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Global Climate Change Alliance Ouvrir la voie à un développement compatible avec le climat: l’expérience de l’Alliance mondiale contre le changement climatique Alliance mondiale contre le changement climatique

Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

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Page 1: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

Global Climate Change Alliance

Ouvrir la voie à un développement compatible avec le climat: l’expérience de l’Alliance mondiale contre le

changement climatique

Alliance mondiale contre le changement climatique

Page 2: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

La publication « Ouvrir la voie à un développement compatible avec le climat: l’expérience de l’Alliance mondiale

contre le changement climatique » est disponible à l’adresse http://www.gcca.eu

ISBN: 978-92-79-27029-1; doi: 10.2841/16191

Sites internet connexes:

http://ec.europa.eu/europeaid/index_en.htm

http://ec.europa.eu/clima/news/index_en.htm

http://www.gcca.eu

http://www.mangrovesgy.org

http://www.un.org.kh/undp/what-we-do/projects/cambodia-climate-change-alliance

http://www.mrcmekong.org/about-the-mrc/programmes/climate-change-and-adaptation-initiative/

Publications connexes de l’UE:

“Recourir à des approches innovantes et efficaces pour aider les pays en développement à faire face au changement

climatique”, Union européenne, 2011

“Supporting a Climate for Change”, Union européenne, 2012

“European Union fast start funding for developing countries, 2012 progress report”, rapport d’étape, Union

européenne, 2012

Ni la Commission européenne ni aucune autre personne agissant en son nom n’est responsable de l’usage qui

pourrait être fait des informations contenues dans la présente publication.

© Union européenne 2012. Reproduction autorisée moyennant mention de la source.

Légende de la photo de couverture: Île densément peuplée, Îles Salomon

Légendes des photos de la quatrième de couverture:

Photo du haut: Plantation de mangrove en Jamaïque

Photo du milieu: Concours de dessins de jeunes gens sur le changement climatique au Cambodge

Photo du bas: Première Conférence mondiale de capitalisation de l’expérience de l’AMCC, septembre 2012

Droits de copyright sur les photos:

Première page de couverture: Bureau national de gestion des risques, Îles Salomon; Page 16: Peter Brinn; Page 23:

Peter Brinn; Page 32, photo du haut: Ministère de l’environnement et de l’énergie des Seychelles; Page 32, photo

du bas: Annette Arjoon-Martins; Quatrième de couverture, photo du haut: Tamara Levine; Quatrième de couverture,

photo du milieu: Alliance cambodgienne contre le changement climatique; Quatrième de couverture, photo du bas:

Union européenne.

to landfill

printed by seacourt: proud to be counted amongst the top three environmental printers in the world

Imprimé au Royaume-Uni, mars 2013

Imprimé sur papier FSC 100% recyclé

Garanties de l’imprimeur:

100% sans eau

100% sans alcool ni substitut

100% neutre en termes d’émissions de carbone

100% énergie renouvelable

100% encres à base d’huile végétale

Page 3: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

RemerciementsLa présente publication a été réalisée grâce aux contributions et au partage de l’expérience des collaborateurs des

délégations de l’Union européenne impliqués dans la mise en œuvre de l’AMCC aux quatre coins du monde, et

plus particulièrement grâce à: Habtamu Adane (Éthiopie), Hoa-Binh Adjemian (Bénin), Baas Brimer (Laos), Delphine

Brissonneau (Thaïlande), Clément Bourse (Papouasie-Nouvelle-Guinée), Kristina Bünde (Bhoutan), Alain-Antoine

Castermans (Guyana), Thierry Catteau (Fidji/Pacifique), Koen Everaert (Cambodge), Sylvie Fontaine (Mali), Elisabeth

Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives),

Maria Iarrera (Tanzanie), Andrea Janoha (Barbade), Ruth-Maria-Loreta Jorge (Timor-Oriental), Josephine Kalinauckas

(Lesotho), Jalia Kobusinge (Ouganda), Karla Krieger (République centrafricaine), Adrien Mourgues (Vanuatu),

Séraphine Mukankusi (Rwanda), Lluis Navarro (Népal), Jorge Nieto Rey (Bangladesh), Susanna Nilsson (Éthiopie/

Union africaine), Thomas Opperer (Jamaïque et Belize), Ronan Pecheur (Burkina Faso), Fausto Perini (Gambie), Frank

Rijnders (Mozambique), Filippo Saracco (RDC), Ranjan Shrestha (Népal), Mwembe Sichula (Zambie), Anne Simon

(Sénégal), John Stanley (Samoa), Richard Vanderhorst (Jamaïque et Belize), Pierre-Luc Vanhaeverbeke (Jamaïque et

Belize), Stephan Van Praet (Sierra Leone), Abu Yadetta (Éthiopie), Tjasa Zivko (Maurice et Seychelles) et Diego Zurdo

(Rwanda).

Nos remerciements vont également à Karla Van Eynde, du programme intra-ACP de l’AMCC (Belgique), à Aliti

Koroi, du Centre du Pacifique pour l’environnement et le développement durable à l’Université du Pacifique Sud, à

Mweusi Karake, de l’Initiative Changement climatique du Marché commun de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe

(COMESA), au Secrétariat du COMESA, et à Edwige Botoni, du Comité permanent inter-États de lutte contre la

sécheresse dans le Sahel (CILSS).

Avec l’aide de Peter Brinn, de Tamara Levine et de Florine Thiery, Catherine Paul a rédigé les documents d’information

de la première Conférence mondiale de capitalisation de l’expérience de l’AMCC, organisée en septembre 2012, qui

faisaient le point sur les expériences de terrain et recueillaient des exemples issus des divers sites de mise en œuvre

de l’initiative. Les textes ont été rédigés par Nicola Holland, tandis que la conception graphique a été assurée par

Anthony Hughes, sous la supervision de Mark Futter (Facilité d’appui de l’AMCC).

Le contenu de la publication a été supervisé et la rédaction de ses textes menée par Sophie De Coninck, en

collaboration avec Paul Renier (DG Développement et coopération de la Commission européenne).

I

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Remerciements

Préface 1

Ajouter de la valeur au paysage du changement climatique 3

Une plateforme de dialogue et d’appui technique et financier 4

Une initiative à mise en œuvre accélérée 5

Un catalyseur pour le financement et le soutien à long terme à la lutte contre le changement climatique 5

Un réseau de programmes aux niveaux national et régional 9

Assurer l’efficacité de l’aide liée au changement climatique 15

Assurer l’appropriation et l’alignement 16

Favoriser l’harmonisation et la coordination 18

Adopter une gestion axée sur les résultats et la responsabilité mutuelle 20

Sur le terrain: Faciliter la gestion des ressources en eau au Belize 21

Sur le terrain: Améliorer les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire dans les zones rurales de l’Ouganda 23

Enseignements tirés de l’expérience 25

Collecter, évaluer et partager des données probantes sur le climat et le développement 25

Combiner le travail institutionnel, politique et de terrain 25

Impliquer un large éventail de parties prenantes, depuis les communautés jusqu’aux ministères des finances 26

Promouvoir des approches intégrées 26

Intégrer le changement climatique dans la planification du développement 29

Programmes nationaux et régionaux 30

Ateliers d’intégration du changement climatique 31

Sur le terrain: Intégrer le changement climatique au Népal 32

Sur le terrain: Protéger les zones côtières et assurer l’intégration en Gambie 34

Enseignements tirés de l’expérience 36

Présenter le changement climatique comme un problème de développement 36

Renforcer les institutions, les procédures et les systèmes 36

Combiner l’intégration aux niveaux national et local 36

Intégrer d’emblée le changement climatique dans les systèmes budgétaires et de suivi 36

Piloter l’appui budgétaire à la lutte contre le changement climatique 41

Sur le terrain: Renforcer la gestion des ressources naturelles renouvelables au Bhoutan 44

Sur le terrain: Gérer les inondations et les effets du changement climatique aux Samoa 46

Enseignements tirés de l’expérience 48

Exploiter les programmes d’appui budgétaire sectoriel ou général existants 48

Choisir des indicateurs concrets et faisant l’objet d’une appropriation au niveau national 48

Compléter l’appui budgétaire par une assistance technique ciblée 48

Appuyer les pays par des interventions au niveau régional 51

Sur le terrain: Appuyer l’éducation et la recherche sur le changement climatique dans les îles du Pacifique 55

Sur le terrain: Gérer les effets du changement climatique sur l’agriculture en Afrique orientale et australe 57

Enseignements tirés de l’expérience 59

Constituer des partenariats à l’échelle régionale 59

Appuyer la collecte et la gestion de données ainsi que la recherche appliquée 59

Renforcer les capacités et les institutions régionales 59

Gérer les connaissances et promouvoir l’apprentissage 61

Faire des connaissances et de la communication une priorité 62

Événements et dialogue 62

Communauté de l’AmCC 63

L’avenir de l’AmCC 65

Abréviations et acronymes 68

III

Table des matières

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V

Liste des encadrés, graphiques, cartes et tableaux

Encadré 1: Les cinq domaines prioritaires de l’AmCC 4

Encadré 2: Appuyer les régions et les États ACP 9

Encadré 3: S’aligner sur les priorités nationales en matière d’adaptation 18

Encadré 4: S’unir pour soutenir l’initiative REDD+ 19

Encadré 5: Collecter, évaluer et partager les données probantes 25

Encadré 6: Combiner le travail institutionnel, politique et de terrain 26

Encadré 7: Impliquer un large éventail de parties prenantes 27

Encadré 8: L’adaptation basée sur les écosystèmes et autres approches intégrées 27

Encadré 9: Intégrer adaptation et réduction des risques de catastrophe 28

Encadré 10: Des recherches pertinentes pour les décisions politiques en appui

à l’intégration du changement climatique 30

Encadré 11: Les ateliers d’intégration débouchent sur des actions concrètes en Dominique 31

Encadré 12: Appréhender le changement climatique comme un problème de développement 36

Encadré 13: Renforcer les institutions ainsi que les procédures et systèmes administratifs 37

Encadré 14: Améliorer la coordination intersectorielle et entre les niveaux national et local 37

Encadré 15: Intégrer le changement climatique au niveau local 37

Encadré 16: Intégrer le changement climatique dans les processus budgétaires et de financement 38

Encadré 17: Intégrer le changement climatique dans le système national de suivi 38

Encadré 18: Renforcer les cadres politiques, juridiques et réglementaires 43

Encadré 19: Exemples d’indicateurs de processus et de résultats pour l’appui budgétaire 49

Encadré 20: Intégrer le changement climatique dans le plan quinquennal du secteur des RNR du Bhoutan 49

Encadré 21: Compléter l’appui budgétaire par une assistance technique 50

Encadré 22: Adopter des approches à la fois « descendantes » et « ascendantes » dans le Pacifique Sud 52

Encadré 23: Renforcer les partenariats régionaux 59

Encadré 24: Soutenir la recherche appliquée et la recherche en appui aux politiques à l’échelle régionale 60

Encadré 25: Apprendre par la pratique à l’échelle régionale 60

Graphique 1: Les deux piliers de l’AmCC 4

Graphique 2: Interventions de l’AmCC jusqu’en 2012 – Répartition entre domaines prioritaires 5

Graphique 3: Interventions de l’AmCC jusqu’en 2012 – Répartition entre secteurs 5

Graphique 4: Financements cumulés de l’AmCC de 2008 à 2013 – Engagements et affectations 6

Graphique 5: Origine des financements de l’AmCC de 2008 à 2013 – Engagements et affectations 6

Graphique 6: Interventions de l’AmCC jusqu’en 2012 – Répartition entre modalités d’aide 42

Carte 1: Aperçu des programmes de l’AmCC 7

Tableau 1: Aperçu des programmes nationaux soutenus par l’AmCC 10

Tableau 2: Aperçu des modalités d’aide utilisées pour les programmes nationaux de l’AmCC 16

Tableau 3: Contribution des programmes de l’AmCC à des stratégies et programmes nationaux existants 17

Tableau 4: Gestion, programmation et financement conjoints au titre de l’AmCC 19

Tableau 5: Contribution de l’AmCC à des fonds ou initiatives multibailleurs 20

Tableau 6: Aperçu des programmes régionaux soutenus par l’AmCC 53

Page 8: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

Paysage traditionnel en terrasses au Népal

La communauté du changement climatique doit continuer à plaider pour la lutte contre ce phénomène, et insister sur la nécessité de relever ce défi parallèlement à celui du développement.

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2

PréfaceDes preuves scientifiques irréfutables

nous montrent que le changement

climatique est une réalité. Le climat

est l’exemple ultime du bien public

mondial partagé par toutes les

populations, transcendant les

frontières et les générations. De plus,

le changement climatique affecte

quasiment tous les secteurs de

l’économie mondiale et toutes

les sociétés.

Chaque jour, ce phénomène se

fait plus menaçant et affecte la

vie et les moyens de subsistance

de millions de personnes. Quand

une telle menace pèse sur un bien

public mondial, il est purement et

simplement impossible d’y répondre

au niveau individuel: la collaboration

de tous s’impose pour faire face au

problème. De plus, beaucoup des

pays qui ont le moins contribué au

changement climatique sont aussi

ceux qui en souffrent le plus.

C’est pourquoi le changement

climatique n’est pas qu’un problème

environnemental concernant les pays

développés. Il devient de plus en

plus un problème de développement

qui, si l’on ne s’y attelle pas de façon

adéquate, pourrait bientôt anéantir

des années d’efforts en matière de

développement.

L’UE joue le rôle de chef de file

dans la promotion de l’agenda

international de lutte contre le

changement climatique. Elle agit

à l’intérieur de ses frontières en

fixant et en poursuivant d’ambitieux

objectifs de réduction des émissions

de gaz à effet de serre, mais aussi à

l’échelle internationale en participant

activement aux négociations sur

le climat et en aidant ses pays

partenaires à mettre en œuvre

des stratégies d’adaptation et

d’atténuation.

En 2007, l’UE a été à l’origine de

la création de l’Alliance mondiale

contre le changement climatique

(AMCC). L’AMCC est désormais

un mécanisme bien établi et une

référence pour les actions futures.

En 2008, elle travaillait avec quatre

pays. D’ici à la fin de 2012, plus de

45 programmes de l’AMCC seront

en cours ou en préparation dans

plus de 35 pays de quatre régions du

monde, représentant une enveloppe

budgétaire de plus de 285 millions €.

L’AMCC ne ménage pas ses

efforts pour appuyer les pays et

régions pauvres les plus vulnérables

au changement climatique, en les

aidant à renforcer les capacités

humaines, techniques et financières

nécessaires pour relever ce défi.

Cet appui est axé en particulier sur

les pays les moins avancés (PMA)

et les petits États insulaires en

développement (PEID).

L’expansion rapide de l’AMCC

repose sur l’engagement de faire de

la réponse aux défis du changement

climatique l’un des moteurs

fondamentaux du développement.

Les exemples de l’action de l’AMCC

sont multiples et variés. Ils vont

de la restauration des mangroves

au Guyana au renforcement de

la sécurité foncière au Rwanda

en passant par l’amélioration des

systèmes d’alerte précoce et de

surveillance climatique au Vanuatu.

Leur finalité commune est de

sécuriser les moyens de subsistance

et de protéger les communautés les

plus exposées aux risques.

Par ailleurs, l’AMCC s’appuie sur

les connaissances et l’expérience

acquises sur le terrain pour éclairer

et façonner le débat international,

en favorisant le dialogue politique

de haut niveau et en créant

une dynamique d’échange et

d’apprentissage.

Grâce à l’AMCC, de précieux

enseignements tirés de projets au

Cambodge ou au Mozambique

peuvent encourager d’autres

acteurs à prendre des initiatives

similaires au Myanmar ou dans les

Comores. De même, l’expérience

de l’appui budgétaire acquise au

Bhoutan ou dans les Îles Salomon

facilite la conception de nouveaux

programmes de développement au

Lesotho ; et le succès des écovillages

de Tanzanie pourrait stimuler la mise

sur pied d’initiatives de même nature

en Haïti ou au Malawi.

Cette publication a pour but de

donner un aperçu de la diversité des

programmes de l’AMCC à travers

les pays et régions du monde, et de

montrer comment le changement

climatique est intégré dans les

activités de développement.

J’espère qu’elle pourra être source

d’inspiration pour les praticiens et

les décideurs qui, en première ligne

de la lutte contre le changement

climatique, travaillent partout dans le

monde en faveur des populations les

plus pauvres et les plus vulnérables.

And

ris Piebalgs Commissaire européen au d

ével

oppe

men

t

Page 10: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

Agricultrice devant son champ d’arachides au Malawi

Les résultats des interventions de l’AMCC à travers le monde, ainsi que du dialogue politique et des échanges d’expérience menés à divers niveaux, aident les négociateurs à mieux comprendre les enjeux et besoins des pays les plus vulnérables, et à identifier les réponses les plus efficaces.

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Ajouter de la valeur au paysage du changement climatique

L’AMCC apporte une contribution

essentielle au paysage du

changement climatique par le biais

d’un double niveau d’action: le

dialogue et l’échange d’expérience

d’une part, et la coopération au

moyen d’interventions nationales ou

régionales d’autre part. Ce double flux

permet à l’AMCC de promouvoir le

transfert des connaissances acquises

sur le terrain, et d’éclairer ainsi le

débat international et les processus

décisionnels relatifs au changement

climatique au plus haut niveau. Il

permet également d’assurer une

cohérence entre les engagements

politiques pris ou les principes définis

à l’échelon international, tels que les

OMD et l’efficacité de l’aide, et la

manière dont l’aide liée au climat se

traduit dans la pratique.

L’adaptation. L’AmCC entend encourager l’amélioration des connaissances relatives aux effets du changement climatique et l’élaboration ainsi que la mise en œuvre d’actions d’adaptation appropriées, notamment dans les secteurs de l’eau et de l’agriculture, afin de réduire la vulnérabilité des populations à ces effets. L’AmCC s’appuie sur les programmes d’action nationaux d’adaptation (PANA) et d’autres plans nationaux.

La réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD). Dans les PmA, 60% des émissions sont dues à des changements dans l’utilisation des terres, principalement la déforestation. L’AmCC appuie la mise en œuvre de solutions visant à réduire les émissions de dioxyde de carbone (CO2) liées à la déforestation et à créer des mesures d’incitation en faveur de la protection des forêts, tout en préservant les moyens de subsistance des populations et les écosystèmes tributaires des forêts.

Le renforcement de la participation au marché mondial du carbone. L’AmCC entend promouvoir une répartition géographique plus équitable des financements liés au mécanisme de développement propre (mDP) en renforçant les capacités des pays partenaires à y accéder, notamment dans le domaine de l’énergie.

La réduction des risques de catastrophe (RRC). L’AmCC cherche à aider les pays en développement à se préparer aux catastrophes naturelles liées au climat, à réduire ces risques et à limiter leur impact.

1

2

3

4

5

L’AMCC axe son appui technique sur cinq domaines prioritaires. La plupart de ces domaines sont encore très récents et méritent qu’on leur consacre un appui spécifique, qui mette l’accent sur l’apprentissage et le développement des connaissances.

L’intégration du changement climatique dans les efforts de réduction de la pauvreté et de développement. L’AmCC favorise l’intégration systématique des questions liées au changement climatique dans la planification du développement national, de l’élaboration des politiques et de la budgétisation jusqu’à la mise en œuvre et au suivi. Ce domaine prioritaire, qui porte essentiellement sur le renforcement institutionnel, est souvent associé à l’adaptation et à la réduction des risques de catastrophe.

Encadré 1: Les cinq domaines prioritaires de l’AMCC

Une plateforme de dialogue et d’appui technique et financier

L’AMCC encourage le dialogue et l’échange

d’expérience entre l’UE et les pays en

développement sur la politique climatique et

les moyens concrets d’intégrer le changement

climatique dans les politiques de développement et

les budgets.

Les résultats de ce dialogue et de ces échanges

alimentent les discussions sur l’accord climatique

postérieur à 2012 en vertu de la Convention-cadre

des Nations Unies sur les changements climatiques

(CCNUCC) et inspirent la coopération technique

et financière appuyée par l’AMCC. Le dialogue se

déroule aux niveaux mondial, régional et national.

L’AMCC offre un soutien technique et financier aux

pays en développement visés pour qu’ils intègrent

le changement climatique dans leurs politiques

de développement et leurs budgets et mettent en

œuvre des actions d’adaptation et d’atténuation,

en privilégiant cinq domaines prioritaires

(voir l’encadré 1).

Cette coopération technique et financière permet

à son tour d’alimenter le dialogue et l’échange

d’expérience, aux niveaux régional et mondial,

entre l’UE et les pays partenaires.

Une plateforme de dialogue et de coopération Un soutien technique et financier

Graphique 1: Les deux piliers de l’AMCC

Page 12: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

5

Les graphiques 2 et 3 illustrent

la répartition des interventions

nationales et régionales de l’AMCC

entre les domaines prioritaires et les

secteurs.

Une initiative à mise en œuvre accéléréeEn 2008, l’AMCC travaillait avec

quatre pays. D’ici 2013, le nombre

de pays bénéficiaires aura plus que

décuplé.

À la fin de 2012, plus de 45

programmes de l’AMCC seront en

cours ou en préparation dans plus

de 35 pays et quatre régions du

monde (voir carte 1), représentant une

enveloppe de plus de 285 millions €.

Le graphique 4 présente l’évolution

des financements de l’AMCC.

À côté de l’aide au développement

ordinaire consacrée à la lutte contre

le changement climatique, l’AMCC

compte aussi sur des financements

nouveaux et supplémentaires, à

savoir les financements à mise

en œuvre rapide promis lors de la

quinzième Conférence des Parties de

la CCNUCC à Copenhague, en 2009.

Ces financements ont contribué à

l’expansion rapide de l’initiative. Le

graphique 5 illustre la répartition des

sources de financement de l’AMCC.

Le développement rapide de l’AMCC

répond à la demande exprimée

par les pays en développement

concernant l’apport urgent d’une aide

pour gérer les effets du changement

climatique. Ce succès implique

de préparer des programmes en

respectant des échéances serrées,

dans un contexte parfois difficile.

Un catalyseur pour le financement et le soutien à long terme à la lutte contre le changement climatiqueRécemment, la première Conférence

mondiale de capitalisation de

l’expérience de l’AMCC (voir le

chapitre Gérer les connaissances et

promouvoir l’apprentissage) a mis en

évidence les défis que représentent,

entre autres, la concurrence entre

les priorités, la capacité d’absorption

limitée, la coordination des donateurs

et les incertitudes entourant l’avenir

des financements liés au climat.

L’AMCC aide à relever ces défis, en

particulier en renforçant les capacités

de planification, les systèmes de

gestion des finances publiques et

de suivi, en mettant en place les

fondements de l’appui budgétaire

lié au changement climatique, en

contribuant à la constitution de fonds

multibailleurs, en ouvrant la voie à

des fonds fiduciaires nationaux pour

le changement climatique, et en

attirant des cofinancements en faveur

d’interventions liées au climat.

En outre, les programmes de l’AMCC

aident les pays à se préparer à la

participation à REDD+ et facilitent

leur accès au Mécanisme de

développement propre (MDP) et au

marché volontaire du carbone.

Par cette approche, l’AMCC aide

les pays à augmenter leur capacité

d’absorption et à se préparer à

recevoir des financements relatifs

au changement climatique sur le

long terme, ce qui est indispensable

Graphique 2: Interventions de l’AMCC jusqu’en 2012 – Répartition entre domaines prioritaires

(nombre d’interventions)

Graphique 3: Interventions de l’AMCC jusqu’en 2012 – Répartition entre secteurs

(nombre d’interventions)

29

22

13

7

9

25

24

12

73

18

16

Adaptation

Intégration

REDD

RRC

MDP

Agriculture, gestion du territoire, sécurité alimentaire, pêche

Développement global et réduction de la pauvreté

Forêts et ressources naturelles

Énergie

Gestion des zones côtières

Éducation, recherche, développement technique

Eau et assainissement, gestion des déchets, infrastructures, tourisme et santé

Page 13: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

6

Graphique 4: Financements cumulés de l’AMCC de 2008 à 2013 – Engagements et affectations (m €)

300

(m €)

200

100

02008 2009 2010 2011 2012 2013

Fonds engagés

Fonds engagés et affectés

FSF CE (€75m)

FED (€40m)

EM UE (€5m)

FSF EM UE (€32m)

BCE (€138m)

BCE: Budget de la Commission européenne FSF: Financements à mise en œuvre rapide EM UE: États membres de l’Union européenne FED: Fonds européen de développement

Graphique 5: Origine des financements de l’AMCC de 2008 à 2013 – Engagements et affectations (m €)

pour promouvoir un développement

compatible avec le climat. L’AMCC

joue aussi un rôle de catalyseur

pour renforcer l’intégration du

changement climatique dans l’aide

au développement ordinaire de l’UE,

entraînant ainsi un effet multiplicateur.

Au niveau international, l’expérience

de l’AMCC contribue à éclairer les

négociations sur le changement

climatique, en particulier en ce qui

concerne la constitution du Fonds

vert pour le climat.

Page 14: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

7

Carte 1: Aperçu des programmes de l’AMCC

Pays partenaire de l’AMCC

Programmes régionaux:

Bassin inférieur du Mékong

Afrique

Afrique orientale et australe

Afrique de l’Ouest

Pacifique

Pacifique Sud

Caraïbes

Caraïbes orientales

Page 15: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

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Carte 1: Aperçu des programmes de l’AMCC

Page 16: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

9

Un réseau de programmes aux niveaux national et régionalL’AMCC peut compter sur un vaste

réseau de praticiens du changement

climatique, de partenaires du

développement et d’acteurs de l’UE,

actifs dans quatre régions et 35

pays.

Les pays et organisations

partenaires de l’AMCC contribuent

à la diversité de ce réseau et

en bénéficient tous, de même

qu’ils bénéficient de l’abondance

d’informations et de connaissances

générées par plus de 45

programmes à travers le monde. Ce

réseau a une grande valeur du fait

de la diversité des interventions de

l’AMCC et de leur nombre. Les pays

où intervient l’AMCC s’étendent sur

plusieurs continents. Des contreforts

de l’Himalaya jusqu’aux mangroves

du Guyana, des communautés

locales reçoivent un soutien pour

faire face au changement climatique.

Les interventions couvrent de

nombreux secteurs et les cinq

domaines prioritaires en recourant à

différentes modalités d’aide. Malgré

cette diversité, l’immense majorité

des programmes poursuivent des

objectifs, des priorités ou des

approches similaires et peuvent

donc partager des enseignements

tirés de leurs expériences

respectives.

Les huit programmes régionaux de

l’AMCC complètent les interventions

nationales et facilitent le travail

en réseau aux niveaux régional et

transrégional. L’intervention la plus

importante de l’AMCC, centrée sur

le groupe des États d’Afrique, des

Caraïbes et du Pacifique (ACP),

supervise cinq des huit programmes

régionaux et offre une assistance

technique et un soutien à 80 États

membres du groupe ACP, pour un

budget global de 40 millions € (voir

l’encadré 2).

Encadré 2: Appuyer les régions et les États ACP

wLe but du programme intra-ACP de l’AMCC est d’aider le groupe des États ACP à mieux faire face au changement climatique en tant que phénomène porteur de défis pour leur développement, en particulier par l’amélioration de la compréhension de ses effets et par une contribution à la mise au point de réponses d’adaptation et d’atténuation adéquates. Le programme s’articule autour de sept composantes indépendantes mais liées entre elles. Cinq de ces composantes sont mises en œuvre par des institutions régionales dans les régions ACP (voir le tableau 6).

Deux composantes supplémentaires apportent un appui institutionnel et technique à l’ensemble du programme. Elles permettent d’assurer la coordination générale entre les diverses composantes intra-ACP, avec les autres interventions de l’AMCC, ainsi qu’avec d’autres initiatives prises dans les États membres du groupe ACP. Elles permettent également d’apporter, sur demande, une assistance technique en matière de changement climatique aux pays ACP et à leurs missions et ambassades. Les pays ACP peuvent solliciter une assistance technique à court terme et personnalisée par le biais de la section intra-ACP du site internet de l’AMCC, pour des questions allant de la formulation de projets à la réalisation d’études et à l’organisation de formations.

De par l’échelle et la diversité de

ses interventions, l’AMCC dispose

donc d’une mine de connaissances

et d’expérience dans le domaine

du changement climatique. Par

ailleurs, l’AMCC s’est engagée

en faveur d’un dialogue de haut

niveau ainsi que de l’échange et

du partage des enseignements

tirés de son expérience au sein de

la communauté du changement

climatique. La première Conférence

mondiale de capitalisation de

l’expérience organisée récemment

par l’AMCC est un excellent exemple

de la façon dont un réseau de

programmes nationaux et régionaux

peut éclairer et intensifier le débat

sur le changement climatique (voir le

chapitre Gérer les connaissances et

promouvoir l’apprentissage).

Page 17: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

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Pays Partenaires Domaines prioritaires de l’AMCC

Secteurs Budget Durée

Bangladesh Banque mondiale, Ministère de l’environnement et des forêts

Adaptation et RRC

Développement global et réduction de la pauvreté

Agriculture; gestion des zones côtières; infrastructures; gestion du territoire; ressources naturelles

Valeur totale: 127,6 millions € (CE: €28,5m, dont AMCC: €8,5m; Royaume-Uni: €69,7m; Suède: €10,2m; États-Unis: €10m; Australie: €5,3m; Suisse: €2,6m; Danemark: €1,3m)

2011 à 2017

Belize Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Ministère des ressources naturelles et de l’environnement, Organisation nationale de gestion des urgences

Intégration et adaptation

Développement global et réduction de la pauvreté

Eau

Valeur totale: 3,2 millions € (AMCC: €2,9m; gouvernement du Belize et PNUD: €0,3m)

2012 à 2014

Bénin PNUD, Centre national de gestion des réserves de faune, Institut géographique national, Centre national de télédétection, Ministère de l’environnement, de l’habitat et de l’urbanisme

REDD et RRC Forêts Valeur totale: 8,3 millions € (AMCC: €8m; PNUD: €0,3m)

2012 à 2016

Bhoutan Ministère de l’agriculture et des forêts, Commission du bonheur national brut

Intégration Développement global et réduction de la pauvreté

Agriculture

Valeur totale: 4,40 millions € (AMCC, dont FSF de l’Estonie: €0,8m)

2013 à 2016

Burkina Faso* Banque mondiale, Ministère de l’environnement et du développement durable

Intégration, adaptation et REDD

Forêts; gestion du territoire

Valeur totale: 22 millions € (AMCC: €8m; Banque mondiale / Programme d’investissement forestier: €14m)

2013 à 2018 (est.)

Cambodge PNUD, Alliance cambodgienne contre le changement climatique, Ministère de l’environnement

Intégration Développement global et réduction de la pauvreté

Valeur totale: 8,35 millions € (AMCC: €2,21m; Suède: €3,40m; Danemark: €0,43m; PNUD: €2,31m)

2009 à 2012

Tableau 1: Aperçu des programmes nationaux soutenus par l’AMCC Les programmes financés sur le budget 2012 sont marqués d’un astérisque. Les programmes d’appui budgétaire apparaissent en jaune clair. FSF: financement à mise en œuvre rapide (fast start funding).

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Pays Partenaires Domaines prioritaires de l’AMCC

Secteurs Budget Durée

Éthiopie Agence française de développement (AFD), Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ), Autorité de protection de l’environnement, Ministère de l’agriculture et du développement rural

Intégration, adaptation et MDP

Développement global et réduction de la pauvreté

Gestion du territoire; énergie

Valeur totale: 13,7 millions € (AMCC, dont FSF de la CE: €8m)

2011 à 2015

Gambie Ministère des finances et des affaires économiques, Agence nationale de l’environnement, Département des ressources en eau, Ministère des forêts et de l’environnement

Intégration et adaptation

Développement global et réduction de la pauvreté

Gestion des zones côtières

Valeur totale: 3,86 millions € (AMCC)

2012 à 2016

Guyana Ministère de l’agriculture via l’Institut national de recherche et de vulgarisation agricoles

Adaptation et REDD

Gestion des zones côtières

Valeur totale: 4,165 millions € (AMCC)

2009 à 2014

Îles Salomon Ministère de l’environnement, du changement climatique, de la gestion des catastrophes et de la météorologie, Ministère de la planification nationale et de la coordination de l’aide

Intégration, adaptation et RRC

Développement global et réduction de la pauvreté

Valeur totale: 2,8 millions € (AMCC)

2011 à 2014

Jamaïque Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), Institut de planification de la Jamaïque, Département des forêts, Agence nationale pour l’environnement et la planification, Ministère de l’eau, du territoire, de l’environnement et du changement climatique

Adaptation, REDD et RRC

Gestion des zones côtières; gestion des forêts; ressources naturelles

Valeur totale: 4,48 millions € (AMCC: €4,13m; gouvernement de la Jamaïque et PNUE: €0,35m)

2010 à 2013

Lesotho* Ministère des finances et de la planification du développement

Intégration Développement global et réduction de la pauvreté

Énergie

Valeur totale: 4 millions € (AMCC, FSF de l’Irlande)

2013 à 2016 (est.)

Maldives Banque mondiale, Ministère du logement et de l’environnement

Adaptation Développement global et réduction de la pauvreté

Énergie; déchets

Valeur totale: 3,8 millions € (AMCC)

Autres contributions au Fonds fiduciaire multibailleurs: UE: €2,7m; AusAID: AU$1m

2009 à 2015

Mali Ministère de l’environnement et de l’assainissement, Direction nationale des forêts, Ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale

REDD Forêts Valeur totale: 6,215 millions € (AMCC: €5,65m; gouvernement du Mali: €0,565m)

2010 à 2015

Page 19: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

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Pays Partenaires Domaines prioritaires de l’AMCC

Secteurs Budget Durée

Maurice Commission Maurice Île durable, Ministère de l’environnement et du développement durable

Intégration et MDP

Développement global et réduction de la pauvreté

Énergie

Valeur totale: 3 millions € (AMCC)

2010 à 2013

Mozambique Ministère danois des affaires étrangères (DANIDA), Ministère de la coordination de l’action environnementale

Intégration, adaptation et RRC

Développement global et réduction de la pauvreté

Agriculture

Valeur totale: 47 millions € (AMCC: €15,2m, dont FSF de l’Irlande: €5m; DANIDA: €31,5m; gouvernement du Mozambique: €0,3m)

2011 à 2015

Népal Département britannique du développement international (DFID), PNUD, Ministère de la science, de la technologie et de l’environnement

Intégration et adaptation

Développement global et réduction de la pauvreté

Valeur totale: 16,5 millions € (AMCC: €8,6m, dont FSF de Chypre: €0,6m; DFID: €7,9m)

2012 à 2015

Ouganda Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Ministère de l’eau et de l’environnement, Ministère de l’agriculture

Intégration et adaptation

Agriculture Valeur totale: 11 millions € (AMCC, FSF de l’Irlande)

2012 à 2016

Papouasie-Nouvelle-Guinée*

FAO, Autorité forestière de la PNG

REDD Forêts Valeur totale: 8,49 millions € (AMCC: €6m; ONU-REDD: €2,49m)

2013 à 2017

RPD du Laos Ministère des ressources naturelles et de l’environnement, Ministère de l’agriculture et des forêts

Intégration et adaptation

Développement global et réduction de la pauvreté

Agriculture; gestion du territoire

Valeur totale: 6,2 millions € (AMCC: €5m; bénéficiaires: €1,2m)

2012 à 2017

République centrafricaine*

AFD, Ministère de l'eau, des forêts, de la chasse et de la pêche, Ministère de l'environnement et de l'écologie

REDD Développement global et réduction de la pauvreté

Forêts

Valeur totale: 10,5 millions € (AMCC: €4m; AFD: €5m; Fonds français pour l’environnement mondial: €1,5m)

2013 à 2018 (est.)

République démocratique du Congo

Ministère de l’environnement, de la conservation de la nature et du tourisme, Institut congolais pour la conservation de la nature, Centre pour la recherche forestière internationale

REDD et adaptation

Forêts; énergie Valeur totale: 14 millions € (AMCC)

2012 à 2017

Rwanda Autorité des ressources naturelles du Rwanda, Ministère des ressources naturelles

Adaptation Gestion du territoire

Valeur totale: 4,555 millions € (AMCC)

2010 à 2012

Samoa Ministère des finances, Ministère des ressources naturelles et de l’environnement

Intégration, adaptation et RRC

Eau et assainissement

Valeur totale: 3 millions € (AMCC)

2012 à 2015

Page 20: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

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Pays Partenaires Domaines prioritaires de l’AMCC

Secteurs Budget Durée

Sénégal Direction de l’environnement et des établissements classés du Ministère de l’environnement et de la protection de la nature

Adaptation Gestion des zones côtières

Valeur totale: 4 millions € (AMCC)

2011 à 2014

Seychelles Comité national du changement climatique, Ministère de l’intérieur, de l’environnement, du transport et de l’énergie, Commission de l’énergie des Seychelles

Intégration et MDP

Développement global et réduction de la pauvreté

Énergie

Valeur totale: 2 millions € (AMCC)

2010 à 2013

Sierra Leone Division forêts du Ministère de l’agriculture, des forêts et de la sécurité alimentaire

REDD Forêts; énergie Valeur totale: 5 millions € (AMCC, FSF de l’Irlande)

2012 à 2016

Tanzanie Ministère des finances, Bureau du vice-président – Division de l’environnement, Forêts communautaires Pemba, Institut de planification du développement rural, Université agronomique de Sokoine

Adaptation et REDD

Développement global et réduction de la pauvreté

Agriculture; gestion des zones côtières; gestion du territoire; ressources naturelles; eau et assainissement

Valeur totale: 2,2 millions € (AMCC)

2010 à 2013

Timor-Oriental* Ministère de l’agriculture, des forêts et de la pêche, Ministère de l’administration publique, Direction nationale de la RRC, Instituto Português de Apoio ao Desenvolvimento (IPAD), GIZ

Intégration et adaptation

Développement global et réduction de la pauvreté

Agriculture; gestion des forêts; ressources naturelles

Valeur totale: 4 millions € (AMCC, FSF de l’Irlande)

2013 à 2018

Vanuatu Banque mondiale, Département de la météorologie et des risques géologiques

Intégration, adaptation et RRC

Développement global et réduction de la pauvreté

Agriculture; ressources naturelles; eau et assainissement

Valeur totale: 5,7 millions € (AMCC: €3,2m; Banque mondiale: €2,5m)

2010 à 2014

Page 21: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

Jeune garçon à Haïti

L’AMCC ne ménage pas ses efforts pour appuyer les pays et régions pauvres les plus vulnérables au changement climatique, en les aidant à renforcer les capacités humaines, techniques et financières nécessaires pour relever ce défi.

Page 22: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

Point d’eau en Papouasie-Nouvelle-Guinée

Pour être efficace, l’aide liée au climat doit comporter deux éléments clés: la promotion d’une approche stratégique et du renforcement institutionnel à long terme, notamment par l’intégration du changement climatique dans l’élaboration des politiques de développement national et des budgets; et l’application des principes d’efficacité de l’aide.

Page 23: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

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Assurer l’efficacité de l’aide liée au changement climatiqueL’AMCC s’est engagée à appliquer

les principes d’efficacité de l’aide

et assume cet engagement par

l’utilisation de diverses modalités

et approches de mise en œuvre.

L’AMCC favorise l’alignement

et l’appropriation en soutenant

l’intégration du changement

climatique et l’utilisation de la gestion

décentralisée, l’appui aux politiques

sectorielles et l’appui budgétaire,

ainsi qu’en promouvant un dialogue

approfondi et soutenu.

En outre, l’AMCC favorise la

programmation, la gestion et le

financement conjoints entre la CE, les

États membres de l’UE et les autres

partenaires du développement.

Le tableau 2 donne un aperçu des

modalités d’aide utilisées. Il met en

évidence les programmes apportant

une contribution directe à une

stratégie ou un programme national

existant ainsi que les initiatives

multibailleurs sous diverses formes

(voir plus loin la section Favoriser

l’harmonisation et la coordination).

L’AMCC soutient actuellement

19 interventions nationales et 8

interventions régionales basées

sur l’approche projet; 9 autres

interventions de ce type sont en

préparation. Sept programmes de

l’AMCC sont basés sur l’approche

sectorielle, dont 4 mis en œuvre

au moyen d’un appui budgétaire

sectoriel. Quatre programmes

bénéficient d’un appui budgétaire

général (voir le chapitre Piloter

l’appui budgétaire à la lutte contre le

changement climatique).

Assurer l’appropriation et l’alignementLes programmes de l’AMCC sont

conçus pour s’aligner sur les

priorités nationales et appuyer

les initiatives nationales en cours.

Comme le montre le tableau 3, de

nombreuses interventions, y compris

celles basées sur l’approche

projet, contribuent directement à

la mise en œuvre de stratégies et

Approche projet Programme sectoriel et appui budgétaire sectoriel Appui budgétaire général

Belize (†) (‡)

Bénin (†)

Burkina Faso (†) (‡)

Éthiopie (†) (‡)

Gambie

Jamaïque (†)

Maldives (†) (√)

Mali

Népal (†) (‡)

Ouganda (†) (‡) (√)

Papouasie-Nouvelle-Guinée (†) (‡)

RDP du Laos

République centrafricaine (†) (‡)

Rép. Démocratique du Congo (†)

Sénégal

Sierra Leone

Tanzanie

Timor-Oriental (†)

Vanuatu (†) (‡)

Bangladesh (†) (‡) (√)

Bhoutan (*) (‡)

Cambodge (†) (√)

Guyana (*) (‡)

Mozambique (†) (‡)

Rwanda (*) (‡)

Samoa (*) (‡)

Îles Salomon (*) (‡)

Lesotho (*) (‡)

Maurice (*) (‡)

Seychelles (*) (‡)

(‡) Contribution directe à la mise en œuvre d’une stratégie ou d’un programme national existant(†) Initiative multibailleurs: financement conjoint et/ou accords de gestion(√) Initiative multibailleurs: contribution à un fonds commun ou un fonds fiduciaire multibailleurs(*) Appui budgétaire

Tableau 2: Aperçu des modalités d’aide utilisées pour les programmes nationaux de l’AMCC

Page 24: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

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programmes nationaux existants –

ou soutiennent le développement de

nouveaux programmes et stratégies

en partenariat avec les acteurs

nationaux, par exemple dans le

contexte de REDD+ ou de la gestion

intégrée des zones côtières.

Au niveau régional, l’AMCC soutient

l’Initiative sur le changement

climatique et l’adaptation de la

Commission du bassin du Mékong

et la mise en œuvre de certaines

priorités du Cadre d’action contre

le changement climatique des Îles

du Pacifique (PIFACC), par le biais

d’un appui à deux organisations

régionales.

De plus, l’AMCC s’aligne sur les

stratégies, plans et programmes

liés au changement climatique.

L’approche adoptée va de l’appui à

des projets ou zones d’intervention

prioritaires identifiés dans les PANA,

comme aux Maldives, au Népal, en

Ouganda et au Vanuatu, jusqu’à

une contribution à la mise en œuvre

d’un plan national d’adaptation

concernant de multiples secteurs,

comme au Bangladesh et en

Éthiopie. L’encadré 3 montre

comment l’AMCC encourage ou

s’appuie sur les priorités nationales

en matière d’adaptation.

Intervention de l’AMCC: Contribue à:

Belize Mise en œuvre de la Stratégie nationale d'adaptation au changement climatique dans le secteur de l'eau

Burkina Faso Mise en œuvre du Plan national pour le secteur rural

Éthiopie Mise en œuvre de la Stratégie pour une économie verte résiliente au changement climatique, du Programme national d'adaptation au changement climatique ainsi que du Programme de gestion durable des terres

Népal Intégration des activités prioritaires du PANA par le biais du cadre national des Plans d'action locaux d'adaptation

Ouganda Mise en œuvre du PANA, opérationnalisation de deux objectifs liés au changement climatique du Plan national de développement 2010

Papouasie-Nouvelle-Guinée

Mise en œuvre du Plan national de préparation à la REDD

République centrafricaine

Mise en œuvre de la stratégie nationale REDD+ dans la région du sud-ouest

Vanuatu Mise en œuvre des mesures identifiées dans le PANA

Bangladesh Mise en œuvre de la Stratégie et du Plan d'action du Bangladesh contre le changement climatique

Bhoutan Mise en œuvre du Programme sectoriel/Plan quinquennal sur les ressources naturelles renouvelables

Guyana Mise en œuvre du Plan d'action national de gestion des mangroves

Rwanda Mise en œuvre de la Feuille de route stratégique sur la réforme foncière ainsi que du Plan stratégique pour l'environnement et les ressources naturelles

Samoa Mise en œuvre du Plan sectoriel Water for Life

Îles Salomon Mise en œuvre de certaines priorités du PANA et du Plan national de gestion des risques de catastrophe

Lesotho Mise en œuvre des priorités liées à l'environnement et au changement climatique du Plan national stratégique de développement

Maurice Mise en œuvre de la stratégie de développement « Maurice Île durable »

Seychelles Mise en œuvre de la Stratégie nationale de lutte contre le changement climatique et de la Stratégie de développement durable des Seychelles

Tableau 3: Contribution des programmes de l’AMCC à des stratégies et programmes nationaux existants

Page 25: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

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Encadré 3: S’aligner sur les priorités nationales en matière d’adaptation

Au Bangladesh, l'AMCC participe au Fonds multibailleurs de résilience au changement climatique mis en place pour canaliser les financements externes liés au climat, en appui à la Stratégie et au Plan d'Action du pays sur le changement climatique.

En Éthiopie, l'intervention de l'AMCC contribue à la mise en place d'activités spécifiques dans le cadre du programme global d'adaptation au changement climatique du gouvernement, dont les activités s'étendent sur vingt secteurs importants. En plus d’un appui institutionnel à l'intégration du changement climatique, le programme finance l'essai sur le terrain de mesures d'adaptation dans le domaine de la gestion durable des terres.

En Jamaïque, le financement de l'AMCC appuie une initiative préexistante du Département des forêts pour accélérer le reboisement des bassins versants en utilisant les structures et procédures existantes, ce qui a permis une mobilisation rapide après la signature de la convention de financement. Outre la vitesse de mise en œuvre, cette approche peut également favoriser une durabilité accrue, grâce au maintien des compétences et de l’expérience au sein du Département des forêts.

Aux Maldives, l'appui à la biodiversité des récifs coralliens et au secteur de la pêche compte parmi les stratégies d'adaptation prioritaires identifiées dans le PANA. L'amélioration des pratiques de gestion des déchets a aussi été identifiée comme un moyen de protéger les récifs coralliens, de prévenir la pollution du milieu marin et d'améliorer la santé de la population. Deux des trois projets sélectionnés jusqu'ici pour être financés par le fonds fiduciaire multibailleurs de lutte contre le changement climatique s'alignent sur ces priorités.

Favoriser l’harmonisation et la coordinationÀ l’échelle mondiale, les États

membres de l’UE et la Commission

européenne contribuent

financièrement à l’AMCC, notamment

par leurs financements à mise en

œuvre rapide. En 2008, la Suède a

consacré 4,5 millions € à l’AMCC et

la République tchèque 0,2 million €.

En 2010, deux États membres ont

engagé les montants promis sous

forme de financement à mise en

œuvre rapide par le biais de l’AMCC,

l’Irlande à concurrence de 23 millions

€ et Chypre de 0,6 million €. En 2011,

l’Irlande et l’Estonie ont engagé

respectivement 8 millions € et 0,8

million €; en 2012, Chypre a engagé

un montant supplémentaire de 0,6

million €.

À l’échelle nationale, les interventions

de l’AMCC sont financées,

programmées et/ou gérées

conjointement avec des organisations

internationales telles que le CIFOR,

le PNUD, le PNUE, la FAO et la

Banque mondiale, ainsi qu’avec

des agences de développement

d’États membres de l’UE, comme

par exemple l’Agence de coopération

au développement du Danemark

au Cambodge et au Mozambique,

le Département britannique du

développement international (DFID)

au Népal, l’Agence allemande de

coopération internationale (GIZ)

en Éthiopie et au Timor-Oriental,

l’Agence française de développement

(AFD) en République centrafricaine

et en Éthiopie, et l’Agence suédoise

de coopération au développement

international (SIDA) au Cambodge.

Le tableau 4 résume les cas de

gestion et de financement conjoints.

Dans les pays qui participent

ou envisagent de participer au

processus REDD+, l’AMCC

soutient des aspects spécifiques

de la « préparation à la REDD », en

complétant des activités financées

par d’autres programmes tels

qu’ONU-REDD, le Fonds de

partenariat pour la réduction des

émissions de carbone forestier

(FCPF) (par exemple au Burkina

Faso, en République centrafricaine

et en RD du Congo), ou encore

le Programme d’investissement

forestier (FIP) géré par la Banque

mondiale, comme illustré dans

l’encadré 4.

Quatre autres interventions de

l’AMCC contribuent à des fonds

multibailleurs (voir le tableau 5), dont

trois sont destinés à poser des jalons

pour la création de fonds fiduciaires

climatiques nationaux. Ces fonds

fiduciaires multibailleurs tiennent

lieu de structures intermédiaires,

mises en place pour développer et

tester des mécanismes de gestion

et développer les capacités en

vue d’un futur transfert vers des

“Pour un petit État membre de l’UE soucieux de s’engager dans des processus multilatéraux, la collaboration avec l’AMCC s’est avérée positive.” Noel Casserly, chargé de la politique du changement climatique, Département de l’environnement, gouvernement communautaire et local, Irlande

Page 26: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

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Intervention de l’AMCC: Gérée avec ou par: Cofinancée par:

Belize PNUD PNUD

Bénin PNUD PNUD

Burkina Faso Banque mondiale Programme d’investissement forestier

Éthiopie AFD et GIZ n/a

Jamaïque PNUE PNUE

Maldives Banque mondiale Banque mondiale, AusAid

Mozambique DANIDA DANIDA

Népal DFID DFID

Papouasie-Nouvelle-Guinée FAO ONU-REDD

République centrafricaine AFD AFD, Fonds français pour l'environnement mondial

RD du Congo CIFOR n/a

Timor-Oriental IPAD, GIZ n/a

Vanuatu Banque mondiale Banque mondiale

Tableau 4: Gestion, programmation et financement conjoints au titre de l’AMCC

systèmes entièrement nationaux.

Y contribuer permet donc d’appuyer

simultanément des objectifs

d’harmonisation et d’alignement.

Plusieurs programmes régionaux

contribuent également à des

initiatives multibailleurs plus

larges. C’est le cas par exemple

pour l’appui fourni à l’initiative

pan-africaine Climat pour le

développement (ClimDev), au

Programme d’adaptation et

d’atténuation du changement

climatique en Afrique orientale et

australe (géré par le COMESA), ainsi

qu’à l’Initiative sur le changement

climatique et l’adaptation de la

Commission du bassin du Mékong.

Encadré 4: S’unir pour soutenir l’initiative REDD+

En République centrafricaine, l'AMCC soutiendra la mise en œuvre de la stratégie REDD+ dans la région du sud-ouest en appuyant la création d'un système d’aménagement du territoire, l'élaboration d'une stratégie forestière régionale, la réalisation d’une évaluation stratégique environnementale et sociale, l'établissement d'un scénario de référence et d'un mécanisme de monitoring, notification et vérification (MNV) pour un projet pilote REDD, ainsi que l'enregistrement de ce projet au titre du marché volontaire du carbone. L'AMCC soutiendra également le renforcement des capacités et la constitution de réseaux impliquant la société civile et d'autres parties prenantes aux processus FLEGT et REDD+, afin de consolider leur rôle d'observateurs indépendants.

Au Mali, le projet tire parti des inventaires forestiers réalisés antérieurement tout en soutenant la mise en œuvre de nouveaux inventaires dans les régions non encore couvertes, et la réalisation d'études sur le potentiel de séquestration de carbone de diverses essences forestières. Associée à un appui technique et institutionnel à l'unité de gestion du Système d'information forestier, cette approche aidera le pays à se préparer à une participation éventuelle à REDD+.

En Papouasie-Nouvelle-Guinée, l'AMCC aidera l'Autorité forestière à mettre en œuvre un inventaire forestier national permanent et multifonctionnel en tant que composante du Système national de suivi forestier qui sera établi dans le cadre de la participation à REDD+. Cet inventaire forestier constituera un fondement pour le mécanisme de MNV lié au processus REDD+ et une référence pour les cinq projets pilotes REDD en préparation.

En Sierra Leone, le programme de l'AMCC financera la réalisation d'un inventaire des forêts et du carbone forestier, le développement d'un système de MNV, la réalisation d'une évaluation du coût d'opportunité de la conversion des zones forestières, et divers apports à la définition d'une politique nationale relative à REDD+.

Page 27: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

20

Adopter une gestion axée sur les résultats et la responsabilité mutuellePour les interventions basées

sur l’approche projet, le cadre

logique constitue la référence pour

le suivi et la gestion axés sur les

résultats. L’AMCC entend investir

suffisamment de temps et de travail

dans l’élaboration du cadre logique

lors des phases d’identification et

Intervention de l’AMCC: Contribue à: Gérée avec ou par: Cofinancée par:

Afrique Initiative pan-africaine Climat pour le développement (ClimDev)

UA, BAfD, CENUA

Royaume-Uni, Suède, Norvège

Afrique orientale et australe

Programme tripartite d'adaptation et d'atténuation du changement climatique (COMESA – EAC – SADC)

COMESA Royaume-Uni, Norvège, Fondation Rockefeller, USAID

Bangladesh Fonds de résilience au changement climatique du Bangladesh (BCCRF)

Banque mondiale Banque mondiale, Danemark, Suède, Royaume Uni, Suisse, États-Unis, Australie

Bassin inférieur du Mékong

Initiative sur le changement climatique et l’adaptation de la Commission du bassin du Mékong

Commission du bassin du Mékong

Australie, Allemagne, Danemark, Luxembourg, Suède et Finlande

Cambodge Fonds fiduciaire de l'Alliance cambodgienne contre le changement climatique (CCCA)

PNUD PNUD, Danemark, Suède

Maldives Fonds fiduciaire de lutte contre le changement climatique

Banque mondiale Banque mondiale, AusAid

Ouganda Fonds commun des donateurs pour le secteur de l'eau

FAO Divers donateurs

Tableau 5: Contribution de l’AMCC à des fonds ou initiatives multibailleurs

de formulation, tout en s’engageant

à le réviser au fur et à mesure de

l’avancement du projet.

Pour les programmes d’appui

budgétaire (sectoriel ou général),

des indicateurs ou critères de

décaissement liés au changement

climatique sont inclus dans le cadre

d’évaluation de la performance.

Conformément à l’approche

d’intégration, l’environnement et le

changement climatique ne doivent

pas nécessairement constituer

des secteurs spécifiques pour

bénéficier d’un appui budgétaire,

mais ils doivent représenter des

thèmes pertinents pour les secteurs

concernés. L’AMCC a l’habitude

d’élaborer des indicateurs liés au

climat ou d’en sélectionner dans le

système national de suivi, dans le

but de renforcer celui-ci. Cela a été

le cas, par exemple, au Bhoutan,

au Guyana, au Lesotho, à Maurice,

au Rwanda, aux Samoa, aux

Seychelles et aux Îles Salomon

(voir le chapitre Piloter l’appui

budgétaire à la lutte contre le

changement climatique).

Page 28: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

21

Faciliter la gestion des ressources en eau au Belize

Intitulé: AMCC – Renforcer

la résilience du Belize en vue

de l’adaptation aux effets du

changement climatique.

Domaines prioritaires: Adaptation

et intégration.

Secteurs: Développement global

et réduction de la pauvreté; eau et

assainissement.

Budget: Budget total: 3,2 millions €

dont 2,9 millions € provenant de l’UE

et 0,3 million € du gouvernement du

Belize et du PNUD – Approche projet.

Partenaires: Ministère des

ressources naturelles et de

l’environnement, Organisation

nationale de gestion des urgences,

PNUD.

Le Belize subit fréquemment des

dégâts provoqués par des ouragans,

qui s’accompagnent de marées de

tempête, d’inondations et de vents

violents. Cette situation peut avoir

des répercussions dévastatrices

sur l’économie, qui repose sur

les secteurs de l’agriculture, de la

pêche, du bois et du tourisme. Les

changements de la température de

la surface de la mer et des courants

océaniques pourraient affecter les

organismes marins, y compris les

coraux, les herbiers marins et les

stocks de poissons. Une hausse du

niveau de la mer pourrait entraîner

l’érosion côtière et la perte de terres,

des inondations, la salinisation des

sols et l’intrusion d’eau salée dans

les nappes phréatiques.

Dans un pays aussi vulnérable et

aussi pauvre, la gestion efficace

des ressources en eau revêt une

importance critique. En 2009,

le gouvernement du Belize a

adopté une Politique nationale de

gestion intégrée de l’eau et une

Stratégie nationale d’adaptation

au changement climatique dans

le secteur de l’eau. Cette stratégie

offre un fondement solide pour

l’intégration du changement

climatique dans ce secteur.

Le projet de l’AMCC au Belize a

pour objectif général de renforcer

la capacité d’adaptation du pays

et sa résilience aux effets du

changement climatique, avec un

accent particulier sur le secteur de

l’eau. Un objectif clé consiste à aider

le pays à mettre en œuvre sa Loi sur

Sur le terrain

les ressources en eau (2011) et sa

stratégie d’adaptation.

Le projet renforcera les capacités

institutionnelles en matière

d’adaptation et d’atténuation du

changement climatique, en abordant

les questions politiques liées au

climat de façon coordonnée. Il

appuiera l’établissement d’une

agence de gestion du changement

climatique au sein du Ministère

des ressources naturelles et de

l’environnement, qui offrira une

expertise en matière économique,

sociale et environnementale. Les

activités du projet consisteront

à assurer la sensibilisation et

la formation, à développer les

capacités liées aux mécanismes

de gouvernance de l’eau en vue

d’améliorer la coordination entre

les gestionnaires et les utilisateurs

de la ressource, et à élaborer une

politique globale sur le changement

climatique au niveau national.

En outre, le projet soutiendra

l’élaboration d’une base juridique pour

la gestion responsable des ressources

en eau du pays. Les interventions

prévues consistent notamment à

élaborer des profils nationaux de

vulnérabilité des ressources en eau et

les plans de sécurité correspondants,

ainsi qu’à mettre en œuvre une série

de projets pilotes.

Principales réalisations à ce jour:

Un programme d’activités très

diversifié est prévu, de la fourniture

d’une d’assistance technique pour

le développement institutionnel et

“La vulnérabilité du Belize aux effets du changement climatique mine la base même de son économie, rendant plus critique la nécessité pour le gouvernement et les secteurs de développement du pays d’apporter une réponse globale à ce problème.” Ambassadrice Paola Amadei, chef de la Délégation de l’UE auprès de la Jamaïque, du Belize, des Bahamas, des Îles Turks-et-Caïcos et des Îles Caïman

Belize

Guatemala

Mexique

Honduras

El Salvador

Page 29: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

22

la viabilité financière des institutions

jusqu’à la préparation des profils

nationaux de vulnérabilité des

ressources en eau et des plans de

sécurité y afférents.

L’appui au secteur de l’eau sera dans

une large mesure mis en œuvre sous

la forme de projets pilotes à l’échelon

des communautés. Ils comprennent le

développement de la résilience chez

les producteurs de bétail par le biais

de banques de protéines et d’énergie

placées à des endroits stratégiques,

l’élaboration d’un modèle de

pâturages améliorés pour la

production de fourrage, la création de

parcs d’attente pour la réinstallation

des animaux pendant les périodes de

sécheresse et d’inondations, et des

formations sur les bonnes pratiques

de gestion du bétail.

D’autres projets permettront de

tester des approches de gestion

des risques d’inondation, par

l’introduction de mesures de gestion

des bassins versants et par des

travaux d’infrastructure à petite

échelle; des moyens de garantir

un approvisionnement durable en

eau tout au long de l’année, en

saison sèche comme en saison

des pluies, à expérimenter dans

huit communautés; ainsi que des

approches de prévention de l’érosion

des sols par la gestion de l’utilisation

des terres et le reboisement de

forêts endommagées.

Enseignements tirés: L’expérience

de l’AMCC au Belize illustre les

avantages qu’il y a à associer le

travail institutionnel, politique et

de terrain (voir plus loin la section

consacrée à ce thème).

Afin de faciliter la prise de décision

basée sur des éléments probants,

le projet adoptera des approches

intégrées de gestion de l’eau (voir

l’encadré 8) et appuiera l’élaboration

d’un système de gestion permettant

de surveiller les ressources

nationales en eau du point de

vue qualitatif et quantitatif. Ceci

complétera le travail stratégique

entrepris au niveau institutionnel et

politique dans le secteur de l’eau et,

plus généralement, autour du thème

du changement climatique.

Actions à venir: Le projet est

occupé à recruter du personnel, à

organiser l’acquisition du matériel

et des équipements et à tenir

des réunions préparatoires avec

les communautés et les parties

prenantes. Cela fait, les projets

pilotes seront lancés et le travail

d’appui au niveau institutionnel et

politique commencera.

Calendrier: 2012 à 2014

Page 30: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

23

Kenya

Améliorer les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire dans les zones rurales de l’Ouganda

Sur le terrain

Intitulé: AMCC – Adaptation au

changement climatique en Ouganda.

Domaines prioritaires: Adaptation et

intégration.

Secteur: Agriculture.

Budget: 11 millions € (financement à

mise en œuvre rapide de l’Irlande) –

Approche projet.

Partenaires: Organisation des

Nations Unies pour l’alimentation

et l’agriculture, Ministère de l’eau

et de l’environnement, Groupe de

travail conjoint des secteurs de l’eau

et de l’environnement, Ministère de

l’agriculture, de l’industrie animalière

et de la pêche.

Le changement climatique constitue

une menace majeure pour l’Ouganda

en raison de ses effets prévus sur

l’agriculture, la sécurité alimentaire,

les sols et les ressources en eau.

Le projet de l’AMCC répond à

cette menace en se centrant sur

l’amélioration durable des moyens

de subsistance et de la sécurité

alimentaire des populations rurales,

et sur le renforcement des capacités

des communautés, des fermes

commerciales et du gouvernement à

faire face au changement climatique.

Le projet se subdivise en trois

composantes clés visant à renforcer

les connaissances et les capacités

requises pour l’adaptation, améliorer

l’accès du bétail à l’eau, et améliorer la

résilience des systèmes de production

agricole dans le « couloir du bétail ».

L’AMCC assure l’appropriation et

l’alignement en appuyant la mise

en œuvre du Programme d’action

national d’adaptation (PANA), en

particulier de ses composantes

relatives à l’eau destinée à la

production, à l’adaptation à la

sécheresse, à la plantation d’arbres et

à la planification du développement

compatible avec le climat. De

plus, elle aidera à opérationnaliser

deux objectifs liés au changement

climatique du Plan national de

développement 2010. En contribuant

au Fonds commun des donateurs

pour le secteur de l’eau et en

collaborant avec la FAO, l’AMCC

contribue aux efforts et initiatives

multibailleurs.

L’AMCC aidera l’Ouganda à

surmonter des contraintes telles

que les faiblesses du cadre

institutionnel, les insuffisances en

matière de leadership politique et de

coordination, le manque d’expertise

et l’insuffisance des capacités en

matière de prévision des modifications

des régimes météorologiques et des

impacts résultant du changement

climatique. Elle concentre ses

efforts sur le renforcement des

capacités de l’Unité du changement

climatique du Ministère de l’eau et de

l’environnement, sur la sensibilisation

au changement climatique dans des

départements et districts choisis, et

sur l’intégration des bonnes pratiques

d’adaptation dans les politiques et

plans concernés.

Le projet cherche à répondre à la

nécessité d’améliorer l’accès du

bétail à l’eau grâce à une série

d’investissements couvrant le

développement et l’amélioration de

la conception des infrastructures, la

construction et la réhabilitation de

citernes de vallée, et le pilotage de

projets d’irrigation à petite échelle

avec usage multifonctionnel des

réservoirs d’eau. Un appui sera

également offert aux associations et

comités d’utilisateurs de l’eau.

Par ailleurs, le projet soutient des

activités destinées à atténuer l’impact

de la rareté de l’eau sur les systèmes

d’élevage et à rendre les systèmes de

production de bétail et de café plus

résilients au changement climatique.

En concordance avec les

considérations énoncées plus loin

dans la section Collecter, évaluer

et partager des données probantes

sur le climat et le développement,

les activités menées en Ouganda

sont soutenues par un programme

de recherche appliquée qui vise à

atteindre un équilibre plus durable

entre bétail, pâturages et ressources

en eau. Cette recherche documentera

les décisions à prendre ultérieurement.

Principales réalisations à ce jour:

Les gouvernements locaux, les

ministères et d’autres partenaires du

développement ont été consultés.

Cela a permis d’évaluer les possibilités

d’utiliser les structures et les modalités

de mise en œuvre existantes pour le

projet, ainsi que les complémentarités

Soudan du Sud

Ouganda

Page 31: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

24

et l’alignement par rapport aux autres

projets et programmes en cours.

Faisant suite à la conclusion du

protocole d’accord entre la FAO

et le gouvernement ougandais en

août 2012, la définition de toutes

les actions clés a été finalisée, un

système de suivi et d’évaluation

a été établi, et les démarches de

recrutement de l’assistance technique

et d’acquisition d’autres services

essentiels ont été entreprises.

Enseignements tirés: L’expérience

met en évidence la nécessité de

travailler en étroite collaboration

avec les groupes d’agriculteurs et le

secteur privé, qui forment le moteur

de l’agriculture et de l’exploitation

forestière en Ouganda. Dans le secteur

de l’eau, le manque d’implication des

communautés peut être la source

d’échecs, en raison d’un manque

d’appropriation des infrastructures,

d’une mauvaise utilisation et d’un

manque d’entretien. Le manque

de coordination entre les divers

organismes chargés de l’eau et de

l’agriculture peut également poser

problème.

De façon générale, une large

participation des parties prenantes (voir

plus loin la section Impliquer un large

éventail de parties prenantes), une

planification ascendante (bottom up) et

des approches axées sur la demande

sont des facteurs déterminants pour

le succès des investissements dans

le secteur agricole. C’est pourquoi

l’AMCC implique les associations

d’utilisateurs de l’eau.

Actions à venir: L’AMCC va mettre

en œuvre ses trois composantes

en combinant le renforcement

institutionnel avec les opérations

sur le terrain. La farmer field

school approach sera utilisée pour

développer et diffuser des kits

éducatifs d’adaptation au changement

climatique visant à renforcer deux

systèmes de production essentiels,

à savoir ceux du bétail et du café.

La plantation d’arbres à l’échelle

commerciale sera encouragée en vue

de la production de bois de feu et de

charbon de bois.

Calendrier: 2012 à 2016

“Nous ne sommes pas encore prêts à affronter le changement climatique. Nous avons vu des choses qui nous dépassent. Maintenant que nous sommes confrontés à des phénomènes comme les inondations, nous comprenons qu’il est nécessaire de s’y préparer.” Maria Mutagamba, Ministre de l’environnement, gouvernement de l’Ouganda, 2008

Page 32: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

25

Collecter, évaluer et partager des données probantes sur le climat et le développement L’expérience de l’AMCC souligne

l’importance de la collecte, de

l’évaluation et de la diffusion de

données concernant les régimes

météorologiques et climatiques

actuels et projetés ainsi que les

risques climatiques (par exemple

sous la forme d’une cartographie

des impacts du changement

climatique), et plus généralement

la vulnérabilité des écosystèmes,

des moyens de subsistance et des

secteurs économiques.

Que l’accent soit mis sur

l’intégration, l’adaptation,

la réduction des risques de

catastrophe, la REDD ou le MDP, il

est impératif de bien comprendre

les multiples moteurs ou facteurs en

Enseignements tirés de l’expérience

jeu, y compris les impacts sociaux

et environnementaux, de définir des

niveaux de référence et de poser

des jalons en matière de suivi, de

reporting et de vérification.

Les interventions de l’AMCC

reposent souvent sur des données,

diagnostics et évaluations déjà

disponibles, y compris ceux

émanant des travaux menés dans le

cadre du processus de préparation

des PANA, ou encore sur

l’expérience acquise lors de la mise

en œuvre d’autres interventions. Par

ailleurs, elles financent des travaux

complémentaires de collecte et de

gestion des données, en fonction

des besoins locaux.

Le niveau de collecte des

informations varie, depuis l’échelle

locale jusqu’à l’échelle régionale.

À l’échelle locale, au Népal par

exemple, des niveaux de référence

liés au changement climatique

seront établis pour soutenir

une planification résiliente au

changement climatique dans les

bassins versants des rivières Karnali

et Rapti. À l’échelle régionale, en

Afrique de l’Ouest, les données

hydro-climatologiques sont

collectées pour servir à l’ensemble

de la sous-région, et dans la région

du Bas-Mékong, des évaluations

de la vulnérabilité sont réalisées à

l’échelle du bassin.

L’orientation de la collecte des

données diffère également selon

les besoins identifiés, comme le

montre l’encadré 5. Des données

probantes sont notamment critiques

pour documenter toute initiative

d’intégration (voir le chapitre Intégrer

le changement climatique dans la

planification du développement).

Combiner le travail institutionnel, politique et de terrainL’expérience de l’AMCC souligne

la nécessité de combiner le travail

institutionnel et politique avec

Encadré 5: Collecter, évaluer et partager les données probantes

Au Bénin, l’acquisition d’outils cartographiques et le renforcement des capacités de l’Institut géographique national faciliteront la cartographie de l’ensemble du territoire national. Ce nouveau matériel et l’actualisation des cartes aideront à identifier les zones où la construction devrait être interdite. Un autre résultat attendu du programme est l’établissement d’un système d’alerte concernant les inondations, qui améliorera les capacités des institutions et de la population à se préparer aux catastrophes.

Au Burkina Faso, l’AMCC aidera à constituer une base de données recensant les études et projets de recherche en cours sur le changement climatique dans le pays et en Afrique de l’Ouest, à diffuser leurs conclusions les plus pertinentes et à faciliter l’interconnexion de divers systèmes d’information existants, comme les systèmes d’alerte précoce liés à la sécurité alimentaire et aux catastrophes naturelles.

Dans le Pacifique, des travaux de recherche appliquée seront réalisés afin de mieux comprendre le degré et la nature de la vulnérabilité de communautés de tailles diverses qui occupent des endroits particulièrement vulnérables, par exemple des atolls ou deltas de fleuves, et de mettre au point les outils nécessaires pour évaluer la vulnérabilité et élaborer des plans d’adaptation. Le programme soutient aussi la création d’un Centre de connaissances sur le changement climatique à l’Université du Pacifique Sud.

Au Timor-Oriental, l’AMCC contribuera à améliorer la capacité du système d’information géographique relatif à l’agriculture et à l’affectation des terres (ALGIS) à collecter et effectuer le suivi des données climatiques dans l’ensemble des 13 districts du pays, à analyser ces données selon une perspective agro-écologique et à diffuser leur interprétation aux niveaux local et national.

Page 33: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

26

l’action sur le terrain. Une telle

approche permet de faire en sorte

que les documents de politique et

les plans soient bien mis en œuvre,

tout en contribuant à sensibiliser les

décideurs et à éclairer les réformes

institutionnelles ou politiques, par

l’intégration des enseignements

tirés de l’expérience de terrain dans

le processus d’élaboration des

politiques ou encore par la mise

en place des conditions favorables

à la réplication à plus grande

échelle des actions de terrain.

L’inclusion de dispositions relatives

aux enseignements tirés et à leur

diffusion ainsi qu’à la réplication

des interventions de terrain est

en passe de devenir une pratique

courante de l’AMCC, et se retrouve

systématiquement dans les nouveaux

programmes. Des exemples sont

présentés à l’encadré 6.

Cette approche à deux niveaux

est aussi souvent adoptée dans le

cadre des programmes d’intégration

du changement climatique dans

la planification et la budgétisation

du développement national ou

sectoriel (voir le chapitre Intégrer

le changement climatique dans la

planification du développement).

Impliquer un large éventail de parties prenantes, depuis les communautés jusqu’aux ministères des financesLa lutte contre le changement

climatique nécessite l’implication

d’un large éventail de parties

prenantes, gouvernementales et

autres, y compris des ministères

centraux tels que ceux des finances

et de la planification, des ministères

sectoriels, des autorités locales,

des organisations de la société

civile, des institutions académiques,

Au Burkina Faso, l’intervention de l’AMCC vise à améliorer la gouvernance du changement climatique dans le cadre de la gestion durable des forêts et du processus REDD+. Cet objectif doit être atteint par divers moyens, notamment l’intégration de la gestion environnementale durable et du changement climatique dans la planification et les cadres juridiques du secteur forestier. Afin de compléter cette approche, l’AMCC financera des projets concrets, y compris des projets pilotes REDD à l’échelon local, en collaboration avec les autorités locales et la société civile.

Dans les Caraïbes orientales, l’AMCC aidera à établir ou renforcer les systèmes régionaux et nationaux de gestion du territoire par la mise en place de cadres institutionnels et réglementaires axés sur le changement climatique. Ces cadres devraient porter sur des aspects tels que la réglementation permettant de protéger ou restaurer les zones tampons écologiques, la réglementation visant à arrêter progressivement le développement dans les zones à haut risque, les codes de construction, ou encore l’établissement d’états de référence des constructions en zone côtière. Des projets pilotes dans des domaines tels que la protection des côtes, la restauration et la réhabilitation des écosystèmes, la conservation des sols, le reboisement, la prévention des inondations, la stabilisation des sols et des rives des cours d’eau, ou encore la conservation de l’eau, éclaireront l’élaboration de ces cadres.

Au Laos, des activités de démonstration à l’échelle des villages, visant à accroître la capacité d’adaptation des communautés locales, des systèmes agricoles et des moyens de subsistance, permettront de constituer une somme d’informations pouvant conduire le gouvernement à accorder davantage de priorité aux questions liées au changement climatique. L’expérience et les connaissances acquises dans le cadre des activités de terrain seront consolidées pour être ensuite communiquées aux décideurs politiques dans les différents secteurs concernés, et également diffusées par le biais du Groupe de travail sous-sectoriel sur l’environnement.

Au Sénégal, la réalisation d’activités concrètes dans le domaine de la gestion des zones côtières a été considérée comme un complément indispensable aux travaux institutionnels et techniques menés en rapport avec la mise en place d’une gestion intégrée des zones côtières. Des projets impliquant des communautés établies dans des zones vulnérables du littoral seront mis en œuvre.

Encadré 6: Combiner le travail institutionnel, politique et de terrain

le secteur privé, les médias et les

parlementaires. L’encadré 7 illustre

l’approche de l’AMCC à cet égard.

Promouvoir des approches intégrées Les approches intégrées, qui

adoptent une perspective

globale et rassemblent les

principales parties prenantes,

peuvent s’avérer particulièrement

utiles pour traiter de questions

complexes telles que la gestion

des zones côtières, la gestion

des écosystèmes, l’adaptation au

changement climatique dans le

cadre du développement rural, ou

encore la réduction des risques

de catastrophe, comme le montre

l’encadré 8.

Étant donné que ces approches sont

en général basées sur l’inclusion

et la participation, elles offrent

également l’occasion d’impliquer les

Page 34: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

27

En RD du Congo, on encourage le développement de plantations de bois-énergie, à diverses échelles et par divers acteurs, y compris les communautés villageoises, les petits propriétaires fonciers et les investisseurs privés. Des parties prenantes telles que les organisations de la société civile et les médias seront aussi impliquées dans les activités de renforcement des capacités. Elles ont en effet un rôle à jouer dans la gestion et la protection des forêts.

En Éthiopie, une composante du programme est axée sur le développement d’un socle de connaissances permettant aux parties prenantes à tous les niveaux de renforcer la résilience aux impacts du changement climatique. Elle a été définie en reconnaissance du fait que le renforcement des capacités est nécessaire pour les institutions publiques, mais aussi pour les entreprises privées et d’autres acteurs non étatiques, de telle sorte que toutes les parties prenantes soient en mesure de remplir leurs rôles ou mandats institutionnels et de contribuer à l’objectif national d’atteindre un développement sobre en carbone et résilient au changement climatique. L’Autorité de protection de l’environnement et le Ministère de l’agriculture et du développement rural sont aussi impliqués dans le programme.

Au Guyana, un accent particulier est mis sur l’implication des communautés, qui est considérée comme importante tant pour la protection des mangroves que pour leur surveillance. Des membres des communautés côtières sont payés pour cultiver de jeunes plants de palétuviers sur leurs terres, et ont déjà produit 220 000 plants. Une coopérative de productrices a été constituée afin de promouvoir des moyens de subsistance alternatifs basés en particulier sur la vente de produits forestiers non ligneux, de miel provenant de l’apiculture et d’autres produits de la mangrove. Un élément déterminant pour la réussite du programme a été l’implication d’un « champion » du secteur privé ayant de l’expérience dans le lancement et la promotion d’une gamme de produits alimentaires et cosmétiques naturels fabriqués par des communautés amérindiennes.

En Tanzanie, l’action de l’AMCC met l’accent sur la capacité des communautés les plus vulnérables à s’adapter aux effets adverses du changement climatique grâce à l’utilisation durable de leurs ressources naturelles. L’approche choisie consiste à soutenir une série d’écovillages qui sont le cadre de l’expérimentation de mesures d’adaptation innovantes dans les domaines de l’agriculture, de la gestion des pâturages et des ressources en eau, de l’assainissement et de l’énergie issue de la biomasse. Le programme bénéficie de la participation de la Division de l’environnement du Bureau du Vice-Président, du Ministère des finances, des autres ministères concernés, de l’Institut de planification du développement rural, de l’Université agronomique de Sokoine, de l’ONG « Forêts communautaires Pemba » ainsi que des autorités locales. Les résultats seront intégrés dans l’élaboration des politiques, en conformité avec le processus de décentralisation en cours.

Encadré 7: Impliquer un large éventail de parties prenantes

Au Belize, les approches de gestion des bassins versants et approches dites « du massif au récif » sont encouragées. Par exemple, des arbres, des cultures et des mangroves seront replantés à des endroits stratégiques afin de prévenir ou limiter l’érosion des sols et la dégradation des côtes, qui sont les facteurs déterminants de la dégradation des ressources en eau. En outre, une évaluation des ressources en eau sera réalisée afin d’alimenter un plan directeur pour leur gestion intégrée.

En Tanzanie, l’AMCC favorise l’expérimentation d’approches holistiques et intégrées pour l’utilisation durable des ressources naturelles, en partant du principe que l’agriculture et la sylviculture ont des liens avec divers autres secteurs tels que l’énergie, la gestion de l’eau et l’assainissement.

Au Sénégal et en Gambie, l’AMCC encourage la création d’un système de gestion intégrée des zones côtières (GIZC) en tant que moyen de gérer toutes les composantes qui influent sur la dynamique côtière. Ceci nécessite une coordination intersectorielle et la mise en place d’un cadre institutionnel et juridique approprié. Dans les deux pays, l’AMCC soutient l’élaboration de systèmes de gestion des données pour documenter le processus de GIZC, et commencera d’ici peu à appuyer la mise en œuvre de projets pilotes et/ou de recherche centrés sur le renforcement de la résilience des communautés côtières et la réhabilitation des écosystèmes côtiers.

Encadré 8: L’adaptation basée sur les écosystèmes et autres approches intégrées

communautés locales et le secteur

privé (voir plus haut la section

Impliquer un large éventail de parties

prenantes).

Dans la région du Pacifique

en particulier, l’existence d’un

consensus sur la nécessité de mieux

intégrer l’adaptation et la réduction

des risques de catastrophe a été

l’un des points saillants du dialogue

politique de haut niveau UE-

Pacifique, organisé sous l’égide de

l’AMCC en mars 2011 au Vanuatu.

Cette approche a été adoptée par

divers programmes de la région,

comme évoqué à l’encadré 9.

Page 35: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

28

Aux Îles Salomon, le gouvernement a placé le Bureau du changement climatique et le Bureau national de gestion des catastrophes sous l’autorité du Ministère de l’environnement, de la conservation et de la météorologie, afin de rationaliser et de renforcer la cohérence de la conception et de la mise en œuvre des politiques d’adaptation et de réduction des risques de catastrophe (RRC). Le Plan national de gestion des risques de catastrophe intègre explicitement le changement climatique et traduit certaines priorités du PANA. L’appui budgétaire de l’AMCC aide à renforcer les institutions chargées de la mise en œuvre de ce plan et souligne la nécessité d’intégrer l’adaptation au changement climatique et la RRC dans les stratégies nationales et sectorielles (à commencer par la Stratégie de développement à moyen terme et le Plan national des transports) et dans le budget national. Les critères de décaissement choisis pour le programme d’appui budgétaire encouragent les progrès dans cette direction.

Au Vanuatu, un appui est fourni au Conseil consultatif national pour la gestion des risques de catastrophe et le changement climatique, un organisme de création récente qui intègre les fonctions de deux organismes préexistants, le Comité consultatif national multisectoriel du changement climatique et le Groupe d’étude national pour la RRC et la gestion des catastrophes. Le Secrétariat du Conseil consultatif, qui dépend du Département de la météorologie et des risques géologiques, est renforcé par l’apport d’une expertise extérieure, afin de lui permettre de gérer en même temps la RRC et l’adaptation au changement climatique, et de faciliter l’intégration de ces deux thèmes dans les secteurs clés.

Encadré 9: Intégrer adaptation et réduction des risques de catastrophe

Page 36: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

Agriculture compatible avec le climat en Tanzanie

L’intégration du changement climatique dans les stratégies de réduction de la pauvreté et de développement est l’une des principales priorités de l’AMCC.

Page 37: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

30

Intégrer le changement climatique dans la planification du développement Programmes nationaux et régionauxL’intégration du changement

climatique dans les stratégies de

réduction de la pauvreté et de

développement figure parmi les

grandes priorités de l’AMCC.

Des programmes focalisés sur

l’intégration du changement

climatique sont en cours ou en

préparation dans 22 régions et pays,

y compris le Bhoutan, le Cambodge

et le Lesotho.

Dans les programmes financés

par l’AMCC, l’intégration est le

plus souvent associée à d’autres

priorités de l’Alliance, en particulier

l’adaptation et/ou la réduction des

risques de catastrophe, comme

dans les programmes au Belize, en

Éthiopie, au Laos, au Mozambique,

au Népal, en Gambie, en Ouganda,

aux Samoa, aux Îles Salomon et

au Vanuatu. Elle est aussi associée

à la REDD, comme au Mali et au

Timor-Oriental, et à la promotion de

la participation au marché mondial du

carbone, comme à Maurice et aux

Seychelles.

En outre, les programmes

d’intégration comportent souvent

un volet de collecte et de gestion

des données et de recherche en

appui aux décisions politiques, par

exemple sous la forme d’évaluations

de la vulnérabilité ou de constitution

de bases de données, ceci afin

d’éclairer le travail d’intégration et

de renforcement institutionnel (voir

l'encadré 10).

Les programmes nationaux

d’intégration du changement

climatique bénéficient aussi

du soutien de programmes

régionaux centrés sur les aspects

de renforcement des capacités,

de réalisation d’actions pilotes,

d’apprentissage et de diffusion des

résultats. C’est le cas, par exemple,

en Afrique de l’Ouest, en Afrique

orientale et australe, dans le bassin

inférieur du Mékong et dans le

Pacifique Sud.

En Éthiopie, l’AMCC appuie le développement de systèmes de modélisation du climat qui opèrent à des échelles réduites et permettent ainsi de produire des scénarios climatiques locaux plus fiables et d’appuyer le développement de systèmes d’alerte précoce. L’Autorité de protection de l’environnement envisage également de créer une base de données et un système de gestion des connaissances facilement accessibles pour partager l’expérience et les bonnes pratiques de réponse au changement climatique, ce qui éclairera aussi son travail en matière d’intégration.

En Gambie, l’AMCC soutient la mise en place d’un système de gestion des informations au sein de l’Agence nationale de l’environnement, comprenant un système d’information géographique, qui doit permettre l’analyse des données historiques et nouvellement acquises pertinentes dans le cadre de l’adaptation et de la gestion intégrée des zones côtières. Des outils tels que les études de faisabilité, l’évaluation de la vulnérabilité et l’analyse économique seront également utilisés pour améliorer le socle d’éléments de preuve sur lesquels faire reposer les choix stratégiques et les décisions de planification.

Au Vanuatu, un appui est donné à la mise en place de systèmes d’alerte précoce et de suivi qui contribueront à renforcer les capacités des agriculteurs à faire face aux situations critiques, telles que les inondations. En outre, le programme soutient la cartographie des zones à haut risque, qui permet de documenter de façon fiable l’aménagement du territoire, par exemple pour éviter l’extension de l’habitat dans les zones sujettes aux inondations.

Encadré 10: Des recherches pertinentes pour les décisions politiques en appui à l’intégration du changement climatique

Page 38: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

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Ateliers d’intégration du changement climatiquePour compléter ses programmes,

l’AMCC a organisé une série de

dix ateliers régionaux consacrés

à l’intégration du changement

climatique dans la planification et

la budgétisation du développement

national, en Asie, en Afrique, dans

les Caraïbes et dans le Pacifique.

Ils ont vu la participation de plus

de 190 hauts fonctionnaires issus

de ministères des finances, de la

planification et de l’environnement

mais aussi d’organisations

régionales. Cette initiative basée

sur une vision à long terme donne

aux planificateurs et aux décideurs

responsables de l’élaboration des

politiques et des budgets nationaux

Des initiatives de l’AMCC intervenant au bon moment permettent à la Dominique, une île des Caraïbes, de respecter son agenda en matière de changement climatique. Comme beaucoup de petits États insulaires en développement, la Dominique est considérée comme très vulnérable aux effets du changement climatique. De fait, quelque 70% des 70 000 habitants du pays vivent dans les zones côtières. Le gouvernement de la Dominique, avec le soutien technique et financier de la Banque de développement des Caraïbes, prépare une nouvelle Politique nationale d’utilisation des terres (NLUP) et un Plan national de développement physique (NPDP). Des termes de référence ont été rédigés par la Division de l’aménagement du territoire (Ministère de l’environnement, des ressources naturelles, de l’aménagement du territoire et de la pêche) et soumis à la banque en janvier 2012. Toutefois, lorsque la responsable de la planification du territoire a assisté à l’atelier régional de l’AMCC sur l’intégration du changement climatique, organisé en Jamaïque en avril 2012, elle s’est rendu compte de la nécessité d’intégrer les aspects relatifs au changement climatique dans ces deux nouveaux documents politiques.

Le programme intra-ACP de l’AMCC (voir l’encadré 2) a été sollicité pour réaliser une évaluation préliminaire de la vulnérabilité du pays, élaborer un document énonçant les actions prioritaires à entreprendre pour réduire cette vulnérabilité et mettre en évidence les éléments liés au changement climatique à prendre en compte dans l’élaboration des deux documents de planification. Les résultats de cette aide de l’AMCC pourront aussi être utilisés dans le programme stratégique de résilience au changement climatique que la Dominique élabore à l’heure actuelle. Par ailleurs, un atelier de formation de l’AMCC sur le thème de l’intégration du changement climatique sera organisé à l’intention des hauts fonctionnaires de tous les secteurs concernés par les nouveaux NLUP et NPDP. Cet atelier permettra à ses participants d’intégrer le changement climatique dans les stratégies et les programmes de leurs secteurs respectifs, sur base des dispositions de ces documents.

Encadré 11: Les ateliers d’intégration débouchent sur des actions concrètes en Dominique

les outils et l’expertise nécessaires

pour promouvoir l’intégration du

changement climatique dans les

politiques de développement et les

budgets de leurs pays respectifs,

comme illustré à l’encadré 11.

Il existe une forte demande pour

reproduire ces ateliers à l’échelle

régionale et nationale. Des

sollicitations en ce sens ont été

reçues du Bénin, des Comores,

de la Guinée-Conakry, de la

Dominique, de la Polynésie

française, de Madagascar et de

Sao Tomé-et-Principe. L’AMCC

a déjà commencé à répondre à

ces demandes, notamment en

organisant un atelier adapté aux pays

et territoires d’outre-mer en janvier

2012. À l’avenir, l’attention portera sur

l’Afrique, les Caraïbes et le Pacifique.

“Je suis favorable aux initiatives telles que cet atelier de formation en Asie. Elles nous aident à partager des connaissances et à tirer des enseignements de l’expérience, et aussi à prendre conscience des liens entre les opportunités, les défis et les contraintes.” Ranjan Shrestha, Délégation de l’UE auprès du Royaume du Népal, lors de l’atelier de l’AMCC sur l’intégration du changement climatique organisé pour l’Asie en mars 2012

Page 39: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

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Intégrer le changement climatique au Népal

Intitulé: Programme d’aide à la lutte

contre le changement climatique:

développement de la résilience au

changement climatique au Népal.

Domaines prioritaires: Intégration et

adaptation.

Secteur: Développement global et

réduction de la pauvreté.

Budget: Budget total: 16,5 millions €,

dont financements à mise en œuvre

rapide de la CE (€7m) et de Chypre

(€0,6m); autre financement de l’UE:

€1m; et Royaume-Uni: €7,9m –

Approche projet.

Partenaires: Ministère de

l’environnement, Département

britannique du développement

international (DFID), PNUD.

Les observations climatiques

récentes au Népal indiquent

des hausses de température, un

déplacement vers le nord des zones

agro-écologiques, des modifications

dans les régimes des vents et des

gelées, ainsi qu’une augmentation

des phénomènes climatiques

extrêmes tels que les sécheresses,

inondations et avalanches. Les

glaciers de l’Himalaya reculent avec

l’élévation des températures. Ceci

entraîne des risques pour ce pays

pauvre dont l’économie est fortement

tributaire des ressources naturelles,

particulièrement en ce qui concerne

la productivité agricole et la sécurité

alimentaire, la disponibilité de l’eau, la

nutrition, la santé et l’assainissement.

Le projet de l’AMCC aide le

gouvernement du Népal à élaborer

des politiques et actions relatives

au changement climatique

qui améliorent les bénéfices

et la durabilité des efforts de

développement publics et mixtes

(public-privé). L’accent est mis

sur le renforcement des capacités

concernant l’élaboration, l’estimation

des coûts, la budgétisation et la

mise en œuvre de politiques et

mesures scientifiquement fondées et

intégrant le changement climatique

dans les secteurs clés que sont

l’agriculture, les forêts, l’eau et

l’énergie. Ce travail s’effectuera au

niveau du gouvernement central et

des comités de développement des

villages et districts de 14 régions du

centre-ouest et de l’extrême-ouest,

en adoptant une approche basée sur

les écosystèmes et les moyens de

subsistance.

Au niveau national, le projet vise à

préparer et mettre en œuvre des

politiques, plans et stratégies,

à développer les compétences

Sur le terrain

requises pour obtenir, gérer et

utiliser les financements liés au

climat, à renforcer les compétences

de négociation en vue de favoriser

l’adaptation et un développement

sobre en carbone, et à promouvoir

l’apprentissage et le partage entre les

parties prenantes.

Au niveau infranational, le projet

cherche à aider le gouvernement

à mettre en œuvre les activités

prioritaires du PANA par le biais des

Plans d’action locaux d’adaptation

(PALA), afin d’assurer une offre

efficace de services d’adaptation aux

communautés les plus vulnérables

au changement climatique. Le

projet est très engagé en faveur de

l’autonomisation des femmes et de

l’inclusion des groupes pauvres et

défavorisés.

Principales réalisations à ce jour:

Des réunions impliquant des experts,

des consultants, des départements

et ministères en charge du

développement et de l’environnement

ont abouti à la mise sur pied d’une

unité de gestion de projet. Les

niveaux de référence, un cadre de

développement des capacités et

un cadre de suivi et d’évaluation

ont été préparés. Un document

relatif à l’appui technique clarifie les

mécanismes de mise en œuvre, les

exigences en matière d’assistance

technique et les phases initiales de la

mise en œuvre du programme.

Enseignements tirés: Les

activités ciblent simultanément les

niveaux national et infranational.

Les capacités techniques et

“Bien que les pays montagneux soient à l’origine d’une proportion négligeable des émissions mondiales – la principale cause du changement climatique, ils sont les plus affectés par ce phénomène, avec les petits États insulaires.” Madhav Kumar Nepal, ancien Premier ministre du Népal

Inde

NépalBhoutan

Chine

Bangladesh

Page 40: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

33

institutionnelles des comités de

développement des villages et

districts seront renforcées, au vu

de l’importance des institutions

infranationales dans la mise en œuvre

des mesures d’adaptation. Le niveau

national et celui du district seront

tous deux ciblés par des campagnes

de sensibilisation et des activités

de partage des connaissances. Le

projet soutiendra la transposition des

activités prioritaires du PANA dans les

PALA, garantissant que l’adaptation

au changement climatique soit bien

intégrée dans les processus de

développement local.

L’approche adoptée comporte

un appui à la société civile et aux

autorités locales et nationales pour

expérimenter des mécanismes

d’adaptation innovants et tester

la convergence des options

d’atténuation et d’adaptation.

Les projets soutenus devraient

promouvoir la diversification des

moyens de subsistance sur base

d’activités sobres en carbone,

ainsi que l’investissement privé

dans le développement propre,

en particulier dans la gestion des

forêts et des ressources en eau

et le développement des énergies

alternatives. Les partenariats public-

privé seront encouragés.

Cette approche doit assurer que

la transposition des priorités du

PANA prenne bien en compte la

diversité des conditions climatiques

et sociales, et contribue aux moyens

de subsistance et au développement

rural (voir les encadrés 12 et 15).

Actions à venir: Les niveaux de

référence établis appuieront des

processus efficaces de prise de

décision et de diffusion des initiatives

d’adaptation et de planification

résiliente au climat dans les régions

ciblées. Ce travail comprendra la

cartographie des institutions locales

et de leurs capacités à assurer le

suivi des impacts du changement

climatique et à évaluer l’efficacité

des mesures d’intervention. Le projet

soutiendra aussi le développement

et la mise en œuvre de plans locaux

d’adaptation dans les 14 districts

concernés, et accordera des

financements à la société civile et aux

autorités locales et nationales pour

tester des mécanismes innovants

d’adaptation.

Calendrier: 2012 à 2015

Page 41: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

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Protéger les zones côtières et assurer l’intégration en Gambie

Sur le terrain

Gambie

Intitulé: Projet d’appui de l’AMCC à

la Gambie pour la gestion intégrée

des zones côtières et l’intégration du

changement climatique.

Domaines prioritaires: Intégration

et adaptation.

Secteurs: Développement global et

réduction de la pauvreté; gestion des

zones côtières.

Budget: 3,86 millions € (financement

à mise en œuvre rapide de la CE) –

Approche projet.

Partenaires: Ministère des finances

et des affaires économiques

(Unité d’appui de l’Ordonnateur

national), Agence nationale de

l’environnement, Département des

ressources en eau, Ministère des

forêts et de l’environnement.

En Gambie, les zones côtières de

faible élévation sont particulièrement

vulnérables au changement

climatique; l’érosion côtière y est un

problème préoccupant susceptible

de s’aggraver avec la hausse du

niveau de la mer. Une hausse d’un

mètre aurait pour effet d’inonder

92 km² de terres du littoral et de

menacer toute la ville de Banjul.

Dans l’arrière-pays, la salinisation

des sols et les intrusions d’eau

salée ont déjà des répercussions sur

l’agriculture.

L’engagement pris par la Gambie de

s’atteler aux effets du changement

climatique se reflète dans une série

de communications et de plans

d’action. Toutefois, il manque au

pays une politique globale en matière

de changement climatique qui

définirait des priorités stratégiques

pour orienter les actions et les

investissements.

L’intervention de l’AMCC a pour

but de renforcer les capacités du

gouvernement et de la population à

s’adapter à la variabilité croissante

et à l’évolution du climat. Elle a

deux composantes, l’une centrée

sur l’adaptation des zones côtières

et l’autre sur l’intégration du

changement climatique dans le

développement.

Le but de la première composante

est d’établir un processus participatif

et durable de gestion intégrée

des zones côtières (GIZC). Des

mesures prioritaires d’adaptation

seront identifiées, et la capacité

d’adaptation à l’échelon local

sera renforcée. La composante

d’intégration vise quant à elle à

renforcer le socle des connaissances

disponibles pour l’intégration du

changement climatique dans les

secteurs clés, et à élaborer une

politique nationale sur le changement

climatique. Les dispositifs

institutionnels et de coordination

seront rationalisés, et les capacités

des décideurs politiques, des

planificateurs, des membres de

l’Assemblée nationale et de la

société civile en matière de réponse

d’adaptation renforcées.

Les activités prévues pour la GIZC

comprennent l’établissement d’un

groupe de travail technique d’acteurs

côtiers (en vue d’un dialogue

multisectoriel), le développement

d’une vision, d’objectifs et d’options

pour l’avenir, et la supervision

de la mise en œuvre des options

retenues. On prévoit également un

renforcement des capacités (par

exemple pour la surveillance du

littoral), des formations, la mise

en place d’un système de gestion

de l’information et l’organisation

d’une campagne de sensibilisation.

Des études de faisabilité seront

consacrées aux options de

protection du littoral, aux alternatives

durables à l’extraction de sable ainsi

qu’à des projets de démonstration et

de recherche.

Les activités d’intégration

comprendront la facilitation du

dialogue multisectoriel, le cadrage

des questions à aborder et des

études, l’analyse des besoins

sectoriels, la définition de principes

directeurs et d’une politique

nationale en matière de changement

climatique.

Principales réalisations à ce jour:

Les termes de référence pour un

contrat de services de 1,4 million €

couvrant une grande partie de

l’expertise technique nécessaire ont

été rédigés. Les premiers experts

devraient entamer leur mission en

mars 2013. Le Département des

ressources en eau sera l’institution

chef de file en matière d’intégration.

Enseignements tirés: La

coordination est entravée par

l’absence d’un cadre global et par

des chevauchements des mandats

institutionnels. L’AMCC réunit

Sénégal

Guinée-Bissau

Page 42: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

35

donc les parties prenantes pour

définir les rôles et fonctions de

coordination concernant la GIZC et

le changement climatique, et pour

établir des passerelles entre les

structures de coordination de ces

deux domaines. L’implication de la

société civile est encouragée en tant

que partie intégrante du processus de

GIZC et dans le cadre des projets de

démonstration.

Les données relatives au changement

climatique et à la gestion du littoral

sont éparpillées, souvent détenues

à l’extérieur du pays et hors de

portée des décideurs politiques.

Les projets de démonstration et de

recherche peuvent aider à renforcer

les capacités locales d’adaptation

ainsi qu’à améliorer la résilience des

écosystèmes et des moyens de

subsistance. Un système de gestion

des données permettra d’analyser les

données historiques et nouvellement

collectées relatives à la GIZC et à

l’adaptation. Le projet exploitera

aussi des outils tels que des études

de faisabilité, des évaluations de

la vulnérabilité et des analyses

économiques pour enrichir la somme

d’informations sur lesquelles baser les

choix stratégiques et les décisions de

planification.

En Gambie, l’AMCC met l’accent sur

l’association du travail institutionnel,

politique et de terrain, l’engagement

des parties prenantes, la recherche

appliquée et l’amélioration de la

coordination (voir les encadrés 6, 7,

10 et 14).

Actions à venir: Le dossier d’appel

d’offres pour l’expertise technique

doit être finalisé. Le Département

des ressources en eau doit désigner

un point focal et un coordinateur à

temps partiel, et l’Agence nationale

de l’environnement recruter un

coordinateur à temps plein pour la

composante de GIZC. Ces deux

organisations élaboreront les termes

de référence des groupes de travail

techniques. Un événement de

communication sera organisé pour

marquer le lancement officiel du

projet. Les activités proprement dites

devraient démarrer en mars 2013.

Calendrier: 2012 à 2016

“Le gouvernement de la Gambie tiendra son engagement d’établir et de poursuivre les programmes et projets nationaux qui s’imposeront pour aider le pays à relever le défi du changement climatique.” Dr Isatou Njie-Saidy, Vice-Présidente de la Gambie et Secrétaire d’État aux affaires féminines, dans une allocution à l’occasion du Forum sur le changement climatique de la Gambie, en 2008

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Présenter le changement climatique comme un problème de développementLa mise en évidence des liens

entre changement climatique,

développement et moyens de

subsistance est nécessaire pour

sensibiliser et rallier les décideurs

politiques, le grand public, la société

civile et les médias à l’intégration

du changement climatique. Le

Cambodge, Maurice, les Seychelles

et le Népal offrent des exemples

intéressants à cet égard, comme

présenté dans l’encadré 12.

Renforcer les institutions, les procédures et les systèmesUne grande variété d’obstacles

peuvent entraver l’intégration

effective du changement climatique,

y compris le chevauchement des

mandats et l’absence d’un cadre

politique global; un manque de

poids politique de l’organisme

chargé de coordonner la réponse au

changement climatique; la faiblesse

Enseignements tirés de l’expérience

des mécanismes de communication

et de coordination; des cadres

institutionnels complexes; des

cadres juridiques et réglementaires

inadéquats; la limitation des

ressources humaines et financières

des services gouvernementaux; des

compétences de gestion limitées;

et la faible disponibilité d’expertise

technique.

Tout ceci peut entraver l’intégration

des considérations liées au climat

dans les politiques et stratégies

clés et leur suivi, le partage des

enseignements tirés, la réplication

des initiatives réussies et l’allocation

de ressources aux priorités

d’adaptation et d’atténuation.

Les programmes de l’AMCC

tentent de réduire ces problèmes

en renforçant les capacités des

personnes et institutions concernées

par le changement climatique,

y compris par l’intégration du

changement climatique dans

les procédures et systèmes (voir

l’encadré 13), et en favorisant

l’amélioration de la coordination

intersectorielle et entre divers niveaux

de pouvoir (encadré 14).

Combiner l’intégration aux niveaux national et localL’intégration du changement

climatique à l’échelle infranationale

complète les activités au niveau

national et sectoriel et facilite la mise

en œuvre concrète des décisions

prises à ces niveaux. Elle permet

aussi de mieux prendre en compte

les réalités locales à l’interface

entre changement climatique et

développement. L’encadré 15

présente des exemples de

l’expérience de l’AMCC dans ce

domaine.

Intégrer d’emblée le changement climatique dans les systèmes budgétaires et de suivi

La lutte contre le changement

climatique ne peut être efficace et

durable que si des ressources sont

allouées et dépensées pour la mise

en œuvre effective des politiques et

mesures en la matière. L’intégration

Au Cambodge, l’Alliance cambodgienne contre le changement climatique a soutenu la réalisation et la diffusion d’une étude sur les perceptions du changement climatique, et d’un rapport sur le développement humain axé sur le renforcement de la résilience des moyens de subsistance ruraux au changement climatique. Ceci offre des occasions d’intensifier la communication et le débat public sur les impacts de ce phénomène.

À Maurice et aux Seychelles, les stratégies nationales de développement comportent des objectifs de diminution de la dépendance vis-à-vis des combustibles importés et de sécurité énergétique. Cela justifie l’intégration de l’atténuation du changement climatique dans le secteur de l’énergie par l’amélioration de l’efficacité énergétique et le recours accru aux énergies renouvelables.

Au Népal, des projets pilotes testant la convergence des options d’atténuation et d’adaptation dans les domaines de la gestion des forêts et des ressources en eau et du développement des énergies alternatives devraient soutenir la diversification des moyens de subsistance et la création d’emplois verts, et ainsi contribuer au développement rural.

Encadré 12: Appréhender le changement climatique comme un problème de développement

Page 44: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

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Au Laos, la décentralisation a créé une divergence dans la mise en œuvre des politiques nationales, ainsi que des problèmes de gouvernance. Au niveau infranational, les politiques et les instructions émanant du gouvernement central ne sont pas toujours pleinement respectées, ce qui peut entraver la réalisation des objectifs. Pour y remédier, l’intervention de l’AMCC met l'accent sur le renforcement de la coordination entre les différents niveaux de gouvernement et sur la planification et l’échange d’informations au niveau des districts et des provinces.

Au Mozambique, l’un des obstacles à la mise en œuvre de mesures de durabilité environnementale est le manque de poids politique du Ministère de la coordination de l’action environnementale vis-à-vis d’autres ministères concernés, aggravé par l’insuffisance des capacités techniques et des ressources financières. L'appui de l’AMCC vise à consolider son leadership et son rôle obligatoire en tant que point focal pour les questions environnementales, et à renforcer les mécanismes de coordination intersectorielle.

Encadré 14: Améliorer la coordination intersectorielle et entre les niveaux national et local

Au Népal, les activités de l’AMCC ciblent simultanément les niveaux national et infranational. Les capacités techniques et institutionnelles des comités de développement des villages et districts seront renforcées, au vu de l’importance des institutions infranationales dans la mise en œuvre des mesures d’adaptation. Le niveau national et celui du district seront tous deux ciblés par des campagnes de sensibilisation et des activités de partage des connaissances. Le programme soutiendra l’intégration des activités prioritaires du PANA à travers des plans d’action locaux d’adaptation, qui sont essentiels compte tenu de la très grande variabilité des conditions climatiques et sociales. Cette approche garantit que l’adaptation au changement climatique soit intégrée dans les processus de développement local par les gouvernements locaux et les organisations communautaires.

Au Timor-Oriental, l’AMCC aidera les communautés à élaborer des plans locaux de conservation des sols et de l’eau, conformément aux principes de gestion des bassins versants. Ces plans seront intégrés aux plans de développement des sous-districts et districts afin d’assurer la mise en œuvre effective des mesures proposées. Ceci vient compléter les activités d’intégration menées au niveau national, notamment pour une mise à jour des politiques et plans nationaux qui tienne compte des différences régionales en matière de vulnérabilité et favorise l’adoption de pratiques optimales pour résister au changement climatique.

Encadré 15: Intégrer le changement climatique au niveau local

Au Cambodge, les institutions chargées de coordonner la réponse au changement climatique existaient déjà avant le début du programme de l’AMCC. Elles comprennent le Comité national interministériel du changement climatique et le Comité national pour la gestion des catastrophes. L'appui de l'AMCC vise à renforcer les capacités de ces institutions à coordonner l’élaboration des politiques nationales, le développement des capacités, les activités de sensibilisation et de plaidoyer; à suivre la mise en œuvre de la stratégie, de la politique et des plans nationaux en matière de changement climatique; et à préparer la mise en place d’un fonds fiduciaire national pour la lutte contre le changement climatique.

En Ouganda, le changement climatique est abordé dans le Plan national de développement de 2010, qui fixe quatre objectifs en lien avec ce sujet. Le financement de l'AMCC aidera à atteindre les objectifs relatifs au développement des capacités nationales d'adaptation et d'atténuation et à la progression vers un développement résilient au changement climatique. Le développement des capacités ciblera l'Unité du changement climatique (sous la tutelle du Ministère de l'eau et de l'environnement), fortement sollicitée du fait de l’ordre du jour international, et dont l’action est également limitée par une assez faible visibilité politique. Les activités comprennent aussi l'élaboration de lignes directrices pour l’intégration du changement climatique.

Au Mozambique, l’AMCC soutient l’expansion de la portée géographique et thématique des études d’impact sur l’environnement, des inspections et des audits environnementaux, ainsi que l’augmentation du recours à l’évaluation environnementale stratégique, de telle sorte que la durabilité environnementale et les questions liées à l’adaptation et à l’atténuation du changement climatique soient mieux prises en compte.

Encadré 13: Renforcer les institutions ainsi que les procédures et systèmes administratifs

Page 45: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

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du changement climatique dans les

processus budgétaires peut améliorer

sensiblement l’octroi et la mise en

œuvre effective de ressources en

faveur des priorités liées au climat.

De plus, l’intégration du changement

climatique dans les processus et

systèmes budgétaires prépare les

pays partenaires à recevoir des

appuis budgétaires liés au climat

ou à accéder à d’autres sources

de financement, en renforçant les

politiques, institutions et systèmes

nationaux et en améliorant de

ce fait la capacité d’absorption.

L’appui budgétaire, en promouvant

l’amélioration des stratégies

ou la réalisation de critères de

décaissement liés à l’intégration

du changement climatique, peut

également créer une incitation à

intensifier le processus d’intégration

(voir le chapitre Piloter l’appui

budgétaire à la lutte contre le

changement climatique).

Plusieurs programmes de l’AMCC

travaillent déjà sur ces questions en

parallèle avec leurs autres actions

d’intégration, comme illustré dans

l’encadré 16.

De même, l’intégration dans les

systèmes de suivi est essentielle

pour la réussite du processus

d’intégration, car elle incite à définir

des objectifs clairs et des moyens

de vérifier les progrès réalisés, tout

en renforçant les systèmes propres

au pays. Plusieurs programmes

démontrent l’efficacité de cette

approche, comme illustré dans

l’encadré 17.

Au Cambodge, l’Alliance cambodgienne contre le changement climatique (ACCC), à laquelle contribue l’AMCC, a entrepris une revue des institutions et des dépenses publiques en matière de changement climatique. Par ailleurs, le Fonds fiduciaire de l’ACCC doit développer un mécanisme évolutif d’attribution de subsides à des initiatives de terrain, et explorer le cadre juridique et les différentes options de conception en vue de la création d’un fonds fiduciaire national. Cette initiative, conjuguée à des actions de renforcement des institutions, pourrait ouvrir la voie à un appui budgétaire alimentant un futur fonds climatique national.

Au Mozambique, l’AMCC soutient le renforcement des capacités de gestion financière dans le secteur de l’environnement, préparant ainsi le terrain pour une augmentation des allocations budgétaires et l’amélioration de l’exécution budgétaire en matière d’environnement et de changement climatique.

Au Népal, les activités du programme comprennent une évaluation économique et sociale détaillée et une analyse des risques fiduciaires et de la gouvernance, en vue d’améliorer la gestion des finances publiques, de remédier à d’autres faiblesses et de permettre au pays, à l’avenir, de recevoir des financements liés au climat sous forme d’appui budgétaire sectoriel plutôt que d’aide-projet.

Aux Îles Salomon, les critères de décaissement du programme d’appui budgétaire requièrent qu’un montant minimum de ressources financières soit attribué à la première priorité du PANA. Par cette disposition temporaire et spéciale (l’appui budgétaire ne pouvant, en théorie, être alloué à des actions spécifiques), le programme encourage indirectement l’intégration de considérations liées au climat dans le processus d’élaboration et de gestion du budget.

Encadré 16: Intégrer le changement climatique dans les processus budgétaires et de financement

Au Bhoutan, suite à l’identification de certaines faiblesses dans le suivi de la performance de la stratégie des ressources naturelles renouvelables, l’amélioration du suivi du secteur et de la qualité des données statistiques a été définie comme critère de progrès du secteur et critère de décaissement de la tranche variable de l’appui budgétaire.

Au Burkina Faso, l’AMCC soutiendra la création d’un Observatoire national de l’environnement et du développement durable qui sera chargé d’élaborer des indicateurs nationaux liés au changement climatique.

Dans le programme du bassin inférieur du Mékong, les activités prévues comprennent le développement d’un système de suivi et de reporting concernant le statut de l’adaptation au changement climatique dans la région.

Au Mozambique, le système de suivi environnemental est renforcé afin de mesurer correctement la performance du secteur, de promouvoir la bonne gouvernance et d’améliorer le respect des exigences légales et réglementaires – ainsi que de fournir des points de référence clairs pour l’amélioration de la coordination et des liens entre tous les acteurs gouvernementaux et non étatiques, à l’échelle du pays, de la province et du district.

Encadré 17: Intégrer le changement climatique dans le système national de suivi

Page 46: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

Foyer à faible consommation d’énergie en Tanzanie

En Tanzanie, l’AMCC aide à améliorer la capacité des communautés les plus

vulnérables à s’adapter aux effets néfastes du changement climatique par l’utilisation

durable de leurs ressources naturelles.

Page 47: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

Fermier relâchant des alevins dans une rivière en RDP du Laos

Au Laos, le renforcement des capacités et la sensibilisation ciblent les agences gouvernementales au niveau des communautés, des districts et des provinces.

Page 48: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

Érosion à Anse la Mouche, aux Seychelles

L’appui budgétaire constitue un excellent moyen de mettre le changement climatique au cœur de la planification du développement national, par le biais du dialogue politique et de l’intégration de ce thème.

Page 49: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

42

Piloter l’appui budgétaire à la lutte contre le changement climatique

Dans la mesure où les financements

liés au climat devraient augmenter

à l’avenir, l’appui budgétaire offre

des possibilités prometteuses pour

aligner et renforcer les stratégies

et systèmes des pays et améliorer

leur capacité d’absorption, générant

ainsi un effet multiplicateur. Par le

biais du dialogue politique qui y est

associé, l’appui budgétaire constitue

aussi un excellent moyen de mettre

le changement climatique au cœur

de la planification du développement

national et d’en faire une question

centrale pour le gouvernement.

En fonction des priorités poursuivies,

l’appui budgétaire peut assurer

l’inclusion du changement climatique

dans les efforts de réduction de

la pauvreté et de développement,

ou dans un ou plusieurs secteurs.

Les critères d’éligibilité communs

ont trait aux progrès en matière

de stabilité macroéconomique, de

gestion des finances publiques et

de mise en œuvre de la stratégie

concernée. Pour l’appui budgétaire

général, la stratégie de référence

sera une stratégie ou un plan

national de développement. Si

un secteur spécifique est visé, la

référence sera la politique sectorielle.

Les objectifs peuvent se définir

en termes d’intégration renforcée

du changement climatique dans

les documents de politique ou

de stratégie et/ou en termes de

développement d’une stratégie

spécifique sur le changement

climatique. La définition d’indicateurs

ou de critères de décaissement liés

au changement climatique complète

l’approche.

Le graphique 6 montre la répartition

des modalités d’aide utilisées par

l’AMCC. Il apparaît que plus d’un

quart des programmes nationaux ont

recours à l’appui budgétaire sectoriel

ou général.

Actuellement, 4 programmes de

l’AMCC utilisent l’appui budgétaire

général dans un but d’intégration

du changement climatique dans

les politiques nationales de

développement. Les interventions à

Maurice et aux Seychelles appuient

aussi l’atténuation du changement

climatique dans le secteur de

l’énergie, y compris une participation

“L’appui budgétaire peut s’avérer un moyen efficace de répondre aux défis et menaces structurels, transversaux et à long terme, tels que la vulnérabilité, le changement climatique et d’autres chocs environnementaux.” La future approche de l’appui budgétaire de l’UE en faveur des pays tiers. Communication de la Commission européenne, 13 octobre 2011

Graphique 6: Interventions de l’AMCC jusqu’en 2012 – Répartition entre modalités d’aide

Programme sectoriel

(10%)

Appui budgétaire sectoriel

(13%)

Approche projet

(64%)

Appui budgétaire général

(13%)

Page 50: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

43

Au Guyana, le cadre politique est globalement favorable à la protection des mangroves. Néanmoins, celles-ci restent relativement négligées en tant qu’écosystème forestier. L’un des résultats attendus de la mise en œuvre du Plan d’action national de gestion des mangroves, soutenu par l’AMCC, est qu’elles aient une place à part entière dans le nouveau Plan forestier. Dans ce contexte, la qualité et l’efficacité des réglementations protégeant les mangroves seront réexaminées. Le programme soutient aussi la rédaction d’un code de bonnes pratiques de gestion des mangroves.

À Maurice, l’un des principaux objectifs du programme d’appui budgétaire était l’adoption et la promulgation d’une Loi sur l’efficacité énergétique, ainsi que d’une Loi sur le contrôle des nouveaux bâtiments fixant des exigences en matière de construction durable. Le renforcement du cadre juridique et réglementaire à cet effet était donc perçu comme essentiel pour réussir l’intégration du changement climatique (en particulier les aspects liés à l’énergie) dans le processus national de développement.

Aux Seychelles, où l’un des problèmes identifiés était l’absence de cadre juridique permettant la participation au MDP, la composante du programme de l’AMCC relative à l’atténuation porte plus particulièrement sur la création d’un cadre institutionnel et juridique favorisant l’adoption de mesures d’atténuation dans le secteur de l’énergie et l’accès aux mécanismes de financement carbone.

Encadré 18: Renforcer les cadres politiques, juridiques et réglementaires

accrue au MDP. Au Lesotho, la

composante liée à l’adaptation est

centrée sur l’agriculture, et celle

liée à l’atténuation sur l’énergie.

Aux Îles Salomon, l’accent est

mis sur l’adaptation dans divers

secteurs, dont les transports, et sur la

réduction des risques de catastrophe.

Les programmes sectoriels

bénéficiant d’un appui budgétaire

concernent les ressources naturelles

(Bhoutan), la protection du littoral par

les mangroves (Guyana), la gestion

du foncier (Rwanda), ou encore l’eau

et l’assainissement (Samoa).

Une caractéristique essentielle

des divers programmes d’appui

budgétaire est le renforcement

des cadres politiques, juridiques et

réglementaires, comme illustré dans

l’encadré 18.

Page 51: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

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Renforcer la gestion des ressources naturelles renouvelables au Bhoutan

Intitulé: AMCC – Adaptation au

changement climatique dans le

secteur des ressources naturelles

renouvelables.

Domaine prioritaire: Intégration.

Secteurs: Développement global et

réduction de la pauvreté; agriculture.

Budget: Budget total: 4,4 millions €

(financements à mise en œuvre

rapide de la CE: €3,6m et de

l’Estonie: €0,8m) – Appui budgétaire

sectoriel.

Partenaires: Ministère de l’agriculture

et des forêts; Commission du

bonheur national brut.

Le changement climatique affecte

déjà les moyens de subsistance et

l’économie rurale au Bhoutan, où

le développement est fortement

dépendant de secteurs sensibles au

climat tels que l’agriculture, l’énergie

hydroélectrique et l’exploitation

forestière. L’une des principales

menaces pesant sur le pays est la

formation de lacs supraglaciaires

due au recul accéléré des glaciers

et à l’élévation des températures.

La majorité de la population et des

infrastructures se trouvant en aval

dans de grandes vallées fluviales, les

risques de catastrophe augmentent

au fur et à mesure que le niveau des

eaux des lacs glaciaires approche

des seuils géostatiques critiques.

Le gouvernement du Bhoutan

s’est engagé à lutter contre le

changement climatique et à favoriser

la conservation de l’environnement

dans le cadre de sa philosophie

de développement axée sur le

bonheur national brut. Le programme

de l’AMCC vise le secteur des

ressources naturelles renouvelables

(RNR), en particulier l’agriculture. Il

entend améliorer la préparation du

secteur au changement climatique

en assurant l’intégration de ce thème

au niveau sectoriel, tout en veillant

à ce que des mesures soient prises

en matière d’adaptation au niveau

multisectoriel.

L’intervention de l’AMCC étant un

programme d’appui budgétaire

sectoriel, elle est axée davantage

sur des résultats que sur des

activités. Les résultats escomptés

sont notamment le développement

d’un Plan d’action pour l’adaptation

au changement climatique dans

le secteur des RNR, l’intégration

de ce Plan d’action dans le 11ème

Plan quinquennal, et la mise en

place d’un cadre institutionnel

renforcé permettant une approche

multisectorielle de l’adaptation, par

exemple au moyen d’un système

national amélioré de planification et

de suivi. L’intégration du changement

climatique dans le 11ème Plan

quinquennal du secteur des RNR

devrait mener à la mise en œuvre

de mesures d’adaptation concrètes

dans le secteur agricole. Dans la

troisième et la quatrième année du

programme, les critères spécifiques

de décaissement sont liés à la mise

en œuvre de pratiques agricoles qui

réduisent la vulnérabilité et/ou les

émissions de gaz à effet de serre (voir

l’encadré 20).

Principales réalisations à ce

jour: La responsabilité des actions

liées au changement climatique

au Bhoutan est partagée entre

plusieurs ministères, départements

et agences, faisant de la coordination

du changement climatique un

processus complexe. L’UE est déjà

un acteur clé dans la mise en place

d’un mécanisme formel et actif de

coordination dans le domaine de

l’agriculture et de la gestion des

ressources naturelles. De par son

engagement dans l’AMCC, l’UE

va désormais aussi encourager la

coordination entre ce mécanisme,

le groupe de travail multisectoriel

sur le changement climatique

créé par le gouvernement, et les

activités en cours du Programme

conjoint d’appui, une initiative

multi-bailleurs visant à intégrer le

lien entre pauvreté, environnement

et changement climatique dans les

politiques et plans à tous les niveaux.

L’UE contribue ainsi à améliorer la

coordination intersectorielle et entre

les niveaux local et national (voir

plus haut la section Renforcer les

institutions, les procédures et les

systèmes).

Enseignements tirés: Par la

nature transversale du changement

climatique, il est difficile de définir

ce thème comme un secteur et de le

relier à une agence gouvernementale

unique. L’expérience souligne

Sur le terrain

Inde

Népal Bhoutan

Chine

Bangladesh

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45

également l’importance de faire

coïncider l’intervention de l’AMCC

avec les échéances nationales, et de

respecter un calendrier déterminé.

L’expérience au Bhoutan montre

aussi combien il est important de

choisir des indicateurs concrets

et faisant l’objet d’une bonne

appropriation au niveau national

(voir les encadrés 19 et 20) et de

compléter l’appui budgétaire par

une assistance technique ciblée (voir

l’encadré 21).

Actions à venir: La convention

de financement a été approuvée

par le gouvernement du Bhoutan

et sera signée d’ici fin 2012. Le

programme débutera par l’intégration

de l’adaptation au changement

climatique dans le 11ème Plan

quinquennal du secteur des RNR

et la finalisation du Plan d’action

pour l’adaptation au changement

climatique dans ce secteur. Un expert

international doit être recruté pour

conseiller le gouvernement durant

la phase de rédaction des plans

constituant le 11ème Plan quinquennal.

Cette expertise internationale est

jugée cruciale pour veiller à ce

que l’adaptation au changement

climatique soit largement prise en

compte dans le Plan.

La mise en œuvre des activités

d’adaptation au changement

climatique proprement dites

commencera en 2015.

Calendrier: 2013 à 2016

“Des trajectoires de développement alternatives, telles que l’approche du bonheur national brut que nous promouvons, influenceront la capacité des communautés à s’adapter au changement climatique.” Pema Gyamtsho, Ministre de l’agriculture et des forêts, lors du lancement du Troisième rapport national sur le développement humain à Thimphou, Royaume du Bhoutan

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Gérer les inondations et les effets du changement climatique aux Samoa

Intitulé: AMCC – Soutenir

l’adaptation au changement

climatique dans le secteur de l’eau

aux Samoa.

Domaines prioritaires: Intégration,

adaptation et RRC.

Secteur: Eau et assainissement.

Budget: 3 millions € (financement

à mise en œuvre rapide de la CE) –

Appui budgétaire sectoriel.

Partenaires: Ministère des finances,

Ministère des ressources naturelles et

de l’environnement.

Avec environ 70% de la population et

des infrastructures situées dans des

zones côtières de faible élévation,

les Samoa sont particulièrement

exposées aux risques de hausse du

niveau de la mer et de phénomènes

météorologiques extrêmes. La moitié

de la population vit dans la zone

urbaine d’Apia et dans la partie

nord-ouest d’Upolu, et le bassin

versant d’Apia souffre de problèmes

chroniques d’inondations lors de

pluies intenses. Après les cyclones

tropicaux qui se sont abattus sur le

pays au début des années 1990, les

dommages subis ont été estimés à

environ quatre fois le produit intérieur

brut des Samoa.

Les Samoa ont mis la priorité sur

l’eau et adopté une approche

sectorielle pour répondre aux besoins

de l’ensemble du secteur. L’un des

principaux objectifs du plan sectoriel

Water for Life consiste à améliorer

l’assainissement, le drainage et la

gestion des déchets. Étant donné les

problèmes d’inondations chroniques

dont souffre la zone de captage

d’Apia, la stratégie vise à réduire le

risque d’inondations et à minimiser

les dommages et les perturbations

en améliorant la gestion du bassin

versant et les infrastructures de

drainage.

Le programme d’appui sectoriel de

l’AMCC vise à renforcer l’intégration

de l’adaptation au changement

climatique dans la version actualisée

2012-2016 du plan sectoriel, ainsi

qu’à atténuer l’impact des inondations

au centre d’Apia par la réhabilitation

d’infrastructures de drainage

prioritaires et l’introduction d’un

programme de maintenance efficace.

Plus spécifiquement, l’intervention

appuiera l’intégration du changement

climatique dans les politiques et plans

du secteur de l’eau et soutiendra

la mise en œuvre de mesures

d’adaptation.

Le programme financera des ateliers

et l’apport d’expertise pour appuyer

l’intégration de l’adaptation dans

le plan sectoriel, la réhabilitation

et le nettoyage des drains de

l’agglomération d’Apia par des

contractants privés, la conception,

la reconstruction et la modernisation

d’infrastructures prioritaires de

drainage des eaux pluviales dans

le quartier d’affaires central d’Apia

(sujet aux inondations) sur la base

des projections du changement

climatique, ainsi que l’établissement

et la mise en œuvre d’un système

efficace de gestion et d’un programme

de maintenance des infrastructures de

drainage, sous le contrôle de l’Autorité

des transports terrestres.

Sur le terrain

Principales réalisations à ce

jour: Le gouvernement a intensifié

ses efforts pour maîtriser le

développement des bassins

versants, en donnant la priorité aux

bassins versants critiques tels que

celui d’Apia. Il a aussi accompli

des progrès appréciables dans ses

négociations avec les propriétaires

terriens en vue d’attribuer le statut

de réserve naturelle aux bassins

versants critiques, moyennant

des compensations foncières.

La réglementation des activités

de développement dans la partie

supérieure de la zone de captage

d’Apia, et son reboisement,

contribueront largement à

l’atténuation des inondations. Le Plan

sectoriel Water for Life 2012-2016 a

été adopté. Il met davantage l’accent

sur l’amélioration de la gestion

des bassins versants; 4 plans de

gestion de bassins versants majeurs

ont déjà été finalisés. Le secteur a

également pris des mesures pour

“Nous observons les effets du changement climatique dans le monde; nous vivons dans l’insécurité, dans l’attente de la prochaine catastrophe. Toutes ces maisons pourraient être balayées par le prochain cyclone. Nous vivons avec de la crainte et de la tristesse dans nos cœurs.” Une habitante de Sotoalepai, un village des Samoa

Samoa

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47

améliorer la préparation et la réponse

aux catastrophes, par exemple en

encourageant le forage de nouveaux

puits, la récolte de l’eau de pluie

et la conservation de l’eau. Des

progrès ont été accomplis pour

externaliser la maintenance des

réseaux urbains d’évacuation des

eaux. Le programme de l’AMCC

permettra de consolider et compléter

les réalisations existantes.

Enseignements tirés: Assurer une

gestion intégrée des ressources

en eau au niveau des bassins

versants est crucial pour renforcer la

résilience du pays au changement

climatique. Les efforts d’atténuation

des inondations font partie intégrante

de ce processus de planification.

Ce cas illustre les avantages qu’il

y a à adopter des approches

intégrées pour gérer l’adaptation

au changement climatique et la

réduction des risques de catastrophe

(voir l’encadré 9).

Un élément innovant est le

renforcement des partenariats

public-privé pour la maintenance

de routine du réseau urbain

d’évacuation des eaux, une approche

qui a déjà démontré sa capacité

à améliorer significativement les

performances du réseau. Afin de

soutenir ces améliorations dans le

temps, la préparation d’un manuel

de conception normalisée des

réseaux de drainage local s’impose

également pour guider la conception

des nouveaux projets résidentiels et

commerciaux en zone urbaine.

Actions à venir: Les plans détaillés

pour la modernisation complète

du réseau urbain d’évacuation des

eaux sont en cours de préparation,

et le programme de maintenance

a démarré. Une fois achevés les

plans détaillés, les travaux de

réhabilitation et de construction

pourront commencer. Pour faciliter

la coordination de cette initiative,

un protocole d’entente sera conclu

entre l’agence de mise en œuvre

et les ministères concernés pour

spécifier les rôles et responsabilités

et les modalités de collaboration. Le

Ministère de l’agriculture sera invité

à participer à cette collaboration,

afin d’assurer la prise en compte

des bonnes pratiques en matière

d’utilisation des terres, en particulier

dans la partie supérieure des bassins

versants.

Calendrier: 2012 à 2015

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Exploiter les programmes d’appui budgétaire sectoriel ou général existantsTous les programmes d’appui

budgétaire lié au changement

climatique de l’AMCC concernent

des pays où un appui budgétaire et

les conditions pour y accéder étaient

déjà en place. L’AMCC s’appuie sur

les initiatives passées et actuelles afin

de renforcer les stratégies, processus

et systèmes des pays dans un

secteur précis ou de façon plus

générale, en particulier par le recours

à l’appui budgétaire, et complète ce

travail en introduisant la dimension du

changement climatique. À son tour,

l’appui budgétaire lié au changement

climatique facilite la poursuite de

l’intégration de ce thème dans l’aide

au développement ordinaire de l’UE,

en particulier par le biais du FED.

Aux Samoa, par exemple, le fait que

l’appui au secteur de l’eau, dans le

cadre du 10ème FED, soit passé de

l’approche projet à une approche

sectorielle avec appui budgétaire

a contribué au développement des

capacités de planification et de mise

en œuvre, et a permis une intégration

plus poussée des processus

institutionnels, de planification et de

budgétisation du secteur de l’eau

dans les systèmes gouvernementaux.

Sur cette base, l’intervention de

l’AMCC a pris la forme d’un appui

budgétaire centré sur l’adaptation

et l’intégration du changement

climatique et la réduction des risques

de catastrophe dans le secteur de

l’eau – intégration qui devrait se

poursuivre au-delà du programme

de l’AMCC, avec l’appui de l’aide au

développement ordinaire de l’UE,

dans le cadre du 11ème FED.

Enseignements tirés de l’expérience

Choisir des indicateurs concrets et faisant l’objet d’une appropriation au niveau national

L’une des principales spécificités de

l’appui budgétaire lié au changement

climatique réside dans les

indicateurs ou critères choisis pour le

décaissement des fonds.

La majorité des indicateurs utilisés

par l’AMCC pour les programmes

d’appui budgétaire sont centrés

sur des processus tels que la mise

en place de nouvelles structures

de gestion et de coordination ou

l’adoption d’une nouvelle politique, loi

ou réglementation.

Certains indicateurs utilisés par

les programmes de l’AMCC sont

également focalisés sur des résultats

à plus long terme reflétant la mise

en œuvre effective de mesures sur

le terrain, ou encore l’amélioration

des moyens de subsistance, des

systèmes agricoles ou énergétiques,

comme illustré dans l’encadré 19.

La combinaison de jalons et de

résultats concrets qui reflètent

plusieurs facettes des objectifs

constitue une bonne pratique,

comme illustré par le cas du Bhoutan

dans l’encadré 20.

Une autre bonne pratique

consiste à définir avec précision

les critères et objectifs. Certains

objectifs sont mesurés en unités

quantitatives qui laissent peu de

place à l’interprétation subjective (par

exemple, le nombre de kilomètres

d’infrastructures de drainage

réhabilitées dans le programme des

Samoa), surtout s’ils sont complétés

par des spécifications et normes

techniques. Lorsque l’objectif est

exprimé en termes de résultats

moins directement mesurables (par

exemple, l’amélioration sensible du

système statistique du Bhoutan) ou

une étape dans un processus (par

exemple, l’adoption d’une stratégie

en matière d’énergies renouvelables

au Lesotho), des détails

supplémentaires sont généralement

fournis afin de spécifier des critères

de qualité minimum ou des exigences

en termes de contenu.

Afin de s’aligner sur et de renforcer

les agendas et systèmes des pays

partenaires, l’AMCC privilégie aussi

l’adoption d’indicateurs ou de critères

déjà utilisés dans leurs documents

politiques, stratégies ou systèmes de

suivi. S’il n’existe pas d’indicateurs

appropriés, le programme d’appui

budgétaire fournit l’occasion de

travailler avec le pays pour en

développer de nouveaux et les

intégrer dans le système national de

suivi, depuis la collecte des données

jusqu’à l’analyse et au reporting.

Compléter l’appui budgétaire par une assistance technique ciblée

D’après l’expérience de l’AMCC,

compléter l’appui budgétaire par une

assistance technique peut s’avérer

très bénéfique, pour autant qu’elle

soit intégrée dans les structures

nationales, fasse également appel

à l’expertise nationale, et favorise

le renforcement institutionnel à long

terme et l’intégration du changement

climatique. L’encadré 21 présente

des exemples des pratiques de

l’AMCC en la matière.

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Au Bhoutan, l’intégration du changement climatique dans le 11ème Plan quinquennal du secteur des ressources naturelles renouvelables (RNR) devrait mener à la mise en œuvre de mesures d’adaptation concrètes dans le secteur agricole. Dans la troisième et la quatrième année du programme d’appui budgétaire de l’AMCC, les critères spécifiques de décaissement sont liés à la mise en œuvre de pratiques agricoles qui réduisent la vulnérabilité et/ou les émissions de gaz à effet de serre.

L’objectif spécifique du programme est de garantir la préparation au changement climatique du secteur des RNR en intégrant le changement climatique à l’échelon sectoriel, et en favorisant la prise en compte croissante de l’adaptation au changement climatique au niveau multisectoriel.

Les résultats escomptés sont:

• Une vulnérabilité réduite face au stress hydrique et/ou à la rareté de l’eau potable, et/ou des capacités renforcées des institutions et collectivités liées au secteur de l’eau à répondre à la variabilité/au changement climatique.

• Une contribution réduite au changement climatique par la réduction des émissions de méthane issues du secteur des RNR.

Les critères de décaissement spécifiques retenus sont les suivants:

• Pour l’année 2: Suivi et évaluation du plan d’action pour l’adaptation au changement climatique bien intégrés dans le Système national de planification et de suivi; disponibilité d’un logiciel permettant de relier automatiquement les dépenses à la planification; qualité du système statistique national du secteur des RNR (recensement agricole national et prévisions concernant l’agriculture) sensiblement améliorée afin de fournir en temps utile des informations exactes et fiables pour le suivi et l’évaluation du secteur et du changement climatique.

• Pour les années 3 et 4: Nombre de districts, communautés, exploitations agricoles et ménages participant aux programmes d’économies dans l’utilisation de l’eau, aux installations de stockage et aux mécanismes de recyclage; nombre d’exploitants agricoles ayant adopté des pratiques durables de gestion des terres; proportion de zones rizicoles cultivant des variétés de riz plus résistantes au changement climatique et moins émettrices de méthane; nombre d’exploitants agricoles ayant opté pour des races bovines à haut rendement et un développement des pâturages permettant de réduire les émissions de méthane; et quantité de méthane réutilisé comme combustible grâce à l’adoption d’initiatives intégrant l’élevage et la production de biogaz.

Au Lesotho, du point de vue de l’adaptation, le processus d’intégration devrait aboutir à la mise en œuvre d’actions liées à la gestion des sols et des matières nutritives, à l’utilisation efficiente de l’eau, à la sécurité alimentaire, à la préparation aux catastrophes, etc. Du point de vue de l’atténuation, il devrait aboutir au développement de sources renouvelables d’énergie, à l’extension de l’électrification rurale basée sur les énergies renouvelables, et à la mise en œuvre de mesures d’efficacité énergétique (par exemple la promotion de foyers améliorés).

Aux Seychelles, l’adoption d’une politique énergétique et d’une loi sur l’énergie permettant la participation au MDP fait partie des critères spécifiques de décaissement de l’appui budgétaire.

Aux Îles Salomon, la formation du personnel du Bureau national du changement climatique et de gestion des catastrophes est l’un des « déclencheurs » du décaissement de la tranche variable de l’appui budgétaire. Un autre critère concerne l’estimation des coûts des options de réinstallation et l’élaboration de lignes directrices pour les projets de réinstallation de communautés humaines, y compris des normes de sauvegarde, afin de minimiser les risques de conflits qui peuvent en découler.

Encadré 19: Exemples d’indicateurs de processus et de résultats pour l’appui budgétaire

Encadré 20: Intégrer le changement climatique dans le Plan quinquennal du secteur des RNR du Bhoutan

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50

Au Bhoutan, un montant a été prévu dans le budget du programme, en dehors de la composante d’appui budgétaire, pour le recrutement d’une équipe d’assistance technique chargée d’aider à l’intégration du Plan d’action pour l’adaptation au changement climatique du secteur des RNR dans le 11ème Plan quinquennal.

Au Lesotho, un montant assez important a aussi été réservé en dehors de la composante d’appui budgétaire pour soutenir la préparation des documents de politique et de stratégie et l’amélioration de la coordination sectorielle. Une assistance technique avec un mandat de développement des capacités sera mise à la disposition des autorités pour appuyer l’élaboration d’une stratégie d’adaptation et d’atténuation du changement climatique, ainsi que d’une stratégie nationale pour les énergies renouvelables, tandis que les dispositifs institutionnels pour gérer ces nouveaux domaines de compétence sont graduellement mis en place.

À Maurice, une enveloppe (plus modeste) a également été allouée dès le début pour apporter une assistance technique à l’élaboration d’une politique et de lignes directrices relatives aux constructions durables, et aussi d’un système d’évaluation de l’efficacité énergétique des bâtiments.

Aux Seychelles, vu la faible disponibilité de l’expertise technique et la complexité du cadre institutionnel, l’apport d’une assistance institutionnelle ciblée de haut niveau, ainsi que des ressources spécifiques pour le renforcement des capacités (en particulier celles de la Commission de l’énergie des Seychelles, qui aura de nouvelles responsabilités en tant qu’organisme de régulation du secteur lorsque la nouvelle Loi sur l’énergie entrera en vigueur), auraient constitué un complément utile à l’appui budgétaire.

Encadré 21: Compléter l’appui budgétaire par une assistance technique

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Carte murale de l’Afrique

Travailler à l’échelle régionale s’avère très efficace pour le renforcement des capacités, car cela permet aux pays d’échanger leur expérience et d’apprendre les uns des autres.

Page 59: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

52

Dans le Pacifique Sud, l’AMCC soutient des activités à l’échelle régionale (par exemple des forums de coordination, une étude de faisabilité pour la création d’un mécanisme régional facilitant l’accès aux financements internationaux liés au climat), à l’échelle nationale (préparation de feuilles de route et de plans d’action nationaux de lutte contre le changement climatique) et à l’échelle locale (mise en œuvre de projets sur le terrain dont une expérience peut être tirée et partagée). Cette approche est fondée sur l’expérience qui montre qu’un système conjuguant des approches « descendantes » (top down) et « ascendantes » (bottom up) dans le processus d’adaptation est le meilleur moyen d’améliorer la capacité d’adaptation des habitants du Pacifique.

Encadré 22: Adopter des approches à la fois ‘descendantes’ et ‘ascendantes’ dans le Pacifique Sud

Appuyer les pays par des interventions au niveau régionalL’AMCC finance actuellement

sept programmes régionaux (et

un huitième est en préparation)

pour compléter ses interventions

au niveau national. Dans les

programmes régionaux, l’accent

est généralement mis sur le

renforcement des capacités, la

recherche appliquée et l’assistance

technique, ainsi que sur l’échange

d’expériences entre les pays. Ces

programmes, cinq d’entre lesquels

sont mis en œuvre dans le cadre du

programme intra-ACP (voir l’encadré

2), sont résumés au tableau 2.

Les programmes soutenus par

l’AMCC sur le continent africain

sont mis en œuvre par une série

d’organisations existantes, qui

poursuivent des objectifs de

développement communs pour

leurs pays membres. Parmi ces

organisations, citons le Marché

commun de l’Afrique de l’Est et de

l’Afrique australe (COMESA). En

Afrique de l’Ouest, les organisations

partenaires sont la CEDEAO

(Communauté économique des États

de l’Afrique de l’Ouest) et le CILSS

(Comité permanent inter-États de

lutte contre la sécheresse dans le

Sahel). L’AMCC collabore également

avec l’Union africaine dans le cadre

d’initiatives à l’échelle du continent.

Dans les Caraïbes, l’AMCC soutient

les 17 pays membres du Forum des

Caraïbes (CARIFORUM) via le Centre

de la Communauté des Caraïbes sur

le changement climatique (CCCCC),

et prépare un nouveau programme

avec l’Organisation des États des

Caraïbes orientales (OECO), qui sera

lancé en 2013.

Dans le Pacifique, l’AMCC collabore

avec l’Université du Pacifique

Sud (USP) et le Secrétariat de la

Communauté du Pacifique (SPC)

dans divers États. En Asie du sud-

est, l’AMCC soutient l’Initiative

sur le changement climatique et

l’adaptation de la Commission du

bassin du Mékong (MRC).

Par le biais de ses programmes

régionaux, l’AMCC cherche à établir

des complémentarités entre les

niveaux national et régional, comme

expliqué à l’encadré 22.

Page 60: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

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Région Partenaires Domaines prioritaires de l’AMCC

Secteurs Budget Durée

Afrique Union africaine (UA), Banque africaine de développement (BAfD), Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CENUA), Secrétariat ACP

Adaptation et MDP

Développement global et réduction de la pauvreté

Agriculture; énergie; sécurité alimentaire; santé; eau

Contribution de l’AMCC: 8 millions €

2012 à 2015

Afrique de l’Ouest

Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), Secrétariat ACP

Intégration, adaptation et MDP

Développement global et réduction de la pauvreté

Agriculture; forêts; énergie; infrastructures; gestion du territoire

Valeur totale: 4 millions € (AMCC)

2011 à 2015

Afrique orientale et australe

Marché commun de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe (COMESA), Secrétariat ACP

Intégration, adaptation, REDD et MDP

Développement global et réduction de la pauvreté

Agriculture; énergie; forêts; gestion du territoire

Valeur totale: 105 millions € (contribution de l’AMCC: €4m)

2010 à 2014

Caraïbes Forum des Caraïbes (CARIFORUM), Centre de la Communauté des Caraïbes sur le changement climatique (CCCCC), Secrétariat ACP

Adaptation, REDD, MDP et RRC

Agriculture; éducation; énergie; pêche; forêts; santé; tourisme; eau

Valeur totale: 8 millions € (AMCC)

2011 à 2014

Caraïbes orientales*

Organisation des États des Caraïbes orientales (OECO)

Adaptation Gestion du territoire Valeur totale: 10.6 millions € (AMCC, dont FSF de la CE: €7m et FSF de Chypre: €0.6m)

2013 à 2018 (est.)

Tableau 6: Aperçu des programmes régionaux soutenus par l’AMCCLe programme devant être financé sur le budget 2012 est marqué d’un astérisque.

FSF: financement à mise en œuvre rapide (fast start funding).

Page 61: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

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Région Partenaires Domaines prioritaires de l’AMCC

Secteurs Budget Durée

Bassin inférieur du Mékong

Commission du bassin du Mékong (MRC)

Intégration et adaptation

Développement global et réduction de la pauvreté

Agriculture; ressources naturelles; eau et assainissement

Valeur totale: 11,82 millions €

Contribution de l’AMCC: €5m (dont FSF de l’UE et de l’Irlande: €1,54m respectivement). Autres contributions: Australie: €1,64m; Danemark: €0,65m; Luxembourg: €1,89m; Allemagne: €1,42m; Suède: €0,39m; Suède et Finlande: €0,83m via la MRC

2012 à 2015

Pacifique Université du Pacifique Sud (USP), Secrétariat ACP

Adaptation et RRC

Éducation et recherche; développement technologique

Valeur totale: 8 millions € (AMCC)

2011 à 2014

Pacifique Sud Secrétariat de la Communauté du Pacifique (SPC), Secrétariat du Programme régional du Pacifique pour l’environnement (SPREP)

Intégration et adaptation

Développement global et réduction de la pauvreté

Gestion des zones côtières; santé; infrastructures; eau et assainissement

Valeur totale: 11,4 millions € (AMCC, dont FSF de la CE: €10m)

2011 à 2015

Page 62: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

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Appuyer l’éducation et la recherche sur le changement climatique dans les îles du Pacifique

Intitulé: Programme d’appui

de l’AMCC – Forum des îles du

Pacifique.

Domaines prioritaires: Adaptation

et RRC.

Secteurs: Éducation et recherche;

développement technologique.

Pays bénéficiaires:

Îles Cook, Fidji, Kiribati, Îles

Marshall, États fédérés de

Micronésie, Nauru, Niue, Palaos,

Papouasie-Nouvelle-Guinée, Îles

Salomon, Samoa, Royaume des

Tonga, Tuvalu et Vanuatu.

Budget: Valeur totale: 8 millions €.

Commission européenne, par le biais

du 10ème FED.

Partenaires: Centre du Pacifique

pour l’environnement et le

développement durable (PACE-SD) de

l’Université du Pacifique Sud (USP),

Secrétariat ACP.

Le programme de l’AMCC vise à

développer et renforcer les capacités

des pays du Pacifique à s'adapter

aux effets négatifs du changement

climatique et, plus spécifiquement,

à mieux sensibiliser la population

de la région à cette problématique.

Il soutient la mise en œuvre du

PIFACC.

Les activités de ce programme se

déroulent dans trois domaines liés

entre eux, à savoir le renforcement

des capacités par le biais de

formations formelles et informelles;

des activités d’adaptation

menées sur le terrain à l’échelle

communautaire; et la recherche

appliquée. Des cours de troisième

cycle, de master et de doctorat en

matière de changement climatique

sont en préparation à l’université,

tandis que des formations sont

dispensées dans le cadre d’ateliers

nationaux et de séminaires de

formation de formateurs. La

composante relative à l’implication

des communautés consiste à

encourager des actions d’adaptation

au changement climatique de haute

qualité, à faible utilisation d’intrants

et reproductibles, accompagnées

Sur le terrain

Îles du Pacifique

d’un processus participatif solide.

L’accent est mis sur la promotion

des meilleures pratiques et sur

l’appropriation. La composante de

recherche appliquée est centrée

sur le développement d’outils pour

évaluer la vulnérabilité et établir

des plans d’adaptation. Elle porte

notamment sur l’analyse de la

fiabilité des modèles climatiques

disponibles et leur amélioration.

Le programme prévoit aussi une

série d’études sur l’impact probable

de la variabilité du climat et des

phénomènes extrêmes projetés par

les modèles climatiques sur divers

secteurs économiques et régions

biophysiques. Les conclusions

de ces études serviront à l’avenir

à documenter les stratégies et

pratiques d’adaptation.

Principales réalisations à ce jour:

Jusqu’ici, 18 bourses pour des cours

de troisième cycle en changement

climatique, 13 bourses de master

et 4 bourses de doctorat ont été

octroyées. Un total de 19 étudiants

devraient obtenir leur diplôme à la

fin de 2012. Une première formation

pour les coordinateurs nationaux

a été organisée afin de former les

candidats aux compétences de

facilitation et de communication

nécessaires pour faire d’eux des

formateurs efficaces dans leurs

pays respectifs. En outre, les Tonga

et le Vanuatu ont accueilli des

événements de formation sous-

régionaux pour un certain nombre

“Le changement climatique compte parmi les principales menaces pesant sur le développement durable et sur la survie même des pays insulaires du Pacifique et des communautés qui y vivent. Le développement des capacités scientifiques dans la région constitue un aspect important de la réponse au changement climatique.” Cadre d’action contre le changement climatique des Îles du Pacifique (PIFACC) 2006-2015

Page 63: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

56

de pays voisins, impliquant chacun

une quarantaine de personnes.

Ces événements avaient pour

but de doter les participants, à

savoir des représentants des

gouvernements, des communautés

et des organisations partenaires,

des connaissances et compétences

requises pour soutenir les

gouvernements, les ONG et les

organisations régionales dans leurs

efforts d’adaptation au changement

climatique.

Dans le cadre de la composante

communautaire, certains

coordinateurs nationaux ont nommé

un Comité consultatif national des

projets et convoqué des réunions

des parties prenantes. Ces réunions

ont permis de discuter des projets,

et notamment des processus de

cartographie, d’évaluation de la

vulnérabilité et de choix des sites,

en vue de la sélection de sites de

démonstration appropriés. Une

plateforme virtuelle a aussi été

mise sur pied afin de permettre

aux coordinateurs de débattre des

problèmes rencontrés et de partager

les meilleures pratiques. Par

ailleurs, une stratégie et un plan de

communication ont été développés

afin d’accroître la visibilité du

projet dans les 15 pays concernés

et d’améliorer la communication

au sein du projet et avec les

organisations partenaires. Une série

d’événements et d’activités ont

déjà eu lieu, dont une conférence

régionale et le récent Sommet

national des Fidji sur le changement

climatique.

La mise en œuvre de la composante

relative à la recherche a également

progressé. Le Centre de

connaissances, une ressource en

ligne et physique sur le changement

climatique, a pour tâche de récolter

et de donner accès à des données,

rapports et documents scientifiques

relatifs au changement climatique.

Plusieurs ensembles de données sur

les observations météorologiques,

climatiques et océanographiques

ont été ajoutés sur le serveur du

projet, ainsi que des résultats de la

modélisation issus des recherches

menées par des étudiants. En outre,

des assistants de recherche ont

été associés à la collecte et à la

compilation d’informations en vue

de l’élaboration d’un rapport sur les

meilleures pratiques régionales.

Enseignements tirés: Des synergies

entre le renforcement des capacités,

l’implication des communautés

dans les activités d’adaptation et

la recherche appliquée mènent à

une meilleure compréhension du

changement climatique et de la

capacité d’adaptation dans la région.

L’enseignement et la formation

informelle doivent être complétés

par des activités de dialogue et de

coordination qui favorisent le travail

en réseau avec les homologues

nationaux et régionaux. Des projets

communautaires d’adaptation

à faible utilisation d’intrants et

reproductibles, accompagnés d’un

processus solide de promotion des

meilleures pratiques, peuvent à la

fois s’appuyer sur les composantes

de formation et de recherche du

programme et y apporter des

contributions.

Malgré la place prépondérante

du changement climatique dans

l’agenda régional, il ne faut pas

sous-estimer le délai nécessaire

pour recruter des professionnels

expérimentés pour mener à bien les

activités au niveau national.

Actions à venir: Des ateliers de

formation de formateurs plus

complets seront organisés au fur et à

mesure du recrutement de nouveaux

coordinateurs nationaux. Les

sites des projets sont en cours de

sélection; ils devraient représenter

différents types d’îles et de

problèmes couramment rencontrés

dans le Pacifique, et permettre de

créer des synergies avec les travaux

menés actuellement dans le cadre

de grands projets d’adaptation

dans la région. Ces sites devraient,

pour la plupart, se situer dans des

îles extérieures (périphériques) et

plus vulnérables, où les problèmes

d’autosuffisance sont plus aigus.

Des travaux de recherche appliquée

seront réalisés dans le but de mieux

comprendre le degré et la nature de

la vulnérabilité de communautés de

tailles diverses (grandes et petites

villes, villages) qui occupent des

lieux particulièrement vulnérables

(par exemple des atolls ou deltas

de fleuves), et de mettre au point

les outils nécessaires pour évaluer

la vulnérabilité et élaborer des

plans d’adaptation. Dans le cadre

de la composante de recherche

appliquée, une liste de publications

et des outils ont été développés;

d’autres devraient encore l’être pour

appuyer les activités du projet. Les

publications seront traduites dans

les langues locales puis distribuées

dans les 15 pays participants.

Calendrier: 2011 à 2014

Page 64: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

57

Gérer les effets du changement climatique sur l’agriculture en Afrique orientale et australe

Intitulé: Programme d’adaptation

et d’atténuation du changement

climatique dans la région COMESA-

EAC-SADC.

Domaines prioritaires: Adaptation,

intégration, MDP et REDD.

Secteurs: Développement global et

réduction de la pauvreté; agriculture;

énergie; forêts; gestion du territoire.

Pays bénéficiaires: Afrique du

Sud, Angola, Botswana, Burundi,

Comores, République démocratique

du Congo, Djibouti, Égypte, Érythrée,

Éthiopie, Kenya, Lesotho, Libye,

Madagascar, Malawi, Maurice,

Mozambique, Namibie, Ouganda,

Rwanda, Seychelles, Soudan,

Swaziland, Tanzanie, Zambie et

Zimbabwe.

Budget: Le coût total est estimé à

105 millions €. La CE (10ème FED) y

contribue à hauteur de 4 millions €.

Les autres grands donateurs sont la

Norvège, le Royaume-Uni (DFID), la

Fondation Rockefeller et USAID.

Partenaires: Unité Changement

climatique du Marché commun

de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique

australe (COMESA), en coordination

avec la Communauté d’Afrique de

l’Est (EAC) et la Communauté de

développement de l’Afrique australe

(SADC); Secrétariat ACP.

En Afrique orientale et australe, le

changement climatique entraîne

une intensification des phénomènes

météorologiques extrêmes,

notamment les inondations, tempêtes

et sécheresses. Les problèmes de

disponibilité de l’eau font peser une

grave menace sur les systèmes de

production alimentaire. Tous ces

changements ont des répercussions

sociales, économiques et politiques

profondes. L’impact du changement

climatique, très hétérogène, est

surtout ressenti par les communautés

et groupes les plus pauvres.

Le principal groupe cible de ce

programme est formé par les petits

producteurs agricoles, le groupe de

population le plus nombreux de la

région. Le but est d’augmenter leur

résilience aux effets du changement

climatique en promouvant l’adoption

et la mise en œuvre d’une agriculture

compatible avec le climat, de

l’agriculture de conservation et

d’autres pratiques durables de

gestion du territoire.

Sur le terrain

Le programme s’articule autour de

sept lignes d’action. Il vise d’abord

à consolider une position africaine

commune à refléter dans les accords

internationaux sur le climat et lors

de l’intégration du changement

climatique dans la planification

nationale. Il appuie l’élaboration de

cadres nationaux d’investissement

dans une agriculture compatible

avec le climat et de stratégies

nationales de financement pour

la mise en œuvre de l’agriculture

de conservation. Il favorise aussi

les pratiques d’utilisation durable

des terres. Pour ce faire, il associe

les organisations partenaires à la

mise en œuvre du projet, renforce

les infrastructures d’information et

de communication et les services

agricoles existants, par exemple

en matière d’approvisionnement

en semences et d’accès aux

marchés, et a lancé au moins 14

projets pilotes d’agriculture de

conservation. De plus, 2 centres

régionaux de connaissances

sur l’agriculture de conservation

seront mis en place pour diriger

un programme international de

transfert des connaissances axé

sur les technologies et pratiques

susceptibles de renforcer la

résilience de la production agricole

au changement climatique. Le

Réseau africain de connaissances

sur le changement climatique

sera renforcé et soutenu, et 2

programmes de recherche seront

“Les parties prenantes de l’Afrique ont besoin de voir leurs capacités renforcées pour pouvoir élaborer, mobiliser et mettre en œuvre des interventions d’adaptation et d’atténuation qui bénéficient à la majorité des Africains.” Fouad Mohadji, Vice-Président des Comores, dans une allocution à l’occasion du lancement de l’initiative

Afrique orientale et australe

Page 65: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

58

lancés. Le programme prévoit

aussi des évaluations et analyses

de la vulnérabilité dans au moins 8

pays, et la promotion de solutions

d’atténuation susceptibles de

bénéficier de financements via le

marché du carbone. Enfin, un Fonds

régional catalyseur / « Challenge

Account » sera constitué pour

soutenir les investissements dans des

programmes nationaux d’agriculture

compatible avec le climat et de

conservation.

Principales réalisations à ce jour:

Le programme a soutenu la

production d’informations

scientifiques et techniques pour

renforcer la position africaine lors

des négociations. Des projets de

positions sur l’agriculture ont été

développés, et des négociateurs

ont bénéficié d’un financement.

Des tables rondes consultatives ont

été convoquées et des réunions

régionales organisées au sujet du

déploiement à plus grande échelle

de l’agriculture de conservation et

d’une agriculture compatible avec

le climat. Des experts de plusieurs

États membres ont été engagés

pour faire le point sur l’agriculture de

conservation et aider à l’élaboration

de cadres d’investissement

nationaux. Le programme a aidé un

certain nombre d’États membres

à achever leurs plans nationaux

d’adaptation (PANA).

Les femmes et les jeunes font

l’objet d’une attention particulière.

Une étude régionale sur le thème

« Intégrer les agricultrices dans

les chaînes de valeur régionales

et internationales de l’industrie

agroalimentaire » a été réalisée au

Kenya, en Ouganda et à Maurice.

Un cadre de mise en œuvre de la

Stratégie régionale d’intégration de la

dimension de genre dans l’agriculture

et le changement climatique a été

développé et lancé. En Zambie et

au Kenya, des groupes de femmes

ont bénéficié d’un financement

afin de pratiquer une agriculture

compatible avec le climat impliquant

l’utilisation de serres. Les initiatives

en faveur des jeunes comprennent

des conférences régionales de

la jeunesse cofinancées par le

COMESA au Malawi et en Zambie,

en 2010 et 2011. La conférence de

Lusaka, en Zambie, a permis de

lancer une Alliance de la jeunesse,

qui a par la suite été confirmée lors

d’une autre conférence des jeunes à

Harare, au Zimbabwe, en 2012.

Le programme travaille aussi sur la

gestion des déchets municipaux.

En 2012, il a entamé une étude sur

la gestion des déchets municipaux

dans 3 villes modèles au Kenya,

en Zambie et au Zimbabwe. Le

but est d’identifier les principaux

moteurs systémiques, politiques et

institutionnels du système de gestion

des déchets, et de déterminer si le

changement climatique peut y être

intégré.

Enfin, le Fonds carbone du COMESA

a été enregistré à Maurice en

septembre 2010. En 2012, il a lancé

au Rwanda un processus d’appui à

un projet de réinsertion de détenus

basé sur la production de biogaz, en

vue de son enregistrement au MDP.

Enseignements tirés: La nature

et l’ampleur du changement

climatique non seulement entravent

le développement et la conservation

de l’environnement, mais constituent

également une menace majeure pour

la sécurité régionale et nationale, ce

qui donne une importance critique

à la coordination et la collaboration

régionales.

La dépendance des segments de

population les plus pauvres et des

groupes marginalisés vis-à-vis des

ressources écologiques locales,

associée à des problèmes de

santé et de bien-être ainsi qu’à un

accès limité de ces personnes aux

transferts de technologies et aux

crédits pour adopter des mesures

d’atténuation et d’adaptation, les

rendent fortement vulnérables

au changement climatique. Par

conséquent, ces personnes ont

besoin de programmes et de

solutions spécifiques.

Actions à venir: Un programme

de formation pour les négociateurs

sera mis en place, et des outils de

formation adaptés seront développés

par des organismes spécialisés de

la région. La Stratégie régionale et

le Plan d’action stratégique pour

l’intégration de la dimension de genre

dans l’agriculture et le changement

climatique, lancés en 2012,

guideront les institutions régionales

et nationales dans la mise en œuvre

des programmes d’agriculture

compatibles avec le climat et incluant

la dimension de l’égalité hommes-

femmes.

Les études sur la gestion des

déchets municipaux dans les 3 villes

modèles se poursuivront dans le but

de mieux comprendre les aspects

géographiques, sociaux et sectoriels

de la gestion des déchets, de mettre

à disposition des informations et des

données vérifiables, et d’offrir des

modèles pratiques de gestion des

déchets municipaux mettant l’accent

sur la transformation des déchets

en énergie, l’échange de droits

de carbone et la participation des

communautés.

Ces études devraient s’achever en

2013 et pourraient par la suite être

étendues à d’autres villes.

Calendrier: 2010 à 2014

Page 66: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

59

Constituer des partenariats à l’échelle régionale

Dans chaque région, l’AMCC exploite

et renforce les partenariats existants.

En Afrique, le dialogue de l’AMCC

intervient dans le cadre bien établi du

Partenariat stratégique Afrique-UE.

Il a mené à l’adoption, en novembre

2008, d’une Déclaration conjointe

UE-Afrique sur le changement

climatique. Dans les Caraïbes,

l’AMCC s’appuie sur la Déclaration

CARIFORUM-UE sur le changement

climatique et l’énergie, adoptée en

mai 2008, et sur la Stratégie régionale

sur le changement climatique. En

Asie, le dialogue politique de l’AMCC

complète les sommets et réunions

de la Rencontre Asie-Europe, et

a débouché sur une Déclaration

conjointe. Dans le Pacifique, la

Déclaration conjointe UE-Pacifique

sur le changement climatique de

novembre 2008 a marqué la volonté

des États membres du Forum des

îles du Pacifique et de l’Europe de

Enseignements tirés de l’expérience

faire face au problème. L’AMCC

soutient aussi l’Initiative conjointe

Pacifique-UE sur le changement

climatique, officiellement adoptée par

le Secrétariat du Forum des îles du

Pacifique et la CE avec la signature

d’un Mémorandum d’entente à

Strasbourg en décembre 2010.

L’encadré 23 donne des exemples

de constitution de partenariats dans

le cadre des programmes et travaux

régionaux de l’AMCC.

Appuyer la collecte et la gestion de données ainsi que la recherche appliquée Comme indiqué plus haut au

chapitre Assurer l’efficacité de l’aide

liée au changement climatique,

l’expérience de l’AMCC souligne

l’importance de la collecte,

l’évaluation et la diffusion de

données concernant le changement

climatique et ses liens avec le

développement et les activités

économiques. La recherche

appliquée et la recherche menée

en appui aux politiques, y compris

l’évaluation de la vulnérabilité, la

modélisation et la mise à l’essai

de réponses d’adaptation et

d’atténuation dans un contexte

régional, créent des opportunités en

matière d’économies d’échelle et de

coopération Sud-Sud. Ces thèmes

sont abordés dans l’encadré 24.

Renforcer les capacités et les institutions régionalesLes initiatives de collecte et de

gestion de données ainsi que la

recherche appliquée et menée en

appui aux politiques dans le cadre

l’AMCC sont souvent liées à un

renforcement des capacités et des

institutions à l’échelle régionale.

Dans les Caraïbes orientales, par

exemple, l’intervention de l’AMCC

permettra de développer les

Dans le Pacifique, le programme de l’AMCC mis en œuvre par l’Université du Pacifique Sud (USP) a pu rapidement développer des programmes d’enseignement et de bourses d’études, mais a connu initialement d’importants retards dans le développement des projets pilotes, en raison de l’absence de contacts nationaux et d’un manque d’expertise dans la mise en œuvre de projets. Au cours de la dernière année, l’USP s’est associée au Secrétariat de la Communauté du Pacifique, au Secrétariat du Forum des îles du Pacifique, au Programme des Nations Unies pour le développement, ainsi qu’à des gouvernements nationaux pour identifier les sites des projets pilotes. Un partenariat solide et une bonne consultation entre ces organisations ont permis de créer des synergies, de mutualiser l’expertise et de surmonter les difficultés initiales.

En Afrique de l’Ouest, le programme établit des partenariats avec des ONG, des institutions scientifiques et d’autres organisations impliquées dans la réalisation d’études liées au climat, afin de développer des synergies et de soutenir une plus large diffusion des connaissances en matière de réponses d’adaptation et d’atténuation. Ce processus s’appuie sur la cartographie des initiatives et acteurs liés au changement climatique.

En 2010 et 2011, l’AMCC a organisé des manifestations de haut niveau afin de faciliter l’échange de vues et d’expérience. Des conférences régionales en Asie, en Afrique, dans le Pacifique et les Caraïbes ont servi de cadre au dialogue et à l’engagement sur le thème du changement climatique. Il en a résulté des déclarations ou documents conjoints. En Asie, par exemple, la conférence a amené le Bangladesh, le Cambodge, les Maldives et l’UE à signer une déclaration conjointe, dans laquelle ils acceptent de coopérer dans le cadre de la CCNUCC et du Protocole de Kyoto.

Encadré 23: Renforcer les partenariats régionaux

Page 67: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

60

La gestion des connaissances en appui aux politiques sur le changement climatique est une composante centrale du programme ClimDev Afrique. Celui-ci appuie la modernisation des réseaux et infrastructures d’observation pour améliorer la disponibilité de données essentielles pour les services climatologiques et les systèmes d’alerte précoce, y compris les prévisions saisonnières et à long terme et la production de projections climatiques à des échelles réduites. Il soutient aussi la recherche et l’analyse sur les options d’adaptation et d’atténuation. Il contribue ainsi au dialogue politique en renforçant la position de l’Afrique dans les négociations internationales et en appuyant l’élaboration des politiques climatiques et de développement.

En Afrique orientale et australe, le programme appuyé par l’AMCC porte notamment sur la recherche en matière de méthodologies (en particulier de MNV), pratiques et normes relatives au biocarbone et aux mesures dans les domaines de l’agriculture, la sylviculture et autres utilisations des terres (AFOLU), qui peuvent aider les pays de la région à améliorer leur participation au marché du carbone et à REDD+. Deux organisations sont mandatées pour devenir des centres régionaux de connaissances en matière d’agriculture de conservation. Le Réseau africain de connaissances sur le changement climatique reçoit aussi un appui opérationnel. Deux programmes de recherche sont prévus, dont l’un sera axé sur la production de données scientifiques pour étayer la position de l’Afrique sur le changement climatique. Des études d’évaluation et d’analyse de la vulnérabilité doivent également être réalisées.

Dans le bassin inférieur du Mékong, des projets pilotes ont été sélectionnés et mis en œuvre pour fournir une base concrète à d’autres activités de l’Initiative sur le changement climatique et l’adaptation. Les outils d’adaptation qui seront développés et diffusés dans le cadre des activités de renforcement des capacités devraient être influencés par les approches testées sur le terrain.

Dans les Caraïbes, le suivi et la modélisation du climat, et l’évaluation de la vulnérabilité et des risques climatiques en vue d’éclairer les processus d’aménagement du territoire, d’urbanisme et de planification du développement, constituent des aspects clés du programme de l’AMCC. L’actuel système régional de surveillance du climat est élargi. Plus de 100 stations hydrométéorologiques, et 6 stations d’alerte précoce au niveau des récifs coralliens, doivent être installées; un système de collecte, de numérisation et de stockage des données est mis en place; et un protocole de partage d’informations par le biais du bureau central du Centre de la Communauté des Caraïbes sur le changement climatique (CCCCC) est en cours de développement. Le programme soutient aussi le développement de modèles climatiques de meilleure résolution, et leur utilisation dans le cadre d’études des impacts climatiques, dont une dizaine devraient être menées. Les résultats d’évaluations de la vulnérabilité et des risques basées sur des méthodologies améliorées serviront également à éclairer les futurs aménagements territoriaux, l’urbanisme et la planification du développement.

Encadré 24: Soutenir la recherche appliquée et la recherche en appui aux politiques à l’échelle régionale

En Afrique orientale et australe, des projets pilotes sont soutenus dans les domaines de l’agriculture de conservation et de l’atténuation basée sur l’agriculture, la sylviculture et les autres utilisations des terres (AFOLU). Au moins 4 projets pilotes REDD seront également conçus, mis en œuvre et évalués, dans le but de promouvoir l’apprentissage par la pratique.

Dans le Pacifique, des projets communautaires d’adaptation au changement climatique à faible utilisation d’intrants et reproductibles, accompagnés d’un processus solide de promotion des meilleures pratiques, seront mis en œuvre. Des synergies seront recherchées avec les travaux menés actuellement dans le cadre de grands projets d’adaptation dans la région. Ces projets devraient s’appuyer sur les composantes de formation et de recherche du programme, mais également y apporter des contributions.

Encadré 25: Apprendre par la pratique à l’échelle régionale

capacités humaines et techniques

requises pour opérer et gérer

efficacement divers outils techniques

(systèmes de cartographie et

d’information géographique, outils

GPS) nécessaires à la collecte, au

stockage, à l’analyse et à l’affichage

de données géo-spatiales destinées

à éclairer la prise de décisions dans

le cadre de politiques et stratégies

durables de gestion du territoire.

Travailler à l’échelle régionale s’avère

très efficace pour le renforcement

des capacités, car cela permet aux

pays d’échanger leur expérience

et d’apprendre les uns des autres.

Cela permet aussi de recourir de

façon croissante à l’expertise et

aux institutions spécialisées de la

sphère régionale plutôt qu’à l’aide

internationale. L’encadré 25 donne

des exemples de l’action de l’AMCC

à ce niveau.

Page 68: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

Installation de panneaux solaires à Fidji

Grâce à l’AMCC, des enseignements tirés de l’expérience acquise aux Samoa ou au Mozambique peuvent inspirer la prise

d’initiatives similaires au Lesotho ou au Myanmar.

Page 69: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

62

Gérer les connaissances et promouvoir l’apprentissage

D’ici fin 2012, plus de 45

programmes de l’AMCC seront en

cours ou en préparation dans plus

de 35 pays et quatre régions du

monde. Parmi ces programmes, plus

de 15 sont sur le point de démarrer

ou d’être lancés. Ce processus est

mis en œuvre de façon accélérée,

mais l’AMCC a encore beaucoup

à offrir aux pays et régions où elle

opère, et en tant que mécanisme

d’apprentissage pour éclairer les

réponses à apporter au changement

climatique.

Au fur et à mesure que l’expérience

s’accumule, il est essentiel

pour l’AMCC de veiller à ce que

l’apprentissage fasse partie

intégrante du processus et que les

connaissances générées par sa

mise en œuvre soient partagées

entre les pays et régions et avec les

partenaires du développement.

Les enseignements tirés de

l’intégration du changement

climatique au Népal ou au

Mozambique peuvent ainsi éclairer

des initiatives similaires prises

au Cambodge ou en Éthiopie.

L’expérience de l’appui budgétaire

au Bhoutan ou dans les Îles

Salomon peut éclairer l’élaboration

d’un nouveau programme,

par exemple au Lesotho. Les

écovillages soutenus par l’AMCC

en Tanzanie peuvent être source

d’inspiration pour des pays comme

Haïti ou le Malawi qui préparent

leurs propres programmes.

C’est pourquoi l’AMCC compte

parmi ses principaux objectifs

l’échange d’expérience, la

capitalisation des connaissances

en matière d’intégration du

changement climatique et de

réponses à y apporter sur base des

interventions soutenues aux quatre

coins du monde, et la mise en

place d’une dynamique favorable à

l’intensification des échanges.

Ces objectifs figurent dans

la stratégie de gestion des

connaissances et de communication

de l’AMCC, élaborée en 2012. Elle

est centrée sur l’engagement avec

les partenaires de mise en œuvre,

la création de connaissances

et l’établissement de relations

permettant d’exercer une influence

et de favoriser le changement. Elle

propose des activités spécifiques

visant à promouvoir une conception

commune de l’AMCC, la projection

d’une image cohérente ainsi que

la constitution et l’échange de

connaissances.

Événements et dialogueDes événements de haut niveau

ont été organisés par l’AMCC en

vue de faciliter l’échange de vues

et d’expérience. Des conférences

régionales en Asie, en Afrique,

dans le Pacifique et les Caraïbes

ont servi de cadre au dialogue et

à l’engagement sur le thème du

changement climatique. En outre,

un dialogue politique permanent

se déroule à l’échelon national,

à travers le vaste réseau de

délégations de l’UE, et à l’échelon

mondial, dans le contexte des

négociations sous l’égide de la

CCNUCC.

Première Conférence mondiale de capitalisation de l’expérience

La première Conférence mondiale

de capitalisation de l’expérience

de l’AMCC s’est tenue à Bruxelles

du 12 au 14 septembre 2012.

Elle a réuni pendant trois jours

des partenaires directement

impliqués dans la mise en œuvre de

programmes financés par l’AMCC,

soit plus de 160 délégués des pays

et organisations partenaires, des

partenaires du développement, des

États membres de l’UE et de la CE.

Cet événement a permis de

souligner l’importance des deux

piliers de l’AMCC, à savoir le

dialogue politique et le partage

d’expérience d’une part, et la

coopération technique et financière

d’autre part. Des groupes de

travail ont aussi mis l’accent sur

l’importance de la réplication

des projets pilotes; sur le rôle

de la recherche appliquée, de

la collecte et de la gestion des

données; et sur l’action à l’échelon

intersectoriel, par l’intégration des

questions liées au climat dans la

planification du développement et

l’appui budgétaire. Ils ont confirmé

l’importance d’appliquer les

principes de l’efficacité de l’aide

Faire des connaissances et de la communication une priorité

Page 70: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

63

et d’encourager le renforcement

à long terme des institutions. Ils

ont également évoqué l’avenir de

l’AMCC.

Au cours de la dernière journée,

les participants à un débat de haut

niveau ont confirmé une série de

conclusions clés de la Conférence

et envisagé l’avenir de l’AMCC. Ce

débat a permis de souligner les défis

qui se posent au niveau national, et

a montré que l’AMCC contribuait à

les relever et bénéficiait d’un niveau

élevé d’appropriation et d’intérêt.

Les participants ont exprimé le

désir de voir l’AMCC poursuivre sa

mission, sur base des réalisations

déjà engrangées et en intégrant les

enseignements déjà tirés. Par ailleurs,

certains ont manifesté leur soutien à

un relèvement du niveau d’ambition

de l’AMCC, et appelé davantage

d’États membres à se joindre à

l’initiative.

Événements en marge de la Conférence des Parties de la CCNUCC

Les résultats des interventions

de l’AMCC ainsi que du dialogue

politique et de l’échange

d’expérience à divers niveaux

aident les négociateurs de l’UE

à mieux comprendre les enjeux

et les besoins des pays les plus

vulnérables, et à identifier les

réponses les plus efficaces. Ils aident

aussi les pays en développement

à mieux affirmer leur position dans

les négociations internationales.

C’est pourquoi l’AMCC organise

régulièrement des événements en

marge de la Conférence des Parties

de la CCNUCC ou des réunions

préparatoires.

À Cancún, en 2010, l’AMCC a appuyé

l’organisation d’un événement sur

le thème « Au-delà des débats de

Cancún: le rôle des financements à

mise en œuvre rapide et des alliances

internationales dans l’adaptation au

changement climatique », qui a attiré

la participation de représentants des

pays bénéficiaires de financements

à mise en œuvre rapide, d’ONG et

d’universités.

À Durban, en 2011, l’AMCC a

organisé un événement sur le

thème « Des approches innovantes

et efficaces pour l’adaptation

au changement climatique en

Afrique: l’expérience de l’UE ».

L’UE (représentée par la CE, Irish

Aid et la Banque européenne

d’investissement) et deux pays

partenaires (les Seychelles et le

Mozambique, représentés par

des cadres gouvernementaux)

ont ainsi pu expliquer comment

ils encouragent des approches

innovantes et efficaces et favorisent

le renforcement des capacités à long

terme et l’appropriation. La brochure

de l’AMCC intitulée « Recourir à des

approches innovantes et efficaces

pour aider les pays en développement

à faire face au changement climatique

» a été lancée à cette occasion.

À Doha, l’événement de l’AMCC

a expliqué comment l’UE assure

l’efficacité de l’appui à la lutte contre

le changement climatique, aide les

partenaires à intégrer le changement

climatique dans la planification et

la budgétisation du développement

national et mène des actions pilotes

en matière d’appui budgétaire, aidant

ainsi les pays à augmenter leur

capacité d’absorption et à se préparer

à recevoir des financements liés au

climat sur le long terme. L’AMCC

a également expliqué son rôle de

catalyseur pour renforcer l’intégration

du changement climatique dans l’aide

au développement ordinaire de l’UE,

générant ainsi un effet multiplicateur.

À l’heure de façonner l’avenir de

l’AMCC, l’événement a donné

l’occasion aux parties prenantes

des pays en développement de

s’exprimer sur les premiers résultats,

les enseignements tirés et les priorités

futures.

Communauté de l’AMCCL’AMCC a lancé une plateforme en

ligne (http://capacity4dev.ec.europa.

eu/gcca-community/) pour offrir

un centre de connaissances et

d’informations et faciliter le partage

des connaissances et de l’expérience

au sein de la Communauté de

l’AMCC. Cette plateforme permet à

ses membres de poster et d’échanger

facilement des articles, des photos

et séquences vidéo, des documents

ainsi que des opinions avec d’autres

membres du groupe. Elle permet

aussi de partager des nouvelles et

des informations relatives au profil

des membres.

Un mois après son lancement, la

Communauté de l’AMCC comptait

déjà plus de 50 membres issus des

pays et organisations partenaires, des

partenaires du développement et de

l’UE. Les parties prenantes impliquées

dans les ateliers régionaux et dans

les activités de formation et d’appui

technique mises en œuvre dans

le cadre du programme intra-ACP

sont également invitées à rejoindre

la Communauté de l’AMCC afin de

faciliter la poursuite des échanges et

l’appui à distance.

La totalité des documents,

présentations, séquences vidéo et

interviews tirés de la Conférence

mondiale de capitalisation de

l’expérience sont disponibles

sur le site de la Communauté de

l’AMCC. Au-delà de l’événement, les

membres de la Communauté peuvent

poursuivre et approfondir leurs débats

de façon virtuelle grâce aux textes

qu’ils postent sur le blog.

À l’avenir, des documents de nature

pratique tels que des exemples de

stratégies ou politiques, des études

ou des termes de référence produits

avec le soutien de l’AMCC seront

également mis à la disposition de la

Communauté de l’AMCC.

Page 71: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

Versants dégradés en Jamaïque

En Jamaïque, le reboisement de certaines unités de gestion de l'eau est maintenant achevé: 306 hectares, soit 102% des 300 hectares visés,

ont été replantés. Le Département des forêts envisage de reboiser 100 ha supplémentaires avant la fin du projet.

Page 72: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

Écoliers en Zambie

L’avenir de l’AMCC implique aussi de continuer à atteindre les objectifs et résultats attendus de tous les programmes soutenus, afin d’aider les pays et les communautés les plus vulnérables à faire face aux défis du changement climatique.

Page 73: Alliance mondiale contre le changement climatique · Gotschi (Îles Salomon), Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Sri Lanka et Maldives), Maria Iarrera (Tanzanie),

66

L’avenir de l’AMCCLa communauté du changement

climatique doit continuer à plaider

pour la lutte contre ce phénomène

et à insister sur la nécessité de

relever ce défi parallèlement à celui

du développement. À cet effet, les

arguments avancés doivent être

pertinents pour les planificateurs

et les décideurs chargés du

développement, et également

logiques, attrayants, positifs et

fondés sur des données scientifiques.

Les preuves du changement

climatique sont de plus en

plus tangibles, et certains pays

accomplissent des progrès dans

la façon d’intégrer le changement

climatique dans leurs politiques,

comme en témoignent les cas de

l’Éthiopie, du Mozambique et des

pays de la région du Pacifique.

Toutefois, de nombreux pays

éprouvent encore des difficultés pour

ce faire, en particulier concernant

les questions de budgétisation, de

financement et de suivi.

Les difficultés rencontrées au niveau

national concernent notamment la

concurrence entre les priorités, la

gouvernance – y compris les aspects

de coordination des donateurs

et de capacité d’absorption, les

incertitudes entourant l’avenir des

financements liés au climat dans

le contexte des négociations de la

CCNUCC, et la mise en œuvre.

Pour être efficace, l’aide liée

au climat doit comporter deux

éléments clés: la promotion

d’une approche stratégique et du

renforcement institutionnel à long

terme, par exemple par l’intégration

du changement climatique dans

l’élaboration des politiques et la

budgétisation du développement

national; et l’application des principes

d’efficacité de l’aide.

L’AMCC contribue à relever ces

défis et évolue clairement dans la

bonne direction. L’AMCC donne lieu

à un degré élevé d’appropriation et

d’enthousiasme. L’immense majorité

des partenaires de l’AMCC est

favorable au maintien de l’Alliance

et veut la voir grandir sur la base

de ses réalisations et intégrer

les enseignements tirés de son

expérience dans les futures politiques

et pratiques. Il importe de ne pas

perdre de vue la priorité accordée

aux PMA et aux PEID. L’AMCC veille

à ce que leur voix soit entendue au

plus haut niveau.

En outre, les partenaires voudraient

que l’AMCC relève ses ambitions

dans le contexte de la mise en

œuvre du Fonds vert pour le climat.

Ils appellent aussi d’autres États

membres de l’UE à se joindre à

l’AMCC.

La nature même des programmes

thématiques de l’UE tels que

l’AMCC exige qu’ils complètent

les instruments géographiques

de l’UE par des actions pilotes

innovantes, que les programmes

géographiques peuvent ensuite

reprendre et poursuivre quand et où

cela s’impose. Par ailleurs, l’AMCC

doit continuer à apporter de la valeur

ajoutée sur la scène du changement

climatique.

Tandis que l’UE se prépare à son

prochain cycle de programmation,

l’avenir de l’AMCC sera évalué au

cours des prochains mois, en tenant

compte notamment des résultats

de la Conférence des Parties de la

CCNUCC à Doha. L’AMCC pourrait

se concentrer sur les domaines

et approches pour lesquels elle a

accumulé des expériences de qualité

mais dont les enseignements doivent

encore être tirés, comme l’intégration

du changement climatique et l’appui

budgétaire, éventuellement en

pilotant de telles approches dans

d’autres pays vulnérables. Dans les

PMA et les PEID, surtout ceux où

l’AMCC n’est pas encore active, il

faut toutefois faire preuve de flexibilité

pour pouvoir travailler sur d’autres

domaines prioritaires de l’AMCC,

comme l’adaptation, la réduction des

risques de catastrophe ou la REDD,

et/ou faire appel à des approches

et modalités d’octroi de l’aide plus

traditionnelles.

À l’avenir, il sera également

important d’intensifier l’intégration

du changement climatique dans

les programmes d’aide et les

programmes géographiques

ordinaires de l’UE. Cela pourra

se concrétiser en recourant

à des analyses nationales de

l’environnement et du changement

climatique, en effectuant des

évaluations environnementales

et climatiques, en intégrant le

changement climatique dans les

analyses stratégiques régionales et

nationales et en mettant l’accent sur

le changement climatique dans les

programmes indicatifs régionaux et

nationaux, sur la base des besoins

et des priorités de chaque pays. Les

divers pays partenaires peuvent aider

à diffuser ce message par le biais de

leur dialogue politique avec l’UE.

Dernier point, mais pas le moindre,

on attend de l’AMCC qu’elle continue

à atteindre les objectifs et résultats

attendus de tous les programmes

qu’elle soutient, ceci afin d’aider les

pays et les communautés les plus

pauvres et les plus vulnérables à

faire face aux défis du changement

climatique.

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Abréviations et acronymes ACP: Groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique

AFD: Agence française de développement

AFOLU: Agriculture, sylviculture et autres utilisations des terres

AMCC: Alliance mondiale contre le changement climatique

BAfD: Banque africaine de développement

CARICOM: Communauté des Caraïbes

CARIFORUM: Forum des Caraïbes

CCCCC: Centre de la Communauté des Caraïbes sur le changement climatique

CCNUCC: Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques

CdP: Conférence des Parties à la CCNUCC

CE: Commission européenne

CEDEAO: Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest

CENUA: Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique

CIFOR: Centre pour la recherche forestière internationale

CILSS: Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel

COMESA: Marché commun de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe

DANIDA: Coopération au développement du Danemark, sous l’égide du Ministère des affaires étrangères

DFID: Département britannique du développement international

FAO: Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture

FLEGT: Initiative « Application des réglementations forestières, gouvernance et échanges commerciaux » de l’UE pour lutter contre le commerce de bois illégal

GIEC: Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat

GIZ: Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit GmbH (société allemande de coopération internationale)

GIZC: Gestion intégrée des zones côtières

IPAD: Instituto Português de Apoio ao Desenvolvimento (Institut portugais d’aide au développement)

MDP: Mécanisme de développement propre

MNV: Monitoring, notification et vérification

MRC: Commission du bassin du Mékong

NU: Nations Unies

OECO: Organisation des États des Caraïbes orientales

OMD: Objectifs du Millénaire pour le développement

ONG: Organisation(s) non gouvernementale(s)

PANA: Programmes d’action nationaux d’adaptation

PEID: Petits États insulaires en développement

PIFACC: Cadre d’action contre le changement climatique des Îles du Pacifique

PMA: Pays les moins avancés

PNUD: Programme des Nations Unies pour le développement

PNUE: Programme des Nations Unies pour l’environnement

REDD: Réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts

RRC: Réduction des risques de catastrophe

SPC: Secrétariat de la Communauté du Pacifique

SPREP: Secrétariat du Programme régional du Pacifique pour l’environnement

UA: Union africaine

UE: Union européenne

USP: Université du Pacifique Sud

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L’Alliance mondiale contre le changement climatique (AMCC) est une initiative de l’Union européenne (UE) qui vise à renforcer le dialogue et la coopération dans le domaine de la lutte contre le changement climatique avec les pays en développement les plus vulnérables.

L’AMCC concentre ses efforts sur les pays les moins avancés (PMA) et les petits États insulaires en développement (PEID), qui sont souvent les plus touchés par le changement climatique, mais qui ne disposent pas des ressources nécessaires pour y faire face.

L’initiative a été lancée en 2007 et est coordonnée par la Commission européenne (CE).

Les cinq domaines prioritaires de l’AMCC sont:

• L’intégration du changement climatique dans les stratégies de réduction de la pauvreté et de développement.

• L’adaptation fondée sur les programmes d’action nationaux d’adaptation (PANA) et d’autres plans nationaux.

• La réduction des risques de catastrophe (RRC).

• La réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD).

• Le renforcement de la participation au marché mondial du carbone et au Mécanisme de développement propre (MDP).

Alliance mondiale contre le changement climatique (AmCC)

Courriel: [email protected] www.gcca.eu

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République tchèque

Royaume de Suède

République de Chypre