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4 actualité La rénovation des collèges se poursuit 11 développement durable Rejoindre un réseau d’observateurs de la nature 14 culture La fête du livre de Merlieux, un événement majeur 17 dossier Les activités du mercredi 26 territoire de l'Aisne La vallée de l’Oise en Thiérache 180 Sept./Octobre 2010/ le magazine du Département de l’Aisne Mercredi, c’est loisir www.aisne.com

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■ 4 actualité La rénovation des collèges se poursuit ■ 11 développement durable Rejoindre un réseau d’observateurs de la nature ■ 14 culture La fête du livre de Merlieux, un événement majeur ■ 17 dossier Les activités du mercredi■ 26 territoire de l'Aisne La vallée de l’Oise en Thiérache

180 Sept./Octobre 2010/ le magazine du Département de l’Aisne

Mercredi,c’est loisir

www.aisne.com

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Le magazine du Conseil général de l’Aisne n° 180 de Septembre/Octobre 2010 / 245 000 exemplaires / Conseil général de l'Aisne - rue Paul Doumer 02013 L aon Cedex - Secrétariat Journal l'Aisne 03 23 24 86 99 - Fax : 03 23 24 62 84 / [email protected]

Directeurs de la publication : Yves DAUDIGNY / Philippe MIGNOT - Responsable communication : Pascale CARTEGNIE - Rédacteur en chef : Bruno WALTER - Rédaction : Pascale CARTEGNIE / Bruno WALTER / François-Xavier DESSIRIER - Photos : François-Xavier DESSIRIER / Bruno WALTER - Recherche documentaire : Sophie LEVERT / Adeline CHEUTIN/Centre de documentation Conseil général de l’Aisne - Réalisation graphique : Christian JOMARD/Service communication Conseil général de l’Aisne - Secrétariat : Annie BEAUVILLAIN - Imprimerie : Groupe MORAULT - Distribution : La POSTE/MÉDIAPOST

Imprimé sur papier 100% recyclé

l'Aisne 180 magazine du Département - Septembre/Octobre 2010 2 sommaire

4/9 actualité> Education : la rénovation des collèges se poursuit.

Du bio à la cantine.

> Economie : Hélène Potin, une jeune créatrice à la page.

> Sport : l’épopée du rugby en Soissonnais.

A la découverte du "stand-up paddle".

> Passion : le salon du blog culinaire s’ouvre au public.

> Institution : les archives départementales sur le net.

Haïm Kern fait don de sa collection au Département.

10/11 développement durable> Concours : réalisez un hôtel à insectes.

> Rejoignez un réseau d’observateurs de la nature.

12 tribune

13/16 culture> Merlieux : la fête du livre, un événement majeur.

> La Fère : un atelier artistique au cœur de l’hôpital.

> Coincy : Denis Rivière et ses tronches de vie.

17/21 dossierMercredi, c'est loisir

22/23 ils font bouger l'aisne> Florent Del Pinto, un castel responsable de la Croix-Rouge

française à Haïti.

> Critiques au festival de Cannes.

24 un temps d'avance> Saint-Quentin : des profs de l’INSETT dans les étoiles.

25 histoire> 1902 : la première communauté anarchiste

s’installe à Essômes-sur-Marne.

26/29 territoire de l'Aisne> Au fil de l’Oise en Thiérache.

30/31 les rendez-vous> Théâtre, expo, concert :

le meilleur des deux prochains mois.

32 l’image

17/21 dossierSport, musique, art, plein air...Dans l’Aisne le mercredi, les enfantsont l’embarras du choix. Tour d’horizon des possibilités d'activités.

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éditorial 3

l'Aisne 180 magazine du Département - Septembre/Octobre 2010

"Qu’est-ce qui fonde une société vraiment démocratique ? Le refus de l’inégalité d’éducation.” Dans un discours resté célèbre, Jules Ferry pose dès 1870 les prin-cipes qui fondent un service public de l’éducation dans une société juste et moderne.

J’ai toujours placé l’éducation et la solidarité au cœur de l’action du Conseil général de l’Aisne. Aussi notre département va-t-il bien au-delà des responsabilités que nous confère la loi, pour assurer au mieux l’égalité face à l’éducation. Le Plan collèges, pour lequel nous consacrerons au total 160 ME, permettra d’ici 2015 de réhabiliter, et même de reconstruire dans certains cas, pratiquement l’ensemble des collèges du dépar-tement. Lors de cette rentrée scolaire, parents, élèves, communauté éducative et personnels ont pu appré-cier les réalisations achevées au cours de l’été.

Concernant les équipements, à terme, les 57 collèges publics du département bénéficieront d’un Espace numé-rique de travail (ENT), qui met à disposition des enseignants et des élèves les outils informatiques actuellement les plus performants sur le marché.

Nous avons également choisi, malgré un contexte budgétaire difficile, de continuer d’assurer la gra-tuité du transport scolaire pour les familles. C’est cela aussi, le refus de l’inégalité d’éducation.

L’éducation ne s’arrête pas aux portes des collèges et des écoles. “Aux jeunes, disait Léo Lagrange, ne traçons pas un seul chemin ; ouvrons-leur toutes les routes.” C’est aussi notre volonté. Elle se traduit par notre soutien aux structures d’éducation populaire, aux associations sportives, culturelles. Là encore, nous allons au-delà des compétences transférées

par la loi aux Conseils généraux. Car, de même que nous ne pouvons accepter l’inégalité d’éducation, nous ne pourrions nous satisfaire d’un monde où le temps libre serait l’apanage d’une minorité privilégiée.

Yves DAUDIGNYSénateur de l’Aisne

Président duConseil général

J’ai toujoursplacé l’éducation

et la solidaritéau cœur del’action du

Conseil général de l’Aisne.

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l'Aisne 180 magazine du Département - Septembre/Octobre 2010 4 actualité

Retour sur

"l’été duConseil

général"

Le plan collège initié par le Conseilgénéral se poursuit et l’objectif derénover l’ensemble des établissements d’ici 2015 est en bonne voie.Tour d’horizon complet des travaux engagés et à venir pour cette rentrée scolaire.

La reconstruction du collège Mermoz de Laon sur sitedébute par les logements despersonnels administratifs, un habitat de haute qualité environnementale.

éducation

par la reconstruction de l’exter-nat, la rénovation de l’administra-tion et des logements de fonction.

Braine. Les travaux sont en cours et seront terminés pour la fin de l’année. La nouvelle demi-pen-sion sera prête pour cette rentrée.

Coucy-le-Château. Toiture, menuiseries, aménagement de salles de technologie… les tra-vaux ont débuté et seront termi-nés en décembre.

Harly. Gros travaux pour ce collège, avec notamment la re-construction de la cuisine. Fin du chantier en décembre 2011.

Marle. Les travaux - ravalement, mise aux normes de la cuisine, accessibilité handicapés etc. - ont

débuté en juin pour s’achever à la rentrée 2011. Tout est fait pour minimiser les nuisances durant cette année scolaire.

Saint-Quentin Jean-Moulin. Aménagements intérieurs et ra-valement de façade rythmeront cette année scolaire. Les travaux sont en cours.

Soissons Saint-Just. La res-tructuration de l’administration, en cours, sera terminée pour la fin de cette année 2010.

A ces travaux, il convient d’ajou-ter la réfection des toitures d’une dizaine d’établissements, d’Anizy-le-Château à Vermand.

Sissonne et Laon Mermoz : deux collèges entièrement neufs. Ce sont deux des plus grosses opérations du plan. A Laon, le collège actuel va être démoli et reconstruit sur le même site. Pas simple. Les nouveaux logements de fonction ont été terminés cet été et la démolition a commen-cé. A Sissonne, le permis de construire doit être déposé d’ici la fin de l’année. Les deux établis-sements devraient être opération-nels pour la rentrée 2013.

Le Nouvion, Saint-Quentin Montaigne, deux reconstruc-tions partielles. Les permis de construire doivent être déposés avant décembre 2010 pour ces deux établissements, concernés

La rénovation des collègesse poursuit

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L’ambition de la qualité pour tous

l'Aisne 180 magazine du Département - Septembre/Octobre 2010 actualité 5

Le Conseilgénéral de l’Aisne

vient d’adopter une “charte de

gestion” pour les collèges publicsdu département.

Il s’agit d’harmoni-ser - par le haut –

les services offerts dans les collèges

axonais en matière de restauration

scolaire, d’entre-tien des bâtiments,

d’entretientechnique et

d’accueil.

Succès également pourle concert au parc Foch de Laon avec Ben l’oncle soul et Maceo Parker qui ont enflammé le public(ci-contre).

Théâtre en plein airde la Cie Pass à l’acte,“Au musée cet été” etOff /short à Axo’plage… autant de bons momentsà découvrir ou à revivre, en photos et en vidéo,sur www.aisne.com

éducation

Les collèges de l’Aisne ont tous leur personnalité mais il convient de gommer leurs diffé-rences en terme de qualité. C’est l’engagement du Conseil général, dans les domaines qui sont les siens : la restauration, l’entretien et l’accueil. Les pratiques chan-gent d’un établissement à l’autre, et la charte adoptée le 7 juin der-nier a pour objet d’améliorer la qualité des services, autour de deux axes forts, le cadre de vie et le développement durable. Pour le cadre de vie, l’ambition du Dépar-tement est d’offrir les meilleures conditions possibles de travail aux collégiens - ils sont 15 000 dans l’Aisne - et aux personnels. Par exemple, pour le nettoyage, il est proposé de rendre systématique l’entretien quotidien des salles de classe, bureaux etc. L’autre axe, le développement durable, se concrétise avec l’adoption dans

Isabelle Ittelet, chef de cuisine au collège Quentin-de-la-Tour de Sains-Richaumont, propose dès qu’elle le peut des produits bio aux 320 bouches qu’elle nourrit quotidiennement au restaurant scolaire. Après une formation spécifique, elle a organisé en janvier dernier une “semaine bio”. “Il y avait du bio dans les assiettes, mais nous sommes allés plus loin dans les explications auprès des enfants” explique la chef. Que signifie le label “Agriculture biologique”, le rôle des coccinelles, les dégâts provoqués par les pesticides… c’est l’ensemble des demi-pensionnaires qui a été sensibilisé. Depuis, Isabelle ne peut servir des repas entièrement bio, car les produits restent hors de portée de son budget - “ils sont parfois deux ou trois fois plus chers” regrette-t-elle, mais elle en introduit au moins une fois par semaine dans ses menus. “Des yaourts, des légumes…” énumère Isabelle qui multiplie les initiatives derrière les fourneaux - initiation des élèves à la fabrication du pain - ou hors de la cuisine : avec Caroline Vatin, professeur de Sciences et vie de la terre, elle a lancé un potager avec des élèves de sixième qui cultivent persil, radis et autres salades. Bio, bien entendu.

Le public, nombreux, et les associations locales mobilisées ont découvert sur les routes de “l’été du Conseil général” des spectacles uniques comme les balades découvertesdu Théâtre de la Mascara,créées spécialement pour chacune des quatre communes où elles ont eu lieu, des spectacles époustouflants comme la haute voltige du Circ Panic (ci-contre) et l’humour muet et anglais de la Cie Bash Street qui a fait rire 1100 enfants des accueils de loisirs (à gauche).

Le bio est déjà dans l’assiette

Sains Richaumont

les cantines de pratiques éco-ci-toyennes : privilégier les produits de saison, introduire progressive-ment des aliments bio. Au total, 71 actions précises sont listées.

Cette charte a été mise au point en concertation avec des re-présentants de la communauté

éducative - trois principaux, trois gestionnaires - et des agents du département qui travaillent di-rectement sur le terrain. Pour atteindre ces objectifs, chaque établissement aura un plan d’ac-tion personnalisé. L’idée étant de parvenir à l’harmonisation des pratiques en 3 ans.

Isabelle Ittelet, chef de cuisine à Sains-Richaumont s’est mise au bio.

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Hélène Potin, créatrice à lapage

6 actualité économie

Hélène Potin a racheté ses machines à

un ancien relieurtoulousain pour

leur redonner viedans son atelier deCoulonges-Cohan.

Coulonges-Cohan

Dans la vie d’Hélène Potin, il y a toujours eu des livres. “Ma mère est prof de français, mon grand-père était instituteur” ex-plique-t-elle. Hélène, 28 ans, aime autant le contenu que le contenant. Une belle couverture, une dorure raffinée, la rendent heureuse. D’ici à transformer son amour des livres en métier… “J’ignorais même que c’était possible. J’étais en terminale au lycée Gérard De Nerval, à Sois-sons, lorsqu’une ancienne élève est venue nous parler du métier de relieur.” Le bac en poche, la jeune Axonaise tente l’école Es-tienne, la plus prestigieuse de toute. Recalée. “Une secrétaire de l’école m’indique alors que je peux m’orienter vers un CAP de reliure-dorure.” Hélène n’hésite pas et décroche son diplôme en un an. “L’école Estienne est alors venue me trouver…” sourit-elle. Trois ans plus tard, elle sort avec un diplôme des métiers d’art. Elle file en stage, à Toulouse, puis à Paris. Pendant trois ans, elle se perfectionne. A Toulouse, elle rachète les machines d’un vieux relieur de 80 ans, quasi aveugle.

Il y a un an, Hélène Potin installait son atelier de reliure et de restaurationde livres anciens dans une annexe de la ferme familiale, à Coulonges-Cohan.Elle doit sa réussite à une bonne formation de base, une longue réflexionet un minimum de dettes.

“J’ai emprunté et j’ai eu beau-coup de chance : mon banquier a cru en moi.” Dans sa tête, elle ne s’installera pas avant une di-zaine d’années.

Pourtant, après deux ans et demi à Paris, elle décide de quitter l’ate-lier où elle commence à tourner en rond. “En septembre 2008, je n’avais pas retrouvé de travail et c’est là que j’ai décidé de me lan-cer à mon compte.” Mais Hélène prend son temps. Elle suit une formation au CEPAC (1) de Sois-sons. Elle reprend un module de forma-tion pour se perfectionner dans la restauration de livres anciens ; elle active tous les réseaux pos-sibles pour dénicher ses futurs clients. Et elle réfléchit beau-coup. “Cette année de réflexion était indispensable pour mener à bien mon projet” affirme-t-elle aujourd’hui. Enfin, en septembre 2009, son atelier ouvre.

Elle choisit le statut d’auto-en-trepreneur. “Le CEPAC m’a bien conseillée. Je n’ai pas eu de

charges sociales à payer. Je peux donc consacrer l’argent que je gagne à la constitution de mon stock de papiers, de cuirs…” Sa clientèle, parisienne, belge, picarde et champenoise, va du libraire passionné au particulier bibliophile en passant par les éditeurs de livres d’artistes. Car Hélène sait aussi créer des livres uniques, comme “Séquelle”, quirassemble des textes du poète

Jean Tardieu et des eaux-fortes de Petr Herel. Hélène conçoit une couverture ma-gnétique pour le moins originale. L’ou-vrage décroche le prix

Jean Lurçat, décerné par l’Aca-démie des Beaux-Arts, en 2009. Elle-même vient d’être récom-pensée au niveau régional, au concours “Talents” organisé par les boutiques de gestion.

contact03 23 71 65 33

l'Aisne 180 magazine du Département - Septembre/Octobre 2010

Un an deréflexion

indispensable“

(1) Le CEPAC, Centre de parrainage et d’accompagnement continu des créateurs d’entreprises.

Impôts locaux Les Axonais propriétaires de leur logement vont pro-chainement recevoir leur feuille d’imposition au titre de la taxe foncière. La part départementale est en aug-mentation de 61 %. Mais… le mois suivant, ces mêmes propriétaires occupants rece-vront leur taxe d’habitation, dont la part départementale chute de 43 %. Cette baisse de la taxe d’habitation équi-librera la hausse de la taxe sur le foncier bâti. Quant aux locataires - près de 77 000 foyers tout de même - qui ne payent que la taxe d’ha-bitation, ils bénéficient tous, directement, de la baisse de 43 %. L’immense majo-rité des ménages axonais est donc gagnante dans l’affaire.

Rappelons que ce dispositif, voté par le Conseil général de l’Aisne en début d’an-née, a pour but d’assurer le financement des politiques publiques du Département, dans un contexte budgé-taire extrêmement difficile. Les ménages ne sont pour ainsi dire pas sollicités. Les recettes nouvelles seront acquittées principalement par les propriétaires de bâti-ments commerciaux et indus-triels, qui, d’un autre côté, bénéficient de la disparition de la taxe professionnelle.

explications

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A contre courantsport

l'Aisne 180 magazine du Département - Septembre/Octobre 2010 actualité 7

Eté comme hiver,

Renaud Noyelle

s’entraîne de façon

intensive sur le canal de

Saint-Quentin.

On croit d’abord être victime d’une hallucination et pour cause : un surfer remontant le canal de Saint-Quentin ! D’ailleurs, à y bien regarder, ce n’est pas un surfer car notre homme est armé d’une pagaie. Résidant à Grugies, professeur des écoles de son état, Renaud Noyelle pratique le “stand up padlle“ en eau douce, sur le canal, ce qui ne l’empêche pas de se classer à très haut niveau lors des com-pétitions en mer : 3e européen en race de 7 km à la Sup race cup de Sainte-Maxime où il finis-sait également 2e sur l’épreuve longue distance, 4e en race 8km lors de la Noth Point Classic dans le Finistère au mois de juin, jute devant son acolyte breton Bruno André, concepteur de sa

planche Nah-Skwell. “Le Stand up paddle est antérieur au surf et se pratiquait déjà il y deux siècles pour relier les îles dans le secteur d’Hawaï, précise le champion. J’ai commencé par le windsurf, puis le surf que je pra-tique depuis 15 ans sur la côte basque, cela fait trois ans que j’ai découvert le Paddle.” Mobili-sant les foules en Australie et aux USA, ce sport ne compte qu’un petit millier d’adeptes en France. “Mais c’est en train d’exploser, assure Renaud. C’est plus facile que le surf, quelques heures de pratique suffisent pour commen-cer à s’éclater.” Autre avantage : il est possible d’en faire partout, qu’il y ait ou non du vent et des vagues. Les voies navigables et les plans d’eau de l’Aisne offrent

Mémoirede l’ovalie

Olivier Beaudon, en possession du ballon,devant Fabien Galthié, à l’époque au FC Grenoble.

Le rugby et Soissons, une vieille his-toire d’amour, racontée avec un enthou-siasme communicatif par Alain Beaudon, 62 ans. Tout est dit dans le titre de son livre, “Mon rugby à moi en Soissonnais”. “Mon rugby à moi, ça veut dire que c’est mon histoire, mais c’est aussi une manière de ne pas me prendre trop au sérieux, de mettre de la distance” raconte-t-il.

Fils de rugbyman, Alain est né avec un ballon ovale dans les mains. “Dans le quartier populaire où je suis né, j’étais le seul avec un ballon de rugby, mais j’ai vite converti mes petits camarades.” Son récit fourmille d’anecdotes d’une enfance dans une famille ouvrière, avec ses rituels - le saucisson de cheval du samedi, le curé sympa qui le laisse partir du catéchisme en avance pour être à l’heure au stade, puis le monde du travail, “les semaines de 63 heures” cumulées aux entraînements sur le terrain.

Alain Beaudon sera joueur, en troisième

division, puis entraîneur et président… Il a transmis son virus à la famille. Son fils, Olivier, est même devenu professionnel et dirige aujourd’hui le centre de formation de Toulon, l’un des meilleurs clubs de l’hexagone. La pépinière soissonnaise a donné quelques pointures au rugby fran-çais, d’ailleurs.

Soissons et le rugby, une histoire d’amour qui dure toujours : l’école du club est pleine, l’ambiance reste familiale et l’Ami-cal club de Soissons rugby échappe à cette marchandisation, à cette course à l’argent qui gangrène désormais l’ova-lie, et qu’Alain dénonce, à la fin de son ouvrage. L’ensemble des bénéfices de la vente du livre ira d’ailleurs au club.

Livre en vente (18 E) à la maison de la presse de Soissons, au stade Aimé Dufour et chez Alain Beaudon.

Soissons

Grugies

Alain Beaudon, mémoire vivante de l’Amical club de Soissons rugby, vient de publier un livrede souvenirs sur ces cinquante ans passésau service du ballon ovale.

Pur amateur, l’Axonais Renaud Noyelle réussitle challenge de se classer 3e européen en “Stand up Paddle”,

une discipline dérivée du surf.

à cet égard un fort potentiel de développement pour une pra-tique tant sportive que ludique

du “stand up paddle”.

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Le salon du blog culinaire s’ouvre au public

8 actualité

Jusqu’à présent réservéaux internautes, le salondu blog culinaire ouvreles portes de ses cuisinesau public. L’événement,soutenu par le Conseil général de l’Aisne, aura lieules 20 et 21 novembreprochains à Soissons.

passion

Les démonstrations auront lieu en publicsur le marchédu samedi matin.

“Le blog culinaire apporte de la folie dans les cuisines”, ex-plique Julien Durand, professeur au lycée hôtelier de Soissons et l’une des chevilles ouvrières du troisième salon du blog. “Ce ne sont pas des professionnels, alors ils osent tout, ils se permettent tout, c’est de la cuisine sans li-mite.” Ces fous du fourneau qui jouent debout devant leur piano (1) des partitions sucrées - salées ont depuis trois ans un lieu où ils se rencontrent, partagent leurs recettes et, surtout, leur amour de la table. L’an dernier, près de deux cents blogueurs culinaires ont envahi les cui-sines du lycée.

Seul bémol, imposé par des questions de sécurité, impossible d’ouvrir les démons-trations au public. Les ateliers ont été filmés et diffusés sur internet, mais… il manquait, forcément, les fragrances qui s’échappent des casseroles. “Nous avons trouvé une solution, en installant des cuisines provisoires en ville”.

explique Julien Durand. “Nous serons sur le marché, samedi matin, dans la halle de poisson-nerie, puis dans les caves voû-tées de la mairie, le dimanche. Cela permettra aux gens de venir voir les démonstrations, de discu-ter…” En 2011, l’idée est même d’ouvrir le salon à d’autres villes de l’Aisne, pour lui donner une dimension départementale.

Côté coulisses, les blogueurs invi-tés vont retrouver les événements

festifs concoctés par “Chef” Da-mien Duquesne et son équipe : le pique-nique, où chacun apporte des spécialités de sa région, voire de son pays (Grèce,

Irlande, Canada… le salon est désormais international) ; les ate-liers organisés avec les sponsors (boucherie, huiles…), les ateliers photos pour apprendre à maîtri-ser l’art difficile de l’image culi-naire… Chacun repartira avec son carnet de recettes.

Tout cela ne serait pas possible sans la cinquantaine d’étudiants de BTS du lycée et de leur as-sociation Adhelys. “Ils jouent un rôle essentiel dans l’organisation du salon, poursuit Julien Durand. Dès le début de septembre, ils commencent à travailler chacun sur leur futur poste. Ils sont res-ponsables des démonstrations, ils vont chercher les produits, préparent les paniers de produits pour les blogueurs, s’occupent des repas, du bar, de la soirée de gala…”

Ainsi, le salon du blog culinaire ajoute-t-il des vertus pédago-giques à ses qualités festives éprouvées.

Soissons

l'Aisne 180 magazine du Département - Septembre/Octobre 2010

Pourquoiils viennentau salon du blog

“La passion et le talent des participants, l’accueil cha-leureux et pro des étudiants et des professeurs du lycée hôtelier de Soissons, les ren-contres fort sympathiques.” Pascale Weeks, blog C’est moi qui l’ai fait.

“Comme tous les partici-pants au salon du blog culi-naire, j’ai passé un week-end mémorable ! Un accueil des plus chaleureux par les élèves de l’école d’hôtel-lerie toujours disponibles pour que les blogueurs se sentent comme dans leur cuisine, chef Damien est très à l’écoute et très présent pendant les démos (…)” Cé-line Jouvallier, blog Le petit monde de Céline.

“Vivre une passion, seule avec son fourneau, ses ma-niques et ses cuillères et la partager sur les blogs, c’est déjà formidable. Mais ce que Damien et tous ces pe-tits gars nous ont donné ce week-end ce fut l’apothéose de l’amitié, du partage, de la générosité.” Fabienne, blog Alice au pays des saveurs.

Les étudiants jouent un rôle essentiel dans l’organisation.

(1) Un piano estun fourneau professionnel.

contactwww.salondublogculinaire.com

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Les Archives départemen-tales sont le point de passage obligé des généalogistes. Pour remonter les branches de son arbre, il faut s’adresser à ce ser-vice, qui conserve l’ensemble de l’état-civil et des registres parois-siaux axonais. Désormais, il sera possible de retrouver la trace de ses ancêtres directement sur le web. “C’était très attendu, oui, s’enthousiasme Sébastien Sar-tori, président de Généalogie Aisne. Pour nous, c’est un ou-til d’une grande importance, je dirais même indispensable au-jourd’hui.”

Le site des Archives départe-mentales propose près de 2,6 millions de documents d’état civil et de registres paroissiaux, tous remontant avant 1905. Une mine d’or accessible à tous, et gratuitement - ce qui n’est pas le cas de tous les sites de ce type en France. “Cela permet aux amateurs de se connecter n’im-porte quand, après le travail ou le week-end, reprend Sébastien Sartori. Il y a un côté pratique et économique, car un tel site ré-duit le nombre de déplacements, même si, au bout du compte, il faudra parfois se rendre sur

Retrouver ses aïeux sur internetLaon

l'Aisne 180 magazine du Département - Septembre/Octobre 2010 actualité 9

place malgré tout : accéder aux documents est une étape, mais il est indispensable ensuite de savoir les interpréter.”

Le personnel des archives est bien entendu au service des gé-néalogistes. De même que l’as-sociation présidée par Sébastien Sartori, qui est l’une des plus importantes de France, avec 1 400 adhérents. “Nous avons

Les Archives départementales sont en lignedepuis cet été. Un nouveau service

très attendu des généalogistes, qui en sontles principaux utilisateurs.

Sculptures, installations, peintures,estampes… Le don que l’artiste

contemporain Haïm Kern a consentiau département de l’Aisne embrasse

toute une vie consacrée à l’art.

beaucoup de généalogistes dans le département, se réjouit-il, et nous avons un fort potentiel en-core. La mise en ligne devrait nous permettre d’attirer d’autres publics, je pense, et nous serons là pour les aider.”

Aude Rœlly, responsable des Archives départementales

éducation

contactwww.archives.aisne.frwww.genealogie-aisne.com

“Ils n’ont pas choisi leur sépulture”,sur le Chemin des Dames : l’œuvre la plus célèbre d’Haïm Kern.

Haïm Kern fait don de sa collection Des premières huiles figu-ratives, remontant aux années 50, jusqu’aux créations les plus modernes, la donation comprend un total de 1 117 pièces. De nom-breuses pièces sont des études pré-paratoires à la sculpture du plateau de Californie, “Ils n’ont pas choisi leur sépulture” et permettent de bien comprendre le processus de créa-tion qui a mené à l’œuvre finale. Le Conseil général de l’Aisne s’est en-gagé à faire vivre cette collection, notamment lors d’ex-positions temporaires.

Haïm Kern : “Lorsqu’il m’a été de-mandé de présenter un projet pour un mo-nument commémoratif de l’armistice du 11 novembre 1918 je ne savais pas grand chose sur l’Aisne. La tâche était délicate, mais contribuer à rap-peler la mémoire de ces hommes qui avaient laissé leur vie dans cette épreuve était une tâche dont je me-

surais l’importance et la signification. Sans oublier les souffrances infligées aux populations civiles pendant ces longues années de guerre.

Le choix de l’Aisne, du plateau de Californie, a certainement fortement orienté mon œuvre. Cette laie si pai-sible est encore l’écho de terribles af-frontements. L’installation de l’œuvre me permit de mieux connaître le pays, mais aussi ses habitants, et je dois dire que je n’ai jamais été déçu.

Ainsi des liens ont-ils été créés et lorsque l’âge m’amena à me préoccuper de la destination de la col-lection que j’avais constituée avec mon

travail, je m’en ouvris au Dépar-tement. En retour le président du Conseil général me fît connaître son intérêt pour un tel projet. J’espère que mon don pourra participer à la vie culturelle du département.”

L’Aisne ne m’a jamais déçu.

Haïm Kern“

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L’aventure de la biodiversité com-

mence au jardin. Un jardin “au naturel”, qui respecte l’ensemble de ses habitants, est un espace pédagogique formidable pour toute la famille. Géodomia, le centre de ressources environne-mentales du Conseil général de l’Aisne à travers l’opération “Fai-tes des jardins au na-turel” souhaite ainsi développer un regard citoyen sur notre nature immé-diate. L’opération commence par un concours réservé aux enfants, et se poursuivra par d’autres ac-tions l’an prochain. Le tout dans le cadre du Schéma des espaces naturels sensibles (voir l’Aisne n° 179) adopté par les élus en oc-tobre dernier.

Ce concours vous propose de dé-

10 développement durable

“Faites des jardins au naturel” : c’est l’invitation lancée par Géodomia et le Conseil général de l’Aisne, invitation

qui se déclinera pendant plusieurs saisons. Première action : un concours,

pour les enfants de 7 à 14 ans sur le thème des “hôtels à insectes”.

couvrir des hôtes parfois peu ap-préciés : les insectes. Une bonne occasion de changer notre regard sur eux et d’aider à les protéger, en leur construisant un abri. Si les nichoirs à oiseaux sont bien connus, les hôtels à insectes sont moins courants. Pourtant les

insectes sont de pré-cieux alliés du jardin, que l’on a tout intérêt à chouchouter. D’où l’idée de ces “mai-sons”, où ils peuvent

passer l’hiver tranquille. Briques creuses, fagots, tronc d’arbre per-foré, paille… Construire un gîte à insectes demande d’abord et avant tout de l’imagination. Les matériaux se trouvent en foret, dans les champs… Vous trouve-rez des exemples sur le site www.geodomia.com

Bonne chance à tous.

Faitesdes jardinsau naturel “

Il s’adresse aux enfants de 7 à 14 ans. Les classes peu-vent participer, y compris en milieu urbain : même une cour d’école abrite des in-sectes !

Il s’agit de construire un hô-tel à insectes, de le prendre en photo. Envoyer ensuite la photo à Géodomia, soit en épreuve papier (Géodo-mia, 33, rue des Victimes de Comportet, 02000 Merlieux-et-Fouquerolles), soit par courrier électronique ([email protected]). Un jury, composé de personnes qua-lifiées de Géodomia et du service communication du Conseil général de l’Aisne, choisira les dix meilleures réalisations, selon des cri-tères d’originalité mais aussi d’utilisation de matériaux recyclés ou naturels. Les photos feront l’objet d’une exposition à Géodomia, où aura lieu la remise des prix. Le concours est ouvert du 15 septembre au 15 novembre 2010. Les cinq premiers gagneront des kits d’obser-vation de la nature, les cinq suivants un beau livre sur les insectes.

Renseignements surwww.geodomia.com

Le concours

l'Aisne 180 magazine du Département - Septembre/Octobre 2010

Construire un quatre étoilespour les insectes

Les insectes,auxiliairesdu jardinier

Un jardin sans insecte est un jardin mort. Car les insectes sont des alliés précieux, des auxiliaires efficaces du jar-dinier, qui a tout intérêt à vivre en bonne intelligence avec eux.

D’abord, pour se débarras-ser… d’autres insectes, moins appréciés. La cocci- nelle est la plus connue et la plus sympathique. Elle dévore quotidiennement un peu plus de cent pucerons. Mais les perce-oreilles sont également très efficaces pour lutter contre les indési-rables.

Ensuite, les insectes sont indispensables comme polli-nisateurs. Sans eux, pas de fruits, pas de légumes, moins de fleurs. Les abeilles jouent ce rôle, mais elles ne sont pas les seules : les guêpes, les papillons, mais aussi les mouches, butinent sans cesse.

Dernier job de nos amis les insectes, le recyclage. Ils dévorent les feuilles mortes, les brindilles, et les transfor-ment en terreau fertile.

Un exemple d’hôtel à insectes dans le jardin d’un particulierà Nouvion-et-Catillon.

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“Un dragon dans mon jar-din”. C’est le nom de l’opération menée l’an dernier par le CPIE des Pays de l’Aisne pour inciter les Axonais à observer les am-phibiens dans leurs jardins et à les protéger. De plus en plus, les scientifiques, comme ceux du Muséum d’histoire naturelle de Paris ou des associations de sau-vegarde de l’environnement font appel directement aux particuliers pour étoffer leurs connaissances.

Observer pour mieux protéger

l'Aisne 180 magazine du Département - Septembre/Octobre 2010 développement durable 11

Guénael Hallart observe la nature depuis plus de dix ans.

“Il y a beaucoup de gens qui ob-servent par plaisir, mais qui ne savent pas que cela peut servir, parce qu’ils ne connaissent pas l’existence des réseaux. C’est eux que nous cherchons à attirer”. Il n’est pas nécessaire d’adhérer à Picardie Nature pour intégrer un réseau. Et rassurez-vous, chaque réseau a un responsable, spécia-liste dans son domaine, qui valide les observations recueillies par les bénévoles.

“Apporter sa pierre à l’édifice”Guénael Hallart a 28 ans, dont 14 passés à observer les oiseaux, sa passion. Ce Thiérachien contri-bue depuis plusieurs années à différents réseaux de Picardie nature. “A l’origine, je suis plutôt porté sur l’ornithologie, mais je m’intéresse aussi aux amphibiens, aux reptiles, et, à un degré moindre, aux mammifères.” Pendant ses loisirs, Guénael parcourt la Thiérache, un formidable terrain d’investigation, composé de mares, de bocage, de plaines céréalières et de massifs forestiers, d’une grande richesse faunistique. “Soit je fais des observations libres, soit je participe à des études menées dans un cadre national. J’ai aidé par exemple à un dénombrement du râle des genêts, un oiseau dont la population régresse dangereusement.”

Dès le printemps, Guénael consacre entre 15 et 20 heures par semaine aux observations. “J’y vais le soir, le week-end… L’important, c’est de bien remonter ses informations au réseau. C’est très simple et à la portée de tous.”

Cette passion bénévole est prenante, mais Guénael en tire une grande satisfaction. “On est dans la na-ture, et c’est toujours un émerveillement. J’apprends toujours, je découvre encore des espèces. Surtout, j’ai le sentiment d’apporter ma pierre à l’édifice de la connaissance générale.”

Les scientifiques s’appuient de plus en plus sur les particuliers pour constituer des bases

de données fiables. Les réseaux d’observateurs bénévoles sont essentiels pour connaître l’état de la faune et de la flore. Exemple dans l’Aisne.

contactwww.picardie-nature.org/

30

le chiffre

Dans l’Aisne, Picardie Na-ture compte 30 observateurs dans ses réseaux. “Ce n’est pas suffisant, d’autant que l’Aisne est le département le plus riche en biodiversité” souligne Sébastien Maillier.

Une formationgratuite

Pour devenir un bon obser-vateur, il faut avant tout être passionné. Des connais-sances scientifiques pointues ne sont pas nécessaires. Certains membres de réseau sont des spécialistes, mais d’autres sont de simples amoureux de la nature qui répondent présents lorsqu’il s’agit d’aller compter les crapauds. “Il faut juste de bons yeux et de bonnes oreilles”, professe Sébastien Maillier.

Ceci dit, pour la fiabilité des données recueillies, Picardie Nature a mis au point des stages de formation gratuits, pour apprendre comment et pourquoi observer, comment noter ces observations cor-rectement. Ces stages ont lieu sur quatre jours - des samedis - et sont gratuits. Le prochain stage a lieu dans l’Aisne les 2 et 23 octobre, 27 nov. et 18 décembre.

Renseignements et inscrip-tions auprès de Picardie Nature au 03 62 72 22 55

zoom

Aucune espèce n’y échappe ; oiseaux, mammifères, insectes, amphibiens… les réseaux d’ob-servateurs se diversifient et leur nombre s’intensifie. “Nous avons huit réseaux, explique Sébastien Maillier, de la fédération Picar-die Nature. Nous observons les oiseaux depuis quarante ans, et nous sommes structurés depuis dix ans. Cela nous donne du recul pour constater une réelle érosion de la biodiversité dans la région”. L’objectif des réseaux est bien là : accroître la connais-sance, par espèce, pour sa-voir si elle est régresse ou si, au contraire, elle se porte bien. “Ces informations nous permettent en-suite d’intervenir en amont des aménagements, en les portant à la connaissance des décideurs” poursuit Sébastien Maillier.

Devenir observateur est à la por-tée de tous (lire ci-contre dans la colonne). On y retrouve des or-nithologues aguerris comme de simples amoureux de la nature.

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l'Aisne 180 magazine du Département - Septembre/Octobre 2010 12 tribune Obligation prévue par la loi de 2002 relative à la démocratie de proximité. Les propos publiés ci-dessous le sont sous l’entière res-ponsabilité de leurs auteurs.

Certains d’entre vous ont déjà reçu leur avis d’imposition foncière, d’autres la re-cevront sous peu.

Dans quelque temps, tous les Axonais recevront également leur avis de taxe d’habitation.

Il sera facile alors de constater que si la première aug-mente, la seconde diminue.

C’est le moyen qu’a trouvé la majorité départementale de Gauche du Département de l’Aisne pour maintenir ses ressources et ainsi préserver un niveau d’action publique important, ce dont profitent tous les Axonais.

Ce choix fiscal unique en France, techniquement habile et politiquement audacieux, a provoqué un séisme dans l’opposition départementale qui s’est divisée.

La partie la plus lucide de l’opposition a décidé de voter le budget départemental alors que sa partie la plus réaction-naire persiste à réclamer toujours plus d’investissement, par exemple sur les routes.

Toutefois cette Droite, la plus sarkoziste, ne veut pas as-sumer la contrepartie de ces dépenses, c’est-à-dire des recettes. Or, les recettes ne peuvent provenir que de la fiscalité ou d’une collaboration financière importante de l’Etat… Etat qui ne cesse de se désengager.

Il est mort l’argument de la Droite qui sans cesse répète cette même rengaine d’une Gauche qui ne saurait qu’aug-menter la fiscalité. Les habitants de certaines villes gérées par la Droite dans l’Aisne seront d’ailleurs bien avisés d’examiner attentivement leur feuille d’impôts pour recher-cher qui est à l’origine d’une augmentation de la pression fiscale.

La majorité départementale montre encore cette fois qu’elle sait gérer et faire des choix courageux.

Les propriétaires habitants verront que l’incidence est nulle alors que les locataires se réjouiront d’une baisse de leur imposition… en tout cas sur la part départementale.

Ainsi, malgré la volonté du gouvernement, désormais évi-dente pour tout le monde de casser les départements, la majorité de Gauche du Conseil Général de l’Aisne a su en-core une fois montrer sa capacité à innover dans l’intérêt de son territoire et de ses habitants.

La Majorité de Gauche : groupessocialiste, progressiste et communiste

Avisd’imposition,

avis à lapopulation !

Lors de la dernière réunion du Conseil général de l’Aisne, les élus UMP sont intervenus pour dénoncer les retards dans la réalisation des travaux du Conseil général mais aussi dans le paiement des subventions aux communes dans le cadre des Contrats Départementaux de Développement Local (CDDL).

En effet, il n’est pas rare que les communes attendent plusieurs mois pour obtenir les subventions auxquelles elles ont droit suite à des travaux réalisés sur leur territoire. Il est surprenant de la part de la majorité du Conseil Général qui se dit défenseur des communes, de constater de tels délais de paiement qui conduisent à de très graves problèmes de trésorerie pour ces collectivités, et une mise en péril de leur fonctionnement.

Pourtant, malgré la très forte augmentation de la fiscalité que notre département vient de nouveau d’infliger, il se trouve as-phyxié financièrement et dans l’impossibilité de tenir ses enga-gements vis-à-vis des communes.

Nous avions émis des craintes sur la situation du département et estimé que cette nouvelle hausse de la fiscalité ne permet-trait pas au département de sortir d’une situation quasi inex-tricable.

Force est de constater que nous avions raison de ne pas voter ce budget irréaliste et cette hausse de taxes inutile.

Le groupe UMP

Choses promises…mais pas réalisées !

Alors que l’Etat, dans un souci d’équilibre budgétaire, supprime des postes de fonc-tionnaires, notamment d’enseignants, les collectivités locales sont de plus en plus mises à contribution.

Ainsi, en zone rurale, la fermeture d’écoles engendre des frais de fonctionnement pour les communes et les regrou-pements devant assumer de nouveaux services tels que la cantine ou le périscolaire.

Bien que le primaire relève de la compétence communale, le Conseil général de l’Aisne, dans un souci de solidarité, s’est toujours impliqué (avec une majorité de droite comme de gauche) aux côtés de nos territoires les plus isolés, en finançant les postes de surveillants à la cantine et dans les bus, les déplacements pour la piscine, les séjours pédago-giques, en subventionnant les travaux dans les locaux et surtout, en finançant les transports scolaires, ce qui repré-sente une dépense annuelle de 30 millions d’euros.

L’expression de cette solidarité départementale permet ain-si à chaque écolier axonais de trouver les conditions d’une bonne scolarité quelque soit son lieu de vie.

Le groupe des indépendants est attaché à ces mesures car se préoccuper de notre jeunesse, c’est préparer l’avenir, ce-lui de l’Aisne et de ses habitants.

Educationet ruralité

Les Indépendants : A. Venet / N. Fricoteaux / M. Laviolette / B. Ronsin / E. Templier / P. Timmerman

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l'Aisne 180 magazine du Département - Septembre/Octobre 2010

culture 13

La Lucciola prend son envol

14 lectureLa fête du livre de Merlieux a 18 ans.

15 artDenis Rivière, peintre de Coincy.

16 atelier d'artDes ateliers artistiques à l'hôpital de La Fère.

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l'Aisne 180 magazine du Département - Septembre/Octobre 2010 14 culture

La fête du livre, un événement majeur

Pour ses dix-huit ans,la fête du livre de Merlieux va mettre les petites pages dans les grandes. Nouveaux espaces, nouvelles idées,nouvelles rencontres :la fête est loin d’être finie.

Et c’est reparti ! Alors que la fête du livre de Merlieux a failli disparaître, pour de classiques raisons de financements, elle revient plus diversifiée que ja-mais, dimanche 26 septembre. Au programme, des auteurs, des débats, un marché du livre et même des spectacles… Le tout concocté par les bénévoles du “Groupe bibliothèques” de Mer-lieux, qui ont repris au printemps dernier la responsabilité de la fête, sous forme associative.

Le village sera organisé en diffé-rents pôles : littérature générale

et histoire locale ; littéra-ture jeunesse ; environ-nement. Une nouveauté cette année : le village des bibliothèques, en collaboration avec la Bi-bliothèque départemen-tale de prêt, proposera une vision globale de l’offre de lecture pu-

blique dans l’Aisne. Cet espace s’attachera en particulier aux actions menées pour le dévelop-pement de la lecture en milieu rural.

“Dans chaque pôle, il y aura des débats, des conférences” ex-plique le président de l’associa-tion, Philippe Capliez. Des dé-

Pour ses 18 ans, la fête du livre innove avec un “village des bibliothèques”.

www.aisne.comProgramme complet sur

bats qui s’avèrent dès à présent passionnants : “rire, réagir, réflé-chir”, avec quatre pointures du dessin de presse - Cabu, Charb, Willem et Honoré -, tous colla-borateurs à Charlie Hebdo et à d’autres publications. On réflé-chira également sur l’Oulipo, ce mouvement littéraire lancé par Raymond Queneau et George Perec, et sur la littérature sous contrainte.

Le pôle environnement, situé à Géodomia, le Centre départe-mental de ressources environne-mentales, accueillera quelques conférences d’auteurs tels que Paul Arnoult, spécialiste des fo-rêts ou Christian Cogneaux. Ce sera, aussi, l’occasion de ren-contrer le mouvement Colibris pour la terre et l’humanisme de Pierre Rabhi, ou d’assister à des spectacles de danse et de mu-sique… Parce que le livre est aussi une fête.

Bien entendu, on va aussi à Merlieux pour rencontrer des au-teurs. La marraine de toujours, Régine Deforges sera bien là. De même, quelques représentants de la crème du polar français - Didier Daeninckx, Jean-Ber-nard Pouy -, le prolifique Dan Franck, l’engagé Gérard Mor-

dillat, ou Gwenaëlle Aubry, prix Femina 2009, ont annoncé leur présence. Cerise sur le gâteau, sauf imprévu, Florence Aubenas devrait également être présente, avec son formidable ouvrage, Le Quai de Ouistreham, couronné du bien nommé prix Joseph Kessel.

Ce sera, aussi, l’occasion d’échanger avec des auteurs locaux, Tony Legendre, Yves Couraud… ou de rencontrer quelques auteurs de polars nor-distes et picards de la collection “Polar en Nord”, comme Léo La-pointe. Rien que des écrivains, donc, et pas de “people” qui ont raconté leur vie dans un livre écrit par un autre. C’est la vo-lonté du Groupe bibliothèques, de ne pas verser dans la mode et la facilité et de conserver une véritable qualité à cette manifes-tation.

Vous pourrez d’ailleurs partager un repas avec certains auteurs, le samedi soir. “Nous voulons instaurer un moment convivial entre les écrivains et leurs lec-teurs” explique Sylviane Gat-teau, l’une des responsables du Groupe. Il faut réserver sa place au 03 23 80 20 98.

Merlieux et Fouquerolles

Nous voulonsinstaurer un

moment convivial entre les écrivains

et leurs lecteurs.

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Denis Rivière :du visible à l’invisible

Coincy

l'Aisne 180 magazine du Département - Septembre/Octobre 2010 culture 15

Saisissants de vérité,

portraits des habitants de Coincy

(huile-bois découpé).

Plusieurs visiteurs eurent le même réflexe devant les tableaux et bois découpés de Denis Ri-vière, œuvres de sa série “sacs poubelles” : s’approcher, toucher, vérifier s’il s’agissait ou non de peinture. La technique est sidé-rante : voilà cinquante ans que le peintre consacre sa vie à la pein-ture, et, dit-il lui-même avec hu-mour, “je crois que ce n’est pas trop mal peint”.

Né dans un pays de peinture, Honfleur, Denis Rivière com-mence à exposer à peine sorti de ses études aux Beaux-Arts, aux alentours de 23 ans. L’artiste est assez vite reconnu, il expose à Beaubourg en 1977, en Alle-magne, dans de nombreuses ga-leries à travers le monde et Fran-çois Mitterrand lui commande pour l’Elysée des tableaux, des tapis et même un plafond pour la salle à manger. “A un moment, j’ai eu envie de quitter Paris et trou-ver un espace plus grand pour vivre et peindre. Mon installation à Coincy m’a permis d’aborder la peinture différemment. J’ai mis de côté ma carrière sociale, si je peux m’exprimer ainsi, pour une vision plus libre de la peinture.”

Denis Rivière, qu’il peigne des ciels, des corbeaux, des sacs plastique… nous propose un

monde “apparemment” réel. Si le spectateur y voit une image de la réalité, c’est justement parce que le peintre filtre cette réalité et la rend plus abordable, plus direc-tement accessible. “Regardez de vrais sacs poubelles, ça n’a rien d’esthétique. La peinture trans-forme le plomb en or, c’est une alchimie… et la technique n’est qu’un moyen pour y parvenir. De-nis Rivière nous donne à voir non pas la réalité de ses objets, de ses modèles, de ses paysages, mais une image de la réalité, plus réelle que le réel, plus intéressante.”

Installé dans son nouvel atelier Denis Rivière commence une série d’œuvres sur le corbeau. “Nous sommes au pays de La Fontaine, j’ai eu envie d’aller à la découverte de cette “terra inco-gnita”. L’inspiration d’un peintre, vous savez, c’est parfois comme glisser sur une peau de banane. Vous travaillez sur un sujet, qui en amène un autre, puis un autre… Après les corbeaux, ma fille était au Liban, et là-bas, la guerre a éclaté. J’étais bouleversé, j’ai composé “Liban, nature morte” … et petit à petit, ce thème m’a amené à réfléchir sur les choses laissées pour compte, et les re-buts de la société. J’ai donc com-mencé à travailler sur les sacs

Denis Rivière, autoportrait(huile-bois découpé).

poubelles, l’expression même de notre société de consommation... Ensuite, sur les sacs plastiques : j’ai demandé à tous mes amis de m’en rapporter de leurs voyages pour essayer de raconter une pro-menade dans le monde autour de ces sacs”.

Denis Rivière propose un jour à un habitant de Coincy de réaliser son portrait, en pied, peinture à l’huile sur bois découpé. C’est le premier d’une série de “tableaux silhouettes”, qui constitue une image quasi “ethnographique” du village. Le maire, le boulan-ger, l’infirmière, le jardinier… tous peuplent le premier étage de l’atelier. “Au début, les gens étaient réticents, aujourd’hui, ils acceptent volontiers que je les représente”. L’exposition, intitu-lée “Tranches de vie, tronches de Coincy” a été présentée pour la première fois… à Coincy et sera présentée à l’Arsenal à Soissons, à partir du 18 septembre.

cinéma

28e Ciné-Jeunede l’AisneDu 15 au 22 octobre

Plus de 120 films,220 séances27 lieux de diffusion3 compétitions internationales

A Saint-Quentin et dans toute l’Aisne, les cinéphiles de 3 à 99 ans peuvent s’en donner à cœur joie. La pro-grammation du festival Ciné Jeune (le premier festival jeune public créé en France) s’annonce une fois encore passionnante.

> Découverte de films inédits d’Europe et du monde entier, en longs et courts métrages, à l’occasion des trois compé-titions organisées : compéti-tion long métrage pour jeune public, court métrage pour adolescents, court métrage d’animation pour enfants.

> Panorama de films récents, séances en avant-première pour découvrir toute l’ac-tualité cinématographique à destination du jeune public.

> Séances thématiques :cette année seront présentés des films récents et du patri-moine autour de l’eau, avec interventions de spécialistes.

> Coup de projecteur sur le cinéma d’animation tchèque.

> Séances consacrées au ci-néma européen et à l’année de la Russie en France.

A cette programmation très diversifiée s’ajoutent de nombreux ateliers et ani-mations, rencontres avec les réalisateurs et équipes de tournage, débats, exposi-tions…

Rens. Ciné-Jeune de l’Aisne 03 23 79 39 37

Tout le programme en ligne sur www.aisne.com et www.cinejeune02.com

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Exister et agir

l'Aisne 180 magazine du Département - Septembre/Octobre 2010 16 culture

Au Centre Hospitalier de la Fère,l’espace culturel “La Lucciola”met en pratique un nouvel art

de prendre soin.

“Nous ne faisons pas ici d’art thérapie, c’est un lieu où nous voulons que les gens se retrouvent.” Directeur du centre hospitalier de La Fère, Philippe Arezki, résume en une phrase la philosophie de La Lucciola, nou-vel espace d’activités culturelles animé par la société de produc-tion audiovisuelle Wallworks, déjà à l’initiative de La Cordon-nerie, espace culturel au sein de l’Etablissement public de santé mentale départemental de l’Aisne (EPSMD) à Prémon-tré. Dans l’ensemble des bâti-ments du complexe hospitalier, La Lucciola se présente comme un lieu à part, il est d’ailleurs presque en dehors de l’enceinte. L’agencement des pièces, la dé-coration et l’éclairage, tout a été pensé de façon à ce que le vi-siteur ne se sente surtout pas à l’hôpital, mais bien dans un lieu

où il redevient pleinement acteur de sa vie. “Comme le souligne Michel Foucault dans son essai sur l’univers carcéral “Surveiller et punir”, les mêmes principes se retrouvent dans la concep-tion architecturale d’un hôpital, d’une caserne ou d’une prison, relève Philippe Arezki. Il fallait briser cette logique pour un lieu comme celui ci.”

Si La Lucciola accueille princi-palement des personnes âgées, résidents de l’hôpital gérontolo-gique et des maisons de retraite du secteur, l’endroit se veut ou-

vert à tous, patients et personnel de santé, ainsi qu’aux personnes handicapées comme certains résidents du foyer de vie “l’en-volée” de Chauny qui participent déjà régulièrement aux différents ateliers. “Toutes les personnes qui viennent ici le font volontai-rement, précise Philippe Arezki, personne ne les prend par la main.”

Ecriture, gravure, sculpture, photo-graphie, danse ou vidéo, l’offre est large et l’enca-drement assuré par des profes-sionnels au parcours éloquent comme Julia Shindel, chef mon-teuse, entre autres pour Arte et Canal +, ou Jean-Philippe Baltel, photographe chez SIPA Press et directeur photo en télévision et cinéma. Claude Kunetz, produc-teur de films longs métrages et fondateur de la société Wallworks a confié la coordination du lieu et l’animation des ateliers de tech-nique picturale à Alice Simoes, jeune doctorante en esthétique de l’art ayant déjà fait ses armes à La Cordonnerie de Prémontré. “On stigmatise beaucoup les personnes âgées, déplore-elle. Ce que je constate tous les jours, c’est que les gens qui viennent à nos ateliers veulent et peuvent encore tout à fait apprendre. Ils redeviennent productifs et en re-tirent une réelle reconnaissance, tant des autres participants que de leurs proches, c’est très im-

La Fère

Ils redeviennent productifs.“

portant.” Si beaucoup des inter-venants ont déjà l’expérience du milieu hospitalier, voire de l’uni-vers pénitentiaire, la chose est tout à fait nouvelle pour Christine Paquelet-Lussac, professeur de formation musicale et d’analyse au conservatoire de Soissons. Elle a relevé le défi d’assurer l’activité piano, un atelier qui, à

la surprise de tous, rencontre un très grand succès. “J’ai été moi-même

surprise des résultats, avoue la musicienne, sachant que la plupart de ceux qui s’inscrivent à cet atelier n’ont jamais fait de piano ni de solfège. L’approche de l’instrument fait appel aux fonctions motrices, cérébrales et de coordination, avec de la régularité et des exercices adap-tés à chacun, on voit des pro-grès même chez des personnes souffrant de pathologie du type Alzheimer.”

contactCentre hospitaliergérontologique La Fère 2 avenue Dupuis 02800 La Fère03 23 56 67 00

Un lieu à part où chacun redevient actif.

L’atelier piano rencontre énormémentde succès.

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l'Aisne 180 magazine du Département - Septembre/Octobre 2010

dossier 17

18 Vivaise cultive les jeunes pousses19 Soissons : le quartier de Presles à l'heure loisir20 Sissonne en musique21 Saint-Quentin soigne sa plastique / Ça roule à Trélou/Marne

“Et en dehors de l’école”

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l'Aisne 180 magazine du Département - Septembre/Octobre 2010

18 dossier

Avant même d’entrer à l’école, les plus petitsqui fréquentent une structure d’accueil collective

accèdent à de nombreuses activités d’éveil.Exemple à la halte-garderie “Pouss-Pouce” à Vivaise.

Desmarionnettes

pour cetteannée.

Jeunes pousses

“Les enfants apprennent ici le partage et le respect des autres, les premières règles de vie en collectivité. Ce n’est pas toujours évident pour des tout petits, mais ils développent une sociabilité qui facilite ensuite leur entrée à l’école”. Educa-trice de jeunes enfants, Odile Hacquart est responsable de la halte-garderie “Pouss-Pouce“, structure créée il y a dix ans par l’association Familles Rurales de Crépy. Fonctionnant de fa-çon itinérante, l’équipe assure l’accueil des enfants dès l’âge de deux mois en trois lieux dif-férents sur la semaine : Crépy, Aulnois-sous-Laon et Vivaise où la présence d’un dortoir et d’une cuisine permet l’accueil sur une journée complète le mardi et le

jeudi avec possibilité de repas. “Moi je m’appelle Alicia et ma maison est loin, très loin,” confie d’une voix assurée une petite fille de trois ans habitante de Crépy.Sur les 60 à 70 enfants inscrits dans la structure cette année, nombreux sont ceux qui comme Alicia ne se contentent pas de fréquenter seulement la halte-garderie de leur lieu de domicile mais également les deux autres points d’accueil. “Il y a une de-mande pour des périodes d’ac-cueil plus longues de la part de parents qui travaillent, précise Odile Hacquart. Certains jonglent avec leurs horaires, le recours à une assistante maternelle et la halte-garderie pour que leur en-fant ait une vie en collectivité. Nous espérons pouvoir mettre

Moment de lecture autour de Nora, auxiliaire de puériculture.

Partager, respecter

l’autre,c’est l’ap-

prentissage de la vie qui commence.

contactFamilles Rurales Crépy03 23 22 97 66

Vivaise

en place prochainement un sys-tème multi-accueil qui nous per-mettrait de prendre des enfants à la semaine comme en crèche.”

Sur place, une im-pressionnante palette de jeux est à la dis-position des bambins et des intervenants extérieurs viennent régulièrement leur rendre visite. La bi-bliothécaire de la commune vient ainsi avec ses livres pour des moments de lectures avec les enfants, les livres peuvent ensuite être empruntés par les parents. Des moments de ren-contres sont également réservés pour accueillir l’enfant avec ses parents ou avec sa “nounou“. Tout le monde est alors invité à participer à une animation pein-

ture ou cuisine, prétexte à jouer ensemble et surtout à créer du lien. “Organiser une sortie est compliqué avec des enfants de

cette tranche d’âge, les animations se font donc généra-lement sur place, explique la respon-sable. Il y aura des marionnettes cette année et nous ré-fléchissons à faire

intervenir un dentiste pour une animation de sensibilisation à l’usage de la brosse à dents. C’est à cet âge là qu’il faut leur en parler. D’ailleurs aujourd’hui les enfants déjeunent ici et les brosses à dent sont là !”

Les enfants apprennent ici les premières règlesde vie en collectivité. Ce n’est pas toujours évident pour des tout petits, mais

ils développent une sociabilité qui facilite ensuite leur entrée à l’école. “ “

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l'Aisne 180 magazine du Département - Septembre/Octobre 2010

dossier 19

“J’ai commencé à fréquenter l’école dès l’âge de 8 ans, mais la musique est avant tout pour moi une passion, pas une voca-tion.” A 17 ans, Pauline de Cou-cy-les-Eppes, achève pourtant avec brio son IIe cycle de piano et son IIIe cycle en formation musicale. Elève en Terminale S au lycée Pierre Méchain à Laon, ses connaissances musicales acquises hors scolarité lui per-mettront entre autres de gagner des points en passant l’option Musique au baccalauréat. Créé en 1983, l’Ecole intercommu-nale de musique de Sissonne a la particularité de proposer un enseignement pour enfants et adultes qui suit les même exi-gences qu’en conservatoire tout en restant ouvert à une pratique musicale de pur loisir. “Nos pro-fesseurs sont tous diplômés du-conservatoire, le programme et les examens sont les mêmes,” appuie Janine Thomain, coordi-natrice de l’école. Des cours sont également ouverts à ceux qui

En clé de si, sonne le la

souhaitent seulement s’initier à un instrument. A 14 ans, Louise qui vient de Gizy s’est ainsi ins-crite au cours de guitare folk, un instrument absent des cursus classiques du conservatoire. Elle s’essaye aux premiers accords sur “Wonderwall“ du groupe pop Oasis. “Je n’avais aucune notion avant de venir, avoue-t-elle. C’est juste pour le plaisir de gratter entre amis, j’ai envie de pouvoir jouer les morceaux que j’écoute à la radio.”

Près de 150 élèves fréquentent l’école, “Mais il y a encore de la place, assure Aurélie Lecomte,

Pour le plaisir ou pour l’excellence,faire ses gammes est toujours

enrichissant. A Sissonne, l’école demusique “Les quatre chemins” propose

un enseignement exigeant et defréquentes rencontres avec le public.

professeur de piano qui s’occupe également des deux chorales, “Les Polyssons” pour les junior set “Le chant des Roizes“ côté adultes.” Plusieurs orchestres existent au sein de l’école et les concerts s’enchaînent à un rythme impressionnant : pas moins de 17 représentations pu-bliques en 2010, avec évidem-ment un grand concert de fin d’année auquel tous les élèves participent. En classe d’éveil musical, Assïa et Emma, 5 ans chacune, se réjouissent déjà de monter sur scène pour chan-ter “La petite Charlotte” d’Henri Dès. “Les enfants peuvent venir dès 4 ans au jardin musical, l’an-

née suivante ils sont en classe d’éveil et apprennent déjà à reconnaître une partition, explique Clémence Avez, in-tervenante pour les plus jeunes. Nous

avons des jeux comme le “domi-note” pour exercer leur oreille et

Répétition générale pour lorchestre junior

avant le concertde fin d’année.

Pour le plaisir de gratter entre amis,Louise prend des cours de guitare folk.

Historiquement, l’école est spécialiséedans l’enseignement des cordes :violon, alto, violoncelle et piano.

contactEcole intercommunaleRue de Verdun - Sissonne03 23 80 83 50

Sissonne

ils font aussi connaissance avec les instruments, ce qui leur per-met de choisir celui qu’ils prati-queront par la suite.” Si l’école est historiquement axée sur les cordes, on peut aussi y pratiquer le chant, apprendre la flûte tra-versière, le basson et la batterie ou pratiquer en atelier la flûte à bec et les percussions, notam-ment congas et djembé. “L’école est assez ouverte, ce qui nous place un peu à mi-chemin entre le conservatoire et la MJC, re-connaît Moïse Léonard, profes-seur de guitare. Mais pour ce qui est de la validation des examens, c’est aussi ardu que dans n’im-porte quel conservatoire. Les ju-rys sont composés de personnes extérieures qui ne connaissent pas nos élèves et ils appliquent les même critères que lorsqu’ils sont face à des élèves de conser-vatoire.”

Les concerts s’enchaînentà un rythme

impressionnant.

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l'Aisne 180 magazine du Département - Septembre/Octobre 2010

Ouvert à loisir

Roll, ba by roll

“Presles est un grand quar-tier, un territoire très dynamique sur lequel vivent beaucoup d’enfants et de jeunes. Le seul accueil de loisir concerne en moyenne une centaine d’enfants et à cela s’ajoutent bien d’autres activités en direction des jeunes, notamment un atelier mul-timédia et nouvelles technologies.” Directrice adjointe de l’accueil de loi-sir au Centre social de Presles, Maud Petit montre une réelle passion pour ce quartier qu’elle connaît très bien et parle avec enthousiasme du pro-gramme de rénovation urbaine lancé par la mairie de Soissons. “Un ter-rain multisports et des aires de jeu adaptées, pour nous cela représente plus de facilité pour emmener les enfants dehors, appuie-t-elle. Le

tri sélectif se met éga-lement en place et le développement durable sera un thème fort pour nous cette année.”

Comme il est spécifié dans le Contrat

“Nous comptons aujourd’hui 80 li-cenciés avec une très grosse majorité de jeunes, nous ne sommes qu’une petite quinzaine d’adultes.” Fabien Lallement encadre la section roller du Cercle spor-tif de Trélou-sur-Marne. Créé il y a à peine quatre ans, le club est devenu le plus im-portant de la région dans sa spécialité, la vitesse, une discipline dans laquelle le Français Yann Guyader est multiple cham-pion du monde. Une trentaine de jeunes “riders” licenciés à Trélou-sur-Marne s’il-

éducatif local, une des missions du centre social et spécialement de son accueil de loisirs est de permettre aux plus jeunes d’accéder au savoir, à la culture et à la pratique sportive. Responsabiliser les enfants et les rendre véritablement acteurs dans leur quartier passe par un travail étroit avec le réseau associatif local ainsi qu’une forte implication des familles. A Presles, les enfants ont accès à un large choix d’ateliers al-lant des activités manuelles aux arts plastiques en passant par la danse ou encore le théâtre en partenariat avec la compagnie Acaly du Théâtre Saint Médard de Soissons. “Selon les opportunités, nous organisons aussi beaucoup de sorties comme des voyages à la mer, à Axoplage ou à Eurodysney, précise Maud Petit. Pour certaines familles aux revenus limités, cela répond à une vraie de-mande. Le public “ado” est quant à lui très demandeur d’activités au-tour du multimédia : photo, vidéo et musique en particulier.”

20 dossier

Dès l’âge de 4 ans, l’accueil de loisirs permetune approche constructive du temps libre.Le Centre Social de Presles à Soissons joue la carte de l’implication et de l’ouverture.

Avec 90 000 licenciés pour1300 clubs dans l’Aisne, le sport

reste un loisir prépondérant qui voitrégulièrement arriver de nouvelles

disciplines. A Trélou-sur-Marne,le “roller-skate” fait

une remarquable percée.

Un large choix d’ateliers allantdes activités manuelles aux arts plastiques

en passant par la danse.

Soissons

Trélou/Marne

contactCentre Social de Presles 03 23 53 16 32

Moment de chansons avec les 6-8 ans.

lustrent régulièrement lors des compéti-tions nationales comme l’incontournable rendez-vous annuel sur le circuit des 24h du Mans. “Au regard des grands tradition-nels que sont chez nous le foot, l’équitation ou le judo, le roller est une discipline nou-velle qui attire beaucoup de jeunes sportifs au même titre que le club de Kung-Fu, ins-tallé à Vervins, ou le Pentathlon Moderne à Saint-Quentin,” précise Grégory Clémot au service sport du Conseil général.

Responsabiliser les enfants.“

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l'Aisne 180 magazine du Département - Septembre/Octobre 2010

Tout un art

“Les cours du mercredi ont toujours attiré beaucoup d’enfants et d’adolescents dans l’école, nous avons donc pris l’initiative de proposer des cré-neaux supplémentaires après les heures d’école pour les ateliers de sculpture et modelage ainsi que ceux de dessin et peinture.” Directeur de l’Ecole Quentin de la Tour, Jean-François Mezzasalma est aux commandes d’une des plus veilles insti-tutions de la cité du pastel. Fon-dée en 1782 par Maurice Quen-tin de la Tour, peintre à la cour de Louis XVI, “l’école royale de dessin”, comme elle se nommait alors, est installée depuis plus d’un siècle dans un immeuble à l’architecture fin XIXe, adossé

Roll, ba by roll Avec peu de moyens, l’entraînement se faisant sur route, dans des cours d’école et seulement depuis un temps récent au gymnase de Dormans, le club de Trélou-sur-

Marne est parvenu à créer un engoue-ment grandissant. “Outre la vitesse, il y a de nombreuses spécialités dans le roller que nous pratiquons également comme le hockey et le freestyle, précise Fabien Lallement. La rando en roller a beaucoup de succès et nous emme-

nons souvent les gamins à travers les rues aux pre-mières lueurs du jour. Il peut faire un temps exécrable ça ne les rebute absolument pas, rouler sur sol humide est toujours très instructif.”

dossier 21

Il peut faire un temps exécrable, ça ne les

rebute absolument pas.“

contact 06 86 17 17 35

contact03 23 67 56 46www.ecoledelatour.com

Embrasser une discipline artistique développe le potentiel créatif de chacun. A Saint-Quentin,

l’école Quentin de la Tour enrichit ses plages d’activités en direction des jeunes.

Saint-Quentin

L’exposition de fin d’année est l’occasionde découvrir les travaux des différents ateliers.

En 4 ans, le club estdevenu le plus importantde la région dans saspécialité, la vitesse.

au Musée Antoine-Lécuyer qui abrite les chefs d’œuvres du re-nommé pastelliste.

Forte d’une longue expérience dans les techniques tradition-nelles, l’institution accueille pe-tits et grands et dispense un enseignement ouvert à toutes les formes d’expressions, y compris les plus modernes. Si enfants et adultes y viennent en pratique

artistique de loisir, l’atelier préparatoire reçoit quant à lui les futurs étudiants en école d’art, venus se préparer aux dif-férents concours de

cette filière et surtout, se consti-tuer un dossier solide. “Collé-gien, j’allais à Quentin de la Tour le mercredi et parfois, on nous invitait à aller travailler là haut,

Les formes d’expression les plus modernes.“

au dernier étage, avec ceux que l’on appelait les “temps com-plets”, se souvient Frédéric, au-jourd’hui graphiste. C’était d’une part gratifiant, mais surtout très motivant de rejoindre cet autre univers et de voir les travaux de ces “grands” qui se destinaient à une carrière artistique.” L’école inaugure également cette année de nouvelles animations desti-nées aux familles pendant les vacances. Ces premiers “ateliers découvertes”, programmés pour La Toussaint, réuniront parents

et enfants autour des techniques les plus ludiques d’imprimerie en taille-douce sur la presse de l’atelier de Luc et Pomme Le-grand. Au programme, mono-types, gaufrage, pointe sèche, impression en noir et en couleur.

Au programme à la Toussaint,des ateliers découvertes

autour de l’imprimerie en taille-douce. “ “

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Florent Del Pinto,au service d’Haïti

l'Aisne 180 magazine du Département - Septembre/Octobre 2010 22 ils font bouger l'Aisne

Château-Thierry

Ce jeune castel de 27 ans est le chef dela mission de la Croix rouge française

à Haïti. Un parcours exemplaire,au service de l’humanitaire.

Ce 11 janvier au soir, Florent Del Pinto dîne à Paris avec l’an-cien chef de mission de la Croix Rouge à Haïti. Florent connaît bien la Grande île pour y avoir déjà mené une action de quatre mois pour le compte de l’organi-sation. Le lendemain, 12 janvier, c’est l’horreur. La terre tremble, les constructions s’écroulent comme des châteaux de cartes. Le bilan humain est désastreux : 200 000 morts, dans l’un des pays les plus pauvres du monde. Parmi les blessés, la responsable de la Croix Rouge française. “On m’a demandé d’aller sur place pour la remplacer, temporai-rement, raconte Florent. Mon engagement devait durer trois semaines. Finalement, je reste-là-bas jusqu’au début 2011. A vrai dire, je connaissais déjà le pays, j’avais un lien avec lui, j’avais bien accroché, alors je n’ai pas réfléchi trop longtemps.

Je me suis demandé où j’étais le plus utile, à Paris où à Port-au-Prince.”

Quelques jours plus tard, la Croix rouge lui confie la responsabilité de l’ensemble des opérations qu’elle mène sur place et la di-rection d’une trentaine de per-sonnes. Une première, pour Florent. Originaire de Château-Thierry, ce jeune homme de 27 ans a déjà mené quelques mis-sions, au Kosovo ou en Colom-bie, mais jamais il n’avait dirigé une opération d’une telle am-pleur. Après des études supé-rieures brillantes - Hypokhâgne, Sciences-Po - il a choisi de don-ner un sens à sa vie profession-nelle en rejoignant la Croix rouge.

“J’ai toujours voulu travailler dans l’humanitaire international. Il n’y a pas eu de déclic parti-culier, pas de catastrophes qui m’ont marqué lorsque j’étais en-

(1) organisationnon gouvernementale

sé le choc émotionnel. Lorsque l’on voit les corps dans la rue, on touche du doigt la grande dé-tresse de la population. Après, j’ai pris conscience de l’ampleur globale du sinistre. C’est une crise humanitaire complexe, dans la mesure où tout est par terre, les bâtiments mais aussi le système étatique.” Avec ses équipes, il pare au plus pressé. “Dans une catastrophe humani-taire, il y a toujours deux phases. L’urgence, d’abord, qui est la plus grisante pour nous, celle où l’on se sent le plus utile, car on donne à manger, à boire, on ré-pond à des besoins immédiats. Mais après, il y a l’autre phase, que personnellement je préfère : envisager le long terme. C’est plus frustrant, sans doute, mais je me suis engagé pour faire du développement, c’est vraiment cela qui m’intéresse.”

Et ce n’est pas facile. Florent explique par exemple com-ment les distri-butions alimen-taires gratuites,

nécessaires au tout début de la crise, doivent cesser à un mo-ment donné, car elles déstabi-lisent le marché local et privent les petits commerçants haïtiens de leur gagne-pain. “C’est ce qu’une grande ONG (1) comme la Croix rouge peut apporter comme plus-value, cette vision à plus long terme” explique-t-il. En tant que représentant de la Croix-rouge française à Haïti, Florent a un rôle de négociateur à jouer avec les autorités locales et les autres organisations pré-sentes. La phase de reconstruc-tion sera longue et difficile. Le pays est à terre. Florent, lui, fait partie des mains qui vont l’aider à se relever.

fant. Le déclic, s’il y en a eu un, date de mon année passée dans un cabinet de conseil. C’était un boulot où l’on se lève juste pour aller gagner de l’argent. Ça ne peut pas être satisfaisant. Au-jourd’hui, je me lève le matin avec le sentiment d’être utile aux autres.” Ce n’est pas qu’un sen-timent. Les pro-grammes de la Croix rouge fran-çaise sur place sont nombreux. “Nous travaillons sur dix projets, qui vont du soutien psycho-so-cial aux populations à la fourni-ture d’abris, en passant par des programmes de santé…” L’une des urgences est notamment de permettre aux habitants de re-trouver des habitations alors que

la saison des cyclones arrive sur les Antilles. Le programme porte sur la construction de 4 000 abris “transi-tionnels”. Mais il faut aussi pérenniser la distribution d’eau po-table, par exemple.

En débarquant à Port-au-Prince, le jeune castel est impres-sionné par l’ampleur des destructions mais tient bon. “J’ai maîtri-

Je sais pourquoije me lève le matin.“

Parti pour un an à Haïti,Florent Del Pinto est responsable de la mission de la Croix rouge française sur place.

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l'Aisne 180 magazine du Département - Septembre/Octobre 2010 ils font bouger l'Aisne 23

Primées à Cannes, trois jeunes critiques du lycée Henri-Martin de Saint-Quentin participeront au festival de Berlin.

Justine Tellier, Marie Charlier et Victoria Diaz feront partie du jury“Dialogues en perspective” au festival de Berlin.

“On en a pris plein les yeux, c’était ex-traordinaire !” Victoria Diaz, Marie Charlier et Justine Tellier, toutes trois élèves en 1re L au lycée Henri-Martin de Saint Quentin, ne sont pas prêtes d’oublier leur semaine cannoise au mois de mai dernier. Sélectionnées pour faire partie du jury “jeune critique” durant le festival, nos héroïnes se sont vues décerner le prix de l’OFAJ (office franco-allemand pour la jeunesse) de la meilleure critique, pour celle qu’elles avaient rédigées après la pro-jection de “The myth of the american slee-pover” du réalisateur David Robert Mitchell. Remis par un jury de professionnels, ce titre assure également leur participation au pro-chain festival de Berlin en février 2011.

Huit équipes de jeunes, quatre françaises et quatre allemandes, participaient au Jury “jeune critique”. Chaque matinée était con-sacrée au visionnage de deux films, un court métrage et un long métrage, les équipes écrivaient leurs critiques dans la foulée. “Une des deux critiques était écrite en bi-nôme tandis que le troisième membre de l’équipe travaillait seul sur la sienne, nous tournions ainsi tous les jours, explique Ma-rie. C’était vraiment au feeling car aucune de nous n’avait de réelle expérience en écriture de critique, nous en avions juste rédigées une pour être sélectionné dans le jury, c’était sur “Dead man” de Jim Jarmush.”

Quelques moments forts restent gravés dans leurs mémoires : Le Grand Journal de Canal+ en présence de Tim Burton, président du festival, la rencontre avec l’équipe du Gro-land et le réalisateur Quentin Dupieux, sans

Palme d'orSaint-Quentin

Tout est trèscompliqué sur place.“

oublier cette soirée de projection allongées chacune dans un transat, dans le plus pure style cannois. Le versant “strass et paillette” de la manifestation n’est pourtant pas ce qui les aura marqué le plus favorablement. “C’est même assez décevant de voir ça, confie Justine. Tout est très compliqué sur place, ne serait-ce que pour assister à la montée des marches. Certaines personnes viennent dès le petit matin avec leur escabeau et gardent

leur emplacement jusqu’au soir !”

Créé en 1951, la “berlinale”, ou festival international du film de Berlin est, avec le Festival de Cannes, la plus importante manifestation cinématographique dans le monde. La récompense suprême, l’Ours d’or, est décernée au meilleur film de la sélection, un deuxième film se voit attribué l’Ours d’argent ou “grand prix du jury” avant que ne soient récompensés, eux aussi par un Ours d’argent , le meilleur acteur, la meilleure actrice et le meilleur réalisateur. L’édition 2010 avait ainsi consacré le

film “Bal” du réalisateur Semih Kaplanoglu et Roman Polanski comme meilleur réalisateur pour “The ghost writter”. Partenaire officiel de la Berlinale, l’Office franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ) recrute chaque année une équipe de jeunes, amoureux du 7e art pour constituer le jury du prix “Dialogue en perspective”. Le jury est invité durant tout le festival et assiste aux projections des films de la sélection “Perspective du cinéma allemand“ pour récompenser au final leur film favori. L’objectif de cette opération à laquelle participe-ront Marie, Justine et Victoria, est d’encourager le dialogue cinématographique entre jeunes Français et jeunes Allemands et de faciliter l’accès au cinéma d’Outre Rhin.

Dans le jury de la Berlinale

Professionnellement parlant, cette expérien-ce confirme encore plus Marie dans son désir de devenir réalisatrice de cinéma. Elle envisage la formation Ciné Sup de Nantes et compte bien tenter l’entrée de la FEMIS par

la suite. Attirée depuis long-temps par le journalisme, Victoria se verrait bien cri-tique de cinéma, seule Justine reste indéfectible-

ment fidèle à son vœu de devenir plus tard professeur de français. Une vocation que, visiblement, tous les festivals du monde ne sauraient faire changer.

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l'Aisne 180 magazine du Département - Septembre/Octobre 2010 24 l'Aisne, un temps d'avance

Invités par l’Agence Spatiale Européenne (ASE), Thierry Capitaine et Ludovic Barrandon, tous deux maîtres de conférence à L’INSSET de Saint-Quentin, se sont rendus au printemps dernier à Madère pour présenter leurs tra-vaux lors d’un colloque internatio-nal réunissant la fine fleur de l’in-dustrie spatiale. Plusieurs projets et réalisations ont été présentés lors de cette rencontre scienti-fique, à commencer par la mise en place de la première station en France intégrée dans l’organisa-tion internationale “Global éduca-tion network satellites opérations” (GENSO). Celle-ci est installée à l’IUT de Saint-Quentin, dont les étudiants et chercheurs en génie mécanique sont étroitement asso-ciés au projet. “Une station GENSO

Parmi plusieurs projets, l’équipe“Systèmes Embarqués“ de l’Institut

supérieur des sciences et techniquesde Saint-Quentin (INSSET) travailleau développement d’un calculateur

de bord révolutionnaire.

Embarquement immédiat

Les étudiants en Master “Systèmes embarqués”de l’INSSET travaillent beaucoup en partenariat avec les industries.

Thierry Capitaine présentait les travaux de l’INSSET au colloque internationalde l’Agence spatiale européenne à Madère en mai dernier.

permet de piloter et collecter les in-formations émises par les satellites défilants quand ils passent sur sa zone, explique Thierry Capitaine. Reliées par internet, ces stations de contrôle au sol garantissent un décryptage continu des infor-mations émises par ces satellites indépendamment de leur position vis à vis de la Terre.” Parallèle-ment, l’équipe travaille au développement d’un logiciel de décodage au-to-adaptif, c’est à dire compensant l’effet dop-pler, pour décoder les informations provenant de ces satellites non géostationnaires.

Ces contributions se poursuivent par le dépôt d’un autre projet au-près de l’Agence nationale pour la

recherche (ANR) concernant le développement d’un cal-culateur de bord, notamment pour l’AMSAT-France, asso-ciation des radio-amateurs par satellite. Outre sa simpli-cité d’utilisation, la révolution augurée par ce calculateur de bord tient dans la nature de ses composants FPGA, à très faibles coûts et repro-grammables. Il faut savoir que les composants électroniques des satellites sont exclusi-vement fabriqués aux USA, qu’ils sont très chers et que, soumis aux rayonnements, ils

finissent un jour par griller. “C’est une technologie très coûteuse et dépassée, précise Thierry Capi-taine. De plus, le protocole ITAR, strict et très protectionniste de la part des américains, impose que le satellite et son lanceur soient tous deux européens. l’Europe ne peut

donc développer des satellites pour des pays en dehors de sa sphère.” Ce pro-tocole pourrait dès lors être contourné grâce au calcula-teur de bord de nos

chercheurs en systèmes embar-qués. Très bons marchés et repro-grammables depuis la Terre, les composants FPGA, dont Ludovic Barrandon est un spécialiste, sont la clé de voûte de ce projet qui demandera au moins quatre an-née de travail s’il est accepté par l’ANR. Dernier volet, et non des moindres : la collaboration des étu-diants de l’INSSET et de l’IUT sur la conception de petits satellites de type CubeSat, (10 cm de cotés et ne contenant que de composants banalisés) et des satellites de type Ristretto, pilotés par le Centre na-tional des études spatiales. “C’est une tendance très nette que nous avons observée lors du colloque de Madère, conclut Thierry Capitaine. Même pour les industriels du sec-teur, les gros satellites qui coûtent très chers seront bientôt révolus.”

Les grossatellites

seront bientôt révolus.

Saint-Quentin

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14 septembre1902, à Pa-ris. Dans la salle de l’Université populaire, plus de deux cents personnes sont rassemblées pour écouter Georges Butaud et quelques autres militants anar-chistes développer leur idée de création d’un “milieu libre”. Pour la première fois en France, va être lancée “une expérience de communisme libre, à côté de la société bour-geoise basée sur la force souve-raine de l’argent.” L’argent est tout de même nécessaire pour fon-der la communauté et une sous-cription est lancée auprès des “camarades” présents et dans les journaux amis.

Alphonse Boutin, 69 ans, pos-sède quelques arpents de terre et deux maisons à Vaux, un ha-meau d’Essômes-sur-Marne. Il a vent du projet des anarchistes et entre en contact avec eux. C’est ainsi que Georges Butaud et quelques militants vont ins-taller dans le sud de l’Aisne la première communauté anar-chiste de France. Le 15 janvier 1903, les colons arrivent. Autour de Butaud et de sa compagne, Sophia Zaïkowska, figure du mouvement, on trouve Roos, un cultivateur breton ; Pasquet, un bonnetier, et sa femme ; Al-phonse Boutin, bien sûr. L’ex-périence du “milieu libre” de Vaux commence. Il faut reta-per les maisons, défricher la terre, acheter poules, lapins, vaches… Les colons sont re-joints pas des tailleurs et des cordonniers qui fabriquent et vendent leurs produits en atten-dant d’atteindre l’autosuffisance

avec les premières récoltes. La communauté accueille près de vingt personnes, et chaque dimanche, des visiteurs pren-nent le train à la gare de l’Est pour découvrir l’expérience. Lé-nine, lui, s’y rendra à vélo, en 1903. La presse, curieuse du phénomène, débarque à Vaux. La Gazette de Lausanne, s’en-

thousiasme devant “les illusions peut-être naïves” des colons mais fait part de ses doutes : “pour réaliser complètement l’idéal communiste, il faudrait une humanité bien supérieure aux générations actuelles.” De fait, l’expérience ne va pas résis-ter aux querelles individuelles. Alphonse Boutin claque la porte. Il reproche à Butaud d’être trop

1902 : Essômes, terre promise des libertaires

En 1902, la première communauté anarchiste de France s’installedans le sud de l’Aisne. L’expérience dure cinq ans. Lénine y serait

même venu en observateur. Dès 1911, une nouvelle colonieest fondée dans le hameau de Bascon.

l'Aisne 180 magazine du Département - Septembre/Octobre 2010 histoire 25

La communau-té de Bascon

adopte le végétalisme. Elle ne sera

dissoutequ’en 1951.

dirigiste. La colonie va s’effilo-cher à mesure que le temps passe et que les divergences de vue s’accroissent. Le 6 janvier 1907, le Milieu libre est dissous. Autoritarisme de Butaud, agré-gation de colons aux idéologies disparates… Selon Henri Zisly, journaliste au Libertaire, “la co-lonie s’est effondrée lamentable-ment, tuée par l’incohérence”. Il aurait fallu se montrer plus rigoureux dans la sélection des colons, explique-t-il. “C’est une leçon qui nous servira à l’avenir.”

L’avenir se dessine à deux pas de là, de l’autre côté de la rue, dans le hameau de Bascon, où Georges Butaud et Sophia Zaïkowska ont élu domicile. Le couple va lancer un nouveau mi-lieu libre dès 1911, qui va perdu-rer jusqu’en 1951, sur des bases différentes : très rapidement, la communauté devient une co-lonie végétalienne, notamment sous l’influence de Zaïkowska :

La colonie vivait grâceau jardinage de ses pommes de terre, de son blé et de son pain

“Le végétalisme, explique-t-elle, nous a permis de quitter le travail salarié et de vivre sur un lopin de terre à Bascon, en Robinson.” Pas de viande, pas d’alcool, pas de sucre. Les colons de Bascon mettent au point une recette végétarienne à base de crudité, de feuille, de racine, d’huile, d’herbes… 34 ingrédients en-trent dans la composition de la Basconnaise, qui figure au-jourd’hui encore dans bien des livres de cuisine végétarienne. A Bascon, “pas de salaire, pas d’échanges de produits à l’ex-térieur. La colonie vivait grâce au jardinage de ses pommes de terre, de son blé et de son pain” écrit Tony Legendre, dans l’ou-vrage de référence qu’il a consa-cré aux deux expériences (1). En 1923, Georges Butaud fonde un foyer végétalien à Paris. A la suite, là encore, de différends avec d’autres colons, il finit par s’installer avec Sophia en région parisienne où il meurt en 1926. L’expérience de Bascon cesse en 1931. Pas pour longtemps. Louis Radix rachète les baraquements et les terres et ouvre une colonie de vacances un peu particulière, puisque basée sur les principes végétariens et naturistes. En 1951, à la mort de Radix, les ba-raquements sont revendus.

Essômes/Marne

(1) Tony Legendre,Expériences de vie communau-taire anarchiste en France,Les éditions libertaires

Page 26: Aisne180-2

l'Aisne 180 magazine du Département - Septembre/Octobre 2010 26 territoire de l'Aisne

La Thiérache au fil de l’Oise

La vallée de l’Oise, entre Hirson

et Guise, offreune succession

de paysagessplendides,

déjà décrits par l’écrivain écossais

Robert-LouisStevenson lorsde son voyage

en canoë, au XIXe siècle. Entre les deux cités, pas

d’industrie, peu de terres cultivées,

mais des prairies bocagères et

une vingtainede villages

pittoresques, qui vivent au rythme de

l’élevage etdu tourisme.

“Le facteur, un tracteur / Et rien / Enfin si une vache de temps en temps...” Le rappeur Kamini a rendu Marly-Gomont célèbre dans la France entière et sa description de ce village de la vallée de l’Oise rappelle celle de Robert-Louis Stevenson : “d’un côté de la vallée, tout en haut du sommet crayeux de la colline, un laboureur avec son attelage paraissait et disparaissait à in-

tervalles réguliers. Chaque fois qu’il se montrait, sa silhouette se détachait immobile pendant quelques secondes sur le fond du ciel. C’était le seul être vivant que nous eussions en vue”. Et c’est vrai que cette vallée est tranquille. Que l’on emprunte la route touris-tique, l’Axe vert - une ancienne voie de chemin de fer aménagée pour la randonnée - voire la rivière elle-même - plusieurs associa-

tions proposent des locations de canoës -, c’est la même sérénité qui se dégage. Marc Anfray, éleveur de chevaux, a trouvé là son bonheur. Grimpé sur un tertre, au milieu de 50 hectares de pâtures et de bois dominant la vallée, à Proisy, il vous accueille par un “bienvenue au Paradis”. Fin connaisseur et amoureux du pays, c’est ce que l’on appelle une “figure” du coin.

L’Oise thiérachienne

Marc Anfray

Isabelle Cuvelette

Page 27: Aisne180-2

l'Aisne 180 magazine du Département - Septembre/Octobre 2010 territoire de l'Aisne 27

Pendant des années, il emme-nait des touristes à dos de che-val ou en attelage, sur l’Axe vert. Aujourd’hui, il creuse un étang et a des projets d’hébergements en pleine nature. “A moins que je ne me garde tout ça pour moi, finalement”, sourit-il.Un paradis vert pour qui re-cherche le calme. “Les touristes viennent avant tout pour la tran-quillité” assure Isabelle Cuve-

La Thiérache au fil de l’Oiselette, présidente des Demeures de Thiérache, une association qui regroupe des propriétaires de meublés de tourisme (1). Isabelle vit à la ferme, à Romery, avec son mari agriculteur. “Dans nos villages, il y a encore beau-coup d’exploitations qui font vivre la vallée : il y a des institu-teurs dans les écoles, quelques commerces…” et des touristes. Depuis la descente de Steven-

son, ce ne sont plus les Britan-niques les plus nombreux. “Les Hollandais et les Belges sont nos principaux clients, avant les Français” explique Martine Droma, qui travaille dans le sec-teur du tourisme en Thiérache depuis plus de quinze ans. “La vallée de l’Oise est très deman-dée pour son environnement et ses activités : on peut randon-ner, faire du canoë, du cheval,

visiter des exploitations…” pour-suit-elle. Et la vallée, quand on la découvre, on l’adopte. “J’ai de nombreux habitués, confesse Isabelle Cuvelette. Des Hollan-dais qui viennent quatre à cinq fois par an. C’est un peu leur maison de campagne.” Parfois, ces Néerlandais craquent, achè-tent et restaurent des fermettes. Sous le regard des vaches, pla-cides au milieu des pâtures.

Depuis Englancourt, à la lumière du petit matin, le panorama sur Marly-Gomontet la vallée de l’Oise est saisissant.

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La cascade de Blangy surgit à Hirson, au cœurdu massif forestier. Elle est un lieu de randonnée apprécié notamment des botanistes et des ornithologues, car on y rencontre une flore et une faune uniques dans le département.

Cequ'ilfautvoir

l'Aisne 180 magazine du Département - Septembre/Octobre 2010 28 territoire de l'Aisne

Des plantesdans l’assiette

Dans son jardin qu’elle cultiveautour de l’ancienne gare de Proisy,Hélène Vatin partage son savoirsur les plantes, qu’elle transforme en tisane, en vin ou en plat.

Hélène, comme une fée dans son jardin.

Nous avons,petit à petit, en famille,

adopté un modede vie différent.

également des recettes à base des plantes qu’elle trouve dans la vallée ou qu’elle a acclimatées dans son jardin : ortie, aspérule odorante, agastache, tilleul... Mais atten-tion, rien de tristounet là dedans ! C’est de la cuisine, de la vraie, il faut oublier l’image de l’écolo mâchonnant un bout d’herbe. “J’adore cuisiner, confie-t-elle. Cela permet d’échanger aussi sur les propriétés des plantes que j’utilise dans mes recettes.”

Au bord de l’Oise, sur la table dressée sous le vieux tilleul, Les Jardins d’Hélène perpétuent des traditions locales et ancestrales. Hélène espére ainsi participer à une prise de conscience plus glo-bale sur la santé par les plantes.

Proisy

Que l’on appelle cela des “recettes de grand-mère” ou de la “médecine du pauvre”, qu’im-porte. Les vertus des plantes médicinales et sauvages sont connues depuis des temps im-mémoriaux. En Thiérache, région rurale et particulièrement riche

en plantes, ces savoirs se transmettent. A Crupilly, bien avant que le chef étoilé Marc Veyrat n’en lance la mode, Jacque-line Baron et ses Saveurs vagabondes ont fait redé-couvrir la qualité gustative des herbes et des fleurs

locales. Elle n’est plus seule : à Proisy, Hélène Vatin propose des après-midi culinaires, des repas mais aussi la découverte de son jardin médicinal, dont elle tire des baumes, des eaux, des vins…

contact : Les jardins d’Hélène03 23 60 24 34

Hélène Vatin est infirmière libé-rale et mère de quatre enfants. C’est en adoptant des méthodes “douces” pour soigner Charlotte, Philémon, Lison et Titouan qu’elle s’est intéressée aux propriétés des plantes. “J’ai beaucoup lu, j’ai fait des stages… et nous avons, pe-tit à petit, en famille, adopté un mode de vie différent.” Différent des standards d’aujourd’hui, plus proche de la nature. Chez Hélène, on trace des routes à la craie pour signaler la présence des fourmis. On respecte l’environnement, dont on utilise les ressources. Du sureau pour faire tomber une fièvre ; une feuille de consoude pour cicatriser ; du vin de bouleau comme dépuratif. Rien de sorcier là-dedans, juste un retour à des connaissances oubliées.

Pour le public, Hélène conçoit

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pour nous perfectionner. C’est eux aussi qui ont acheté le matériel nécessaire et qui le louent aux pe-tits producteurs” poursuit-il.

Yves a hérité de son père à la fois le savoir-faire et la passion. “Il ne faut pas se lancer dans le cidre si on n’a pas la passion” affirme-t-il. Lui-même n’est pas près de lâcher alors qu’il a largement dépassé l’âge de la retraite. Il cultive une vingtaine de variétés de pommes, sur six hectares. Tout est fait à la

L’autre pays du cidreLe cidre

est une production traditionnelle de

la haute vallée de l’Oise. Sa fabrica-tion qui avait pour ainsi dire disparu,

a été relancée à l’initiative de

l’Atelier agricultureAvesnois-Thiérache, il y a une quinzaine

d’années.

L’Axe vert,ancienne voiede chemin de fer, suit le cours de l’Oise de Guiseà Hirson. On le parcourt partronçon, à pied,à cheval ouà VTT : on peut même faire des étapes en dormant dans d’anciennes gares, aménagées en gîte.

main et il est adepte de la “lutte intégrée” : un minimum de trai-tement. “On favorise les cocci-nelles, par exemple. On laisse

faire la nature.”

Une partie de sa production est vendue à une ci-drerie industrielle. Lui, se garde de quoi faire 20 000 bouteilles par an.

15 000 de cidre, 5 000 de jus de pommes. Il a lancé un apéritif, le Pommel de Thiérache, un mé-lange d’alcool et de jus vieilli deux ans en fût de chêne. “Je vends 10 % de mes bouteilles ici, à la ferme. Tout le reste part dans un réseau d’une quarantaine de dis-tributeurs, entre Saint-Quentin et Laon.” Yves s’occupe seul de son verger. Ses enfants lui donnent un coup de main pour la récolte, à la fin de l’été. Après, c’est lui qui élabore ses mélanges, écrase, suit la fermentation, met en bou-teilles. Un gros travail. “Par rap-port aux vaches, j’ai l’impression de me reposer” sourit-il.

L’église fortifiée de Beaurain est l’unedes plus remarquables de la vallée de l’Oise. Fortifiée à la findu XVIe et au débutdu XVIIe, elle est caractéristique deces monumentsthiérachiens, uniques en Europe, édifiés pour protégerles populationsvillageoises de pillards.

Neuve-Maison

Il ne faut passe lancer dans

le cidre si on n’a pas la passion.

Yves Bercet a toujours vu son père faire du cidre. Et avant lui, son grand-père, dans cette ferme qu’il habite encore, au Moulin du Baty, à Neuve-Maison. Lui-même a été herbager toute sa vie mais il produisait du cidre, pour sa consommation personnelle. “Au-trefois, avant l’arrivée du tracteur, toutes les fermes de la vallée fai-saient du cidre pour leurs ouvriers agricoles” explique-t-il. “Après, les pommiers ont été arrachés.” L’Atelier agriculture Avesnois-Thiérache, une association locale, a joué un rôle déterminant dans la remise en route des vergers. “Ils nous ont proposé un stage,

Yves Bercet a relancéla production de cidre artisanal dans la ferme familiale.

contact : Les vergers du Bâty03 23 58 19 27

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Plus d’infos : www.ville-chauny.fr / www.chateau-thierry.fr / www.ville-laon.fr / www.ville-gauchy.fr / www.transfrontalieres.eu / www.ville-soissons.fr / www.ville-saintquentin.fr / www.ville-tergnier.fr

l'Aisne 180 magazine du Département - Septembre/Octobre 2010 30 les rendez-vous

Les belles pages de l’Aisne11 septembreVillers-Cotterêts : Chopin chez Alexandre Dumas. 20h30 - Salle DemoustierRens. 03 23 96 55 101er octobreSoissons : Un univers de valses. De Brahms à Debussy et Ravel. 20h30 - Salle de l’ArsenalRens. 03 23 76 77 70

Les Orgues de l’Aisneen concert12 septembreLaon : 17h - CathédraleRens. 03 23 20 28 62 17 septembreSoissons : 20h30 - Cathédrale19 septembreSoissons : 17h30 - CathédraleRens. 03 23 53 17 37 3 octobreChauny : 16h - Eglise Notre-DameRens. 03 23 52 10 7910 octobreGuignicourt : 16h - EgliseRens. 03 23 25 36 6014 octobreFère en Tardenois : 20h - Eglise Sainte-Macre. Dans le cadre du festival C’est comme ça !Rens. 03 23 82 31 5715 octobreMarle : 20h30 - Eglise Notre DameRens. 03 23 21 75 7517 octobreHirson : 16h - Eglise Notre DameRens. 03 23 58 03 91 5 décembreFère en Tardenois : 15h - Eglise Saint-MacreRens. 03 23 82 31 57

musique musique musique

12 septembreCoucy le Château : Les autom-nales, festival des arts de la rueDe 11h à 19h - Place de l’hôtel de ville et au parc L’hermitte Rens. 03 23 52 70 05 ouwww.coucy.com

Du 24 septembre au 9 octobreGuise : Familijazz, festival de jazz et des musiques du monde.26 septembre : Famili’bal avec Cap au Sud de 15h à 19h - Salle des fêtes

festival

festival

11 septembreVézilly : concert salsa avec le groupe Cap au Sud à 20h30 - Salle la grangeRens. Comité des fêtes03 23 71 66 45 [email protected]

18 septembreVervins : Les Fils d’Albert et Christophe Marquilly organisé par l’association le RéservoirRens. 03 23 98 02 38

2 octobreChéry Les Pouilly : Cisco Herzhaft (blues) à 20h30 - salle des fêtesRens. 03 23 80 64 01

22 et 23 octobre Effry : Thiérache in Groove. 2 soi-rées et 4 concerts. Salle des fêtesRens. 03 23 98 63 93 [email protected]

10 octobreChâteau-Thierry : Gloria de Vi-valdi par le chœur A Cœur Joie Paris-Est et orchestre.16h - Eglise Saint-Crépin. Rens. 06 42 30 32 09

16 octobreSaint-Quentin : 5 en 1 rock festi-val. Parabellum et 5 groupes de rock à 17h30 - salle de VerdunRens. 09 53 06 82 39 ouhttp://chehurleux.free.fr

Du 2 octobre au 13 novembreFestival musique sur la RN2.8 concerts à Vervins, Laon, Boué, Le Nouvion en Thiérache, Marle, Etréaupont…Rens. 03 23 97 79 72 ouwww.tac-tic-animation.com

21 septembre : 20h30 - Cathédrale Orchestre national de Lorraine / N. Dautricourt, violon / Brahms - Liszt - Ravel

Du 21 septembre au 16 octobre - Festival de Laon24 septembre : 20h30 - Eglise de Saint-Martin - Orchestre de Picardie Mozart - Schumann - Fauré

25 septembre : 20h30 - Cathé-drale Orchestre Auser Musici / M.-G. Schiavo, soprano / Cherubini - Mozart

2 octobre : 20h30 - CathédraleSymfonie.orkest.vlaanderen. / Paga-nini - Rossini - Liszt

3 octobre : 16h - CathédraleSymfonie.orkest.vlaanderen / F. Lo-déon, récitant / Britten - Tchaïkovski

5 octobre : 20h30 - MALGary Hoffman, violoncelle et Claire

Désert, piano / Chopin - Schumann

8 octobre : 20h30 - MALRichard Galliano, accordéon / De Bach à Piazzolla

9 octobre : 20h30 - CathédraleOrchestre les Siècles / F.-X. RothStravinski - Borodine - Grieg

12 octobre : 20h30 - MALTrio Wanderer / Granados - Collet - Turina - Ravel16 octobre : 20h - MALDiva opéra / Carmen de Bizet

Rens. www.festival-laon.fr

16 octobreLa Fère : Nothing but the blues. concert sous forme de “caféBlues” animé avec 15 musiciens et 2 conteurs animateurs. A par-tir de 20h30 à la médiathèqueRens. 03 23 56 62 00

5 novembreHirson : Eiffel et My Taylor is Rich (1re partie) dans le cadre de Pi-cardie Mouv’5. 20h - Salle de l’EdenRens. 03 23 58 38 88 ouwww.transfrontalieres.eu

1er octobre : Secreto Cubano 2 octobre : Pascal Schumacher Quartet8 octobre : Gregoire Pepin Tribu9 octobre : Swingin’ PartoutConcerts au Théâtre Godin à 20h30Et concerts gratuits en ville et dans les cafés et restaurants avec : Cuarto del Sud, Prime Time Club, Top Trio, Jazzpotes, Camille Geoffroy, Mots Madis, Quidam Quintet, Histoires 100 paroles,...Rés. OT Guise : 03 23 60 45 71 ou http://www.familijazz.com/

Du 6 au 16 octobreChâteau-Thierry : 3e édition dufestival C’est comme ça ! Concert, danse, spectacle, installations... à Château et la régionRens. 03 23 82 87 22 ou http://cestcommeca.org

Du 20 au 23 octobre Vervins : festival du rire20 octobre : concours jeunes ta-lents du rire21 octobre : Michèle Bernier22 octobre : Les chevaliers du Fiel 23 octobre : Popeck (1re partie : Emmanuelle Fernandez)spectacles à 20h30, salle poly-valente.Rens. 03 23 98 92 10 ou [email protected]

29 et 30 octobreSaint-Quentin : Bizz’art festival.Ven. 29 : Molécule Feat Lee roy & Zig Zag, KaomSam. 30 : Burning Heads, Black RoseSound System, Man Men G feat Otis Rydimm et DSS.Concerts à partir de 20h à La Manufacture Rens. 06 09 03 69 01 ouwww.bizzart.fr

Du 21 au 23 octobreSoissonnais : festival danse d’ail-leurs, danses et musiques tradi-tionnelles d’Ecosse.Vendredi 22 à 20h30 - Eglise de Serches : concert de musique

© Les Décisifs

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Richard Galliano sextet

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l'Aisne 180 magazine du Département - Septembre/Octobre 2010 l'été du Conseil général 31

Plus d’infos : www.ville-chauny.fr / www.chateau-thierry.fr / www.ville-laon.fr / www.ville-gauchy.fr / www.transfrontalieres.eu / www.ville-soissons.fr / www.ville-saintquentin.fr / www.ville-tergnier.fr

festival

Du 7 septembre au 2 octobreChâteau-Thierry : exposition sur le patrimoine local réalisée par l’office de tourisme. Du lundi au samedi de 10h à 12h30 et de 13h30 à 17h.Rens. 03 23 83 51 14 ou www.chateau-thierry-tourisme.com

expo

expo

21 septembreLaon : débat théâtral interactif par la Compagnie Entrées de Jeu de Paris dans le cadre de la jour-née mondiale AlzheimerReprésentations à 15h45 et 18h30 au Centre Social CAP’NO. Rens. 09 61 29 91 05 ou [email protected]

15 octobreHirson : Le Prince Travesti de Marivaux par la compagnie La Bigarrure. A 20h30 - Salle de l’Eden Rens. 03 23 58 38 88

théâtre

écossaise, duo McIver-SaunièreSamedi 23 - Vénizel De 14h à 17h30 : stage de Cei-lidh animé par Georges Mutch de la Caledonian Society (Paris)20h30 : bal animé par Georges Mutch, Joanne McIver, Chris-tophe Saunière & Michael Mac-ReuterRens. 06 11 32 34 98 ouwww.attchoo-dtw.com

www.aisne.com

12 septembreVillers-Cotterêts : 15e manifesta-tion de véhicules anciens, balade dans le canton, concours général et d’élégance, bourse de pièces. Parc du Château François Ier

Rens. 06 04 45 51 92 ouhttp://associationgarage.eu

25 et 26 septembreSoissons : 2e édition Soissons en Sc’AisneRens. www.ville-soissons.fr

26 septembreMerlieux : 18e fête du livre de Merlieux (cf. page 14).Rens. 03 23 80 18 13 [email protected]

10 octobreLemé : fête de la pomme et du cidreRens. 03 23 98 75 68

16 et 17 octobreVillers-Cotterêts : 18e festival Ale-xandre Dumas dans le cadre de la semaine du goût. Thème de cette année : les fruits et légumesRens. 03 23 96 30 03 ouwww.festival-dumas.fr

sortie5 octobreHirson : Mauvais Bon homme, jeune aventurier en quête d’iden-tité. A partir de 5 ans. 20h30 - Salle de l’Eden Rens. 03 23 58 38 88

jeune public

9 octobreLiesse Notre-Dame : Trois roues sous un parapluie (à partir de 10 ans). 20h30 salle des fêtesRens. CC Champagne Picarde - 03 23 22 36 80

27 octobreSissonne : La Cape à Conte, la journée de la famille La Doucette par la compagnie Chats Pitres et Rats Conteurs. 16h30 au centre culturel Rens. CC Champagne Picarde - 03 23 22 36 80

12 septembreBruyères et Montbérault : 13e Village de l’Aquarelle. Exposants dans les rues, à la salle des fêtes, sur le parvis de l’église, devant la mairie et dans les jardins de par-ticuliers, de 10h à 18h.Rens. 03 23 24 74 77 ou [email protected]

Du 25 sept. au 3 octobreLaon : Passion(s). Exposition des artistes Amin Toulors, pho-tographe, Vincent Treu, sculp-teur et Sébastien Bayet, peintre au cloître Saint-Martin, dans les jardins du musée et chapelle du Templier. Rens. 06 86 70 38 27

sport18 septembreFère en Tardenois : fête du cy-clotourisme. Journée portes ou- vertes du club et après midi dé-couverte en famille. Randonnée route (25km) et VTT (15km). Dé-part à 13h30.Rens. 03 23 82 31 58 [email protected]

19 septembreBerny Rivière : foulées de Berny Rivière. Plusieurs épreuves : ran-données de 5 et 12 km, courses jeune, populaire, as et caddies. Bulletin d’inscription surhttp://hodelots.free.fr Rens. 03 23 55 59 78

7 octobreFère en Tardenois : rencontre sur le thème du cinéma : son histoire, ses courants, ses ac-teurs, les repères dans la pro-duction cinématographique avec Gilles Russeil.De 10h à 16h30 au Centre intercommunal du Tardenois, rue de la Croix Poiret

1er octobreBézu-le-Guéry : 20h30, salle culturelle, 1 grande rue22 octobreMerlieux-et-Fouquerolles 20h30, Géodomia, 33 rue des Victimes de ComportetLes abeilles et l’environne-ment. Conférence par Yves Vedrenne du Syndicat national de l’apiculture.

Du 7 octobre au 4 novembreLes conférences de la Bibliothèque de prêt

4 novembreMorcourt : L’opéra. Initiation à l’esthétique et à l’histoire de l’opéra avec Vincent de Mees-ter, musicologue. Rendez-vous de 10h à 16h30 à la bibliothèque municipale, 3 Rue du Commandant Guy

Rens. 03 23 75 55 70 ouhttp://bdp.cg02.fr

Jusqu’au 15 octobreBohain en Vermandois : Voyage végétal d’Agnès Prévost-Bouré et Josette Roch à La Maison fami-liale d’Henri Matisse.Rens. 09 64 43 84 63 ouwww.bohainenvermandois.fr

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3e salon du blog culinaire20 & 21 novembreà Soissons