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Ambiances thermiques : travail à la chaleur et au froid A-S. AUQUE – Documentaliste, ISTNF S. FANTONI – Praticien hospitalier, CHRU de Lille N. LEPAGE – Praticien hospitalier, CHRU de Lille Décembre 2005 Mis à jour en juin 2008

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Ambiances thermiques : travail à la chaleur et au froid

A-S. AUQUE – Documentaliste, ISTNF S. FANTONI – Praticien hospitalier, CHRU de Lille N. LEPAGE – Praticien hospitalier, CHRU de Lille

Décembre 2005 Mis à jour en juin 2008

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SOMMAIRE

I - GENERALITES 4

1.1 - Personnes exposées à des ambiances thermiques inconfortables ou extrêmes 5 1.1.1 – Ambiance chaude 6 1.1.2 – Ambiance froide 6 1.1.3 – Travail en extérieur 6

1.2 - Effets sur la santé du travail à la chaleur 7

1.3 - Effets sur la santé du travail au froid 8

1.4 - Mesures de prévention générales 8

1.5 - Surveillance médicale 10

1.6 – Réparation 10

II – LEGISLATION 11

2.1 - Code du travail 11

2.2 - Réglementations spécifiques et autres textes 12

2.3 - Normes techniques réglementaires 13 2.3.1 – Normes relatives aux données de base 13 2.3.2 - Normes relatives à l’évaluation du risque 13 2.3.3 - Normes d’évaluation directe de la contrainte 14 2.3.4 - Ergonomie de conception 14

III - REVUE DE LA LITTERATURE 16

IV - VU SUR LE NET 17

V - COTE REGION 17

VI - REPONSES-CONSEILS 18

6.1 - Quelles sont les dispositions réglementaires concernant les pauses des personnels travaillant au froid ? 18

6.2 - Quelles sont les normes de températures (hautes ou basses) à partir desquelles l’employeur est soumis à certaines obligations en ce qui concerne le temps de travail, les pauses, les vêtements à fournir ainsi que les boissons obligatoires ? 18

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6.3 - Quelles sont les limites physiologiques à observer lorsque l’on travaille dans une ambiance thermique élevée ? 18

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6.4 – Comment peut-on mesurer l'exposition à la chaleur en milieu de travail? 19

6.5 – Quelles sont les différentes méthodes d’évaluation du confort et de la contrainte thermique ? 22

6.6 – Comment choisir les vêtements selon le type d'ambiance ? 22

6.7 – Quelles sont les dépenses énergétiques approximatives des principales activités professionnelles ? 24

6.8 – Quels peuvent être les temps de pause accordés selon la durée de l’exposition et de la pénibilité du travail en ambiance chaude ? 25

6.9 - Quel impact le froid a t-il sur l’organisme et notamment musculaire ? (Question concernant un salarié exerçant une activité de manutention ; charge et décharge de cartons et de palette ; dans une entreprise de stockage de produits frais, à une température de 3 à 4°c). 25

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I - Généralités L'homme est un homéotherme, ce qui signifie qu'il assure le maintien de sa température corporelle (environ 37°c). Cette stabilité impose un équilibre entre la production de chaleur par l'organisme (facteurs liés à l'individu) et les échanges thermiques entre l'individu et son environnement (paramètres liés à l'ambiance thermique). Les quatre paramètres de l’ambiance thermique sont constitués par l’humidité de l’air, la température sèche de l’air, la température moyenne de rayonnement et la vitesse de l’air. Ces paramètres concourent à la notion de confort thermique qui est une notion subjective, car le corps humain réalise son évaluation de la situation thermique sur la base des sensations et informations d'origine nerveuse. Tant que les mécanismes physiologiques de lutte sont suffisants pour assurer un bon équilibre thermique, ce sont des ambiances tolérables. Quand ils sont saturés, l’équilibre peut-être rompu et il faut alors déterminer des durées maxima d’exposition. Voir chapitre VI – Réponses-conseils, Question 5

Calcul du bilan thermique

Rayonnement (R) infrarouge

Convection respiratoire (Cres) et cutanée (C)

Evaporation

respiratoire (E) et cutanée (Eres)

H Production de chaleur interne due au métabolisme (H)

Conduction (K) : échanges entre deux solides (peau/vêtements,

fesses/chaise, pieds/sol…) Le bilan thermique est équilibré lorsque : H = Cres + C + Eres + E + K + R

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Notion de confort thermique

Les températures citées dans le tableau sont données à titre indicatif pour un travail en local, et ne prennent pas en compte les autres paramètres (vitesse du vent, humidité, rayonnement) ainsi que la pénibilité du travail, qui modifient le ressenti par l'organisme de la température.

Minima et maxima acceptables pour la température et l’humidité de l’air en fonction du type

d’activité physique

Ambiance Température de l'air Bilan thermique Situation Réponse physiologique

40°c

Très dangereuse Température corporelle en augmentation Risque de syncope et de coup de chaleur

30°c Dangereuse Déshydratation

Crampes de chaleur CHAUDE

25°c

Positif

Inconfortable Transpiration

NEUTRE Equilibré Confort

18°c Inconfortable Sensation de froid

15°c Très inconfortable Refroidissement local

Frissonnements FROIDE

5°c

Négatif

Dangereuse Hypothermie

Tableau extrait du Guide de la santé sécurité au travail, Editions Tissot, 1995, p 2.314

Température °c Humidité de l’air % Type d’activité physique minimale optimale maximale minimale optimale maximale

Travail de bureau 20 21 24 40 50 70

Travail manuel assis 19 20 24 40 50 70

Travail facile debout 17 18 22 40 50 70

Travail pénible 15 17 21 30 50 70

Travail très pénible 14 16 20 30 50 70

Voir aussi chapitre VI – Réponses-conseils, Question 7

1.1 - Personnes exposées à des ambiances thermiques inconfortables ou extrêmes

L’enquête SUMER 2003 a montré que 20,7 % des salariés sont confrontés à des nuisances thermiques.

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1.1.1 – Ambiance chaude

On peut considérer que le travail à des températures supérieures à 30°c pour une activité sédentaire et 28°c pour un travail nécessitant une activité physique sont des travaux effectués dans une ambiance thermique comportant un bilan thermique positif pour l'organisme.

Selon l'enquête SUMER 2003, 5,4% de travailleurs sont exposés à des températures supérieures à 24°c.

Hôtellerie et restauration

Industries agricoles et agro-alimentaires

Secteur industriel : incinérateurs, sidérurgie, mines, verreries...

1.1.2 – Ambiance froide

Une exposition, prolongée ou non, à une température inférieure à 5°c (à l'abri du vent) a des effets directs sur la santé.

Selon l'enquête SUMER 2003, 5,5% de travailleurs sont exposés à des températures inférieures à 15°c.

Industries agricoles et agro-alimentaires

Travail en hangars ou entrepôts insuffisamment chauffés

1.1.3 – Travail en extérieur

Dans le cas du travail en extérieur, les situations d'expositions varient en fonction des conditions climatiques (vent, humidité, ensoleillement…).

Le risque augmente avec l'effort physique et la non acclimatation aux conditions thermiques de travail.

L'emploi aux étalages extérieurs des jeunes de moins de 18 ans (Art. D4153-18, ancien art. R234-4 alinéa 1 du Code du travail) est interdit lorsque la température est inférieure à 0°c.

A noter : l'alinéa 2 relatif à l'emploi des femmes enceintes de l'article R234-4 est abrogé

Selon l'enquête SUMER 2003, 12,5 % de la population active travaille à l'extérieur :

Travaux agricoles

Secteur de la construction

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Deux cas particuliers du travail en extérieur :

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Travail en altitude : l'hypoxie diminue l'efficacité des moyens physiologiques de lutte contre le froid

Travail en eau froide : les pertes de chaleur sont plus importantes dans l'eau que dans l'air

1.2 - Effets sur la santé du travail à la chaleur Pathologies aigues locales : coups de soleil, brûlures, réactions photo

allergiques

Pathologies aigues généralisées : hyperthermie (troubles neurologiques), déshydratation

Troubles chroniques : troubles cutanés (anhidrose)

Révélation de troubles latents ou amplification de pathologie existante :

o troubles circulatoires : insuffisance veineuse

o manifestations allergiques : urticaire à la chaleur

o troubles cardiaques : angor, insuffisance cardiaque

Risques liés à la baisse de vigilance

Voir également chapitre VI – Réponses-conseils, Question 3

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1.3 - Effets sur la santé du travail au froid Pathologies aigues locales : engelures, gelures

Pathologies aigues généralisées : hypothermie

Troubles chroniques : troubles respiratoires (rhinites, sinusites, laryngite, bronchite, asthme)

Révélation de troubles latents ou amplification de pathologie existante :

o troubles circulatoires (syndrome de Raynaud)

o troubles respiratoires (insuffisance respiratoire)

o manifestations allergiques (urticaire au froid)

o troubles cardiaques (angor, insuffisance cardiaque)

Affections rhumatismales

Risques liés à la perte de dextérité

Voir également chapitre VI – Réponses-conseils, Question 9

1.4 - Mesures de prévention générales Le code du travail ne fixe aucune valeur seuil de température froide en milieu professionnel de même que le travail à la chaleur n'a pas de définition réglementaire mais, l'employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé des travailleurs de leurs établissements en y intégrant les conditions de travail (Art. L4121-1, ancien art. L230-2 I du Code du travail). Voir chapitre VI – Réponses-conseils, Question 1 et Question 2

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De plus, l'employeur est tenu d'aménager les situations de travail à l'extérieur de manière à assurer dans la mesure du possible, la protection des travailleurs contre les conditions atmosphériques (Art. R4225-1, ancien art. R232-1-10 du Code du travail).

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Evaluation du risque

Elle doit être réalisée en fonction de la situation de travail (travail en extérieur, en local, températures générées ou imposées par les procédés, dépense physique induite par l'activité, paramètres de l'ambiance thermique…).

Pour mieux prendre en compte certaines contraintes, il existe des tables ou méthodes de calcul comme :

o La sensation de ressenti du refroidissement est augmentée par une exposition au vent. Cet effet est appelé "refroidissement éolien". Etabli par des météorologues canadiens, un indice de refroidissement éolien peut être calculé afin de mieux évaluer les risques d'exposition

o Pour la prévention des coups de chaleur, la Commission de la Santé et de la Sécurité du Travail (CSST) au Québec édite un guide contenant un outil qui permet d'évaluer le risque auquel les travailleurs sont exposés lorsqu'ils travaillent à la chaleur

Elimination des sources de risques : changement de procédés, aménagement des locaux

Equipements de protection individuelle : vêtements adaptés

Voir chapitre VI – Réponses-conseils, Question 6

Organisation du travail :

o limiter les tâches pénibles en plein soleil

o apporter des aides à la manutention, aménager les horaires d’activités

o augmenter la fréquence des temps de pause

Voir chapitre VI – Réponses-conseils, Question 1, Question 2 et Question 8

Vigilance climatique : lorsque la température ambiante à l’ombre dépasse 30°c (25°c pour les températures nocturnes) et que l'humidité de l’air est supérieure à 70%

Aménagement des locaux :

o renouvellement de l'air dans les locaux de travail clos de manière à éviter les élévations exagérées de température (Art. R4222-1, ancien art. R232-5 alinéas 1 à 3 du Code du travail), ventilation

o isolement des sources de chaleur, interposition d’écrans, climatisation

o chauffage adéquat

o éviter les fortes vitesses de soufflage

Mise à disposition des salariés d'eau potable (Art. R4225-3, ancien art. R232-3-1 alinéas 1 à 3 du Code du travail)

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Sensibilisation des opérateurs : adapter les comportements, adopter une bonne hygiène alimentaire (boire régulièrement de l’eau et/ou apport de boissons chaudes par exemple)

1.5 - Surveillance médicale Certains travaux comme les travaux dans les chambres frigorifiques ou les

travaux exposant à de hautes températures dans les verreries sont soumis à une surveillance médicale spéciale : arrêté du 11 juillet 1977 « Liste des travaux nécessitant une surveillance médicale spéciale»

Arrêté ministériel du 20 octobre 2004 fixant la liste des travaux effectués dans les entreprises agricoles et nécessitant une surveillance médicale

Certains facteurs de risque peuvent favoriser les symptômes liés au froid ou à la chaleur :

o Age : la tolérance à la chaleur diminue avec l'âge

o Médicaments : certains médicaments altèrent la régulation thermique (ex : antidiabétiques)

o Alcool : vasodilatateur, accroît les pertes de chaleur et réduit la régulation thermique interne

o Toxiques : pertes de jugement et altération de la conscience

o Antécédents médicaux et pathologies chroniques

o Exposition récente : les sujets ne sont pas acclimatés

1.6 – Réparation

Sont essentiellement concernées les activités dans les mines de potasse et dans les verreries

Tableau n°58 du régime général des maladies professionnelles : « Affections professionnelles provoquées par le travail à haute température »

Tableau n°71 du régime général des maladies professionnelles : « Affections oculaires dues au rayonnement thermique»

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Tableau n°71bis du régime général des maladies professionnelles : «Affections oculaires dues au rayonnement thermique associé aux poussières»

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II – Législation

2.1 - Code du travail Articles L4121-1 à 5 (Ancien article L230-2 I, II, III alinéas 2 et 3, IV alinéa 1) :

obligations de l'employeur

Article L4131-1 (Ancien article L231-8 alinéas 1 et 2) : principes du droit d'alerte et de retrait

Article R4225-1 (Ancien article R232-1-10) : aménagements des postes de travail extérieurs

Article R4228-4 (Ancien article R232-2-1 alinéa 4) : dispositions concernant le chauffage des vestiaires et lavabos

Articles R4225-2 à 4 (Ancien article R232-3) : obligation de mise à disposition de boissons par l’employeur

Articles R4222-1 (Ancien article R232-5 alinéas 1 à 3) : renouvellement de l'air et température dans les locaux fermés

Articles R4223-13 à 14 (Anciens articles R232-6 et 6-1) : dispositions relatives à l’ambiance thermique

Article R4223-15 (Ancien article R232-9) : protection des travailleurs contre le froid et les intempéries

Article R4228-8 (Ancien article R232-11-1) : disposition concernant les caractéristiques thermiques des locaux d’hébergement

Articles R4227-15 à 20 (Anciens articles R232-12-8 à 12) : dispositions relatives au chauffage des locaux

Articles D4153-18 et 19 (Anciens articles R234-4 alinéas 1 et 3 et R234-4-1) : travailleurs de moins de 18 ans et ambiances thermiques

Articles R4213-7 à 9 (Anciens article R235-2-9 et 10) : dispositions relatives à la température des locaux

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Articles R4216-17 à 19 (Anciens article R235-4-9 et 10) : dispositions concernant le chauffage des locaux

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2.2 - Réglementations spécifiques et autres textes Circulaire DRT 2004-08 du 15 juin 2004 relative à la mise en oeuvre du plan

national « canicule » pour les salariés et les personnes en milieu professionnel.

Avenant n° 24 du 8 décembre 2000 à la convention collective nationale du personnel des entreprises de restauration collective relatif au travail au froid

Circulaire DRT n°95-07 du 14 avril 1995 relative aux lieux de travail. Cette circulaire apporte un commentaire technique aux dispositions introduites par les décrets n° 92.332 et 92.333 du 31 mars 1992 relatifs aux lieux de travail

Décret n°65-48 du 8 janvier 1965 modifié relatif aux mesures particulières de protection et de salubrité applicables aux chantiers du BTP. L’article 191 précise les quantités d’eau potable à mettre à disposition des travailleurs

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Annexe de l’Arrêté du 11 août 1961 donnant la liste des postes de travail exposant à une sudation permanente modifiée par l’Arrêté du 9 janvier 1962

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2.3 - Normes techniques réglementaires

2.3.1 – Normes relatives aux données de base

Norme NF X35-205 ou ISO 8996 (Février 2005) relative à la détermination du métabolisme énergétique. Cette norme spécifie différentes méthodes visant à déterminer le métabolisme énergétique dans le domaine de l'ergonomie de l'environnement de travail climatique

Norme NF X35-206 ou NF EN ISO 9920 (Novembre 2003) relative à la détermination de l'isolement thermique et de la résistance à l'évaporation d'une tenue vestimentaire. Cette norme n'est pas applicable aux tenues de protection spéciales

Norme NF X35-202 ou NF EN ISO 7726 (Janvier 2002) relative aux appareils de mesure des grandeurs physiques. Cette norme spécifie les caractéristiques minimales des appareils de mesure des grandeurs physiques d'une ambiance, ainsi que les méthodes de mesure des grandeurs physiques de cette ambiance. Elle a pour but de normaliser la prise des informations devant conduire à de tels indices. Elle s'applique à l'influence des ambiances chaudes, confortables ou froides sur les personnes

2.3.2 - Normes relatives à l’évaluation du risque

Norme NF X35-203 ou NF EN ISO 7730 (Mars 2006) relative à la détermination des indices PMV (vote moyen prévisible) et PDD (pourcentage de personnes insatisfaites) et à la spécification des conditions de confort thermique. Ce document décrit une méthode de prévision de la sensation thermique et du degré d'inconfort (insatisfaction thermique) des personnes exposées à des ambiances thermiques modérées et à la prescription des conditions d'ambiances thermiques acceptables pour le confort. Cette norme est applicable aux hommes et aux femmes en bonne santé, exposées à des ambiances intérieures où le confort thermique est recherché

Norme NF X35-204 ou NF EN ISO 7933 (Février 2005) relative à la détermination analytique et à l’interprétation de la contrainte thermique fondées sur le calcul de l'astreinte thermique prévisible. Il s’agit d’une méthode d'évaluation analytique et d'interprétation de la contrainte thermique subie par un sujet en ambiance chaude. Cette norme permet ainsi de déterminer sur quel paramètre ou ensemble de paramètres il convient d'agir, et dans quelle mesure, afin de réduire le risque d'astreintes physiologiques pour un sujet standard en bonne santé et apte à faire son travail. Elle est par conséquent destinée à être utilisée par des ergonomes, des hygiénistes du travail, etc. pour évaluer les conditions de travail

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Norme NF X35-216 ou NF EN ISO 15265 (Décembre 2004) relative à la stratégie d'évaluation du risque pour la prévention de contraintes ou d'inconfort dans des conditions de travail thermiques. Cette norme, orientée

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vers la prévention et/ou le contrôle des problèmes relatifs au travail en ambiances chaudes ou froides, décrit une stratégie permettant d'évaluer et d'interpréter le risque de contraintes physiologiques ou d'inconfort pouvant survenir lors du travail réalisé dans un environnement climatique donné. Elle est applicable dans toute situation de travail présentant des conditions stables ou variables en matière de climat, de métabolisme énergétique ou de tenue vestimentaire

Norme NF X35-201 ou NF EN 27243 (Février 1994) relative à l’estimation de la contrainte thermique de l'homme au travail, basée sur l'indice WBGT. Ce document décrit une méthode pour l'estimation de la contrainte thermique subie par une personne placée en ambiance chaude, permettant un diagnostic rapide et qui soit facilement utilisable en milieu industriel. Cette norme s'applique à l'évaluation de l'effet moyen de la chaleur sur l'homme pendant une période représentative de son activité, mais elle ne s'applique ni à l'évaluation des contraintes thermiques subies pendant de très courtes périodes, ni à l'évaluation des contraintes thermiques proches des zones de confort

Voir chapitre VI – Réponses-conseils, Question 4

Norme ISO 11079 (Décembre 1993) relative à la détermination de l'isolement requis des vêtements. Cette norme concerne l’évaluation des ambiances très froides et définit comme indice de sévérité l’isolement thermique requis par le vêtement pour que le bilan thermique du corps soit assuré

Norme ISO 7243 (Août 1989) relative à l’utilisation de l’indice « Wet Bulb and Globe Temperature » (WBGT ou température humide et de globe noir) qui permet une estimation de la contrainte thermique de l'homme au travail en ambiance chaude

2.3.3 - Normes d’évaluation directe de la contrainte

Norme NF X35-207 ou NF EN ISO 9886 (Juillet 2004) relative à l’évaluation de l'astreinte thermique par mesures physiologiques

Norme NF X35-209 ou NF EN ISO 10551 (Juin 2001) relative à l’évaluation de l'influence des ambiances thermiques à l'aide d'échelles de jugements subjectifs. Cette norme traite de la construction et de l'utilisation d’échelles de jugement (échelles de perception thermique, de confort thermique, de préférence thermique, expression de l'acceptabilité et échelle de tolérance) servant à fournir des données fiables et comparables relatives à l'aspect subjectif du confort thermique ou de la contrainte thermique

2.3.4 - Ergonomie de conception

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Norme X35-102 (décembre 1998) relative à la conception ergonomique des espaces de travail en bureau. Ce document définit les principales

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caractéristiques des locaux de travail à usage de bureaux. Il s'applique lors de la conception de bâtiments neufs ou de la transformation de bâtiments.

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III - Revue de la littérature GANEM Y. et coll. Ambiances thermiques : travailler au froid. Documents pour

le médecin du travail, 2006, 107 : 279-295

Guide pratique de la médecine du travail.

Éditions WEKA, 2005, Travail en ambiance chaude et froide. Partie 9, chapitre 1/15 : 1-16

GANEM Y., MEYER J.-P. Ambiances thermiques : travail en période de forte chaleur. Documents pour le Médecin du Travail, 2004, 97 : 51-68

BITTEL J, SAVOUREY G. Travail au froid. Encycl. Méd. Chir., 2004, 16-400-A-10 : 10 pages

MALCHAIRE J. Travail à la chaleur. Encycl. Méd. Chir., 2004, 16-782-A10 :14 pages

BERNARD C. Ergonomie hygiène et sécurité, les éditions d’ergonomie, 37ème édition, 2004 : 649-665

Guide pratique de la médecine du travail.

Éditions WEKA, 2003, Chauffage des locaux d’entreprise. Partie 9, chapitre 1/4 : 1-6

MALCHAIRE J. Stratégie générale de gestion des risques professionnels : illustration dans le cas des ambiances thermiques au travail. Cahiers de notes documentaires, 2002, 186 : 39-49

Encyclopédie de sécurité et de santé au travail, Bureau International du Travail, Genève, 2000. La chaleur et le froid. Volume II : 42.1-42.62

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Guide de la santé sécurité au travail, éditions Tissot, 1995. Analyse des risques : risque chaleur. 2C : 2.336-2.340

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IV - Vu sur le net ANACT : http://www.anact.fr

«Conseils express» pour travail au froid et à la chaleur : http://www.aimt67.org

CHARBONNEAU J.-Y. Contrainte thermique : le froid, CSST Québec, 2007, 16 pages

Documents techniques de l’INRS : http://www.inrs.fr

Dossier «travail au froid : exemple du froid artificiel en industrie agroalimentaire», Dr G. ARASZKIEWIRZ : http://www.aimt67.org

Fiche de risque n°17 «Travail au froid», Dr P. TRILHE : http://www.bossons-fute.com

Fiche de risque n°18 «Travail à la chaleur», Dr P. TRILHE : http://www.bossons-fute.com

Guide de prévention des coups de chaleur, CSST Québec, 2007

Ministère du travail, de l’Emploi et de la Formation : http://www.sante-securite.travail.gouv.fr

Site canadien d’hygiène et de sécurité du travail : http://www.cchst.ca

V - Côté région Le service Gestion des risques professionnels de la Cram Nord-Picardie dispose d’un Centre de mesures physiques (bruit, vibration, ventilation, éclairage, rayonnements ionisants...). Contact : Alain Soyez Tel: 03.20.05.63.11

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Si vous voulez signaler ou consulter travaux ou supports d'information régionaux cliquez ici

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VI - Réponses-conseils

6.1 - Quelles sont les dispositions réglementaires concernant les pauses des personnels travaillant au froid ?

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Il n’existe pas de dispositions réglementaires sur la fréquence ou les temps de pause pour les personnels exposés au froid. L’arrêté du 11 juillet 1977 concerne seulement la surveillance médicale particulière à laquelle sont soumis ces salariés.

6.2 - Quelles sont les normes de températures (hautes ou basses) à partir desquelles l’employeur est soumis à certaines obligations en ce qui concerne le temps de travail, les pauses, les vêtements à fournir ainsi que les boissons obligatoires ?

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Les dispositions réglementaires sur les obligations de l’employeur ne fixent pas de limites de température mais selon l’article L4121-1 (Ancien L230-2) du Code du travail, l’employeur est responsable des risques encourus par les salariés dans le cadre de leur travail. Ce qui inclus les risques présentés par les astreintes thermiques. En ce qui concerne les obligations, les textes législatifs sont peu précis. On peut citer néanmoins les articles du code du travail suivants :

R4225-3 (Ancien R232-3-1 alinéas 1 à 3) : «Lorsque des conditions particulières de travail conduisent les travailleurs à se désaltérer fréquemment, l'employeur met gratuitement à leur disposition au moins une boisson non alcoolisée. La liste des postes de travail concernés est établie par l'employeur, après avis du médecin du travail et du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail ou, à défaut, des délégués du personnel. Les boissons et les aromatisants mis à disposition sont choisis en tenant compte des souhaits exprimés par les travailleurs et après avis du médecin du travail.»

R4223-15 (Ancien R232-9) : «L'employeur prend, après avis du médecin du travail et du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail ou, à défaut, des délégués du personnel, toutes dispositions nécessaires pour assurer la protection des travailleurs contre le froid et les intempéries.»

6.3 - Quelles sont les limites physiologiques à observer lorsque l’on travaille dans une ambiance thermique élevée ?

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En ambiance chaude, les limites physiologiques à prendre en compte sont l’augmentation de la température corporelle (risque de coup de chaleur) et la sudation (risque de déshydratation).

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La température corporelle ne doit pas dépasser 38°c. Au-delà de 38,2°c, la thermorégulation est dépassée.

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L’OMS fixe à quatre litres pour huit heures de travail la perte sudorale maximale. La déshydratation apparaît lorsque la perte d’eau atteint 5% du volume d’eau total de l’organisme. La fréquence cardiaque augmente avec l’activité musculaire et la température corporelle (augmentation de 33 pulsations pour 1°c). La mesure de cette fréquence peut permettre de calculer le temps de récupération nécessaire permettant un retour à la normale et de préconiser des pauses en conséquence.

6.4 – Comment peut-on mesurer l'exposition à la chaleur en milieu de travail?

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La sensation de chaleur ou de froid dépend des facteurs suivants : température de l'air, taux d’humidité, mouvement de l'air (aération, ventilation), présence ou absence de chaleur radiante.

La mesure la plus couramment utilisée sur les lieux de travail est l'indice WBGT (wet bulb globe temperature), en français : température au thermomètre-globe mouillé. Les variables qui interviennent dans le calcul de l'indice WBGT sont :

la température de l'air (ta) est mesurée au moyen d'un thermomètre classique en degrés Celsius

La température humide naturelle (thn) exprimée en degrés Celsius : pour mesurer l'effet de refroidissement attribuable à l'évaporation de la vapeur d'eau et au mouvement de l'air, on utilise un thermomètre mouillé naturel, c'est-à-dire un thermomètre classique dont le réservoir est recouvert d'une mèche de coton absorbante. L'extrémité supérieure de la mèche se prolonge sur une longueur de 30 - 35 mm au-delà du sommet du thermomètre, et son extrémité inférieure est immergée dans de l'eau distillée. Une longueur d'environ 25 mm de mèche mouillée est exposée à l'air entre la surface de l'eau et le réservoir du thermomètre. Cette mèche constitue une source constante d'évaporation d'eau. Tout comme dans le cas du thermomètre-globe noir, il faut habituellement attendre au moins 20 minutes avant d'obtenir une lecture stable

la température de rayonnement (tg) ou chaleur radiante émise par les objets chauds environnants exprimée en degrés Celsius. L'apport calorifique attribuable à la chaleur radiante est mesuré au moyen d'un thermomètre-globe noir. Il s'agit d'un thermomètre classique que l'on insère dans un bouchon de caoutchouc, puis à l'intérieur d'une sphère creuse en cuivre, de six pouces de diamètre, laquelle est revêtue de peinture noire mate. Le réservoir du thermomètre est placé au centre de la sphère. Il faut habituellement attendre au moins 20 minutes avant d'obtenir une lecture stable.

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Il existe deux méthodes de calcul de l'indice WBGT : l'une pour les endroits bénéficiant d'un ensoleillement direct et l'autre pour les endroits sans ensoleillement direct.

Formule de calcul : WGBT = 0,7 thn + 0,3 tg

S’il y a ensoleillement : WGBT = 0,7 thn + 0,2 tg + 0,1 ta

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Le résultat est comparé aux valeurs repères d’une table donnée dans la norme NF X35-201.

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Extrait de cette norme

Valeur repère du WGBT Classe de

métabolisme

Métabolisme exprimé en watts pour une

surface cutanée moyenne de 1,8 m2

Personne acclimatée à la chaleur

Personne non acclimatée à la

chaleur

Classe 0 (repos) < 117 33 32,5

Classe 1 compris entre 118 et 234 30 29

Classe 2 compris entre 235 et 360 27,7 25,7

Classe 3 compris entre 361 et 468

25 si absence de courant d'air 26 si mouvements d'air perceptibles

22 si absence de courant d'air 23 si mouvements d'air perceptibles

Classe 4 > 468

23 si absence de courant d'air 25 si mouvements d'air perceptibles

18 si absence de courant d'air 20 si mouvements d'air perceptibles

Lorsque les conditions, sur les lieux de travail, varient grandement, l'indice WBGT pondéré est utilisé. A noter

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Des thermomètres à lecture directe WBGT, aussi appelés « indicateurs de stress thermique », sont maintenant disponibles sur le marché. Avec ce type d'instrument qui affiche directement la valeur réelle de l'indice WBGT, il n'est plus nécessaire d'effectuer de calculs.

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6.5 – Quelles sont les différentes méthodes d’évaluation du confort et de la contrainte thermique ?

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Ambiance froide

Température cutanée du dos de la main Indicateur d’astreint thermique pour les salariés exposés au froid. La température ne doit pas descendre en dessous de 24°c car alors les capacités sont diminuées

Indice de refroidissement local WCI (Wild child index) Cet index permet de prévoir l’intensité du refroidissement et le risque pour le travailleur. Il permet de prévenir les accidents liés au refroidissement excessif.

Indice de refroidissement global (IREQ) Cet indice renseigne sur le pouvoir de refroidissement de l’ambiance et permet de prévoir l’astreint thermique du salarié. Plus l’indice est élevé, plus le pouvoir de refroidissement de l’ambiance est important

Ambiance modérée

Méthode de Fanger (Norme NF X35-203) Cette méthode définit les normes d’ambiance thermique de confort au moyen du vote moyen prévisible (PMV). Le pourcentage de personnes insatisfaites (PPD) est déduit à l’aide d’un diagramme. Les limites du PDD dépendent du nombre d’insatisfaits que l’on tolère (le cas le plus favorable est de 5% d’insatisfaits)

Ambiance chaude

Mesure de la sudation requise (Norme NF X35-204) La sudation requise correspond à la quantité de sueur à produire pour équilibrer le bilan thermique

Calcul du WGBT (Norme NF X35-201) Ce calcul s’applique dans les situations de contrainte thermique sévères

6.6 – Comment choisir les vêtements selon le type d'ambiance ?

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Ambiance froide

Les vêtements de travail et les équipements de protection doivent être choisis en fonction des conditions climatiques auxquelles la personne sera confrontée (pluie, vent, neige…).

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Ils doivent être pratiques : les vêtements doivent, par exemple, posséder des ouvertures faciles compatibles avec le port de gants.

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La protection de la tête ne sera pas négligée car la chaleur du corps s'évacue en part importante par la tête et la nuque

A noter : l'équipement de protection diminue la liberté de déplacement, la dextérité (gants) et/ou la vision et l'ouie (protection de la tête).

On peut retenir deux principes dans l'habillement du travailleur en ambiance froide :

VIP : une couche intérieure de Ventilation qui régule l'humidité, une couche intermédiaire d'Isolation et une couche externe de Protection qui protège contre l'environnement climatique (eau, vent…) et de travail (produits chimiques, feu…)

COLD : propres (Clean), évitent la surchauffe (avoid Overheating), en couches séparées (Loose Layers), secs (Dry)

La qualité de l'isolement des vêtements fournis peut être calculée par l'indice IREQ (norme ISO/FDIS 11079). Cette valeur indique un niveau de protection du vêtement exprimée en "clo". Ce niveau de protection représente l'écart de température entre l'intérieur et l'extérieur du vêtement pour une perte thermique de 1 watt par m2 de surface corporelle.

1 clo = 0,155 °c/W/m2

Cette valeur correspond à l'isolation thermique d'un homme vêtu en complet de ville, avec sous-vêtements ordinaires, effectuant un travail sédentaire dans une ambiance thermique dite "confortable" (21°c, humidité relative 50% et vitesse de l'air 0,1m/s).

Ambiance chaude

Les vêtements devront être légers et surtout permettre l'évacuation de la transpiration. Pour les travaux en extérieurs, il faudra penser à couvrir la tête et de manière générale, les parties du corps qui pourraient être exposées au soleil.

Si le travail requiert le port d'équipements de protection individuelle, il faut s'assurer qu'ils sont compatibles avec la température.

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Si vous voulez poser une question spécialisée au centre de ressources-conseil ISTNFcliquez ici :

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6.7 – Quelles sont les dépenses énergétiques approximatives des principales activités professionnelles ? Tableau extrait du Guide pratique de la médecine du travail, Editions WEKA, 2005, partie 9, chapitre 1/15, annexe 1

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Activités professionnelles Poids du travailleur en kg

Dépense énergétique en watts

40 à 60 25

70 à 80 40 à 45

90 à 100 60

Travail assis : travail de bureau, assemblage et réparation électronique, mécanique de précision…

Travail en station debout : vendeur, barman, portier… Conduite de camion, tracteur et engins divers

110 à 120 70 à 75

40 à 60 25 à 60

70 à 80 40 à 85

90 à 100 50 à 120 Postes de l’industrie mécanique et métallurgiques : ajustage, montage, travail à la chaîne (cadence et charge moyenne)

Travail de garage Conduite de camion avec manœuvres et sorties fréquentes Magasinage Menuiserie légère Installation électrique Maçonnerie : construction d’un mur

110 à 120 70 à 150

40 à 60 40 à 95

70 à 80 75 à 120

90 à 100 100 à 175

Travaux du bâtiment Menuiserie lourde : charpente, réfection extérieure, construction…

Montage de charpentes métalliques Maniement du marteau pneumatique Pelletage léger 110 à 120 150 à 200

40 à 60 60 à 130

70 à 80 120 à 180

90 à 100 150 à 230

Maniement d’outils lourds : pioche, barre à mine, tronçonneuse Entretien de fours industriels Chargement d’un camion Fourcher des bottes de foin Arrachage rapide de pommes de terre Raboter du bois tendre 110 à 120 200 à 250

40 à 60 80 à 130

70 à 80 160 à 180

90 à 100 200 à 230

Bûcheron Manœuvres lourdes Fourcher des balles de paille Raboter du bois dur

110 à 120 250

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6.8 – Quels peuvent être les temps de pause accordés selon la durée de l’exposition et de la pénibilité du travail en ambiance chaude ?

Données extraites du Guide pratique de la médecine du travail, Editions WEKA, 2005, partie 9, chapitre 1/15, annexe 4

6.9 - Quel impact le froid a t-il sur l’organisme et notamment musculaire ? (Question concernant un salarié exerçant une activité de manutention ; charge et décharge de cartons et de

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Température de travail en °c

Travail léger (dépense énergétique : 174

watt/heure)

Travail moyen (dépense énergétique : 289

watt/heure)

Travail lourd (dépense énergétique : 405

watt/heure)

Temps

d'exposition en minutes

Temps de pause en minutes

30,1 26,8 25,1 110 10

30,4 27,5 25,5 100 20

30,6 28,0 25,9 45 15

30,9 28,5 26,6 40 20

31,2 29,0 27,3 35 25

31,5 29,5 28,0 30 30

31,8 29,8 28,7 25 35

32,1 31,1 29,4 20 40

32,4 31,4 30,1 15 45

32,7 31,7 30,8 10 50

33,0 32,0 31,5 5 55

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palette ; dans une entreprise de stockage de produits frais, à une température de 3 à 4°c).

Question extraite de Travail et Sécurité, 1995, n°10, p 539 à 540

Le travail au froid artificiel dans l’industrie alimentaire a été étudié à l’INRS par Michel Aptel (cf. les deux notes documentaires ND 1614 et ND 1637) : dans les conditions habituelles de travail (d’autant plus s’il s’agit d’une activité physique importante), le refroidissement corporel est très faible. Aucun danger d’hypothermie n’est à craindre. En revanche, le refroidissement des mains et des pieds est important (sans entraîner ni engelures, ni gelures, sauf cas particuliers). Il est variable suivant les individus. L’exposition au froid entraîne une diminution de la dextérité qui peut être une des causes possibles d’accidents du travail. Le port des gants (spéciaux réduisant la surface de contact afin de prévenir les engelures) et le port de chaussures n’assurent pas une protection efficace contre le refroidissement des extrémités bien qu’il en limite l’intensité. Le vêtement en trois couches est un moyen de protection essentiel lors de l’exposition au froid : il permet notamment d’emprisonner un maximum d’air immobile qui est un excellent isolant thermique. Cependant, le vêtement ne fait que diminuer l’intensité des flux de chaleur perdue. Il est donc indispensable que des pauses soient organisées afin de permettre aux salariés de se réchauffer : le local où a lieu la pause doit être chauffé (température supérieure à 20°c), avec des boissons chaudes. L’étude INRS a montré que le temps de réchauffement des mains est long, il est donc souhaitable que le temps minimal de pause soit de 20 mn environ.

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Par ailleurs, le Code du Travail prévoit que les salariés exposés au froid doivent bénéficier d’une surveillance médicale spéciale (arrêté de juillet 1977).

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INDEX

A

Ambiance chaude 2, 3, 6, 15, 16, 17, 20, 23, 25, 27 Ambiance froide 2, 6, 23, 24 Annexe 13, 26, 27 Avenant 13

B

Bilan thermique 4, 5, 6, 16, 23

C

Circulaire 13 clo 24 Confort thermique 4, 5, 14, 16 Contrainte thermique 3, 15, 16, 18, 23

D

Décret 13 Dépense énergétique 26, 27

E

Employeur 2, 8, 12, 19 Extérieur 2, 6, 7, 8, 9, 24

H

Homéotherme 4

I

Indice de refroidissement global 23 Indice de refroidissement local 23 IREQ 23, 24

L

Locaux 9, 10, 12, 16, 17

M

Métabolisme 14, 15, 22

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Méthode de Fanger 23

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N

Normes 2, 14, 16, 19, 23

O

Obligation 12, 19

P

Pathologie 7, 8, 11 Pause 3, 9, 19, 27, 28 Pénibilité 3, 5, 27 PMV 14, 23 Pourcentage de personnes insatisfaites 14, 23 PPD 23 Prévention 2, 8, 9, 12, 15, 18

R

Rayonnement 4, 5, 11, 21 Réparation 2, 11, 26

S

Sudation requise 23 Surveillance médicale 2, 10, 19, 28

T

Tableau de maladie professionnelle 11 Température humide 16, 21 Temps de travail 2, 19

V

Vêtement 16, 24, 28 Vigilance climatique 9 Vote moyen prévisible 14, 23

W

WBGT 15, 16, 20, 21, 22 WCI 23

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