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tafaddol
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http://www.islamway.com/?iw_s=Lesson&iw_a=view&lesson_id=30355
Traduction : umhamza
Relecture et correction : Oum_Mou3wiya
3
Lettre Phontique Lettre arabe correspondante
()
t ()
th ()
dh ()
j ()
h ()
kh ()
r ()
s ()
sh ()
s ()
d ()
t ()
dh ()
3 ()
gh ()
q ()
k ()
h ()
y ()
Voyelles longues
4
Note du traducteur
Louanges Allah ! Cest Allah que nous louons, Lui que nous demandons
assistance, pardon et protection contre le mal de nos mes et contre les
mauvaises actions que nous avons pu commettre. Celui quAllah guide vers la
bonne voie, nul ne peut lgarer ; celui quAllah gare, nul ne peut le remettre
dans la bonne voie. Nous tmoignons que nul nest en droit dtre ador en
dehors dAllah, lUnique sans associ, et que Muhammad est Son serviteur et
Envoy.
Le texte qui va suivre est la retranscription en langue franaise dune khutba du
sheykh Bishr Ibn Fahd Al Bishr, quAllah le prserve et le libre.
Nous avons fait de notre mieux pour traduire le plus fidlement possible les
propos du sheykh, cependant nous avons prfr ne pas retranscrire un court
passage au tout dbut de la khutba, o il parle trs brivement du mois sacr
de Ramadn et demande Allah dagrer leur jene, leurs prires etc.
Certains passages du texte peuvent sembler parfois rptitifs, cela est d la nature mme de laudio et au style de la langue arabe qui sy prte plus
facilement, loral surtout.
Nous esprons que ce modeste travail sera apprci du public francophone et
quil sera source dinvocations en faveur du sheykh pour quAllah le
raffermisse, le prserve, le gurisse et le libre.
Lquipe de traduction.
5
A propos de lauteur*
Le sheykh Bishr Ibn Fahd Al Bishr est un savant saoudien (malheureusement
encore peu connu des francophones) n en 1960 en Arabie o il fut professeur
luniversit islamique dAr-Riyd et o il obtint un doctorat.
Il a longtemps donn des cours la mosque Ar-Rjih Ar-Riyd puis son
domicile lorsquil fut interdit de dispenser des cours la mosque par le tght
saoudien.
Un aperu des cours dispenss par le sheykh avant son arrestation :
- le samedi aprs al 3ich : manr as-sabl (fiqh),
- le lundi aprs al 3ich : al ajrmiyah (grammaire) et al waraqt (fiqh),
- le mardi aprs al 3ich : manr as-sabl (fiqh),
- le jeudi aprs adh-dhuhr : subul as-salm (fiqh al ahdth) et fath al majd
(explication de kitb at-tawhd),
- le vendredi aprs al jumu3a : tafsr et zd al mi3d (sra an-nabawiya).
Quelques-uns de ses audios disponibles sur le net :
- Al kufr bi t-tght,
- Sharh al wjibt al mutahatimt,
- Sharh nawqid al islm,
- Sharh nadhm al ajrmiyah,
- Sharh nadhm al waraqt
Son opposition lentre des amricains au pays dAl Haramayn lui a valu une
premire arrestation dans les annes 90 la suite de laquelle il a t libr
pour tre de nouveau emprisonn le 15/03/2007, et ce, jusqu ce jour.
_____________________ * : Cette courte biographie du sheykh est inspire darticles lus sur le forum du site Ansar al Haqq et le site alkarama.org.
6
Les policiers qui lont arrt son domicile se sont prsents sans mandat
darrt et nont mme pas daign expliquer au sheykh ou ses proches les
raisons de son arrestation. Aprs cela, sa famille est reste plus de neuf mois
sans nouvelles de lui malgr leurs efforts pour obtenir des informations auprs
des autorits saoudiennes.
Les conditions de dtention du sheykh sont terribles, il y a t tortur et se
trouve confin dans une cellule glaciale dont il ne sort jamais. Cela fait plus de
quatre ans quil est emprisonn, sans chef daccusation, sans quun avocat ait
pu le visiter et sans mme quun procs soit prvu. Bien que son tat de sant
soit trs proccupant, le sheykh demeure sans soins mdicaux appropris.
Puisse Allah hter la libration de ce savant, le gurir et le prserver. Puisse-t-
il tre rcompens ici-bas et dans lau-del pour sa propagation de la Science.
Puisse Allah le raffermir et le maintenir sur al haqq. Amn
Puisse Allah anantir et punir durement dans ce monde et dans lautre les
tawght et leurs suppts qui torturent et assassinent nos savants. Amn.
Lquipe de traduction.
7
Louanges Allah, nous Le louons, implorons Son aide et Lui demandons
pardon. Et nous cherchons refuge auprs de Lui contre le mal suscit par nos
mes et nos mauvaises actions.
Celui quAllah guide, personne ne peut lgarer et celui quIl gare, personne
ne peut le guider. Et jatteste quil ny a dautre divinit digne dtre adore en
dehors dAllah lUnique, sans associ et jatteste que Muhammad est Son
Serviteur et Son Messager.
Il ny a point de bien vers lequel il [le Prophte] nait orient la Ummah et il ny
a point de mal contre lequel il ne lait avertie. Il a laiss la Ummah sur une voie
claire et droite de nuit comme de jour dont ne se dtourne que celui qui est
vou la perdition.
Prires et salutations sur le Messager ainsi que sur sa famille et lensemble de
ses Compagnons.
Amm ba3d,
as salmualeykum wa rahmatuLlahi wa baraktuh,
Ce que je vais vous exposer - et je demande Allah 3azza wa Jall de bnir mes
paroles - portera sur un thme trs important. Un sujet trs important dans
lhistoire de la Ummah depuis quelle existe jusqu ce jour. Et lheure
actuelle, il est encore plus important et cest pourquoi je le considre comme
tant le moment le plus difficile de lhistoire de la Ummah. Ce sujet est : La
Ummah, entre lexagration et lIrj.
Peut-tre que beaucoup se poseront cette question savoir : quelle est la raison
du choix de ce sujet ?
Et je dis :
La Ummah est aujourdhui confronte un norme conflit de mthodologie qui
nest pas moindre compar la lutte militaire mene contre elle. Le but de ce
conflit est dbranler les constantes, corrompre les principes et dtruire les
fondements de la religion. Car le fait de faire dvier la Ummah de sa 3aqda et
8
de lloigner du minhj de son Prophte , la dtruira et la mnera sa
disparition.
Il est connu que le Messager dAllah a transmis le Message, restitu le
dpt et donn le bon conseil la Ummah. Il a transmis lintgralit de la
religion et Allah lui a rvl le jour de 3Arafa, lors du Plerinage dAdieu
(hajjatu-l-wad3), le verset :
Aujourd'hui, J'ai parachev pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait.
Et J'agre l'Islam comme religion pour vous (S.5 ; V.3)
Ainsi, la religion a t paracheve et le Messager dAllah la faite parvenir
la Ummah. Et Allah a enjoint la Ummah daccepter entirement cette
religion sans aucune division, comme Il a dit:
les croyants ! Entrez en plein totalement dans l'Islam (as-silm), et ne suivez point les pas du diable, car il est certes pour vous un ennemi dclar. (S.2 ; V.208)
Et As-Silm ici reprsente Al Islm , c'est--dire entrez dans lIslam
pleinement, prenez tout de celui-ci et nen disjoignez rien : dans la croyance et
les actes, ou les fondements (ussl) et les branches (fur3) ou dautres choses
similaires
Le Prophte a transmis la religion la Ummah de faon distincte et trs
claire, sans rien laisser dans la pnombre, il a dit :
Je vous ai laiss sur une voie claire de nuit comme de jour, ne sen gare que celui qui est vou la perdition. 1
1 NDT : Rapport par Ahmad et Ibn Mjah.
9
Cest ainsi quest la religion de la Vrit et la Parole juste (qawlu sawb) avec lesquelles sont venus le Livre dAllah Ta3la et la Sunnah de Son Messager. Et tout ce qui les contredit, on ne le considre pas. Celui qui dit autre chose que le Coran et la Sunnah, alors nous vrifions sa parole, comme lImam Ibnu l-Qayyim a dit dans sa Nniyya2 :
man qla qawlan ghairahu qumn 3al aqwlihi bi sebri wa l-mzni, Celui qui dit une parole diffrente de cela (Coran et Sunnah), nous rectifions
avec justesse et mesure
in wfaqat qawla rassuli wa fi3lahu fa 3al ruussi tushlu kal tjni, si cest en accord avec les paroles du Messager et ses actions, elle est dpose
sur nos ttes comme une couronne
aw khlafat radadnha 3al man qlah man kni min insni dans le cas contraire, nous rejetons cette parole dite par une personne
aw ashkalat tawaqafn wa lan najzim bal 3ilmin wa la burhni. Ou si ce nest pas clair nous larrtons et nous naffirmons pas quelle
contienne de la science ou une preuve.
Ceci est notre Minhj et ceci est notre voie ! Al Haqq est le Livre dAllah et la
Sunnah de Son Messager . Tout ce qui le contredit est caduc (btil) et tout ce qui est en accord est accept (maqbl). Et celui qui soppose ces dclarations est rejet, quel quil soit. Car la religion est tire du Livre dAllah et de la
Sunnah de Son Messager , et le Coran et la Sunnah sont la rfrence3 (al mzn) avec laquelle les paroles et les actes sont valus.
Si cela est clair, voyez comment aujourdhui les mdias mnent de violentes attaques contre les principes dAhlu Sunnah. Certains principes sont dcrits avec le takfr et lexagration, et dautres principes sont fausss avec de lIrj.
Par consquent, il est ncessaire dexpliquer et de clarifier ce point, wa Allahu Ta3la l-musta3n wa l hawla wa l quwwata ill biLlahi l-3Aliyi l-3Adhm.
Le Prophte sefforait toujours dexpliquer et de clarifier la religion
dAllah et na jamais nglig cela. Il na ni exagr, ni fait preuve de laxisme. Il
a expliqu, dsapprouv, enseign et corrig.
2 NDT : Il sagit dun pome qui se termine par la lettre nn . (Une traduction littrale a t privilgie pour
ces vers.)
3 NDT : Al mzn signifie littralement la Balance , ici il faut le comprendre dans le sens de lvaluation, la
rfrence, le critre dterminant
10
LExagration (al Ghuluw) :
Il dsapprouvait mme lexagration dans les expressions et blmait
quiconque outrepassait la Vrit (al Haqq) avec laquelle il est venu, mme
dans la parole, par exemple lorsque certaines personnes lui disaient : Masha
Allah wa shit (Comme Allah et toi le voulez), il disait alors : Non, dites
masha Allah thumma shit (Comme Allah le veut, alors comme toi tu veux).
Et lorsque dautres personnes disaient : Ya Sayidina wa ibn Sayidina ( notre
Matre et fils de notre Matre), il leur rpondait: hommes ! Dites ce que vous
avez dire et ne laissez pas le diable vous induire en erreur. Je suis Muhammad le
serviteur dAllah et Son Messager. Je naime pas le fait que vous me mettiez dans une
position plus leve que celle o Allah ma plac.4
Et lorsque les gens exagraient dans ladoration (ta3abbud), il disait :
Faites seulement ce que vous tes capables de faire, car Allah ne se lasse pas [de
donner des rcompenses] jusqu' ce que vous soyez lass [deffectuer des bonnes
uvres] 5.
Et il a dit : Cette Religion est facile et il ny a pas de rudesse en elle sauf pour
celui qui sest surcharg. 6
Lorsque quelques Sahba dcidrent de renoncer au mariage, il le leur
interdit formellement et leur ordonna de runir le ncessaire pour se marier
Voici ce qui concerne lexagration (al Ghuluw).
Le laxisme, la ngligence (taqsr) :
Le Prophte a fix des limites que lon ne doit pas abaisser. Ainsi, il a
coup la main du voleur, lapid le coupable dadultre, excut lassassin, lev
les armes, combattu les mcrants, excut les apostats et leur a appliqu les
lois dAllah .
Chers frres, la drive vers ces deux tendances (al Ghuluw et al Irj) est
apparue trs tt lpoque des Sahba (radiya Allahu 3anhum).
4 NDT : Hadith rapport par Ahmed et Nass (as-sunan al kubra).
5 NDT : Hadith rapport par Al Bukhr (43) et Muslim (785). Dans une autre version il est dit : et lacte le
plus aim dAllah est celui qui consiste faire rgulirement, mme si cest peu .
6 NDT : Hadith rapport par al Bukhr (39) et Muslim (2816)
11
Lexagration (al Ghuluw) sest produite vers la fin du temps des Khulaf ar-
Rshidn7 avec les Khawrij ; et il sera dit plus tard inshaAllah Ta3la, quelques
mots importants leur sujet.
Cette exagration fut telle que 3Ali fut dclar mcrant.
Et lensemble des Khawrij ont excommuni 3Ali ainsi que beaucoup dautres
Compagnons qui ont t tmoins de cette discorde qui sest produite par la
suite.
Quant lIrj, il sest manifest beaucoup plus tard de lpoque des Sahba,
c'est--dire aprs la priode des Rshidn, aprs la discorde dibn Ash3at qui
sest produite avec Hajjj ibn Yssuf.
Ainsi, quest-ce qual Ghuluw et quest-ce que lIrj :
Il convient de noter que les erreurs, les glissements et les dviances chez les
Ghult et chez les Murjia se situent dans la comprhension de al Imn (la
Foi).
Quest-ce que al Imn et quest-ce que al Kufr ?
Et ceci est une vaste question lie la 3aqda ; je pense quil sagit dune des
plus importantes questions de ce bas monde et de lau-del, car il en va du
bonheur ou du malheur dune personne et par rapport cela, la question de
son Islam ou de sa mcrance. Cest un norme problme qui engendre une
polmique (khilf) [ la fois] rcente et ancienne.
Al mzn dans une affaire - qui contient elle-mme ou non de lexagration
(ghuluw) - ne doit pas tre les dclarations des gens, ni celles des journaux et
des crivains, ni les positions contradictoires des savants du mal ; mais la seule
rfrence pour cette affaire est le Livre dAllah et ce avec quoi le Messager
est venu.
Ds lors, tout ce qui est rajout ce avec quoi est venu le Messager est de
lexagration, mme si cela ne concerne ne serait-ce que les ablutions (al wud).
Le Prophte a dailleurs dit ce sujet : Trois fois de ces choses, ainsi est al
7 NDT : Al Khulaf ar-Rshidn signifie les Califes bien-guids , cette expression dsigne les quatre premiers
califes qui ont succd au Prophte aprs sa mort. Il sagit dAb Bakr, Omar, Othmn et 3Ali (radiya Allahu 3anhum).
12
wud, celui qui fait plus que cela aura mal agi (ass) et commis une injustice
(dhalam) 8.
Il en est de mme de celui qui nglige ce avec quoi le Prophte est venu,
celui-ci est blm mme si cela ne concerne que les ablutions alors il est injuste.
Comme il a dit : Malheur aux talons devant le feu 9.
Cest ainsi quest al mzn avec laquelle on value une affaire quelle soit
exagre ou amoindrie : le Coran et la Sunnah du Messager et non les
propos des hommes.
Al Ghuluw10 signifie le dpassement des limites, c'est--dire [le fait d] aller
au del de ce qui est permis. Leau est stable, si on la met sur le feu, elle bout.
Cest lbullition qui est en surplus, leau dborde de son emplacement.
Al Ghuluw est un excs dans la religion, c'est--dire un dpassement dans ce
avec quoi le Messager est venu. Al Ghuluw serait apparu du temps de 3Ali
et certains disent vers la fin du temps de 3Uthmn .
Il existe plusieurs types de Ghuluw, mais expliquer toutes ses formes et les
approfondir serait trop long, cest pourquoi nous aborderons seulement,
inshaAllah, les points les plus importants.
Les types de Ghuluw les plus importants :
1- al Ghuluw apparaissant travers lerreur et lloignement dans la
comprhension ou la pratique de la religion, mme si cela ne concerne
quun dtail ; comme par exemple lorsque le Prophte chargea Ibn
3Abbs de ramasser des petits cailloux de la taille des pois chiches, puis
8 NDT : Hadith Rapport par Ahmad, Nass et Ibn Mjah.
9 NDT : Malheur aux talons [mal lavs pendant les ablutions] devant le feu [lorsquils seront exposs au feu de
lEnfer], Hadith rapport par Muslim.
10 NDT : Ghuluw signifie littralement lexagration, lexcs et vient du verbe Ghal () qui veut dire
porter bullition, bouillir .
13
il dit : Seulement comme cela, mfiez-vous de lexagration (dans la religion),
car vos prdcesseurs ont t dtruits par lexcs dans la religion 11.
Ainsi, al Ghuluw nat de la mconnaissance de la religion, comme cest le cas
par exemple, de la doctrine des Khawrij.
Un exemple simple derreur dans la pratique de la religion est celui de ces
personnes qui jettent des sandales lors de la lapidation des stles (Jamart). Il
sagit dune faute dans lapplication dune prescription lgale qui a conduit
lexagration lors de cette pratique de la lapidation des stles.
On entend souvent le mot khawrij et certaines personnes visent par cette
appellation des individus parfois juste titre mais parfois injustement, de
faon calomnieuse et sans fondement.
Quelle est donc lidologie des Khawrij et quelle est la diffrence entre les
Khawrij et Ahlu s-Sunna wa l-Jam3a ?
Les Khawrij sont des individus qui sont apparus au temps de 3Ali , et
les germes du kharijisme se sont formes lors de lhistoire de la distribution du
butin12. Le Prophte a beaucoup mis en garde contre ce groupe et a
ordonn de les combattre, il informa ceux qui taient sur la bonne voie, au
temps des Sahba (radiya Allahu 3anhum), que lorsque surviendrait la fitna, ce
sont eux qui combattront les Khawrij et ce fut 3Ali qui fut touch.
Quelle est la croyance des Khawrij sur le thme de la Foi (al Imn) ? Et quelle
est leur croyance sur le thme du Kufr ? Quelles sont les caractristiques claires
qui permettent de les distinguer des autres ? Celui qui porte en lui ces
11
NDT : Ce Hadith est rapport par Ahmad et Nass. Le Prophte (sws) avait demand Ibn 3Abbas de ramasser des cailloux pour la lapidation des stles, de la
taille de pois chiches et il lui a dit seulement comme cela , c'est--dire pas plus gros que des pois chiches
pour ne pas tre dans lexagration. Or notre poque, certaines personnes ne ramassent plus des cailloux de
la taille de pois chiches mais vont jusqu lancer leurs sandales sur les stles et ceci est une erreur de
comprhension dans la pratique de la religion.
12
NDT: Il sagit de Dhul Khuwaysirah at-Tamimi qui vint au Prophte (sws) lors du partage du butin et dit :
Prophte, sois quitable !. Le Prophte (sws) dit : Malheur vous ! Et qui est juste si je ne suis pas juste ?...
(Rapport par Al-Bukhr et Muslim).
14
caractristiques est considr comme Khrij et celui qui ne les porte pas en lui
nest pas Khrij, et sil est appel tord Khrij, ceci est vain et est un
mensonge clair.
La dfinition de la Foi (Al Imn) selon les Khawrij :
Ils estiment que la Foi se compose de la croyance (i3tiqd), la parole (qawl) et
les actes (3amal). Et ceci est, jusque l, la mme dfinition que celle dAhlu
Sunnah wa l-Jam3a13. Cependant, ils pensent que la Foi est un bloc complet,
indivisible, qui ne possde pas plusieurs branches de faon ce que celui qui
en dlaisse une part devient alors, pour eux, apostat (murtadd) mcrant (kfir).
Et cest sur ce point quils diffrent de Ahlu Sunnah wa l-Jam3a car Ahlu
Sunnah voient galement la Foi (Al Imn) comme tant la croyance, la parole et
les actes (i3tiqdun wa qawlun wa 3amal), cependant la Foi (Al Imn) possde
plusieurs branches dont certaines, si elles sont dlaisses, dtruisent lIslam et
mnent lapostasie. Dautres si elles sont dlaisses, reviennent commettre
un pch et mnent la perversion (Fussq) sans pour autant sortir de
lappellation de la foi. Et cest prcisment ce deuxime point qui fait dfaut
aux Khawrij et qui les diffrencie dAhlu Sunnah wa l-Jam3a.
Sur cette base, les Khawrij considrent un individu commettant un pch
parmi les pchs majeurs, comme tant mcrant (kfir) car pour eux, al Imn
est entier et non divis. Donc lorsquune personne dlaisse un devoir parmi les
devoirs ou commet un munkar parmi les munkart, elle devient alors mcrante
aux yeux des Khawrij.
Une rgle parmi leurs rgles de base : Si cet individu est considr comme
mcrant, ses biens et son sang sont licites dans ce bas-monde ; et dans lAu-del, il
demeurera pour toujours dans le feu. Et ceci est lidologie des Khawrij par
rapport la Foi (al Imn) et par rapport au Kufr ; si une personne dlaisse une
obligation ou commet un acte rprhensible alors il devient un mcrant
apostat. Ainsi est la premire caractristique de lidologie des Khawrij.
La deuxime caractristique est quils rendent licite le sang dun musulman
cause dun grand pch, ils rendent galement licite le sang de ceux qui les
contredisent (mukhlifn). Celui qui ne partage pas leur opinion et ne fait pas le
13
NDT : Ahlu Sunnah wa l-Jam3a signifie la communaut de la Sunnah et du consensus , cette expression dsigne les traditionnalistes.
15
takfr du fornicateur, du voleur, de celui qui pratique lusure ou du buveur
dalcool ; sil ne rend pas mcrant le pcheur, alors il devient un opposant et
donc un mcrant.
Donc :
1- ils considrent mcrant celui qui commet un grand pch et celui qui ne
partage pas cet avis est galement mcrant selon eux,
2- ils rendent licite son sang et ses biens,
3- ils le condamnent lEnfer pour lternit.
Celui qui runit ces trois points est un khrij.
Quelle est la position dAhlu Sunnah wa l-Jam3a sur ce sujet ? :
Ahlu Sunnah considrent al Imn comme tant la croyance, la parole et les actes,
donc compos de 3 piliers. Cependant al Imn se divise en plusieurs
branches14. Celui qui dlaisse les bases de la religion (ussl ad-Dn) est un
apostat (murtadd), par exemple celui qui abandonne compltement la prire est
un mcrant (kfir) daprs Ahlu Sunnah. Et la prire est un fondement parmi
les fondements les plus importants. Mais il y a certaines choses, pour Ahlu
Sunnah, qui lorsquon les commet ne rendent pas mcrant et ce sont les
grands pchs (Kabair).
Il existe donc des annulatifs (Nawqid) de la religion et des pchs qui
diminuent [la religion] mais ne lannulent pas. Par exemple forniquer, voler,
boire de lalcool ou pratiquer lusure, selon Ahlu Sunnah celui qui les commet
est un pcheur, dsobissant, qui Yawm al Qiyma, aura mrit un chtiment.
SIl (subhnahu wa ta3la) le veut, Il le chtie et sIl le veut, Il lui pardonne. Et
on ne juge pas quil restera ternellement dans le feu ni quil est sorti de [la
sphre de] lIslam.
Sur ce principe, Ahlu Sunnah wa l-Jam3a met un certain jugement concernant
une personne qui commet un Nqid (annulatif) et un verdict diffrent pour
celui qui commet un grand pch (Kabra).
14
NDT : Le Prophte (sws) a dit : la Foi (al Imn) est compose de plus de soixante-dix branches, le plus haut
degr est dattester l ilaha illa lah et le plus bas degr est le fait denlever une chose nuisible sur le
chemin , (rapport par At-Tirmidhi, Bukhr et Muslim).
16
Celui qui commet un grand pch reste musulman mme si son Islam est
dfaillant (nqis), il nest pas exclu [de la sphre de] de lIslam et nest pas
mcrant. Si Allah le veut, il sera puni par le feu mais pas ternellement et si
Allah le veut, Il lui pardonne. Et son sang et ses biens ne sont pas licites,
moins quil ne commette une turpitude ou un pch dont le jugement lgal est
la peine de mort comme par exemple lorsquun homme mari se rend
coupable dadultre ou celui qui a tu une personne et dont les parents de la
victime souhaiteraient en compensation [lapplication du] talion (Qisss), alors
cest un autre jugement.
Cependant, celui qui commet un des annulatifs de lIslam (Nawqid al Islm)
pour Ahlu Sunnah wa l-Jam3a, aura mcru et devient un apostat. Les annulatifs
de lIslam sont nombreux, les Fuqah les ont dcrits dans le chapitre Hukm al
Murtadd .
Et les plus connus sont au nombre de 10, que le sheykh Mohammed ibn Abdel
Wahhb (rahimahu Allah) a numrs, dont :
- le Shirk Akbar,
- celui qui prend un intermdiaire entre lui et Allah dans sa du3 en les
invoquant et demande lintercession, alors il est mcrant daprs le
Consensus (Ijm3) comme la signal Ibn Taymiyya,
- renier le Prophte ou une partie de ce avec quoi il est venu,
- prendre une autre base de jugement que ce avec quoi le Prophte
est venu,
- aider, soutenir les mcrants contre les musulmans,
- la sorcellerie, etc.
Toute personne qui se rend coupable dune de ces choses est alors mcrante.
Nanmoins, lorsquil sagit dune personne prcise - quelquun parmi les
gens - avant lexcommunication dun individu spcifique, il faut que
certaines conditions soient remplies car il peut y avoir un empchement
(mni3) au Takfr.
Il faut :
17
- Que la preuve (al Hujja) lui soit parvenue15, avec science, que cette
affaire est du kufr, que lacte quil commet est contraire la Shari3a. Par
exemple, une personne qui se convertit en Chine o il ny a pas de
musulmans de sorte ce quil ne puisse apprendre la religion et qui dit
la prire nest pas obligatoire . Il est ignorant16, alors il doit tre inform
que cest obligatoire et si malgr tout il persiste, alors il devient apostat
(murtadd).
- Quil ny ait eu aucune mauvaise interprtation (mutaawil). Cela sest
galement produit parmi les Sahba. Certains dentre eux avaient
particip la bataille de Badr, c'est--dire les meilleurs hommes, car les
meilleurs hommes de cet Ummah sont les gens de Badr.
Et Allah dit :
Ce n'est pas un pch pour ceux qui ont la foi et font de bonnes oeuvres en ce qu'ils ont consomm (du vin et des gains des jeux de hasard avant leur prohibition) pourvu qu'ils soient pieux (en vitant les choses interdites aprs en avoir eu connaissance) et qu'ils croient (en acceptant leur prohibition) et qu'ils fassent de bonnes oeuvres; puis qui (continuent) d'tre
15
NDT : Au sujet de la Hujja, [le cheikh 3Abdel Latf al Cheikh dit dans son livre "al manhij" page 316 : Le fait que la preuve ne soit pas tablie ne change pas les noms lgaux (que le Lgislateur a tabli), bien au contraire, ce qu'Allah a qualifi de mcrance, de Shirk, ou de Fisq doivent garder leur noms lgaux. Et l'absence d'tablissement de la preuve n'est pas une raison pour ne pas affirmer ces noms, malgr le fait que celui qui en est coupable ne soit chti qu'aprs que cette preuve soit tablie. Il existe donc une distinction entre le fait qu'une chose soit du koufr et le takfir de son auteur (son chtiment et l'affirmation des Ahkam de koufr qui ne sont tablis qu'aprs que le Message lui soit transmis et la preuve tablie) ] * 16
NDT : Il convient de prciser en ce qui concerne lignorance dans le Shirk Akbar que le Sheykh 3Ali al Khudayr (quAllah le libre) dit dans sa fatwa Al udr bi jahl fi Shirk Akbar : [ Dans le Chirk Akbar, il ny a aucune excuse par ignorance et ceci fait objet de consensus, et ce consensus a t rapport par Ibn Al Qayyim dans Tarq Al Hijratayn, ainsi que les imams du Najd. Quiconque commet du Chirk Akbar, en sacrifiant pour un autre quAllah, en demandant le secours des pieux et des tombeaux, ou en lgifrant une loi ou quelque chose comme a, cest un Mouchrik mme sil ignore, interprte mal ou le fait par erreur. Ibn Taymiya a dit : "De ce fait, le nom didoltre est affirm mme lorsquaucun message nest encore parvenu, car il donne des associs son Seigneur et sen dtourne. Le sens de la parole d'Ibn Taymiyya, c'est qu'il est nomm idoltre (mouchrik) lorsqu'il donne des associs son Seigneur "et mme avant le message" et mme lorsqu'il est ignorant. ]* [*] : Traduction franaise de ces passages tire du site Ansar al haqq.
18
pieux et de croire et qui (demeurent) pieux et bienfaisants. Car Allah aime les bienfaisants. (Sourate al-Midah ; v.93)
Ils avaient mal interprt ce verset et ont consomm du vin pensant que
cela tait devenu hall. Ce fut lpoque de 3Omar et lorsquil eut
appris cela, il rassembla les Sahba et leur demanda conseil. Cest alors
que 3Ali lui dit : Appelle-les se repentir et sils persistent alors tue-
les 17 et sils se repentent, applique-leur la peine du buveur de vin18
3Omar les rappela lordre et ils se repentirent.
Ils pensaient que le fait dtre parmi ceux qui avaient particip avec le
Prophte la bataille de Badr et dautres batailles, leur autorisait
lalcool selon ce verset quils ont mal interprt. 3Omar leur enseigna
alors : si vous tiez pieux (muttaqi), vous nauriez pas bu de vin. Telle tait
la comprhension de 3Omar : la vritable comprhension. Ces
Sahba ont mal interprt et les autres Sahba nont pas immdiatement
appliqu le takfr sur eux, mais ils ont parl en leur prsentant des
preuves et ont constat quils avaient commis une erreur
dinterprtation.
- Que ce ne soit pas une faute de langage, un lapsus, (mukhti) et que cela
soit intentionnel. Par exemple lhistoire de lhomme qui a perdu son
chameau et fut dsespr. Il sendormit puis son rveil, il trouva son
chameau en face de lui. Pris de joie, il dit : Allah, Tu es mon serviteur
et je suis Ton Matre . Sa rjouissance lui fit prononcer involontairement
un mot la place dun autre. Lorsquune personne prononce
intentionnellement ce genre de phrases, il devient apostat. Mais cet
homme a fait un lapsus et voulait dire : Allah, Tu es mon Matre et je
suis Ton serviteur , il nest donc pas mcrant.
- Quil ne soit pas sous la contrainte (mukrah), comme par exemple
lorsquune personne est arrte, torture et force dinsulter le Prophte
. Sil le fait dans ces conditions, il nest pas mcrant. Et ce fut le cas
de 3Amr ibn Yssir propos duquel fut descendu le verset :
17
NDT : Le sheykh prcise ici que 3Ali (ra) a dit cela parce que si les Sahba avaient persist, ils auraient apostasi, et leur sang serait devenu licite. 18
NDT : Le sheykh prcise que le chtiment auquel sexpose le buveur de vin est de 80 coups de fouet.
19
Quiconque a reni Allah aprs avoir cru... - sauf celui qui y a t contraint alors que son
coeur demeure plein de la srnit de la foi - mais ceux qui ouvrent dlibrment leur coeur
la mcrance, ceux-l ont sur eux une colre dAllah et ils ont un chtiment terrible.
(Sourate an-Nahl ; v.106)
Les personnes qui commettent de la mcrance sous la contrainte
(comme dans les conditions prcites) ne sont pas mcrantes.
Que dit le madhhab dAhlu Sunna wa l-Jam3a ? :
Celui qui sabstient de dclarer mcrant un individu qui aurait commis un
grand pch mais le rend mcrant pour un nqid parmi les nawqid al Islm,
alors il appartient Ahlu Sunnah, mme si ses adversaires considrent quil est
un khrij. Et leur affirmation est vaine (btil). Celui qui considre une
personne commettant un grand pch - [tel] le fornicateur, le buveur dalcool
etc - comme mcrante voue demeurer ternellement dans le Feu, celui-l
est un khriji.
Ainsi, ce thme en question, al Ghuluw, provient dune erreur dans la
comprhension de la religion. Les Khawrij ont mal compris la religion.
De quelle manire ?
Ils ont trouv quelques versets dans le Livre dAllah contenant une menace du
chtiment (al wa3d) pour celui qui commet un pch. Et ils ont cru que cette
croyance contenait une erreur et quAllah ne sabstient pas de raliser Sa
menace. Par exemple le verset :
Quiconque tue intentionnellement un croyant, Sa rtribution alors sera l'Enfer, pour y demeurer ternellement... (Sourate an-Nissa ; v.93)
Ils disent : Ceci est une menace (al wa3d) et Allah ne manque pas
lexcution de Sa menace [Il applique toutes Ses menaces]. Alors, tout individu
20
qui commet cet acte (lassassinat) est mcrant, parce que seul un mcrant
demeure ternellement en Enfer .
Et ceci est une erreur dans la comprhension de la religion. Quelle en est la
cause?
La raison est quils ont interprt leur religion selon leur propre
comprhension ; bien quils ne soient pas savants mais de simple lecteurs ;
linstar dune personne qui prend le Coran entre ses mains et interprte en
fonction de ce qui lui vient lesprit, il prend Sahh al Bukhr, lit quelques
ahdth et interprte selon sa comprhension Ils nont pas pris la
connaissance des Sahba19.
Cest pourquoi lImam Ibnu Kathr a rapport, dans Al Bidya wa Nihya, une
parole fabuleuse quIbnu 3Abbs a dite 3Omar :
3Omar ibn al Khattb a dit : Comment la Ummah peut-elle tre divise alors
que son Dieu est un Seul, sa Religion est un et son Livre est un ? Dieu est Allah, la
Religion est lIslam et le Livre est le Coran. Pourquoi y a-t-il alors des divergences ?
Et qua rpondu Ibnu 3Abbs (pour qui le Prophte a invoqu Allah afin
quIl lui permette de comprendre la religion et dapprendre linterprtation
[des textes]) ?
Il a rpondu : Sils interprtent le Coran en opposition avec notre
comprhension, ils seront galement en dsaccord. Et sils sont en dsaccord, ils se
combattront. Et 3Omar confirma ses propos.
Faites attention la phrase : Sils interprtent le Coran en opposition avec notre
comprhension cest--dire en opposition ce que les Sahba ont compris, le
contraire de ce quils ont compris.
Le Prophte na pas uniquement transmis des termes (alfdh), non, il a
transmis les mots, leur signification et la comprhension sy rapportant.
Sur ce sujet, les musulmans saccordent dire que le Messager a transmis
le Coran tout comme il a transmis sa signification. Il na pas laiss les Sahba
dans la confusion, il leur expliqua et leur enseigna.
19
NDT : A travers les tafssr et les shurh.
21
Cest pourquoi le Sheykh al Islam Ibnu Taymiyya (rahimahu Allah) a dit :
Aucune divergence dopinion nest connue dans la 3Aqda des Sahba .
Aucunement. Les Sahba saccordent sur les Ussl ad-Dn, mme sils ont des
divergences en ce qui concerne certaines branches (fur3) comme par exemple
le fait que le Prophte ait vu ou non son Seigneur dans la nuit dal Isr
(voyage nocturne). Bien que certains muhaqiqn concilient les diffrents
tmoignages [des Sahba] et ne voient pas de divergences sur cette question.
Ainsi, les Khawrij se sont tromps dans la comprhension de la religion. Et ce
qui est correct est quil fasse partie des qualits dAl Karm de ne pas rompre
Sa promesse. LorsquIl promet une chose alors Il respect Sa promesse.
Cependant, par Grce et par Bont, Il peut ne pas accomplir ce dont Il les a
menacs.
Rappel : [le nom dAllah] Al Karm, le Noble, ne rompt jamais Ses promesses,
sIl promet, Il respecte, sIl dit celui qui fait ceci, Je lui donne cela ainsi Il
respecte Sa promesse. Mais, du fait de Ses qualits (attributs), Il pardonne et
est Bienfaisant et bien au del. Et cela ne signifie pas que lon nobserve pas Sa
promesse, mais Il juge et fait grce. Et lerreur de ce groupe, les Khawrij, est
quils ny croient pas.
Passons la deuxime catgorie de types de Ghuluw : il sagit dun type
dangereux et trs rpandu notre poque. Cest lexagration dans le culte, la
sanctification (taqds) et la vnration (ta3dhm) des gens.
Dj, au dbut de lhistoire de Nh (3aleyhi as-salm) cette exagration sest
produite. Ce fut la sanctification (taqds) de certaines personnes parmi la
descendance dAdam (3aleyhi as-salm), ils ont lev leur position et exagr
leur encontre. Ainsi, cela a par la suite conduit des dviations dans la
religion, vers le Shirk et le Kufr, comme cela a t fait avec Suw3, Yaghth,
Yaghq et Nasr.
Comme la mentionn lImam al Bukhr (rahimahu Allah) dans son Sahh,
quIbn 3Abbs (radiya Allahu 3anhu) rapporte que ces personnes taient des
hommes pieux et quils taient issus du peuple de Nh (3aleyhi as-salm).
Lorsquils moururent, leur peuple les pleura. Alors, Shaytn le maudit vint au
peuple de Nh et les incita les reprsenter dans des endroits spcifiques, de
cette faon ils se souviendraient deux et accompliraient ainsi plus
dadorations pour Allah. Puis, lorsque cette gnration disparut, [il se trouva
que] la gnration suivante ignorait tout de ces idoles, alors Shaytn leur
22
chuchota que leurs pres sollicitaient ces personnes afin dobtenir la pluie et
repousser le malheur. Ds lors, ils se mirent les adorer et commirent ainsi le
Shirk.
Ya t-il une chose similaire notre poque ?
Oui. Dans de nombreux pays nous trouvons la sanctification des Awliya et des
Saints, bien que ces individus soient morts, enterrs et quils nentendent rien
et ne disent rien. Ils sont glorifis et leur position est surleve. Et certaines
personnes exagrent et excutent de nombreux actes dadoration rservs
exclusivement Allah comme par exemple tourner autour des tombes20, ils
sacrifient pour eux, ils se consacrent entirement eux, sadressent eux en
leur demandant de les secourir lorsquils rencontrent des difficults et les
sollicitent en dehors dAllah.
Les Rawfid sont un exemple explicite en la matire ainsi que les Soufis et
dautres exemples clairs dans le monde islamique de lEst lOuest.
Cependant, quavons-nous craindre de la jeunesse islamique, la jeunesse de
lveil ?
En effet, la sanctification des personnes a galement commenc sintroduire
chez certains parmi la jeunesse de lveil mais de faon trs subtile. Si on peut
se permettre lexpression, il sagit dune [forme de] soufisme contemporain (as-
sufiyya al mu3sira) ou encore, dinfaillibilit sous-entendue (al 3isma ad-
dimniyya) [accorde certains].
Ainsi, il existe des icnes parmi les prdicateurs et des 3Ulam, qui ont une
haute position, une certaine notorit et des suiveurs. Et certains de ces
suiveurs exagrent au mme titre que certains suiveurs passionns de
madhhib al Fiqh exagrent, comme par exemple certains suiveurs du madhhab
Hanbali exagrent en dfendant avec acharnement le madhhab de lImam
Ahmad, comme certains suiveurs dAsh-Shfi3 dfendent avec acharnement
le madhhab de lImam Ash-Shfi3i, certains malkites le madhhab de lImam
Mlik, certains hanafites le madhhab de lImam Ab Hanfa etc.
Ainsi, ils ont surlev la position de ces Mashyikh et ne supportent pas le fait
que lon dise : le Sheykh a fait une erreur21 ou dans tel sujet, son avis ntait pas
20
NDT : Le sheykh fait un parallle avec la pratique du tawf pendant le Hajj en tant quacte dadoration.
21 NDT : Erreur dmontre avec adilla.
23
juste. Si vous prononcez une telle parole, la situation change, lambiance se
tend et les partisans aveugles se mettent en colre contre vous.
Et cest une forme de soufisme contemporain, une forme de sanctification des
individus, une forme dinfaillibilit sous-entendue qui leur est attribue. Les
Rawfid considrent que leurs imams sont infaillibles, or nous, selon notre
3Aqda, personne nest exempt derreurs sauf le Messager dAllah .
Personne hormis lui nest infaillible. Cependant, beaucoup y croient
thoriquement, mais dans la pratique, les choses changent en ralit, et on
peut percevoir une forme dexagration [de leur part].
Il incombe au musulman dapprouver ce qua dit lImam Mlik (rahimahu
Allah) : On prend de la parole de chacun et [on] en rejette, sauf du propritaire de
cette tombe , disait-il en montrant la tombe du Prophte .
Et une rgle (Q3ida) importante veut que lon ne reconnaisse pas la vrit par
les hommes mais quon reconnaisse les hommes par la vrit22. Celui qui dit la
vrit, nous prenons sa parole, mme sil sagit de Shaytn le lapid. Celui qui
dit une parole de vrit (qawlan haqqan) nous lacceptons. Lorsque Shaytn a
dit Ab Hurayra : si tu lis yatu l-Kursy, aucun diable ne sapprochera de
toi jusquau lendemain .
Et le Prophte a dit : En ralit, il vous a dit la vrit, mme sil est un
menteur 23. Quant celui qui dit une chose fausse (btil), nous la rejetons
mme si elle provient dun individu pour qui nous avons de la considration.
Il sagit dun sujet sur lequel beaucoup de personne font des erreurs. La
premire forme de Ghuluw comporte une erreur dans la comprhension de la
religion et la deuxime forme de Ghuluw, cest lexagration dans la
sanctification des gens, et ceci est une question dobissance (at-t3a).
Lobissance absolue, mes chers frres, est uniquement lgard dAllah et de
Son Envoy . Ainsi, tout autre individu fusse-t-il le pre, lpoux ou autre,
son obissance nest due qu lobissance envers Allah et au Messager dAllah
.
22
NDT : Al haqq la yu3rafu bi r-rijli wa lakin yu3rafu r-rijl bi l-haqq.
23 NDT : Rapport par Al Bukhr dans son Sahh
24
{Quiconque obit au Messager obit certainement Allah. Et quiconque tourne le dos...
Nous ne t'avons pas envoy eux comme gardien.} (S.4 ; v.80)
Mais ce qui se passe aujourdhui, cest que les gens font des erreurs sur ce sujet.
Ils ont une mauvaise comprhension de la religion et estiment que le fait dtre
obissant lgard de certaines personnes est une obissance absolue, par
exemple lobissance de lpouse envers le mari, lobissance des enfants
lgard du pre ou encore lobissance de lemploy envers son chef, serait une
obissance absolue et que tout ce quils disent doit tre accept. Et ceci est une
erreur sur laquelle le Prophte avait dj attir lattention son poque.
Le Prophte avait [un jour] envoy une Sariyya24 dirig par un homme des
Ansr. Ce dernier pris de colre propos de quelque chose, ordonna de
rassembler du bois et dallumer un grand feu et dit : le Prophte ne vous avait-
il pas dit que vous deviez mobir en tant quEmir ? . Ils dirent Oui . Puis il
ajouta : Venez donc dans le feu . Les gens se sont alors diviss en deux
groupes, un qui a mal compris lobissance et un autre groupe qui
dclara : Non, nous avons suivi le Messager afin de fuir le Feu . Sa colre fut
alors apaise et il teignit le feu. Lorsquils rejoignirent le Messager dAllah ,
ils lui firent part de ce sujet. Le Prophte dit : si vous tiez entrs dedans [le
feu], vous nen seriez pas ressortis 25.
Car cest une erreur. Ils ont donn cet homme le mme rang que le Prophte
; ils ont exagr son gard, et quimporte son commandement, [ils
pensaient que] celui-ci devait tre accept. Ceci est faux, parce que les ordres
de cet homme qui dirigeait cette Sariyya sont subordonns aux ordres du
Prophte . Si son ordre concorde avec celui du Prophte, alors il est accept
et sil est contraire au commandement du Prophte, il est rejet. Tant que son
ordre ne contredit pas celui du Prophte c'est--dire en rapport avec le
hall et le harm, alors il est dans le cadre de lobissance.
24
NDT : Escadron, troupe.
25 NDT : Rapport par Muslim (1840) et al Bukhr (4085).
25
Aussi, la sanctification des individus est lie lobissance (at-t3a). Si lon
porte une admiration excessive pour une personne et quon la croit infaillible,
de ce fait on lui obit dans toute chose. Et cest une des causes de lgarement
de beaucoup de personnes parmi Ahlu l-Kitb (les gens du Livre). Ils ont pris
leurs rabbins et leurs moines comme Seigneur en dehors dAllah. Lorsquils
leur permirent le harm et leur interdirent le hall, ils leur obirent et pensrent
que cette obissance tait un devoir leur gard, comme une vnration
(ta3dhim) ou une sanctification (taqds) et cest ce quils ont ainsi commis
comme mcrance, comme notre Prophte nous la enseign.
Lorsque le Prophte a mentionn le verset 3Adiy Ibn Htim alors que
celui-ci tait encore chrtien :
{Ils ont pris leurs rabbins et leurs moines, ainsi que le Christ fils de Marie, comme Seigneurs en dehors d'Allah, alors qu'on ne leur a command que d'adorer un Dieu unique. Pas de divinit part Lui ! Gloire Lui ! Il est au-dessus de ce qu'ils [Lui] associent.}(S 9 ; v.31)
Puis 3Adiy Ibn Htim dit : Ya Raslu llah, nous ne les avons pas ador . Il dit : Ne vous ont-il pas permis le harm et vous leur avez obi ? Et ne vous ont-ils pas interdit le hall et vous leur avez obi ? . 3Adiy rpondit : En effet . Alors le
Prophte dit : De cette faon, vous les avez adors .
La sanctification des gens (taqdssu l-achkhs) - en ce qui concerne lobissance (at-t3a) et leur vnration (ta3dhm) et plus prcisment les personnes de science ou les personnes qui accomplissent beaucoup dactes dadorations [ou encore] les Awliya ou les saints - engendre cette exagration et conduit lobissance [ des cratures] dans la dsobissance Allah. Et cest souvent ce qui se passe aujourdhui. Un frre de confiance originaire dun pays arabe mavait un jour racont une histoire singulire dont je naurais jamais pens que quelque chose de similaire puisse se produire. [Cette histoire concerne] un homme appartenant un groupe islamique et dont le pre faisait galement partie. Il advint quun jour le pre quitta - pour diverses raisons - ce groupe et se contentait de faire da3wa seul. Le fils avait pour habitude de mettre tous les mois une certaine somme
26
dargent la disposition de son pre. Et ce frre de confiance ma dit que le pre lui a rapport que depuis quil avait quitt ce groupe et quil faisait seul la da3wa, le fils refusait de lui donner la somme mensuelle, quil mettait disposition du fait de son obissance envers son groupe. Le fils se rebella ainsi contre son pre Chers frres, ceci est une forme de sanctification du groupe (taqds al jam3a), une exagration dans lobissance. Le fils pense que lobissance au groupe
passe avant lobissance Allah et avant lobissance au pre. Et ceci est une
terrible erreur ! Aucun groupe, parti, chef, savant ou autre si leurs ordres
sont contraires aux ordres du Prophte , on ne doit pas leur obir. Lobissance ne se fait que dans le bien (ma3rf).
Ainsi mes frres, nous avons beaucoup parl de ce sujet (al Ghuluw) du fait de son importance, venons-en maintenant au prochain point : al Irj. Les diffrents types dIrj : A lorigine, al Irj (), linguistiquement, a pour sens le fait de reporter (takhr). Les Murjia sont ceux qui retardent, reportent (muakharn).
{Et d'autres sont laisss (kharna murjawn) dans l'attente de la dcision d'Allah, soit qu'Il les punisse, soit qu'Il leur pardonne. Et Allah est Omniscient et Sage}.(at-Tawba ; v.106)
Quel est cet ajournement commis par ces gens qui a fait deux des Murjia ? Ils ont repouss (akhar al 3amal) et exclu les actes de lappellation de la Foi (mussam l-Imn) et ont dit : les actes ne font pas partie de la Foi. Pour eux, la foi (al imn) se limite la conviction (al 3aqda) et certains entendent par la 3aqda, laffirmation (al iqrr), c'est--dire la parole : les deux attestations de foi (shahdatayn). Les actes tels que la Salt, la Zakt, le Jene etc., pour eux, ne font pas non plus partie de la Foi. Et cest ainsi que ds lors quils eurent spar les
actes de lappellation de la Foi, ils devinrent alors des Murjia.
Ce madhhab est apparu la fin de lpoque des Sahba. Qatda a dit : lIrj est apparu aprs la fitna dAsh3ath . La fitna concernant Ash3ath se situe la fin du
temps des Sahba, et il se peut que Anas ibn Mlik ait vcu cet
27
vnement sachant quil fut parmi les derniers Compagnons (radiya Allahu 3anhum). Les gens de science disent que le premier tre venu avec cette doctrine fut Dhar ibn 3Abdillah et que Ghaylan ad-Dimashqi et Djia3d ibnu Dirham ont pris de lui. Il a aussi t dit que Hassan ibnu Muhammed ibn al Hanafiya fut parmi les premiers porteurs de cette doctrine.
Quelle est la position des Murjia concernant al Imn et al Kufr ?
Cette doctrine a aujourdhui rpandu ses racines dans tout le monde Islamique
et se propage normment. Il est considr comme le madhhab le plus dangereux pour la Ummah, cest pourquoi nous devons prcisment bien rflchir/discerner et tre attentif en tentant dapporter plus de clart sur ce sujet.
Au sujet de al Imn, les Murjia se divisent en deux groupes et pour certains Ahl al 3ilm, ils se partagent en 3 groupes.
Le premier groupe se nomme les Murjia al Fuqah26
Leur doctrine consiste dire que al Imn est la croyance dans le cur (i3tiqdun
fi l-qalb) et la confirmation par la parole (tasdq bi shahdatayn, iqrr) seulement.
Ces personnes sont ainsi appeles Murjia al Fuqah et cest sur cette croyance
que se trouvait lImm Ab Hanfa (rahimahu Allah) et ses disciples, cependant,
certains chercheurs (bhth) ont dit qu la fin de sa vie, lImm Ab Hanfa se
serait dmarqu de cette voie et serait revenu sur la voie des Salafs, wa Allahu
a3lem. Toujours est-il que la 3Aqda at-Tahwiyya qui a t rdige par un
auteur appartenant au madhhab dAb Hanfa, reprend la croyance des Murjia
al Fuqah concernant al Imn.
Les Murjia al Fuqah estiment que les actes ne font pas partie de al Imn, mais en mme temps, ils disent que celui qui commet un grand pch, mrite un chtiment.
Ils se distinguent des Murjia al Ghult (murjia extrmes) sur deux points :
- ils incluent la parole (iqrr) dans al Imn,
- ils estiment que celui qui commet un grand pch mrite un chtiment, la menace dAllah (al wa3d) se dresse sur lui.
26
NDT : Les Murjia juristes.
28
Ainsi, le deuxime groupe se nomme les Murjia al-Ghult.
Ils disent que al Imn nest que laffirmation de la croyance uniquement (tasdq
faqat)27 et nincluent en rien les actes. Et cest le cas des Murjiat ul-Jahmiyya qui
constituent la pire des doctrines. Ils prtendent que al Imn est seulement la
connaissance du cur (ma3rifa)28 .
Ils pensent que si une personne sait quil y a un Dieu quand bien mme sil
ny croit pas dans son cur - alors il est croyant. Certains 3Ulam ont
considr que ceux qui disent que al Imn est uniquement lapprobation du
cur (tasdq) ou que al Imn est uniquement la connaissance (ma3rifa) ont un
seul et mme madhhab.
Le Sheykh al Islm Ibn Taymiyya (rahimahu Allah) dit : La doctrine qui contient
le tasdq sans que les actes du cur en fassent partie ne se diffrencie pas de la doctrine
qui dit que al Imn est uniquement al ma3rifa , c'est--dire ils constituent une
seule et mme doctrine.
Une autre parole du Sheykh al Islm dit : Il existe certains murjia qui disent que
al Imn est le tasdq en y incluant quelques actes du cur comme lamour envers
Allah et Son Prophte , la confiance etc. . Ces derniers sont moins dangereux
que les prcdents qui disent que al Imn est uniquement le tasdq ou al ma3rifa
- constituant une seule et mme doctrine selon le Sheykh al Islm - et sont
considrs mcrants par certains Salafs tels que Waki3 ibnu Jarah, lImam
Ahmed et dautresVoici donc la doctrine des Murjia.
Si vous voyez une personne dire que al Imn est juste lapprobation du coeur
(tasdq), pensez-vous que cela suffit ?
Cela signifierait [du point de vue des Murjia] quun individu saint desprit
qui ne prononce pas les shahdatayn, c'est--dire qui ne dit pas : la illaha illa
Allah, Muhammad rasslulah et qui dans le mme temps se prosterne devant
une idole, ou insulte Allah ou le Prophte puis dit : je crois mais avec le
cur est un croyant (mumin) avec un Imn parfait, comme lImn dIbrhm,
Mikl et Muhammad . Quand bien mme il commettrait du kufr et
27
NDT : Laffirmation/approbation du cur (tasdq bi l-qalb) uniquement, c'est--dire confirmer quAllah est
Unique et digne dtre ador. 28
NDT : C'est--dire quil suffit davoir la connaissance dans son cur de lexistence dAllah, Ses Messagers, etc.
et ils nincluent pas les actes du cur dans Al Imn. Et ceci est la position de Jahm ibn Safwn et ses suiveurs
tel que As-Slih.
29
dautres mfaits, il possde [selon eux] le mme Imn que le Messager . Il
ne fait aucun doute quil sagit l de la pire de toutes les doctrines.
Que dit leur madhhab concernant al Kufr ?
En sappuyant sur le fait que [leur dfinition de] al Imn est lapprobation
(tasdq), alors le Kufr est pour eux la dngation (at-takdhb) et chez ceux qui
considrent que al Imn est la connaissance (ma3rifa) alors pour eux le kufr est
lignorance (jahl).
Ainsi, chez les Murjia, le kufr a lieu par le dni : celui qui accuse le Prophte
de mensonge dans son cur devient alors mcrant, mais lorsquil accuse
ou se moque du Prophte ou du Coran avec sa langue ou na jamais fait la
Salt et affirme quil croit avec son cur, il demeure, pour eux, un croyant
(mumin) avec une foi pleine.
Et ceci est la doctrine des Murjia que lon trouve en rsum dans les livres de
3Aqda et qui a engendr les doctrines Ach3ariya et Mturidiya pour lesquelles
al Imn est le tasdq bien quils introduisent certains actes du cur comme
lamour (ils se diffrencient dailleurs des Jahmiyya en cela) et certains de leurs
extrmistes vont jusqu nier tout acte du cur. Comme le dit le Sheykh al Islm
Ibn Taymiyya, celui qui suppose lexistence dune doctrine qui limite al
imn au tasdq (approbation) non-accompagne dun quelconque acte du
cur, puis dit que cette doctrine serait diffrente de la doctrine qui limite la
foi la simple connaissance (al ma3rifa), celui-l est dans lerreur.
Ces individus sont nombreux dans le monde Islamique.
Celui qui suit ce madhhab et naccomplit aucun acte pour Allah : ne prie pas, ne
jene pas, ne donne pas la Zakt etc. et dans le mme temps, commet bon
nombre dactes ou de paroles de mcrance (kufriyt) comme ne pas gouverner
avec la Shari3a, aider les kuffr contre les musulmans, se prosterner devant des
idoles, des tombes, insulter Allah et le Prophte , alors pour eux cette
personne est un croyant (mumin) avec une foi pleine sil prtend avoir la Foi
dans son cur.
Tel est le madhhab des Murjia et il existe aujourdhui plus que jamais. Il est le
pire des madhhib ayant une grande et dangereuse influence sur les
musulmans. Et ce danger peut tre illustr travers cet exemple : imaginez un
30
village o se trouvent des shuykh ou savants du mal qui suivent ce madhhab
(Irj) et disent : Si vous croyez avec votre cur que Allah est la Vrit et que
Muhammad est Son Messager, alors cela na pas dimportance que vous fassiez des
pchs et des turpitudes et que vous dlaissiez les devoirs et obligations, votre Imn
demeure comme celle de Jibrl, Mikl et Muhammad (3aleyhim as-salm).
Vous rendez-vous donc compte de ce que dit le sheykh de ce village ?
En dautres termes, ce sheykh leur dit quune personne qui lutte fissabililah et
combat les mcrants jusqu ce que son sang soit rpandu et une personne
qui meurt avec un verre dalcool dans les bras dun chanteur ont le mme Imn
et les deux entrent au Paradis. Comment peut-on imaginer aprs de telles
paroles quune personne veuille aller au Jihd ??? Cest tout bonnement
impossible. Si je sacrifie mon nefs, mon sang et mon argent et quau mme
moment une autre personne meurt en commettant toutes sortes de pchs et
que lui et moi sommes tous deux destins au Paradis avec un Imn identique,
alors pourquoi devrais-je sacrifier mon nefs ? Pourquoi sacrifierais-je mon
sang ? Pourquoi donnerais-je de mon argent ?
Si vous parvenez vous reprsenter cet exemple, vous comprendrez la
dangerosit de ce madhhab dans le monde Islamique. Et cest par ce madhhab
que sest propag le Shirk dans la Ummah comme ladoration des tombaux,
parce que les savants murjia estiment que ces gens sont encore croyants. Sils
ont la croyance dans leur cur, alors tout va bien. Et daprs ce madhhab, les
obligations telles que la prire, peuvent tre dlaisses. Beaucoup de
personnes ont abandonn la Salt sous prtexte quil leur a t dit que lorsque
lon croit en Allah dans son cur alors on reste musulman sachant que le
pch ne nuira pas la Foi car pour eux, al Imn est dans le cur et il est
impossible de voir dans le cur des gens. Ainsi, il leur suffit de dire quils
croient pour tre des croyants (muminn).
Quand bien mme ils soutiendraient les mcrants contre les musulmans, ils
gouverneraient avec dautres lois que la Shari3a, avec des lois forges dans les
pays musulmans, malgr cela, ces gens sont considrs musulmans avec une
foi digne de celle de Jibrl ou Mikl.
Quelle est donc cette religion ??? Quel est donc cet Islam ??? Est-ce avec cela
quest venu le Prophte ? Non ! Ce nest pas ce avec quoi le Prophte
Muhammad est venu. Par consquent, le madhhab de lIrj fait partie des
31
madhhib les plus dangereux et les plus odieux avoir eu un impact ngatif sur
la Ummah et la conduite son humiliation face aux ennemis
Ce madhhab a conduit la perversion (fussq), il a conduit lhrsie (Zandaqa),
laltration de la religion Islamique. Ainsi, il ny a dans ce Dn - le Dn de
lIrj - aucune action, aucune loi (shari3), aucun rite (sha3ir), et les gens
disent que lessentiel est le for intrieur. Et jai entendu de nombreuses fois
bien des personnes de diffrents pays dire que lessentiel est la conscience, le
cur : si vous croyez avec le cur, alors tout va bien.
Si ce sujet est clair, nous allons alors aborder linfluence des gens de lIrj sur
la Ummah surtout notre poque.
Ce madhhab a caus un impact sur les fondements de la religion (Ussl ad-Dn)
et beaucoup de principes avec lesquels le Prophte est venu ont t
dforms. Les lois du Coran et de la Sunnah ont t affectes cause des
dclarations de certaines personnes appartenant ce madhhab.
Par exemple :
- la prire (Salt), un pilier de cette religion qui a beaucoup t dlaiss cause
de ce madhhab, alors que le Prophte a dit : Le pacte (al 3ahd) qu'il y a entre
nous et eux est la prire, quiconque l'abandonne aura mcru. 29 Et il a dit :celui
qui abandonne la prire a commis de la mcrance et du Shirk .
- le fait de gouverner avec autre que la Shari3a dans les pays musulmans,
beaucoup de notions (mafhm) [relatives ce sujet] ont t dformes.
Et je prends un exemple clair, un sujet sur lequel une norme erreur et une
irrgularit (khalal) ont merg et ont beaucoup influenc la Ummah. Et ce sujet
en question est le takfr . Un sujet dont vous avez certainement beaucoup
entendu parler ces dernires annes. Et nombreux sont ceux qui sont qualifis
de takfr (at takfryun).
Comment ce sujet est-il trait ?
29
NDT : Rapport par lImam Ahmad, at-Tirmidh et Nass-.
32
Ce sujet possde deux extrmes : dun ct ceux qui sont constitus des gens
de lexagration (ahlu l-ghuluw) qui sont les Khawrij, lesquels qualifient de
kfir lauteur dun grand pch comme nous lavons dj expliqu. Et de
lautre ct, ceux qui sont constitus des gens de laversion et de lIrj (ahlu l-
djaf wa l-Irj) et qui ne qualifient personne de kfir tant quil affirme croire
dans son cur, peu importe quil commette des annulatifs (nawqid) : il
demeure musulman. Ils mettent comme condition au kufr, le fait dapprouver
le kufr avec le cur (istihll) ou la dngation du cur (takdhb al-qalb). Mme si
un homme se prosterne devant une idole, il nest pas kfir, tant quon ne sait
pas si dans son cur il rejette le message du Prophte .
Et donc, nous trouvons beaucoup de Zandiqa, qui lorsquon leur dit : ils sont
mcrants apostats parce quils ont insult Allah et le Prophte , ils vous
disent : tu es un takfiri .
Cest ainsi quil existe des dirigeants qui jugent avec les lois humaines dans les
pays musulmans, alors que des 3Ulam tels que le Sheykh Mohammed ibn
Ibrhim al Sheykh (rahimahu Allah) ont dit que cela est de la mcrance,
certains ont alors dit : ce sont des takfryun .
Et quand les gens de science (Ahlu l-3ilm) ont parl sur le fait de sallier avec
les mcrants contre les musulmans et que les 3Ulam de la Ummah taient
unanimes pour dire quil sagissait de kufr, comme la rapport Ibn Hazm,
certains ont dit : ce sont des takfryun .
Bon nombre de sujets font lobjet de confusion (takhlt) cause dune erreur
(dall) dans ce sujet.
Et ce qui est juste (as-sawb) avec lequel le Prophte est venu est que :
- celui qui commet de la mcrance est mcrant30, et nous ne craignons pas de
le qualifier ainsi. Quant celui qui ne commet pas de mcrance, nous ne
pouvons pas le qualifier de kfir. Et Allah a fait, dans Son noble Livre, le takfr
de nombreux peuples.
*
30
NDT : En tenant compte des principes du takfr et en labsence de mawni3.
33
{Et si tu les interrogeais, ils diraient trs certainement : "Vraiment, nous ne faisions que bavarder et jouer." Dis : "Est-ce d'Allah, de Ses versets (le Coran) et de Son messager dont vous vous moquiez ? " * Ne vous excusez pas : vous avez bel et bien rejet la foi aprs avoir cru} (Sourate at-Tawba ; v.65-66)
Cela signifiait quil sagissait de personnes musulmanes. Et dans un autre
verset il est dit :
Ils jurent par Allah qu'ils n'ont pas dit (ce qu'ils ont profr), alors qu'en vrit ils ont dit la
parole de la mcrance et ils ont rejet la foi aprs avoir t musulmans} (Sourate at-
Tawba ; v.74)
Soyez attentif concernant la phrase : aprs avoir t musulmans . Ces
personnes taient musulmanes et se sont moques du Prophte . Puis Allah
a fait descendre des sept cieux ce verset, qui sera rcit jusque Yawm al Qiyma
indiquant que ces personnes sont devenues mcrantes.
Ainsi, le Prophte a galement fait le takfr de peuples et a dclar que celui
qui fait ceci ou cela, devient kfir.
Par exemple, le pacte entre nous et eux est la prire, celui qui la dlaisse aura
mcru. Ou alors lorsque al Bar ibn 3zib rapporte : J'ai rencontr mon
oncle qui portait un tendard. Je lui dis : O vas-tu ? Il rpondit : L'envoy
d'Allah m'envoie chez un homme qui a pous la femme de son pre. Il m'a ordonn de
lui couper la tte et de prendre ses biens 31.
C'est--dire que lhomme en question est apostat (murtadd) parce quil a
permis ce que Allah a interdit. Il sest mari avec la femme de son pre comme
il tait coutume de le faire du temps de la Jhiliyya, bien quAllah ait rvl
dans Son Livre un verset interdisant une telle pratique.
31
NDT : Rapport par lImam Ahmad, at-Tirmidh et Nass-.
34
{Et n'pousez pas les femmes que vos pres ont pouses, exception faite pour le pass. C'est une turpitude, une abomination, et quelle mauvaise conduite !}(Sourate an-Niss ; v.22)
Cela signifie que le Prophte Muhammad a jug que cet homme avait mcru et lui a ensuite envoy un Sahbi pour quil le tue et rcupre ses biens. Et si son meurtre navait pas t d son apostasie (ridda), il naurait pas rcupr ses biens.
Il y a aussi la fois o le Prophte envoya un homme afin de rcolter laumne (Zakt) accompagn de Abdullah ibn Khatal. Puis il y eut un diffrend32, Abdullah ibn Khatal tua lhomme, fuit vers la Mecque et apostasia.
Lorsque la Mecque fut conquise, un homme vint au Prophte et dit : Ibn Khatal est en train de sagripper au rideau de la Kaba ! Le Prophte dit alors : Tuez-le ! .
Aprs la mort du Prophte , Ab Bakr avait galement combattu les
apostats. Une histoire connue o Ab Bakr dit : Par Allah, s'ils me
refusaient un seul bout de corde qu'ils apportaient au Prophte , je les combattrais
pour me l'avoir refus ! 33
Ainsi, Ab Bakr les a combattus et a captur leurs femmes et leurs
enfants. Et les musulmans perpturent cela comme on peut le constater dans
32
NDT : Ibn Khatal tait auparavant musulman. Il migra Mdine. Le Prophte (sws) lenvoya ainsi quun
homme parmi les Ansr et son serviteur musulman afin de rcolter la Zakt. Ils sarrtrent pour marquer une
pause quand Ibn Khatal ordonna au serviteur dgorger une chvre et de la prparer pour le repas. Mais celui-ci
sendormit et na rien pu faire. Alors, pris de colre, Ibn Khatal slana pour le tuer. Puis, craignant la sentence
du Prophte Muhammed (sws) pour avoir tu, il apostasia et senfuit vers la Mecque (emportant avec lui la
Zakt) o il rejoignit les mecquois et leur dit : Je nai rien trouv de mieux que votre religion . Cest alors quil
redevint polythiste. Ibn Khatal possdait galement deux esclaves chanteuses qui dnigraient le Prophte
(sws). Le Prophte (sws) ordonna de les tuer ainsi que Ibn Khatal
(trad. approx. de As-Srim al Masll [2/249-253])
33
NDT : Abu Hurayra (ra) rapporte : Le Prophte mourut, Abu Bakr lui succda et certains Arabes
renirent l'islam. Omar demanda alors [ ce dernier] : Vas-tu combattre ces gens alors que le Prophte a dit : "On m'a ordonn de combattre les gens jusqu' ce qu'ils attestent qu'il n'est de dieu quAllah et que Muhammad est l'Envoy dAllah. Quiconque prononcera cette attestation prservera alors de moi sa vie et ses biens, except dans le cas ou il est coupable au regard de l'islam, et Allah le jugera en dernier ressort" ? Abu Bakr rpondit : Par Allah, je combattrai quiconque tablit une distinction entre la salat et la zakt, car la zakt
est un d sur les biens. Par Allah, s'ils me refusaient un seul bout de corde qu'ils apportaient au Prophte , je les combattrais pour me l'avoir refus ! 'Omar dit alors : Par Allah, je compris alors sans le moindre doute que c'tait Allah qui avait dispos Abu Bakr au combat et je sus alors qu'il avait raison. [Al Bukhr et Muslim]
35
des livres de Fiqh relatant des faits similaires dans la partie Hukm al
murtadd (jugement lgal de lapostat).
Le Takfr est un vaste sujet. [Il sagit d] un hukm Shar3 avec lequel Allah a
statu et partir duquel le Messager a appliqu les peines lgales. Ibn
3Abbs rapporte que le Prophte a dit : Celui qui change son Dn,
tuez-le 34. Et il a dit : Le sang du musulman est interdit sauf dans trois cas 35,
il les numra, [parmi ces cas figurait celui de la personne] qui apostasie et se
spare de la Jam3a.
Cela signifie que celui qui commet un des nawqid est dclar mcrant aprs
lIqmat al Hujja (ltablissement de la preuve) si les conditions au takfr que
nous avons mentionn au dbut - ont t respectes et les empchements
absents, alors le hukm dAllah sapplique sur cet individu prcis, quil soit
fuln ou fuln, soit il fait Tawba soit on le tue.
Je terminerai cette rencontre (liq) mes frres, par une comparaison entre les
Khawrij et les Murjia. Attention, il ne sagit pas dune comparaison entre al
Ghuluw et lIrj mais une comparaison entre les Khawrij qui est un groupe
de Ghult - et les Murjia. Les Ghult sont composs de diffrents groupes dont
beaucoup sont des mushrikn tels que les Rawfid et ici je fais une comparaison
entre les Khawrij et les Murjia.
Qui parmi eux nuisent le plus la lIslam ? Si lon observe ce sur quoi ces deux
groupes sont fonds, il se manifeste clairement un hukm.
Lorsque lon observe le madhhab des Murjia, on constate que leur nuisance se
porte sur la religion elle-mme en la dtruisant. Il ny a alors plus dobligations
et dinterdictions et les gens deviennent comme des animaux (bahim).
Et lorsque lon observe le madhhab des Khawrij, on constate que leur mfait se
porte sur les individus et sur certaines comprhensions de la religion. Mais en
34
NDT : Rapport par al-Bukhr (6524), at-Tirmidh (1458), an-Nass (4059).
35
NDT : Ibn Mas3ud (ra) a dit : LEnvoy dAllah a dit : Le sang du musulman est interdit, sauf dans trois
cas : le mari qui commet ladultre, lauteur dun homicide volontaire, et lapostat qui dlaisse la communaut
. [Hadith Sahh, rapport par al Bukhr (12/201) (n6878), Muslim (3/1302).]
36
gnral, le madhhab des Khawrij cause du tort surtout aux gens en rpandant
leur sang et en rendant licites leurs biens. Cependant, sils sont tus et quils
sont monothistes ils vont au Paradis.
Ainsi, le madhhab des Murjia nuit au Dn lui-mme. Les personnes commettant
du Shirk peuvent penser quils restent musulmans. Une personne qui insulte
Allah et Son Messager peut penser quelle est toujours musulmane. Celui qui
soutient les mcrants contre les musulmans peut penser quil demeure
malgr cela musulman. De ce fait, cette nuisance sur le Dn revient son
abolition (ibtl).
En consquence, les 3Ulam ont convenu que le madhhab des Murjia est
plus dangereux et plus nocif sur les musulmans que le madhhab des
Khawrij. Certes, le madhhab des Khawrij est galement mauvais et dangereux,
je ne cherche pas minimiser le mal de ce madhhab mais il sagit dune
comparaison (muqrana) avec les Murjia.
Certains seront amens se poser la question suivante pourquoi y a-t-il tant
de ahdth mettant en garde contre les Khawrij et que rien de tel nest parvenu
sur les Murjia ? .
En effet, il existe beaucoup de ahdth concernant les Khawrij, la raison est que
le cas des Khawrij porte confusion (yaltabis). Car ce sont des personnes trs
assidues dans ladoration (ta3abbud), tel que lavait dcrit le Messager
vous mpriserez votre prire compar la leur, votre jene au leur, ils animent la
nuit travers les prires et luttent pendant la journe 36.
Ainsi, leur cas est source de confusion pour les gens qui se laissent facilement
impressionner (yaltabis 3al al aghrr). Cest pourquoi le Prophte les a
prcisment dcrits. Il a dit : ils sortent de la religion comme la flche
transperce sa cible 37.
Dun point de vue extrieur, ils induisent en erreur, beaucoup peuvent penser
quils sont de bonnes personnes, des Slihins, alors quils font partie des pires
individus. Nanmoins, nous ne faisons pas le takfr des Khawrij, bien que
36
NDT : Rapport par Muslim. [Ibn Taymiyya a dit : Le hadith relatif aux khawridj a dix versions authentiques
cites par Muslim dans son Sahh et Al Bukhr en a cit une partie ]
37
NDT : voir NDT 35
37
certains savants appliquent le takfr leur gard, la majorit dAhlu Sunna wa l-
Jam3a ne les considre pas comme mcrants. (Ahlu Sunna ont diverg sur
cette question).
Ds lors, cause du manque de clart et des dangers quils reprsentent
pour les gens, le Prophte a beaucoup parler deux et mis en garde
contre eux.
La premire fitna des Khawrij sest produite la fin de lre des khulaf ar-
Rshidn, et ils en ont t avertis de manire claire et vidente.
Tandis que le madhhab des Murjia nest pas imperceptible (khaf) compar au
madhhab des Khawrij. Et cest pourquoi, je pense que celui qui fait attention
se rendra compte du danger des Murjia comme jai voulu vous le reprsenter
travers lexemple du village : celui qui boit de lalcool et qui meurt dans les
bras [dun chanteur], dans la turpitude serait similaire celui qui combat
fissabililah et entrera au Paradis sans tre chti ou que des musulmans
fassent lapologie dun pch et aurait le mme Imn que le Prophte Ce
ne sont pas l les paroles dune personne saine desprit !
En dautres termes, le madhhab des Murjia se manifeste clairement, il est
apparent si ce dernier est expliqu. Ceci dit, quexplique-t-on aujourdhui aux
musulmans ?
Non pas les dangers du madhhab des Murjia, mais quAllah est Gnreux (al
Karm) et que les actes quils commettent nont pas dimportance tant quils
tmoignent la ilaha illa Allah ils feront partie des gens du Paradis et que les
pchs ne nuisent pas au Imn. Et ils bernent les gens avec cela. Parfois mme
lorsquune personne a mauvaise conscience du fait davoir commis un pch
et se rend auprs dun savant du mal, celui-ci lui injecte (yahqin) une piqre
anesthsiante (mukhaddir) nomme aucun pch ne nuit lImn . Ainsi
cette personne tente de faire taire sa conscience au moyen de cette
anesthsie
Cest pourquoi on ne peut pas prendre comme argument le fait que les
Khawrij seraient plus dangereux que les Murjia sous prtexte quil y aurait
plus de ahdth sur eux [les Khawrij], non pas du tout, bien au contraire !
Sil y eut des mises en garde contre les Khawrij cest parce quils ntaient pas
facilement identifiables sachant quils accomplissaient beaucoup dactes
38
dadoration, ne dlaissaient pas lobissance (at t3a) et ne commettaient pas
de pchs (ma3siya). Ils rendaient cependant kafr lauteur de grands pchs
Par consquent, certains savants du Hadith, tel que lImam al Bukhr, ont
dclar les ahdth rapports par certains Khawrij comme authentiques
sachant que les Khawrij ne mentaient pas car pour eux le mensonge constitue
un grand pch et commettre un grand pch rend kfir [selon leur doctrine] et
cest pourquoi ils ne mentaient pas. Par exemple 3imrn ibn Hitn, connu pour
tre un khrij, est cit comme rapporteur dans son Sahh [al Bukhr].
Tandis que chez les Murjia, cest linverse. Le mensonge chez eux est trs
facile38, puisque les pchs ne nuisent pas au Imn.
Pour terminer ce cours bni, je me permets de mentionner la parole du
Sheykh al Islm Ibn Taymiyya (rahimahu Allah) dans laquelle il fait rfrence au
danger des Murjia. Ces derniers tant notre poque plus nombreux
quauparavant - Puisse Allah ne pas laisser leur groupe saccrotre - sur les
manbir39, la tlvision, ils traitent abondement des affaires lies au takfr
ainsi que sur le fait de ne pas juger avec la Shari3a et pourquoi [selon eux] il
ny aurait pas de mal a, dforment toute la religion et les fondements de
lIslam (ussl al Islm), attaquent le Sheykh Mohammed Ibn AbdelWahhb
(rahimahu Allah) en lui reprochant dtre trop strict et dappliquer le takfr
outrance tout en exprimant leur haine et leur mpris envers lui.
Comme vous le savez, le Sheykh na rien amen de nouveau, il est venu en
revivificateur et a appel au retour ce qui est conforme au Coran et la
Sunnah. Mais compte-tenu de limprgnation lIrj de ces individus, ils
sattaquent au Sheykh tout comme les Murjia prcdents ont t hostiles
envers lui
La plupart des ennemis du Sheykh taient des Murjia qui tenaient comme
discours que celui qui dit la ilaha illa Allah est musulman quand bien mme
il adorerait les tombes et commettrait du Shirk.
Le Sheykh al Islm ibn Taymiyya (rahimahu Allah) a dit au sujet des Murjia al-
Fuqah (ceux qui disent que al Imn est tasdq et iqrr) : Cela [lIrj des
Fuqah] fut un prtexte aux innovations (bida3) des Ahl al Kalm parmi les gens de
lIrj et dautres, [c'est--dire leur parole a conduit lexagration et a restreint
al Imn au tasdq seulement] ainsi quun prtexte la perversion (Fisq), cette simple
38
NDT : Le Sheykh utilise lexpression comme le fait de boire de leau [mithl churb al m]
39 NDT : Pluriel de minbar (tribune).
39
erreur de terminologie a engendr une grande erreur dans la croyance et les
actes.[ Sheykh al Islm (rahimahu Allah) a dit que la diffrence entre les Murjia
al-Fuqah et Ahlu Sunna est dordre terminologique (lafdhan) et les savants ont
suffisamment trait ce sujet] Cest pour cela que le discours tait ferme pour
condamner(dhamma) lIrj jusqu ce quIbrhm an-Nakha3 [qui a vcu au temps
des Sahba] a dit : Leur fitna (c'est--dire aux Murjia) est plus craindre pour
cette Ummah que celle des Azriqa [les Azriqa sont les Khawrij et Ibrhm an-
Nakha3 a dtermin que la fitna des Murjia tait plus terrible que celle des
Khawrij] .
Et az-Zuhr (rahimahu Allah) [qui a galement vcu du temps des Sahba] a
dit : il na pas t introduit en Islam une innovation (bid3a) plus nocive envers ses
adeptes, que celle de lIrj . Al Awz3 (rahimahu Allah) a dit : Yahya ibn Abi
Kathr et Qatda ont dit : il ny a pas une chose venant des passions, plus
effrayante pour la Ummah que lIrj .
Et Sharq al Qd en mentionnant les Murjia - a dit : Ce sont des gens
insidieux, les Rfida te suffisent comme perfidie, mais les Murjia mentent sur Allah .
Et Sufyn ath-Thawr a dit : les Murjia ont rendu lIslam plus fin que le vtement
de Sbir 40, [ le vtement de Sbir est un vtement trs fin travers lequel on
peut percevoir le corps. Les Murjia ont rendu lIslam trs mince cause du fait
quils ont exclu les actes de la Foi (pas de devoirs ni dinterdictions etc.) ainsi,
il ne reste plus grand-chose de lIslam].
))(( : - :
- .
: .
: :
. - - :
.
: .
(394 395/7)
40
NDT : Majmou3 fatwa (395-394/7).
40
Et cest pour cela que la dbauche et la dsobissance prolifrent par la cause
de ce madhhab (des Murjia) qui est aim des tyrans, des transgresseurs, des
dbauchs, des hrtiques (mulhidn) et des dsobissants, mais ne convient
pas aux gens de la pit et de la foi (ahlu taqw wa l-Imn) qui suivent ce avec
quoi est venu le Messager
__________
Et jimplore Allah Subhnahu wa Ta3la afin de nous pardonner et de nous
accorder une science utile (al 3ilmu n-nfi3) et des savants pieux qui nous
permettent de prserver notre Foi et notre Sunnah, ainsi que le discernement
dans la religion (Bassra f Dn). Et nous demandons Allah de faire triompher
la religion. Puisse-t-Il honorer Ses serviteurs et humilier les ennemis.
Celui qui tobit est honor et celui qui te dsobit est humili. Allahumma
accorde-nous des imams sur la bonne voie qui sont honors dans ton
obissance, qui commandent le bien et interdisent le blmable et cest Toi qui
es capable de toute chose.
Allahumma donne la victoire aux Mujhidn qui luttent dans Ton sentier !
Allahumma donne la victoire aux Mujhidn qui luttent dans Ton sentier !
Allahumma donne la victoire aux Mujhidn qui luttent dans Ton sentier !
Et cest Toi qui est le plus Puissant et Fort.
Allahumma charge-toi des mcrants !
Allahumma charge-toi des mcrants !
Allahumma charge-toi des mcrants !
Et cest Toi le plus Puissant et le Fort.
Que le Salut soit sur notre Prophte Muhammad ainsi que sur sa famille, ses
Compagnons. Et les louanges appartiennent Allah.
Wa salmu 3aleykum wa rahmatuLlahi wa baraktuh.