Annonce ta Couleur par un projet

AnnONCE TA COULeUR

PAR UN PRoJET

www.annoncerlacouleur.be

2 ANNONCE TA COULEUR PAR UN PROJET

AnnONCE TA COULeUR

PAR UN PRoJET

la MISE eN PRoJET COMME PRaTiQUE D’éDUCATION à La CItOYeNNETé MONDIALeEn faisant la promotion de l’éducation à la citoyenneté mondiale (ECM), Annoncer la Couleur cherche à dépasser le cadre de la sensibilisation de l’opinion publique pour aboutir à ce que les jeunes deviennent acteurs - à leur niveau - dans la solidarité internationale et critiques face aux enjeux globaux du développement.

Le défi de l’éducation à la citoyenneté mondiale est de mettre à la disposition des personnes relais les ressources permettant aux jeunes :

1. d’identifier une question de société à dimension mondiale qui se manifeste dans leur environnement ou dans l’actualité ;

2. d’analyser cette question de société en la synthétisant, en la comparant et en tenant compte des interdépendances mondiales ;

3. de confronter cette analyse à des valeurs personnelles, collectives et universelles ;

4. de se situer et de prendre position face à cette question afin de pouvoir opérer des choix ;

5. de faire preuve de créativité pour imaginer une action de citoyenneté dans une perspective mondiale, et prendre part activement à sa réalisation.

Les moyens mis en œuvre pour y parvenir se veulent dynamiques, ouverts à la participation, actifs, créatifs, orien-tés vers le changement et l’action. Parce qu’elle met les apprenants dans une situation où ils sont acteurs dans l’élaboration d’une tâche concrète qui les mobilisera et actifs dans leur propre apprentissage, la mise en projet nous apparaît comme une méthode particulièrement appropriée à une éducation à la citoyenneté mondiale.

3ANNONCE TA COULEUR PAR UN PROJET

QU’ENTENDONS-NOUS PAR « MISE EN PROJET » ?Il existe une littérature très riche qui aborde les avantages et les inconvénients d’une pédagogie intégrant la dé-marche du projet. La définition qu’en donne le Réseau École et Nature (éducation à l’environnement) correspond à l’esprit dans lequel s’inscrit Annoncer la Couleur :

La pédagogie du projet est un processus d’apprentissage qui met un groupe de personnes en situation :

> d’exprimer des envies, des questions, des besoins, des manques, des ambitions ;> de rechercher les moyens d’y répondre ;> de planifier collectivement la mise en œuvre du projet et de le vivre.

Annoncer la Couleur propose d’accompagner les enseignants, éducateurs et animateurs qui le souhaitent dans une démarche permettant aux jeunes de développer des savoirs, savoir-faire et attitudes, selon les modalités de leur choix et autour de thèmes relevant de l’ECM.

CADRE DE L’APPUI à PROJETSAnnoncer la Couleur a défini un cadre minimal dans lequel s’inscrit son appui à projets. Celui-ci permet de déter-miner les engagements mutuels entre le groupe porteur du projet et l’équipe d’Annoncer la Couleur, de garantir le respect des finalités et objectifs généraux du dispositif, d’orienter les enseignants, les animateurs et les jeunes dans leur travail de réflexion et de production. Ce cadre se décline comme une proposition de balises.

1. Objectifs générauxLe processus de mise en projet vise à :> permettre aux jeunes de se positionner par rapport aux contenus abordés ;> favoriser l’apprentissage collectif, en faisant appel aux capacités et aux décisions de l’ensemble du groupe ;> développer des comportements citoyens actifs, critiques face aux réalités complexes d’un monde globalisé.

2. Choix d’un thème Les projets doivent se centrer sur un thème relevant de l’éducation à la citoyenneté mondiale, en prenant en compte la dimension Nord-Sud. Dans le cadre de sa mission de sensibilisation au développement et à la soli-darité internationale, Annoncer la Couleur propose neuf thèmes pouvant inspirer un projet :

commerce et consommationPar exemple, la création d’un magasin de produits équitables et locaux dans l’école.

relations internationalesPar exemple, la réalisation d’une fresque de collages sur les Objectifs du Millénaire pour le développement, la préparation d’un projet d’échange avec le Bénin.

évolution démographique et territoriale Par exemple, la rencontre de migrants donnant lieu à un film de témoignages.

démocratie et droits de l’homme Par exemple, la mise en place d’une exposition sur la liberté d’expression dans le monde.

pauvreté et justice sociale Par exemple, la réalisation d’une bande-dessinée sur le travail décent.

droits des peuples à disposer d’eux-mêmes et de leurs ressources naturelles Par exemple, la réalisation d’un jeu coopératif visant à sensibiliser les élèves à la lutte d’une communauté d’Amazonie contre l’implantation de sociétés pétrolières étrangères sur leur territoire de vie.

paix et conflitsPar exemple, un atelier d’écriture sur les enfants soldats.

environnement, agriculture et production alimentairePar exemple, la réalisation d’un jardin potager après une sensibilisation sur l’agriculture dans le monde ou sur les nouveaux enjeux de la souveraineté alimentaire.

diversitéPar exemple, la mise en place d’une semaine interculturelle, une pièce de théâtre sur le statut de la femme dans le monde, ou des capsules vidéos sur les préjugés.


3. Types d’action à mener Annoncer la Couleur privilégie les projets qui développent un ou plusieurs de ces axes :> rencontre et dialogue avec des organisations ou des acteurs individuels concernés par la problématique, que ce

soit dans ou hors de l’établissement (par exemple : visite d’un « témoin » en classe ou déplacement) ;> recherche exploratoire théorique ou recherche sur des initiatives menées sur le terrain ;> échanges interculturels, en Belgique ou ailleurs ;> action qui développe des pratiques de solidarité au sein de l’établissement ou à l’extérieur ;> démarche de sensibilisation et d’information sur la problématique à destination d’un public plus large.

4. Types de support pour les productionsLes groupes sont invités à matérialiser le résultat de leur travail à travers une production concrète, communicable.

Les groupes ont libre choix pour transmettre et présenter leurs projets. À titre d’exemples: supports visuels (pho-tographies, dessins, bandes dessinées, films d’animation, collages), arts de la scène (théâtre, chant, danse, mu-sique, slam, expression corporelle), témoignages écrits (articles de presse, textes informatifs, poèmes, carnets de voyage, ateliers d’écriture), supports multimédias (sites Internet, forums de discussion, blogs), supports vidéo ou audio, expositions, publications, stands, jeux, etc.

5. Méthodologie du travail collectifAnnoncer la Couleur insiste sur la nécessité d’associer un maximum de jeunes à chacune des étapes, de la conception à la réalisation du projet. Le bon déroulement et la qualité du projet dépendra du degré d’implication et de motivation des jeunes. Il s’agit aussi d’éviter que l’enseignant ou l’animateur soit le seul à porter le projet, ce qui lui occasionnerait une surcharge de travail. L’enseignant est là pour accompagner, aider, baliser, réguler, alimenter. Il est personne ressource et conseiller.

La mise en projet permet au jeune d’être acteur principal de ses apprentissages et de participer aux choix des thèmes et méthodes de travail, à l’évaluation permanente de chaque étape du projet, dans toutes ses dimensions. Cela favorise le travail en équipe dans un climat de négociation permanente, de coopération et de prise de déci-sion collective. Ce type de pédagogie privilégie l’apprentissage de la citoyenneté et de la solidarité.

En tenant compte des contraintes et réalités propres à chaque contexte de travail, une approche interdisciplinaire sera favorisée. Celle-ci permet de décloisonner les pratiques et de faire appel, autour d’un projet collectif, aux compétences spécifiques de chacun, tout en en développant de nouvelles. Elle permet aussi de croiser les regards sur un thème spécifique et de s’assurer le soutien des collègues.

Dans une démarche de mise en projet, le chemin d’apprentissage est aussi important que le résultat final. Pour cela, il est fondamental de garder des traces du parcours réalisé afin de ne pas perdre l’histoire vécue par le groupe et les acquis engendrés. Le porteur de projet trouvera dans les pages qui suivent une proposition de démarche, suivie d’un journal de bord à usage du groupe.

6. Transmission et évaluation des pratiques

La carte des projetsUne carte interactive en ligne permettra de visualiser les projets soutenus par Annoncer la Couleur, en pointant les expériences menées localement l’année scolaire précédente. Elle permet également de donner des idées aux groupes ayant l’envie de s’engager dans une démarche semblable. Au moment de l’inscription, le porteur de projet s’engage à ce que le projet appuyé soit repris au sein de cette carte.

Accessible surwww.annoncerlacouleur.be

> Appui à projets


La Journée événement Fin avril-début mai, les groupes impliqués dans un projet sont invités à participer à une Journée événement. Cette journée poursuit les objectifs suivants : > permettre aux jeunes de présenter leur production et d’évaluer de manière croisée ce qu’ils ont retiré du projet ;> offrir un espace d’échanges permettant la rencontre à travers des ateliers ;> induire le sentiment d’appartenance à un projet global, en mettant en avant la dimension collective et citoyenne ; > élargir la vision que les jeunes ont sur le monde à travers la découverte des autres projets.

Les groupes en projet, ou une délégation, prépareront leur participation en s’appuyant par exemple sur leur journal de bord ou sur un document de synthèse qui aide à dégager les apprentissages et les difficultés du processus vécu par le groupe (qu’a-t-on appris ? en quoi ce qu’on a appris a modifié nos représentations et les orientations du projet ?). Les enseignants seront invités, de leur côté, à évaluer ensemble leurs projets.

7. Modalités d’inscriptionL’inscription à l’appui à projets se fait au moyen d’un formulaire en ligne : > après s’être créé un compte et un profil d’utilisateur sur le site www.annoncerlacouleur.be, le responsable du

groupe pourra se connecter au formulaire ;> il est invité à soumettre l’idée de projet qui sera directement envoyée au promoteur de sa province ; > celui-ci se chargera de l’analyser avec attention et prendra contact avec lui pour envisager la suite.

Toutefois, le responsable du groupe pourra également entrer en contact avec le promoteur dès la phase de réflexion sur le projet pour une aide à la création et pour profiter des ressources disponibles en fonction des idées émises.

8. Soutien financierAnnoncer la Couleur appuie la mise en place de projets via un soutien financier, à hauteur de 1.250 € par projet maximum. Chaque promoteur gère une enveloppe budgétaire afin de donner un coup de pouce à certains projets. Ce soutien n’est pas un subside. Il est destiné à prendre en charge certains frais liés aux activités. Lors de l’intro-duction du projet, les groupes porteurs joignent un budget global, ainsi que les sources de financement. Les frais sont engagés en concertation avec le promoteur. Ils ne peuvent concerner du matériel d’équipement.

9. Rôle des promoteurs du programme Chaque promoteur a dans ses missions d’accompagner la démarche de mise en projet, en fonction des demandes des groupes porteurs, dans les domaines suivants :> accompagnement méthodologique pour la mise en œuvre du projet ;> identification des ressources humaines et pédagogiques pertinentes pour le projet (le promoteur joue le rôle

d’interface entre les besoins du groupe et les ressources potentiellement intéressantes) ;> soutien logistique et financier pour la réalisation du projet.

Parallèlement aux différentes communications qui s’établissent entre le groupe porteur et le promoteur tout au long du processus, ce dernier formalisera la collaboration à tous les stades du projet. Il confirme si le projet corres-pond aux critères d’Annoncer la Couleur et envisage les pistes de collaboration nécessaires pour la conception et la réalisation du projet. Il évalue l’état d’avancement du projet et prépare la participation à la Journée événement. Il évalue, enfin, l’ensemble du processus en fin de parcours.

10. Engagement du groupe porteurLe groupe porteur s’engage à respecter le cadre minimal de travail proposé par le dispositif d’Annoncer la Couleur ainsi que ses objectifs généraux. Le groupe porteur s’engage à remettre au promoteur :> en début de parcours, via le formulaire en ligne : le descriptif du projet, le thème ECM dans lequel il s’inscrit,

les objectifs, le contenu, la méthodologie, le type d’action et les supports choisis, les éventuels partenariats. Le document sera complété par la composition du groupe porteur et un budget.

> en fin de parcours : le formulaire d’évaluation à compléter sur le site, les pièces justificatives pour la somme à percevoir à envoyer au promoteur.

En outre, par son inscription dans le projet, le groupe porteur, ou une représentation, s’engage à participer à la Journée événement ainsi qu’à mettre à disposition d’Annoncer la Couleur les visuels et informations nécessaires pour insérer son projet au sein de la carte des projets en ligne.


DÉMARCHE PROPOSÉE POUR UNE

MISE EN PROJET

La proposition suivante est une synthèse de possibilités de mise en projet émanant de différents courants péda-gogiques et de l’expérience des projets recueillie depuis quelques années par les promoteurs d’Annoncer la Couleur.Il s’agit d’un déroulement idéal, destiné à servir de guide tout au long d’un projet. S’il est souhaitable de passer par toutes les étapes de la démarche, ceci dépendra toutefois, entre autres, des possibilités offertes par votre institution scolaire et de la nature du projet.

Les 6 étapes de la démarche proposée1. Faire émerger les centres d’intérêt

2. Explorer et prendre distance

3. Définir ensemble le projet

4. Agir et produire

5. Transmettre

6. évaluer


1. Faire émerger les centres d’intérêtAu sein d’un groupe, l’approche d’un thème peut susciter des réactions, des impressions, des questionnements. La mise en commun de ces représentations permet au groupe de faire émerger une question à explorer et des envies d’actions à mener.

Faire émerger des centres d’intérêt… Oui, mais comment ?Motivation et mobilisation sont les préalables indispensables à tout projet. Sans l’installation de tous dans le même bateau, l’encadrant court le risque de ramer tout seul, et les membres du groupe celui de se noyer ou de devoir prendre la mer avec un radeau ! Une fois le bateau lancé, l’encadrant devra aussi apprendre à partager le gouvernail. C’est bien au groupe porteur que le projet appartient.

Certaines conditions peuvent s’avérer plus favorables que d’autres pour se lancer dans un projet : inscrire le projet dans un projet plus large porté par votre structure, réagir à une opportunité qui se manifeste dans l’entourage de votre structure, partir d’une préoccupation amenée par un membre du groupe et qui sus-cite un intérêt collectif, etc. Pour faire émerger les centres d’intérêt, il peut être également intéressant de prendre des chemins de traverse.

Envisageons ici 3 pistes à emprunter isolément ou conjointement :> Élaborer une situation-problème1. L’adulte encadrant se fixe un objectif de mise en action (un ensei-

gnant partira, par exemple, d’un thème de son programme). À partir de ce choix, il met une affirmation en lumière. Cette affirmation doit avoir du sens, être suffisamment crédible et percutante, de façon à ce que les jeunes se sentent interpellés directement. Il pourra s’agir, par exemple, d’une indignation suscitée par une question d’actualité.

> L’impulsion extérieure, telle celle amenée par les promoteurs d’Annoncer la Couleur au moyen de différents supports culturels ou outils de sensibilisation de qualité, fictions, reportages, théâtre action, rencontres de témoins, visites de lieux emblématiques, etc.

> Dessiner une carte d’exploration2, sous forme de fresque. Une immense feuille est déployée à même le sol. Au milieu de la feuille, l’enseignant inscrit un mot ou une phrase clé. Les élèves réfléchissent à ce que la phrase évoque pour eux avant d’ajouter leurs propres mots clés (ou dessins) dans des phylactères reliés au mot central. À la fin, enseignant et élèves observent les similitudes, les mots clés redondants, mettent de l’ordre, choisissent ensemble les thèmes à approfondir.

Lors de la phase d’exploration, les thèmes émergents feront l’objet de recherches.

1 D’après Philippe Meirieu, Apprendre… Oui, mais comment ?, Éd. ESF, Paris, 1996.2 D’après Louise Capra et Lucie Arpin, L’apprentissage par projets, Éd. Chenelière-MacGraw-Hill, Montréal-Toronto, 2001.

Au cours de cette étape, il s’agit de provoquer de l’empathie durant un temps suffisamment long pour qu’elle laisse des traces durables dans le groupe. Pour cela, il est recommandé de varier les situations créant l’empathie (par exemple, successivement : en assistant à une pièce de théâtre, en rencontrant des personnes témoignant d’une situation, en rencontrant des militants d’associations défendant les causes liées à cette situation, etc.).

Dans la mémoire du groupe, cette première phase restera comme celle de l’origine du projet.


2. Explorer et prendre distanceIl s’agit, dans cette deuxième étape, de progressivement prendre distance pour faire de la question de départ un objet de travail que l’on manipulera avec recul. Pour cela, le groupe prendra connaissance de la cause et de ses corollaires. Il compulse, classe, compare, distingue les informations recueillies. Le groupe rentre l’inventaire des aspects qui éclairent le sujet traité, l’identification des points de vue et des opinions, la recherche de documents, d’informations vérifiées, de témoignages. Et ce, afin d’alimenter le thème générateur de sens pour tous.

Par rapport à l’impulsion de départ, cette prise de distance va permettre le positionnement, voire l’engagement des jeunes à plus long terme.

3. Définir ensemble le projetIl s’agit maintenant pour le groupe de construire sa propre compréhension et d’oser l’exprimer. La définition du projet nécessite d’en définir les limites, de s’accorder sur les objectifs, sur la méthode de travail, sur le choix d’un support d’expression.

Cette troisième étape peut être découpée en 5 sous-étapes :

a. Formuler et négocier les objectifs du projetCette sous-étape consiste à déterminer la finalité du projet souhaité et les objectifs à atteindre afin de répondre à la question de savoir pourquoi le groupe veut mener telle action plutôt qu’une autre.> La finalité : elle constitue l’objectif le plus global qui exprime le sens de l’action. Elle situe le système de valeurs

que le groupe souhaite défendre (projet de société) et s’inscrit toujours dans le long terme. Par exemple : ouvrir les jeunes sur le monde dans une démarche solidaire.

> Les objectifs généraux : ils précisent les résultats à atteindre par l’action. Ils sont centrés sur le public et se formulent en termes de compétences (acquisition de connaissances, de savoir-faire et d’attitudes).

Ces objectifs seront négociés entre les différents membres du groupe, et entre le groupe et l’encadrant. Il appar-tient à l’enseignant de déterminer ce qui est négociable et ce qui ne l’est pas. En tant que garant de la conformité du projet à ce que le programme scolaire définit, l’enseignant repère ou fixe les compétences impliquées dans les objectifs généraux d’un projet.

La définition des objectifs est importante car elle facilite la conception du contenu, oriente l’action et permet l’éva-luation du projet.

b. Identifier les contraintes et les ressourcesLe groupe discute des différentes contraintes qui pourraient empêcher de mener à bien les actions envisagées. Un obstacle ne doit pas être une raison d’abandonner un projet car chercher à le contourner peut être source d’apprentissages. On peut identifier des contraintes spatiales, temporelles, matérielles et institutionnelles. Cer-tains obstacles peuvent néanmoins être de nature à inciter à faire le choix d’écarter l’une ou l’autre option prévue.

Le groupe repérera aussi les ressources disponibles qui lui permettront de surmonter certains obstacles. Ces ressources peuvent être matérielles, humaines ou financières.

c. Choisir une action à menerAprès avoir éliminé certaines actions jugées impraticables, le groupe se concentre sur une action qui correspond le mieux aux objectifs fixés et à la capacité du groupe à la mener à bien.

d. Organiser le fonctionnement du groupeOrganiser le travail suppose que le groupe se donne des règles de fonctionnement, notamment sur le plan éthique (reconnaissance du travail de chacun, écoute des différentes opinions, attitude coopérative, mention des sources choisies, etc.). La négociation sera privilégiée à chaque étape de conception, de réalisation et de socia-lisation du projet.

e. Élaborer le plan d’actionDernière sous-étape : le plan d’action permet de traduire les objectifs généraux en tâches concrètes à mener. Pour cela, il convient d’établir une liste précise des activités, sans ordre préconçu dans un premier temps, puis d’organiser les priorités.


4. Agir et produireC’est l’étape de mise en œuvre du projet. Au cours de celle-ci, le projet prend forme. Tout projet doit aboutir à une production, à des résultats concrets, matérialisables et communicables.

L’encadrant favorisera une communication fréquente entre les jeunes et les invitera régulièrement à faire le point sur l’évolution de leur travail. Il veillera à encourager, stimuler et rectifier le tir si nécessaire.

5. TransmettreLe projet arrive à son terme. C’est le moment de présenter la production à des personnes différentes de celles qui ont porté le projet. Le fait que le projet soit connu de leurs pairs, et si possible, d’un cercle plus large (amis, familles, etc.) peut procurer aux membres du groupe fierté et estime de soi.

Communiquer une action réalisée est, en soi, une manière citoyenne de faire prendre conscience à l’entourage d’une question de société, d’interpeller, de partager une indignation. La restitution est un apprentissage à part entière, car elle permet de s’entraîner à de nouveaux savoir-faire.

Annoncer la Couleur stimule la mise en valeur des productions en organisant une rencontre annuelle réunissant les porteurs de projets que le programme soutient. Celui-ci prend la forme d’une Journée événement.

6. ÉvaluerSi le projet a une durée bien précise dans le temps et une fin annoncée (telle que la date de présentation d’une production) ou s’il devient une activité continue, les jeunes doivent prendre le temps de l’évaluer. Cette dernière étape leur permettra de consolider leurs acquis et les aidera à réaliser des actions plus efficaces dans le futur. Ils devront reconsidérer les objectifs, la démarche, les résultats et les apprentissages (acquis et difficultés).

L’équipe pédagogique (enseignants, animateurs ou éducateurs) doit aussi évaluer la pertinence des démarches de travail autour d’un projet par rapport aux objectifs pédagogiques qu’ils se sont assignés.

Enfin, l’évaluation du partenariat entre Annoncer la Couleur et le groupe porteur du projet pourra amener des élé-ments sur les atouts d’une collaboration entre différents acteurs qui visent une éducation citoyenne à dimension mondiale à travers une démarche pédagogique participative et l’analyse d’un contenu en connexion avec les réalités sociales.

QUOI ? Définir les tâches à réaliser

QUI ? Répartir les tâches au sein du groupe

AVEC QUI ? Repérer les personnes ressources à consulter ou à associer pour mener à bien le projet

COMMENT ? Établir une stratégie générale et choisir les méthodes pour réaliser les tâches (recherche documentaire, interview, etc.)

QUAND ? Élaborer un échéancier qui planifie : > l’ordre et la durée des tâches > les moments de régulation pour les mises au point et les réajustements éventuels

du travail

OÙ ? Repérer les endroits où chercher les informations et les lieux de déroulement des activités

MOYENS ? Déterminer les moyens matériels et logistiques à disposition pour réaliser le projet

COÛT ? > Établir un montage financier qui détermine le budget global (conception et réalisation du projet)

> Déterminer la provenance des fonds


JOURNAL DE BORD

La rédaction d’un journal de bord peut vous aider à garder la mémoire du déroulement du travail collectif. Celui-ci reprend chacune des étapes de la démarche proposée pour la mise en projet. Il est destiné au groupe. Prendre des photos, du son et des images tout au long du projet sera un appui utile lors de la transmission du projet vers l’extérieur, et facilitera l’évaluation (finale, mais aussi à chaque étape).

1. Faire émerger les centres d’intérêt

2. Explorer et prendre distance


3. Définir ensemble le projet

a. Formuler et négocier les objectifs du projet

b. Identifier les contraintes et les ressources

c. Choisir une action à mener

d. Organiser le fonctionnement du groupe

e. élaborer le plan d’action


QUOI ?

QUI ?

AVEC QUI ?

COMMENT ?

QUAND ?

OÙ ?

MOYENS ?

COÛT ?


4. Agir et produire

5. Transmettre

6. évaluer


RéférencesBORDALLO Isabelle & GINESTET Jean-Paul, Pour une pédagogie de projet, Hachette Éducation, coll. Profession Enseignant, Paris, (1ère éd.), 1993.

CAPRA Louise & ARPIN Lucie, L’apprentissage par projets, Chenelière-MacGraw-Hill, Montréal-Toronto, 2001.

CARVALHO DA SILVA Miguel (dir.), Guide pratique sur l’éducation à la citoyenneté mondiale, Centre Nord-Sud du Conseil de l’Europe, Lisbonne, 2008.

COTTEREAU Dominique (coordonné par), Alterner pour apprendre. Entre pédagogie de projet et pédagogie de l’écoformation, Réseau École et Nature, Montpellier, 1997 (réimp. 2007).

FOUNTAIN Susan, Éducation pour le développement humain. Un outil pour un apprentissage global, De Boeck Université, Bruxelles, 1996.

MEIRIEU Philippe, Apprendre… Oui, mais comment ?, ESF, Paris, 1996.

NOCE Tony & PARADOWSKI Patrick, Élaborer un projet : guide stratégique. De l’intention à l’action, Chronique Sociale, coll. Savoir communiquer, Lyon, 2001.

TILMAN Francis, Penser le projet. Concepts et outils d’une pédagogie émancipatrice, Chronique sociale, coll. Pédagogie/Formation, Lyon, 2004.


ColophonConceptionFlorence Chauvier, Sarah Fouarge, Fabrice Corbusy, Mathieu Léonard, Fabienne Malaise-Berthelier, Anne-Michèle Nisolle, Sophie Discart, Cécile Mestrez, Marie Gérain, Martine Cardinal, Marie Vanhauw, Gaëtan Van Landewyck, Marie-Françoise Jacob, François-Xavier Dubuisson, Pauline Bourtembourg

CoordinationFrançois-Xavier Dubuisson

PhotosJournée événement 2013 à La Roseraie – © ALC / Chiavetta

Éditeur responsable Carl Michiels – CTB – Rue Haute 147 – 1000 Bruxelles

Tous droits réservés, en tout ou en partie, hors de tout cadre pédagogique.© Annoncer la Couleur / CTB – septembre 2013(2ème édition revue dans son intégralité, 1ère édition en novembre 2001).

CONTACTSUne question ? Un projet à construire ? Un petit coup de pouce pour concrétiser vos idées citoyennes ? N’hésitez pas à contacter notre équipe dans votre province ou à la coordination !

COORDINATION DU PROGRAMMEAgence belge de développement (CTB)Rue Haute 147 - 1000 Bruxelles02 505 18 [email protected]

DANS VOTRE PROVINCE et à Bruxelles

BRABANT WALLONFabrice CorbusyDirection d’administration de la cohésion sociale et de la santéParc des Collines - Bâtiment ArchimèdeAvenue Einstein, 2 - 1300 Wavre010 23 60 [email protected]

BRUXELLESGaëtan Van LandewyckAgence belge de développement (CTB)Rue Haute, 147 - 1000 Bruxelles02 505 18 [email protected]

HAINAUTFabienne Malaise-Berthelier & Anne-Michèle NisolleHainaut-Culture-TourismeDépartement Culture - Secteur Éducation permanente et JeunesseRue Warocqué, 59 - 7100 La Louvière064 31 28 [email protected]

LIÈGECécile Mestrez, Marie Gérain & Martine CardinalLes Chiroux, Centre culturel de LiègePlace des Carmes, 8 - 4e étage - 4000 Liège04 250 94 [email protected]

LUXEMBOURGMathieu LéonardService provincial Social et Santéde la Province de LuxembourgSquare Albert 1er, 1 - 6700 Arlon063 21 27 63 ou 0498 115 [email protected]

NAMURFlorence Chauvier & Sarah FouargeDirection des Affaires Sociales et SanitairesRue Martine Bourtonbourt, 2 – 5000 Namur081 77 67 [email protected]

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