Hyperhomocys- tein6rnie et risque thrombotique • It semble aujourd'hui admis que i'hyperhomocysteinemie serique puisse ¢tre un facteur de risque cardiovasculaire precoce. I'homo- cysteine est dans la chafne meta- bolique au carrefour de la synthese de la cysteine et de la formation de la methionine par remethylation. Son dosage est couramment effec- tue dans les laboratoires speciali- ses et les valeurs usuelles de I'ho- mocysteine dans le serum sont comprises entre 6,00 et 12,5 mol/I soit 0,81 & 1,69 mg/I. Sachant que des concentrations elevees d'homocysteine peuvent 6tre reduites par I'administration de vitamine B 6 ou d'acide folique une equipe de medecins neerlandais s'est lancee, sur une periode de deux arts, darts une etude pros- pective visant & evaluer I'effet d'un tel traitement sur les indices sub- cliniques d'atherome. Cette etude a ete faite sur 158 freres ou sceurs en bonne sante de 167 patients victimes de troubles cardiovascu- laires thrombotiques precoces. 80 d'entre eux ont regu un placebo et les 78 autres 5 mg d'acide folique et 250 mg de vitamine B 6 par 24 heures. Sous reffet de ce traitement, la concentration de I'homocysteine serique avait baisse de faoon significative dans le groupe ,,vita- mines,, comparativement au groupe ,,placebo,, particuliere- ment apres absorption orale de methionine. On observait chez les patients du groupe ,, vitamines,, une amelioration elle aussi significative de I'ECG apr~s efforL Les effets etaient en revanche moins appa- rents pour ce qui concernait les autres teats d'evaluation de l'athe- rome (ultrasonographie des arteres carotidiennes et femorales). Cette etude ¢tait de courte duree et ses moyens d'evaluation limites par le choix des tests et la taille de I'echantillon mais ses resultats sont encourageants dans la mesure ou ils incitent & penser que lea effets du traitemeot vitaminique pourraient ¢tre associes #, une dimi- nution du risque cardiovasculaire en particulier coronarien.

A/tergie au latex nature/

L ~ allergie au latex est connue depuis fort Iongtemps. La sensibilisatJon aux pro- teines du latex naturel produites par

Hevea brasiliensis est IgE d#pendante (allergie immediate ou de type 1) et il existe une autre r~action allergique qui est en relation avec les additifs utifises lots de la transformation du latex qui est de type retard# (allergie de type IV). L'allergie n'a plus de secrets pour les biologistes depuis la publication des remarquables cahiers de formation sur ce theme publi~ par Bioforma. Les recommandations internationales pour la protec- tion contre te VIH et les virus des hepatites sont toutefois responsables d'un regain d'inter#t pour cette allergie, du far d'une utilisation accrue des gants en latex par le personnel expose.

On assiste depuis & une augmentation importante du nombre de sujets sensibilises aux proteines de latex (PL,) extractibles dont les industriels n'ont

pas su ou pu diminuer les taux. Toutes les staffs-

tiques publiees confirment cette evolution qui se

far essentiellement pour les reactions syst#-

miques. II existe apparemment trois groupes de sujets risque d'une sensibilisation aux PL :

- salaries fr#quemment exposes aux PL (tra- vailleurs de l'industrie du latex, personnels des blocs operatoires...) dont 6 ~ 10 o/o sont sensibili-

s~s ; - enfants exposes precocement au cours d'opera-

tions chirurgicales repet~es chez lesquels le taux de sensibilisation serait de I'ordre de 50 %; - les sujets atopiques dont il semble que la grande majorite des sujets sensibilises fasse partie. Le diagnostic d'une sensibilisation aux PL repose pour I'essentiel sur I'interrogatoire mais le diag-

nostic est souvent difficile en I'absence d'une notion d'exposition qui peut etre indirecte. Au moindre soupgon, il faut savoJr demander des

explorations allergologiques confirmant le statut atopique par un dosage des lgE suivies de

dosage des IgE specifiques et de tests cutanes. La prevention primaire est d'abord bas~e sur I'#viction des gants poudres, qui diss#minent clans I'atmosphere les proteines allergisantes,

mais fl est certain que lea reglementations devront rapidement imposer des mesures de prevention

secondaires pour les sujets sensibilises. D'ores et d~j& les sujets sensibilises sont en France pris en charge au titre des maladies professionnelles.

Presse Med. 29 (12/02/00.) 257-262

D'autres etudes sont necessaires pour preciser si ces resultats peu- vent ~tre extrapoles & des patients sains autres que les sujets & risque de cette etude et pour pre- ciser les doses de vitamines a uti- liser.

Lancet 355 (12/02/00) 517-522

Les empreintes genetiques • Le Concours Medical publie un dossier sur les empreintes gene- tiques et leur utilisation dans I'iden- tification d'un sujet. Ce dossier nous est apparu particulierement interessant pour le biologiste. Les methodes d'identificatioo par empreintes genetiques utilisent la dualite de notre patrimoine gene- tique au sein duquel il existe deux classes differentes d'ADN : - I'ADN codant qui ne represente que 1 0% de la totalite du genome et qui assurant le codage des pro- teines assure par sa constance la fidelite de transmission du m e s -

sage genetique au sein d'une espece ; - rADN non codant dont on ignore le r61e exact mais qui, du fait qu'il n'est pas soumis aux pressions selectives du precedent, a conserve les variations genetiques qu'il a subies, permettant de deft- nir la singularite biologique de chaque individu et de caracteriser un sujet parmi plusieurs milliards. Le polymorphisme de I'ADN porte soit sur une modification de la Ion- gueur d'un fragment soit sur celle de la sequence qui le constitue avec substitution, insertion ou deletion d'une ou plusieurs bases. On parle de polymorphisme de taille ou de polymorphisme de site. Les methodes d'analyse utilisees s'interessent principalement aux sequences repetitives polymorphes courtes (STR-short tandem repeats) de I'ADN nucleaire. II suf- fit d'analyser une dizaine de ces sequences pour discriminer un sujet parmi plusieurs milliards. Lorsque les echantillons & analyser sont fortement degrades I'ADN nucleaire (ADNnu) n'est plus exploitable et on se tourne vers

rADN mitochondrial (ADNmt). Etant donne le nombre tres (~leve de mitochondries contenus dans chaque cellule on a en effet toutes les chances de pouvoir disposer de quelques copies d'ADMmt. II faut toutefois savoir que rADNmt est la copie fidele du seul ADN maternel et qu'il ne peut servir dans les etudes de filiation. La Ioi n'autorise I'examen des empreintes genetiques que sur demande d'un magistrat (recherche de filiation, affaires cri- minelles), sur demande d'un mede- cin (etude genetique d'une maladie hereditaire) ou pour des etudes & des fins scientifiques. Uanalyse des empreintes gene- tiques est, pour ce qui concerne les recherches medicales ou scienti- fiques, pratiquee dans de nom- breux laboratoires mais elle est en revanche tres reglementee pour les affaires judiciaires (13 laboratoires agrees) Depuis le 1 er janvier 2000, le fichier national des empreintes genetiques est operationnel.

Concours M#d. 122 (15/01/00) 99"107

Revue Franoaise des Laboratoires, fevrier/mars 2000, N ° 320 1 5