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Al Sîmîya : La Magie des Lettres Arabes Extrait du EzoOccult le webzine d'Hermès http://www.esoblogs.net Al Sîmîya : La Magie des Lettres Arabes - Mystique & Religion - Etudes Générales - Date de mise en ligne : jeudi 27 octobre 2005 EzoOccult le webzine d'Hermès Copyright © EzoOccult le webzine d'Hermès Page 1/10

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Al Sîmîya : La Magie des Lettres Arabes

Extrait du EzoOccult le webzine d'Hermès

http://www.esoblogs.net

Al Sîmîya : La Magie des

Lettres Arabes- Mystique & Religion - Etudes Générales -

Date de mise en ligne : jeudi 27 octobre 2005

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Al Sîmîya : La Magie des Lettres Arabes

Avertissement : le présent travail est celui d'un amateur, non d'un universitaire versé dans les finesses de l'arabe.En ce sens, nous recommandons au lecteur de vérifier chaque lettre arabe afin de contrôler toute erreurtypographique qui aurait pu s'y glisser. Nous demandons également au lecteur de tenir compte que ce travailrenferme des Noms divins, sous diverses formes, et qu'il appartient de les traiter comme il se doit.

La science des lettres peut revêtir différentes appellations : 'ilm al-hurûf, 'ilm al-bast, jafr, zâ'irja, al-sîmîya... Le termeal-sîmîya, qui est construit sur la même base que al-kîmîya, signifie « science opérative des lettres » et constitue unescience de la transmutation de la parole. Il semblerait également que le mot sîmîya dérive du grec « sêmeion », lesigne. L'origine de ce courant reste obscur mais il semble qu'on le retrouve principalement dans le Soufisme où desauteurs comme Al-Bunî et Ibn Al-Arabi en décrivent les processus dans leurs oeuvres. Selon eux, la science deslettres permet à l'homme de se transmuter par la lecture et la recherche du sens caché de chaque lettre. Le texteagit donc comme inducteur d'un changement chez le lecteur par le sens profond de l'association de lettres. Le travailest ésotérique dans le sens où il prend place dans le coeur de l'homme et comme le dit Al-Buni : « Ne croyez pasque vous percevrez le mystère des lettres en vous servant de la raison discursive, vous y arriverez par la visionintuitive et la grâce divine ».

Comme l'écrit Pierre Lory : « La sîmîya ne représente donc pas un effort de spéculation purement intellectuel oupoétique sur la situation de l'homme dans le monde. Elle recherche d'abord le déchiffrement du sens que noussommes, et non seulement du sens que nous lisons. » (La science des lettres en Islam, édition Dervy).

Celui qui pratique la science des lettres cherche à découvrir un sens sous le sens apparent du texte et, « Le savoirde ce praticien a deux finalités : tout d'abord, une recherche ésotérique, visant d'une part à atteindre le sens caché(bâtin) d'ouvrages réputés en être lourds - dont, naturellement, le Coran - et, d'autre part, à accéder au versantcaché du monde ou à la connaissance de la science cachée des anges, etc. - selon la question posée - au moyend'un système divinatoire original, hybride entre la géomancie et la science des lettres ; ces deux voies lui permettentde prédire des événements (d'ordre politique, économique, religieux ou personnel) concernant l'avenir de lacommunauté ou celui du monde. Ensuite, des opérations magiques, par la sîmîya', la science ésotérique (ou la magie La Magie (que certains écrivent avec une majuscule pour la distinguer de la prestidigitation) est un ensemble detechniques, souvent ritualisées selon des codes de connaissance dites ésotériques, qui, bien que le mécanismeinterne en soit plus ou moins insaisissable, permettraient de produire des phénomènes d’altération de laréalité.

L’origine du mot magie est très discutée. Certains n’y voient que la racine grecque magia, alors qued’autres remontent aux Perses de la période mazdéenne, chez qui le magoï était une personnalitéimportante dans le système religieux du zoroastrisme. D’autres, enfin, regardent vers les peuples sémitiquesdu Moyen-Orient, voyant son origine dans le mot akkadien magdim.">) des lettres, dans son intention bienfaisante » Chroniques yéménites 1997, Les sciences occultes au Yémen, Anne Regourd.

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Principes.

Selon la science sacrée, les lettres englobent tout le savoir, la lettre adjoint au chiffre le sens particulier de chaqueélément de la création. Comme l'a formulé Al-Buni : « Sache que les secrets de Dieu et les objets de sa science, lesréalités subtiles et denses, les entités d'en haut, celles d'en bas et celles des mondes angéliques intermédiaires sontde deux catégories : il y a les nombres et les lettres. Les secrets des lettres sont dans les nombres, les épiphaniesdes nombres sont dans les entités spirituelles. Les lettres relèvent du cercle des réalités matérielles et intermédiaires» (Shams al-mâ'ârif, Le Caire). La sîmîya est par là une science des chiffres sous forme de lettres, chaque lettre del'alphabet arabe représentant une valeur numérique spécifique : ' alif = 1, ( bâ = 2, , jîm = 3, / dâl = 4, ... A partir de lalettre J yâ nous entrons dans l'ordre des dizaines, avec le B qâf dans celui des centaines.

A ' 1 y J 10 q B 100

b ( 2 k C 20 r 1 200

j , 3 l D 30 s 5 300

d / 4 m E 40 t 7 400

h G 5 n F 50 th + 500

w H 6 s 3 60 kh . 600

z 2 7 ayn ! 70 dh 0 700

h - 8 f A 80 z 8 800

t * 9 d 6 90 gh : 900

sh 4 1000

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Comme nous pouvons le voir, ce système est en parallèle avec celui de l'hébreu ou de l'araméen.

Selon les auteurs de la sîmîya, il existe un lien intime entre les lettres elles-mêmes en relation avec leur valeurnumérique. Ainsi, les lettres b (, k C et r 1 sont liées car toutes trois possèdent le 2 comme racine de leur valeur (2,20 et 200). Il existe, en outre, des carrés magiques correspondant à chacune des lettres et possédant un principeparticulier en relation avec les valeurs numériques des lettres.

La sîmîya est une science universelle visant à rendre compte de tout ce qui se manifeste ou peut se manifester dansles différents niveaux de l'existence : de l'universel au particulier. La sîmîya est aussi un langage à part entière, quise suffit à lui-même pour expliquer le monde. La sîmîya est un raccourci qui permet de faire l'économie de laphilosophie du vocabulaire et des longues dissertations intellectuelles.

L'alphabet arabe comprend ainsi 28 lettres, Vingt-huit est un chiffre riche au sein de l'arithmologie par son rapportavec le septainaire : union du 4 et du 3. Vingt-huit est, en outre, le nombre triangulaire de 7 : 7+6+5+4+3+2+1 = 28,et un nombre parfait (14+7+4+2+1=28). Vingt-huit est à la base un chiffre lunaire qui a influencé le calendrier hébreuaussi bien qu'arabe et il est à la base de la division du temps et de l'espace dans le monde sémitique : 7 planète, 7sphères célestes, 28 mansions lunaires, 4 points cardinaux, 7 jours de la semaines, ... Chaque élément –terre, air, eau, feu- a son propre groupe de lettres : alif est feu, bâ est air, jîm est eau dâ est terre, et ainsi de suite.Ainsi, 7 lettres sont de l'élément feu, 7 sont de l'élément eau, 7 sont de l'élément terre et 7 sont de l'élément air. Lesîmîya opère en outre une division des 28 lettres en deux groupes : les 14 lettres lumineuses et les 14 lettresténébreuses.

Les procédés de l'al-sîmîya sont souvent très proches des autres procédés basés sur l'utilisation des lettres, et plusparticulièrement sur le système de la Guématria de la Kabbale hébraïque : isopséphie (hisâb al-jumal), codes detranslation, réduction des lettres en chiffres, ... Le but ultime pour les Soufis qui utilisent ce système est, en définitive,de découvrir le Nom Suprême de Dieu (îsm Allâh al-a'zam) qui couronne les 99 Noms de Dieu qui furent utilisés afinqu'Allâh puisse créer notre monde. Selon Ibn Arâbi en effet, la connaissance de Dieu ne peut être qu'incomplètedans la connaissance du centième Nom de Dieu, car celui qui acquiert cette connaissance a alors le pouvoir surtoutes choses ici-bas. Mais surtout, il découvre au travers du Nom Suprême de Dieu son propre nom et ainsi ilacquiert la connaissance de lui-même qui rend alors inutile toute autre connaissance, qui rend inutile la paroleelle-même comme le dit Shurawardi « Celui qui ne parle pas, c'est que toute sa personne est devenue langage ;c'est seulement par ce mutisme qu'il peut exprimer son état profond ».

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Le Shams al-ma'ârif (Soleil des Connaissances) de Al-Bunî.

Au commencement du monde apparut le Alif ' qui engendra la bâ ( et de leur relation, naquit le lâm D et les autreslettres de l'alphabet, soit 29 lettres si l'on inclut le lâm-alif D'. En se combinant les lettres formèrent le premier Nomdivin Allâh puis les 99 Sublimes Noms. « Le alif est une lettre rectrice, les autres lettres ont été engendrées par lui.Il est leur ange. Il est l'équivalent de l'Intelligence, de la Science, du Trône, de la Tablette... La totalité dessignifications des lettres est contenue dans le alif qui est une synthèse des synthèses, les lettres contenant en ellesla science » (Al-Bunî, p. 59). Et plus loin Al.Bunî d'ajouter : « Le Prophète Muhammad a dit : l'existence toute entièrefut instaurée par les noms ésotériques de Dieu, puis par ses Noms exotériques sacrés. Les noms ésotériques nonvocalisés (soit les 14 lettres lumineuses) sont la racine de toute chose dans le monde d'ici-bas comme dans l'autre,ils sont le trésor du mystère de Dieu et de sa science. D'eux dérivent tous les Noms exotériques. Ils déterminenttoute chose ; Dieu les a constitués « la Mère du Livre » ».

Al-Bunî entreprend ensuite de développer le rôle d'outil que les lettres revêtent dans le domaine descorrespondances universelles. Les lettres sont classées tout d'abord selon la catégorie propre du ilm ha-huruf :lettres lumineuses et lettres ténébreuses. Ensuite, par la relation avec d'autres systèmes, dont l'astrologie, les lettressont classées en fonction des maisons lunaires, des constellations du Zodiaque, des heures du jour et de la nuit, desastres, ... Les lettres sont divisées en quatre groupes (soit 7 lettres chaudes, froides, humides et sèches).

Al-Bunî répartit ensuite les lettres selon les différentes sphères : « A Saturne correspond dans le monde des entitésspirituelles la lettre jîm ,. Celle-ci, numériquement, vaut 3 en elle-même et 53 après décomposition isopséphique, leE mim valant 40, le J yâ 10 et le jîm , 3. Cette lettre est ainsi elle-même décomposée en 3 autres. Dans le mondedes entités subtiles inférieures, Saturne correspond au sâd 5, soit le nom 90, qui renvoie, dans les unités à 5 soit lalettre hâ G. Les carrés magiques en relevant auront donc des côtés de 5 cases » (Al-Bunî p. 5).

Bien que des auteurs comme Al-Bunî recherchaient une forme de sainteté ou d'élévation spirituelle par l'utilisation dela magie La Magie (que certains écrivent avec une majuscule pour la distinguer de la prestidigitation) est un ensemble detechniques, souvent ritualisées selon des codes de connaissance dites ésotériques, qui, bien que le mécanismeinterne en soit plus ou moins insaisissable, permettraient de produire des phénomènes d’altération de laréalité.

L’origine du mot magie est très discutée. Certains n’y voient que la racine grecque magia, alors qued’autres remontent aux Perses de la période mazdéenne, chez qui le magoï était une personnalitéimportante dans le système religieux du zoroastrisme. D’autres, enfin, regardent vers les peuples sémitiquesdu Moyen-Orient, voyant son origine dans le mot akkadien magdim."> des lettres et au travers d'une transmutation

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intime du coeur et de l'âme grâce à la puissance des lettres et à la connaissance des secrets des Noms Divins, ilapparaît qu'ils faisaient utilisation de procédés magiques comme les talismans Ainsi le talisman est un objet uniquement magique ; tandis que le pantacle peut avoir une autre destination,néanmoins toujours honorifique.

Les talismans sont, au contraire, des bagues, bien entendu métalliques, enchâssant des pierreries et portant dessignes gravés (soit à l’extérieur, soit à l’intérieur).

Mais, par confusion, on a appelé talismans des médailles peu régulières dans leur établissement qui, en réalité,auraient dû se dénommer pantacles ; toutefois qui, par leur destination, avaient plutôt le caractère destalismans. On doit, afin de les distinguer, les appeler médailles talismaniques.

Les talismans, — ou bagues rituelles, — sont, de même que les pantacles, théoriquementconfectionnés en un métal correspondant à une planète.

L’astre choisi est celui qui, dans le thème généthliaque de l’opérateur se trouve commander (soit diten style astrologique) aux possibilités opératoires. Le rôle de cet astre est donc particulier à l’opérateur,— en sorte que les possibilités opératoires ne se trouvent pas toujours représentées par le même astre danstous les thèmes.

Toutefois, pratiquement, en raison de l’altération au contact de la peau de la plupart des métaux, lestalismans se font plutôt en or (au titre le meilleur). La règle stricte des correspondances souffre donc, enl’espèce, une exception. Cette exception n’a pas autant d’importance qu’on pourraitcroire au premier abord, par le fait que l’or a le même rôle que le Soleil, lequel lui correspond et se conduitcomme un induc­teur général.

C’est pourquoi on y enchâsse une pierrerie qui représente, alors, la correspondance planétaire à laquelle onaurait dû conformer le métal."> en vue d'acquérir une forme de pouvoir, de barakah, devant conduire celui qui lesutilise vers une sphère supérieure de la conscience. Ainsi, n'est-il pas étonnant de voir un subtil mélange despiritualité pure, de cosmosophie basée sur la puissance des lettres, et des formes de magies plus matériellescomme l'utilisation des oracles ou des talismans Ainsi le talisman est un objet uniquement magique ; tandis que le pantacle peut avoir une autre destination,néanmoins toujours honorifique.

Les talismans sont, au contraire, des bagues, bien entendu métalliques, enchâssant des pierreries et portant dessignes gravés (soit à l’extérieur, soit à l’intérieur).

Mais, par confusion, on a appelé talismans des médailles peu régulières dans leur établissement qui, en réalité,auraient dû se dénommer pantacles ; toutefois qui, par leur destination, avaient plutôt le caractère destalismans. On doit, afin de les distinguer, les appeler médailles talismaniques.

Les talismans, — ou bagues rituelles, — sont, de même que les pantacles, théoriquementconfectionnés en un métal correspondant à une planète.

L’astre choisi est celui qui, dans le thème généthliaque de l’opérateur se trouve commander (soit diten style astrologique) aux possibilités opératoires. Le rôle de cet astre est donc particulier à l’opérateur,— en sorte que les possibilités opératoires ne se trouvent pas toujours représentées par le même astre danstous les thèmes.

Toutefois, pratiquement, en raison de l’altération au contact de la peau de la plupart des métaux, lestalismans se font plutôt en or (au titre le meilleur). La règle stricte des correspondances souffre donc, enl’espèce, une exception. Cette exception n’a pas autant d’importance qu’on pourrait

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croire au premier abord, par le fait que l’or a le même rôle que le Soleil, lequel lui correspond et se conduitcomme un induc­teur général.

C’est pourquoi on y enchâsse une pierrerie qui représente, alors, la correspondance planétaire à laquelle onaurait dû conformer le métal.">.

Pour le pratiquant de ses systèmes, l'important reste l'acquisition de la connaissance qui doit mener à la sainteté. Lapurification du coeur est un progrès plus qu'une vertu, un progrès dans la connaissance ésotérique des lettres quipermet au pratiquant de poursuivre son chemin par l'ouverture de portes dissimulées aux profanes. Nous sommesdonc devant une vision gnostique dans laquelle la connaissance ne s'acquiert pas seulement par l'étude mais par lavoie de la révélation venant des mondes supérieurs, et donc de Dieu Lui-même.

Selon Al-Bunî la progression spirituelle peut se résumer en ces quelques traits :

les saints « comprennent le sens caché des 99 Noms Divins par don de grâce et d'inspiration, ce que nul autrene peut connaître par la spéculation ou la raison discursive ». « Ils connaissent les 99 Noms ésotériquesprésents derrière les 99 Noms exotériques, c'est-à-dire qu'ils possèdent la science des 14 lettres lumineuses.

Les saints on le privilège de connaître le Nom Suprême de Dieu qui marque le stade ultime de la connaissanceésotérique. Le saint qui y est parvenu peut voler dans les airs, marcher sur les eaux, diriger la volonté deshommes, ...

A ce sujet, Pierre Lory écrit : « Le pouvoir magique du soufi-théurge n'est donc ni acquis par l'apprentissagepersonnel, ni dérobé à Dieu ou cédé par Lui par l'effet de procédés magiques : il est une particule du pouvoir absolude Dieu, un prolongement ou un reflet sur terre de son action créatrice ».

« La basmala est à toi ce que le kûn (sois !) est à Dieu »

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La Za'irajah.

Une branche de la science de la magie La Magie (que certains écrivent avec une majuscule pour la distinguer de la prestidigitation) est un ensemble detechniques, souvent ritualisées selon des codes de connaissance dites ésotériques, qui, bien que le mécanismeinterne en soit plus ou moins insaisissable, permettraient de produire des phénomènes d’altération de laréalité.

L’origine du mot magie est très discutée. Certains n’y voient que la racine grecque magia, alors qued’autres remontent aux Perses de la période mazdéenne, chez qui le magoï était une personnalitéimportante dans le système religieux du zoroastrisme. D’autres, enfin, regardent vers les peuples sémitiquesdu Moyen-Orient, voyant son origine dans le mot akkadien magdim."> des lettres est la technique de la Za'irajah ouoracle des lettres dont le but est d'obtenir des réponses à des questions au moyen des lettres. Le système reposesur un long poème et fait intervenir les lettres, l'astrologie et la magie afin de découvrir une réponse adéquate à laquestion posée selon un processus particulier. Selon ce système, une question peut avoir 360 réponses selonl'ascendant de celui pose sa question.

Les opérations se rapportant aux questions reposent sur 7 principes : (1) la valeur numérique des lettres (2) larétention du résultat de la division par douze de leurs cycles (3) la connaissance du degré de l'ascendant (4) legouverneur du signe du zodiaque (5) la connaissance du cycle principal qui est un (6) le résultat de l'ascendant ducycle principal (7) le résultat de la multiplication de l'ascendant et du cycle par le gouverneur du signe du zodiaque.

L'opération se déroule en trois cycles multipliés par quatre, ce qui donne douze cycles. Ces cycles sont suivis pardes « résultats » qui peuvent être de un à six. On dispose les lettres de la question sur les degrés du signe duzodiaque correspondant et ainsi que du signe qui lui fait face ( par exemple le Sagittaire et les Gémaux). On appliqueensuite les Sept principes ainsi que diverses opérations afin d'obtenir une réponse par des tirages successifs delettres à partir de celles placées dans le Zodiaque.

Une autre méthode afin de découvrir une réponse à une question posée est la suivante.

« Sachez – que Dieu nous renforce par Son esprit – que la science des lettres est une scienceimportante. Les érudits qui la connaissent parviennent à obtenir la connaissance de choses qu'ils ne seraient pascapables d'obtenir par l'aide de toute autre science en ce monde. La pratique de la science des lettres requiert deuxconditions. Par son aide, l'érudit peut découvrir les secrets de la création et l'oeuvre secrète de la nature. Ainsi, ilapprend les deux philosophies soeurs qui sont la magie des lettres et l'alchimie D’autres font remonter l’alchimie au forgeron de la Bible Tubalcaïn.

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D’aucun font également d’Hermes Trismegiste (le trois fois grand) le père de l’Alchimie, laScience Hermétique. Selon Edouard Schuré (Les Grands Initiés) Hermès désignait à la fois un Homme(l’initiateur de l’Egypte), une Caste (le Sacerdoce) et une divinité (le dieu Thôt ou Mercure). Onattribue à Hermès l’écriture de la Table d’Emeraude ( Tabula Smaragdina).

Si l’on veut donner une définition simple de l’Alchimie, on peut dire que l’Alchimie est un artocculte qui se transmet par tradition écrite ou orale et qui a pour but de retrouver les secrets perdus de la Nature.">. Le voile de l'inconnu est alors levé pour lui. Il apprend le contenu du secret enclos dans le coeur. Un certain nombrede personnes dans le Maghgreb étaient censées détenir la connaissance de la magie des lettres. Ils ont produit deschoses admirables et extraordinaires et furent actifs en ce monde de l'existence par l'aide de Dieu. Si une personnedésire connaître la puissance de chacune des lettres de l'alphabet, elle doit chercher le nombre qui appartient àchacune de ces lettres. Ce degré, qui est le degré de l'harmonie des lettres, constitue la puissance que la lettreelle-même possède par rapport au monde sensible. Le nombre est ensuite multiplié par lui-même. Le résultat est lapuissance qu'une lettre particulière possède dans le monde spirituel. C'est la « corde » de cette lettre. Ceci ne peutêtre fait avec les lettres qui possèdent des points diacritiques. Cela ne peut s'opérer qu'avec celles qui n'en ont point,car les lettres avec des points diacritiques ont des degrés de signification qui seront expliqués plus tard.

On doit savoir que la forme de chaque lettre possède une forme correspondante dans le monde d'en haut, dans leTrône Divin. Ces formes peuvent être mouvantes ou immobiles, hautes ou basses, comme cela est indiqué dans lesZa'irajahs.

On doit savoir que les puissances des lettres tombent sous trois catégories. La première est la moins importante.C'est la puissance qui est manifestée lorsque les lettres sont écrites. Une telle lettre est écrite dans un mondespirituel qui appartient à cette lettre particulière. Chaque fois que la lettre produit une puissance psychique et uneconcentration de l'esprit, les puissances de la lettre exercent une influence sur le monde matériel.

La seconde catégorie est la puissance des lettres dans le domaine de la pensée. C'est le résultat de l'activation de laspiritualité des lettres. C'est une puissance parmi la haute spiritualité, et une puissance dans le monde matériel.

La troisième catégorie est celle qui cause l'intériorisation de la puissance psychique et sa concentration parl'émergence des lettres dans le monde de l'existence. Avant qu'une lettre ne soit prononcée, elle se forme dansl'âme. Après qu'elle soit prononcée, c'est une forme parmi les lettres, et une puissance dans le verbe.

La nature des lettres est la même que celle attribuée à toutes choses créées : chaud et sec, chaud et froid, froid ethumide, froid et sec. Ceci est le secret de l'ogdoade. Le chaud combine l'air et le feu. Les deux sont représentés parles lettres alif ', h G, t *, m E, fA, sh 4, dh 0, j ,, z 2, k C, s 3, q B, th + et z 8. Le froid combine la terre et l'eau : d /, h -,

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l D, ayn !, r 1, kh ., gh :, b (, w H, y J, n F, s 5, t 7 et d 6. L'humidité combine l'air et l'eau : j, z, k, s, q, th, z, d, h, l,ayn, r, kh et gh. Le sec combine le feu et la terre : alif, h, t, m, f, sh, dh, b, w, y, n, s, t et d. Voilé la relation etl'interpénétration des lettres représentant la nature et l'interpénétration du monde intérieur des lettres dans le monded'en haut et ici-bas, au travers des quatre éléments primordiaux.

Si l'on désire connaître la réponse à une question, on doit déterminer l'ascendant de celui qui pose la question oul'ascendant de la question. Ensuite, les lettres des quatre cardinaux de l'horoscope - un, cinq, sept et 10 –doivent être épelées selon leur ordre, et les nombres des puissances et des cordes doivent être trouvées. Onadditionne, on établit les proportions et l'on ouvre ainsi la question. Ainsi, on découvrira ce que l'on cherche, soitclairement soir implicitement.

Si l'on veut découvrir les puissances des lettres de l'ascendant, avec celles du nom du questionneur et de laquestion, on doit additionner la valeur numérique des lettres selon le « grand calcul ».

Par exemple, si l'ascendant est Aries (al-hamal), on écrit h G m E l D. La valeur de h G est 8, qui peut être divisé par1, 2, 4 et 8. Donc d /, b (, alif '. La valeur numérique de m E est 40, qui peut être divisé par 2, 4, 8, 10 et 20. Donc C J- / (. La valeur numérique de l D est de 30 qui peut être divisé par 2, 3, 5, 6 et 10. On fait de même avec toutes leslettres de la question. Les cordes sont découvertes par la division du carré de chaque lettre par sa plus petite valeur.Chaque corde est alors placée en opposé de sa lettre. Ensuite, la relation élémentale sont découvertes... »

JDDJ

Sources :

Ibn Khaldûn, al-Muqaddima, chap. "al-sîmiyâ'"

Pierre Lory, "Magie et religion dans l'œuvre de Muhyî al-Dîn al-Bûnî", Horizons Maghrébins, n° 7/8 (1986),pp. 4-15, en particulier p. 7.

Pierre Lory, « La science des lettres en Islam », Dervy (2005).

E. Doutte, Magie et religion dans l'Afrique du Nord .

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