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Alimentation et sexualité N o 4 / octobre 2004 T A B U L A T A B U L A R E V U E D E L ’ A L I M E N T A T I O N – W W W . T A B U L A . C H

Alimentation et sexualité (TABULA 4/2004 - pages 1-24) · Jeu de dépliants (5 feuilles pour chaque vitamine/sel minéral) au format A4 ... un «orgasme alimentaire» lors-qu’il

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Alimentation et sexualité

No 4 / octobre 2004

T A B U L AT A B U L AR E V U E D E L ’ A L I M E N T A T I O N – W W W . T A B U L A . C H

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EDITORIAL

4 REPORTAGEPulsions cousines: pourquoimanger et aimer répondentà des mécanismes semblables

8 SPECIALAphrodisiaques: on y croit,et ça marche

10 CUISINE D'AILLEURSDécouvertes culinaires d'Ethiopie

12 DIDACTIQUELes protéines

14 CONSEILSLes conseils nutritionnelsd’Esther Infanger

15 ACTUALITEMince grâce au lait

16 A LA LOUPELe raisin de table

20 LIVRESLus pour vous

21 ECOLENouveau matériel d'enseignementet projets

22 ENTRE NOUSInformations aux membres de la SSN

23 MEMENTOManifestations, formationscontinues

24 AVANT-PROGRAMMECoup d'œil sur le prochain TABULA

IMPRESSUMTABULA: Revue trimestriellede la Société Suisse de Nutrition (SSN)

Editeur: SSN, Effingerstrasse 2,3001 Berne, tél. 031 385 00 00

Rédaction: Andreas BaumgartnerE-mail: [email protected]: www.tabula.ch

Comité de rédaction: Marianne BottaDiener, Gabriele Emmenegger,Gabriella Germann, Jean-Luc Ingold,Sandra Voland, Pr Paul Walter

Conception: SSN/Andreas Baumgartner

Impression: Staempfli SA, Berne

Page de couverture: Corbis

SOMMAIRE

TABULA NO 4 / OCTOBRE 2004 3

Psychologue diplômée,Ines Schweizer-Böhmer aun cabinet à Lucerne etprépare actuellement unethèse sur les «Fantasmessexuels des femmes» àl'Université de Hanovre.

Bon appétit!La table a été dressée avec soin,

garnie de fleurs et de bougies. Despétales de rose dessinent sur la nappeun camaïeu de rouges, de pourpre et deroses aux effluves enchanteurs. Un feucrépite dans la cheminée: les désirss'allument et montent. Des pommes etdes poires, des bigarreaux et des ba-nanes s'offrent sur la table: autant deformes invitant à donner un prolonge-ment sensuel au dîner. Et partout, ceseffluves envoûtants. Du champagnepétille dans les flûtes; il accompagnerales huîtres servies en entrée, puis lecaviar. La cheminée répand sa doucechaleur. Une viande maigre et tendresera servie ensuite, accompagnée dejeunes légumes étuvés à l'huile vierge.

Les assiettes sont parsemées de tigesvigoureuses d'asperges et de carottes.

On a renoncé au persil, mais cer-tainement pas à l'ail – les convives seront deux à en man-ger, tantôt. Là-dessus, le dessert sera tout en douceurs:une mousse aux chocolats blanc et noir, agrémentée defraises au rouge éclatant, avant le thé vert aux fleurs dejasmin.

Le doux pressentiment se fait plus urgent, les corpssont en ébullition, le sang se concentre en un point, lescorps échangent leurs fluides, la sève monte ... jusqu'à ceque survienne, enfin, «la petite mort».

Que tout semble superflu quand la faim de nourritureet de sexe est apaisée: la petite mort, au sens d'orgasme,peut survenir.

Et que le monde eût été fade si Adam et Eve avaientrésisté à la tentation gourmande de la pomme. Une viesans sexualité serait sans doute plus simple et plus facile,plus inoffensive aussi, mais combien plus ennuyeuse. Il ymanquerait le grain de sel dans la cuisine.

Bon appétit!

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REPORTAGE

4 TABULA NO 4 / OCTOBRE 2004

Les tournures mêmes dulangage établissent detendres liens de parenté

entre le fait de manger et l’actionde se reproduire. C’est ainsi quel’on va gâter quelqu’un ou qu’onva grignoter son minois surtoutsi la personne est belle àcroquer. Les méchants machosont, forcément, un fort appétitsexuel et ils aiment la chairfraîche, tandis que la démesure,à table ou au lit, se définitfacilement comme une orgie.Dans le tableau «La pomme dela connaissance» plane aussiune forme d’érotisme, à l’étatsymbolique, fait remarquer laspécialiste de la nutrition Bar-bara Methfessel, à Heidelberg:«Non seulement parce qu’elle aservi à séduire Adam, maisaussi parce que l’on joue sur lesens du mot: dans la bible,quand on dit ‹connaître› unepersonne, c’est qu’on a eu desrelations sexuelles avec elle.»Chez les aborigènes d’Australie,lorsqu’on demande: «Utnailkukabaka?», cela veut dire aussibien «As-tu mangé?» que «As-tu bien fait l’amour?» Les mes-sages publicitaires, eux aussi,utilisent cette ambivalence. Et enfont même un usage immodéré.

Des pulsionsde même origineLa marge étroite qui sépare

la faim de nourriture de la soifd’aimer se reflète au sein mêmede notre anatomie. L’hypotha-lamus, poste de commandementvégétatif de notre cerveau, abritede minuscules centres de direc-tion dont la stimulation élec-trique déclenche aussi bien l’ap-pétit sexuel que l’envie de man-ger. Les centres érotiques etgourmands sont donc très pro-ches l’un de l’autre. Leur sti-mulation provoque alors le be-soin irrésistible de manger et/

Nous mangeons tout bêtement pour maintenir lamachine en marche. Et nous faisons l'amour pourassurer la pérennité de nos gènes. Ces deux activitésnous entraînent dans de divines jouissances. Ici etlà, nous anticipons même les plaisirs que nous entirerons en mettant en route notre imagination. Lanourriture et la libido nous poussent à des excès,l'une et l'autre répondent à des impératifs etsoulèvent des tabous. Ces deux pulsions sont siproches l'une de l'autre que, souvent, quand on estprivé de l'une on abuse de l'autre pour compenser safrustration.

PAR ROLF DEGEN

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Entre préliminaireset dessertEntre préliminaireset dessert

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TABULA NO 4 / OCTOBRE 2004 5

ou de s’accoupler. Les bour-geons gustatifs situés dans lesecteur de la bouche sont par-semés d’une infinité d’organessensoriels extrêmement sensi-bles. Les mêmes senseurs mi-croscopiques («Krause-Endkol-ben») existent aussi dans leszones érogènes dotées, elles,d’une extrême sensibilité. Celaexpliquerait pour quelle raisonla concupiscence sexuelle et leseffluves d’un bon repas nous fontvenir l’eau à la bouche.

Durant la prime enfance, cesdeux grandes pulsions vitalessont encore plus étroitementassociées. Le freudien éclairésait, ainsi, que durant toutenotre vie nous mélangeons lanourriture et la sexualité parceque nous avons éprouvé lespremières sensations de plaisiren tétant le sein de notre mère.D’après les psychanalystes, lenourrisson éprouverait mêmeun «orgasme alimentaire» lors-qu’il est agrippé au sein mater-nel. Mais ça doit être une his-toire à dormir debout née del’imagination débridée de l’écoleviennoise de la psychanalyse.En-dehors des aliments, et peut-être encore des dérivés du tabac,le corps de l’être aimé est à peuprès la seule chose qu’un adulteaime à goûter.

Selon les données du profes-seur de psychologie Leon Rap-poport de l’Université améri-caine de l’Etat du Kansas, il fautau moins une certaine quantitéminimale de nourriture pourque notre corps éprouve uneexcitation sexuelle. Il n’y a pasque les anorexiques pubertairesqui constatent, en cas de sous-alimentation prononcée, la dis-parition de leur libido. «Les sur-vivants des camps de concen-tration nazis, pratiquement lepied dans la tombe, se rappel-lent que leurs rêves étaient tra-

versés de leurs plats préférés.En revanche, les scènes d’amouren avaient totalement disparu.»Cela dit, un ventre trop pleinn’incite pas à l’amour: quand ona mangé plus que de raison, lalourdeur de la digestion rendl’homme somnolent. A plus d’untitre.

Manger avant de s’unir«Le rapport étroit qui existe

entre la gourmandise et le plaisirsexuel n’est pas bien difficile àexpliquer», peut-on lire dans„Consuming Passions: the An-thropology of Eating“ des deuxscientifiques étasuniens GeorgeArmelagos et Peter Farb, «si l’onsonge aux deux raisons qui, dansl’évolution de l’humanité, ontamené les hommes et les femmesà se rapprocher, deux raisons es-sentielles à la survie du genre, àsavoir l’alimentation et la repro-duction de l’espèce.» En réalité,cette convention remonte bienplus avant dans l’histoire de lanature. Chez les mouches, lescoléoptères et mêmes chez noscousins velus, les singes, lesmâles essaient de gagner lesfaveurs de leur belle en leuroffrant un «cadeau de mariage»comestible. Il y a aussi des es-pèces d’araignées dont la fe-melle, au moment du coït, exé-

cute son amant en le mangeant.Les chasseurs et les cueilleurs del’espèce humaine qui vivent au-jourd’hui encore proches de lanature sont parés d’une auraérotique: les plus habiles ont lesfaveurs de leurs compagnes. Lesautres moins.

Dans notre société moderneoccidentale, cet état de fait s’estmué en rituel romantique, remar-que le psychologue Leon Rappo-port. Une invitation à dîner estle point de départ d’un rapproche-ment entre deux êtres, dont l’unse languit de l’autre. Si le dînerest placé sous les meilleurs aus-pices, le ton est donné et l’on peutpasser à d’autres délices. Parexemple à un repas chez l’un ouchez l’autre, où l’on va dévoilerses talents culinaires. «Au rythmeoù les choses vont se suivre, enrègle générale le chemin quimènera à l’intimité sexuelle s’ex-primera par des repas en com-mun», constate-t-il. Les mariageseux-mêmes ressemblent souventà des agapes démesurées aucours desquelles le couple réjouitses invités avec le raffinement deson palais et la mesure de sabourse.

Plus tard, dans l’élaborationd’une relation stable, il faudraprogressivement faire des com-promis sur les goûts de chacunet adapter diplomatiquement lessaveurs qui ne seront pas com-munes aux deux. Par exemple,

Aborigènesaustraliens:le même motévoque le repas etla relation sexuelle.

Invitation à dîner:premiers pas versun rapprochement.

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REPORTAGEEntre préliminaires et dessert

6 TABULA NO 4 / OCTOBRE 2004

Hommes et femmes, deux mondes différentsAu plus tard depuis la parution des bestsellers d'Allan et Barbara Pease, nous savons pourquoiles hommes n'écoutent pas et les femmes parquent avec peine. Mais il existe encore une autredifférence, plutôt rigolote, qui, pour l'instant, a échappé à ce couple d'auteurs: les femmes nepeuvent jamais manger ce qu'elles aimeraient et l'homme n'obtient jamais les caressesdont il se languit.

Pendant une année, le psychologue Roy Bau-meister, de l'Université étasunienne de Case

Western, et son équipe ont écouté de façon infor-melle les conversations de petits groupes d'hommeset de femmes. Deux sujets témoignent de différencesessentielles entre les deux sexes, résume le cher-cheur: la nourriture et l'amour physique. «Leshommes parlent des femmes comme les femmesde la nourriture.»

Les échanges entre femmes sur ce qu'elles man-geaient étaient pleins de détails et de passion. Enrevanche, les conversations des hommes sur lesproduits alimentaires se sont révélées pragmatiqueset fades. Pratiquement, tout se concentrait sur lesmoyens d'obtenir vite et sans chichi un plat ou unautre. Quand on en arrivait aux relations sexuelles,alors là, les débats s'échauffaient, alors que çaarrivait plutôt rarement dans les discussions fémi-nines. Et quand les femmes en arrivaient à évoquerl'amour physique, leurs expressions se faisaient va-gues et distanciées, avec de petits fous-rires. Desurcroît, elles ne révélaient pas aux autres les aven-tures les plus marquantes qu'elles avaient vécues,ce qui, au contraire, était le cas des hommes quandils parlaient de leurs relations sexuelles.

Il doit y avoir de bonnes raisons à ces différen-ces. Les hommes sont très accros aux relations phy-

siques, mais ils n'en ont jamais assez et ce n'estjamais assez varié. Chez nombre de femmes, lanourriture a la même importance: elles aiment man-ger, mais ne peuvent pas ingurgiter autant de chosesqu'elles voudraient, ni d'aussi bonne qualité. «Lebesoin de se maîtriser associé à la conviction qued'autres vivent dans l'enviable situation de pouvoirse laisser aller à leurs pulsions constitue un pro-blème essentiel quand il s'agit de relations sexuellespour les hommes, et de nourriture pour les femmes.»

Les jeunes hommes, particulièrement, peuventmanger des quantités incroyables sans craindre deprendre du poids, ni de devenir malades, ni deperdre le respect des autres ou endurer d'autres désa-gréments. Les jeunes femmes, par contre, subissentla pression sociale: elles doivent rester minces etmaigrir, de telle sorte qu'elles peuvent difficilementse goinfrer. «Face à la nourriture, les hommes setrouvent dans l'heureuse situation d'avoir ce qu'ilsveulent, tandis que les femmes vivent en perma-nence dans la frustration et le renoncement. S'agis-sant des relations sexuelles, les rôles sont inversés:les femmes peuvent avoir ce qu'elles désirent, pasles hommes.»

C'est toujours pareil: l'être humain aspire à deschoses qui lui sont interdites et, dans le même temps,il n'a pas envie de ce qu'on aimerait lui imposer.

Les hommesn'obtiennent pas cedont ils rêvent.

Les femmes nepeuvent pas céder àleurs envies.

pour que le choix d’une moutardeou d’une autre ne donne pas lieuà une dispute conjugale. Quandla relation se poursuit au fil desans, très souvent les inclinationsgastronomiques et érotiques ten-dront à s’émousser. «Tôt ou tard,on en arrive au point où le coupleva perdre son appétit des bonneschoses et des galipettes», faitremarquer Leon Rappoport. Se-lon les résultats d’une enquête

britannique, il semblerait que ladécision de se séparer soit trèssouvent prise lors du repas dusoir pris en commun. Après larupture, les préférences culinai-res des deux membres du coupleprennent de nouveau des voiesdivergentes: les femmes, évi-demment, vont se débarrasser deleurs kilos superflus en s’adon-nant à un régime sévère, tandisque les hommes se laisseront al-

ler en engloutissant des saucis-ses et des pizzas arrosées debière.

L’alliance de la table etdu litSi l’on partage un repas avec

l’être aimé, tous les sens s’em-brasent au même moment. Pourbien apprécier une merveilleusesoirée placée sous le signe duglamour, l’auteure française

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TABULA NO 4 / OCTOBRE 2004 7

Question de style, mais passeulement: bâfreur ou gourmet?Les liens étroits qui existent entre les relations sexuelles et lanourriture permettent d'imaginer qu'on peut tirer un parallèle entrela façon dont on fait l'amour et celle dont on mange. Surtoutchez l'être humain de sexe masculin.

La façon dont une femme cuisine, écrivait en 1983 la psychanalyste française Geneviève Guy-Gillet,trahit sa libido. Voici une typologie des habitudes sexuelles et alimentaires que l'on rencontre le plus

fréquemment chez les hommes. A prendre avec le sourire.

Le bâfreurIl engloutit tout en quelques bouchées. Une petite aventure avec lui peut, dansle meilleur des cas, durer à peine quelques minutes. A supposer même qu'ellecommence.

Le McManOn ne peut attendre d'un accro de hamburgers mous qu'il allume un feu d'artifice.Il se méfie de toute nouveauté, s'accroche à ses habitudes et ses préliminairessont aussi appétissants qu'un menu Big Mac.

Le narcissisteIl met en scène son repas de telle sorte qu'il en soit le roi. Un peu bêtement, ilne vous accorde pas la moindre attention, pas plus à table qu'au lit. Ses prestationssont ainsi faites qu'elles doivent lui procurer le maximum de plaisir. Le sien, pasle vôtre. Comme il est complètement concentré sur sa propre jouissance, iln'accorde guère d'importance à la vôtre.

Le mangeur de pain secSon credo: seul compte l'essentiel. Voilà pourquoi, quand il mange, il renonce àtout ce qui est superflu. C'est le genre d'individu pour qui la relation sexuellerelève de l'exception importune. Elle n'a lieu que s'il ne peut faire autrement. Quandon fait l'amour avec un mangeur de pain sec, on commence par prendre beaucoupde temps simplement pour le débarrasser de son pull fermé jusqu'au raz du cou.

L'instit'Il a pris l'habitude de harceler les autres de remarques pédagogiques. Avec sonsigne distinctif apparent, la rouspétance, il rend sa partenaire chèvre quand ellese met à cuisiner. Quand il fait l'amour, l'instit' distribue aussi des notes. Si vousavez de la chance, vous obtiendrez l'appréciation «moyen».

Le gourmetUn bon coup. Le jouisseur transforme en célébration jouissive aussi bien unrepas qu'une nuit d'amour. Il adore célébrer les arômes délicats de tous lesplats. Et ses jeux amoureux sont, eux aussi, imprégnés de cette attentiondélicieuse. Son idéal culinaire pourrait se résumer en deux mots: slow food.Quand il s'agit d'amour, cette passion se traduit par la même approche: slowsex.

Noëlle Châtelet recommande unpique-nique. «Les mets exacer-bent les sensations érotiques etstimulent le désir sexuel, note-t-elle, car la table et le lit sontcomplices.» Mais la table de lacuisine peut aussi convenir pourassouvir ses passions, commenous le rappelle une scène torrideentre Jack Nicholson et JessicaLange dans «Le facteur sonnetoujours deux fois». Un autre film,«9 semaines et demie», avecMickey Rourke et Kim Basinger,nous apprend, si nous ne lesavions déjà, combien il peut êtreexcitant de couvrir le corps deson/sa partenaire de miel, decrème fouettée, de confiture defraises et d’autres choses déli-cieuses. Dans un sondage menéaux Etats-Unis, 47% des person-nes interrogées ont récemmentdéclaré que les bons produitsamènent tout naturellement lesjeux érotiques, de préférence lacrème et le chocolat.

Les émissions de cuisineont le vent en poupeCertains produits possèdent,

par leurs seuls arômes, la vertude provoquer un afflux de sangdans les parties génitales de ceuxqui les consomment. Ils passentdonc pour des élixirs d’amour,du moins d’après le psychologuede Chicago Alan Hirsch. Mais se-lon toute vraisemblance, l’aphro-disiaque le plus puissant reste lefait de notre cerveau, de ses pen-sées et de son imagination. L’êtrehumain donne volontiers un coupde fouet à son appétit (sexuel)en fantasmant sur ce qu’il vagoûter. Les livres de cuisine sontaussi efficaces pour se mettre enappétit que les revues pornos. Lameilleure preuve nous vient desEtats-Unis: à la télé, les émis-sions de cuisine ont depuis long-temps détrôné les films roses àl’indice de popularité.

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SPECIAL

8 TABULA NO 4 / OCTOBRE 2004

On y croit, etça marcheDe tous temps, l'idée de l'aphrodisiaque enflam-mant le désir, stimulant l'érection et permettant desorgasmes d'une intensité jamais vécue a peuplé lesimaginations. Casanova ne jurait que par les huî-tres et le vin, Shakespeare misait sur la pomme deterre et les Romains jetaient leur dévolu sur le fe-nouil. La liste des aliments et autres épices auxquelson prête des vertus aphrodisiaques est interminable.Mais on attend toujours la preuve scientifiquede leur efficacité.

PAR ANDREAS BAUMGARTNER, SSN

Tous les peuples con-naissent ou ont connudes produits qui stimu-

lent le plaisir et la vigueur sexuel-le. Effet garanti, du moins lecroyait-on. Si on tentait de dres-ser la liste des plats qui, à unmoment ou à un autre, avaient laréputation d'exercer un effetpositif dans la réalisation del'amour, tous y passeraient, oupresque. Qui, par exemple, au-rait pu imaginer que du tempsde Shakespeare (1564–1616) lapomme de terre passait pour unpuissant aphrodisiaque? L'expli-cation en est simple: les patates,à ce moment-là, étaient rares, peuconnues et chères, toutes particu-larités qui, dans d'autres cas,également, avaient fait d'un sim-ple aliment une aide pour amants.La truffe, par exemple, ou le ca-viar.

D'autres produits doivent leurréputation de complice du plaisirau simple fait qu'ils sont bons et

qu'après en avoir consommé onéprouve une sensation agréable.Ce qui pourrait augmenter l'envied'autres délices.

Un autre principe préside à ceglissement. On a cru, et on croitpeut-être encore, que l'absorp-tion d'un organe ayant son cor-respondant dans le corps humainva le renforcer. Voilà pourquoiles testicules de kangourou, lespénis de taureau et les matricesde cochon (chez les Grecs) ontpris place sur la liste de l'éro-tisme. La seule ressemblanceavec la partie du corps en ques-tion suffit. Avec un peu d'ima-gination, on peut bien penser àun pénis à la vue d'une banane,d'une carotte, d'un concombre oud'une asperge. Il faut, cependant,faire un réel effort pour penseraux organes sexuels féminins faceà une figue, un bâton de vanille(apparemment ce nom vient devagin) ou une huître. Cela dit, cecoquillage est apparemment bi-

polaire puisqu'on l'associeaussi aux testicules.

Extinction des espècespour le plaisir del'hommeCertains de ces produits sen-

sés stimuler le plaisir sont extrê-mement dangereux, et pas seule-ment quand on en abuse. Voilàpourquoi il ne faut pas recom-mander la recette soi-disant con-fidentielle du Marquis de Sade.Le divin marquis se régalait decantharides qui contiennent unpoison cellulaire, la cantharidine.Le problème, en l'espèce, c'estque la quantité efficace pour ré-veiller les virilités assoupies cor-respond à la dose mortelle. Déjà10 à 50 milligrammes de cantha-ridine sont mortels. Ce qui expli-que pourquoi on l'utilisait pourles exécutions et les crimes par-faits.

En Asie, surtout, aujourd'huiencore, de nombreux extraits

C'est Aphrodite, ladéesse de lamythologie grecque,qui a donné sonnom aux aphro-disiaques. LesRomains l'ontappelée Vénus (ici,Naissance de Vénuspar Botticelli, vers1485). Déesse de labeauté et del'amour, elle neprotégeait passeulement lesamants, mais seconsacrait elle-même à corps perduau culte de l'amour.

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TABULA NO 4 / OCTOBRE 2004 9

Voilà comment vousexploserez (peut-être)Ce n'est pas parce que les effets de laplupart des aphrodisiaques ne sont passcientifiquement prouvés qu'il ne faut pastenter le coup. Car un «aphrodisiaquene se teste pas dans une clinique,mais au lit» (Christian Rätsch dans «Lesplantes de l’amour»).

L'alcool est certainement l'excitant le plusconnu. Il fait, notamment, tomber les inhi-bitions, aussi celles d'ordre sexuel. Mais toutdépend de la quantité: avec 0,5 pour mille

d'alcool dans le sang, beaucoup d'hommes ont déjà des pro-blèmes d'érection. Le champagne, pétillant, serait plus excitantcar le gaz carbonique aide le passage plus rapide de l'alcooldans le sang.

Dans la liste des aphrodisiaques, l'huîtreoccupe une place à part. Car c'est une bombed'énergie sans pareil. Cela tient moins à saforte teneur en zinc, en phosphore et en

albumine qu'à son aspect et à la façon dont on la gobe. Celadit, un déficit de zinc amoindrit la qualité du sperme et abaissele taux de testostérone. Cet accro d'huîtres qu'était GiacomoCasanova, sur la virilité duquel tant de légendes ont couru,disait d'elles qu'elles «stimulaient l'esprit et l'amour».

Les piments sont, parmi les épices, de véritables excitants.Au double sens du terme. L'élément qu'ils contiennent, la

capsaïcine, pousse le cerveau à répandre cessubstances, semblables à la morphine, quiapaisent la douleur que sont les endorphines.Ce qui peut augmenter la sensation de

bonheur. Les spécialistes décrivent cet état sous le vocablede «pepper high».

«Celui qui aime les truffes est un bon amant»,dit la sagesse populaire française. Le rare etprécieux champignon doit sa renommée àses puissants parfums. La truffe contient de

l'androsténol, un phéromone à laquelle sont sensibles tantl'homme que le cochon et qui répand une odeur de sueur.Comme la transpiration humaine contient également del'androsténol, les hommes, surtout, sont excités par le parfumde la truffe.

d'animaux sont sacrifiés surl'autel de la virilité. Certainesespèces, comme le rhinocéroset le tigre sont, pour cette rai-son, entre autres, menacéesd'extinction. Tout ça parce quela poudre tirée de la corne durhinocéros doit sa réputation aufait que le mâle peut couvrir lafemelle pendant trois ou quatreheures. Cette poudre, en fait, neva pas réveiller les ardeurs fa-tiguées, comme le résume en semarrant le directeur du zoo deFrancfort, Richard Faust: «Onpourrait tout aussi bien se ron-ger les ongles et en attendre uneffet bénéfique.»

Pizza ou réglisse?Pour savoir si un aphrodi-

siaque est à la hauteur de sa ré-putation, ses composants comp-tent pour beurre. Ce qui compte,c'est sa dimension symboliqueet les fantasmes qui lui sont liés,plus son parfum, pour rester sur

le terrain de la matière. Il sem-blerait que la jouissance phy-sique passe plutôt par le nez quepar l'estomac. Car nous perce-vons les arômes dans le systèmelymbique qui est, dans notrecerveau, le secteur pilotant nossensations. Le neurologue étas-unien Alan Hirsch pense mêmeque chaque odeur pourrait dé-clencher une réponse sexuelle,plus ou moins forte et indépen-damment de chaque sexe. Chezles hommes, prétend-il, la pizzaaugmente de 5% la circulationdu sang dans le pénis, le pop-corn de 9% et la tarte à lacourge de 40%. Les femmesréagissent particulièrement à unassemblage de parfum de ré-glisse et de concombre, ainsiqu'à celui de la poudre pourbébés. Les effluves de cerises etde viande cuite sur le grill vontà fin contraire: l'intérêt sexueldes femmes diminue dans ce cas-là, si on le mesure à l'afflux desang dans les parties génitales.

L'imagination est lemeilleur aphrodisiaqueMais alors? Les aphrodi-

siaques remettent-ils en marcheles mécaniques épuisées deshommes et des femmes ou toutceci ne relève-t-il que du fan-tasme? «L'effet aphrodisiaqued'aucun de ces stimulants n'a puêtre prouvé scientifiquement»,remarque Klaus Schalkhäuser,ancien président de l'Unionallemande des urologues. «L'ef-fet le plus important de ces pro-duits vient surtout d'une chose:la certitude qu'on en a.» En toutétat de cause, cette croyance peutsupprimer la peur de la panneet apporter ainsi une certaineaide. Car l'«organe sexuel» leplus important de l'homme estle cerveau. Le stimuler et exciterl'imagination constitue, en soi,un moyen éprouvé.

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10 TABULA NO 4 / OCTOBRE 2004

CUISINE D’AILLEURS

«Fondue»éthiopienneLa culture culinaire de l'Ethiopie ne réserve passeulement des surprises gustatives, elle requiertaussi l'engagement personnel des convives,comme on le voit au restaurant zurichois le Mara-thon. Son patron, Berhanu Girma, vient cependantsouvent prêter main forte à ses hôtes.

PAR SIBYLLE STILLHART

P as de couverts sur latable. Un rapide coupd'œil vers la table voi-

sine le confirme: ici, dans le res-taurant éthiopien le Marathon, onmange avec les doigts. Un con-vive glisse précisément un mor-ceau de poulet dans sa bouchetandis que sa compagne, un peumoins habile, essaie de placer deslentilles sur une galette de pain.En général, les gens ont de la

peine à renoncer soudain à leurfourchette et à leur couteau. Voilàpourquoi, le sourire aux lèvres,le patron, Berhanu Girma, passed'une table à l'autre pour expli-quer à quel point cette façon demanger est toute simple: habile-ment, il prend un morceau d'in-jera, la galette de pain, se saisitpar elle d'un morceau de viandeou de légume, puis le mange. Pasplus compliqué.

La famine, mais de l'eauen suffisanceBerhanu Girma vient de la capitalede l'Ethiopie, Addis Abeba. Surune population totale de 66 mil-lions de personnes, 2 millions yvivent. En 2003, environ 13 mil-lions d'habitants étaient menacésde famine. Une détresse peu com-préhensible car les terres et l'eauexistent en abondance. Maiscomme l'Etat, qui possède les ter-res, préfère consacrer ses moyensà une politique d'armement plutôtqu'à l'économie, seuls 5% de sasurface utile est irriguée.

Berhanu Girmadans son restaurantdu 3e arrondisse-ment zurichois, leMarathon.L'Ethiopien passetrois jours parsemaine à Zurich. Iltravaille le reste dutemps à Fribourgoù il tient un autrerestaurant typiqueavec sa femme.

Des femmes éthiopiennes font laqueue à Addis Abeba pouracheter des produits.

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De questions en interroga-tions et en précisions, BerhanuGirma couvre plusieurs kilo-mètres par service sans montrerle moindre signe de fatigue.Originaire d'Addis Abeba, capi-tale de l'Ethiopie, il a pratiquélongtemps le marathon. Entre1981 et 1985, il est devenu quatrefois champion du monde de crosscountry par équipe. Aujourd'hui,après douze ans passés en Suisse,il aimerait, avec sa femme, trans-mettre à ses hôtes les secrets dela culture culinaire de son paysd'origine.

Le Marathon n'est pas unétablissement en vue, la carte estexotique. Le yebeg wot est unepotée d'agneau en sauce à l'oi-gnon, le kitfo de la viande debœuf hachée bien relevée, assezproche d'un tartare, le doro wotest un plat festif traditionnel com-posé de poulet, d'œufs et d'oi-gnons cuits ensemble. En l'occur-rence, les oignons sont cuits pen-dant des heures et réduisent alorsdes trois-quarts. «En Ethiopie,quand on a des invités, on sertforcément du poulet, précise lemaître des lieux. Tout autre ali-ment serait considéré commeune insulte.»

Le patron recommande unmenu portant le nom du restau-rant. Il se compose de trois platset permet de se faire une bonneidée de ce qu'on y sert. Commeen Afrique, le repas est servi dansune grande corbeille de raphiamulticolore. Tous les gens réunisautour de la table s'y serventselon leur gré. La corbeille est ta-pissée d'injera, une galette platecomme une omelette, sur laquelleon dépose des petits pois moulus,des lentilles hachées, des épinardset du rôti de bœuf. Ce premierplat est complété de doro wot, lepoulet traditionnel, accompagnéde sa non moins traditionnellesauce aux oignons. Chacun se

saisit, ensuite, des mets de lacorbeille à l'aide du pain éthio-pien que l'on place dans la mainde chaque convive.

Il faut pratiquer «comme avecune fondue», explique BerhanuGirma, et il joint le geste à laparole. Il trempe alors son paindans la sauce aux oignons, touilleun peu et, avec l'autre main, sesaisit d'un morceau de poulet.Son conseil: il faut apprécierlentement cet excellent repas quin'est pas sans rappeler la cuisineindienne. Suivent de l'agneautendre découpé en tout petits déspuis, finalement, du bœuf crutrès épicé, très bon mais plus quesuffisant après ce qu'on a déjàmangé. Vive l'abondance. Uneaffaire de goût, d'ailleurs: alorsque les carnivores patentés sejettent sur la viande crue, d'au-tres pensent encore avec nostal-gie au doro wot.

Sur ce plan-là également, laculture culinaire helvétique etl'éthiopienne divergent large-ment. Alors que le Suisse moyenva avaler son premier plat enquelques minutes et se sentiratrès vite rassasié, les Ethiopienspeuvent, eux, manger pendant desheures. «Voilà pourquoi, cheznous, il n'y a pas d'heure fixe derepas», précise le patron du Ma-rathon. «Car nous mangeonstoute la journée.» A part les épicesplus ou moins fortes, que lerestaurateur fait venir directe-ment d'Ethiopie par avion, iltrouve en Suisse tout ce dont il abesoin pour apprêter sa cuisine.Comme l'eau est différente etqu'il emploie de la farine blanche,ses galettes de pain n'ont pasexactement le même goût iciqu'en Ethiopie. Il n'épice, enfin,pas les plats avec la mêmevigueur que chez lui. «Le mor-dant de nos épices ne convien-drait pas aux délicats estomacsoccidentaux.»

Doro wotCette potée est le plat nationaléthiopien.

Ingrédients (pour 5 à 6 personnes)• 1 poulet découpé en morceaux• 2 à 3 gros oignons rouges• 1 tête d'ail• 100 à 250 g de berberé (épice forte), recette ci-dessous• 200 à 300 g de purée de tomates• Huile de tournesol• 5 à 6 œufs durs écalés

PréparationDorer à l'huile les oignons finement hachés. Ajouter sanscesser de remuer, dans l'ordre la purée de tomates, leberberé et l'ail émincé. Plus on met d'épices, plus c'est fort,bien sûr. En ajoutant un peu d'eau, on arrive à en adoucir lavigueur. On jette ensuite dans la cocotte les morceaux depoulet qui doivent être bien cuits, ainsi que les œufs cuitset écalés (un par personne). Couvrir et laisser mijoter àpetit feu pendant une heure et demie ou deux.

Recette du berberé

Ingrédients• 25 g de petits piments rouges séchés, 1 cc de grains de poivre

noir, 1 cc de carvi• 1 oignon, 2 gousses d'ail pelées• 1 cc de cardamome en poudre, 1/2 cc de piment en poudre

(poivre de la Jamaïque), 1/4 cc de canelle en poudre,1/4 cc de grains de coriandre en poudre, 1/2 cc de gingembre enpoudre, 2 cs de paprika doux en poudre

• 2 cs d’huile d’arachide

PréparationPlacer les piments dans une jatte, les recouvrir de 3 dl d'eau bouillanteet laisser tirer pendant 30 minutes. Pendant ce temps, chauffer unepoêle, y jeter les grains de poivre et le carvi, puis les laisser griller àtempérature moyenne jusqu'à ce que ces épices commencent à exhalerune bonne odeur. Egoutter les piments en gardant l'eau dans unmixer. Ajouter l'oignon râpé, l'ail, les épices en poudre, les grains depoivre et le carvi et mélanger le tout pour obtenir une pâte lisse.Finalement, verser l'huile d'arachide et mélanger une nouvelle fois.Placer cette pâte dans une petite sauteuse et réchauffer quelquesminutes à basse température tout en touillant pour que la pâte nebrûle pas. On peut garder le berberé deux semaines au frigo à l'abride l'air.

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DIDACTIQUE

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Protéines

PHOTO: ALEXANDER EGGER

Propriétés• Les protéines sont des substances organiques riches en azote.• Les protéines se trouvent dans les aliments végétaux

mais aussi carnés.

Structure• Les protéines consistent en chaînes plus ou moins longues

d'acides aminés liés les uns aux autres. Lors de la digestion,ils sont libérés et résorbés.

• Il existe vingt acides aminés différents. Neuf d'entre euxsont essentiels.

Fonctions• Les protéines que l'on consomme peuvent se transformer

en protéines du corps avec des fonctions très différentes:– des protéines de structure devenues partie

intégrante des muscles, de la peau, des membraneset des tissus conjonctifs;

– des hormones comme l'insuline, l'hormone decroissance, entre autres;

– des enzymes, des protéines de transport, des anticorps.• Les acides aminés peuvent être utilisés pour procurer

de l'énergie. Ils fournissent quatre calories par gramme.

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Valeurs de référence pour les apportsen protéines

Enfants Filles 0,9 g Garçons 0,9 gAdolescents Filles 0,8 g Garçons 0,9 gAdultes Femmes 0,8 g Hommes 0,8 gFemmes enceintes (dès le 4e mois) 10 g de protéines supplémentaires

par jourFemmes allaitantes 15 g de protéines supplémentaires

par jour

(apports proposés en grammes par kilo du poids corporel)

10 g de protéines sont contenus dans:Protéines végétales:

40 g de cacahuètes

55 g de pois chiches secs

110 g de pain graham

125 g de tofu

250 g de pâtes cuites

480 g de champignons

Protéines animales:

40 g de fromage d'Appenzell

45 g de brie

45 g d’escalopes de veau

50 g de viande hachée (porc)

50 g de truite

11/2 œuf

3,1 dl de lait partiellement écrémé

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14 TABULA NO 4 / OCTOBRE 2004

CONSEILS

NUTRINFOService d’informations

nutritionnelles

Lundi–vendredi8 h 30–12 h 00

tél. 031 385 00 08e-mail: [email protected]

ou écrivez à:SSN

Effingerstrasse 2Case postale 8333

3001 Berne

Indice glycémiquePourriez-vousm'expliquer ce qu'estl'indice glycémique?L'indice glycémique (IG) per-

met de classer les aliments conte-nant des glucides. Concrètement,ça sert à mesurer l'augmentationdu taux de sucre dans le sang pro-voquée par ces aliments en com-paraison avec le même effet pro-duit par du sucre de raisin. Ceteffet porte alors la valeur 100%(= IG 100). Si un aliment affiche,par exemple un IG de 25, celasignifie que le produit en questionélève le taux de sucre dans le sangquatre fois moins fort que du sucrede raisin.

L'IG est déterminé par la façondont les glucides sont ingérés,mais aussi par d'autres nutrimentsprésents dans un produit commela graisse ou les fibres alimen-taires, ainsi que par son élabo-ration et sa préparation. En gros,les fruits, les légumes et les cé-réales complètes ont un IG plutôtfaible, tandis que la farine blancheet les limonades en ont un plutôtélevé.

Il faut savoir, et c'est impor-tant, que l'IG ne compare pas sim-plement entre elles les portionshabituelles qu'on consomme, maiscelles qui comprennent chaque fois50 g de glucides. C'est une desraisons essentielles pour lesquellescet IG prête le flanc à la critique.Rarement, en effet, on ne mangeexactement cette quantité d'unaliment. Il est donc plus pertinentde considérer la charge glycé-mique (CG) d'un aliment, car elletient compte, en plus de l'IG, dela taille des portions.

Il faut encore savoir que l'IGaussi bien que la CG s'appliquentà un aliment bien précis. Dès quel'on tartine, par exemple, du painavec du beurre ou que l'on accom-pagne une raclette de pommes de

terre, tout change un tout petitpeu.

Tant l'IG que la CG sont desindices de mesures indiscuta-blement importants et intéressantspour mesurer l'effet et la qualitédes glucides. Mais ils ne repré-sentent qu'une petite pièce d'unpuzzle permettant de juger un ali-ment ou un genre d'alimentation.

SeitanComment fabrique-t-onle seitan?Le seitan est un succédané

végétal de poisson composé deprotéines de froment. Ce n'est pasun aliment nouveau. Il vient dela cuisine asiatique traditionnelleet, comme le tofu, représente unesource précieuse et pauvre engraisse de protéines. Les compo-sants de base du seitan sont lafarine de froment, l'eau et la saucede soja. Dans un premier temps,on mélange la farine et l'eau pourobtenir une espèce de pâte. On lalaisse, ensuite, reposer quelquetemps dans un bain d'eau. Puison la pétrit et on la rince. Finale-ment, cette masse bien travailléeet dégorgée est placée dans unbain d'eau et de sauce soja où onva la cuire. Le seitan ainsi élaboréva encore reposer environ deuxjours dans ce jus de soja.

Jus de fruitsJe n'aime pas trop ni lesfruits, ni les légumes.Puis-je consommer lescinq portions recom-mandées de fruits et delégumes sous forme dejus?Fruits et légumes constituent

la base de l'alimentation. Ilsfournissent de précieuses vitami-nes, des sels minéraux, des élé-ments végétaux secondaires et desfibres alimentaires. Et tout ça avec

un minimum de calories. La re-commandation «5 par jour» seréfère, d'une part, à la quantitérequise, c'est-à-dire consommercinq fois par jour environ 150 gde fruits et de légumes. D'autrepart, il s'agit aussi d'alternance:il faut donc manger chaque jourcinq fruits et légumes différents.En diversifiant, on va s'assurerun apport large et équilibré desnutriments les plus différentspossible.

A la suite de quoi, on ne vapas pouvoir remplacer une ali-mentation équilibrée et diversifiéeconstituée des cinq portions enquestion par un litre de jus defruits ou de légumes. Ces mé-langes liquides ne peuvent pasévincer des fruits ou des légumesentiers, car en les pressant de tropnombreux éléments vont restersur le carreau. Il ne faudrait doncremplacer qu'une des cinq por-tions journalières par un verre dejus.

On peut, cependant, couper lapoire en deux: réduire fruits etlégumes en purée, les mélangerselon ses goûts, puis les détendreavec de l'eau. Cela donne des bois-sons ou des soupes délicieuseset riches en nutriments (par exem-ple des gaspachos). Grâce à cesubterfuge, vous arriverez à vos«5 par jour» en jouant et en yprenant du plaisir.

Esther Infanger duservice d’infor-mations nutrition-nelles NUTRINFO.

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ACTUALITE

TABULA NO 4 / OCTOBRE 2004 15

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Boire du laitrend mince!Le calcium n'est pas seulement bon pour les os,mais peut aussi aider à perdre du poids. Uneforte consommation de lait, de yogourt ou defromage permet de réduire son poids. Une étudeaméricaine sur le surpoids démontre que la dégra-dation des graisses survient essentiellement dans lazone critique du ventre. Selon les chercheurs, laperte de poids est due à la forte teneur en calciumdu lait et des laitages, mais également à certainsnutriments propres au lait.

Le lait et les laitages souf-frent d'une mauvaise imagede marque, auprès de ceux

qui surveillent leur poids, en rai-son de leur fort taux de matièresgrasses. Tout faux, dément Mi-chael Zemel de l'Université duTennessee: le lait rend mince!

Le chercheur en alimentationet son équipe ont soumis trente-deux volontaires souffrant desurpoids à des tests cliniques du-rant vingt-quatre semaines. Unpremier échantillon a suivi un ré-gime standard, alors qu'un se-cond groupe recevait une alimen-tation enrichie en calcium, et untroisième un régime à base delait. Les trois régimes représen-taient chacun une réduction éner-gétique de l'ordre de 500 kcal.Les volontaires soumis au régimestandard recevaient un apport encalcium de 400 à 500 mg par jour,ainsi qu'un placebo. Le deuxiè-me groupe recevait le même ap-port journalier en calcium, à ladifférence qu'en lieu et place du

placebo ils recevaient une solu-tion de Verum enrichie de 800mgde calcium, portant cet apport àun total de 1200–1300 mg. Enfin,le troisième groupe a observé unrégime richement dosé en lait eten laitages (3–4 portions), corres-pondant de même à un apportquotidien total de 1200–1300 mg.

Un régime lacté faitfondre le ventreAprès 24 semaines, les volon-

taires soumis au régime standardavaient perdu en moyenne 6,4%de leur poids corporel – simpleeffet de la réduction caloriquequotidienne de 500 kcal. Les par-ticipants des deux autres groupespouvaient pour leur part se tar-guer de pertes de poids bien plusmarquées: de l'ordre de 8,6%pour le régime enrichi en calciumet même de 10,9% pour le ré-gime richement dosé en lait etlaitages.

Plus surprenant, la répartitionde cette perte de poids: les co-bayes soumis au régime standardont observé une dégradation deleurs graisses de l'ordre de 19%

dans la région du ventre. Cetteperte au niveau de la ceinture ab-dominale s'élevait à 28,5% pourle deuxième groupe et à 31,6%pour les buveurs de lait dutroisième groupe.

Une perte de poids due à unsupplément de calcium trouveune double explication biologi-que. D'une part, le calciumbloque une certaine quantité degraisses alimentaires dans l'in-testin inhibant par là la résorp-tion graisseuse. D'autre part, unapport élevé en calcium freinel'activité de l'hormone calcitrope,ce qui a pour effet de réduire lateneur en calcium intracellulairedans les cellules graisseuses.

La synthèse des acides grasest ainsi entravée, déclenchant lamobilisation des réserves corpo-relles de gras. Reste à compren-dre plus précisément à quoi estdue la réduction de poids supplé-mentaire des laitages. Les liai-sons bioactives du lait pourraientoffrir une clé de compréhension.

SOURCE: ZEMEL MB ET AL. CALCIUM AND DIARYACCELERATION OF WEIGHT AN FAT LOSS DURINGENERGY RESTRICTION IN OBESE ADULTS. OBESITYRESEARCH, VOL. 12, NO 4, AVRIL 2004

PAR ANDREASBAUMGARTNER, SSN

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A LA LOUPE

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Tout comme les feuillesmulticolores, le raisin faitpartie des charmes de

l’automne. La vigne, blanche ourouge, est certainement l’une desplantes fruitières les plus richesen traditions. Cette plante li-gneuse a des feuilles arrondieset lobées et ses tiges sont pour-vues de vrilles. Les baies ju-teuses se forment sur les inflo-rescences, qui contrairement aulangage commun ne sont pas desgrappes, mais des panicules. Lamultiplication de la vigne se faithabituellement par bouturage. La

Le doux raisin etl'ombre au tableauSeuls 10% environ du raisin récolté dans le monde entier est appréciécomme raisin de table. Plus de 80% sert à la préparation du vin et de spiri-tueux. Pourtant, le raisin de table a aussi beaucoup à offrir. Il a un effet béné-fique pour la santé, en particulier grâce aux polyphénols et à d'autres substancesvégétales secondaires contenus dans sa peau. Revers de la médaille: les inspec-tions officielles de ces dernières années ont révélé que ces fruits sensibles auxmaladies présentaient toujours des taux élevés de pesticides.

PAR MARIANNE BOTTA DIENER, INGENIEURE EN NUTRITION DIPLOMEE EPFZ

MICHAEL MELFORD/IMAGEBANK

période principale de récolte duraisin s’étend d’août à fin octo-bre, mais certaines variétés pré-coces sont déjà mûres en juin.Le raisin mis sur le marché du-rant les mois d’hiver, entre no-vembre et février, provient engénéral d’outre-mer. Pressés enjus pour la préparation de vin,de vin mousseux ou d’eau de vie,les grains sont aussi utilisés frais(raisin de table) ou, dans les paysdu sud, séchés (raisins secs).Toutefois, seuls 10% environ dela récolte mondiale sont commer-cialisés comme raisin de table;

5% sont séchés et, le cas échéant,soufrés avant d’être mis sur lemarché. Les principaux pays pro-ducteurs sont: l’Italie, la France,les Etats-Unis, l’Espagne et laTurquie.

Une plante de culture aupassé sauvageLa vigne (vitis vinifera L.) fait

partie des plantes cultivées lesplus anciennes. Elle est aussi, denos jours, la plante à fruit la plusfréquemment cultivée dans lemonde. Sur l’ensemble de laplanète, la surface consacrée à la

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truire l’ensemble du vignobleeuropéen. La solution fut de gref-fer des boutures de cépages euro-péens sur des plants américainsrésistants au parasite. Le pro-blème du phylloxéra fut ainsi sur-monté. A noter qu’aucune autreplante n’a jamais suscité autantd’intérêt; les poètes et les peintrescélèbrent le raisin, le vigneron etle vin, des panneaux descriptifsbordent les sentiers viticoles etdes excursions proposent la vi-site de vignobles.

Les substancescontenues dans le raisinLe raisin contient notamment

de l’acide folique, du bêtacaro-tène et de la vitamine C et E, maisaussi du phosphore, du fer, ainsique des vitamines du groupe B,hormis la vitamine B12. On ytrouve même de la vitamine K,importante pour la coagulation dusang. Presque tous les minérauxsont présents: sodium, potas-sium, magnésium, calcium et fer,ainsi que des oligo-élémentscomme le cuivre, le zinc et lemanganèse. Cela dit, la teneur duraisin en minéraux et en vitami-nes est plutôt réduite, ce qui nel’empêche pas de se placer en têtede liste parmi les fruits, en raisonde sa teneur en potassium. Ilcontient aussi différents acidestels que l’acide malique, l’acidetartrique et l’acide citrique. Lapeau des grains renferme descolorants (p. ex. anthocyane,lycopène) et de nombreusessubstances aromatiques et tan-niques importantes, ainsi qu’ungrand nombre de substances vé-

viticulture est de quelque 7,7 mil-lions d’hectares, dont un quartse trouve en Europe. Dans saforme sauvage, la vigne à vin estl’une des rares lianes de la flored’Europe centrale. Elle a survécuaux périodes glaciaires dans di-verses régions d’Europe méri-dionale et d’Asie occidentale. Lespremières traces de culture de lavigne à vin remontent au débutde l’âge de bronze, en Palestine,en Syrie, en Egypte et autour dele mer Egée. En Egypte, les ves-tiges les plus anciens de culturede la vigne datent de 3500 ansavant J.-C. Tant à Rome qu’enEgypte, le raisin était très appré-cié en raison de sa valeur pour lasanté. Et même la Bible parle dela vigne: on peut y lire que Noéfut le premier à planter unvignoble. Chez les Grecs, le dieuDionysos était vénéré pour leuravoir enseigné l’art de cultiver lavigne. Par la suite, les Romainsont apporté la viticulture en Eu-rope centrale et même jusqu’enAngleterre, lors de leurs campa-gnes de conquête.

Au bordde la catastropheAvec la colonisation, dès le

XVe siècle, la vigne à vin euro-péenne fut exportée sur les autrescontinents. Au fil du temps, d’in-nombrables variétés de vignes sesont développées dans les diver-ses régions, en raison des dif-férences de climat et de sol. Maisl’espace méditerranéen demeureaujourd’hui encore le domaine deculture le plus grand et commer-cialement le plus important dumonde, la raison étant que lesvariétés de raisins de table exi-gent un climat chaud et tempéré.Toutefois, au XIXe siècle, la cul-ture du raisin et la production duvin y subirent d’importants dom-mages: le phylloxéra, un puceronoriginaire d’Amérique, faillit dé-

gétales secondaires ayant un effetantioxydant. Ce sont elles quidonnent au raisin ses qualités sibénéfiques pour le cœur. Cet effetest dû en premier lieu aux poly-phénols du groupe des flavo-noïdes. Les flavonoïdes présentsdans la peau du raisin protègenten effet les tissus sous-jacentsdes parasites et des champignonsainsi que de l’influence néfastedes molécules d’oxygène de l’air.Ce sont donc des antioxydantsnaturels pour les fruits, mais ilsempêchent, aussi chez l’homme,les réactions nocives d’oxydationimpliquées dans la formation decancers, dans les maladies car-diovasculaires et dans les pro-cessus de vieillissement.

L’exemple du resvératrolLe raisin noir (de cuve ou de

table) et le jus de raisin rougeont une teneur très élevée enresvératrol, une substance qui aun effet préventif sur l’artério-sclérose. Cette substance estsynthétisée exclusivement dansles couches extérieures de deuxplantes: le raisin et l’arachide.Pour la plante elle-même, le res-vératrol constitue une vraie armemiracle contre les attaques fon-giques. Plus la région de culturedu raisin est fraîche et humide,et plus la quantité de resvératrolproduite dans la peau des grainsest importante. Ce dernier a uneffet très bénéfique pour le corpshumain, en maintenant notam-ment le cholestérol sanguin à untaux optimal et en offrant une pro-tection contre les maladies car-diaques. Il permet aussi dediminuer la tendance aux throm-boses, grâce à sa faculté d’inhi-ber l’agrégation des plaquettessanguines. Malheureusement, lesantioxydants du raisin et de sonjus sont très instables. En outre,ils sont difficilement absorbés parl’intestin. De plus, ils se décom-

Un petit monstre: lephylloxéra a faillidétruire tout levignoble européen.Ce puceron vit enpartie sous terre oùil suce la sève desracines de la vigne.La croissance de laplante s'en trouvetout d'abordaffaiblie, puis ellemeurt. La vigneaméricaine étantinsensible à ceparasite, on greffeaujourd'hui enEurope des tiges devigne sur des piedsde vigne américains(porte-greffe).

THE ULTRASTRUCTURE WEBSITE

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18 TABULA NO 4 / OCTOBRE 2004

A LA LOUPELe doux raisin et l'ombre au tableau

Conseils pour l'achat et l'entreposagePour savourer pleinement le raisin, il convient de respecter cer-taines règles:

• Le raisin ne mûrit plus après la récolte; parconséquent, n'achetez ni du raisin qui n'est pasmûr ni du raisin entreposé.

• La fraîcheur du raisin frais se reconnaît à sesgrains fermes et brillants, à la présence de pruine(pellicule cireuse) sur ceux-ci et à ses rafles(grappes) vertes, pleines de sève et sans flé-trissures.

• Laver le raisin juste avant de le manger; à noter,cependant, que certaines traces de pollution ou

de pulvérisation sont difficiles à éliminer.• Les raisins se classent en catégorie extra, I et II.

La catégorie extra est la meilleure.• N'achetez pas de raisin qui n'est pas mûr: il est

reconnaissable à ses grains petits, durs et verts.• Le raisin pourrit ou se gâte s'il a été récolté trop

tôt ou entreposé trop longtemps.• Consommez le raisin dans les deux à trois jours.

On peut le garder plus longtemps à une tempé-rature de 0°C et un taux d’humidité de 90%.

Geléede raisinUne spécialitéautomnale vite pré-parée et délicieuse,pour le petit-déjeunerou pour offrir.

Ingrédients• 1,5 kg de raisin noir à petites baies (il est particulièrement

aromatique)• sucre gélifiant selon besoin• le jus d'un citron• le jus d'un pamplemousse

PréparationLaver les grains de raisin et les mettre dans une grandecasserole. Les recouvrir à peine d'eau et porter à ébullitionpour les faire éclater. Lorsque tous les grains ont éclaté,retirer la casserole du feu et laisser refroidir. Verser le toutdans un sac à gelée et laisser s'égoutter sans presser lesbaies, car le jus deviendrait trouble. Ajouter 1 kg de sucregélifiant aux 3/4 de litre de jus. Porter le jus et le sucre douce-ment à ébullition en remuant. Laisser cuire le mélange 4 mi-nutes à petits bouillons, ajouter les jus de citron et depamplemousse juste avant la fin de la cuisson. Puis remplir àraz bord de gelée bouillante des verres à confiture propres.

posent rapidement dans le jus deraisin.

Jus de raisin ou grains?Par ailleurs, les anthocyanes

du jus de raisin ou des grainssemblent pouvoir être absorbésen plus grande quantité que ceuxdu vin. De plus, les oligomèresprocyanidoliques (OPC) présentsdans le raisin sont extrêmementactifs. Au demeurant, le jus deraisin rouge contient plus desubstances bénéfiques pour lasanté que le raisin lui-même. Celaprovient du fait que, lors de l’ex-traction du jus, des restes de pé-dicelles sont également presséset transmettent au jus d’autressubstances végétales secondai-res. D’autre part, la teneur du rai-sin en ces substances végétalessecondaires dépend fortement dela variété, du sol, des conditionsde culture, du mode de produc-tion et des conditions de fermen-tation. Lors de la fermentationapparaissent des substances quine sont pas présentes dans le jusde raisin. Ainsi le jus de raisincontient environ la moitié moinsde flavonoïdes que le vin rouge.La raison principale en est que,

lors de la fermentation, différen-tes substances contenues dans lespépins se retrouvent dans le vin,alors que ces derniers sont élimi-nés par filtration lors de la prépa-ration du jus. En revanche, ontrouve autant de salycilates dansle vin que dans le jus, à savoirentre 20 et 70 mg par kilogramme.Ceux-ci sont utilisés depuis desannées dans la prévention secon-daire des maladies coronarien-nes. Toutefois, pour qu’il y ait uneffet bénéfique pour la santé, ilfaudrait boire au moins 1,5 litrede jus de raisin par jour.

Un goût sucréLes grains de raisin contien-

nent une grande proportion desucres, notamment du fructose etdu glucose. C’est ce dernier quidonne au raisin son indice glycé-mique particulièrement élevé etle rend moins approprié que laplupart des autres fruits pour lesdiabétiques. D’un autre côté, leraisin est une source d’énergierapide pour les sportifs et les per-sonnes ayant des problèmes deconcentration. Grâce à son énormeteneur en sucre, qui est de 15 à17 g de glucides par 100 g, ilfournit rapidement de l’énergieet ce n’est pas un hasard si lesraisins secs représentent la partessentielle du «Studentenfutter»(mélange de fruits secs appréciépar les étudiants). Frais ou séché,le raisin a un goût merveilleux.

L’huile de pépinQu’on les savoure sous forme

de vin ou frais, les grains ne sontpas seuls à avoir un effet impor-tant. Les pépins contiennent destannins relativement forts ainsiqu’une huile (huile de pépins deraisin) que l’on extrait délicate-ment par pression à froid et queles gourmets qualifient de (coû-teuse) délicatesse. Cette huile secaractérise, à l’instar de l’huile

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TABULA NO 4 / OCTOBRE 2004 19

Caractéristiques desvariétés de raisinsHormis une classification en trois grou-pes selon la couleur (rouge ou noir,rose et blanc ou vert), on fait en prin-cipe une distinction entre variétés àpépins et variétés sans pépins.

Variétés à pépinsRaisins blancs ou vertsChasselas: raisin important, petits grains,aussi cultivable en Suisse. En Valais, larécolte de cette variété comme raisin detable s'élève à 350 tonnes par an.Regina: vient d'Italie, en vente de septem-bre à octobre, grains de taille moyenne,

peau mûre, dorée. Croquant, saveur neutre.Aledo: raisin clair à peau fine, en vente d'octobre à décembre,originaire d'Espagne. On en trouve aussi au début de l'année,sous le nom de new cross, en provenance des régions les plusméridionales.Matilde: variété savoureuse, à petits grains.

Raisins rouges ou noirsMichèle Palier: variété mi-précoce, trèsbon goût ne ressortant que si le raisin estbien mûr. Grains noirs, légèrement ova-les. A maturité insuffisante (grains àmoitié verts) le goût est peu satisfaisant.Origine: Italie.

Regina Nera ou Rosaki noir: variété à grains noirs, trèscroquants et savoureux, qui est le pendant du Regina blanc.Originaire d'Italie et de Grèce.Barlinka: on le trouve sur le marché uniquement durant lespremiers mois de l'année. Vient d'Afrique du Sud, de Nouvelle-Zélande, d'Australie, d'Argentine et du Chili.Dan Ben Hannah: variété douce aux grains ronds. Originaired'Israël et, dès le mois mars, d'Afrique du Sud également.

Variétés sans pépinsIls proviennent des anciens raisins deCorinthe grecs.

Raisins blancs ou vertsSultana, Sultanine, Perlette, ThompsonSeedless, Sonaka Seedless

Raisins rouges ou noirsFlame Seedless, Flame Tokay, Ribol

de pépins de courge, par sa forteteneur en acides gras polyinsa-turés (notamment l’acide lino-léique) et rancit rapidement. Vuses précieuses qualités, elle entrede plus en plus souvent dans lacomposition de produits cos-métiques. Les acides gras poly-insaturés des pépins de raisinfournissent des éléments impor-tants pour une peau mature etl’assouplissent. L’huile contienten outre une grande quantité devitamine E et de procyanidine (unflavonoïde), qui sont égalementdes facteurs de protection contreles lésions cellulaires. Les pépins,eux aussi, contiennent diverspolyphénols, des catéchines, duresvératrol, des OPC et d’autresflavonoïdes. Mais ils ont un goûtamer lorsqu’on les croque.

Hormis les pépins et lesgrains de raisin, on peut égale-ment utiliser les feuilles de vigne.Pour décorer, des feuilles fraîchesencore jeunes sont lavées, étuvéesou blanchies et conservées ensaumure ou à l’huile. Notam-ment dans l’espace méditerranéenoriental, elles sont farcies de riz,de viande hachée et de raisinssecs et servies comme en-cas ouen entrée. Le fabricant suisse deboissons Michel a même mis surle marché un jus contenant desextraits de feuilles de vigne.

Blanc, vert, rouge, noir,avec ou sans pépinsComme il existe environ 10 000

variétés de vignes à vin européen-nes, il est difficile de les distinguerà l’œil nu. Certaines variétés ser-vent à la préparation du vin (raisinà vin) et d’autres sont destinées àla consommation (raisin de ta-ble). Le raisin à vin ou raisin decuve (destiné au pressoir) est laplupart du temps trop acide pourpouvoir l’apprécier frais; le raisinde table est nettement plus doux.

Selon la couleur de sa peau,

le raisin de table se divise en rai-sin blanc ou vert et raisin rougeou noir (cf. encadré). En principeles raisins noirs sont plus aroma-tiques que les clairs; leur peauest en outre recouverte d’unemince pellicule cireuse (pruine)qui se forme par évaporation del’humidité de l’air. De plus, elleest plus ferme et plus coriace. Ondistingue aussi des variétés àpépins et d’autres sans.

Le problème:les pesticides etles fongicidesMalgré les diverses substances

végétales secondaires présentesdans sa peau, le raisin est trèsdélicat et, de ce fait, un produitproblématique. Les analyses derésidus de pesticides font parconséquent régulièrement la unedes journaux, ici comme à l’étran-ger. Dans les régions de culture dumonde entier, on utilise en effet despesticides, notamment des fon-gicides et des insecticides. Le raisinbio est traité en premier lieu avecdu sulfate de cuivre. Malheureu-sement, les pesticides ne sont pastoujours utilisés selon les règles del’art, ce qui peut conduire à ce quedu raisin bio soit contaminé lorsde la pulvérisation de parcellesadjacentes exploitées de manièreconventionnelle. Ainsi, l’annéedernière, lors d’une campagne co-ordonnée des laboratoires de Suisseorientale, 46 raisins de Suisse,d’Italie, de Turquie, de France etd’Afrique du Sud ont été analysés.Il en est ressorti que la contami-nation du raisin par les pesticidesest devenue problématique. Plusde la moitié des échantillons pré-sentaient des résidus de pesticides,et un sur dix, même de cinq pes-ticides différents. «Une telle quan-tité de résidus», déclarait le rapportdu laboratoire cantonal de Zurich,«ne correspond pas à une bonnepratique viticole.»

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LIVRES

20 TABULA NO 4 / OCTOBRE 2004

PAR NICOLE MEGROZ,DIETETICIENNE DIPL./PRO INFO

Les deux auteurs exposent leurprogramme étape par étape. Asavoir analyser les comportementsboulimiques et la compréhension desmécanismes; lutter contre les crisesde boulimie et contre l'envie de sefaire vomir; apprendre à ne pas se laisserenvahir et dominer par les émotionsnégatives; faire la paix avec soi-même,découvrir comment mieux s'aimer etmieux vivre avec les autres.

Des conseils adaptés sont donnés auxproches ayant à aborder la personneboulimique et devant se préserver.

Les auteurs insistent sur le fait quela boulimie est une réponse à une détresse;elle est une mauvaise solution face à devrais problèmes psychologiques ou devie. Ils soulignent que la boulimie sesoigne, que la personne n'est pas respon-sable de sa maladie, mais de sa santé etde sa guérison.

Ce petit ouvrage offre un bon éclai-rage sur cette maladie, à travers ses com-posantes essentielles: psychologiques,comportementales et nutritionnelles.

L'auteur rappelle que l'anorexie estun trouble du comportement alimentairegrave, qu'il s'agit d'une maladie audiagnostic souvent tardif et au traitementlong et difficile. Une prise en chargeprécoce par une équipe multidiscipli-naire, bien qu'espérée, n'est pas tou-jours aisée. En effet, aucun examenspécifique ne peut permettre très tôtd'affirmer qu'une personne est atteinte

d'anorexie. De courts témoignages appor-tent du vécu; ils permettent de mieuxillustrer la théorie.

Le travail sur l'estime de soi estprioritaire, non seulement pour guérir,mais pour limiter les rechutes. D'aprèsdes chiffres cités par l'auteur, la moitiédes anorexiques rentre dans la chronicitéou en subit les complications, l'autremoitié s'en sort et retrouve un poidsnormal.

Le risque zéro n'existe pas, mais l'onpeut s'en approcher. Beaucoup plus raresque par le passé, les intoxicationsalimentaires restent dues à un manquede vigilance ou d'information des con-sommateurs. Deux accidents alimen-taires sur cinq ont pour origine la mai-son et non le restaurant ou la cantine(en France voisine, du moins). Ceguide offre des conseils très concretspour aider le lecteur à limiter les ris-ques au maximum. Par exemple,comment choisir les produits de qua-lité et de bonne valeur nutritionnelle(la vigilance alimentaire doit com-

mencer dès le moment où le consom-mateur pénètre dans un magasin ou surun marché); comment entretenir sacuisine, ranger son réfrigérateur, conser-ver et consommer au mieux ses aliments.

Certaines informations (les appel-lations, par ex.) sont spécifiques à laFrance, mais restent néanmoins minori-taires dans ce guide vraiment complet.

Ce guide rassemble les con-tributions de douze spécialisteset complète la 3e édition des «Ap-ports nutritionnels conseillés pourla population française» (2001).

Outre des valeurs scientifiquesfondées, cet ouvrage propose uneapproche globale et cohérente de lanutrition des enfants sportifs, unedémarche pratique pour aider aumieux tous ceux qui ont à les prendreen charge.

La nutrition de cette populationnécessite une attention soutenue. Eneffet, des impératifs de santé particuliers

sont liés au développement physique,mental, sexuel propre à cette période dela vie. Il faut aussi prendre en comptenon seulement la fragilité, mais la dé-pendance de ces enfants à l'égard deparents et d'entraîneurs manifestantvolontiers des exigences élevées.

Hormis des apports chiffrés (énergie,macro- et micro-nutriments) et spécifiques(sports, âges, sexe), un chapitre entierest dédié aux troubles du comportementalimentaire.

L'anorexieLe miroir intérieurbrisé

Dr FranckSenninger. EditionsJouvence, 2004,95 pages,9.– fr.

Commentsortir de laboulimieet se réconcilieravec soi-même

Dr François Nef,Dr Yves Simon.Editions OdileJacob (CollectionGuide pour s’aidersoi-même), 2004,247 pages,42.30 fr.

Le guidepratique devotre sécuritéalimentaireJacques Huguenin.Editions Marabout,Paris, 2004,220 pages,13.10 fr.

Apportsnutritionnelsconseillés pourles enfants etadolescentssportifs dehaut niveau deperformanceCoordonnateurMichel Vidailhet.Ed. Tec & Doc/Lavoisier, 2004,120 pages,42.30 fr.

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TABULA NO 4 / OCTOBRE 2004 21

ECOLE

Le laboratoire des sens de«La Toque en herbe»

C'est dans le cadre de «La Toque enherbe», restaurant d'application pour lesapprentis de la restauration, au CPLN(Centre professionnel du littoral neu-châtelois) à Neuchâtel, qu'a été mis surpied un laboratoire des sens. Il s'agit

d'une structure offrant la pos-sibilité de déguster dans la nuit.Ce laboratoire des sens a été créé,à la base, dans le but de permettreaux apprentis du secteur alimen-tation d'acquérir un large vo-cabulaire pour décrire les ali-ments et les mets. Privé de la vue,il est plus facile de prendre con-science de l'importance de l'ouïe,du toucher, de l'odorat et du goûtdans l'acte de manger, de se con-centrer sur toutes les sensationset de les identifier. Cette struc-ture s'ouvre au public une foispar mois pour «Etoile dans la nuit,un souper sans chandelles», uneexpérience guidée de dégustationdans la nuit.

Avec une classeLe laboratoire des sens organise

également, selon la demande, des ate-liers pour des classes de l'école primaireou secondaire. Les thèmes, le contenuet l'organisation sont adaptés à chaqueclasse, mais tous les ateliers sont struc-turés en deux parties, théorie et pratique:• La partie théorique a pour but de

Renseignements

Renseignements et réservations pour «Etoile dans la nuit, unsouper sans chandelles»: restaurant d'application «La Toque enherbe», Maladière 62, 2007 Neuchâtel, tél. 032 717 40 20,e-mail: [email protected], Internet: www.cpln.ch/Infos/Batiments/Etoile_dans_nuit.htmRenseignements pour les classes: tél. 032 717 40 20, M. YvesPelletier

PAR MURIEL JAQUET,DIETETICIENNE DIPL.

Lecture, CD-ROM, Internet

Lecture

Pascal Desjours. Le goût et la cuisine. Albin Michel Jeunesse, coll.Les petits débrouillards, 2000. Expériences et jeux d'observation pourles enfants de 6 à 8 ans.

Gilles Stassard. C'est bon, c'est beau! Les arts du goût. Autrementjunior, Série Arts, 2002. Pour les enfants de 10 à 14 ans.

Nathalie Rigal. La naissance du goût. Comment donner aux enfantsle plaisir de manger? Editions Noesis, Paris 2000.

CD-ROM

Le goût et les 5 sens. Odile Jakob Multimedia/CNDP, 2002. Guidepédagogique pour la réalisation d'activités autour du goût.

Internet

Les Arts du Goût: www.crdp-poitiers.cndp.fr/gout/index.htm.Présentation de ressources documentaires entre autres.

rendre attentif l'élève aux divers che-mins parcourus par les alimentsavant d'être consommés et à ce quecela implique pour la santé et l'en-vironnement. Elle présente, selon lescas, la provenance, le mode de cul-ture ou de transformation, ou encoreles ingrédients intervenants dans lacomposition des divers aliments àdéguster.

• La partie pratique propose d'abordune observation des aliments et en-suite une expérience dans la nuit (oula pénombre, selon l'âge). La dégus-tation permet une confrontation entrel'observation préalable et les sen-sations en bouche (le plus appétis-sant n'étant pas toujours le plus goû-teux), des comparaisons entre ali-ments transformés industriellementet aliments «maison» ou entre «bio»et non «bio» par exemple. Elle permetbien sûr d'identifier les diverses sen-sations liées à la consistance, à latempérature, au goût et aux saveurs.

L'atelier peut présenter une très largepalette d'aliments allant des produits debases (fruits, légumes, laits) à des ali-ments fortement transformés (barres decéréales, sirop, aliments précuisinés ...).Les thèmes sont définis avec l'enseignant.Seul le coût des marchandises est fac-turé.

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22 TABULA NO 4 / OCTOBRE 2004

ENTRE NOUS

Erreur dans les données et la table suisse decomposition des aliments

Sur le CD-ROM «Données suisses sur les valeurs nutriti-ves» (page 640) et dans la brochure «Table suisse decomposition des aliments» (page 23), une erreur s'estglissée. La teneur en calcium de l'eau minérale Aproz n'estpas de 369 mg/100 g, mais de 36,9 mg/100 g.

PAR HANSJÖRG RYSER,DIRECTEUR SSN ET PASCALEMÜHLEMANN, RESPONSABLE DEL’UNITE SCIENCES ALIMENTAIRES

Vitamines etsels minérauxDans la livraison de ce nu-

méro de TABULA, vous trouve-rez notre nouveau CD-ROM avecdes affiches didactiques et desdépliants sur les vitamines et lessels minéraux. Ces éléments s'ins-pirent du contenu des numérosde TABULA parus ces dernièresannées et réactualisés sur la basedes dernières découvertes scienti-fiques. Ces documents livrent desdonnées sur les propriétés, lesfonctions, les recommandationsde consommation ainsi que lessources des vitamines et des selsminéraux. Ils conviennent à l'en-seignement scolaire, aux courset aux conférences.

La pyramidealimentaire revueet corrigéeDepuis la première parution

en Suisse de la pyramide alimen-taire élaborée par la SSN en 1999,les connaissances dans le do-maine de la nutrition ont progres-sé dans certains secteurs. Voilàpourquoi la SSN a réagi et adaptésa pyramide aux données scienti-fiques les plus récentes. Sa paru-tion est prévue pour début 2005.

La rédaction des modifica-tions nécessaires a été élaboréeau sein d'un groupe interne de

CD-ROM «vitamines+ sels minéraux»:il contient desaffichettes auformat A3 et A4ainsi que desdépliants pourl'enseignement, tiréde la série didac-tique de TABULA.On peut comman-der des CD-ROMsupplémentairespar l'intermédiairedu coupon publiépage 2 ou surInternet à l’adressewww.sge-ssn.ch/f.

spécialistes de la SSN en collabo-ration avec des praticiens émi-nents de la nutrition. La pyramidealimentaire de la SSN revue etcorrigée a été présentée au publicet soumise à critique à l'intérieurde l'OFSP et lors de la sessiond'automne de Nutrinet du 21 oc-tobre. Les prises de position écri-tes seront prises en considérationencore jusqu'au 15 décembre.Informations complémentairesau no 031 385 00 03.

Réseau d’experts «Nutri-tion» pour l'échange deconnaissancesCes prochaines semaines,

nous allons tenter de gagner ànotre cause les spécialistes del'alimentation que nous aimerionsbien avoir comme partenairespour notre nouveau réseau «Nu-trition». Ce réseau doit faciliterl'échange de connaissances entreles différents acteurs de l'alimen-tation de Suisse, et nous espéronsqu'il suscitera un vif intérêt. Lespartenaires qui s'annonceront entireront certains avantages puis-que les données de tous les par-ticipants (adresse, formation,centre d'intérêt, etc.) seront dis-ponibles et directement atteigna-bles dans un coin protégé par unmot de passe de notre site.

NUTRIKID®:résultats d'évaluationréjouissantsIl y a trois ans, nous avons

publié le module I de NUTRIKID®destiné à l'éveil en matière de nu-trition des enfants de 10 à 12 ans.Depuis lors, environ trois milleclasses suisses et autres ménagestravaillent avec ce matériel. C'estune raison suffisante pour me-surer la qualité et l'accessibilitéde ces différents moyens. Cetravail, des étudiantes de l'Ecolezurichoise de diététique et de laHaute école genevoise de diété-

tique l'ont entrepris au cours dedeux travaux de diplôme.

Les résultats de l'évaluationzurichoise sont maintenant con-nus. Ils parlent en faveur deNUTRIKID®: «Il ressort de notreévaluation, que ce matériel d'en-seignement permet de promou-voir la santé. Un extraordinaire90,7% des enseignants, parentset éducateurs jugent bonne à trèsbonne l'utilité des documents.NUTRIKID® enchante les enfants.Grâce aux nombreux exemplesproposés lors de l'enseignementet à la référence pratique à la viede tous les jours, les différentsmoyens permettent d'établir unlien étroit entre la théorie et lapratique. L'idée de transmettredes connaissances diététiques àdes enfants sur un mode ludiqueest atteint. Du point de vue de latechnique alimentaire, tous lesthèmes importants traitant d'unealimentation équilibrée sonttraités dans ce kit d'enseigne-ment NUTRIKID®. Les infor-mations sont exposées et pré-sentées en fonction des âges etdes enfants.»

Nutrinet.ch:ça continue!Le centre de coordination du

réseau a reçu ces derniers joursune lettre réjouissante. Promotionsanté Suisse s'est déclaré prêt àsoutenir financièrement le réseaude la nutrition et de la santé pen-dant deux années supplémen-taires. Ces prochains mois, nutri-net.ch s'est fixé un importantobjectif de travail, à savoir lesoutien de la SSN pour la révi-sion et l'information relative à lapyramide alimentaire revue etcorrigée. Plus tard, le réseau seraassocié à la rédaction de recom-mandations en matière d'alimen-tation pour différents groupes depopulation ou lors de diverses for-mes de maladie.

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MEMENTO

TABULA NO 4 / OCTOBRE 2004 23

Le 2 novembre

Le 3 novembre

Dès le 8 novembre

Dès le 9 novembre

Le 16 novembre

Le 16 novembre

Le 23 novembre

Dès le25 novembre

Jusqu’au 9 janvier2005

Dès le 20 janvier

Les 27 et 28janvier

Du 2 au 5 juin

Le 15 juin

Au Musée de l'alimentation «Alimentarium» à Vevey.Heures d'ouverture: mardi à dimanche, 10 h–18 h,tél. 021 924 41 11, fax 021 924 45 63e-mail: [email protected], Internet: www.alimentarium.ch

A 20 h à l'aula de l'Ecole professionnelle du Chablais, Marronniers 3,1860 Aigle. Conférence, entrée libre (collecte).Renseignements complémentaires: Espace prévention santé Aigle-Pays-d'Enhaut, tél. 024 468 40 40

A 18 h 30 à l'Espace prévention Lavaux-Riviera, ch. Verger 1,1800 Vevey, tél. 021 925 00 77, 1 séance à Vevey

18 h 30 à l'Espace prévention Lavaux-Riviera, tél. 021 925 00 77,2 séances les 8 et 15 novembre à Vevey

A 19 h à l'Espace prévention Lausanne, Pré-du-Marché 23,1004 Lausanne, tél. 021 644 04 24,2 séances les 9 et 16 novembre

De 9 h 15 à 11 h 30 à Château-d'Œx, pour les parents (garderie àdisposition). Les effets des aliments et des comportementsalimentaires à court, moyen et long terme. Coût CHF 20.–.Renseignements complémentaires: Espace prévention santé Aigle-Pays-d'Enhaut, tél. 024 468 40 40

A 19 h à l'Espace prévention Nord Vaudois, Orbe-Cossonay, Valléede Joux, Plaine 9, 1400 Yverdon-les-Bains, tél. 0844 811 721

A 19 h 30 à l'Espace prévention Nyon-Rolle-Gland-Terre Sainte,rue Juste Olivier 7, 1260 Nyon, tél. 022 361 72 72

A 19 h 30 à l'Espace prévention Nord Vaudois, Orbe-Cossonay,Vallée de Joux, tél. 0844 811 721, 1 séance à Yverdon-les-Bains,1 séance le 26 janvier 2005 à Payerne

Exposition à voir et à écouter au Musée de l'alimentation«Alimentarium» à Vevey

A 19 h 30 à l'Espace prévention Nord Vaudois, Orbe-Cossonay,Vallée de Joux, tél. 0844 811 721, 4 séances à Yverdon-les-Bains

Forum Fribourg, route du Lac 12, 1763 Granges-Paccot.7e Conférence nationale sur la promotion de la santé. Fraisd'inscription à la conférence: une journée CHF 200.–, deuxjournées CHF 300.–. Renseignements: www.promotionsante.ch

Hôtel Crowne Plaza à Genève. Congrès commun des sociétés denutrition clinique de l'Allemagne, de l'Autriche, de la Suisse et del'«European Federation of Associations of Dietitians» (EFAD). Plusd'informations: MCI Suisse SA, René Haller, 75 rue de Lyon,1211 Genève 13, tél. 022 339 95 89, fax 022 339 96 21, e-mail:[email protected], Internet: www.efad.org

9 h à 17 h à Berne, hôpital de l’Ile, salle Ettore Rossi. Congrèsnational et assemblée générale de la Société Suisse de Nutrion9 h à 10 h Assemblée générale10 h à 17 h Congrès national

Exposition permanente «Cuisiner,manger, acheter et diriger»

Que nous apporte les plantes sauvages?

En savoir plus sur les huiles

Les défis de la cinquantaine: soigner saforme, soigner sa cuisine

En finir avec les erreurs alimentaires

Risques et protections dans les aliments(0–6 ans)

Route des épices et plats végétariens

Céréales et légumineuses

«T'as de beaux os ...»

Lectures gourmandes

Cuisine minceur

Partager les savoirs pour mieuxpromouvoir la santé

Nutrition 2005 / 6th European Forum forDietitians

L’acool dans l’alimentation

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Sujets principaux du prochainnuméro (1/2005, parution finjanvier 2005):

Attentionau poisson!Plus d'autres articles, dont unsur la cuisine scandinave, toutsavoir sur les glucides et leschoux dans tous leurs états.

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