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Le 28 mai, Forez Porc et Orléans Viandes, les filiales porc de Si- carev et de Sicavyl, ont fusionné et donné nais- sance à Tradival. Après Del- tagro Union, la fi- lière mai- gre, après TVE, la filia- le logis- tique, la création de Tradival marque une étape déci- sive dans la construction d’une « véri- table filière porcine ré- gionale ». Prochaine échéance : 2011 et le rapproche- ment des activités “bœuf” des deux groupes. page 26. Alliances SYNDICALISME, COOPÉRA- TION, DISTRIBUTION : UN OBJECTIF COMMUN SUR LA NÉCESSITÉ DE CONTRAC- TUALISER, MAIS DES SOLUTIONS DIVERGENTES. PAGES 3, 7, 8, 18 & 19 ACTIS BOVINS •CHAROLAIS HORIZON •COOP DU MÉZENC •COVIDO-BOVICOOP •DAUPHIDROM n° 43, mai 2010 PORTRAIT. Anne-Marie Deveaux, “peti- te main” polyglotte à Delta- gro Union. Sa tâche : conci- lier l’extrême urgence et l’ex- trême prudence. p. 35 CONTRATS. Les contrats de production, mis en place par Sicarev et les groupements, pour répondre aux exigences des marchés et soutenir la production. p. 27 Alliances GROUPE SICAREV CONTRACTUALISATION. Des animaux, des hommes, une filière ACTIS BOVINS •CHAROLAIS HORIZON •COOP DU MÉZENC •COVIDO-BOVICOOP •DAUPHIDROM DE SICAREV À TRADIVAL nouvelle étape nouveaux enjeux nouveaux engagements

Alliances - ANDRÉ GUILLOUX · PDF fileLe28 mai, ForezPorc etOrléans Viandes, lesfiliales porcdeSi-carevetde Sicavyl,ont fusionnéet donnénais - sanceà Tradival. AprèsDel-tagro

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Le 28 mai,Forez Porcet OrléansViandes,les filialesporc de Si-carev et deSicavyl, ontfusionné etdonné nais-sance àTradival.Après Del-tagroUnion, la fi-lière mai-gre, aprèsTVE, la filia-le logis-tique, lacréation deTradivalmarque uneétape déci-sive dans laconstructiond’une «véri-table filièreporcine ré-gionale».Prochaineéchéance :2011 et lerapproche-ment desactivités“bœuf” desdeuxgroupes.page 26.

Alliances

SYNDICALISME, COOPÉRA-TION, DISTRIBUTION: UNOBJECTIF COMMUN SUR LANÉCESSITÉ DE CONTRAC-TUALISER, MAIS DESSOLUTIONS DIVERGENTES.

PAGES 3, 7, 8, 18 & 19

ACTIS BOVINS • CHAROLAIS HORIZON • COOP DU MÉZENC • COVIDO-BOVICOOP • DAUPHIDROM

n°43

,mai

2010

PORTRAIT.Anne-Marie Deveaux, “peti-te main” polyglotte à Delta-gro Union. Sa tâche : conci-lier l’extrême urgence et l’ex-trême prudence. p. 35

CONTRATS.Les contrats de production, mis enplace par Sicarev et lesgroupements, pour répondre auxexigences des marchés et soutenirla production. p. 27

AlliancesGROUPE SICAREV

CONTRACTUALISATION.

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DE SICAREVÀ TRADIVAL

nouvelle étapenouveaux enjeuxnouveaux engagements

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4 PAC. Les trois scénarios deBruxelles pour l’après-2013

5-8 DÉBAT. La filière Sicarevdans le grand monopolymondial de la viande

9-10 MARCHÉS. Des disponibilitéstoujours faibles en maigres

12 TECHNIQUE. Obsalim :observer les animaux pourrégler leur alimentation

13 TECHNIQUE. Les alimentsfibreux pour permettre auxlaitonnes d’atteindre unpoids suffisant au sevrage

14 RAMASSE. Alain Roche :«Notre souci permanent,c’est le timing »

16 SANITAIRE. La tuberculoseen recrudescence

22 VEAUX. Soviber partenairedes Tanneries d’Annonaypour servir la maroquineriede luxe

23 REPRODUCTEURS. Sicarev aexporté plus de 500 génis -ses laitières vers l’Algérie

27 SICAREV. Tradival est néeofficiellement le 1er juin

28 ACTIS. La progression del’activité confirme le bien-fondé de ses orientations

27 COOP DU MÉZENC. ÉricCoutanson crée un atelier dejeunes bovins

30 CHAROLAIS HORIZON. Les“paquets” vache-veau auGaec Joly

32 COVIDO-BOVICOOP.La filière se restructure.

34 DAUPHIDROM. Éric Cha -vrot : “L’implication des pro -ducteurs dans l’aval fera laforce de nos filières”

AMONT

FILIÈRE

AVAL

ACTU

à la une…

De Sicarev à Tradival :nouvelle étapenouveaux enjeuxnouveaux engagements

18, 19 & 27 › VIANDE. Au-delàdes mots etdes slogans,ce que leséleveurs et lafilière peuventattendre de lacontractuali -sation

20 › JEUNES BOVINS. FranckHamon, Agrial :« L’engraissement diminueen Italie ; une partie seratransférée en France »

21 › VEAU. FrédéricBuchaillard : « Un bilantrès positif »

Alliances est une publication de la filière SICAREV, 197,route de Charlieu, 42300 Roanne, 04.77.72.28.28 •Directeur de la publication : Philippe DUMAS • Directeur de larédaction : Jean-Yves BESSE • Rédaction, maquette, mise enpage: André GUILLOUX, 56, rue des Noyers, 63540Romagnat, 06.33.07.12.83, [email protected]• Imprimerie : DECOMBAT, GERZAT, 04.73.25.06.62.

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Gaec PERRATGibles, Saône-et-Loire[adhérent de Charolais Horizon]

Je viens de m’informatiser et j’ai uneconnexion internet; que faire pour avoiraccès au site alliances.coop?

Contactez votre groupement qui vous commu-niquera un code d’accès en échange de votreadresse e-mail. Ce code et les modalités d’accèsau site vous seront alors transmis par e-mail. Vouspourrez ainsi accéder à toutes les rubriques du si-te : poids des animaux maigres et abattus, flashhebdomadaire du groupement, module de miseen contrat des animaux, infos de la filière, infostechniques, etc. Si la connexion ne fonction naitpas ou si vous souhaitez des informations com plé-mentaires, contactez Florence Demeule ou untech nicien de votre groupement. �

horizonsvos questions, nos réponses

Mon cheptel estqualifié en A pourl’IBR et je souhaiteacheter desbroutards pourl’engraissement.Quelles sont lesconditions sanitairesd’introduction?

Le dépistage de l’IBRest obligatoire à l’in-troduction, quel quesoit l’âge de l’animal.Vous pouvez le fairedans les quinze joursqui précèdent ou dansles dix jours qui suiventl’introduc tion.En revanche, si l’ani-mal ne porte pas la

mention “cheptel in -demne IBR” ou “chep-tel contrôlé IBR”, vousde vrez réaliser un se -cond dé pistage.De plus, pour toute in -troduction, si le bovincircule plus de six joursentre les deux exploita-tions, les dépistagesde tuberculose (bovinsde plus de six semai -nes) et de brucellose(bovin de plus de deuxans) sont obligatoires.�

Éric COUTANSONBeauzac, Haute-Loire[adhérent de la Coopérative du Mézenc]

EARL de CHAUXMatour, Saône-et-Loire[adhérent de Charolais Horizon]

J’achète, par l’intermédiaire du groupement, des vaches maigres àengraisser pour les sortir en période creuse. Quelles sont lesconditions pour que ces animaux puissent être valorisés en filièrequalité?

Il est d’abord nécessaire que votre cheptel soit engagé dans les démar chesqualité. Les animaux doivent aussi correspondre aux cahiers des char ges:les vaches ne doivent pas avoir plus de huit ans pour le Label et dix anspour la filière Carrefour. Vous devez les avoir au moins quatre mois dansvotre cheptel pour le Label et elles doivent provenir d’un cheptel naisseurqualifié FBM (Filière bovins maigres) ou Label. Pour la filière Carrefour, lesanimaux doivent être les douze derniers mois dans un ou plusieurs cheptelsqualifiés, dont trois mois chez le dernier. Le groupement est en mesure devérifier si les cheptels naisseurs sont qualifiés. �

Gaec GADET-COPETMolles, Allier[adhérent deCovido-Bovicoop]

Nous devonsréaliser une analysed’eau; doit-on fairefaire une analysebactériologiquesimple oucomplète?

Le cahier des chargesLabel ne le précisepas, vous pouvez doncfaire réaliser l’une oul’autre. Toutefois, uneana lyse complète vousapportera bien sûr da-vantage de précisions.Le laboratoire départe-mental peut réaliser vo -tre analyse. �

NOUVEAU.Les cotations du jeunebovin à Modène, enItalie, sont désormaissur www.alliances.coop

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Quelle est la démarche pourconsulter les poids de carcassede mes animaux sur le siteinternet www.alliances.coop?

Votre coopérative, et elle seule,vous attribue un code personnel.Pour vous connecter, et être “recon-nu” par le logiciel, entrez votre nomet votre code. Une fois connecté,vous avez accès aux poids et clas-se ments, à la grille des prix de la se-maine suivante (adhérents Agri Con -fiance) et à des documents d’éleva-

ge (attestation de non-vêlage, a li-ments référencés, cahiers des char -ges des filières qualité, etc.)De plus, les éleveurs qui le souhai-tent peuvent contractualiser leurs ani-maux simplement : le GDS de l’Isè-re, après avoir reçu votre accord,peut mettre en ligne votre inventaired’élevage. �

Précision: les adhérents d’Actis Bo -vins et ceux de Covido-Bovicooppeuvent aussi commander en lignedes produits sanitaires, des maté-riels d’élevage, etc.

Contractualisation !…Il y a des mots magiques comme celui-là, censés êtredes remèdes miracles aux maux du moment. Après“filière qualité”, brandi en 2001 comme la solution àla crise sanitaire d’alors, “contractualisation” faitaujourd’hui la une des journaux, occupe des réunionsde travail et est même au cœur d’un projet de loi.

Et puis, comme toujours, il y a ceux qui en parlent etceux qui le font.

Les filières qualité et l’organisation du groupe Sicareven filières ont été mises en place dès 1994, avantmême la première crise de l’ESB. Lacontractualisation, nous y travaillons depuis six ansdéjà. Les prémices consistaient en une planificationglobale de la production de l’exploitation, semestrepar semestre, sur des formulaires papier. Aujourd’hui,la contractualisation est réalisée animal par animal, eninstantané, grâce au site internet Alliances.coop,développé en commun par les groupements deproducteurs et relié en direct au réseau informatiquede Sicarev (lire pages 18 et 19). Quant à lacontractualisation avec garantie de prix (contrats“vaches”, “JB dessaisonnés”, page 27), nous lamettons en place, mais de manière plus ponctuelle,car, responsables de l’avenir et de l’équilibre financierde leurs outils, les groupements agissent avecprudence pour ne pas engager, plus que de raison,leur aval Sicarev. Il n’empêche que Sicarev participeaussi, avec les groupements, au bon fonctionnementdes caisses de contractualisation, pour que des plus-values puissent être versées aux producteurs ayantcontractualisé pour une filière, quand bien même leursanimaux n’y seraient-ils pas valorisés.

Filière qualité et contractualisation, ces deux remèdesaux crises sanitaires ou économiques ne sont-ils pasintimement liés? Le second est indispensable pourmaintenir le premier.

Alors, comme le dit si bien le slogan «ce ne sont pasceux qui en parlent le plus qui en font le plus »,nous sommes en plein dans l’action et non pas dansla communication. Mais il est tout de mêmenécessaire, quelquefois, de rappeler ce que nousfaisons et de l’expliquer. De l’expliquer à nosadhérents, pour qu’ils comprennent notre démarcheet qu’ils y souscrivent. De l’expliquer à nos clients,pour qu’ils nous aident à développer les relationsamont-aval, producteur-consommateur, dans unerelation gagnant-gagnant. �

Philippe DUMASprésident de Sicarev

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alliances › n° 43 › mai 2010 › 3

horizonsvos questions, nos réponsesMax BALLERANDPommier-de-Beaurepaire, Isère[adhérent de Dauphidrom]

Comment modifier la mise en contrat d’un animal sur le siteinternet?

La liste des derniersanimaux mis en con -trat est affichée sous leformulaire (exemple ci-contre). Les animauxcontractualisés du rantla semaine sont affi-chés en rouge. Vousavez jusqu’au diman -che suivant la mi se encontrat, pour ap porterune ou plusieurs modi-fications (poids estimé, date de so rtie prévue, etc.) Il suffit de cliquer sur lenuméro à dix chiffres et toutes les informations concernant l’animal sont aus-sitôt transférées vers le formulaire. Modifiez les informations. Confirmez ànouveau la mise en contrat. Vérifiez que vos modifications ont bien été prisesen compte, dans la liste située sous le formulaire. �

EARL EMORINELournand, Saône-et-Loire[adhérent de Charolais Horizon]

Des animaux que j’avaisplanifiés et qui sont abattusapparaissent toujours dans laliste des animaux en contrat…

Normal. Pour votre information,ils restent affichés dans la liste pen-dant quatre mois après abattage. �

EARL de la PRAà Sainte-Foy-Saint-Sulpice, Loire[adhérent d’Actis Bovins]

J’ai changé deraison sociale début2010 (passage duGaec en EARL). Onme prélève ànouveau des partssociales et je ne suisplus payé parvirement, pourquoi?

Lors d’un changementde raison sociale, unnouvel apporteur estcréé et le prélèvementdes parts sociales s’ef-fectue automatique-ment sans prendre encompte l’historique del’exploitation. Vous de-

vez donc faire une de-mande écrite de trans-fert du capital social.Dans le même temps, ilest important de noustransmettre vos nouvel -les coordonnées ban- caires en joignant unRib. �

Gaec du GRAND MONETOISÉcuisse, Saône-et-Loire[adhérent de Charolais Horizon]

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actualité

EN BAISSE

Le revenu agricole par actifa baissé de 10% dans les15 “anciens” pays de l’UE.En baisse éga lement, l’em -ploi agricole a chuté de25% entre 2000 et 2009.

EN HAUSSE

Le revenu agricole par actifa augmenté de 61% dansles 12 nouveaux paysintégrés en 2004 et 2007au sein de l’UE. [Eurostat]

Le scénario“libéral”conduirait à unebaisse de laproduction deviande bovine de40 %, au sein del’Unioneuropéenne,selon Coop deFrance.

La Commission eu ropéen-ne a lancé, le 12 avril, undébat pu blic sur internet. «LaPac sert l’ensem ble de la so -ciété, explique Dacian Ciolos,le commissaire européen à l’a - griculture. L’a gri culture euro-péenne con cerne la sé curitéalimentaire, mais aussi lespaysages, l’emploi, l’envi-ronnement et le changementclimatique. » Dacian Ciolosat tend de cette consultation« les réactions, les réflexionsdes agriculteurs, mais aussides associations de protec-tion de l’environnement, descon sommateurs, ou encoredu bien-être des animaux ».La consultation se conclura,en juillet 2010, par une confé-rence de synthèse des contri-butions.Cet appel à contribution descitoyens intervient alors que laCommission a diffusé les résul-tats d’une étude prospective

sur la Pac à l’horizon 2020.Trois scénarios ont été évaluéspour la Pac 2014-2020:– un scénario “référence” : ré -duction du budget de la Pac re -conduit à l’identique, c’est-à-dire en baisse de 20% en ter -mes réels, un découplage totalen 2013 et un basculementd’une partie des aides du pre-mier pilier de la Pac (soutiensau marché) vers le se condpilier (développement rural) ;

« L’heure est à unrééquilibrage des aides »– un scénario “conservateur”,avec le même budget Pac quele scénario “référence”, danslequel le premier pilier gardedavantage d’importance;– un scénario “libéral” avecune libéralisation des échan -ges, une réduction de 75% dubudget en termes réels et unesuppression des aides directeset un basculement vers le se -

cond pilier.À l’horizon 2020,Coop de France es -time que le scénario“libéral” conduiraità une baisse de laproduction de vian-de bovine de 40%au sein des vingt-sept pays membres(passage de 8 à5 millions de ton -nes). «En ac crois-sant le déficit euro-

péen en viande bo vine, cescénario fragiliserait encored’avantage la filière », s’in-quiète Coop de France.Dacian Ciolos se donne jus-qu’à la mi-2011 pour arrêtersa réforme, mais il écarte toutaffaiblisse ment de la Pac quidoit rester «un outil fort ».«L’ensemble de la société bé -néficie de la Pac par l’ali-mentation, la gestion des ter-ritoires, l’environnement.Les Européens le savent-ils?La réponse est non », estimele commissaire. Une chose estsûre, selon lui, « l’heure est àun rééquilibrage des aidesentre différents systèmesagricoles, entre différentesrégions, entre les États et dif-férentes catégories d’agricul-teurs ». �

Contributions sur le siteinternet : http://ec.europa.eu/agriculture/cap-debate.

MERCOSUR.� La Commission européennemaintiendra sa décision derelancer les négociations

commercialesavec les paysdu Mercosur(Argentine,

Brésil, Paraguay, Uruguay).Selon la France agricole, quicite « une sourceeuropéenne », la Commission« ira de l’avant », car elleestime que « c’est le momentapproprié maintenant pourreprendre les négociations ».Le gouvernement français aindiqué, dans uncommuniqué publié le 7 mai,qu’il s’opposait à une reprisede ces négociations, « quirisquent de remettre encause l’agriculture françaiseet européenne ».

OMC.� Les dix-neuf pays dugroupe de Cairns réclamentla suppression des aides àl’exportation en 2013. Cegroupe, qui représente unquart des exportationsagricoles mondiales, réunitnotamment l’Argentine,l’Australie, le Brésil, leCanada, etc. Ces payssouhaitent que lesnégociations s’achèvent en2010, mais le directeurgénéral de l’OMC, PascalLamy, a jugé cet objectifdifficile à atteindre. [sourceLes Marchés]

BIEN-ÊTRE. � Le Parlement européenveut renforcer les inspectionset les sanctions, insistantpour que la Commissions’assure de la bonneapplication desréglementations existantes,comme, par exemple,l’interdiction des cages enbatterie pour les poules, oula réglementation concernantle transport des animaux.Les parlementairessoulignent aussi que lesproduits importés devraientêtre conformes aux mêmesexigences que cellesimposées aux opérateurseuropéens.

Le commissaire européen à l’Agriculture, Dacian Ciolos, sedonne jusqu’à la mi-2011 pour arrêter sa réforme de la Pac.

HENRI BALADIER a étéélu le 25 marsà la présidencede Fedelis, dontla mission est

d’assurer la défense et lareprésentation des Labelsrouge, indications géogra-phiques et spécialités tradi-tionnelles garanties. Il estl’actuel président de Fil rou-ge (Fédération Interprofes-sionnelle des Label rouge, IGet AOP en viande de bœuf,veau et agneau).

JULIEN ADDA est, depuisle 19 avril, lenouveau délé-gué général dela Fédération

nationale d’agriculture biolo-gique des régions de France(Fnab). Créée en 1978, laFnab fédère les groupementsrégionaux d’agrobiologistessur le territoire français.

ROYAL !…

La reine Élizabeth d’Angle-terre, la plus grande fortu-ne du pays, a perçu30000 €, en 2008, autitre des aides Pac. Mais saTrès Gracieuse Majesté estlargement devancée parson Altesse Sérénissime, lePrince Albert II de Monaco,qui a empoché la bagatellede 253987 eu ros. Lequelpâlit de jalousie devant les63 millions d’euros perçuspar le volailler Doux, prin-cipal bénéficiaire des aideseuropéennes, qui fermeses usines en France pourdévelopper sa productionau Brésil.

les Gens

L’œil encoulisses…

PAC. “Conservateur”, “libéral” ou “deréférence”: Bruxelles révèle ses troisscénarios pour la Pac 2014-2020

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CONSOMMATION.

La consommation de viandeest «conforme auxrecommandations» de santépublique, selon l’INPES(Institut national deprévention et d’éducationpour la santé)Contrairement à certaines idées reçues, laconsommation de viande, produits de lapêche et œufs est «conforme aux recomman-dations » de santé publique. L’information figu-re parmi les observations du très officiel baro-mètre santé nutrition 2008 de l’institut natio-nal de prévention et d’éducation pour la san-té. L’enquête, menée tous les ans (de 1996 à2012), vise à mesurer la consommation des

« repas de la veille » de 4000 Français et àmieux cerner leur apprentissage des repèresnutritionnels. En 2008, 82% des personnesinterrogées avaient consommé une à deuxfois un aliment du groupe «viande-produits dela pêche-œufs » la veille de l’enquête, un tauxresté globalement stable depuis 1996.En outre, 63% des Français connaissaient lesrepères de consommation liés à ces aliments.L’enquête montre en outre que la multiplicationdes messages sur les «5 fruits et légumes parjour » finit par payer. Elles sont 28% à con -naître cette proportion, contre 2,5% en2002! Cela ne change pourtant guère leurshabitudes. Certes, une légère augmentationde la consommation de fruits et légumes a étéobservée entre 2002 et 2008, «mais ce tauxreste faible », notent les enquêteurs (11,8%).�

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Le groupe Sicarev, en raison de son histoire, a toujours occupé une place à part dans lemonde français de la viande. Le rapprochement en cours, avec le groupe Sicavyl, est audiapason: pas question de rivaliser en vain avec ceux qui occupent les premières places dugrand monopoly mondial de la viande, mais, au contraire, conforter la place originale qui estaujourd’hui la sienne. Par fidélité, justement, à son histoire. Autant dire par fidélité aux valeursfondatrices du groupe et aux territoires où il a planté profond ses racines. Autant dire parfidélité aux hommes et aux femmes qui l’ont forgé. Autant dire par fidélité à lui-même. Retoursur ces fidélités qui disent ce que demain sera.

«NOUS SOMMES dans une économie demarché […] Les grou pements contractualisentavec leurs adhérents pourrépondre à des problématiquesde marché. » [D. Gilliot]

«NOUS SOMMES CONVAINCUS que la con -tractualisation apportera denouvelles ressources pour abor-der l’avenir avec sérénité, enrenforçant chacun des maillonsde la filière. » [J.-L. Desnoyer]

«LA PRIORITÉ de Sicarev, en matièred’approvisionnement, ce sontles adhérents des groupementsactionnaires. Ce sont les grou -pements qui décident du choixdes fournisseurs. » [J.-Y. Besse]

Le monde des organisations de produc -teurs (OP) se partage en deux groupesradi calement distincts et fondamentale-ment différents. Premier groupe: cellesqui misent sur le « re groupement de l’of -fre» et qui, explique Denis Gilliot, «ontchoisi de ne pas investir dans l’aval, pri- vilégiant la négociation avec leur avalim médiat». En d’au tres termes, commen -te Jean-Luc Desnoyer, « l’avenir, pour el -les, serait dans la con centration de l’of -fre, pour faire pression sur le leader na-tional», en l’occurrence le groupe Bi-gard. C’est la situation typique de la Bre-ta gne, où tous les a battoirs, sans excep-tion, ap partiennent désormais au secteurprivé traditionnel, soit au groupe Bi gard,soit au groupe SVA (carte, p. 7). Secondgroupe, poursuit Denis Gilliot : « Les orga -nisations de produc teurs qui se sont or-ga ni sées en filiè res, en prenant des par-ti ci pations dans l’a val.» Plusieurs exem -ples existent en France, à commencerpar le grou pe Sicarev, dont le capital estdétenu par cinq coopé rati ves (Actis Bo-vins, Covido-Bovicoop, Charolais Hori -zon, la Coopérative du Mé zenc et Dau-phidrom; schéma, p. 6).À ces deux groupes, Denis Gilliot en

ajoute un troisième, sorte d’entre-deuxtran sitoire, com pre nant « les OP qui onttenté d’investir en fi lière et qui ont dû

abandonner cette stra té-gie à des entreprises pri-vées». L’exem ple le plusemblémati que dans lafilière viande est sans nuldoute ce lui de Socopa,passé, en 2009, sous le

con trôle de Bi gard, faisant du nouvel en -sem ble le plus important opérateur euro-pé en en viande bovine (lire p. 7).

L’affaire Socopa a beaucoup surpris, ré -sonnant à la fois comme un coup de ton-nerre et comme un coup de semoncedans le monde de la coopération. Coupde tonnerre, d’a bord, car le leader fran-çais de la coopération bovine chan-geait, en quel que sor te, de camp. Coupde se monce, aussi, pour un secteur coo -pératif, con vaincu, non sans de bon nesraisons, d’incarner, depuis des dé cen-nies, le sens de l’histoire, dans une éco-nomie mondialisée, qui a ré vélé sa ca -pacité de nuisance à l’é gard des ter-

Parmi les intervenantsde ce “débat d’Alliances”

– DENIS GILLIOT,coordinateur des filièresviande au sein de lasection “bétail etviande” de Coop deFrance ;

– PHILIPPE DUMAS,président du groupeSicarev ;

– JEAN-LUC DESNOYER,président de Covido-Bovicoop ;

– JEAN-YVES BESSE,directeur desproductions animales dugroupe Sicarev ;

– MARIE-FRANCE NIGAY,directrice d’Actis Bovinset responsable del’approvisionnement desabattoirs du groupeSicarev.

le débat d’alliances

Socopa : un coup detonnerre etun coup desemonce

De Sicarev à Tradival :nouvelle étape, nouveaux enjeux,nouveaux engagements

alliances › n° 43 › mai 2010 › 5

L’idée majeure, quasimentl’idée fixe, qui a guidél’histoire du groupe Sicarev,au fil des décennies :« Valoriser la productionrégionale. Et, pour ce la, dé -velopper les outils dont lespro ducteurs ont besoin pourgarder la maîtrise de latransformation de leursproduits et pour ne pas êtresoumis à des décisions qui seprennent au Brésil ou ail -leurs. » [Philippe Dumas, président du groupe Sicarev]

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ritoires et de ceux qui y ont planté leurs ra -cines et cel les de leurs fa mil les.Du même coup, et par contrecoup, l’affai-re So copa somme la coopération des’ex pliquer sur sa stratégie et sa gouver-nance. La coopération y est d’autant pluscon trainte que la disparition soudaine deSo copa éclaire d’une lu miè re nouvelle etcrue la stratégie des géants internatio-naux, tels que le Brésilien JBS, qui n’a ja -mais caché son appétit à l’égard des plusgrands ac teurs européens de la viandebovine. Lequel JBS a d’ailleurs provoquél’effet d’une «vé ri ta ble bombe», en s’of-frant Inalca, le plus im portant abatteur ita-lien (près de 20% des abattages), au ter-me d’une opéra tion qualifiée à l’époquede «gargantues que» par le Syndicat na -tional de l’industrie des vian des (Sniv),présidé par Jean-Paul Bi gard, par ailleursP-DG du groupe qui porte son nom (1).Du même coup, aussi, l’affaire So copapropulse Sicarev et quel ques au tres grou -pes français au rang d’alternative coopé-rative, dans un mo nopoly international oùla concentration semble être la seule rè -gle et où les opérateurs financiers ontmaintes fois fait la preuve qu’ils se sou-ciaient fort peu de la vie des gens et del’a venir des territoires. L’occasion, pourJean-Luc Desno yer, de souligner que,

«dans un monde en pleine mu tation, à lafois source d’opportunités, mais aussisour ce de tous les dangers, la filière Sica-rev, et son fonctionnement amont-avaltotalement transparent, est unique en songenre au ni veau national. Il fait des en -

vieux et nous sommessou vent ci tés comme uneréférence.»Ce que le président deCovido-Bovicoop auraitaussi pu souligner avecinsistance, tant elle est lapierre an gulaire de lamission que lui-même etles présidents des au tresgroupements se sont don-né en tant qu’administra-teurs de Sicarev, c’estque cette « référence »n’est pas une donnée ensoi, mais le fruit d’une his-toire, peut-être même le“sens de l’histoire”, entout cas la clé de voûte

sur laquelle repose l’é difice Sicarev et quiannonce ce que demain sera. Quoi qu’ilen soit, analyse Philippe Du mas, l’histoiredu groupe ré sulte de choix guidés, à tra-vers les décennies, par une idée ma jeure,quasiment une idée fixe : «Valoriser la

production régionale. Et, pour ce la, dé -velopper les outils dont les pro ducteursont besoin pour garder la maîtrise de latransformation de leurs produits et pourne pas être soumis à des dé cisions qui seprennent au Brésil ou ail leurs. » En quel -que sorte, forger des outils qui sont néces-sai res aux producteurs pour être en coreproducteurs de main, dans cinq ans, dansdix ans.Première illustration.Lorsque, en 1989, Si carev investit à Ro -an ne, la société pose «un premier choixstratégique important», note à ce proposle président du groupe. Pourquoi Roanneet pourquoi pas Saint-Étienne, en effet?« L’option du conseil d’ad ministration aété la suivante: pour développer la pro-duction charolaise, il nous faut être pro -ches de la zone de production.» À Roan-ne, donc. La même année, le groupe, quine transforme encore que des bovins etdes agneaux, reprend une entreprise spé-cia lisée dans la dé coupe de porc, la so -ciété Clavier. Dé jà, à l’é po que, l’argu-ment est régional. Philippe Du mas : « Lefait de ne transformer que des porcs bre-tons n’était ni suf fisant ni satisfaisant ; levrai enjeu, pour nous, était ailleurs : abat -tre et dé couper des porcs produits dansla ré gion, par des pro-

«Notremode defonction -nemententrel’amont etl’aval,totalementtranspa -rent, estunique enson genreau ni veaunational »

le débat d’alliances

››› suite page 8

›››

� � �

DATES CLÉS

� 1962. Création de Sicarev, dans la Loire.

� 1989. Sicarev investitsur l’abattoir de Roanneet dans la société Clavier(porc). Covido, en 1989,et Bovicoop, en 1990,rejoignent Sicarev.

� 1992-93. Clavierdevient Forez Porc. Sica-rev détache sont activitéde groupement de pro-ducteurs et crée GPB42,qui deviendra Actis.

� 1992-93. Création duGIE Charolais Alliance.Mise en place des pre-mières filières qualité.

� 1994. Sicarev achèteSoviber, à Chambéry(découpe de bœuf etcharcuterie).

� 2000-01. Sicarevprend une participationdans VLF (Saint-Étien-ne), spécialisée dans lacheville limousine.SCAPB et CBVC fusion-nent pour donner nais-sance à Charolais Hori-zon. Dauphidrom rejointle GIE Charolais Alliance.

� 2002-03. Création deDeltagro. Prise departicipation majoritairedans la société LesFougères (élevage deveaux sevrés et alter -natifs), qui deviendraVitagro. La Coopérativedu Mézenc rejoint le GIECharolais Alliance.Forez Porc s’associe àMC Porc (devenuCirhyo) et rachètel’abattoir de Lapalisse.

� 2006. Contrôle dugroupe Monier (Loire etHaute-Loire), spécialisédans la viande et lesproduits élaborésbovins.

� 2009. Sicarev etDespinasse reprennentl’abattoir de Saint-Étienne.

� 2010. Sicarev etSicavyl créent Tradival.

ÉRIC CHAVROT, président de Dauphidrom: «La stratégie qui nous animeest celle qui conduit à maintenir les outils deproduction propriété des éleveurs et gérés par leséleveurs. Dans une conjoncture agricole, où tous lesmécanismes de régulation des marchés sont mis àmal sur l’autel du libéralisme à outrance, le modèlecoopératif se doit d’incarner l’alternative, par sesvaleurs de démocratie, d’attachement au territoire etde transparence.»

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alliances › n° 43 › mai 2010 › 7

Les restructurations sont trèsavancées dans le secteur de laviande bovine.

EN FRANCE.Bigard, avec la reprise du groupe Socopa,en 2009, domine désormais largement l’a -battage des bovins (carte), puisque le nou-veau groupe représente environ 40% desvo lumes abattus en France.En 1997, la so ciété familiale, d’originebretonne, s’était associée à un autre groupepour repren dre la marque Charal et fonderle groupe ABC. Dix ans plus tard, Bi gard re -prend la to talité de Charal et s’im pose dèslors comme le premier opérateur français,devant le groupe coopératif Socopa…dont il prend le contrôle en 2009.Élivia (nouveau nom de Terrena viande etSo viba), groupe coopératif surtout im plantédans le Grand-Ouest, est aujourd’hui ledeuxième acteur français en viande bovine.Élivia a repris, en février dernier, après déci-sion du ministère des Finances, quatre abat-toirs du groupe Socopa, dans le Nord etl’Est de la France. Le groupe Terrena est un

groupe multiproduits (viande bovine, volail -les, lapins, lait, céréales et meunerie).Au troisième rang français, le groupe privéSVA-Jean Rozé, implanté exclusivement enBretagne, devance les groupes Sicarev etSicavyl, qui se placent aujourd’hui au qua-trième rang national (lire par ail leurs).

EN EUROPE.Bigard, avec quelque 1,6 million de bovinsabattus, est aujourd’hui au premier rang dusecteur bovin, depuis la reprise de Socopa.Vient ensuite le Hollandais Vion, qui a pris,en 2008, le contrôle de l’abatteur bri tan-nique Grampian et qui, avec 1,5 million debovins, est aussi le leader européen du sec-teur porcin (près de 20 millions de porcs,contre 5 millions environ pour Bi gard). Vionest implanté dans la banlieue parisienne,mais le groupe est surtout présent en Alle-magne (30% des abattages du pays), enHollande (25% des abatta ges), et en Gran-de-Bretagne (11% des abattages). Autresgéants du secteur porcin : l’Allemand Tön-nies et le groupe coopératif danois Da nishCrown, lequel a déjà délocalisé 1000emplois et envisage d’en délocaliser 3000supplémentaires en Allemagne, où la régle-mentation appliquée à la main-d’œu vreintérimaire (majoritairement des pays del’Est) est celle du pays d’origine.

DANS LE MONDE.On change littéralement d’échelle, puisquele Brésilien JBS traite aujourd’hui plus de16 millions de têtes de bovins (plus de 10fois le Français Bigard). JBS a déjà uneprestigieuse tête de pont en Europe, au tra-vers de l’Italien Inalca-Cremonini, le princi-pal abatteur transalpin (18% des abattagesitaliens), dont il a pris le contrôle fin 2007.Suivent deux autres géants : les AméricainsTyson (9 millions de bovins) et Cargill(7,5 millions de bovins), loin devant le Bré-silien Mafrig (2,5 millions de bovins).Caractéristique récente du grand monoplymondial : l’accélération des restructurations,particulièrement au Brésil, où le géant JBS apris le contrôle d’un autre géant, Bertin. �

Le grand monopoly mondial de la viande

Denis Gilliot, Coop de France : « Il faut se méfier des faux débats sur la contractualisation»« Les syndicalistes agricoles et les organisations de producteurs sont sur deux pla-nètes différentes, en matière de contractualisation. Le syndicalisme agricole s’in-terroge sur un modèle de contractualisation pure et dure entre les éleveurs et lesabatteurs, en supposant que cette contractualisation sera un antidote à la libérali-

sation des marchés. Leur définition de la contractualisation est poli-tique. En d’autres termes, selon eux, c’est par la contractualisationqu’on régulera le marché.« Il faut se méfier de ces faux débats. Nous sommes dans une éco-nomie de marché, où la loi de l’offre et de la demande prévaut.On peut essayer d’en gommer les excès. Le débat sur la réparti-tion des marges, par exemple, est un vrai débat, dans la mesureoù l’essentiel des gains de productivité de l’amont a été capté par

la grande distribution. Mais la contractualisation telle qu’elle est conçue dans lesgroupements de producteurs est différente. Les groupements contractualisent avecleurs adhérents pour répondre à des problématiques de marché (qualité des pro-duits, saisonnalité de l’offre, etc.) Lorsque les groupements contractualisent avecleurs adhérents et lorsqu’ils rémunèrent cette contractualisation, c’est la réponse àun service que les groupements ont demandé à leurs producteurs. »

Avec 40 % des bovinsabattus, le

groupe Bigard-Socopa dominelargement laFrance desabattoirs.

Les principauxgroupesd’abattage enEurope.Exemples :Bigard traiteenviron1,6 million debovins et5 millions deporcs.

2

1,5

1

0,5

22171272

millions de bovins

millions de porcs

Tönnies

CooperlWestfle

ish

Gad-EuropigSicarev-Sicavyl

Dawn KepakIFP

Bigard-Socopa

Danish Crown

Vion-Grampian

La France des abattoirs

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8

ducteurs de la région et avec desgroupements de la région.» À cette épo -que, les fondations stratégi ques de ce quiallait de venir Forez Porc avaient été cou-lées. Restait à concrétiser une «véritablefilière porcine ré gionale», ce qui fut faitquel ques an nées plus tard, lorsque Sica-rev, en partenariat avec MC Porc (deve-nu, depuis, Cirhyo), reprenait l’abattoirde La palisse (lire p. 26). Le constat estalors le suivant : au niveau national, euro-péen et mondial, des groupes puissantsse sont constitués et se sont spécialisés.Sicarev, au contraire, s’est diversifiée surla base de l’analyse suivante : «En bo -vins, nous ne serons jamais un opérateurin contournable, comme peuvent l’ê tre Bi -gard ou Élivia (ex-Terrena), analyse Philip-pe Du mas. Même chose en porc. Mêmechose en veau. Même chose en agneau.Mê me chose en produits élaborés. Parcon tre, quand on prend en compte lebœuf, le veau, le porc, l’a gneau et lesproduits élaborés, les choses changent etnous in téressons les distributeurs, parceque nous sommes en mesure de leur pro-poser tou te une gamme de produits, autravers d’outils spécialisés, puisque cha -que abattoir du groupe est spécialisédans une production.»Autre illustration.Début des années quatre-vingt-dix, autrechoix stratégique important. Important?Bien plus : majeur, décisif, fondateur mê -me, car il détermine ce qui fait, aujour-d’hui encore, l’une des originalités du

grou pe roannais. En 1993, Sicarev se“sé pare” de son groupe ment de produc-teurs et donne naissance à GPB42, quide viendra Actis Bovins, le groupement dela Loire. Quelques années plus tôt, en1989 et 1990, Covido (Puy-de-Dôme) etBo vicoop (Allier) se sont rapprochés dugrou pe roan nais. «No tre but n’est pas etn’a ja mais été de créer des rapports deforce, mais des liens, insiste Philippe Du -mas. Des rapports de forces impliquentqu’il y ait des ga gnants et des perdants.

C’est une mauvaise op -tion. Les actionnai res deSi carev au raient pu dire:“Nos bé néfices, on se lesgarde”. Surtout, Sicarevau rait pu vouloir êtremoins dé pendante desgroupements, pour pou-voir travailler plus li bre-ment avec d’au tres opé- rateurs.» Au con traire, lestrois groupements, avecCharolais Horizon (Saô-ne-et-Loire), se cons tituent

en GIE, re joints, depuis, par Dauphidrom(Isère) et la Coopérative du Mé zenc(Haute-Loire), les cinq groupements déte-nant au jourd’hui 94% du ca pital du grou-pe. Pour Jean-Luc Des noyer, «c’est unpoint important, qui a guidé la vie de Si -carev de puis cette épo que. Dans le rap-prochement avec le groupe Sicavyl, c’estencore cet esprit-là qui prévaut aujour-d’hui. La volonté des responsables de Si -

carev n’a ja mais été de fusionner, d’ab-sorber, d’avaler, mais de respecter lesproducteurs et leurs coopératives.» Et leprésident de Covido-Bovicoop d’adres-ser un hommage appuyé à Jean Colom-bat, le «visionnaire», qui, dès l’origine, ainsufflé «cet esprit-là».La logique commerciale est à l’avenant.Jean-Yves Besse: « La priorité du groupe,en matière d’approvisionnement, ce sontles adhérents des groupements action-naires.» Dans la filière viande, par exem -ple, 55% des animaux sont fournis par lesadhérents des groupements actionnaires;30% proviennent d’autres groupements ;15%, du négoce traditionnel. Quoi qu’ilen soit, souligne le directeur des produc-tions animales de Sicarev, «ce sont lesgroupements qui dé cident des fournis-seurs, autres que ceux engagés au capi-tal du groupe». Sur le plan opérationnel,également, la direction amont «co or don -ne et contrôle la commercialisation desgroupements actionnaires, mais aussil’ac tivité de Sicarev». Coordonner, «par-ce que les groupements, en raison deleurs histoires respectives, ont des mé -thodes de travail différentes». Con trôler,«parce qu’il est important de savoir cequi se passe au niveau des groupements,mais aussi à l’extérieur des groupements»(lire ci-dessous). �

(1) Lire “Grandes mutations et grandesmanœuvres: les dessous de l’enjeu ita -lien”, notre édition de janvier 2008.

«Notre butn’est pasde créerdesrapports deforce entrel’amont etl’aval, maisdes liens »

le débat d’alliances

›››

«Jamais encore, par le passé,nous ne som mes allés aussi loin dansla transparence.» Jean-Luc Desnoyeravait d’emblée campé le décors, ce20 avril, en présentant le débat qu’ilvenait d’ouvrir dans le cadre de l’as-

semblée générale de Covido-Bovi-coop. La tâche avait été confiée àMa rie-France Nigay, dont la fonc-tion de responsable de l’approvision -nement des abattoirs du groupe Sica -rev, la situe à l’exacte interface entrel’amont et l’aval. Et ceux qui la con -naissent le savent : Marie-France Ni-

gay va droit au but. De nombreuxexemples à l’appui, elle a donc toutexpliqué devant les adhérents. Tout. La transparence, d’abord. Plus exac-te ment, puisque le monde d’ici-basn’est pas encore totalement angéli -que: la transparence à l’é gard desadhérents. Au cœur de son exposé:comment, concrètement, sont défi-nies les grilles de prix “rendu abat- toir” et “achats en ferme”; comment,con crètement, est fixée la différenceen tre les deux; comment, concrète-ment, sont décidées les hausses etles baisses de prix ; comment, con -crètement, sont appliqués les quatre« facteurs dé clenchants» (la cotationnationale, les marges de la semaineprécédente, le stock des achats parcatégorie de la semaine en cours,les comman des prévisionnelles pourla semaine suivante) ; quelle est,concrètement, la marge appliquéesur chacune des catégories d’ani-maux; comment, concrètement, les

groupements suivent et contrôlent lamarge de cha que animal valorisé àl’aval, etc., etc. Au cœur de la trans-parence, « la grille “achats en ferme”est mise en li gne sur Alliances.coop,chaque vendre di après-midi, pourles éleveurs travaillant au cours et auclassement. C’est la copie exac tede la grille dont les commerciauxdisposent.»

Quatre animaux sur dixcontractualisés en 2009Quant à la contractualisation, la filiè-re n’a pas attendu que le terme soit àla mode pour le mettre en œuvre. ÀActis Bovins, par exemple, le grou-pe ment qu’elle dirige par ailleurs,«39% des vaches li vrées par lesadhérents à l’OP (organisation deproducteurs) et 46% des vacheslivrées par les adhérents de niveau 2à l’OP ont été con tractualisées en2009 ». Exemples à l’appui, tou-jours, Marie-France Nigay insiste :

« La con tractualisation n’est pas unefin en soi, mais un moyen», lequelmoyen remplit deux fonctions princi-pales. La première : «Orienter laproduction pour l’adapter le mieuxpossible à la demande des marchéset pour valoriser mieux la produc-tion. Avec la contractualisation,nous ciblons les types de bo vins àpro duire (catégorie, poids, âge,con formation, qualification) et nousciblons les pé riodes de forte et defaible production, afin de réguler laproduction dans l’année.» La secon-de fonction de la contractualisation:procurer «une meilleure lisibilité dumarché et, donc, une meilleure anti-cipation com merciale pour les ani-maux qui sortiront dans les pro-chains mois. Plus on anticipe le mar-ché, et mieux on est en phase avecla demande et plus on est réactif surle plan commercial.» �

Lire aussi pages 18 et 19.

Transparence et contractualisation : la “culture” Sicarev au quotidien

� � �

CONSEILSDE LECTURE

Sur les enjeux de la filière,Alliances a notammentpublié :�VEAU. Philippe Dumas :« Le groupe Sicarev inves-tit dans l’abattoir deSaint-Étienne pour cons -truire un projet ambitieuxde 40000 t » (1/2010)

� TRADIVAL. Le groupeSicarev-Sicavyl en huitquestions (juin 2009) etSicarev et Sicavyl adop-tent “Tradival” commemarque commercialecommune (1/2009)

�VIANDE. Grandes muta-tions et grandes manœu -vres : les dessous de l’en-jeu italien (1/2008)

�MAIGRE. F. Guidetti :« Les éleveurs qui ne sontpas engagés dans lesfilières sont appelés à dis-paraître » (9/2009)

› Tous les numérosd’Alliances sonttéléchargeablesgratuitement surwww.alliances.coop.

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marchéscotations & tendances

� � �

EN BREF

VACHES. � Le nombre devaches laitièresprésentes dans lesexploitations, finavril-début mai, esten diminution (-1,4%) et lesbesoins en lait sontplus marqués. Onpourrait doncdisposer de moins deréformes laitièresdans les moisprochains.

ABATTAGES. � La production degros bovins finis aété globalementstable en 2009(+0,4%).FranceAgriMer notetoutefois deuxtendancesdivergentes : si lesabattages de vachesont progressé de4,8%, les abattagesde mâles ont baisséde 5,8% pour lesmâles, baisse quiatteint 10% pour lesseuls jeunes bovins.Prévisions pour2010 : -3,5% pourles abattages ; -1,9%pour laconsommation.

ITALIE.� Plus de 9 broutardsfrançais exportés sur10 (92%) ont étéexpédiés vers l’Italieen 2009. Quatreautres destinations separtagent les 8%restants (l’Espagne :4% ; la Grèce : 2% ;l’Allemagne : 1% ;autres : 1%). [sourceFranceAgriMer]

� Tendances des marchés

Marie-France Nigaydirectrice d’Actis Bovins(Loire) et responsable desapprovisionnements del’abattoir de Sicarev

�Jeunes bovins: le marché s’essouffle. Du -rant l’hiver, les besoins en JB ont été cou verts.Ils ont été limités sur le marché français et sur lemarché export (Italie et Grèce). Le con texteéconomique de la Grèce n’a pas aidé à lavente : moins de besoins et diffi cultés dans lespaiements. Les commandes sont donc orientéesvers de la marchandise plus ciblée : JB demoins de 450 kg de carcasse et jeunes. Lesbovins de plus de 18 mois et de plus de 450 kgsont difficiles à placer. Les sorties de JB onttendance à s’avancer (avancement des vêla geset conduite plus intensive). Pour l’été 2010, lessorties de JB viande s’annoncent moinsimportantes que les années précédentes (moinsde veaux nés en janvier, février, mars 2009).�Génisses viande: production très excé-dentaire. Trop de génisses produites en 2009par rapport aux besoins et 2010 semble suivrela même tendance. Les statistiques de la BDNIconfirment un nombre plus important (+ 5.3%)de génisses allaitantes de 24-36 mois présentesdans les élevages par rapport à 2009. On peutdonc s’attendre encore à ne pas manquer degénisses jusqu’à fin 2010 (cette tendance pour-rait alors s’inverser, puisque l’effectif desgénisses de 12-24 mois diminue par rapport à2009). Cet excédent de production fait tendreles grilles de prix vers celles des vaches.�Vaches viande: prix meilleurs. On n’a pasmanqué de vaches début 2010, mais les flux ontété à peu près maîtrisés. Les sorties de vachesont été régulières, elles ont permis un meilleurniveau de prix (à fin avril +0,15€/kg par rap-port à 2009). La tendance à la vente reste diffici-le aussi (volume et prix). Soudure ou pas pourl’été 2010? Le consommateur détient une partiede la réponse.�Vaches laitières: offre suffisante par rap-port aux besoins, ce début 2010. La situations’inverse fin avril-début mai. L’offre est réduite,les éleveurs redémarrant la campagne laitière etprofitant de l’herbe pour la production de lait.

�� �� �� IPPAP

IPPAP : indice des prix des produitsagricoles à la production (hors fruitset légumes). Base 100 en 2000(source Insee).

0

1

2

3

4

5

20102009

50454035302520151051

�� �� �� RUNGIS

Prix de gros sur le marché de Rungis,quartiers arrières et avants de vaches“R” (prix au kg, taxes comprises).Source Insee.

80859095

100105110115120125130135140

201020092008DNOSAJJMAMFJ

�� �� �� ALIMENTS COMPOSÉS

Indice de prix d’achat des alimentscomposés pour gros bovins à l’engraisBase 100 en 2000. (source Insee)

�� �� �� ÉNERGIE

Indice de prix d’achat de l’énergie.Base 100 en 2000. (source Insee)

100

105

110

115

201020092008

DNOSAJJMAMFJ

�� �� �� PRODUITS VÉTÉRINAIRES

Indice de prix d’achat des produitsvétérinaires. Base 100 en 2000.(source Insee)

1,92,02,12,22,32,42,52,62,72,82,9

201020092008

DNOSAJJMAMFJ

VACHES “O” 310 kg

2,72,82,93,03,13,23,33,43,53,63,7

201020092008

DNOSAJJMAMFJ

JEUNES BOVINS “U” 400 kg

1,81,92,02,12,22,32,42,52,62,72,82,9

201020092008

DNOSAJJMAMFJ

BROUTARDS “U-E” 300 kg

1,9

2,1

2,3

2,5

2,7

2,9

3,1

3,3

3,5

broutard U - 400 kg de poids vifjeune bovin U - 400 kg de carcarsse

AMFJDNOSAJJM

BROUTARDS “U” 400 kg/JB “U” 400 kg

0,7

0,8

0,9

1,0

1,1

1,2

1,3

1,4

1,5

201020092008

50454035302520151051

Marché du porc breton

PORCS “54 TVM”

1,71,81,92,02,12,22,32,42,52,62,7

201020092008

DNOSAJJMAMFJ

BROUTARDS “U” 400 kg

80

90

100

110

120

130

140

150

160

170

201020092008

DNOSAJJMAMFJ

alliances › n° 43 › mai 2010 › 9

2,52,62,72,82,93,03,13,23,33,43,5

201020092008

DNOSAJJMAMFJ

VACHES “R + “380 kg90

95

100

105

110

115

120

125

130

201020092008

DNOSAJJMAMFJ

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Les faibles disponi-bilités maintiennentles cours des ani-maux légers à desniveaux élevés.

Une offre réduite limi -te les exportations

au sein de l’Union euro -péenne. À l’inverse, lesexpéditions de femellessont en hausse de 7%,surtout vers l’Italie. Cet-te baisse des envois estprincipalement due à

un effectif d’animauxrestreint, suite au déca-lage des vêla ges auprintemps 2009, mê-me si la demande ita-lienne est elle aussi con -tenue.La faiblesse des dis-ponibilités devraitse poursuivre enco-re quelques semai -nes, mais prendra finavec l’arrivée des ani-maux nés à partir dejuin 2009. En effet, le

stock d’animaux de 3à 8 mois au 1er février2010 était de 57500animaux de plus quel’année dernière à lamême date, ce quipeut permettre d’envi-sager des exportationsen hausse dans lesmois à venir, pour peuque les demandes ita-lienne et espagnolesoient au rendez-vous.Cette offre retardéepourrait peser sur lesprix.Les animaux plus lourdsont toujours du mal àse vendre, notammentparce que leur date desortie des ateliers ita-liens correspondrait àla période estivale,peu favorable à laconsommation de jeu-ne bovin.Les exportations

vers l’Algérie se ta -rissent. Cette destina-tion semble devoir sefermer dans les semai -nes à venir. Si, en2009, les exportationsn’avaient rempli que lamoitié le contingentdes animaux autresque reproducteurs, lesexpéditions françaises,et peut-être d’autrespays européens, destrois premiers mois de2010, semblent avoirdéjà épuisé la quasi-totalité du volume àdroits nuls pour l’annéeentière.À noter que la Tunisiecompte également par-mi les acheteurs debroutards français : en2009, près de 8000animaux y ont été ex -pédiés, mais d’un ga -barit plus léger. �

JEUNES BOVINS. Cours souspression

MAIGRES. Des disponibilités toujoursfaibles

VEAUX. Coursen hausse

Les cours des petitsveaux mâles à leurplus haut niveaudepuis 2007.

La demande des inté-grateurs semble avoir

légèrement augmentéen mars, mais restecon tenue par l’anticipa -tion de la faible con -sommation estivale.Malgré cette offre enhausse et une deman-de relativement stable,le prix du petit veau lai-tier de 45-50 kg a pro-gressé en mars.Les importations deveaux en provenanced’Allemagne et d’Es-pagne devraient com-mencer dans les semai -nes à venir et pallier lemanque d’offre dû à lapériode de creux desvêlages français. �

marchésles tendances de l’Institut de l’élevage

� � �

LE CHIFFRE

----11118888 %%%%

La raréfaction desvaches laitièrespermet aux prix degagner quelquescentimes.

Les cours des vachesfrançaises ont gagnéquelques centimes de-puis janvier, grâce auralentissement des ré-formes laitières. Ils sem-blent néanmoins mar-quer un palier fin marspour toutes les confor-mations.Abattages en bais-se, mais poids decarcasse en hausse.Les abattages de fe -melles se situent à unniveau plutôt bas parrapport aux années pré-cédentes (-1% sur lesdeux premiers mois del’année). L’augmentation

du poids des carcassesde 2 kg, à 355 kg, enraison d’un ratio laitier-allaitant qui tend à dimi-nuer, compense la bais-se des effectifs.Au 1er février, le stock

de femelles laitièresétait inférieur au ni -veau de l’an passé. Letroupeau laitier est àprésent bien ajusté auquota et les réformesseront moins nom breu -ses dans les mois à ve -nir, d’autant que leséleveurs devraient bé -néficier d’allocationsprovisoires de la partde l’industrie laitière.Du côté allaitant, c’estun surplus de près de23000 femelles deplus de 36 mois qui estenregistré d’uneannée sur l’autre. Lesréformes pourraientdonc être nombreusesen races à viandedans les prochainsmois, surtout si un mou-vement de décapitali-sation s’a morce. �

FEMELLES. Un peu moins devaches laitières

Au 1ermars 2010, les cheptels de mâlesallaitants dans la tranche d’âge de 12 à16 mois sont inférieurs de près de 18%par rapport à l’an dernier. C’est la consé-quence directe du déficit des naissancesenregistrées fin 2008-début 2009, résul-tant de la baisse des fertilités des tau-reaux et femelles affectés par le passageviral FCO. La faible disponibilité en JB deraces à viande sera partiellement com-pensée par une augmentation de l’offreen JB laitiers. [source FranceAgriMer]

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Les exportations de broutards versl’Italie ont enregistré un recul de

14 % en janvier 2010, par rapport àjanvier 2009. Les expéditions de

mâles de plus de 300 kg (graphiqueci-contre) et celles des animaux de

160-300 kg sont en baisse, -18 % et -16 % respectivement. À l’inverse, lesexpéditions de femelles sont en haus-

se de 7 %, surtout vers l’Italie.

Les disponibilitésen taurillons sontplutôt modérées ence début d’annéemême si la haussedes poids de car-casse compense enpartie la baisse deseffectifs.

Toutefois, les courspeinent à se main-

tenir chez les princi-paux producteurs etclients européens.En baisse régulière enfévrier, les cours desjeunes bovins se sontlégèrement repris enmars, mais la dernièresemaine montre unenouvelle tendance à labaisse, particulière-ment marquée pour lestaurillons laitiers suite à

la hausse saisonnièredes disponibilités.Alors qu’ils s’étaientrepris en janvier, lesabattages de taurillonsont de nouveau fléchien février, habituelle-ment marqués par lahausse saisonnière desdisponibilités. Cette lé -gère hausse des dispo-nibilités ne devrait pasdurer, car les stockssont faibles dans lesélevages français.Les mâles laitiers, à ladifférence des mâlesde race à viande, sontplus nombreux. Il fautdonc s’attendre à unemodification notabledu ratio laitier-allaitantqui devrait se traduirepar un recul des poidsde carcasse. �

Coop de France, d’après les Douanes

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GÉNOMIQUE. � Déjà au service de lasélection animale, lagénomique appliquée àla nutrition – la nutrigé-nomique – étudie l’effet

de l’alimentation sur lesgènes et pourrait bien« bousculer les fonde-ments de la nutrition ani-male », estime la revueRéussir Lait-élevage,dans son édition de jan-vier. La technique reposesur l’utilisation d’unepuce, capable d’analyser,tel un code-barres, l’en-semble des gènes por-teurs de l’informationgénétique. Les chercheursvérifient, au niveau d’un

organe cible (peau, foie,intestin, pancréas etc.), siun gène donné (ou ungroupe de gènes) est acti-vé, éteint ou non pertur-bé. Reste à savoir si sousl’influence d’un nutri-ment donné, le gène estplus ou moins actif parrapport à un témoin.

GÉNÉTIQUE. � Une étude de l’Inradécrypte l’évolution,entre 1979 à 2008, de lavariabilité génétique destrois principales racesbovines allaitantes (cha-rolaise, limousine et blon-de d’Aquitaine) aucontrôle de perfor-mances. Parmi les conclu-sions de l’étude : les tauxd’accroissement de laconsanguinité sont« faibles à modérés »(entre 0,01% et 0,2%par génération). Toute-fois, les scientifiques

montrant l’existence de« gouletsd’étranglement », dus àl’utilisation, « en constan-te augmentation » de l’in-sémination artificielle enraces charolaise et limou-sine. Leur recommanda-tion : « Recruter, dans lesprogrammes de sélection

des taureaux d’IA, uneproportion suffisante demâles issus de taureauxde monte naturelle. »

Toutes les informationspubliées dans cette pagesont disponibles en texteintégral surwww.alliances.coop

Les tensions électriquesparasites ont « très peu d’effets »sur les performances et sur lasanté des animauxLes chercheurs d’AgroParisTech, qui ont mené l’étude, esti-ment néanmoins que «des modifications du comportementplus ou moins durables et plus ou moins sévères en fonctionde l’intensité du courant électrique appliqué et du moded’application sont enregistrées ». L’intensité du courant élec-trique a bien un effet sur la fréquence cardiaque, sur la pro-

duction d’hormones, etc.Mais, si l’une des études abien montré que, chez leporc, des tensions élec-triques supérieures à cellesreçues par un lot témoinentraînaient une baisse dela production de viande,

cette étude n’a pas été confirmée par d’autres chercheurs.La grande variabilité de réponse des animaux et le caractè-re imprévisible des tensions électriques parasites expliquentles difficultés à les diagnostiquer et à caractériser leurseffets sur les animaux en élevage.En élevage, les tensions à l’origine de ces courants élec-triques parasites sont généralement inférieures à 10 volts etsont dues principalement à un défaut de mise à la terre. Lesanimaux, en raison d’une faible résistance électrique, sontsensibles à ces faibles tensions. Le contact direct du mufle etdes pattes avec le milieu humide diminue leur ré sistance aucourant électrique alors que, chez l’homme, le port debottes en caoutchouc augmente cette résistance.

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EN BREF DES LABOS

sciences

alliances › n° 43 › mai 2010 › 11

Le 1er mars, l’Inra et onze parte-naires (recherche, enseigne-

ment supérieur, développement etfilières) ont lancé un programmenational de recherche et dévelop-pement pour «promouvoir dessystèmes de production animaledurable ». Ils se sontorganisés sous la for-me d’un groupe-ment d’intérêt scien-tifique (Gis) dénom-mé “Élevages de -main”, qui va mobili-ser, sur dix années,plus de 300 cher-cheurs, ingénieurs et enseignants-chercheurs. Leur objectif : «Propo-ser de nouveaux modèles pro-ductifs, économiquement via -bles, respectueux de l’en vironne-ment et socialement acceptableset équitables. »Face à la crise économique et auxdemandes sociétales de plus enplus pressantes, explique un com-muniqué de l’Inra, « les systèmesde production animale doiventtrouver une nouvelle dynamiquequi leur permette de conjuguerviabilité économique et perfor-

mances environnementales, touten produisant des [aspects posi-tifs] re connus par la société(maintien de la qualité des res-sources naturelles, de l’emploilocal, de l’identité et du patri-moine culturel des territoires) ».

Le Gis a défini qua -tre axes prioritairesd’étude:– fonctionnementdes systèmes de pro-duction animale(maîtrise des bilansénergétiques, rôledes systèmes de pro-

duction dans la gestion de la biodi-versité et des paysages, adaptationdes animaux et de leur conduiteaux enjeux de la durabilité, etc.) ;– pilotage des systèmes de produc-tion animale (processus individuelset collectifs de décisions dans lesexploitations, filières et terri toi -res) ;– facteurs et contraintes externesinfluençant le comportement desacteurs;– production d’indicateurs, éco-conception et évaluation des sys-tèmes de production. �

GIS. Douze partenaires de l’élevagecréent "Élevages demain", dédiéaux systèmes de production àhautes performances économiqueset environnementales

On a longtemps pensé que lecaractère culard était dû à la

présence d’un gène, le fameux“mh”, responsable de l’hypertro-phie musculaire des animaux por-teurs de ce gène. On sait désor-mais, grâce notamment au clona-ge expérimental, que le ca ractèrecu lard dé coule enréalité de mutationsin duisant une pertede fonction de lamyostatine, le fac-teur de croissance àl’origine de l’hyper-trophie musculaire. Des expé-riences ont ainsi montré que, sil’on inactive la myostatine chez lasouris, cela a pour effet de triplersa masse musculaire.Dans la dernière édition de 2009,Productions animales, la revuede l’Inra, les chercheurs expliquent

que la myostatine intervient dès lavie fœtale en contrôlant la prolifé-ration des cellules musculaires et,donc, le nombre total de fibresmusculaires. Après la naissance,elle participe au con trôle de lataille des fibres musculaires enrégulant la synthèse protéique. Il

semblerait qu’elle in -tervienne aussi dansle contrôle de la fabri-cation du tissu adi-peux et du tissuosseux. L’Inra dressel’état des connais-

sances actuelles sur le sujet. Objec-tif des scientifiques : «Envisagerune utilisation raisonnée de cesconnaissances en agronomiepour la production de viande. » �

Article en texte intégral surwww.alliances.coop.

CULARD. Le facteur de croissancemyostatine est un “régulateurnégatif” de la masse musculaire

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MÉTHANISATION. � Des organismestechniques (dontl’Institut del’élevage) ontprésenté, fin mars,“Méthasim”, un outilqui permet desimuler et d’évaluerl’intérêt de laméthanisation à laferme, sur les planstechnique etéconomique.Méthasim comprendune base de donnéessur le pouvoirméthanogène de plus200 produits etdéchets organiques etégalement plus de200 déjectionsanimales. L’outilpermet également dedéterminer lesbesoins thermiquesdans de nombreusesconfigurations(séchage digestat,chauffage maisond’habitation,chauffage deserres…) Il permetaussi d’évaluer ladimension deséquipements.

RONGEURS. � “Rats et souris enélevage : faites lecalcul !” Le GDSRhône-Alpes met engarde contre lesnuisanceséconomiques etsanitaires liées à laprésence desrongeurs en élevage.

«Un rat vu signale laprésence de 20 à 30rats », souligne leGDS, qui rappelleque la femelleproduit de 3 à 5portées de 6 à 12

petits par an. Si rienn’est fait, « lapopulation derongeurs peutexploser », insiste legroupement quipasse en revue lesdifférentes méthodesde lutte (détails surwww.alliances.coop,rubrique “santéanimale”).

SANITAIRE � La France estofficiellementindemne debrucellose, detuberculose et deleucose, mais leministère del’Agriculture, dansune noted’information renduepublique le 9 mars,appelle à la« vigilance » à l’égardde la tuberculose, enraison du nombre defoyers recensés en2008 (dans notrerégion : 2 en Isère et19 en Côte-d’Or).

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EN BREF

technique

La méthode Obsalim estbasée sur l’observation de142 signes – physiques oucomportementaux –exprimés par les animaux.Les 61 les plus fréquentssont réunis dans un jeu decartes très pratique pourune utilisation en élevage.

�Philippe MontelierCovido-Bovicoop

La méthode Obsalim repose surun principe de bon sens: les signesexprimés par l’animal ont une ori-gine physiologique. Autrement dit,l’animal exprime sa difficulté à s’a -dapter à la ration alimentaire pardes si gnes visibles, qu’il s’agit detraduire correctement pour pou-voir les corriger efficacement. C’est à la fois l’intérêt et l’originali-té de la méthode Obsalim, mise aupoint par le Dr Bruno Gibou deau(1). Exem ples: le poil hé rissé sur ledos in dique le relâchement de lapeau, lequel relâchement si gnaleque l’a nimal maigrit ra pidement ;une zo ne de léchage à l’arrière del’épaule est liée à une douleurdigestive, etc.Au total, 142 signes de déséqui-libre sont observés systématique-ment et décryptés méthodique-ment : les bouses (consistance,couleur, odeur, présence de rési-

dus…); les yeux (pâleur, présenced’écoulement, de croûtes…) ; lenez (congestion, adhérence depar ticules…); les sabots (qualité dela corne…); la robe, la peau, l’uri-ne, l’échine, la mamelle, etc.

Des signes qui ne trompent pasLa méthode Obsalim se déroule enplusieurs étapes. Première étape:l’homogénéité du troupeau, quipermet d’en ap précier le bien-êtreet la rentabilité. Un troupeau hété-rogène, au con traire, est le signede déséquilibres ou d’une conduiteinadaptée. L’observation de l’ani-mal permet ensuite de déterminer

l’origine du déséquilibre. C’est ladeuxième étape du diagnostic,l’étape dite “d’orientation”, quidéfinit l’origine du problème: ali-mentaire, métabolique, patholo-gique ou lié au lo gement.Si le problème est alimentaire ou sila marge d’évolution concerne l’a -limentation, il est nécessaire d’a -nalyser l’effet de la ration sur letroupeau. Le diagnostic évalue la“stabilité ruminale”, autrement dit,détermine si le rumen fonctionnecorrectement, si son équilibre aci-do-basique est satisfaisant et si laquantité d’aliments est suffisante.Six autres paramètres d’analysesont définis. Ils concernent l’éner-gie, l’azote et les fibres. Une corré-lation est alors établie entre lessignes observés sur l’animal et cesparamètres. Les observations sont notées dansun tableau récapitulatif, les degrésde corrélation reportés puis addi-tionnés. Si la somme est égale àzéro, le niveau de production estparfaitement adapté et il est alorspossible d’augmenter les apportsde façon à atteindre les objectifs deproduction. Si la somme est diffé-rente de zéro, l’écart indique unexcès ou un déficit. �

(1) Plus d’informations surwww.obsalim.com. La méthode estégalement présentée dans un livre,“Les Vaches nous parlentd’alimentation”, réédité en 2005,et fait l’objet d’un logiciel expert,“Obsalim 2.0”.

ALIMENTATION. La méthode Obsalim permetd’effectuer un “réglage alimentaire”,grâce à l’observation des animaux

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1. Observation : poils ondulés, formant devagues sur les traces de léchage.

2. Signification physiologique : les ondulationsou plissements des poils sont possibles pardéficit de structure des poils (soufre-protéines)en rapport avec une sous-nutrition azotée.

3. Réglage alimentaire : augmentation desapports protéiques.

1. Observation : mouvements ou alignement depoils déstructurés sur les flancs.

2. Signification physiologique : instabilité rumi-nale, acidose post-prandiale par excès relatifde sucres rapidement fermentescibles. À sus-pecter : déficit de fibres.

3. Réglage alimentaire : diminution ou fraction-nement des apports de sucres rapidement fer-mentescibles (fourrages ou concentré).O

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im

du rationnement au “réglage alimentaire”La ration distribuée est ajustée en fonction des signes observés ;c’est pourquoi, la méthode Obsalim parle de “réglage alimentai-re”. Un bon fonctionnement du rumen est indispensable à une bon-ne valorisation de la ration. Les fermentations qui se produisent lorsde l’apport d’aliment produisent des acides responsables d’unebaisse du pH à l’intérieur du rumen. Cette baisse doit être maîtriséeafin de permettre un bon fonctionnement de la flore ruminale. Lerisque de perturbation est variable d’un aliment à l’autre : un blé, untriticale ou même un foin précoce, riche en sucres ont un pouvoiracidogène important, alors qu’un foin tardif, pauvre en élémentsrapidement fermentescibles, a très peu d’effet sur le pH.En dehors de leurs valeurs nutritionnelles, il convient aussi d’associerles aliments entre eux, pour favoriser une stabilité ruminale, en évi-tant toute variation excessive du pH. L’ordre de distribution des ali-ments a un rôle prépondérant. Un foin de type fibreux, distribué enpremier, assurera, à l’intérieur du rumen, un “tapis” sur lequel lesconcentrés et les fourrages plus acidogènes pourront se déposer.Leur dégradation est alors ralentie, ce qui favorise la stabilité dupH.

ZOONOSES. � L’Autorité européenne de sécurité desaliments (Efsa) signale que les trois infectionsanimales transmissibles à l’homme les pluscourantes ont été moins nombreuses en 2008qu’en 2007. Les trois zoonoses les plusfréquentes sont la campylobactériose, lasalmonellose et la listériose. Lacampylobactériose est toujours l’infectionzoonotique la plus fréquente, causantdiarrhées et fièvre. Dans les aliments, elle seretrouve principalement dans la viande devolaille crue. Chez les animaux vivants, labactérie a aussi été détectée chez des bovinset des porcs.

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L’économie réalisée parrapport à un alimentclassique est faible, mais unaliment fibreux améliorel’efficacité alimentaire.

�Aude BertoutCharolais Horizon• Ration 1. De mars à mi-juin, dansnos régions, la pousse de l’herbepermet de consacrer 35 à 40 arespar couple mère-veau. Le coupledispose ainsi d’une herbe de qualité,à volonté. La croissance journalièredu veau femelle s’élève alors aisé-ment à 1000 ou 1100 g/j (bonneproduction laitière de la mère et her-be de qualité pour le veau).• Ration 2. En juillet-août, le con -tex te pédo-climatique du bassin cha-rolais (température élevée, absencede précipitations, sols séchants, etc.)impose, dans de nombreuses zones,un déchargement des prairies en rai-son d’une herbe plus rare et d’unequalité moindre. L’ouverture des sur-faces de fauches doit ainsi permettrede passer à 50-60 ares par couplemère-veau. Les croissances du veaufemelle, réalisées sur cette période,sont alors de l’ordre de 600 g à1000 g, selon la qualité de l’herbe.• Ration 3. Lorsque la pousse del’herbe est insuffisante, la croissancepeut être nulle. Une complémenta-

tion rationnée se révèle alors indis-pensable, si l’on veut que les lai-tonnes at teignent un poids suffisantau se vrage.• Rations 4 et 5. Plusieurs optionssont possibles en matière de com-plémentation: aliment complet, mé -lange fermier sécurisé ou aliment-mélange fibreux.Un aliment ou mélange fibreux con -tient entre 10 et 15% de fibres effi-caces. L’apport simultané du con -centré et de la fibre oblige l’ingestionde la fibre souvent problématique.L’économie réalisée par rapport àun aliment classique est faible, maisun aliment fibreux améliore l’effica-cité alimentaire, en raison d’un meil -leur fonctionnement du rumen(main tien d’un pH optimal et dumicrobisme ruminal). Des essaissont en cours. Sur un plan écono-mique, quel que soit le type de com-plémentation choisi, celle-ci doit êtrerationnée. �

ALIMENTATION. Un aliment fibreux peutêtre une bonne solution pourpermettre aux laitonnes d’atteindreun poids suffisant au sevrage

technique

Mouches : intervenir tôt pour maîtriser l’invasionDes études ont montré que les pertes causées par les mouchespeuvent atteindre jusqu’à 20 kg de lait par semaine pour unevache laitière ou 200 g de GMQ pour un jeune bovin (soit unmanque à gagner de 20 kg par animal, pour une infestationde 100 mouches par JB). Ces pertes sont dues à l’agacementdes animaux et à l’énergie dépensée à éloigner les mouches.La mouche est aussi un vecteur de maladie : mammites estivalesou kérato-conjonctivite infectieuse (maladie de l’œil blanc).Un couple de mouches, dans des conditions favorables aumois d’avril, peut donner, au mois d’août, 190 milliards demilliards de mouches ! 90% des mouches présentes dans unélevage sont nées dans cet élevage. Voilà les deux raisons quipoussent à intervenir tôt. Croire à l’efficacité d’un traitementponctuel en été est utopique.L’hygiène générale de l’exploitation et de ses abords est pri-mordiale. Il faut veiller à limiter les lieux de ponte : tas defumier, restes d’aliment, etc. Le traitement est d’autant plus effi-cace qu’il est associé à ces mesures préventives.Pour être efficace, un traitement insecticide (Socatrine, Mouxi-ne Sécure SG, Mouxine Microcap CS), efficace sur lesmouches adultes, appliqué sur les murs, doit être renouvelétoutes les 8 à 12 semaines et être associé à un produit efficacesur les larves (Mouxine dévice PM). Ce dernier sera renouvelétoutes les 3 à 6 semaines. Ne pas oublier de traiter les ani-maux, avec un produit en pour-on, à pulvériser ou par la posede boucles antiparasitaires. � Dr Hubert de Rivoire

Bâtiments : un bon vide sanitaireest l’une des premières étapesdans le contrôle des maladiesinfectieusesLe vide sanitaire permet de réduire la pression infectieuse

due aux virus, bactéries et, donc, lesproblèmes sanitaires l’hiver suivant.Pour commencer, il est nécessaire decurer le bâtiment le plus tôt possibleet de réaliser un nettoyage complet.Le trempage est ensuite con seillé defaçon à faciliter le décapage quiconsiste à enlever toutes les tracesde salissures dues aux excréments,sur les murs, les sols et les barrières.Le nettoyeur à haute pression est unoutil efficace pour réaliser ledécapage.Ensuite, une désinfection avec unproduit désinfectant permet d’élimi -ner les derniers micro-organismesqui n’ont pas été évacués par lesopérations précédentes. Le choix duproduit est important : il faut veillerà choisir un produit efficace enprésence de matières organiques,même si le décapage a été réaliséde façon correcte. Certains produitsont une action ookysticide,recommandée en cas d’épidémie decryptosporidies ou de coccidies.

� Dr Hubert de Rivoire

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SUR VOTRE CARNET D’ÉLEVAGE

technique

MS MB MS UEB UFL PDIN PDIE CA P(kg) (kg) (%) (/kg) (g/kg) (g/kg) (g/kg) (g/kg)

RATION 1. Pâturage de mars à mi-juin – chargement : 3 couples mère-veau/haveau femelle sous la mère (225 kg) – GMQ = 1 070 g/jLait de vache 0,65 5 13 0,23 18 8 1,6 1Pâturage 1er cycle mars/juin 4,22 24,83 17 1,09 0,88 105 98 5,1 2,7RATION 2. Pâturage de juillet à août – chargement : 2 couples mère-veau/haveau femelle sous la mère (250 kg) – GMQ = 600 g/jLait de vache 0,46 3,5 13 0,23 18 8 1,6 1Pâturage juillet-août 4,37 24,25 18 1,15 0,69 78 75 5,5 3,5RATION 3. Idem ration 2, mais avec herbe limitante (50% de la capacité d’ingestion)veau femelle sous la mère (250 kg) – GMQ = 0 g/jLait de vache 0,26 2 13 0,23 18 8 1,6 1Pâturage juillet-août 2,16 12 18 1,15 0,69 78 75 5,5 3,5RATION 4. Idem ration 3, mais avec complémentation rationnée classiqueVeau femelle sous la mère (250 kg) – GMQ = 600 g/j. Coût de la complémentation = 0,41 €/ jourLait de vache 0,26 2 13 0,23 18 8 1,6 1Pâturage juillet-août 2,16 12 18 1,15 0,69 78 75 5,5 3,5Aliment complet à 17% MAT 1,48 1,7 87 0,90 120 110 13 6,0RATION 5. Idem ration 3, mais avec complémentation rationnée fibreuse Veau femelle sous la mère (250 kg) – GMQ = 600 g/j. Coût de la complémentation = 0,36 €/ jourLait de vache 0,26 2 13 0,23 18 8 1,6 1Pâturage juillet-août 2,16 12 18 1,15 0,69 78 75 5,5 3,5Aliment fibreux à 15,5% MAT 1,76 2 88 0,83 110 105 10 5

Sur le plan économique, quel que soit le typede complémentation choisi, celle-ci doit êtrerationnée.

alliances › n° 43 › mai 2010 › 13

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MÉCANISATION.� « Les éleveurs nesont pas toujoursconscients du niveaude leurs coûts demécanisation »,notent les réseauxd’élevage, quiconsacrent leurdernière enquêteannuelle à l’analysedes coûts demécanisation,premier poste decharges dans lesélevages de viande

bovine. Lesenquêteurs notent,en particulier, que lesniveaux de chargesvarient fortementd’une exploitation àl’autre : « Lahiérarchie des coûtsde mécanisation àl’hectare suit ungradian qui part dessystèmes herbagerspeu intensifs vers des

systèmes plusintensifs associant lescultures etl’engraissement avecune part plusimportante du maïsdans la surfacefourragère. » Lesécarts de coût demécanisation sontaussi fortementdépendants desamortissements oudu recours auxtravaux par tiers.[étude disponible surwww.alliances.coop,rubrique “diverstechnique”).

PRAIRIES. � La deuxièmeédition du magazineen ligne “Her’bactifs"vient de paraître. Ausommaire, notam -ment : l’herbe"cultivée" : encore dupotentiel sous lepied ; en Aveyron :"une conduite inten -sive pour plusd’autonomie enfourrage" ; légumi -neuses et graminées :on y gagne à tous lescouples, etc.

DROIT.

Une ordonnance vétérinaire est valable une année �Le ministère de l’Agriculture précise, dans unenote de service, datée du 10 mars dernier, lesrègles applicables aux prescriptions et à la déli-vrance des médicaments vétérinaires. En parti-culier, la première exécution d’une ordonnancedoit intervenir dans l’année qui suit la date dela prescription. Une ordonnance ne peut pasprévoir plus d’un an de traitement pour les ani-maux identifiés sur l’ordonnance. Pour les sub-s tan ces vénéneuses, il ne peut pas être délivréplus de 1 mois de traitement (30 jours ou 4semaines) en une seule fois, sauf pour lesmédicaments présentant un conditionnementsupérieur alors il peut être délivré jusqu’à 3mois de traitement (tous les détails surwww.alliances.coop, rubrique “santé animale”)

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EN BREF

technique

La ramasse : une course defond, au rythme d’uncontre-la-montre. Letémoignage sans détoursd’Alain Roche, responsabledes chauffeurs à Covido-Bovicoop.

�Éric DevernoisCovido-Bovicoop

«Lorsque les explo itations sontproches les unes des autres, nousplanifions une collecte toutes lestrente minutes, ce qui laisse quinzeminutes pour le chargement et lesformalités administratives. Notresouci permanent, c’est le timing,car nous avons des obligations en -vers les adhérents, envers l’aval etaussi envers la législation sur letransport.«Nous faisons trois tournées parjour, soit quinze à dix-huit adhé -rents. Pour la viande, les animauxcollectés sont rapatriés sur le sitede Champs, avant d’être descen-dus à Roanne par un transporteur.Si un chauffeur n’est pas de retourà l’heure prévue, à Champs, letransporteur et toute la chaîne d’a-battage attendent la marchandise,ce qui représente des heures àpayer inutilement. Pour le maigre,les contraintes sont les mêmes.

«Dans certaines exploitations,nous n’avons jamais de soucis »«Nous avons également des enga -gements envers nos adhérentsAgri Confiance, puisque les horai -

res de ramasse sont fixés à unedemi-heure près. Comme nousdon nons aujourd’hui des horairestrès précis, et que nous les respec-tons, les adhérents sont prêts àcharger les animaux à l’heure dite.«Beaucoup d’éleveurs ont réalisédes aménagements très efficaces,quelquefois avec une ou deux bar-

rières seulement. Par contre, il estimpensable que des éleveurs quichargent des animaux régulière-ment n’aient pas un minimum d’é -quipement. Dans certaines ex ploi -tations, nous n’avons jamais desoucis, alors que, dans d’autres, lesproblèmes de chargement sontsys tématiques. C’est une questionde respect envers le collègue quivient après et qui, lui, a fait tout cequ’il faut pour être à l’heure.« Il faut aussi intégrer le fait que lescamions sont plus longs et plushauts et que les camions à étage sedéveloppent. �

RAMASSE. Alain Roche: «Notre souci permanent,c’est le timing, car nous avons des obligationsenvers les adhérents et envers l’aval»

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• Situation sur l’exploitation. Prendre en compte l’accès auxcamions quelle que soit la météo. Tenir compte de la taille croissantedes camions (le plus gros camion du site de Champs est aujourd’hui uncamion à étage, de 10 m de long et 4,40 m de haut). L’accès à une semi-remorque peut-être un plus pour une exploitationde taille importante, en lui permettant de réaliser des camions com-plets pour le maigre ou de faire du “direct-abattoir” pour certainescatégories d’animaux (jeunes bovins, par exemple).

• Emplacement. Embarquer les animaux en bout de couloir de conten-tion est fortement recommandé pour les animaux à risque (jeunesbovins, broutards semi-finis, etc.) Dans ces conditions, le contact ani-mal-éleveur est limité au strict minimum.

• Forme. Éviter les couloirs linéaires qui freinent l’avancement des ani-maux et privilégier les formes tournantes qui laissent croire à l’animalque l’extrémité est une échappatoire. Les systèmes circulaires ou semi-

circulaires sont des solutions techniques plus élaborées, qui convien-nent très bien au chargement, en assurant la protection de l’éleveur.

• Dimensions. Situé en bout de couloir, l’embarquement préconisémesure 3 m de long sur 2,50 m de large (ce qui permet au chauffeurd’avoir les poteaux dans les rétroviseurs). 2 barrières latérales permet-tent d’ajuster la largeur de l’embarquement à la largeur du véhicule.

• Parois. Elles sont pleines sur toute la hauteur, soit 1,60 m, et intègrentun passage d’homme d’ouverture aisée. Prévoir un passage d’homme,au moins, de préférence à gauche, pour accéder directement aux com-mandes hydrauliques et au poste de conduite.

• Éclairage. Les bovins ont un temps d’adaptation plus long auxcontrastes lumineux. Pour les chargements nocturnes, éviter lescontrastes trop importants entre la luminosité du bâtiment et celle de lazone d’embarquement. Une luminosité croissante incite les animaux àse diriger vers la zone la plus éclairée. � Éric Devernois

quais de chargement : nos préconisations techniques

Alain Roche : « Même si nous avons ten-dance à voir ce qui reste à faire, beaucoupd’améliorations ont déjà été apportées àtous les niveaux, dans les élevages. »

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PROBLÈMES ET SOLUTIONS SELON ALAIN ROCHE

«Certaines cours de ferme nesont pas stabilisées ou présen-tent des ornières importantes, cequi génère des frais d’entretienimportants : un spoleur decamion coûte aujourd’hui2000 € !… Les branches créentégalement des dégâts sur lescamions. Il y a aussi les outilsdételés au mauvais endroit.«Nous avons encore quelquesdifficultés avec la partie adminis-trative : les attestations de non-vêlage ne sont pas prêtes oupas découpées ou pas agraféesau passeport, ce qui entraîne unrisque de perte entre la ferme etl’abattoir. Il y a aussi les attesta-tions non datées et non signées,ce qui prend toujours un peu detemps.« Il y a encore la difficulté à trierles animaux à charger lorsquel’ensemble du lot ne part pas.Un marquage au crayon ou à labombe, la veille du départ, per-met un tri plus aisé pour tout lemonde, surtout si le chargementest prévu la nuit.«On perd aussi du tempslorsque les animaux sont répartissur plusieurs sites. Aller chercherun ou deux animaux sur un autresite perd beaucoup de temps etne permet pas au chauffeur detenir ses engagements d’ho-raires. »

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ICHN. �Majoration de 50%pour les 25 premiershectares, abandon dumécanisme de l’écrê-tement : les nouvellesdispositions des ICHNpour 2010 ont étépubliées le 6 avrildernier. Le ministèrede l’Agriculture préci-se que les enveloppesdépartementales ontété notifiées courantmai, permettant auxpréfets de prendreun arrêté fixant lemontant de l’ICHN.

BÂTIMENTS.� Le GIE élevage desPays de la Loire apublié, en mars der-nier, deux référen-tiels des prix de bâti-ments (pour vaches

allaitantes et pourjeunes bovines), d’oùil ressort notammentque le coût par jeunebovin logé varie dansune fourchette de1160€ à 2250€,selon le type de bâti-ments et les aména-gements.

PPE. � Le plan de perfor-mance énergétiquedes exploitationsagricoles (PPE) a étésuspendu pour 2010,dans l’attente d’arbi-trages budgétairesinterministériels, sui-te à l’annulation dela taxe carbone.Dans un courrieradressé le 19 avril auPremier ministre,Philippe Mangin, leprésident de Coop deFrance alerte Fran-çois Fillon sur les« dangers » qu’en-

traîne cette suspen-sion, notamment surles pertes de compé-titivité des filières etsur l’arrêt d’unedynamique initiéepar les coopérativesagricoles.

MAE. � Le ministère del’Agriculture aména-ge le dispositif desmesures agroenvi-ron nementales(MAE) pour 2010,notamment certainscahiers des charges.Ces ajustements,« d’une portée limi-tée », souligne leministère, visent àmettre en œuvre lesdécisions prises dansle cadre du bilan desanté de la Pac. (notede service disponiblesurwww.alliances.coop,rubrique “droit”).

BIO. � Le ministère del’Agriculture, précise,dans une circulaire,datée du 22 mars2010, les conditionsd’octroi du soutien àl’agriculture biolo-gique : 80€/ha pourles prairies et100€/ha pour lescultures annuelles.

ESB. � Dix cas d’ESB ontété recensés en2009, en France.Pour l’année 2009,sur les 1 513745bovins testés à l’abat-toir (hors abattaged’urgence), 2 caspositifs ont été rele-vés, soit 0,0013%. 8autres cas ont étédétectés dans lecadre de l’épidémio-surveillance surbovins à risque. En2008, le nombretotal de cas s’étaitélevé à 8.

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EN BREF

sanitaire

alliances › n° 43 › mai 2010 › 15

technique

La France est déclaréeofficiellement indemne detuberculose bovine, depuis2000 (taux de cheptelsinfectés < 0,1 %). Mais lamaladie ressurgit dans lecentre-est de la France.

�Dr Hubert de RivoireEmmanuel MarcelCovido-Bovicoop

La tuberculose bovine, causéepar Mycobacterium bovis, est unemaladie bactérienne contagieuse àlaquelle sont sensibles, entre au -tres mammifères, les bovins. C’estaussi une zoonose, c’est-à-dire unemaladie qui se transmet naturelle-ment des animaux à l’homme etin versement. Ses con séquenceséconomiques et humai nes ont étéconsidérables au début duXXe siècle. En 1955, 10% desbovins et 25% des cheptels bovinsfrançais en étaient infectés. Enplus des pertes directes de produc-tion, s’a joutait le danger perma-nent de la transmission à l’hom-me. Cette si tuation, jugée inaccep-table, a été à l’origine de la mise enplace de la lutte collective obliga-toire con tre les maladies animales.Depuis, les plans de lutte fondéssur la prophylaxie offensive ontpermis la régression de la tubercu-

lose bovine. Elle ressurgit toutefoislocalement, par exem ple en Côte-d’Or où 17 foyers ont été identifiésen 2009 et, déjà, 37 en 2010.

Un bacille très résistantLes bacilles tuberculeux sont trèsrésistants et peuvent persister plu-sieurs mois dans le milieu exté-rieur. Les animaux peuvent se con -taminer par inhalation de goutte-lettes émises par la toux d’animauxinfectés, malades ou non, par in -gestion de lait, eau, fourrage con -taminé ou par blessure par des ob -jets contaminés (mangeoires, etc.)L’incubation est longue. Une évo-lution chronique est habituelle-ment caractérisée par la formationde granulomes nodulaires ou tu -ber cules. Elle peut revêtir des for -mes diverses : pulmonaire, gan-

glionnaire, intestinale, osseuse,nerveuse, cutanée et génitale. Lessymptômes dépendent des orga -nes impliqués.La forme clinique de la tuberculosebovine est rarement observée dansla plupart des pays développés, enraison des campagnes d’éradica-tion et du bon état d’entretien desanimaux. D’une manière généra-le, il y a plus d’infectés que de ma -lades. Dans les espèces humaineet bovine, l’état de « tuberculose-infection » peut persister pendantdes années, voire toute la vie.La recherche actuelle a montréque la faune sauvage (sangliers,blaireaux…) pouvait être contami-née. Les travaux se poursuiventafin de déterminer si cette fauneest un révélateur de la maladie ou,plus gravement, un réservoir. �

2007200520032001199919971995

0

0,05

0,10

0,15

0,20 Évolution de la prévalence de la tuberculose en FranceLa France est indemne de tuberculose depuis 2000.

Elle le restera tant que le taux annuel de cheptels infecté sera inférieur à 0,1 % par an, ce qui représente

environ 230 foyers prévalents, à comparer aux 83 foyers détectés en 2008.

[d’après le ministère de l’Agriculture]

TUBERCULOSE. Alors que l’on pensait en êtredébarrassé, la tuberculose bovine est enrecrudescence dans le bassin allaitant

la lutte contre la tuberculoseLa lutte repose sur la protection des cheptels in demnes,le dépistage des cheptels infectés et leur assainisse-ment. Le dépistage s’effectue en élevage (diagnosticclinique ou allergique avec, notamment, les procédésd’intradermotuberculination) ou post-mortem (inspec-tion systématique des carcas ses). La recherche enabattoir est fondée sur l’observation de lésions sus-pectes (ganglion, poumon, foie, rein, plèvre, intes-tin…) Des échantillons sont prélevés sur les carcassesconcernées, pour la mise en œuvre de tests histolo-giques (tissus) et bactériologiques dans un laboratoireagréé, qui doit valider la découverte de lésions sus-pectes.L’analyse histologique confirme la suspicion si le résul-tat met en évidence des « lésions fortement évocatricesde tuberculose ». L’élevage de provenance des ani-maux est alors placé sous arrêté préfectoral de misesous surveillance (APMS) par la DDSV, le temps deconfirmer ou pas la présence du bacille de la tubercu-lose. Ces tests peuvent prendre plusieurs mois pendantlesquels la qualification “officiellement indemne detuberculose bovine” est suspendue. De plus, l’exploita-tion a l’interdiction de laisser entrer dans les herbages

des bovins provenant d’autres troupeaux et de laissersortir des bovins de l’exploitation à destination de l’éle-vage. Seuls les animaux des tinés à la boucherie sontautorisés à quitter l’exploitation, sous réserve d’uneinformation préalable de la DDSV. Ces animaux sonttransportés directement, sans rupture de charge et souscouvert d’un laissez-passer-titre d’élimination, depuisl’exploitation où ils se trouvent jusqu’à un abattoiragréé.L’APMS est levé et le cheptel recouvre sa qualificationsanitaire, si les résultats des contrôles par intradermotu-berculination, des investigations épidémiologiques etdes analyses de laboratoire sont considérés commefavorables. Dans le cas contraire, l’exploitation estdéclarée infectée et placée sous arrêté préfectoral por-tant déclaration d’infection (APDI). Cela im plique l’iso-lement de tous les animaux du troupeau jusqu’à leurabattage.Des nouveaux moyens diagnostics sont testés (analysesPCR, recherche de l’interféron gamma, etc.) Ils permet-tront peut-être, en cas de foyer confirmé, d’éviter l’abat-tage total du cheptel et ses conséquences graves, tantéconomiques que psychologiques.

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L’Institut de l’élevage cherche à préciser“l’empreinte carbone” des productionsbovines, en vue de l’application, début2011, de “l’affichage environnemental”.Parmi les premières conclusions de l’Insti-tut : l’empreinte carbone nette varie entre6,4 et 9,7 kg de CO2/kg de viande vive.Plus important : le stockage de carbonesous les prairies peut atteindre 100 %dans les systèmes allaitants à l’herbe.

Les études prétendant lecontraire détournent lasociété de la recherche de“vrais” moyens pour contrerce phénomène, estime lechercheur Frank Mitloehner.

«On peut tout à fait réduirenos émissions de gaz à effet deserre, mais pas en consommantmoins de viande ou de lait », a dé -claré Frank Mitloehner, chercheurà l’université de Californie, lorsd’une conférence donnée le22 mars, devant la Société améri-caine de chimie. Les résultats deson étude contredisent, en particu-lier, les conclusions d’une étude dela FAO, rendue pu blique en 2006,selon laquelle les activités liées àl’élevage contribuent pour 18%aux émissions de gaz à effet de ser-re. «C’est plus que ne polluentles transports », avaient soulignéles experts de la FAO. Informationreprise en boucle par les médias etpain béni pour les militants végéta-

riens: faire mai gre, c’était accom-plir un acte civi que…

La FAO a voulu comparer « des choux et des carottes »Le chercheur américain ne remetpas seulement en cause les chif -fres, mais il conteste aussi la mé -thode utilisée à l’époque. Selon lui,les scientifiques de la FAO ont vou-lu «comparer des choux et des ca -rottes ». Les facteurs pris en comp-te pour le calcul des émissions liéesà l’agriculture ne seraient pas lesmêmes que ceux observés pour lestransports : toutes les sources depollution sont prises en comptepour l’élevage, depuis la ferme àl’arrivée dans l’assiette, seules lesémissions liées à la combustion decarburant seraient retenues pourles transports. Une différence qui,estime-t-il, empêche toute com pa-raison pertinente. Une différenceque con firme d’ailleurs l’un des au -teurs de l’étude de la FAO, interro-gé par le site internet de la BBC,relayé, en France, par Rue89: «Jedois avouer qu’il n’a pas tort.

Nous avons pris en compte tousles facteurs pour l’élevage, maisne l’avons pas fait pour les trans-ports. Néanmoins, je ne pensepas que le reste du rapport ait étévraiment contesté. » Le même ex -pert annonce tout de même unenouvelle étude de la FAO, prévuepour la fin de l’année, qui devraitnotamment permettre de compa-rer le taux d’émission selon le régi-me alimentaire. Selon Frank Mit-loehner, aux États-Unis, les trans-ports génèrent environ 26% desémissions de gaz à effet de serre dupays contre seulement 3% pourl’élevage de bétail destiné à l’ali-mentation: «Les pays riches de -vraient se concentrer sur la ré -duction de la consommation depétrole et de charbon pour pro-duire de l’électricité, se chaufferet alimenter les véhicules.»

Le stockage de carbone, sous les prairies, peut atteindre 100%En France, l’Institut de l’élevagetravaille sur « l’empreinte carbo -ne » des productions bovines, dansle cadre du Grenelle de l’environ-nement, qui prévoit que, en 2011,les étiquettes des denrées alimen-taires devront afficher leur impactenvironnemental. Les premièresconclusions, présentées par Sté-phane Dollé, le 24 mars, lorsd’une journée organisée par la fi -lière bovine de Coop de France,sont in téressantes. En particulier,l’empreinte carbone nette varieentre 6,4 et 9,7 kg de CO2/kg deviande vive. Plus important : lestockage de carbone sous les prai-ries peut atteindre 100% dans lessystèmes allaitants à l’herbe. �

Sur le mouvement “anti-viande”,lire aussi “Le bœuf, bouc émissairedu réchauffement climatique”, dansnotre précédente édition, p. 4.

CLIMAT. «Manger moins de viande ne réduirapas le réchauffement climatique», assureun expert de la qualité de l’air

16

Primes Pac

Aides découpléesintégrées dans les DPU

– 100% des aides grandes cultures ;– 100% des aides animales (PAB et PB) ;– 25% de la PMTVA (25% sur la parteuropéenne et la part nationale restecouplée à 100%). Les montantsseraient d’environ 200 € pour les 40premières et 175,85 € pour lessuivantes (transparence Gaec) ;

– Revalorisation des DPU avec mise enplace des DPU herbe : 80 €/ha pourles 50 premiers hectares ; 35 €/hapour les suivants.

Nouvelles aides couplées

– Aides à la brebis ou à la chèvre(25 chèvres ou 50 brebis auminimum). Montants : environ13 €/chèvre (plafond 400 chèvres) ;environ 21 €/brebis.

– Aide au lait de montagne : 20 € par1000 litres (plafond : 85000 litres).

société

dites voir…JACQUES POULET, directeur du pôle animal de Coop deFrance: «Nous ne sommes pas opposés à l’affichage environnemental ; il peut s’inscrire

dans une démarche d’entreprise visant à mieux connaître son “empreinte car-bone”. Mais il faut aller au bout de la réflexion sur un sujet aussi complexe, etne pas se précipiter sur un affichage obligatoire, au risque de pénaliser forte-ment une filière, dont le poids économique pour notre pays reste important.« L’affichage environnemental, tel qu’il est envisagé, conduirait à dévaloriserles viandes françaises, notamment les viandes les plus qualitatives (l’indice car-

bone pénalise particulièrement les viandes bio et celles issues de troupeaux allaitants). Ilferait, à l’inverse, apparaître des indicateurs relativement plus favorables aux produitsimportés en l’absence d’une harmonisation internationale des méthodes de calcul. Il stig-matiserait les produits viande, conduirait à de graves distorsions de concurrence avec lesautres États membres et contredirait tous les efforts engagés par nos entreprises.« C’est pourquoi les fédérations d’entreprises, avec Coop de France, proposent : primo, dereporter l’application de cette mesure, pour laisser le temps aux différents maillons de lachaîne de production d’établir les données nécessaires à cet affichage ; deuzio, que ladémarche soit conduite au niveau international et, au moins au niveau communautaire ;tertio, de l’appliquer sur la base du volontariat, pour que le consommateur se familiariseavec des données nouvelles pour lui. »

x sondageUn quart des Français, qui ont réduit ouarrêté leur consommation de bœuf(28% des personnes interrogées),déclare l’avoir fait pour des raisonsenvironnementales, révèle un sondagede l’Ifop, réalisé pour le Centred’information des viandes (CIV) et rendupublic en février dernier. Les motivationséconomiques sont les principales raisonsavancées pour justifier une réduction(réelle ou intentionnelle) de laconsommation de viande (57%). Lesconditions de production etd’alimentation du bétail sont évoquéesde façon plus prononcée (6% desévocations). Le bœuf apparaît comme la premièrevictime de cette réduction de laconsommation de viande (74%), tandisque la volaille est la catégorie de viandela plus préservée (29%). Toutefois,moins de la moitié des individusindiquant avoir réduit sa consommationde bœuf déclare l’avoir fait au profit desviandes blanches ou de volaille jugéesplus respectueuses de l’environnement(48%).Près de la moitié des Français a entenduparler d’un lien éventuel entre laproduction de viande et l’environnement(48% et 59% des individus ayant réduitleur consommation de viande), Ce lienest massivement attribué à l’élevagebovin (84%) et, dans une moindremesure, au porc (55%).

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CONDITIONNALITÉ.� Le ministère de l’Agriculturedétaille, dans une note deservice, les modalités descontrôles en élevage réalisésdans le cadre de laconditionnalité des aides (horsidentification animale). Cettenote apporte peu denouveautés, en matière deproductions animales ou deprotection animale. [note deservice, 10 mars 2010]

PMTVA. � Le montant de la prime à lavache allaitante est réduit à150 € par vache, pour lacampagne 2010 (la France adécidé de découpler de 25%le montant de la PMTVA etd’en conserver 75% couplé).En 2010, cette primecommunautaire est soumise àune modulation de 8%. À ce montant, s’ajoute laprime nationalesupplémentaire d’un montantindicatif de 50 € pour les 40premières vaches primées etde 25,85 € par vache primée

au-delà de la 41e. [circulaire,ministère de l’Agriculture,3 février 2010]

DPU.� Le ministère de l’Agriculturedétaille, dans une circulaire,les conditions de transfert desdroits à paiement unique,pour la campagne 2010. Ànoter, en particulier, que lesnouveaux DPU (créés et/ourevalorisés par lesdécouplages de 2010) nepourront être transférés qu’àpartir du 16 mai 2010, autitre de la campagne 2011.Les DPU acquis après le15 mai 2010 donneront lieu àpaiement en décembre 2011.À noter aussi que les DPU nonactivés remontent en réserveau bout de deux annéesconsécutives de non-activation(au lieu de trois annéesjusqu’à présent), [circulaire,2 février 2010]

PRÊTS BONIFIÉS.� Les taux de base et deréférence applicables aux

prêts bonifiés ont été revus àla baisse à partir du 1er février2010. Le premier passe de4,11% à 3,81% ; le second,de 4,30% à 4%. le ministère,dans une note de service,détaille aussi les montant dela subvention équivalente.[note de service, 21 janvier2010]

TRACTEURS.� Tous les tracteurs dépourvusde cabine homologuée etpesant plus de 600 kg à videdoivent être équipés, depuis le1er janvier 2010, d’un arceaude sécurité anti-retournement.[art. L.752-29-1 du code ruralet arrêté du 3 mars 2006]

Tous les textes réglementairesconcernant l’élevage bovinsont disponibles en texteintégral et en accès libre, surwww.alliances.coop, rubrique“droit”.

droit

alliances › n° 43 › mai 2010 › 17

ENVIRONNEMENT. La taille de l’élevagedétermine s’il est soumis aurèglement sanitaire départementalou à la réglementation sur lesinstallations classées

Le nombre d’animaux pris en compte pour le calcul des seuils est lenombre d’animaux présents simultanément dans l’ensemble des

bâtiments d’un même site d’exploitation (dans notre prochaine édition,les conséquences pour les élevages). � Éric Devernois

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C’EST OFFICIEL

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ss

ÉQUIVALENCES POUR LES ÉLEVAGES HORS-SOL1 porc à l’engrais et animal en multiplication 1 AE (animal équivalent)1 reproducteur (truies et verrats) 3 AE1 porcelet sevré < 30 kg avant engraissement 0,2 AE1 dinde ou oie 3 AE

(dinde légère = 2,2 et dinde lourde = 3,5)1 canard 2 AE1 poule, poulet, pintade, faisan 1 AE

(poulet léger = 0,85 et poulet lourd = 1,15)1 coquelet 0,75 AE

RSD ICPEDÉCLARATION AUTORISATION

vaches nourrices (hors génisses) 4 à 99 > 100 non concernévaches laitières (hors génisses) 4 à 49 50 à 100 > 100troupeaux mixtes 4 à 49 50 à 100 (vaches laitières ou 50 à 100 ou > 100 ou > 100+ vaches nourrices) et < 300 000 kg (1) et < 300 000 kg et ≥ 300 000 kgveaux de boucherie < 50 50 à 400 > 400et/ou bovins à l’engraissementporcs (animaux équivalents) 6 à 49 50 à 450 > 450volailles (animaux équivalents) 51 à 4 999 5 000 à 30 000 > 30000lapins (animaux sevrés) 51 à 2 999 3 000 à 20 000 > 20000(1) Référence laitière en kg de lait

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La FNB propose unecontractualisation avec«sécurisation de marge»

Le dispositif présenté par la Fé-dération nationale bovine (FNB),lors de six réunions interrégio-nales, repose sur quatre princi -pes : un cadre collectif national,

un calcul sur labase des coûts deproduction réels,une stabilité desmarchés, et un ap-pui financier despouvoirs publics.«Si l’on arrive àfaire rentrer 30%des volumes (jeu -nes bovins, génis -

ses et bœufs), le système donne-rait des orientations de prix pourl’ensemble du marché», estimeGuy Hermouët, vice-président dela FNB (photo). La propositionsyndicale repose sur des calculsde coûts de revient intégranttoutes les charges, y compris lesbâtiments et la rémunération dutravail. Les éleveurs et les ache-teurs s’engageraient à resterdans une fourchette de±0,10 €/kg, «même lorsque leprix de marché est supérieur ouinférieur au prix de base, dansune limite de ±0,40 €/kg.Lorsque les prix descendraient endessous de 0,40 €/kg, une cais-se de sécurisation interviendraitpour faire remonter les prix.»Cette caisse serait alimentée «à50% par les producteurs et à50% par l’État», auquel la FNBdemande de contribuer. Le systè-me serait géré au niveau nationalpar l’interprofession et serait « li-brement choisi par les agricul-teurs».De vives réserves sont formulées,notamment par la coopération, àl’égard du projet syndical. Enparticulier, ce contrat tripartite(éleveur, organisation de produc-teurs, abatteur) n’associe pas unquatrième acteur décisif de la fi-lière : la grande distribution.Autre “oubli”, remarqué par De-nis Gilliot (Coop de France) :«Nous sommes dans une écono-mie de marché, où la loi del’offre et de la demandeprévaut» (lire aussi page 7,l’analyse de Denis Gilliot).

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DÉBAT

filière viande

La contractualisation, quifait actuellement coulerbeaucoup d’encre, est miseen œuvre au sein du groupeSicarev depuis plusieursannées déjà, et de nom-breux adhérents sont enga-gés dans la démarche. Lesexplications de Jean-YvesBesse, le directeur des pro-ductions animales du grou-pe Sicarev.

– Quand la contractualisation a-t-elle été mise en place dans legroupe Sicarev?– Elle s’est réalisée en plusieursétapes. Il y a six ans, déjà, certai -nes coopératives du groupe pro-posaient à leurs adhérents de leuradresser une prévision de livraisonde l’ensemble de leur production,deux fois par an. Nous nous som -mes aperçus très vite que ce plan-ning était inexploitable. D’unepart, les dates de sorties n’étaientpas fiables. D’au tre part, cette pré-vision ne comportait ni les poids niles clas sements ni les filières dansles quelles les animaux pouvaientêtre engagés.L’idée a alors germé de contrac-

tualiser chaque animal, l’annoncereprenant les caractéristiques rele-vées sur le bon d’a chat habituel.Cela évitait de devoir saisir à nou-veau les mêmes informations aumoment de la vente. Nous avonsciblé la catégorie “va che” dans unpremier temps, avec une date pré-visionnelle de sortie approximati-ve. Pour accompagner cette dé -marche, nous avions mis en placedes plus-values payées annuelle-ment. Mais cela restait un dossierlourd à gérer sur le plan adminis-tratif, à la fois pour les éleveurs etpour les coopératives.– Aujourd’hui que le mot

“contractualisation” est très àla mode, où en êtes-vous?– Nous avons franchi une nouvelleétape avec la possibilité de con -tractualiser les animaux par inter-net, ce qui fait que la contractuali-sation est totalement informatisée(gestion des plus-values et planifi-cation de sorties). De plus, les ac -cords que nous avons passés avecles EDE ou les GDS permettentaux adhérents d’avoir leur inven-taire en ligne sur notre site et den’avoir plus qu’une date, un poids,un classement à saisir pour chaqueanimal mis en contrat. En fait,pour un éleveur travaillant en tota-lité avec sa coopérative, de la nais-sance de l’animal à son arrivéechez le distributeur, il n’y a jamaisde ressaisie manuelle du numéroanimal. Quel progrès pour la tra-çabilité !

« La contractualisation est totalement informatisée »En outre, nous avons ouvert lacon tractualisation à la totalité de laproduction des adhérents. Cettedernière n’est possible que pourles éleveurs commercialisant la to -talité de leur production de viandeà leur coopérative, au cours et auclassement. La grille de prix heb-domadaire est accessible en lignepour les éleveurs engagés, assu-rant ainsi une transparence totaledans les transactions.Les animaux contractualisés doi-vent respecter leur prévisionnel desortie dans un intervalle de datesdonnées pour bénéficier des plus-values proposées. Soyons clairs, si

CONTRACTUALISATION. «Nous ne pouvons saisir lesop portunités commerciales que si nousconnaissons la production dont nousdisposerons dans les trois mois à venir»

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les quatre intérêts de lacontractualisation pour l’éleveur1. Elle rend l’éleveur acteur de la commercialisation. L’état

d’esprit change; ce n’est plus “j’engraisse et advienne que pour-ra”. Quand l’éleveur met un animal en contrat, le plus souvent, ille fait après en avoir parlé avec son technicien et, souvent, c’està partir de son bilan de commercialisation restitué par la coo pé-rative qu’il fait ses choix. L’éleveur décide de mettre un animal enproduction afin de le vendre une semaine donnée, éventuelle-ment pour tel marché et, pourquoi pas, tel distributeur.

2. La collecte de l’animal con tractualisé est prioritaire, en casde marasme, même si, pour de multiples raisons, ce n’est pasl’engagement le plus facile à respecter.

3. Le paiement sur la base de la grille de prix “achat en fer-me”, sachant que, chaque semaine, les responsables des grou-pements de producteurs contrôlent le respect de la grille “renduabattoir” pour la totalité des animaux abattus dans les abattoirsdu groupe Sicarev.

4. Les plus-values sont importantes: jusqu’à 12 centimes d’eu-ros sur certaines catégories d’animaux, à certaines pério des del’année. Cette plus-value n’est pas un dû, mais la rétribution duservice rendu à la coopérative, par l’éleveur ayant respecté sesengagements, en particulier le délai de livraison.

« Nous sommes dans uneéconomie de marché, et

tant que nous serons dansune économie de marché,la contractualisation est

un outil dont l’unique ob -jectif est d’organiser la

production pour répondreaux besoins du marché. Ilvise à conforter la filièrebovine française auprès

de la gran de distribution,et, ainsi faire face auximportations. » [Jean-

Yves Besse, directeur desproductions animales du

groupe Sicarev]

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filière viande filière viande

alliances › n° 43 › mai 2010 › 19

nous voulons que la contractualisa-tion soit un outil d’organisation, ilnous faut tous être rigoureux, aussibien les éleveurs que les coopéra-tives. C’est la plus-value commer-ciale tirée de cette organisation etde cette rigueur qui nous permet-tra de pérenniser les plus-valuesversées aux éleveurs sur le long ter-me. Ces plus-values ne sont que larétribution du service rendu parl’éleveur à sa coopérative et quibénéficie à l’ensemble des adhé-rents.– Qu’attendez-vous de lacontractualisation en termed’organisation?– Nous ne pouvons tenir un mar-ché que si nous sommes capablesde l’approvisionner toute l’année.Or la production de viande bovineest saisonnière, et nous devons an -ticiper à la fois les pério des creuseset celles où la production est abon-dante.

39% de vachescontractualisées à Actis BovinsNous ne pouvons saisir les op por-tunités commerciales que si nousconnaissons la production dontnous disposerons dans les troismois à venir. C’est important poursaisir des marchés avant les con -currents dans les périodes de forteproduction, voire pour inviter undistributeur à envisager des actionscommerciales pour désengorgerun marché. Il n’est plus admissibleque ce soit l’amont qui, pris au piè-ge d’une surproduction qu’il n’apas su anticiper, soit prêt à toutesles braderies pour que les animauxpartent des exploitations sous pré-

texte de manque de place, demanque de nourriture etc. À l’in-verse, un manque de productiondoit aussi être anticipé. C’est pour-quoi nous propo sons de mettre àl’engraissement les animaux man-quants, avec des garanties pourl’engraisseur.Il est impératif de tenir nos enga-gements envers nos clients, à plusforte raison dans les filières qualité.Aujourd’hui, les consommateurssont volages. S’il n’y a pas de suividans les rayons, en termes de qua-lité et de régularité, il s’en détour-ne.– La contractualisation peut-elle réellement répondre à cesimpératifs?– Nous en sommes persuadés.Mais il est évident que la contrac-tualisation ne trouvera toute sonefficacité que si un tiers au moinsdes animaux abattus sont contrac-tualisés. Actis Bovins y est parve-nu, pour certaines catégories d’a -ni maux (39% des vaches li vréespar les adhérents à l’organisationde producteurs sont con tractuali-sées). Les autres groupementss’emploient à vulgariser la métho-de.La contractualisation est un exerci-ce nouveau, qui reste tout à faitréalisable puisque, avec l’expérien-ce, certains éleveurs atteignent destaux de réussite élevés quant aurespect des dates prévisionnellesde sortie. �

Alain Basquin, Carrefour : « Je ne vois pas comment construireune filière sur le long terme sanscontractualisation»– Carrefour communique beaucoup sur les filières depuis le début del’année, que ce soit au Salon de l’agriculture ou dans la presse, est-cede votre part la volonté de redynamiser la Filière EQC?– Tout à fait, ces dernières années nous avons laissé vivre nos filières,sans réelle stratégie de développement.Cela étant, nous avons continué à res-pecter nos engagements en terme deplus-values reversées aux éleveurs, maisles volumes commercialisés s’étaientdégradés pour se situer aux alentoursde 45% de nos ventes. Notre volontéest de franchir rapidement le cap des50% et, surtout, de mettre en place nosfilières dans nos magasins CarrefourMarket (ex-Champion), ce qui devraitbooster la filière, et donc la demandeauprès des éleveurs .– Ce renouveau va-t-il s’accompagnerde changement dans le fonctionne-ment de la filière?– Oui, car nous souhaitons améliorerla transparence sur les coûts intermédiaires entre les éleveurs, les abat-teurs et Carrefour. De plus, nous voulons nous assurer que les plus-values soient toujours reversées aux éleveurs et nous exigerons que cesdernières soient versées au paiement de l’animal, avec la désignationCarrefour. Autre changement, la mise en place d’une plus-value com-plémentaire, dite “plus-value qualité”. Il existe une disparité importantedans la qualité des animaux filière que nous commercialisons : en effet,nous vendons du muscle, et nous nous apercevons que les rendementscarcasses diffèrent énormément d’un animal à l’autre, en fonction deson état d’engraissement et de différents autres critères, et ce, quelleque soit sa conformation. Nous travaillons avec les abatteurs sur la défi-nition d’un rendement muscle moyen suivant les races et les catégoriesd’animaux abattus .Cela permettra de déterminer un “seuil qualité” etune plus-value qualité. Nous devons accompagner les éleveurs qui tra-vaillent bien, par une prime sur le résultat, en toute transparence. Ellesera couplée à la prime actuelle qui reste une prime sur les moyens,notamment la qualification de l’élevage. De plus, nous souhaitons queces animaux fassent l’objet d’une contractualisation avec les éleveurs.– La contractualisation, selon vous, est-elle un effet de mode ou unevéritable volonté stratégique?– Je ne vois pas comment construire une filière sur le long terme sanscontractualisation, “contractualisation” signifiant un contrat de produc-tion pour l’éleveur et un contrat d’achat pour Carrefour. Il nous a sou-vent été reproché de ne commercialiser qu’un nombre très limité d’ani-maux par exploitation engagée dans la filière, quelquefois aucune,cela n’est pas normal. Nous devons absolument remédier à ce dysfonc-tionnement et je pense réellement que la contractualisation peut êtreune réponse, nous allons y travailler avec les associations Carrefour, lesgroupements de producteurs et les producteurs.– Peut-on imaginer une garantie de prix à la clé?– Oui si l’ensemble de la distribution Française s’engage dans lesfilières comme nous le faisons, et si l’ensemble de la distribution françai-se s’engage sur un prix garanti identique, sans avoir recours à l’impor-tation. Mais n’est-on pas dans le domaine du rêve? Cela étant, notreengagement est une réalité. Nous travaillons avec des producteursnationaux et souhaitons que ces derniers soient encore là demain etpuissent vivre de leur métier. Ce n’est pas Carrefour qui fixe le prix desproduits agricoles, mais nous pensons qu’un engagement contractuelfort éleveurs-distributeurs peut participer au maintien d’une productionnationale..�

ALAIN BASQUIN, directeur des achats,des approvisionnements et dumarketing du groupe Carrefour.

Chaque vendredi après-midi, la grille desprix “achats en ferme” pour la semainesuivante est mise en ligne sur le siteinternet www.alliances.coop. Elle est à ladisposition des adhérents commercialisantau cours et au classement. Cette grille estla copie exacte de celle dont disposent lescommerciaux du groupe.

Grâce aux accords passés avec les EDE oules GDS, la mise en contrat a été informa -tisée à l’extrême et simplifiée à l’extrê -me. Les adhérents peuvent accéder à leurinventaire de cheptel sur le site internetwww.alliances.coop (ci-dessus). La miseen contrat d’un animal se résume alors àrenseigner une date prévisionnelle desortie, un poids et un classement.

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filière viande

Le témoignage de Franck Hamon,directeur du groupement bovind’Agrial, l’un des acteurs majeurs del’engraissement en France (55 000JB) et l’un des principaux clientsfrançais de Sicarev pour l’achat debroutards légers.

�Jean-Yves BesseSicarev

– En cinq ans, dans une conjoncturedifficile, vous avez augmenté votreproduction de jeunes bovins de 7500 têtes.Comment expliquez-vous cela?– Première raison: une tradition de l’engrais -

sement solidement an crée en Normandie etdans les Pays de Loire. Se conde raison: uneforte implication de nos technico-commerciauxsur le terrain. Nos adhérents sont principale-ment des producteurs laitiers, des animaliersqui recherchent un complément de revenu autravers l’engraissement. Ces éleveurs ont be -soin, à la fois, d’une organisation sérieuse lorsde la mise en place des broutards à l’engraisse-ment et d’un suivi technique de ces animaux, ceque la coopérative est en mesure de leur appor-ter.– Quel est la taille des ateliers et quel typede broutards y sont engraissés?– Les éleveurs laitiers ont, pour la plupart, desateliers de taille modeste : sur l’ensemble desapporteurs la moyenne d’animaux commercia-lisés est de 31 JB/an C’est véritablement l’ate-lier complémentaire qui valorise le fourrage del’exploitation et la place disponible en bâti-ments. Le plus souvent, ces éleveurs sont de -mandeurs de broutards charolais ou croiséscharolais du Massif Central.Les engraisseurs spécialisés (plus de 100 pla -ces) représentent 7% des producteurs de JB dela coopérative, mais produisent 30% du volu-me global commercialisé. L’une de nos préoc-cupations actuelles repose sur la capacité àrenouveler ces ateliers dans les prochainesannées. Un véritable enjeu pour notre filière.– Avez-vous des contrats particuliers pourencourager l’engraissement?– D’une part, nous contractualisons des jeunesbovins pour les mois de mars à novembre oùnous garantissons un prix de reprise, sur 50%des animaux mis en production. Ces animauxsont con tractualisés avec les abattoirs. D’autrepart, nous proposons des contrats pour lesnou veaux investisseurs, avec engagement surcinq ans, pour lesquels nous assurons la tréso-rerie sur 50% de la valeur des broutards mis enplace, à taux zéro. Dans un souci de rationalisa-tion de la production, les mises en place doi-vent être au minimum de vingt broutards par li -

vraison.

– Comment voyez-vousl’avenir de l’engraisse -ment dans votre région?– L’engraissement di mi -nue en Italie et, d’une ma -nière ou d’une au tre, unepartie de cet engraisse-ment sera transférée enFrance. Nous comptonscontinuer à développercette production qui ré -pond à la demande desabatteurs et de la filière surnos régions. Nous poursui-vons nos travaux sur lacon tractualisation avec lesabatteurs, mais aussi aveccertains distributeurs. Leprix du gras et le prix dumaigre ne sont plus enadéquation .Cette situation

JEUNES BOVINS. Franck Hamon, Agrial :«L’engraissement diminue en Italie ; d’unemanière ou d’une autre, une partie de cetengraissement sera transférée en France»

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dites voir…JEAN-YVES BESSE, directeur des productionsanimales, Sicarev : « L’ouest de la France reste un

débouché privilégié pour les petits brou-tards du Massif Central . On ne peut quese réjouir de la volonté d’Agrial de main-tenir, voire de développer l’engraisse-ment, car il nous faudra bien trouver unealternative à la baisse de la demande Ita-lienne. Aujourd’hui, on nous parle du

Maghreb ; il n’a représenté que 15000 têtes exportées ;l’Italie, 650000. Le Maghreb restera une opportunité demarché, mais certainement pas un débouché régulierpour nos broutards. Mais pourquoi ce qui est possibledans l’Ouest ne le serait chez beaucoup de nosnaisseurs ? Je reste persuadé qu’il n’y aura pas d’autrealternative au maintien d’un équilibre de marché quipermette un prix rémunérateur du broutard. »

Italie

EN ITALIE,malgré des disponibilités contenues, lesprix à la production ont connu une baisse saisonnièretrès marquée (ci-dessus, la cotation du jeune bovin U3à la Bourse de Modène). Analyse de l’Institut de l’éle-vage : « Face aux difficultés économiques desménages et craignant une baisse des volumes consom-més, les distributeurs jouent la carte des prix bas,notamment en proposant de plus en plus de viandesimportées. Le dynamisme des importations de viandebon marché, en particulier de Pologne et d’Irlande,accroît la pression sur les prix de la viande italienne. »

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AGRIAL

• 10000 adhérents,8 000 salariés, 2 mil-liards d’euros dechiffre d’affaires.

• Groupe implanté enNormandie et Pays-de-Loire et disposantde nombreusesimplantations enEurope (Espagne,Portugal, Angleterre,Italie, Suisse).

• Produits et marques :viandes bovine etporcine (Valtéro,marque Socopa) ;produits laitiers(Elle-et-Vire, Cœurde Lion…), légumes(Florette, Priméale) ;œufs et volailles (LeCampagnard),céréales, cidre, jardi-neries Gamm vert(Point Vert, Magasinvert)…

[Coop de France, d’après la Bourse de Modène]

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SOCIÉTÉ. � Journée sans vian-de dans des écoles deSaint-Nazaire : leséleveurs protestent,se disant « choqués »par un procédé qui« prend littéralementen otages des jeunesenfants ». Un tractdistribué aux élèveset à leurs parents amis le feu aux pou -dres, mentionnantque, dans le menuproposé le 25 mars, iln’y aurait « pas deviande, car l’élevagepeut abîmer notreplanète : par exem -ple, les vaches ontbesoin de prés, doncon détruit des fo -rêts ». Charles Nicol,le directeur de la

communication de lamairie, a reconnuque « le mode d’ex-pression n’a pas étéassez explicite ».

BIO.� Pour la deuxièmeannée consécutive,les produits bio enre-gistrent une croissan-ce annuelle de « plusde 20%», se félici-tent les grands distri-buteurs (FCD), quisoulignent que« toutes les ensei -gnes, y compris lemaxidiscompte,misent sur le déve-loppement de cemarché et élargissentleur gamme àmarques de distribu-teurs. »

MARCHÉ.Le marché mondial de la viande bovine recule

�Le marché de la viande bovine, qui progres-sait habituellement de 1 à 2% par an, ces der-

nières années, a reculé de 2% en2008 et de 2 % en 2009. « Unchangement considérable » pourles grands exportateurs, com-mentait Philippe Chotteau, éco-

nomiste à l’Institut de l’élevage, lors de l’as-semblée générale d’Actis Bovins, le 1er avrildernier. Un grand changement, donc, pour leBrésil, l’Australie, le Canada et les États-Unis.Ce recul des échanges trouve sa raison princi-pale dans la crise économique, mais aussi dansla baisse de l’offre, puisque « la productionbaisse pour la première fois depuis deuxdécennies », particulièrement au Brésil et auxÉtats-Unis.Autre phénomène marquant : une volatilitéaccrue des prix, due, notamment, à la volatili-té des monnaies. Résultat : le prix de la viandebrésilienne, au Brésil, se situe actuellementautour de 2 €/kg de carcasse, alors qu’il sesituait autour de 1 € il y a quatre ou cinq ans.Commentaire de Philippe Chotteau : « Les éle-veurs brésiliens se portent bien, mais leurviande est deux fois moins compétitive. » Unenuance, toutefois : après une phase de décapi-talisation importante, le cheptel brésilien seserait recapitalisé.

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EN BREF

filière veau

alliances › n° 43 › mai 2010 › 21

Pour Frédéric Buchaillard,aucun doute : « Sansl’élevage de veaux, je nepourrais pas continuerl’exploitation. »

Son expérience du veau de bou-cherie? Nulle. Ses moyens finan-ciers? Limités, comme tous ceuxqui s’installent hors cadre familial.Ses atouts? Le feu sacré et une vo -lonté solidement chevillée aux tri -pes. En 2008, le jeune éleveur estencore double actif : tantôt sur sonexploitation (20 vaches al laitantes,60 brebis), tantôt sur l’exploitationdes autres, en tant que salarié duser vice de remplacement. «L’ex-

ploitation d’a lors était insuffi-sante pour me sortir un revenu.Je voulais m’installer à tempsplein sur l’exploitation, et il fal-lait que je développe ma produc-tion. » Augmenter la surface? Im -possible. Le hors-sol s’impose. Leporc ou la volaille ? «Plutôt leveau », car sa passion à lui, c’est lebo vin. Le choix s’impose avecd’autant plus d’évidence que, quel -que temps auparavant, dans le ca -dre d’une formation profession-nelle, Frédéric Bu chaillard a visitéun élevage de veaux. «Ça m’avaitbien plu. Je me suis tourné versMamellor, pour des raisons deproximité (la société est basée à25 km de l’exploitation) et pourla bonne image de la maison. »

«Ce sont les veaux qui assurent la rentabilité de l’exploitation »Début 2008, la décision est prisede construire le bâtiment. En dur:charpente métallique, couvertureen panneaux sandwichs et mursen béton banché. Sur caillebotis :l’exploitation ne produit pas depaille. Le faire en partie soi-mê -me : ce qui en ramène le coût à750 € par place, au lieu de plus de1000 € pour un bâtiment clés enmain.Les premiers veaux entrent auprintemps 2009. Cinq mois et

demi plus tard, sortie du premierlot et premier bilan. Frédéric Bu -chail lard: «Le bilan est très posi-tif, entre autres, parce que lespremiers résultats se situent au-delà des prévisions que j’avaiséta blies pour amortir le bâti-ment. Le premier lot a enregistrédes performan ces au-dessus dela moyenne, donc le revenu est,lui aussi, au-dessus de la moyen-ne. » Les bons arguments, selonlui? Une prise de risque limitée. Larégularité de la rémunération, quine dépend pas du marché, ni decelui du veau de huit jours, ni decelui du veau gras, ni du coût ali-mentaire (la rémunération com-porte une partie est fixe et une par-tie indexée sur les résultats tech-niques de l’élevage). Quoi qu’il ensoit, pour Frédéric Buchaillard,aucun doute: «Sans l’élevage deveaux, je ne pourrais pas conti-nuer l’exploitation. Ce sont lesveaux qui as surent actuellementsa rentabilité.» �

VEAUX. Frédéric Buchaillard: «Un bilan trèspositif, entre autres, parce que lesrésultats du premier lot se situent au-delàde mes prévisions»

Vous voulez développer votre exploitation, diversifier vos productions ou vous installer…

VITAGRO et MAMELLOR vous proposent de devenir éleveurs de veaux (départements : 01, 03, 21, 42, 43, 63, 69, 71)Garantie de rémunération, subventions à la création de l’atelier, dispositions spécifiques pourles éleveurs sans références DPU,…

› Denis WACH, 06.07.57.77.98› Fabienne QUEROY, 06.84.75.00.17 témoignages d’éleveurs sur www.mamellor.com

L’élevage de Frédéric Buchail -lard est sous contrat avec Vita-gro, filiale de Sicarev. L’ali-ment et le suivi technique sontfournis par Mamellor. L’appro-visionnement et le débouchésont totalement sécurisés,puisque tous les veaux de huitjours sont fournis par Sicarevet puisque tous les veaux deboucherie sont abattus parSicarev, via sa filiale Soviber.

dites voir…FRANCK MOREL, Mamellor : «Noussommes à la recherche d’éleveurs de

veaux dans la région.Pour se lancer, l’expé-rience n’est pas nécessai-re ; de très bons éleveursn’avaient ja mais élevé unveau au paravant. Il fautavoir le sens de l’obser-

vation des animaux, une granderigueur, du temps disponible et deshoraires très réguliers. De plus, les éle-veurs bénéficient d’un suivi techni quehebdomadaire : chaque semaine, untechnicien Mamellor fait le point sur lelot, avec l’éleveur. C’est une collabora-tion entre l’éleveur et le technicien. Letechnicien apporte un regard extérieur àl’élevage et guide l’éleveur dans seschoix de rationnement ou de traitement.Par ailleurs, la proximité du technicienet des éleveurs est capitale pour nous :les techniciens sont presque toujourssitués à moins d’une heure et demie desélevages. Ils peuvent être rapidementsur place en cas de problème. »

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REPÈRES• Frédéric Buchaillard, 32 ans, marié, unenfant. Élevage situé à Tramayes, enSaône-et-Loire.

• 60 hectares. 100 brebis. 40 vachesallaitantes.

• 250 places de veaux de boucherie.

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GROUPE Sicarev

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CONSO.�Mauvais début d’an-née pour la consom-mation des viandesde boucherie : -3%pour le bœuf (envolume), en mars2010. Entre avril2009 et mars 2010,la baisse est de 2,7%.Les produits élaboréslimitent la chute,puisque, hors élabo-rés, la baisse atteint4,8%. Commentairedes industriels duSniv-SNCP : « Si cer-

tains parlent d’une“sortie de crise”, laréalité est beaucoupplus contrastée ausein de l’univers vian-de. Principal ensei-gnement : les foyersne reprennent pas lesmêmes habitudes deconsommation et lespréoccupations éco-nomiques (foyersmodestes, jeunes) et

santé (seniors, bio-citoyens) modifientles achats, avec moinsd’achat de viandes,plus de volaille et decharcuterie. »

FORMATION.� Coop de FranceBétail et Viande meten place une licenceprofessionnelle “pro-ductions animales”,par apprentissage,qui débutera enoctobre 2010, dans laspécialité “commerceet conseil aux adhé-rents de coopéra-tives”. Cette forma-tion vise à former destechniciens et destechnico-commer-ciaux pour les entre-prises d’amont de lafilière viande. Elleassocie plusieurs éta-blissements : Bressui-re (79), Rennes-LeRheu (35) et Ram-bouillet (78). Rensei-gnements auprès devotre coopérative etde Lucile Potts, auCEZ de Rambouillet,0161086810, [email protected].

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EN BREF

LU DANS LA PRESSE.

L’industrie alimentaire seconvertit au halal

Le Journal du dimanche, 21 février 2010 :«Dans un marché alimentaire en berne, lehalal fait figure d’exception. “Nous sommessur des marchés additionnels à forte croissan-ce, pas moins de 10% par an depuis dix ans”,souligne Abbas Bendali, directeur du cabinetSolis, qui conseille les grands groupes sur cesujet. Quelque 5 millions de personnes sontconcernées, dont près de 20% en Ile-de-Fran-ce. “Un consommateur musulman dépenseaujourd’hui 30% de son budget dans l’alimen-taire, contre 14% en moyenne pour le reste dela population”, ajoute Abbas Bendali […] Cemarché, auparavant confiné dans des épiceriesou boucheries de quartier, s’industrialise ets’occidentalise […] Une nouvelle offre sedéveloppe à destination des dernières généra-tions, qui ont “la culture de la grande surface,celle du fast-food, et rêvent de consommer desmarques”, explique Antoine Bonnel, fondateuret organisateur du salon du halal.

filière veau

Le prix d’une peau de veauvarie dans une fourchettede un à dix, selon saqualité. Pour l’abatteur,comme pour le tanneur,l’enjeu est à la foiséconomique et stratégique,dans un marché haut degamme où les peaux sont àla fois rares et chères.

Un boulon dépassant d’un cor- na dis : la blessure passe inaperçue,mais le mal est ir ré médiable. Uncoup de ton deuse ma lencontreux:le peigne creuse un sillon imper-ceptible à l’œil, mais la cicatrice estfixée à jamais dans la peau. Unanimal teigneux l’est à dou blesens : le parasite, non seule mentaffecte la santé du veau, mais illaisse aussi, sur sa peau, une tracetenace et indélébile. Et ceux qui, ce26 mars, dans les magasins desTanneries d’Annonay, classent lescuirs pour le compte d’un ma ro-quinier de luxe, ne laissent rienpasser. Rien.Chaque peau est analysée par lesdeux experts en cuir. Analysée?Que nenni : examinée, inspectée,scrutée, décortiquée, quasimentdisséquée, l’œil affûté comme unrasoir, avec l’obsession de ne paslaisser passer le dé tail, qui échappeau non-initié mais que l’industriedu luxe ne saurait tolérer.

Le tanneur, lui, le sait, qui a choiside servir le très haut de gamme eten connaît les exigences. C’est«un enjeu essentiel », souligneJean-Noël Baron, le P-DG desTan neries ardéchoises. Tradition-nellement, explique-t-il, le marchédes peaux était le fait des négo-ciants. «On procédait par écré-mage: on prenait les meilleurespeaux, on laissait les moins bon -nes. On écrémait, mais, quand ily avait un problème de qualité,on ne pouvait jamais remonter àla source. Aujourd’hui, il fautvraiment travailler la qualité. »

« Le prix de vente d’une peaubrute peut varier entre 6 euroset 60 euros, selon sa qualité »D’une part, l’enjeu est de taillepour le tanneur: «40% des peauxachetées sont aujourd’hui reven-dues à un prix inférieur à leurcoût de revient. » D’autre part, la

marge de progrès est importante:«Les peaux de premier choix re -présentent moins de 3% du totaldes peaux commerciali sées ».Pour l’abatteur, aussi, l’enjeu estimportant, souligne Jean-Noël Ba -ron, puisque « le prix de vented’une peau brute peut varier en -tre 6 euros et 60 euros, selon saqualité ».Du coup, la cueillette ré vèle seslimites: l’amélioration de la qualitépasse par «une filière complète ettransparente », dont chaque étapefait l’objet d’un audit minutieux,depuis le centre d’allotement jus-qu’à l’abattoir, en passant par lescamions. Pour Jean-Noël Ba ron,l’audit se fait outils en main, pourcouper un boulon me naçant, enle-ver une pointe qui dé passe, etc.Son argument : le bon sens.«Quand on se blesse à l’âge decinq ans, la cicatrice est toujourslà, vingt ans après. Pour le veau,c’est pareil, mê me si le poil cachela blessure. Grâce au travail en -trepris avec So viber, la propor-tion de peaux de premier choixpourrait facilement tripler, voirequadrupler.» �

Internet : www.tannerie-annonay.fr.

FILIÈRE. Soviber partenaire des Tanneriesd’Annonay, pour servir la maroquineriede luxe

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repères• Les Tanneries d’Annonay, en Ardèche,au cœur de la vallée du Rhône, em -ploient quatre-vingt-deux personnes.

• 3 millions de peaux sont produiteschaque année. Plus de 70% du chiffred’affaires est réalisé à l’export.

• Le capital de la société est détenu parses salariés, qui se sont constitués ensociété anonyme (SA).

Jean-Noël Baron,P-DG desTanneriesd’Annonay :« Pour nous, laqualité est unequestion desurvie, parce que,en France, comptetenu des coûts deproduction, nousn’avons guèred’autre choix quede produire duhaut de gamme. »

dites voir…LUDOVIC PACCARD, directeur de Soviber : « La vente des peaux de veaux est unparamètre important dans l’activité aval de la filière veau de boucherie et elle peut impac-

ter fortement la marge de l’entreprise. Notre souci permanent : la qualité.Aujourd’hui, nos clients tanneurs se plaignent régulièrement de la dégrada-tion de la qualité des peaux (teigne, cicatrices, etc.) Il est important de signa-ler que les peaux de veaux sont, en majorité, destinées à la maroquinerie deluxe. C’est une clientèle très exigeante ; le moindre défaut est sanctionné etpénalise, parfois fortement, la valeur de la peau. Un constat s’impose : nosclients tanneurs manquent de peaux de bonne qualité et s’inquiètent de ne

plus pouvoir fournir leurs clients : un comble !… C’est pourquoi nous avons décidé d’agir,en collaboration avec les Tanneries d’Annonay et le Centre technique du cuir. Un protocole àune échelle industrielle, impliquant tous les acteurs de la filière (transporteurs, éleveurs,techniciens, fabricants de matériel), a été élaboré, avec, pour objectif principal, de repéreret de corriger tous les endroits pouvant blesser les veaux au cours de leurs différents transits(centre de tri, bétaillères, bouveries en abattoir, etc.) et d’inclure dans ce protocole la vacci-nation systématique contre la teigne. Je suis très optimiste quant aux résultats. La réussitede ce projet, vital pour l’avenir de la filière du cuir français et de la filière veau en général,passera par l’implication de tous. »

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filière reproducteurs

alliances › n° 43 › mai 2010 › 23

REPRODUCTEURS. Sicarev a exporté plus de 500génisses laitières vers l’Algérie, enl’espace de quelques mois

filière veau

Une vraie opportunité pour les adhérents de lafilière, dans un contextelaitier difficile. L’occasion,aussi, d’envisager l’aveniravec davantaged’optimisme.

�Jean-Marc ThélissonSicarev

Le marché intérieur étant plom-bé par des trésoreries exsangues etun certain découragement ga -gnant les éleveurs français, con -frontés à d’importantes difficultéséconomiques, l’exportation versl’Algérie présente un double inté-rêt : d’une part, de très bien valori-ser des génisses gestantes de qua -tre à sept mois, au départ ; d’autrepart, d’apporter de la trésorerie unpeu plus tôt aux éleveurs vendeurs.De plus, c’est un encouragement

im portant pour ceux qui élèventun maximum de génisses desti-nées à la vente.

Le sexage, en phase dedéveloppement, ne doit pasinquiéter les éleveursL’approvisionnement a toutefoisété difficile dans notre région, parmanque d’animaux. Le sexage esten phase de développement, etdes éleveurs s’inquiètent pour lesdébouchés commerciaux suite àune augmentation de la produc-tion de génisses. Nous ne pouvonsque les rassurer et les inciter à pro-duire davantage d’animaux grâce àcette technique innovante et per-formante.La qualité morphologique des ani-maux présentés ainsi que leurpotentiel génétique sont des atoutscommerciaux décisifs pour nosclients algériens. Le cheptel fran-çais est aujourd’hui reconnu dans

le monde entier, et plus particuliè-rement au Maghreb, où les éle-veurs apprécient la solidité des ani-maux élevés en pâture. C’est ungage d’adaptation important pourles animaux subissant un change-ment climatique non négligeable.La génétique laitière française doits’imposer encore plus fortement àl’étranger en développant la pro-duction d’animaux en plus grandnombre, étant assurés de débou-chés très importants. �

dites voir…JEAN-MARC THÉLISSON, respon-sable commercial “reproduc-

teurs”, à Sicarev :« Le groupe Sicarev et safiliale export DeltagroUnion viennent de réali-ser l’exportation de plusde 4 000 animaux : 500génisses laitières et

3 500 broutards charolais. La force denotre groupe réside dans sa capacité àmobiliser tout son réseau commercialpour satisfaire des clients exigeants enqualité et en volume. La complémenta-rité entre secteur laitier et secteur vian-de est un atout commercial décisif quipermet de nous placer sur le marchéalgérien. Cette diversification de nosdébouchés doit permettre à nos adhé-rents d’envisager l’avenir avec plusd’optimisme. »

Dans un entretien accordé à laFrance agricole, fin avril, le

président de la République a an -noncé « l’utilisation des camionsde 44 tonnes dans le secteur del’agriculture et de l’agroalimen-tai re, dès l’été prochain ». Objec-tif affiché par le chef de l’État :«Soutenir la compétitivité de nosagriculteurs […] Nos partenaireseuropéens peuvent déjà le faire,et il était important de donnersatisfaction sur ce point. » Cer-tains pays européens, comme lesPays-Bas, autorisent même les ca -mions de 50 tonnes. Dans son ar -gumentaire, Nicolas Sarkozy a re -

pris à son compte ceux avancés,notamment, par Coop de Fra nce:réduction des émissions de gaz àeffet de serre et gain de productivi-té de 11% sur le prix des matièrespremières agricoles.La mesure concernera-t-elle letransport des animaux? M. Sarko-zy ne s’est pas prononcé spécifi-quement sur le sujet, mais, selon laFédération nationale des trans-ports routiers (FNTR), le mi nistèredes Transports préparait, débutmai, lorsque nous mettions souspresse, un projet de décret pourélargir le 44-ton nes au transportd’animaux vivants. �

CRISE.� « Plus de 15000éleveurs de viandebovine pourraientcesser leur activitédans l’année, si lasituation n’est pasrestaurée », s’estinquiétée la FNB, lorsde son conseil d’ad-ministration du14 avril. Selon lequotidien Les Mar-chés, qui rapportel’information, la FNBestime qu’il manque50 centimes d’eurospar kilo de carcassepour que les courss’ajustent aux coûtsde productionactuels. Dans uncommuniqué, lafédération réclame,aux pouvoirs publics,une « annéeblanche » sur lesremboursementsd’emprunts. Elle sou-haite des évolutionsréglementaires auplan national et com-munautaire pourmettre en place son« schéma de contrac-tualisation avec sécu-risation de marge ».

TRAÇABILITÉ.� L’Institut de l’éleva-

ge publie le guide de“l’audit traçabilité”,un guide axé surl’alimentation et lestraitements sani-taires des animaux.Ce document a étécréé « à l’usage destechniciensd’élevage », mais ilpeut bien sûr être uti-lement utilisé par leséleveurs. Guide dis-ponible surwww.alliances.coop.

BRÉSIL. � La filière bovinebrésilienne est biennotée par la Commis-sion européenne :1900 élevages sontaccrédités pourexporter vers l’UE.Selon le quotidien LesMarchés, qui se faitécho de l’informa-tion, dans son éditiondu 29 mars dernier,les autorités brési-liennes ont adopté un contrôle fiable dela fièvre aphteuse etun système d’identifi-cation efficace, com-prenant des contrôlesde présence et demouvements d’ani-maux.

PROPRETÉ. � Le ministre de l’Agriculture a généralisél’accord interprofessionnel du 4 décembre2009, relatif à la propreté des bovins. Letexte, publié au journal officiel du 13 avrildernier, stipule que « lorsque l’état depropreté de la peau des animaux est classéD, l’abattoir doit facturer une pénalité de100 €HT à l’apporteur qui en répercute latotalité à l’éleveur, sauf mention particulièrefigurant sur le bordereau d’enlèvement ». Leministère précise aussi que, sur les 100 €,40 € sont conservés par l’abattoir pourassurer l’hygiène de l’abattage de cesanimaux et le solde, 60 €, est versé parl’abattoir dans une caisse à gestioninterprofessionnelle nationale.

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EN BREF

Inte

rbev

dites voir…PHILIPPE SÉROL, responsable del’organisation de l’activité

maigre : « Si cela seconfirme, c’est uneexcellente nouvelle. Il yavait là une distorsion deconcurrence intolérablepar rapport à d’autrespays européens. De plus,

l’évolution technique des camions cesvingt dernières années (freinage,pneumatique, carrosserie…) permetcet accroissement de chargement sansremettre en cause le bien-être animal.Pour la filière bovine française, ceserait une économie énorme. PourSicarev, à l’exportation, cela représen teune économie de 200000 euros. »

Début mai, un navire a largué les amarres, à destination de l’Algérie.

SARKOZY. Les camions de 44 tonnesautorisés «dès l’été prochain»

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TENDRETÉ.�La revue de l’Inra,Productions animales,publie l’état desconnaissances sur lescaractéristiques mus-culaires reliées à latendreté et les mar-queurs biologiques dela tendreté de laviande. “En l’absencede tests de prédiction,des marqueurs géno-miques de la tendretéont été identifiés à lademande des repré-sentants de la filièrebovine », expliquentles chercheurs, quisoulignent que cesmarqueurs « ouvrentde nouvelles perspec-tives pour com-prendre et maîtriserce critère de qualitésensorielle majeurpour le consomma-teur ».

VIANDE HACHÉE.� Une étude américai-ne montre que la cou-leur de la viandehachée issue d’ani-

maux de type laitierest plus sombre maisaussi plus stable quecelle de la viandehachée issue d’ani-maux de type viande. [source Vigie viande]

CLONAGE.� Les députés euro-péens ont demandé,le 5 mai, un moratoi-re sur le clonage enattendant une législa-tion spécifique. En re -vanche, les amende-ments demandantd’éviter les essais suranimaux n’ont pasété retenus. Demême, les parlemen-taires n’ont pas rete-nu que les aspectséthiques et environ-nementaux devraientêtre considérés com-me faisant partie del’évaluation desrisques des nouveauxaliments.

Plus de détails surwww.alliances.coop.

INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE. � La France met en place un indicateur, qui vapermettre de mesurer, dans la durée, « l’insé-curité alimentaire », sur les plans quantitatif etqualitatif. Selon le premier indicateur, publiéen février dernier, par l’Institut national deprévention et d’éducation pour la santé(INPES), 2,5% des Français disent ne pas avoirassez à manger. 39,7% disent avoir assez àmanger, mais pas toujours les aliments qu’ilssouhaiteraient. Une étude du Crédoc, réaliséeen 2008, obtenait des données proches decelles de l’INPES : 5% des personnes interro-gées avaient déclaré avoir passé (elles-mêmesou quelqu’un de leur foyer) au moins une jour-née sans prendre un repas complet, parmanque d’argent, au cours des deux dernièressemaines, une proportion qui atteignait 15%chez les ménages pauvres. Une étude améri-caine similaire avait révélé que 14,6% desfoyers américains (17 millions de personnes)sont en état d’insécurité alimentaire.

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EN BREF

sciences

Ce projet est utopique,estime Jean-FrançoisHoquette, chercheur àl’Inra de Clermont-Ferrand-Theix. Selon lui, le procédéentraînerait des coûtsexorbitants.

«Avec une seule cellule, vouspourriez théoriquement produi-re les besoins mondiaux annuelsen viande», écrivait, en 2005, unscientifique britannique. Depuis lefameux “steak de pétrole”, dansles années soixante-dix, l’idée deproduire de la viande sans élevageet sans éleveurs ressurgit périodi-que ment dans l’actualité. La pistede la viande in vitro est exploréedepuis une dizaine d’années, par laNasa, l’agence spatiale américai-ne, qui a été la première à s’inté-resser à ce procédé, car il permet-trait de fournir des protéines à sesastronautes lors d’un long pé riplevers Mars. Le projet a pris un reliefparticulier, en 2008, lorsqu’uneassociation américaine de protec-tion animale (Peta, People for theethical treatment of animals) s’estdite prête à offrir un million de dol-lars à la première entreprise quiarriverait à mettre au point un pro-cédé de culture de la viande indus-trielle. Dernier épisode en date, enfévrier dernier, le quotidien LeFigaro se fait l’écho d’une infor-mation parue dans une revue bri-tannique spécialisée, selon laquelledes chercheurs hollandais espè-rent cultiver, «d’ici à dix ans », dela viande artificielle à partir de cel-lules musculaires animales.

La technique est directement ins-pirée de la culture de cellules à desfins biomédicales. En 2000, deschercheurs américains ont annon-cé avoir réussi à produire de lachair de carpe à partir de cellulesprélevées sur un spécimen vivant.Depuis, plusieurs équipes améri-caines et hollandaises ont publiétoute une série d’études. Des bre-vets ont déjà été déposés par desfirmes privées et des laboratoiresuniversitaires.

« Les cellules obtenuesressemblent plus à du carpaccioqu’à des steaks »Quel goût et quelle texture auracette viande artificielle? Sous quel-le forme se présentera-t-elle? Leschercheurs hollandais ne le disentpas. «Ce sont des problèmes demarketing et ils seront abordésquand les verrous technologi -ques seront levés », expliquent-ils.Cependant, grâce aux nutriments,facteurs de croissance et autrestraitements biophysiques, il devraitêtre possible, selon eux, d’obtenir

un produit proche de la viande surpied.«On n’en est qu’aux balbutie-ments, souligne quant à lui Jean-François Hocquette, interrogé parle Figaro. Les cultures de cellulesobtenues actuellement en labo-ratoire sont très fines. Elles res-semblent plus à du carpaccioqu’à des steaks », ironise-t-il. L’In-ra travaille sur les cultures de cel-lules, mais pas pour produire de laviande in vitro. Jean-FrançoisHocquette estime que le projet deschercheurs hollandais est utopi -que. Arriver à une productionmassive de viande par ce procédéentraînerait, selon lui, des coûtsexorbitants. L’addition pourraitêtre salée compte tenu des quanti-tés d’hormones ou de facteurs decroissance nécessaires au dévelop-pement des cellules musculaires etdes antibiotiques pour éviter lescontaminations. «En outre, il nefaut pas oublier le rôle importantde l’élevage traditionnel pourl’entretien des territoires en her-be et des paysages », ajoute-t-il. �

FUTUR. Des chercheurs hollandais espèrentcultiver, «d’ici à dix ans», de la viandeartificielle à partir de cellules musculaires

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Plusieurs décennies après le fameux “steak de pétrole”, des scientifiques fantasment tou-jours sur un monde où l’on produirait de la viande sans élevage ni éleveurs. « Il ne faut pasoublier le rôle important de l’élevage traditionnel pour l’entretien des territoires en herbeet des paysages », rappelle le chercheur Jean-François Hocquette.

Les jeunes bovins culards hété-ro zygotes (mh/+), nourris au con -centré, semblent produire desviandes présentant les profils enacides gras trans et en CLA lesplus favorables pour la santé hu -maine, rapporte le site internetVigie viande qui rendait compte,fin mars, d’une étude réalisée parune équipe de chercheurs hispa-no-canadienne.

75 jeunes bovins d’un an ont étérépartis en fonction de leur géno-type pour l’hypertrophie musculai-re : 24 culards homozygotes(mh/mh), 26 hétérozygotes(mh/+) et 25 “normaux” (+/+).Les teneurs en CLA totaux ont étécomprises entre 0,32 et 0,40%.La teneur en CLA totaux la plusélevée a été relevée chez les ani-maux mh/+, et la plus basse chez

les animaux mh/mh. Les jeunesbovins hétérozygotes ont égale-ment présenté des teneurs plusfortes en certains acides gras. Leschercheurs expliquent ces diffé-rences par les processus de biohy-drogénation des acides gras poly-insaturés chez les jeunes bovinshé térozygotes (mh/+), lesquels dif-fèrent des profils des animaux ho -mozygotes mh/mh et +/+. �

QUALITÉ. Le caractère culard influence les profils en acidesgras des jeunes bovins nourris au concentré

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sciences

BIO.� La Commissioneuropéenne a adopté, le8 février dernier, lenouveau logo pourl’agriculture biologique.Son utilisation sera

obligatoire à partir du1er juillet 2010, pour lesproduits alimentairespréemballés d’origineeuropéenne. Les logosnationaux, tels que lamarque AB en France,ainsi que les logos privéspeuvent continuer à êtreutilisés.

QUALITÉ. � Les produitsalimentaires "low cost"(bas coût) ne seraientpas moins bons, sur leplan nutritionnel (teneuren gras, en sucre), queles produits sousmarques, estime le

Conseil national del’alimentation, dans unavis rendu public le30 mars. Le conseilestime possible derespecter lesrecommandationsnutritionnelles à partir de3,50 euros par jour etpar personne, « ensélectionnant les aliments(frais ou industriels,NDLR) dans la partiebasse de la fourchettedes prix ».

CONSOMMATION. � Le « développementd’une offre localequalitative » est une pistede développementpotentiel pour les acteursde la filière viande, selon

une étude du Crédocconsacrée à larestauration hors foyeret publiée début mars.Autres défis auxquels lafilière viande estconfrontée, selon lesenquêteurs : maîtriser lescoûts, notamment pourdévelopper des produitsd’appel ; accroître l’offrede produits élaborés etintégrer du service(découpage, calibrage) ;développer des produitspermettant de sedifférencier (viandes deraces, label, bio, halal,casher) ; anticiper lesattentes environ nemen -tales ; communiquer etpromouvoir les produitscarnés.

PRIX ET MARGES DE LA VIANDE BOVINE.

L’observatoire des prix et des marges de la viande bovine,coprésidé par le ministère de l’Économie et le ministère del’Agriculture, s’oriente vers un indicateur de marge quiconcernerait une carcasse entière et non pas des mor-ceaux de détail. Dans un communiqué publié le 6 avrildernier, à l’issue de la troisième réunion de l’observatoire,les industriels du Sniv-SNCP notent que « sur propositionde FranceAgriMer, un consensus s’est dégagé sur l’éta-blissement d’un indicateur de marge qui concernerait,non pas des morceaux de détail, mais une carcasse entiè-re reconstituée aux différents stades de commercialisation(élevage, industrie, distribution) ». Le Sniv-SNCP estimeque «cette approche objective est la seule qui permetted’approcher la réalité économique en prenant en comptela valorisation différentielle des morceaux et les équilibresmatières ». Le Sniv-SNCP fera, lors dela prochaineréunion, des propo-sitions pour établirce modèle au stadeindustriel et attend« le même type decollaboration de lapart de la distribu-tion ».

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EN BREF

consommation

alliances › n° 43 › mai 2010 › 25

+2 % prévus en 2010 pourles ventes de produitsélaborés carnés, alors quela consommation globaledes viandes devraitpoursuivre sa tendance à labaisse (-1,5 %).

Une étude du groupe Xerfi,ren due publique en mars dernier,montre que le segment de marchédes produits élaborés profite d’unedouble tendance. La première :l’é volution des modes de consom-mation, qui font la part belle auxproduits transformés, ju gés plusfaci les et plus rapides d’u tilisation,à la fois par les restaurateurs et parles con sommateurs. La seconde:des tendances socio-dé mographi -ques fa vorables (diminution de lataille des foyers, ré duction dutemps consacré à la préparationdes repas, moindres connaissan -ces culinai res, etc.) Conséquence:«Les viandes élaborées sontmoins pénalisées par les arbitra -ges réalisés par les ménages dansleurs dépenses », notent les ex -perts de Xerfi. Selon eux, les vo -lumes de produits élaborés carnésdevraient progresser de 2% en2010, alors que la consommationglobale de viandes devrait conti-nuer à reculer (-1,5%). «Cette ten-dance se poursuivra en 2011 »,assure Xerfi, qui a enquêté sur lesprincipales sociétés françaises dusecteur (dont Soviber et ForezPorc, en ce qui concerne le groupeSicarev). Dès lors, pour les ana-

lystes de Xerfi, il ne fait aucun dou-te que les produits élaborés repré-sentent un relais de croissance ma -jeur face au déclin du marché desviandes brutes. D’où l’intérêt crois-sant des transformateurs. «Outreleur dynamisme, les produits éla-borés cumulent de nombreuxavantages: possibilité de recruterde nouveaux consommateurs, decommuniquer sur des valeurspositives (modernité, conviviali-té), de valoriser l’ensemble desmorceaux de viande, etc. Sur-tout, les élaborés constituent unmoyen pour les industriels dedévelopper des références surlesquelles les marges peuventêtre supérieures. » Ce dernieraspect est d’autant plus importantpour les industriels que la rentabili-té de l’industrie des viandes est«structurellement très faible » etd’autant plus important qu’ils sontconfrontés à l’élargissement del’offre de produits substituts (char-cuteries, plats cuisinés, produitstraiteurs, snacks, etc.) �

TENDANCE. Sur un marché des viandestrès chahuté, les produits élaborésfont preuve d’une «forte capacitéde résistance»

dites voir…PHILIPPE DUMAS, président de Sicarev : « L’une des motivations de créer Tradival(lire page suivante), c’est précisément de nous doter d’une dimension plus importante,

pour pouvoir aborder ce nouveau marché des produits élaborés. Premierobjectif : répondre à la demande de nos clients distributeurs sur ces produitset être à leur écoute. Second objectif : gérer notre équilibre matière. Le faitde produire du steak haché, par exemple, nous permet, à certainespériodes de l’année, de valoriser les quartiers avants de bovins. C’est aussile cas dans les abats de porc ou de bovin. Notre atout, c’est la proximité denos outils par rapport aux bassins de consommation, et c’est l’argument de

fraîcheur pour nos clients, en particulier nos clients régionaux. Autre atout : les coûtslogistiques, par rapport à des concurrents situés dans l’ouest de la France, par exemple.Notre différence ne repose pas sur le marketing ou sur l’innovation produit, même si nousen faisons aussi et même si nous nous appuyons sur un savoir-faire historique de produitsconnus (andouillettes, etc.) Notre différence passe surtout par la fraîcheur des produits etle service apporté aux clients. »

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sicarevROANNE, LAPALISSE, SAINT-ÉTIENNE, SURY-LE-COMTAL, BLAVOZY

Prochaine échéance : 2011et le rappro chement desactivités “bœuf”, dans ledroit fil du travail déjàengagé dans la filièremaigre, au sein de Delta -gro Union, la filiale commu -ne de Sicarev et de Cialyn.

Les assemblées générales extra-or dinaires se sont tenues le 28 maidernier, officialisant la création deTradival le 1er juin. Sur un plan for-mel, les deux sociétés Forez Porcet Or léans Vian des fusionnent et lanouvelle société prend pour nomTra dival, la marque créée par Or -léans Vian des et que les deux so -ciétés avaient déjà adoptée com-me mar que commune en 2009 (1).L’assemblée, qui se dé roulait aumo ment où nous mettions souspresse, avait aussi à élire un nou-veau conseil d’administration(compte rendu dans notre prochai-ne édition).Concrètement, qu’est-ce que Tra-dival va changer pour les éleveurs?«Peu de chose, à court terme »,

explique Philippe Dumas, le prési-dent du groupe Sicarev. Les outilsfonctionnent ensemble, de puisplus de dix-huit mois déjà, sous ladirection unique de Jean Philip. Àplus long terme, puisqu’«une filiè-re se bâtit surtout sur des pers-pectives de long terme », la straté-gie commerciale de la nouvelle so -ciété repose désormais sur uneentité unique traitant 20000 porcs

par semaine. La France du porcest aujourd’hui partagée en troisré gions: le Grand-Ouest, avec lestrois quarts du cheptel porcin fran-çais (72% en Bretagne, Pays de laLoire et Basse-Normandie) et avecles plus grands opérateurs natio-naux (Cooperl-Arcatlantique, Gad-Eu ropig, etc.) ; le Sud-Ouest avecFipso, et le Cen tre et l’Est, avecTradival désormais. Philippe Du -mas: «Notre projet est de consti-tuer une filière porcine forte,avec nos partenaires histori ques(Cirhyo, Co pa lice). Notre inten-tion est aussi de rester ou verts àd’au tres partenariats et d’attirerd’autres structu res qui vou- draient s’impliquer dans une vé -ritable filière porci ne. »

« Les producteurs ont besoin de l’outil et l’outil a besoin des producteurs »Une telle filière, insiste PhilippeDumas, est nécessaire pour con -server à la fois des producteurs etdes outils. « Imaginer que l’onpuisse produire des porcs en Au -vergne pour les faire abattre enBretagne serait une illusion, carce serait un non-sens économi -que. L’avenir de la productionporcine, dans nos régions, passenécessairement par une filièrerégionale. Nécessairement. Lesproducteurs ont be soin de l’ou-til, et l’ou til a besoin des produc-teurs. Dans des ré gions à faibledensité porcine comme les nô -tres, les producteurs ne résiste-

ront que s’ils peuvent s’appuyersur une filière aval dynami que etperformante. Quant à la filièreaval, elle ne peut résister que sielle s’appuie sur une filièreamont dy namique et performan-te, c’est-à-dire des groupementsstruc turés qui maintiennent, voi-re développent la production. Cequi est le cas de Cirhyo. Ce peutaussi être le cas de partenairessitués plus en amont, dans la nu -trition animale tout particulière-ment, qui peuvent trouver leurplace dans une telle filière, par lafourniture d’aliments ou de ma -tières premières.»Prochaine étape du «chantier enconstruction » : le rapprochementdes activités “bœuf”. «La cons -truction de Tradival va à sonrythme. Et son rythme, insistePhi lippe Dumas, n’est pas lié àdes questions stratégiques ou po -litiques, mais à des aspects in -dustriels, techniques, informa-tiques, hu mains. Nous n’avonspas le droit à l’erreur. Nous pré-férons pren dre notre temps.Tout se fera. À son rythme. Et enson temps. En 2011, vraisembla-blement. La construction dupôle “bœuf” s’inscrit dans la sui-te logique de Deltagro Union, deTVE, de Tradival. Il doit se faire,et il va se faire. » �

Sur la marque Tradival et lesrestructurations en cours à l’amontde la filière, lire nos éditions dejanvier 2009 et de juin 2009.

FILIÈRE PORC. La société Tradival est née officiellement le 1er juin, de la fusion de Forez Porc et d’OrléansViandes, les filiales “porc” de Sicarev et Sicavyl

Francis Lebas, président de Cirhyo: «Sans unoutil d’abattage-découpe performant, il n’yaurait plus de production dans la région»

«Dès le début de notre collaboration avec Sicarev, il y a huit ans,nous savions que si Forez Porc ne reprenait pas l’abattoir Lapalisse, il

n’y aurait plus eu d’abattage-découpe dans larégion. Et sans un outil d’abattage-découpe per-formant, il n’y aurait plus de production. Dans desrégions comme les nôtres, à très faible densité por-cine (1 million de porcs sur 35 départements), laproduction n’a pas d’avenir sans outil d’abattage-découpe. Tout l’enjeu est là. La production porcinea eu la chance que le groupe Sicarev veuille s’im-pliquer dans Lapalisse.«En ce qui concerne Tradival, et en tant que grou-pement de producteurs, nous avons souhaité ce

rapprochement entre Forez Porc et Orléans Viandes. Le rapproche-ment entre Cirhyo et la Scapp s’inscrivait, lui aussi, dans cettelogique. Notre investissement dans l’aval, c’est un investissementdans l’avenir. Cela étant, notre contexte, c’est aussi une productionporcine en crise depuis trois ans. L’enjeu, demain, c’est de maintenirles volumes de production et de les augmenter.Nous avons un avantage important, par rapport à d’autres bassinsde production, c’est la situation géographique des outils, situés àproximité des bassins de consommation : Orléans aux portes deParis, Lapalisse à proximité de Lyon. »

La zone d’activité de la coopérativeporcine Cirhyo, née en 2009 de la fusion de MC Porc(Montluçon) et de la Scapp (Migennes),recouvre celle de Tradival.

Philippe Dumas, président de Sicarev :« Imaginer que l’on puisse produire desporcs en Auvergne pour les faire abattre enBretagne serait une illusion, car ce serait unnon-sens économique. L’avenir de laproduction porcine, dans nos régions, passenécessairement par une filière régionale. »

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sicarevROANNE, LAPALISSE, SAINT-ÉTIENNE, SURY-LE-COMTAL, BLAVOZY char-

Ces contrats concernenttous les adhérents livrant latotalité de leur production àleur coopérative.

� Jean-Yves Besse

1. JB ATOUT GÉNÉTIQUE.L’éleveur engraisse sespropres broutards (10 ani -maux au moins).

Élevages concernés: élevage avecgénétique à fort potentiel de crois-sance.Alimentation: aliment complet ouration sèche ou ration à base d’en-silage de maïs (sous condition).Financement : possibilité suivantles modalités définies dans chaquecoopérative.Durée d’engagement: à la bande.

2. JB DESSAISONNÉS.Même principe que le con -trat “JB Atout génétique”,mais avec des broutards dequalité achetés à lacoopérative.

3. JB AVEC CAISSE DERÉGULATION. L’éleveur crée un atelierd’engraissement perma -nent (30 pla ces au moins),avec des brou tards achetésà la coopé rative.

Élevages : tout élevage avec bâti-ments vacants et nourriture dispo-nible. Éleveurs souhaitant sécuri-ser ses marges de production.Alimentation: en fonction des dis-ponibilités de l’exploitation, com-plémentation achetée auprès dufabriquant d’aliments, partenairede la coopérative. Coût de l’ali-mentation indexée sur cotationblé, pulpe déshydratée et tourteaude soja.Financement : possibilité suivantles modalités définies dans chaquecoopérative.Durée d’engagement: 3 ans.

4. JB AVEC RÉMUNÉRATIONGARANTIE.L’éleveur crée un atelierd’engraissement perma -nent (50 broutards aumoins) fournis par lacoopérative avec garantied’un revenu.

Suivi d’élevage: le suivi alimentaireet sanitaire est assuré par la coop..Élevages concernés: tout élevageavec bâtiments vacants et nourritu-re disponible. Éleveurs souhaitantune garantie de revenu.Alimentation: en fonction des dis-ponibilités de l’exploitation, com-plémentation achetée auprès dufabriquant d’aliments, partenairede la coopérative.Financement : animaux apparte-nant à la coopérative.Durée d’engagement: 5 ans.

5. VACHES PÉRIODESSOUDURE.15 vaches en production au moins.

Élevages concernés: tout élevageayant des disponibilités fourragè -res.Alimentation: en fonction des dis-ponibilités de l’exploitation, com-plémentation achetée auprès dufabriquant d’aliments partenairede la coopérative.Financement : possibilité, selonmo dalités définies dans chaquecoopérative.Durée d’engagement: à la bande.

animaux.• jeunes bovins charolais,âgés de moins de dix-huitmois à l’abatta ge ;

• poids de carcasse comprisentre 380 et 450 kg;

• sortie du 1er novembre au28 février ;

• classement minimal : R+.

animaux.• vaches maigres de moins dedix ans à l’abattage;

• vaches répondant auxcahiers des charges filières ;

• sorties du 1er mai au31 août ;

• croissance minimale :800 g/jour ;

• durée d’engraissement : 100à 120 jours.

animaux.• races charolaise etlimousine ;

• poids de carcasse : 450 kgmaximum;

• au moins une sortie partrimestre (bande uniqueinterdite).

animaux.• races charolaise etlimousine ;

• poids de carcasse : 450 kgmaximum;

• au moins une sortie pendantla période hivernale (bandeunique interdite).

ENGRAISSEMENT. Pour répondre aux exigences des marchés etsoutenir la production, Sicarev et les groupementsmettent en place cinq contrats de production, avecgaranties de prix aux adhérents

alliances › n° 43 › mai 2010 › 27

Les cinq contrats deproduction sontsignés par lacoopérative etl’éleveur. Ils fontl’objet d’un appuitechnique et d’unitinéraire deproduction quel’éleveur s’engage àsuivrescrupuleusement.

charolais allianceACTIS BOVINS, CHAROLAIS HORIZON, COOPÉRATIVE DU MÉZENC, COVIDO-BOVICOOP, DAUPHIDROM

garantie.Rémunération sur la base duprix du broutard + coûts deproduction.

garantie.À partir d’un prix de revientin tégrant la main-d’œuvre del’é leveur. Intervention d’unecaisse de régulation lorsque leprix du JB est inférieur à 95%du coût de re vient. Contribu-tion de l’éleveur lors que le prixdu JB est supérieur à 105% ducoût de revient.

garantie.Selon la durée d’engraisse-ment et des performan ces : unmontant fixe par broutard àla mise en place, une rémuné-ration de l’alimentation enfonction d’un coût théoriquede la ration et d’un complé-ment fixe par jour de présen-ce + bonus-malus en fonctiondu GMQ et de la mortalité.

garantie.Forfait couvrant l’ensembledes charges de produc tion.

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� Photovoltaïque: 2010, année charnière.Actis accompagne ses adhérents dans leursprojets de toiture photovoltaïque en les mettanten relation avec un installateur. Vous pouvezainsi bénéficier des conditions négociées avecl’entreprise retenue dans le cadre de l’appeld’offres lancé en Saône-et-Loire, en 2009, parCharolais Horizon, la Chambre d’Agricultureet la Fédération des coopératives du départe-ment. Pierre-Marie Delangle, technicien encharge du dossier à Actis, réalise, chez lesadhérents intéressés, une visite qui permetd’apprécier la faisabilité technique du projet etde relever les informations nécessaires à laréalisation d’un devis.Compte tenu de l’évolution prévue des condi-tions d’accès au tarif de rachat le plus élevé au1er janvier 2011, il est vivement recommandéaux éleveurs intéressés d’engager rapidementles démarches.Pierre-Marie Delangle, 04.77.70.29.75.

�La mise à l’herbeLa mise au pré est toujours un dilemme pourl’éleveur : dois-je traiter mes animaux, et avecquoi?… Le traitement de la mise au pré doitêtre préventif, avec des produits de longueaction. Au printemps, les nuits sont encorefroides et la contamination par les larves destrongles, de douves et de paramphistomes estlimitée. L’éleveur redoute davantage lesattaques de tiques, de poux et, plus rarement,de gales. Ce qui oriente vers un traitementavec un endectocide de type ivermectine oumoxidectine et, surtout, un produit de longueaction agissant cinq mois et dont l’efficacitérend un réel service. Les plaquettes imprégnéesde cyperméthrine (Flectron) reviennent (quatremois d’activité, mais, surtout, un délai d’attentenul pour le lait et la viande).Enfin, pour ceux qui auraient négligé la pré-vention de la coccidiose pendant l’hiver, il esttemps d’administrer du diclazuril (Vecoxan:40 ml/100 kg)Pour un traitement d’été, on attendra le débutd’une période de sécheresse, fin juillet-débutaoût, pour traiter avec Zanil (30 ml/100 kg),afin d’optimiser le bénéfice du traitement.

�AOC Bœuf de Charolles : Pari gagné!En accordant l’appellation d’origine contrôléeau Bœuf de Charolles, l’Institut national del’origine et de la qualité (Inao) reconnaît l’exis-tence du terroir charollais. L’Inao distingue enparticulier le savoir-faire des éleveurs enmatière de sélection, d’usage et de valorisationdes prairies par des animaux typés. Dessavoir-faire qui ont façonné le paysage et don-né cette viande de qualité unique.L’AOC Bœuf de Charolles est la victoire d’ungroupe d’éleveurs passionnés par ce métier etaccompagnés par des partenaires. Ensemble,ils ont réussi à faire une réalité de ce rêve foud’une AOC, lancé par le syndicalisme dans lesannées quatre-vingt-dix.

� Philippe Plasseprésident

Dans un contexte écono-mique très difficile, la progres-sion globale de l’activité d’Ac-tis Bovins (encadré ci-contre)confirme le bien-fondé de nosorientations stratégiques:– une organisation en filière,avec des producteurs coopéra-teurs investissant dans leurpropre outil d’aval, mainte-nant ainsi la proximité géogra-phique et une proximité entreles intervenants, afin de gérerensemble la production avecun maximum de réactivité etde transparence;– une organisation de la pro-duction qui se soucie en per-manence d’optimiser l’adapta-tion de nos produits aux mar-chés, afin de pérenniser les dé -bouchés, notamment les fi liè -res plus “étroites”, génératri -ces de plus-values.

Réactivité et transparence :une filière fondée sur laproximitéCes orientations stratégiquessont maintenant bien con nueset bien partagées par les adhé-rents. La constance de nosengagements et la rigueur quenous mettons dans la mise enœuvre des actions portentleurs fruits. Nous savons bienqu’il n’est possible pour per-sonne de rémunérer plus quele marché, mais nous savonsaussi que notre produit nepourra être correctement va -lo risé que s’il répond aux at -tentes d’un client que nous

pourrons ainsi conserver.Les actions que nous mettonsen œuvre résultent de cesorientations stratégiques. Lesplus-values qui sont allouéesaux adhérents sont toutesaxées sur des incitations à pro-duire les animaux souhaités,notamment pour les périodesprévues comme déficitaires.Ceci permet à la fois de profi-ter de cours supposés plusfavorables et d’approvisionnerplus régulièrement des filièresqui, certes, apportent certai -nes plus-values, mais exigentun maximum de qualité et derégularité.

Adapter les produits aux marchés pourpérenniser les débouchésUn exemple : la filière brou-tards non-OGM, pour laquellele conseil d’administration adécidé d’allouer aux adhérents15 euros pour tous les mâlesconformes en période de sou-dure, somme nettement supé-rieure aux plus-values réellesde ce marché qu’il faut fidéli-ser. De même, la contractuali-sation, qui représente aujour- d’hui 39% des vaches livréespar les adhérents à l’OP, est unmoyen qui permet à notrestructure d’anticiper et de ré -gulariser l’approvisionnementde notre outil. C’est pourquoiune plus-value ré com pense lafourniture d’animaux répon-dant aux cahiers des charges,plus spécialement en périodecreuse, si ceux-ci n’étaient pasdirectement valorisés en filiè-re. Ces actions qui encoura-

gent la production d’animauxen fonction d’une filière etd’une saisonnalité souventmarquée, sont relayées dans lecadre de Synergie lait etSynergie viande, par des par-tenaires coopératifs (Sodiaal,Eurea, Coop d’élevage), tousconscients qu’une action deterrain est plus efficace si elleest concertée et concentréesur un même objectif. Lesactions proposées ont un réelimpact sur l’organisation de laproduction.Pour cela, nous les proposonsau travers d’un service tech-nique compétent, rapidementdisponible pour étudier avecchaque adhérent les meilleu -res opportunités. Ce servicetechnique est appuyé efficace-ment par des moyens de com-munication qui se révèlent deplus en plus indispensables :www.alliances.coop. �

AG. +7,7% en 2009: la progression del’activité d’Actis confirme le bien-fondé de ses orientations stratégiques

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actis bovinsLOIRE

L’assemblée générale d’Actis Bovins s’est déroulée le 1er avril, à Saint-Symphorien-de-Lay. Au programme, notamment,l’intervention de Philippe Chotteau, de l’Institut de l’élevage, sur le thème : “le monde du bœuf dans la tourmente” (lirepar ailleurs).

activité : +7,7%• L’activité de la coopérative afortement augmenté en 2009 :+15% en animaux gras, +2,5%en animaux maigres et +3,3%en veaux. La progression globale est de7,7%, avec 31850 animauxcollectés et valorisés par Actis aubénéfice de ses adhérents.

• 706 adhérents sont engagés dansl’organisation de producteurs,contre 692 en 2008, ce qui,souligne Philippe Plasse, « traduitune confiance grandissante dansnotre entreprise coopérative ».

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actis bovinsLOIRE

� L’activité de laCoop du Mézenc adoublé depuis2002. 7021 bovinsont été com mer cia li -sés en 2009, soit uneprogression de 28%par rapport à 2008.L’activité viandereprésente 42% duvolume; les veauxnaissants, 29%; lemaigre, 26% et lesreproducteurs, 3%.Sicarev reste notreprincipal client avec65% des bovins ven-dus.

�Ventes de trou-peaux laitiers. Lacoopérative a organ-isé, en collaborationavec Jean-Marc Thé -lisson, responsable del’activité reproduc-teurs de Sicarev, lavente totale de plu -sieurs troupeauxlaitiers depuis l’au-tomne dernier. Cetteformule présente l’a-vantage, pour levendeur, d’envisagercet événement impor-tant (et parfoisdouloureux) demanière plus sereine :vous bénéficiez duréseau de communi-cation de Sicarev etde sa notoriété dansce domaine, tous lesanimaux sont vendusle même jour et passeulement les meil -leurs, pas d’animauxà reprendre en cas deproblème, trans-parence des transac-tions, pas de relationscommerciales directesavec l’acheteur, sécu-rité de paiement…N’hésitez pas à nouscontacter pour toutrenseignement.

� Attestations denon-vêlage. Rappel :pour pouvoir êtrevendue en génisses,une femelle n’ayantjamais vêlé doit êtreobligatoirementaccompagnée d’uneattestation de non-vêlage, et ce, quelque soit son âge.Veillez à bien agraferce document aupasseport du bovin.

�Contractualisationdes bovins deboucherie. Nosfélicitations auxadhérents qui mettenten contrat leurproduction degénisses et jeunesbovins de racelimousine. C’est, pournous, le seul moyend’organiserefficacement laproduction: d’uncôté, en facilitantl’écoulement de vosanimaux; de l’autre,en répondant à la

demande de nosclients par desapprovisionnementsréguliers. Conscientsde la contrainte quecela entraîne, noustravaillonsactuellement à lacontractualisation desbovins via internet.Ce système est déjàen place dans lesautres groupementsdu GIE où le nombred’animauxcontractualisésprogresse rapidementdepuis. Noussouhaitons appliquerce dispositif àl’ensemble desproductions de bovinsde boucherie (vaches,génisses, taurillons) àla rentrée prochaine.

Croissances « excel-lentes », production peuexigeante en temps etcompatible avec la pro-duction laitière : les rai-sons d’un choix.

«Mon maître de stagesix-mois engraissait des jeu -nes bovins; j’avais trouvé laproduction intéressante. »Quand Éric Coutanson re -prend l’exploitation lai tière fa -miliale, début 2008, il doittrouver une activité complé-mentaire et prévoit alors, dansson EPI, l’engraissement de40 veaux gras par an. «J’aifinalement pu avoir du quotaen plus. J’engraisse donc 15à 20 veaux gras, ce qui mepermet de valoriser mes mâ -les montbéliards. »

« La ration sèche est moinsgourmande en travail »Puis la crise s’installe dans lafilière laitière. Pour maintenirson revenu, l’éleveur réfléchità une di versification de pro-duction et l’idée d’engraisserdes JB fait alors surface. «J’enavais déjà parlé plusieurs foisavec Mickaël Peyrache, lecommercial de la coop.Quand il m’a propo sé un lotde 7 broutards li mousins enmai 2009, j’ai décidé de melancer. » Les animaux sont misen place dans un ancien bâti-ment où des génisses sont lo -

gées l’hiver. Par manque defourrages, l’éleveur opte pourla ration sèche, «bien moinsgourmande en travail ».Le bilan de l’essai est plutôtsatisfaisant : «Les croissancesont été excellentes.Dommage qu’unanimal soit mort. »Pas de quoi décou-rager le jeune éle-veur, pour autant.Fin 2009, il cons -truit un bâtimentpour les génisses etpour le stockage, àproximité de la sta- bulation des lai-tières. Éric Coutan-son réalise lui-mêmeune grande partiedes travaux, depuisle montage de lacharpente (achetéeen kit), jusqu’à l’a -ménagement inté-rieur, en passant parla maçonnerie. Seu-le l’installation élec-trique est confiée àun artisan. «J’aivoulu réduire l’in-vestissement au mi nimum etpuis c’est un travail intéres-sant. »Le bâtiment est conçu «pourêtre aussi adapté à l’engrais-sement de taurillons ». Il vaainsi accueillir deux lots de 10broutards li mousins sur litièreac cumulée. Le fourrage gros-sier et le concentré sont mis à

disposition à volonté devantles cornadis. Les animauxseront abattus à moins de370 kg, à l’automne, laissantainsi la place aux génisses l’hi-ver. Un lot de charolais a été

mis en place dansl’ancien bâtiment,où l’essai a étéconduit l’an dernier.«Cet atelier deman-de très peu detemps, ce qui lerend compatibleavec la con duite dutroupeau laitier ».L’éleveur ne souhai-te pas s’en arrêterlà. «Cette année,avec l’arrivée desgénis ses dans letroupeau, je vaisproduire 300000litres de lait qui mepermettront de dé -velopper mon acti-vité veaux de bou-cherie. » Et il comp-te bien faire de l’en-graissement de jeu -nes bovins une pro-duction à part entiè-

re. «Ma femme va certaine-ment devoir revenir sur l’ex-ploitation, pour raison pro-fessionnelle. Si les résultatséconomiques des 30 JB en -graissés cette année sontbons, nous étudierons la pos-sibilité de monter un atelierde 100 à 200 places de tau-rillons ». � P.-M. Delangle

ÉRIC COUTANSON. «Si les résultats des 30 JBengraissés cette année sont bons,nous étudierons la possibilité demonter un atelier de 100 à 200places de taurillons»

Éric Coutanson est administrateur de la Coop du Mézenc depuis l’année dernière. L’occasion, pour lui, « de s’ouvrir surl’extérieur. Quand on croit en la coopération, c’est important de s’impliquer dans le fonctionnement de sa coopérative. Etpuis, étant principalement producteur de lait, ça m’intéresse de connaître la filière viande. »

coopérative du mézencHAUTE-LOIRE

alliances › n° 43 › mai 2010 › 29

� � �

REPÈRES

• Éric Coutanson,24 ans, installé en2008, à Beauzac(600 mètresd’altitude), entreMonistrol-sur-Loireet Yssingeaux.

• 40 vachesmontbéliardes.Moyenne CL7200 kg 260000 lde quotas,commercialisés parSodiaal.

• 52 ha de SAU enterrain séchants,dont 13,5 ha demaïs ensilage, 20 hade prairiespermanentes, lereste en prairiestemporaires.

CHAUFFEURS.

• Denis Rey06.71.22.39.36

• Georges Soulier06.87.32.67.50

• Daniel Chautard06.18.83.13.93

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charolais horizonSAÔNE-ET-LOIRE

AOC Bœuf de Charolles :pari gagné !L’Inao a reconnu, le2 avril dernier, l’ap-pellation d’originecontrôlée Bœuf deCharolles. C’est la vic-toire d’un collectif – éleveurs, chevilles, organi-sations de producteurs – qui a œuvré pour fairereconnaître la typicité du produit Bœuf de Cha-rolles. Reste à attendre la publication du décret.Le Bœuf de Charolles repose sur deux mots-clés,tradition et savoir-faire, qui sont déclinés dansun cahier des charges : prés d’engraissement,chargement limité, surface en herbe de 80%minimum, maintien des haies ; pratiques tradi-tionnelles d’élevage et de finition, absence deproduits fermentés en finition ; minimum 70%de lin dans les tourteaux ; bovins aux qualitésbouchères.Une quinzaine d’animaux sont actuellementabattus chaque semaine par Sicarev et Charo-lais Viandes. L’obtention de l’appellation devraitpermettre le développement de la filière.Renseignements auprès de votre technicien oude Florence Demeule.

La contractualisationsimplifiée sur le siteinternet Alliances.coopPour vous faciliter la mise en contrat de vosanimaux sur le site Alliances.coop, nous avonsdéveloppé une interface entre l’EDE et le siteinternet, afin que vous ayez accès à votreinventaire. Désormais, en un simple clic, vousbasculez automatiquement les données devotre animal (n° IPG, date naissance, sexe,race, cheptel naisseur, date entrée, etc.) Il nevous reste qu’à renseigner la catégorie del’animal, la date de sortie prévue, ainsi que lepoids et la conformation estimés.

››› Pour accéder à l’inventaire de votre chep -tel, cliquez sur l’icône de la tête de vache,en haut et à droite de l’écran.

REVENU. Les “paquets” vache-veau auGaec Joly, ou comment raisonnerautrement la valorisation de l’herbeet du revenu

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Dans le contexte du Gaec Joly, la marge par couple mère-veau s’élève à 150 €. De nombreux facteurs peuventinfluencer cette marge : le prix du couple mère-veau, la proportion de mâles et de femelles, le cycle de production, lecours du maigre et celui de la viande en fin d’année, etc.

Cycle de production 2009 du Gaec Jolyavril octobre janvier

MISE EN PLACE DES “PAQUETS”

› poids vif de la vache 680 kg› poids vif du veau 150 kg› prix du “paquet” 1400 €€

VENTE DE LA VACHE GRASSE

› poids carcasse 425 kg› valorisation moyenne : 3 €/kgprix de la vache 1275 €€

VENTE DU VEAU

› poids vif du veau 300 kg net› 50% mâles et 50% femellesvalorisation moyenne : 2,29 €/kgprix du veau (vif) 686 €€

COÛT DE PRODUCTION AU PÂTURAGE (avril à octobre)- fermage (€/ha) 100- fertilisation (€/ha) 0- chargement par hectare (couples mères-veaux/ha) 1,5- frais sanitaires (€/couple) 15- charges d’alimentation (€/couple) 0COÛT PÂTURAGE POUR UN PAQUET 82

COÛT DE PRODUCTION TOTAL DU “PAQUET” (€)- temps de présence moyen du couple (j) 220- frais financiers 42- mortalité 0- coût de production pâturage (vache + veau) 82- coût de production bâtiment (vache grasse) 285COÛT DE PRODUCTION TOTAL (€€/paquet) 409

COÛT DE PRODUCTION “VACHE GRASSE” (novembre à janvier)FRAIS D’ALIMENTATION AUTRES FRAIS- paille (€/j) 0,16 - sanitaire 8- céréales (€/j) 0,72 - litière 25- complémentaire 28% MAT (€/j) 1,29 - charges de structure (bâtiments, eau…) 15- coût (€/j) 2,17 - cotisations et taxes 20- durée d’engraissement (j) 100

TOTAL FRAIS ALIMENTATION (€€/tête) 217 TOTAL AUTRES FRAIS (€€/tête) 68

BILANvente du veau 686 €

+ vente de la vache 1 275 €– achat “paquet” 1 400 €– total charges 409 €MARGE “PAQUET” 152 €€

Service appro› ARRIVAGE de barres galvacarrées 8 mètres : idéalespour faire des poteaux 2 à2,5 m; prix attractifs ;fixation possible de ferruressans soudures.› CONTENTIONcouloirs, cages, etc.› PESÉE bascules, plateaux peseurs, etc.› NOUVEAU PRODUITciterne souple à effluents d’élevage.

Plus d’informations : Aude Bertout, 06.74.69.39.51

En avril 2009, le Gaec Joly, à Barnay, dispo-se de 4 ha de pâture à valoriser. Le Gaec

met en place des “paquets” (achat de 6 couplesmère-veau) pour valoriser cette herbe. �

Dans ce contexte, la marge par paquet s’élève à 150 €.De nombreux facteurs peuvent influencer cette marge :prix du paquet, proportion mâles-femelles, cycle deproduction, cours du maigre et de la viande en find’année, etc. Par ailleurs, un éleveur peut espérer dégager une margesimilaire avec une mise en place de vaches maigres enmars-avril pour un engraissement à l’herbe avec unobjectif de sortie dans l’été. � Aude Bertout

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Le principe consiste àdébloquer l’argentavant que les animauxsoient prêts à la ventepour des besoins de tré-sorerie ou régler les fac-tures d’achat d’ani-maux. Un systèmesimple et efficace.

Depuis plusieurs années, legroupement a mis en place unsystème de délégation decréances. Ce service est utilisépar les adhérents sou haitantallonger leur cycle de produc-tion ou acheter des animaux,sans pénaliser leur trésorerie.• Bénéficiaires et procédu -re. Tout adhérent peut béné-ficier de ce service. La procé-dure est simple:– l’adhérent transmet une listede bovins au secrétariat, en in -diquant leur valeur (environ80% de leur valeur à la vente)ainsi que l’échéance;

– le secrétariat établit le dos -sier (contrat et délégation), quiest visé par le président;– le dossier est adressé à l’ad-hé rent, qui prend rendez-vousavec la banque; le prêt est dé -bloqué sous quinze jours.• Remboursement du prêt.Au moment de la vente del’animal, le groupement paiel’adhérent et avertit la banquepour procéder au rembourse-ment du prêt au fur et àmesure des sorties d’animaux.• Le service en 2009. 55adhérents ont pratiqué des dé -légations de créances, ce qui areprésenté 1560 bovins pourun montant total de1320000 €. � F. Demeule

Conditions intéressantes. Des conditions ont été revuesavec le Crédit agricole. Celles-ci sont particulièrementintéressantes au niveau dutaux et des frais de dossiers.Contact : votre technicien ouChantal Accary.

TRÉSORERIE. La délégation decréances: une des mesuresmises en œuvre par CharolaisHorizon, pour accompagner laproduction de ses adhérents

alliances › n° 43 › mai 2010 › 31

charolais horizonSAÔNE-ET-LOIRE charolais horizon

LLEE PPRROOGGRRAAMMMMEE DDUUOO PPOOUURR CCOOMMPPLLÉÉMMEENNTTEERR LLEESS BBRROOUUTTAARRDDSSPUBLI-INFORMATION

Gaec GRISARD71 PARAY-LE-MONIAL 4 associés 140 va/50 va laitières/200 veaux/céréales

La complémentation hivernale: un démarrage rapi-de et sécuriséNous utilisons les produits de la gamme Musco pour ledémarrage de nos veaux mâles et femelles. Ces produitsde part leur appétence et leur formulation nous assurentun démarrage rapide et de bonnes croissances en toutesécurité. Les veaux lâchés sont plus lourds et nous per-mettent de redémarrer tout de suite la complémentationau pré et ainsi avancer nos ventes.

La complémentation au pâturage avec l’utilisation de nos céréales en toute confiancePour le pâturage, nous utilisons nos céréales (blé) en association avec un complémentaire dela gamme Synchro spécifique et sécurisé. Ce mélange 50/50 est distribué tous les jours avecun plafond de 5 kg par veau mâle. Ce système nous permet d’obtenir un GMQ moyen de1500 g sur la période estivale et donc de vendre nos premiers broutards (400 kg poids vif) àune période favorable (Août). Les femelles reçoivent 1 kg de mélange 30 (céréales)/70 (com-plémentaire). Sur nos futures vaches nous privilégions la protéine pour plus de développe-ment squelettique.

Le programme duo représente pour nous le bon compromis technico-économiquepour la croissance de nos broutards et la valorisation de nos céréales.

� IBR. Vous pouvez obtenir unedérogation au contrôle àl’introduction de bovins certifiésIBR, à condition :– que le transport ait été effectuésans rupture de charge;– que les animaux n’aient pas étéen contact avec d’autres animaux,pendant le transport ;– que vous complétiez unedemande de dérogation IBR(téléchargeable sur Alliances.coopou disponible auprès dusecrétariat).�BÂTIMENTS. Charolais Horizonvous accompagne dans vos projetsbâtiments :– renseignements en lien avec lesprocédures administratives, auprèsde Florence Demeule : subventions(montants, taux, conditions, etc.) ;suivi de votre dossier (comitéstechniques, date démarrage des

travaux, demande acompte,accord de subvention, etc.)– conseils techniques, auprèsd’Aude Bertout : aménagementintérieur du bâtiment, améliorationde l’existant, conseils surl’aménagement de systèmes decontention, réalisation de devis.�CHANGEMENT DES SECTEURSDES TECHNICIENS: AURÉLIECHEVALIER. Fin 2008, deuxsalariés se sont installés. Lessecteurs ont été organisés avecune seule embauche dans l’attented’une seconde (Aurélie Chevalier).L’attribution de son secteur amodifié les secteurs d’autrestechniciens. Les adhérentsconcernés ont reçu un courrier.Après une phase de formation,Aurélie Chevalier prenddéfinitivement son secteur. Nous luisouhaitons réussite.

Le conseil d’administration met en place un groupe “projets”››› Pour apporter des services complémentaires aux adhérents et dévelop-

per la production, le conseil d’administration a mis en place un groupe“projets”, composé d’administrateurs, d’adhérents et de salariés.L’objectif principal du groupe est de réviser des actions existantes (liredélégation de créances, ci-contre) et développer des actions nouvelles.Plusieurs pistes ont déjà été réfléchies; d’autres réunions se déroulerontpour continuer ce travail engagé.

Vous pouvez nous faire remonter vos propositions.

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covido-bovicoopPUY-DE-DÔME, ALLIER, CREUSE

�Gestion. Covido-Bovicoop et le CER FranceAllier se préoccupent del’augmentation importantedes frais sanitaires desexploitations depuis quelquesannées, hausse qui nes’explique pas seulement parla hausse des tarifs desmédicaments ou lavaccination FCO. Une analyseapprofondie a été confiée àBenoît Giraud, élèveingénieur en dernière année àl’Énita de Clermont-Ferrand.Pendant six mois, il étudierales raisons de cette hausse etles pistes pour limiter lescharges.

�Contention.Les éleveurs qui souhaitentréaliser un couloir de conten -tion ou une zone de charge -ment peuvent prétendre, souscertaines conditions, à dessubventions du Conseil régio -nal, de la MSA et de Covido-Bovicoop. Des journées deconseil sont réalisées en com -mun avec les MSA de l’Allieret du Puy-de-Dôme, chez leséleveurs concernés. Contact :É. Devernois, 06.77.02.38.98

�Obsalim. Lesformations Obsalim,organisées avec la Maison desPaysans, qui se sont dérouléesles 2, 3 et 4 février, à Lezoux,Landogne et Saint-Julien-Puy-Lavèze, ont réuni 38 éle veurs.Denis Fric, le vétéri naire duGIE Zone verte, a présenté laméthode et l’a appliquée auxélevages qui nous ont reçus.Cet automne, nous comptonsrenouveler ces formations surle Puy-de-Dôme, mais aussisur l’Allier.

��Nourrisseurs. Deuxmodèles de nourrisseurs àveaux à votre disposition :2 m de largeur pour unecapacité de 900 l, ou 2,5 mpour 1 125 l.

� Fest’IA.Le 25 juin prochain,au centre d’élevagede Meillard (Allier),se tiendra le premierFest’IA (FestivalInsémination Avenircharolais) organisépar l’Ucatrc etGénésia. Cetévénement génétiqueet économique de larace charolaise apour objectif derassembler tous lesproducteurs afin deleur présenter laqualité et la diversitédes produits duprogramme desélection de l’Ucatrcainsi que le lienentre génétique etperformanceszootechniques enélevage allaitant.

�DiagnosticsGénétique.Covido-Bovicooppropose à sesadhérents de réaliserun diagnosticgénétique dont le butest d’approcher lesmarges de progrèsau niveau génétiqueen tenant compte dusystème d’élevage etde l’adaptation de laproduction aumarché. Plus d’infosauprès de votretechnicien.

�Bulletind’adhésion etd’engagement.Suite à la réformedes organisations deproducteurscommerciales, lenouveau bulletind’adhésion etd’engagement àl’OP va vous êtreprésenté par votretechnicien, courant2010. La principalenouveauté concernele niveau d’apportminimum qui passede 50 à 75% envolume d’animauxcommercialisés.

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L’assemblée générale de Covido-Bovicoop s’est tenue le 20 avril dernier, à Champs, en présence de plus d’une centained’adhérents. Après la présentation des rapports d’activité commerciale et technique 2009, les participants ont consacréleurs travaux aux orientations stratégiques de la coopérative, dans un monde de la viande en pleine restructuration.

L’assemblée gé nérale du1er avril dernier a été large-

ment consacrée aux évolu-tions de la filière bovine fran-çaise. L’état des lieux, présen-té par Denis Gilliot, co ordina-teur des filiè res anima les àCoop de France, a été l’occa-sion de préciser le positionne-ment stratégique de Covido-Bovicoop et de sa filiale Sica-rev face aux nouveaux enjeuxauxquels la filière est confron-tée. Deux tiers des abattagesfrançais sont concentrés surneuf groupes, de taille impor-tante à l’échelle nationale,mais de taille beaucoup plusmodeste à l’échelle européen-ne ou mondiale. Au tre enjeu : l’industrie de laviande se res tructure dans uncon texte de baisse structurellede la production et de la con -sommation. Pour la filièreSicarev, une né cessité s’impo-se: améliorer la compétitivitédes outils, tout en ajustant

l’offre et la demande, unenécessité qui passe notam-ment par la contractualisation.La suite du débat a porté sur laplace du groupe Sicarev dansce con texte et l’explication deson fonctionnement, de l’éle-veur jusqu’à son outil d’aval,en passant par l’organisationde la production assurée parCovido-Bovicoop (lire aussipages 5 à 8).«Nous avons sou haité, a sou-ligné Jean-Luc Desnoyer, leprésident, lors de cetteassemblée générale être tota-lement transparents quantau fonctionnement de Covi-do-Bovicoop et de sa filialeSicarev. Nous aurions sou-haité faire partager cela avecencore plus d’adhérents, mê -me si nous sommes globale-ment satisfaits du nombred’éleveurs présents, surtoutde la part des jeunes et deceux du département de l’Al-lier. » � Emmanuel Marcel

AG. La filière bovine se restructure:comment le groupe Sicarev réagit-ilface à ces évolutions?

brèves d’AG• Activité. 43423 animauxcommercialisés en 2009 (+4%par rapport à 2008), dont 40%d’animaux gras (+14%) et 60%d’animaux maigres (-1%).

• Filières qualité. 1136 élevagesont été qualifiés en 2009 et314478 € de plus-values ont étéreversées pour plusieursdémarches (FQC, Label rouge,non-OGM, Agri Confiance).

• Organisation de laproduction. +55% d’animauxgras contractualisés, avec unnouveau système de plus-valuessaisonnières.

• Service technique spécialisé.Structuration du service techniqueavec différentes prestationsaccessibles aux adhérents :demande de permis de construire,service Planfum, catalogue appro,service nutrition, etc.

Lors de l’assemblée générale, vingt-trois jeunes adhérents ont reçu le “chéquier jeune adhérent” de 1 000 €, attribué dansle cadre du “Pack jeune adhérent”.

Permis de construire : un nouveau service de Covido-Bovicoop

La démarche comporte trois pha -ses. Première phase: étude, avec

l’éleveur, du besoin en bâtiment (ani-maux à loger, optimisation du parcexistant, estimation du coût, etc.)Deuxième phase: aménagements in té-rieurs (période de vêlage, organisation

autour du vêlage, alimentation des ani-maux, circulation des hommes et desanimaux, etc.) Troisième phase : be -soins des animaux (ventilation, lu miè-re, contraintes de construction, etc.)Selon les besoins, cette étude nécessitedeux ou trois visites pour définir le pro-

jet. Lorsque celui-ci est calé, la réalisa-tion des plans et la demande de permissont confiées à un architecte agréé.Avec ce service, les adhérents bénéfi-cient d’un accompagnement global(permis de construire et demande desubvention). �

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Depuis plus d’un an,Covido-Bovicoop etAlivert se confortentdans leurs métiersrespectifs pour mieuxrépondre aux besoinsdes éleveurs etaméliorer la valorisationde leurs produits.

Le partenariat s’est concré-tisé, notamment, par la visitedes outils de Sicarev par lestechnico-commerciaux descoopératives Ucal (Allier) etDomagri (Puy-de-Dôme).J. Cognet, technico-com -mercial à l’Ucal, en a retiré«une réelle valeur ajoutée.Nous avons vraiment com-pris les problématiques devalorisation des produits parla filière (état d’engraisse-ment, couleur, poids des car-casses, etc.), et cela nous per-met d’a dapter nos conseils

en élevage par la suite ».Cette synergie entre le grou-pement de producteurs et lefabricant d’aliments du bétail aégalement une applicationconcrète sur la filière maigre,avec, par exemple, un appuitechnique sur l’alimentationdes broutards pour une valori-sation à l’export. Une bonnecomplémentation des brou-tards à l’herbe permet, eneffet, d’obtenir des animauxmieux conformés et plus

lourds (la demande italienne sesitue autour de 380-400 kg).Deux phases sont déterminan -tes : le printemps à la mise àl’herbe et le début de l’été.Une transition de quinze joursau moins entre ces deux pha -ses est primordiale, ainsi quel’apport de fibres dites «méca-niques » (foin grossier) et desubstances tampon (bicarbo-nates, levures) pour éviter,notamment, les problèmes deballonnement. � N. Belleuf

NUTRITION. Partenariat Alivert-Covido-Bovicoop:un échange de compétences au service desadhérents, dans un esprit “filière”

covido-bovicoopPUY-DE-DÔME, ALLIER, CREUSE covido-bovicoop

alliances › n° 43 › mai 2010 › 33

ESSAI. Le mash fibreux est consommé quatre jours plus tôt que l’aliment granuléAlivert a testé cet hiver un aliment sous forme de mashfibreux, composé de luzerne en brins, de maïs floconné, decaroube, de tourteaux nobles, etc. Cet aliment a été comparé àun aliment granulé cellulosique sur des veaux naissants.Résultat : le mash fibreux a été consommé plus vite (4 joursplus tôt que l’aliment granulé). Chez le veau, seule la cailletteest fonctionnelle et le développement du rumen est d’autantplus rapide que l’animal consomme tôt des concentrés et desfourrages. � Nicolas Belleuf

PHOTOVOLTAÏQUE. Covido-Bovicoop a concluun partenariat pour la fourniture depanneaux photovoltaïqueLes trois principaux intérêts pour les éleveurs : 1. bénéficierd’un tarif de groupe négocié par les groupements du GIECharolais Alliance engagés dans la démarche ; 2. installer despanneaux dont la fiabilité et le rendement ont été démontrés ;3. être accompagné par un technicien de la coopérative qui faitle lien entre les différentes structures intervenant dans leprojet. � Éric Devernois, 06.77.02.38.98

ALIMENTS DU BÉTAIL

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Nouvelle affectation territoriale destechniciens de secteurs de Covido-Bovicoop

Au printemps,quand l’herbe estabondante etriche, un complé-ment à 16-17 % deMAT à 0,88-0,91UFV suffit. En été,quand l’herbe et lelait maternel sefont plus rares, uncomplément à 17-18,5 % de MAT età 0,92-0,95 UFVs’impose.

LA GAMME “BROUTARDS”, ALIVERT.En fonction des objectifs des éleveurs, le profil d’alimentsconcentrés peut être différent, le but étant d’adapter la com-plémentation au système d’élevage pour atteindre l’objectifpoids à âge-type et ainsi répondre aux besoins du marché.• Segment “Azur”. Premier type d’aliments, avec un équi-libre entre densité énergétique et niveau azoté. Il correspondaux systèmes d’élevage de type plutôt “extensif”, aux perfor-mances sur le long terme: 380 kg à 290 jours, soit un GMQthéorique naissance-vente de 1,15 kg/j. Ces aliments peu-vent être utilisés pour la complémentation des laitonnes.• Segment “Soleil”. Autre type d’aliments aux valeurs ali-mentaires plus élevées. Il est adapté à une recherche de per-formances techniques : 380 kg à 270 jours, soit un GMQ de1,25 kg/j. Des matières premières plus nobles et de bonsniveaux d’oligo-éléments et vitamines caractérisent ce typed’aliments.• Segment “Intense”. Le haut de gamme, qui convient àdes animaux au fort potentiel génétique : 380 kg à 250jours, soit un GMQ de 1,35 kg/j. Ce sont des concentrésaux teneurs nutritionnelles renforcées et qui permettent debaisser l’indice de consommation (quantité d’aliment néces-saire pour faire 1 kg de poids vif).La diversité des systèmes de production broutards nécessited’avoir une bonne approche du potentiel et des objectifs dechacun pour choisir une complémentation à l’herbe adaptée,l’objectif étant de valoriser au maximum le potentiel des ani-maux pour aller chercher des performances technico-écono-miques et produire des broutards correspondant à la deman-de des clients italiens (PAT, état sanitaire, qualification non-OGM, etc.)

EMMANUEL MARCEL

ÉRIC DEVERNOIS

JULIEN DUBOST

PIERRE-JULIEN PRAT

UF MPB�� AZUR- Cali Suprême G 0,85 17,5- cali Unic G 0,85 18- Cali 2010 G 0,90 16- Calivert 25 G 0,88 25- Cali Ferme Croissance M 0,87 17- Cali Ferme Junior M 0,92 16,5

�� SOLEIL- Cali Broutard G 0,90 16- Cali Délice G 0,91 18- Cali Gom 26 G 0,88 26- Calivert 26 G 0,88 26- Cali Ferme viande M 0,94 18- Cali Ferme protéique M 0,89 28- Cali Nature muscle M 0,92 17- Cali Poppée 16 M 0,95 16

�� INTENSE- Cali Top G 0,95 18- Cali Podium G 0,95 20- Cali Prestige G 0,96 28- Cali Gom 32 G 0,86 32- Cali Mash 18 M 1 18- Cali Mash 21 M 0,99 21- Cali Mash 27 M 1 27- Cali Poppée 18 M 1 18

G : granulé – M : mélange

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dauphidromISÈRE, DRÔME, ARDÈCHE

EN BREF

Une activité en progression de 2% en 2009

L’assemblé généralede Dauphidrom s’estdéroulée le mercredi21 avril, à Viriville,en Isère. L’occasionde dresser le bilan del’activité de lacoopérative pour2009.Dauphidrom aenregistré uneaugmentation de 2%,soit 18079 animauxcommercialisés. Lenombre d’animauxgras est en hausse de4,5%, surtout grâceaux vaches deréforme. la tendanceest la même pour lesveaux de 8 jours(+2%), alors que lenombre d’animauxmaigres baisse de4%.

Contractualisation:organiser la filièrepour la pérenniserLa contractualisationest avant tout unmoyen de mettre enadéquation l’offre etla demande. Elle apour objectif d’antici-per les sorties des ani-maux des adhérentspour leur assurer unebonne valorisation.Afin d’encouragercette démarche, Dau-phidrom vous assuredes plus-valuesconcernant toutes lescatégories d’animaux(vaches, bœufs,jeunes bovins,génisses), de diversesraces (charolaise,limousine, blonded’Aquitaine, montbé-liarde, prim’hol- stein etc.) Ces plus-values sont reverséesindépendamment duprix d’achat en ferme.Elles peuvent varier de3 à 8 centimes parkilo de carcasse, sui-vant les périodes devente des animaux.Renseignements :Gaëlle Liothin, au06.31.40.67.57.

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Éric Chavrot, président de Dauphidrom : « Nous sommes convaincus que la contractualisation apportera de nouvellesressources pour aborder l’avenir avec sé rénité, en renforçant chacun des maillons de la filière : cons truisons ensemblel’avenir ! »

� Éric Chavrotprésident

«L’agriculture a vécu unean née 2009 particulièrementdévastatrice. Notre secteurd’ac tivité est tout autant affec-té. Cependant, gardons unelueur d’espoir, puisque la con -sommation de viande bovine,qui affichait une baisse de 2%sur 2008, s’est stabilisée en2009. Les moins optimistes,diront que, ramenée au nom -bre d’habitants, la baisse de

consommation est évidente.Bien sûr, mais n’oublions pasque le dynamisme d’une pro-duction est avant tout le fruitdu rapport offre-demande. Orl’offre est également en baissepuisque la production françai-se, comme la production euro-péenne, enregistre structurel-le ment un lent déclin.

«Dauphidrom a su résister »«Pour au tant, Dauphidrom asu résister, en augmentant lé -gèrement son activité, tandis

que nos outils d’abattage et detransformation, au sein de Si -carev, ont pu se développer,ce qui traduit concrètementune hausse de nos parts demarchés. C’est aussi l’implica-tion des producteurs dans l’a -val qui fera la force de nosfilières organisées. En effet,nous sommes convaincus quela contractualisation apporte-ra de nouvelles ressourcespour aborder l’avenir avec sé -rénité, en renforçant chacundes maillons de la filière: cons -truisons ensemble l’avenir ! �

AG. Éric Chavrot : «C’est l’implicationdes producteurs dans l’aval qui ferala force de nos filières organisées»

20 % des éleveurs debovins déclarent unaccident du travail, dont50 % surviennent pendantune activité demanipulation ou contentionde l’animal. Ces accidentspeuvent être évités.

Ces trois journées ont eu lieu finmars, dans les lycées agricoles dela Motte-Servolex, de la Côte-Saint-André et de Contamine-sur-Arve. Quatre ateliers étaient pro-posés: une conférence sur la doci-lité des animaux, une démonstra-tion de cage de contention, uneconférence sur la circulation deshommes et des animaux dans lesbâtiments et une démonstration decouloir de contention.

Parmi les pistes pour améliorer ladocilité des animaux: sélectionnerles re producteurs les plus dociles(le comportement s’explique, pour20%, par des raisons génétiques) ;porter une attention particulièreaux moments clés de la vie de l’ani-mal (être au contact des animauxau moment du bas âge, du sevra-ge, de la première mise bas) ; éviter

les douleurs lors des soins vétéri-naires, tel que l’écornage; éviter lacolère et apaiser les animaux lorsdes interventions réalisées avec dumatériel adapté.Pour faciliter le travail, le matérielde contention doit respecterl’hom me et l’animal. Il doit respec-ter certains critères dans sa con -ception (matériaux, dimensions…)

L’aménagement de système decontention dans un bâtiment per-met de réaliser toutes les tâches detravail, dans de bonnes conditionsde sécurité et de rapidité. Lors del’utilisation du système, l’éleveurdevra se servir de ses connais-sances des réactions de l’animal,notamment pour positionner lematériel au bon endroit (chargeren direction du nord pour éviterl’éblouissement).Si vous avez un projet de mise enplace d’outil de contention n’hési-tez pas à contacter Dauphidrom etla MSA. � Mathieu Luc-Pupat

Les organisations organisatrices deces trois journées: MSA Alpes duNord, GDS 74 et 38, chambresd’agriculture 73, 74 et 38,Fédération des Alpages 38,Éliacoop et CEIA 74.

CONTENTION. Dauphidrom, avec ses partenaires, a organisé troisjournées sur le comportement animal et la contention

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dauphidromISÈRE, DRÔME, ARDÈCHE

songé. Et vite re noncé. «Trop de repli sur soi ;pas as sez d’ouverture sur les autres », pense-t-elle alors. Sa quê te: «Les relations avec lesgens. » La jeune fil le, qui vient de boucler deuxan nées de BTS “commerce in ternational”, rê -ve d’interna tio nal plus que de commerce, maisfinira par avoir les deux. Elle maîtrise l’anglais.Peaufine son es pa gnol au cœur de la Ca talo -gne. Ap prend l’italien en cours du soir. Sa vou-re la «mu sique » de la langue. Déguste la «men-

talité » et la culture la tines.Sé journe en Italie pour par-faire sa con naissance de “la”langue du commerce bo vin…Et ronge son frein jusqu’à samutation à Deltagro, où lavoici enfin dans son élément.Les An glais ont une formulede circonstance: «The rightperson in the right place atthe right ti me; la bon ne per-sonne au bon en droit aubon mo ment. » Ceux qui laconnaissent en attestent.Son moment à elle : la nais-sance de Deltagro, le 1er juil let2002, et sa prise de fonction

quelques jours plus tard, au sein de la so ciétéd’exportation. Son endroit à elle : «Le noyaucentral d’un vaste système », qui mobilise plu- sieurs dizaines de person nes à travers les grou-pements de producteurs et la dizaine de centresd’exportation de la filière. Toutes ces per son -nes, qui sont pourtant son quotidien et donttou tes les informations con vergent vers Cha-lain-le-Com tal, dans la Loire, où elle est ba sée,

Comme tous ceux qui ont témoigné danscet te rubrique, Anne-Marie Deveaux a d’abordhésité. Par pudeur. Par discrétion. Par mo des-tie. Parmi les arguments qui l’ont fi nalementcon vaincue: le “portrait”, justement sous-titré“ils font notre filière”, est l’occasion de fairedé couvrir l’entreprise par l’intermédiaire del’un de ses ac teurs, non pas de ceux que la fonc-tion met ha bituellement sur le de vant de la scè-ne, mais de tou tes ces petites mains invisi bles,dont on parle peu et qui parlent peu, mais quisont pourtant es sentielles à l’existence mêmede la so ciété. Or sa société et son job, ce sontsa «pas sion » et sa «fierté » à elle, Anne-MarieDe veaux. Propos de convenance? Parole derévérence? On verra bientôt que non.Invisible et es sen tielle, Anne-Marie De veauxl’est, pourrait-on dire, par tempérament autant

que par fonction: assistan-te com merciale à Delta groUnion, la fi liale ex port deSi carev et de Cialyn. Lelec teur se ra sans doute sur-pris d’apprendre que lesbu reaux du principal ex -portateur français de brou-tards charolais (100000animaux par an) n’abritentque trois personnes: un di -recteur commer cial et deuxassistantes.C’est en 1994 qu’Anne-Marie Deveaux dé bou le àSi carev, un petit matin pâ -le de décembre. Repren drela ferme familiale? Elle y a

portraitils font notre filière

La “petite main”polyglotte

On dit d’elle qu’elle est l’un des «piliers » de la maison : un petit bout de femme aucaractère «bien trempé» et à la compétence multilingue. Sa tâche : concilierl’extrême urgence et l’extrême exigence. Marier l’eau et le feu.

elle ne les con naît, pour la plupart, que par lavoix. Il n’empê che : «Chaque paiement estcom me une ré compense collective : quandun chèque d’un million d’eu ros tombe, cen’est jamais le fruit du ha sard, mais le signeque le travail a été bien fait tout au long de lachaîne. » Car ici les som mes en jeu sont colos-sales et un détail ad ministratif est ra rement undétail. Une faute d’orthogra phe, une erreur defrappe, une virgule manquante, et c’est une let -tre de crédit qui ne serait pas valide et un paie-ment qui ne serait pas ef fectué. Pis encore, etKafka lui-même, le ro mancier de l’absurde, n’yaurait peut-être pas songé: si la lettre de créditoriginelle comporte une faute de frappe (charo-lois au lieu de charolais, par exem ple), tous lesdocuments établis en suite doivent alors com-porter la mê me co quille, faute de quoi elle nese rait pas ho norée par la ban que…Si les relations avec les Italiens sont moins poin-tilleuses que les transactions avec l’Algérie, lesenjeux sont tout aussi im por tants : un camionde brou tards pè se à lui seul plusieurs di zainesde milliers d’euros. Et chaque semaine, 2000ani maux, 3000 parfois, sortent descen tres d’exportation de la fi lière.Pas question, donc, de les laisserpartir « le nez au vent». Pour Anne-Marie Deveaux, chaque lundi, endébut d’après-midi, c’est le mê me ri -tuel, écartelé entre les deux mê mesurgen ces: «D’un côté, les animauxsont achetés ; de l’au tre, ils doi-vent partir. » Partir impérativement.Et partir vite. Certains, dès le lende-main. Partir vite, mais pas n’impor-te comment. Et c’est elle qui délivrele feu vert, après s’être assurée quela li vraison sera bien payée. «Cha -que com mande doit être con fir-mée par cha que client. Et ce n’estque lors que la confirmation nousa été re tournée que nous en vo -yons les documents dans les cen -tres d’exportation. » De plus, uncamion ne part que s’il est garantipar l’assurance-crédit. « Il nous fautsuivre les en cours de chaqueclient, c’est-à-dire, explique-t-elle, la sommejusqu’à la quelle ses achats sont garantis. S’iln’est pas couvert ou si son en cours est dépas-sé, le chargement doit nous être réglé avantle dé part. C’est la règle. Et seuls Pierre Ri -chard, le di recteur commercial, ou GérardBertrand, le président du di rectoire de Delta-gro Union, qui con naissent parfaitementchacun de nos clients, peuvent y déro ger. »Une fois les animaux partis et arrivés, resteencore à faire rentrer l’argent. Délai maximalde paiement: soixante jours. Si un client laissepasser le délai, mê me règle: le ca mion ne partpas, sauf accord ex près des deux responsables,qui doivent donner leur feu vert pour laisserpartir le ca mion. «C’est lourd à gé rer, recon-naît An ne-Ma rie De veaux. Le lundi, quand2000 ou 3000 animaux ont été achetés etqu’ils doivent im pérativement partir, il fautêtre très réactifs, mais rester très vigilants. »Con cilier, en quel que sorte, l’extrême urgenceet l’extrême exigence. �

« Le lundi,quand 2000ou 3000animaux ontété achetés etqu’ils doiventimpérative -ment partir, ilfaut être trèsréactifs, maisrester trèsvigilants »

«Chaquepaiement estcomme unerécompensecollective :quand unchèque d’unmilliond’eurostombe, cen’est jamaisle fruit duhasard, maisle signe que letravail a étébien fait toutau long de lachaîne »

alliances › n° 43 › mai 2010 › 35

« C’est important de parler ita-lien. D’une part, le commerceinternational du bétail se fait,pour l’essentiel, avec l’Italie.D’autre part, les clients neconnaissent que nous. Unequestion quelconque ? Un souciparticulier ? Une bête qui ne vapas bien ? C’est toujours ma col-lègue ou moi qu’ils ont au télé-phone. Nous recevons beaucoupd’appels, et le fait que noussoyons capables de leur répon -dre en italien incite les clients ànous appeler. Ça fait aussi par-tie des bonnes relations com-merciales à avoir avec eux. »

ANNE-MARIE DEVEAUX, ASSISTANTE COMMERCIALE À DELTAGRO UNION

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