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1 Analyse des résultats des Prothèses Unicompartimentales du genou : à propos de 180 cas à 6 ans de recul moyen.

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Analyse des résultats

des Prothèses Unicompartimentales du genou :

à propos de 180 cas à 6 ans de recul moyen.

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TABLES DES MATIERES

Page

1. Introduction 3

2. Matériels et méthodes 7

2.1. Critères d’inclusion 8

2.2. Epidémiologie, antécédents chirurgicaux, étiologies 8

2.3. Etude radiographique préopératoire 9

2.4. L’intervention 10

2.5. Evaluation à la révision 14

3. Résultats 17

3.1. Résultats cliniques de la population 18

3.2. Résultats radiologiques 18

3.3. Résultats des sous-groupes de population 20

3.4. Complications 27

3.5. Révisions 28

4. Discussion 32

4.1. Générale 33

4.2. Comparaison avec la littérature 36

4.3. La PUC a-t-elle sa place en cas d’atteinte de l’articulation fémoropatellaire ? 37

4.4. PUC et LCA 38

4.5. Axe fémorotibial mécanique idéal 40

4.6. Les PUC latérales ont-elles des meilleurs résultats? 43

4.7. Indications lors d’usure du compartiment opposé 44

4.8. Déformation tibiale constitutionnelle 45

4.9. Quels enseignements peut-on tirer de nos échecs (reprises chirurgicales) ? 46

5. Remarques sur l’étude 48

6. Synthèse 49

7. Conclusion 51

Références Bibliographiques 54

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Annexes 59

1. Historique 60

2. Classification des gonarthroses et mesure de la déformation constitutionnelle 62

3. Graphiques sur les tailles d’implants utilisés 63

4. Résultats des scores IKS 64

5. Scores IKS Genou/Fonction et sous groupes 67

6. Courbes de survie 69

7. Les reprises 70

8. Résultats de l'analyse radiographique 71

9. Résultats des séries de la littérature 72

10. Innervation, vascularisation cutanée et voies d’abords 73

11. La prothèse HLS évolution 74

12. Fiche de révision 76

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INTRODUCTION

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1. Introduction

Depuis l’introduction de la Prothèse Unicompartimentale dans les années 70, l’opinion à

son propos oscille entre éloge et critique. Les premiers résultats encourageants de Marmor [1-

3], ont été suivis par une période d’échecs, prolongée par la concurrence de la prothèse totale

de genou [4, 5]. Au début des années 80, des bons résultats ont été publiés et l’enthousiasme

pour cette intervention est revenu[6]. Des progrès ont été faits sur les indications, sur la

technique et sur le design des implants. Les études à long terme, à partir des années 90 [7-11],

retrouvent un taux de survie en constante progression, qui s’établit proche des prothèse totales

de genou dans les années 2000 [12-20], avec une survie supérieure à 90% à 10 ans de recul.

Dans la littérature, on commence à trouver des taux de 98% à 10 ans de recul minimum [13,

21], reflétant le travail accompli à partir des leçons des échecs passés. Le fossé entre Prothèse

Unicompartimentale et Totale, en terme de survie à long terme, est sur le point d’être comblé.

Les avantages de cet implant par rapport à la prothèse totale de genou (PTG) sont multiples :

intervention moins invasive, cinématique proche du genou normal, voire équivalente [22, 23],

suites postopératoires plus simples, moindre morbidité (infection, raideur), meilleure fonction,

préservation du stock osseux [24-26] et reprise possible par une autre PUC ou une PTG

standard. La difficulté réside dans le choix des indications. Celles-ci ont été précisées en 1989

par Kozinn et Scott [27]. Le cas idéal serait un patient âgé de plus de 60 ans, sédentaire, sans

douleur de repos, avec une arthrose unicompartimentale sans atteinte ligamentaire, et une

déformation globale inférieure à 15°. En 1995, le symposium de la SOFCOT s’est efforcé de

clarifier ces indications afin de les rendre plus applicables. Pourtant celles-ci sont encore très

discutées, expliquant que ce type de prothèse ne fait pas encore l’unanimité parmi les

chirurgiens.

Les publications récentes gardent tout leur intérêt pour démontrer et expliquer que la prothèse

unicompartimentale a sa place dans le traitement de la gonarthrose, aux côtés de l’ostéotomie

et de la prothèse totale de genou.

De nombreuses questions sont toujours d’actualité, notamment sur la technique et sur les

indications. Existe-t-il un alignement idéal ? Quelles sont les causes d’échecs et comment les

éviter ? Peut-on élargir judicieusement certaines indications en cas d’arthrose

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fémoropatellaire ou du compartiment opposé ? Que se passe-t-il en cas d’absence de ligament

croisé antérieur ?

Pour répondre à ces questions, nous avons analysé les résultats d’un implant posé après la

période d’échec, en suivant le devenir de 180 prothèses unicompartimentales au recul moyen

de 6 ans.

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MATERIELS

ET

METHODES

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2. Matériels et méthodes

Il s’agit d’une étude rétrospective de 180 Prothèses Unicompartimentales (PUC) du genou

avec un recul moyen de 71 mois (18 - 200).

2.1. Critères d’inclusions

De Janvier 1990 à Décembre 2004, 290 prothèses unicompartimentales du genou ont été

implantées dans le Service d’Orthopédie Traumatologie de l’Hôpital Rangueil Toulouse chez

254 patients. Trente cinq patients sont décédés (37 PUC) et 59 patients (66 PUC) ont été

perdus de vue. Cinq patients ont été exclus (2 doubles PUC, 3 fractures de l’extrémité

inférieure du fémur en cours de traitement). Ainsi, nous avons analysé le devenir de 180 PUC

chez 155 patients : 91 patients (105 prothèses) ont été revus en consultation, et 46 patients (57

prothèses) ont été interrogés par téléphone. Tous les dossiers de reprise de patients réopérés

dans le service ont été étudiés (16 patients) et 2 patients ont été réopérés ailleurs (Soit 18

reprises de PUC).

2.2. Epidémiologie, antécédents chirurgicaux, étiologies

La population étudiée comportait 180 PUC chez 155 patients : 112 femmes et 43 hommes. Le

recul moyen était de 71 mois (15-200). Il s’agissait de 148 PUC médiales et 32 PUC latérales.

L’âge moyen était de 66 ans (39-92). La répartition genou droit et gauche était sensiblement

équivalente (51 contre 49%).

Les indications opératoires comportaient des gonarthroses unicompartimentales (168 cas) :

85% d’étiologies essentielles, 10% mécaniques (cal vicieux hanche, déformation

constitutionnelle), 3% sur antécédent de fractures et 2% d’étiologies ligamentaires. Les

indications restantes étaient : 8 cas d’ostéonécroses condyliennes, 1 nécrose du plateau tibial,

1 spondylarthrite ankylosante, 1 polyarthrite rhumatoïde et 1 poliomyélite.

Etiologies des gonarthroses

85

10 3 2 Essentielle

Mécanique

Fracture

Ligamentaire

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Dans les antécédents du genou on retrouvait 19 méniscectomies, 7 ostéotomies (5 de

varisation et 2 de valgisation) et 3 interventions de traumatologie pour fracture du plateau

tibial.

2.3. Etude radiographique préopératoire

Tous les patients ont bénéficié d’un bilan radiographique préopératoire comportant : une

radiographie de face du genou en appui monopodal et en schuss, un cliché de profil, une

goniométrie et un défilé rotulien. L’étude radiographique a été conduite sur les patients revus

en consultation (105 prothèses) et sur les 16 dossiers de reprises opérés dans le service (soit

121 cas). Ce bilan nous a permis de mesurer les axes mécaniques du membre, notamment

l’axe fémorotibial mécanique (AFTm) et la pente tibiale (la référence étant une droite passant

par 2 centres différents du canal médullaire). Nous avons apprécié l’état du compartiment

opposé et de la rotule. Celui-ci était classé en 3 stades : normal, remodelé ou pincé. Les

clichés en stress ont été utilisés pour apprécier la réductibilité de la déformation et l’état de la

balance ligamentaire. La mesure de la déformation constitutionnelle était réalisée par la

méthode de Lévigne [28] quand la cicatrice du cartilage de croissance était visible (calcul de

l’axe épiphysaire). Dans le cas contraire, la recherche de l’angle formé par la tangente au

plateau tibial sain avec l’axe mécanique tibial (annexe 2, p.62) était réalisée.

La classification d’Ahlback [29] modifiée par Dejour [30] a été choisie pour le stade de

l’arthrose (annexe 2, p.61). Elle permet de classer les gonarthroses en 4 stades sur un cliché de

face en appui monopodal et un cliché en schuss.

Ainsi, en préopératoire, nous avons retrouvé, 43%

d’arthrose de stade 2 et 46% d’arthrose de stade 3. L’axe

fémorotibial mécanique préopératoire était en moyenne de

174° pour les PUC médiales et de 185° pour les PUC

latérales. L’état du compartiment opposé était normal dans

76% des cas, remodelé dans 20% et arthrosique dans 4%.

L’interligne fémoropatellaire était normale dans 66% des

genoux, remodelé dans 27% et pincé dans 7% (Tab 1). La pente tibiale moyenne a été de 3°

(0-10°).

Répartition des stades

d'arthrose

3%

43% 46%

8%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

1 2 3 4

stade arthrose

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Tableau 1: Etat du compartiment opposé et de l’interligne fémoropatellaire (FP)

(%) en préopératoire.

Comp

opposé FP

Normale 76 66

Remodelé 20 27

Pincé 4 8

2.4. L’intervention

2.4.1. La prothèse (annexe 11, p 74)

Dans tous les cas, nous avons utilisé la prothèse unicompartimentale HLS

de la société Tornier (Saint-Ismier, France). D’abord dans sa version

initiale, puis Evolution à partir de 1997. Il s’agit d’un implant cimenté au

niveau fémoral (de type resurfaçage) et tibial. Le composant tibial est de

type tout polyéthylène.

2.4.2. Technique (PUC médiale)

Le planning préopératoire permet de préciser les axes mécaniques du membre, le calcul d’une

éventuelle déformation constitutionnelle et la recherche de la pente tibiale. Les clichés en

stress vérifient une éventuelle tendance à l’hypercorrection.

Le patient est installé en décubitus dorsal avec un garrot à la

racine du membre. Un appui cylindrique est fixé sur la table

pour maintenir le genou en flexion à 90° et un contre appui au

niveau du garrot maintient la position de genou fléchi.

La voie d’abord, d’environ 10 cm, est médiane, centrée sur la

rotule, allant de son pôle supérieur

jusqu'à la tubérosité tibiale antérieure. Le décollement médial est sous

aponévrotique, puis on réalise une arthrotomie parapatellaire médiale.

L’extension en haut doit être aussi limitée que possible : soit dans le

tendon quadricipital (partie médiale) soit plutôt en dissisant les fibres

du muscle vastus medialis (midvastus) voire en le relevant

(subvastus). L’extension en bas se fait le long du tendon rotulien, et la

partie médiale du plateau tibial est progressivement dégagée.

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Aucune manœuvre de retournement de la patella n’est effectuée, celle-ci est simplement

refoulée par un écarteur de Homann placé dans l’échancrure intercondylienne. Aucun geste de

relâchement ligamentaire n’est requis. Il serait dangereux de le faire, car la mise en tension

d’un ligament collatéral alors allongé conduirait à

l’hypercorrection. L’ancillaire de l’Unicompartimentale

est alors mis en place en débutant par la coupe tibiale.

Deux repères sont possibles pour le point zéro. Soit on

utilise la partie centrale du condyle fémoral. Dans ce cas

la hauteur de coupe sera égale à l’épaisseur du condyle

prothétique (3mm) plus l’épaisseur du polyéthylène

(9mm). Elle sera donc de 12 mm voire 13 mm en

donnant une petite laxité de sécurité. Soit on se réfère à une zone de cartilage sain (partie

antérieure du plateau tibial) avec le palpeur, la hauteur de coupe sera alors égale à l’épaisseur

du polyéthylène associée à 1 millimètre de sécurité. Une autre technique intéressante est de

repérer le point zéro (niveau du cartilage avant usure) en mettant en tension le ligament

collatéral médial par des manœuvres de valgus forcé, et en appliquant le palpeur contre le

condyle fémoral (photo).

L’inclinaison frontale est soit perpendiculaire à l’axe mécanique tibial soit inclinée afin d’être

parallèle au plan de l’interligne opposé en cas de déformation constitutionnelle importante. La

pente tibiale doit être égale à celle du patient, recherchée sur le

planning préopératoire, ou d’environ 5°. Après la réalisation de la

coupe tibiale, les plateaux d’essais sont utilisés pour choisir la taille

de l’implant tibial. Celui-ci ne doit pas dépasser en médial car il

risquerait de rentrer en conflit avec les ligaments collatéraux.

Le temps fémoral débute en glissant le gabarit fémoral entre condyle

et plateau d’essai, genou en extension. Ce geste évitera un éventuel

« effet de care ». Dans le positionnement de ce gabarit, il faut prendre garde, pour les PUC

latérales, à sa médialisation parfois trop importante responsable d’un conflit avec les épines. Il

ne faut pas hésiter à s’appuyer sur d’éventuels ostéophytes latéraux pour éviter cette mauvaise

position.

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Les essais sont réalisés en recherchant l’absence de conflit au niveau des

épines et au niveau de la rotule. La flexion ne doit pas provoquer un

relèvement du plateau (effet tilt). Des mouvements de Valgus/varus forcés

vérifient la présence d’une laxité de sécurité.

Le scellement définitif est réalisé en mettant peu de ciment au niveau tibial. Le genou est alors

placé en extension. La fermeture se fait sur redon intra articulaire, il sera enlevé au deuxième

jour postopératoire.

L’appui est autorisé dés le deuxième jour sous couvert de cannes anglaises pendant 3

semaines. Le genou peut être mobilisé d’emblé, en fonction de la tolérance clinique du

patient. La sortie est envisagée vers le 5ème

jour post opératoire. Le traitement préventif par

HBPM est poursuivi pour une durée d’1 mois postopératoire.

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2.4.3. Compte-rendu opératoire

Les données du compte rendu opératoire indiquaient : la voie d’abord choisie, l’état du pivot

central (LCA intact, fragilisé ou rompu), les tailles d’implant et les éventuels incidents per

opératoires. Dans cette série, la voie d’abord médiane cutanée a été la plus fréquente (56%).

Les voies para-patellaires médiales ou latérales ont été utilisées respectivement dans 37% et

7% des genoux. Nous avons retrouvé 9 cas (4% des dossiers) de rupture du ligament croisé

antérieur. L’étiologie de la rupture était systématiquement recherchée à l’aide des courriers de

consultation (histoire du genou, instabilité, laxité antérieure à l’examen clinique) et à l’aide

du bilan radiographique préopératoire : signes d’arthrose secondaire à une laxité antérieure

chronique (tiroir antérieur sur le cliché de profil, cupule tibiale postérieure) ou plutôt

d’origine dégénérative (arthrose centrée, ostéophytose de l’échancrure). Ainsi, la rupture du

LCA était 6 fois de découverte peropératoire sur genou stable arthrosique et 3 fois il s’agissait

d’une arthrose interne sur laxité antérieure chronique.

Concernant les tailles des implants, la pièce fémorale était de taille 1 ou 2 dans 87 % des cas,

et l’implant tibial rarement de taille supérieure à 3 (12 %) (Annexe 3, p.63). L’épaisseur du

polyéthylène était de 9 mm dans une majorité des genoux (58%). L’utilisation du 8 mm a

cessé à partir de 1997.

Répartition des épaisseurs de polyethylène

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

8 9 10 11 12 13

Epaisseur en mm

po

urc

en

tag

e d

es

pro

thèses

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2.5. Evaluation à la révision

2.5.1. Clinique

Tous les patients revus en consultation ont été examinés cliniquement. Le score IKS a été

retenu pour l’analyse clinique postopératoire, associé à un score de satisfaction (composé de 4

items : très satisfait, satisfait, déçu ou mécontent). Les scores IKS genou et fonction sont

notés sur 100. [31] (annexe 12, p.75). L’enquête téléphonique a permis d’établir pour tous les

patients un score Fonction. Pour sensibiliser les résultats exprimés en moyenne, nous les

avons regroupés par catégorie : excellents résultats si le score IKS était supérieur à 90, bons

entre 80 et 89, moyens entre 70 et 79 et mauvais s’il était inférieur à 70. [31]

2.5.2. Radiographique

Tous les patients revus à la consultation ont bénéficié d’un examen radiographique du genou

avec des clichés de face (appui monopodal), de profil, et une goniométrie en charge.

Sur ces clichés, nous avons mesuré les axes mécaniques du membre opéré et la pente de

l’implant tibial. Nous avons recherché l’usure, le descellement des pièces prothétiques et la

présence ou l’aggravation de l’arthrose du compartiment opposé. (Qualifié de normal,

remodelé ou pincé). Le positionnement prothétique a été étudié en mesurant la différence de

hauteur et d’obliquité de l’implant tibial par rapport à l’interligne du compartiment opposé

sain (cette différence était qualifiée de « plus » ou de « moins ») (Fig 1)

Fig 1 : Mesure de la hauteur et de l’obliquité prothétique

Par rapport à l’interligne opposé Obliquité/plan de l’interligne

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Les liserés ont été caractérisés par leur position (Zone 1 ou 2 de face et de 1 à 3 de profil)

(Fig2), leur largeur (plus ou moins 2 mm) et leur caractère évolutif.

2.5.3. Les reprises de prothèse unicompartimentale

L’étude des échecs de la période 1990-2005 a été réalisée sur dossier. Nous avons recherché

la ou les causes ayant favorisé l’échec en analysant les radiographies, les courriers de

consultation et les différents comptes rendus opératoires. La technique de reprise et le choix

de l’implant ont été notés.

2.5.4. Définitions des sous groupes

Pour rechercher l’influence de certains paramètres sur les résultats de la prothèse, nous avons

défini des sous-groupes de population :

-Sous groupe des PUC médiales (148 cas) et latérales (32 cas)

-Population avec atteinte préopératoire du compartiment opposé: Il s’agissait des patients dont

l’état du compartiment opposé était noté soit remodelé, soit pincé (appelé compartiment

anormal dans l’étude statistique) en préopératoire. Nous avons retrouvé 22% des genoux au

stade remodelé et 4% de genoux au stade pincé.

-Sous groupe de genoux ayant une atteinte de l’articulation fémoropatellaire préopératoire. Il

s’agissait des patients dont l’état de l’articulation fémoropatellaire était noté remodelé (26%)

ou pincé (7%) soit 33% de la population totale (appelé rotule anormale).

-Population avec LCA rompu. Neuf cas ont été retrouvés, dont 6 ruptures dans un contexte

dégénératif sur genou stable (découverte peropératoire). Un patient a bénéficié d’une

ligamentoplastie au tendon rotulien et d’une PUC dans le même temps opératoire.

-Groupe de patients dont l’étiologie est la nécrose condylienne.

Fig 2 : Topographie des liserés

de Face et de Profil

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-Patients aux antécédents d’ostéotomie (de varisation ou de valgisation) : Il s’agissait de 7

patients, d’âge moyen de 52 ans. Les prothèses étaient dans 5 cas médiales et dans 2 cas,

latérales.

-Patients âgés de plus de 80 ans à la date de revue : Il y avait, dans ce groupe, 46 patients âgés

en moyenne de 77ans (67-92).

-Sous groupe de PUC médiale avec un axe fémorotibial mécanique postopératoire inférieur à

175° (varus résiduel supérieur à 5°, c'est-à-dire hypocorrection importante).

2.5.5. Statistiques

L’étude statistique des résultats a été conduite à l’aide du logiciel MinitabR. Afin de

rechercher les corrélations entre les différentes variables nominales, nous avons réalisé un test

de Chi 2, lorsque les effectifs théoriques attendus étaient supérieurs ou égaux à 5. Dans le cas

contraire, il s’agissait d’un test exact de Fischer. Si l’effectif était trop faible, des

regroupements de patients ont été effectués : Ainsi « le groupe de patient dont le

compartiment opposé était qualifié d’anormal » regroupait les patients dont la radiographie

montrait soit un remodelé, soit un pincement. Le même raisonnement a été appliqué pour

l’articulation fémoropatellaire « anormale ».

Les variables continues pré et postopératoires ont été comparées grâce à un test de Student

bilatéral apparié lorsque leur distribution était normale, dans le cas contraire, un test non

paramétrique de Wilcoxon a été utilisé. Le seuil de significativité retenu a été p<0.05

Une courbe de survie a été établie selon la méthode de Kaplan Meier [32] sur la série globale.

Nous avons ensuite soustrait les mauvaises indications et les fautes techniques créant une

deuxième courbe pour juger des progrès potentiels qui peuvent être réalisés.

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RESULTATS

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Taux de satisfaction

58%32%

7%

3%Très satisfait

Satisfait

Déçu

Mécontent

3. Résultats

3.1. Résultats cliniques de la population (annexe 4, p.64)

Scores IKS : Au recul moyen de 71 mois, la moyenne du score IKS Genou était de 85

(44-100), le score IKS Fonction était de 89 (25-100). En regroupant les moyennes, nous

avons obtenu 73% d’excellents ou bons résultats pour le score Genou et 80% pour le score

Fonction, voire 85% chez les patients âgés de moins de 70 ans.

Le score IKS Fonction est meilleur pour les hommes (p=0,001) avec un âge moyen au

recul plus faible que les femmes (p=0,002). Le score genou était stable dans le temps.

(Annexe 4 p.66)

Score de satisfaction : 90% des patients étaient très satisfaits (58%) ou satisfaits (32%),

7% étaient déçus et 3% étaient mécontents.

La flexion moyenne a été de 125 degrés (90-150), tous les genoux ont obtenu une flexion

supérieure à 90° et la moitié avait une flexion supérieure à 120°. Le flessum moyen a été

de 2° (0-10), 91% des patients ne présentaient pas de déficit d’extension active.

Quatre vingt sept pour cent des patients pouvaient marcher plus d’1 km, et 58% montaient

et descendaient les escaliers normalement.

Répartition du score IKS genou

10%

18%

55%

17%

0,00%

20,00%

40,00%

60,00%

Excellent Bon Moyen Mauvais

71%

9% 10%

10%

0,00%

20,00%

40,00%

60,00%

80,00%

Excellent Bon Moyen Mauvais

Répartition du score IKS fonction

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La pratique de sport (tennis, montagne, ski) a été possible chez 14 patients (sur 91 revus

en consultation).

Concernant les étiologies rares (une polyarthrite rhumatoïde, une spondylarthrite

ankylosante, une nécrose plateau tibial et une poliomyélite), seule la nécrose du plateau

tibial avait des scores inférieurs, avec un IKS genou de 75 et un IKS fonction de 80.

3.2. Résultats radiologiques

La pente moyenne de l’implant tibial était de 6° (0-15)

Tableau 2 : Etat du compartiment opposé (%)

Le statut du compartiment opposé, entre la date de la

revue et la chirurgie, ne s’est pas modifié dans 82 % des

cas. Il était normal dans 71% des cas, remodelé dans

23% et pincé dans 6%. (Tab 2)

La hauteur de l’implant tibial a été jugée bonne dans 72% des cas, sous le niveau de

l’interligne opposé dans 21 % et au dessus dans 7%.

Un interligne prothétique trop bas par rapport au compartiment opposé, entraînait une

déformation résiduelle plus

importante (p=0,001), en varus

pour les PUC médiales, et en

valgus pour les latérales.

Quand la hauteur de l’implant

tibial était trop basse, cela se

traduisait par une fréquence plus

importante de patients déçus ou

mécontents (p=0.04).

L’obliquité était bonne dans 81% des cas, notée moins dans 11% et plus dans 8%. Il n’y

avait pas de différence statistique sur les scores IKS et sur la satisfaction lorsque

l’obliquité prothétique n’était pas parfaite.

Pré op Post op

Normal 76 71

Remodelé 20 23

Pincé 4 6

Taux de satisfaction en fonction de la hauteur

de l'implant tibial

61%

35%

4%

37%47%

11%5%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

Très Satisfait Satisfait Dècu M écontent

PUC INT bonne hauteur Implant tibial trop bas

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20

Nous avons relevé la présence d’un liseré dans 19% des cas, en majorité en zone 1 de face

et en zone 2 de profil, uniquement tibial, toujours inférieur à 2mm et stable. Le seul liséré

évolutif a été observé chez un patient dont l’étiologie était une nécrose du plateau tibial

interne. La goniométrie montrait une récidive de la déformation en varus.

Treize patients (12 PUC interne) avaient une déformation constitutionnelle tibiale, en

moyenne mesurée à 7° (4-15). Chez ces patients, l’obliquité prothétique n’était pas dans le

prolongement du cartilage du compartiment opposé dans 23 % des cas. Aucune différence

des scores cliniques et de satisfaction n’a été trouvée par rapport au groupe sans

déformation constitutionnelle. Sur ces 13 prothèses, 4 ont été reprises, soit un taux plus

important que la moyenne de la série. Une seule de ces reprises est liée à une obliquité

anormale de l’implant tibial.

Six Prothèses internes avaient un axe AFTm postopératoire en valgus (hypercorrigées).

Dans ce groupe de patients, le score fonction était significativement moins bon (p=0.03) et

le compartiment opposé était plus souvent arthrosique (p=0.02). L’hypercorrection des

PUC internes engendrait un risque accru d’usure du compartiment opposé (p= 0,009). Les

conséquences de l’hypercorrection de 6 PUC externes (axe AFTm postopératoire en

varus) sont identiques avec une dégradation du compartiment opposé, un risque plus

important d’échec et de reprise chirurgicale (4 échecs sur ces 6 PUC externes). En

proportion il y a eu plus d’hypercorrection dans le groupe externe que dans le groupe

interne (p=0.02).

Evolution du compartiment opposé après PUC hypercorrigée

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21

3.3. Résultats des sous-groupes de population (annexe 5, p.67)

3.3.1. PUC médiales et latérales

Il n’y avait pas de différence clinique statistiquement significative entre PUC médiale et

latérale mais seulement une tendance en faveur des PUC latérales : Les scores fonctions pour

les médiales et les latérales étaient respectivement de 80% et 82% d’excellents et bons

résultats, et de 71% et 83% d’excellents ou bons résultats pour le score genou. Les moyennes

des scores IKS étaient identiques.

Dans le groupe PUC latérales, il y avait significativement plus de genoux avec un

compartiment opposé anormal (noté remodelé ou pincé) en préopératoire (46%) et en post

opératoire (64%) par rapport au groupe PUC médiales (19% et 21%). (p=0,001)

L’alignement postopératoire moyen (AFTm)

était de 4° de varus (de 18° varus à 3° de

valgus) pour les PUC internes et de 0° pour

les PUC latérales (6° de varus à 6° de valgus).

La différence d’alignement entre ces 2 sous

groupes était statistiquement significative

(p=0,002) : Il y a eu plus d’hypocorrection

importante (varus résiduel supérieure à 5°)

pour les PUC médiales que pour les PUC

latérales (valgus résiduel supérieur à 5°) (p=0.003).

Tableau 4 : Moyennes des scores IKS

Série PUC

médiale

PUC

latérale

IKS

Genou 85 85 89

IKS

Fonction 89 89 90

Tableau 3 : Analyse radiographique

des PUC médiales et latérales

PUC médiales PUC latérales

AFTm Préop

Postop

174° 185°

176° 181°

Pente Préop

Post op

3° 3°

6° 5°

Hauteur (%)

Bonne

En dessous

Au dessus

71 76

23 12

6 12

Obliquité (%)

Bonne

Moins

Plus

81 80

13 16

6 4

Répartition des Excellents ou Bons

résultats

80

71

82 83

64 66 68 70 72 74 76 78 80 82 84

Score fonction Score genou

PUC Interne PUC externe

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22

3.3.2. Patient dont le compartiment opposé est noté anormal en préopératoire

Il y avait, dans ce sous groupe, 26 prothèses : 22 au stade remodelé (22% de la population) et

4 au stade pincé (4%). Quatre vingt un pour cent des patients de ce groupe étaient très

satisfaits (58%) ou satisfaits (23%). Les moyennes des scores IKS donnaient 84 pour le score

genou (44–100) et 85 pour le score fonction (25-100). Nous n’avons pas retrouvé de

différence significative des résultats cliniques par rapport aux patients sans atteinte de ce

compartiment en ce qui concerne le score genou, la douleur, et le taux de satisfaction. En

revanche, le score fonction, a été significativement moins bon avec 72% d’excellents ou bons

résultats versus 80% dans la population générale (p=0,01).

Répartition du score IKS genou

24%

3%

14%

59%

0%

20%

40%

60%

80%

Excellent Bon Moyen Mauvais

Répartition du Score IKS Fonction

13%15%6%

66%

0%

20%

40%

60%

80%

Excellent Bon Moyen Mauvais

3.3.3. Patient ayant une atteinte préopératoire de l’articulation fémoropatellaire

Il y avait 36 patients dans ce groupe. Quatre vingt trois pourcent des patients étaient très

satisfaits (72%) ou satisfaits (21%). Les moyennes des scores IKS genou et fonction étaient

respectivement de 86 (44-100) et de 90 (30-100). Ce qui donnait 78% d’excellents ou bons

résultats pour le score genou et 89% pour le score fonction. Nous n’avons trouvé aucune

différence statistique sur ces résultats par rapport à la population avec une articulation

fémoropatellaire notée normale.

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23

3.3.4. Population avec LCA rompu

Dans ce groupe de 9 patients, les moyennes des scores genou et fonction étaient de 81 (63-90)

et 91 (70-100), soit 85% d’excellents ou bons résultats pour le score fonction et 80% pour le

score genou (tab 3). Statistiquement, il n’y avait pas de différence clinique avec la population

témoin et tous les patients sont très satisfaits ou satisfaits. Une patiente se plaint d’instabilité

modérée (l’étiologie de la rupture était dégénérative).

L’étude radiographique (6 de ces 9 patients ont été revus en consultation) montrait : Une

patiente avec une usure postérieure tibiale et translation tibiale antérieure de profil à 7 ans de

recul. La radiographie de la patiente ayant une instabilité modérée présentait un liseré

antérieur et une translation tibiale antérieure sur le cliché de profil, à 2 ans de recul. Parmi les

3 arthroses sur laxité antérieure chronique, il y a eu une reprise pour usure et descellement à

15 mois ; le deuxième patient est celui avec une ligamentoplastie, il a un bon résultat à 6 ans

de recul (IKS 90/100). Le troisième patient a également un bon résultat clinique (IKS 86/100),

et il existe une arthrose tricompartimentale à la radiographie. Il y avait ainsi 5 bilans

radiographiques anormaux sur 6 (usure, liseré, arthrose ou descellement) (tab 5).

Tableau 5 : Groupe de patient sans LCA

Patient Age Recul

(mois)

Etiologie

Rupture LCA

IKS

Genou/Fonction

Taux de

Satisfaction Radiographies

1 42 24 Dégénératif 63/70 Satisfait RAS

2 70 24 Dégénératif 85/90. Instabilité Satisfait Liseré tibial et TTA

3 54 36 ALCA 86/100 Très Satisf. Arthose TriComp

4 63 28 Dégénératif 81/100 Très Satisf. Usure Polyéthylene

5 50 77 ALCA 90/100 (KJ) Très Satisf.

6 77 77 Dégénératif /100 Très Satisf.

7 76 120 Dégénératif /80 Très Satisf.

8 73 15 ALCA REPRISE Descellement

9 75 84 Dégénératif 55/80 Très Satisf. Usure et TTA

Abréviations :

-ALCA : arthrose sur laxité antérieure chronique

-TTA : Translation tibiale antérieure

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24

Cas Clinique : PUC et gonarthrose sur laxité antérieure chronique

Reprise pour Descellement avec usure

postérieure du polyéthylène

Patient de 73 ans, ancien parachutiste.

Lachman-Trillat arrêt mou.

Gonarthrose interne sur laxité chronique

antérieure.

Evolution sur 15 mois

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25

3.3.5. Groupe des nécroses

Aucune différence de résultats cliniques et radiologiques n’a été mise en évidence dans ce

groupe de 8 patients par rapport à la population générale. Les moyennes des scores IKS genou

et fonction étaient respectivement de 77 (70-94) et de 91 (70 –100). On peut noter qu’il n’y

avait aucun mauvais résultat avec des scores IKS constamment supérieurs à 70. Sur le plan

radiographique, l’AFTm postopératoire moyen était de 179° (178-180) et tous les implants

ont été bien positionnés (seulement 3 patients ont été revus à la consultation).

3.3.6. Patients aux antécédents d’ostéotomie

Parmi les 7 patients de la série aux antécédents d’ostéotomie, 3 ont nécessité une reprise

chirurgicale (cf infra). Les moyennes des scores IKS genou et fonction des 4 autres patients

étaient de 65 (55-75) et de 74 (35-90).

3.3.7. Patients âgés de plus de 80 ans au recul

Chez ces patients, (46 prothèses avec un LCA noté 2 fois

rompus) 96% des patients étaient très satisfaits (63%) ou

satisfaits (33%). Les scores genoux étaient identiques à la

population générale, mais le score fonction était moins bon,

avec 64% d’excellents ou bons résultats (p=0,002) dans

cette population âgée.

Taux de satisfaction

Groupe de plus de 80 ans

63%

33%

4%

0%Très satisfait

Satisfait

Déçu

M écontent

Score Fonction des patients de plus 80 ans

versus population générale

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

Excellent Bon Moyen Mauvais

age > 80 ans

population

générale

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26

3.3.8. PUC Médiales avec varus postopératoire de plus de 5°

Ces genoux insuffisamment corrigés (30 cas) étaient le plus souvent liés à un implant

positionné trop bas (16 cas) (p=0,001). Le score genou était légèrement moins bon en

moyenne de 79 (p=0 .05) soit 67% d’excellents ou bons résultats (versus 73%). Le score

fonction était comparable. Les 14 autres genoux étaient : six cas d’hypocorrection liée à un

varus constitutionnel préopératoire, 8 cas avec un varus résiduel de plus de 5° sans

malposition de l’implant tibial.

Dans ce groupe de genoux hypocorrigés de plus de 5°, la présence d’un liseré à l’interface

ciment/os était plus fréquente (p=0.03), celui-ci était également plus fréquent lorsque

l’interligne était trop bas (p=0,001). Nous n’avons pas noté d’usure importante de l’implant

en polyéthylène dans ce groupe de patients, ni de risque accru de reprise. (Une reprise sur les

30 genoux dont l’axe fémorotibial était en varus de plus de 5°).

Tableau 6 : Résultats des scores IKS

IKS Genou Fonction

Varus>5° 81 91

Série 85 89

Pourcentage de patients

présentant un liseré tibial sur le

cliché de face

19%

37%

0%

10%

20%

30%

40%

Varus>5° Générale

Population

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27

3.4. Complications

Neuf patients sur 180 ont nécessité une mobilisation sous anesthésie générale après un délai

moyen de 6 semaines. La flexion moyenne, dans ce groupe de patient, était de 125° (110-

140°).

Deux cas de thrombose veineuse superficielle ont été retrouvés sur les 91 patients revus en

consultation.

Il s’est produit une fracture du condyle latéral peropératoire ostéosynthésée par broche avec

un bon résultat au recul.

PUC Médiale genou droit

Mobilisation sous AG à 3 semaines

Mobilités 0/150

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28

3.5. Révisions (annexe 7, p.70)

18 patients ont nécessité une reprise chirurgicale pendant la période 1990-2005.

16 dossiers sont étudiés car 2 patients ont été réopérés en dehors du service. La reprise a été

réalisée en moyenne 45 mois après la première intervention.

Il s’agissait de 9 unicompartimentales médiales et 7 latérales. Les causes de la reprise étaient :

2 fractures sous l’implant tibial (PUC médiale) survenues à 3 et 8 mois de l’intervention.

Dans ces 2 cas il existait une hypocorrection avec varus résiduel postopératoire important.

3 descellements tibiaux : 1 cas de métallose confirmée par l’anatomo-pathologie. Les 2

autres sont des prothèses sur genou avec varus constitutionnel de 6° : 1 cas où

l’obliquité de l’implant tibial était mauvaise et l’autre cas n’avait pas de cause évidente de

descellement. Ces 2 patients ont été repris par un changement de l’implant tibial.

1 cas de reprise (15 mois) pour usure précoce et descellement sur laxité antérieure avec

absence de LCA préopératoire. L’arthrose chez ce patient était de cause ligamentaire

(ancien parachutiste, Lachman arrêt mou, arthrose postérieure, genou préopératoire stable)

6 atteintes du compartiment opposé.

3 cas après 8 à 10 ans de l’intervention sur une prothèse bien positionnée.

1 cas d’hypercorrection d’une PUC latérale évoluant vers l’arthrose médiale en 18

mois.

1 PUC latérale avec arthrose médiale en raison d’antécédent d’ostéotomie de

varisation entraînant un AFTm préopératoire en varus de 174° (ostéotomie

hypercorrectrice).

1 genou aux antécédents de fracture complexe du plateau tibial avec cal vicieux.

Un seul de ces 6 genoux avait une arthrose du compartiment opposé préopératoire (repris à la

9 ème

année).

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29

3 reprises pour douleur

-Un patient présentait un débord important du plateau médial rentrant en conflit avec le

Ligament collatéral médial.

-Une PUC latérale aux antécédents de patellectomie partielle.

-Une PUC latérale avec douleur fémoropatellaire et antérieure : on retrouvait une pièce

fémorale surdimensionnée et médiale responsable d’un conflit avec les épines associé

probablement à un conflit fémoropatellaire.

Un sepsis d’origine hématogène repris en 2 temps.

Le délai moyen pour la reprise de la PUC permet de définir des reprises précoces, dans les 3

premières années et des reprises tardives (graphe p.47). Toutes les reprises ont été effectuées

avec une prothèse totale de genou standard (Tab 7) à l’exception de 2 patients, où seul

l’implant tibial a été changé (1 descellement et une obliquité anormale). Il y a eu 7 cas de

perte de substance sur les 14 PTG. Celle-ci a été comblée le plus souvent par du ciment

(pitonnage) quand elle était peu importante, et nous avons utilisé, pour un cas, une calle

métallique.

La courbe de survie établie selon la méthode de Kaplan Meier montre un taux de 92 % à 9 ans

de recul quand l’échec est défini par une reprise chirurgicale avec changement d’implant.

La survie est de 94.4% si on ne compte pas les fautes techniques, et 96 % sans les erreurs

d’indications (cf page 31).

Courbe de survie à 100 mois de recul

91,68%

0%

20%

40%

60%

80%

100%

0 20 40 60 80 100

Temps (en mois)

% S

urv

ie

Survie

N=30 N=100

Intervalle de confiance de 95%

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30

Tableau 7: Caractéristiques des Reprises de PUC

Patient Age PUC Cause(s) échec(s) Délai

(mois) Implant de reprise

1 73 Med Fracture Tibia sur Hypocorrection 1 PTG standard, quille

Tibiale

2 44 Lat Douleur, ATCD patellectomie 24 PTG standard

3 67 Med Descellement Tibia / Métallose 28 PTG, Pitonnage ciment

4 73 Med Instabilité antérieure 15 PTG standard

5 70 Lat U.C.A par hypercorrection 32 PTG, Pitonnage ciment

6 62 Lat U.C.A 105 PTG, quille tibiale

7 66 Med Fracture Tibia sur Hypocorrection 10 PTG, Cale métallique

8 48 Lat U.C.A et ATCD ostéotomie 40 PTG, quille et Pitonnage

9 52 Med Douleur LLI et rotule 12 PTG, Pitonnage ciment

10 39 Lat U.C.A

Atcd fracture et cal vicieux 15 PTG, Pitonnage ciment

11 69 Lat U.C.A 108 PTG standard

12 56 Lat Conflit fémoropatellaire 24 PTG, Pitonnage ciment

13 62 Med U.C.A 142 PTG, quille, pitonnage

14 53 Med Descellement 19 PUC (pièce tibiale)

15 51 Med Sepsis 84 Spacer puis PTG

standard

16 65 Med Descellement. Obliquité implant tibial sur varus

constitutionnel 8 PUC (pièce tibiale)

Abréviations :

U.C.A : Usure du Compartiment Opposé

Med : Prothèses Unicompartimentale Médiale

Lat : Prothèses Unicompartimentale Latérale

Age : Age au moment de la première intervention

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31

Courbe de survie sans les erreurs techniques et les mauvaises

indications

95,78%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Temps (en mois)

% S

urv

ie

Survie

Survie sans les fautes techniques

94,40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Temps (en mois)

% S

urv

ie

Survie

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32

DISCUSSION

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33

4. Discussion

4.1. Générale

Cette série, de 180 cas, confirme les bons résultats de la prothèse unicompartimentale du

genou avec des bons scores IKS et un taux de satisfaction élevé, même dans des indications

particulières : arthrose fémoropatellaire ou du compartiment opposé modérée, ou absence de

LCA chez certains patients.

L’épidémiologie de cette étude est classique avec une prédominance féminine.

La voie d’abord cutanée médiane (proposé par Insall) a notre préférence par rapport à la

voie médiale pour deux raisons anatomiques : elle permet de respecter l’innervation

cutanée médiale, limitant ainsi le risque de survenu de névrome des branches infra

patellaires du nerf saphène. De plus, elle préserve la vascularisation tégumentaire du

genou qui prédomine en médial (annexe 10, p.73). Le décollement interne doit être sous

aponévrotique afin de limiter les risques de complication cutanée. L’arthrotomie est para

patellaire médiale (PUC médiale) ou latérale. Pour bénéficier de tous les avantages de

l’Unicompartimentale, il n’est pas nécessaire de réaliser une voie d’abord avec luxation de

la rotule et incision de l’appareil extenseur. La récupération post opératoire de la fonction

sera plus rapide [33] et l’exposition est le plus souvent suffisante. L’extension vers le haut

peut être réalisée en subvastus [34] ou midvastus [35] plutôt que dans le tendon

quadricipital.

Les mobilisations sous anesthésie générale ont été réalisées avant la 6 ème semaine. Cela

n’a pas été un critère de mauvais pronostic concernant la flexion du genou puisque la

flexion moyenne chez ces patients est de 125°, avec des extrêmes de 110° et 140°. Cette

intervention doit être précoce et permet d’obtenir un bon résultat sur la mobilité.

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34

L’arthrose était majoritairement de stade 2 ou 3. Les stades avancés (stade 4) étaient rares,

car la PUC nécessite une enveloppe ligamentaire satisfaisante et un genou qui, après

correction de l’usure, doit rester fonctionnel. L’étude radiographique préopératoire a mis

en évidence seulement 10% de déformation constitutionnelle. Cette proportion est

probablement sous estimée. Malgré l’utilisation des 2 méthodes de mesure, il semble que

des faibles déformations constitutionnelles soient passées inaperçues, ou plutôt

considérées comme étant liées à l’usure. Ceci expliquerait le nombre non négligeable de

genoux (8 cas) avec un varus résiduel important, malgré une bonne position de l’implant

tibial. Ces déformations résiduelles, associées à une bonne hauteur de la prothèse et une

balance ligamentaire équilibrée, sont probablement des varus constitutionnels non dépistés

au bilan radiographique. La goniométrie corrigée en charge [36] pourrait éventuellement

améliorer le planning préopératoire.

La présence d’un liseré à l’interface os/ciment était fréquente dans notre étude (19%).

D’autres auteurs retrouvent cette caractéristique [8] en admettant la difficulté de son

analyse. La plupart des auteurs s’accordent sur le caractère pathologique d’un liseré

d’apparition secondaire (après 6 mois), complet, supérieur à 2mm et évolutif. Un seul de

nos liserés répondait à ces critères dans le cadre d’une nécrose tibiale avec un varus

évolutif inquiétant. Toutefois, l’appréciation de ces liserés nécessite une tangence parfaite

du rayon directeur avec le plan du plateau tibial, qui ne peut être obtenue que par contrôle

scopique [37]. Il semble que la présence du garrot au moment du scellement diminue la

fréquence de ces liserés [8]. La signification du liseré reste énigmatique et il existe un

désaccord frappant entre sa présence et le résultat clinique. La prudence s’impose dans

l’interprétation de ces liserés comme signe de réussite ou d’échec de l’arthroplastie [38] .

La corrélation avec la symptomatologie clinique et la surveillance radiologique reste

essentielle. Dans notre série, la relation que nous avons retrouvée entre une plus grande

fréquence de liseré et une hypocorrection importante est difficilement explicable. S’agit-il

d’une néocorticalisation osseuse sous jacente [39] par excès de contrainte liée a

l’hypocorrection ?

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35

4.2. Comparaison avec la littérature ( Annexe 9, p72)

Les résultats de cette série, ainsi que la survie à 9 ans de recul, sont semblables aux séries

récentes de la littérature [8, 12, 13, 15, 17-19, 21, 40]. Des progrès considérables ont été

réalisés, à partir des premiers résultats de Marmor montrant 70% de survie à 10 ans [41-43],

et depuis les échecs d’Insall et al [4] ou bien de Laskin et al [5] . Ces publications ont

participé à la mauvaise réputation de ce type d’implant, au moment de l’essor de la prothèse

totale de genou. Ce taux de survie s’est amélioré avec le temps, de 80 à 90% [44, 45] dans les

années 1990, il s’établit au dessus des 90% à partir des années 2000 [8, 12, 13, 15, 17-19, 21,

40].

Il semble plus juste de comparer nos valeurs aux études les plus récentes, ayant retenu les

leçons des échecs passés. Celles-ci reflètent mieux la qualité de l’Unicompartimentale.

Les meilleurs résultats sont retrouvés par Berger et al [13], qui retrouvent 98 % de survie à

10 ans sur une série prospective de 49 prothèses Miller Galante à plateau fixe avec un recul

moyen de 12 ans. Seul Murray et al [21] parviennent à ces excellents résultats sur une série

rétrospective de 109 prothèses médiales Oxford plateau mobile à 7,6 ans de recul moyen. Ces

2 séries sont marquées par des critères d’inclusion très stricts pouvant expliquer, d’après leurs

auteurs, de telles survies.

En France, Argenson et al [12], sur une série rétrospective de 160 PUC Miller Galante avec

Metal Back, à 5,5 ans de recul moyen, obtiennent 94% de survie à 10 ans.

Enfin, l’étude sur le registre Suédois de Price et al [17], sur 114 PUC à 10 ans de recul

minimum retrouve 95 % de survie à 10 ans, 93% à 15 ans .

Avec le recul le plus important de la littérature et une prothèse Marmor au design ancien,

O’Rourke [46] retrouve, à 21 ans de recul minimum, 84% et 72% de survie à 20 et 25 ans.

Soulignons le travail de synthèse qui a été réalisé lors du symposium de la SOFCOT 1995,

[47] où, parmi les séries présentées, D.Dejour et H Dejour avaient revu 110 PUC HLS à 4 ans

de recul moyen [48]. Le taux de survie à 5 ans était de 74% pour les unicompartimentales

médiales et de 97,5% pour les latérales. Les moins bons résultats des Uni médiales étaient liés

à une plus grande fréquence d’hypocorrections importantes et d’hypercorrections par rapport

aux PUC latérales, amenant les auteurs à souligner l’importance de l’alignement des PUC

médiales.

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36

Pour être complet, 2 séries ont été présentées au congrès 2001 de la SOFCOT : Cartier et

Laude [14] sur 207 prothèses Marmor rapportent 93% de survie à 12 ans, 93,3% à 10 ans pour

Badet et al [49] sur une série de 81 prothèses HLS latérales (6,5 ans de recul moyen).

Si on compare les articles récents des auteurs utilisant le même score d’évaluation IKS, nous

sommes proches des résultats de Naudie [15] ou de Rajasekhar [18] qui retrouvent des scores

Genou de 93 et 92 et des scores Fonction de 76 et 80 : Il s’agit de 2 séries rétrospectives avec

respectivement 71 prothèses Miller Gallante médiales pour Naudie à 10 de recul moyen et

135 prothèses Oxford médiales à 6 ans de recul moyen pour Rajasekhar. Dejour [48] rapporte

entre 74% et 79% de bons et très bons résultats, avec un gain fonctionnel meilleur pour les

Unicompartimentales latérales.

Les séries dont le recul est plus important, 10 ans minimum pour Cartier [8] ou Tabor [44],

voire 15 ans minimum pour Squire [19], retrouvent eux aussi des bons scores cliniques, allant

de 85 à 92. Les scores Fonction, évoluant entre 71 et 77, sont pénalisés par le recul, avec des

patients plus âgés, dont l’autonomie est limitée indépendamment du résultat de la prothèse

(Tableau 8).

Nous retrouvons dans cette série un score Fonction moins bon pour les personnes les plus

âgées. Le plus souvent, cela est lié à leur âge et à leur(s) comorbidité(s) (Maladies générales

ou atteintes pluriarticulaires). Il serait intéressant d’utiliser des scores fonctionnels pondérés

afin d’améliorer l’évaluation clinique.

Ainsi cette série retrouve des résultats comparables aux études les plus récentes. La survie à

10 ans avoisine celle des PTG et les résultats cliniques sont comparables avec les publications

utilisant le même score d’évaluation.

Tableau 8 : Résultats cliniques et survies des études utilisant le score IKS

Auteur Publication Année Recul

(/an)

Nombre

De cas IKS genou IKS fonction

Survie 10

ans (%)

Naudie JBJSam 2004 10 71 med 93 80 90

Rajasekhar JBJSam 2004 6 135 92 76 94

Cartier Sofcot 2001 207 93 (12ans)

Badet Sofcot 2001 6,5 81 lat 90 73 93,3

Squire CORS 1999 15min 48 85 71 90

Tabor J ARTHRO 1998 10 67 91 77 84

Cartier J ARTHRO 1996 10min 60 75%>90 et 20%>80

57%>90 et 20%>80

93

Hernigou Sofcot 1995 5 min 250 71 76 67

Dejour Sofcot 1995 4 110 76/84

INT/EXT 73/76

INT/EXT

Notre série 2006 6 180 85 89 92 (9ans)

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37

4.3. La PUC a-t-elle sa place en cas d’atteinte de l’articulation fémoropatellaire ?

Dans notre série, la rotule était notée remodelée ou pincée dans 34% des genoux. Dans ce

sous groupe de patient, les résultats cliniques étaient comparables au groupe rotule intact. Un

seul patient a été réopéré pour des douleurs rotuliennes sans arthrose majeure sur un conflit

fémoropatellaire. Naudie [15] ne retrouve pas d’échec en rapport avec l’arthrose

fémoropatellaire et Murray [50] ne note pas d’évolution de cette articulation après mise en

place d’une prothèse unicompartimentale, sur 20 ans d’expérience du Genou Oxford à plateau

mobile.

En revanche, pour Argenson [12], l’atteinte fémoropatellaire contre indique l’utilisation de ce

type d’implant, surtout depuis une étude sur le mini invasif [33], rapportant de moins bons

résultats en cas d’atteinte à ce niveau. Berger et al [13, 51] interprètent leurs excellents

résultats à long terme par une sélection stricte des patients excluant toute atteinte à ce niveau.

Ces auteurs considèrent qu’elle est la première cause de leurs échecs.

Ces différentes opinions traduisent la fréquente discordance radioclinique à ce niveau. Ainsi

Price [17] se base sur des critères cliniques (douleur antérieure) et non radiographiques afin

d’évaluer l’articulation fémoropatellaire avant de poser l’indication d’arthroplastie

unicompartimentale.

Tous s’accordent sur le fait qu’une atteinte symptomatique, parfois associée à une arthrose

radiovisible, n’est pas un terrain idéal pour la mise en place de l’Unicompartimentale.

Nous pensons que l’atteinte fémoropatellaire radiographique modérée ne constitue

pas une contre indication absolue si elle n’est pas symptomatique. Il est toujours temps de

réaliser un émondage peropératoire d’une rotule ostéophytique pour limiter le risque de

survenue d’une douleur rotulienne. Ce bilan articulaire systématique peut s’avérer plus

difficile en cas de technique mini invasive, ce qui pourrait expliquer la restriction des

indications pour Argenson [33].

Par ailleurs n’y a-t-il pas une influence du type de prothèse (forme, encombrement) et/ou de

sa position, à l’origine de ces douleurs rotuliennes ? Hernigou [52] insiste sur la fréquence

non négligeable de conflit fémoropatellaire après arthroplastie unicompartimentale avec une

pièce fémorale volumineuse et trop antérieure. Ceci est peu retrouvé dans cette étude (1 cas)

car la prothèse HLS UNI est, au niveau fémoral, un implant de resurfaçage qui limite le risque

de survenu d’un tel conflit [53] si les règles techniques de pose sont respectées.

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38

4.4. Peut-on modérer la conclusion du symposium de la SOFCOT 1995 [54]

considérant que l’absence de ligament croisé antérieur (LCA) est une contre

indication formelle à l’unicompartimentale ?

De nombreux auteurs considèrent que la mise en place d’une PUC nécessite un ligament

croisé antérieur sain afin d’obtenir de bons résultats, stables dans le temps [55-58]. Après les

échecs initiaux, ces restrictions d’indications ont amélioré considérablement les résultats,

conduisant au retour de ce type de prothèse dans l’arsenal thérapeutique.

Que se passe-t-il en cas d’absence de LCA? Deux études expérimentales l’ont recherché:

Suggs [23], sur une étude cadavérique, retrouve plus de translation tibiale antérieure sur les

genoux prothésés sans LCA. Patil [22] sur une étude semblable, conclut l’inverse. Il note que

la suppression du LCA sur genou prothésé ne modifie pas la cinématique du genou en terme

de translation et de rotation par rapport à un genou normal. Par ailleurs, ces 2 auteurs

rappellent que la cinématique d’un genou opéré par prothèse unicompartimentale est

semblable à celle d’un genou normal. Ainsi Argenson pense que la présence du LCA, en

conservant cette cinématique, participe à la longévité de l’implant [59].

Toutefois, il ne faut pas oublier deux tableaux cliniques tout à fait différents. Le premier est

la gonarthrose médiale sur laxité antérieure chronique [60]. La mise en place d’une PUC chez

ces patients, parfois instables, expose aux complications rapportées par ces auteurs [54-58]

(usure rapide, descellement). Dans notre série, sur les 9 cas d’absence de LCA, 3 genoux

rentraient dans ce cadre. Parmi ces 3 PUC, une a été reprise à 18 mois pour usure précoce

postérieure et descellement (photos p.24). Le patient opéré à l’âge 44 ans d’une PUC associée à

une ligamentoplastie a un bon résultat (6 ans de recul). Le troisième cas a un bon résultat

clinique et une arthrose tricompartimentale à la radiographie.

Le second tableau est la rupture dégénérative du LCA dans l’histoire naturelle de la

gonarthrose [61]. Six patients de notre série rentrent dans ce cadre là. Il s’agit de découvertes

peropératoires sur des genoux stables, avec une arthrose évoluée (stade 4). Nous ne trouvons

pas de différence clinique dans ce sous groupe et aucun des ces implants n’a été repris au

recul moyen de 5 ans. Cependant, une patiente se plaint d’instabilité modérée, et l’étude

radiographique a montré une usure postérieure du polyéthylène avec translation tibiale

antérieure chez 2 de ces patients opérés à l’âge de 70 et 75 ans. Cartier [8] ou Christensen

[62], dans ce tableau précis d’évolution dégénérative du LCA, ne contre indiquent pas

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l’unicompartimentale. Engh [63] rapporte l’existence d’échecs d’unicompartimentales sans

LCA pour les plateaux mobiles ou pour la prothèse Lotus et note des conclusions différentes

pour les implants de type Marmor ou St Georg. Il conclut à l’utilisation sélective de

l’unicompartimentale sur genou sans LCA mais stable de la personne âgée. Enfin Hernigou

[64] ne retrouve pas de modification clinique ou radiologique chez 5 patients ayant rompu

secondairement leur LCA par excès de pente tibial.

Nous rejoignons l’idée de ne pas utiliser ce type d’implant sur des genoux instables et

dans l’arthrose sur laxité chronique antérieure. Mais nous pensons que la découverte

peropératoire d’une absence de LCA, de cause dégénérative, sur genou stable, chez la

personne âgée ne contre indique pas formellement cette intervention, en reconnaissant

qu’elle est alors plus délicate.

Il est alors judicieux ne pas mettre trop de pente tibiale comme le conseille Hernigou [64] et

l’indication doit être réservée aux personnes âgées pour limiter le risque d’usure. Il serait

dommage chez ces patients de se passer des avantages indéniables de cette prothèse en terme

de morbidité, de récupération postopératoire et de fonction [65]. L’indication sera réfléchie en

fonction de l’examen clinique préopératoire recherchant une instabilité et/ou une laxité

antérieure. La radiographie permettra de donner des arguments pour une arthrose secondaire à

une laxité chronique contre indiquant alors l’unicompartimentale : arthrose avec cupule

postérieure, tiroir antérieur sur le cliché de profil en charge, ou en hyperextension. Ces signes,

parfois difficiles à déceler, démontrent l’importance de l’interrogatoire à la recherche de

l’étiologie de la gonarthrose. Même sur rupture dégénérative du LCA, il persiste un risque de

décompensation de la laxité, anciennement stabilisée par l’arthrose. Ceci est survenu chez 2

patients, sans conséquence sur le résultat clinique.

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4.5. Quel est l’axe fémorotibial mécanique idéal après Prothèse Unicompartimentale

de genou ?

L’usure du compartiment opposé, c'est-à-dire la progression de l’arthrose sur le

compartiment non prothésé, est une cause d’échec fréquente. Dés la fin des années 70,

Marmor [3], et Laskin [5], soulignaient le danger de l’hypercorrection induisant l’usure

précoce à ce niveau. Par la suite d’autres auteurs ont confirmé que cette hypercorrection

engendrait un échec par évolution arthrosique [8, 66, 67]. Ainsi il est apparu, afin d’éviter à

tout prix cette hypercorrection délétère, d’hypocorriger l’axe fémorotibial mécanique lors de

la mise en place d’une unicompartimentale, c'est-à-dire de tolérer une déformation résiduelle,

en varus ou en valgus [8, 19, 39, 56, 68, 69]. Deux conséquences théoriques sont décrites:

d’une part une usure plus rapide du polyéthylène par surcharge de la prothèse. Cette usure a

nettement diminué depuis l’utilisation dans la plupart des équipes d’une épaisseur minimum

de polyéthylène de 6mm. Dans notre série, où cette épaisseur a toujours été supérieure à 8

mm, aucune usure importante n’a été notée, même dans le groupe où persistait un varus

résiduel important (hypocorrection importante de PUC médiale). Cette absence d’usure

importante peut aussi être liée à la présence du cerclage métallique du polyéthylène de la

prothèse HLS censé diminuer le fluage. D’autre part, un autre inconvénient théorique est

l’évolution de cette déformation (varus ou valgus) volontairement respectée (principe

d’hypocorrection). L’hypocorrection est le respect d’une déformation résiduelle après avoir

compensé celle provoquée par l’usure cartilagineuse (varus pour les internes, valgus pour les

externes) et ceci afin de protéger le compartiment opposé de toute usure risquant de

compromettre la survie à long terme.

Ces deux risques, usure et évolution de la déformation, se retrouvent dans l’étude spécifique

de l’alignement réalisée par Hernigou [70] lors d’une hypocorrection au-delà de 170° pour les

PUC médiales. Ainsi il préconise un respect de l’alignement physiologique en soulignant le

danger d’une déformation résiduelle de plus de 10°.

Comment éviter une hypercorrection?

Ce sont les genoux avec peu de déviation axiale qui risque d’être hypercorrigés [71]. Cette

correction dans le plan frontale est directement liée à la mise en tension des ligaments

collatéraux. Ainsi l’examen clinique et les clichés en stress gardent leur importance afin de

dépister la survenue d’une hypercorrection lors des manœuvres de stress. Berger [69] et

d’autres auteurs préconisent l’absence de release ligamentaire afin d’éviter l’hypercorrection

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lors de la mise en tension du ligament collatéral médial alors allongé (dans

l’unicompartimentale médiale par exemple). Par ailleurs ce ligament collatéral non allongé, et

mis en tension en peropératoire, est un bon repère de correction [69], autre que le niveau de

l’interligne opposé.

Il faut se méfier des arthroses peu évoluées et des ostéonécroses (peu de déviation axiale),

ainsi que des genoux passant du varus au valgus (ou vice versa) lors des clichés en stress.

Hopgood [71] discute même l’intérêt d’augmenter la coupe tibiale dans ces genoux pour ne

pas risquer l’hypercorrection.

La correction, dans le plan frontal, dépend de l’épaisseur de l’implant, de la coupe tibiale,

de la balance ligamentaire, et de la déformation préopératoire.

Dans cette série, l’effet délétère de l’hypercorrection est retrouvé avec un score Fonction, une

évolution du compartiment opposé et un risque de reprise plus important pour les prothèses

hypercorrigées. Cette hypercorrection a été plus fréquente pour les prothèses latérales : Ceci

peut s’expliquer par l’existence de 2 implants mis sur gonarthrose latérale avec un axe

préopératoire en varus (en non en valgus) compte tenu d’antécédent d’ostéotomie de

varisation « hypercorrectrice ». La PUC est alors obligatoirement hypercorrigée.

L’importance de la correction dans le plan frontal est corrélée à la hauteur de l’interligne

prothétique (jugé par rapport au compartiment opposé). Un implant tibial trop bas engendrera

un varus résiduel non physiologique (PUC médiale). Nous avons retrouvé dans ces cas, un

score genou légèrement moins bon. Celui-ci est logiquement inférieur puisque une

déformation résiduelle de plus de 4° est pénalisée dans le calcul de ce score (dont l’axe idéal

est 180°), même s’il s’agit d’un choix de l’opérateur. Dans ces hypocorrections de plus de 5°,

les scores Fonction et de satisfaction étaient identiques à la population générale. Le nombre de

reprise n’était pas plus fréquent. Ces éléments démontrent que cette déformation résiduelle

volontaire n’a pas eu de conséquence sur le résultat fonctionnel, à condition qu’elle ne soit

pas trop importante.

En effet, laisser un varus résiduel au delà de 10° comporte des risques. Deux fractures de

fatigue sous l’implant tibial sont survenues dans l’année suivant l’intervention sur des genoux

très hypocorrigés, probablement par excès de contrainte. D’autre part, dans le groupe des

prothèses très hypocorrigées, les liserés tibiaux étaient statistiquement plus fréquents,

traduisant probablement ce même excès de contrainte à ce niveau.

Notre série retrouve 6 atteintes du compartiment opposé ayant nécessité une reprise.

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42

Ainsi, nous rejoignons cette idée fondamentale de protéger le compartiment opposé en

restituant l’interligne physiologique (précédant l’usure cartilagineuse) respectant alors

un varus ou un valgus constitutionnel, afin de ne pas hypercorriger le genou. Nous

utilisons volontiers la balance ligamentaire pour juger de la correction nécessaire.

L’effet « protecteur » de l’hypocorrection se retrouve dans cette série par l’absence de

modification du compartiment opposé dans 82% des cas.

L’utilisation de l’unicompartimentale est délicate en cas d’antécédent d’ostéotomie

hypercorrigeant le genou en induisant nécessairement une prothèse hypercorrigée.

Une déformation résiduelle importante provoquée par un implant trop bas est dangereuse, et

peut entraîner une fracture de fatigue sous l’implant tibial.

Nous n’avons pas retrouvé de récidive de la déformation frontale dans ces prothèses

hypocorrigées modérément par absence d’usure majeure du polyéthylène, dont l’épaisseur a

toujours été supérieure à 8 mm.

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43

4.6. Le symposium de la SOFCOT 1995 sur les Prothèses Unicompartimentales a mis

en évidence une tendance aux meilleurs résultats pour les PUC latérales [47].

Dans cette série, les scores moyens sont comparables mais les excellents et bons résultats

sont légèrement plus fréquents pour les latérales, surtout pour le score fonction (83% versus

71%) sans être significatif sur le plan statistique (p=0,3). La correction dans le plan frontal a

été plus importante pour les PUC latérales avec moins d’hypocorrection. Enfin dans les

gonarthroses latérales, le compartiment opposé était plus souvent atteint (en pré et post

opératoire) par rapport aux gonarthroses médiales. Il s’agit d’arthrose globalement plus

évoluée, ce qui conforte l’idée de la tolérance plus longue par rapport à l’arthrose

fémorotibiale médiale. Ainsi, l’atteinte du compartiment opposé semble plus acceptable dans

le cas des PUC latérales car malgré des gonarthroses de stade plus avancé, les résultats ont été

aussi bons voir meilleurs qu’en médial.

Par contre, 7 PUC latérales ont nécessité une reprise, ce qui, en proportion et compte tenu des

résultats retrouvées dans plusieurs études, notamment celle de D. Dejour sur le même implant

[48], parait important.

En réalité il y avait parmi ces reprises, 3 mauvaises indications sur des genoux

« secondaires » : antécédents d’ostéotomie hypercorrectrice, de fractures avec cal vicieux et

de patellectomie partielle avec une mauvaise obliquité tibiale. Il y avait 2 erreurs techniques:

une hypercorrection pour l’une et pour l’autre, un conflit de l’implant fémoral avec les épines

associé à des douleurs fémoropatellaires sur une pièce fémorale volumineuse et trop médiale.

Cinq de ces 7 reprises auraient pu être évitées, ramenant un taux de reprise plus proche des

autres séries.

Ainsi les PUC latérales ont des résultats aussi bons ou légèrement meilleurs que les

médiales. La technique chirurgicale est plus exigeante. Il faut se méfier, comme l’ont souligné

d’autres auteurs [8, 52], de la médialisation parfois trop importante de la pièce fémorale,

entraînant un conflit avec les épines, et de l’implant surdimensionné trop antérieur.

Nous n’avons pas retrouvé de différence de résultats cliniques nette entre les

prothèses latérales et médiales, seulement une tendance en faveur des latérales. La

tolérance clinique de l’usure du compartiment opposé pour les PUC latérales, plus fréquente

qu’en médiale, leur alignement meilleur, pourraient expliquer cette tendance.

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4.7. Peut-on étendre l’indication de la prothèse unicompartimentale lorsque le

compartiment opposé est modérément usé ?

Certains auteurs attribuent leurs excellents résultats aux critères stricts de sélection des

patients, ramenant à 5 ou 10 % les indications d’unicompartimentales [13, 72]. Mais d’autres

admettent qu’une usure modérée du compartiment opposé ne contre indique pas ce type de

prothèse [73]. D’autant que ce compartiment opposé, quand les principes techniques sont

respectés, évolue peu après l’intervention [73] (18% des genoux dans notre étude).

Dans le groupe où le compartiment opposé était noté remodelé (22% des cas) ou

arthrosique (4% des cas) nous n’avons pas retrouvé de différence au niveau du score de

satisfaction, de l’IKS genou ou de la douleur. Le score IKS fonction était légèrement moins

bon avec 72% d’excellents ou bons résultats (versus 80%). Ainsi lorsque la demande

fonctionnelle est moins importante, comme c’est le cas des sujets plus âgées, on pourrait

élargir les indications aux gonarthroses avec atteinte modérée du compartiment opposé en

respectant à tout prix une hypocorrection de sécurité. Même si le score fonction a été

légèrement moins bon dans ce groupe de patient, le gain sur la morbidité, sur les suites post

opératoires et sur la flexion (toujours supérieure à 90°, même dans les mauvais résultats) font

choisir l’unicompartimentale plutôt que la prothèse totale de genou dans ces indications

spécifiques.

Chez les patients de plus de 80 ans de notre série, les résultats sont bons avec 95% de

patients très satisfaits ou satisfaits même si le score fonction est pénalisé par l’âge avancé.

Nous rejoignons l’opinion de plusieurs auteurs qui élargissent les indications pour les

personnes âgées « fragiles » où la mise en place d’une PTG est délicate.[47, 74, 75] . La

PUC latérale se prête peut-être plus à ces indications limites, par sa meilleure tolérance à

l’usure du compartiment opposé.

Il faut en revanche rester plus strict dans les critères de choix chez les patients plus

jeunes. Un score fonction moins bon sera pour eux un résultat décevant car ces patients

considèrent souvent leur genou comme normal et l’utilise comme tel. Il ne faut pas oublier

que l’atteinte du compartiment opposé a été la principale cause de reprise de cette étude.

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4.8. Quelle est la particularité des genoux avec une déformation tibiale

constitutionnelle ?

Sur les genoux avec varus constitutionnel, certains auteurs insistent sur l’inclinaison de la

coupe tibiale qui ne doit pas être perpendiculaire à l’axe mécanique tibial mais plutôt à l’axe

épiphysaire [76]. Sur les 13 genoux ayant une déformation constitutionnelle décelée au bilan

préopératoire, l’obliquité de l’implant tibial était notée anormale dans 3 cas (23%), par une

coupe tibiale réalisée perpendiculairement à l’axe tibial mécanique. Un de ces 3 cas a

nécessité une reprise chirurgicale, avec comme seul point d’appel une obliquité tibiale

anormale (et seul l’implant tibial a été changé). Dans ce sous groupe de 13 patients, il n’y a

pas de différence sur les résultats cliniques et sur le taux de satisfaction. Il y a eu 3 autres

reprises dans ce groupe : un patient avec une douleur inexpliquée, un cas de descellement de

l’implant tibial et une douleur au niveau du ligament latéral interne. Réaliser

systématiquement une coupe tibiale perpendiculaire, même dans les déformations

constitutionnelles, n’est pas préjudiciable à condition que celle-ci soit modérée et que

l’implant fémoral soit orthogonal à ce plateau (pas d’effet « de care »). La seule fois où

une reprise a été nécessaire, ce fut pour une grande différence d’obliquité (8°). Ainsi dans les

déformations constitutionnelles importantes il est préférable de s’aligner dans le plan de

l’interligne opposé (coupe non perpendiculaire à l’axe mécanique tibial) comme l’ont

recommandé les auteurs du symposium de la SOFCOT 1995 sur les Prothèses

Unicompartimentales.

Implant tibial dans le plan de

l’interligne sur tibia varum :

coupe tibiale non perpendiculaire

à l’axe mécanique tibial.

Coupe perpendiculaire à l’axe

mécanique tibial entrainant une

inclinaison frontale différente du

compartiment opposé (tibia varum)

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46

4.9. Quels enseignements peut-on tirer de nos échecs (reprise chirurgicale) ?

Les principales causes de reprise de l’unicompartimentale sont d’ordres mécaniques:

descellement prothétique, usure du polyéthylène, évolution arthrosique fémoropatellaire ou du

compartiment opposé et laxité. Les proportions de ces étiologies varient en fonction des

études, car elles dépendent de plusieurs facteurs: type d’implant (plateau fixe ou mobile,

implant de resurfaçage ou non, utilisation de metalback), de l’épaisseur du polyéthylène, des

indications [77-79] et de la technique opératoire.

Nous avons eu 6 échecs (sur 16 reprises étudiées) par évolution arthrosique du compartiment

opposé. Ainsi, nous avons conclu au danger de l’hypercorrection, et aux indications délicates

lors d’antécédent d’ostéotomie hypercorrectrice. La deuxième cause d’échec de notre série est

le descellement tibial (3 genoux) : Il y avait un cas de métallose, une prothèse a été posée avec

une mauvaise obliquité de l’implant tibial et une cause est restée indéterminée.

Aucun descellement fémoral n’a été retrouvé car il s’agit d’une prothèse de resurfaçage qui,

par définition, préserve l’os sous chondral fémoral. Cet avantage a déjà été noté dans des

études précédentes, notamment sur les échecs de la prothèse PCA qui nécessitait une vraie

coupe fémorale [80].

Les échecs précoces sont le plus souvent liés à une faute technique [81]. Les 2 fractures de

fatigue sous l’implant tibial rappellent le danger de l’excès de charge du compartiment

prothésé en cas de grande hypocorrection (plus de 10°).

Trois reprises ont eu lieu sur des PUC mises en place sur des genoux « complexes » :

antécédent d’ostéotomie, cal vicieux sur fracture du plateau tibial, patellectomie partielle. Ces

indications sont plus délicates et relèvent probablement de la PTG.

L’évolution arthrosique du compartiment opposé comme première cause d’échec se

retrouve chez Naudie [15] ou Price [82]. L’absence d’usure du polyéthylène, était déjà

retrouvée par D. Dejour sur le même implant [48] et s’explique en partie par une épaisseur de

polyéthylène suffisante (superieure à 8mm), et également par le cerclage métallique autour du

polyéthylène (diminuant le fluage). Cependant, d’autres auteurs retrouvent l’usure comme

principale cause de leurs reprises [77, 78].

Enfin, nous n’arrivons pas aux mêmes conclusions qu’Argenson [12] ou Berger [51] qui

considèrent que l’arthrose fémoropatellaire est la principale cause de leurs échecs, entraînant

des indications plus restreintes à ce niveau que les nôtres.

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47

Nous pouvons progresser pour améliorer la survie puisque sur les 16 dossiers de reprises

étudiées, il y avait 4 fautes techniques évitables: 2 hypocorrections importantes, une

hypercorrection et un débord interne du plateau tibial, et 3 mauvaises indications : Une

arthrose sur laxité antérieure chronique, une PUC externe hypercorrigée par une ancienne

ostéotomie et un genou avec de lourdes séquelles traumatiques.

La courbe de survie serait alors améliorée, passant de 92 à 96% à 9 ans de recul.

Les 3 premières années semblent critiques puisque l’essentiel des échecs se situent pendant

cette période.

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5. Remarques sur l’étude

Nous reconnaissons que cette série est une évaluation rétrospective avec les problèmes et les

biais inhérents à ce type d’étude. Le nombre de perdus de vue est relativement important avec

59 patients sur 290, soit 20%.

Cependant, cela nous a permis d’étudier un grand nombre de patient, avec un recul

satisfaisant. La série est homogène et tous les patients ont été revus par le même observateur.

Tous les dossiers de reprise du Service ont été retrouvés pour analyser précisément nos échecs

et la manière dont nous les avons traités.

Le score IKS a l’avantage de différencier l’examen clinique du genou et le résultat

fonctionnel, mais il n’a pas été spécifiquement validé pour l’évaluation de la Prothèse

Unicompartimentale. De plus, dans le score genou, l’alignement radiologique ne tolère que 4°

de différence par rapport à un axe idéal de 180° (PTG). Le score genou est ainsi pénalisé par

l’hypocorrection spécifique pour ce type d’implant. Ceci explique la différence entre les bons

résultats du taux de satisfaction et du score fonction par rapport au score genou (10¨% de

résultats décevants). Le score IKS a été choisi afin que nos résultats soient comparables avec

ceux de la littérature, notamment avec les autres études sur la même prothèse. Même pénalisé

par le mode de calcul de l’alignement, les résultats du score Genou sont satisfaisants. Ils sont

confortés par les résultats souvent remarquables du score fonction. Pour sensibiliser les

moyennes des scores, ceux ci ont été regroupés par catégories, comme l’ont fait d’autres

auteurs [8]. Cependant, il s’agit d’un regroupement artificiel qui n’a pas été validé dans le

score IKS. La sévérité du score a probablement été augmentée par cette répartition, en

qualifiant de mauvais un résultat inférieur à 70.

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6. Synthèse

L’indication idéale de la Prothèse Unicompartimentale est le patient de plus de 60 ans avec

une gonarthrose unicompartimentale caractérisée par un pincement complet sur le cliché en

schuss (stade 2) ou des stades plus avancés, un LCA sain, une éventuelle atteinte

fémoropatellaire asymptomatique, une déformation constitutionnelle inférieure à 10°. Les

ostéonécroses condyliennes sont aussi d’excellentes indications.

Les antécédents rendant cette intervention délicate sont : les fractures des plateaux tibiaux et

les ostéotomies hypercorrectrices.

Les indications peuvent être élargies dans les situations suivantes :

Gonarthrose sur tibia droit de stades 3 ou 4 chez le patient de moins de 60 ans car

l’ostéotomie a l’inconvénient de créer un interligne oblique. Il ne faut pas avoir peur de

l’usure chez les patients actifs car l’épaisseur du polyéthylène est maintenant suffisante.

Patient âgé de plus de 80 ans : on peut tolérer une usure du compartiment opposé et/ou

une absence de LCA sur genou stable.

Usure modérée du compartiment opposé pour les PUC latérales.

Les contre-indications :

Gonarthrose médiale sur laxité antérieure chronique.

Les maladies inflammatoires. La chondrocalcinose est un sujet controversé car il est

difficile de faire la part entre dépôts calciques d’accompagnement et véritable maladie

inflammatoire.

Les grandes déformations tibiales.

Les flessums importants qui ne seront pas récupérés par la PUC.

Les points techniques :

Respecter une hypocorrection de sécurité. S’aider des clichés en stress pour vérifier une

tendance éventuelle à l’hypercorrection.

Ne pas mettre trop de pente tibiale si le LCA est déficient.

Dans les PUC latérales, se méfier de la médialisation de l’implant fémoral (genou en

extension) pour éviter un conflit avec les épines tibiales.

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Entre deux tailles d’implant fémoral, choisir la plus petite pour éviter le risque de conflit

fémoropatellaire.

Ne pas laisser une déformation résiduelle de plus de 10°.

Eviter le débordement de l’implant tibial, car il peut rentrer en conflit avec les ligaments

collatéraux.

L’hypercorrection, c’est un risque pour le genou, l’hypocorrection importante, c’est un

risque pour la prothèse.

La PUC ne nécessite pas une voie d’abord extensive de PTG, ainsi elle se prête bien à la

technique du mini invasif. Sa réalisation peut se faire par une minivoie parapatellaire médiale

ou latérale aidée d’un ancillaire peu encombrant. Cette option permet d’optimiser au mieux

les avantages multiples de cet implant qui n’est pas une « hémi prothèse » de genou, et dont

la technique est différente de la PTG.

Compte tenu de l’importance de l’alignement fémorotibial, garant des résultats à long terme,

la planification, par la recherche rigoureuse des déformations constitutionnelles, est un temps

fondamental. Par conséquent, la précision de cet alignement gagnerait à l’utilisation de la

navigation. Celle-ci pourrait limiter le risque d’hypercorrection ou d’hypocorrection

importante, délétère à l’avenir du genou. Il serait intéressant de l’évaluer.

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CONCLUSION

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7. Conclusion

L’étude des résultats de la prothèse unicompartimentale à moyen terme, a montré d’excellents

taux de satisfaction, de bons scores cliniques, et de remarquables mobilités.

Le suivi radiographique a été rassurant, montrant peu d’usure, tant au niveau de l’implant

qu’au niveau du genou (compartiment opposé). L’analyse des reprises a permis de cerner les

pièges techniques et les indications délicates spécifiques à ce type de prothèse (genoux

« complexes », arthrose sur laxité antérieure, déformation importante). Le positionnement de

l’implant tibial doit être rigoureux tant sur la hauteur, que sur l’obliquité dans les

déformations constitutionnelles importantes. Le planning préopératoire reste fondamental afin

d’analyser les lésions osseuses et ligamentaires, dans le but de déceler les mauvaises

indications. Tolérer une déformation résiduelle, afin de protéger l’usure du compartiment

opposé, première cause de nos reprises, reste un principe capital, et cela n’a pas été

préjudiciable sur nos résultats.

Nous avons proposé d’élargir certaines indications avec des résultats encourageants,

notamment chez la personne âgée où l’usure du compartiment opposé peut être tolérée, ainsi

que certaines absences de ligament croisé antérieur. L’arthrose fémoropatellaire

asymptomatique n’est pas un obstacle pour la pose de l’unicompartimentale. Toutefois, ces

critères de sélection doivent rester plus stricts lorsqu’il s’agit de patients plus jeunes. Les

résultats de cette étude confirment la place de choix de la prothèse unicompartimentale, aux

cotés de l’ostéotomie et de la prothèse totale, dans le traitement de la gonarthrose. Nous avons

obtenu un taux de survie à 9 ans de recul satisfaisant, qui peut être amélioré par une sélection

rigoureuse des patients et par le respect des principes techniques.

Des études à long terme sont nécessaires, afin de confirmer que la survie de la prothèse

unicompartimentale est sur le point de rejoindre celle de la prothèse totale du genou, car il

s’agit du principal reproche qui lui était fait.

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BIBLIOGRAPHIE

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years: a comparative in vivo fluoroscopic analysis. J Arthroplasty, 2004. 19(5): p.

590-7.

83. MacIntosh DL Hemiarthroplasty ok the knee using a space occupying Prosthesis for

painful varus and valgus deformities. J Bone Joint Surg Am, 1958. 40-A: 1431.

84. Mc Keever DC and Elliot RB Tibial plateu prosthesis. Clin Orthop Relat Res, 1960.

18: 86-95.

85. Judet J., R. Judet et G. Crepin, Essais de prothèses ostéo articulaires. Press'Med,

1947. 52:302.

86. Gunston FH Polycentric Knee Arthroplasty: Prosthesis simulation of normal knee

movement. J Bone Joint Surg Am, 1971. 53-B:272.

87. Engelbrecht E The Sledge prosthesis, a partial prosthesis for destruction of the Knee

joint. Des Chirurg, 1971. 11:510.

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59

ANNEXES

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60

HISTORIQUE

La première tentative de prothèse du genou fut celle de Gluck en 1890 qui resta

longtemps isolée. Il s’agissait d’une prothèse intra-condylienne en ivoire dont les tiges

diaphysaires étaient fixées par un mélange de plâtre de Paris, de pierre ponce et de

collophane. Il réalisa 3 interventions selon ce procédé qui se soldèrent par des échecs

septiques. A la faveur des progrès de l’asepsie opératoire et des biomatériaux, c’est

autour de la seconde guerre mondiale que sont réapparues les tentatives

d’arthroplastie du genou, notamment par Smith Peteren en 1940. A l’époque, l’idée

était un remplacement total du genou.

C’est à McIntosh [83] puis McKeever [84] que l’on doit l’idée d’un implant

unicompartimentale au début des années 50. Ainsi est né le concept de cale

métallique, implant uniquement tibial médial ou latéral. A la même époque se

développèrent les prothèses charnières, notamment par Robert et Jean Judet en 1947

[85]. L’histoire des PUC et des PTG est étroitement intriquée.

En 1965, naît une nouvelle conception de l’arthroplastie : l’utilisation du polyéthylène

à haute densité, dans la fabrication des pièces tibiales, a permis de concevoir un

implant métallique fémoral glissant sur le plateau prothétique. Cette innovation

viendra de la hanche par John Charnley au début des années 60. Il n’existe alors

plus de système mécanique solidarisant les deux éléments prothétiques.

Le premier à s’inspirer de ce principe est Gunston [86], entre 1965 et 1968. La

prothèse de Gunston était une double arthroplastie unicompartimentale conservant le

pivot central. Le concept d’unicompartimentale utilisant une pièce fémorale glissant

sur une embase tibiale apparaissait.

En 1969, Bryan et Petersen l’améliorent pour donner la prothèse Polycentric et la

même année Englebrecht [87] met au point la prothèse St Georg.

Dés 1970, de nombreux matériels font leur apparition mais c’est Marmor [1], en

1973, qui obtient les meilleurs résultats avec sa prothèse modulaire. La première ère

de l’unicompartimentale pouvait commencer, celle de tous les espoirs.

Leonard Marmor propose une arthroplastie unicompartimentale d’exécution

apparemment simple, ne nécessitant qu’une résection économique des lésions

cartilagineuses sans léser les parties molles et respectant l’équilibre ligamentaire du

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61

genou. Cette intervention était suivie d’une récupération fonctionnelle rapide et

souvent totale. Cependant, elle a été marquée par des complications secondaires

telles que descellement, usure et évolution rapide du compartiment opposé.

La deuxième ère débute ainsi au début des années 80, par ces erreurs de jeunesse,

alors qu’au même moment se développe la prothèse totale de genou. A cette même

époque, les prothèses totales de genou non contraintes sont mises au point par Insall,

Freeman, Hungerford. L’innovation de ces nouvelles prothèses aidée par les échecs

de l’uni a éclipsé le concept d’unicompartimentale.

La troisième ère est celle de la renaissance. Grâce à l’obstination des auteurs ayant

contribué au développement du concept ainsi qu’à ceux ayant repris l’idée pour créer

leurs propres implants, les résultats se sont améliorés. En France, Philippe Cartier

étudie et précise les données anatomo radiographiques permettant une mise en place

correcte et élabore un des premiers systèmes d’ancillaire. L’hypercorrection délétère

pour le genou est précisée par Daniel Goutallier et Gerard Deschamps fait le rapport

de certains échecs avec une laxité antérieure chronique par lésion du LCA.

Au fil des années, les indications sont définies et les techniques de pose plus

précises. Les taux de survie avoisinent ceux obtenus par la PTG. Même si le sujet est

encore largement débattu, la PUC a retrouvé sa place dans le traitement de la

gonarthrose aux cotés de l’ostéotomie et de la prothèse totale de genou.

Spacer de

McIntosh

Prothèse de

Gunston Léonard Marmor

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62

Annexe 2

Classification des gonarthroses d'Ahlback (1968) modifiée par H. Dejour (1991)

Stade 0 Image normale.

Stade 1 Pré-arthrose avec pincement partiel en schuss.

Stade 2

Arthrose débutante, sans cupule, se traduisant par un pincement

partiel en appui monopodal et un pincement complet en schuss.

Stade 3

Arthrose déséquilibrée avec pincement total de l’interligne et

cupule entre 0 et 5mm.

Stade 4

Arthrose latéralisée dépassée, dont la cupule est supérieure à 5 mm

avec disparition du LCA et dislocation.

Mesure de la déformation constitutionnelle :

Méthode de Lévigne. La déformation

constitutionnelle tibiale est l’angle formé par l’axe

mécanique tibial et un axe joignant les épines à un

point situé au milieu de la droite reliant les

extrémités de la cicatrice du cartilage de croissance.

Cette angle est nommé angle épiphysaire.

Méthode No 2 :

La déformation constitutionnelle est

l’angle entre la tangente au plateau sain et

l’axe mécanique tibial.

Il s’agit donc de la déformation tibiale

avant l’usure.

Ici : Tibia droit

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63

Annexe 3 : Graphiques sur les tailles d’implants utilisés

Répartiton des tailles de Tibia posées par année

0,00%

20,00%

40,00%

60,00%

80,00%

100,00%

120,00%

1989

1993

1995

1997

1999

2001

2003

2005

Année

% d

e t

ail

le p

osée

% Taille 1

% Taille 2

% Taille 3

% Taille 4

% Taille 5

Répartiton des tailles de fémur posées par année

0,00%

20,00%

40,00%

60,00%

80,00%

100,00%

120,00%

1989

1992

1994

1996

1998

2000

2002

2004

Année

% d

e t

ail

le p

osée

% Taille 1

% Taille 2

% Taille 3

% Taille 4

Linéaire (% Taille 1)

Linéaire (% Taille 3)

Linéaire (% Taille 2)

Répartition des épaisseurs de polyethylène

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

8 9 10 11 12 13

Epaisseur en mm

po

urc

en

tag

e d

es

pro

thè

se

s

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64

Annexe 4

Tableau 9: Résultats des scores IKS genou (en %)

Tableau 10 : Résultats des scores IKS fonction (en %)

SCORE

GROUPE IKS EXC BON

TOTAL

EXC+BON MOYEN MAUVAIS

MOYENNE

SCORE IKS

Série globale 55 17 72 10 18 85

PUC latérale 65 18 83 6 11 89

PUC médiale 54 17 71 11 19 85

LCA absent 20 60 80 0 20 81

Age >80 ans 62 19 81 5 14 88

Compart. opposé

anormal 59 14 73 3 24 84

Rotule anormale 56 22 78 7 15 86

HypoC de PUC

interne sup à 5° 29 38 67 21 12 81

SCORE

IKS

GROUPES EXC BON

TOTAL

EXC+BON MOYEN MAUVAIS

MOYENNE

SCORE

IKS

Série globale 71 9 80 10 10 89

PUC latérale 77 5 82 5 13 90

PUC médiale 70 10 80 12 8 89

LCA absent 71 14 85 15 0 91

Age >80 ans 53 11 64 25 11 84

Comp opposé

Anormal 65 7 72 15 13 85

Rotule

anormale 74 15 89 4 7 90

HypoC de PUC

interne sup à 5° 87 0 87 4 8 91

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65

Tableau 11 Score IKS Genou : Douleur, Flexion, Flessum

Tableau 12 : Score IKS Fonction : Marche et escaliers

Score

Groupes IKS Genou

(effectif)

Score

Genou

Pas de

douleur

ou légère

Flexion

Max en°

Flessum

Passif

> 5°

Recul

en

Mois

Globale (101) 85 60 125 12 71

PUC Lat (17) 89 71 123 18 57

PUC Med(84) 85 69 124 11 72

LCA absent (5) 81 80 124 0 55

Compart opposé

Anormal (25) 84 68 122 16 52

Age > 80 ans (21) 88 76 120 14 84

Rotule anormale (27) 86 78 122 11 57

HypoC de PUC

Int > 5° 81 76 127 14 67

ATCD

d’ostéotomie (2) 65 0 113 0 66

Etiologie Nécrose (3) 77 33 120 0 63

Plateau tibial

Trop bas (18) 79 78 123 11 75

Score

Groupes IKS Fonction

Fonction

(effectif)

Score

Fonction

Marche

Illimitée

Montée

des escaliers

normale

Montée

escaliers

En

alternant

Recul

en

mois

Globale (160) 89 74 58 90 71

PUC lat(22) 90 73 68 88 57

PUC med (136) 89 75 57 90 72

LCA absent (7) 91 86 57 80 55

Compart opposé

Anormal (26) 85 69 50 80 52

Age > 80 ans (44) 84 64 45 90 84

Rotule anormale (27) 90 81 57 85 57

HypoC de PUC

Int > 5° (29) 90 79 66 90 67

ATCD

d’ostéotomie (4) 74 75 0 100 66

Etiologie Nécrose (8) 91 88 50 100 63

Plateau tibial

Trop bas (18) 88 79 68 79 75

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66

Evolution de la moyenne du score genou

dans le temps

020406080

100

<24

mois

<36

mois

<48

mois

<60

mois

<72

mois

<84

mois

<96

mois

+ 96

mois

Moyenne Score genou Linéaire (Moyenne Score genou)

Tableau 13 : Résultats subjectifs en fonction des sous-groupes

Taux de

Satisfaction

Groupe (effectif)

TRES

SATISFAIT SATISFAIT DEÇU MECONTENT

Globale (162) 58 32 7 3

PUC lat (22) 73 9 14 4

PUC med (138) 56 35 6 3

LCA rompu (7) 71 29 0 0

Age> 80 ans (46) 58 23 8 11

Comp. Opposé

Anormal (pré-op)

(46)

73 9 14 4

Rotule Anormal

(pré-op) (29) 72 21 7 0

HypoC de PUC int

Sup à 5° (29) 52 38 7 3

Plateau tibial trop bas

(19) 37 47 11 5

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67

Annexe 5 : scores IKS Genou et sous groupes

Répartition du Score IKS genou

55,45%

16,83%9,90%

17,82%

0%

20%

40%

60%

Excellent Bon Moyen Mauvais

Série des PUC médiales

53,57%

16,67%10,71%

19,05%

0%

20%

40%

60%

Excellent Bon Moyen Mauvais

Série des PUC latérales

64,71%

11,76%5,88%17,65%

0%

20%

40%

60%

80%

Excellent Bon Moyen Mauvais

Serie des rotules anormales

55,56%

22,22%

7,41%14,81%

0%

20%

40%

60%

Excellent Bon Moyen Mauvais

Série compartiment opposé

anormal en préop

58,62%

13,79%3,45%

24,14%

0%

20%

40%

60%

80%

Excellent Bon Moyen Mauvais

Patients âgés de plus de 80 ans

au suivi

61,90%

19,05%4,76%

14,29%

0%

20%

40%

60%

80%

Excellent Bon Moyen Mauvais

Série LCA rompu

20,00%

60,00%

0,00%

20,00%

0%

20%

40%

60%

80%

Excellent Bon Moyen Mauvais

Serie hypocorrection

importante

29,17%37,50%

20,83%12,50%

0%

10%

20%

30%

40%

Excellent Bon Moyen Mauvais

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68

Scores IKS Fonction et sous groupes

Série des PUC médiales

70%

10% 12% 8%

0%

20%

40%

60%

80%

Excellent Bon Moyen Mauvais

Répartition du score IKS Fonction

71%

9% 10% 10%

0%

20%

40%

60%

80%

Excellent Bon Moyen Mauvais

Série des PUC latérales

77%

5% 5% 13%

0%

20%

40%

60%

80%

Excellent Bon Moyen Mauvais

Série rotules anormales

74%

15% 4% 7%

0%

20%

40%

60%

80%

Excellent Bon Moyen Mauvais

Série compartiment opposé anormal préopératoire

66%

7% 15% 13%

0%

20%

40%

60%

80%

Excellent Bon Moyen Mauvais

Série âge > 80ans

52%

12% 25%

11%

0%

20%

40%

60%

Excellent Bon Moyen Mauvais

Série LCA rompu

72%

14% 14% 0%

0%

20%

40%

60%

80%

Excellent Bon Moyen Mauvais

Série hypocorrection importante

88%

0% 4% 8%

0% 20%

40% 60%

80%

100%

Excellent Bon Moyen Mauvais

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69

Annexe 6

Courbe 1 : survie de la série à 100 mois de recul

91,68%

0%

20%

40%

60%

80%

100%

0 20 40 60 80 100

Temps (en mois)

% S

urv

ie

Survie

N=30 N=100

Courbe 2 : Survie hors fautes techniques et mauvaises indications

95,78%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Temps (en mois)

% S

urv

ie

Survie

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70

Annexe 7

Tableau 14: Reprises classées par ordre chronologique

Patient Age PUC Cause(s) echec(s) Delai(mois) Implant de

reprise

1 73 Int Fracture Tibia sur Hypocorrection 1 PTG standard,

quille Tibiale

16 65 Int Descellement. Obliquité implant

tibial sur varus constitutionnel 8

PUC (pièce

tibiale)

7 66 Int Fracture Tibia sur Hypocorrection 10 PTG, Cale

métallique

9 52 Int Douleur LLI et rotule 12 PTG, Pitonnage

ciment

10 39 Ext U.C.A

Atcd trauma et cal vicieux 15

PTG, Pitonnage

ciment

4 73 Int Instabilité antérieure 15 PTG standard

14 53 Int Descellement 19 PUC (pièce

tibiale)

2 44 Ext Douleur, ATCD patellectomie 24 PTG standard

12 56 Ext Conflit fémoropatellaire 24 PTG, Pitonnage

ciment

3 67 Int Descellement Tibia /Métallose, 28 PTG, Pitonnage

ciment

5 70 Ext U.C.A par hypercorrection 32 PTG, Pitonnage

ciment

8 48 Ext U.C.A et ATCD ostéotomie 40 PTG, quille et

Pitonnage

15 51 Int Sepsis 84 Spacer puis PTG

standard

6 62 Ext U.C.A 105 PTG, quille

tibiale

11 69 Int Arthrose tricompartimentale 108 PTG standard

13 62 Int U.C.A 142 PTG, quille,

pitonnage

Légende :

U.C.A : Usure du Compartiment Opposé

Int : Prothèses Unicompartimentale Interne

Ext : Prothèses Unicompartimentale Externe

Age : Age au moment de la premiere intervention

: erreur technique

: mauvaise indication

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71

Annexe 8

Tableau 15 : Résultats de l'analyse radiographique

Tableau 16 : Evolution de l'état du compartiment opposé (en %)

Pré op Post op

Normal 76 71

Remodelé 20 23

Pincé 4 6

PUC médiale PUC latérale

AFTm Préop

Postop

174° 185°

176° 181°

Pente Préop

Post op

3° 3°

6° 5°

Hauteur(%)

Bonne

En dessous

Au dessus

71 76

23 12

6 12

Obliquité(%)

Bonne

Moins

Plus

81 80

13 16

6 4

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72

Annexe 9

Tableau 17 : Résultats des études utilisant le score IKS

Auteur Publication Année Recul

(/an)

Nombre

De cas IKS genou

IKS

fonction

Survie 10

ans (%)

Naudie JBJSam 2004 10 71 93 80 90

Rajasekhar JBJSam 2004 6 135 92 76 94 Squire CORS 1999 15 min 48 85 71 90

Tabor J ARTHRO 1998 10 67 91 77 84

Cartier J ARTHRO 1996 10 min 60 75%>90 et

20%>80 57%>90 et 20%>80

93

Hernigou Sofcot 1995 5 min 250 71 76 67

Dejour Sofcot 1995 4 110 76/84

INT/EXT 73/76

INT/EXT

Tableau 18 : Résultats de séries ayant un taux de survie à 10 ans de recul

Auteur Publication Année

Recul

moyen

(année)

Nombre

De cas

Autres

score

IKS

genou

IKS

fonction

Survie

10 ans

(%)

Implant

Berger JBJSam 2005 10 min

prospectif 49

HSS

92/100

92%

d’excellents/Bons 98 MG

Price CORS 2005 10 min 114med HSS 91%

d’excellents/Bons

93

(15ans) Oxford

Naudie JBJSam 2004 10 71 med 93 80 90 MG

Rajasekhar JBJSam 2004 6 135 92 76 94 Oxford

Gioe CORS 2003 11

Prospectif 516 88,6

Pennington JBJSam 2003 11 46

âge<60 HSS 96% excellents/bons 92 MG

Argenson JBJSam 2002 5,5 160 HSS

96/100 97% excellents/bons 94 MG

Ashraf JBJSam 2002 9 88 lat 78% d’excellents ou bons 83 St

georg

Cartier Sofcot 2001 207 Etude de survie 93

(12ans) Marmor

Badet Sofcot 2001 6,5 81 lat 90 73 93,3 HLS

Squire CORS 1999 15 min 48 85 71 90 Marmor

Murray JBJSam 1998 7 min 144 Etude de survie 97,6 Oxford

Tabor J

ARTHRO 1998 10 67 91 77 84 Marmor

Cartier J

ARTHRO 1996 10 min 60

95% exc/bon

77% exc/bon

93 Marmor

Hernigou Sofcot 1995 5 min 250 71 76 67 Lotus

Dejour Sofcot 1995 4 110 76 med 84 lat

73 med 76 lat

HLS

Notre série 2006 6 180 85 89 92 HLS

Legende :

-Med/Lat : PUC Mediales et Laterales

-min : Recul minimum en année

- HSS : Hospital for Special Surgery (knee score)

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73

Annexe 10 : Innervation, vascularisation cutanée et voies d’abords

D’après Kamina

Haut

Médiale

D’après Mochizuki In : branches sensitives antérieures directes

Mn : nerf cutané médial

Sn : nerf saphène

1. Artère (art.) géniculée

antérieur

2. Art. descendante du genou

3. Art. saphène

4. Art. supéromédiale

5. Art. inféromédiale

6. Art. supérolatérale

7. Art. inférolatérale

8. Art. récurrente (tibiale ant)

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74

Annexe 11

Prothèse Unicompartimentale HLS UNI Evolution

La prothèse HLS UNI a été crée en 1987 et la version Evolution est utilisée dans le service

depuis 1997. Il s’agit d’une prothèse de resurfaçage pur au niveau fémoral, avec un

composant en Chrome-Cobalt, et comportant, au niveau tibial, un plateau plat tout

polyéthylène (UHMWPE). Celui-ci est armé d’un anneau métallique périphérique dont le but

est de contenir l’expansion du polyéthylène (fluage).

1. L’implant tibial

Ils sont disponibles en 5 tailles et trois épaisseurs sont proposées, de 9 à 13mm. C’est un

plateau plan et non contraint.

2. Le patin fémoral

Le condyle fémoral Cr-Co est disponibles en 5 tailles (de 1 à 5) et 2 épaisseurs (3 et 5mm). Il

dispose d’un plot central assurant la fixation cimentée et d’un aileron antirotation.

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3. Ancillaire

Son utilisation est simple. Il permet d’adapter la pente et l’inclinaison frontale de la coupe

tibiale et il est peu encombrant.

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Annexe 12: Fiche de révision

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SCORES IKS

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Résumé

Notre étude est une analyse des résultats d’une série rétrospective de 180 Prothèses

Unicompartimentales à 6 ans de recul moyen. Le taux de satisfaction a été excellent et les

scores cliniques ont montré de bons résultats. Le taux de survie à 9 ans de recul est de 92%, ce

qui démontre que la mauvaise réputation de cet implant n’est plus fondée. Le suivi

radiographique a été rassurant en montrant peu d’usure au niveau de la prothèse et une

stabilité satisfaisante du compartiment opposé.

Les avantages de la PUC par rapport à la prothèse totale de genou (PTG) sont multiples :

intervention moins invasive, cinématique du genou proche de la normale, moindre morbidité,

meilleure fonction et préservation du stock osseux.

La sélection des patients est fondamentale et la technique chirurgicale doit être rigoureuse.

Certaines indications peuvent être élargies avec des résultats encourageants, notamment chez

la personne âgée et en cas d’arthrose fémoropatellaire. La principale cause d’échec est

l’atteinte du compartiment opposé, rappelant la nécessité de respecter une hypocorrection de

sécurité.

Ces bons résultats confirment la place de choix de la PUC dans le traitement de la

gonarthrose, aux côtés de l’ostéotomie et de la PTG.

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Résumé en anglais

This study is an analysis of results from 180 Unicompartmental knee arthroplasty (UKA)

retrospective series, with an average 6-year follow up duration. The statisfaction’s rate has

been excellent and clinical scores have shown good results. The nine-year survival rate is

92%, demonstrating that bad reputation of this prosthesis is no longer based. The radiographic

follow up was reassuring, showing little wear, both at the level of the polyethylene and at the

level of the opposite compartment.

Advantages of UKA compared to total knee arthroplasty (TKA) are multiple: less invasive

surgery, knee kinematics close to normal, lesser morbidity, better function and protection

(preservation) of bone stock.

Selection of patients is key, and surgery technique has to be rigorous. Some indications

could be extended with encouraging results, notably with old patients or in case of

patellofemoral osteoarthritis. The main cause of failure is the wear of the opposite

compartment, reminding the need to respect security undercorrection.

These good results confirm the value of UKA for knee osteoarthrtitis treatment, together

with osteotomy and TKA.

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LAPIE Nicolas

Titre : Analyse des résultats des Prothèses Unicompartimentales du genou :

à propos de 180 cas à 6 ans de recul moyen.

Toulouse, le 19 Octobre 2006

Résumé :

Notre étude est une analyse des résultats d’une série rétrospective de 180 Prothèses

Unicompartimentales à 6 ans de recul moyen. Le taux de satisfaction a été excellent et les

scores cliniques ont montré de bons résultats. Le taux de survie à 9 ans de recul est de 92%, ce

qui démontre que la mauvaise réputation de cet implant n’est plus fondée. Le suivi

radiographique a été rassurant en montrant peu d’usure au niveau de la prothèse et une

stabilité satisfaisante du compartiment opposé.

Les avantages de la PUC par rapport à la prothèse totale de genou (PTG) sont multiples :

intervention moins invasive, cinématique du genou proche de la normale, moindre morbidité,

meilleure fonction et préservation du stock osseux.

La sélection des patients est fondamentale et la technique chirurgicale doit être rigoureuse.

Certaines indications peuvent être élargies avec des résultats encourageants, notamment chez

la personne âgée et en cas d’arthrose fémoropatellaire. La principale cause d’échec est

l’atteinte du compartiment opposé, rappelant la nécessité de respecter une hypocorrection de

sécurité.

Ces bons résultats confirment la place de choix de la PUC dans le traitement de la

gonarthrose, aux côtés de l’ostéotomie et de la PTG.

Titre en Anglais: analysis of unicompartmental knee arthoplasty results: about 180 cases with

6-year mean follow up.

DISCIPLINE ADMINISTRATIVE: MEDECINE SPECIALISEE CLINIQUE

MOTS-CLES: Prothèse Unicompartimentale de genou, gonarthrose, alignement,

compartiment opposé.

Faculté de Médecine Toulouse-Purpan – 37, allées Jules Guesde – BP 7202 – 31073 Toulouse

Cedex 7

Directeur de Thèse : Pr Philippe CHIRON