les installations normandes de notre tabricant national de maqueltes et rencontre ses dirigeants.

La couverture d 'A IR FAN : Une patroui lle de deux McDannell -Da uglas A-4F Skyhawk de la flottille VMA-133 de I'U.S. Marine Corps survole en septembre 1982 les contreforts du Mount Shasta, I'un des plus hauts sommets de I'etat de Californie. f Rene J. Franciffon .

AIR FAN 's front cover : pictured by our contributor Rene J. Francilfon (rom San Fransisco is this superb shot o( a V.S. Marine Corps A-4F Irom VMA-133 overffying the snow-bedecked sfopes· 01 Mount Shasta on September 20, 1982.

AIR FAN, revue mensuelle paralssant le 20 de chaque mois Edimat SAR.L. au Capital de 150000 F Siege social el siege de la RedaClion : 48, boulevard des Balignolles 75017 Paris Direclion, diffusion: 387 32 05

Redacteur-en-chef : Jean-Michel Guhl Comife de redaction :

Correspondants de 10 Redaction ä I'etranger : Peler Doll IAliemagnel. Lou is Drendel (Etats-Unis), Robert E. Kling (Etats·Unis). Wallgang Hainzl (Autriehe), Kensuke Ebala (Japan), Gerhard Joos (Allemagne). Dave Menard (Etats-Unis), Antonio Carlos MImaso (Portugal), Klaus Niska (Finlande), Shnichl Ohtaki (Japan), Javiez Saes Sanz (Espagne). Norman E. Taylor (Etals-Unis), Tom Arhelm (Norvege), Rlchard L Ward (Royaume-Unl).

Redaclion, publlcite : 2936724 Telex : 290 163 EURTL - Code 160 R.C. Paris B 314-056-243 C.C.P. Paris 21 16756 C Directeur-gerant : Roger Cabiac t ComIte de direction : R. Cabiac. J. Marmain L. Biancotto et J.-M. Guhl. Secretaire de direction : Jeannine Gabet Le directeur responsable de 10 publicalion : Roger Cabiac N° de Commisslon parl10Ire 61086 Dlftuslon par les N.M.P.P.

Jean-Michel Guhl, Alain Crosnier, Patrick Bigel, Jean Bodson, Arno Dill, Jacques Druel, Michel Gerard, Jean-Plerre Hoehn. Illustrateurs atfaches : Louis Drendel, Dominique Foubert, Georges Olivereau. Administration: Richard Dore

W SIRET 314 056243 00012

Conceptlon graphique : Janlne Olivereau

All contents © AIR FAN 1983

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AtR FAN I AOUT 1983 I PAGE 3

F

RETOURS DE MANIVELLE

Coquilles indigestes ,...---

Je reviens sur le N° 49 de votre excellente revue oa il me semble avoir releve quel­ques erreurs bien comprehensibles con­cernant I'article de Monsieur Arno Dill sur les As de la Luftwaffe. Je crois en effet que : - I'Hauptmann Joachim Brendel (189 victoi­res), le Major Johannes Wiese (133 victoires), le Major Frank Eisenach (129 vic­toires), I'Hauptmann Werner Lucas (106 vic­toires), et le Leutnant Heinz Sachsenberg (104 victoires) ne sont pas morts pendant 10 guerre et qu'ils survecurent aleurs com­bats; - que l'Oberleutnant Friedrich Obleser etait titulaire de 120 victoires et non 127 victoires comme le dit M. Dill;

11 apparait d'autre part que : - le Leutnant Friedrich Wachowiak du III.IJG 3 (Rk) tue le 16 juillet 1944 avec un total de victoires entre 120 et 140 (120 victoires sont donnees, en general) ne figure pas dans 10 liste de M. Dill et que, par contre, Rudolf Müller (101 victoires) y figure alors que je n'en avais pas connaissance.

Je n'ai pas la pretention de tout conna!­tre, surtout de cette periode 10, mais je pense qu'il y a certainement du vrai dans ce qui precede.

Malgre ce la je trouve votre revue d 'excellente facture avec des photos superbes et des articles, en general, tres bons. J'ai particulierement apprecie les articles de M. Dill et souhaiterais que 10 Seconde Guerre Mondiale soit un peu plus souvent 0 I'ordre du jour dans vos pages.

Malgre ces quelques reproches, je sou­haite une bonne continuite 0 AIR FAN, revue que je continuerai 0 lire encore longtemps, du moins je I'espere. Merci et bravo.

M. J .-l. Abrlc 54500 Vandoeuvre

AIR FAN: S'iI est une realite en matiere d'imprimerie, c 'est bien de reconnaitre que ce sont dans les tableaux et les listes, ainsi que dans les gros titres, que se glis­sent un maximum d'erreurs. Tel etait le cas dans 10 troisieme partie de notre article «DES PILOTES, DES VICTOIRES» parue dans le numero 49 d'AIR FAN. Monsieur Jean­Louis Abric, en historien consciencieux, les o relevees dans leur presque totalite. Je preciserais toutefois que I'Hptm. Werner Lucas, alors St. Kap. de 10 4./JG 3, est bien tombe en combat aerien contre des Spit­fire le 24 octobre 1943 au-dessus de Lei­den en HOllande, le Lt. Heinz Sachsen berg etant quant a lui decede le 17 juin 1951 des suites probables de ses graves blessu­res re<;:ues le 23 aoat 1944. Quant a l'Oblt. Friedrich Obleser, encore « Inspekteur der Luftwaffe» au debut de cette annee 1983, - soit le poste le plus eleve dans 10 hierar­chie de I'armee de I'air allemande - le nombre de ses victoires differe d'une source a I'autre de 120 a 127 victoires. Les memes sources donnent encore 94 ou 101 victolres a l'Ofw. Rudolf Müller, 144 ou 176 victoires pour le LI. Albin Wolf, 109, 123 ou 125 pour l'Oberst Walter Oesau, alors que le LI. Friedrich Wachowiak n'a vu que 86 de ses victoires confirmees officlellement. Ce dernier aspect, quant a 10 confirma-

1e courrier des 1ecteurs

tion officielle des victoires, vaut encore pour I'Hptm. Paul Heinrich Dähne, tue a 10 suite d'un accident sur He 162 le 24 avril 1945, qui n'eut que 98 de ses victoires con­firmees mais qui depassa certainement les 100 et surtout pour les Major Anton Hackl, Hans Hahn et Johannes Wiese qui obtinrent respectivement 192 victoires offi­cielles plus 24 probables pour le premier, 108 confirmees et 36 probables pour le second et 133 confirmees et 75 probables pour le troisieme, ce qui pourrait changer singulierement leur place au « classement general ».

A noter une derniere coquille relative a 10 legende de 10 photo du chasseur de I'Hptm. F.K. Müller (page 40) qui represente un FW 190 A6 et non A7 comme imprime par erreur.

Finissons en avec un grand merci des­tine a M. Abric pour I'interet et le serieux apporte a 10 lecture de nos articles. Oe teI­les lettres nous aident dans notre travail et font progresser notre connaissance a tous. Comme beau coup I'auront compris : une revue est perfectible a chaque numero, numero apres numero.

Arno Dill

Ou vont nos couleurs?

Comme sans doute beaucoup de vos lecteurs, je suis un « fana » d 'avions militai­res et, chauvinisme oblige, des avions fran­<;:ais. C'est donc avec le plus grand plaisir et le meilleur entrain que je me suis, appa­reil de photos en bandouliere, rendu 0 plu­sieurs meetings aeriens et journees portes­ouvertes de l'Armee de I'Air. Et 10 : decep­tion! oa so nt donc les beiles couleurs guer­rieres de nos avions? oa se cachent nos beaux insignes d'escadrilles? Que ce soit 0 Colmar ou 0 Reims, 0 Cambrai ou 0 Nancy, je n'ai pu photographier que Mirage ternes ou Jaguar grisailles, tous decores d'insignes minuscules et de cocar­des sans eclat ... Quelle tristesse. Est-ce 0 dire que c'en est fini des traditions et que d'ici quelques annees tous nos avions de chasse seront 'aussi bonals et depourvus d'insignes que le so nt les Mirage IV du bombardement.

Que savez-vous au juste de ces transfor­mations? Pourriez-vous me renseigner? Je suis 0 peu pres sOr que je ne suis pas le seul o me poser cette question et que mon magazine prefere aura reponse 0 tout !

M. S. Rimllnger 75012 Paris

AIR FAN: Effectivement, nous avons eu p lusieurs lettres relatives au renforcement du camouflage des avions de chasse dons l'Armee de l'Air et a 10 diminution consequente intervenue dons 10 taille des insignes d'escadrilles appliques sur les derives. Apres avoir demande des eclair­cissements a 10 « Maison Mere », nous sommes en mesure de vous donner les precisions suivantes extraites de 10 notice officlelle concernant le marquage des oeronefs « Mirage de tous types & Jaguar» (NT N° 451M3 & 5F/GIIC, Dif. : 5413/FATac 1ere RA/DT/MAC/T1) entree en application en 1982 :

1 - Mirage 111 & 5F : suppression des bandes jaunes de voilure en gardant les crantes rouges. 2 - Aerofreins des Mirage 111 & 5F : peinture identique a 10 vOilure, maintien de 10 bande crantee rouge et de I'inscription « Ne pas marcher». 3 - Entree d'air des Mirage 111 & 5F : reduc­tion de 10 bande rouge de 150 mm a 50mm. 4 - Cocardes: suppression de 10 bande jaune sur tous les avions. Voilure et fuse­lage, les cocardes auront 420 mm de dia­metre (600 mm sur Mirage IVA au lieu des 960 mm anterieurs). 5 - Insignes d'escadrilles : en harmonie avec les dimensions generales. Taille maximale egale au 2/3 du diametre exte­rieur des cocardes. Derogation possible par 10 DT pour les insignes a geometrie particuliere.

Voila, c'est tout. 11 faut noter que sont aussi concernes par ces restrictions les Transoll du CoTAM, dont les cocardes et les indicatifs ont singulierement ete reduits. Les appareils du Commandement des Ecoles de l'Armee de l'Air, en revan­che, n'ont pos encore ete atteints par cette epidemie de meme que tous les aeronefs non-camoufles (avions de liai­son, ravitailleurs, etc.). Mais c'est assure­ment sur les Mirage F1 de 10 Defense Aerienne (voir photos ci-dessous) que les chongements de peinture ont ete les plus severes; adieux derives flamboyantes, bonjour tristesse .. .

Jean-Michel GUHl

AIR FAN I AOOT 1983 I PAGE 5

L'INDEPENDANCE CONQUISE _______ 1933-1983 : UN ANNIVERSAII

AIR FAN / AOÜT 1983 / PAGE 12

L e 1er avri11933, un decret pUblie au journal officiel employait, pour 10 premiere fois dans un texte reglementaire, le terme Armee de l'Air. Cette appellation concretisait I'evolution marquee par 10 creation fin

1928 du Ministere de l'Air et qui serait consacree par 10 loi en juillet 1934. Elle apparaissait pour beaucoup comme une rupture avec le passe,

une coupure de 10 sacro sainte tradition un refus d'accepter 10 doctrine immuable de 10 suprematie de I'armee terrestre.

Pour les tenants de I'armee aerienne, il ne s'agissait pas de rupture mais plutot d'un retour aux sources.

Depuis le temps ou Ader evoquait I'avenir de « I'armee aviatrice» I'avia­tion avait fait largement 10 preuve de ses aptitudes au combat. Des novembre 1914 le General Joffre constatait I'etendue de ses possibilites naguere limitees CI 10 seule observation.

En 1916 le G.Q.G. comprenait 10 notion de superiorite aerienne et I'impo­sait comme doctrine CI I'ensemble du systeme militaire fran9ais et 10 divi­sion Duval demontrait par 10 suite I'importance des actions independan­tes. Malheureusement peu CI peu 10 paix revenue, les vieux demons du conservatisme contribuaient CI fausser les leyons de 10 guerre et CI reduire CI 10 portion congrue les forces aeriennes ramenees au simple role d'auxi­liaire de I'infanterie et de I'artillerie.

Les aviateurs croyaient, et cette foi etait partage par toutes les aviations du monde, que leur role serait desormais preclominant dans les guerres

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REOUBLIE ... . -----------------------------------------------------------------------------1

futures. Cette certitude etait fQndee sur une observation rE~aliste du passe et une croyance raisonnee dans les progres techniques Cl attendre dans un avenir proehe. Ne pas accepter ce point de vue c'etait faire courir Cl la Nation un risque considerable et la seule fac;:on d'obtenir le resultat sou­haite etait de couper definitivement le cord on ombilical qui les liait aux commandements terrestre et maritime.

Pour autant, avec I'arme nouvelle des traditions nouvelles avaient vu le jour. Soucieux de developper les moyens indispensables Cl la defense de la France les responsables de I'aviation etaient conscients de la necessite de maintenir I'esprit de corps apparu dans les escadrilles pendant la grande guerre. Des sa creation I'armee nouvelle en portait temoignage en developpant le culte des heros tombes Cl I'ennemi et en maintenant les liens avec le passe par les filiations d'unites.

Les insignes marques distinctives des escadrilles resterent les symboles reconnus des groupes qui venaient de naTtre.

Le present numero d'AIR FAN et celui qui suivra insistent Cl juste titre sur cet aspect des problemes. 11 doit faire comprendre Cl tous que la creation de l'Armee de l'Air n'entendait pas renier son enfance, mais I'assumer tout en affirmant sa majorite.

General de Brigade Aerienne (CR) Charles Chrlstienne Dlrecteur du Service Historlque de l'Armee de l'Air

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AIR FAN I AOOT 1983 I PAGE 13

1933-1983: UN ANNIVERSAIRE QUBllE

le 1eravril1933 naissait officiellement l'Armee de l'Air

par Patrick Facon

AIR FAN I AOUT 1983 I PAGE 14

E n d'autres circonstances, la mort du minis­tre du Commerce et de l'lndustrie du gou­vernement Poincare, Maurice Bokanovsky,

survenue dans un accident d'avion, au debut du mois de septembre 1928, n'aurait eu que des consequences negligeables sur la vie poli­tique Iran<;:aise. Neanmoins, dans le contexte du moment, cette disparition revetit une impor­tance toute particuliere dans le sens 00 elle leva un des derniers obstacles qui se dressait sur le chemin de la creation d'un ministere de l'Air en France. Bokanovsky etait en effet un des adversaires les plus determines du regroupe­ment de I'aviation, alors dispersee au sein de plusieurs services, dans le cadre d'un ministere specilique. Aussi, les inities ne lurent-ils qU'Cl moitie surpris quand, quelques jours Cl peine apres le deces du-clit ministre, le president du conseil POincare conlia Cl Laurent-Eynac, un aviateur de la guerre de 1914-1918, ancien sous-secretaire d'Etat Cl l'Aeronautique, le soin de mettre sur pied un ministere de l'Air.

Onze ans apres la Grande-Bretagne et trois ans apres l'Italie lasciste, au terme d'un debat long et passion ne qui avait agite la presse, le parlement et les etats-majors militaires, la France se dotait Cl son tour d'une institution capable de traiter dans leur ensemble les pro­blemes de I'aeronautique. Pourtant, contra ire­ment aux Britanniques, qui avaient cree la Royal Air Force une annee environ apres la constitution de l'Air Ministry, les Fran<;:ais durent attendre encore cinq ans avant de disposer d'une armee de l'Air independante.

Un droit Cl I'existence conteste

Ce n'etaient pourtant pas les idees qui man­quaient Cl ce propos car, des son entree en lonctions, Laurent-Eynac s'etait attache Cl laire dresser plusieurs projets de loi lixant Cl la lois les

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structures et les conditions de recrutement de la future « Armee de l'Air». Ces textes conte­naient cependant en germe divers elements de dissension avec l'Armee de Terre et la Marine, au sein desquelles ils provoquerent d'ailleurs une veritable levee de boucliers. 11 est vrai que les themes developpes par les tenants d'une aviation militaire Cl part entiere avaient de quoi inquieter les milieux terrestres et mariti­mes, qui restaient tres attaches Cl leurs aero­nautiques de cooperation. Expliquant tout d'abord que I'experience de la Grande Guerre avait demontre que I'aviation jouait un röle considerable dans la collaboration avec les armees de terre et la marine, les partisans de I'air integral, estimaient neanmoins que les progres accomplis depuis dans la realisation des materiels volants (rayon d'action, poids de bombes emporte) ouvraient de nouveaux hori­zons. En fait, les theoriciens de I'arme nouvelle

Notes liminaires

pensaient qu'une guerre future amenerait I'aeronautique Cl exercer, hors des limites de la zone des armees, une action autonome qui pourrait se reveler preponderante dans le sens oü elle porterait sur le cceur meme du pays ennemi, ses points vitaux, ses industries et le moral de sa population civile. Pour revolution­naires qu'ils aient pu apparaltre Cl I'epoque, ces projets n'en menageaient pas moins l'Armee de Terre et la Marine Cl qui ils attri­buaient des escadrilles de cooperation (c'est­Cl-dire une v~ritable aviation organique) et la possibilite d~employer de maniere tempora ire certaines formations autonomes. Ces dernie­res, regroupees au sein d'un corps autonome (sie) torme d'unites de combat et de bombar­dement et place sous les ordres d'un comman­dant en chef designe des torces aeriennes, Qvaient pour mission essentielle la conduite d'operations independantes sur le territoire

Les tableaux qui illustrent celte etude reunissent les insignes de toutes les uni/es des forces aeriennes de Terre, en Metropole, ä la date du 15 decembre 1932. A celte epoque de transition qui va voir naitre f'Armee de f'Air en tant qu'arme independante - officiellement ä partir du 1er avril 1933 - cohabitent encore deux structures, f'une ancienne, f'autre moderne. Cela est particulierement le cas dans les uni/es de chasse ou f'on trouve ä la fois des REGIMENTS et des ESCADRES; alors meme qu 'au terme de celte reorganisation pro­fonde ne subsisteront que les ESCADRES.

Un exemple des plus caracteristiques de celte situation transitoire concerne /a 38e Escadre Mixte de Thionville laquelle, ä la fin de f'annee 1932, est composee de deux groupes de reconnaissance, un d 'observation et un de chasse.

Pour tous les groupes, des celte epoque, est mis en place un systeme de numerotation qui subsiste encore aujourd'hui dans f'Armee de f'Air. Ce systeme se fonde sur une combinaison de deux nombres, le second indiquant le numero de f'escadre et le premier la place du groupe dans f'escadre, les deux etant separes par une barre oblique. Toutefois, il est interessant de noter qu 'ä f'interieur de ce systeme exis/e quelques exceptions le Groupe Bouy de la 38e Escadre Mixte de Thionville en etant un exemple frappant.

L 'auteur tient ä associer ä la realisation de celte etude commemorative, le S.H.A.A. et notamment la Sec­tion iconographique dirigee par M. Marcellin Hodeir. Que soient egalement remercies D.C. Bartlelt, pro­prietaire d'une remarquable collection d'insignes d'epoques, lequel par ses connaissances etendues a permis de combler certaines lacunes dans les tableaux d'insignes presentes et Jean-Michel Guhl qui a per­mis la concretisation finale de celte etude en apportant beaucoup de lui-meme.

Une patrouille de sesqui­plans Nieuporf Ni-D 622 apparfenant ä la 6e escadril le (SPA 48) du 34e Regiment d'Aviation base au Bourget. En 1932, celle unife deviendra la 2e escadri lle du Groupe de Chasse I/i de la 1 ere Escadre de Chasse (SHAA).

Sporling on Iheir fusela­ges Ihe erowing eoek emblem of Ihe 61h esea­drille of Ihe 341h RA. Ihen based 01 Le Bourge l, Ihese NiO 622 are on Ihe verge 10 beeome pari of GC /'1's 2nd eseadrille wilhin Ihe new 1rsl f sea­dre de Chasse due 10 be eommissioned in 1932 prior 10 Ihe erealion o f Ihe Armee de rAlf on April Ihe 1rsl. 1933.

AIR FAN I AOUr 1983 1 PAGE 15

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Comme l'lndlquent les Inslgnf/s de la SPA 94 et de la SPA 62 reunls dans un mame fanion

nolr sur le flane, ce Nleuport Ni· o 62 est I'apparell du comman·

dant du G.C. 1111, second groupe conslilulif de la 1 ere Escadre de Chasse en 1932

(SHAA).

Thls Nleuport NI·D 62 under Ins· pecfion by a French and a

forelgn offlcer Is fhe personal alrcraff of fhe commandlng offl· cer of G.C. 11/1 as evldenced by

fhe fuselage pennant dlsplaylng fhe emblems of fhe 3rd and 4fh

escadrilles of fhe 1 rsf Escadre de Chasse.

AIR FAN I Aoür 1983 I PAGE 16

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adverse, 10 defense du territoire national con­tre toute incursion de I'aviation ennemie, et 10 participation de fac;:on intime aux actions ter­restres ou navales.

Ces theses etaient-elles defendables quel­ques annees Cl peine apres I'eviction de Billy Mitchell aux Etats-Unis ou bien apres 10 violente campagne menee contre les theses defen­dues en Italie par I'apötre de 10 puissance aerienne que fut Gulio Douhet? Sans doute pas. L'opposition fut teile que toute idee de mettre sur pied une aviation independante dut EHre abandonnee dans I'immediat. Certains milieux n'allerent-ils pas jUSqU'Cl voir dans une armee de l'Air, ou les techniciens servalent en majorite, une armee de coup d'Etat?

Meme si le droit Cl une organisation specifi­que leur etait denie, les aviateurs n'en montre­rent pas moins leur volonte de se demarquer des autres armees en se dotant d'une tenue appropriee. Delaissant le kepi, le ministere de l'Air crea un uniforme bleu-mauve associe Cl une casquette et Cl un poignard. Par cette ini­tiative, moquee et decriee par les milieux opposes Cl 10 mise sur pied d'une armee de l'Air independante, les tenants de l'Air integral affirmaient ainsi leur desir profond de rompre avec le passe.

Le combat pour I'independance

Bien qu'iI n'ait pas reussi Cl faire triompher une partie de ses idees, Laurent-Eynac savait cependant que le combat pour I'indepen­dance passait par 10 definition de materiels volants adaptes aux missions de l'Armee de l'Air en gestation. Confiant le poste de direc­teur general technique Cl Albert Caquot, un ingenieur talentueux, le ministre de l'Air le

chargea de definir une politique susceptible d'ameliorer 10 qualite de 10 production aero­nautique, dont les principes reposaient encore sur ceux de 10 Premiere Guerre Mondiale. Ainsi fut mise en oouvre 10 politique dite des prototy­pes qUi, meme si elle coOta beaucoup d'argent Cl l'Etat, n'en permit pas moins de rea­IIser, entre 1928 et 1933, 28 prototypes parmlles­quels figuraient le Breguet 27 et le Potez 39 des­tines Cl I'observation, le multiplace de combat Amiot 140, predecesseur de l'Amiot 143, le Far­man 221 et le Bloch MB 200, deux appareils de bombardement, et un avion de grande recon­naissance developpe par 10 firme Les Mureaux.

Dans le meme temps, le ministere de l'Air s'appliqua Cl affiner I'organisation des forces aeriennes en reunissant, tout d'abord, sous le commandement d'un chef d'etat-major, 10 Xlle direction du ministere de 10 Guerre (c'est-ö-dire I'aviation de cooperation avec les forces ter­restres) et I'aeronautique maritime, non com­pris I'aviation embarquee. En echange de cette unite de direction qui, dans les faits, se revelait dlfficilement viable, les responsables de I'aviation militaire devaient, sur simple demande, fournir Cl l'Armee de Terre ou Cl 10 Marine les formations de cooperation dont celles-ci pouvaient avoir besoin. Quant Cl 10 slructure des ferces aeriennes. elle restait, au moment ou fut constitue le ministere de l'Air, Cl peu pres identique Cl celle de 1924. Ainsi, I'aviation milItaire etait-elle divisee en deux divisions aeriennes (1ere Cl Metz et 2e Cl Paris) reunissant en leur sein des brigades d'aero­nautique, elles-memes subdivisees en reg i­ments specialises (chasse ou bombardement, ou bien encere observation) et mixtes (chasse

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Eseadrilles de tradition des unltes des forees aerlennes de Terre en 1932

Unltes Eseadrilles de Tradition 1914-1918

CHASSE 2e RAC 1er GC 1 ere eseadrille SPA 3 2eme eseadrille SPA 26 3eme eseadrille SPA 103

2eGC 5eme eseadrille SPA 65 6eme eseadrille SPA 84 7eme eseadrille SPA 57

3eGC geme eseadrille HO 174 10eme eseadrille SPA 124

3e RAC 1er GC 1 ere eseadrille SPA 96 2eme eseadrille SPA 97 3eme eseadrille SPA 102

2eGC 5eme eseadrille SPA 88 6eme eseadrille SPA 49 7eme eseadrille SPA 69

3eGC 8eme eseadrille SPA 37 geme eseadrille SPA 81 10eme eseadrille SPA 93

1 ere escadre de chasse GCI/1 1 ere eseadrille SPA 31 2eme eseadrille SPA 48

GC 11/1 3eme eseadrille SPA 94 4eme eseadrille SPA 62

Seme escadre de chasse GCI/5 1 ere eseadrille SPA 67 2eme eseadrille SPA 75

GC 11/5 3eme eseadrille ese. 124 «La Fayetle» 4eme eseadrille SPA 167

7eme escadre de chasse GC I/7 1ere eseadrille SPA 15 2eme eseadrille SPA 77

GC II/7 3eme eseadrille SPA 78 4eme eseadrille SPA 73

BOMBARDEMENT 11 eme escadre GB 1/11 1 ere eseadrille BR 127 2eme eseadrille BR 44 3eme eseadrille F 465 4eme eseadrille (ese. de proteetlon) BR 108

suite

Deux personnages·ele dans le proeessus de ereallon de l'Armee de l'Alr : ä drolle, M. laurenHynae; ä gau· che, M. Col (SHAA).

Two of the key-men who pJayed the most important part in the governmentaJ proceedings wifh led to the crea­/ion of the Armee de /'Air in 1933 : at right. Mr. Laurent· Eynac. the very first French Air Minister. and Jett. Mr. Cot. his direct successor.

et observation et reconnaissance). En outre, trois brigades mixtes reparties entre Dijon (3e), Mayence (Se) et Lyon (4e), avaient ete mises en place. A la date du 1er juillet 1924, l'Aeronauti­que militaire franc;:aise comptait 104 escadril­les, soit 30 de chasse, 32 de bombardement et 42 autres d'observation. Acette aviation, divi­see en forces de reserve generale et en unites de cooperation, le ministere de l'Air ajouta, en 1929, une 3e division aerienne constituee de la 1ere brigade d'aeronautique, basee ö Tou­louse, du 31e regiment aerien d'observation (Tours) et du 3e regiment d'aviation de chasse (Chöteauroux). La situation evolua de maniere plus radicale quand, le 1er octobre 1930, I'etat­major des forces aeriennes prit la resolution de r~grouper, dans la region parisienne, les regi­ments de bombardement integres auparavant dans les divisions aeriennes, les protegeant ainsi d'une eventuelle destruction causee par une attaque brusquee sur les frontieres. En dehors de cette reserve generale, I'aviation comptait toujours trois divisions aeriennes: 1ere ö Metz (2e et Se brigades), 2e ö Paris (3e brigade et 34e regiment d'aviation d'observa­tion), et 3e ö Tours (3e regiment d'aviation de chasse, 31e regiment d'aviation d'observation et 1ere brigade).

Bien qu'elle marquöt de notables progres par rapport ö celle de 1924, cette organisation presentait de nombreux defauts mais n'en etait pas moins un pas en avant appreciable vers les structures qui devaient etre mises sur pied pendant les annees 1932-1934. Tout cela n'etait cependant que theorique car, dans la realite, I'etat-major general des forces aeriennes n'avait que tres peu de possibilites d'action sur les aviations de Terre et de Mer. Quant ö la direclion generale technique, dont les activites s'articulaient autour de la realisation des pro­totypes, de la construction du materiel de serie et du service des bases, elle se trouvait coupee ö la fois de ses utilisateurs civils et militaires.

D'un autre cöte, la situation avec l'Armee de Terre et la Marine n'avait fait qu'empirer, la premiere ne pensa nt qu'ö augmenter ses uni­tes de cooperalion, au detriment de celles de

AIR FAN I AOÜT 1983 I PAGE 17

Se ESCAORE OE CHASSE G.C.I/5

• 1era ase.

N 124

• La FayaHa »

• 3a ase.

1erG.C.

SPA 26 . 2a ase. SPA 103 • 3a ase.

2eG.C.

SPA 65 • 5a ase.

3eG.C.

SPA 124 • 10a ase.

2e REGIMENT 0' AVIATION OE CHASSE

AIR FAN ' AOÜT 1983 , PAGE 18

F

G.C.I/7

G.C.1I/7

SPA 78 • 3e esc.

3eG.C.

. 5e esc.

7e ESCAORE OE CI-IASSE

• SPA 49

.un fonion vert el laune » (lnslgne Inlrouvoble)

3e REGIMENT O'AVIATION OE CHASSE

. 3e esc .

• SPA 69

. SPA 93

AIR FAN / AOUT 1983 / PAGE 19

M. Laurenl-Eynac avall eIe de lous lemps un ardenl defen-

seur de I'aeronaullque. Ii esl vu (cl-dessus CI gauche) en train d'accuelliir au Bourgelle 14

julllel1924 le LI. Smilh de I'US Navy lors du premier lour du

monde accompll par les avia­leurs amerlcalns. On apen;:ol',

CI gauche, le General Dumesnil dlrecleur de l'Aeronaulique de

1920 CI 1926 (SHAA).

Mr. Laurent·Eynac had been previously a strong supporler of aviation in France. He his seen

on Bastille Day 1924 greeting LI. Smifh, USN, while on Ihe stop­over al Le Bourgel during the

first World Cruise,

CI-dessous, Nleuport NI-D 62 arboranl l'lnslgne de la SPA 103, une escadrlile qul, en 1932, fal­salt partie du 1 er G.C. du 2e Regiment d'Avlallon CI Siras­bourg (SHAA).

Bot/om, a NI·D 62 sporllng Ihe emblem of SPA 103 then an esca­drille of Ihe 1rsl GC of Ihe 2nd RA al Sirasburg In 1932.

AIR FAN I AoOr 1983 I PAGE 20

reserve generale, tandis que la seconde luttait pour recouvrer les formations qui lui avaient ete retirees. Dans les faits, la politique prati­quee par l'Armee de Terre se traduisait par la preeminence accordee, en matiere de pro­grammes, 0 I'aviation de cooperation. Ainsi dans les previsions de 1923, cette derniere ne representait que 36% du total des forces aeriennes (contre 64% 0 I'aviation de reserve generale), alors que dans celles de 1928, sa part etait passee 0 66% (contre 34% pour la reserve generale). S'adressant 0 ce propos au general Weygand, le vice-president du conseil superieur de la Guerre, le general Hergault, chef d'etat-major general des forces aMen­nes, soulignait, en mai 1932, qu'une teile evolu­tion risquait de devenir de plus en plus prejudi­ciable 0 I'avenir de I'aeronautique militaire. Cette demarche etait d'autant plus significa­tive que Hergault avait la reputation 0 I'epo­que de se preoccuper beaucoup plus des pro­blemes de cooperation que de ceux de I'action independante. Sa lettre du 19 mai 1932 constituait done un veritable avertissement vis avis des responsables de la defense natio­nale: « 11 apparatt, en eonsequenee, ecrivait le general Hergault, que les principes ayant preside 0 I'etablissement des programmes de

1923 et 1924, d 'une part, de 1928 de I'autre, ont procede de tendanees opposees, et que les reductions qu'il a ete necessaire, par suite des eirconstanees, d'apporter au nombre de nos escadrilles, ont presque uniquement porte sur les escadrilles dites de reserve generale. 11 est necessaire qu'une doctrine doit enfin arretee 0 ce sujet».

Vers le decret du 1er avril 1933

En fait c'est en 1932, annee au cours de laquelle fut tentee, pour la premiere fois en France, I'experience d'un ministere de la Defense Nationale (21 fevrier au 3 juin), que furent prises les grandes decisions qui devaient, au debut de 1933, faeiliter la tache de Pierre Cot et des responsables du ministere de l'Air. Face 0 I'opposition irreductible de la Marine, Paul Painleve, qui assura les fonctions de ministre de l'Air du 3 juin 1932 au 31 janvier 1933, eut I'ineontestable merite de eompren­dre que I'accession 0 I'independance de I'aeronautique militaire franQaise passait par la restitution 0 la Rue Royale de son aviation.

Le General Denaln qul, avec Plene Col, ful un des prln­clpaux acleurs des evenemenls de 1933 el qul occupa le premier le posle de Chef d'Elal-Major General de l'Armee dG l'Alr. (SHAA).

General Denain who was 10 become the very firsl Chief of Staff of the French Air Force in 1933.

Unltes

GB 11/11 Seme eseadrille 6eme eseadrille 7eme eseadrille 8eme eseadrille (ese. de proteetlon)

GB 111111 geme eseadrille 10eme eseadrille 24eme eseadrille (ese. de ehasse de nult)

12E~me escadre GB 1/12 1 ere eseadrille 2eme eseadrille

GB 11112 3eme eseadrille 4eme eseadrille

GB 111112 Seme eseadrille 6eme eseadrille 23eme eseadrille (ese. de ehasse de nult)

21 eme escadre GB 1/21 1 ere eseadrille 2eme eseadrille

GB 11/21 3eme eseadrille 4eme eseadrille

GB 111/21 Seme eseadrille 6eme eseadrille 21eme eseadrille (ese. de ehasse de nult)

22eme escadre GB 1122 1 ere eseadrille 2eme eseadrille

GB 11/22 3eme eseadrille 4eme eseadrille

GB 111/22 Seme eseadrille 6eme eseadrille 22eme eseadrille (ese. de ehasse de nuit)

Eseadrilles de Tradition 1914-1918

BR 29 BR 123 BR 129

RXI240

BR 128 BR 66

BR 239

BR 107 BR 126

BR 205 BR 134

BR 131 BR 132

C46

F 25 VB 114

F 110 F 118

BR 121 F 119

VB 137

VB 109 VB 125

VB 101 VB 113

CAP 130 CAP 115

sans

En haut, chasseur parasol Gourdou·Leseurre 32 du G.C. 11/5 de la Se Escadre de Chasse arborant la clgogne dlte c Le Canard lt de la SPA 167 (Col/eel/on J. Moul/nJ. CI-dessus, un chasseur Wlbault 7 du 2e R.A.C., escadrille SPA 103, en 1933. Precedemment celle escadri lle etait equlpee de Ni·D 62. (SHAAJ. Upper, 0 Gourdou·Leseurre 32 porosol fighter of the 5th fseodre's Ge 11/5 spor­fing the stork emblem of SPA 167. Above, 0 Wiboulf 7 of the 2nd RA 's eseodrille SPA 103 previously equipped wifh Nieuporf-Deloge 62s. Photos cl·dessous, du kepl CI la casquelle; en adoptant, en 1928. un nouvel uniforme bleu-mauve, les avlateurs milltalres fran9als afflrment leur volonte de vOlr leur arme evoluer vers plus d'autonomle. (SHAA) Photos below show the eomporotive evolution ot the French militory oviotors ' uniform befween 1928 ond 1932.

AIR FAN I AOÜT 1983 I PAGE 21

I

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G.B.I/11

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BR 127 ,1ära ase.

F 465 . 3a ase.

AIR FAN I AOUT 1983 I PAGE 22

11 e ESCADRE DE BOMBARDEMENT

111/11

9a ase.

RXI239 24a ase.

G.B. III/12

C 46 • 23a ase.

12e ESCADRE DE BOMBARDEMENT

•

21 e ESCADRE DE BOMBARDEMENT G.B. IIII21

BR 121 . 5a ase.

f 125 1a ase. BR .110 3a ase.

f119 • 6a ase.

VB 114 . 2a ase. f 118 • 4a ase.

G.B.II21 G.B. II/21

22e ESCADRE DE BOMBARDEMENT G.B. III/22

CAP 130 . 5a ase.

VB 109 • 1era ase. VB 101 . 3a ase.

CAP 115 • 6a ase .

...... """"--- --- , "

• VB 113 • 4a ase.

VB 125 . 2a ase.

G.B.I/22 G.B. II/22

22a asc. da ehasse da null du 111122

AIR FAN I AOÜT 1983 I PAGE 23

En haul, Polez 25 de la 3e escadrill e du G.O. 11134 portanl sur le fuselage I'insi· gne a la läle de Gaulois de la BR 227. Ci·dessus, un Bläriol 127 appartenanl a la 8e escadrille de prolecllon QU G.B. 11/11 . Sur le fuselage on devine l'lnslgne ovale avec la täle d'hydre de la RXI 240. La 11 e Escadre de Bombardement complall deux escadrilles de prolection equipees de cel appa reil deja depasse en 1932 (SHAA). Top, a Potez 25 sporfing on the fuselage the emb lem of the 3rd escadrifle of Groupe d'Observation 11/34 (see colour plate in AF 59). Above, C1 Bleriot mufti· engined escorf fighter of the 8th escadrifle of the lind bomb g roup of the 11th bomb wing. Fainfly visible on the fuselage is the emblem of RXI 240. CI·dessous, un POlez 25 TOE arborant la « Cocolte » du General Vulllemin appllquee sur les apparei ls partic ipant a la " Croisiere Noire ». (SHAA) Below, aPofez 25 TOE displaying the paper doll emblem sported by the airc raff which parficipated in the African cruise led by General Vuillemin in 1933.

AIR FAN I AOOr 1983 I PAGE 24

Unites

Observation et reconnaissance 31 eme escadre d'observation GO 1/31 1 ere escadrllle 2eme escadrllle

GO 11/31 3eme escadrllle 4eme escadrille

32eme escadre d 'observation GO 1/32 1 ere escadrille 2eme escadrllle

GO 11/32 3eme escadrllle 4eme escadrille

33eme escadre d'observation GO 1/33 1 ere escadrllle 2eme escadrille

GO 11/33 3eme escadrille 4eme escadrille

34e escadre d'observation GO 1/34 1 ere escadrllle 2eme escadrllle

GO 11/34 3eme escadrille 4eme escadrille

35eme escadre d'observation GO 1/35 1 ere escadrille 2eme escadrllle

GO 11/35 3eme escadrllle 4eme escadrille

36eme escadre d' observation GO 1/36 1ere escadrllle 2eme escadrille

GO 11/36 3eme escadrllle 4eme escadrllle

38e escadre mixte GR 1/38 1 ere escadrille 2eme escadrille

GO 11/38 3eme escadrille 4eme escadrille

GR Bouy sans deslgnaHon connue - Idem-

Groupe de chasse de la 38e escadre mixte Seme escadrille 6eme escadrille

.......

Escadrilles de Tradition 1914-1918

SAL 277 SAL1 0

SR 226 SAL 56

SR 35 SR 7

SR 201 SR 219

SR 11 SR 244

SAL 33 SAL 6

SAL 14 SAL 18

SR 227 SR 224

SPA 20 SR 218

SAL 32 SAL 52

SAL 58 SR 43

SAL 253 SR 257

SAL 51 SR 260

SPA 54 SAL 22

SAL17 SPA 53

SPA 95 SPA 153

,.

Unites Escadrilles de Tradition 1914·1918

51 eme escadre de reconnaissance GR I/51 1 ere escadrille SPA 42 2eme escadrille SAL 39

GR li/51 3eme escadrille SAL19 4eme escadrille BR 104

52eme escadre de reconnaissance GR I/52 1 ere escadrille BR 220 2eme escadrille BR 111

GR li/52 3eme escadrille SAL 4 4eme escadrille SAL 41

54eme escadre de reconnaissance -observation GR I/54 1 ere escadrille BR 228 2eme escadrille BR 211

GO 11/54 3eme escadrille MF1 4eme escadrille SAL 259

55e escadre de reconnaissance -observation GR I/55 1 ere escadrille BR 243 2eme escadrille BR 207

GO 11/55 3eme escadrille BR 9 4eme escadrille C 246

Tableau constltue ä partir des archives du SHAA el du livre du Cdl Moreau-Berilion consacre aux insignes des escadrilles de I'aeronau­lique mlilialre franyaise. Noter que ne sonl donnees ici que les deslgnatlons d'uniles basees en metropole.

CI·dessus, des Breguet 270 porlant les couleurs de la 3e escadrille du Groupe d'Observatlon 11/31 . En 1932, ce pendant, ce type d'apparell ne servall que dans un seul groupe de 10 52e Escadre : le G.I1. I/52. Par 10 suite 11 devalt prendre 10 suc­cesslon des Potez 25. On aperyolt bien l'lnslgne au poussln de 10 BI1 266 pelnt sur le fuselage. Du fall de so construcllon melallique Inlegrale, le BI1 270 elall sur­nomme « Le Tout-acler • (CoIlectIon J. Moulln).

Above, a pair o( Breguet 270 observation sesqu/planes adorned wifh the emblem o( the 3rd escadrllle o( GO 11/31. In 1932, though, only a single group was then equlpped wlth thls all metal alrcraft.

En bas, allgnemenl de Polez 25 du Groupe d'Observalion 11/34 au Bourget. On peul volr sur les fuselages l'lnslgne de 10 4e escadrille (BI1 224), une oie chassanl un papilion (SHAA).

Be/ow, IIne-up o( Potez 25s belonging to the 4th escadrille o( GO 11/34 at Le Bourget.

AIR FAN I AOUT 1983 1 PAGE 25

,

I

'I

· Organisation de I' Aeronautique Militaire franc;aise en juillet 1924

3BeRAM 2eRAC 11 e RAB 21 eRAB

32eRAM 33eRAM

Formottons Bases MollHlel

Be brigade Metz

38e escadre mixte GR 1138 Thlonville Potez 25 GO 11/38 Thlonville Potez 25 GR Bouy Bouy Potez 25 et Breguet 19 A2 GC d'escadre Thlonville Gourdou 32

33e escadre d'observatlon GO 1/33 Nancy Breguet 19 A2 GO 11/33 Nancy Breguet 19 A2

2e regiment de chasse 1erGC Strasbourg Nleuporf 62 2eGC Strasbourg Nleuport 62 3eGC Strasbourg Nleuport 62

1 äre division oerienne

NOTA: les designations d'escadril/e de /a periode 1914 -18 reposaient sur /e numero d'ordre de /'escadrille precede d 'un pretixe abrege rappe/ant /e type d'avion a/ors en service dans /'escadril/e. Pour ce qui est des traditions de cette epoque, teiles qu 'elles ont ete perennisees avec fes annees, que/ques doub/ons existent; ainsi on parte indifferemment de BR 66 et de C 66 ou de MF 1 ou de ' SAL 1, etc ... En fait , ces variations importent peu, /'usage restant tres strict sur /'essentie/: /e numero de /'escadril/e.

23eRAM 22eRAB

12eRAB

Formottons

2e brigade

~ T 35eRAM

31 eRAO 36eGA 3eRAC

Bases Moh~r\el

Oljon

7e escadre de chasse GC 117 Oljon Wlbaull72 GCIII7 Oljon Wlbaull72

32e escadre d' observation GO 1132 Oljon Breguet 19 A2 GO 11/32 Oljon Breguet 19 A2

52e escadre de reconnaissance GRI/52 Oljon Breguet 27 GRII/52 Oljon Breguet 19 A2

4e brigade Paris

1ere escadre de chasse GCII1 Le Bourget-Ougny Nleuport 62 GCII/1 Le Bourget-Ougny Nleuport 62

34e escadre d'observation GO 1134 Le Bourget-Ougny Breguet 19 A2 GO 11/34 Le Bourget-Ougny Breguet 19 A2

54e escadre de reconnaissance et d'observation GR 1154 Le.Bourget-Ougny LeO 20, Potez 25 GO 11154 Le Bourget-Ougny et Breguet 19 A2

2e division oerienne

Organisation des Forces Aeriennes de Terre en decembre 1932

38eEM 33eEO 2eRC

ennes de Terre nbre 1932

FonnaHons

11e brigade

11e escadre GB 1/11 GB 11/11 GB 111/11

21e escadre GB 1/21 GB 11/21 GB 111/21

12e brigade

12e escadre GB 1/12 GB 11/12 GB 111/12

22e escadre GB 1/22 GB 11/22 GB 111/22

Bases

Nancy

Metz Metz Metz

Nancy Nancy Nancy

Paris

Reims Reims Reims

Chartres Chartres Chartres

7eEC 32eEO 52eER 1ereEC 34eEO 54eEC 31eEO 3eRC

Groupement d'avlatton de reserve generale Parts

11eE 21eE 12eE 22eE

Malerlei FormaHons

1 ere dem i-brigade

31e escadre Breguet 19 B2 & Bleriot 127 d'observation Amiot 122. Bleriot 127 GO 1/31 Amiot 122. Breguet 19 Cn2 GO 11131

51e escadre de LeO 20 reconnaissance LeO 20 GR I/51 LeO 20 et Breguet 19 Cn2 GR li /51

3e regiment de chasse 1er GC 2eGC 3eGC

LeO 20 LeO 20 LeO 20 et Breguet 19 Cn2 Se brigade

5e escadre de LeO 20 chasse LeO 20 Breguet 19 Cn2 et LeO 20

GCI/5 GCII/5

35e escadre d' observation

Bases

loUIS loUIs

louIs et Calaux

ChOteauroux ChOteauroux ChOteauroux

Lyon Lyon

35eEO 55eER 5eEC

Ma1erlel

Potel25 Potel25

Breguet 19 Breguet 19

Nieuport62 Nieuport62 Nieuport62

Gourdou-Leseurre 32 Gourdou-Leseurre 32

3e division aerienne GO 1/35 Lyon Potel25

-

GO 11135 Lyon Potel25

55e escadre de recon-naissance et d'obser-vation GR I/55 Lyon Breguet 19 A2 GO 11/55 Lyon Potel25

6e brigade

36e escadre d' observation GO 1/36 Pau Potel25 GO 11/36 Pau Potel25

Groupement d'aviation de reserve generale - Paris

-

Moleurs chauffanls ova nl le decollage, deux Nieuporl­

Delage 62 de 10 4e escadrille du G.C. 1117 allendenl leurs

plloles. Sur le fuselage on dls­Iingue 10 cigogne en virage de

10 SPA 73, 4e escadrille du 1117 (CoII. J-M. Guhl).

Their engines being rewed up before take off, /wo Ni-D 62s of GC 1117's 2nd eseadrille await

their pi/ots.

CI-dessous, un rassemblemenl de Ni-D 62 du 2e Reglmenl

d'Avlallon. Parml des machlnes de 10 1ere escadrille (SPA 3) du 1er Groupemenl de Chasse, on

dlsllngue au premier plan un appareil de 10 10e escadrille (SPA 124) du 3e Groupemenl

de Chasse (SHAA).

Below, a gathering of Nieuporf 62s of the 2nd Regiment d'Avia­

tion de Chasse. In the fore­ground is a maehine sporfing the SPA 124 emblem (Joan of

Are) of the 10th escadrille.

En bas, sur leur base de Slrasbourg, des NI-D 62 des 3e

(SPA 103) el 6e escadrilles (SPA 84) du 2e RAC. (SHAA).

AIR FAN I AOür 1983 I PAGE 28

Bot/om, on their Strasburg air base in 1933, Nieuporf 62s of

the 3rd and 6th eseadrilles of the2nd RAC.

C'est ainsi que fut conclu, le 27 novembre 1932, entre Painleve et son homologue de la Marine, Georges Leygues, un accord donnant aux for­ces de mer I'autorite sur I'aviation embarquee et I'aviation de cooperation navale; seules les unites de I'aeronautique maritime autonomes restaient rattachees, pour I'emploi, au minis­tere de l'Air.

En outre, les nombreuses reunions tenues par le haut comite militaire avaient abouti Cl la decision de reorganiser de maniere profonde les forces aeriennes de lerre stationnees en metropole, avec I'intention de separer les uni­tes tactiques des services qui les encombraient jUSqUe-ICl. C'est ainsi que furent mises en place, d'une part, les escadres, de I'autre, les bases aeriennes, dans le cadre d'une organisation experimentale inspiree des projets de loi depo­ses en 1929. lrois escadres de chasse reparties entre Le Bourget (1ere), Lyon (Se) et Dijon (le) furent donc constituees sur la base de 2 grou­pes Cl 2 escadrilles chacune, tandis que subsis­taient encore deux regiments de chasse, le 2e RAC Cl Strasbourg (3 groupements d'escadril­les) et le 3e RAC Cl Chateauroux (3 groupe­ments d'escadrilles). De son cöte, I'aviation de

bombardement avait donne lieu ä quatre escadres formees de groupes comprenant des escadrilles de protection et des escadrilles de chasse de nuit (11e ä Metz, 12e ä Reims, 21e ä Nancy et 22e ä Chartres).

Quant aux regiments d'observation, ils furent transformes en escadres de 2 groupes de 2 escadrilles (31e ä Tours, 32e et 33e ä Dijon, 34e au Bourget, 35e ä Lyon, 36e ä Pau), tandis que 10 38e escadre mixte comportait 4 escadrilles de reconnaissance, 2 d'observation et 2 de chasse). A cet ensemble s'ajouterent quatres escadres de reconnaissance de 2 groupes ä 2 escadrilles (5e ä Cazaux et Tours, 52e ä Dijon, 54e au Bourget et 55e ä Lyon). Enfin, comme les escadres ne devaient posseder aucune res­ponsabilite territoriale, cinq bases aeriennes furent mises sur pied ä Dijon, au Bourget, ä Lyon, ä Nancy et ä Pau.

Au debut de I'annee 1933, quand cette organisation entra en vigueur, l'Aeronautique militaire franQaise disposait, en ce qui concer­nait les forces aeriennes de Terre, de 1 091 appareils bons de guerre, les forces aeriennes de mer basees ä terre comptant 114 avions et I'aviation embarquee de 64 machines. Au total, y compris les formations de l'Afrique du Nord et celles des territoires d 'Outre-Mer, I'avia­tion franQaise dans son ensemble reunissait 1250 avions (60% pour I'observation, 28% pour 10 chasse et 12% pour le bombardement). Les materiels en service au sein des formations des forces aeriennes de Terre, pour 10 chasse, les Nieuport 622 et 629 et les Wibault 72 et Loire­Gourdou-Leseurre 32; pour le bombardement, les LeO 20 et LeO 206, qui volaient entre 180 et 240 km/h; et, pour I'aviation de renseignement, des machines comme le Potez 25, le Breguet

CI-dessus, mecanlclens pro­cedanl Ci I'enlrellen d'un Nleuport NI-D 62 de la Se escadrille du 2e Groupe­menl de Chasse du 2e R.A.C. herillere de la SPA 65 (SHAA).

Above, mechanics are seen overhauling a Ni-D 62

En bas, sur fond de calhedrale de Chartres, des Breguel 19Cn2 appar­lenanl Ci I'escadrille de chasse de null (22e) du G.B. 111/22, une unlle sans Iradl­lIons herllees de l'Aeronau­IIque Mlilialre de la Grande Guerre SHAA).

Botfom, two Breguet 19Cn2 nlght-fighters of GB /lI/22 's 22nd escadri/le d e chasse d e nuif.

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Au debut des annees trente, le Liore & Olivier LeO 20 constiluait 10 dotation principale des unites de bombardement des Forces Aeriennes de Terre. L'appa­reil ci-contre appartient semble-t-iI ä 10 3· escadrille (F 110) du G.B. 11/21 dont I'embleme representait une grue (Musee de /'Air).

AI Ihe beginning of Ihe Ihir­lies, Ihe LeO 20 biplane bomber formed the mains­tay of the bombing unifs of the Armee de /'Air. This parli­cular LeO 20 could weil belong to the 3rd escadrille of GB 11/21.

Un LeO 20 (N° 62) portant les marques de 10 6e esca­drille du G.B. 111/22, I'a igle de 10 CAP 115. A I'interieur de ce groupe les avions portaient alors des numeros en chiffres romalns (Musee de /'Air).

A Liore & Olivier LeO 20Bn3 sporling the slylised eagle emblem of the 6th esca­drille of GB 111/22. In this group the aircraft carried roman numerols.

Apres avoir utilise des Potez 25 et des Breguet 19, 1055· Escadre de Reconnais­sance et d'Observation mit en oeuvre par 10 suite des LeO 20 qU'elle employa probablement dans des missions de reconnaissance ä longue distance comme en temoigne cet appareil erboran! I'insigne du dieu 9iva de 10 BR 243, 4· esca­drille du G.O. 11/55 (CoII. J. Moulin).

A LeO 20 bomber on which nose is displayed the Indian god Shiva emblem of the 4th escadrille (BR 243) of GO 11/55. Such aircraft starIed replacing the Po 25 and Br 19 for long ronge reconnais­sance missions after 1934.

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Ci-conlre, cette vue de qualile mediocre esl cepen­danlIres rare dans le sens ou elle represenle des Polez 25 Cl moleur Salmson apparlenanl Cl la SAL 17 , une des deux escadrilles conslilulives du G.R. « Bouy », groupe inlegre Cl la 38e Escadre Mixle. L'insigne represenle un

puma de couleur blanche (SHAA).

Righl, al/hough of poor q ualily f1lis rare pielure shows a group of Polez 25s wilh Sa lmson engines displaying on Iheir fuse/ages Ihe while p uma emblem of SAL 17. one of Ihe /wo eseadrilles of GR « Bouy )} whieh was pari of

Ihe 38e Eseadre Mixte.

En bas, un Breguel 19A2 d e la 3e eseadrille du G.O. 11/54 donl I'embleme elail I'escargol aile de la MF 1, premiere enlre loules des escadrilles da I'avialion mili­laire fran9aise (SHAA).

Bot/om. a Br 19A2 sporting Ihe winged·snai/ emblem of Ihe 3rd eseadrille (MF 1) of GO 11/54.

19, le Breguet 27. Hormis le LeO 206 et le Bre­guet 27, dont 10 conception remontait Cl 1928, 10 plupart de ces avions provenaient de pro­grammes definis au milieu des annees vingt et dont les performances et 10 technologie ne se trouvaient plus en rapport avec les progres accomplis depuis le debut de 10 decennie sui­vante.

Ainsi , dans tous les domaines - doctrine d'emploi, materiel volant, ormement et equi­pements de bord - une renovation s'imposait si 10 France desirait conserver une place de premier plan. De teiles transformations suppo­saient cependant que des hommes consc ients de ces nouveiles necessites prennent en mains les renes du ministere de l'Air.

Le premier de ces changements intervint le 15 janvier 1933 quand le general Bores, qui avait commande I'aeronautique aux ormees de 1914 Cl 1917, fut nomme Cl 10 tete de I'etat­major general des forces aeriennes Cl 10 place du general Hergault. Quinze jours plus tord, Cl 10 faveur d'un changement de gouvernement, Pierre Cot re9ut 10 responsabilite du ministere de I'Air. A peine investi dans ses fonctions, le nouveau ministre entreprit de s'entourer d 'otfi-

, ,

AIR FAN / Aour 1983 / PAGE 31

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En bas, un hydravion Gourdou-Leseurre 810 sur le point de dejauger en rade. de Toulon en 1933. L'Avia­tion Embarquee comptait alors en ligne une vingtaine de ces appareils de surveillance reparlis sur divers navires de la FloHe (Marius Bar).

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Ci-contre un hydravion Farman 168 de t'Escadrilie 3B1 de l'Aeronautique Navale basee Cl Berre amerrit en rade de Touton_ Ce bombardier equipait ators trois escadrilles des Forces Aeriennes de Mer en metropole en 1932 (Morius Bar).

AI Ihe left, 0 Farmon floolplone 01 Escodrille 3B1 ollhe French novol oviolion olighls in Ihe boy 01 Toulon.

Au centre, basee Cl Hyeres, t'Escadrilie 3C1 meHait en oeuvre, en 1932, une dizaine de Ni-D 62 sur tes flanes desquets etait applique I'insigne du requin (CoII. J. -M. Guhl).

Cenlre, slo/ioned 01 Hyeres in 1932, Escodrille 3C1 Ihen hod on slrenglh some len Ni-D 62s operoled wilhin Ihe b oundaries 01 Ihe II/rd Region Maritime.

Page ci-contre, une rangee de Ni-D 62 trappes des ancres de marine et de I'insigne au lion bondissant de

l'Escadrilie 3C3. Comme plusieurs autres, ceHe esca­drille et ses appareils seront integres definitivement Cl

I'Armee de l'Air en 1936, integration facilitee du fait de la commune utilisation des Nieuport (SHAA).

Upposile page, 0 line-up 01 French Novy NiD 62s 01 Escodrille 3C3, 0 squodron eormorked 10 loler rejoin Ihe

Armee de /'Air.

ciers capables de mener ä bien la politique militaire qu'il comptait appliquer: parvenir ä I'independance de I'arme aerienne_ C'est ainsi que le 7 fevrier suivant, le general Denain se trouva delegue dans les fonctions de chef d'etat-major general, poste dans lequel il s'appliqua ä faire admettre aux responsables de la defense nationale la necessite de parve­nir ä une organisation du commandement des forces aeriennes centralisee_ Du point de vue du tandem Cot-Denain, seule une structure de ce type etait en mesure de permettre la reali­sation des deux missions essentielles que s'etait fixees la nouvelle equipe: ameliorer les possi­bilites du materiel en vue de permettre au plus grand nombre possible d'appareils de pren­dre part ä la bataille aerienne; constituer une masse d'aviation susceptible d'intervenir indif­feremment dans la bataille aerienne et au pro­fit des operations terrestres ou maritimes_

Le 27 mars 1933, le haut comite militaire admit le principe d'une independance des forces aeriennes fran<;:aises et reconnut la spe­cificite de I'arme aerienne_ Le rapport au ministre precedant I'instruction sur I'emploi tac-

Bollom, a GL 810 ship-boord floolplone ollhe French noval air arm lifting off 01 Touion in 1933. Same Iwenly airplanes ollhis Iype were Ihen dispersed aboard ships 01 Ihe fleet lor surveillance lasks.

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les fore es aeriennes de Mer 15 deeembre 1932

Regions Bases Escadrilles Nombre ellypes marilimes d'avlons

lere R,M. Cherbourg 1B1 9 Farman 168 Chantereyne 1 E1 6 CAM5 55

lIe R.M. Brest- 251 9 CAM5 37A Lannion

IIleR.M. Berre 3B1 9 Farman 168 (3e flottille) 3B2 9 Farman 168

3E1 45hort 3E2 6 CAM5 55

5aint-Raphael 3B3 9 Lote 29 ou Farman 168

escadrille d'epreuves 7 avions divers

Hyeres 351 9 CAM5 37A 3C1 10 Nieuport 62

Marignane 3C2 10 Nieuport 62

Nole : en outre 16 Polez 25 el CAMS 37A servent dans les sections de service des regions maritimes.

Navlres

Bearn

Comman-dant Teste

Croiseurs divers

l'aviation embarquee 15 deeembre 1932

Escadrilles Nombre ellypes d'avlons

751 9 Levasseur PL 10 7B1 9 Levasseur PL 7 7C1 10 Wilbault 7

752 9 Gourdou 810

7B2 9 Levasseur PL-14

Deux 12 Gourdou 810 escadrilles

Röle

5urveillance Torpillage Chasse

5urveillance Torpillage

5urveillance

tique des grandes unites aeriennes commen­<;:ait de cette maniere: « Capable desormais de diriger ses coups non seulement contre les armees adverses mais contre le pays ennemi tout entier tenant en consequence sous la menace de ses feux toutes les forces vives de I'adversaire, y compris sa puissance indus­trielle et economique, I'aviation apparait comme devant influer sur la forme meme de la guerre. Pour elle, il ne s'agit plus simplement d'eclairer, d'accompagner et d'appuyer les armees terrestres et navales; elle doit en outre prendre ö son compte, dans le cadre de I'unite d'action necessaire ö la conduite de la guerre, la realisation d'operations propres visa nt des objectifs qui peuvent etre differents de ceux des armees de Terre et de Mer ». Quel­ques jours plus·tard, le 1er avril, un decret inter­ministeriel determinait les principes generaux d'emploi et d'organisation de l'Armee de l'Air. Cette Armee de l'Air - c'etait la premiere fois qu'une teile appellation apparaissait dans un document officiel - devait etre en mesure de « parficiper aux operations aeriennes, aux operations combinees avec les Armees de Terre et de Mer et ö la defense aerienne du ter­ritoire ». En meme temps, Cot nommait le gene­ral Denain chef d'etat-major general de l'Armee de l'Air, consacrant la naissance de la nouvelle institution.

Tout restait cependant ö creer. 11 fallut atten­dre plus d'une annee pour que, le 2 jUiliet 1934, le parlement vote la loi fixant I'organisation generale de l'Armee de l'Air. Quelques jours plus tard, les deputes autorisaient Cot et Denain ö lancer un plan d'accroissement et de renovation destine ö doter la nouvelle armee des materiels dont elle avait besoin. Mais le decret du 1er avril1933 et la loi du 2 juil­let 1934 ne constituaient qu'un premier pas. Tout comme la Royal Air Force apres la Pre­miere Guerre Mondiale, l'Armee de l'Air allait devoir lutter contre des adversaires determines pour maintenir une independance acquise au prix des pires difficultes. Palrtck FACON

L'auleur remercle les dlfferenles personnes ayanl prele les documenls pholographlques necessaires CI 1'lIIustrallon de cel art1cle, nolammenl MM. J.-M. Guhl el J. Moulln. Le manque de documents de quaille couvranl celle periode elanl palenI, nos lecleurs voudronl bien nous excuser d'avolr da recourlr en grande partie CI des reproducllons de medlocre quallle; eil es elalenl malheureusemenl les seules disponibles ...

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Du nouveau dans I' Armee de I' Air

S i le prochain «grand eV€mement .. dans I'his­toire de I'Armee de I'Air sera la mise en service du Mirage 2000C a la 2° Escadre de Chasse de

Dijon-Longvic a I'automne de 1984, un autre evene­ment non moins important est en passe d 'intervenir a la 33" Escadre de Reconnaissance de Strasbourg­Entzheim qui s'apprete a recevoir des le mois de sep­tembre les premiers Mirage F1 CR, version de recon­naissance photographique specialisee du Mirage F1C.

L'on se souvient qu 'en 1981 , l'Armee de l'Air a passe commande aux Avions Marcel Dassault-Breguet Aviation d'une serie de 62 Mirage F1 CR destines a reequiper en totalite la 33" Escadre de Reconnais-

En haut, un des tou t premiers Mirage FI CA de l'Armee de ,.Air;

presente a Bordeaux-Merignac en juin dernier. Ci-dessus, le

Commandant Bernard Gallais, actuel .. patron .. de I'E.R. 2/33

.. Savoie .. au roulage a Merignac aux commandes du Mirage F1CR

W 605. Ci -dessous, detail de la cabine du Mirage Fl .. reco .. avec

le compartiment de la camera Omera 40. En bas, le Mirage 2000C N° 4 sorti des chaines

d 'AMD-BA peu aprils le dernier Salon du Bourget. (Photos:

Jean-Michel Guhl).

Above and at right, one of the first Mirage Fl CRs of the French Air

Force earmarked for the 33" Escadre de Reconnaissance at

Strasbourg where the first fifteen - CRs» are due to re-equip ER 2/33

- Savoie» later this year. ER 2/33 was previously flying Mirage IIIRs

until the beginning of 1983. Below, Mirage 2000C, the very

first aircraft set aside to re-equip the 2" Escadre de Chasse at Dijon

in 1984, one year beyond schedule.

sance qu i vole su r Mirage IIIR depuis exactement vingt ans maintenant. Perc;:us en mars 1963 par I' Es­cadron de Reconnaissance 3/33 "Moseile .. , les pre­miers " 11IR ,, (sur un total de 50, auquel s'ajouteront par la suite 20 Mirage IIIRO) devaient servir a consti­tuer un noyau d'instruction a Mont-de-Marsan en pre­vision du retour de I'escadron a Entzheim en novem­bre 1963. A la fin de 1965, I'E.R. 1/33 " Belfort" se,de­faisait a son tour de ses derniers Republic RF-84F Thunderflash pour toucherdes Mirage. Une page etait tournee dans I'histoire de la " 33 ,, .. .

Par un curieux hasard, c'est en novembre 1983 que I'E.R. 2/33 "Savoie " devrait atteindre le stade opera­tionnel avec sa dotation complete de quinze F1 eR, exactement vingt ans apres I'arrivee des premiers Mirage IIIR a I'escadre en novembre 1963. O'ores et deja, depuis le 1 er juillet, I'E.R. 2/33 a rec;:u a Mont-de­Marsan une demi-douzaine de Mirage F1 eR, le pre­mier de ceux-ci etant le n° 603. Le 2/33 doit normale­ment toucher les Mirage F1 eR N" 603 a 617, tous avions au standard " F.2 " alors que les N° 601 et 602 sont encore au standard " F.1 ". Tout dernierement les premiers avions decores de la " Mouette" du 2/33 ont fait leur apparition dans le ciel d 'Alsace, les derniers Mirage IIIRO ne quitteront cependant pas la "33 ,, avant 1985-1986.

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'I I

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Douglas A-4 Skyhaw

LE PETIT GEANT par Rene J. Francillon

1982. En houl, de relour d'une mission sur 10 Tosk Force 317, un A·4P de 10 FAA esl rovlloille en vol par un lock· heed KC·130H du 10

Escuodrön de Trons· porte. Ci·conlre, 10 Ire­gOle ASM type 12 HMS Plymoulh esl prise sous le feu d'un Skyhowk orgenlin, le 6juin 1982, dons le delrol! de Son Corlos. Bien que lou· chee 0 quolre reprises cette vleille fregole reslslero 0 lous les ous· souls. A drolle, deux A· 4P decollonl d'une bose de Pologonle lors d 'un regroupemenl loclique (Photos : FAA via S. Mafe Huertas).

Above, a Fuerza Aerea Argen· fina A-4P seen refuelling while on the last leg of its long return f1ight from the combat zone. Right, HMS Plymouth uno der attack seen through the HUD of an A-4. Far right, a pair of A-4Ps launch from a base somewhere in southern Argentina.

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5 ans aucun doute, ce so nt les Sea Harrier et Harrler, d'une part, et les Super Etendard et leurs Exocet, d'autre part, qul resteront pour le

grand public les vedelles de la guerre des Maloul· nes. Cependant, malgre les Sea Harrler et leurs AIM·9L Sldewlnder, les Sea Dart et Sea Wolf des navlres de la Task Force 317, et les Rapier debar· ques par les troupes brltannlques, ce tut un pellt vleillard hargneux et arme de bombes conventlon· nelles qul causa le plus de degats aux torces de Sa Majeste. Sortls des chaines de montage de Dou· glas 11 y a dejä un quart de slecle et envoyes au purgatolre aeronautique du Military Alrcraft Sto­rage & Disposition Center ä Davls-Monthan AFB au milieu des annees sOlxante, 91 A-4B et A-4C Skyhawk reprlrent du service sous les couleurs argentlnes ä partlr de 1966. Seize ans plus tard, quand le gouvernement du Presldent Leopoldo Galtlerl pri! la declslon d'envahir les Falkland, les Skyhawk representalent encore deux tiers du poten· tlel operatlonnel de la Fuerza Aerea Argentlna et du Comando de Avlaclön Naval Argentlna.

Le premier marche argentln tut passe en 1965 et porta sur 25 A-4B provenant des surplus de I'US Navy. Remis en etat par Douglas dans ses usines de Tulsa (Oklahoma), les avions destlnes ä 10 Fuerza Aerea Argentlna re<;:urent un reacteur plus pulssant (J65-W-20 d'une poussee maximale de 3810 kg au lIeu du J65-W-16A de 3 493 kgp monte sur les A-4B) et des equlpements de radlo-navlgatlon adaptes aux

--besolns natlonaux. Sous la nouvelle designation de A-4P, le premier de ces apparells tut essaye ä Tulsa ä partlr du 31 decembre 1965. Au cours du mols d'octobre 1966 ces A-4P (Immatrlculatlon militalre argentlne C201 ä C225) entrerent en service au sein de la V Brlgada Aerea , ä la Base Aerea Militar (SAM) General Prlngles ä Villa Reynolds, Provlnce ' de San Luls. Trols ans plus tard IIs turent rejolnts sur celle base par une deuxleme tranche de 25 A-4P (C226 ä C250) egalement remis en etat par Dou, glas. FInalement, la Fuerza Aerea Argentlna acqull

•

Plus de vingt-cinq ans apres son premier vol iI est toujours 18

D' EL SEGUNDO en 1975 un dernler groupe de 25 A4P (C-251 CI C-275). A la dlfference des 50 premiers appareils, ces derniers furent modifies par Lockheed Alrcraft Service CI Ontario (Californie) CI partlr de cellules de A4C provenant du depöt de Davis-Monthan AFB et reyurent un systeme de visee Ferrantl Isls D-126R de constructlon britannlque. Ce systeme, dont I'extre­me precision fut sans doute deploree par les marins anglals au large des Malouines, fut alors installe sur les A-4P des deux premieres tranches. Quelques 65 A-4P · (dont 46 etaient disponibles pour les missions de comba!) restaient en service CI la veille de la guerre des Malouines et equlpalent les IV et V Escuadrones de Caza-Bombardeo CI Villa Reynolds, et le I Escuadrön de Caza-Bombardeo CI EI Plume­rillo.

Suivant I'exemple de la Fuerza Aerea Argentina, le Comando de Aviaciön Naval Argentina acheta 25 A-4B au surplus de I'US Navy et les fit moderniser par Douglas en 1971 . Designes A-4Q et recevant les Immatriculations aeronavales 0654 CI 0669, ces appareils remplacerent les Grumman F9F-2 et F9F-8T au sein de la 2a Escuadrilla Aeronaval de Caza y Ataque, 3a Escuadra A,eronaval, CI la BAN Comandante Espora CI Puerto Belgrano.

Portant les numeros de code 3-A-201 CI 3-A-216, ces A-4Q servirent aussl CI bord du porte-avions argentin, le ARA 25 de Mayo. Quand, en 1981, la 2a Escuadrilla commen<;:a CI recevoir ses Super Etendard, les A-4Q furent transferes CI la 3a Escua-

r e

partie drilla, qul fait aussi partie de la 3a Escuadra, et re<;:urent alors les codes 3-A-301 CI 3-A-316. A I'aube de la guerre des Malouines le Comando de Avia­ciön Naval dlsposait seulement de huit A-4Q.

Afin de faire face CI la flotte expeditionnaire bri­tannique et de pouvoir soutenir les forces argenti­nes aux Maloulnes, les A-4P de la Fuerza Aerea Argentina firent mouvement sur les bases cötieres dans le sud du pays, notamment Rio Gallegos, Rio Grande et San Julian. Le 2 mai, ils y furent rejoints par les A-4Q du Comando de Aviaclön Naval apres que le porte-avions ARA 25 de Mayo solt re nt re CI son port d'attache. C'est donc CI partlr de ces bases que le Skyhawk, un appareil con<;:u 30 ans plus töt pour les besoins de la marine americalne, allalt enfln s'en prendre CI des objectifs marins. Pour ce faire, iI sembieralt que les avions de la Fuerza Aerea Argentlna alent normalement emporte trois bombes de 500 IIvres (227 kg) sous le fuselage alors que ceux du Comando de Avlaclön Naval alent utilise de preference une bombe de 1 000 Ilvres (454 kg); en outre, les A-4P, tout comme les A-4Q, auralent ete charges de deux bidons de 300 gal­Ions (1136 IItres) afin de pouvoir atteindre leurs objectifs.

• 11 sembierall que les Argenllns a lent contlnue Ö utiliser les desl· . gnallons A-4B et A·4C d'orlglne plutOt que la designation A-4P donne dans le systeme de nomenclature amerlcaln aux avlons lournls Ö la Fuerza Aerea Argentlna.

En bas, le second Douglas A4D-1 Skyhawk (137814) tel qu'lI apparut le 15 octobre 1955, avec le LI. Gordon Grey aux commandes, quelques mlnutes apu~s avolr battu le record du monde en clrcull ferme de 500 km ä la vIIesse de 1118,726 km/h (National Archives via rau/eur).

Below, /he second produc/ion A4D·1 wilh LI. Gordon Grey in /he cockpit after setting /he 500· km closed·course speed record a/695.163 mph on 15 Oe/ober 1955.

AIR FAN I AOÜT 1983 I PAGE 37

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1<1L!IHEh: MARINES VMA -224 .....

----- ~-' lIIi(l f .. - '

En haul, un A4D-1 (plus lard redeslgne A-4A) de 10 IIo llllle

VMA-224 de I'U.S. Marine Co rps dans le ciel de Callfornie e n

avrll 1957 (Harry Gann Douglas via /'au/eur).

Some 22 years separa te these /wo A-4 pie/ures.

En bas, le 2960· Skyhawk conslrull - un A-4M pour

I'USMC - lors de so remise offl­clelle en mars 1979. Sur le fuse­

lage so nl pelnls les drapeaux des dlfferenls pays ulliisaleurs

du A-4 (M icha el Grove)

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\ .'/--~"'-~-'-,~

Le Skyhawk fit son apparition au dessus des navl­res de 10 Tos!< Force 317 le 12 mal 1982 quand en fln d'apres-mldl trols patrouIlIes doubles attaquerent les destroyers HMS Broadsword et HMS Glas­gow_ Deux A-4P furent descendus mals un autre reusslt ä lOcher une bombe de. 1 000 IIvres sur le Glasgow. Le sort ne fut pas favorable aux Argentins pulsque cette bombe, IOchee ä tres basse altltude, n'eut pas le temps de s'armer et n'explosa pas. Ce probleme se repeta d'alileurs plusleurs 1015 au cours du confllt, evltant alnsl ä 10 flotte brltannlque des pertes qul auralent ete pres­que fatales.

Alnsl, le 21 mal, selze Skyhawk de 10 Fuerza Aerea Argentlna et du Comando de Avlacl6n Naval s'en

prlrent avec succes aux navlres partlclpant au debarquement dans 10 bole de San Corlos et le destroyer HMS Antrlm reyut deux bombes de 1 000 IIvres lachees par les A-4Q. Deux jours apres, les A-4 placerent deux bombes de 500 IIvres sur 10 !regate HMS Antelope et une bombe de 1 000 IIvres sur le HMS G/asgow, mals toujours sans resultat Immediat pulsque ces bombes n'explose­rent pas ä l'lmpact. Cela laisalt donc dejä sept coups au but sans que les courageux pllotes argen­tins, qul attaqualent ä la limite extrllme de I'autono­mle de leurs avlons, pulssent enlln volr leurs eltorts recompenses. Toutelols, I'une des bombes qul avalent touche le HMS Antrlm explosa lorsqu'un armurler anglals essaya de 10 desamorcer et,

pa

apres 'avolr brah~ longuemenl, le HMS Antrlm coula. Trols fols encore les plIoIes des Skyhawk argenllns allalenl lllre frustres pulsque le 25 mal deux bombes loucherenl le HMS Argonaut el une le HMS Broadsword mals n'exploserenl pas. Avanl la reddltlon des forces argenllnes aux Maloulnes, les Skyhawk de la V Brlgada Aerea reus­slrenl malgre loul ä faire d'aulres « cartons» : le 25 mal IIs coulerenl le destroyer HMS Coventry, cependanl que le 6 juln IIs coulerenl le Iransport Sir Tristram el une peniche de debarquemenl, el endommagerenl la fregale HMS Plymouth el le Iransport Sir Galahad. En oulre, bien que la Royal Navy ail calegoriquemenl denie la chose, il semblerail que le porte-avions HMS Invineible, ail bel el bien endommage le 30 mai par une bombe de 500 IIvres IOchee par le Lieulenanl Ernesto Urela du V Escuadr6n de Caze-Bombar­deo ... Quelle que soil la verlle ä ce sujel, iI est inda­nlable que les piloIes argenlins lirenl preuve de grande bravoure.

Les pertes en equlpages el maleri~ls furenl lour­des (seion les Argenlins dix-neuf A-4P el six A-4 furenl perdus au .cours des hostilltes, el vingl el un de leurs plIoIes perirenI; les Brilannlques, quanl ö eux, fonl elal de la destruclion de 45 Skyhawk) el, Ires vrai­semblablemenl, elles auraienl eIe encore plus lour­des si les Skyhawk n'avaienl pas eIe ravilailles en vol par les deux KC-130H de la Fuerza Aerea Argen­fina ou par d'aulres A-4 Iransportanl un bidon pour le « buddy-refuellng». Si II faudra IongIernps pour remplacer ces vaillanls piloles, iI semblerail qu'en revanche, les pertes en maleriel soienl dejä du passe puisque la Fuerza Aerea Argenfina aurail re<;:u au cours des dernlers mols quelque 35 Mirage el Dagger d'orlglnes peruvlennes el israeliennes, alnsl que 24 A-4E ou A-4H en provenance d'lsraei.

Trahls par le manque de flabllile de leurs bom­bes, les plIoIes argenllns prouverenl noonmolns que le Skyhawk restalt loujours un chasseur bom­bardler de grande classe IrenIe ans apres que Douglas alt oblenu le marche prellmlnalre cou­vranl un prolotype el une cellule pour essais stall­ques.

Developpement du petit geant

La guerre de Coree ell'apparltlon du MIG-15 au sud du Yalou ayanl remis ä la mode les chasseurs l6gers, plusleurs des grands avlonlleurs sur les deux rlves de l'Allanlique se Irouverenl "soudaln une nou­veile ferveur pour cette classe d'apparells. Parml ceux-cI, Edward H. Helnemann, l'lngenleur en chef des 'uslnes Douglas d'EI Segundo, en Collfornle du sud, se fit le champion de la lutte conlre i'obeslte des avlons embarques. Alnsl donc, poursulvanl les eludes enlreprlses par son bureau d'eludes pour le developpemenl du XF4D-1 Skyray, 11 proposa au Bureau of Aeronaullcs un projel de chasseur embarque leger. Selon les calculs prellmlnalres soumls ä IItre non offlclel en janvler 1952, cel appa­rell auralt da avolr des performances dlgnes de conslderallon el se seralt, sans doule, revele un redoutable chasseur de MIG.

Toulefols, le Bureau of Aeronaullcs - le service technlque de I'avlallon navale amerlcalne - ne se montra que peu Inleresse car I'US Navy aval! dejä plusleurs projels de chasseur en cours d'essals ou d'eludes (cl!ons, nolammenl, les Douglas XF4D, Grumman F9F-6 el XF10F, McDonneil XF3H el North Amerlcan FJ-2) el se preparall ä commander les Chance-Voughl XF8U, Douglas XF5D el Grumman F11 F-1. En revanche, I'US Navy se Irouval! ä cours

"d'avlons d'attaque performanls pour compleler, el peul~lre remplacer, ses Chance-Voughl F4U Cor­salr (Ie classlque chasseur de la Deuxleme Guerre Mondlaie elanl alors ulilise pour des missions d'appul) el ses Douglas AD Skyralder (porteur de lourdes charges mals Irop lenIs pour lllre escortes efflcacemenl par les Grumman Panlher el aulres McDonneil Banshee). En effel, le successeur prevu du Skyralder, le Douglas XA2D-1 Skyshark, el plus partlculleremenl son lurbopropulseur, se revela Impossible ä mettre au poinI. En consequence, les chefs du Bureau of Aeronaullcs, aupres desquels Ed Helnemann, joulssalt d'une excellenle repulallon, lul demanderenl d'appllquer ses propres melhe-

des de reducllon de polds ä un apparell d'atta­que. " nous faul, loulefols, Indlquer que ce que I'US Navy deslralt elalt non pas un vral successeur du Skyralder mals plulOI un apparell destlne prlnclpa­lemenl au bombardemenl nucloolre lacllque ä court rayon d'acllon.

Fort de ces nouvelles dlrecllves, Helnemann relourna ä EI Segundo OU, bien assiste par son equipe el par les fournlsseurs d'equlpemenls, 11 enlreprlt avec alacrile les eludes desquelles allal! naitre le pellt goonl hargneux des Maloulnes. Le succäs de ce programme el les delalls lechnlques concernanl le developpemenl du XA4D-1 ayanl dejä eIe Iraltes en delall "dans de nombreuses publlcallons, nous n'allons pas revenlr sur ce sujel

Les dIfferentes versIons du A-4 Skyhawk pour I'U.S. Navy.

The different vers/ons ot the A-4 Skyhawk tor the u.s. Navy.

© PILOT PRESS

AIR FAN I AOOT 1983 I PAGE 39

L

En haut, des A4D-1 de la VMA-224 de I'U.S. Marine Corps en

formation dans le elel pres d'EI Toro MCAS en 1957. (VSMC).

Above. 0 llighl of AD4-1s from VMA-224 formoles in Ihe Colifor­

nion skies in April 1957.

En bas, le seul Skyhawk muni de plans et d'une darlve replia­

bles vu Cl lemoore NAS sur sa remorque de transport. 11 ne

s'aglssait que d'un apparell de demonstration statique (US.

Novy).

The one ond on/y fo /ding wings A4D-1 ever buill.

AIR FAN i AOOT 1983 / PAGE 40

el nous renvoyons nos lecleurs ä I'excellenle elude qul parul sous la plume de Jacques Gambu dans le numero 126 d'Avialion Magazine.

Un premier marche portanl sur un prolotype el un apparell pour essais staliques ful passe par le Navy Departmenl (Ministere de la Marine) le 21 juin 1952 el ful suivil quaire mois plus lard par un marche couvranl19 appareils de preserie. Le prolotype sor­til des usines d'EI Segundo en fevrier 1954. Nul, alors, n'aurail eie suffisammenl lemeralre pour oser pre­dlre qu'iI allail eire suivi d'une serie de 2959 appa­rells el qu'lI allail rester en production duranl un quart de siecle!

Monoplan ä alle basse en delta el empennages cruclformes, le XA4D-1 (BuNo 137812) elall molorlse par un reacleur Wrighl J65-W-2 de 3266 kgp. Bien que les apparells de serie aienl eie prevus pour

operer ä partir de porte-avions, les faibles dimen­sions du XA4D-1 permirenl de se passer d 'un systeme de repllage de la voilure (Ie seul Skyhawk ä avoir re9u des ailes el empennage de dlreclion repllables ful un viell A4D-1, hors d'elal de vol, que les services lechnlques de la NAS Lemoore modifie­renl pour pouvoir le Iransporter sur une remorque lors d'expositions mililaires). L'aulre caracleristique Immedialemenl apparenle du Skyhawk est la hau­leur Inhabiluelle de I'appareil au dessus du sol; cela tlent ä la necessile d'un train ä longues jam­bes afln de permeItre I'emport sous le fuselage d'une bombe nuclealre MK-7 de grande taille.

Transporte par la roule d'EI Segundo au cent re d'essais americalns d'Edwards AFB dans le desert de Mojave, le XA4D-1 y fit son premier volle 22 juln 1954 au maln du pllote-malson Robert Rahn. Ce vol alnsl que ceux qul sulvirenl au cours des jours sul­vants, furent sans hlstolre. Cependant, le reacteur J65-W-2, un rejet du programme de developpe­ment du F-84F pour I'USAF, se montra Inilialement peu flable. En oulre, quand le regime de vol fut amene aux grandes vilesses, I'efflcacile des alle­rons lalssa quelque peu ä desirer et I'ecoulement de I'alr ä I'arrlere de I'appareil crea des dlfflcultes. Ces deux problemes furent rapldement resolus, d'une part par l'lnstaliation de « vortex» sur I'extra­dos en avant des allerons, el, d'autre part, par le montage d'un crouplon « trompelte». Des vibra­tions perslstantes, mals ne creant pas un probleme trop serleux, furent ellmlnees plus tard quand ä par­tlr de la serie A4D-2 le gouvernall de dlrection clas­slque fut remplace par un gouvernall ä surface uni­que et nervures externes. Ed Helnemann ne fut jamals content du manque d'esthetlque de ces solutions « temporalres » mals, comme elles etaient efflcaces, elles durent encore !

Les essais du XA4D-1 et des apparells de preserle se pourvulvlrent pendant 27 mols et permlrent d'etabllr les caracteristlques d'emplol de I'appa­rell avant la IIvralson en unlles. C'est alnsl qu'un des premiers A4D-1 fut utilise en septembre 1955 pour les essais ä bord du porte-avions USS Ticondercr ga (CV-14 et que de mars ä JUlIlet 1956 le cln­quleme apparell de preserle (BuNo 137817 passa en chantier au US Naval Air Special Weapons Facl­IIty, Albuquerque (Nouveau-Mexlque) 'pour les essais de largage de bombes nuclealres Inertes. Oe caractere molns belliqueux, mals donnant une

-Des A-4B Skyhowk de 10 flottille VA-21 6 « Block DIomonds » vus ä Lemoore NAS, Californie, en

1968. Cette unlle devoil etre dlssoute en ooüt 1970 (Peter

Lewis via Peter Maneus).

A line-up ot VA-216 A-4Bs at NAS Lemoore in Ihe late sixties. The

'Black Diamonds' dil not make if until today, tor the squadron

was decommissioned in 1970.

Un NA-4B ullllse dons les onnees 60 par 10 Novol Air Test

Foellity de Lakehurst dons le New Jersey. Le pref/xe " N » eorrespond ä des modif/eo-

f/ons opporlees pour essais. La deeorollon de derlve est prln­

elpolement orange (Roger Besecker via Peter Mancus).

A NA-4B used tor test purposes by the Navy in the sixties al NAS

Lakehurst, New Jersey.

Le veeteur et son ormement prlnelpol : un A4D-1 de prepro­duelIon equipe d'une moquette de bombe otomlque Mk.7. L'assaut nuelealre devail etre, ä I'orlglne, la mission prln­elpale du Skyhawk. On note le f/nl metal naturel de eet appa­rell {NASMISmlfhsonian Insfifu­/ion}.

A Douglas A4D-1 armed wifh a dummy Mk.7 nuclear store under Ihe tuselage. For some len years after Ifs introduc/ion in Ihe U.S. Navy, the Skyhawk's main mission was Ihe nuclear strike.

AIR FAN ' AOÜT 1983 , PAGE 41

AIR FAN / AOÜT 1983 / PAGE 42

bonne Indlcatlon des caracterlstlques operatlon­nelles de I'apparell, fut le record (500 km 0 la vltesse de 1118,759km/h) etabIlle 15 octobre 1955 par le Lleutenant de Valsseau Gordon Grey 0 bord du BuNo 137814.

Les pettts geants de la Navy et des Martnes

Au cours de I'ete 1956 le Skyhawk fut enfln declare «bon pour le service» et les essais opera­tlonnels furent effectues par une unlte de chasse tous-temps de la Paclflc Fleet, la VF(AW)-3 0 NAS Moffett Fleld en Ccllfornle du nord, et par une unlte d'attaque de l'Atlantlc Fleet, la VA-72 « Blue Hawks» 0 NAS Quonset Point dans l'Etat de Rhode Island. Cette dernlere devlnt, le 26 septembre 1956, la premiere flolllie 0 ~tre equlpee de A4D-1. Au cours des quatre mols sulvants les A4D-1 flrent leur apparition au sein de deux autres unltes de I'US Navy, la VA-93 « Blue Blazers», et la VA-125 «Rough Raders» - unite de conversion - toutes deux basees 0 NAS Lemoore (Californie), et dans une unlte du Marine Corps, la VMA-224 Cl MCAS EI Tor (Ccllfornie).

Falsant partie de la force de dlssuasion ameri­calne, les Skyhawk firent leur apparition 0 bord des porte-avions de la Sixth Fleet en M9diterranee au cours de I'annee 1957 et, un an plus tard, ils se trou­valent 0 bord du USS Essex quand, le 18 julIlet 1958, celul envoya ses avlons pour assurer la cou­vertu re aerlenne des Marines debarquant au Llban. Apres quarante jours en M9dlterranee orien­tale, le USS Essex et ses avions translterent par le Canal de Suez, en route pour la mer de Chlne ou leur presence etalent rendues necessaires par un echauffement de la tension entre Formose et la Chlne Populalre.

Apart cela, les A4D-1 ne firent que peu parler d'eux car leur mission prlncipale - I'attaque d'objectlfs seml-strateglques au moyen de bombes nucleaires - n'etait pas de celles que I'US Navy pouvalt discuter IIbrement. La version A4D-1 fut d'ailleurs rapldement remplacee dans les unltes de premiere IIgne par celle de l'A4D-2 (qul fut mise en service par la VMA-211 en septembre 1957) et par celle de I'A4D-2N (0 partir de mars 1960 avec la VMA-225), ces versions etalent nettement mleux adaptees 0 cette mission. En effet ces deux nouvel­les versions etalent equipees pour le ravitaillement en vol, et en outre les A4D-2N dlsposaient d'un radar pour les missions par mauvals temps (apres tout, I'adversalre n'allait sans doute pas attendre que le soieIl brille pour attaquer I). Ainsi, les A4D-1 furent promptement transferes aux unites d'entrai­nement et 0 celles de reserve.

Les versions subsequenles el finales du A-4 Skyhawk.

The followlng and final vers/ons of 'he A-4 Skyhawk.

Photo couleur cl-contre, le plus celebre utilisateur du « Pellt geant d'EI Segundo » est cl n'en pas douter la fameuse patrouille acrobatlque de I'U.S. Navy: les « Blue Angels ». En service depuls une dizalne d'annees malntenant chez les « Blues» les A-4F se sont reveles une excellente monture, flable et beau coup plus economlque cl I'emploi que les F-4 Phantom ulill­ses avant. Aussl Impresslonnants par leur tenue en vol qu'au sol, les Skyhawk des « Blue Angels " sont icl vus en octobre 1981 lors des courses de Reno (T. Thomassin).

Opposite co/our page, without any doubt the most popular user of the « Liffle giant from EI Segundo» is the U.S. Navy aerobafic team the « Blue Angels ». The « Blues» are here pictured at Reno, Nevada, in October 1981 during the Air Races.

En haut, un Douglas A-4B (144976) de la flottille VA-56 « Champions» basee sur I'USS Tlconderoga en 1965.

On note le rideau anti-flash retrousse vers I'arriere, un detail caracterlstlque des Skyhawk dotes de la capa-

clle nuclealre (U.S. Navy via /'auteur). Un A4D-1 de la VA-34 « Blue Blasters » se dlrige vers la catapulle

babord avant de I'USS Saratoga en 1958; on aper9011 cl I'avant plan, le nez d'un F3H Demon et la queue d'un

AD Skyralder (CoII. F!ed Harl via Jay Miller).

Above, a Douglas A4B of VA-56 'Champions ' flying from the carrier USS Ticonderoga in 1965. Note the parfially

retracted nuc/ear shield in the cockpit. At the right, an A4D-1 of VA-34 'Blue Blasters' heads for one of the for­

ward catapults of USS Saratoga in 1958.

L'installation sous les ailes et sous le fuselage du A4D-2 de rateliers pour le lancement d'engins air­sol Bullpup avait dejo elargi la souplesse d'emploi du Skyhawk, Cependant, iI fallut atlendre la mise en service de la version A-4E - la designation A4D ayant ete remplacee par celle de A-4 en septem­bre 1962 - pour que I'US Navy et le Marine Corps re<;:olvent enfin un avion 0 reaction bien adapte aux missions d'appui des troupes et d'atlaque 0 la bombe conventionnelle. Ayant effectue son pre­mier volle 12 juillet 1961 souis la designation de A4D-5, cetle version - designee A-4E 0 partir de septembre 1962 quand la nouvelle nomenclature fut introduite - entra en service en decembre 1962 dans la VA-23.

11 apparut cependant alors que la carriere du Skyhawk pouvait bientöt se terminer. En effet, la nouvelle administration americaine - le President Kennedy ayant ete elu en novembre 1961 - sem­blait vouloir atlacher plus d'importance 0 la guerre IImitee qu'o I'holocauste nucleaire. A cetle fin, son Secretary of Defense (Ministre des Forces Armees), Robert McNamara, voulait voir le A-4 remplace par un appareil capable d'emporter un plus grand pOids de bombes (Ie marche pour ce nouvel avion donnant naissance en 1964 au LN A-7 Corsair 11), Et pourtant, malgre le succes connu par le A-7, le petit geant d'EI Segundo allait faire preuve d'une grande longevite en raison de quatre tacteurs: l'lntervention americaine au Vietnam, le develop­pement de versions biplaces d'entrainement, le retus des Marines d'echanger leurs Skyhawk pour des Corsair 11, et son succes tardit 0 I'exportation (la premiere commande hors des Etats-Unis etant celle passee par la Fuerza Aerea Argentina en 1965). (0 suivre) Rene J . FRANCILLON

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