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Alimentation Des Chevres

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« Une lactation se prépare avant la mise-bas »

En alimentation caprine, plus que des recettes, c’est un programme d’alimentation au cours du cycle de production qu’il est important d’avoir. Car lorsque l’éleveur s’aperçoit que les performances de ses chèvres ne correspondent pas à ce qu’il pouvait attendre, il est souvent trop tard.Dans cet article, sont reprises les recommandations de base à respecter en toutes circonstances en alimentation caprine afin d’éviter les plus grosses erreurs de rationnement. L’objectif est aussi de permettre à chacun de disposer d’une marche à suivre pour raisonner l’alimentation sur toute la lactation et la période sèche, car il ne faut pas oublier qu’une lactation se prépare avant la mise-bas.

Abbréviations utiliséesPDI : Protéines Digestibles dans l’intestinPDIE: Protéines Digestibles dans l’intestin par rapport à l'énergiePDIN: Protéines Digestibles dans l’intestin par rapport à l'azoteIF : Indice de FibrositéUFL : Unités Fourragères LaitMG : Matière GrasseTB : Taux ButyreuxMGP : Matière Grasse ProtégéeMS : Matière SècheMB : Mise Bas

Apports alimentaires recommandés: notions de base

Apports alimentaires recommandés : notions de base

Energie et AzoteLes apports énergétiques et azotés recommandés pour les chèvres laitières sont mesurés respectivement par les unités UFL et les grammes de PDI.Pour l’entretien, l’apport énergétique recommandé par l’INRA pour une chèvre de 60 kg est de 0,79 UFL. Il varie de 0,10 UFL pour une différence de10 kg de poids vif.Au cours des cinq dernières semaines de gestation, il doit être majoré d’au moins 25%, pour les besoins de gestation.Pour la production d’un kilo de lait à 3,5 % de TB, l’apport recommandé est de 0,385 UFL. L’apport de PDI d’une chèvre de 60 kg à l’entretien est de 50 g/j et varie de 6,2 g/j par 10 kg de poids vif. Cet apport augmente respectivement de 55 à 65% et 110 à 130 % pendant les 4°et 5° mois de gestation. Produire 1kg de lait à 3,5 % de TB nécessite 45 g de PDI.

En résumé

UFL PDI

Besoins d'entretien 0,790 50 g

Besoin de production pour 1 kg de lait

0,850 45 g

MinérauxIl faut adapter les apports de phosphore et de calcium à la production laitière et au stade physiologique de la chèvre. Toutefois, les rations sont souvent excédentaires en phosphore et calcium, excepté les systèmes à base de foin de graminées-ensilage de maïs-céréales ou de foin de graminées-céréales qui peuvent être déficitaires. Les besoins d’entretien d’une chèvre laitière en phosphore et calcium sont respectivement de 3 g/j et 4 g/j. Pour une production de 4 kg de lait les besoins sont de 8 g en phosphore et 16 g en calcium. Pour le sodium et le magnésium, les apports doivent être de 2 g/kg MS.

Notation de l’état corporel : « un outil d’avenir pour la gestion de l’alimentation » (voir la figure n°1)

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L’état corporel en caprin peut être estimé aux niveaux lombaire et sternal. Deux notes peuvent ainsi être attribuées aux animaux entre 0 et 5 avec des écarts possibles de 0,25 points. Dans nos systèmes intensifs d’élevage, ces notes vont varier :de 2 à 3 en lombaire,de 3 à 4 en sternalUne première notation de la région lombaire permet d’obtenir une indication rapide de l’état des chèvres Il est indispensable pour l’éleveur de faire le point sur l’état de son troupeau au sixième mois de lactation. L’estimation de l’état corporel doit permettre d’obtenir dès le 6ème mois et jusqu’au tarissement des notes d’état corporel au niveau lombaire comprises entre 2,5 et 2,75. Pour des états corporels voisins de 2, l’éleveur peut enrichir la ration journalière de 0,3 à 0,4 UFL soit 0,3 à 0,4 kg de concentré. A l’inverse, il faut éviter des surengraissements, quitte à diminuer les quantités de concentrés énergétiques, on ne pénalisera pas la production laitière.

Les notes d’état corporel : quelques repères objectifs au niveau lombaire

Mise bas : 2,25 - 2,5100 jours : 2,25200 jours : 2,5 - 2,75Tarissement : 2,75

  Figure 1. Notation de la région lombaire (Morand-Fehr). Anatomie du site lombaire (coupe transversale).

L'état de maigreur est encore très net. Le muscle (faux-filet) couvre au maximum les 2/3 des apophyses transverses. La peau n'entre pas dans les espaces des apophyses, mais il est très facile de localiser avec les doigts les apophyses articulaires.

Les apophyses transverses et épineuses sont saillantes. Les creux des espaces entre les apophyses transverses sont palpables sans pression. La peau détermine une ligne concave entre les pointes des apophyses.

L'espace de l'angle vertébral est rempli. la peau détermine une ligne droite entre les pointes des apophyses, mais les apophyses épineuses sont encore bien détectables.

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L'alimentation aux différents stages physiologiques

1. De la saillie au tarissement

"Je m'engraisse"

C’est le moment de reconstituer les réserves corporelles nécessaires pour la future lactation. Lorsqu’elle reconstitue ses réserves adipeuses, la chèvre a besoin de 4 UFL pour stocker 1 kg de gras. Pour reconstituer des réserves, avec un objectif de 6 kg sur une période de 100 jours, soit 60 g/j, il faudra 0,24 UFL/jour.

Schéma 1. Besoins énégétiques, poids vif et capacité d'ingestion

Il convient d’en tenir compte dans le rationnement. C’est-à-dire les apports UFL sont calculés d’une part à partir de la production laitière, comme nous l’avons décrit ci-dessus, et d’autre part des

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besoins d’entretien. Attention toutefois dans les troupeaux où les chèvres auraient repris de l’état corporel précocement.A cette période, environ 2 mois après la saillie, il faut penser à effectuer une mise en lot après les échographies pour adapter l’alimentation à chaque stade physiologique.

2. Les deux derniers mois de gestation

« Ma panse, j’y pense »

La réussite du démarrage de lactation est fonction des capacités d’ingestion de la chèvre à la mise-bas et de son état corporel à cette date.

Figure 2. Alimentation et capacité d’ingestion

La production laitière d’une chèvre est en grande partie fonction de sa capacité d’ingestion à la mise-bas. L’objectif en fin de gestation, et ce malgré le volume occupé par le ou les foetus, est donc de préserver un volume de panse suffisant. Ainsi, il convient de favoriser l’ingestion d’un fourrage de forte valeur alimentaire, pour soutenir les besoins supplémentaires des foetus, et de fibrosité correcte pour maintenir une capacité d’ingestion satisfaisante à la mise-bas.

L’ingestion de ±10 % de MS de foin en fin de gestation provoque une variation de ±5 % de la quantité de MS ingérée en début de lactation. De plus il existe un parallèle entre la MS de fourrage ingéré et la production de lait. Ainsi, l’ingestion de 100 g de MS de fourrage en plus par jour, en fin de gestation, correspond à une production de 120 g de lait en plus par jour ; d’où l’intérêt de la maîtrise du système fourrager.

La mobilisation des réserves corporelles, même si elle est inévitable, ne devrait pas être trop importante avant la semaine précédant la mise-bas.Pour éviter tout changement de régime alimentaire préjudiciable au moment de la mise-bas, la ration de base qui sera utilisée en lactation, sera distribuée progressivement, six à sept semaines avant celle-ci. Dès cette date, la quantité d’aliment concentré distribué doit augmenter progressivement pour atteindre à la mise-bas 50 % de la quantité prévue au pic de lactation. Suivant la qualité du fourrage et du gabarit des chèvres, la quantité de concentré mise à disposition variera de 500 à 700 g par animal et par jour à la mise-bas.

3. Le rationnement en début de lactation

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« Je maigris mais je produis »

(voir tableau 1)En début de lactation, juste après la mise-bas, les besoins augmentent très rapidement alors que la capacité d’ingestion est encore limitée.Les réserves corporelles sont alors mobilisées et permettent de compenser l’insuffisance des apports énergétiques. La mobilisation de 1 kg de gras est équivalente à un apport de 3,7 à 3,9 UFL. Et une chèvre peut perdre sans risque jusqu'à 12 % de son poids pendant la période fin de gestation et début de lactation. Toutefois, attention aux excès d’état corporel qui favorisent les toxémies de gestation, les mises-bas difficiles et les démarrages de lactation généralement moins bons.Concernant les apports de matières azotées, il est nécessaire de couvrir rapidement la totalité des besoins des chèvres notamment avec un concentré riche en PDIA (exemple : tourteaux tannés). La première puis la deuxième semaine de lactation, un déficit en PDI dans la ration de 80 à 90 g puis de 20 à 30 g est toléré ; en effet, en début de lactation, les chèvres peuvent utiliser une partie des protéines tissulaires. Au contraire, à partir de la troisième semaine, les besoins en PDI doivent être entièrement couverts par les apports alimentaires recommandés.

Tableau 1. Les clefs du rationnement à chaque stade physiologique

4ème et 5ème mois de gestation

Début de lactation Pleine lactation Fin de lactation

Le meilleur des fourrages

Augmentation prioritaire des apports azotés (apports de PDIA)

Réviser les apports de concentrés en fonction de la production laitière

Préparation de la prochaine lactation: adapter les concentrés à l'état corporel

Limiter les apports d'ensilage de maïs à 1,5 kg de matière brute à la MB

Evolution progessive de la ration sur une durée d'un mois après la MB

Si possible, réaliser un allotement à partir des productions laitières individuelles

Le quart des concentrés à MB - 15j

L'ingestion augmente progressivement de 200 à 250 g MS par semaine

Eviter les modifications brutales d'alimentation

En ce qui concerne les concentrés énergétiques, veiller à atteindre la quantité totale en cinq à six semaines après la mise-bas. Sinon, des risques de substitution de concentrés au fourrage existent par la faible capacité d’ingestion des chèvres à cette période. Les concentrés d’au moins 1 UFL/ kg de MS favorisent l’élaboration de la ration, avec un niveau élevé de couverture des besoins, et un niveau de MS ingérée limité, laissant de la place pour l’ingestion de fourrages.En début de lactation, l’écart PDI/UFL peut être raisonné en fonction des réserves corporelles des chèvres. Avec des chèvres en état à la mise-bas, une courbe de lactation en pic est envisageable. Si ce n’est pas le cas, il convient de limiter les excès azotés qui risqueraient d’amplifier trop rapidement l’amaigrissement des animaux. Dans cette situation, un faible écart PDI/UFL induira une courbe de lactation plus persistante.

4. Rationnement en pleine lactation

« Je garde mon poids de forme »

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(voir le tableau 2)La production laitière durant cette période est fortement dépendante du départ en lactation. Toutefois, des excès, notamment azotés, au cours de ces deux premiers mois de lactation, peuvent avoir des incidences sanitaires après le pic de lactation.(acétonémie, stéatose hépatique). On observe alors des chutes brutales de production de lait ou de taux au niveau de certains individus. Tableau 2. Des indicateurs du rationnement des chèvres laitières

(1) Veiller à avoir un écart entre les valeurs PDIN et PDIE le plus réduit possible.(2) Protéines digestibles d'origine alimentaire.

N.B. Les valeurs notées dans ce tableau restent des indicateurs moyens qui varient en fonction des animaux, de leur production laitière et des aliments laissés à leur disposition.

Les apports de matière grasse protégée dans la ration peuvent permettre dans certaines rations carencées en matière grasse une amélioration du taux butyreux. Le rendement de cet apport est plus intéressant en début de lactation. Jusqu'à présent, l’intérêt économique de cette supplémentation n’est pas réellement prouvé avec les prix de paiement du gramme de TB.Lorsque l’animal est au Contrôle Laitier, à partir des deux premiers contrôles il est intéressant de pouvoir repérer d’une part les niveaux de production laitière individuels et d’autre part les écarts de production entre individus. Ces remarques doivent éventuellement conduire à réviser la ration et/ou l’allotement. Parfois, il convient de partager un lot unique en deux lots à deux niveaux d’apport énergétiques et azotés adaptés à la production laitière.

De plus, il faut se souvenir que des accidents métaboliques au cours d’une année peuvent avoir des répercussions sur la lactation suivante, notamment quand les séquelles ont été importantes. Dans ce cas précis, il ne faut pas obligatoirement remettre en cause le système alimentaire, quel qu’il soit, mais préserver un rationnement cohérent. Dans tous les cas, il faut éviter les expériences alimentaires farfelues (produits miracles, quantités déraisonnables, rapport PDI/UFL déséquilibré).

  4è et 5è mois de gestation

Début de lactation

Pleine lactation

Fin lactatio

nIngestion (kg MS/j). Chèvre de 60 kg, à 4kg lait

1,5 à 2 kg 2,3 kg à 2 semaines

2,5 à 3 kg au pic

2,4 à 2,6 kg

Concentration énegergique (UFL/kg MS)

0,80 0,95 0,90 à 0,95 0,85

Concentration azotée (1)(g PDI/kg MS)

70 à 80 100 à 120 100 à 110 90 à 100

PDIA (2) (g/kg MS)

40% minumum

70% maximum

Cellulose brute 20% de la MS minimum

18% minimum

18% minimum

20% minim

umPourcentrage de concentré/MS 30% de la MS

minimum60%

minimum60%

minimumMatière grasse(en % de la MS)

3% minimum6% maximum

3% minimum

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Recommandations pratiques: de l'animal au troupeau

1. Quelle ration pour mon troupeau ?

Au sein d’un troupeau, les variations des performances laitières sont fréquemment de 20 à 40 %.entre les animaux On peut considérer, dans un élevage, que la répartition des productions laitières suit une loi normale ou « courbe en cloche ». Quand une ration couvre les besoins correspondant à la production laitière moyenne plus un écart type, les besoins d’environ 85 % des chèvres sont au moins couverts. (voir schéma n° 2).

Ce qui fait que seulement 15 % des chèvres, les plus performantes, sont insuffisamment nourries, alors qu’inversement 50 % des chèvres, les moins performantes, sont largement suralimentées. Cette inadéquation des apports aux besoins énergétiques se traduit par un accroissement de l’état d’engraissement chez les faibles productrices (augmentation de la note d’état corporel) et par une mobilisation des réserves chez les plus performantes.

La mise en lot

Pour coller aux besoins des animaux, et éviter sous-alimentation ou gaspillage, il faut constituer des lots.Deux situations se rencontrent le plus souvent :

L’éleveur gère un lot unique : il peut être intéressant dans ce cas de constituer deux lots en fonction du niveau de production des animaux. Il a été montré que la constitution de deux lots permettait de réduire d’environ 25 % l’hétérogénéité initiale des niveaux de production entre les animaux, qui induit des différences d’ingestion. Le passage de deux à trois lots semble moins

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efficace (- 6 % d’hétérogénéité).Il faudra faire alors une ration par lot, avec le choix d’un « animal cible » adapté au lot.Si l’on ne fonctionne qu’avec un seul lot, il sera constitué de chèvres à des stades physiologiques différents : des chèvres en fin de gestation, d’autres qui ont mis-bas ou qui sont déjà en pleine lactation. Il faut déterminer le stade moyen et la production moyenne pour choisir le niveau d’apports. Toutefois, tant sur le plan physiologique qu’économique, cette stratégie peut conduire à des difficultés de gestion de troupeau. C’est pourquoi, il convient au minimum de respecter une évolution raisonnée du rationnement par semaine en fonction du stade physiologique entre le 5 ème

mois de gestation et le 2ème mois de lactation. Dans ce choix de lot unique, il faudrait favoriser les mises-bas groupées en saison afin de faciliter le suivi de l’alimentation. De nombreux accidents métaboliques ont été observés dans des troupeaux en lot unique avec une maîtrise imparfaite de la reproduction et un étalement important des mises-bas.

L’éleveur gère déjà plusieurs lots constitués en fonction du stade physiologique des animaux : le processus est le suivant pour chaque lot : - choix d’un « animal cible » adapté au lot- ration.

La ration pour «l’animal cible»Il faut déterminer « l’animal cible » du lot (ou du troupeau). Il est fonction des objectifs de l’éleveur : 2/3 à 3/4 des animaux du lot auront une production, donc des besoins, inférieure.La production de « l’animal cible » correspond à la moyenne du lot plus un écart-type, c’est-à-dire que le plus souvent ceci correspond aux besoins pour le niveau moyen du lot plus 20 à 30 %.En pratique, la production permise par la ration devra couvrir 0,5 à 1 l de plus en UFL que cette production moyenne et 1 l à 1,5 l de plus en g de PDI en début de lactation

Exemple : pour un lot de chèvres à 4 l de moyenne (variant de 3 l à 5 l) en début de lactation, rationner à 4,5 l en UFL et 5 l en PDI. Les besoins en lactation pour une production de 4 l sont de 2,33 UFL et 230 g de PDI, et les apports pour le lot vont être de 2,5 UFL et 275 g de PDI, c’est-à-dire que les apports seront de 107 % en UFL et 120 % en g de PDI des besoins théoriques de l’animal moyen.

Schéma 2. Courbe de répartition des productions laitières des chèvres dans un troupeau

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2. Ajustements et recommandations pratiques

Qualité des fourragesIl faut tenir compte pour la ration de la qualité des fourrages.Si l’on distribue des fourrages de médiocre qualité (foin à moins de 0,65 UFL, ensilages humides à moins de 15 % de MS pour l’herbe et moins de 25 % de MS pour le maïs), il faudrait rationner les chèvres par petits lots pour faire face aux faibles ingestions de fourrage des moins bonnes laitières.

Pour les bons fourrages distribués à volonté, il est possible d’avoir un même niveau de concentré pour l’ensemble des animaux.

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Témoignage sur la valorisation alimentaire des foins

Bernard, éleveur de 160 chèvres en Deux-Sèvres, a misé sur le foin depuis l'évolution de l'alimentation des chèvres vers une ration "sèche". Les foins constituent 50 % de la matière sèche totale ingérée (une quantité proche de 2 kg en pleine lactation est quotidiennement distribuée).

"Dans la mesure du possible, les foins (principalement luzerne et graminées) sont récoltés tôt et dans de bonnes conditions climatiques : leur valeur nutritive est donc élevée, suffisamment élevée pour couvrir (à raison de 2 kg distribués) les besoins d'entretien des animaux et une partie des besoins de production. Reste à couvrir le solde des besoins de production par une complémentation en aliments concentrés (céréales et concentré du commerce) et déshydratés, l'apport d'aliments déshydratés permettant également d'accroître légèrement le niveau d'ingestion".

Rythme de distribution des concentrésPour une même quantité de concentrés, multiplier le nombre de repas augmentera l’efficacité de la ration. Dans tous les cas, il ne faut pas dépasser 400 g/repas.1 repas de concentrés/jour = risque d’acidose2 repas/jour = efficacité moyenne de la ration, baisse du TB3 repas/jour et plus = peu de risque

Il est souvent utile de vérifier les quantités réellement distribuées et celles ingérées. Un tarage de temps en temps des diverses boites servant à la distribution est nécessaire.

Equilibre PDI/UFLComme toutes les sources d’énergie et d’azote ne sont pas utilisées à la même vitesse dans la panse, il faut faire coïncider autant que possible les apports de ces deux types de nutriments.Pour éviter les alcaloses qui apparaissent lors d’un déséquilibre entre PDIN et PDIE, il faut vérifier que :

PDIE – PDIN----------------------<= 12

     UFL

En effet, grâce au recyclage de l’urée endogène dans le rumen, la chèvre pourrait compenser un déficit PDIE - PDIN = 25 g/j.

VérificationsUne fois la ration calculée sur le papier, il est indispensable de vérifier les quantités réellement distribuées voire ingérées quand cela est possible. Les distributions à volonté ne correspondent pas toujours à une ration calculée. On fera régulièrement attention aux refus.Il convient aussi, bien sur, de contrôler que la production réelle du troupeau correspond à la production attendue.

StocksLe calcul des apports pour chaque lot et pour tout le troupeau permet de prévoir les besoins du troupeau durant toute la lactation et de prendre ses dispositions suffisamment tôt en cas de manque.

Un exemple : une ration type pour 4 kg de lait  MS ingérée Fibrosité Refus MS

distribuée

Ration brute 1 kg

Foin(90% MS)

0,750 kg 80 %               0,6 kg

15% 0,9 kg 1,0 kg

Ensilage de maïs(33% MS)

1 kg 40%                0,4 kgfeuille tige0% (grain)

10% 1,1 kg 3,3 kg

Concentré

0.750 kg 0%      0      

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Total 2,5kg MS 40%   1kg fibre

     

Norme : 40% de fibre dans une ration

La substitution du maïs ensilage par du maïs grain dans le cas d’un changement de système induit une perte de 0,4 kg de fibre qui devra être remplacée par le foin c’est-à-dire par 0,5 kg MS de foin à 80 % de fibrosité soit 1,25 kg MS de foin à ingérer au total ou encore 1,5 kg MS de foin distribué.Attention donc à ne pas sous estimer le stock de foin quand on passe d’un système ensilage à un système foin.

La Fibrosité

L’indice de fibrosité (IF) est une durée de mastication qui s’exprime en minutes/kg de matière sèche. Il s’agit d’un potentiel de grattage des brins de fourrage sur la muqueuse du rumen (longueur des brins : 0,5 à 5 cm). Même s’il n’est pas actuellement possible de définir un indice de fibrosité pour chaque ration, les IF de chaque aliment ne s’additionnant pas, il semble impératif d’avoir un minimum de 40 % de fourrage dans une ration pour chèvre laitière en lactation. Ce rapport fourrages/concentrés doit être au moins de 60 % en période de gestation.L’utilisation des déshydratés doit se raisonner en fonction de ses valeurs alimentaires et de ses qualités fibreuses. Dans la mesure où les stocks fourragers le permettent, les luzernes déshydratées ne devront pas représenter plus d’un tiers des quantités de fourrages offertes à la mise-bas.

Attention, en aucun cas un déshydraté, même fibreux, ne pourra se substituer à 100 % à un fourrage de qualité en terme de fibrosité.

Quelques repères : l’indice de fibrosité (IF) de quelques aliments (selon Sudweeks et al)FourragesMaïs ensilage : 40 minutes/kg MSFoin : 80 à 100 min/kg MSPaille : 130 min/kg MS

Céréales : 5 à 15Maïs grain : 5 min/kg MSOrge : 12 min/kg MS

DéshydratésLuzerne déshydratée brin long : 60 min/kg MSLuzerne déshydratée bouchon 16 mn de diamètre : 30 min/kg MSLuzerne déshydratée bouchon 5 mn de diamètre :20 min/kg MSPulpe de betterave : 35 min/kg MS

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