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AMÉLIORER L'USAGE DES ESPACES PUBLICS DANS LES VILLES EUROPÉENNES CONTRIBUTIONS DU PROJET USER

améliorer l'usage des espaces publics dans les villes ...voir les espaces publics en prenant mieux en compte la question des usages. ∆ 7 70 Si les espaces publics ne fonctionnent

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Page 1: améliorer l'usage des espaces publics dans les villes ...voir les espaces publics en prenant mieux en compte la question des usages. ∆ 7 70 Si les espaces publics ne fonctionnent

améliorer l'usage des espaces publics dans les villes européennesContributions du projet user

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A m é l i o r e r l ’ u s A g e d e s e s pA c e s p u b l i c s d A n s l e s v i l l e s e u r o p é e n n e s

Contributions du projet user

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sommaire

06 rapport thématique

47 quand les villes user entrent en aCtion

IntroductIon

Pourquoi un réseau urbact sur l’usage des espaces publics ?

Présentation du projet uSEr

Glossaire

8 pIstes pour amélIorer l’usage des espaces publIcs

les partenaIres du projet user

Lublin

Malaga

riga

cracovie

Grenoble-alpes Métropole

Lisbonne

copenhague

Dresde

Pescara

pratIques des vIlles user

Diagnostiquer les conflits et les dysfonctionnements dans l’usage des espaces publics

actions des villes uSEr pour améliorer les usages des espaces publics

Partenariats locaux et gestion de projet

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partIe 1

partIe 2

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rapport thematique

partIe 1

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introduction

iNTroDUCTioNp o u r Q u o i u n r e s e A u u r b A c T s u r l ’ u s A g e d e s e s pA c e s p u b l i c s ?

L’espace public est un espace social d’exer-cice de la citoyenneté, lieu d’où personne ne devrait être exclu. Il s’agit de montrer que les conflits d’usage dans les espace publics ne sont pas toujours négatifs – ils donnent l’opportunité de provoquer des change-ments, de reconsidérer les usages actuels, de travailler à éviter l’exclusion sociale, et de trouver des solutions pour que les espaces publics soient plus conviviaux et leurs usages plus divers. Il ne faut pas s’ar-rêter uniquement sur les problèmes et les dysfonctionnements : il faut aussi capitali-ser sur les atouts que recèlent chacun des espaces publics.

L’espace public est essentiel dans le fonc-tionnement de nos démocraties. Il est le lieu d’exercice de la citoyenneté et permet les interactions sociales, la construction d’un sentiment d’appartenance, d’un sens de la communauté. Il devrait refléter l’idéal d’éga-lité de nos sociétés et encourager la diver-sité des échanges sociaux.La vocation des espaces publics est d’assu-rer le lien social collectif mais aussi la satis-faction individuelle. Ils doivent satisfaire les besoins des usagers en termes de confort, de déplacement, de découverte, de loisirs.

De plus, l’interaction avec des inconnus sur l’espace public permet l’élargissement des points de vue et l’enrichissement indivi-duel. L’espace public est la meilleure place pour rencontrer la différence. En ce sens les espaces publics peuvent être garants du maintien d’un certain ciment social et de l’ouverture individuelle à l’autre.

Le projet uSEr utilise le concept d’ « espaces publics conviviaux ». Il ne s’agit pas uniquement de rendre les espaces agréables pour l’individu ; il s’agit surtout d’y instaurer un climat d’ouverture vers la différence, de tolérance. Les villes européennes sont en changement : la forme urbaine évolue, de nouveaux habitants s’y installent, le tou-risme se développe, les relations entre géné-rations et entre communautés évoluent… cela génère certaines tensions autour de l’usage de l’espace public et la convivialité est à restaurer.

Le projet uSEr souligne la manière dont les usages impactent la gestion et la concep-tion des espaces publics. L’une des princi-pales hypothèses de ce projet est que les villes devraient mieux s’attacher à com-prendre la manière dont les espaces publics sont utilisés, afin de pouvoir améliorer la gestion et l’entretien des espaces publics et en diminuer les coûts. En outre, le projet uSEr se penche sur la manière de conce-voir les espaces publics en prenant mieux en compte la question des usages.

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Si les espaces publics ne fonctionnent pas bien, il existe un grand risque que leur usage se privatise aux dépends de certains groupes sociaux ou du collectif. Or, malgré certaines améliorations, l’on produit toujours certains espaces publics sans âme, qui certes offrent les fonctions de base en termes d’habitat, de déplacement, de loisir, mais dont l’usage n’est pas durable car trop peu qualitatif. Il faudrait que ces espaces créent à l’inverse un environnement riche, aux usages diversi-

fiés, qui offrent des possibilités d’utilisation à différents temps du jour ou de la semaine, et ce, pour les habitants comme pour les visiteurs occasionnels.

Le projet uSEr entend dépasser les seules considérations liées à la forme urbaine des espaces publics, pour travailler sur la qua-lité des relations sociales que ces espaces peuvent engendrer.

placer les usagers au cœur de la conceptIon et de la gestIon des espaces publIcs

Le projet uSEr présuppose que la concep-tion des espaces publics et des bases de l’urbanisme sont amenées à évoluer du fait des rapides changements qui s’opèrent dans les usages de la ville.

Le concept d’ « usagers » est fondamental pour le réseau uSEr. Les sites pilotes des villes uSEr témoignent de la grande diver-sité de la typologie des usagers. Habitants, touristes, personnes âgées, personnes sans domicile ou marginalisées, jeunes, femmes, enfants, commerçants, associations locales,

travailleurs de terrain, professionnels de la gestion urbaine, conducteurs, cyclistes, pié-tons… tous utilisent l’espace public à leur manière et selon leurs desseins.

Parce qu’ils portent leurs propres regards sur l’espace public et y ont leur propre besoins, l’implication de ces usagers dans les réflexions sur le devenir de l’espace public est fondamentale. Leur « expertise d’usage » est une information fondamen-tale pour reconfigurer les espaces publics de manière pertinente.

introduction

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p r e s e n TAT i o n d u p r o J e T u s e r

Les sites pilotes du projet uSEr recouvrent une importante typologie de milieux urbains : des quartiers défavorisés en périphérie de la ville (Lisbonne, cracovie) ou au sein de la ville (Grenoble-alpes Métropole), centres anciens historiques et touristiques (Lublin, riga), centres-ville (Dresde), quartiers mar-qués par l’exclusion sociale (Malaga, copen-hague), espaces en friche à aménager (Pescara). cette diversité de milieux urbains ouvre à une toute aussi grande diversité des

espaces publics ciblés : espaces en pieds d’immeuble, rues (piétonnes ou non), che-minements piétons, parcs, jardins, cours intérieures, friches, places, parvis de gare…

chacun des sites pilotes présente un pro-blème d’usage, que la ville travaille à résoudre au niveau local et avec l’aide du projet uSEr (apports de connaissances, de méthodes, de nouvelles postures profes-sionnelles).

struCture du projet

actIvItés du réseau européen user

Les échanges du réseau européen uSEr s’organisent autour de séminaires et d’ateliers.

Les séminaires thématiques ont permettent une réflexion commune des villes autour d’un sujet touchant aux usages des espaces publics, et un partage d’expérience sur les pratiques des villes au regard de ces thématiques. trois séminaires thématiques ont eu lieu :

• Séminaire 1, à Copenhague : « La convivialité dans l’espace public »• Séminaire 2, à Riga : « Vers des espaces publics plus sûrs »• Séminaire 3, à Lisbonne : « Mieux gérer les espaces publics »

Dans un second temps afin de permettre un partage d’expérience plus approfondi entre villes travaillant sur des problématiques similaires, des ateliers ont été organisés. réparties en 3 sous-groupes de 3 villes, les villes du projet uSEr se sont accueillies mutuellement. ces ateliers ont donné lieu à des visites de sites poussées, et chaque sous-groupe a mené ses échanges sur un sujet de préoccupation commun aux trois villes. ces groupes étaient :

1) copenhague, Dresde, Pescara : espaces public à reconnecter avec le reste de la ville 2) Grenoble-alpes Métropole, Lisbonne, cracovie : espaces publics dans des quartiers

d’habitat social 3) Malaga, riga, Lublin : espaces publics à valeur touristique.

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L’objectif de ces ateliers était aussi d’aider les villes à rédiger leur Plan d’action Local. ceci, en leur permettant de partager sur leurs manières de travailler, sur les actions mises en place pour résoudre, sur chaque site, des problèmes comparables.

Durant ces ateliers les villes se sont aussi prêtées au jeu de la « revue par les pairs » : les villes accueillies ont expliqué à la ville hôte la manière dont elles analysaient les projets mis en place, dans une démarche de critique constructive.

Enfin, le projet USER s’est clôt par une phase de capitalisation, durant laquelle les villes ont effectué la synthèse de leurs échanges dans le cadre du projet. cette phase a été jalonnée de 3 séminaires :• Séminaire de Cracovie : identification des principaux messages portés par le réseau uSEr• Séminaire de Paris : préparation des rap-ports thématiques finaux• Conférence de clôture à Grenoble-Alpes Métropole : présentation des résultats du projet

actIvItés dans chaque vIlle, sur le sIte pIlote

Dans le projet uSEr, les villes membres travaillent au développement d’un “plan d’action local” (lap) pour leur site pilote. Il s’agit d’une véritable stratégie à court ou moyen terme pour résoudre les problèmes d’usage identifiés sur le site, pour amélio-rer les pratiques, renforcer les partenariats. Le montage de ce plan d’action est piloté par la ville, dans le cadre d’un « groupe de support local » (lsG), un groupe de travail partenarial consacré au projet.

Le processus d’élaboration du plan d’action se nourrit à la fois des pratiques locales et des échanges réalisés dans le cadre des séminaires du projet uSEr. Dans chaque ville, le Groupe de Support local a travaillé selon la même méthodologie : diagnos-tic collectif des usages de l’espace public et analyse, définition des objectifs du plan

d’action pour résoudre les problèmes d’usages au regard de ce diagnostic, mon-tage du partenariat, test d’actions, et enfin montage du plan d’action global.

La réalisation du LaP a été pour les parte-naires l’occasion de mettre à plat les pro-cessus et méthodes de travail utilisés, de compléter le partenariat local pour plus d’ef-ficacité – tout en travaillant à mieux prendre en compte les informations qui pourraient être apportées par les usagers.

introduction

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g l o s s A i r e

Le glossaire suivant présente les principaux concepts sur lesquels nous avons travaillé, et l’acception que nous leur avons donnée.

espaCe publiC

L’espace public devrait être ouvert à l’usage de tous. Un espace public ne se définit pas seulement par son statut juridique ou par sa forme urbaine, mais aussi par les acti-vités qu’il permet et la manière dont il est fréquenté. c’est en théorie un espace exté-rieur, ouvert à tous, possédé par tous sans distinction due à l’appartenance sociale ou autre discrimination. ce qui distingue les espaces publics des autres espaces de la ville est leur diversité d’usages et d’usagers. un espace public n’exclut pas certaines catégories d’usagers. Les places, les berges, les parcs, les friches, les rues… sont en théo-rie ouverts à tous. cependant il existe une tendance à la privatisation de ces espaces

publics, en termes d’usage ou de droit de propriété (parfois due à un retrait de la puis-sance publique). Ils deviennent dédiés à un certain usage (tourisme par exemple) ou sont contrôlés étroitement pour des raisons de sécurité. ces lieux restent extérieurs, mais ne sont plus publics.Il y a les espaces publics en centre-ville, mais ceux situés dans les zones résidentielles, notamment en pieds d’immeubles, jouent un rôle important dans le quotidien des usagers. Nous les avons abordés comme des lieux qui permettent aux individus, aux familles, d’élargir leur territoire d’habitation.

usaGers

Le concept d’ « usager » est central dans le projet uSEr. Les villes du projet travaillent sur des espaces utilisés par une grande diversité d’usagers.

D’une manière schématique il est possible de diviser les usagers en trois catégories : 1. ceux pour qui l’espace public est une destination : ceux qui l’utilisent et s’y arrêtent.2. ceux qui traversent l’espace public dans leurs déplacements.3. ceux qui travaillent sur l’espace public.

Différents types d’usagers, différents usages : rencontrer, traverser, s’assoir, se reposer, entretenir, observer, attendre, visiter, jouer, faire ses courses, participer à des événements…Tous ces usagers sont influencés dans leurs comportements par les qualités de l’espace public : accessibilité, mixité des usages proposée, convivialité de l’espace…

introduction

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La connaissance pratique des usagers sur les espaces publics qu’ils utilisent, leur « exper-tise d’usage », est une source d’information fondamentale pour comprendre la manière dont sont utilisés les espaces publics et comprendre les conflits. Il s’agit d’amener les usagers à témoigner de la manière dont ils utilisent un espace public, à donner leur ressenti sur sa qualité.

cette analyse peut être effectuée par les usagers du quotidien, ou par des profes-sionnels travaillant sur le terrain (jardiniers, agents de voirie…).Pour pouvoir intervenir avec pertinence sur un espace public, il nous semble indis-pensable de recueillir le point de vue des usagers – sous peine de prévoir des aména-gements qui ne répondent pas aux besoins.

usaGes

Les usages développés par les usagers d’un site dépendent, on l’a dit, de son caractère accessible, interactif, convivial, fonctionnel. Le projet uSEr se penche sur cette relation entre espaces publics et individus, afin de mieux prendre en compte les besoins des usagers, leurs droits, leur quotidien.Le principal usage des espaces publics est en général le déplacement et le regroupe-ment – les espaces publics sont à la fois un lieu et un lien.

cependant le projet uSEr souhaite re-ques-tionner la conception des espaces publics en termes d’urbanisme, du fait des change-ments dans les manières d’utiliser l’espace public que l’on observe aujourd’hui.L’espace public semble devoir être de plus en plus multifonctionnel, et permettre des usages diversifiés (loisir, marche, jeux, res-tauration, relaxation, activités culturelles et commerciales…).

dysfonCtionnements et Conflits dans les espaCes publiCs

Les villes du projet USER font face à différents conflits d’usages sur leurs sites pilotes : conflits entre usages résidentiels, de tourisme, de loisir, usages déviants ou non prévus, appropriation de l’espace public par certains groups d’usagers (en fonction de l’âge, de l’origine, des coutumes…), différences d’usages entre ceux qui utilisent l’espace public pour s’y arrêter ou pour le traverser, privatisation de l’espace public, conflits entre différents moyens de déplacement (piétons, cycles, voiture…).

Le concept de dysfonctionnement concerne donc l’inadéquation entre différents usages d’un même site. Mais il peut également décrire l’absence d’usages, le trop-plein d’usages, ou le déséquilibre des usages d’un site à différents moments de la journée.Au sein du projet USER nous considérons que ces conflits et dysfonctionnements sont influencés par une forme urbaine et un aménagement inappropriés, par une mauvaise ges-tion urbaine, mais aussi par le manque de compréhension des besoins des usagers, et par le comportement des usagers.

introduction

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Pratiques des villes USER

PraTiqUes Des villes User

d i A g n o s T i Q u e r l e s c o n F l i T s e T l e s dY s F o n c T i o n n e m e n T s d A n s l ’ u s A g e d e s e s pA c e s p u b l i c s

impliquer les usaGers dans le diaGnostiC des usaGes d’un site

Il semble nécessaire d’impliquer les usagers dans la planification urbaine et la concep-tion des espaces publics afin de pouvoir bénéficier de leur « expertise d’usage » - qui est l’une des principales sources d’informa-tion quant à la manière dont les espaces publics sont utilisés et aux dysfonctionne-ments qui s’y produisent. Comprendre les

usages et les usagers est ainsi la base pour améliorer les espaces publics, à la fois dans leur conception et leur gestion au quotidien.C’est pourquoi dans le cadre de USER, les villes ont étudié les usages et les usagers de leurs sites pilotes.

dresde — une étude pour mettre à jour les perceptIons du quartIer par les usagers et leurs besoIns

Le Département de Géographie de l’université technique de Dresde a réalisé une étude sur la perception des espaces publics et leur utilisation. Ceci, afin de mieux comprendre la manière dont les habitants perçoivent leur quartier et l’habitent, et quels sont leurs besoins qui pourraient rester insatisfaits. Il s’agissait notamment d’interroger les personnes sur la manière dont elles perçoivent « leurs » espaces publics, ce qu’elles aiment, n’aiment pas, ce qu’elles proposent en termes d’amélioration.

la premIère étape de l’élaboratIon des plans d’actIon locaux des vIlles a été une phase de dIagnostIc approfondI des usages du sIte pIlote, des problèmes exIstants et des qualItés du sIte. démarche partagée, maIs mIse en œuvre de manIère assez dIfférente dans chaque vIlle.

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Pratiques des villes USER

cette étude a été menée en direction de 300 habitants du site pilote, à l’aide d’une enquête, mais aussi à l’aide d’ateliers de cartographie mentale permettant d’iden-tifier les espaces plus ou moins appréciés. En reportant leurs perceptions sur une carte et en cartographiant leurs usages quoti-diens des espaces publics, les habitants ont permis de dresser des cartes thématiques allant des promenades favorites à l’identifi-cation des lieux peu agréables, en passant par l’identification de sites à améliorer.

Les participants ont été amenés à classer par ordre d’importance et de pertinence certains qualificatifs propres à l’espace public. Les résultats montrent que la sécu-rité, la propreté, la végétalisation et la civi-

lité sont les qualificatifs que les personnes enquêtées mettent en avant pour décrire un espace public idéal. Il importe de signaler que paradoxalement, les habitants n’identi-fient pas la sécurité et la propreté comme des problèmes quotidiens sur les espaces publics analysés.

En termes de participation des habitants, les résultats montrent que 62% des personnes interrogées ont une opinion sur la manière dont les espaces publics devraient être transformés pour répondre à leurs besoins, et qu’elles souhaiteraient être consultées sur ce point. En particulier, la question des usages futurs des espaces publics actuelle-ment inutilisés soulève beaucoup d’intérêt.

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Pratiques des villes USER

CraCovie — partager le dIagnostIc des espaces publIcs avec les enfants

Le diagnostic des usages réalisé dans le quartier d’azory a principalement été réalisé durant les réunions du LSG, en 2013. Lors d’ateliers de travail les partenaires locaux ont travaillé sur la base des plans du quar-tier, en y reportant les problèmes connus et les solutions envisagées.

La ville de cracovie a porté une atten-tion particulière au recueil des paroles des enfants et des jeunes, qui sont des usagers importants de l’espace public dans le quar-tier. Pour ce faire, deux événements ont été organisés. En premier lieu, et en partenariat avec les écoles du quartier, une enquête a été conduite parmi les élèves. Ils ont été inter-rogés sur les espaces publics qu’ils aiment fréquenter, ceux qu’ils n’aiment pas. Ils ont été incités à donner leur opinion sur les changements qu’ils jugent nécessaires dans le quartier. Plus de 300 réponses ont ainsi été obtenues, synthétisées, et inclues dans le diagnostic global du quartier. En second lieu, les animations dans le cadre de la fête de Pâques ont été l’occasion d’organiser un concours de dessin entre les enfants, sur le thème de « Dans mon azory… ». 160 dessins ont été réalisés et discutés avec les élèves.

Grenoble-alpes métropole — analyser les problèmes avec les professIonnels de la gestIon urbaIne

a l’échelle de l’agglomération urbaine, cer-taines préoccupations sont partagées par les acteurs de la gestion urbaine (professionnels municipaux, bailleurs sociaux, élus, associa-tions d’habitants…). c’est pourquoi un partage d’expérience a été mis en place sur l’agglomé-ration, piloté par un centre de ressource. Les principales thématiques de discussion liées à l’usage de l’espace public sont :

• Existence de conflits d’usage dans l’es-pace public (appropriation des espaces, dégradation, gestion des déchets…)

• Complexité de la forme urbaine qui engendre un manque de visibilité en termes d’usage, des problèmes de ges-tion, des partenariats complexes.

• Le manque de prise en compte des ques-tions d’usage dans les projets urbains. ceci est souvent dû à des segmentations trop marquées entre les tâches de conception, de gestion, d’animation sociale… Le fait que les usages soient rarement partie inté-grante du projet politique (plutôt focalisé sur la forme urbaine) est également un sujet de complexité.

• La difficulté d’adapter les espaces publics aux usages après livraison des projets de rénovation.

Dans le cadre de ce réseau de partage d’ex-périence, les villes et leurs partenaires se positionnent eux-mêmes en tant qu’acteurs du changement. Elles font également appel à des experts externes pour venir enrichir leurs questionnements, échanges et projets.

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Pratiques des villes USER

lublin — quand les gens ne parvIennent pas à s’IdentIfIer à l’espace publIc qu’Ils utIlIsent. les obstacles à l’ImplIcatIon des usagers

L’objectif des groupes de support local (LSG) est de permettre d’impliquer l’en-semble des usagers d’un site. La ville de Lublin ne rencontre pas de difficulté à impli-quer des organisations telles que des asso-ciations locales, des universités, les services municipaux. Elle achoppe cependant sur la manière d’impliquer les usagers à titre indi-viduel (habitants, passants, conducteurs, piétons…). c’est pourquoi elle a mis en

place des actions éphémères sur l’espace public (préfigurations d’aménagement, événements festifs…), permettant d’attirer les gens, en les couplant à des démarches de consultation. cependant ces actions ont peu mobilisé : les gens se sentent intimidés, presque découragés, en un mot, « hors » du processus de changement urbain. Ils ne parviennent pas à s’identifier aux espaces publics qu’ils utilisent.

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Pratiques des villes USER

Le projet uSEr à trinidad-Perchel s’est greffé sur une dynamique mise en place depuis 10 ans en matière de participation locale. cette dynamique a permis de chan-ger certains espaces publics du quartier d’une manière collaborative. Dans la lignée de ceci, la ville de Malaga a utilisé différents outils participatifs : observation directe, réunions dans les corralones (patios par-tagés par plusieurs habitations), diverses méthodes d’enquête.Grâce à la culture pré-existante de la concertation, toutes ces actions ont per-mis d’atteindre une grande diversité d’usa-gers (habitants, techniciens de différents services municipaux, associations locales, jeunes gens…), et ont fourni à la ville une matière d’analyse dense et riche.En sont issues des propositions pour l’amé-lioration du fonctionnement des espaces publics : améliorations physiques, mise en place d’animations culturelles et sportives sur l’espace public (théâtre, concerts, mar-chés, événements sportifs). La prise en compte de la situation sociale des habi-tants (population en difficulté) a été un levier fort pour assurer la réussite de cette démarche de participation.

malaGa — observatIons collectIves et petItes expérIences de changements sur l’espace publIc : « apprendre en marchant »

Détail des outils participatifs utilisés. Des visites de site ont rassemblé environ 30 techniciens. Des ateliers avec 30 jeunes gens ont généré une dynamique partici-pative inattendue. ces jeunes semblaient peu intéressés par la vie quotidienne de leur quartier, et sont pourtant parvenus à formuler des propositions pertinentes pour l’amélioration des espaces publics. 7 boîtes à idées ont été installées dans le quartier. Plus de 100 questionnaires ont été remplis sur les besoins d’amélioration du quartier.Dans cette dynamique ont fleuri de nom-breuses petites initiatives de la part des habitants (décorations des rues avec des matériaux recyclés, mise en place de grilles de protection des arbres par les apprentis d’un atelier de forge, animation « la route des tapas »…). ces initiatives sont le résul-tat de tout ce processus d’ « apprentissage en marchant ».

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Pratiques des villes USER

Cibler un site où les problèmes d’usaGe sont les plus préGnants

Dans les projets urbains, pour pouvoir atteindre un compromis entre les différents partenaires, il importe de se baser sur une liste solide d’indicateurs partagés. Cela commence par le ciblage des lieux prioritaires d’intervention. Or, l’on s’aperçoit qu’il est parfois difficile de déterminer de manière consensuelle les priorités d’intervention.

riGa — evaluer les dIfférents espaces publIcs du centre-vIlle pour IdentIfIer le sIte pIlote user

La ville de riga a décidé de soumettre le choix de son site pilote à une décision par-tenariale. cela lui a permis de réaliser un état des lieux des besoins sur différents sites identifiés comme problématiques, et d’iden-tifier celui considéré comme prioritaire.

Dans une première étape, le LSG a donc évalué les usages de 6 espaces publics situés dans le centre ancien de riga, sur proposition de la ville. Les partenaires ont suggéré d’analyser 2 sites supplémentaires.

L’analyse a été conduite sur la base des critères suivants : • Complexité des conflits et des dysfonc-

tions• Diversité des conflits existants et niveau

d’impact• Faisabilité d’une transformation des

espaces par la ville de riga• Sécurité• Pertinence pour le développement du

centre ancien de riga• Intérêt des partenaires dans la transfor-

mation de cet espace public

cette première étape a permis de restreindre la liste à 4 sites. ces 4 sites ont été soumis à l’analyse d’un groupe de travail élargi en utili-sant une autre méthode de travail. Le groupe a dû répondre à 2 questions, pour chaque site proposé :

• Quelles sont les qualités et les atouts de ce site ?

• Quelles sont les faiblesses et les dysfonc-tionnements de ce site ?

Ces discussions ont permis l’identification finale (par vote) des deux sites pilotes USER, l’un étant prioritaire par rapport à l’autre.

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Pratiques des villes USER

lublin — prIorIser les espaces publIcs en fonctIon de leur Importance pour l’attractIvIté de la vIlle

tous les espaces publics traités dans le cadre du projet sont situés en centre-ville. Du fait de leur position, ces sites ont un fort poten-tiel pour devenir des lieux de vie très dyna-miques. cependant ils ne sont pas encore assez intéressants pour les usagers, qui les utilisent surtout en les traversant, ou en les visitant (rarement). au lancement du projet uSEr, la ville de Lublin s’est donné l’objectif d’ « améliorer l’attractivité de la « ligne de vie » de la ville». cette « ligne de vie » iden-tifie un réseau d’axes et d’espaces publics de première importance pour les usagers de la ville (habitants, touristes, étudiants), tous marqués par l’héritage historique de la ville (haute qualité architecturale et culturelle, mais qualité d’aménagement à améliorer).

Dans cette “ligne de vie”, 2 sites ont été ciblés comme prioritaires – et un 3e a été rajouté sur proposition du conseil de quartier local car il est situé entre les 2 premiers et fait un lien en termes de conti-nuité des usages. Derrière ce choix, l’idée était de prioriser des sites qui soient liés par leur usage, et notamment par l’usage qu’en font les jeunes (étudiants, jeunes actifs, enfants). Les réaménagements pro-posés dans le LAP bénéficieront certes à l’ensemble des usagers, mais les parte-naires ont préféré travailler sur les besoins propres aux usagers principaux des lieux (les jeunes) afin de mieux pouvoir orga-niser les travaux et faire des propositions adaptées.

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Pratiques des villes USER

Comment reCueillir le point de vue des usaGers sur les espaCes publiCs

Les villes doivent encore s’outil-ler de méthodes pour observer et suivre les usages et les éventuels dysfonctionnements des espaces publics. Elles devraient également s’ouvrir à la participation des usa-gers (habitants, travailleurs de terrain, associations…). En effet les avis des usagers doivent être entendus, et ce notamment pour

que les villes puissent résoudre les conflits entre les intérêts des différents usagers. Un diagnostic précis des usages et des besoins des usagers est en effet la base pour pouvoir concevoir un pro-jet d’amélioration des espaces publics. C’est pourquoi les villes de USER ont débuté la mise en place de leur plan d’action par

la réalisation d’un diagnostic des usages et des besoins des usagers. Ceci a été fait à l’aide d’enquêtes, de cartographies mentales, d’études, de groupes de travail, de diagnostics en mar-chant, d’observations sur site, de dialogues spécifiques avec certaines catégories d’usagers (enfants et jeunes notamment).

dresde — dIfférentes formes de partIcIpatIon des habItants

a Dresde, les projets de reconstruction et de développement urbain mobilisent différentes formes de participation citoyenne, principalement dans les zones de rénovation urbaine (ce qui est le cas du site pilote uSEr), dont voici un aperçu :

• Formes de participation citoyenne « conventionnelle » : événements d’informa-tion à destination des citoyens pour qu’ils s’informent sur le projet urbain et donnent leur point de vue durant des ateliers thé-matiques.

• Cartographie des lieux de bien-être. Cette cartographie est un outil simple utilisé à de nombreuses reprises sur des projets différents. Les habitants signalent leurs espaces publics favoris sur une carte, laquelle fournit ensuite une base de dia-logue avec les habitants. La ville de Dresde considère que c’est un outil qui devrait être utilisé systématiquement lors du lancement de projets d’aménagement.

• Evénements « Balades et discussion ». ce sont des événements plutôt informels où les habitants et les services de la ville se rencontrent sans ordre du jour précis, souvent en plein air. a Dresde ils ont été très fructueux, notamment dans le cadre de la forte dynamique de développement urbain.

• Le « débat dresdenois » est une forme de participation consacré au développement urbain. Il combine une consultation sur internet à une participation sur site, notam-ment durant des événements. une boite à idée est ouverte dans les services munici-paux. Ceci afin de diversifier les sources de consultation sur un sujet bien identifié.

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Pratiques des villes USER

lublIn — Interroger les usagers sur les attrIbuts des espaces publIcs

Dans le cadre de la démarche de diagnostic des usages mise en place par Lublin, un ques-tionnaire portant sur les attributs de l’espace public a été soumis aux usagers. Il portait sur les attributs suivants :

accessibilité

• Est-Il aisé de circuler à pied ? En transport en commun ? En vélo ?

• Le lieu est-il accessible aux personnes à mobilité réduite ?

• La signalétique est-elle claire ?• Est-ce un lieu bien connecté au reste de

la ville ?

sécurité

• Il y a t-il des caméras de vidéosurveillance ?• Le lieu est-il utilisé le jour et / ou la nuit ?• Est-il beaucoup fréquenté ?• Est-ce que les gens se sentent en sécu-

rité ? Les femmes notamment ?• Est-il suffisamment éclairé la nuit ?• Les démarcations entre zones piétonnes

et automobiles sont-elles suffisamment claires ?

Confort

• Il y a t-il de quoi s’assoir ?• Il y a-t-il des sièges à la fois à l’ombre et au

soleil ?• Est-ce un site propre ?• Est-ce bruyant ?

identité

• Qu’est-ce qui amène les gens en ce lieu ?• Cet endroit a-t-il quelque chose de spécial

pour ses usagers ?• Est-ce qu’il est considéré comme un lieu

important dans la ville ?

Convivialité, inclusion

• Les gens viennent-ils entre amis ?• Leur arrive t-il de faire de nouvelles ren-

contres ici ?• Les personnes marginalisées trouvent-

elles une place sur ce lieu ?

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Pratiques des villes USER

rIga — enquête de satIsfactIon auprès des usagers

Les résultats de cette enquête menée auprès des usagers du site pilote de riga ont enrichi le diagnostic des dysfonctionnements et des besoins des usagers. L’enquête sera de nou-veau effectuée après le réaménagement du site pour comparer les résultats avec l’état initial. a noter, les résultats de cette enquête correspondaient parfaitement aux indicateurs de résultat identifiés pour le plan d’action local.

questionoui(%)

non (%)

en partie (%)

Etes-vous satisfait de la qualité actuelle de la place ? 14 65 20

Est-ce que la place est pour vous un lieu de destination ? 35 37 29

Etes-vous satisfait de l’aménagement piéton ? 24 61 14

Est-il aisé de se rendre de la place aux lieux alentours ? 45 14 41

Etes-vous satisfait des possibilités offertes par la place pour le loisir et la détente ?

10 76 14

Etes-vous satisfait de la qualité de l’information visuelle sur la place ?

10 61 29

Vous sentez-vous en sécurité sur cette place, y compris la nuit ? 76 18 6

La place est-elle bien entretenue ? 14 78 8

Etes- vous satisfait de l’aspect visuel et de l’identité de la place ? 14 55 31

Etes-vous satisfait du mobilier urbain de la place ? 14 82 4

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Pratiques des villes USER

A c T i o n s d e s v i l l e s u s e r p o u r A m e l i o r e r l e s u s A g e s d e s e s pA c e s p u b l i c s

Dans la plupart des villes du projet uSEr, les espaces publics souffrent d’un aménagement et d’un mobilier urbain inapproprié – du fait d’un manque de compréhension des besoins des usa-gers, d’une mauvaise gestion, ou d’une mauvaise

utilisation par les usagers. c’est pourquoi il semble important de travailler à remettre en adéquation les usages avec espaces publics, et les espaces publics avec les usages.

améliorer la Convivialité des espaCes publiCs

L’objectif de créer des espaces publics conviviaux peut être considéré comme naïf au vu de l’am-pleur de certains problèmes à résoudre. Les villes du projet uSEr n’évacuent pas la question de la complexité de nos villes où s’entremêlent des pro-blèmes d’immigration, de congestion du trafic, de

tourisme, de développement économique. tous ces problèmes doivent être abordés de front si l’on souhaite instaurer plus de convivialité sur nos espaces publics ; mais la convivialité peut être une approche transversale aux politiques liées à l’es-pace public.

copenhague— aménager des espaces publIcs partagés pour aIder à mIeux accepter l’autre

ChanGer les problemes en solutions

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Pratiques des villes USER

Les principaux usagers de Sundholm passent la plupart de leur temps dans les rues. Il s’agit en effet de personnes sans domicile fixe, dont la rue est le chez-soi. c’est pourquoi l’objectif d’assurer un usage convivial des lieux avec les autres usagers est important.La tâche est vaste et il ne faut pas entendre la résoudre uniquement par des solutions en termes d’aménagement et d’équipement urbains. Il faut travailler à l’acceptation de l’autre également. c’est pourquoi la ville a mis en place un jardin partagé, dans le but d’y faire travailler ensemble, vers un même objectif, ces personnes sans domicile, des résidents des quartiers alentours – le lieu étant visible pour les autres passants. cer-taines personnes sans domicile enseignent l’apiculture aux enfants… ceci est une démarche fondamentale – et fructueuse – pour briser les barrières des préjugés et des peurs. Le fait également de partager l’entre-tien d’une parcelle commune favorise le sen-

timent d’appartenance des uns et des autres à ce jardin et aux espaces publics alentours.cette « poche de convivialité » dans Sun-dholm a en effet vocation à faire tâche d’encre sur la cohabitation dans les espaces publics environnants. Et, si l’image des lieux en devient conviviale, il est possible – et souhaitable – que cela attire de nouveaux résidents, de nouveaux usagers qui vien-draient dynamiser et développer le quartier.La ville de copenhague cherche ainsi à aménager et gérer les espaces publics à des fins de convivialité (notamment via la mise en place de mobilier urbain extérieur à l’usage des personnes sans domicile) – ce qui a été réussi dans le jardin collectif. Elle s’applique désormais à renforcer le sentiment d’appartenance des usagers aux lieux, notamment en organisant des événe-ments culturels ponctuels.

dresde — réaménager le parvIs de la gare en un lIeu plus fonctIonnel, plus vIvant et plus convIvIal

La gare « Mitte » est un espace de jonction entre les quartiers Friedrichstadt et Wils-druffer Vorstadt. Les rails forment une cou-pure brute dans le paysage urbain, plutôt malvenue et peu attractive. Du côté ouest de la gare, le parvis vient de faire l’objet d’une rénovation. cependant les habitants la trouvent toujours peu attractive, et ne l’utilisent pas à des fins de loisir – unique-ment pour des déplacements. Le groupe de travail uSEr, après analyse des usages et des besoins, a défini les objectifs sui-vants pour cette place : améliorer l’attracti-vité des arches sous le pont de chemin de fer (qui bordent la place), faire de la place un lien entre les deux quartiers, soutenir le développement des usages de la place, renouveler l’image du site.La ligne directrice de ce projet est donc la revitalisation du site, en le rendant plus accueillant, plus vivant, en y implantant de

nouvelles activités.Pour ce faire, la ville prévoit de : mettre en place des « containers artistiques » (expo-sitions temporaires et événements culturels dans des containers), aménager une scène pour des événements en plein air, installer une galerie artistique sous les arches du pont de chemin de fer, installer un marché hebdomadaire sur la place.

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Pratiques des villes USER

tester des solutions GrâCe aux usaGes et aménaGements provisoires

Nos villes contiennent toutes des friches, des espaces abandonnés (par l’histoire, par l’arrêt de projets urbains notamment à cause de la crise, ou simplement des espaces « en attente d’aména-gement »), des dents creuses qui marquent des ruptures dans le réseau des espaces publics. Com-ment aménager ces sites pour en faire des espaces publics fonctionnels ? Préfigurer les aménage-

ments et les usages grâce à des installations tem-poraires peut être une solution.D’une manière plus large, sur tous les types d’es-paces publics, l’utilisation d’aménagements tem-poraires peut permettre de créer une dynamique locale, de susciter l’intérêt et la rencontre autour du devenir du lieu – et de créer un projet collectif pour vivre ensemble.

pescara — préfIgurer un futur aménagement à l’aIde de constructIons temporaIres et partIcIpatIves

La ville de Pescara travaille sur un vaste projet d’aménagement urbain de zones en friches. Dans le cadre d’un projet à si long terme, l’utilisation d’aménagements tempo-raires peut être intéressante, à la fois pour tester les solutions envisagées et pour impli-quer les habitants durant la phase, souvent problématique, de l’attente des travaux. a Pescara, la technique d’aménagements temporaires utilisée se devait d’être peu onéreuse en plus d’être participative. Elle s’est basée sur l’expérience de construc-tion d’un espace public temporaire menée à Saragosse (Espagne) : expérience "Esto-noesunsolar" visant à rénover des espaces publics vides en travaillant sur le sentiment d’appartenance des habitants.

Le cœur du LaP de Pescara est l’aménage-ment d’une « dorsale verte », parc piéton qui structurerait l’axe de déplacement sur la zone à aménager. La ville souhaite pré-figurer ces aménagements à l’aide d’ins-tallations temporaires. Pour ce faire, elle souhaite impliquer les habitants à la fois dans la phase de conception et dans la phase de mise en œuvre de ces construc-tions, selon les impératifs suivants :

• Utiliser des matériaux peu chers, recyclés• Préfigurer les usages des espaces publics :

parcs, aires de jeu et lieux de rencontre• Travailler avec du personnel en insertion• Faire participer les habitants dans la

construction des aménagements• Impliquer les habitants dans la gestion

des aménagements

c’est pourquoi Pescara a choisi de travail-ler à l’aide d’aménagements en terre cuite, technique de construction typique de la région des abruzzes, qui demande de la main d’œuvre (et permet donc la participa-tion d’habitants), est maniable, résistante au temps et peu chère.

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Pratiques des villes USER

lublIn — préfIgurer des InterventIons légères sur la forme de l’espace publIc

La ville de Lublin a choisi de mener rapidement des actions de préfiguration de change-ments physique de ses sites pilotes, à la fois pour faire réagir les usagers, pour les interroger (diagnostic des usages), et pour tester les solutions envisagées depuis longtemps par les services d’urbanisme.

place rybny - Sur cette place, l’action qui a eu lieu ne préfigurait pas des aménage-ments précis mais, en installant des coussins, en créant des lieux d’ombre, en colorant les pavés et invitant les gens à s’asseoir, ajouter des couleurs et profiter de l’ombre, la ville a souhaité montrer aux usagers qu’une autre place était possible. Ceci, afin d’ouvrir le dialogue sur le futur de la place.

Place Łokietka - a la tombée du soir, les usagers étaient invités à réinvestir la place qui, grâce à un système d’éclairage aux lan-ternes, n’avait plus son caractère discontinu et austère mais devenait un lieu de fête.

Place Kochanowskiego - Les aménage-ments de cette place, mis en place et mis en vie par des étudiants, avaient pour objec-tif d’inciter les passants à s’arrêter sur cette place qu’ils ne faisaient que traverser. a l’aide de fauteuils, de limitations visuelles des parcours, les étudiants les incitaient à discuter et à porter un regard nouveau sur les potentialités de la place.

malaga — InventaIre des dents creuses du quartIer de trInIdad-perchel

ce quartier souffre de l’image véhiculée par ses nombreux espaces extérieurs en friche, souvent sales : image négligée, anxiogène, image d’une ville inachevée. Pour faire face à ce problème, la ville a réalisé un inventaire exhaustif de tous ces lieux en les caractéri-sant (état visuel, espace clôt ou non, acces-sibilité… - un point n’a pas pu être clarifié : la propriété de ces espaces, en dehors de ceux possédés par la ville). 137 sites ont ainsi été identifiés dans le quartier, dont 68 utilisés (principalement pour le stationnement), et 69 sans aucun usage.Le groupe de travail uSEr a bâti des propo-sitions pour réutiliser ces sites, de manière permanente ou temporaire. ces proposi-tions, basées sur le diagnostic des usages du quartier, s’orientent plus vers le soutien au développement d’activités économiques et des usages de loisirs ou de sport étant

donné le manque souligné par les habitants. Parmi les propositions d’aménagements temporaires, la plupart concernent la mise en place de terrains de sport, de parcs, d’aires de jeux (les propositions d’aménage-ment permanents envisageant l’installation de restaurants, commerces).

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Pratiques des villes USER

un espaCe publiC pour tous ?l’usaGe de l’espaCe publiC peut être restreint à Certains usaGers

Rendre l’espace public inclusif et éviter les discriminations est un autre défi majeur pour les villes du projet USER. En effet, un espace public inclusif, qui autorise l’accès à tous, peut être source de conflits. Par définition,

un espace public permet l’accès de tous au site – il s’agit d’une question de droit à la ville, d’éga-lité. Cependant, pour des raisons liées au fonctionnement urbain, à la cohabitation entre usagers, à l’organisation des usages, l’usage

des espaces publics peut être délibérément pensé pour une certaine catégorie d’usagers. Un choix qu’il s’agit de mettre en œuvre de manière raisonnée et avec pédagogie.

copenhague — consacrer l’usage d’une rue aux personnes sans domIcIle

Pour améliorer l’inclusion du quartier Sundholm (historiquement isolé car abritant des populations marginalisées) dans la ville, la municipalité de copen-hague combine différentes actions. La plus emblé-matique est peut-être la décision de reconnaître délibérément la présence de personnes sans domi-cile dans les rues du quar-tier, et de considérer les espaces publics comme un lieu d’accueil pour eux. a cette fin, dans une position très militante, la ville a mis

en place un mobilier urbain évoquant un salon en plein air : abris, bancs, lampa-daires, poubelles… ceci, à la fois pour leur fournir un lieu « ressource » où ces personnes peuvent se regrouper, mais aussi pour aider les passants à accep-ter leur présence sur l’es-pace public.ces personnes sans domi-cile sont aussi impliquées dans l’entretien d’un jardin collectif dans Sundhom, jardin co-cultivé avec les résidents du quartier.

Enfin, la ville a lancé un pro-gramme de construction de logements en bordure du quartier, de manière à attirer des habitants de classe moyenne, et compte s’investir dans le maillage social entre les nouveaux venus et les usagers de Sundholm.ce projet de la ville de copenhague est important dans son message de tolé-rance et dans son objectif de permettre à tous à coha-biter sur l’espace public.

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Pratiques des villes USER

modifier la forme des espaCespubliCs pour influenCer leurs usaGes et leurs fonCtions urbaines

Le fonctionnement des espaces publics est parfois problématique car en inadéquation avec les comporte-ments des usagers, ou car la forme urbaine et l’aménagement sont inappropriés, ou encore car le site est mal entretenu. La manière de faire correspondre la forme urbaine avec les usages a été au cœur des échanges au sein du projet USER.

Grenoble-alpes métropole, ville de saint-martin d’hères — clarIfIer les lImItes entre les espaces publIcs et prIvés pour clarIfIer les usages

Le quartier renaudie est caractérisé par une forme urbaine extrêmement compliquée : cheminements piétons tortueux et sur plu-sieurs niveaux, architecture en dalles, places peu visibles… La population y est souvent en difficulté sociale et de nombreux loge-ments sont sociaux. Les appartements sont vieux et coûtent cher à entretenir.a renaudie, les espaces publics sont peu et mal utilisés, pour de nombreuses raisons. Ils sont inhospitaliers, majoritairement en béton avec peu de végétation. Ils ne sont pas hiérarchisés : le quartier n’a pas de centre à partir duquel se structureraient les usages des espaces publics. Les usagers en effet ne font que traverser le quartier, sans s’y arrêter. un sentiment d’insécurité est également ressenti par certains usagers, dû à la fois au caractère très labyrinthique des lieux et à leur aspect dégradé, mais aussi à la présence de groupes d’hommes ven-dant de la drogue et s’appropriant l’espace public. une autre raison à ce peu d’usage des espaces publics est le manque de lisi-bilité des limites entre espaces publics et espaces privés, qui cause notamment un vrai manque d’intimité dans les rez-de-jar-din, lesquels sont utilisés parfois depuis la rue pour déposer des ordures et de ce fait abandonnés par les habitants. a tout cela se surajoute une domanialité très complexe qui rend la gestion et l’entretien de ces espaces publics parfois peu réactive.Sur la base de ce constat, la ville et ses par-tenaires (principalement le bailleur social) cherchent à mettre en place des actions pour restaurer la qualité d’usage et la convi-

vialité des espaces publics. une action a été mise en œuvre sur une place qui cristallise les problèmes, autour de laquelle la majorité des logements sont vacants, notamment du fait (entre autres) du problème de l’uti-lisation des rez-de-jardin. cette action vise à rendre de l’intimité à l’espace public en créant un lieu plus clos pour les habitants, et à restaurer les limites autour des jardins (haies). ce projet est un test qui pourrait être reproduit ailleurs dans renaudie.ailleurs dans le quartier, la ville accompagne les habitants pour rénover de petits espaces publics, afin d’améliorer leur quotidien dans le quartier tout en maintenant constant le dialogue institutions – habitants.

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Pratiques des villes USER

rIga — prévoIr les nouveaux usages et les aménagements du sIte

Latvian Riflemen Square should play a key La place des tirailleurs Lettons de riga devrait jouer un rôle central dans l’organi-sation de la ville, en tant que porte d’entrée sur le centre ancien touristique. cependant sa forme urbaine ne le permet pas et sa qua-lité d’usage est très faible. c’est pourquoi, sur la base du diagnostic des usages, la ville envisage de modifier la forme urbaine à la fois pour ouvrir la place sur la ville et pour en enrichir les usages.

comme vu plus haut, l’aménagement de la place fait défaut en de nombreux points : pas de connexion avec les espaces publics environnants, pas de mobilier urbain invi-tant à passer du temps sur la place, pas de verdure, pas de cheminement piéton clair,

trop d’emprise du stationnement automo-bile (dont cars de tourisme) sur l’espace dis-ponible. La forme urbaine austère et neutre ne permet pas de comprendre quelle est la fonction urbaine de la place.

La ville a défini ces axes pour construire le projet de réaménagement de la place :

Grenoble-alpes métropole, ville de pont-de-Claix — créer un chemInement pIéton pour revItalIser un quartIer

Le quartier Iles-de-Mars / Olympiades est un quartier d’habitat social de forme urbaine plutôt classique (immeubles en barres et tours, habitat social et en copropriété). Le quartier est replié sur lui-même au regard du fonctionnement de la ville alentour. au sein de ce quartier, les espaces publics n’étaient pas de bonne qualité (mobilier urbain obsolète, manque de cheminements piétons, omniprésence de la voiture avec le stationnement…), et ils ne permettaient pas de se rendre directement à pieds d’un côté à l’autre du quartier.

Sur la base de ce constat, la ville a débuté un projet de renouvellement des espaces extérieurs du quartier. La première phase des travaux a été consacrée à raser les bar-rières physiques (murs, espaces vides) au cœur du quartier pour créer à la place un parc et un cheminement piéton. Désormais, les habitants peuvent circuler entre chaque côté du quartier. Le parc a été conçu comme un lieu de convivialité : il est doté d’aires de jeux pour enfants, de terrains de sport, d’un agora pour les événements en plein air, d’un jardin collectif…

• Une place chargée d’histoire (une porte vers le Vieux Riga, redonner sens à son nom, valoriser les monuments historiques la bordant)

• Une place pour les gens (amélioration du trafic routier environnant, réorganisa-tion des parkings, création de zones de détente, amélioration des itinéraires pié-tons et cyclistes, possibilité de tenir des événements en plein air, amélioration et sécurisation de l’accès aux berges de la rivière attenante à la place…)

• Une place comme lieu d’activités (amélio-ration de la qualité visuelle de la place à des fins touristiques, point d’information pour habitants et touristes...)

• Une place mieux gérée (plus de finance-ments pour la gestion et l’entretien de la place, refonte de l’organisation interne pour la gestion de la place)

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Pratiques des villes USER

lIsbonne — renforcer la cohésIon socIale et amélIorer l’aménagement urbaIn des quartIers prIorItaIres

Le programme de renouvellement urbain de la ville de Lisbonne (programme bIP-ZIP) est basé sur l’objectif de renforcement de la cohésion sociale, de promotion de l’implica-tion partenariale des habitants. Le site pilote uSEr à Lisbonne est un vaste quartier d’habitat social dans lequel les espaces publics sont soit des routes, soit inexistants (friches urbaines ou végétales). La ville y développe un processus de rénova-tion des espaces publics en partenariat avec les habitants. Le renouvellement des espaces publics devient en ce sens un outil de soutien à la cohésion sociale.Dans le cadre de ses budgets participatifs, la ville soutient des projets de rénovation de l’espace public, selon des critères de déve-loppement durable et de connexion du quar-tier avec la ville environnante. au sein du LSG se jouent des relations par-tenariales fondamentales pour la réussite du projet. En effet ce groupe de travail permet de résoudre des conflits qui, s’ils sont plus larges que la seule question des espaces publics (ex : conflit entre habitants et la compagnie d‘électricité), cristallisent des tensions qui empêchent d’avancer sur l’ob-jectif du renouvellement urbain. Le plan

d’action local porté par Lisbonne ambitionne donc de faire de l’amélioration des espaces publics un vecteur de cohésion sociale. Son objectif central est d’ « initier un processus de rénovation urbaine via la réhabilitation des espaces publics ».

ce nouvel espace public a été conçu en collaboration avec les habitants, afin de l’adapter au mieux aux attentes des rive-rains. cependant la ville et ses partenaires s’organisent maintenant pour faire face aux problèmes d’usage qui apparaîtront proba-blement sur ce site – comme sur tout nouvel espace public. Il s’agit de mettre en place un dispositif partenarial de veille de ter-rain pour repérer les dysfonctionnements, y réagir rapidement, tout en maintenant un dialogue continu avec les habitants pour comprendre les raisons des problèmes et construire ensemble des solutions.Pour les phases suivantes du projet urbain, la ville entend renouveler la démarche approfondie de consultation des habitants qu’elle a mis en œuvre lors de la première phase, car cela s’est avéré fructueux (adap-tation de la forme urbaine aux besoins, donc bonne appropriation du site à la livraison).

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Pratiques des villes USER

pescara — promouvoIr la mobIlIté douce et amélIorer les connexIons urbaInes grâce à une voIe verte

au sein du vaste projet d’aménagement de la zone pilote de Pescara, le projet uSEr se focalise sur le projet de « Dorsale verte », axe structurant du futur tissu urbain. Il s’agit d’une large ceinture verte qui s’étend sur toute la longueur de la zone et entend connecter les différents espaces publics et lieux d’activité. c’est donc un rôle central et la Dorsale verte sera dotée d’équipements multifonctionnels pour assurer des fonc-tions de loisirs, de déplacement, de poumon vert. Elle sera structurée autour des dépla-cements en mobilité douce.

La ville attend de ce nouvel espace public qu’il soit :

• Bien conçu mais surtout bien géré• Un espace vert de qualité et à haute per-

formance environnementale• Un lieu d’interactions sociales• Un lieu conçu et géré de manière parti-

cipative• Un lieu emblématique pour la communi-

cation et la promotion du site.

Le plan d’action de la ville de Pescara sur cette Dorsale verte se concentre sur la participation et la communication avec les usagers, de manière à mieux comprendre leurs besoins, à anticiper et résoudre les conflits, et à les intégrer dans la lourde dynamique de rénovation urbaine à l’œuvre dans la zone.

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Pratiques des villes USER

pA r T e n A r i AT s l o c A u x e T g e s T i o n d e p r o J e T

assouplir les méthodes de Gestion de projet pour pouvoir s’adapter à l’évolution des usaGes

La performance des espaces publics dépend de deux éléments : la forme physique des espaces et la manière dont ces lieux sont utilisés et régulés. Les institutions sont responsables de la régulation des usages et leur présence sur l’espace public est

souvent rendue visible par leur rôle de gestion et d’entretien. Pour répondre à l’évolution des usages et à l’apparition de dysfonctionnements, les villes doivent s’organiser pour agir de façon efficace, en interne et vis-à-vis de leurs partenaires.

Grenoble-alpes métropole — rendre les projets urbaIns plus souples de manIère à pouvoIr les co-construIre avec les habItants

Les villes de l’agglomération grenobloise tendent à adopter des méthodes plus souples pour la gestion des projets urbains. cette souplesse doit permettre notamment de pouvoir réadapter le projet initial aux résultats de la concertation avec les habi-tants. assouplir la gestion de projet peut se faire par différents moyens : identifier cer-taines parties du projet pour qu’elles soient co-construites avec les habitants ; concevoir le projet urbain après observations sur site.

Il est aussi intéressant de réserver des lignes de financement pour pouvoir effectuer des aménagements correctifs sur site si des dysfonctionnements d’usage apparaissent. Dans cette logique, le projet d’aménage-ment urbain n’est pas conçu comme un projet définitif : il pourra être réajusté par la suite en fonction de l’évolution des usages.

assouplir la gestion de projet de cette manière suppose cependant la mise en place d’un système de veille active sur les usages, et le renforcement du partenariat local pour permettre l’observation parta-gée des problèmes et la réactivité lorsque cela est nécessaire.

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Pratiques des villes USER

pour une Gestion partenariale des espaCes publiCs

Les villes du projet USER se sont accordées sur l’im-portance d’impliquer les partenaires locaux dans la gestion et l’entretien des espaces publics : ces tâches ne doivent pas incomber à la ville seule. En

ce qui concerne l’implication des usagers à titre individuel, développer un sentiment d’appartenance semble être une démarche nécessaire pour les res-ponsabiliser quant à l’entretien de l’espace public.

Grenoble-alpes métropole — mettre en œuvre la gestIon urbaIne et socIale de proxImIté (gusp)

La gestion urbaine et sociale de proximité a pour objectif d’instaurer un partenariat local étendu (ville bailleurs, habitants et leurs représentants, divers services techniques…) afin d’assurer le bon fonctionnement de la ville au quotidien. Sur les espaces publics, la GuSP se traduit notamment par une recherche de l’appropriation des espaces par les habitants, par la volonté d’amélio-rer la qualité d’usage des sites, par un effort accru pour assurer le bon entretien de ces espaces. cette démarche suppose la mise en place d’une organisation spécifique, couplant une présence sur le terrain, une collabora-tion étroite entre services d’urbanisme, ser-vices techniques et services sociaux, et une démarche partenariale plus vaste que les seuls acteurs de l’urbanisme.La GuSP est par exemple souvent mobili-sée pour améliorer la collecte des déchets sur l’espace public – et pas seulement en termes techniques. Elle s’applique à sensibi-liser les habitants sur les modes de collecte (par l’organisation d’événements festifs par exemple), à accompagner leurs chan-gements de pratiques (ex : porte-à-porte effectué par des messagers du tri), tout en

mettant en place des modes de collecte plus efficaces.L’entretien des espaces publics peut s’ac-compagner d’actions pour en améliorer la qualité, comme la végétalisation – la GuSP met en place des actions qui ne nécessitent pas d’investissements lourds. ces actions de végétalisation par exemple sont menées en partenariat entre les services techniques de la ville, les bailleurs sociaux et les associa-tions de locataires.

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Pratiques des villes USER

Construire un partenariat solide et multidisCiplinaire

La mise en place d’un partenariat local solide est indispensable. Des travailleurs en charge de l’entre-tien du site aux commerçants en passant par les associations de résidents et les bailleurs sociaux,

tous les usagers ont leur propre vision et leur propre expertise du site et il est nécessaire de les impliquer dans le projet pour qu’il réussisse. Par-delà la diversité des contextes

locaux, les villes du projet USER ont identifié des critères de réus-site communs pour ces parte-nariats, dont la ville assure le pilotage et la médiation pour dégager des consensus.

cracovIe — partager les objectIfs, parler le même langage et engager un dIalogue avec les habItants

Dans le quartier d’azory, l’un des princi-paux obstacles à la construction d’un par-tenariat local est un conflit au sujet de la domanialité – conflit entre propriétaires de logements, la coopérative de logement et la ville. En certains espaces la propriété privée est mal définie et cela génère des tensions ; tensions qu’il est indispensable de résoudre pour pouvoir avancer sur les projets liés aux espaces publics. Il faut pour cela amener les protagonistes à se parler et à travailler ensemble pour définir des objectifs partagés, et ce notamment à l’aide de médiateurs locaux qui rétabli-raient le dialogue entre ville et habitants. un « centre local d’activités » a été créé à cette fin : pour former et faire connaître ces médiateurs locaux, qui assurent le rôle de représentation des habitants du quartier.Cependant outre le fait d’identifier ces « leaders locaux » - qui en soit est déjà une tâche complexe -, il faut leur donner de la

place dans le processus de prise de déci-sion. Qui décide ? Comment atteindre une proposition commune sur la base d’opi-nions divergentes ? comment garantir l’as-pect démocratique du processus tout en restant efficace et en sachant prendre des décisions ?

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Pratiques des villes USER

Grenoble-alpes métropole, ville de saint-martin-d’hères — construIre un partenarIat local sur la base d’un dIagnostIc partagé des problèmes d’usage sur l’espace publIc

Le quartier renaudie à Saint Martin d’Hères est un quartier difficile à la fois en raison de sa forme urbaine complexe, et en raison de relations conflictuelles entre les habitants et le tandem formé par la ville et le bailleur. cependant, la ville entend agir et améliorer, notamment, la qua-lité des espaces extérieurs.c’est pourquoi il est nécessaire de ré-ouvrir le dialogue avec les habitants et de renforcer le partenariat local (avec le centre social, les associations du quar-tier, les commerçants…)Pour disposer d’une base pour la discussion et la construction du projet urbain, il était important de partager le même diagnostic des problèmes.

A cette fin, des balades urbaines ont été organisées avec les dif-férents partenaires : une avec les institutions, une avec les habi-tants, une avec les acteurs du quartier (associations, centre social), une avec les services techniques et les services de collecte. Les constats issus de ces visites ont été croisés et partagés avec les acteurs, et ont permis d’identifier des priorités d’intervention.ainsi, partager une apprécia-tion commune des problèmes s’est montré être une bonne base pour lancer un travail effi-cace avec les partenaires, car tous comprennent les objectifs pour lesquels il est nécessaire de collaborer.

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Pratiques des villes USER

développer les budGets partiCipatifs et les outils de miCro-finanCement

Adapter les espaces publics aux usages appelle également à la mise en œuvre d’actions portées par les usagers, encadrées par les villes. S’il s’agit

de projets à petite échelle, cela peut se réaliser à moindre coût et peut créer une réelle dynamique participative.

lIsbonne — soutenIr des InItIatIves des habItants pour amélIorer les espaces publIcs

Dans le cadre des opérations de rénovation urbaine de Lisbonne, la ville a mis en place des budgets participatifs pour soutenir des petites initiatives des habitants pour amé-liorer les quartiers.

Les habitants ou associations soumettent des projets pour le développement local, qui couvrent notamment les espaces publics. Le budget est de 50 000 € par projet. une fois le projet sélectionné, le partenariat est responsable de sa mise en œuvre. Sur les 4 années de fonctionnement du dispositif, de nombreux projets ont été

soumis en lien avec le développement des espaces publics : aménagement d’espaces vides, projets d’animations sur l’espace public, de développement économique. Ont ainsi été réalisés des jardins parta-gés, des espaces verts, des aires de jeu, un skate parc…

Sur cette dynamique partenariale entre habitants et ville, la ville essaye d’élargir le partenariat institutionnel pour asseoir la dynamique du renouvellement urbain du quartier.

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8 pistes pour améliorer l'usage des espaces publics

8 PisTes PoUr ameliorer l’UsaGe Des esPaCes PUBliCs

Il n’est pas question ici de dégager des “recommandations” pour les villes euro-péennes, tant l’on a vu que les solutions étaient façonnées par les contextes locaux. La question d’améliorer la manière dont sont utilisés les espaces publics en impli-quant mieux les usagers est une question complexe.Les villes du projet uSEr ont accompli un tra-vail important en arrivant à se comprendre, à identifier les principaux défis qu’elles par-tagent, et en dégageant ensemble les orien-tations que leurs villes devraient prendre pour améliorer leurs espaces publics. Les résultats du projet uSEr sont composés de ces réflexions, ces suggestions, illustrées par des expériences concrètes.

cette partie présente en guise de conclu-sion les principales idées et réflexions qui ont émergé du partage d’expérience du projet USER. Cela ne signifie pas que toutes les villes en partagent l’intégralité, mais toutes ces questions ont été débattues dans le cadre du projet et trouvent des répercus-sions concrètes dans les actions des villes sur leurs espaces publics.

Les villes membres du projet uSEr peuvent s’inspirer des pratiques des autres villes, - même si le « copier-coller » est impossible, en les adaptant à leur propre projet. chaque ville peut reconsidérer ses actions à l’aune de qui a été mis en place ailleurs, en termes de méthodes, de solutions, de processus d’implication des usagers, des outils mobi-lisés pour résoudre les dysfonctionnements. car la démarche commune est la même : améliorer les espaces publics en en compre-nant mieux les usages, leurs changements dans un contexte de plus grande diversité sociale.

Sur la base de ces échanges, nous pou-vons dégager quelques réflexions que nous considérons intéressantes à porter à connaissance des autres villes européennes.

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8 pistes pour améliorer l'usage des espaces publics

Les espaces publics sont des ensembles complexes. Il est peu probable de parvenir à trouver la bonne solution du premier coup. c’est pourquoi il peut être intéressant de tester des solu-tions avant de les développer à grande échelle. Mettre en place de petites interventions, visibles, analyser la manière dont elles fonctionnent… la logique du pas à pas est intéressante en matière de changement des usages.Les usages temporaires sont per-tinents également sur les sites peu utilisés. Pourquoi un espace public est-il inutilisé ? Est-ce un problème ? Est-il nécessaire d’y installer de nouveaux usages ou faut-il laisser les choses en l’état ?Les usages éphémères, ou tem-poraires d’un site permettent soit de mettre en place des usages flexibles, soit de préfi-gurer des usages avant travaux, soit sont un premier pas vers l’installation d’usages définitifs. Ils permettent aux urbanistes et habitants de mieux comprendre les aspirations de chacun et de se mettre d’accord en testant.Ils peuvent également être une source d’inspiration qui incite-rait les gens à venir utiliser le lieu. En effet, l’utilisation d’amé-nagements temporaires permet de tester diverses possibilités d’utilisation du lieu, et en ce sens de montrer à quel point il pour-rait être attractif. ainsi, mettre en place des aménagements éphémères permet d’impli-

quer des usagers potentiels qui viendraient tester le moyen de répondre à leurs besoins, par exemple en termes de loisirs, de sport, d’activités culturelles…La réalisation de projets collectifs autour des usages éphémères peut contribuer à renforcer l‘identité d’un lieu et le sentiment d’appartenance des usagers, en ce qu’ils sont acteurs du devenir de ce lieu. De plus, avec l’utili-sation de matériaux peu chers (voire de récupération), flexibles, ces actions peuvent se conduire à moindre coût. c’est pourquoi l’utilisation d’aménagements éphémères est souvent réalisée dans le cadre de projets artistiques ou culturels. cependant il faut souligner que le recours aux aménagements temporaires peut poser des pro-blèmes en termes d’entretien, de contrôle des usages du site, notamment si l’expérimentation est peu encadrée.ainsi l’idée d’expérimentation urbaine vise, sur le fonds, à com-penser le manque de flexibilité de l’urbanisme traditionnel qui conduit trop souvent à l’ina-déquation entre la ville et les besoins de ses usagers. Il s’agit de promouvoir la proximité, un « urbanisme sociétal » autour de petits projets, qui permettrait une analyse fine de l’évolution de usages et l’identification de contradictions qui ne sont pas toujours visibles.

en un Coup d’œil

01l e s u s A g e s é p h é m è r e s

Les usages et aménagements éphémères sont un bon moyen pour tester de nouveaux usages et de nouvelles formes urbaines, tout en aidant à l,implication des

usagers.

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8 pistes pour améliorer l'usage des espaces publics

02s é pA r e r e s pA c e s

p u b l i c s e T e s pA c e s p r i vAT i F s

Les usagers auront un usage plus adéquat d

,un site, si les

limites entre les espaces publics et les espaces privatifs sont bien délimitées.

Du fait de l’évolution de la ville ou du type d’archi-tecture, parfois la distinction entre espaces publics et espaces privés n’est pas claire et cela engendre des confusions en termes d’usage. Il existe des espaces publics aux accès restreints à certaines catégories d’usagers, dont l’usage privatif, s’il est accepté, doit être encadré (ex : terrasses de cafés, parvis de gare, aires de loisirs, pieds d’immeubles…) La présence accrue de visiteurs extérieurs et de touristes conduisent les espaces publics à être plus consacrés à des usages liés à la consommation. Les habitants peuvent en cela être bouleversés dans leurs usages quotidiens de l’espace public, notamment dans les centres anciens touristiques.Les quartiers d’habitat social révèlent une autre dimension de ces tensions entre espace public et espace privé. La forme urbaine et l’architecture ne permettent pas toujours de savoir si l’on se trouve sur un espace public ou privatif, ou ne marquent pas cette limite de manière suffisamment visuelle. De ce fait les usages de l’espace public peuvent être confus, inadéquats, ou problématiques notamment si des dif-ficultés de gestion se surajoutent.une attention spéciale doit être portée au cas des villes d’ex-Europe de l’est, comme Lublin, riga et cracovie. Dans ces villes, l’espace public a été mas-sivement privatisé à la sortie de l’ère socialiste. cela génère une véritable complexité en termes de ges-tion, les espaces étant privés mais ayant une fonction d’espaces publics.

en un Coup d’œil

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8 pistes pour améliorer l'usage des espaces publics

03r e n d r e l e s e s pA c e s

p u b l i c s p l u s c o n v i v i A u x

La signification de la « convi-vialité » a été discutée à de nombreuses reprises durant les rencontres uSEr. La convivialité sur les espaces publics ne signi-fie pas forcément une démarche active de contacts entre les usa-gers, d’interaction. La convivialité passe aussi par la cohabitation passive sur un même espace, l’observation de l’autre et la tolérance. c’est pourquoi nous plaidons pour la conception d’es-paces publics qui favorise leur utilisation par une grande variété d’usagers.cependant il n’est pas possible de forcer les gens à cohabiter. Les environnements sociaux les plus riches sont ceux dans lesquels l’on se sent libre de se mettre en groupe ou de s’isoler.Faut-il toujours essayer de revita-liser les espaces publics ? certains espaces publics ne peuvent-ils pas, ne devraient-il pas être des lieux calmes à l’abri du remous des interactions sociales ? Ne faudrait-il pas également éviter de surcharger certains espaces publics sous peine de dégrader des écosystèmes ?Dans certains cas les espaces publics peu utilisés risquent de devenir des lieux morts. En effet certaines villes uSEr tra-vaillent sur des sites où, durant une longue période, personne

ne passe et surtout, personne ne s’arrête. En ce cas il s’agit de générer de nouvelles activités, qui requalifient l’espace au-delà de sa seule fonction de voie de circulation. c’est ici que la convi-vialité devient l’objectif car elle permet de réhausser l’attractivité d’un espace public, et d’y faire revenir des usages pour réinté-grer ce site dans le réseau des interactions socio-urbaines.certaines villes du projet se penchent aussi sur la question de l’inclusivité des espaces publics, au regard des populations socia-lement exclues de la vie de la cité. cette recherche de convi-vialité passe par la nécessité de faire reconnaitre aux autres usa-gers le droit de ces personnes à utiliser l’espace public. Pour les personnes sans domicile notam-ment, vie privée et espace public sont de fait liés. comment faire pour rendre leurs besoins en tant qu’usagers des espaces publics compatibles avec les besoins des autres usagers ?Les villes uSEr ont ainsi testé des méthodes pour arriver à travailler simultanément avec différents types d’usagers, afin de briser les stéréotypes, de désamorcer les conflits et de renforcer la cohé-sion sociale qui est le ciment de la vie sur l’espace public.

Les espaces publics doivent être inclusifs afin de permettre à tous les usagers de cohabiter tout en vivant la ville à leur façon.

en un Coup d’œil

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8 pistes pour améliorer l'usage des espaces publics

04renForcer l’AppropriATion

des espAces publics pAr les usAgers

Il est plus facile d

,utiliser un lieu

auquel l,on se

sent appartenir. Les villes de-vraient renforcer l,identité des

espaces publics et aider les usagers à se les approprier.

Le sens d’appartenance à une “communauté” (au sens de « collectif ») semble être un élément important du bien-être, notamment si l’on sait que les personnes alentour le partagent aussi. ce sentiment d’apparte-nance à un tout social peut, doit également se tra-duire sur l’espace public. Il faut que les gens se sentent dehors comme ils se sentent chez eux. ce sentiment d’appartenance est aussi le socle de la responsabilité.construire ce sentiment d’appartenance est bien entendu un long processus. L’aspect visuel des espaces publics n’est pas anodin : comment se sentir attaché à un site s’il est sale, effrayant, mal réputé, délaissé ? Même si la forme urbaine est très bien conçue, l’entretien et la gestion sont ici cruciaux.Il s’agit donc de clarifier les usages, de réduire les conflits, d’améliorer la sécurité, l’accessibilité, d’ac-compagner les groupes vulnérables, d’éviter l’ap-propriation exclusive des espaces par des groups d’usagers…cependant, soutenir le développement des usages ne suffit pas. Il s’agit aussi d’impliquer les usagers dans l’entretien des espaces publics, en les responsabili-sant. Le sentiment d’appartenance crée un sentiment de responsabilité et semble à même de réduire de nombreux dysfonctionnements et conflits.

en un Coup d’œil

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8 pistes pour améliorer l'usage des espaces publics

05u n pA r T e n A r i AT p o u r

l A g e s T i o n d e s e s pA c e s p u b l i c s

La gestion d’un espace public n’est souvent pas prise en compte dans la planification du projet urbain – elle vient simple-ment s’y ajouter à la fin. Or il fau-drait à l’inverse l’intégrer dans les réflexions dès le début du cycle de projet. cela éviterait de concevoir des formes urbaines trop difficiles ou onéreuses à entretenir, ou dont l’usage peu clair serait source de dégrada-tions. cela encouragerait aussi à clarifier dès le début les respon-sabilités des différents acteurs du projet en termes de gestion, en traitant de front le problème de la domanialité. une gestion efficace et à long terme doit s’anticiper.

Les villes doivent cesser de se cantonner à des actions cura-tives (réactions aux problèmes, interventions continues pour traiter les dysfonctionnements) pour adopter une position pré-ventive – qui passe notamment par la mise en place de disposi-tifs d’observation continue des usages de l’espace public.Prendre en compte les besoins de gestion dans la conception des projets urbains, cela signifie réconcilier la sécurité, la qualité urbaine et la gestion urbaine, grâce notamment à la structura-tion d’un partenariat dédié.

L’efficience d’un espace public est influencé notamment par deux éléments : les caractéris-tiques physiques de l’espace (forme, organisation spatiale), et la manière dont les institu-tions (publiques comme privées) régulent son fonctionnement. D’une certaine manière, la ges-tion urbaine assoit le rôle des ins-titutions en tant que régulateurs de la vie sociale via leur présence sur l’espace public, à des fins de gestion. Si la gestion urbaine fait défaut, cela engendre une dégra-dation des espaces publics, donc du quotidien des usagers, et laisse rapidement place à un sen-timent d’abandon de la part des autorités publiques.

Le rôle de chaque parte-naire – dont les usagers – dans la gestion et l

,entretien des

espaces publics doit être clair.

en un Coup d’œil

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une gestion urbaine défaillante est aussi la porte ouverte à des usages déviants et des dégradations, terreau des tensions sociales. La spirale de la dégradation s’enclenche effectivement rapidement : un espace public peu entretenu risque de se dégrader rapidement du fait de la déresponsabilisa-tion et du désarroi des usagers.Le problème dans la mise en œuvre de la gestion urbaine est qu’elle n’est souvent pas menée comme une action structurée. cela ne permet ni d’être efficace, ni de pouvoir prendre en compte les besoins des usagers et les problèmes d’usage qui remontent du terrain. Les villes sont souvent les principaux acteurs responsables de la gestion urbaine, mais elles ne sont pas suffisamment struc-turées pour assurer ces missions de manière efficace, notamment du fait d’un trop grand cloisonnement entre services techniques, services liés à l’urbanisme, et services liés à l’accompagnement social.

Durant le projet uSEr, l’ensemble des villes ont insisté sur l’importance d’impliquer les usagers dans la gestion quotidienne. comme développé plus haut, cette démarche passe, sur le fonds, par la construction d’un senti-ment d’appartenance et de responsabilisa-tion des usagers.cependant il faut faire face au dilemme entre “orienter les usages” pour qu’ils cor-respondent aux impératifs de gestion et “laisser vivre un espace”, ce qui implique une prise de risque en termes de difficultés de gestion. Il faut délibérément placer un curseur entre les extrêmes de l’hyper-régu-lation et de la logique du laisser-faire. En effet, le risque d’une régulation exces-sive pour s’assurer d’une gestion aisée est clair. Pour influencer les usages afin qu’ils correspondent à ceux prévus, les villes peuvent insister sur la signalisation visuelle par exemple, en restreignant toutefois le recours à des messages trop directifs qui évoquent des interdictions, des sanctions. L’éducation, l’information sont également des outils fondamentaux pour assurer le succès de la démarche.

8 pistes pour améliorer l'usage des espaces publics

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8 pistes pour améliorer l'usage des espaces publics

06p o u r u n e A p p r o c h e

i n T é g r é e

Les actions mises en œuvre par les villes du projet uSEr montrent la forte interdépendance entre différents aspects des problèmes et des solutions relatifs à un espace public. Par exemple, dans les quartiers défavorisés où l’exclusion sociale est visible sur l’espace public, l’intervention relative à l’espace public doit être couplée avec un accompagnement social de ces populations pour améliorer leur intégration. De la même manière, les comportements incivils peuvent être diminués grâce à une plus forte intégration sociale. Les enfants, les femmes, les personnes âgées, les personnes de cultures dif-férentes ont tous les besoins différents relatifs à l’espace public. c’est pourquoi il faut coupler l’action urbaine à des politiques fortes de lutte contre les discriminations pour apaiser le fonc-tionnement des espaces publics.Il faut aussi lier le développement des espaces publics aux politiques de développement éco-nomique. La vitalité des commerces dans les zones touristiques notamment est fondamentale pour que l’espace public soit utilisé de manière dynamique.Enfin, l’usage des espaces publics a des réper-cussions environnementales : bruit, transports, pollution, éclairage, gestion des déchets… tout ceci appelle à la mise en place d’une gestion intégrée des services publics dans la ville.

Du fait de la va-riété des facteurs socio-urbains à l

,origine des

problèmes d,u-

sage, les actions pour améliorer les espaces pu-blics doivent être intégrées.

en un Coup d’œil

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8 pistes pour améliorer l'usage des espaces publics

07l e s u s A g e r s c o m m e b A s e

Il est fondamen-tal de considérer les usagers et les usages comme la base de travail pour amélio-rer les espaces publics ; mais cela nécessite un changement dans les postures professionnelles.

Dans la diversité des usages qui s’observent sur l’espace public, certains sont incompatibles et entrent en conflit, appelant à une résolution consensuelle. cependant cela n’est pas toujours possible. Dans certaines villes uSEr, force est de constater l’usage spécialisé des espaces publics, qui remplissent cer-taines fonctions urbaines, accueillent certains usagers et pas d’autres. L’idéal d’un “bon espace public” mixte, vivant, varié, accessible, convivial… reste souvent… un idéal. Il semble que la bonne attitude à adopter face à ce problème est de réfléchir sur la base des atouts d’un site, et non des blo-cages qui s’y trouvent. Ceci afin d’identifier le type d’usages et d’usagers qu’il faut soutenir, et non ceux qu’il faut exclure.Egalement, un espace public « convivial », par exemple, peut l’être de différentes manières. c’est l’observation et les remon-tées de la part des usagers qui déterminera la qualité de cette convivialité, qui peut être incitée, soutenue, mais pas imposée. Les villes sont toujours en équilibre entre les usages extrêmes des espaces publics, qui demeurent des risques : absence totale d’usage vs sur-utilisation, espaces publics « morts » et espaces publics surpeuplés. c’est particulièrement le cas dans les villes touristiques qui doivent gérer les impacts du tourisme de masse.Dans le cas des quartiers d’habitat social, les espaces en pieds d’immeubles appellent souvent à résoudre le problème de la domanialité, des us et coutumes des usagers, de l’appropria-tion exclusive des espaces par certains groupes d’individus.La complexité est d’identifier et de traiter simultanément les différents usages d’un site.

Par exemple un site peut être à la fois un lieu de destination ou un lieu de passage. En ce cas, les besoins des usagers sont clairement différents. De la même manière, un espace n’est pas utilisé de la même manière tout au long d’une journée, ni la nuit, ni durant l’année.L’hétérogénéité croissante des populations urbaines complexifie également la prise en compte des besoins de l’ensemble des usagers. Diversité sociale, culturelle, générationnelle… Il faut déjà veil-

ler à la cohabitation pacifique sur l’espace public, notamment pour éviter l’installation d’un climat de méfiance, voire de peur de l’autre.cependant, une mise en garde s’impose : intervenir sur les espaces publics pour prendre en compte les besoins des usagers ne doit pas faire perdre de vue le cap fixé par les politiques publiques. celles-ci pourraient être construites sur les idées d’accessibilité, de renforcement des interactions sociales, de convivialité.

en un Coup d’œil

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8 pistes pour améliorer l'usage des espaces publics

08p o u r u n e i m p l i c AT i o n A c T i v e d e s h A b i TA n T s

comme il a été montré tout au long de ce rapport, le projet uSEr considère que la prise en compte de l’expertise d’usage des usagers de l’espace public, et tout spécialement des habitants, est essentielle à la fois pour identifier les conflits et problèmes d’usage sur l’espace public, pour les comprendre et pour les résoudre. ainsi, intervenir sur l’espace public requiert de porter une attention accrue aux constats et besoins exprimés par les usagers.ceci ne peut s’effectuer sans se doter d’outils et de méthodes appropriés. ces outils doivent permettre la participation des habitants, autant que des travail-leurs de terrain et autres usagers de l’espace public. Ils doivent aussi permettre la médiation entre ces usagers dont les intérêts et besoins peuvent être différents. Ils peuvent aussi viser à clarifier la res-ponsabilité de chacun dans l’utilisation et l’entretien de l’espace public. Des outils pour mener à bien des actions à petite échelle, de proximité, sur l’espace public sont aussi intéressants car ils permettent d’instaurer et de maintenir un dialogue avec les usa-gers.La majorité des villes du réseau uSEr soutiennent des initiatives portées par les usagers, souvent des habitants, pour améliorer les espaces physiques existants (tant sur la forme que dans leurs usages). ceci, via des subventions, un support technique, la réservation de lignes budgétaires pluriannuelles, des budgets participatifs… ces actions sont sou-vent dédiées à la revitalisation d’espaces publics en déshérence grâce à des activités collectives (loisirs, sports, événements culturels…)La question centrale soulevée par les partenaires du projet uSEr est : comment est-il possible de convaincre urbanistes et élus de changer les manières de concevoir la ville ? comment les inciter à intégrer dans la prise de décision, les informations issues de l’expertise d’usage des usagers ? ceci, non seulement à des fins d’efficacité mais aussi de cohé-sion sociale.

L,on peut chan-

ger la forme urbaine. Mais si les habitants ne prennent part une part active dans ces changements de l,espace public,

il est probable que les modifi-cations d

,usage

attendues ne se produiront pas.

en un Coup d’œil

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Il est en effet complexe de concevoir des espaces publics en fonction des besoins des usagers, du fait de la diversité même de ces besoins. c’est cette complexité, si l’on veut la traiter de front, qui requiert un change-ment dans la planification urbaine et dans la construction des partenariats locaux.

Quelques pistes de réflexion et travail iden-tifiées par les partenaires du réseau USER à ce sujet :

• Suivre les usages d’un site dans le temps à l’aide de méthodes participatives.

• L’on sait comprendre les raisons (et sou-vent résoudre) de beaucoup de conflits urbains. Mais pourrait-on les anticiper pour éviter qu’ils se produisent ?

• Inciter les urbanistes et architectes à mul-tiplier les observations des usages sur les espaces publics.

• Le rôle des villes change – elles ne sont plus cantonnées à la seule fourniture de services publics locaux :

- Elles peuvent influencer les usages et donc le quotidien des habitants et visiteurs, changer les mentalités et les points de vue (sur la ville et sur la manière de la vivre)

- Elles peuvent jouer le médiateur dans les conflits urbains

- Elles sont en position de renforcer l’ac-ceptation de l’autre, le « faire société » sur l’espace public

- Elles sont en mesure de prescrire cer-tains usages par des voies légales.

Mais surtout, les villes ont en général les outils pour impulser une démarche partici-pative pour la création et l’usage collectif d’espaces publics.

Pour être réaliste et acceptée, cette parti-cipation des usagers doit reposer sur des « règles du jeu » qu’il faut clarifier dès le départ. Quelles sont les limites à l’impli-cation des usagers ? Il faut définir claire-ment ce qui est ouvert à la discussion avec les usagers, et ce qui ne l’est pas, pour des raisons techniques ou des choix poli-tiques. Ceci étant fixé il convient d’adap-ter le processus de prise de décision à ces règles du jeu – la décision ne laisse souvent pas plus de place à la participation que le simple stade de la consultation. Même dans les cas où la participation est mieux plani-fiée, les villes manquent souvent d’outils et de savoir-faire pour pouvoir réellement la mettre en œuvre et la laisser influencer le projet urbain.La participation, notons-le, s’envisage comme une action continue. comment s’assurer que les usagers restent investis sur le long terme ? Il faut accepter qu’au long du projet les interlocuteurs changent, et que la plupart ne portent de l’intérêt qu’à une petite partie du projet.La participation des usagers au devenir des espaces publics passe aussi par le sou-tien à l’appropriation des espaces publics. En étant acteurs conscients de l’utilisation d’un espace, les usagers en retirent de l’in-térêt pour le devenir de la ville, et donc de l’intérêt dans les logiques collectives.

8 pistes pour améliorer l'usage des espaces publics

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Pratiques des villes USER

quand les villes

user entrent en action

v u e d ' e n s e m b l e d e s p l A n s d ' A c T i o n l o c A u x d e s v i l l e s pA r T e n A i r e s u s e r

partIe 2

Page 48: améliorer l'usage des espaces publics dans les villes ...voir les espaces publics en prenant mieux en compte la question des usages. ∆ 7 70 Si les espaces publics ne fonctionnent

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Grenoblep58

lisbonnep60

malaGap52

Le projet uSEr rassemble 9 villes euro-péennes. toutes ont mis en place des pro-jets de revitalisation urbaine et souhaitent apporter, sur des quartiers qu'elles ont ciblés spécifiquement pour le projet USER, une attention particulière à l'amélioration de la gestion des espaces publics.

groupe 1 : centres ancIens à valeur patrImonIale

• Lublin (Pologne)• Malaga (Espagne)• Riga (Lettonie)

groupe 2 : quartIers d’habItat socIal

• Cracovie (Pologne)• Grenoble-Alpes Métropole (France)• Lisbonne (Portugal)

groupe 3 : zones pérI-centrales à connecter avec la vIlle

• Copenhague (Danemark)• Dresde (Allemagne)• Pescara (Italie)

les ParTeNaires DU ProjeT User

espaGne

franCe

portuGal

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lublinp50

CraCoviep56

pesCarap66

dresdep64

CopenhaGuep62

riGap54

allemaGne

italie

poloGne

lettonie

danemark

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5070

l e s i T e

Les espaces publics choisis pour le projet sont situés dans le centre historique de la ville. Lublin souhaite structurer dans la vieille ville une « ligne de vie », au sens d’un axe principal où se concentreraient les activités, afin de redynamiser ce secteur. Dans cette perspective, il est prévu de réaménager différents espaces publics, des places notamment. La ville travaille à traiter ces espaces publics non de manière isolée, mais comme parties d’un tissu urbain fonc-tionnel et structurant pour le développement du centre ancien.

Le principal conflit d’usage qui s’observe sur ces sites prend place entre les résidents et les touristes. En effet les habitants apprécient la possibilité de calme et de repos que peuvent offrir ces espaces publics, sur-

tout pour les enfants (terrains de jeux) et les personnes âgées (s’asseoir et discuter dans des endroits calmes). Mais à l’op-posé, les nombreux touristes apprécient ces espaces pour leurs richesses en termes de restaurants, concerts et mani-festations culturelles.

lUBliNCeNTre aNCieNreCréer un réseau urbain d’espaCes publiCs

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lublin

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1. Place Łokietka 2. Place rybny3. Place Kochanowski 1

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un plan pIlote pour transformer le centre-vIlle de lublIn, en relIant dIfférents espaces publIcs et en les adaptant aux dIfférentes fonctIons urbaInes.

Lublin a développé un "LaP à court terme" qui se concentre sur la préfiguration d’un espace public « prototype », grâce à des usages temporaires. ce prototype teste plusieurs changements à court terme qui pourraient devenir des projets pilotes, éven-tuellement avec plusieurs options diffé-rentes. Il sera testé par les utilisateurs afin de fournir des propositions pour construire par la suite un "LaP à long terme», et pour familiariser les utilisateurs avec les change-ments prévus.

Différentes autres actions vont être mises en place :• Création d'un Groupe de coordination

piloté par la Ville pour mettre en œuvre le LaP. Il s’agit d’une unité capable de prendre en charge les réalisations du pro-jet uSEr et de continuer sa mise en œuvre avec le même partenariat local (dont la participation des usagers).

• Rédaction de procédures de gestion des espaces publics pour clarifier les incohé-rences existantes (identification des déci-deurs, des responsabilités)

• Décider si un changement dans la doma-nialité des terrains inclus dans le LaP peut aider à la gestion des espaces publics. Quel est le statut juridique le plus per-tinent pour créer des espaces publics durables (correspondant aux besoins de toutes les parties prenantes) ?

• Développement du programme "Vivre dans le centre-ville" pour créer des condi-tions attractives de résidence permanente dans le centre-ville.

• Inclure les espaces pilotes USER dans le programme municipal d’animation hors les murs.

• Les partenaires locaux partagent une approche commune pour intégrer les espaces publics dans le tissu urbain. Les espaces publics ne sont pas des espaces isolés ; ils appartiennent à une zone urbaine ou toute la ville. La "ligne de vie" dans la vieille ville de Lublin témoigne de cette approche, en ce qu’elle propose un cadre pour traiter des solutions dans les espaces publics.

• Une méthodologie intéressante est mobi-lisée : test de solutions temporaires avant la mise en œuvre des solutions définitives (LaP de court terme).

• Le plan d’action local part de l’hypothèse qu’un usage mixte et convivial du centre-ville permettra de résoudre les conflits d’usage entre résidents et touristes.

• Intégrer les espaces publics au sein d’un axe urbain. Dans le cas de Lublin, un traite-ment global de la vieille ville est envisagé. Les espaces publics devraient devenir des endroits accueillants au sein desquels les usagers peuvent circuler librement pour se rendre à d'autres endroits.

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Les quartiers d’intervention sont des quartiers de logement social trinidad Perchel Sud et Nord, situés au centre de Malaga. La population y est défavorisée ; le taux de chômage est haut et la croissance démographique forte. Depuis 2004, la municipa-lité a mis au point une nouvelle stratégie centrée sur la revita-lisation sociale du quartier à travers des actions menées par les services sociaux du district. L’objectif principal étant de «promouvoir l'intégration de ce quartier comme une partie inté-grante de la ville ».

ce quartier dispose de plu-sieurs atouts qui font partie de la culture et les traditions des habitants de Malaga: archi-tecture (corralones et patios), la fête de Pâques (avec les procesiones très populaires), le patrimoine religieux (églises), foires et événements populaires (ornements de rue), le folklore (flamenco, verdiales), l'artisanat (forge, poterie), cuisine tradi-

tionnelle. En conséquence, tri-nidad Perchel pourrait être le "Musée populaire de la culture de Malaga".Les corralones sont des habi-tations traditionnelles qui ras-semblent plusieurs maisons individuelles autour d’une cour semi-ouverte, sur laquelle s’ins-talle une véritable vie com-munautaire. Dans le passé, ils servaient de lieux collectifs pour la cuisine et la lessive, mais aussi pour l’organisation de festivités, rencontres, et autres activités culturelles.

cette architecture typique a été préservée. Les nouveaux bâti-ments reprennent cette forme des corralones et un système de gestion participative de ces espaces par les résidents est mis en place. Les habitants sont donc investis dans l’entre-tien des cours et leur décora-tion, laquelle occasionne des concours entre les différents corralones.

mÁlaGaTriNiDaD-PerCHel la Culture pour revitaliser l’espaCe publiC

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mÁlaGa

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1. Du potentiel pour le tourisme2. un corralón

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utIlIser des patIos tradItIonnels semI-prIvés pour dynamIser les usages des espaces publIcs

c’est à l’occasion de ces concours que la ville souhaite inciter les touristes (rési-dents locaux où extérieurs à Malaga) à venir s’approprier ces espaces publics, pour désenclaver le quartier et travailler à l’inclu-sion sociale des habitants.

En effet, dans le cas de trinidad Perchel, les activités dans l'espace privé contribuent à revitaliser l'espace public, notamment grâce à des actions visant à attirer des visi-teurs, telles que :

• La semaine Populaire : un ensemble d'ac-tivités culturelles dans les corralones ouverts aux habitants d'autres quartiers de Malaga et les touristes. Elle est orga-nisée grâce à la collaboration des voisins, des organismes locaux et des associa-tions.

• Concours de décoration florale dans les patios.

• Visites guidées de Corralones pour les étudiants et d'autres groupes (écoles, groupes de musiciens, habitants de Malaga).

• Visites autour de la cuisine tradition-nelle : une activité organisée pour la pre-mière fois en Juin 2014, et qui a créé une véritable dynamique participative parmi les habitants.

• Toutes ces activités contribuent à asso-cier les résidents et à les inciter à chan-ger leur environnement quotidien, à promouvoir un sentiment d'appartenance, à attirer les visiteurs (en particulier ceux qui recherchent la culture populaire), et à détruire les stéréotypes sur la sécurité dans ce quartier.

• Le défi consiste à déterminer comment l'utilisation de patios communautaires privés (corralones) peut devenir un levier pour améliorer l'espace public. En d'autres termes, comment l'espace public, dans un contexte d'exclusion sociale et de conflit, peut-il être abordé, et redynamisé ? comment les résidents peuvent-il res-sentir le même sentiment d’appartenance aux espaces publics du quartier que celui qu’ils ressentent vis-à-vis de leurs corra-lones ? Afin d'atteindre cet objectif, les actions peuvent être mises en place pour étendre ces pratiques communautaires au-delà des bâtiments privés ; dans les rues et les places alentours.

• La Ville de Malaga a pu tirer avantage de liens sociaux traditionnels forts au sein de la communauté pour améliorer les espaces publics à travers un processus participatif. Historiquement, les traditions et la culture populaire se sont révélés être d'excellents outils pour associer les résidents dans la transformation de leur environnement public et privé.

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La place des tirailleurs Lettons à riga (site pilote uSEr) devrait jouer un rôle central dans le paysage urbain, comme entrée sur le centre historique de la ville. cependant, son aménage-ment actuel laisse à désirer sur plusieurs aspects : elle est mal connectée aux autres espaces urbains, et sa qualité d’usage est faible : elle n’est pas équipée d’aménagements qui inciteraient les gens à s’arrêter sur cette place (bancs), elle est exclusive-ment minérale. Elle n’est utilisée qu’à des fins de stationnement (notamment de bus touristiques qui masquent la vue sur la place), ou bien les piétons la traversent pour rejoindre le centre-ville. ces derniers doivent utiliser des pas-sages piétons non sécurisés pour se rendre sur la place, et la cir-culation piétonne n’est pas orga-nisée sur la place. De fait, cette place n’a pas de fonction claire ni d’usage intéressant. cette situation a été évaluée à plusieurs reprises par des experts et des usagers de l'espace public.

une première réunion du LSG a été tenue pour entendre les points de vue des participants (usagers et institutions) sur les qualités et avantages, ainsi que les problèmes et les inconvé-nients de l'espace public actuel. cette analyse a été suivie par des visites de terrain menées avec les partenaires européens du projet USER. Ceci a permis d’identifier clairement les usagers du site et l’image que renvoient les usages du site, et a dégagé les princi-paux impératifs d’amélioration en termes de gestion.

riGaCeNTre aNCieNprévoir des réaménaGements aveC les usaGers

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riGa

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1. La Place destirailleurs Lettons2. Demander l’avis des jeunes

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une place pour moI - une méthodologIe pour ImplIquer actIvement les jeunes dans le réaménagement de l'espace publIc

Le projet que porte la ville de riga pour cette place a notamment été construit avec la participation d’écoliers. La Ville a en effet développé une initiative appelée « Elève / Explorateur / Habitant », qui implique de jeunes architectes de l'association des architectes de Lettonie. Son objectif est de concevoir une méthodologie qui permette d’impliquer les écoliers dans le réaménage-ment d'un espace public.La Place des tirailleurs Lettons a donc été un site de test de cette méthodologie. Les élèves du Lycée d’Etat n°3, situé dans les environs, ont travaillé à l'élaboration d'une vision de l'espace public en fonction de leurs besoins – car ce sont des usagers quo-tidiens de la place. 34 écoliers répartis en 3 groupes d’âge différents (13-14, 15-16 et 17-18 ans) ont participé à un atelier de créa-tion, "une Place Pour Moi". Deux architectes et des experts de la Direction du Dévelop-pement urbain de la ville de riga accom-pagnaient chaque groupe. Le niveau de la discussion a été adapté aux capacités des plus jeunes, les plus âgés étant tenus respon-sable du respect des opinions émises par les plus jeunes, afin de travailler ensemble dans un but commun.

La construction de la vision du futur de la Place a débuté par de l’observation sur site. Les élèves ont exploré la place en la voyant avec les yeux d’un urbaniste. Ils ont ensuite observé les usagers dans leurs activités quotidiennes, et ont analysé ainsi les usages fonctionnels de la place. Pendant les visites de site, les élèves remplis-saient un questionnaire en fournissant une brève explication écrite de leurs réponses. Les points de vue issus de ces question-naires ont été synthétisés lors d’un atelier créatif, durant lequel chaque équipe a fait état du résultat de ses recherches. Puis sur la base de ces constats, est venu le moment de la recherche de solution en fonction des besoins propres aux écoliers. avec cette vision spécifique à l'esprit, ils ont développé une maquette avec des éléments de modé-lisation adaptables (personnages, voitures, bicyclettes…). chaque équipe a analysé sa proposition de modification de la fonction-nalité du site en reportant cette vision sur la maquette, ce qui a permis de mieux en saisir la faisabilité et les impacts.

• La ville de Riga a basé l’élaboration de son projet urbain sur le recueil des avis des usagers et la participation active des différentes parties prenantes. Elle n’a pas hésité à aller chercher la parole d’usagers en général silencieux, comme les écoliers.

• Pour la réussite de ce projet, au vu du contexte local, il semble essentiel que les différents usagers se retrouvent autour d’une vision commune.

• Le processus de recherche pratique réa-lisé avec les enfants des écoles (ateliers, des questionnaires, des visites de terrain, des architectes en accompagnement) était novateur en soi et témoigne de la recherche de la participation active des usagers.

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Le site pilote uSEr à cracovie est le quartier azory, l’un des plus grands quartiers d’habi-tat social de la ville construits après 1945. (a cracovie, l’habi-tat à vocation sociale est privé et géré par une coopérative.) Il est mono-fonctionnel (grands ensembles d’immeubles), et aménagé selon un schéma très linéaire sans zonage qualitatif visuel. aucune attention n’a été accordée aux détails architectu-raux et urbains.Le quartier comprend des espaces qu’il est possible de classifier en trois catégories, qui auront une influence sur la manière de les réaménager :

• les espaces publics - gérés par les entités publiques (par exemple, la munici-palité) : routes publiques, voies de communication, pelouses, espaces verts

• les espaces communs, gérés par la coopérative d'habitat, ou par des associations - les espaces entre les bâtiments, les routes internes…

• les espaces fermés - gérés par des entités privées

Dans ce quartier, la ville achoppe à construire un parte-nariat local sur la question du devenir des espaces publics, et ce notamment pour des ques-tions de domanialité. Il existe un conflit entre les propriétaires privés, la coopérative d’habi-tat et la ville qui touche entre autres aux responsabilités en termes de gestion (financement et méthodes). De cette situation de blocage résulte un aména-gement inadapté des espaces publics : problèmes de station-nement, manque d’accessibilité aux commerces (eux-mêmes sous-développés). a cette situation se surajoutent des divergences de vues entre la ville et les habitants sur le devenir des espaces publics, qui empêchent de penser la résolu-tion des problèmes du quartier dans le cadre d’une stratégie urbaine globale.

CraCovieazoryCréer un dialoGue aveC les habitants

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CraCovie

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1. Evénement avec les habitants

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Quartiers d’habitat social

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mobIlIsatIon des habItants d’un quartIer d’habItat socIal pour analyser et proposer de nouveaux usages des espaces extérIeurs

Le LSG s’est investi de manière très dyna-mique pour poser les bases d’une telle coopération – principalement en essayant d’impliquer les habitants sur la question des espaces publics. Afin de maintenir le dynamisme des rencontres, une variété de méthodes a été mobilisée : ateliers, visites guidées à pied, enquêtes… ces activités ont été toujours initiées par la ville, mais avec l’espoir que les habitants prennent d’eux-mêmes, un jour, le relais de cette mobilisa-tion.Pour l’heure, peu de nouveaux membres ont joint les réunions (peut-être même les groupes se sont-ils réduits), mais le noyau dur s’est renforcé et a gagné en autonomie.

Pour effectuer le diagnostic des espaces publics du quartier et comprendre les besoins des habitants, plusieurs types de méthodes d’enquête ont été utilisées : enquêtes municipales officielles, discus-sions au cours d’ateliers, enquêtes dans les écoles adaptées pour les enfants et adoles-cents afin de comprendre leurs besoins spé-

cifiques (notamment un concours de dessin pour les enfants sur leur « quartier idéal »), enquêtes lors d’événements festifs.Les réunions ont rassemblé différents types d’usagers des espaces publics d’azory : habitants militants, représentants des pro-priétaires et des administrateurs de la coo-pérative d’habitat, entrepreneurs locaux, représentants des écoles, universités, centres sociaux, centres culturels, organi-sations sportives, travailleurs de rue ; mais aussi conseillers municipaux, services muni-cipaux, police municipale, experts urba-nistes et architectes.Depuis 2013, ce groupe a tenu six réunions. Les réunions ont pris la forme d'ateliers pour permettre conversation libre et rendre les gens plus à l'aise afin de mieux exprimer leurs idées. Deux événements locaux sur les espaces publics ont été proposés aux habitants, afin d’instaurer de la confiance et d’ouvrir la dialogue sur le projet urbain.

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• Que décider, comment décider ? Il importe de clarifier la question cen-trale en se concentrant sur les princi-paux défis. La forme, la fonctionnalité, et les usages de l'espace public doivent être au cœur des préoccupations de ce partenariat local. Il est important d’as-socier les principaux responsables de chaque partie prenante, notamment de la coopérative de logement, avec qui se cristallisent les principales tensions.

• Une des difficultés de la ville de Cracovie est d’initier un dialogue avec les habitants. Pour ce faire, la ville a besoin d’identifier des habitants impliqués, qui pourraient jouer le rôle de relais auprès des autres résidents.

• Il est difficile de mettre en place une vraie démarche participative sur un sujet qui concerne un trop grand nombre de personnes. Il devient alors nécessaire de mettre un place un système de suivi de la participation des habitants et de l’implica-tion des différents acteurs.

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Dans certains cas sur les espaces en co-pro-priété, il y a mésentente entre co-proprié-taires et il devient urgent de résoudre les conflits. Il serait nécessaire de mettre en place un système plus efficace de gestion des espaces publics du quartier (gérer sa forme urbaine mais aussi ses fonctions, ses usages), de manière à ce que les différentes parties se retrouvent co-responsables du devenir des espaces publics et apprennent à coopérer.

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Grenoble-alpes Métropole dis-pose de deux sites pilotes - deux quartiers d'habitat social, mais dont les espaces publics sont très différents.

Le quartier renaudie (Saint Martin d'Hères) possède une architecture inhabituelle faite de rues et de passage piétons très imbriqués, aujourd’hui dys-fonctionnelle. cette architec-ture engendre des difficultés de gestion et des problèmes d’usages de l’espace public (dégradations, occupations…). La ville travaille à l'améliora-tion de l’usage de ces espaces publics dans le cadre d'une intervention urbaine plus large sur le quartier.

Le quartier Iles-de-Mars / Olym-piades (ville de Pont-de-claix) est lui construit sur un schéma plus classique de tours et barres d’immeubles. La qualité des espaces publics était faible, leurs équipements vieillissants, les cheminements piétons peu

clairs ou inexistants. La ville a entrepris un processus de réno-vation urbaine basé sur la réno-vation des espaces publics, et qui vise également à améliorer les liens sociaux grâce à l’utilisa-tion conviviale de ces nouveaux espaces publics.

GreNoBle-alPesméTroPoleqUarTier iles-De-mars / olymPiaDes (VILLE DE PONt-DE-cLaIx)qUarTier reNaUDie DisTriCT (VILLE DE SAINT-MARTIN-D’HèRES)

déCider aveC les habitants

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Claire prédal+33 (0)4 56 58 51 [email protected]

Grenoble-alpesmétropole

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1. Nouvelle aire de jeux aux Iles de Mars

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Quartiers d’habitat social

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assouplIr les méthodes de gestIon de projet pour les adapter à la contrIbutIon des usages et à l’utIlIsatIon effectIve des espaces publIcs

Le LaP de Pont-de-claix se concentre sur l’accompagnement des usages du nouvel espace public - un parc piéton conçu pour être le cœur du quartier. celui-ci a été conçu en collaboration avec les habitants, associa-tions locales, travailleurs de terrain, bailleurs sociaux. La Ville entend élargir et améliorer cette approche participative pour les pro-chaines phases du projet urbain. après la livraison du parc, la ville a mis en place un suivi continu des usages afin d’identifier les problèmes qui peuvent se produire et réagir rapidement. En effet, ce nouvel espace public ne sera pas forcément utilisé comme cela a été prévu durant la conception du projet. Il est donc important de rester en veille afin d'être réactif en cas de problème. une autre composante du LaP est l'activité sociale sur l’espace public. Plus les résidents s’approprient cet espace public, au mieux il fonctionnera. c’est dans ce but que la ville et ses partenaires organisent dans le parc des événements conviviaux, de manière à ce qu’il devienne pour les habitants un lieu de vivre-ensemble. Les prochaines phases du projet urbain seront également basées sur cette approche participative ; la ville travaille à adapter ses méthodes de travail à cette démarche participative. Il est à noter que la ville travaille en étroite relation avec les deux bailleurs sociaux du quartier pour mettre en œuvre ce plan d'action.Dans le cas du quartier renaudie (Saint Martin d'Hères), un diagnostic participatif basé sur des promenades urbaines a conduit à l'éla-boration d'un plan d’action visant à améliorer le fonctionnement du quartier. Son objectif est d’améliorer le quotidien des habitants de

renaudie en réaménageant le stationnement, améliorant la gestion des ordures ménagères, et en retravaillant l’aspect visuel des espaces extérieurs. La ville souhaite associer les habi-tants à la conception du projet urbain, et structurer un processus de prise de décision clair avec l’ensemble du partenariat (y com-pris les habitants). concernant les espaces extérieurs, la ville souhaite les requalifier pour améliorer leur qualité d’usage. cela requiert en premier lieu de clarifier la domanialité pour que les responsabilités des propriétaires des espaces extérieurs (ville, bailleurs, coproprié-taires…) soient claires, notamment en termes de gestion. ceci, en raison de l’architecture complexe, est peu aisé. Puis il s’agira de clarifier des limites visuelles entre espaces publics et espaces privés. En effet et par exemple, le manque d’intimité pousse les habitants possédant un rez-de-jar-din à laisse ceux-ci à l’abandon, ce qui contri-bue à dégrader l’image –et donc l’usage – des espaces publics. D’une manière générale enfin, la qualité des équipements des espaces publics doit être améliorée.La ville travaille sur le terrain pour rester en veille sur les problèmes d’usage, et pour accompagner les habitants dans leurs pré-occupations quotidiennes liées à l’usage des espaces publics. Dans ce cadre, des projets de rénovation à petite échelle sont réalisés avec la participation des habitants, ce qui permet de les impliquer et de maintenir le dialogue avec eux. Dans cette même dynamique de soutien à l’appropriation des usages, la ville travaille avec ses partenaires (bailleurs sociaux, centres sociaux) à la mise en place d’événements conviviaux sur les espaces publics.

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• Le projet urbain ne doit pas être consi-déré comme terminé lorsque les travaux d’aménagement sont finis. Il importe de mettre en place un processus de suivi spé-cifique pour observer la manière dont le nouvel espace public est utilisé. Les villes devraient réserver un budget spécifique pour pouvoir apporter de petites modifi-cations correctives (ex : mobilier urbain), si les nouveaux usages ne correspondent pas à ce qui était prévu – ou s’il s’avère que le nouvel espace public est mal adapté aux besoins réels des usagers.

• Afin de mieux tolérer la mise en œuvre à long terme des grands projets urbains, les habitants ont besoin de voir la réalisation concrète de projets à plus petite échelle dans leur quartier.

• Un espace public - en particulier un nou-veau - sera plus dynamique si les usagers se l’approprient. Le rôle de la ville n’est pas seulement de concevoir et de gérer les espaces publics ; il est également de rendre ceux-ci vivants et de s’assurer qu’ils répondent aux besoins des usagers.

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La ville de Lisbonne met en œuvre un processus de réno-vation urbaine dans le cadre du programme BIP / ZIP (« Quar-tier d’intervention prioritaire / Zones d'intervention priori-taire »). ce programme a la par-ticularité de couvrir également des dimensions sociales, envi-ronnementales et économiques. La stratégie de uSEr à Lisbonne s’inscrit en soutien à ce pro-gramme bIP / ZIP et s’intitule "L'espace public en tant que pro-moteur de la cohésion sociale". Le plan d’action local apporte de la matière à la réflexion sur la manière dont l'espace public contribue à la promotion de la cohésion sociale, et la manière d’introduire des changements concrets en ce sens. ceci est particulièrement important dans les quartiers dont l’aménagement urbain est dégradé, voire même inexis-tant (plusieurs de ces quar-tiers sont des « vides urbains » déconnectés de la ville).

L'objectif principal de Lisbonne dans le cadre de uSEr est de structurer un partenariat local, avec des acteurs publics et pri-vés qui partagent des analyses, des ressources, des expériences au sein de groupes de pilotage et de gestion. Leur objectif étant de construire de l’espace public urbain avec les citoyens.

La ville cherche à construire ou rénover des espaces publics et / ou leurs aménagements, en utilisant le Plan d’action Local comme un outil pour garantir la cohérence entre les divers amé-nagements entrepris. cela per-mettra de rendre l’intervention de la ville visible et compréhen-sible, en réponse aux nombreux besoins locaux dont font état les habitants. L’intervention sur l’aménagement des espaces publics est nécessaire pour garantir une relation de coopé-ration avec les habitants, dans un contexte local institutionnelle-ment et budgétairement tendu.

lisBoNBairro HozizoNTepubliC spaCe as the aCtive staGe for the soCial and territorial Cohesion

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bip / zip bairro horizonte21 322 73 60 [email protected]

lisbonne

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1. travail sur le projet de rénova-tion urbaine

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co-gouvernance et budget partIcIpatIf dans les zones urbaInes vulnérables de lIsbonne.

Le partenariat local est renforcé par la mise à disposition d’un budget municipal pour la mise en œuvre des aménagements propo-sés par le LSG sur les espaces publics. une partie de ce budget est géré de manière participative.

ce budget participatif implique les asso-ciations d’habitants, des ONG et d'autres acteurs locaux, les autorités publiques (techniques et politiques), le milieu uni-versitaire, et divers acteurs sociaux et économiques. Sur la base de méthodes participatives partagées, ces acteurs co-décident du choix des projets d’inves-tissement sur l’espace public.

Les habitants proposent des projets qui sont sélectionnés selon les étapes suivantes :

• Toutes les propositions sont cartogra-phiées pour évaluer leur répartition géo-graphique

• Toutes les propositions sont évaluées• Toutes les propositions sont discutées au

sein du jury• Trois propositions prioritaires sont identi-

fiées et choisies par vote• Ces trois propositions seront technique-

ment planifiées et présentées dans une réunion publique

• La communauté vote pour sélectionner la proposition finale

• La mise en œuvre de cette proposition est co-préparée avec les habitants.

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• L'expérience collaborative de la coordina-tion locale du projet urbain mise en place par Lisbonne s’avère très concluante. Le partage des responsabilités entre les par-tenaires locaux, les citoyens et les auto-rités publiques pour la gouvernance du territoire (et en particulier des espace publics) semble bien fonctionner.

• L'inclusion des utilisateurs dans la prise de décisions permet de s’assurer que les territoires et les communautés bénéficient du processus de rénovation urbaine.

• L’appropriation des espaces publics par les usagers est facilitée par l’utilisation de ces budgets participatifs, qui permettent de décider au niveau communautaire du devenir des espaces publics.

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À cette fin, la municipalité a mis en œuvre un LSG dont le modèle de gouvernance repose sur une lettre d’engagement vis-à-vis du plan d’action signée par les partenaires, une gestion par une équipe de coordination, un comité exécutif élargi, et la mise en place d’équipes locales thématiques. ces équipes

locales rassemblent des habitants locaux, des organisations, des décideurs publics et privés, des experts techniques et des universitaires (enseignants et étudiants). ces équipes locales sont en charge de "co-concevoir" les solutions avec les parties prenantes en temps réel.

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l e s i T eLe quartier Sundholm a été construit dans les années 1900 pour abriter une institution sociale pour les groupes défavorisés à copenhague. Depuis, le quartier s’est institutionnellement ren-forcé dans son rôle d’accueil des groupes sans-abri ou socialement vulnérables. Il abrite de nombreux projets communautaires et entre-prises sociales. Les usagers du quartier représentent donc un panel varié d’origines sociales, dont un important groupe de per-sonnes sans-abri. La ville leur a dédié un espace extérieur (instal-lation, dans une rue, d’un « salon à ciel ouvert » avec bancs, abris…), et a mis en place des dispositifs d’ordre sociaux à leur intention : café de nuit, ateliers d’insertion, consultations médicales, repas gratuits et douches. Le quartier abrite également un centre pour toxicomanes, une prison pour mineurs, et des logements d’ur-gence. au cours des dernières années, d’autres activités se sont implantées dans le quartier : jardins d'enfants, galerie d’art et d’artisa-nat… actuellement des logements destinés aux familles de classe

moyenne sont en construction en bordure du quartier.L'arrivée de nouveaux résidents provoquée par ce programme de logement, dans une zone avec un grand nombre de groupes défa-vorisés, fait craindre une aug-mentation des conflits entre les différents usagers des espaces publics de Sundholm. La ville travaille donc à la ques-tion de l’ouverture du quartier Sundholm aux usagers extérieurs (nouveaux résidents, populations qui traversent le quartier (travail-leurs, élèves…)), tout en portant de manière très militante une démarche d’inclusion sociale des personnes sans-abris. Il y a dans le cas de copenhague une volonté d’allier des questions d’aménage-ment urbain à la promotion d’une forme de vivre-ensemble centrée sur l’acceptation de la différence (tolérance des comportements a-normaux et accompagnement des personnes sur des parcours d’insertion). L’espace public est considéré comme un lieu de retrouvailles entre populations séparées par des parcours sociaux différents.

CoPeNHaGUesUNDHolmun jardin pour l’inClusion soCiale

CopenhaGue

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Groupe de support local [email protected]

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1. Le jardin de Sundholm2. Visite de site à Sundholm

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Zones péri-centrales à connecter avec la ville

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le jardIn urbaIn sundholm. jardInage urbaIn pour l'InclusIon socIale

c’est de cette volonté qu’est issu le projet de jardin urbain. La ville a transformé un terrain en friche en un jardin partagé. Il est cultivé par les habitants, qui sont accompa-gnés en cela par des personnes sans-abri en parcours d’insertion. ces derniers sont aussi en charge de l’entretien du jardin. Les habi-tants jardiniers sont rassemblés en associa-tion et accompagnés par un travailleur social municipal. Les cultures sont effectuées dans des bacs ; les habitants membres de cette association disposent de 60 bacs et les per-sonnes accompagnées par le centre Social locaux (personnes sans-abris ou en diffi-culté sociale) disposent de 25 bacs. Le rapprochement des populations occa-sionné par le jardin donne entière satisfac-tion à la ville et aux utilisateurs. Depuis les quelques années de mise en ser-vice du jardin, la ville note la volonté des usagers de comprendre leurs différence, de franchir les fossés des différences sociales pour comprendre l’autre. Il y a certes encore peu d’interaction directe entre les résidents et les sans-abris, mais d’autres formes de

communication et de cohabitation se sont établies. Par exemple, les habitants jardi-niers ont pris l’habitude de prévenir de leur absence (ex : vacances) en plaçant un dra-peau dans la boîte qu’ils cultivent : ce sont alors les personnes sans-abris qui cultivent cette parcelle. ce type d'interaction favorise clairement une attitude amicale et empathique entre les différents groupes dans le jardin et valo-risent la contribution des personnes sans-abri en leur donnant un rôle clair et utile.

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• Le jardin fonctionne comme un lieu pour « faire tomber les barrières » entre diffé-rents groupes sociaux d’usagers et qui instaure une coopération active entre eux. ce jardin montre une façon d’organiser l’espace public de manière active. L’usage de l’espace public n’est plus passif, mais il est orienté vers un objectif défini. Ce jardin a permis de rapprocher différents groupes sociaux via leur implication dans un projet partagé sur l’espace public.

• Ce jardin aide également à briser les cli-chés sur les personnes sans-abri, et est un réel facteur d’inclusion sociale. Le fait que ce jardin soit cultivé conjointement par les habitants du quartier et les personnes sans-abri casse cette image d’exclusion. Le jardin est maintenant un lieu convivial où l’on emmène les enfants ; la police a également signalé une baisse des incivi-lités et des dégradations dans le quartier depuis la création du jardin.

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dresde

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1. cartographier les usages 2. De l’art sur le parvis de la gare

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Le site pilote de la ville de Dresde est constitué de deux quartiers : Friedrichstadt et Wilsdruffer Vorstadt ", qui sont séparés l'un de l'autre par un grand remblai de chemin de fer. Le tissu urbain d’avant la Seconde Guerre Mon-diale a été largement détruit, et de grandes parties de la zone ne sont toujours pas reconstruites. En 2002, des inondations ont endommagé une grande partie du site. Des enquêtes annuelles ont plusieurs fois identifié Frie-drichstadt comme le deuxième quartier le plus délabré de la ville. Depuis 2003, des efforts importants ont été entrepris pour améliorer l'environnement résidentiel, avec notamment le lancement de programmes de rénovation.Dans ce contexte, une enquête d’évaluation cartographique, basée sur le ressenti des usagers, a iden-tifié la place de la gare comme

l’un des lieux les moins appréciés du quartier. c’est pourquoi le projet uSEr vise à renforcer l’at-tractivité et la qualité d’accueil du parvis de la gare, en la ren-dant plus conviviale, plus fonc-tionnelle et en meilleur lien avec le quartier, en en faisant un lieu bien identifié par les résidents et les usagers du site. un atelier entre les membres du projet uSEr et les acteurs locaux a permis de mettre en évidence certaines actions à développer comme la recherche de sponsors (en particulier des entreprises de transport susceptibles d'être intéressées dans l'amélioration de leurs services), le développe-ment de certains services et évé-nements (activités culturelles, marché hebdomadaire, restau-ration, bars, illuminations, pein-tures murales, etc.).

DresDeFrieDriCHsTaDT eTWilsDrUFFer vorsTaDTaméliorer l’attraCtivité des espaCes publiCs

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la gare centrale : renforcement de l'attractIvIté et de la qualIté d’accueIl de la gare et de ses envIrons

Le site sera probablement réaménagé dans quelques années, lors de la modernisation du bâtiment de la gare et le développement de locaux commerciaux. La construction de nouveaux bâtiments résidentiels dans les environs permettra également de chan-ger les usages du site et de les enrichir. Le nombre d’usagers est ainsi amené à croître dans les prochaines années et, dans le cadre de ces changements, la participation des usagers sera recherchée par la ville. Pour l’heure, le projet USER travaille à la préfi-guration des méthodes de participation. un groupement d’artistes et d’urbanistes est en train de développer des outils pour amé-liorer la convivialité du site, lequel devrait bénéficier d’un soutien de la part de la ville.

La municipalité et ses partenaires tentent ainsi de créer mettre en place des actions pour rendre le site plus vivant, notamment en soutenant des initiatives d’usages tempo-raires. Plusieurs propositions sont à l'étude, comme un "container des arts" temporaire pour des expositions et des événements sur le parvis, des restaurants de plein air, un marché hebdomadaire (géré par un opéra-teur privé). toutefois, le projet le plus abouti à ce jour est la réalisation d’une galerie d'art (peintures murales et / ou des expositions de photographes locaux) sous les voûtes du pont du chemin de fer et les entrées de la gare.toutefois du point de vue des usages du lieu, deux choses sont à craindre : l’installation de cafés et spectacles en plein air néces-sitera des précautions supplémentaires en termes de sécurité ; et ces nouveaux usages risquent d’exclure du lieu les personnes en difficulté sociale qui s’y retrouvaient. Il convient d’être vigilant sur les consé-quences de la reconversion de cette place en lieu dédié aux loisirs. La ville de Dresde est également consciente du risque d’installation de vendeurs ambu-lants sur le site ; cependant la mise en place d’un marché hebdomadaire pourrait en par-tie résorber ce phénomène.

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• La méthode de gestion de projet utilisée permet aux habitants et usagers d'expri-mer leurs opinions au cours de la phase de planification du projet urbain. Mais les méthodes mises en place ne permettent pas de s’assurer que la consultation durera après la phase de planification, notam-ment dans la phase de suivi des usages – pour s’assurer que la nouvelle place fonctionne bien. Le projet uSEr a contri-bué à renforcer les liens existants entre l'administration et les parties prenantes et a créé un nouveau partenariat local.

• Une communication efficace et transpa-rente est un facteur clé pour la réussite des espaces publics, et ce même au sein de l'administration. Les méthodes parte-nariales mises en place grâce au projet uSEr seront probablement réutilisées pour d’autres projets urbains.

• La coopération est nécessaire mais pas suffisante pour s’assurer que les change-ments attendus vont réellement avoir lieu. Dans le sillage des phases de planification et de construction, l'administration doit développer des dispositifs de suivi pour s’assurer que les espaces publics fonc-tionnent bien sur le long terme.

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PesCara FoNTaNelle-samBUCeTo préfiGurer un nouvel espaCe publiC

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pesCara

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1. une zone à aménager2. La partie résidentielle de la zone

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Le Plan Fontanelle-Sambuceto est un récent projet de réno-vation urbaine développé pour une zone stratégique dans le système métropolitain de chieti-Pescara. cette métro-pole est l’une des économies les plus dynamiques du centre de l’Italie, et dispose de l’in-frastructure et des équipe-ments les plus développés de la région des abruzzes. cepen-dant, paradoxalement, il est considéré comme l’un des plus reculés et ses périphéries sont peu attrayantes (friches). Le territoire de Fontanelle-Sam-buceto est l’une de ces zones périphériques.La zone de Fontanelle-Sambu-ceto s’est développée sans plan d’urbanisme précis ; elle est devenue une banlieue dépourvue d'identité, avec des problèmes de fonctionnement évidents. Sur le site pilote, il n'y a pas de lieux de rassemblement publics amé-nagés (quasi-absence d’espaces publics planifiés) qui permet-traient de structurer une identité

urbaine de la zone. De nom-breux espaces verts sont laissés en friche, certains servent de décharge. autour de ces espaces vides se trouvent des zones rési-dentielles et zones industrielles (certaines abandonnées). Leur proximité génère des conflits quant à l’utilisation de l’espace, ce qui aggrave le manque géné-ral de qualité urbaine.

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usages temporaIres de l'espace publIc dans le cadre d'un processus de planIfIcatIon urbaIne à long terme

Le LaP de Pescara se concentre sur la « Dorsale verte », une ceinture verte qui relie trois futurs espaces publics prévus dans le plan de rénovation urbaine Fontanelle-Sam-buceto. Il s’agit d’un projet ambitieux qui est planifié sur une période plus longue que le projet uSEr. Pour développer le premier espace public qui doit former la « Dorsale verte », la municipalité cherche à dévelop-per un modèle de participation des citoyens à la fois dans la conception et la mise en œuvre du projet.c’est pourquoi le LaP de Pescara expéri-mente la construction d'un espace public à faible coût en utilisant des méthodologies participatives. Dès le début, l'équipe du projet de Pescara a exprimé sa volonté de mener une petite expérience pour construire un espace public temporaire basé sur le modèle "Estonoesunsolar" (Saragosse, Espagne) - une expérience importante pour revitaliser des espaces publics inutilisés, qui

a donné aux habitants un fort «sentiment d'appartenance» à l’espace public travaillé dans ce cadre.L'expérience mise en place par Pescara, appelée “atelier terre crue" est basée sur:• L'utilisation de matériaux naturels et recy-

clés à faible coût• Les usages publics : les jardins urbains,

jeux pour enfants, et des lieux de ren-contre

• Une démarche d’insertion de publics en difficulté

• La participation de la population à la mise en œuvre du projet de mise en œuvre

La gestion par les habitants des espaces publics ainsi aménagés.

ce projet est unique en ce que les aménage-ments temporaires publics seront en « terre crue », une technique de construction sécu-laire typique de la région des abruzzes.

• Remettre en question les méthodes tra-ditionnelles de planification urbaine. Il est important de concevoir tout d’abord des espaces publics qui définissent la struc-ture du système urbain, et de ne commen-cer la construction concrète qu’après cela – or dans les faits, on observe souvent l’in-verse. Donc ce projet porte, à son échelle, un renversement conceptuel des pratiques italiennes de planification urbaine, qui font exactement ce qu’il ne faut pas faire : en premier lieu l’on conçoit et construit des projets privés dans les zones urbaines

les plus attractives, puis seulement dans un second temps, l’on porte attention à la conception des espaces publics dans les zones résiduelles.

• Une conception soignée et participative, alliée à l’implication des usagers dans la conception et surtout l’entretien des espaces publics, permet la création d'une identité territoriale.

• Renforcer le sentiment d'appartenance aide à surmonter la perception actuelle de la zone comme étant un lieu sans usage, une sorte de « no man’s land ».

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urbact est un programme européen d’échanges pour un développement urbain durable. Il soutient la coopération entre villes européennes pour favoriser leur développement économique, social et environnemental. un projet urbact réunit de 8 à 12 partenaires qui travaillent ensemble pour élaborer des propositions sur un thème particulier via l’échange de pratiques.

Depuis 2007, urbact a sélectionné 60 projets de coopération menés par des villes européennes. ces projets, se déroulant sur une durée de 2 ou 3 ans, ont permis de proposer des solutions innovantes pour le développement urbain et participent à l’élaboration de la Ville de demain en faisant émerger des réponses efficaces et durables.

Doté de 53 millions d’euros du FEDER pour la période 2007-2013, urbact participe à la politique de coopération territoriale de l’union Européenne.

CreditsPhotos : © Villes membres du projet USERDesign Graphique : www.la-mine.com

site webhttp://urbact.eu/user

fernando barreiro / Grenoble-alpes métropole AVRIL 2015