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8 actualité Une association pour aider les parents d’enfants dyslexiques 10 développement durable Des collèges plus verts 14 culture Les civils dans la guerre à la Caverne du Dragon 17 dossier Tout sur le budget 2011 du Département 26-29 territoire de l'Aisne Les Portes de la Thiérache, entre Serre et Brune 183 Mars/Avril 2011/ le magazine du Département de l’Aisne www.aisne.com Budget 2011 Responsable, solidaire et porteur d’avenir

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■ 8 actualité Une association pour aider les parents d’enfants dyslexiques ■ 10 développement durable Des collèges plus verts ■ 14 culture Les civils dans la guerre à la Caverne du Dragon ■ 17 dossier Tout sur le budget 2011 du Département ■ 26-29 territoire de l'Aisne Les Portes de la Thiérache, entre Serre et Brune

183 Mars/Avril 2011/ le magazine du Département de l’Aisne

www.aisne.com

Budget 2011Responsable,

solidaire etporteur d’avenir

Le magazine du Conseil général de l’Aisne n° 183 de Mars/Avril 2011 / 240 000 exemplaires / Conseil général de l'Aisne - rue Paul Doumer 02013 Laon Cedex - Secrétariat Journal l'Aisne 03 23 24 86 99 - Fax : 03 23 24 62 84 / [email protected]

Directeurs de la publication : Yves DAUDIGNY / Philippe MIGNOT - Responsable communication : Pascale CARTEGNIE - Rédacteur en chef : Bruno WALTER - Rédaction : Pascale CARTEGNIE / Marie GOURLIN / Bruno WALTER / François-Xavier DESSIRIER - Illustrations dossier : Jean-Luc PANEKPhotos : François-Xavier DESSIRIER / Bruno WALTER - Réalisation graphique : Christian JOMARD/Service communication Conseil général de l’Aisne - Secrétariat : Annie BEAUVILLAIN - Imprimerie : Groupe MORAULT - Distribution : ADREXO

Imprimé sur papier 100% recyclé

l'Aisne 183 magazine du Département - Mars/Avril 2011 2 sommaire

4/9 actualité> Logement : une maison pour 100 000 E

> Tourisme : s’y retrouver dans les labels

> Economie : créer son activité au sein d’une coopérative

> Sport : le triathlète chaunois Thierry Barraud rêve d’Hawaï

> Social : une association pour aider les parents d'enfants

dyslexiques

> 16-18 ans : l'apprentissage de l'autonomie

10/11 développement durable> Des collèges de plus en plus verts

> Le point sur les réseaux de chaleur bois

12 tribune13/16 culture> Exposition : les civils dans la guerre

> Edition : une nouvelle édition

des Solutions sociales de J.-B. A. Godin

> Cinéma : clap de début pour le 29e festival Ciné Jeune

17/21 dossierComprendre le budget départemental

22/23 ils font bouger l'Aisne> Sissonne : Alain Breuil, le Géo Trouvetout des automatismes

> Charly-sur-Marne : Yannick Selveng, le fou des tubes

> Saint-Quentin : Frédéric Macaigne,

biographe des petites gens

> Laon : Françoise Mary-Lebon se lance dans l’édition

24 un temps d'avance > Très haut débit : objectif fibre pour le département

25 histoire> 16 avril 1917, date funeste et funèbre

26/29 territoire de l'Aisne> Les Portes de la Thiérache, entre Serre et Brune

30/31 les rendez-vous> Théâtre, expos, concerts :

le meilleur des deux prochains mois.

32 l’image> Le 16 avril

17/21 dossierLe vote du budget est un acte important pour notre collectivité, puisqu'il détermine l'ensemble des actions qui seront mises en œuvre pour tous les Axonais.

éditorial 3

l'Aisne 183 magazine du Département - Mars/Avril 2011

Le budget 2011 a été voté à l’issue de trois belles journées de débat, dans le respect absolu des règles et valeurs démocratiques. Il s’élève cette année à 570 millions d’euros et traduit bien la volonté du Conseil général de préparer l’avenir et de répondre aux aspirations quotidiennes des Axonais.

Ce budget est d’abord un budget de réalité. Notre département, comme tous les autres départements de France, est confronté à des contraintes désormais bien connues : le problème est bien évidemment le finan-cement des trois grandes allocations de solidarité universelle - l’APA, la PCH et le RSA. Depuis 2002, ces trois allocations représentent pour le Conseil général et donc, pour les contribuables axonais, une charge nette de 210 millions d’euros. Nous ne pouvions présenter ce budget 2011 sans rappeler cette réalité.

Mais pour autant, ce budget n’est en rien un budget de renonce-ment, d’acceptation de la fatalité. Il exprime bien notre volonté d’être présent aux côtés des habitants de ce département, de ses acteurs socio-économiques et des autres collectivités de ce territoire.

C’est également un budget de solidarité. Nous assumerons tous nos engagements et nos responsabilités en matière de politique sociale, envers les familles, les personnes âgées, les personnes en situation de handicap ou les bénéficiaires du RSA.

Nous assumerons aussi notre vocation de solidarité en direction des communes et intercommunalités.

Mais c’est surtout un budget d’espoir. Bien évidemment, les temps sont dif-ficiles, nous subissons un effet de ciseau redoutable, entre alourdissement des dépenses obligatoires et amoindrissement de notre capacité d’initiatives, mais nous ne nous résignons pas.

Nous avons donné priorité à l’éducation, avec le Plan collèges, l’Ent, la gratuité des transports scolaires… parce qu’il n’est rien de plus noble, de plus utile et de plus porteur de développement humain que l’éducation de notre jeunesse.

Nous avons maintenu un haut niveau d’intervention dans le domaine économique, auprès des artisans et des commerçants, avec le Fidarco, auprès des entre-prises, auprès des filières économiques, en difficulté ou au contraire en développement, auprès des communes pour la création de zones d’activités…

Nous restons présents sur des domaines pour lesquels nous n’avons pourtant aucune compétence, comme le haut-débit, la télé-phonie mobile, parce que nous restons persuadés qu’il en va de l’avenir de l’Aisne.

Nous n’avons rien coupé de nos dépenses pour la culture, ou le sport, parce que nous pensons que, dans des périodes difficiles, ce n’est pas le moment d’abandonner le milieu associatif, facteur d’épanouissement et de lien social.

Et nous avons maintenu un haut niveau d’investissement, à 85 M€.

Ce budget 2011 est bien la traduction de la pertinence de l’échelon dépar-temental d’action publique. Un échelon de proximité, suffisamment vaste toutefois pour être un premier niveau de péréquation entre zones urbaines et zones rurales. Oui, il traduit bien notre espoir : demain, les territoires comme le nôtre, à faible densité de population, peuvent devenir, sans utopie, syno-nyme de qualité de vie et de modernité.

Yves DAUDIGNYSénateur de l’Aisne

Président duConseil général

Il n’est rien deplus noble, de plus utile

et de plus porteurde développement

humain que l’éducation de notre jeunesse.

Réalité, volonté, solidarité et espoir

l'Aisne 183 magazine du Département - Mars/Avril 2011 4 actualité

Retour en

images

Le programme “Ma maison dans l’Aisne” permet à des familleslogées dans le parc locatif de faire construire leur habitation principale pour un budget de 100 000 euros.

Isabelle et Rémi Morel ont bénéficiédu dispositif “Ma maison dans l’Aisne.”

logement

peine quatre murs de montés, on se dit qu’il vaut mieux être bien conseillés, avouent les nouveaux propriétaires.”

Une fois sa candidature retenue, l’acquéreur est libre de travailler avec le constructeur de son choix parmi un panel de sociétés ayant l’agrément de l’Opac. Les loge-ments construits répondent aux dernières normes en vigueur. “Il ne s’agit pas de faire dans le luxe mais dans la qualité, précise Véronique de l’Opal 02. Nous concentrons nos efforts sur des terrains de qualité sur lesquels il est intéressant aussi pour les communes de mixer du locatif et de l’accession à la propriété.”

Lancé en 2007, le programme

“Le dossier élaboré avec l’Opal était très cadré et très complet, au moment de sous-crire l’emprunt on s’est senti en confiance.” Faire construire constitue toujours une aventure. Rémi et Isabelle Morel sont ins-tallés avec deux enfants dans leur maison neuve de Bourg-et-Comin depuis 6 mois. Lui travaillant à Reims et elle à Soissons, l’oppor-tunité de faire construire ici en ayant l’appui et les garanties du programme “Ma maison dans l’Aisne” initié par le Conseil gé-néral et l’Office public d’aména-gement et de construction (Opac) de l’Aisne, a été déterminant dans leur choix. “Quand on voit des logements dont les travaux sont stoppés net alors qu’il y a à

Quatre murs et un toit

Le collège Mermoz de Laon est en pleine re-construction. Avec un coût de 23 ME, c’est l’une des opérations les plus importantes du Plan collèges du Conseil général. Ce chantier est délicat, puisqu’il s’agit de démolir les anciens bâtiments pour en reconstruire d’autres, tout en assurant les cours. Un premier bâtiment - sur troisau total - est en train de sortir de terre.Il sera opérationnel àla prochaine rentrée.

Pour bénéficier du dispositif “Ma mai-son dans l’Aisne” les candidats doi-vent répondre à des critères obligatoires, à savoir :> ne pas déjà être propriétaire> faire construire pour la première fois> habiter la maison en tant que rési-dence principale> ne pas dépasser les revenus impo-sables prévus pour l’obtention d’un logement social.

Conditionsd’accession

contact03 23 23 62 00www.opal02.com

vise à terme 300 parcelles de 500 à 600 m2 pour un logement en moyenne de 80 m2. “Tout n’est pas bouclé et il y a encore de la place pour les élus intéressés, précise Véronique Binet. Le pro-gramme se développe actuelle-ment dans le sud du département avec des parcelles en première phase d’aménagement qui seront bientôt visibles”.

l'Aisne 183 magazine du Département - Mars/Avril 2011 actualité 5

L’Agence de développement et de réservationtouristiques (ADRT) incite les restaurateurs

et les hôteliers à adhérer à des labels nationaux,garanties de qualité pour les consommateurs.

tourisme

De nombreux labels existent en matière de tourisme pour gui-der le choix des consommateurs. Et il n’est pas toujours simple de s’y retrouver. “Nous avons choisi de promouvoir les labels nationaux, reconnus par l’Etat” explique Catherine Duménil, en charge du dossier à l’ADRT. Côté assiette, l’agence est partenaire de Restaurateurs de France, qui compte dix-sept adhérents dans l’Aisne. “C’est un label créé par les restaurateurs indépendants, ambassadeurs de la cuisine fran-çaise traditionnelle. Il y a un au-dit d’entrée, portant sur la qualité des produits, du service etc. puis des visites de clients mystères ré-gulières… C’est une garantie de sérieux pour les clients.” Dans le département, l’ADRT a signé une convention avec la Chambre de commerce et Restaurateurs de France. L’idée : que l’audit d’entrée soit accompagné de préconisations, pour permettre au futur adhérent de progresser dans la qualité. “Très souvent, le restaurateur doit investir (1)

et nous l’accompagnons dans ses dossiers de subventions” reprend

2012passionnément !Après les maisons en 2011, le thème du prochain agen-da du conseil général de l’Aisne sera la passion. Nous recherchons donc des passionnés. Des passion-nés de plantes, de football, de cuisine, de voitures an-ciennes, d’astronomie, de livres, d’histoire locale, de nains de jardin, de boîtes de camembert, peu importe, l’important est d’être inves-ti à fond dans cette passion.

Nous avons donc besoin de vous : faites-vous connaître, en remplissant le question-naire, accessible sur le site aisne.com, qui nous permet-tra de choisir la cinquan-taine d’Axonais qui illustre-ront notre prochain agenda.

Attention, tous les candi-dats ne seront pas retenus : il s’agira d’une sélection : diversité géographique, va-riété et originalité seront prises en compte.

Rendez-vous surwww.aisne.com !

agenda 2012

La déviation de Fresnoy-le-Grand est ouverte à la circulation depuis la mi-décembre. D’une longueurde 6 kilomètres, elle permet aux 7 000 véhicules qui empruntent quotidiennement cette portion de la D 8 d’éviter la traversée du bourg. Un soulagement pour les habitants. Coût : 23 ME, dont la moitié à la charge du Conseil général de l’Aisne.

Le giratoirede la Grenouille,à Marle, est entré en servicedébut janvier.Ce carrefour, à l’intersection dela RN 2 et de la RD 946 (Marle/Guise) est impor-tant : plus de7 000 véhicules, dont 2 000 poids lourds, s’y croi-sent chaque jour. La création d’un giratoire fluidifie le trafic et,surtout, augmente la sécurité.

Catherine Duménil. Pour 2011, plusieurs restaurants sont en voie de labellisation.

Au niveau de l’hébergement, l’ADRT travaille avec Logis de France, un label qui remonte à l’après-guerre. Là encore, les ad-hérents signent une charte qui les engage à respecter de nom-breux critères de qualité, vérifiés par des visites tous les trois ans. L’Aisne compte dix-neuf logis. “L’important pour nous est de pouvoir garantir la qualité, que ce soit pour la restauration ou pour l’hébergement et quelle que soit la gamme de prix” conclut Cathe-rine Duménil.

C’est le petit dernier parmi les labels : Clef verte monte en puissance. Un adhérent en 2008, une dizaine en 2010, dont des “gros” comme Center Parcs ou le camping de Berny-Ri-vière. Le label clef verte atteste de la bonne gestion environ-nementale pratiquée par l’hébergement : gestion de l’eau, des déchets, des énergies… Au total, il faut satisfaire à 90 critères dans six thématiques.

Clef verte pour hébergement durable

Labels, une garantie

(1) En cinq ans, selon l’ADRT, 1,2 ME ont été investis par les restaurateurs de l’Aisne adhérant au label.

6 actualité économie

Les créateursbénéficient

de séminaires de formation.

Soissons

Créer son activité au sein d’une coopérative d’emploi permet de bien mûrir son projet

et de bénéficier ensuite du statut de salarié avant, éventuellement, de se lancer. C’est ce que propose, dans l’Aisne, la structure

Grandsensemble.

Une salle de formation à Soissons. Autour de la table, il y a Laurent, photographe ; Audrey, graphiste ou encore Caroline, décoratrice d’intérieur. Ils sont entrés dans la coopérative d’acti-vités et d’emploi Grandsensemble avec des âges, des parcours, des histoires de vie, des projets diffé-rents. Qu’importe. Plutôt que le statut d’auto-entrepreneur, très à la mode malgré des résultats pour le moins contrastés, ils ont choisi d’intégrer une coopéra-tive. Un choix qu’ils ne regrettent pas. “Ailleurs, on nous dit allez-y, lancez-vous… mais on est seul” témoigne Caroline. “Ici, reprend Lau-rent, on ne part pas à l’aveuglette, on a le temps d’affiner notre projet.” Au-jourd’hui, ils sont réunis pour leur quatrième séminaire de forma-tion, loin de la solitude souvent déplorée par tant de créateurs.

La démarche de Grandsensemble est novatrice dans l’Aisne. “Nous apportons une solution indivi-duelle bien sûr, mais dans une dimension collective” explique Evelyne Saint-Martin, directrice de Grandsensemble pour l’Aisne. Concrètement, c’est la coopéra-tive qui héberge juridiquement l’activité des créateurs, auxquels elle reverse un salaire. “Nous avons la liberté et l’autonomie des

chefs d’entreprise, tout en étant salarié, c’est rassurant” explique Delphine Claudet, qui souhaite se lancer comme écrivain public. Avantage de ce statut “d’entre-preneur - salarié”, il est compa-tible avec d’autres revenus (RSA, allocations chômage, salaire à temps partiel…).

Grandsensemble prend une commission au passage, mais une commission raisonnable : 10 % du chiffre d’affaires ou de la marge bénéficiaire, pour les activités de commerce. C’est ce que l’on appelle le portage sala-rial. Mais l’intérêt principal de la

coopérative n’est pas là. “Nous avons dé-veloppé une péda-gogie de la création, souligne Evelyne Saint-Martin. Dans un premier temps, le créateur n’a pas à

se soucier des aspects juridiques ou de la gestion, puisque c’est la coopérative qui s’en charge. Nous travaillons d’abord sur son projet. Inutile de faire croire aux gens qu’ils peuvent se lancer s’ils ne sont pas prêts.” Car c’est bien le seul impératif pour intégrer la coopérative : venir avec un projet crédible dans un métier que l’on maîtrise. “Mais les idées doivent toujours se confronter à la réalité du marché, reprend la directrice. Ils apprennent à formuler leur offre de service, à calculer des

l'Aisne 183 magazine du Département - Mars/Avril 2011

“Unaccompagnement pointu”

Delphine Claudet, de Châ-teau-Thierry, a rejoint Grandsensemble en juin dernier. Cette femme éner-gique compte mettre à pro-fit ses compétences juri-diques - elle a une maîtrise de droit rural et a exercé comme clerc de notaire - et son expérience - elle a travaillé dans la formation, puis comme secrétaire de direction etc. - pour pro-poser un service d’écrivain public. C’est avec cette idée qu’elle a poussé, en juin dernier, les portes de Grandsensemble. “J’avais cette envie, oui, mais tout en ne sachant pas trop si elle était viable.” Delphine a trouvé ici “un accompa-gnement pointu, précis, qui a permis de confronter le projet à la réalité.” Et donc de l’adapter. Les séminaires lui ont permis d’acquérir des connaissances de base indispensables mais elle re-tient surtout le temps qu’on lui a offert. “Le travail de maturation du projet est es-sentiel. Si je m’étais lancée bille en tête, je me serais déjà plantée” assure-t-elle.

coûts de revient, à structurer leur démarche commerciale…”

Cette phase, formalisée par la signature d’une convention d’ac-compagnement, dure trois mois, avec un renouvellement possible. Elle est gratuite. A l’issue de ce temps consacré à la formation et à la concrétisation de l’idée, cer-tains arrêtent, d’autres poursui-vent. “Dès qu’ils ont un premier client, avec du chiffre d’affaires, nous leur faisons un contrat à durée indéterminée (CDI) qui correspond à leur activité réelle, c’est-à-dire, souvent, quelques heures par semaine. C’est très modique, mais cela augmente avec l’activité” poursuit la direc-trice. La première année, le suivi par la coopérative est strict, avec des réunions mensuelles qui per-mettent de dresser le bilan, tirer des perspectives. “Au bout de dix-huit mois, nous avons une vision assez claire du potentiel réel de l’activité.” Après deux ans, les oiseaux peuvent quitter le nid et créer leur entreprise, sous la forme juridique la plus appro-priée, ou choisir de rester au sein de Grandsensemble, dont ils de-viennent alors actionnaires à leur tour.

Nous avons développé une pédagogie de

la création.

Une coopérative pour grandir

contactGrandsensemblerue de Coucy-le-ChâteauSoissons03 64 91 00 05

Le rêve hawaïende l’iron-man chaunois

sportl'Aisne 183 magazine du Département - Mars/Avril 2011 actualité 7

Thierry Barraud, l’homme de fer.

A 45 ans, l’adjudant-chef Bar-raud a une vie professionnelle bien remplie, à la caserne des pompiers de Chauny. Mais dès qu’il le peut, ce sportif accom-pli quitte son casque de soldat du feu pour sa combinaison de triathlète. “Depuis que je suis ga-min, je cours. Et j’aime la com-pétition. Depuis le collège, en fait, où je suis devenu cham-pion de l’Aisne puis de Picar-die” explique-t-il. Chez les pompiers, il a fini par écœurer la concurrence lors du cross départemental annuel qu’il a emporté une quinzaine de fois sur les vingt dernières années. Au niveau national, il obtient quelques honorables places et participe même aux Jeux Olym-piques des sapeurs-pompiers en Nouvelle-Zélande, en 2002.

Coureur de fond, il s’intéresse au triathlon dans les années 90. Natation, cyclisme, course… Il apprend à doser ses efforts, à gérer les transitions. Il y a deux ans, avec un ami soissonnais, Thierry Barraud se lance un pari : s’aligner au départ d’un “iron-man”. “Il faut enchaîner 3,8 km de natation, 180 km à vélo et un marathon pour finir !” L’origine de l’épreuve ? En 1977, un soir de beuverie, trois GI américains ba-sés à Hawaï veulent déterminer lequel est le plus sportif. Il y a là un cycliste, un nageur et un cou-reur de fond. Pour se départager, ils créent l’iron-man, autrement dit “l’homme de fer”.

Une épreuve où l’homme re-pousse ses limites. “Au départ,

on s’engage avec, comme pre-mier objectif, de terminer…” ex-plique Thierry. Le 18 juillet 2010, il est à Roth, en Allemagne, au milieu de 4 000 concurrents venus du monde entier. Il n’en mène pas large. “Je me suis mal entraîné. Je n’avais jamais couru

de marathon, je n’avais pas suff isamment fait de vélo…” Mais le pompier chaunois n’est pas du genre à abandonner. “A Roth, il y a une

ambiance incroyable. Dans le parcours cycliste, il y a une mon-tée qui ressemble à l’arrivée du Tour à l’Alpe d’Huez. On est porté par le public, c’est extraordinaire, et ça m’a bien aidé”. Non seule-ment, Thierry arrive, mais en plus, il obtient un temps excellent, pour une première : 10 heures 36 minutes. Il se classe 771e… mais

Le triathlète Thierry Barraud se préparepour l’iron-man de Nice avec l’espoir

de se qualifier pour l’épreuve la plus folleet la plus prestigieuse du monde, à Hawaï.

premier pompier français dans sa catégorie. “J’ai eu quelques coups de bambou, bien sûr, mais j’ai terminé l’épreuve vraiment en forme.”

De quoi lui donner des envies de récidive. Cette année, il est inscrit à l’iron-man de Nice, programmé le 26 juin. “Nice est qualificatif pour les championnats du monde à Hawaï” explique-t-il. “Pour un concurrent d’iron-man, Hawaï, c’est l’équivalent de Monaco en Formule 1 ou de Roland-Gar-ros en tennis, c’est vraiment le rêve absolu.” Lucide, le triathlète chaunois espère d’abord… termi-ner l’épreuve. La qualification ? “Dans ma catégorie, il y a entre quatre et six places qualificatives. Il faut que je gagne une demi-heure par rapport à mon temps de Roth, mais je pense que c’est possible.” S’il se qualifie, Thierry assure qu’il est prêt à vendre une des vieilles Harley-Davidson qu’il retape - une autre passion - pour financer son voyage à Hawaï. L’homme de fer a un moral d’acier.

Chauny

Il faut enchaîner3,8 km de natation,

180 km à vélo et un marathon de 42,2 km.

3 avrilSaint-Quentin : parcours du cœur. Différents parcours ac-cessibles pour les marcheurs et les coureurs Départs à 9h. du parking de la polyclinique Saint-ClaudeRens. 03 23 62 69 59 ou www.oms-saintquentin.com

10 avrilChâteau-Thierry : semi-ma-rathon des Fables. 10 km et courses jeunes. Départs à 9h30 au stade municipalRetraits des dossards : au stade le 9 de 15h à 17h, ou le 10 de 7h30 à 8h30.Rens. 06 66 86 76 08 ou http://www.ac-chateau-thierry.com

16 et 17 avrilVillers-Cotterêts : compéti-tion régionale organisée par le Judo club. Coupe cadets et 2e division sénior au gym-nase Plaine de Noues, toute la journée.Rens. 09 50 09 24 27

rendez-vous

17 avrilRibemont : concours hippique de saut d’obstacles de 9h à 19h sur le terrain de concours, rue Saint-LadreRens. 03 23 63 76 08 ou http://eperon-de-ribemont.ffe.com/

Dyslexie : une associationpour briser la solitude des parents

8 actualité

D’Einstein àNathalie Baye,les célébrités

dyslexiques sont nombreuses. Mais

pour les parents d’enfants atteints

par ce trouble,le quotidienest difficile.

Une association vient de voir le jour.

éducation

Valérie Mariage et Valérie Morisot sont à l’écoute des parents.

Elles ont dû en subir, des réflexions. “Votre enfant ne tra-vaille pas, il ne fait aucun effort” ; “Vous le couvez trop”. Et derrière leur dos, pire encore. “On est vite dépassé”, avoue Valérie Mariage, qui a fondé l’association N-Dys en juin dernier. “Mon fils travaillait beaucoup mais il n’obtenait pas de bons résultats scolaires. Ses cahiers étaient illisibles. A l’école, on me disait qu’il était immature”.

L’enfant dyslexique n’a rien d’un idiot. Il est atteint d’une maladie qui l’empêche - pour faire simple - de placer les sons et les lettres dans le bon ordre. “Ce sont des enfants qui, à l’oral, n’ont pas de difficultés. Mais dès qu’il faut écrire, c’est une catastrophe pour eux” poursuit Valérie. Les parents sont souvent démunis, voire hon-teux. Ils n’osent pas en parler, “la dyslexie est encore taboue. De-puis que j’ai lancé l’association, les gens m’appellent. Ils n’osent pas se déplacer, au début. J’en ai même qui ont raccroché deux ou trois fois, avant de pouvoir se lancer et me parler.”

Valérie Morisot, elle, a osé fran-chir le pas. “Lorsque j’ai dé-couvert l’association, je me suis sentie vraiment soulagée. On est

tellement seul face à un mur d’incompré-hension de la part de l’extérieur… Il y a toujours un moment où l’on craque. C’est vraiment difficile.” Du côté de l’école, les expériences sont diverses. Entre le prof

qui ne veut rien savoir et celui qui accepte de faire des efforts. Entre le principal compréhensif et celui que ces questions n’intéressent pas. Les deux mamans ont tout connu. Pourtant, les aides exis-tent. C’est aussi le rôle de l’as-sociation d’aider les parents. A l’école, les enfants dyslexiques peuvent bénéficier d’un assistant

de vie scolaire (AVS). Malheureu-sement, avec les suppressions de postes et les coupes claires dans les budgets de l’Etat, tous les éta-blissements scolaires ne sont pas logés à la même enseigne. “C’est pourtant une aide précieuse pour nos enfants, témoigne Valérie Ma-riage, car ils sont plus lents pour prendre des notes, il faut leur par-ler plus lentement, ils ont besoin de photocopies grand format…”

L’association aide notamment les parents à franchir la porte de la MDPH (maison départementale des personnes handicapées), une étape psychologiquement douloureuse. La dyslexie est en effet reconnue comme un han-dicap, et il convient de monter un dossier. Cela permet, ensuite,

d’obtenir des aides pour l’achat d’un micro-ordinateur adapté, par exemple, ou de demander l’assis-tance d’un AVS à l’école.

N-Dys veut, aussi, informer le plus largement possible sur la maladie, briser la solitude des fa-milles et créer un partenariat avec l’Education nationale. “C’est vrai-ment essentiel. Lorsque l’école prend en compte les difficultés des enfants, les bulletins scolaires s’en ressentent. Il y a trop d’en-fants qui sont totalement mis sur le côté parce que leur dyslexie n’a pas été détectée et que l’école les considère comme des mauvais élèves.”

l'Aisne 183 magazine du Département - Mars/Avril 2011

Les enfants sont pluslents pour prendre des

notes, il faut leur parler pluslentement, ils ont besoin de photocopies grand format…

contactValérie Mariage

03 23 52 08 17http://n-dys.wifeo.com

c’est entre 16 et 18 ans, que se concentrent les efforts pour pas-ser progressivement de la prise en charge à l’accompagnement avec pour but, l’indépendance et la capacité de voler de ses propres ailes. “Nous travaillons notamment avec des grilles d’évaluation, explique Patricia Auclair, éducatrice du réseau AJP à la résidence “le sourire” à Saint-Quentin qui accueille 14 adolescentes de 12 à 18 ans. Nous les complétons lors d’en-tretiens réguliers avec l’ado afin de faire le point sur ce qui est ou non acquis sur des question d’hygiène, de santé, d’alimenta-tion, de comportement, d’initia-tive et de gestion d’un budget. Ce document est cosigné par le référent mais reste la stricte pro-priété du jeune.”

“L’apprentissage de l’autonomie

Vers l’autonomie

l'Aisne 183 magazine du Département - Mars/Avril 2011 actualité 9

Si l’âge de la majorité est un enjeu crucial pour n’importe quel jeune, son approche fait l’objet

d’un travail spécifique dans les structures et les familles accueillant les 16-18 ans confiés

au Conseil général dans le cadre de sa mission de protection de l’enfance.

Décor classique d’une chambre

d’adolescent au Pôle ado de la Cordée

à Soissons où sont accueillis 11 jeunes

de 16 à 18 ans.

socialrevêt des aspects très concrets comme le simple fait de savoir se faire la cuisine, gérer sa lessive ou s’occuper des démarches administratives, énumère Pas-cal Landercie qui dirige le centre éducatif La Cordée à Soissons. Mais c’est aussi et surtout un apprentissage de la solitude.” L’établissement accueille 44 en-fants dont 11 jeunes entre 16 et 18 ans, 6 filles et 5 garçons, qui constituent le “Pôle ado”. “Le Pôle ado a été créé en 2005 avec le souhait de différencier les adultes en devenir car ils nécessitent une prise en charge particulière, précise Jean-Ma-rie Caurette, chef de service. La question de l’autonomie est de plus en plus mise en avant et le pôle va s’agrandir, no-tamment du côté des garçons, pour mieux répondre à une demande en hausse.”

Le dernier rapport de l’Office national de l’enfance en danger (ONED) souligne que si le pas-sage vers le monde adulte est aujourd’hui plus long et plus dif-ficile pour les jeunes de la popu-lation générale, il est demandé à ceux qui sortent des dispositifs de protection de l’enfance de faire plus et plus vite dans l’ac-

Un apprentissagede la solitude“

cès à l’autonomie alors même qu’ils sont plus vulnérables et disposent de moins de res-sources. “C’est pourquoi nous essayons de lisser les choses au maximum, avance Pascal Landercie. L’intégration au Pôle ado se fait par étape. L’ensemble du personnel participe à cet apprentissage de l’adolescent en se plaçant plus dans l’accompa-gnement que dans l’assistanat. Nous tentons de les armer au maximum pendant ces trois ans avant la majorité car à 18 ans, beaucoup décident de prendre leur indépendance.” Une petite visite du côté filles du pôle ado révèle une série de studettes in-dividuelles, équipées chacune

d’une kitche-nette et d’une salle de bain, réunies autour de lieux de vie

commune et d’un bureau dédié aux éducateurs. Décor somme toute classique d’une chambre d’ado arborant posters et pe-luches, reliques d’une enfance qui s’estompe en pente plus ou moins douce. “En général, les filles investissent leur espace et se l’approprient plus que les gar-çons, reconnaît Milène Marié, éducatrice. C’est aussi révéla-teur de leur état d’esprit.”

Eviter l’échec quand, à 18 ans, le jeune majeur se retrouve “lâché dans la nature”. Face à ce challenge, l’ensemble des acteurs sociaux du département travaille en synergie sur la prépa-ration à la majorité. “Les repré-sentants de chaque organisme et de toutes les circonscriptions se réunissent régulièrement pour travailler sur la question, précise Annie Delbecque, éducatrice du Service d’aide à l’enfance et la famille (SAEF) de la circonscrip-tion de Saint-Quentin. Les projets sont ciblés avec chaque enfant et son référent, qu’il soit en fa-mille d’accueil ou en structure. C’est toujours du sur mesure car il n’ y a pas deux parcours identiques.” Rester en famille d’accueil jusqu’à ses 21 ans comme cela est maintenant pos-sible, s’engager dans un “contrat jeune majeur” avec une aide fi-nancière ou intégrer un “service de suite” avec un accompa-gnement éducatif individualisé, plusieurs options existent pour ces jeunes arrivant à l’âge fati-dique de la majorité. En amont,

10 développement durable

Le développement durable est intégré dansle “plan collèges” du Conseil général, qui prévoit

la rénovation, voire pour quelques-unsla reconstruction, de 48 collèges publicsdans l’Aisne. Exemple concret au collège

Jacques-Cartier de Chauny.

“Avant, les professeurs et les élèves se plaignaient de la tem-pérature dans les classes. Le thermomètre pouvait monter jusqu’à 40°” témoigne Sylvie Bourgis, principale du collège Jacques-Cartier, à Chauny. L’éta-blissement porte plutôt bien ses trente ans mais à l’époque de sa construction, les architectes ne plaçaient pas les réflexions envi-ronnementales au cœur de leurs projets. Une aile complète, ex-posée plein sud, avec un simple vitrage, se transformait en véri-table serre dès que le soleil ta-pait un peu trop fort. “C’est le premier dossier sur lequel nous avons appliqué notre système de management développement durable” explique Brigitte Bo-chet, ingénieur au service des

A l’écoutedes utilisateurs“

l'Aisne 183 magazine du Département - Mars/Avril 2011

Collèges verts

L’air est retraité par un système de VMC double flux.

Des pare-soleil apportent la fraîcheur dans les classes.

bâtiments du Conseil général. Concrètement, les travaux réali-sés sont allés beaucoup plus loin que ceux prévus initialement. “Nous pensions, au départ, ins-taller un double vitrage et un système de pare-soleil. Mais une étude thermique approfondie nous a révélé que tous les pro-blèmes ne seraient pas résolus.”

Finalement, la façade sud bé-néficie de pare-soleil motorisés - qui présentent, aussi, l’avantage de pouvoir faire le noir dans la classe, lors de projections, par exemple - et d’un doublement des menuiseries. En outre, à l’intérieur, une VMC (ventilation mécanique contrôlée) double-flux a été installée. Résultat : le confort thermique est parfait, été comme hiver. La VMC extrait l’air vicié et apporte de l’air neuf : plus besoin d’ouvrir les fenêtres, d’où des économies de chauffage. “Et nous avons conçu le système de doubles menuise-ries pour qu’il soit compatible, si be-soin est, avec une isolation par l’extérieur”, pré-cise Brigitte Bochet. Améliora-tion du confort des utilisateurs ; économie d’énergie : c’est l’un des principes du développement durable.

Ces principes peuvent être pous-sés encore plus loin, notamment lors de travaux plus conséquents, comme la réhabilitation du col-lège de Marle et la reconstruc-tion de Jean-Mermoz, à Laon. Et ils le seront dans l’ensemble des opérations menées dans le

Chauny

Du mobilier durableLe Conseil général réfléchit aussi à l’équipement en terme de mobilier. Ainsi, le prochain marché d’appel d’offres pour la fourniture du mobilier du futur collège de Sissonne imposera des notions de durabilité, de recyclage en fin de vie et de non utilisation de formaldéhydes.

zoom

cadre du Plan Collèges. Le dé-veloppement durable, on ne le répètera jamais assez, s’appuie sur trois piliers : l’environnement bien sûr, mais aussi l’économie et le social. Trois piliers auxquels s’ajoute la gouvernance, c’est-à-dire le mode de décision. Dans ce cadre là, la communication et le dialogue avec les utilisa-teurs des collèges sont renforcés dès le début du projet. Avant, les réunions de présentation ne concernaient que les membres du conseil d’administration des établissements concernés par des travaux. Désormais, elles sont ouvertes également aux représentants des parents d’élèves, des professeurs et des personnels, et même à la population. De ces réunions, il sort souvent de bonnes idées, nourries de l’expérience des uti-lisateurs. Ainsi, à Chauny, la réu-nion de présentation a permis de

faire modifier cer-tains horaires d’in-terventions ou de prévoir les salles en travaux en fonc-

tion de l’occupation des classes, de réaliser les travaux les plus bruyants pendant les périodes hors classes, ou, au contraire, de les suspendre pendant le temps du Brevet ou des inscriptions...

A Marle, les plans du centre de documentation ont été repris à la suite d’une remarque de la documentaliste sur la présence gênante d’une cloison. C’est ce que l’on appelle de l’intelligence collective.

Le point sur les réseaux de chaleur bois

Envoyez-nous des fleurs !

développement durable 11

Un exemple d’art postal.

La chaudière bois dela zone du Griffon à Laon, d’une puissance de 800 Kw.

au gaz - au bois. Concrètement, un réseau de chaleur permet de connecter un ensemble de bâtiments proches à une sorte de volumineuse chaudière fonc-tionnant au bois.

Le Conseil général de l’Aisne souhaite favoriser ces projets. Il a montré l’exemple sur la ZAC du Griffon : l’ensemble du pôle d’activités est chauffé au bois, par une chaudière de 800 Kw, qui brûlera, chaque année, en-viron 800 tonnes de bois. La ville d’Holnon, près de Saint-Quen-tin, est également en pointe : son réseau date de 2004. Et de nombreux projets sont en cours, plus ou moins avancés comme à Château-Thierry, Soissons, Saint-Quentin, Chauny-Tergnier… Par-fois, il s’agit de chauffer à la fois un collège, une maison de

L’art postal est… vieux com-me l’invention du timbre poste. Très simplement, il s’agit de per-sonnaliser une enveloppe, ou tout objet que vous souhaitez envoyer. Rien ne vous empêche de poster un dessus de boîte de camembert vide, une bouteille d’eau ou tout ce que vous voulez (de légal, bien sûr). Tant qu’il y a une adresse valable et un af-franchissement correct, l’œuvre sera acheminée par la Poste. De nombreux artistes s’y sont essayés. Aujourd’hui, c’est vous qui pouvez tenter l’aventure, en envoyant vos créations à Géodo-mia, concours art postal, 33 rue des victimes de Comportet 02000 Merlieux-et-Fouquerolles.

Ecologique et créatrice d’emploi : la filière bois de chauffage

se structure enPicardie. Les projets

de réseau de chaleurse multiplientdans l’Aisne.

Géodomia propose un concours d’art postal,sur le thème “faites des jardins durables”. Ouvert à tous,petits et grands, il ne demande qu’un peu d’imagination.

Le bois de chauffage fait un retour en force auprès des par-ticuliers. Dans la région, près d’un foyer sur trois dispose, en appoint, d’une cheminée, d’un poêle… Les techniques ayant évolué, les collectivités peu-vent aujourd’hui envisager de convertir leur anciens réseaux de chaleur - souvent au fuel ou

retraite, des logements. Parfois, le programme est plus modeste. Une chose est sûre, dans les an-nées à venir, les réseaux de cha-leur bois vont se multiplier.

Le Conseil général peut aider à leur financement, à travers les Contrats départementaux de Dé-veloppement Local (CDDL), pas-sés avec les différents territoires de l’Aisne.

Pour l’approvisionnement en bois, une filière s’est structu-rée il y a dix-huit mois autour du Conseil Régional et des trois conseils généraux picards. Pi-cardie Energie Bois regroupe une cinquantaine de profes-sionnels - depuis les élagueurs jusqu’aux conditionneurs - ce qui assure une bonne vision d’ensemble. Car il s’agit d’exploi-ter au mieux le bois local. Avec 151 000 hectares de forêt, l’Aisne a de la ressource !

Le concours est clos le mercredi 13 avril 2011 (le cachet de la poste faisant foi). Attention de bien respecter le thème : “faites des jardins durables”.

Les œuvres reçues seront expo-sées à l’occasion de la bourse aux plantes, organisée le di-manche 17 avril. Le public pour-ra voter pour ses réalisations préférées, dans les deux catégo-ries proposées : enfants (- de 14 ans) et adultes.

Dans la catégorie enfants, les cinq premiers recevront des livres et des graines bios. Le premier gagnera en plus une journée d’accrobranche au parc Canopée d’Ambleny.

l'Aisne 183 magazine du Département - Mars/Avril 2011

des exemplesd’art postalhttp://artpostal.com

Merlieux etFouquerolles

Dans la catégorie adultes, les trois premiers repartiront avec des livres et des graines. Le vain-queur gagnera, en plus, une nuit pour deux personnes dans une cabane perchée.

l'Aisne 183 magazine du Département - Mars/Avril 2011 12 tribune Obligation prévue par la loi de 2002 relative à la démocratie de proximité. Les propos publiés ci-dessous le sont sous l’entière res-ponsabilité de leurs auteurs.

Le conseil général a voté le 14 février dernier son budget. Ce budget est la traduction de la volonté indéfectible de la majorité de gauche d’apporter aux Axonais l’aide la plus importante possible dans de nombreux domaines

intéressant directement leur vie quotidienne.

Cette aide a naturellement un coût. C’est d’ailleurs pour cela que la majorité départementale avait dû l’an dernier, après avoir délié les taux de la taxe d’habitation et de la taxe sur le foncier bâti, recourir à l’augmentation de la fis-calité.

Bien sûr, un autre budget était possible, en particulier en supprimant des actions, certes facultatives, mais aux-quelles tout le monde est très attaché. A gauche, personne ne veut supprimer les aides aux communes, les aides aux associations, les aides en direction du monde économique par exemple. A gauche, personne ne sou-haite remettre en question la gratuité du transport sco-laire, autre exemple.

Alors bien sûr, pour des questions de posture, à droite on s’agite, on crie, on réclame des coupes sombres dans les dépenses, mais naturellement, sans dire quelles actions doivent être supprimées. Manifestation encore plus visible de leur hypocrisie, la quasi totalité des dépenses a été votée par les conseillers généraux de droite qui n’ose-raient pas retourner dans leur canton pour annoncer les mauvaises nouvelles aux communes, aux associations ou aux entreprises victimes de ces coupes sombres.

L’essence même de l’action départementale c’est l’ac-tion publique, sans laquelle seule une minorité favorisée peut vivre sereinement. C’est pourquoi la majorité de gauche du Conseil général a choisi de maintenir un niveau élevé d’action publique départementale. C’est pourquoi, la majorité de gauche du conseil général a choisi de continuer à œuvrer pour le bien du plus grand nombre. C’est un choix volontariste et responsable, malgré la vo-lonté manifeste de l’Etat de priver les départements, dont le nôtre, de l’autonomie financière sans laquelle ils ne se-raient que des guichets de distribution des aides sociales.

Le budget voté le 14 février est donc un compromis entre les souhaitables et les possibles. Il ne sacrifie pas l’essen-tiel et maintient l’action publique, cœur de l’action dépar-tementale, à un haut niveau. Il est la traduction de la vo-lonté d’une action solidaire de vos élus de la majorité départementale.

La Majorité de Gauche : groupessocialiste, progressiste et communiste

Un budgetvolontariste et

responsable

Dans le cadre de l’examen du budget

2011, le groupe des indépendants

a proposé 10 amendements dont

le but était de réduire le recours

à l’emprunt.

Ne souhaitant pas s’inscrire dans

une logique d’affrontement ou d’opposition stérile, nous

avons préféré mettre l’accent sur une nécessaire redéfi-

nition de la stratégie d’investissement du Conseil Général,

en étalant davantage dans le temps les investissements

afin de ne pas obérer l’avenir par un recours excessif à

l’emprunt mais aussi de façon à ne pas risquer de voir

augmenter encore ces prochaines années la pression

fiscale subie par nos concitoyens.

Le débat politique est positif lorsqu’il est raisonné,

constructif et ouvert, c’est pourquoi nous espérons que

la majorité actuelle sera sensible à nos arguments

et réceptive à nos propositions et qu’elle n’adoptera

pas, pour l’avenir, une attitude dogmatique qui serait

contraire à l’intérêt des Axonaises et des Axonais.

Budget 2011 :une attituderesponsable et constructive

Le groupe des Indépendants

Le vote du budget 2011 du Conseil gé-néral le 11 février signe l’essoufflement complet des politiques de cette majorité départementale PS-PC-DVG. En effet, de-puis 2001, malgré une progression de la taxe foncière de plus de 110% et des compensations de l’Etat dont le budget prend acte, les marges de manœuvre ont été réduites à néant. Par conséquent, nous assistons aujourd’hui à une dégradation totale des finances du département. Aussi, le groupe UMP a proposé de revoir certaines priorités du département, propositions automati-quement rejetées par la majorité.

Dans un contexte difficile pour nous tous, la majorité dé-partementale refuse de s’engager dans les investis-sements d’avenir nécessaires au développement de notre département. Preuve s’il en est, l’entretien de nos routes : elles viennent de souffrir d’inondations et de phé-nomènes neigeux de grande ampleur. Malheureusement les crédits alloués à l’entretien et à l’investissement dans la voirie sont sacrifiés alors que nous avons déjà un réseau faiblement attractif pour les investisseurs … Nous nous demandons vraiment quand la majorité de gauche mettra le développement économique, seul créateur d’emplois durables, au centre de ses préoccupa-tions...

Le groupe UMP

Un budgetpour rien !

l'Aisne 183 magazine du Département - Mars/Avril 2011

culture 13

Ciné Jeunefait son cirque

14 expositionCivils en guerre à la Caverne du Dragon

15 éditionSolutions sociales, de J.-B. A. Godin, réédité

16 cinémaFestival Ciné Jeune, du 8 au 15 avril

l'Aisne 183 magazine du Département - Mars/Avril 2011 14 culture

Exode“Le sujet a été peu traité jusqu’ici et se révèle vraiment passionnant. Il nous place au car-refour de la grande et de la petite histoire car derrière les grandes vagues de déplacement les té-moignages recueillis racontent surtout des parcours et des aven-tures individuelles”. Professeur agrégé d’histoire à Soissons, Phi-lippe Salson prépare une thèse sur le thème des civils occupés en 14-18, un sujet au plus proche de l’exposition “Chemins de civils en guerre”, du 16 avril au 18 dé-cembre à la Caverne du Dragon dont il est également le commis-saire. Sur une scénographie ori-ginale, l’exposition de la Caverne du Dragon dresse un panorama très complet des différents mou-vements de population et parfois des immobilisations forcées sur le front Ouest, mettant en paral-lèle les “déportations” (otages, prisonniers, travailleurs forcés) et les parcours des réfugiés et rapa-triés. “L’exposition montre bien à quel point les déplacements sont

Si les déplacements sont très encadrés par les autorités, les “Civils en guerre” gardent bien souvent leur destin en main.

un enjeu pour les états-majors, précise Anne Bellouin, directrice de la Caverne du Dragon. Tout est très encadré par les autorités car dans un contexte de guerre, celui qui se déplace est toujours suspect.” A la lecture et à l’écoute des nombreux témoignages dis-ponibles sur bornes audio, force est de consta-ter que les civils amenés à se déplacer, qu’ils soient Belges ou Lillois, finissent bien souvent par garder leur destin en main, au prix d’itinéraires parfois com-pliqués qui amèneront certains jusqu’en Lituanie.

Une partie de l’exposition est consacrée à “l’image” dans la presse de ces réfugiés et rapatriés, mettant en avant la construction graduelle d’un archétype de la “Victime innocente” à travers des photos de vieillards ou de “mère avec ses enfants”. Peut-être mon-

trées pour la première fois, des images réalisées par les services de l’armée française lèvent une partie du voile qui occulte encore le cas très particuliers des “inter-nés” alsaciens.

Après la récupération par la France de l’Alsace-Lorraine per-due en 1871, de nombreux civils jugés “suspects” quand à leur sentiment nationaux connurent les premiers “camps de concen-tration” comme étaient désignés les centres d’internements où ils furent dirigés. C’est une page par-ticulièrement sensible de l’histoire qui est ici explorée.

Dans le cadre du programme Interreg “Mémoire de la grande

guerre”, cette ex-position fait partie du cycle “la grande guerre par quatre chemins” auquel participent le musée de Cassel à travers une exposition sur

les mouvements de troupes, l’His-torial de Péronne qui s’intéresse au cas spécifique des soldats bri-tanniques et le musée d’Ypres qui dévoile l’un des aspects les moins connus de la grande Guerre : la venue massive de travailleurs chinois.

Oulchesla Vallée Foulon

Celui qui sedéplace est

toujours suspect“

A partir du 16 avril à la Caverne du Dragon, l’exposition “Chemins de civils en guerre”

éclaire d’un jour nouveau la singulière histoire des déplacements de population

durant la 1re Guerre Mondiale.

à écouter

Little Dead Cats

Y’a pas à chipoter, le trio reste la formule rock par excellence. Les Little Dead Cats l’ont bien compris. D’accord, les Stones étaient cinq et les Beatles n’avaient pas besoin d’inviter un roa-die pour jouer au bridge, il n’empêche qu’à l’instar des Toy Dolls ou du Jimi Hen-drix Expérience, une basse, une guitare et une batterie qui savent investir et ma-gnifier l’espace entre deux tympans, ça vous pose un groupe. Pour peu qu’un des loustics ait un bel organe et sache pondre trois rimes qui tuent… Là encore, les cha-tons trépassés ont tout bon, dans la langue de Shakes-pear comme dans celle de Beaumarchais, avec en plus ce timbre de chat sauvage en maraude à vous trou-bler une Catwoman des plus blasées. Un premier album qui frappe au ventre, façon Clash, tout en explorant le meilleur du spectre alterna-tif depuis les sixties jusqu’à l’underground des années 90. Auto-produit, peut être, mais alors avec un son… ! Qui colle au mur. Net, pré-cis, le tout agrémenté de quelques arrangements bien sentis qui dévoilent des zi-cos aguerris. Tube en puis-sance, le titre “Little dead cats” vaut le coup d’œil pour le clip réalisé par Pas-cal Voisine, mais pour les amateurs de blues qui part en rouleau compresseur façon ZZ Top, “Boys in the wood” sera un pur bonheur.

www.myspace.com/thelittle-deadcats

Godin dans le texte

l'Aisne 183 magazine du Département - Mars/Avril 2011 culture 15

L’Aisne : pourquoi republier Solu-tions sociales, 140 ans après sa première édition ?

Frédéric Panni : Nous avons dé-cidé de publier l’intégralité du texte de Godin, et non pas seu-lement les parties consacrées au Familistère, pour montrer la com-plexité de sa pensée. Godin était un pragmatique, on l’a dit, mais il n’était pas que cela, ce serait ré-duire le personnage. Solutions so-ciales est un ouvrage complet de philosophie sociale. J’aime bien cette phrase où il dit : “si ce n’est pas au contact du travailleur des champs ou de l’ouvrier de la fa-brique que s’acquiert l’art de bien dire, c’est au moins auprès d’eux que peuvent s’étudier les ques-tions qui intéressent les masses.”

L’A : cette édition est enrichie de très nombreuses notes que vous avez rédigées avec Zoé Blumen-feld-Chiodo. Ces notes éclairent l’œuvre de Godin…

F. P. : cela nous a demandé un travail considérable, car pour vé-rifier une note, il nous fallait par-fois des jours… Nous avons com-mencé en 2006 et nous y avons consacré des milliers d’heures – absolument passionnantes. Notre volonté, par ces annotations, est d’approcher le plus finement pos-sible l’univers intellectuel de Go-din, de comprendre ses sources philosophiques, ce qu’il lisait, car Godin a lu énormément avant de se mettre à la rédaction de Solu-tions sociales.

L’A : le titre même de l’ouvrage, Solutions sociales, semble annon-cer des réponses concrètes à la question du progrès social, plus qu’un traité de philosophie.

F. P. : il ne faut pas oublier le plu-riel du titre. Godin n’a pas l’am-bition de publier un manuel de

la réforme sociale. Il parle de so-lutions au pluriel, entendant par là qu’il existe différentes pistes. D’ailleurs, il écrit avec vigueur à l’éditeur américain lorsqu’il se rend compte que la traduction américaine est au singulier. Go-din propose ses solutions, en s’appuyant sur ce qu’il a réalisé à Guise. Il a longtemps hésité avant de publier Solutions sociales. Il a d’abord attendu que l’expérience du Familistère soit concluante.

L’A : comment la critique de l’époque a-t-elle accueilli le livre de Godin ?

F. P. : nous consacrons plusieurs pages, à la fin de l’édition, à la re-production de ces critiques. Glo-balement, si beaucoup admirent la concrétisation de ces idées au Familistère, Godin se heurte à une incompréhension sur la par-tie métaphysique de Solutions sociales, alors même qu’il y tenait énormément. Pour lui, il était es-sentiel d’approcher au plus près de la nature humaine avant de se lancer dans la construction du Familistère. Mais on a plutôt raillé, à l’époque, l’incohérence

de sa philosophie.

L’A : Godin apporte donc ses so-lutions sociales à la fin du XIXe

siècle. Quels pourraient-être, au-jourd’hui, les nouveaux territoires de réalisation des utopies du XXIe siècle ?

F. P. : ce que Godin nous rap-pelle, pour commencer, c’est que le préalable à la réforme sociale, c’est l’amélioration des conditions matérielles du peuple. La plu-part des expériences fouriéristes ou communautaires ont échoué lamentablement parce que, à l’arrivée, les gens crevaient de faim… Ceci dit, je crois que les nouvelles utopies se construisent dans la virtualité. Il n’y a plus besoin d’habiter ensemble pour faire partie d’une communauté : on peut aujourd’hui partager des idéaux, en habitant à Guise, avec des Brésiliens ou des Malgaches.

Solutions sociales,de J.-B. A. Godin. Les éditions du Familistère. 656 pages, 19,50 E

En vente au Familistèreet en librairie

En 1871, Jean-Baptiste André Godin publie Solutions sociales, un richeouvrage de sciences sociales. Le bâtisseur du Familistère de Guise expose

sa propre philosophie du progrès social, avant d’entrer dans le détaildu fonctionnement du site. Cet ouvrage vient de faire l’objet d’une nouvelle

édition, annotée notamment par Frédéric Panni, conservateur au Familistère.

Guise

à écouter

“Une partie de ma vie“DERNIER PROPropagande Records

33 piges, le bel âge pour un troisième album solo, celui qu’on désigne souvent comme “l’album de la ma-turité“ ce qui semble bien être le cas à en croire ce titre comme un regard que notre rappeur du sud de l’Aisne jette par dessus son épaule, évaluant le chemin parcouru pour mieux rebon-dir vers des horizons musi-caux encore inexplorés. Car en vrai pro qu’il est, notre homme n’aime pas se répé-ter. Après “Visions“, son 1er solo aux accents résolument hip hop sorti en 2005, “Loin de vos statistiques“, com-mis un an plus tard, posait une ambiance soul ondulant au rythmes de boucles jazzy à souhait. Pour “Une partie de ma vie“, Nico s’est don-né le temps de peaufiner ses rimes et aussi de bien s’entourer. Dr Swing, DJ LP2, Flag, DJ Greem (Hocus Pocus), Dany Dan (Sages poètes de la rue) Loréa : une vraie dream team réu-nissant la fine fleur du rap français au service d’un rap pur et intègre qui reste la marque de fabrique du pro. Si les coups de gueules partent comme quelques bonnes gifles (Vendetta, Pauv’mec) l’âpre rappeur laisse aussi tomber des pans de son armure, révé-lant les blessures de son âme (La vie passe trop vite) ses aspirations à l’universel (Citoyen du monde) et ses élans de jeune père (Eden).

www.dernierpro.com

Frédéric Panni, conservateur du Familistère.

En piste !

l'Aisne 183 magazine du Département - Mars/Avril 2011 16 culture

Du 8 au 15 avril, le 29e Ciné jeune de l’Aisne prendses quartiers à Saint-Quentin et investit 26 lieux de diffusion

du département pour un festival axé sur le thème du cirque.

“Le cinéma à destination du jeune public est très créa-tif, chaque année nous rece-vons en moyenne 150 films à visionner pour la seule compétition longs métrages, nous n’en sélectionnons qu’une dizaine.” Pour Cé-line Ravenel, déléguée artistique du Ciné jeune de l’Aisne, le marathon qui précède le lancement de chaque festival est déjà commencé depuis quelques mois. Bien connu dans la profession pour être his-toriquement le premier festival de cinéma jeune public créé en France, le Ciné Jeune de l’Aisne a aussi l’avantage d’arriver dans l’année juste après Berlin. Cela lui permet d’offrir une programmation riche en films inédits et avant-pre-mières alléchantes, cette année en-core, avec la venue du très attendu “Popeye”, en 3D et images de syn-thèse. Intégré au sein de l’EFCA (As-sociation Européenne du Cinéma pour l’Enfance et la Jeunesse) le festival a su se distinguer par sa po-litique d’aide à la distribution pour les films primés comme l’a encore démontré récemment la sortie en DVD de “Samson et Delilah” de Northton Warwick, Grand Prix et Prix de la Ville de Saint-Quentin 2009. Doté d’une aide à la distribution de 5 000 E par le Conseil général de l’Aisne, ce long métrage qui gagnait la caméra d’or à Cannes la même année

affiche dès lors sur ses copies et ses supports de communication la mention “Grand prix du Ciné jeune de l’Aisne”.

“Le Ciné jeune reste avant tout un grand moment de rencontre et d’échange qui se prolonge au delà du festival, précise Céline Ravenel. Nous travaillons beaucoup avec des indépendants qui savent ac-compagner leur film. Pour le public, rencontrer un acteur ou un réalisateur est un moment fort, ce fut

le cas l’an passé avec l’actrice Anne Brochet ou Jim Capobianco, scéna-riste de Ratatouille.” Le jury jeune international réunit 14 adolescents venant de Finlande, Croatie, Alle-magne, Italie, Croatie, Belgique et Maroc ainsi que des collégiens et lycéens de Saint-Quentin avec qui le partenariat se poursuivra. Ceux de

l’an passé reviennent cette année au festival pour présenter un court métrage qu’ils ont eux-mêmes écrit et réalisé. L’édition 2011 sera également l’oc-casion d’ateliers dédiés aux arts du cirque avec l’as-sociation cotterézienne “Circus Virus”.

à lire

“En Thiérache - Contes et ré-cits du temps perdu”d’Alfred ROCOULETEdition Le livre d’histoire – Lorisse. 196 pages, Prix : 26 E

Voilà une réédition bienve-nue : les contes et récits du temps perdu en Thiérache, d’Alfred Rocoulet, parus en 1955, racontent avec trucu-lence les petits bonheurs et grands malheurs des gens de peu comme des seigneurs. On y croise une multitude de personnages attachants : Arthur, le saisonnier qui mange douze crêpes à la suite et se vante d’avaler les grenouilles vivantes ; l’instituteur Latouche, “sculpteur d’hommes” ; Dom Louis, abbé de Foi-gny, couvert d’or par le roi Louis XI après une bataille victorieuse… Les dix-huit histoires recensées dans l’ouvrage sont de celles que l’on se racontait à la veillée, les soirs brumeux, prompts à débrider l’imagination. Car si ces histoires ont par-fois un fond de vérité, elles tiennent à la page grâce au talent de conteur de leur auteur. Alfred Rocoulet, originaire de La Bouteille, était lui-même un de ces pittoresques curés du siècle dernier, qui organisait des soirées cinéma dans les villages, lorsqu’il n’écrivait pas ces petites histoires thiérachiennes.

Saint-Quentin

contactwww.cinejeune02.com

Ateliers, rencontres, débats : le 29e Ciné jeune de l’Aisne promet de grands monents de cinéma.

Rencontrerun acteur ou

un réalisateur est un moment fort.

l'Aisne 183 magazine du Département - Mars/Avril 2011

dossier 17

Comprendre le budgetdépartemental

l'Aisne 183 magazine du Département - Mars/Avril 2011

Les dépenses 18 dossier

Après des années exceptionnelles, liées dans un premier temps à l’ouverture du Center Parcs Domaine de l’Ailette puis au plan de relance, les dépenses d’investissement diminuent. Dans un contexte budgétaire très contraint, il a été décidé de différer dans le temps ou de planifier à plus longue échéance certaines opérations. Toutefois

La hausse très contenue de ces dépenses traduit la volonté du Conseil général de l’Aisne de faire mieux à moindre coût.

Dans ce chapitre du budget sont comprises des dépenses obliga-toires, liées aux compétences dévolues par l’Etat : l’action sociale, protection de l’enfance et de la famille, personnes âgées, personnes en situation de handicap et personnes en situation de précarité re-présente 236 millions d’euros. Dans ce montant apparaissent les trois grandes allocations de solidarité :- l’APA (Allocation personnalisée d’autonomie) : 51,8 ME

- la PCH (Prestation de compensation du handicap) : 10,5 ME

- le RSA (Revenu de solidarité active) : 67,5 ME.

26,5

9,5

6,6 3,6 4,6 2,87,4

24,2

le Conseil général maintient ses engagements : poursuite du Plan Collèges, du programme Utopia au Familistère de Guise, du Plan dé-partemental d’élimination des déchets ménagers, et maintien élevé des subventions d’équipement aux communes et intercommuna-lités. Dans cette section budgétaire figurent également les travaux routiers, dont le montant a été fixé à plus de 24 millions d’euros.

Dépenses d’investissement - Equiper le territoire : 107 millions d’euros

Dépenses de fonctionnement - L’action publique au quotidien : 463 millions d’eurosLe Conseil général a choisi de préserver sa capacité d’action pu-blique et de maintenir ses interventions dans le champ de ses com-pétences facultatives :- interventions dans le secteur économique (avec le FIDARCO) pour soutenir nos entreprises et le réseau artisanal en milieu rural, alors que l’Aisne connait un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale- interventions en matière touristique, le tourisme constituant un vec-teur stratégique de développement local- maintien de la gratuité des transports scolaires pour les familles en milieu rural, - aides aux clubs sportifs, aux compagnies de théâtre, aux écoles de musique, aux centres de loisirs… à toutes ces associations, compo-sées de nombreux bénévoles, qui sont le vecteur du lien social

Chiffres exprimés en millions d’euros

enseignement

environnement

territoire

économie tourisme

social logement

ressourses internes

sport / culture

voirie

Chiffres exprimésen millions d’euros

social

personnel

enseignement

SDIS

administration générale

économie tourisme

voirie

sport / culture

divers

environnement

territoire / transport

236,5

97,1

46,920,019,37,8

5,95,851,91,2

7,2

l'Aisne 183 magazine du Département - Mars/Avril 2011

Les recettes

Le Conseil général à vos côtés

dossier 19

En 2011, la structure des recettes départementales est modifiée en profondeur.

La fiscalité départementale représentait en 2010, 43% des recettes de fonctionnement, elle n’en représente plus aujourd’hui que 27%, ce qui, pour le département, signifie une perte de son autonomie de gestion… et donc, de sa capacité d’action et d’initiatives.

La situation aurait été encore plus délicate sans la décision, en 2010, de délier les taux et de relever la part départementale sur le foncier bâti (parallèlement à une diminution de la part départementale sur la taxe d’habitation). Le département aurait alors été contraint de supprimer 11,2 millions d’euros d’action publique pour équilibrer son budget.

Chiffres exprimés en millions d’euros

dotations et compensations

taxe sur les contrats d’assurance

taxe intérieure sur les produits pétroliers

autres impôts

droits de mutation

CVAE (remplace taxe professionnelle)

taxe sur le foncier bâti

205,0

137,0

42,3 36,4 6,439,6

36,7

Age tendre et tête bien faiteDépenses d’investissementPlan collèges : - études 45 000 E

- chantiers Plan Collèges : 18 ME

- ENT (Espace numérique de travail) : 1,1 ME

Dépenses obligatoiresFonctionnement des collèges publics : 6,6 ME

Fonctionnement des collèges privés : 871 756 EEntretien et petits travaux dans les collèges : 563 000 ERémunération des TOS en contrats aidés : 600 000 ERemboursement aux familles des frais de transport scolaire des élèves en situation de handicap : 45 000 E

Dépenses facultativesPrise en charge des coûts de transport scolaire : 30, 83 ME

Frais de surveillance des élèves aux établissements scolaires :500 000 EFrais de surveillance des élèves d’âge pré-scolaire dans les cars : 225 000 EEnseignement du premier degré :- Aide au transport des élèves vers les piscines : 220 000 E- Aide pour les cantines : 1 150 000 E- Classes de découverte, de patrimoine, artistiques, de neige, de danse, itinérantes, séjours éducatifs et à dominante physique et sportive : 720 890 E

Enseignement du second degré- Aide aux séjours linguistiques : 60 000 E- Contrat départemental culture et collèges : 120 000 E- Bourses départementales : 650 000 EEnseignement supérieur- Bourses d’enseignement supérieur, allocations d’études et bourses d’études supérieures à l’étranger : 2 800 000 ECentres d’orientation et d’information : 40 580 ECentre départemental de documentation pédagogique : 93 068 E

l'Aisne 183 magazine du Département - Mars/Avril 2011

20 dossier

De 0 à 107 ans :enfance et famille, personnes âgées,

personneshandicapées

Dépenses obligatoiresEtablissement départementalde l’enfance et de la famille : 7,229 ME

Aide à l’enfance : 58,6 ME

Protection maternelle et infantile :1,7 ME

Dépenses facultativesAide sociale à l’enfance : 2,5 ME

Protection maternelle et infantile : 268 200 E (pour achats de vac-cins, contrats enfance/jeunesse et accueil du jeune enfant).

Personnes âgéesDépenses obligatoiresAllocation Personnalisée d’autonomie : 51,843 ME

- APA à domicile : 35 ME

- APA en établissement : 16,13 ME

Aide aux personnes âgées : 11,9 ME (ces aides concernent princi-palement les frais d’hébergement en maison de retraite et les aides ménagères pour les personnes âgées bénéficiant de l’aide sociale).

le Conseil géné ral à vos côtés

Dépenses facultativesActions en faveur des personnes âgées : 1,2 ME

- Financement des CLIC- Centrale d’écoute télé-alarme

Personnes handicapéesDépenses obligatoires Règlement des frais d’hébergement en foyer : 40,85 ME

Allocations compensatrices pour tierce personne : 5,4 ME

Prestation de compensation du handicap : 10,5 ME

Dépenses facultativesParticipation financière du département au Fonds de compensation du handicap : 100 000 ERèglement des frais d’aide ménagère : 28 000 E

Personnes bénéficiaires du RSADépenses obligatoires Versement des allocations RSA : 67,5 ME

Dépenses facultativesDispositifs d’insertion en faveur des bénéficiaires du RSA : 6,7 ME

Action sociale généraleDépenses obligatoires Fonds d’aide aux jeunes : 600 000 E

Dépenses facultativesAction sociale générale : 820 000 E

LogementDépenses obligatoires : 1,8 ME

l'Aisne 183 magazine du Département - Mars/Avril 2011

dossier 21

Culture, sport, loisirs… plus belle la vie !

C’est dans ma nature !

Dépenses obligatoiresLa lecture - Bibliothèque départementale de prêt : 470 100 E

Dépenses facultativesLecture : - Aide aux communes pour l’achat de livres et la création d’emplois qualifiés : 30 000 E- Manifestations liées à la lecture (Village du Livre, Conte en Picardie) : 22 000 E

Musées et archéologie- Pôle du Chemin des Dames : 665 000 E- Bourses de recherche (Guerre 14/18) : 32 000 E- Pôle archéologie : 88 200 E- Programme UTOPIA de valorisation du Familistère de Guise :1,2 ME

- Mission Chemin des Dames/Familistère de Guise : 200 000 E- Aide aux associations de musées, histoire et d’archéologie et asso-ciations d’anciens combattants : 335 340 E- Fondation du Patrimoine : 30 000 E

Culture- Soutien aux acteurs ou projets culturels (MCL Gauchy, Arène Col-lection, Fort de Condé, Centre d’art actif de Fresnoy le Grand…) : 81 050 E- Théâtre amateur : 61 000 E- Théâtre professionnel (compagnies théâtrales prof.) : 235 615 E- Collège au cinéma : transport des élèves : 25 000 E

Musique et danse- Adama : 310 000 E- Activités dans le domaine de la musique : 1 273 929 E

Education populaire et de jeunesse : 542 784 E

Sport : 1,932 ME

Bourses aux athlètes 150 000 EAide au fonctionnement des clubs sportifs : 390 000 EAide à l’organisation de manifestations sportives pour les associa-tions : 100 000 E

Dépenses obligatoiresPlan climat 30 000 ESchéma des espaces naturels sensibles : 449 150 EEquipement de circuits de randonnée : 44 350 ECAUE : 450 000 E

EauSATESE (Service d’assistance technique aux exploitants de stations d’épuration) : 255 000 EUnion des syndicats d’aménagement et de gestion des milieux aqua-tiques : 20 000 E

Déchets - Plan de gestion des déchets : 200 000 E

Dépenses facultativesSoutien aux associations de gestion de la randonnée, de l’air et d’éducation à l’environnement (CPIE, Adree, Vie et Paysages) :400 000 ECentre de ressources environnementales Géodomia : 15 000 E

EauAménagement de cours d’eau (Entente Oise/Aisne, Entente marne, Ameva) : 930 500 E

DéchetsProjets prévention déchets 15 000 EBacs de collecte pour magasins grande distribution : 6 000 ERécompenses aux guides composteurs : 3 000 EAménagement numérique du territoire : 92 000 EPolitique de développement durable : 325 712 E

le Conseil géné ral à vos côtés

Aide aux équipes de clubs évoluant au niveau national amateur : 290 000 EAide au fonctionnement des comités sportifs et associations dépar-tementales : 460 000 E

Animation locale 572 456 E

l'Aisne 183 magazine du Département - Mars/Avril 2011 22 ils font bouger l'Aisne

Alain Breuil a la passion des automatismes.

Yannick Selveng, le hit dans la peau.

Le matin, Yannick Selveng allume la chaîne hi-fi avant la cafetière. Il est tombé dans la musique quand il était petit, et du soir au matin, il colle une bande son à sa vie quotidienne. Son truc, c’est les tubes. Les hit-parades, les top 50… Il est incol-lable. A tel point qu’il vient d’éditer un in-croyable “dictionnaire des tubes” de 1950 à 2010. Un travail de bénédictin - sauf que les moines travaillent en silence. Yannick a compilé l’ensemble des données disponibles pour établir ses classements. “Il y a le top 50, à partir de 1984, mais avant, il y avait aussi des hit-parades. Le problème, c’est que les maisons de disques avançaient des chiffres fantaisistes, et que les radios avaient chacune leurs artistes, qu’elles matraquaient dix fois par jour.” Yannick tombe alors sur un bouquin du journaliste Daniel Lesueur, qui établit des classements avant le Top 50. Le journaliste et son éditeur l’autorisent à utili-ser ces données. “Je ne me voyais pas com-mencer avec les années 80 et ne pas parler des yé-yés, par exemple.” A l’arrivée, le dic-tionnaire des tubes en France recense 3 644 interprètes. Un livre qui se lit en chantant :

Alain Breuil, le pdg

bricoleur

Un dictionnaire des "tubes"Charly/Marne

Sa fille Sylvie l’appelle Géo Trouvetout. Alain Breuil, 65 ans, pdg de l’entreprise STA, à Sissonne, est un as de la bricole. Dans les ateliers, pas une machine qui n’ait reçu une modification, une amélioration… STA, 35 salariés, est une PME spécialisée dans la fabrication de pièces de vélo - plateaux, pédaliers, bidons… - haut de gamme. De Fausto Coppi à Bernard Hinault ou Arms-trong, tous les vainqueurs du Tour de France ou presque ont gagné avec des pièces fabri-quées dans l’Aisne.

“Mon beau-père a créé la société en 1947. Après mon mariage avec sa fille, il m’a pris

dans la boîte, en 1968.” Alain Breuil a déjà une passion intense pour les automatismes. “Ça me vient de mon en-fance dans le Limousin, chez mes grands-pa-rents qui m’ont élevé. Il y avait de tout, au-tour de la ferme, des carcasses de voitures, tout. J’ai commencé à démonter, remonter…” Dans l’usine, il améliore sans cesse, bricole… “Cette machine, par exemple, je l’ai récupé-

Sissonne

se renseigner :www.dictionnairedestubesenfrance.com

rée chez Knorr, où elle faisait de la soupe.” Quelques aménagements plus tard, la voici qui fixe les bouchons sur les bidons ! Et tout est à l’avenant.

Dans les années quatre-vingt, l’arrivée des machines à commandes numériques rend les premiers automatismes d’Alain obso-lètes. Qu’à cela ne tienne. “Je me suis mis à l’informatique, à fond. Je crois que j’en sais plus que Bill Gates sur les PC !” plaisante-t-il. Et le voilà qui crée des programmes. “Je n’aime pas que la machine dirige. Surtout, c’est utile d’avoir des programmes adaptés à notre process de fabrication.” De fait, la passion d’Alain Breuil n’est pas qu’une lu-bie un peu exotique. Elle a permis d’asseoir la PME dans le paysage mondial du milieu du cyclisme. 70 % du chiffre d’affaires est réalisé à l’exportation, et STA fabrique tous ses produits dans l’Aisne, quand ses concur-rents sont à Taïwan.

En phase de transmission à sa fille, Alain Breuil a désormais du temps. Qu’il consacre notamment à ses amies les machines. “Chez moi, j’aime démonter des machines, com-prendre comment elles ont été conçues. Je pense aux dix ou vingt bonhommes qui ont planché pendant des mois pour la concevoir, la réaliser. C’est des hommes qu’il y a der-rière tout ça, et je ne l’oublie jamais.”

faites le test. C’est comme une madeleine de Proust qu’offre Yannick. Un titre, et c’est la chanson, oubliée depuis vingt ou trente ans, qui revient en mémoire. Les vrais tubes, qu’ils soient bons ou non, ont ceci de com-mun qu’on en retient facilement la mélodie. Roi des tubes, Johnny Halliday. Yannick Sel-veng a dressé un top 30 pour chaque décen-nie : Johnny est numéro 1 depuis… 1960 ! Même Mickaël Jackson ou Madonna n’ont pas réussi à détrôner l’idole des jeunes. “Il s’agit des classements des 45 tours, pas des albums” précise Yannick. “Quelqu’un comme Richard Anthony a vendu dix mil-lions de disques, et ce ne sont que des 45 tours.”

Les classements révèlent aussi que ce ne sont pas les meilleurs qui arrivent en tête : Lorie a déjà été numéro 1, contrairement à James Brown ou Gainsbourg ; quand aux élèves de la “Star’ac”, ils surclassent Jacques Brel ou Brassens…

l'Aisne 183 magazine du Département - Mars/Avril 2011 ils font bouger l'Aisne 23

Parce que le récit d’une vie est un témoignage de valeur pour l’entourage de tout un chacun,

Frédéric Macaigne se faitle biographe de quiconque lui

confie l’écriture de tout ou partie de son histoire personnelle.

Passionnée d’art, Françoise Mary-Lebon crée sa sociétéd’édition. Ses premières commandes mettent à l’honneur

la cathédrale de Laon sous le trait fouillé et facétieuxde l’artiste François Schmidt.

Amoureux des livres,Frédéric Macaigne écritet réalise l’album de votre vie.

La “cathédrale de chimères” est la1re œuvre des éditions Mary-Lebon.

Une passion dévorante pour l’art et beaucoup d’envie de la faire partager, c’est ce qui ressort de l’expérience de Françoise Mary-Lebon qui a mené sa carrière de pro-fesseur-documentaliste de Reims à Val-bonne avec un profond désir d’entreprendre et d’apprendre toujours plus. Cette soif de connaissance la mènera à entrer à l’école du Louvre pour en sortir diplômée trois ans plus tard et à compléter une formation de guide conférencière régionale pour assurer les visites touristiques de la cité couronnée où elle est revenue vivre depuis deux ans. “Pour connaître assez bien le milieu de l’édi-tion, je me suis dit que c’était peut être le moment de passer le pas, explique la jeune retraitée. J’ai tout de suite pensé à François Schmidt qui est un artiste dont je connais le travail depuis l’époque où il s’occupait du Cirque à Reims. Ses dessins fourmillent

Edition spécialeLaon

“L’idée m’est venue il y a une dizaine d’années : pourquoi il n’y aurait que les stars dont la vie est racontée dans les livres ?”En qualité d’instituteur, Frédéric Macaigne est un amoureux des livres et ne les ima-gine pas disparaître de sitôt même à l’heure du tout numérique. “C’est un objet qui res-tera, assure-t-il. On le prend en main, on le feuillette, il n’y a pas besoin des dernières mises à jour pour pouvoir le lire.” Autre constat : le dialogue entre générations se raréfie dans les familles et le récit d’une vie couchée sur papier est une façon de garder un té-moignage vivant. Depuis un an qu’il s’est lancé dans cette entreprise, notre biographe a réalisé une dizaine de livres qui vont de la saga familiale à l’his-toire d’une entreprise ou le recueil d’une correspondance, il peut aussi s’agir d’une courte “tranche de vie”. “Mon dernier tra-vail raconte par exemple les deux années de guerre d’Algérie d’un monsieur au-jourd’hui âgé de 75 ans, explique Frédéric Macaigne. Son témoignage sur ce qu’il a

Saint-Quentin

contact06 21 43 49 94http://biographe-saint-quentin-album-de-vie.e-monsite.com

contact03 23 20 40 87 - 06 29 36 65 72www.editions-marylebon.com

vécu en Kabylie illustre particulièrement le décalage qu’il y avait entre le discours of-ficiel et la réalité. La question qui revenait sans cesse dans nos entretiens c’est : “Est ce que vous croyez ce que je vous raconte ?”

Abondamment illustrés de photographies légendées et remises dans leur contexte, les albums de vie ne sont pas destinés à

un autre public que celui des proches du commanditaire et ne sont donc tirés qu’à quelques exemplaires. “Avec l’accord des personnes, peut être que certains feront l’objet d’une diffusion plus grande parce qu’ils abordent

des sujets qui peuvent intéresser un large public, précise Frédéric. Quelqu’un qui dans sa jeunesse a souffert de la poliomyé-lite et a vécu en situation de handicap m’a livré son témoignage dernièrement, c’est un récit qui peut intéresser beaucoup de gens.”

Livre de vie

de petits détails, sa vision de la cathédrale de Laon, devenue sous son trait la “cathé-drale de chimères”, est pleine de poésie et d’humour.” Déclinée en deux dessins grand format, un jeu de huit cartes postales et un marque-page, cette première édition sera bientôt suivie d’un travail photographique encore une fois basé sur Laon et notre édi-trice n’exclut pas de se lancer prochaine-ment elle-même dans l’écriture pour propo-ser des livres destinés à la jeunesse sur le thème de l’architecture médiévale.

l'Aisne 183 magazine du Département - Mars/Avril 2011 24 l'Aisne, un temps d'avance

Le Conseil général de l’Aisne va adopter, d’ici l’été prochain, un schéma directeur d’aména-

gement numérique (SDAN).Concrètement, il s’agit de faire

le point sur la situationactuelle. Et de préparer

l’arrivée du très haut débit,notamment la fibre optique

dans les foyers.

Objectif fibre

En moins d’une décennie, les usages d’Internet ont considérablement évolué : jeux en réseau, téléchargement de films… Et si, en l’an 2000 un débit de 512 K fai-sait rêver - rappelez-vous des tout premiers modems, avec leur cri strident et la lenteur de leurs 56 K - il est aujourd’hui considéré comme insuffisant pour les aficionados du téléchargement. Ce qui est vrai pour les particuliers l’est aussi pour les entreprises, même si celles-ci peuvent, si elles le souhai-tent, souscrire à des lignes spéciales.

Chacun sait qu’à l’horizon de cinq, dix ou vingt ans, il faudra proposer des débits plus importants aux particuliers comme aux en-treprises. La solution technique existe : la fibre optique, qui permettrait aux particuliers d’obtenir un débit de 100 Mega. Actuelle-ment, les lignes ADSL classiques, qui équi-pent la plupart des foyers, sont des simples fils de cuivre. La fibre optique a cependant un inconvénient majeur : son coût.

Pour l’Aisne, l’enjeu est essentiel. Etre en re-

tard sur le très haut débit serait pénalisant à tous les niveaux. Aujourd’hui, la plupart des entreprises qui s’implantent regardent autant les infrastructures routières que les possibilités de très haut débit. Quant aux particuliers, ils cherchent un environnement agréable… et connecté au reste du monde.

Adoptée en décembre 2009, la loi contre la fracture numérique prévoit que les col-lectivités adoptent des Schémas directeurs d’aménagement numérique (SDAN). Le rôle de ces schémas est inscrit dans le texte : ils “recensent les infrastructures et réseaux de communications électroniques existants, identifient les zones qu’ils desservent et pré-sentent une stratégie de développement de ces réseaux, concernant prioritairement les réseaux à très haut débit fixe et mobile, y compris satellitaires, permettant d’assurer la couverture du territoire concerné.”

Les usages d’internet ont évolué et nécessitent souvent un débit important.

L’idée est donc de penser dès aujourd’hui le futur maillage du territoire en très haut débit. Au XXe siècle, on a électrifié les campagnes ; puis, le téléphone a été amené à l’ensemble des foyers. C’est donc aujourd’hui le tour du très haut débit. Avec, notons-le au passage, une différence de taille : les opérateurs pri-vés - France Telecom, SFR, Bouygues, Free, etc. - n’investiront que dans les villes les plus importantes, considérées comme rentables. Charge aux collectivités de se débrouiller avec la ruralité… C’est un peu ce qui s’était passé avec l’implantation d’antennes relais pour les téléphones portables.

Dans l’Aisne, le schéma est en chantier ; il devrait être proposé au vote des élus d’ici l’été prochain. Des mois de travail qui vont être mis à profit pour analyser finement la situation. A l’arrivée, le Schéma débouche-ra sur des propositions d’actions, des zo-nages…et le chiffrage des coûts. La volonté du Conseil général est d’offrir les meilleures possibilités d’accès à internet à tous.

Dans l’Aisne, 98,5 % des foyers ont accès à l’ADSL classique.

1 000 foyers ont une connexion internet par un système radio.

Il reste 0,5 % des foyers non cou-verts, pour lesquels seule une so-lution satellite est possible.

le point sur...

Dans le département, six zones d’activités disposent d’un point d’accès très haut débit permettant aux entreprises de souscrire à des services allant jusqu’à 16 Mbit/s ou 100 Mbit/s grâce à des raccor-dements sur fibres optiques.

Des zones d’activitésconnectées

L’Aisne : on désigne couram-ment l’offensive du printemps 1917 au Chemin des Dames comme “l’offensive du 16 avril”, date qui correspond au premier jour de l’opération. Cette ellipse ou ce déplacement a-t-il un sens du point de vue historique ?

Nicolas Offenstadt : le 16 avril 1917 est assurément le jour clé de ce qui est appelé l’offensive Nivelle ou la bataille du Chemin des Dames. C’est vers ce jour que sont tendus tous les prépa-ratifs de l’état-major, même si la date de l’assaut a été repoussée à plusieurs reprises. C’est aussi pour les soldats l’espérance en la victoire qui signifie le retour à la maison et la fin des souffrances endurées sur le front. C’est en-core un jour clé parce que très vite, soldats et officiers se rendent compte de l’hécatombe, que le plan de Nivelle ne marche pas, que la percée attendue ne se réa-lise pas. Il reste pour la mémoire combattante, comme le dit L’Al-manach du combattant en 1957, une “date funeste et funèbre”.

Maintenant, nommer une ba-taille, en dessiner les contours, l’étendue et les limites chrono-logiques et géographiques com-porte toujours une part de choix. Evoquer “l’offensive du 16 avril” c’est d’abord insister sur l’assaut et l’attaque, définir la bataille à l’ancienne si l’on peut dire. C’est certes réduire les combats de 1917 sur le Chemin des Dames à ce moment initial alors que l’on sait combien la lutte a été dure, en mai à nouveau, à l’été encore et pour l’offensive de La Malmaison en octobre. Mais insister sur le 16 avril, c’est une manière de ne pas dissoudre l’opération majeure

et son échec dans une forme de continuum qui finit pas diluer la lecture de l’événement, relativiser les responsabilités de l’état-major, par exemple en valorisant des vic-toires partielles (comme la prise de Craonne en mai), des formes atténuées d’offensive comme celle de La Malmaison.

L’A : qu’est ce que cette offensive a changé dans le cours de la guerre ?

N. O. : d’une certaine manière, la bataille du Chemin des Dames ne rompt pas avec les pratiques de guerre du commandement. On y retrouve ce qui s’est passé en 1915 en Artois et en Cham-pagne, en 1916 à Verdun et dans la Somme. A savoir l’idée de la nécessaire percée du front, par une vaste offensive, pour réta-blir une guerre de mouvement et repousser l’ennemi. D’un autre côté, en 1917 la lassitude et le poids de la guerre sur les popu-lations ne cessent de s’alourdir et du coup la déception, après l’échec d’une offensive qui de-vait mener à la victoire finale, est

16 avril 1917,"date funeste et funèbre"

l'Aisne 183 magazine du Département - Mars/Avril 2011 histoire 25

aussi considérable. Cet échec participe du déclenchement des grandes mutineries du printemps et de l’été dans l’armée française. Comme l’a souligné André Loez, ce n’est pas le commandement qui entend réduire les offensives après l’échec du 16 avril mais les désobéissances massives qui limitent sa marge de manœuvre. La bataille de 1917 symbolise ce-pendant et pour longtemps une guerre dévoreuse d’hommes, un commandement très dispendieux en pertes humaines et aussi les refus de guerre. Avec la première participation des chars français au combat, certes très difficile, c’est malgré tout une étape dans un nouvel usage du matériel. Ce qui fera la décision en 1918, c’est surtout l’usure de la société et de l’économie allemande, l’effondre-ment de l’armée du Reich, avec l’entrée en guerre des Etats-Unis aux côtés des alliés.

Questions sur l’offensive Nivelle àNicolas Offenstadt, maître de conférences

à la Sorbonne, médiéviste et spécialiste de 14-18, qui a dirigé la publication d’un ouvrage

de référence sur le Chemin des Dames*.

Craonne

Chemin des Dames. Photographies de l’album de Jacques Fehrenbach, officier-téléphoniste, 403e RI. D.R.

But - “Rompre le front d’un seul coup en 24 ou 48 heures”. Le général en chef Robert Nivelle a fini par im-poser son idée d’une offen-sive de grande envergure, engagement qui doit être “décisif” après 33 mois de guerre, planifié sur un front très large : du Chemin des Dames dans l’Aisne jusqu’à la plaine de Reims, in-cluant le secteur des Monts de Champagne. 1,2 mil-lion d’hommes sont à pied d’œuvre.

L’échec : Le 16 avril au soir, l’échec est patent. L’effet de surprise n’a pas joué, la préparation d’ar-tillerie s’est avérée ina-daptée. Les Allemands, qui ont réduit et consolidé leur ligne de front, ont patiem-ment fortifié le Chemin des Dames, l’ont hérissé de mitrailleuses, ajoutant à la difficulté extrême que constitue la topographie du terrain. La première offen-sive est stoppée le 20 avril. Sur le seul secteur du Che-min des Dames (Ve , VIe et Xe armées françaises) pour la période du 16 au 30 avril on compte 82 383 tués, dis-parus et blessés (1). L’offen-sive connaît une deuxième phase jusqu’au 8 mai.

(1) Denis Rolland dans Fédé-ration des Sociétés d’histoire et d’archéologie de l’Aisne, Mé-moires tomes LV, 2010, “La question des pertes sur le Che-min des Dames.”

repères

* Le Chemin des Dames. De l’événement à la mémoire, col-lectif, Offenstadt Nicolas (dir.), Paris, Stock, 2004.

14-18 aujourd’hui. La Grande Guerre dans la France contem-poraine, Offenstadt Nicolas (dir.), Paris, Stock, 2004.

l'Aisne 183 magazine du Département - Mars/Avril 2011 26 territoire de l'Aisne

Bien vivre entre Serre et BruneLes Portes de

la Thiérache sont délimitées au nord

par la vallée dela Brune et au sud

par la Serre.Entre les deux,

une terre agricolepolymorphe,

aujourd’hui terreau d’une renaissance

culturelle.

Avec un peu moins de 7 500 habitants dont près de la moitié ré-side dans les deux bourgs princi-paux de Rozoy-sur-Serre et Mont-cornet, les Portes de la Thiérache forment un trait d’union entre les riches plaines Laonnoises et les premiers plissements du massif ardennais. “La vallée de la Serre marque une vraie frontière dans le canton : les cultivateurs au Sud, les éleveurs au Nord”, rigole

Joseph Braem, enfant du pays, qui a été conseiller général pen-dant 26 ans. Si les paysages marquent toujours cette frac-ture, entre un nord bocager et un sud-est de polyculture, les différences se sont estompées. L’agriculture n’est plus, de loin, la principale activité du canton. A partir des années soixante, quelques industries se sont im-plantées. “Au bon moment, se

souvient Joseph Braem. Digue a employé jusqu’à 700 personnes à Rozoy, et a absorbé les anciens salariés agricoles, à l’époque où la mécanisation les faisait dispa-raître.” Digue a, depuis, fermé ses portes. “Les problèmes de l’industrie correspondent à une diminution de la population” re-marque Joseph Braem. Une po-pulation stabilisée depuis une dizaine d’années. “Nous sommes

Pour Joseph Braem,ancien Conseiller général,

le canton est devenuprincipalement résidentiel.

Caroline Dupuy,actrice du renouveauculturel du territoire.

Les Portes de la Thiérache

territoire de l'Aisne 27

devenus un canton principa-lement résidentiel, où les gens habitent, parce que l’environ-nement y est très agréable, mais travaillent parfois ailleurs.” La position géographique des Portes de la Thiérache est en effet un atout, à équidistance de nombreux centres urbains. “Les gens de Montcornet sont tournés vers Laon ; au nord, c’est plutôtHirson ; et à l’est, du côté de

Bien vivre entre Serre et BruneDizy-le-Gros, on regarde vers Reims” souligne de son côté Ca-roline Dupuy, agent de dévelop-pement à Thiérache animation culture tourisme (TACT). Sur ce territoire, de nombreuses initiatives culturelles voient en effet le jour. TACT a d’abord ou-vert une école de musique, il y a six ans. “C’est un beau succès :nous avons 80 élèves” précise Caroline Dupuy. Dans la foulée,

ont été lancées les Semaines musicales, qui proposent des concerts gratuits et variés dans l’ensemble des 29 communes, aux environs du week-end de la Pentecôte. Rozoy accueille, en permanence, une compagnie professionnelle, la Bigarrure, qui sème dans les écoles et dans les villages la graine du théâtre.Côté loisir, une ancienne voie ferrée, le Val de Serre, a été

aménagée pour les marcheurs, sur 16 kilomètres, de Montcor-net à la frontière ardennaise. Tout récemment, une piscine vient d’ouvrir à Chaourse. Et, au niveau scolaire, deux collèges accueillent des élèves, à Rozoy et Montcornet.Le territoire ne se contente pas d’offrir un cadre de vie, il travaille ainsi au développement des ser-vices à sa population.

Cultures et bocage composent le visage des Portesde la Thiérache comme à Chéry-les-Rozoy.

Village typique de la Thiérache, Parfonde-val a été sélectionné par l’association des Plus beaux villages de France. L’église forti-fiée Saint-Médard date du XVIe siècle. Mais à Parfondeval, ce qui est remarquable, c’est l’ensemble du site : les maisons, de brique et de torchis, forment une enceinte autour de l’église. L’église est ouverte de mai à octobre, de 10 heures à 18h30.

Cequ'ilfautvoir

l'Aisne 183 magazine du Département - Mars/Avril 2011 28 territoire de l'Aisne

Mosaïque agricole

Grandes plaines de polycultureau sud et à l’est de Montcornet ;

bocage et élevage laitier au nord : l’agriculture, dans les Portes de la

Thiérache, se décline au plurielet se conjugue au futur.

Jean-Luc Villain et Thierry Lefèvre, éleveurs bio à Archon.

pas de produits phytos de synthèse, pas de céréales OGM, bien sûr… - mais, aussi, les plaisirs associés.

Le lait bio bénéficie d’une prime, d’environ 100 euros pour 1 000 litres. Les trois Thié-rachiens élèvent également des moutons, selon le cahier des charges bio également. Ils en vendent les trois-quarts en direct, sans intermédiaire. L’exemple, pour l’instant, ne fait pas tâche d’huile. “La Picardie est la dernière région de France pour le bio, avec 0.5 % des surfaces, souligne Thierry. Nous accueillons des stagiaires, il y a quelques jeunes qui s’installent… les consommateurs sont en demande, la France doit importer 40 % de lait bio de l’étranger.” L’avenir est aussi à chercher de ce côté-là.

Malgré la crise laitière, Jérémy Pé-cheux, qui entame son second mandat à la tête des Jeunes agriculteurs du canton, compte bien reprendre l’exploitation de ses parents. “Mais à mi-temps. Ils ont quarante-cinq vaches sur quatre-vingts hectares, à Brunehamel. Ils en vivent, mais… pas comme on vit, nous, aujourd’hui. Les jeunes ont des besoins différents de leurs parents.” Jérémy est salarié agricole, en at-tendant son installation. L’été, il fait les moissons ; puis, à l’automne, il est chauffeur d’ensileuse, et travaille sur une trentaine de fermes. C’est dire s’il connaît son petit monde. “C’est sûr que les points de vue sont différents, entre le sud du canton et le nord. L’élevage, c’est particulier, c’est difficile.” Mais ça ne lui fait pas peur. “On doit s’adapter ou dis-paraître. Il faut se remettre en cause, trouver d’autres sources de revenus, faire comme en Allemagne, où les éleveurs laitiers ont in-vesti dans le photovoltaïque ou le biogaz…” Jérémy plaide pour un “développement

différent, où l’on ne met pas tous ses œufs dans le même panier.”

A Archon, le GAEC de la Petite Prée a choisi depuis longtemps un développe-ment différent : les trois associés, Jean-Luc Villain, Hervé Loizeaux et Thierry Lefèvre ont converti leur exploitation en bio dès 2002. Pour Jean-Luc, le plus ancien, il s’agissait

“de retrouver un sens à mon travail. Et puis je voyais bien les paysages se dégrader, les cultures remplacer les pâtures…” Le GAEC a pris le chemin inverse : une centaine d’hec-tares de culture reconvertis en prairie pour les vaches. Dix kilomètres de haies replan-tées. Et un travail en bio, avec toutes les contraintes réglementaires - pas d’engrais,

On doit s’adapterou disparaître. Il fautse remettre en cause,

trouver d’autressources de revenus,

l'Aisne 183 magazine du Département - Mars/Avril 2011 territoire de l'Aisne 29

Du théâtredans le bocage

La randonnée est reine, dans les Portes dela Thiérache. Des cir-cuits pour randonneurs avertis - au départ de Parfondeval - aux randos pédagogiques, à partirde la collégiale de Rozoy, en passant par l’incon-tournable Val de Serre, ancienne voie ferrée amé-nagée sur 16 kilomètres, il y a en a pour tous les goûts, tous les âges et tous les niveaux. Fiches randos à retirerau syndicat d’initiative03 23 98 50 39.

A la charnièreentre les plaines laonnoises etla Thiérache,Clermont-les-Fermes est un ancien village fortifié. La Cour des Fermes est un site étonnant : d’im-posants bâtiments agricoles sont disposés autour d’un plan d’eau. Sur cette place au charme particulier, une petite église fortifiée et un calvaire original, datant de 2007.

Depuis quatre ans, la compagnie profes-sionnelle de théâtre La Bigarrure est installée à l’ombre de la basilique de Rozoy-sur-Serre. Un pari lancé par Jean-Michel Paris, qui dirigeait alors la troupe, originaire de Saint-Quentin. Depuis, il a cédé les rênes à Thierry Jahn, absolument enthousiaste lorsqu’il évoque son travail en Thiérache. “Ce n’était pas gagné d’avance, raconte-t-il. Au début, les salles n’étaient pas remplies. Il a fallu entamer un travail de fond avec la popula-tion.” Les comédiens, tous professionnels, la plupart Parisiens, animent des ateliers dans les collèges, à Montcornet et Rozoy. Se déplacent dans les écoles. Et la compagnie a investi fortement pour s’équiper. “Nous avons une scène, des gradins mobiles, un ri-deau… Lorsque le public entre dans la salle des fêtes de son village, il ne la reconnaît pas. Il est au théâtre. C’est important, car le théâtre, c’est aussi un lieu, une ambiance” explique le metteur en scène.

Les résultats sont là. La Bigarrure fait désormais le plein dans les villages où elle s’installe. “Nous jouons partout. A Chaourse, à Vigneux… A chaque fois, ce sont des rencontres formidables. Les comédiens ont l’habitude de jouer à Paris, en Provence… Nous présentons deux pièces à Avignon. Mais ici, nous avons un rapport au-

Un travail de fond est menépar la Compagnie en direction

de la population locale.

Rozoy sur Serretion, au niveau artistique, est de proposer un théâtre populaire de qualité. On ne veut pas être un théâtre d’avant-garde pour une petite élite, non. Marcel Aymé, par exemple, est visible par tout public, car il y a plusieurs degrés de lecture, et on peut l’apprécier à 7 comme à 77 ans…”

Thierry Jahn est convaincu de l’utilité de son travail. Lorsqu’il rencontre des enseignants qui lui demandent avec empressement les dates des prochains ateliers. Lorsque des anonymes viennent le voir pour le remercier, les larmes dans les yeux, à la fin du spec-tacle. Beaucoup n’avaient jamais assisté à une représentation.

Pour ce travail, la Bigarrure est soutenue financièrement par le Conseil général de l’Aisne.

Mon ambition,au niveau artistique, est de proposer un théâtre

populaire de qualité.

thentique, direct, avec un public qui n’est pas blasé. A la fin des représentations, nous restons à discuter, boire un coup avec les gens. Je sais que les comédiens viennent aussi pour ça.” Les liens avec la population sont si forts que Thierry Jahn n’hésite pas à parler de “coproduction”. “Les gens nous aident matériellement, nous trouvent des so-lutions pour loger les comédiens…”

Après avoir monté un Marivaux, le Prince tra-vesti, la Bigarrure répète une adaptation des Contes du chat perché, de Marcel Aymé, qui tournera en Thiérache en octobre, après une première au festival d’Avignon. “Mon ambi-

Plus d’infos : www.ville-chauny.fr / www.chateau-thierry.fr / www.ville-laon.fr / www.ville-gauchy.fr / www.transfrontalieres.eu / http://lemail-sceneculturelle.blogspot.com / www.ville-saintquentin.fr / www.ville-tergnier.fr

l'Aisne 183 magazine du Département - Mars/Avril 2011 30 les rendez-vous

1er et 2 avrilBucy le Long : 3e rencontres de cornemuses et vielles par l’as-sociation Attchoo-Dancin’the World. Ateliers et concerts de cornemuses et vielles, exposi-tion.Vendredi à 20h30 : concert par les habitants à l’EgliseSamedi en journée : ateliers thé-matiques pour musiciens, 20h : scène ouverte, salle polyvalente.Rens. 03 23 72 33 09 ouwww.attchoo-dtw.com

2 avrilChâteau-Thierry : concert de l’union musicale et orchestre d’harmonie. 20h30 Palais des RencontresRens. 03 23 69 04 47

3 avrilSoissons : concert de printemps du cercle musical, orchestre symphonique de Soissons. 16h - Centre culturel Le MailRens. [email protected]

3, 10, 17 avrilGuise : les journées musicales, 3 et 17 avril à la salle des fêtes et concert gospel le 10 avril à l’église Saint-Pierre.Rens. 03 23 60 45 71

6 avrilSaint-Quentin : Madjo. 20h30 - Théâtre Jean Vilar.Rens. 03 23 62 36 77

9 avrilSoissons : Orchestre Les Siècles. 20h30 - Centre culturel Le Mail. Rens. 03 23 76 77 70

musique musique théâtrethéâtre

expo

Forestier, mezzo soprano. 16h - Eglise Notre-Dame de Remicourt.Rens.03 23 68 74 [email protected]

12 avril Gauchy : Raphaël Faÿs et Tribal Jâze en 1re partie. 20h - MCL.Rens. 03 23 40 20 02

13 avrilSoissons : Lost on the way par Louis Sclavis Quintet. 20h30 - Arsenal.Rens. 03 23 76 77 70

15 avril Tergnier : Mozart, Kodaly... par l’Orchestre de Picardie. 20h30 - Centre culturelRens. 03 23 40 24 40

16 avrilLaon : Babyl(a)on calling. Soi-rée concert reggae/punk/sound system avec : Burning Heads, Island Sound Posse, Black Rose sound system. 21h au centre so-cial Cap Nord Ouest.Rens. [email protected]

5 avril Saint-Quentin : Les femmes savantes de Molière. 20h30 - Théâtre Jean Vilar.Rens. 03 23 62 36 77

6 avril Saint-Quentin : One man show avec Nicolas Canteloup. 20h30 - Le Splendid.Rens. 03 23 62 36 77

8 avrilChâteau-Thierry : Les Loupiotes de la ville par la Compagnie Le Toucanlouche. 21h - Théâtre Jean Cocteau. Rens. 03 23 69 43 00

9 avril Saint-Quentin : Michèle Laroque, mon brillantissime divorce. 20h30 - Le Splendid.Rens. 03 23 62 36 77

Du 12 au 15 avrilHirson et environs : Comment j’ai mangé du chien d’Evguéni Grichkovets. Le 12 à Ohis - 20h30 - salle po-lyvalente. Le 13 à Landouzy la ville - 20h30 - salle polyvalente.Le 14 à Watigny - 20h30 - salle polyvalente. Le 15 à Hirson - 20h30 - salle de l’Eden.Rens. Transfrontalières03 23 58 38 88

12 avrilSaint-Quentin : Casteljaloux. 20h30 - Théâtre Jean Vilar.Rens. 03 23 62 36 77

15 avrilChauny : Baroufe à Chioggia de Carlo Goldoni “le Molière italien”. 20h30 - Centre Culturel.Rens. 03 23 52 23 52

Du 1er au 9 avrilChâteau-Thierry : Quisaitout et Grobêta de Coline Serreau. Les 1, 2, 3, 5, 8, 9 à 20h45 et le 3 à 15h30 au Centre Culturel.Rens. 03 23 69 20 78 ouwww.letheatro.org

Jusqu’au 29 avrilTergnier : 1941 - Vichy et la col-laboration au Musée de la ré-sistance et de la déportation de Picardie.Rens. 03 23 57 93 77 ouwww.resistance-deportation-pi-cardie.com

Du 2 au 30 avrilChâteau-Thierry : Sculptures de Daisy Dabussat. Exposition pré-sentée à la médiathèque dans le

Vendredi 1er à 19h : Ouverture du fes-tival par un trio d’honneur avec Bireli Lagrene, Didier Lockwood et Diego Imbert.

Samedi 2 à 19h : voyage musical avec Michel Jonasz, dans l’univers de son nouvel album.

Dimanche 3 à 16h : Carte blanche à Marcel Azzola, précurseur de l’ac-cordéon jazz, clôture du programme.

Les concerts ont lieu à la salle Mi-chel Carpentier

Rens. 03 23 58 38 88

Du 1er au 3 avril - Hirson

8e Festival de jazzHirson

10 AvrilGauchy : Isabelle Aubret. 15h - MCL.Rens. 03 23 40 20 02

10 avrilSaint-Quentin : Requiem de Jean Gilles interprété par la chorale la Rudelière, Stabat Mater de Pergolèse interprété par Rachel Gourfink, soprano, et Guislaine

2 et 3 avrilSaint-Quentin : L’art et la manière d’aborder son chef de service pour lui demander une augmen-tation par la compagnie Retour d’Ex’Isle. Le 2 avril à 20h30 et le 3 avril à 16h au Splendid.Rens. 03 23 62 36 77

3 avrilVervins : One man show Jypey explose tout. 17h30 - Salle poly-valente.Rens. 03 23 98 11 98

5 avrilGauchy : Un jour j’irais à Van-couver par la Cie pendue. 19h - MCL.Rens. 03 23 40 20 02

l'Aisne 183 magazine du Département - Mars/Avril 2011 les rendez-vous 31

Plus d’infos : www.ville-chauny.fr / www.chateau-thierry.fr / www.ville-laon.fr / www.ville-gauchy.fr / www.transfrontalieres.eu / http://lemail-sceneculturelle.blogspot.com / www.ville-saintquentin.fr / www.ville-tergnier.fr

14 avril Gauchy : Dracula - théâtre ma-rionnettes. 19h - MCL.Rens. 03 23 40 20 02

30 avrilVillers-Cotterêts : La maison quelle histoire ! par la compagnie du théâtre de la Mascara.“Je viens d’arriver dans ma maison où tout est blanc !” Au travers de trois saynètes, les enfants sont entrainés dans un monde magique qui laisse une large place à l’imaginaire… A 20h30, Médiathèque Alexandre Dumas.Rens. 03 23 76 48 20

jeune public

expo expo

www.aisne.com

danse /cirque7 avrilTergnier : Bal(l)ade. Danse con-temporaine par la Cie Yann Lheu-reux. 20h30 - Centre culturelRens. 03 23 40 24 40

16 avrilPargny Filain : Soirée Cabaret d’Isis. Spectacle à 20h30, sous le chapiteau de la compagnie. Rens. 03 23 21 59 72 ouwww.cieisis.org

fête11 avril Ohis : 10e fête du pissenlitPrésentation de produits à base de pissenlit, concours de la meilleure salade au lard...Rens. 03 23 97 91 72 ouwww.confreriedupissenlit.fr

16 et 17 avrilCoucy le Château : Les seigneu-riales de Coucy. Grande foire médiévale avec de nombreuses animations. Au parc Lhermitte.Le samedi de 14h à 19h et à 20h30, banquet médiéval. Le di-manche de 10h à 18h.Rens. 03 23 52 69 40 ouwww.seigneuriales.coucy.com

littérature7 avrilGauchy : Les P’tits cailloux, conte par la Cie Loba. A partir de 8 ans. 19h - MCL.Rens. 03 23 40 20 02

13 avrilChauny : En avant les chocottes, contes fantastiques avec Anne-Sophie Péron et Marcel à la mu-sique. 14h au centre culturel.Rens. 03 23 40 22 13 ou [email protected]

nature17 avrilMerlieux et Fouquerolles : bourse aux plantes. Après l’hôtel à in-sectes, Géodomia continue l’opération “Faites des jardins durables” avec une bourse aux plantes. Le principe de la bourse aux plantes est en effet d’échan-ger graines, racines, bulbes, plantes vivaces, arbustes, gref-fons, plants… Pas de vente ce jour-là, juste du troc : donc, ne pas arriver les mains vides. En parallèle de la bourse aux plantes, des animations seront proposées.Plus d’info surwww.geodomia.com

cadre de l’année de la sculpture à Château-Thierry. Rens. 03 23 85 30 85

9 et 10 avrilCuffies : salon de la maquette : avions, trains, bateaux, figurines, lego, meccano.Plus d’infos : http://maquettes.cuffies.eu

Du 2 avril au 29 mai Saint-Quentin : Graines de vie, graines de terre de Séverine Ca-dier au musée des papillons.Rens. 03 23 62 36 77

Du 8 avril au 18 juinLaon : exposition autour du texte de Bernard Noël et des réalisa-tions vidéos et photographiques de François Rouan à la MAL Rens. 03 23 22 86 86

Du 16 avril au 1er maiAizelles : Good Boys... and Some Girls par le collectif The Narrow-minded Arts Killers - collectif de plasticiens et de musiciens an-glais ainsi que Ah-kow, Awaks, Memo Collector, Sylvain Paris, Jaskée et Amandine Douzamy du collectif Slap-R.De 14h à 18h à la GalerieDArt-Expo. Fermé les mardi 19, mer-credi 20, mercredi 27 et samedi 30 avrilRens. 09 40 60 11 12 ouwww.galeriedart-expo.com

Du 16 avril au 15 juilletBohain en Vermandois : C dans l’R, photos de Roland Caure à la Maison familiale d’Henri Matisse. Rens. 03 23 60 90 54 [email protected]

Du 22 avril au 5 juinSaint-Quentin : sculptures, ins-tallations de Max Boufathal à la Galerie Saint-Jacques.Rens. 03 23 62 36 77

Jusqu’au 19 juinFresnoy le Grand : Des ciseaux à couper le souffle en collaboration avec l’association Patrimoine

histoire et étude du repassage - PHER” de Sebourg à la Maison du textile.Rens. 03 23 09 02 74 ouwww.la-maison-du-textile.com

Ven. 1er à Wassigny Natahalie de PierpontLes enfants idiots 20h30 - Salle des fêtesRens. 03 23 60 56 84

Sam. 2 à RibemontNatahalie de PierpontLes enfants idiots20h - Salle paroissialeRens. 03 23 63 39 23

Mar. 5 à GricourtGérard PotierPas bouger le chien19h30 - Salle des fêtes Rens. 03 23 68 83 40

Jusqu’au 8 avril

Printemps des conteursMer. 6 à Etampes sur MarneGérard Potier - Pas bouger le chien18h30 - Salle des fêtes A. Jumain Rens. 03 23 69 49 48

Jeu. 7 à SincenyGérard Potier - Pas bouger le chien20h - Salle polyvalenteRens. 03 23 39 82 15

Ven. 8 à LaonDaniel Mesguich et Mikhail Rudy -Lettres à Milena20h30 - Maison des arts et loisirsRens. 03 23 22 86 86

www.aisne.comLe programme sur

l'Aisne 183 magazine du Département - Mars/Avril 2011 32 l'image

16 avrilCraonne