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Global Climate Change Alliance
Ouvrir la voie à un développement compatible avec le climat: l’expérience de l’Alliance mondiale contre le
changement climatique
Alliance mondiale contre le changement climatique
La publication « Ouvrir la voie à un développement compatible avec le climat: l’expérience de l’Alliance mondiale
contre le changement climatique » est disponible à l’adresse http://www.gcca.eu
ISBN: 978-92-79-27029-1; doi: 10.2841/16191
Sites internet connexes:
http://ec.europa.eu/europeaid/index_en.htm
http://ec.europa.eu/clima/news/index_en.htm
http://www.gcca.eu
http://www.mangrovesgy.org
http://www.un.org.kh/undp/what-we-do/projects/cambodia-climate-change-alliance
http://www.mrcmekong.org/about-the-mrc/programmes/climate-change-and-adaptation-initiative/
Publications connexes de l’UE:
“Recourir à des approches innovantes et efficaces pour aider les pays en développement à faire face au changement
climatique”, Union européenne, 2011
“Supporting a Climate for Change”, Union européenne, 2012
“European Union fast start funding for developing countries, 2012 progress report”, rapport d’étape, Union
européenne, 2012
Ni la Commission européenne ni aucune autre personne agissant en son nom n’est responsable de l’usage qui
pourrait être fait des informations contenues dans la présente publication.
© Union européenne 2012. Reproduction autorisée moyennant mention de la source.
Légende de la photo de couverture: Île densément peuplée, Îles Salomon
Légendes des photos de la quatrième de couverture:
Photo du haut: Plantation de mangrove en Jamaïque
Photo du milieu: Concours de dessins de jeunes gens sur le changement climatique au Cambodge
Photo du bas: Première Conférence mondiale de capitalisation de l’expérience de l’AMCC, septembre 2012
Droits de copyright sur les photos:
Première page de couverture: Bureau national de gestion des risques, Îles Salomon; Page 16: Peter Brinn; Page 23:
Peter Brinn; Page 32, photo du haut: Ministère de l’environnement et de l’énergie des Seychelles; Page 32, photo
du bas: Annette Arjoon-Martins; Quatrième de couverture, photo du haut: Tamara Levine; Quatrième de couverture,
photo du milieu: Alliance cambodgienne contre le changement climatique; Quatrième de couverture, photo du bas:
Union européenne.
to landfill
printed by seacourt: proud to be counted amongst the top three environmental printers in the world
Imprimé au Royaume-Uni, mars 2013
Imprimé sur papier FSC 100% recyclé
Garanties de l’imprimeur:
100% sans eau
100% sans alcool ni substitut
100% neutre en termes d’émissions de carbone
100% énergie renouvelable
100% encres à base d’huile végétale
RemerciementsLa présente publication a été réalisée grâce aux contributions et au partage de l’expérience des collaborateurs des
délégations de l’Union européenne impliqués dans la mise en œuvre de l’AMCC aux quatre coins du monde, et
plus particulièrement grâce à: Habtamu Adane (Éthiopie), Hoa-Binh Adjemian (Bénin), Baas Brimer (Laos), Delphine
Brissonneau (Thaïlande), Clément Bourse (Papouasie-Nouvelle-Guinée), Kristina Bünde (Bhoutan), Alain-Antoine
Castermans (Guyana), Thierry Catteau (Fidji/Pacifique), Koen Everaert (Cambodge), Sylvie Fontaine (Mali), Elisabeth
Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives),
Maria Iarrera (Tanzanie), Andrea Janoha (Barbade), Ruth-Maria-Loreta Jorge (Timor-Oriental), Josephine Kalinauckas
(Lesotho), Jalia Kobusinge (Ouganda), Karla Krieger (République centrafricaine), Adrien Mourgues (Vanuatu),
Séraphine Mukankusi (Rwanda), Lluis Navarro (Népal), Jorge Nieto Rey (Bangladesh), Susanna Nilsson (Éthiopie/
Union africaine), Thomas Opperer (Jamaïque et Belize), Ronan Pecheur (Burkina Faso), Fausto Perini (Gambie), Frank
Rijnders (Mozambique), Filippo Saracco (RDC), Ranjan Shrestha (Népal), Mwembe Sichula (Zambie), Anne Simon
(Sénégal), John Stanley (Samoa), Richard Vanderhorst (Jamaïque et Belize), Pierre-Luc Vanhaeverbeke (Jamaïque et
Belize), Stephan Van Praet (Sierra Leone), Abu Yadetta (Éthiopie), Tjasa Zivko (Maurice et Seychelles) et Diego Zurdo
(Rwanda).
Nos remerciements vont également à Karla Van Eynde, du programme intra-ACP de l’AMCC (Belgique), à Aliti
Koroi, du Centre du Pacifique pour l’environnement et le développement durable à l’Université du Pacifique Sud, à
Mweusi Karake, de l’Initiative Changement climatique du Marché commun de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe
(COMESA), au Secrétariat du COMESA, et à Edwige Botoni, du Comité permanent inter-États de lutte contre la
sécheresse dans le Sahel (CILSS).
Avec l’aide de Peter Brinn, de Tamara Levine et de Florine Thiery, Catherine Paul a rédigé les documents d’information
de la première Conférence mondiale de capitalisation de l’expérience de l’AMCC, organisée en septembre 2012, qui
faisaient le point sur les expériences de terrain et recueillaient des exemples issus des divers sites de mise en œuvre
de l’initiative. Les textes ont été rédigés par Nicola Holland, tandis que la conception graphique a été assurée par
Anthony Hughes, sous la supervision de Mark Futter (Facilité d’appui de l’AMCC).
Le contenu de la publication a été supervisé et la rédaction de ses textes menée par Sophie De Coninck, en
collaboration avec Paul Renier (DG Développement et coopération de la Commission européenne).
I
Remerciements
Préface 1
Ajouter de la valeur au paysage du changement climatique 3
Une plateforme de dialogue et d’appui technique et financier 4
Une initiative à mise en œuvre accélérée 5
Un catalyseur pour le financement et le soutien à long terme à la lutte contre le changement climatique 5
Un réseau de programmes aux niveaux national et régional 9
Assurer l’efficacité de l’aide liée au changement climatique 15
Assurer l’appropriation et l’alignement 16
Favoriser l’harmonisation et la coordination 18
Adopter une gestion axée sur les résultats et la responsabilité mutuelle 20
Sur le terrain: Faciliter la gestion des ressources en eau au Belize 21
Sur le terrain: Améliorer les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire dans les zones rurales de l’Ouganda 23
Enseignements tirés de l’expérience 25
Collecter, évaluer et partager des données probantes sur le climat et le développement 25
Combiner le travail institutionnel, politique et de terrain 25
Impliquer un large éventail de parties prenantes, depuis les communautés jusqu’aux ministères des finances 26
Promouvoir des approches intégrées 26
Intégrer le changement climatique dans la planification du développement 29
Programmes nationaux et régionaux 30
Ateliers d’intégration du changement climatique 31
Sur le terrain: Intégrer le changement climatique au Népal 32
Sur le terrain: Protéger les zones côtières et assurer l’intégration en Gambie 34
Enseignements tirés de l’expérience 36
Présenter le changement climatique comme un problème de développement 36
Renforcer les institutions, les procédures et les systèmes 36
Combiner l’intégration aux niveaux national et local 36
Intégrer d’emblée le changement climatique dans les systèmes budgétaires et de suivi 36
Piloter l’appui budgétaire à la lutte contre le changement climatique 41
Sur le terrain: Renforcer la gestion des ressources naturelles renouvelables au Bhoutan 44
Sur le terrain: Gérer les inondations et les effets du changement climatique aux Samoa 46
Enseignements tirés de l’expérience 48
Exploiter les programmes d’appui budgétaire sectoriel ou général existants 48
Choisir des indicateurs concrets et faisant l’objet d’une appropriation au niveau national 48
Compléter l’appui budgétaire par une assistance technique ciblée 48
Appuyer les pays par des interventions au niveau régional 51
Sur le terrain: Appuyer l’éducation et la recherche sur le changement climatique dans les îles du Pacifique 55
Sur le terrain: Gérer les effets du changement climatique sur l’agriculture en Afrique orientale et australe 57
Enseignements tirés de l’expérience 59
Constituer des partenariats à l’échelle régionale 59
Appuyer la collecte et la gestion de données ainsi que la recherche appliquée 59
Renforcer les capacités et les institutions régionales 59
Gérer les connaissances et promouvoir l’apprentissage 61
Faire des connaissances et de la communication une priorité 62
Événements et dialogue 62
Communauté de l’AmCC 63
L’avenir de l’AmCC 65
Abréviations et acronymes 68
III
Table des matières
V
Liste des encadrés, graphiques, cartes et tableaux
Encadré 1: Les cinq domaines prioritaires de l’AmCC 4
Encadré 2: Appuyer les régions et les États ACP 9
Encadré 3: S’aligner sur les priorités nationales en matière d’adaptation 18
Encadré 4: S’unir pour soutenir l’initiative REDD+ 19
Encadré 5: Collecter, évaluer et partager les données probantes 25
Encadré 6: Combiner le travail institutionnel, politique et de terrain 26
Encadré 7: Impliquer un large éventail de parties prenantes 27
Encadré 8: L’adaptation basée sur les écosystèmes et autres approches intégrées 27
Encadré 9: Intégrer adaptation et réduction des risques de catastrophe 28
Encadré 10: Des recherches pertinentes pour les décisions politiques en appui
à l’intégration du changement climatique 30
Encadré 11: Les ateliers d’intégration débouchent sur des actions concrètes en Dominique 31
Encadré 12: Appréhender le changement climatique comme un problème de développement 36
Encadré 13: Renforcer les institutions ainsi que les procédures et systèmes administratifs 37
Encadré 14: Améliorer la coordination intersectorielle et entre les niveaux national et local 37
Encadré 15: Intégrer le changement climatique au niveau local 37
Encadré 16: Intégrer le changement climatique dans les processus budgétaires et de financement 38
Encadré 17: Intégrer le changement climatique dans le système national de suivi 38
Encadré 18: Renforcer les cadres politiques, juridiques et réglementaires 43
Encadré 19: Exemples d’indicateurs de processus et de résultats pour l’appui budgétaire 49
Encadré 20: Intégrer le changement climatique dans le plan quinquennal du secteur des RNR du Bhoutan 49
Encadré 21: Compléter l’appui budgétaire par une assistance technique 50
Encadré 22: Adopter des approches à la fois « descendantes » et « ascendantes » dans le Pacifique Sud 52
Encadré 23: Renforcer les partenariats régionaux 59
Encadré 24: Soutenir la recherche appliquée et la recherche en appui aux politiques à l’échelle régionale 60
Encadré 25: Apprendre par la pratique à l’échelle régionale 60
Graphique 1: Les deux piliers de l’AmCC 4
Graphique 2: Interventions de l’AmCC jusqu’en 2012 – Répartition entre domaines prioritaires 5
Graphique 3: Interventions de l’AmCC jusqu’en 2012 – Répartition entre secteurs 5
Graphique 4: Financements cumulés de l’AmCC de 2008 à 2013 – Engagements et affectations 6
Graphique 5: Origine des financements de l’AmCC de 2008 à 2013 – Engagements et affectations 6
Graphique 6: Interventions de l’AmCC jusqu’en 2012 – Répartition entre modalités d’aide 42
Carte 1: Aperçu des programmes de l’AmCC 7
Tableau 1: Aperçu des programmes nationaux soutenus par l’AmCC 10
Tableau 2: Aperçu des modalités d’aide utilisées pour les programmes nationaux de l’AmCC 16
Tableau 3: Contribution des programmes de l’AmCC à des stratégies et programmes nationaux existants 17
Tableau 4: Gestion, programmation et financement conjoints au titre de l’AmCC 19
Tableau 5: Contribution de l’AmCC à des fonds ou initiatives multibailleurs 20
Tableau 6: Aperçu des programmes régionaux soutenus par l’AmCC 53
Paysage traditionnel en terrasses au Népal
La communauté du changement climatique doit continuer à plaider pour la lutte contre ce phénomène, et insister sur la nécessité de relever ce défi parallèlement à celui du développement.
2
PréfaceDes preuves scientifiques irréfutables
nous montrent que le changement
climatique est une réalité. Le climat
est l’exemple ultime du bien public
mondial partagé par toutes les
populations, transcendant les
frontières et les générations. De plus,
le changement climatique affecte
quasiment tous les secteurs de
l’économie mondiale et toutes
les sociétés.
Chaque jour, ce phénomène se
fait plus menaçant et affecte la
vie et les moyens de subsistance
de millions de personnes. Quand
une telle menace pèse sur un bien
public mondial, il est purement et
simplement impossible d’y répondre
au niveau individuel: la collaboration
de tous s’impose pour faire face au
problème. De plus, beaucoup des
pays qui ont le moins contribué au
changement climatique sont aussi
ceux qui en souffrent le plus.
C’est pourquoi le changement
climatique n’est pas qu’un problème
environnemental concernant les pays
développés. Il devient de plus en
plus un problème de développement
qui, si l’on ne s’y attelle pas de façon
adéquate, pourrait bientôt anéantir
des années d’efforts en matière de
développement.
L’UE joue le rôle de chef de file
dans la promotion de l’agenda
international de lutte contre le
changement climatique. Elle agit
à l’intérieur de ses frontières en
fixant et en poursuivant d’ambitieux
objectifs de réduction des émissions
de gaz à effet de serre, mais aussi à
l’échelle internationale en participant
activement aux négociations sur
le climat et en aidant ses pays
partenaires à mettre en œuvre
des stratégies d’adaptation et
d’atténuation.
En 2007, l’UE a été à l’origine de
la création de l’Alliance mondiale
contre le changement climatique
(AMCC). L’AMCC est désormais
un mécanisme bien établi et une
référence pour les actions futures.
En 2008, elle travaillait avec quatre
pays. D’ici à la fin de 2012, plus de
45 programmes de l’AMCC seront
en cours ou en préparation dans
plus de 35 pays de quatre régions du
monde, représentant une enveloppe
budgétaire de plus de 285 millions €.
L’AMCC ne ménage pas ses
efforts pour appuyer les pays et
régions pauvres les plus vulnérables
au changement climatique, en les
aidant à renforcer les capacités
humaines, techniques et financières
nécessaires pour relever ce défi.
Cet appui est axé en particulier sur
les pays les moins avancés (PMA)
et les petits États insulaires en
développement (PEID).
L’expansion rapide de l’AMCC
repose sur l’engagement de faire de
la réponse aux défis du changement
climatique l’un des moteurs
fondamentaux du développement.
Les exemples de l’action de l’AMCC
sont multiples et variés. Ils vont
de la restauration des mangroves
au Guyana au renforcement de
la sécurité foncière au Rwanda
en passant par l’amélioration des
systèmes d’alerte précoce et de
surveillance climatique au Vanuatu.
Leur finalité commune est de
sécuriser les moyens de subsistance
et de protéger les communautés les
plus exposées aux risques.
Par ailleurs, l’AMCC s’appuie sur
les connaissances et l’expérience
acquises sur le terrain pour éclairer
et façonner le débat international,
en favorisant le dialogue politique
de haut niveau et en créant
une dynamique d’échange et
d’apprentissage.
Grâce à l’AMCC, de précieux
enseignements tirés de projets au
Cambodge ou au Mozambique
peuvent encourager d’autres
acteurs à prendre des initiatives
similaires au Myanmar ou dans les
Comores. De même, l’expérience
de l’appui budgétaire acquise au
Bhoutan ou dans les Îles Salomon
facilite la conception de nouveaux
programmes de développement au
Lesotho ; et le succès des écovillages
de Tanzanie pourrait stimuler la mise
sur pied d’initiatives de même nature
en Haïti ou au Malawi.
Cette publication a pour but de
donner un aperçu de la diversité des
programmes de l’AMCC à travers
les pays et régions du monde, et de
montrer comment le changement
climatique est intégré dans les
activités de développement.
J’espère qu’elle pourra être source
d’inspiration pour les praticiens et
les décideurs qui, en première ligne
de la lutte contre le changement
climatique, travaillent partout dans le
monde en faveur des populations les
plus pauvres et les plus vulnérables.
And
ris Piebalgs Commissaire européen au d
ével
oppe
men
t
Agricultrice devant son champ d’arachides au Malawi
Les résultats des interventions de l’AMCC à travers le monde, ainsi que du dialogue politique et des échanges d’expérience menés à divers niveaux, aident les négociateurs à mieux comprendre les enjeux et besoins des pays les plus vulnérables, et à identifier les réponses les plus efficaces.
4
Ajouter de la valeur au paysage du changement climatique
L’AMCC apporte une contribution
essentielle au paysage du
changement climatique par le biais
d’un double niveau d’action: le
dialogue et l’échange d’expérience
d’une part, et la coopération au
moyen d’interventions nationales ou
régionales d’autre part. Ce double flux
permet à l’AMCC de promouvoir le
transfert des connaissances acquises
sur le terrain, et d’éclairer ainsi le
débat international et les processus
décisionnels relatifs au changement
climatique au plus haut niveau. Il
permet également d’assurer une
cohérence entre les engagements
politiques pris ou les principes définis
à l’échelon international, tels que les
OMD et l’efficacité de l’aide, et la
manière dont l’aide liée au climat se
traduit dans la pratique.
L’adaptation. L’AmCC entend encourager l’amélioration des connaissances relatives aux effets du changement climatique et l’élaboration ainsi que la mise en œuvre d’actions d’adaptation appropriées, notamment dans les secteurs de l’eau et de l’agriculture, afin de réduire la vulnérabilité des populations à ces effets. L’AmCC s’appuie sur les programmes d’action nationaux d’adaptation (PANA) et d’autres plans nationaux.
La réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD). Dans les PmA, 60% des émissions sont dues à des changements dans l’utilisation des terres, principalement la déforestation. L’AmCC appuie la mise en œuvre de solutions visant à réduire les émissions de dioxyde de carbone (CO2) liées à la déforestation et à créer des mesures d’incitation en faveur de la protection des forêts, tout en préservant les moyens de subsistance des populations et les écosystèmes tributaires des forêts.
Le renforcement de la participation au marché mondial du carbone. L’AmCC entend promouvoir une répartition géographique plus équitable des financements liés au mécanisme de développement propre (mDP) en renforçant les capacités des pays partenaires à y accéder, notamment dans le domaine de l’énergie.
La réduction des risques de catastrophe (RRC). L’AmCC cherche à aider les pays en développement à se préparer aux catastrophes naturelles liées au climat, à réduire ces risques et à limiter leur impact.
1
2
3
4
5
L’AMCC axe son appui technique sur cinq domaines prioritaires. La plupart de ces domaines sont encore très récents et méritent qu’on leur consacre un appui spécifique, qui mette l’accent sur l’apprentissage et le développement des connaissances.
L’intégration du changement climatique dans les efforts de réduction de la pauvreté et de développement. L’AmCC favorise l’intégration systématique des questions liées au changement climatique dans la planification du développement national, de l’élaboration des politiques et de la budgétisation jusqu’à la mise en œuvre et au suivi. Ce domaine prioritaire, qui porte essentiellement sur le renforcement institutionnel, est souvent associé à l’adaptation et à la réduction des risques de catastrophe.
Encadré 1: Les cinq domaines prioritaires de l’AMCC
Une plateforme de dialogue et d’appui technique et financier
L’AMCC encourage le dialogue et l’échange
d’expérience entre l’UE et les pays en
développement sur la politique climatique et
les moyens concrets d’intégrer le changement
climatique dans les politiques de développement et
les budgets.
Les résultats de ce dialogue et de ces échanges
alimentent les discussions sur l’accord climatique
postérieur à 2012 en vertu de la Convention-cadre
des Nations Unies sur les changements climatiques
(CCNUCC) et inspirent la coopération technique
et financière appuyée par l’AMCC. Le dialogue se
déroule aux niveaux mondial, régional et national.
L’AMCC offre un soutien technique et financier aux
pays en développement visés pour qu’ils intègrent
le changement climatique dans leurs politiques
de développement et leurs budgets et mettent en
œuvre des actions d’adaptation et d’atténuation,
en privilégiant cinq domaines prioritaires
(voir l’encadré 1).
Cette coopération technique et financière permet
à son tour d’alimenter le dialogue et l’échange
d’expérience, aux niveaux régional et mondial,
entre l’UE et les pays partenaires.
Une plateforme de dialogue et de coopération Un soutien technique et financier
Graphique 1: Les deux piliers de l’AMCC
5
Les graphiques 2 et 3 illustrent
la répartition des interventions
nationales et régionales de l’AMCC
entre les domaines prioritaires et les
secteurs.
Une initiative à mise en œuvre accéléréeEn 2008, l’AMCC travaillait avec
quatre pays. D’ici 2013, le nombre
de pays bénéficiaires aura plus que
décuplé.
À la fin de 2012, plus de 45
programmes de l’AMCC seront en
cours ou en préparation dans plus
de 35 pays et quatre régions du
monde (voir carte 1), représentant une
enveloppe de plus de 285 millions €.
Le graphique 4 présente l’évolution
des financements de l’AMCC.
À côté de l’aide au développement
ordinaire consacrée à la lutte contre
le changement climatique, l’AMCC
compte aussi sur des financements
nouveaux et supplémentaires, à
savoir les financements à mise
en œuvre rapide promis lors de la
quinzième Conférence des Parties de
la CCNUCC à Copenhague, en 2009.
Ces financements ont contribué à
l’expansion rapide de l’initiative. Le
graphique 5 illustre la répartition des
sources de financement de l’AMCC.
Le développement rapide de l’AMCC
répond à la demande exprimée
par les pays en développement
concernant l’apport urgent d’une aide
pour gérer les effets du changement
climatique. Ce succès implique
de préparer des programmes en
respectant des échéances serrées,
dans un contexte parfois difficile.
Un catalyseur pour le financement et le soutien à long terme à la lutte contre le changement climatiqueRécemment, la première Conférence
mondiale de capitalisation de
l’expérience de l’AMCC (voir le
chapitre Gérer les connaissances et
promouvoir l’apprentissage) a mis en
évidence les défis que représentent,
entre autres, la concurrence entre
les priorités, la capacité d’absorption
limitée, la coordination des donateurs
et les incertitudes entourant l’avenir
des financements liés au climat.
L’AMCC aide à relever ces défis, en
particulier en renforçant les capacités
de planification, les systèmes de
gestion des finances publiques et
de suivi, en mettant en place les
fondements de l’appui budgétaire
lié au changement climatique, en
contribuant à la constitution de fonds
multibailleurs, en ouvrant la voie à
des fonds fiduciaires nationaux pour
le changement climatique, et en
attirant des cofinancements en faveur
d’interventions liées au climat.
En outre, les programmes de l’AMCC
aident les pays à se préparer à la
participation à REDD+ et facilitent
leur accès au Mécanisme de
développement propre (MDP) et au
marché volontaire du carbone.
Par cette approche, l’AMCC aide
les pays à augmenter leur capacité
d’absorption et à se préparer à
recevoir des financements relatifs
au changement climatique sur le
long terme, ce qui est indispensable
Graphique 2: Interventions de l’AMCC jusqu’en 2012 – Répartition entre domaines prioritaires
(nombre d’interventions)
Graphique 3: Interventions de l’AMCC jusqu’en 2012 – Répartition entre secteurs
(nombre d’interventions)
29
22
13
7
9
25
24
12
73
18
16
Adaptation
Intégration
REDD
RRC
MDP
Agriculture, gestion du territoire, sécurité alimentaire, pêche
Développement global et réduction de la pauvreté
Forêts et ressources naturelles
Énergie
Gestion des zones côtières
Éducation, recherche, développement technique
Eau et assainissement, gestion des déchets, infrastructures, tourisme et santé
6
Graphique 4: Financements cumulés de l’AMCC de 2008 à 2013 – Engagements et affectations (m €)
300
(m €)
200
100
02008 2009 2010 2011 2012 2013
Fonds engagés
Fonds engagés et affectés
FSF CE (€75m)
FED (€40m)
EM UE (€5m)
FSF EM UE (€32m)
BCE (€138m)
BCE: Budget de la Commission européenne FSF: Financements à mise en œuvre rapide EM UE: États membres de l’Union européenne FED: Fonds européen de développement
Graphique 5: Origine des financements de l’AMCC de 2008 à 2013 – Engagements et affectations (m €)
pour promouvoir un développement
compatible avec le climat. L’AMCC
joue aussi un rôle de catalyseur
pour renforcer l’intégration du
changement climatique dans l’aide
au développement ordinaire de l’UE,
entraînant ainsi un effet multiplicateur.
Au niveau international, l’expérience
de l’AMCC contribue à éclairer les
négociations sur le changement
climatique, en particulier en ce qui
concerne la constitution du Fonds
vert pour le climat.
7
Carte 1: Aperçu des programmes de l’AMCC
Pays partenaire de l’AMCC
Programmes régionaux:
Bassin inférieur du Mékong
Afrique
Afrique orientale et australe
Afrique de l’Ouest
Pacifique
Pacifique Sud
Caraïbes
Caraïbes orientales
8
Carte 1: Aperçu des programmes de l’AMCC
9
Un réseau de programmes aux niveaux national et régionalL’AMCC peut compter sur un vaste
réseau de praticiens du changement
climatique, de partenaires du
développement et d’acteurs de l’UE,
actifs dans quatre régions et 35
pays.
Les pays et organisations
partenaires de l’AMCC contribuent
à la diversité de ce réseau et
en bénéficient tous, de même
qu’ils bénéficient de l’abondance
d’informations et de connaissances
générées par plus de 45
programmes à travers le monde. Ce
réseau a une grande valeur du fait
de la diversité des interventions de
l’AMCC et de leur nombre. Les pays
où intervient l’AMCC s’étendent sur
plusieurs continents. Des contreforts
de l’Himalaya jusqu’aux mangroves
du Guyana, des communautés
locales reçoivent un soutien pour
faire face au changement climatique.
Les interventions couvrent de
nombreux secteurs et les cinq
domaines prioritaires en recourant à
différentes modalités d’aide. Malgré
cette diversité, l’immense majorité
des programmes poursuivent des
objectifs, des priorités ou des
approches similaires et peuvent
donc partager des enseignements
tirés de leurs expériences
respectives.
Les huit programmes régionaux de
l’AMCC complètent les interventions
nationales et facilitent le travail
en réseau aux niveaux régional et
transrégional. L’intervention la plus
importante de l’AMCC, centrée sur
le groupe des États d’Afrique, des
Caraïbes et du Pacifique (ACP),
supervise cinq des huit programmes
régionaux et offre une assistance
technique et un soutien à 80 États
membres du groupe ACP, pour un
budget global de 40 millions € (voir
l’encadré 2).
Encadré 2: Appuyer les régions et les États ACP
wLe but du programme intra-ACP de l’AMCC est d’aider le groupe des États ACP à mieux faire face au changement climatique en tant que phénomène porteur de défis pour leur développement, en particulier par l’amélioration de la compréhension de ses effets et par une contribution à la mise au point de réponses d’adaptation et d’atténuation adéquates. Le programme s’articule autour de sept composantes indépendantes mais liées entre elles. Cinq de ces composantes sont mises en œuvre par des institutions régionales dans les régions ACP (voir le tableau 6).
Deux composantes supplémentaires apportent un appui institutionnel et technique à l’ensemble du programme. Elles permettent d’assurer la coordination générale entre les diverses composantes intra-ACP, avec les autres interventions de l’AMCC, ainsi qu’avec d’autres initiatives prises dans les États membres du groupe ACP. Elles permettent également d’apporter, sur demande, une assistance technique en matière de changement climatique aux pays ACP et à leurs missions et ambassades. Les pays ACP peuvent solliciter une assistance technique à court terme et personnalisée par le biais de la section intra-ACP du site internet de l’AMCC, pour des questions allant de la formulation de projets à la réalisation d’études et à l’organisation de formations.
De par l’échelle et la diversité de
ses interventions, l’AMCC dispose
donc d’une mine de connaissances
et d’expérience dans le domaine
du changement climatique. Par
ailleurs, l’AMCC s’est engagée
en faveur d’un dialogue de haut
niveau ainsi que de l’échange et
du partage des enseignements
tirés de son expérience au sein de
la communauté du changement
climatique. La première Conférence
mondiale de capitalisation de
l’expérience organisée récemment
par l’AMCC est un excellent exemple
de la façon dont un réseau de
programmes nationaux et régionaux
peut éclairer et intensifier le débat
sur le changement climatique (voir le
chapitre Gérer les connaissances et
promouvoir l’apprentissage).
10
Pays Partenaires Domaines prioritaires de l’AMCC
Secteurs Budget Durée
Bangladesh Banque mondiale, Ministère de l’environnement et des forêts
Adaptation et RRC
Développement global et réduction de la pauvreté
Agriculture; gestion des zones côtières; infrastructures; gestion du territoire; ressources naturelles
Valeur totale: 127,6 millions € (CE: €28,5m, dont AMCC: €8,5m; Royaume-Uni: €69,7m; Suède: €10,2m; États-Unis: €10m; Australie: €5,3m; Suisse: €2,6m; Danemark: €1,3m)
2011 à 2017
Belize Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Ministère des ressources naturelles et de l’environnement, Organisation nationale de gestion des urgences
Intégration et adaptation
Développement global et réduction de la pauvreté
Eau
Valeur totale: 3,2 millions € (AMCC: €2,9m; gouvernement du Belize et PNUD: €0,3m)
2012 à 2014
Bénin PNUD, Centre national de gestion des réserves de faune, Institut géographique national, Centre national de télédétection, Ministère de l’environnement, de l’habitat et de l’urbanisme
REDD et RRC Forêts Valeur totale: 8,3 millions € (AMCC: €8m; PNUD: €0,3m)
2012 à 2016
Bhoutan Ministère de l’agriculture et des forêts, Commission du bonheur national brut
Intégration Développement global et réduction de la pauvreté
Agriculture
Valeur totale: 4,40 millions € (AMCC, dont FSF de l’Estonie: €0,8m)
2013 à 2016
Burkina Faso* Banque mondiale, Ministère de l’environnement et du développement durable
Intégration, adaptation et REDD
Forêts; gestion du territoire
Valeur totale: 22 millions € (AMCC: €8m; Banque mondiale / Programme d’investissement forestier: €14m)
2013 à 2018 (est.)
Cambodge PNUD, Alliance cambodgienne contre le changement climatique, Ministère de l’environnement
Intégration Développement global et réduction de la pauvreté
Valeur totale: 8,35 millions € (AMCC: €2,21m; Suède: €3,40m; Danemark: €0,43m; PNUD: €2,31m)
2009 à 2012
Tableau 1: Aperçu des programmes nationaux soutenus par l’AMCC Les programmes financés sur le budget 2012 sont marqués d’un astérisque. Les programmes d’appui budgétaire apparaissent en jaune clair. FSF: financement à mise en œuvre rapide (fast start funding).
11
Pays Partenaires Domaines prioritaires de l’AMCC
Secteurs Budget Durée
Éthiopie Agence française de développement (AFD), Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ), Autorité de protection de l’environnement, Ministère de l’agriculture et du développement rural
Intégration, adaptation et MDP
Développement global et réduction de la pauvreté
Gestion du territoire; énergie
Valeur totale: 13,7 millions € (AMCC, dont FSF de la CE: €8m)
2011 à 2015
Gambie Ministère des finances et des affaires économiques, Agence nationale de l’environnement, Département des ressources en eau, Ministère des forêts et de l’environnement
Intégration et adaptation
Développement global et réduction de la pauvreté
Gestion des zones côtières
Valeur totale: 3,86 millions € (AMCC)
2012 à 2016
Guyana Ministère de l’agriculture via l’Institut national de recherche et de vulgarisation agricoles
Adaptation et REDD
Gestion des zones côtières
Valeur totale: 4,165 millions € (AMCC)
2009 à 2014
Îles Salomon Ministère de l’environnement, du changement climatique, de la gestion des catastrophes et de la météorologie, Ministère de la planification nationale et de la coordination de l’aide
Intégration, adaptation et RRC
Développement global et réduction de la pauvreté
Valeur totale: 2,8 millions € (AMCC)
2011 à 2014
Jamaïque Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), Institut de planification de la Jamaïque, Département des forêts, Agence nationale pour l’environnement et la planification, Ministère de l’eau, du territoire, de l’environnement et du changement climatique
Adaptation, REDD et RRC
Gestion des zones côtières; gestion des forêts; ressources naturelles
Valeur totale: 4,48 millions € (AMCC: €4,13m; gouvernement de la Jamaïque et PNUE: €0,35m)
2010 à 2013
Lesotho* Ministère des finances et de la planification du développement
Intégration Développement global et réduction de la pauvreté
Énergie
Valeur totale: 4 millions € (AMCC, FSF de l’Irlande)
2013 à 2016 (est.)
Maldives Banque mondiale, Ministère du logement et de l’environnement
Adaptation Développement global et réduction de la pauvreté
Énergie; déchets
Valeur totale: 3,8 millions € (AMCC)
Autres contributions au Fonds fiduciaire multibailleurs: UE: €2,7m; AusAID: AU$1m
2009 à 2015
Mali Ministère de l’environnement et de l’assainissement, Direction nationale des forêts, Ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale
REDD Forêts Valeur totale: 6,215 millions € (AMCC: €5,65m; gouvernement du Mali: €0,565m)
2010 à 2015
12
Pays Partenaires Domaines prioritaires de l’AMCC
Secteurs Budget Durée
Maurice Commission Maurice Île durable, Ministère de l’environnement et du développement durable
Intégration et MDP
Développement global et réduction de la pauvreté
Énergie
Valeur totale: 3 millions € (AMCC)
2010 à 2013
Mozambique Ministère danois des affaires étrangères (DANIDA), Ministère de la coordination de l’action environnementale
Intégration, adaptation et RRC
Développement global et réduction de la pauvreté
Agriculture
Valeur totale: 47 millions € (AMCC: €15,2m, dont FSF de l’Irlande: €5m; DANIDA: €31,5m; gouvernement du Mozambique: €0,3m)
2011 à 2015
Népal Département britannique du développement international (DFID), PNUD, Ministère de la science, de la technologie et de l’environnement
Intégration et adaptation
Développement global et réduction de la pauvreté
Valeur totale: 16,5 millions € (AMCC: €8,6m, dont FSF de Chypre: €0,6m; DFID: €7,9m)
2012 à 2015
Ouganda Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Ministère de l’eau et de l’environnement, Ministère de l’agriculture
Intégration et adaptation
Agriculture Valeur totale: 11 millions € (AMCC, FSF de l’Irlande)
2012 à 2016
Papouasie-Nouvelle-Guinée*
FAO, Autorité forestière de la PNG
REDD Forêts Valeur totale: 8,49 millions € (AMCC: €6m; ONU-REDD: €2,49m)
2013 à 2017
RPD du Laos Ministère des ressources naturelles et de l’environnement, Ministère de l’agriculture et des forêts
Intégration et adaptation
Développement global et réduction de la pauvreté
Agriculture; gestion du territoire
Valeur totale: 6,2 millions € (AMCC: €5m; bénéficiaires: €1,2m)
2012 à 2017
République centrafricaine*
AFD, Ministère de l'eau, des forêts, de la chasse et de la pêche, Ministère de l'environnement et de l'écologie
REDD Développement global et réduction de la pauvreté
Forêts
Valeur totale: 10,5 millions € (AMCC: €4m; AFD: €5m; Fonds français pour l’environnement mondial: €1,5m)
2013 à 2018 (est.)
République démocratique du Congo
Ministère de l’environnement, de la conservation de la nature et du tourisme, Institut congolais pour la conservation de la nature, Centre pour la recherche forestière internationale
REDD et adaptation
Forêts; énergie Valeur totale: 14 millions € (AMCC)
2012 à 2017
Rwanda Autorité des ressources naturelles du Rwanda, Ministère des ressources naturelles
Adaptation Gestion du territoire
Valeur totale: 4,555 millions € (AMCC)
2010 à 2012
Samoa Ministère des finances, Ministère des ressources naturelles et de l’environnement
Intégration, adaptation et RRC
Eau et assainissement
Valeur totale: 3 millions € (AMCC)
2012 à 2015
13
Pays Partenaires Domaines prioritaires de l’AMCC
Secteurs Budget Durée
Sénégal Direction de l’environnement et des établissements classés du Ministère de l’environnement et de la protection de la nature
Adaptation Gestion des zones côtières
Valeur totale: 4 millions € (AMCC)
2011 à 2014
Seychelles Comité national du changement climatique, Ministère de l’intérieur, de l’environnement, du transport et de l’énergie, Commission de l’énergie des Seychelles
Intégration et MDP
Développement global et réduction de la pauvreté
Énergie
Valeur totale: 2 millions € (AMCC)
2010 à 2013
Sierra Leone Division forêts du Ministère de l’agriculture, des forêts et de la sécurité alimentaire
REDD Forêts; énergie Valeur totale: 5 millions € (AMCC, FSF de l’Irlande)
2012 à 2016
Tanzanie Ministère des finances, Bureau du vice-président – Division de l’environnement, Forêts communautaires Pemba, Institut de planification du développement rural, Université agronomique de Sokoine
Adaptation et REDD
Développement global et réduction de la pauvreté
Agriculture; gestion des zones côtières; gestion du territoire; ressources naturelles; eau et assainissement
Valeur totale: 2,2 millions € (AMCC)
2010 à 2013
Timor-Oriental* Ministère de l’agriculture, des forêts et de la pêche, Ministère de l’administration publique, Direction nationale de la RRC, Instituto Português de Apoio ao Desenvolvimento (IPAD), GIZ
Intégration et adaptation
Développement global et réduction de la pauvreté
Agriculture; gestion des forêts; ressources naturelles
Valeur totale: 4 millions € (AMCC, FSF de l’Irlande)
2013 à 2018
Vanuatu Banque mondiale, Département de la météorologie et des risques géologiques
Intégration, adaptation et RRC
Développement global et réduction de la pauvreté
Agriculture; ressources naturelles; eau et assainissement
Valeur totale: 5,7 millions € (AMCC: €3,2m; Banque mondiale: €2,5m)
2010 à 2014
Jeune garçon à Haïti
L’AMCC ne ménage pas ses efforts pour appuyer les pays et régions pauvres les plus vulnérables au changement climatique, en les aidant à renforcer les capacités humaines, techniques et financières nécessaires pour relever ce défi.
Point d’eau en Papouasie-Nouvelle-Guinée
Pour être efficace, l’aide liée au climat doit comporter deux éléments clés: la promotion d’une approche stratégique et du renforcement institutionnel à long terme, notamment par l’intégration du changement climatique dans l’élaboration des politiques de développement national et des budgets; et l’application des principes d’efficacité de l’aide.
16
Assurer l’efficacité de l’aide liée au changement climatiqueL’AMCC s’est engagée à appliquer
les principes d’efficacité de l’aide
et assume cet engagement par
l’utilisation de diverses modalités
et approches de mise en œuvre.
L’AMCC favorise l’alignement
et l’appropriation en soutenant
l’intégration du changement
climatique et l’utilisation de la gestion
décentralisée, l’appui aux politiques
sectorielles et l’appui budgétaire,
ainsi qu’en promouvant un dialogue
approfondi et soutenu.
En outre, l’AMCC favorise la
programmation, la gestion et le
financement conjoints entre la CE, les
États membres de l’UE et les autres
partenaires du développement.
Le tableau 2 donne un aperçu des
modalités d’aide utilisées. Il met en
évidence les programmes apportant
une contribution directe à une
stratégie ou un programme national
existant ainsi que les initiatives
multibailleurs sous diverses formes
(voir plus loin la section Favoriser
l’harmonisation et la coordination).
L’AMCC soutient actuellement
19 interventions nationales et 8
interventions régionales basées
sur l’approche projet; 9 autres
interventions de ce type sont en
préparation. Sept programmes de
l’AMCC sont basés sur l’approche
sectorielle, dont 4 mis en œuvre
au moyen d’un appui budgétaire
sectoriel. Quatre programmes
bénéficient d’un appui budgétaire
général (voir le chapitre Piloter
l’appui budgétaire à la lutte contre le
changement climatique).
Assurer l’appropriation et l’alignementLes programmes de l’AMCC sont
conçus pour s’aligner sur les
priorités nationales et appuyer
les initiatives nationales en cours.
Comme le montre le tableau 3, de
nombreuses interventions, y compris
celles basées sur l’approche
projet, contribuent directement à
la mise en œuvre de stratégies et
Approche projet Programme sectoriel et appui budgétaire sectoriel Appui budgétaire général
Belize (†) (‡)
Bénin (†)
Burkina Faso (†) (‡)
Éthiopie (†) (‡)
Gambie
Jamaïque (†)
Maldives (†) (√)
Mali
Népal (†) (‡)
Ouganda (†) (‡) (√)
Papouasie-Nouvelle-Guinée (†) (‡)
RDP du Laos
République centrafricaine (†) (‡)
Rép. Démocratique du Congo (†)
Sénégal
Sierra Leone
Tanzanie
Timor-Oriental (†)
Vanuatu (†) (‡)
Bangladesh (†) (‡) (√)
Bhoutan (*) (‡)
Cambodge (†) (√)
Guyana (*) (‡)
Mozambique (†) (‡)
Rwanda (*) (‡)
Samoa (*) (‡)
Îles Salomon (*) (‡)
Lesotho (*) (‡)
Maurice (*) (‡)
Seychelles (*) (‡)
(‡) Contribution directe à la mise en œuvre d’une stratégie ou d’un programme national existant(†) Initiative multibailleurs: financement conjoint et/ou accords de gestion(√) Initiative multibailleurs: contribution à un fonds commun ou un fonds fiduciaire multibailleurs(*) Appui budgétaire
Tableau 2: Aperçu des modalités d’aide utilisées pour les programmes nationaux de l’AMCC
17
programmes nationaux existants –
ou soutiennent le développement de
nouveaux programmes et stratégies
en partenariat avec les acteurs
nationaux, par exemple dans le
contexte de REDD+ ou de la gestion
intégrée des zones côtières.
Au niveau régional, l’AMCC soutient
l’Initiative sur le changement
climatique et l’adaptation de la
Commission du bassin du Mékong
et la mise en œuvre de certaines
priorités du Cadre d’action contre
le changement climatique des Îles
du Pacifique (PIFACC), par le biais
d’un appui à deux organisations
régionales.
De plus, l’AMCC s’aligne sur les
stratégies, plans et programmes
liés au changement climatique.
L’approche adoptée va de l’appui à
des projets ou zones d’intervention
prioritaires identifiés dans les PANA,
comme aux Maldives, au Népal, en
Ouganda et au Vanuatu, jusqu’à
une contribution à la mise en œuvre
d’un plan national d’adaptation
concernant de multiples secteurs,
comme au Bangladesh et en
Éthiopie. L’encadré 3 montre
comment l’AMCC encourage ou
s’appuie sur les priorités nationales
en matière d’adaptation.
Intervention de l’AMCC: Contribue à:
Belize Mise en œuvre de la Stratégie nationale d'adaptation au changement climatique dans le secteur de l'eau
Burkina Faso Mise en œuvre du Plan national pour le secteur rural
Éthiopie Mise en œuvre de la Stratégie pour une économie verte résiliente au changement climatique, du Programme national d'adaptation au changement climatique ainsi que du Programme de gestion durable des terres
Népal Intégration des activités prioritaires du PANA par le biais du cadre national des Plans d'action locaux d'adaptation
Ouganda Mise en œuvre du PANA, opérationnalisation de deux objectifs liés au changement climatique du Plan national de développement 2010
Papouasie-Nouvelle-Guinée
Mise en œuvre du Plan national de préparation à la REDD
République centrafricaine
Mise en œuvre de la stratégie nationale REDD+ dans la région du sud-ouest
Vanuatu Mise en œuvre des mesures identifiées dans le PANA
Bangladesh Mise en œuvre de la Stratégie et du Plan d'action du Bangladesh contre le changement climatique
Bhoutan Mise en œuvre du Programme sectoriel/Plan quinquennal sur les ressources naturelles renouvelables
Guyana Mise en œuvre du Plan d'action national de gestion des mangroves
Rwanda Mise en œuvre de la Feuille de route stratégique sur la réforme foncière ainsi que du Plan stratégique pour l'environnement et les ressources naturelles
Samoa Mise en œuvre du Plan sectoriel Water for Life
Îles Salomon Mise en œuvre de certaines priorités du PANA et du Plan national de gestion des risques de catastrophe
Lesotho Mise en œuvre des priorités liées à l'environnement et au changement climatique du Plan national stratégique de développement
Maurice Mise en œuvre de la stratégie de développement « Maurice Île durable »
Seychelles Mise en œuvre de la Stratégie nationale de lutte contre le changement climatique et de la Stratégie de développement durable des Seychelles
Tableau 3: Contribution des programmes de l’AMCC à des stratégies et programmes nationaux existants
18
Encadré 3: S’aligner sur les priorités nationales en matière d’adaptation
Au Bangladesh, l'AMCC participe au Fonds multibailleurs de résilience au changement climatique mis en place pour canaliser les financements externes liés au climat, en appui à la Stratégie et au Plan d'Action du pays sur le changement climatique.
En Éthiopie, l'intervention de l'AMCC contribue à la mise en place d'activités spécifiques dans le cadre du programme global d'adaptation au changement climatique du gouvernement, dont les activités s'étendent sur vingt secteurs importants. En plus d’un appui institutionnel à l'intégration du changement climatique, le programme finance l'essai sur le terrain de mesures d'adaptation dans le domaine de la gestion durable des terres.
En Jamaïque, le financement de l'AMCC appuie une initiative préexistante du Département des forêts pour accélérer le reboisement des bassins versants en utilisant les structures et procédures existantes, ce qui a permis une mobilisation rapide après la signature de la convention de financement. Outre la vitesse de mise en œuvre, cette approche peut également favoriser une durabilité accrue, grâce au maintien des compétences et de l’expérience au sein du Département des forêts.
Aux Maldives, l'appui à la biodiversité des récifs coralliens et au secteur de la pêche compte parmi les stratégies d'adaptation prioritaires identifiées dans le PANA. L'amélioration des pratiques de gestion des déchets a aussi été identifiée comme un moyen de protéger les récifs coralliens, de prévenir la pollution du milieu marin et d'améliorer la santé de la population. Deux des trois projets sélectionnés jusqu'ici pour être financés par le fonds fiduciaire multibailleurs de lutte contre le changement climatique s'alignent sur ces priorités.
Favoriser l’harmonisation et la coordinationÀ l’échelle mondiale, les États
membres de l’UE et la Commission
européenne contribuent
financièrement à l’AMCC, notamment
par leurs financements à mise en
œuvre rapide. En 2008, la Suède a
consacré 4,5 millions € à l’AMCC et
la République tchèque 0,2 million €.
En 2010, deux États membres ont
engagé les montants promis sous
forme de financement à mise en
œuvre rapide par le biais de l’AMCC,
l’Irlande à concurrence de 23 millions
€ et Chypre de 0,6 million €. En 2011,
l’Irlande et l’Estonie ont engagé
respectivement 8 millions € et 0,8
million €; en 2012, Chypre a engagé
un montant supplémentaire de 0,6
million €.
À l’échelle nationale, les interventions
de l’AMCC sont financées,
programmées et/ou gérées
conjointement avec des organisations
internationales telles que le CIFOR,
le PNUD, le PNUE, la FAO et la
Banque mondiale, ainsi qu’avec
des agences de développement
d’États membres de l’UE, comme
par exemple l’Agence de coopération
au développement du Danemark
au Cambodge et au Mozambique,
le Département britannique du
développement international (DFID)
au Népal, l’Agence allemande de
coopération internationale (GIZ)
en Éthiopie et au Timor-Oriental,
l’Agence française de développement
(AFD) en République centrafricaine
et en Éthiopie, et l’Agence suédoise
de coopération au développement
international (SIDA) au Cambodge.
Le tableau 4 résume les cas de
gestion et de financement conjoints.
Dans les pays qui participent
ou envisagent de participer au
processus REDD+, l’AMCC
soutient des aspects spécifiques
de la « préparation à la REDD », en
complétant des activités financées
par d’autres programmes tels
qu’ONU-REDD, le Fonds de
partenariat pour la réduction des
émissions de carbone forestier
(FCPF) (par exemple au Burkina
Faso, en République centrafricaine
et en RD du Congo), ou encore
le Programme d’investissement
forestier (FIP) géré par la Banque
mondiale, comme illustré dans
l’encadré 4.
Quatre autres interventions de
l’AMCC contribuent à des fonds
multibailleurs (voir le tableau 5), dont
trois sont destinés à poser des jalons
pour la création de fonds fiduciaires
climatiques nationaux. Ces fonds
fiduciaires multibailleurs tiennent
lieu de structures intermédiaires,
mises en place pour développer et
tester des mécanismes de gestion
et développer les capacités en
vue d’un futur transfert vers des
“Pour un petit État membre de l’UE soucieux de s’engager dans des processus multilatéraux, la collaboration avec l’AMCC s’est avérée positive.” Noel Casserly, chargé de la politique du changement climatique, Département de l’environnement, gouvernement communautaire et local, Irlande
19
Intervention de l’AMCC: Gérée avec ou par: Cofinancée par:
Belize PNUD PNUD
Bénin PNUD PNUD
Burkina Faso Banque mondiale Programme d’investissement forestier
Éthiopie AFD et GIZ n/a
Jamaïque PNUE PNUE
Maldives Banque mondiale Banque mondiale, AusAid
Mozambique DANIDA DANIDA
Népal DFID DFID
Papouasie-Nouvelle-Guinée FAO ONU-REDD
République centrafricaine AFD AFD, Fonds français pour l'environnement mondial
RD du Congo CIFOR n/a
Timor-Oriental IPAD, GIZ n/a
Vanuatu Banque mondiale Banque mondiale
Tableau 4: Gestion, programmation et financement conjoints au titre de l’AMCC
systèmes entièrement nationaux.
Y contribuer permet donc d’appuyer
simultanément des objectifs
d’harmonisation et d’alignement.
Plusieurs programmes régionaux
contribuent également à des
initiatives multibailleurs plus
larges. C’est le cas par exemple
pour l’appui fourni à l’initiative
pan-africaine Climat pour le
développement (ClimDev), au
Programme d’adaptation et
d’atténuation du changement
climatique en Afrique orientale et
australe (géré par le COMESA), ainsi
qu’à l’Initiative sur le changement
climatique et l’adaptation de la
Commission du bassin du Mékong.
Encadré 4: S’unir pour soutenir l’initiative REDD+
En République centrafricaine, l'AMCC soutiendra la mise en œuvre de la stratégie REDD+ dans la région du sud-ouest en appuyant la création d'un système d’aménagement du territoire, l'élaboration d'une stratégie forestière régionale, la réalisation d’une évaluation stratégique environnementale et sociale, l'établissement d'un scénario de référence et d'un mécanisme de monitoring, notification et vérification (MNV) pour un projet pilote REDD, ainsi que l'enregistrement de ce projet au titre du marché volontaire du carbone. L'AMCC soutiendra également le renforcement des capacités et la constitution de réseaux impliquant la société civile et d'autres parties prenantes aux processus FLEGT et REDD+, afin de consolider leur rôle d'observateurs indépendants.
Au Mali, le projet tire parti des inventaires forestiers réalisés antérieurement tout en soutenant la mise en œuvre de nouveaux inventaires dans les régions non encore couvertes, et la réalisation d'études sur le potentiel de séquestration de carbone de diverses essences forestières. Associée à un appui technique et institutionnel à l'unité de gestion du Système d'information forestier, cette approche aidera le pays à se préparer à une participation éventuelle à REDD+.
En Papouasie-Nouvelle-Guinée, l'AMCC aidera l'Autorité forestière à mettre en œuvre un inventaire forestier national permanent et multifonctionnel en tant que composante du Système national de suivi forestier qui sera établi dans le cadre de la participation à REDD+. Cet inventaire forestier constituera un fondement pour le mécanisme de MNV lié au processus REDD+ et une référence pour les cinq projets pilotes REDD en préparation.
En Sierra Leone, le programme de l'AMCC financera la réalisation d'un inventaire des forêts et du carbone forestier, le développement d'un système de MNV, la réalisation d'une évaluation du coût d'opportunité de la conversion des zones forestières, et divers apports à la définition d'une politique nationale relative à REDD+.
20
Adopter une gestion axée sur les résultats et la responsabilité mutuellePour les interventions basées
sur l’approche projet, le cadre
logique constitue la référence pour
le suivi et la gestion axés sur les
résultats. L’AMCC entend investir
suffisamment de temps et de travail
dans l’élaboration du cadre logique
lors des phases d’identification et
Intervention de l’AMCC: Contribue à: Gérée avec ou par: Cofinancée par:
Afrique Initiative pan-africaine Climat pour le développement (ClimDev)
UA, BAfD, CENUA
Royaume-Uni, Suède, Norvège
Afrique orientale et australe
Programme tripartite d'adaptation et d'atténuation du changement climatique (COMESA – EAC – SADC)
COMESA Royaume-Uni, Norvège, Fondation Rockefeller, USAID
Bangladesh Fonds de résilience au changement climatique du Bangladesh (BCCRF)
Banque mondiale Banque mondiale, Danemark, Suède, Royaume Uni, Suisse, États-Unis, Australie
Bassin inférieur du Mékong
Initiative sur le changement climatique et l’adaptation de la Commission du bassin du Mékong
Commission du bassin du Mékong
Australie, Allemagne, Danemark, Luxembourg, Suède et Finlande
Cambodge Fonds fiduciaire de l'Alliance cambodgienne contre le changement climatique (CCCA)
PNUD PNUD, Danemark, Suède
Maldives Fonds fiduciaire de lutte contre le changement climatique
Banque mondiale Banque mondiale, AusAid
Ouganda Fonds commun des donateurs pour le secteur de l'eau
FAO Divers donateurs
Tableau 5: Contribution de l’AMCC à des fonds ou initiatives multibailleurs
de formulation, tout en s’engageant
à le réviser au fur et à mesure de
l’avancement du projet.
Pour les programmes d’appui
budgétaire (sectoriel ou général),
des indicateurs ou critères de
décaissement liés au changement
climatique sont inclus dans le cadre
d’évaluation de la performance.
Conformément à l’approche
d’intégration, l’environnement et le
changement climatique ne doivent
pas nécessairement constituer
des secteurs spécifiques pour
bénéficier d’un appui budgétaire,
mais ils doivent représenter des
thèmes pertinents pour les secteurs
concernés. L’AMCC a l’habitude
d’élaborer des indicateurs liés au
climat ou d’en sélectionner dans le
système national de suivi, dans le
but de renforcer celui-ci. Cela a été
le cas, par exemple, au Bhoutan,
au Guyana, au Lesotho, à Maurice,
au Rwanda, aux Samoa, aux
Seychelles et aux Îles Salomon
(voir le chapitre Piloter l’appui
budgétaire à la lutte contre le
changement climatique).
21
Faciliter la gestion des ressources en eau au Belize
Intitulé: AMCC – Renforcer
la résilience du Belize en vue
de l’adaptation aux effets du
changement climatique.
Domaines prioritaires: Adaptation
et intégration.
Secteurs: Développement global
et réduction de la pauvreté; eau et
assainissement.
Budget: Budget total: 3,2 millions €
dont 2,9 millions € provenant de l’UE
et 0,3 million € du gouvernement du
Belize et du PNUD – Approche projet.
Partenaires: Ministère des
ressources naturelles et de
l’environnement, Organisation
nationale de gestion des urgences,
PNUD.
Le Belize subit fréquemment des
dégâts provoqués par des ouragans,
qui s’accompagnent de marées de
tempête, d’inondations et de vents
violents. Cette situation peut avoir
des répercussions dévastatrices
sur l’économie, qui repose sur
les secteurs de l’agriculture, de la
pêche, du bois et du tourisme. Les
changements de la température de
la surface de la mer et des courants
océaniques pourraient affecter les
organismes marins, y compris les
coraux, les herbiers marins et les
stocks de poissons. Une hausse du
niveau de la mer pourrait entraîner
l’érosion côtière et la perte de terres,
des inondations, la salinisation des
sols et l’intrusion d’eau salée dans
les nappes phréatiques.
Dans un pays aussi vulnérable et
aussi pauvre, la gestion efficace
des ressources en eau revêt une
importance critique. En 2009,
le gouvernement du Belize a
adopté une Politique nationale de
gestion intégrée de l’eau et une
Stratégie nationale d’adaptation
au changement climatique dans
le secteur de l’eau. Cette stratégie
offre un fondement solide pour
l’intégration du changement
climatique dans ce secteur.
Le projet de l’AMCC au Belize a
pour objectif général de renforcer
la capacité d’adaptation du pays
et sa résilience aux effets du
changement climatique, avec un
accent particulier sur le secteur de
l’eau. Un objectif clé consiste à aider
le pays à mettre en œuvre sa Loi sur
Sur le terrain
les ressources en eau (2011) et sa
stratégie d’adaptation.
Le projet renforcera les capacités
institutionnelles en matière
d’adaptation et d’atténuation du
changement climatique, en abordant
les questions politiques liées au
climat de façon coordonnée. Il
appuiera l’établissement d’une
agence de gestion du changement
climatique au sein du Ministère
des ressources naturelles et de
l’environnement, qui offrira une
expertise en matière économique,
sociale et environnementale. Les
activités du projet consisteront
à assurer la sensibilisation et
la formation, à développer les
capacités liées aux mécanismes
de gouvernance de l’eau en vue
d’améliorer la coordination entre
les gestionnaires et les utilisateurs
de la ressource, et à élaborer une
politique globale sur le changement
climatique au niveau national.
En outre, le projet soutiendra
l’élaboration d’une base juridique pour
la gestion responsable des ressources
en eau du pays. Les interventions
prévues consistent notamment à
élaborer des profils nationaux de
vulnérabilité des ressources en eau et
les plans de sécurité correspondants,
ainsi qu’à mettre en œuvre une série
de projets pilotes.
Principales réalisations à ce jour:
Un programme d’activités très
diversifié est prévu, de la fourniture
d’une d’assistance technique pour
le développement institutionnel et
“La vulnérabilité du Belize aux effets du changement climatique mine la base même de son économie, rendant plus critique la nécessité pour le gouvernement et les secteurs de développement du pays d’apporter une réponse globale à ce problème.” Ambassadrice Paola Amadei, chef de la Délégation de l’UE auprès de la Jamaïque, du Belize, des Bahamas, des Îles Turks-et-Caïcos et des Îles Caïman
Belize
Guatemala
Mexique
Honduras
El Salvador
22
la viabilité financière des institutions
jusqu’à la préparation des profils
nationaux de vulnérabilité des
ressources en eau et des plans de
sécurité y afférents.
L’appui au secteur de l’eau sera dans
une large mesure mis en œuvre sous
la forme de projets pilotes à l’échelon
des communautés. Ils comprennent le
développement de la résilience chez
les producteurs de bétail par le biais
de banques de protéines et d’énergie
placées à des endroits stratégiques,
l’élaboration d’un modèle de
pâturages améliorés pour la
production de fourrage, la création de
parcs d’attente pour la réinstallation
des animaux pendant les périodes de
sécheresse et d’inondations, et des
formations sur les bonnes pratiques
de gestion du bétail.
D’autres projets permettront de
tester des approches de gestion
des risques d’inondation, par
l’introduction de mesures de gestion
des bassins versants et par des
travaux d’infrastructure à petite
échelle; des moyens de garantir
un approvisionnement durable en
eau tout au long de l’année, en
saison sèche comme en saison
des pluies, à expérimenter dans
huit communautés; ainsi que des
approches de prévention de l’érosion
des sols par la gestion de l’utilisation
des terres et le reboisement de
forêts endommagées.
Enseignements tirés: L’expérience
de l’AMCC au Belize illustre les
avantages qu’il y a à associer le
travail institutionnel, politique et
de terrain (voir plus loin la section
consacrée à ce thème).
Afin de faciliter la prise de décision
basée sur des éléments probants,
le projet adoptera des approches
intégrées de gestion de l’eau (voir
l’encadré 8) et appuiera l’élaboration
d’un système de gestion permettant
de surveiller les ressources
nationales en eau du point de
vue qualitatif et quantitatif. Ceci
complétera le travail stratégique
entrepris au niveau institutionnel et
politique dans le secteur de l’eau et,
plus généralement, autour du thème
du changement climatique.
Actions à venir: Le projet est
occupé à recruter du personnel, à
organiser l’acquisition du matériel
et des équipements et à tenir
des réunions préparatoires avec
les communautés et les parties
prenantes. Cela fait, les projets
pilotes seront lancés et le travail
d’appui au niveau institutionnel et
politique commencera.
Calendrier: 2012 à 2014
23
Kenya
Améliorer les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire dans les zones rurales de l’Ouganda
Sur le terrain
Intitulé: AMCC – Adaptation au
changement climatique en Ouganda.
Domaines prioritaires: Adaptation et
intégration.
Secteur: Agriculture.
Budget: 11 millions € (financement à
mise en œuvre rapide de l’Irlande) –
Approche projet.
Partenaires: Organisation des
Nations Unies pour l’alimentation
et l’agriculture, Ministère de l’eau
et de l’environnement, Groupe de
travail conjoint des secteurs de l’eau
et de l’environnement, Ministère de
l’agriculture, de l’industrie animalière
et de la pêche.
Le changement climatique constitue
une menace majeure pour l’Ouganda
en raison de ses effets prévus sur
l’agriculture, la sécurité alimentaire,
les sols et les ressources en eau.
Le projet de l’AMCC répond à
cette menace en se centrant sur
l’amélioration durable des moyens
de subsistance et de la sécurité
alimentaire des populations rurales,
et sur le renforcement des capacités
des communautés, des fermes
commerciales et du gouvernement à
faire face au changement climatique.
Le projet se subdivise en trois
composantes clés visant à renforcer
les connaissances et les capacités
requises pour l’adaptation, améliorer
l’accès du bétail à l’eau, et améliorer la
résilience des systèmes de production
agricole dans le « couloir du bétail ».
L’AMCC assure l’appropriation et
l’alignement en appuyant la mise
en œuvre du Programme d’action
national d’adaptation (PANA), en
particulier de ses composantes
relatives à l’eau destinée à la
production, à l’adaptation à la
sécheresse, à la plantation d’arbres et
à la planification du développement
compatible avec le climat. De
plus, elle aidera à opérationnaliser
deux objectifs liés au changement
climatique du Plan national de
développement 2010. En contribuant
au Fonds commun des donateurs
pour le secteur de l’eau et en
collaborant avec la FAO, l’AMCC
contribue aux efforts et initiatives
multibailleurs.
L’AMCC aidera l’Ouganda à
surmonter des contraintes telles
que les faiblesses du cadre
institutionnel, les insuffisances en
matière de leadership politique et de
coordination, le manque d’expertise
et l’insuffisance des capacités en
matière de prévision des modifications
des régimes météorologiques et des
impacts résultant du changement
climatique. Elle concentre ses
efforts sur le renforcement des
capacités de l’Unité du changement
climatique du Ministère de l’eau et de
l’environnement, sur la sensibilisation
au changement climatique dans des
départements et districts choisis, et
sur l’intégration des bonnes pratiques
d’adaptation dans les politiques et
plans concernés.
Le projet cherche à répondre à la
nécessité d’améliorer l’accès du
bétail à l’eau grâce à une série
d’investissements couvrant le
développement et l’amélioration de
la conception des infrastructures, la
construction et la réhabilitation de
citernes de vallée, et le pilotage de
projets d’irrigation à petite échelle
avec usage multifonctionnel des
réservoirs d’eau. Un appui sera
également offert aux associations et
comités d’utilisateurs de l’eau.
Par ailleurs, le projet soutient des
activités destinées à atténuer l’impact
de la rareté de l’eau sur les systèmes
d’élevage et à rendre les systèmes de
production de bétail et de café plus
résilients au changement climatique.
En concordance avec les
considérations énoncées plus loin
dans la section Collecter, évaluer
et partager des données probantes
sur le climat et le développement,
les activités menées en Ouganda
sont soutenues par un programme
de recherche appliquée qui vise à
atteindre un équilibre plus durable
entre bétail, pâturages et ressources
en eau. Cette recherche documentera
les décisions à prendre ultérieurement.
Principales réalisations à ce jour:
Les gouvernements locaux, les
ministères et d’autres partenaires du
développement ont été consultés.
Cela a permis d’évaluer les possibilités
d’utiliser les structures et les modalités
de mise en œuvre existantes pour le
projet, ainsi que les complémentarités
Soudan du Sud
Ouganda
24
et l’alignement par rapport aux autres
projets et programmes en cours.
Faisant suite à la conclusion du
protocole d’accord entre la FAO
et le gouvernement ougandais en
août 2012, la définition de toutes
les actions clés a été finalisée, un
système de suivi et d’évaluation
a été établi, et les démarches de
recrutement de l’assistance technique
et d’acquisition d’autres services
essentiels ont été entreprises.
Enseignements tirés: L’expérience
met en évidence la nécessité de
travailler en étroite collaboration
avec les groupes d’agriculteurs et le
secteur privé, qui forment le moteur
de l’agriculture et de l’exploitation
forestière en Ouganda. Dans le secteur
de l’eau, le manque d’implication des
communautés peut être la source
d’échecs, en raison d’un manque
d’appropriation des infrastructures,
d’une mauvaise utilisation et d’un
manque d’entretien. Le manque
de coordination entre les divers
organismes chargés de l’eau et de
l’agriculture peut également poser
problème.
De façon générale, une large
participation des parties prenantes (voir
plus loin la section Impliquer un large
éventail de parties prenantes), une
planification ascendante (bottom up) et
des approches axées sur la demande
sont des facteurs déterminants pour
le succès des investissements dans
le secteur agricole. C’est pourquoi
l’AMCC implique les associations
d’utilisateurs de l’eau.
Actions à venir: L’AMCC va mettre
en œuvre ses trois composantes
en combinant le renforcement
institutionnel avec les opérations
sur le terrain. La farmer field
school approach sera utilisée pour
développer et diffuser des kits
éducatifs d’adaptation au changement
climatique visant à renforcer deux
systèmes de production essentiels,
à savoir ceux du bétail et du café.
La plantation d’arbres à l’échelle
commerciale sera encouragée en vue
de la production de bois de feu et de
charbon de bois.
Calendrier: 2012 à 2016
“Nous ne sommes pas encore prêts à affronter le changement climatique. Nous avons vu des choses qui nous dépassent. Maintenant que nous sommes confrontés à des phénomènes comme les inondations, nous comprenons qu’il est nécessaire de s’y préparer.” Maria Mutagamba, Ministre de l’environnement, gouvernement de l’Ouganda, 2008
25
Collecter, évaluer et partager des données probantes sur le climat et le développement L’expérience de l’AMCC souligne
l’importance de la collecte, de
l’évaluation et de la diffusion de
données concernant les régimes
météorologiques et climatiques
actuels et projetés ainsi que les
risques climatiques (par exemple
sous la forme d’une cartographie
des impacts du changement
climatique), et plus généralement
la vulnérabilité des écosystèmes,
des moyens de subsistance et des
secteurs économiques.
Que l’accent soit mis sur
l’intégration, l’adaptation,
la réduction des risques de
catastrophe, la REDD ou le MDP, il
est impératif de bien comprendre
les multiples moteurs ou facteurs en
Enseignements tirés de l’expérience
jeu, y compris les impacts sociaux
et environnementaux, de définir des
niveaux de référence et de poser
des jalons en matière de suivi, de
reporting et de vérification.
Les interventions de l’AMCC
reposent souvent sur des données,
diagnostics et évaluations déjà
disponibles, y compris ceux
émanant des travaux menés dans le
cadre du processus de préparation
des PANA, ou encore sur
l’expérience acquise lors de la mise
en œuvre d’autres interventions. Par
ailleurs, elles financent des travaux
complémentaires de collecte et de
gestion des données, en fonction
des besoins locaux.
Le niveau de collecte des
informations varie, depuis l’échelle
locale jusqu’à l’échelle régionale.
À l’échelle locale, au Népal par
exemple, des niveaux de référence
liés au changement climatique
seront établis pour soutenir
une planification résiliente au
changement climatique dans les
bassins versants des rivières Karnali
et Rapti. À l’échelle régionale, en
Afrique de l’Ouest, les données
hydro-climatologiques sont
collectées pour servir à l’ensemble
de la sous-région, et dans la région
du Bas-Mékong, des évaluations
de la vulnérabilité sont réalisées à
l’échelle du bassin.
L’orientation de la collecte des
données diffère également selon
les besoins identifiés, comme le
montre l’encadré 5. Des données
probantes sont notamment critiques
pour documenter toute initiative
d’intégration (voir le chapitre Intégrer
le changement climatique dans la
planification du développement).
Combiner le travail institutionnel, politique et de terrainL’expérience de l’AMCC souligne
la nécessité de combiner le travail
institutionnel et politique avec
Encadré 5: Collecter, évaluer et partager les données probantes
Au Bénin, l’acquisition d’outils cartographiques et le renforcement des capacités de l’Institut géographique national faciliteront la cartographie de l’ensemble du territoire national. Ce nouveau matériel et l’actualisation des cartes aideront à identifier les zones où la construction devrait être interdite. Un autre résultat attendu du programme est l’établissement d’un système d’alerte concernant les inondations, qui améliorera les capacités des institutions et de la population à se préparer aux catastrophes.
Au Burkina Faso, l’AMCC aidera à constituer une base de données recensant les études et projets de recherche en cours sur le changement climatique dans le pays et en Afrique de l’Ouest, à diffuser leurs conclusions les plus pertinentes et à faciliter l’interconnexion de divers systèmes d’information existants, comme les systèmes d’alerte précoce liés à la sécurité alimentaire et aux catastrophes naturelles.
Dans le Pacifique, des travaux de recherche appliquée seront réalisés afin de mieux comprendre le degré et la nature de la vulnérabilité de communautés de tailles diverses qui occupent des endroits particulièrement vulnérables, par exemple des atolls ou deltas de fleuves, et de mettre au point les outils nécessaires pour évaluer la vulnérabilité et élaborer des plans d’adaptation. Le programme soutient aussi la création d’un Centre de connaissances sur le changement climatique à l’Université du Pacifique Sud.
Au Timor-Oriental, l’AMCC contribuera à améliorer la capacité du système d’information géographique relatif à l’agriculture et à l’affectation des terres (ALGIS) à collecter et effectuer le suivi des données climatiques dans l’ensemble des 13 districts du pays, à analyser ces données selon une perspective agro-écologique et à diffuser leur interprétation aux niveaux local et national.
26
l’action sur le terrain. Une telle
approche permet de faire en sorte
que les documents de politique et
les plans soient bien mis en œuvre,
tout en contribuant à sensibiliser les
décideurs et à éclairer les réformes
institutionnelles ou politiques, par
l’intégration des enseignements
tirés de l’expérience de terrain dans
le processus d’élaboration des
politiques ou encore par la mise
en place des conditions favorables
à la réplication à plus grande
échelle des actions de terrain.
L’inclusion de dispositions relatives
aux enseignements tirés et à leur
diffusion ainsi qu’à la réplication
des interventions de terrain est
en passe de devenir une pratique
courante de l’AMCC, et se retrouve
systématiquement dans les nouveaux
programmes. Des exemples sont
présentés à l’encadré 6.
Cette approche à deux niveaux
est aussi souvent adoptée dans le
cadre des programmes d’intégration
du changement climatique dans
la planification et la budgétisation
du développement national ou
sectoriel (voir le chapitre Intégrer
le changement climatique dans la
planification du développement).
Impliquer un large éventail de parties prenantes, depuis les communautés jusqu’aux ministères des financesLa lutte contre le changement
climatique nécessite l’implication
d’un large éventail de parties
prenantes, gouvernementales et
autres, y compris des ministères
centraux tels que ceux des finances
et de la planification, des ministères
sectoriels, des autorités locales,
des organisations de la société
civile, des institutions académiques,
Au Burkina Faso, l’intervention de l’AMCC vise à améliorer la gouvernance du changement climatique dans le cadre de la gestion durable des forêts et du processus REDD+. Cet objectif doit être atteint par divers moyens, notamment l’intégration de la gestion environnementale durable et du changement climatique dans la planification et les cadres juridiques du secteur forestier. Afin de compléter cette approche, l’AMCC financera des projets concrets, y compris des projets pilotes REDD à l’échelon local, en collaboration avec les autorités locales et la société civile.
Dans les Caraïbes orientales, l’AMCC aidera à établir ou renforcer les systèmes régionaux et nationaux de gestion du territoire par la mise en place de cadres institutionnels et réglementaires axés sur le changement climatique. Ces cadres devraient porter sur des aspects tels que la réglementation permettant de protéger ou restaurer les zones tampons écologiques, la réglementation visant à arrêter progressivement le développement dans les zones à haut risque, les codes de construction, ou encore l’établissement d’états de référence des constructions en zone côtière. Des projets pilotes dans des domaines tels que la protection des côtes, la restauration et la réhabilitation des écosystèmes, la conservation des sols, le reboisement, la prévention des inondations, la stabilisation des sols et des rives des cours d’eau, ou encore la conservation de l’eau, éclaireront l’élaboration de ces cadres.
Au Laos, des activités de démonstration à l’échelle des villages, visant à accroître la capacité d’adaptation des communautés locales, des systèmes agricoles et des moyens de subsistance, permettront de constituer une somme d’informations pouvant conduire le gouvernement à accorder davantage de priorité aux questions liées au changement climatique. L’expérience et les connaissances acquises dans le cadre des activités de terrain seront consolidées pour être ensuite communiquées aux décideurs politiques dans les différents secteurs concernés, et également diffusées par le biais du Groupe de travail sous-sectoriel sur l’environnement.
Au Sénégal, la réalisation d’activités concrètes dans le domaine de la gestion des zones côtières a été considérée comme un complément indispensable aux travaux institutionnels et techniques menés en rapport avec la mise en place d’une gestion intégrée des zones côtières. Des projets impliquant des communautés établies dans des zones vulnérables du littoral seront mis en œuvre.
Encadré 6: Combiner le travail institutionnel, politique et de terrain
le secteur privé, les médias et les
parlementaires. L’encadré 7 illustre
l’approche de l’AMCC à cet égard.
Promouvoir des approches intégrées Les approches intégrées, qui
adoptent une perspective
globale et rassemblent les
principales parties prenantes,
peuvent s’avérer particulièrement
utiles pour traiter de questions
complexes telles que la gestion
des zones côtières, la gestion
des écosystèmes, l’adaptation au
changement climatique dans le
cadre du développement rural, ou
encore la réduction des risques
de catastrophe, comme le montre
l’encadré 8.
Étant donné que ces approches sont
en général basées sur l’inclusion
et la participation, elles offrent
également l’occasion d’impliquer les
27
En RD du Congo, on encourage le développement de plantations de bois-énergie, à diverses échelles et par divers acteurs, y compris les communautés villageoises, les petits propriétaires fonciers et les investisseurs privés. Des parties prenantes telles que les organisations de la société civile et les médias seront aussi impliquées dans les activités de renforcement des capacités. Elles ont en effet un rôle à jouer dans la gestion et la protection des forêts.
En Éthiopie, une composante du programme est axée sur le développement d’un socle de connaissances permettant aux parties prenantes à tous les niveaux de renforcer la résilience aux impacts du changement climatique. Elle a été définie en reconnaissance du fait que le renforcement des capacités est nécessaire pour les institutions publiques, mais aussi pour les entreprises privées et d’autres acteurs non étatiques, de telle sorte que toutes les parties prenantes soient en mesure de remplir leurs rôles ou mandats institutionnels et de contribuer à l’objectif national d’atteindre un développement sobre en carbone et résilient au changement climatique. L’Autorité de protection de l’environnement et le Ministère de l’agriculture et du développement rural sont aussi impliqués dans le programme.
Au Guyana, un accent particulier est mis sur l’implication des communautés, qui est considérée comme importante tant pour la protection des mangroves que pour leur surveillance. Des membres des communautés côtières sont payés pour cultiver de jeunes plants de palétuviers sur leurs terres, et ont déjà produit 220 000 plants. Une coopérative de productrices a été constituée afin de promouvoir des moyens de subsistance alternatifs basés en particulier sur la vente de produits forestiers non ligneux, de miel provenant de l’apiculture et d’autres produits de la mangrove. Un élément déterminant pour la réussite du programme a été l’implication d’un « champion » du secteur privé ayant de l’expérience dans le lancement et la promotion d’une gamme de produits alimentaires et cosmétiques naturels fabriqués par des communautés amérindiennes.
En Tanzanie, l’action de l’AMCC met l’accent sur la capacité des communautés les plus vulnérables à s’adapter aux effets adverses du changement climatique grâce à l’utilisation durable de leurs ressources naturelles. L’approche choisie consiste à soutenir une série d’écovillages qui sont le cadre de l’expérimentation de mesures d’adaptation innovantes dans les domaines de l’agriculture, de la gestion des pâturages et des ressources en eau, de l’assainissement et de l’énergie issue de la biomasse. Le programme bénéficie de la participation de la Division de l’environnement du Bureau du Vice-Président, du Ministère des finances, des autres ministères concernés, de l’Institut de planification du développement rural, de l’Université agronomique de Sokoine, de l’ONG « Forêts communautaires Pemba » ainsi que des autorités locales. Les résultats seront intégrés dans l’élaboration des politiques, en conformité avec le processus de décentralisation en cours.
Encadré 7: Impliquer un large éventail de parties prenantes
Au Belize, les approches de gestion des bassins versants et approches dites « du massif au récif » sont encouragées. Par exemple, des arbres, des cultures et des mangroves seront replantés à des endroits stratégiques afin de prévenir ou limiter l’érosion des sols et la dégradation des côtes, qui sont les facteurs déterminants de la dégradation des ressources en eau. En outre, une évaluation des ressources en eau sera réalisée afin d’alimenter un plan directeur pour leur gestion intégrée.
En Tanzanie, l’AMCC favorise l’expérimentation d’approches holistiques et intégrées pour l’utilisation durable des ressources naturelles, en partant du principe que l’agriculture et la sylviculture ont des liens avec divers autres secteurs tels que l’énergie, la gestion de l’eau et l’assainissement.
Au Sénégal et en Gambie, l’AMCC encourage la création d’un système de gestion intégrée des zones côtières (GIZC) en tant que moyen de gérer toutes les composantes qui influent sur la dynamique côtière. Ceci nécessite une coordination intersectorielle et la mise en place d’un cadre institutionnel et juridique approprié. Dans les deux pays, l’AMCC soutient l’élaboration de systèmes de gestion des données pour documenter le processus de GIZC, et commencera d’ici peu à appuyer la mise en œuvre de projets pilotes et/ou de recherche centrés sur le renforcement de la résilience des communautés côtières et la réhabilitation des écosystèmes côtiers.
Encadré 8: L’adaptation basée sur les écosystèmes et autres approches intégrées
communautés locales et le secteur
privé (voir plus haut la section
Impliquer un large éventail de parties
prenantes).
Dans la région du Pacifique
en particulier, l’existence d’un
consensus sur la nécessité de mieux
intégrer l’adaptation et la réduction
des risques de catastrophe a été
l’un des points saillants du dialogue
politique de haut niveau UE-
Pacifique, organisé sous l’égide de
l’AMCC en mars 2011 au Vanuatu.
Cette approche a été adoptée par
divers programmes de la région,
comme évoqué à l’encadré 9.
28
Aux Îles Salomon, le gouvernement a placé le Bureau du changement climatique et le Bureau national de gestion des catastrophes sous l’autorité du Ministère de l’environnement, de la conservation et de la météorologie, afin de rationaliser et de renforcer la cohérence de la conception et de la mise en œuvre des politiques d’adaptation et de réduction des risques de catastrophe (RRC). Le Plan national de gestion des risques de catastrophe intègre explicitement le changement climatique et traduit certaines priorités du PANA. L’appui budgétaire de l’AMCC aide à renforcer les institutions chargées de la mise en œuvre de ce plan et souligne la nécessité d’intégrer l’adaptation au changement climatique et la RRC dans les stratégies nationales et sectorielles (à commencer par la Stratégie de développement à moyen terme et le Plan national des transports) et dans le budget national. Les critères de décaissement choisis pour le programme d’appui budgétaire encouragent les progrès dans cette direction.
Au Vanuatu, un appui est fourni au Conseil consultatif national pour la gestion des risques de catastrophe et le changement climatique, un organisme de création récente qui intègre les fonctions de deux organismes préexistants, le Comité consultatif national multisectoriel du changement climatique et le Groupe d’étude national pour la RRC et la gestion des catastrophes. Le Secrétariat du Conseil consultatif, qui dépend du Département de la météorologie et des risques géologiques, est renforcé par l’apport d’une expertise extérieure, afin de lui permettre de gérer en même temps la RRC et l’adaptation au changement climatique, et de faciliter l’intégration de ces deux thèmes dans les secteurs clés.
Encadré 9: Intégrer adaptation et réduction des risques de catastrophe
Agriculture compatible avec le climat en Tanzanie
L’intégration du changement climatique dans les stratégies de réduction de la pauvreté et de développement est l’une des principales priorités de l’AMCC.
30
Intégrer le changement climatique dans la planification du développement Programmes nationaux et régionauxL’intégration du changement
climatique dans les stratégies de
réduction de la pauvreté et de
développement figure parmi les
grandes priorités de l’AMCC.
Des programmes focalisés sur
l’intégration du changement
climatique sont en cours ou en
préparation dans 22 régions et pays,
y compris le Bhoutan, le Cambodge
et le Lesotho.
Dans les programmes financés
par l’AMCC, l’intégration est le
plus souvent associée à d’autres
priorités de l’Alliance, en particulier
l’adaptation et/ou la réduction des
risques de catastrophe, comme
dans les programmes au Belize, en
Éthiopie, au Laos, au Mozambique,
au Népal, en Gambie, en Ouganda,
aux Samoa, aux Îles Salomon et
au Vanuatu. Elle est aussi associée
à la REDD, comme au Mali et au
Timor-Oriental, et à la promotion de
la participation au marché mondial du
carbone, comme à Maurice et aux
Seychelles.
En outre, les programmes
d’intégration comportent souvent
un volet de collecte et de gestion
des données et de recherche en
appui aux décisions politiques, par
exemple sous la forme d’évaluations
de la vulnérabilité ou de constitution
de bases de données, ceci afin
d’éclairer le travail d’intégration et
de renforcement institutionnel (voir
l'encadré 10).
Les programmes nationaux
d’intégration du changement
climatique bénéficient aussi
du soutien de programmes
régionaux centrés sur les aspects
de renforcement des capacités,
de réalisation d’actions pilotes,
d’apprentissage et de diffusion des
résultats. C’est le cas, par exemple,
en Afrique de l’Ouest, en Afrique
orientale et australe, dans le bassin
inférieur du Mékong et dans le
Pacifique Sud.
En Éthiopie, l’AMCC appuie le développement de systèmes de modélisation du climat qui opèrent à des échelles réduites et permettent ainsi de produire des scénarios climatiques locaux plus fiables et d’appuyer le développement de systèmes d’alerte précoce. L’Autorité de protection de l’environnement envisage également de créer une base de données et un système de gestion des connaissances facilement accessibles pour partager l’expérience et les bonnes pratiques de réponse au changement climatique, ce qui éclairera aussi son travail en matière d’intégration.
En Gambie, l’AMCC soutient la mise en place d’un système de gestion des informations au sein de l’Agence nationale de l’environnement, comprenant un système d’information géographique, qui doit permettre l’analyse des données historiques et nouvellement acquises pertinentes dans le cadre de l’adaptation et de la gestion intégrée des zones côtières. Des outils tels que les études de faisabilité, l’évaluation de la vulnérabilité et l’analyse économique seront également utilisés pour améliorer le socle d’éléments de preuve sur lesquels faire reposer les choix stratégiques et les décisions de planification.
Au Vanuatu, un appui est donné à la mise en place de systèmes d’alerte précoce et de suivi qui contribueront à renforcer les capacités des agriculteurs à faire face aux situations critiques, telles que les inondations. En outre, le programme soutient la cartographie des zones à haut risque, qui permet de documenter de façon fiable l’aménagement du territoire, par exemple pour éviter l’extension de l’habitat dans les zones sujettes aux inondations.
Encadré 10: Des recherches pertinentes pour les décisions politiques en appui à l’intégration du changement climatique
31
Ateliers d’intégration du changement climatiquePour compléter ses programmes,
l’AMCC a organisé une série de
dix ateliers régionaux consacrés
à l’intégration du changement
climatique dans la planification et
la budgétisation du développement
national, en Asie, en Afrique, dans
les Caraïbes et dans le Pacifique.
Ils ont vu la participation de plus
de 190 hauts fonctionnaires issus
de ministères des finances, de la
planification et de l’environnement
mais aussi d’organisations
régionales. Cette initiative basée
sur une vision à long terme donne
aux planificateurs et aux décideurs
responsables de l’élaboration des
politiques et des budgets nationaux
Des initiatives de l’AMCC intervenant au bon moment permettent à la Dominique, une île des Caraïbes, de respecter son agenda en matière de changement climatique. Comme beaucoup de petits États insulaires en développement, la Dominique est considérée comme très vulnérable aux effets du changement climatique. De fait, quelque 70% des 70 000 habitants du pays vivent dans les zones côtières. Le gouvernement de la Dominique, avec le soutien technique et financier de la Banque de développement des Caraïbes, prépare une nouvelle Politique nationale d’utilisation des terres (NLUP) et un Plan national de développement physique (NPDP). Des termes de référence ont été rédigés par la Division de l’aménagement du territoire (Ministère de l’environnement, des ressources naturelles, de l’aménagement du territoire et de la pêche) et soumis à la banque en janvier 2012. Toutefois, lorsque la responsable de la planification du territoire a assisté à l’atelier régional de l’AMCC sur l’intégration du changement climatique, organisé en Jamaïque en avril 2012, elle s’est rendu compte de la nécessité d’intégrer les aspects relatifs au changement climatique dans ces deux nouveaux documents politiques.
Le programme intra-ACP de l’AMCC (voir l’encadré 2) a été sollicité pour réaliser une évaluation préliminaire de la vulnérabilité du pays, élaborer un document énonçant les actions prioritaires à entreprendre pour réduire cette vulnérabilité et mettre en évidence les éléments liés au changement climatique à prendre en compte dans l’élaboration des deux documents de planification. Les résultats de cette aide de l’AMCC pourront aussi être utilisés dans le programme stratégique de résilience au changement climatique que la Dominique élabore à l’heure actuelle. Par ailleurs, un atelier de formation de l’AMCC sur le thème de l’intégration du changement climatique sera organisé à l’intention des hauts fonctionnaires de tous les secteurs concernés par les nouveaux NLUP et NPDP. Cet atelier permettra à ses participants d’intégrer le changement climatique dans les stratégies et les programmes de leurs secteurs respectifs, sur base des dispositions de ces documents.
Encadré 11: Les ateliers d’intégration débouchent sur des actions concrètes en Dominique
les outils et l’expertise nécessaires
pour promouvoir l’intégration du
changement climatique dans les
politiques de développement et les
budgets de leurs pays respectifs,
comme illustré à l’encadré 11.
Il existe une forte demande pour
reproduire ces ateliers à l’échelle
régionale et nationale. Des
sollicitations en ce sens ont été
reçues du Bénin, des Comores,
de la Guinée-Conakry, de la
Dominique, de la Polynésie
française, de Madagascar et de
Sao Tomé-et-Principe. L’AMCC
a déjà commencé à répondre à
ces demandes, notamment en
organisant un atelier adapté aux pays
et territoires d’outre-mer en janvier
2012. À l’avenir, l’attention portera sur
l’Afrique, les Caraïbes et le Pacifique.
“Je suis favorable aux initiatives telles que cet atelier de formation en Asie. Elles nous aident à partager des connaissances et à tirer des enseignements de l’expérience, et aussi à prendre conscience des liens entre les opportunités, les défis et les contraintes.” Ranjan Shrestha, Délégation de l’UE auprès du Royaume du Népal, lors de l’atelier de l’AMCC sur l’intégration du changement climatique organisé pour l’Asie en mars 2012
32
Intégrer le changement climatique au Népal
Intitulé: Programme d’aide à la lutte
contre le changement climatique:
développement de la résilience au
changement climatique au Népal.
Domaines prioritaires: Intégration et
adaptation.
Secteur: Développement global et
réduction de la pauvreté.
Budget: Budget total: 16,5 millions €,
dont financements à mise en œuvre
rapide de la CE (€7m) et de Chypre
(€0,6m); autre financement de l’UE:
€1m; et Royaume-Uni: €7,9m –
Approche projet.
Partenaires: Ministère de
l’environnement, Département
britannique du développement
international (DFID), PNUD.
Les observations climatiques
récentes au Népal indiquent
des hausses de température, un
déplacement vers le nord des zones
agro-écologiques, des modifications
dans les régimes des vents et des
gelées, ainsi qu’une augmentation
des phénomènes climatiques
extrêmes tels que les sécheresses,
inondations et avalanches. Les
glaciers de l’Himalaya reculent avec
l’élévation des températures. Ceci
entraîne des risques pour ce pays
pauvre dont l’économie est fortement
tributaire des ressources naturelles,
particulièrement en ce qui concerne
la productivité agricole et la sécurité
alimentaire, la disponibilité de l’eau, la
nutrition, la santé et l’assainissement.
Le projet de l’AMCC aide le
gouvernement du Népal à élaborer
des politiques et actions relatives
au changement climatique
qui améliorent les bénéfices
et la durabilité des efforts de
développement publics et mixtes
(public-privé). L’accent est mis
sur le renforcement des capacités
concernant l’élaboration, l’estimation
des coûts, la budgétisation et la
mise en œuvre de politiques et
mesures scientifiquement fondées et
intégrant le changement climatique
dans les secteurs clés que sont
l’agriculture, les forêts, l’eau et
l’énergie. Ce travail s’effectuera au
niveau du gouvernement central et
des comités de développement des
villages et districts de 14 régions du
centre-ouest et de l’extrême-ouest,
en adoptant une approche basée sur
les écosystèmes et les moyens de
subsistance.
Au niveau national, le projet vise à
préparer et mettre en œuvre des
politiques, plans et stratégies,
à développer les compétences
Sur le terrain
requises pour obtenir, gérer et
utiliser les financements liés au
climat, à renforcer les compétences
de négociation en vue de favoriser
l’adaptation et un développement
sobre en carbone, et à promouvoir
l’apprentissage et le partage entre les
parties prenantes.
Au niveau infranational, le projet
cherche à aider le gouvernement
à mettre en œuvre les activités
prioritaires du PANA par le biais des
Plans d’action locaux d’adaptation
(PALA), afin d’assurer une offre
efficace de services d’adaptation aux
communautés les plus vulnérables
au changement climatique. Le
projet est très engagé en faveur de
l’autonomisation des femmes et de
l’inclusion des groupes pauvres et
défavorisés.
Principales réalisations à ce jour:
Des réunions impliquant des experts,
des consultants, des départements
et ministères en charge du
développement et de l’environnement
ont abouti à la mise sur pied d’une
unité de gestion de projet. Les
niveaux de référence, un cadre de
développement des capacités et
un cadre de suivi et d’évaluation
ont été préparés. Un document
relatif à l’appui technique clarifie les
mécanismes de mise en œuvre, les
exigences en matière d’assistance
technique et les phases initiales de la
mise en œuvre du programme.
Enseignements tirés: Les
activités ciblent simultanément les
niveaux national et infranational.
Les capacités techniques et
“Bien que les pays montagneux soient à l’origine d’une proportion négligeable des émissions mondiales – la principale cause du changement climatique, ils sont les plus affectés par ce phénomène, avec les petits États insulaires.” Madhav Kumar Nepal, ancien Premier ministre du Népal
Inde
NépalBhoutan
Chine
Bangladesh
33
institutionnelles des comités de
développement des villages et
districts seront renforcées, au vu
de l’importance des institutions
infranationales dans la mise en œuvre
des mesures d’adaptation. Le niveau
national et celui du district seront
tous deux ciblés par des campagnes
de sensibilisation et des activités
de partage des connaissances. Le
projet soutiendra la transposition des
activités prioritaires du PANA dans les
PALA, garantissant que l’adaptation
au changement climatique soit bien
intégrée dans les processus de
développement local.
L’approche adoptée comporte
un appui à la société civile et aux
autorités locales et nationales pour
expérimenter des mécanismes
d’adaptation innovants et tester
la convergence des options
d’atténuation et d’adaptation.
Les projets soutenus devraient
promouvoir la diversification des
moyens de subsistance sur base
d’activités sobres en carbone,
ainsi que l’investissement privé
dans le développement propre,
en particulier dans la gestion des
forêts et des ressources en eau
et le développement des énergies
alternatives. Les partenariats public-
privé seront encouragés.
Cette approche doit assurer que
la transposition des priorités du
PANA prenne bien en compte la
diversité des conditions climatiques
et sociales, et contribue aux moyens
de subsistance et au développement
rural (voir les encadrés 12 et 15).
Actions à venir: Les niveaux de
référence établis appuieront des
processus efficaces de prise de
décision et de diffusion des initiatives
d’adaptation et de planification
résiliente au climat dans les régions
ciblées. Ce travail comprendra la
cartographie des institutions locales
et de leurs capacités à assurer le
suivi des impacts du changement
climatique et à évaluer l’efficacité
des mesures d’intervention. Le projet
soutiendra aussi le développement
et la mise en œuvre de plans locaux
d’adaptation dans les 14 districts
concernés, et accordera des
financements à la société civile et aux
autorités locales et nationales pour
tester des mécanismes innovants
d’adaptation.
Calendrier: 2012 à 2015
34
Protéger les zones côtières et assurer l’intégration en Gambie
Sur le terrain
Gambie
Intitulé: Projet d’appui de l’AMCC à
la Gambie pour la gestion intégrée
des zones côtières et l’intégration du
changement climatique.
Domaines prioritaires: Intégration
et adaptation.
Secteurs: Développement global et
réduction de la pauvreté; gestion des
zones côtières.
Budget: 3,86 millions € (financement
à mise en œuvre rapide de la CE) –
Approche projet.
Partenaires: Ministère des finances
et des affaires économiques
(Unité d’appui de l’Ordonnateur
national), Agence nationale de
l’environnement, Département des
ressources en eau, Ministère des
forêts et de l’environnement.
En Gambie, les zones côtières de
faible élévation sont particulièrement
vulnérables au changement
climatique; l’érosion côtière y est un
problème préoccupant susceptible
de s’aggraver avec la hausse du
niveau de la mer. Une hausse d’un
mètre aurait pour effet d’inonder
92 km² de terres du littoral et de
menacer toute la ville de Banjul.
Dans l’arrière-pays, la salinisation
des sols et les intrusions d’eau
salée ont déjà des répercussions sur
l’agriculture.
L’engagement pris par la Gambie de
s’atteler aux effets du changement
climatique se reflète dans une série
de communications et de plans
d’action. Toutefois, il manque au
pays une politique globale en matière
de changement climatique qui
définirait des priorités stratégiques
pour orienter les actions et les
investissements.
L’intervention de l’AMCC a pour
but de renforcer les capacités du
gouvernement et de la population à
s’adapter à la variabilité croissante
et à l’évolution du climat. Elle a
deux composantes, l’une centrée
sur l’adaptation des zones côtières
et l’autre sur l’intégration du
changement climatique dans le
développement.
Le but de la première composante
est d’établir un processus participatif
et durable de gestion intégrée
des zones côtières (GIZC). Des
mesures prioritaires d’adaptation
seront identifiées, et la capacité
d’adaptation à l’échelon local
sera renforcée. La composante
d’intégration vise quant à elle à
renforcer le socle des connaissances
disponibles pour l’intégration du
changement climatique dans les
secteurs clés, et à élaborer une
politique nationale sur le changement
climatique. Les dispositifs
institutionnels et de coordination
seront rationalisés, et les capacités
des décideurs politiques, des
planificateurs, des membres de
l’Assemblée nationale et de la
société civile en matière de réponse
d’adaptation renforcées.
Les activités prévues pour la GIZC
comprennent l’établissement d’un
groupe de travail technique d’acteurs
côtiers (en vue d’un dialogue
multisectoriel), le développement
d’une vision, d’objectifs et d’options
pour l’avenir, et la supervision
de la mise en œuvre des options
retenues. On prévoit également un
renforcement des capacités (par
exemple pour la surveillance du
littoral), des formations, la mise
en place d’un système de gestion
de l’information et l’organisation
d’une campagne de sensibilisation.
Des études de faisabilité seront
consacrées aux options de
protection du littoral, aux alternatives
durables à l’extraction de sable ainsi
qu’à des projets de démonstration et
de recherche.
Les activités d’intégration
comprendront la facilitation du
dialogue multisectoriel, le cadrage
des questions à aborder et des
études, l’analyse des besoins
sectoriels, la définition de principes
directeurs et d’une politique
nationale en matière de changement
climatique.
Principales réalisations à ce jour:
Les termes de référence pour un
contrat de services de 1,4 million €
couvrant une grande partie de
l’expertise technique nécessaire ont
été rédigés. Les premiers experts
devraient entamer leur mission en
mars 2013. Le Département des
ressources en eau sera l’institution
chef de file en matière d’intégration.
Enseignements tirés: La
coordination est entravée par
l’absence d’un cadre global et par
des chevauchements des mandats
institutionnels. L’AMCC réunit
Sénégal
Guinée-Bissau
35
donc les parties prenantes pour
définir les rôles et fonctions de
coordination concernant la GIZC et
le changement climatique, et pour
établir des passerelles entre les
structures de coordination de ces
deux domaines. L’implication de la
société civile est encouragée en tant
que partie intégrante du processus de
GIZC et dans le cadre des projets de
démonstration.
Les données relatives au changement
climatique et à la gestion du littoral
sont éparpillées, souvent détenues
à l’extérieur du pays et hors de
portée des décideurs politiques.
Les projets de démonstration et de
recherche peuvent aider à renforcer
les capacités locales d’adaptation
ainsi qu’à améliorer la résilience des
écosystèmes et des moyens de
subsistance. Un système de gestion
des données permettra d’analyser les
données historiques et nouvellement
collectées relatives à la GIZC et à
l’adaptation. Le projet exploitera
aussi des outils tels que des études
de faisabilité, des évaluations de
la vulnérabilité et des analyses
économiques pour enrichir la somme
d’informations sur lesquelles baser les
choix stratégiques et les décisions de
planification.
En Gambie, l’AMCC met l’accent sur
l’association du travail institutionnel,
politique et de terrain, l’engagement
des parties prenantes, la recherche
appliquée et l’amélioration de la
coordination (voir les encadrés 6, 7,
10 et 14).
Actions à venir: Le dossier d’appel
d’offres pour l’expertise technique
doit être finalisé. Le Département
des ressources en eau doit désigner
un point focal et un coordinateur à
temps partiel, et l’Agence nationale
de l’environnement recruter un
coordinateur à temps plein pour la
composante de GIZC. Ces deux
organisations élaboreront les termes
de référence des groupes de travail
techniques. Un événement de
communication sera organisé pour
marquer le lancement officiel du
projet. Les activités proprement dites
devraient démarrer en mars 2013.
Calendrier: 2012 à 2016
“Le gouvernement de la Gambie tiendra son engagement d’établir et de poursuivre les programmes et projets nationaux qui s’imposeront pour aider le pays à relever le défi du changement climatique.” Dr Isatou Njie-Saidy, Vice-Présidente de la Gambie et Secrétaire d’État aux affaires féminines, dans une allocution à l’occasion du Forum sur le changement climatique de la Gambie, en 2008
36
Présenter le changement climatique comme un problème de développementLa mise en évidence des liens
entre changement climatique,
développement et moyens de
subsistance est nécessaire pour
sensibiliser et rallier les décideurs
politiques, le grand public, la société
civile et les médias à l’intégration
du changement climatique. Le
Cambodge, Maurice, les Seychelles
et le Népal offrent des exemples
intéressants à cet égard, comme
présenté dans l’encadré 12.
Renforcer les institutions, les procédures et les systèmesUne grande variété d’obstacles
peuvent entraver l’intégration
effective du changement climatique,
y compris le chevauchement des
mandats et l’absence d’un cadre
politique global; un manque de
poids politique de l’organisme
chargé de coordonner la réponse au
changement climatique; la faiblesse
Enseignements tirés de l’expérience
des mécanismes de communication
et de coordination; des cadres
institutionnels complexes; des
cadres juridiques et réglementaires
inadéquats; la limitation des
ressources humaines et financières
des services gouvernementaux; des
compétences de gestion limitées;
et la faible disponibilité d’expertise
technique.
Tout ceci peut entraver l’intégration
des considérations liées au climat
dans les politiques et stratégies
clés et leur suivi, le partage des
enseignements tirés, la réplication
des initiatives réussies et l’allocation
de ressources aux priorités
d’adaptation et d’atténuation.
Les programmes de l’AMCC
tentent de réduire ces problèmes
en renforçant les capacités des
personnes et institutions concernées
par le changement climatique,
y compris par l’intégration du
changement climatique dans
les procédures et systèmes (voir
l’encadré 13), et en favorisant
l’amélioration de la coordination
intersectorielle et entre divers niveaux
de pouvoir (encadré 14).
Combiner l’intégration aux niveaux national et localL’intégration du changement
climatique à l’échelle infranationale
complète les activités au niveau
national et sectoriel et facilite la mise
en œuvre concrète des décisions
prises à ces niveaux. Elle permet
aussi de mieux prendre en compte
les réalités locales à l’interface
entre changement climatique et
développement. L’encadré 15
présente des exemples de
l’expérience de l’AMCC dans ce
domaine.
Intégrer d’emblée le changement climatique dans les systèmes budgétaires et de suivi
La lutte contre le changement
climatique ne peut être efficace et
durable que si des ressources sont
allouées et dépensées pour la mise
en œuvre effective des politiques et
mesures en la matière. L’intégration
Au Cambodge, l’Alliance cambodgienne contre le changement climatique a soutenu la réalisation et la diffusion d’une étude sur les perceptions du changement climatique, et d’un rapport sur le développement humain axé sur le renforcement de la résilience des moyens de subsistance ruraux au changement climatique. Ceci offre des occasions d’intensifier la communication et le débat public sur les impacts de ce phénomène.
À Maurice et aux Seychelles, les stratégies nationales de développement comportent des objectifs de diminution de la dépendance vis-à-vis des combustibles importés et de sécurité énergétique. Cela justifie l’intégration de l’atténuation du changement climatique dans le secteur de l’énergie par l’amélioration de l’efficacité énergétique et le recours accru aux énergies renouvelables.
Au Népal, des projets pilotes testant la convergence des options d’atténuation et d’adaptation dans les domaines de la gestion des forêts et des ressources en eau et du développement des énergies alternatives devraient soutenir la diversification des moyens de subsistance et la création d’emplois verts, et ainsi contribuer au développement rural.
Encadré 12: Appréhender le changement climatique comme un problème de développement
37
Au Laos, la décentralisation a créé une divergence dans la mise en œuvre des politiques nationales, ainsi que des problèmes de gouvernance. Au niveau infranational, les politiques et les instructions émanant du gouvernement central ne sont pas toujours pleinement respectées, ce qui peut entraver la réalisation des objectifs. Pour y remédier, l’intervention de l’AMCC met l'accent sur le renforcement de la coordination entre les différents niveaux de gouvernement et sur la planification et l’échange d’informations au niveau des districts et des provinces.
Au Mozambique, l’un des obstacles à la mise en œuvre de mesures de durabilité environnementale est le manque de poids politique du Ministère de la coordination de l’action environnementale vis-à-vis d’autres ministères concernés, aggravé par l’insuffisance des capacités techniques et des ressources financières. L'appui de l’AMCC vise à consolider son leadership et son rôle obligatoire en tant que point focal pour les questions environnementales, et à renforcer les mécanismes de coordination intersectorielle.
Encadré 14: Améliorer la coordination intersectorielle et entre les niveaux national et local
Au Népal, les activités de l’AMCC ciblent simultanément les niveaux national et infranational. Les capacités techniques et institutionnelles des comités de développement des villages et districts seront renforcées, au vu de l’importance des institutions infranationales dans la mise en œuvre des mesures d’adaptation. Le niveau national et celui du district seront tous deux ciblés par des campagnes de sensibilisation et des activités de partage des connaissances. Le programme soutiendra l’intégration des activités prioritaires du PANA à travers des plans d’action locaux d’adaptation, qui sont essentiels compte tenu de la très grande variabilité des conditions climatiques et sociales. Cette approche garantit que l’adaptation au changement climatique soit intégrée dans les processus de développement local par les gouvernements locaux et les organisations communautaires.
Au Timor-Oriental, l’AMCC aidera les communautés à élaborer des plans locaux de conservation des sols et de l’eau, conformément aux principes de gestion des bassins versants. Ces plans seront intégrés aux plans de développement des sous-districts et districts afin d’assurer la mise en œuvre effective des mesures proposées. Ceci vient compléter les activités d’intégration menées au niveau national, notamment pour une mise à jour des politiques et plans nationaux qui tienne compte des différences régionales en matière de vulnérabilité et favorise l’adoption de pratiques optimales pour résister au changement climatique.
Encadré 15: Intégrer le changement climatique au niveau local
Au Cambodge, les institutions chargées de coordonner la réponse au changement climatique existaient déjà avant le début du programme de l’AMCC. Elles comprennent le Comité national interministériel du changement climatique et le Comité national pour la gestion des catastrophes. L'appui de l'AMCC vise à renforcer les capacités de ces institutions à coordonner l’élaboration des politiques nationales, le développement des capacités, les activités de sensibilisation et de plaidoyer; à suivre la mise en œuvre de la stratégie, de la politique et des plans nationaux en matière de changement climatique; et à préparer la mise en place d’un fonds fiduciaire national pour la lutte contre le changement climatique.
En Ouganda, le changement climatique est abordé dans le Plan national de développement de 2010, qui fixe quatre objectifs en lien avec ce sujet. Le financement de l'AMCC aidera à atteindre les objectifs relatifs au développement des capacités nationales d'adaptation et d'atténuation et à la progression vers un développement résilient au changement climatique. Le développement des capacités ciblera l'Unité du changement climatique (sous la tutelle du Ministère de l'eau et de l'environnement), fortement sollicitée du fait de l’ordre du jour international, et dont l’action est également limitée par une assez faible visibilité politique. Les activités comprennent aussi l'élaboration de lignes directrices pour l’intégration du changement climatique.
Au Mozambique, l’AMCC soutient l’expansion de la portée géographique et thématique des études d’impact sur l’environnement, des inspections et des audits environnementaux, ainsi que l’augmentation du recours à l’évaluation environnementale stratégique, de telle sorte que la durabilité environnementale et les questions liées à l’adaptation et à l’atténuation du changement climatique soient mieux prises en compte.
Encadré 13: Renforcer les institutions ainsi que les procédures et systèmes administratifs
38
du changement climatique dans les
processus budgétaires peut améliorer
sensiblement l’octroi et la mise en
œuvre effective de ressources en
faveur des priorités liées au climat.
De plus, l’intégration du changement
climatique dans les processus et
systèmes budgétaires prépare les
pays partenaires à recevoir des
appuis budgétaires liés au climat
ou à accéder à d’autres sources
de financement, en renforçant les
politiques, institutions et systèmes
nationaux et en améliorant de
ce fait la capacité d’absorption.
L’appui budgétaire, en promouvant
l’amélioration des stratégies
ou la réalisation de critères de
décaissement liés à l’intégration
du changement climatique, peut
également créer une incitation à
intensifier le processus d’intégration
(voir le chapitre Piloter l’appui
budgétaire à la lutte contre le
changement climatique).
Plusieurs programmes de l’AMCC
travaillent déjà sur ces questions en
parallèle avec leurs autres actions
d’intégration, comme illustré dans
l’encadré 16.
De même, l’intégration dans les
systèmes de suivi est essentielle
pour la réussite du processus
d’intégration, car elle incite à définir
des objectifs clairs et des moyens
de vérifier les progrès réalisés, tout
en renforçant les systèmes propres
au pays. Plusieurs programmes
démontrent l’efficacité de cette
approche, comme illustré dans
l’encadré 17.
Au Cambodge, l’Alliance cambodgienne contre le changement climatique (ACCC), à laquelle contribue l’AMCC, a entrepris une revue des institutions et des dépenses publiques en matière de changement climatique. Par ailleurs, le Fonds fiduciaire de l’ACCC doit développer un mécanisme évolutif d’attribution de subsides à des initiatives de terrain, et explorer le cadre juridique et les différentes options de conception en vue de la création d’un fonds fiduciaire national. Cette initiative, conjuguée à des actions de renforcement des institutions, pourrait ouvrir la voie à un appui budgétaire alimentant un futur fonds climatique national.
Au Mozambique, l’AMCC soutient le renforcement des capacités de gestion financière dans le secteur de l’environnement, préparant ainsi le terrain pour une augmentation des allocations budgétaires et l’amélioration de l’exécution budgétaire en matière d’environnement et de changement climatique.
Au Népal, les activités du programme comprennent une évaluation économique et sociale détaillée et une analyse des risques fiduciaires et de la gouvernance, en vue d’améliorer la gestion des finances publiques, de remédier à d’autres faiblesses et de permettre au pays, à l’avenir, de recevoir des financements liés au climat sous forme d’appui budgétaire sectoriel plutôt que d’aide-projet.
Aux Îles Salomon, les critères de décaissement du programme d’appui budgétaire requièrent qu’un montant minimum de ressources financières soit attribué à la première priorité du PANA. Par cette disposition temporaire et spéciale (l’appui budgétaire ne pouvant, en théorie, être alloué à des actions spécifiques), le programme encourage indirectement l’intégration de considérations liées au climat dans le processus d’élaboration et de gestion du budget.
Encadré 16: Intégrer le changement climatique dans les processus budgétaires et de financement
Au Bhoutan, suite à l’identification de certaines faiblesses dans le suivi de la performance de la stratégie des ressources naturelles renouvelables, l’amélioration du suivi du secteur et de la qualité des données statistiques a été définie comme critère de progrès du secteur et critère de décaissement de la tranche variable de l’appui budgétaire.
Au Burkina Faso, l’AMCC soutiendra la création d’un Observatoire national de l’environnement et du développement durable qui sera chargé d’élaborer des indicateurs nationaux liés au changement climatique.
Dans le programme du bassin inférieur du Mékong, les activités prévues comprennent le développement d’un système de suivi et de reporting concernant le statut de l’adaptation au changement climatique dans la région.
Au Mozambique, le système de suivi environnemental est renforcé afin de mesurer correctement la performance du secteur, de promouvoir la bonne gouvernance et d’améliorer le respect des exigences légales et réglementaires – ainsi que de fournir des points de référence clairs pour l’amélioration de la coordination et des liens entre tous les acteurs gouvernementaux et non étatiques, à l’échelle du pays, de la province et du district.
Encadré 17: Intégrer le changement climatique dans le système national de suivi
Foyer à faible consommation d’énergie en Tanzanie
En Tanzanie, l’AMCC aide à améliorer la capacité des communautés les plus
vulnérables à s’adapter aux effets néfastes du changement climatique par l’utilisation
durable de leurs ressources naturelles.
Fermier relâchant des alevins dans une rivière en RDP du Laos
Au Laos, le renforcement des capacités et la sensibilisation ciblent les agences gouvernementales au niveau des communautés, des districts et des provinces.
Érosion à Anse la Mouche, aux Seychelles
L’appui budgétaire constitue un excellent moyen de mettre le changement climatique au cœur de la planification du développement national, par le biais du dialogue politique et de l’intégration de ce thème.
42
Piloter l’appui budgétaire à la lutte contre le changement climatique
Dans la mesure où les financements
liés au climat devraient augmenter
à l’avenir, l’appui budgétaire offre
des possibilités prometteuses pour
aligner et renforcer les stratégies
et systèmes des pays et améliorer
leur capacité d’absorption, générant
ainsi un effet multiplicateur. Par le
biais du dialogue politique qui y est
associé, l’appui budgétaire constitue
aussi un excellent moyen de mettre
le changement climatique au cœur
de la planification du développement
national et d’en faire une question
centrale pour le gouvernement.
En fonction des priorités poursuivies,
l’appui budgétaire peut assurer
l’inclusion du changement climatique
dans les efforts de réduction de
la pauvreté et de développement,
ou dans un ou plusieurs secteurs.
Les critères d’éligibilité communs
ont trait aux progrès en matière
de stabilité macroéconomique, de
gestion des finances publiques et
de mise en œuvre de la stratégie
concernée. Pour l’appui budgétaire
général, la stratégie de référence
sera une stratégie ou un plan
national de développement. Si
un secteur spécifique est visé, la
référence sera la politique sectorielle.
Les objectifs peuvent se définir
en termes d’intégration renforcée
du changement climatique dans
les documents de politique ou
de stratégie et/ou en termes de
développement d’une stratégie
spécifique sur le changement
climatique. La définition d’indicateurs
ou de critères de décaissement liés
au changement climatique complète
l’approche.
Le graphique 6 montre la répartition
des modalités d’aide utilisées par
l’AMCC. Il apparaît que plus d’un
quart des programmes nationaux ont
recours à l’appui budgétaire sectoriel
ou général.
Actuellement, 4 programmes de
l’AMCC utilisent l’appui budgétaire
général dans un but d’intégration
du changement climatique dans
les politiques nationales de
développement. Les interventions à
Maurice et aux Seychelles appuient
aussi l’atténuation du changement
climatique dans le secteur de
l’énergie, y compris une participation
“L’appui budgétaire peut s’avérer un moyen efficace de répondre aux défis et menaces structurels, transversaux et à long terme, tels que la vulnérabilité, le changement climatique et d’autres chocs environnementaux.” La future approche de l’appui budgétaire de l’UE en faveur des pays tiers. Communication de la Commission européenne, 13 octobre 2011
Graphique 6: Interventions de l’AMCC jusqu’en 2012 – Répartition entre modalités d’aide
Programme sectoriel
(10%)
Appui budgétaire sectoriel
(13%)
Approche projet
(64%)
Appui budgétaire général
(13%)
43
Au Guyana, le cadre politique est globalement favorable à la protection des mangroves. Néanmoins, celles-ci restent relativement négligées en tant qu’écosystème forestier. L’un des résultats attendus de la mise en œuvre du Plan d’action national de gestion des mangroves, soutenu par l’AMCC, est qu’elles aient une place à part entière dans le nouveau Plan forestier. Dans ce contexte, la qualité et l’efficacité des réglementations protégeant les mangroves seront réexaminées. Le programme soutient aussi la rédaction d’un code de bonnes pratiques de gestion des mangroves.
À Maurice, l’un des principaux objectifs du programme d’appui budgétaire était l’adoption et la promulgation d’une Loi sur l’efficacité énergétique, ainsi que d’une Loi sur le contrôle des nouveaux bâtiments fixant des exigences en matière de construction durable. Le renforcement du cadre juridique et réglementaire à cet effet était donc perçu comme essentiel pour réussir l’intégration du changement climatique (en particulier les aspects liés à l’énergie) dans le processus national de développement.
Aux Seychelles, où l’un des problèmes identifiés était l’absence de cadre juridique permettant la participation au MDP, la composante du programme de l’AMCC relative à l’atténuation porte plus particulièrement sur la création d’un cadre institutionnel et juridique favorisant l’adoption de mesures d’atténuation dans le secteur de l’énergie et l’accès aux mécanismes de financement carbone.
Encadré 18: Renforcer les cadres politiques, juridiques et réglementaires
accrue au MDP. Au Lesotho, la
composante liée à l’adaptation est
centrée sur l’agriculture, et celle
liée à l’atténuation sur l’énergie.
Aux Îles Salomon, l’accent est
mis sur l’adaptation dans divers
secteurs, dont les transports, et sur la
réduction des risques de catastrophe.
Les programmes sectoriels
bénéficiant d’un appui budgétaire
concernent les ressources naturelles
(Bhoutan), la protection du littoral par
les mangroves (Guyana), la gestion
du foncier (Rwanda), ou encore l’eau
et l’assainissement (Samoa).
Une caractéristique essentielle
des divers programmes d’appui
budgétaire est le renforcement
des cadres politiques, juridiques et
réglementaires, comme illustré dans
l’encadré 18.
44
Renforcer la gestion des ressources naturelles renouvelables au Bhoutan
Intitulé: AMCC – Adaptation au
changement climatique dans le
secteur des ressources naturelles
renouvelables.
Domaine prioritaire: Intégration.
Secteurs: Développement global et
réduction de la pauvreté; agriculture.
Budget: Budget total: 4,4 millions €
(financements à mise en œuvre
rapide de la CE: €3,6m et de
l’Estonie: €0,8m) – Appui budgétaire
sectoriel.
Partenaires: Ministère de l’agriculture
et des forêts; Commission du
bonheur national brut.
Le changement climatique affecte
déjà les moyens de subsistance et
l’économie rurale au Bhoutan, où
le développement est fortement
dépendant de secteurs sensibles au
climat tels que l’agriculture, l’énergie
hydroélectrique et l’exploitation
forestière. L’une des principales
menaces pesant sur le pays est la
formation de lacs supraglaciaires
due au recul accéléré des glaciers
et à l’élévation des températures.
La majorité de la population et des
infrastructures se trouvant en aval
dans de grandes vallées fluviales, les
risques de catastrophe augmentent
au fur et à mesure que le niveau des
eaux des lacs glaciaires approche
des seuils géostatiques critiques.
Le gouvernement du Bhoutan
s’est engagé à lutter contre le
changement climatique et à favoriser
la conservation de l’environnement
dans le cadre de sa philosophie
de développement axée sur le
bonheur national brut. Le programme
de l’AMCC vise le secteur des
ressources naturelles renouvelables
(RNR), en particulier l’agriculture. Il
entend améliorer la préparation du
secteur au changement climatique
en assurant l’intégration de ce thème
au niveau sectoriel, tout en veillant
à ce que des mesures soient prises
en matière d’adaptation au niveau
multisectoriel.
L’intervention de l’AMCC étant un
programme d’appui budgétaire
sectoriel, elle est axée davantage
sur des résultats que sur des
activités. Les résultats escomptés
sont notamment le développement
d’un Plan d’action pour l’adaptation
au changement climatique dans
le secteur des RNR, l’intégration
de ce Plan d’action dans le 11ème
Plan quinquennal, et la mise en
place d’un cadre institutionnel
renforcé permettant une approche
multisectorielle de l’adaptation, par
exemple au moyen d’un système
national amélioré de planification et
de suivi. L’intégration du changement
climatique dans le 11ème Plan
quinquennal du secteur des RNR
devrait mener à la mise en œuvre
de mesures d’adaptation concrètes
dans le secteur agricole. Dans la
troisième et la quatrième année du
programme, les critères spécifiques
de décaissement sont liés à la mise
en œuvre de pratiques agricoles qui
réduisent la vulnérabilité et/ou les
émissions de gaz à effet de serre (voir
l’encadré 20).
Principales réalisations à ce
jour: La responsabilité des actions
liées au changement climatique
au Bhoutan est partagée entre
plusieurs ministères, départements
et agences, faisant de la coordination
du changement climatique un
processus complexe. L’UE est déjà
un acteur clé dans la mise en place
d’un mécanisme formel et actif de
coordination dans le domaine de
l’agriculture et de la gestion des
ressources naturelles. De par son
engagement dans l’AMCC, l’UE
va désormais aussi encourager la
coordination entre ce mécanisme,
le groupe de travail multisectoriel
sur le changement climatique
créé par le gouvernement, et les
activités en cours du Programme
conjoint d’appui, une initiative
multi-bailleurs visant à intégrer le
lien entre pauvreté, environnement
et changement climatique dans les
politiques et plans à tous les niveaux.
L’UE contribue ainsi à améliorer la
coordination intersectorielle et entre
les niveaux local et national (voir
plus haut la section Renforcer les
institutions, les procédures et les
systèmes).
Enseignements tirés: Par la
nature transversale du changement
climatique, il est difficile de définir
ce thème comme un secteur et de le
relier à une agence gouvernementale
unique. L’expérience souligne
Sur le terrain
Inde
Népal Bhoutan
Chine
Bangladesh
45
également l’importance de faire
coïncider l’intervention de l’AMCC
avec les échéances nationales, et de
respecter un calendrier déterminé.
L’expérience au Bhoutan montre
aussi combien il est important de
choisir des indicateurs concrets
et faisant l’objet d’une bonne
appropriation au niveau national
(voir les encadrés 19 et 20) et de
compléter l’appui budgétaire par
une assistance technique ciblée (voir
l’encadré 21).
Actions à venir: La convention
de financement a été approuvée
par le gouvernement du Bhoutan
et sera signée d’ici fin 2012. Le
programme débutera par l’intégration
de l’adaptation au changement
climatique dans le 11ème Plan
quinquennal du secteur des RNR
et la finalisation du Plan d’action
pour l’adaptation au changement
climatique dans ce secteur. Un expert
international doit être recruté pour
conseiller le gouvernement durant
la phase de rédaction des plans
constituant le 11ème Plan quinquennal.
Cette expertise internationale est
jugée cruciale pour veiller à ce
que l’adaptation au changement
climatique soit largement prise en
compte dans le Plan.
La mise en œuvre des activités
d’adaptation au changement
climatique proprement dites
commencera en 2015.
Calendrier: 2013 à 2016
“Des trajectoires de développement alternatives, telles que l’approche du bonheur national brut que nous promouvons, influenceront la capacité des communautés à s’adapter au changement climatique.” Pema Gyamtsho, Ministre de l’agriculture et des forêts, lors du lancement du Troisième rapport national sur le développement humain à Thimphou, Royaume du Bhoutan
46
Gérer les inondations et les effets du changement climatique aux Samoa
Intitulé: AMCC – Soutenir
l’adaptation au changement
climatique dans le secteur de l’eau
aux Samoa.
Domaines prioritaires: Intégration,
adaptation et RRC.
Secteur: Eau et assainissement.
Budget: 3 millions € (financement
à mise en œuvre rapide de la CE) –
Appui budgétaire sectoriel.
Partenaires: Ministère des finances,
Ministère des ressources naturelles et
de l’environnement.
Avec environ 70% de la population et
des infrastructures situées dans des
zones côtières de faible élévation,
les Samoa sont particulièrement
exposées aux risques de hausse du
niveau de la mer et de phénomènes
météorologiques extrêmes. La moitié
de la population vit dans la zone
urbaine d’Apia et dans la partie
nord-ouest d’Upolu, et le bassin
versant d’Apia souffre de problèmes
chroniques d’inondations lors de
pluies intenses. Après les cyclones
tropicaux qui se sont abattus sur le
pays au début des années 1990, les
dommages subis ont été estimés à
environ quatre fois le produit intérieur
brut des Samoa.
Les Samoa ont mis la priorité sur
l’eau et adopté une approche
sectorielle pour répondre aux besoins
de l’ensemble du secteur. L’un des
principaux objectifs du plan sectoriel
Water for Life consiste à améliorer
l’assainissement, le drainage et la
gestion des déchets. Étant donné les
problèmes d’inondations chroniques
dont souffre la zone de captage
d’Apia, la stratégie vise à réduire le
risque d’inondations et à minimiser
les dommages et les perturbations
en améliorant la gestion du bassin
versant et les infrastructures de
drainage.
Le programme d’appui sectoriel de
l’AMCC vise à renforcer l’intégration
de l’adaptation au changement
climatique dans la version actualisée
2012-2016 du plan sectoriel, ainsi
qu’à atténuer l’impact des inondations
au centre d’Apia par la réhabilitation
d’infrastructures de drainage
prioritaires et l’introduction d’un
programme de maintenance efficace.
Plus spécifiquement, l’intervention
appuiera l’intégration du changement
climatique dans les politiques et plans
du secteur de l’eau et soutiendra
la mise en œuvre de mesures
d’adaptation.
Le programme financera des ateliers
et l’apport d’expertise pour appuyer
l’intégration de l’adaptation dans
le plan sectoriel, la réhabilitation
et le nettoyage des drains de
l’agglomération d’Apia par des
contractants privés, la conception,
la reconstruction et la modernisation
d’infrastructures prioritaires de
drainage des eaux pluviales dans
le quartier d’affaires central d’Apia
(sujet aux inondations) sur la base
des projections du changement
climatique, ainsi que l’établissement
et la mise en œuvre d’un système
efficace de gestion et d’un programme
de maintenance des infrastructures de
drainage, sous le contrôle de l’Autorité
des transports terrestres.
Sur le terrain
Principales réalisations à ce
jour: Le gouvernement a intensifié
ses efforts pour maîtriser le
développement des bassins
versants, en donnant la priorité aux
bassins versants critiques tels que
celui d’Apia. Il a aussi accompli
des progrès appréciables dans ses
négociations avec les propriétaires
terriens en vue d’attribuer le statut
de réserve naturelle aux bassins
versants critiques, moyennant
des compensations foncières.
La réglementation des activités
de développement dans la partie
supérieure de la zone de captage
d’Apia, et son reboisement,
contribueront largement à
l’atténuation des inondations. Le Plan
sectoriel Water for Life 2012-2016 a
été adopté. Il met davantage l’accent
sur l’amélioration de la gestion
des bassins versants; 4 plans de
gestion de bassins versants majeurs
ont déjà été finalisés. Le secteur a
également pris des mesures pour
“Nous observons les effets du changement climatique dans le monde; nous vivons dans l’insécurité, dans l’attente de la prochaine catastrophe. Toutes ces maisons pourraient être balayées par le prochain cyclone. Nous vivons avec de la crainte et de la tristesse dans nos cœurs.” Une habitante de Sotoalepai, un village des Samoa
Samoa
47
améliorer la préparation et la réponse
aux catastrophes, par exemple en
encourageant le forage de nouveaux
puits, la récolte de l’eau de pluie
et la conservation de l’eau. Des
progrès ont été accomplis pour
externaliser la maintenance des
réseaux urbains d’évacuation des
eaux. Le programme de l’AMCC
permettra de consolider et compléter
les réalisations existantes.
Enseignements tirés: Assurer une
gestion intégrée des ressources
en eau au niveau des bassins
versants est crucial pour renforcer la
résilience du pays au changement
climatique. Les efforts d’atténuation
des inondations font partie intégrante
de ce processus de planification.
Ce cas illustre les avantages qu’il
y a à adopter des approches
intégrées pour gérer l’adaptation
au changement climatique et la
réduction des risques de catastrophe
(voir l’encadré 9).
Un élément innovant est le
renforcement des partenariats
public-privé pour la maintenance
de routine du réseau urbain
d’évacuation des eaux, une approche
qui a déjà démontré sa capacité
à améliorer significativement les
performances du réseau. Afin de
soutenir ces améliorations dans le
temps, la préparation d’un manuel
de conception normalisée des
réseaux de drainage local s’impose
également pour guider la conception
des nouveaux projets résidentiels et
commerciaux en zone urbaine.
Actions à venir: Les plans détaillés
pour la modernisation complète
du réseau urbain d’évacuation des
eaux sont en cours de préparation,
et le programme de maintenance
a démarré. Une fois achevés les
plans détaillés, les travaux de
réhabilitation et de construction
pourront commencer. Pour faciliter
la coordination de cette initiative,
un protocole d’entente sera conclu
entre l’agence de mise en œuvre
et les ministères concernés pour
spécifier les rôles et responsabilités
et les modalités de collaboration. Le
Ministère de l’agriculture sera invité
à participer à cette collaboration,
afin d’assurer la prise en compte
des bonnes pratiques en matière
d’utilisation des terres, en particulier
dans la partie supérieure des bassins
versants.
Calendrier: 2012 à 2015
48
Exploiter les programmes d’appui budgétaire sectoriel ou général existantsTous les programmes d’appui
budgétaire lié au changement
climatique de l’AMCC concernent
des pays où un appui budgétaire et
les conditions pour y accéder étaient
déjà en place. L’AMCC s’appuie sur
les initiatives passées et actuelles afin
de renforcer les stratégies, processus
et systèmes des pays dans un
secteur précis ou de façon plus
générale, en particulier par le recours
à l’appui budgétaire, et complète ce
travail en introduisant la dimension du
changement climatique. À son tour,
l’appui budgétaire lié au changement
climatique facilite la poursuite de
l’intégration de ce thème dans l’aide
au développement ordinaire de l’UE,
en particulier par le biais du FED.
Aux Samoa, par exemple, le fait que
l’appui au secteur de l’eau, dans le
cadre du 10ème FED, soit passé de
l’approche projet à une approche
sectorielle avec appui budgétaire
a contribué au développement des
capacités de planification et de mise
en œuvre, et a permis une intégration
plus poussée des processus
institutionnels, de planification et de
budgétisation du secteur de l’eau
dans les systèmes gouvernementaux.
Sur cette base, l’intervention de
l’AMCC a pris la forme d’un appui
budgétaire centré sur l’adaptation
et l’intégration du changement
climatique et la réduction des risques
de catastrophe dans le secteur de
l’eau – intégration qui devrait se
poursuivre au-delà du programme
de l’AMCC, avec l’appui de l’aide au
développement ordinaire de l’UE,
dans le cadre du 11ème FED.
Enseignements tirés de l’expérience
Choisir des indicateurs concrets et faisant l’objet d’une appropriation au niveau national
L’une des principales spécificités de
l’appui budgétaire lié au changement
climatique réside dans les
indicateurs ou critères choisis pour le
décaissement des fonds.
La majorité des indicateurs utilisés
par l’AMCC pour les programmes
d’appui budgétaire sont centrés
sur des processus tels que la mise
en place de nouvelles structures
de gestion et de coordination ou
l’adoption d’une nouvelle politique, loi
ou réglementation.
Certains indicateurs utilisés par
les programmes de l’AMCC sont
également focalisés sur des résultats
à plus long terme reflétant la mise
en œuvre effective de mesures sur
le terrain, ou encore l’amélioration
des moyens de subsistance, des
systèmes agricoles ou énergétiques,
comme illustré dans l’encadré 19.
La combinaison de jalons et de
résultats concrets qui reflètent
plusieurs facettes des objectifs
constitue une bonne pratique,
comme illustré par le cas du Bhoutan
dans l’encadré 20.
Une autre bonne pratique
consiste à définir avec précision
les critères et objectifs. Certains
objectifs sont mesurés en unités
quantitatives qui laissent peu de
place à l’interprétation subjective (par
exemple, le nombre de kilomètres
d’infrastructures de drainage
réhabilitées dans le programme des
Samoa), surtout s’ils sont complétés
par des spécifications et normes
techniques. Lorsque l’objectif est
exprimé en termes de résultats
moins directement mesurables (par
exemple, l’amélioration sensible du
système statistique du Bhoutan) ou
une étape dans un processus (par
exemple, l’adoption d’une stratégie
en matière d’énergies renouvelables
au Lesotho), des détails
supplémentaires sont généralement
fournis afin de spécifier des critères
de qualité minimum ou des exigences
en termes de contenu.
Afin de s’aligner sur et de renforcer
les agendas et systèmes des pays
partenaires, l’AMCC privilégie aussi
l’adoption d’indicateurs ou de critères
déjà utilisés dans leurs documents
politiques, stratégies ou systèmes de
suivi. S’il n’existe pas d’indicateurs
appropriés, le programme d’appui
budgétaire fournit l’occasion de
travailler avec le pays pour en
développer de nouveaux et les
intégrer dans le système national de
suivi, depuis la collecte des données
jusqu’à l’analyse et au reporting.
Compléter l’appui budgétaire par une assistance technique ciblée
D’après l’expérience de l’AMCC,
compléter l’appui budgétaire par une
assistance technique peut s’avérer
très bénéfique, pour autant qu’elle
soit intégrée dans les structures
nationales, fasse également appel
à l’expertise nationale, et favorise
le renforcement institutionnel à long
terme et l’intégration du changement
climatique. L’encadré 21 présente
des exemples des pratiques de
l’AMCC en la matière.
49
Au Bhoutan, l’intégration du changement climatique dans le 11ème Plan quinquennal du secteur des ressources naturelles renouvelables (RNR) devrait mener à la mise en œuvre de mesures d’adaptation concrètes dans le secteur agricole. Dans la troisième et la quatrième année du programme d’appui budgétaire de l’AMCC, les critères spécifiques de décaissement sont liés à la mise en œuvre de pratiques agricoles qui réduisent la vulnérabilité et/ou les émissions de gaz à effet de serre.
L’objectif spécifique du programme est de garantir la préparation au changement climatique du secteur des RNR en intégrant le changement climatique à l’échelon sectoriel, et en favorisant la prise en compte croissante de l’adaptation au changement climatique au niveau multisectoriel.
Les résultats escomptés sont:
• Une vulnérabilité réduite face au stress hydrique et/ou à la rareté de l’eau potable, et/ou des capacités renforcées des institutions et collectivités liées au secteur de l’eau à répondre à la variabilité/au changement climatique.
• Une contribution réduite au changement climatique par la réduction des émissions de méthane issues du secteur des RNR.
Les critères de décaissement spécifiques retenus sont les suivants:
• Pour l’année 2: Suivi et évaluation du plan d’action pour l’adaptation au changement climatique bien intégrés dans le Système national de planification et de suivi; disponibilité d’un logiciel permettant de relier automatiquement les dépenses à la planification; qualité du système statistique national du secteur des RNR (recensement agricole national et prévisions concernant l’agriculture) sensiblement améliorée afin de fournir en temps utile des informations exactes et fiables pour le suivi et l’évaluation du secteur et du changement climatique.
• Pour les années 3 et 4: Nombre de districts, communautés, exploitations agricoles et ménages participant aux programmes d’économies dans l’utilisation de l’eau, aux installations de stockage et aux mécanismes de recyclage; nombre d’exploitants agricoles ayant adopté des pratiques durables de gestion des terres; proportion de zones rizicoles cultivant des variétés de riz plus résistantes au changement climatique et moins émettrices de méthane; nombre d’exploitants agricoles ayant opté pour des races bovines à haut rendement et un développement des pâturages permettant de réduire les émissions de méthane; et quantité de méthane réutilisé comme combustible grâce à l’adoption d’initiatives intégrant l’élevage et la production de biogaz.
Au Lesotho, du point de vue de l’adaptation, le processus d’intégration devrait aboutir à la mise en œuvre d’actions liées à la gestion des sols et des matières nutritives, à l’utilisation efficiente de l’eau, à la sécurité alimentaire, à la préparation aux catastrophes, etc. Du point de vue de l’atténuation, il devrait aboutir au développement de sources renouvelables d’énergie, à l’extension de l’électrification rurale basée sur les énergies renouvelables, et à la mise en œuvre de mesures d’efficacité énergétique (par exemple la promotion de foyers améliorés).
Aux Seychelles, l’adoption d’une politique énergétique et d’une loi sur l’énergie permettant la participation au MDP fait partie des critères spécifiques de décaissement de l’appui budgétaire.
Aux Îles Salomon, la formation du personnel du Bureau national du changement climatique et de gestion des catastrophes est l’un des « déclencheurs » du décaissement de la tranche variable de l’appui budgétaire. Un autre critère concerne l’estimation des coûts des options de réinstallation et l’élaboration de lignes directrices pour les projets de réinstallation de communautés humaines, y compris des normes de sauvegarde, afin de minimiser les risques de conflits qui peuvent en découler.
Encadré 19: Exemples d’indicateurs de processus et de résultats pour l’appui budgétaire
Encadré 20: Intégrer le changement climatique dans le Plan quinquennal du secteur des RNR du Bhoutan
50
Au Bhoutan, un montant a été prévu dans le budget du programme, en dehors de la composante d’appui budgétaire, pour le recrutement d’une équipe d’assistance technique chargée d’aider à l’intégration du Plan d’action pour l’adaptation au changement climatique du secteur des RNR dans le 11ème Plan quinquennal.
Au Lesotho, un montant assez important a aussi été réservé en dehors de la composante d’appui budgétaire pour soutenir la préparation des documents de politique et de stratégie et l’amélioration de la coordination sectorielle. Une assistance technique avec un mandat de développement des capacités sera mise à la disposition des autorités pour appuyer l’élaboration d’une stratégie d’adaptation et d’atténuation du changement climatique, ainsi que d’une stratégie nationale pour les énergies renouvelables, tandis que les dispositifs institutionnels pour gérer ces nouveaux domaines de compétence sont graduellement mis en place.
À Maurice, une enveloppe (plus modeste) a également été allouée dès le début pour apporter une assistance technique à l’élaboration d’une politique et de lignes directrices relatives aux constructions durables, et aussi d’un système d’évaluation de l’efficacité énergétique des bâtiments.
Aux Seychelles, vu la faible disponibilité de l’expertise technique et la complexité du cadre institutionnel, l’apport d’une assistance institutionnelle ciblée de haut niveau, ainsi que des ressources spécifiques pour le renforcement des capacités (en particulier celles de la Commission de l’énergie des Seychelles, qui aura de nouvelles responsabilités en tant qu’organisme de régulation du secteur lorsque la nouvelle Loi sur l’énergie entrera en vigueur), auraient constitué un complément utile à l’appui budgétaire.
Encadré 21: Compléter l’appui budgétaire par une assistance technique
Carte murale de l’Afrique
Travailler à l’échelle régionale s’avère très efficace pour le renforcement des capacités, car cela permet aux pays d’échanger leur expérience et d’apprendre les uns des autres.
52
Dans le Pacifique Sud, l’AMCC soutient des activités à l’échelle régionale (par exemple des forums de coordination, une étude de faisabilité pour la création d’un mécanisme régional facilitant l’accès aux financements internationaux liés au climat), à l’échelle nationale (préparation de feuilles de route et de plans d’action nationaux de lutte contre le changement climatique) et à l’échelle locale (mise en œuvre de projets sur le terrain dont une expérience peut être tirée et partagée). Cette approche est fondée sur l’expérience qui montre qu’un système conjuguant des approches « descendantes » (top down) et « ascendantes » (bottom up) dans le processus d’adaptation est le meilleur moyen d’améliorer la capacité d’adaptation des habitants du Pacifique.
Encadré 22: Adopter des approches à la fois ‘descendantes’ et ‘ascendantes’ dans le Pacifique Sud
Appuyer les pays par des interventions au niveau régionalL’AMCC finance actuellement
sept programmes régionaux (et
un huitième est en préparation)
pour compléter ses interventions
au niveau national. Dans les
programmes régionaux, l’accent
est généralement mis sur le
renforcement des capacités, la
recherche appliquée et l’assistance
technique, ainsi que sur l’échange
d’expériences entre les pays. Ces
programmes, cinq d’entre lesquels
sont mis en œuvre dans le cadre du
programme intra-ACP (voir l’encadré
2), sont résumés au tableau 2.
Les programmes soutenus par
l’AMCC sur le continent africain
sont mis en œuvre par une série
d’organisations existantes, qui
poursuivent des objectifs de
développement communs pour
leurs pays membres. Parmi ces
organisations, citons le Marché
commun de l’Afrique de l’Est et de
l’Afrique australe (COMESA). En
Afrique de l’Ouest, les organisations
partenaires sont la CEDEAO
(Communauté économique des États
de l’Afrique de l’Ouest) et le CILSS
(Comité permanent inter-États de
lutte contre la sécheresse dans le
Sahel). L’AMCC collabore également
avec l’Union africaine dans le cadre
d’initiatives à l’échelle du continent.
Dans les Caraïbes, l’AMCC soutient
les 17 pays membres du Forum des
Caraïbes (CARIFORUM) via le Centre
de la Communauté des Caraïbes sur
le changement climatique (CCCCC),
et prépare un nouveau programme
avec l’Organisation des États des
Caraïbes orientales (OECO), qui sera
lancé en 2013.
Dans le Pacifique, l’AMCC collabore
avec l’Université du Pacifique
Sud (USP) et le Secrétariat de la
Communauté du Pacifique (SPC)
dans divers États. En Asie du sud-
est, l’AMCC soutient l’Initiative
sur le changement climatique et
l’adaptation de la Commission du
bassin du Mékong (MRC).
Par le biais de ses programmes
régionaux, l’AMCC cherche à établir
des complémentarités entre les
niveaux national et régional, comme
expliqué à l’encadré 22.
53
Région Partenaires Domaines prioritaires de l’AMCC
Secteurs Budget Durée
Afrique Union africaine (UA), Banque africaine de développement (BAfD), Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CENUA), Secrétariat ACP
Adaptation et MDP
Développement global et réduction de la pauvreté
Agriculture; énergie; sécurité alimentaire; santé; eau
Contribution de l’AMCC: 8 millions €
2012 à 2015
Afrique de l’Ouest
Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), Secrétariat ACP
Intégration, adaptation et MDP
Développement global et réduction de la pauvreté
Agriculture; forêts; énergie; infrastructures; gestion du territoire
Valeur totale: 4 millions € (AMCC)
2011 à 2015
Afrique orientale et australe
Marché commun de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe (COMESA), Secrétariat ACP
Intégration, adaptation, REDD et MDP
Développement global et réduction de la pauvreté
Agriculture; énergie; forêts; gestion du territoire
Valeur totale: 105 millions € (contribution de l’AMCC: €4m)
2010 à 2014
Caraïbes Forum des Caraïbes (CARIFORUM), Centre de la Communauté des Caraïbes sur le changement climatique (CCCCC), Secrétariat ACP
Adaptation, REDD, MDP et RRC
Agriculture; éducation; énergie; pêche; forêts; santé; tourisme; eau
Valeur totale: 8 millions € (AMCC)
2011 à 2014
Caraïbes orientales*
Organisation des États des Caraïbes orientales (OECO)
Adaptation Gestion du territoire Valeur totale: 10.6 millions € (AMCC, dont FSF de la CE: €7m et FSF de Chypre: €0.6m)
2013 à 2018 (est.)
Tableau 6: Aperçu des programmes régionaux soutenus par l’AMCCLe programme devant être financé sur le budget 2012 est marqué d’un astérisque.
FSF: financement à mise en œuvre rapide (fast start funding).
54
Région Partenaires Domaines prioritaires de l’AMCC
Secteurs Budget Durée
Bassin inférieur du Mékong
Commission du bassin du Mékong (MRC)
Intégration et adaptation
Développement global et réduction de la pauvreté
Agriculture; ressources naturelles; eau et assainissement
Valeur totale: 11,82 millions €
Contribution de l’AMCC: €5m (dont FSF de l’UE et de l’Irlande: €1,54m respectivement). Autres contributions: Australie: €1,64m; Danemark: €0,65m; Luxembourg: €1,89m; Allemagne: €1,42m; Suède: €0,39m; Suède et Finlande: €0,83m via la MRC
2012 à 2015
Pacifique Université du Pacifique Sud (USP), Secrétariat ACP
Adaptation et RRC
Éducation et recherche; développement technologique
Valeur totale: 8 millions € (AMCC)
2011 à 2014
Pacifique Sud Secrétariat de la Communauté du Pacifique (SPC), Secrétariat du Programme régional du Pacifique pour l’environnement (SPREP)
Intégration et adaptation
Développement global et réduction de la pauvreté
Gestion des zones côtières; santé; infrastructures; eau et assainissement
Valeur totale: 11,4 millions € (AMCC, dont FSF de la CE: €10m)
2011 à 2015
55
Appuyer l’éducation et la recherche sur le changement climatique dans les îles du Pacifique
Intitulé: Programme d’appui
de l’AMCC – Forum des îles du
Pacifique.
Domaines prioritaires: Adaptation
et RRC.
Secteurs: Éducation et recherche;
développement technologique.
Pays bénéficiaires:
Îles Cook, Fidji, Kiribati, Îles
Marshall, États fédérés de
Micronésie, Nauru, Niue, Palaos,
Papouasie-Nouvelle-Guinée, Îles
Salomon, Samoa, Royaume des
Tonga, Tuvalu et Vanuatu.
Budget: Valeur totale: 8 millions €.
Commission européenne, par le biais
du 10ème FED.
Partenaires: Centre du Pacifique
pour l’environnement et le
développement durable (PACE-SD) de
l’Université du Pacifique Sud (USP),
Secrétariat ACP.
Le programme de l’AMCC vise à
développer et renforcer les capacités
des pays du Pacifique à s'adapter
aux effets négatifs du changement
climatique et, plus spécifiquement,
à mieux sensibiliser la population
de la région à cette problématique.
Il soutient la mise en œuvre du
PIFACC.
Les activités de ce programme se
déroulent dans trois domaines liés
entre eux, à savoir le renforcement
des capacités par le biais de
formations formelles et informelles;
des activités d’adaptation
menées sur le terrain à l’échelle
communautaire; et la recherche
appliquée. Des cours de troisième
cycle, de master et de doctorat en
matière de changement climatique
sont en préparation à l’université,
tandis que des formations sont
dispensées dans le cadre d’ateliers
nationaux et de séminaires de
formation de formateurs. La
composante relative à l’implication
des communautés consiste à
encourager des actions d’adaptation
au changement climatique de haute
qualité, à faible utilisation d’intrants
et reproductibles, accompagnées
Sur le terrain
Îles du Pacifique
d’un processus participatif solide.
L’accent est mis sur la promotion
des meilleures pratiques et sur
l’appropriation. La composante de
recherche appliquée est centrée
sur le développement d’outils pour
évaluer la vulnérabilité et établir
des plans d’adaptation. Elle porte
notamment sur l’analyse de la
fiabilité des modèles climatiques
disponibles et leur amélioration.
Le programme prévoit aussi une
série d’études sur l’impact probable
de la variabilité du climat et des
phénomènes extrêmes projetés par
les modèles climatiques sur divers
secteurs économiques et régions
biophysiques. Les conclusions
de ces études serviront à l’avenir
à documenter les stratégies et
pratiques d’adaptation.
Principales réalisations à ce jour:
Jusqu’ici, 18 bourses pour des cours
de troisième cycle en changement
climatique, 13 bourses de master
et 4 bourses de doctorat ont été
octroyées. Un total de 19 étudiants
devraient obtenir leur diplôme à la
fin de 2012. Une première formation
pour les coordinateurs nationaux
a été organisée afin de former les
candidats aux compétences de
facilitation et de communication
nécessaires pour faire d’eux des
formateurs efficaces dans leurs
pays respectifs. En outre, les Tonga
et le Vanuatu ont accueilli des
événements de formation sous-
régionaux pour un certain nombre
“Le changement climatique compte parmi les principales menaces pesant sur le développement durable et sur la survie même des pays insulaires du Pacifique et des communautés qui y vivent. Le développement des capacités scientifiques dans la région constitue un aspect important de la réponse au changement climatique.” Cadre d’action contre le changement climatique des Îles du Pacifique (PIFACC) 2006-2015
56
de pays voisins, impliquant chacun
une quarantaine de personnes.
Ces événements avaient pour
but de doter les participants, à
savoir des représentants des
gouvernements, des communautés
et des organisations partenaires,
des connaissances et compétences
requises pour soutenir les
gouvernements, les ONG et les
organisations régionales dans leurs
efforts d’adaptation au changement
climatique.
Dans le cadre de la composante
communautaire, certains
coordinateurs nationaux ont nommé
un Comité consultatif national des
projets et convoqué des réunions
des parties prenantes. Ces réunions
ont permis de discuter des projets,
et notamment des processus de
cartographie, d’évaluation de la
vulnérabilité et de choix des sites,
en vue de la sélection de sites de
démonstration appropriés. Une
plateforme virtuelle a aussi été
mise sur pied afin de permettre
aux coordinateurs de débattre des
problèmes rencontrés et de partager
les meilleures pratiques. Par
ailleurs, une stratégie et un plan de
communication ont été développés
afin d’accroître la visibilité du
projet dans les 15 pays concernés
et d’améliorer la communication
au sein du projet et avec les
organisations partenaires. Une série
d’événements et d’activités ont
déjà eu lieu, dont une conférence
régionale et le récent Sommet
national des Fidji sur le changement
climatique.
La mise en œuvre de la composante
relative à la recherche a également
progressé. Le Centre de
connaissances, une ressource en
ligne et physique sur le changement
climatique, a pour tâche de récolter
et de donner accès à des données,
rapports et documents scientifiques
relatifs au changement climatique.
Plusieurs ensembles de données sur
les observations météorologiques,
climatiques et océanographiques
ont été ajoutés sur le serveur du
projet, ainsi que des résultats de la
modélisation issus des recherches
menées par des étudiants. En outre,
des assistants de recherche ont
été associés à la collecte et à la
compilation d’informations en vue
de l’élaboration d’un rapport sur les
meilleures pratiques régionales.
Enseignements tirés: Des synergies
entre le renforcement des capacités,
l’implication des communautés
dans les activités d’adaptation et
la recherche appliquée mènent à
une meilleure compréhension du
changement climatique et de la
capacité d’adaptation dans la région.
L’enseignement et la formation
informelle doivent être complétés
par des activités de dialogue et de
coordination qui favorisent le travail
en réseau avec les homologues
nationaux et régionaux. Des projets
communautaires d’adaptation
à faible utilisation d’intrants et
reproductibles, accompagnés d’un
processus solide de promotion des
meilleures pratiques, peuvent à la
fois s’appuyer sur les composantes
de formation et de recherche du
programme et y apporter des
contributions.
Malgré la place prépondérante
du changement climatique dans
l’agenda régional, il ne faut pas
sous-estimer le délai nécessaire
pour recruter des professionnels
expérimentés pour mener à bien les
activités au niveau national.
Actions à venir: Des ateliers de
formation de formateurs plus
complets seront organisés au fur et à
mesure du recrutement de nouveaux
coordinateurs nationaux. Les
sites des projets sont en cours de
sélection; ils devraient représenter
différents types d’îles et de
problèmes couramment rencontrés
dans le Pacifique, et permettre de
créer des synergies avec les travaux
menés actuellement dans le cadre
de grands projets d’adaptation
dans la région. Ces sites devraient,
pour la plupart, se situer dans des
îles extérieures (périphériques) et
plus vulnérables, où les problèmes
d’autosuffisance sont plus aigus.
Des travaux de recherche appliquée
seront réalisés dans le but de mieux
comprendre le degré et la nature de
la vulnérabilité de communautés de
tailles diverses (grandes et petites
villes, villages) qui occupent des
lieux particulièrement vulnérables
(par exemple des atolls ou deltas
de fleuves), et de mettre au point
les outils nécessaires pour évaluer
la vulnérabilité et élaborer des
plans d’adaptation. Dans le cadre
de la composante de recherche
appliquée, une liste de publications
et des outils ont été développés;
d’autres devraient encore l’être pour
appuyer les activités du projet. Les
publications seront traduites dans
les langues locales puis distribuées
dans les 15 pays participants.
Calendrier: 2011 à 2014
57
Gérer les effets du changement climatique sur l’agriculture en Afrique orientale et australe
Intitulé: Programme d’adaptation
et d’atténuation du changement
climatique dans la région COMESA-
EAC-SADC.
Domaines prioritaires: Adaptation,
intégration, MDP et REDD.
Secteurs: Développement global et
réduction de la pauvreté; agriculture;
énergie; forêts; gestion du territoire.
Pays bénéficiaires: Afrique du
Sud, Angola, Botswana, Burundi,
Comores, République démocratique
du Congo, Djibouti, Égypte, Érythrée,
Éthiopie, Kenya, Lesotho, Libye,
Madagascar, Malawi, Maurice,
Mozambique, Namibie, Ouganda,
Rwanda, Seychelles, Soudan,
Swaziland, Tanzanie, Zambie et
Zimbabwe.
Budget: Le coût total est estimé à
105 millions €. La CE (10ème FED) y
contribue à hauteur de 4 millions €.
Les autres grands donateurs sont la
Norvège, le Royaume-Uni (DFID), la
Fondation Rockefeller et USAID.
Partenaires: Unité Changement
climatique du Marché commun
de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique
australe (COMESA), en coordination
avec la Communauté d’Afrique de
l’Est (EAC) et la Communauté de
développement de l’Afrique australe
(SADC); Secrétariat ACP.
En Afrique orientale et australe, le
changement climatique entraîne
une intensification des phénomènes
météorologiques extrêmes,
notamment les inondations, tempêtes
et sécheresses. Les problèmes de
disponibilité de l’eau font peser une
grave menace sur les systèmes de
production alimentaire. Tous ces
changements ont des répercussions
sociales, économiques et politiques
profondes. L’impact du changement
climatique, très hétérogène, est
surtout ressenti par les communautés
et groupes les plus pauvres.
Le principal groupe cible de ce
programme est formé par les petits
producteurs agricoles, le groupe de
population le plus nombreux de la
région. Le but est d’augmenter leur
résilience aux effets du changement
climatique en promouvant l’adoption
et la mise en œuvre d’une agriculture
compatible avec le climat, de
l’agriculture de conservation et
d’autres pratiques durables de
gestion du territoire.
Sur le terrain
Le programme s’articule autour de
sept lignes d’action. Il vise d’abord
à consolider une position africaine
commune à refléter dans les accords
internationaux sur le climat et lors
de l’intégration du changement
climatique dans la planification
nationale. Il appuie l’élaboration de
cadres nationaux d’investissement
dans une agriculture compatible
avec le climat et de stratégies
nationales de financement pour
la mise en œuvre de l’agriculture
de conservation. Il favorise aussi
les pratiques d’utilisation durable
des terres. Pour ce faire, il associe
les organisations partenaires à la
mise en œuvre du projet, renforce
les infrastructures d’information et
de communication et les services
agricoles existants, par exemple
en matière d’approvisionnement
en semences et d’accès aux
marchés, et a lancé au moins 14
projets pilotes d’agriculture de
conservation. De plus, 2 centres
régionaux de connaissances
sur l’agriculture de conservation
seront mis en place pour diriger
un programme international de
transfert des connaissances axé
sur les technologies et pratiques
susceptibles de renforcer la
résilience de la production agricole
au changement climatique. Le
Réseau africain de connaissances
sur le changement climatique
sera renforcé et soutenu, et 2
programmes de recherche seront
“Les parties prenantes de l’Afrique ont besoin de voir leurs capacités renforcées pour pouvoir élaborer, mobiliser et mettre en œuvre des interventions d’adaptation et d’atténuation qui bénéficient à la majorité des Africains.” Fouad Mohadji, Vice-Président des Comores, dans une allocution à l’occasion du lancement de l’initiative
Afrique orientale et australe
58
lancés. Le programme prévoit
aussi des évaluations et analyses
de la vulnérabilité dans au moins 8
pays, et la promotion de solutions
d’atténuation susceptibles de
bénéficier de financements via le
marché du carbone. Enfin, un Fonds
régional catalyseur / « Challenge
Account » sera constitué pour
soutenir les investissements dans des
programmes nationaux d’agriculture
compatible avec le climat et de
conservation.
Principales réalisations à ce jour:
Le programme a soutenu la
production d’informations
scientifiques et techniques pour
renforcer la position africaine lors
des négociations. Des projets de
positions sur l’agriculture ont été
développés, et des négociateurs
ont bénéficié d’un financement.
Des tables rondes consultatives ont
été convoquées et des réunions
régionales organisées au sujet du
déploiement à plus grande échelle
de l’agriculture de conservation et
d’une agriculture compatible avec
le climat. Des experts de plusieurs
États membres ont été engagés
pour faire le point sur l’agriculture de
conservation et aider à l’élaboration
de cadres d’investissement
nationaux. Le programme a aidé un
certain nombre d’États membres
à achever leurs plans nationaux
d’adaptation (PANA).
Les femmes et les jeunes font
l’objet d’une attention particulière.
Une étude régionale sur le thème
« Intégrer les agricultrices dans
les chaînes de valeur régionales
et internationales de l’industrie
agroalimentaire » a été réalisée au
Kenya, en Ouganda et à Maurice.
Un cadre de mise en œuvre de la
Stratégie régionale d’intégration de la
dimension de genre dans l’agriculture
et le changement climatique a été
développé et lancé. En Zambie et
au Kenya, des groupes de femmes
ont bénéficié d’un financement
afin de pratiquer une agriculture
compatible avec le climat impliquant
l’utilisation de serres. Les initiatives
en faveur des jeunes comprennent
des conférences régionales de
la jeunesse cofinancées par le
COMESA au Malawi et en Zambie,
en 2010 et 2011. La conférence de
Lusaka, en Zambie, a permis de
lancer une Alliance de la jeunesse,
qui a par la suite été confirmée lors
d’une autre conférence des jeunes à
Harare, au Zimbabwe, en 2012.
Le programme travaille aussi sur la
gestion des déchets municipaux.
En 2012, il a entamé une étude sur
la gestion des déchets municipaux
dans 3 villes modèles au Kenya,
en Zambie et au Zimbabwe. Le
but est d’identifier les principaux
moteurs systémiques, politiques et
institutionnels du système de gestion
des déchets, et de déterminer si le
changement climatique peut y être
intégré.
Enfin, le Fonds carbone du COMESA
a été enregistré à Maurice en
septembre 2010. En 2012, il a lancé
au Rwanda un processus d’appui à
un projet de réinsertion de détenus
basé sur la production de biogaz, en
vue de son enregistrement au MDP.
Enseignements tirés: La nature
et l’ampleur du changement
climatique non seulement entravent
le développement et la conservation
de l’environnement, mais constituent
également une menace majeure pour
la sécurité régionale et nationale, ce
qui donne une importance critique
à la coordination et la collaboration
régionales.
La dépendance des segments de
population les plus pauvres et des
groupes marginalisés vis-à-vis des
ressources écologiques locales,
associée à des problèmes de
santé et de bien-être ainsi qu’à un
accès limité de ces personnes aux
transferts de technologies et aux
crédits pour adopter des mesures
d’atténuation et d’adaptation, les
rendent fortement vulnérables
au changement climatique. Par
conséquent, ces personnes ont
besoin de programmes et de
solutions spécifiques.
Actions à venir: Un programme
de formation pour les négociateurs
sera mis en place, et des outils de
formation adaptés seront développés
par des organismes spécialisés de
la région. La Stratégie régionale et
le Plan d’action stratégique pour
l’intégration de la dimension de genre
dans l’agriculture et le changement
climatique, lancés en 2012,
guideront les institutions régionales
et nationales dans la mise en œuvre
des programmes d’agriculture
compatibles avec le climat et incluant
la dimension de l’égalité hommes-
femmes.
Les études sur la gestion des
déchets municipaux dans les 3 villes
modèles se poursuivront dans le but
de mieux comprendre les aspects
géographiques, sociaux et sectoriels
de la gestion des déchets, de mettre
à disposition des informations et des
données vérifiables, et d’offrir des
modèles pratiques de gestion des
déchets municipaux mettant l’accent
sur la transformation des déchets
en énergie, l’échange de droits
de carbone et la participation des
communautés.
Ces études devraient s’achever en
2013 et pourraient par la suite être
étendues à d’autres villes.
Calendrier: 2010 à 2014
59
Constituer des partenariats à l’échelle régionale
Dans chaque région, l’AMCC exploite
et renforce les partenariats existants.
En Afrique, le dialogue de l’AMCC
intervient dans le cadre bien établi du
Partenariat stratégique Afrique-UE.
Il a mené à l’adoption, en novembre
2008, d’une Déclaration conjointe
UE-Afrique sur le changement
climatique. Dans les Caraïbes,
l’AMCC s’appuie sur la Déclaration
CARIFORUM-UE sur le changement
climatique et l’énergie, adoptée en
mai 2008, et sur la Stratégie régionale
sur le changement climatique. En
Asie, le dialogue politique de l’AMCC
complète les sommets et réunions
de la Rencontre Asie-Europe, et
a débouché sur une Déclaration
conjointe. Dans le Pacifique, la
Déclaration conjointe UE-Pacifique
sur le changement climatique de
novembre 2008 a marqué la volonté
des États membres du Forum des
îles du Pacifique et de l’Europe de
Enseignements tirés de l’expérience
faire face au problème. L’AMCC
soutient aussi l’Initiative conjointe
Pacifique-UE sur le changement
climatique, officiellement adoptée par
le Secrétariat du Forum des îles du
Pacifique et la CE avec la signature
d’un Mémorandum d’entente à
Strasbourg en décembre 2010.
L’encadré 23 donne des exemples
de constitution de partenariats dans
le cadre des programmes et travaux
régionaux de l’AMCC.
Appuyer la collecte et la gestion de données ainsi que la recherche appliquée Comme indiqué plus haut au
chapitre Assurer l’efficacité de l’aide
liée au changement climatique,
l’expérience de l’AMCC souligne
l’importance de la collecte,
l’évaluation et la diffusion de
données concernant le changement
climatique et ses liens avec le
développement et les activités
économiques. La recherche
appliquée et la recherche menée
en appui aux politiques, y compris
l’évaluation de la vulnérabilité, la
modélisation et la mise à l’essai
de réponses d’adaptation et
d’atténuation dans un contexte
régional, créent des opportunités en
matière d’économies d’échelle et de
coopération Sud-Sud. Ces thèmes
sont abordés dans l’encadré 24.
Renforcer les capacités et les institutions régionalesLes initiatives de collecte et de
gestion de données ainsi que la
recherche appliquée et menée en
appui aux politiques dans le cadre
l’AMCC sont souvent liées à un
renforcement des capacités et des
institutions à l’échelle régionale.
Dans les Caraïbes orientales, par
exemple, l’intervention de l’AMCC
permettra de développer les
Dans le Pacifique, le programme de l’AMCC mis en œuvre par l’Université du Pacifique Sud (USP) a pu rapidement développer des programmes d’enseignement et de bourses d’études, mais a connu initialement d’importants retards dans le développement des projets pilotes, en raison de l’absence de contacts nationaux et d’un manque d’expertise dans la mise en œuvre de projets. Au cours de la dernière année, l’USP s’est associée au Secrétariat de la Communauté du Pacifique, au Secrétariat du Forum des îles du Pacifique, au Programme des Nations Unies pour le développement, ainsi qu’à des gouvernements nationaux pour identifier les sites des projets pilotes. Un partenariat solide et une bonne consultation entre ces organisations ont permis de créer des synergies, de mutualiser l’expertise et de surmonter les difficultés initiales.
En Afrique de l’Ouest, le programme établit des partenariats avec des ONG, des institutions scientifiques et d’autres organisations impliquées dans la réalisation d’études liées au climat, afin de développer des synergies et de soutenir une plus large diffusion des connaissances en matière de réponses d’adaptation et d’atténuation. Ce processus s’appuie sur la cartographie des initiatives et acteurs liés au changement climatique.
En 2010 et 2011, l’AMCC a organisé des manifestations de haut niveau afin de faciliter l’échange de vues et d’expérience. Des conférences régionales en Asie, en Afrique, dans le Pacifique et les Caraïbes ont servi de cadre au dialogue et à l’engagement sur le thème du changement climatique. Il en a résulté des déclarations ou documents conjoints. En Asie, par exemple, la conférence a amené le Bangladesh, le Cambodge, les Maldives et l’UE à signer une déclaration conjointe, dans laquelle ils acceptent de coopérer dans le cadre de la CCNUCC et du Protocole de Kyoto.
Encadré 23: Renforcer les partenariats régionaux
60
La gestion des connaissances en appui aux politiques sur le changement climatique est une composante centrale du programme ClimDev Afrique. Celui-ci appuie la modernisation des réseaux et infrastructures d’observation pour améliorer la disponibilité de données essentielles pour les services climatologiques et les systèmes d’alerte précoce, y compris les prévisions saisonnières et à long terme et la production de projections climatiques à des échelles réduites. Il soutient aussi la recherche et l’analyse sur les options d’adaptation et d’atténuation. Il contribue ainsi au dialogue politique en renforçant la position de l’Afrique dans les négociations internationales et en appuyant l’élaboration des politiques climatiques et de développement.
En Afrique orientale et australe, le programme appuyé par l’AMCC porte notamment sur la recherche en matière de méthodologies (en particulier de MNV), pratiques et normes relatives au biocarbone et aux mesures dans les domaines de l’agriculture, la sylviculture et autres utilisations des terres (AFOLU), qui peuvent aider les pays de la région à améliorer leur participation au marché du carbone et à REDD+. Deux organisations sont mandatées pour devenir des centres régionaux de connaissances en matière d’agriculture de conservation. Le Réseau africain de connaissances sur le changement climatique reçoit aussi un appui opérationnel. Deux programmes de recherche sont prévus, dont l’un sera axé sur la production de données scientifiques pour étayer la position de l’Afrique sur le changement climatique. Des études d’évaluation et d’analyse de la vulnérabilité doivent également être réalisées.
Dans le bassin inférieur du Mékong, des projets pilotes ont été sélectionnés et mis en œuvre pour fournir une base concrète à d’autres activités de l’Initiative sur le changement climatique et l’adaptation. Les outils d’adaptation qui seront développés et diffusés dans le cadre des activités de renforcement des capacités devraient être influencés par les approches testées sur le terrain.
Dans les Caraïbes, le suivi et la modélisation du climat, et l’évaluation de la vulnérabilité et des risques climatiques en vue d’éclairer les processus d’aménagement du territoire, d’urbanisme et de planification du développement, constituent des aspects clés du programme de l’AMCC. L’actuel système régional de surveillance du climat est élargi. Plus de 100 stations hydrométéorologiques, et 6 stations d’alerte précoce au niveau des récifs coralliens, doivent être installées; un système de collecte, de numérisation et de stockage des données est mis en place; et un protocole de partage d’informations par le biais du bureau central du Centre de la Communauté des Caraïbes sur le changement climatique (CCCCC) est en cours de développement. Le programme soutient aussi le développement de modèles climatiques de meilleure résolution, et leur utilisation dans le cadre d’études des impacts climatiques, dont une dizaine devraient être menées. Les résultats d’évaluations de la vulnérabilité et des risques basées sur des méthodologies améliorées serviront également à éclairer les futurs aménagements territoriaux, l’urbanisme et la planification du développement.
Encadré 24: Soutenir la recherche appliquée et la recherche en appui aux politiques à l’échelle régionale
En Afrique orientale et australe, des projets pilotes sont soutenus dans les domaines de l’agriculture de conservation et de l’atténuation basée sur l’agriculture, la sylviculture et les autres utilisations des terres (AFOLU). Au moins 4 projets pilotes REDD seront également conçus, mis en œuvre et évalués, dans le but de promouvoir l’apprentissage par la pratique.
Dans le Pacifique, des projets communautaires d’adaptation au changement climatique à faible utilisation d’intrants et reproductibles, accompagnés d’un processus solide de promotion des meilleures pratiques, seront mis en œuvre. Des synergies seront recherchées avec les travaux menés actuellement dans le cadre de grands projets d’adaptation dans la région. Ces projets devraient s’appuyer sur les composantes de formation et de recherche du programme, mais également y apporter des contributions.
Encadré 25: Apprendre par la pratique à l’échelle régionale
capacités humaines et techniques
requises pour opérer et gérer
efficacement divers outils techniques
(systèmes de cartographie et
d’information géographique, outils
GPS) nécessaires à la collecte, au
stockage, à l’analyse et à l’affichage
de données géo-spatiales destinées
à éclairer la prise de décisions dans
le cadre de politiques et stratégies
durables de gestion du territoire.
Travailler à l’échelle régionale s’avère
très efficace pour le renforcement
des capacités, car cela permet aux
pays d’échanger leur expérience
et d’apprendre les uns des autres.
Cela permet aussi de recourir de
façon croissante à l’expertise et
aux institutions spécialisées de la
sphère régionale plutôt qu’à l’aide
internationale. L’encadré 25 donne
des exemples de l’action de l’AMCC
à ce niveau.
Installation de panneaux solaires à Fidji
Grâce à l’AMCC, des enseignements tirés de l’expérience acquise aux Samoa ou au Mozambique peuvent inspirer la prise
d’initiatives similaires au Lesotho ou au Myanmar.
62
Gérer les connaissances et promouvoir l’apprentissage
D’ici fin 2012, plus de 45
programmes de l’AMCC seront en
cours ou en préparation dans plus
de 35 pays et quatre régions du
monde. Parmi ces programmes, plus
de 15 sont sur le point de démarrer
ou d’être lancés. Ce processus est
mis en œuvre de façon accélérée,
mais l’AMCC a encore beaucoup
à offrir aux pays et régions où elle
opère, et en tant que mécanisme
d’apprentissage pour éclairer les
réponses à apporter au changement
climatique.
Au fur et à mesure que l’expérience
s’accumule, il est essentiel
pour l’AMCC de veiller à ce que
l’apprentissage fasse partie
intégrante du processus et que les
connaissances générées par sa
mise en œuvre soient partagées
entre les pays et régions et avec les
partenaires du développement.
Les enseignements tirés de
l’intégration du changement
climatique au Népal ou au
Mozambique peuvent ainsi éclairer
des initiatives similaires prises
au Cambodge ou en Éthiopie.
L’expérience de l’appui budgétaire
au Bhoutan ou dans les Îles
Salomon peut éclairer l’élaboration
d’un nouveau programme,
par exemple au Lesotho. Les
écovillages soutenus par l’AMCC
en Tanzanie peuvent être source
d’inspiration pour des pays comme
Haïti ou le Malawi qui préparent
leurs propres programmes.
C’est pourquoi l’AMCC compte
parmi ses principaux objectifs
l’échange d’expérience, la
capitalisation des connaissances
en matière d’intégration du
changement climatique et de
réponses à y apporter sur base des
interventions soutenues aux quatre
coins du monde, et la mise en
place d’une dynamique favorable à
l’intensification des échanges.
Ces objectifs figurent dans
la stratégie de gestion des
connaissances et de communication
de l’AMCC, élaborée en 2012. Elle
est centrée sur l’engagement avec
les partenaires de mise en œuvre,
la création de connaissances
et l’établissement de relations
permettant d’exercer une influence
et de favoriser le changement. Elle
propose des activités spécifiques
visant à promouvoir une conception
commune de l’AMCC, la projection
d’une image cohérente ainsi que
la constitution et l’échange de
connaissances.
Événements et dialogueDes événements de haut niveau
ont été organisés par l’AMCC en
vue de faciliter l’échange de vues
et d’expérience. Des conférences
régionales en Asie, en Afrique,
dans le Pacifique et les Caraïbes
ont servi de cadre au dialogue et
à l’engagement sur le thème du
changement climatique. En outre,
un dialogue politique permanent
se déroule à l’échelon national,
à travers le vaste réseau de
délégations de l’UE, et à l’échelon
mondial, dans le contexte des
négociations sous l’égide de la
CCNUCC.
Première Conférence mondiale de capitalisation de l’expérience
La première Conférence mondiale
de capitalisation de l’expérience
de l’AMCC s’est tenue à Bruxelles
du 12 au 14 septembre 2012.
Elle a réuni pendant trois jours
des partenaires directement
impliqués dans la mise en œuvre de
programmes financés par l’AMCC,
soit plus de 160 délégués des pays
et organisations partenaires, des
partenaires du développement, des
États membres de l’UE et de la CE.
Cet événement a permis de
souligner l’importance des deux
piliers de l’AMCC, à savoir le
dialogue politique et le partage
d’expérience d’une part, et la
coopération technique et financière
d’autre part. Des groupes de
travail ont aussi mis l’accent sur
l’importance de la réplication
des projets pilotes; sur le rôle
de la recherche appliquée, de
la collecte et de la gestion des
données; et sur l’action à l’échelon
intersectoriel, par l’intégration des
questions liées au climat dans la
planification du développement et
l’appui budgétaire. Ils ont confirmé
l’importance d’appliquer les
principes de l’efficacité de l’aide
Faire des connaissances et de la communication une priorité
63
et d’encourager le renforcement
à long terme des institutions. Ils
ont également évoqué l’avenir de
l’AMCC.
Au cours de la dernière journée,
les participants à un débat de haut
niveau ont confirmé une série de
conclusions clés de la Conférence
et envisagé l’avenir de l’AMCC. Ce
débat a permis de souligner les défis
qui se posent au niveau national, et
a montré que l’AMCC contribuait à
les relever et bénéficiait d’un niveau
élevé d’appropriation et d’intérêt.
Les participants ont exprimé le
désir de voir l’AMCC poursuivre sa
mission, sur base des réalisations
déjà engrangées et en intégrant les
enseignements déjà tirés. Par ailleurs,
certains ont manifesté leur soutien à
un relèvement du niveau d’ambition
de l’AMCC, et appelé davantage
d’États membres à se joindre à
l’initiative.
Événements en marge de la Conférence des Parties de la CCNUCC
Les résultats des interventions
de l’AMCC ainsi que du dialogue
politique et de l’échange
d’expérience à divers niveaux
aident les négociateurs de l’UE
à mieux comprendre les enjeux
et les besoins des pays les plus
vulnérables, et à identifier les
réponses les plus efficaces. Ils aident
aussi les pays en développement
à mieux affirmer leur position dans
les négociations internationales.
C’est pourquoi l’AMCC organise
régulièrement des événements en
marge de la Conférence des Parties
de la CCNUCC ou des réunions
préparatoires.
À Cancún, en 2010, l’AMCC a appuyé
l’organisation d’un événement sur
le thème « Au-delà des débats de
Cancún: le rôle des financements à
mise en œuvre rapide et des alliances
internationales dans l’adaptation au
changement climatique », qui a attiré
la participation de représentants des
pays bénéficiaires de financements
à mise en œuvre rapide, d’ONG et
d’universités.
À Durban, en 2011, l’AMCC a
organisé un événement sur le
thème « Des approches innovantes
et efficaces pour l’adaptation
au changement climatique en
Afrique: l’expérience de l’UE ».
L’UE (représentée par la CE, Irish
Aid et la Banque européenne
d’investissement) et deux pays
partenaires (les Seychelles et le
Mozambique, représentés par
des cadres gouvernementaux)
ont ainsi pu expliquer comment
ils encouragent des approches
innovantes et efficaces et favorisent
le renforcement des capacités à long
terme et l’appropriation. La brochure
de l’AMCC intitulée « Recourir à des
approches innovantes et efficaces
pour aider les pays en développement
à faire face au changement climatique
» a été lancée à cette occasion.
À Doha, l’événement de l’AMCC
a expliqué comment l’UE assure
l’efficacité de l’appui à la lutte contre
le changement climatique, aide les
partenaires à intégrer le changement
climatique dans la planification et
la budgétisation du développement
national et mène des actions pilotes
en matière d’appui budgétaire, aidant
ainsi les pays à augmenter leur
capacité d’absorption et à se préparer
à recevoir des financements liés au
climat sur le long terme. L’AMCC
a également expliqué son rôle de
catalyseur pour renforcer l’intégration
du changement climatique dans l’aide
au développement ordinaire de l’UE,
générant ainsi un effet multiplicateur.
À l’heure de façonner l’avenir de
l’AMCC, l’événement a donné
l’occasion aux parties prenantes
des pays en développement de
s’exprimer sur les premiers résultats,
les enseignements tirés et les priorités
futures.
Communauté de l’AMCCL’AMCC a lancé une plateforme en
ligne (http://capacity4dev.ec.europa.
eu/gcca-community/) pour offrir
un centre de connaissances et
d’informations et faciliter le partage
des connaissances et de l’expérience
au sein de la Communauté de
l’AMCC. Cette plateforme permet à
ses membres de poster et d’échanger
facilement des articles, des photos
et séquences vidéo, des documents
ainsi que des opinions avec d’autres
membres du groupe. Elle permet
aussi de partager des nouvelles et
des informations relatives au profil
des membres.
Un mois après son lancement, la
Communauté de l’AMCC comptait
déjà plus de 50 membres issus des
pays et organisations partenaires, des
partenaires du développement et de
l’UE. Les parties prenantes impliquées
dans les ateliers régionaux et dans
les activités de formation et d’appui
technique mises en œuvre dans
le cadre du programme intra-ACP
sont également invitées à rejoindre
la Communauté de l’AMCC afin de
faciliter la poursuite des échanges et
l’appui à distance.
La totalité des documents,
présentations, séquences vidéo et
interviews tirés de la Conférence
mondiale de capitalisation de
l’expérience sont disponibles
sur le site de la Communauté de
l’AMCC. Au-delà de l’événement, les
membres de la Communauté peuvent
poursuivre et approfondir leurs débats
de façon virtuelle grâce aux textes
qu’ils postent sur le blog.
À l’avenir, des documents de nature
pratique tels que des exemples de
stratégies ou politiques, des études
ou des termes de référence produits
avec le soutien de l’AMCC seront
également mis à la disposition de la
Communauté de l’AMCC.
Versants dégradés en Jamaïque
En Jamaïque, le reboisement de certaines unités de gestion de l'eau est maintenant achevé: 306 hectares, soit 102% des 300 hectares visés,
ont été replantés. Le Département des forêts envisage de reboiser 100 ha supplémentaires avant la fin du projet.
Écoliers en Zambie
L’avenir de l’AMCC implique aussi de continuer à atteindre les objectifs et résultats attendus de tous les programmes soutenus, afin d’aider les pays et les communautés les plus vulnérables à faire face aux défis du changement climatique.
66
L’avenir de l’AMCCLa communauté du changement
climatique doit continuer à plaider
pour la lutte contre ce phénomène
et à insister sur la nécessité de
relever ce défi parallèlement à celui
du développement. À cet effet, les
arguments avancés doivent être
pertinents pour les planificateurs
et les décideurs chargés du
développement, et également
logiques, attrayants, positifs et
fondés sur des données scientifiques.
Les preuves du changement
climatique sont de plus en
plus tangibles, et certains pays
accomplissent des progrès dans
la façon d’intégrer le changement
climatique dans leurs politiques,
comme en témoignent les cas de
l’Éthiopie, du Mozambique et des
pays de la région du Pacifique.
Toutefois, de nombreux pays
éprouvent encore des difficultés pour
ce faire, en particulier concernant
les questions de budgétisation, de
financement et de suivi.
Les difficultés rencontrées au niveau
national concernent notamment la
concurrence entre les priorités, la
gouvernance – y compris les aspects
de coordination des donateurs
et de capacité d’absorption, les
incertitudes entourant l’avenir des
financements liés au climat dans
le contexte des négociations de la
CCNUCC, et la mise en œuvre.
Pour être efficace, l’aide liée
au climat doit comporter deux
éléments clés: la promotion
d’une approche stratégique et du
renforcement institutionnel à long
terme, par exemple par l’intégration
du changement climatique dans
l’élaboration des politiques et la
budgétisation du développement
national; et l’application des principes
d’efficacité de l’aide.
L’AMCC contribue à relever ces
défis et évolue clairement dans la
bonne direction. L’AMCC donne lieu
à un degré élevé d’appropriation et
d’enthousiasme. L’immense majorité
des partenaires de l’AMCC est
favorable au maintien de l’Alliance
et veut la voir grandir sur la base
de ses réalisations et intégrer
les enseignements tirés de son
expérience dans les futures politiques
et pratiques. Il importe de ne pas
perdre de vue la priorité accordée
aux PMA et aux PEID. L’AMCC veille
à ce que leur voix soit entendue au
plus haut niveau.
En outre, les partenaires voudraient
que l’AMCC relève ses ambitions
dans le contexte de la mise en
œuvre du Fonds vert pour le climat.
Ils appellent aussi d’autres États
membres de l’UE à se joindre à
l’AMCC.
La nature même des programmes
thématiques de l’UE tels que
l’AMCC exige qu’ils complètent
les instruments géographiques
de l’UE par des actions pilotes
innovantes, que les programmes
géographiques peuvent ensuite
reprendre et poursuivre quand et où
cela s’impose. Par ailleurs, l’AMCC
doit continuer à apporter de la valeur
ajoutée sur la scène du changement
climatique.
Tandis que l’UE se prépare à son
prochain cycle de programmation,
l’avenir de l’AMCC sera évalué au
cours des prochains mois, en tenant
compte notamment des résultats
de la Conférence des Parties de la
CCNUCC à Doha. L’AMCC pourrait
se concentrer sur les domaines
et approches pour lesquels elle a
accumulé des expériences de qualité
mais dont les enseignements doivent
encore être tirés, comme l’intégration
du changement climatique et l’appui
budgétaire, éventuellement en
pilotant de telles approches dans
d’autres pays vulnérables. Dans les
PMA et les PEID, surtout ceux où
l’AMCC n’est pas encore active, il
faut toutefois faire preuve de flexibilité
pour pouvoir travailler sur d’autres
domaines prioritaires de l’AMCC,
comme l’adaptation, la réduction des
risques de catastrophe ou la REDD,
et/ou faire appel à des approches
et modalités d’octroi de l’aide plus
traditionnelles.
À l’avenir, il sera également
important d’intensifier l’intégration
du changement climatique dans
les programmes d’aide et les
programmes géographiques
ordinaires de l’UE. Cela pourra
se concrétiser en recourant
à des analyses nationales de
l’environnement et du changement
climatique, en effectuant des
évaluations environnementales
et climatiques, en intégrant le
changement climatique dans les
analyses stratégiques régionales et
nationales et en mettant l’accent sur
le changement climatique dans les
programmes indicatifs régionaux et
nationaux, sur la base des besoins
et des priorités de chaque pays. Les
divers pays partenaires peuvent aider
à diffuser ce message par le biais de
leur dialogue politique avec l’UE.
Dernier point, mais pas le moindre,
on attend de l’AMCC qu’elle continue
à atteindre les objectifs et résultats
attendus de tous les programmes
qu’elle soutient, ceci afin d’aider les
pays et les communautés les plus
pauvres et les plus vulnérables à
faire face aux défis du changement
climatique.
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Abréviations et acronymes ACP: Groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique
AFD: Agence française de développement
AFOLU: Agriculture, sylviculture et autres utilisations des terres
AMCC: Alliance mondiale contre le changement climatique
BAfD: Banque africaine de développement
CARICOM: Communauté des Caraïbes
CARIFORUM: Forum des Caraïbes
CCCCC: Centre de la Communauté des Caraïbes sur le changement climatique
CCNUCC: Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques
CdP: Conférence des Parties à la CCNUCC
CE: Commission européenne
CEDEAO: Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest
CENUA: Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique
CIFOR: Centre pour la recherche forestière internationale
CILSS: Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel
COMESA: Marché commun de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe
DANIDA: Coopération au développement du Danemark, sous l’égide du Ministère des affaires étrangères
DFID: Département britannique du développement international
FAO: Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
FLEGT: Initiative « Application des réglementations forestières, gouvernance et échanges commerciaux » de l’UE pour lutter contre le commerce de bois illégal
GIEC: Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat
GIZ: Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit GmbH (société allemande de coopération internationale)
GIZC: Gestion intégrée des zones côtières
IPAD: Instituto Português de Apoio ao Desenvolvimento (Institut portugais d’aide au développement)
MDP: Mécanisme de développement propre
MNV: Monitoring, notification et vérification
MRC: Commission du bassin du Mékong
NU: Nations Unies
OECO: Organisation des États des Caraïbes orientales
OMD: Objectifs du Millénaire pour le développement
ONG: Organisation(s) non gouvernementale(s)
PANA: Programmes d’action nationaux d’adaptation
PEID: Petits États insulaires en développement
PIFACC: Cadre d’action contre le changement climatique des Îles du Pacifique
PMA: Pays les moins avancés
PNUD: Programme des Nations Unies pour le développement
PNUE: Programme des Nations Unies pour l’environnement
REDD: Réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts
RRC: Réduction des risques de catastrophe
SPC: Secrétariat de la Communauté du Pacifique
SPREP: Secrétariat du Programme régional du Pacifique pour l’environnement
UA: Union africaine
UE: Union européenne
USP: Université du Pacifique Sud
L’Alliance mondiale contre le changement climatique (AMCC) est une initiative de l’Union européenne (UE) qui vise à renforcer le dialogue et la coopération dans le domaine de la lutte contre le changement climatique avec les pays en développement les plus vulnérables.
L’AMCC concentre ses efforts sur les pays les moins avancés (PMA) et les petits États insulaires en développement (PEID), qui sont souvent les plus touchés par le changement climatique, mais qui ne disposent pas des ressources nécessaires pour y faire face.
L’initiative a été lancée en 2007 et est coordonnée par la Commission européenne (CE).
Les cinq domaines prioritaires de l’AMCC sont:
• L’intégration du changement climatique dans les stratégies de réduction de la pauvreté et de développement.
• L’adaptation fondée sur les programmes d’action nationaux d’adaptation (PANA) et d’autres plans nationaux.
• La réduction des risques de catastrophe (RRC).
• La réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD).
• Le renforcement de la participation au marché mondial du carbone et au Mécanisme de développement propre (MDP).
Alliance mondiale contre le changement climatique (AmCC)
Courriel: [email protected] www.gcca.eu
République d’Estonie
République d’Irlande
République tchèque
Royaume de Suède
République de Chypre