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7/23/2019 Analyse Des Actes Illocutionnaires
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Analyse des actes illocutionnaires
Conformément à ses doutes quant à la distinction constatif/performatif, Austin admet que
toute énonciation d’une phrase grammaticale complète dans des conditions normales
correspond de ce fait même à l’accomplissement d’un acte illocutionnaire. Cet acte peut
prendre des valeurs différentes selon le type d’acte accompli et Austin distingue cinq grandesclasses d’actes illocutionnaires
• !es verdictifs ou actes "uridiques #acquitter, condamner, décréter$% &
• !es exercitifs #dégrader, commander, ordonner, pardonner, léguer$% &
• !es promissifs #promettre, faire v'u de, garantir, parier, "urer de$% &
• !es comportatifs #s’e(cuser, remercier, déplorer, critiquer$% &
• !es expositifs #affirmer, nier, postuler, remarquer$%.
!a mort d’Austin l’a empêché de poursuivre ses travau( et le développement de la théorie des
actes de langage a été poursuivi par la suite par )ohn *earle.
*earle commence par a"outer à la théorie des actes de langage un principe fort, le + principe
d’e(primailité -, selon lequel tout ce que l’on veut dire peut être dit pour toute signification
, et pour tout locuteur !, chaque fois que ! veut signifier #à l’intention de transmettre, désire
communiquer$% , alors il est possile qu’e(iste une e(pression , telle que soit
l’e(pression e(acte ou la formulation e(acte de . Ce principe implique une vision de la
théorie des actes de langage selon laquelle les deu( notions centrales sont l’intention et la
convention le locuteur qui s’adresse à son interlocuteur a l’intention de lui communiquer un
certain contenu, et le lui communique gr0ce à la signification conventionnellement associée
au( e(pressions linguistiques qu’il énonce pour ce faire. !a centralité des notions d’intention
et de convention ne constitue pas réellement une rupture par rapport à la théorie austiniennedes actes de langage plut1t, *earle se contente d’indiquer e(plicitement des notions qui
étaient restées davantage implicites che2 Austin. !’innovation principale de *earle consiste à
distinguer deu( parties dans un énoncé le marqueur de contenu propositionnel et le
marqueur de force illocutionnaire. *i l’on revient à l’e(emple #3%, on voit qu’il est facile
d’y distinguer, comme dans la plupart des performatifs e(plicites, le marqueur de contenu
propositionnel + "e t’emmènerai au cinéma demain -, et le marqueur de force
illocutionnaire + "e te promets -. *i cette distinction est plus facile à appliquer au(
performatifs e(plicites comme #3%, le principe d’e(primailité suppose néanmoins que les
performatifs implicites, comme #4%, sont équivalents au( performatifs e(plicites et que, dans
cette mesure, la distinction entre marqueur de force illocutionnaire et marqueur de contenu
propositionnel peut s’y appliquer.
*earle a également donné sa version des règles s’appliquant au( différents types d’actes de
langage et sa propre ta(inomie de ces différents types d’actes de langage. Cette ta(inomie
s’appuie sur un certain nomre de critères
• le ut de l’acte illocutionnaire &
• la direction d’a"ustement entre les mots et le monde 5 soit les mots + s’a"ustent - au
monde, comme dans une assertion, soit le monde + s’a"uste - au( mots, comme dans
une promesse &
• les différences dans le contenu propositionnel qui sont déterminées par des
mécanismes liés à la force illocutionnaire une promesse, p. e(., déterminera lecontenu propositionnel de l6énoncé de telle manière que ce contenu portera sur le futur,
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et sur quelque chose qui est en mon pouvoir & une excuse déterminera le contenu de
sorte à ce qu6il porte sur un événement passé, et qui a été sous mon contr1le &
• la force avec laquelle le ut illocutionnaire est représenté, qui dépend du degré
d’e(plication de l’acte &
• les statuts respectifs du locuteur et de l’interlocuteur et leur influence sur la force
illocutionnaire de l’énoncé &• les relations de l’énoncé avec les intérêts du locuteur et de l’interlocuteur &
• les relations au reste du discours &
• les différences entre les actes qui passent nécessairement par le langage #prêter
serment% et ceu( qui peuvent s’accomplir avec ou sans le langage #décider% &
• la différence entre les actes institutionnels &
• l’e(istence ou non d’un vere performatif correspondant à l’acte illocutionnaire &
• le style de l’accomplissement de l’acte.
Cet ensemle un peu hétéroclite de critères permet à *earle de dégager cinq classes ma"eures
d’actes de langage, classification asée principalement sur les quatre premiers critères
• les assertifs [représentatifs] #assertion, affirmation$% & les mots s6a"ustent au
monde &
• les directifs #ordre, demande, conseil$% & le monde s6a"uste au( mots &
• les promissifs #promesse, offre, invitation$% & le monde s6a"uste au( mots &
• les expressifs #félicitation, remerciement$% & pas de direction d6a"ustement &
• les déclaratifs #déclaration de guerre, nomination, aptême$% & direction d6a"ustement
doule #mots 8 monde / monde 8 mots%.
9our en finir avec l’impact de la théorie searlienne des actes de langage, les tentatives
actuelles de formalisation de la théorie des actes de langage s’appuient sur les travau( de*earle.
Critique de la pragmatique linguistique [modifier]
hypothèse performative et perfomadoxe [modifier]
*ur la ase du principe d’e(primailité, un linguiste du courant de la sémantique générative,
)ohn :. :oss, a proposé en 7;<= une hypothèse qui a rencontré une fortune certaine sous
l’appellation d’hypothèse performative. !’hypothèse performative consiste à traiter les
performatifs implicites, comme #4%, comme équivalents au( performatifs e(plicites, comme#3%
• #3% )e te promets que "e t’emmènerai au cinéma demain.
• #4% )e t’emmènerai au cinéma demain.
9lus précisément, dans le cadre de la distinction générativiste entre structure de surface et
structure profonde, l’hypothèse performative consiste à supposer qu’un énoncé qui a #4%
comme structure de surface partage néanmoins la même structure profonde qu’un énoncé qui
a #3% comme structure de surface. n d’autres termes, tout énoncé a dans sa structure profonde
une préface performative #"e promets que, "’ordonne que, "’asserte que$%, que cette préface
performative soit e(plicitement e(primée #qu’elle appartienne à sa structure de surface% ouqu’elle ne le soit pas. Cette hypothèse avait l’avantage, ce qui e(plique le retentissement
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qu’elle a eu, de donner une ase plus s>re à la distinction searlienne entre marqueur de force
illocutionnaire et marqueur de contenu propositionnel la préface performative, présente dans
tous les énoncés par hypothèse, correspondait au marqueur de force illocutionnaire.
Cependant l’hypothèse performative s’est heurté à une o"ection de fond, le perfomadoxe. ?l
consiste à faire remarquer que, dans la mesure o@ la structure profonde d’une phrasecorrespond à son analyse sémantique #sa forme logique% et au( conditions de vérité de la
phrase en question, l’hypothèse performative conduit à un parado(e pour la plupart des
assertions. *elon l’hypothèse performative en effet, une phrase comme #7% a la même
structure profonde qu’une phrase comme #%, elles seraient donc identiques. n d’autres
termes, on ne pourrait plus dire que #7% est vraie si et seulement si le chat est sur le paillasson,
mais on devrait dire que #7% est vraie si et seulement si "’affirme que le chat est sur le
paillasson. Br, il va de soi que la vérité de #7% ne dépend pas du fait que le locuteur affirme
quoi que ce soit, mais dépend ien du fait que le chat soit sur le paillasson. !’hypothèse
performative a donc pour conséquence d’imposer pour tous les énoncés une préface
performative qui
• soit ne doit pas être interprétée sémantiquement #pour ne pas générer de conditions de
vérité incorrectes%, mais dès lors la phrase n’est pas interprétale &
• soit doit être interprétée sémantiquement #pour que la phrase soit interprétale%, mais
dès lors la phrase se voit attriuer des conditions de vérité incorrectes.
Ces deu( conséquences étant inacceptales, l’auteur du performado(e, illiam D. !ycan, en
conclut que l’hypothèse performative doit être aandonnée.
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