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ANTENNAE BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ D'ENTOMOLOGIE DU QUÉBEC Volume 21, numéro 1 / Hiver 2014 La tordeuse de la vigne au Québec Prix et décorations SEQ 2013 Visages d'hier à aujourd'hui : Les techniciens en entomologie

Antennae - Bulletin de la Société d'entomologie du Québec - Hiver … · 2014. 3. 3. · Antennae 2014, vol. 21, no 1 Bulletin de la Société d’entomologie du Québec propos

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ANTENNAEBULLETIN DE LA SOCIÉTÉ D'ENTOMOLOGIE DU QUÉBEC

Volume 21, numéro 1 / Hiver 2014

ANTENNAEhttp://www.seq.qc.ca

Bien avant que l'homme ne développe les nombreux moyens de communication qu'on lui con-naît, les insectes avaient, depuis des millions d'années, mis au point leurs propres outils de communication hautement sophistiqués, qui ont assuré leur survie et leur prolifération mieux que toute autre espèce animale.

Antennae, est le véhicule de la SEQ par lequel vous êtes invités à partager les fruits de vos« communications » avec le monde fascinant des insectes.

La tordeuse de la vigne au Québec

Prix et décorations SEQ 2013

Visages d'hier à aujourd'hui : Les techniciens en entomologie

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�Bulletin de la Société d’entomologie du Québec Antennae 2014, vol. 21, no 1

le mot de la présidente

À tous les membres, je vous souhaite une heureuse année 2014, remplie de scien-ces, d’insectes, mais surtout de bonheur!

Nous accueillons cette année de nou-veaux membres au sein du CA : Sarah Loboda occupe maintenant le poste de représentante étudiante, Jean- Philippe Légaré, celui de directeur régio-

nal (région Québec), Danielle Thibodeau est notre nouvelle secrétaire et Caroline Provost a enchaîné avec le poste de vice-présidente immédiatement après l’organisation du congrès de l’automne dernier. Bienvenue à ces nouveaux membres et un gros merci à ceux qui nous quittent (Guillau-me Dury, Bruno Fréchette après 2 mandats de président sor-tant, Annie-Ève Gagnon qui reste cependant responsable du Fonds étudiant et Julie-Éléonore Maisonhaute).

Je voudrais également souligner l’implication de Thierry Poiré comme webmestre de la SEQ. Thierry occupe ce pos-te depuis maintenant 10 ans et est toujours aussi efficace et rapide à répondre à nos demandes. Merci beaucoup, Thierry, pour ton dévouement!

Tel qu’annoncé plus loin dans ce numéro, la prochaine réu-nion annuelle aura lieu les 6-7 novembre 2014 à l’Hôtel-Musée Premières Nations de Wendake et abordera l’écolo-gie du paysage appliquée aux insectes. Le comité a intégré des activités en lien avec les premières nations et un feu de camp aura lieu le mercredi soir pour ceux qui seront déjà sur place. Réservez dès maintenant ces dates à vos agendas et surveillez le site web!

J’en profite aussi pour rappeler que l’organisation de la réu-nion conjointe annuelle de la SEQ et de la SEC 2015 aura lieu à Montréal et que le comité organisateur est présidé par Maxim Larrivée de l’Insectarium de Montréal. Cet évène-ment coïncide d’ailleurs avec le 25e anniversaire de l’Insecta-rium de Montréal – c’est à ne pas manquer!

Finalement, j’aimerais terminer en rappelant que la respon-sable du Fonds étudiant, Annie-Ève Gagnon, ainsi que notre trésorier, François Fournier, ont décidé de mettre sur pied un plan pour doter notre Fonds afin que les intérêts géné-rés suffisent à offrir la bourse étudiante annuelle de 1000 $ offerte depuis maintenant 3 ans. La SEQ s’est donc engagée, pour l’année 2013-2014, à égaliser tout don effectué par des membres individuels au Fonds de la SEQ (pour 1 $ donné par un membre, 1 $ sera donné par la SEQ) jusqu’à un pla-fond maximal de 2000 $. Au moment d’écrire ces lignes, le total des dons individuels s’élevait à 435 $, munissant ainsi le Fonds de 870$ supplémentaires. Vous pouvez profiter du renouvellement de votre cotisation (si ce n’est pas déjà fait) pour faire votre don, mais vous pouvez également le faire à tout moment en passant par la page des adhésions. N’oubliez pas non plus de garder vos objets entomologiques pour le prochain encan silencieux lors de la réunion annuelle : nous avons amassé 521 $ par ce moyen en 2013.

Bon début d’année à tous!

Véronique Martel

sommaire

Dotons notre FonDs étuDiant!

12 prix et décorations seQ 2013

14 Visage d’hier à aujourd’hui

16 publications récentes

17 Chronique du livre

18 Babillard

20 antennagenda

1 le mot de la présidente

2 propos de la rédaction

3 la tordeuse de la vigne au Québec

6 actualités entomologiques

11 annonce du concours Georges-maheux 2014

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� Antennae 2014, vol. 21, no 1 Bulletin de la Société d’entomologie du Québec

propos de la rédaCtion

rédactrice en chef

Louise VoynaudTél. : 450-430-6943Courriel : [email protected]

Comité de rédaction

Mario Bonneau, Jennifer De Almeida, Élisabeth Lefrançois, Marie-Pierre Mignault,Marie-Lyne Pelletier, Nathalie Roullé, Julien Saguez, Jacinthe Tremblay

ont collaboré à ce numéro

Annie-Ève GagnonCharles VincentClaude ChantalDanielle ThibodeauFatiha BensadiaFrancine PelletierJade SavageJean-Frédéric GuayJean-Philippe Poulin Josée DoyonJosiane VaillancourtOlivier AubryStéphane Le TirantVéronique Martel

révision linguistique

Louise Voynaud, Jennifer De Almeida, Élisabeth Lefrançois, Nathalie Roullé, Jacinthe Tremblay

Graphisme et mise en pages

Franz Vanoosthuyse

photo de la page couverture

Chenille de Noctuidae parasitée par un Eulophi-dae [Équateur] �er prix �0�3 - Guillaume Dury

date de tombée du prochain numéro : 18 avril 2014

AntennaeBulletin de la Société d’entomologie du Québec��7, Boul. René A. Robert, suite �09Sainte-Thérèse (Qc) J7E 4L�

ISSN ��98-98�3Dépôt légal: �er trimestre �0�4Bibliothèque et Archives nationales du QuébecBibliothèque et Archives Canada

Bonne et heureuse nouvelle année à tous! Je suis heu-reuse de vous retrouver encore cette année.

Tout d’abord… suite à mon dernier mot de la rédac-tion. Je savais le sujet délicat, mais je n’aurais jamais cru créer autant de remous. Je ne pensais pas non plus que ma réflexion serait directement apposée à celle de la société étant donné la nature même d’un éditorial. Je désire donc m’excuser d’avoir causé autant de grin-cements de dents. Je souhaitais seulement amener un

questionnement par un texte qui se voulait ambivalent. Ceci m’a permis de constater que ce n’est pas tant la façon dont les choses sont écrites qui compte, mais comment elles sont lues.

Tournons-nous maintenant vers le beau temps à venir, car il n’y a pas que grisaille et froid sous nos latitudes! Quoique… le « vortex polaire » des-cendu directement de l’Arctique en début d’année pourrait en laisser plus d’un sceptique à ce sujet! Ce sera peut-être toutefois une belle occasion cet été de vérifier directement l’impact des variations de température extrê-mes sur la faune tempérée?

Deux nouveautés s’annoncent pour le bulletin cette année dont l’instau-ration, à partir de ce printemps, de thèmes pour chacun des numéros. Par cette initiative, nous tentons de faciliter la recherche d’articles tout en sou-haitant renouveler l’intérêt des lecteurs et des participants. Les « Actuali-tés entomologiques » prennent également une nouvelle dimension avec une présentation plus… graphique! J’espère que ce nouvel esthétisme vous plaira. N’oubliez pas que nous sommes toujours ouverts aux com-mentaires.

Dans ce numéro, tordeuse, coquerelles, mouches à fruits et… techniciens sont à l’honneur. Vous trouverez également, comme à chaque début d’an-née, le procès-verbal de la dernière assemblée générale annuelle ainsi qu’un résumé des gagnants des différents prix distribués lors du congrès.

Sur ce, je vous souhaite bonne lecture!

Louise Voynaud

extrêmes

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3Bulletin de la Société d’entomologie du Québec Antennae 2014, vol. 21, no 1

La tordeuse de la vigne au QuébecFatiha Bensadia1*, Yves Mauffette1, Jacques Lasnier2 et Charles Vincent3

1 Département des Sciences biologiques, Université du Québec à Montréal, Montréal, QC; 2 CoLab R&D, Division de Ag Cord. Inc., Granby, QC; 3 Centre de recherche et de développement en horticulture, Agriculture et Agro-alimentaire Canada, Saint-Jean-sur-Richelieu, QC.* Étudiante au Ph.D. à l’UQAM : [email protected]

Au Québec, la viticulture a connu une renaissance mar-quée au début années ‘80 et en 2010, les vignobles québécois étaient cultivés sur près de 600 ha (Statis-

tiques Canada 2011). En aval, l’œnologie et la commercialisa-tion des vins, évoluant dans une approche œnotouristique, ont permis à l’industrie vitivinicole de prendre un essor considérable. Toutefois, l’augmentation des surfaces viticoles de même que l’intensification de la régie des vignobles ont entraîné plusieurs problèmes reliés aux insectes ravageurs. Des inventaires effectués dans les vignobles québécois ont permis d’établir une liste des principaux ravageurs (Bosta-nian et al. 2003, Vincent et al. 2012). Parmi ces ravageurs, se trouve la tordeuse de la vigne (grape berry moth), Paralobesia viteana (Clemens) (Lepidoptera: Tortricidae), une spécialiste de la vigne. Trouvé en faible abondance dans les vignobles du Québec jusqu’en 2002 (Bostanian et al. 2003), ce ravageur a été suffisamment abondant en 2003 pour causer des pertes de récoltes et, depuis, il est une préoccupation inévitable des viticulteurs québécois.

Auparavant nommée Endopiza viteana Clemens (Browns 2006), la tordeuse de la vigne a été récemment renommée Paralobesia viteana (Clemens). Native de l’est de l’Amérique du Nord, on la trouve autant sur les vignes sauvages que cultivées. Cet insec-te monophage et multivoltin est l’un des ravageurs les plus répandus et les plus dommageables pour les vignes du Nord-Est américain et du Canada, incluant le Québec (Bostanian et al. 2003, Isaacs et al. 2012). Sa distribution correspond aux régions de culture de la vigne (Isaacs et al. 2012).

P. viteana passe l’hiver sous forme de pupe en diapause dans la litière (Luciani 1987). Les adultes émergent au printemps (Tobin et al. 2002). Dans l’État de New York, elle présente 2 ou 3 géné-rations par année (Hoffman et al. 1992), alors qu’on en observe 4 dans le sud du Missouri et de l’Arkansas (Biever et Hostet-ter 1989). Au Québec (Estrie), comme pour beaucoup d’autres espèces, seulement 2 générations ont été observées (Bensadia, observations personnelles).

Les premiers mâles commencent leur activité de vol au prin-temps, quelques jours avant les femelles (Tobin et al. 2002, Isaacs et al. 2012). Au crépuscule, après l’accouplement, les femelles pondent leurs œufs sur les bourgeons, les petites tiges ou les baies en formation (Clark et Dennehy 1988). Plus tard dans la saison, quand les fruits sont formés, les œufs sont dépo-sés isolément sur la pellicule du raisin (Fig. 1a). Au cours de sa vie, une femelle peut pondre jusqu’à 33 œufs ovales de 0,7 mm de diamètre (Luciani 1987). Leur éclosion survient de 3 à 5 jours

après la ponte, selon la température. La larve néonate (Fig. 1 b) est de couleur crème, avec une tête brune. En vieillissant, elle devient plus foncée et parfois même, pourpre. Il y a 4 stades larvaires (Luciani 1987) et, à maturité, la larve peut mesurer 10 mm de long. L’adulte, quant à lui, est un petit papillon brun de 4 à 6 mm de long et de 9 à 12 mm d’envergure. Ses ailes, bleu gris à la base, deviennent beige parsemé de taches brunes à l’ex-trémité (Fig. 1d).

En Europe, plusieurs espèces de tordeuses de la grappe atta-quent les vignes. La principale espèce est la tordeuse européen-ne Lobesia botrana (Denis et Schiffermüller) – voir Ioriatti et al. 2012 pour un tableau comparatif de 5 espèces. Relativement à la tordeuse européenne, nous disposons de peu d’informa-tions sur le comportement reproducteur de la tordeuse de la vigne américaine. Longtemps, P. viteana a été confondue avec son homologue européen. Seulement, comme L. botrana est un herbivore généraliste dont la survie dépend moins des choix de ponte faits par les femelles qu’un insecte spécialiste comme P. viteana, sa régie est différente.

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Fig. 1. Stades de développement de la tordeuse de la vigne (clemens) a) œufs sur une baie; b) larve de stade 3; c) chrysalide; d) adulte.

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4 Antennae 2014, vol. 21, no 1 Bulletin de la Société d’entomologie du Québec

sous la loupe

En début de saison, les larves sont phytophages et exophages, i.e. qu’elles se nourrissent de bourgeons, de feuilles, de petites tiges ou de baies en formation (Fig. 2a). L’impact économique des larves de première génération est minime comparativement à celui de la deuxième génération (Isaacs et al. 2012) qui, elles, se nourrissent en creusant des cavités dans les baies pour s’y développer : elles sont alors frugivores et endophages (Fig. 2 b, c,d). À ce stade, les larves causent des dommages directs et indi-rects à la vigne : les baies infestées mûrissent prématurément, s’ouvrent et tombent (dommages indirects). Les points d’en-trée de la larve constituent aussi une porte d’entrée de mala-dies fongiques, notamment le Botrytis (dommages indirects). Lorsqu’elles atteignent le quatrième stade larvaire, les larves sortent des baies pour tisser un abri en repliant le rebord d’une feuille et en la liant à l’aide de fils de soie. Cet abri leur permet de compléter leur pupaison qui dure entre 5 et 7 jours. La tor-deuse de la vigne passe l’hiver sous forme de chrysalide fusi-forme de 5 mm de long (Fig. 1c).

Particularités du système baie de vigne/tordeuseBien que la plupart des études rapportent un rôle protecteur des tanins pour les plantes, les concentrations très élevées de tanins retrouvées dans les baies des vignes ne semblent pas importuner les larves de tordeuse. Ceci constitue un cas par-ticulier et peu étudié de la relation plante-insecte. De plus, il est important de noter qu’il existe une différence nutritionnelle entre les différents cultivars de vigne. La tordeuse de la vigne se voit donc confrontée à des ressources de qualité variable; elle se développe d’ailleurs mieux sur certains cépages.

Dépistage de la tordeuse de la vigne au QuébecAu cours des dernières années, un dépistage a été réalisé à l’aide de pièges à phéromones dans le vignoble de l’Or-

pailleur (Dunham, QC) et un second vignoble en Montérégie (Saint-Jacques-le-Mineur, QC) (J. Lasnier, données non publiées — Fig. 3). Le nombre de papillons mâles capturés au prin-temps était toujours sensiblement le même que le nombre de mâles capturés en été. Toutefois, les populations larvaires de tordeuse étaient un peu plus importantes dans le vignoble de l’Orpailleur. D’ailleurs, dans ce dernier, un comptage direct des dommages causés par la tordeuse de la vigne a permis d’évaluer l’ampleur des populations. De 2004 à 2007, nous avons donc suivi les populations et dommages de P. viteana de la première et deuxième génération (Fig. 4). La première génération de tor-deuse (mai à juillet) était moins habituellement abondante que la deuxième génération. Par ailleurs, les niveaux d’infestation pour la seconde génération se sont avérés plus élevés en 2005 et 2007.

Programme pour dépister la tordeuse de la vigneDe façon hebdomadaire au mois de juillet, il est favorable d’esti-mer visuellement le taux d’infestation. Cette vérification permet de déterminer si, au mois d’août, un traitement sera nécessaire. Pour cela, il est nécessaire de choisir 4 zones dans le vignoble, dont 2 sont en bordure d’un boisé (s’il y a lieu) et 2, au milieu du vignoble. Dans chacune de ces zones, 10 grappes sont ins-pectées visuellement sur 5 pieds de vigne pris au hasard parmi les différents cépages existants. Cela représente 100 grappes inspectées pour la zone du milieu et 100 pour la zone située en bordure. De cette façon, un pourcentage d’infestation est obte-nu pour chaque zone. Si l’infestation est inférieure à 6 % de la mi-juillet à la fin juillet, il ne sera pas nécessaire d’appliquer un traitement en août. Si toutefois en août l’infestation en bordure dépasse le seuil de 6 %, sans être le cas au milieu du vignoble, un traitement des bordures sera alors indiqué. Ce schéma d’in-festation est souvent observé, car les tordeuses trouvent dans les boisés un habitat idéal qui leur permet de survivre en hiver (Hoffman et Dennehy 1987).

Fig. 3. nombre moyen de captures de mâles de tordeuse de la vigne à l’aide pièges à phéromones installés dans le vignoble de l’orpailleur (a, b, c), et dans un vignoble de Saint-Jacques-le-mineur (d) de 2003 à 2007. a= partie du haut; b= partie du bas (vidal); c= ‘ten eyck’; d= vignoble de Saint-Jacques-le-mineur.

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Fig. 2. dommages causés aux feuilles (a) et aux baies (b, c, d)

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5Bulletin de la Société d’entomologie du Québec Antennae 2014, vol. 21, no 1

sous la loupe

Gestion des populations de tordeusesActuellement, les insecticides ont malheureusement la faveur des vignerons pour la gestion des populations de tordeuse. À titre d’exemple, de 40 à 70 % des vignobles de l’État de New York sont traités chaque année contre la tordeuse de la vigne (Isaacs et al. 2012). En 1993, Trimble a déterminé 3 niveaux d’in-festation en utilisant les pièges à phéromones Pherocon II :

Élevé (824 larves/5 pièges par saison) nécessitant 3 traitements par saison; Moyen nécessitant 2 traitements par saison;Faible (508 larves/5 pièges par saison) nécessitant 1 seul traitement par saison.

La confusion sexuelle de la tordeuse de la vigne a également fait l’objet de recherches intensives. Plusieurs formulations sont actuellement offertes commercialement afin de permettre la gestion de cet insecte par confusion sexuelle (Isaacs et al. 2012). Cette technologie fait cependant face aux contraintes observées dans d’autres cultures, à savoir qu’elle est relativement dispen-dieuse et qu’elle doit être appliquée sur de grandes surfaces à populations faibles (ou moyennes) afin de produire des effets conséquents.

Perspectives d’avenirDans une perspective d’avenir, au moins 2 facteurs sont à considérer en ce qui concerne les tordeuses de la grappe. Pre-mièrement, l’avènement de nouvelles espèces de tordeuse de la grappe risque de compliquer les programmes de lutte et deuxièmement, le réchauffement climatique risque de faire augmenter le nombre de générations de tordeuse de même que l’ampleur des problèmes qu’elles occasionnent aux vignobles. Déjà en 2008, L. botrana était détecté au Chili, puis en Californie en 2009 (Ioriatti et al. 2012). À quand son arrivée au Québec?

••

remerciementsLes auteurs souhaitent remercier l’Orpailleur pour l’accès à son vignoble. Ils remercient aussi Pierre Lemoyne, ainsi que plu-sieurs étudiants et stagiaires ayant participé à cette étude.

BibliographieBiever, K. D. et D.L. Hostetter. 1989. Phenology and pheromone

trap monitoring of the grape berry moth, Endopiza viteana Cle-mens (Lepidoptera : Tortricidae). J. Entomol. Sci., 24 : 472-481.

Bostanian, n. J., C. Vincent, G. Goulet, L. Lesage, J. Lasnier, J. Bellemare et Y. mauffette. 2003. The Arthropod Fauna of Quebec Vineyards, with Particular reference to phytophagous species. J. Econ. Entomol., 96 : 1221-1229.

Browns, J. W. 2006. Scientific names and pest species in Tortricidae (Lepidoptera) frequently cited erroneously in the entomological literature. Am. Entomol., 52 : 182-189.

Clark, L. G. et t. J. Dennehy. 1988. Oviposition behavior of grape berry moth. Entomol. Exp. Applic., 47 : 223-230.

Hoffman, C. J. et t. J. Dennehy. 1987. Assessing the risk of grape berry moth attack in New York vineyards. New York’s Food Life Sci. Bull., 120 : 1-4.

Hoffman, C. J., t. J. Dennehy et J. P. nyrop. 1992. Phenology, monitoring and control decision components of the grape berry moth (Lepidoptera: Tortricidae) risk assessment program in New York. J. Econ. Entomol., 85 : 2218-2297.

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statistique Canada. 2011. Production de fruits et légumes. Publica-tion n° 22 — 003X, Février 2012. http://www.statcan.gc.ca/pub/22-003-x/22-003-x2011002-fra.pdf

tobin, P. C., s. nagarkatti et m. C. saunders. 2002. Diapause main-tenance and termination in grape berry moth (Lepidoptera : Tortricidae). Environ. Entomol., 31 : 708-713.

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Fig. 4. pourcentage de grappes infestées par des larves de P. vitaena de 2004 à 2007 au vignoble de l’orpailleur.

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6 Antennae 2014, vol. 21, no 1 Bulletin de la Société d’entomologie du Québec

Quand le rappel à l’ordre vient des plantes Juillet 2013 | DOI : 10.1007/s11692-013-9242-7

P.-J. Malé, J.-B. Ferdy, C. Leroy, O. Roux, J. Lauth, A. Avilez, A. Dejean, A. Quilichini, J. Orivel. 2013. Retaliation in response to castra-tion promotes a lowlevel of virulence in an ant-plant mutualisme. Evolutionary Biology, [en ligne].

Nombreux sont les exemples d’associations mutualistes entre fourmis et plantes. Ces dernières, dites myrmécophiles, appor-tent aux fourmis des habitats (le plus souvent sous forme de poches foliaires ou de cavités dans les épines), offrant ainsi des lieux pour entreposer nourriture, œufs et élever les larves. En échange, les fourmis protègent la plante des intrus qui pour-raient lui nuire. Il n’est toutefois pas rare de voir les fourmis stériliser les fleurs afin de stimuler la croissance foliaire de la plan-te et ainsi avoir plus d’habitats. Ce genre de comportement, lorsqu’il devient excessif, peut mener à la stérilisation complète de la plante ainsi qu’à du gigantisme. Ce qui était donc considéré comme du mutualisme au départ devient du parasitisme, car la fourmi triche et exploite trop fortement la ressource aux dépens de la plante. Seulement, il ne faut pas croire la plante sans défense! C’est ce qu’ont constaté des chercheurs français en observant les relations entre une fourmi de Guyane (Allo-merus decemarticulatus) et une plante de sous-bois (Hirtella physophora). Lorsque la stérilisation des fleurs devient excessive, H. physophora se met à produire des poches foliaires trop petites pour que les fourmis puissent les exploiter. C’est la première fois qu’un tel système de représailles est démontré chez une plante myrmécophile! Selon les auteurs de cette recherche, ces observations montrent toute l’importance des mécanismes de sanction qui permettent d’empêcher un partenaire mutualiste de devenir parasite.

Changer de génome l’instant d’un été Juin2013 | DOI : 10.1098/rsbl.2013.0228

Rodríguez-Trelles, F., R. Tarrío et M. Santos. 2013. Genome-wide evolutionary response to a heat wave in Drosophila. Biology Letters, 9 (4) : 0130228

Nous avons tendance à penser que les modifications génétiques sont un processus lent, qui se déroule sur plusieurs géné-rations. Hé! bien! Ce n’est pas toujours le cas! En effet, des chercheurs de l’Universitat Autònoma de Barcelona, lors d’une étude à long terme se concentrant sur un type spécifique de la variabilité génomique connu sous le nom de polymorphisme d’inversion chromosomique, ont comparé la façon dont le génome de Drosophila subobscura change du printemps à l’été, de l’été à l’automne et de l’automne au printemps. Grâce à la vague de chaleur qui a sévi au printemps de 2011, ils ont découvert que la constitution génétique des populations de D. subobscura s’est transitoirement décalée vers une consti-tution similaire à celles retrouvées en été et que l’ampleur de l’anomalie génétique était quantitativement proportion-nelle à celle de la température. De plus, les génotypes portant la variante génomique « d’été » (tolérant à l’augmentation de la température) ont engendré 5 fois plus de descendants que ceux portant la variante « d’hiver ». Ils ont également observé qu’après la canicule, les populations ont recouvré leur génétique initiale. Leurs résultats révèlent que certains organismes possèdent une résilience génétique élevée envers ce type de perturbation environnementale.

Actualités entomologiquespar Jennifer De Almeida, Julien Saguez et Louise Voynaud

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7Bulletin de la Société d’entomologie du Québec Antennae 2014, vol. 21, no 1

aCtualités entomoloGiQues

Des hyménoptères qui mémorisent les visagesNovembre 2013 | DOI : 10.1111/eth.12191

Sheehan, M. J., M. A. Straub, E. A. Tibbetts. 2013. How Does Individual Recognition Evolve? Comparing Responses to Identity Infor-mation in Polistes Species with and Without Individual Recognition. Ethology, 120 (2) : 169-179.

Jusqu’à tout récemment, la communauté scientifique s’accordait sur le fait que seul un cerveau suffisamment complexe, tel celui des mammifères, était capable de reconnaître et de différencier des visages. Or, suite à une erreur de manipulation dans

sa prise de données, Elizabeth Tibbetts s’est mise à postuler que Polistes fuscatus (Vespidae) était capable de recon-naître le visage des autres membres de sa colonie grâce aux marques faciales (jaunes, brunes

et noires) qui diffèrent légèrement d’un individu à l’autre. Afin de vérifier son hypo-thèse, elle se mit à peindre minutieusement la tête de certains individus, modifiant

ainsi légèrement ces marques. Étonnamment, les autres guêpes se sont montrées très agressives envers les individus dont les marques avaient été modifiées! Tib-

betts a ensuite multiplié les expériences afin de comprendre le mécanisme de reconnaissance, et aussi afin de savoir si ce mécanisme était commun

à d’autres espèces d’hyménoptères, si les guêpes étaient capables de mémoriser des visages inconnus et si elles étaient même capables de

reconnaître un visage humain. Le travail de la chercheuse a permis de révéler que différents mécanismes existent selon les espèces, les amenant toutes à reconnaître le visage de leurs pairs et même…

le visage humain! Certaines espèces utiliseraient un mécanisme de reconnaissance faciale aussi complexe que le nôtre!

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Pas besoin d’être nippon pour être ninja!Novembre 2013 | DOI : 10.3897/zookeys.368.6423

Seifert, B., I. Kleeberg, B. Feldmeyer, T. Pamminger, E. Jongepier, S. Foitzik. 2014. Temnothorax pilagens sp. n. - a new slave-making species of the tribe Formicoxenini from North America (Hymenoptera, Formicidae). Zookeys, 368 : 65-77.

Après les tortues, voici les fourmis ninjas!!! Temnothorax pilagens est une espèce de fourmi esclavagiste et pillarde (« pilagens » signifie « pillard » en latin) nouvellement décri-te. Possédant des moyens de camouflages dignes des ninjas, cette espèce s’attaque furtivement à d’autres fourmilières afin de réduire les ouvrières de la colonie à l’esclavagisme et de piller le butin. Trois populations de cette espèce ont été iden-tifiées au Michigan, dans le Vermont et dans l’État de New York. Les auteurs suggèrent que son aire de répartition pour-rait s’étendre jusqu’au sud du Canada. T. pilagens aime les milieux boisés et s’attaque uniquement à 2 autres espèces de fourmis proches de la sienne : T. longispinosus et T. ambiguus. Lorsque T. pilagens lance un raid afin d’infiltrer le nid d’une autre espèce, l’intrusion se fait sans heurts. Grâce à un camou-flage chimique, les fourmis esclavagistes ne sont pas recon-nues en tant qu’ennemies. Par conséquent, leurs victimes ne se défendent pas. Les esclavagistes pillent alors les larves (et parfois des adultes) avant de les asservir. Advenant qu’el-les soient démasquées, les esclavagistes-pillardes utilisent leur dard et piquent leur cible entre la tête et le thorax, entraî-nant aussitôt la paralysie et la mort de leurs adversaires. Les pertes sont ainsi quasi nulles chez notre ninja.

Les collections… trop souvent méprisées!Novembre 2013 | DOI : 10.1111/gcb.12429

H. M. Kharouba, S. R. Paquette, J. T. Kerr et M. Vellend. 2013. Predicting the sensitivity of butterfly phenology to temperature over the pastcentury. Global Change Biology, 1-11.

Dans un contexte de changements climatiques, des chercheurs du département de Zoologie et du Centre de recherche sur la biodiversité de l’Université de Colombie-Britannique se sont servis de la base de données de la Collection nationale de papillons du Canada, ainsi que de nombreuses collections d’entomologistes amateurs et professionnels, afin d’étudier la sensibilité phénologique des papillons à la température. Leur étude s’appuie sur 48 000 occurrences géoréférencées de 204 espèces et s’étale sur les 139 dernières années! Pour chaque occurrence de papillon, la météo était répertoriée grâce aux archives d’Environnement Canada. Les chercheurs ont démontré que l’augmentation de la température, causée par les changements climatiques, pourrait perturber la sai-son de vol des papillons et que les espèces les plus sensibles à ces changements sont celles qui émergent tôt au printemps et qui ont une faible capacité de dispersion (comparativement aux espèces tardives et/ou à grande capacité de dispersion). D’autres résultats intéressants sur le lien entre la période de vol et la variation de température à travers le temps et l’es-pace sont exposés. Les chercheurs affirment que les collec-tions (animales et végétales) sont une mine d’informations précieuses qui devraient être exploitées plus fréquemment et qui, probablement, permettraient de répondre à plusieurs questions sur les effets des changements climatiques.

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une vie sexuelle active pour vivre plus longtemps… Novembre 2013 | DOI : 10.1126/science.1243339

Christi M. Gendron,Tsung-Han Kuo, Zachary M. Harvanek, Brian Y. Chung, Joanne Y. Yew, Herman A. Dierick, Scott D. Pletcher. 2013. Drosophila Life Span and Physiology Are Modulated by Sexual Perception and Reward. Science.

Le sexe semble être l’un des secrets d’une bonne santé, de la jeunesse et d’une vie plus longue… du moins, pour les mouches à fruits! C’est ce que suggère une nouvelle étude de l’Université du Michigan publiée dans Science. Selon

les résultats de la recherche, les mâles qui perçoivent les phéromones sexuelles de leurs homologues femelles, mais sans avoir la possibi-

lité de s’accoupler, connaissent davantage de stress ainsi que des baisses rapides de leur réserve de graisse et de leur résistance

à la famine. Ces mouches sexuellement frustrées vivent, par conséquent, moins longtemps. Selon le Dr S. D. Pletcher,

ces résultats permettent de mieux comprendre comment la perception sensorielle et l’état physiologique sont inté-grés dans le cerveau pour affecter la santé à long terme ainsi que la durée de vie. Leurs données tendent à four-nir la première preuve directe que le vieillissement et la physiologie sont influencés par la façon dont le cerveau traite les attentes et les récompenses.

un projet de réintroduction d’envergure!Novembre 2013 | www.bumblebeereintroduction.org

Au Royaume-Uni, plus de 97 % des prairies ont disparu au cours des 70 dernières années, dû à l’intensification de l’agri-culture et à l’urbanisation. Conséquemment, les popula-tions d’abeilles et de bourdons sont en forte diminu-tion, plusieurs espèces sont menacées d’extinction et 2 espèces de bourdons ont déjà disparu. Un projet de réintroduction du Bombus subterraneus, espèce éteinte depuis 36 ans au Royaume-Uni, a été mis en place grâce à 3 organismes caritatifs : la Royal Society for the Protection of Birds (RSPB), Hymettus et Bum-blebee Conservation Trust ainsi que l’appui du gouvernement suédois. La Suède est le seul pays connu où les populations de cette espèce sont en expansion. Ainsi, des reines de B. subterraneus sont collectées en Suè-de et relâchées chaque année dans le sud-est de l’Angleterre après

© Louise Voynaud

s’être assuré qu’elles ne sont porteuses d’aucune maladie ou parasites. Grâce au projet ainsi qu’au travail conjoint des

agriculteurs, des propriétaires de terrains et des organismes de conservation, le projet a aussi, jusqu’à présent, per-

mis de recréer plus de 850 hectares de prairies! Afin de mesurer l’impact de ces nouveaux habitats sur

les pollinisateurs, des données (état de l’habitat et espèces présentes)

sont récoltées systématique-ment tous les mois. La vites-se avec laquelle les espèces ont répondu à ces nouveaux habitats est surprenante! D’ailleurs, une première vic-toire à la clé : Bombus sylva-rum, l’espèce de bourdon la plus rare au Royaume-Uni, a réintégré la région de Dunge-ness après 25 ans d’absence!

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Quand les coquerelles deviennent des modèles… Décembre 2013 | DOI : 10.1242/jeb.083477

Mongeau, J. M., A. Demir, J. Lee, N. J. Cowan et R. J. Full. 2013. Locomotion- and mechanics-mediated tactile sensing: antenna reconfi-guration simplifies control during high-speed navigation in cockroaches. Journal of Experimental Biology, 216 : 4530-4541.

Quand une coquerelle fuit une menace, son système nerveux ne répond plus assez rapidement pour détecter de manière fiable son environnement. En fait, des chercheurs de l’Université de Californie-Berkeley se sont rendu compte qu’elle se fie à ses antennes pour déceler les obstacles. Ils ont donc émis l’hypothèse que les poils couvrant les antennes jouaient le rôle d’un capteur passif, utilisant l’énergie du mouvement et le changement de position des poils afin de configurer l’état de l’antenne (orientée vers l’arrière pour se rapprocher d’une surface ou vers l’avant pour s’en éloigner). Afin de vérifier cette hypothèse, ils ont procédé à l’ablation des poils antennaires de Periplaneta americana à l’aide d’un laser et ont ajouté des poils

mécanosensoriels à une antenne robotique. Dans les deux cas, la présence de poils a augmenté catégorique-ment la probabilité de changement d’état des antennes. Les poils, que l’on croyait jusqu’à présent

à tort jouer uniquement un rôle sensitif, se sont avérés être également des capteurs mécani-ques suffisants pour reconfigurer l’état de toute une antenne, lorsque couplés avec un

mouvement de déplacement. Cette équipe de chercheurs montre ainsi que la synergie entre la mécanique des antennes, la locomotion et l’environ-

nement simplifie la détection tactile. En fait, ils croient que de telles antennes pourraient donner aux robots une meilleure perception de leur environnement.©

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séquençage génomique de la drosophile à ailes tachetéesDécembre 2013 | DOI : 10.1534/g3.113.008185

J. C. Chiu, X. Jiang, L. Zhao, C. A. Hamm, J. M. Cridland, P. Saelao, K. A. Hamby, E. K. Lee, R. S. Kwok, G. Zhang, F. G. Zalom, V. M. Walton, D. J. Begun. 2013. Genome of Drosophila suzukii, the Spotted Wing Drosophila. Genes,Genomes,Genetics. [en ligne]

Le génome de la drosophile à ailes tachetées, Drosophila suzukii, un ravageur important de petits fruits aux États-Unis, au Canada et en Europe, a été pris d’assaut l’année dernière par une équipe de la University of California (Davis). L’affichage du génome et de l’analyse comparative des séquences sur le portail SpottedWingFlyBase accessible au public devrait accélérer la recherche fondamentale et appliquée et conduire à de meilleures stratégies de sur-veillance et de contrôle pour l’organisme, espèrent les chercheurs.

nouvelle espèce de coléoptère en Guyane française… Décembre 2013 | DOI : 10.3897/zookeys.358.6298

Erwin, T. 2013. Beetles that live with ants (Coleoptera, Carabidae, Pseudomorphini): A remarka-ble new genus and species from Guyane (French Guiana), Guyanemorpha spectabilis gen. n., sp. n. Zookeys, 358 : 11-23.

Une nouvelle espèce de coléoptère vient d’être identifiée en Guya-ne française. Il s’agit d’une espèce appartenant à la tribu Pseudomor-phini, reconnue pour coexister avec différentes espèces de fourmis. Guyanemorpha spectabilis surprend, car les adultes présentent des élytres aux couleurs marquées ainsi qu’une taille bien au-dessus de celle des autres genres de pseudomorphi-nes de l’hémisphère occidental.

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aCtualités entomoloGiQues

au moins 12 générations… qui dit mieux?Décembre 2013 | DOI : 2048/10.1603/EC13190

Dyer, J. M., T. W. Sappington et B. S. Coates. 2013. Evaluation of Tolerance to Bacillus thuringiensis Toxins Among Laboratory-Reared Western Bean Cutworm (Lepidoptera : Noctuidae). Journal of Economic Entomology, 106 (6) : 2267-2684.

Le ver gris occidental du haricot, Striacosta albicosta, est un ravageur occasionnel important du maïs et des haricots secs dans l’ouest de l’Amérique du Nord. Jusqu’à tout récemment, les protocoles d’élevage en laboratoire restaient inadéquats, entra-vant l’expérimentation contrôlée. Une équipe de la Iowa State University, en collaboration avec DuPont Pioneer et la USDA-ARS , rapporte une nouvelle méthode d’élevage permettant de maintenir en laboratoire une colonie pour 12 générations consécutives. La capacité de produire en masse cet insecte ravageur permettra d’améliorer la recherche fondamentale, y compris l’évaluation des tactiques de contrôle ainsi que sa sensibilité aux toxines Cry.

un mystère qui n’en est (presque) plus un…Décembre 2013 | DOI : 2048/10.1603/EC13190

Vous souvenez-vous de cette structure mystérieuse circulaire et en forme de clôture qui a été découverte en Amazonie par Troy Alexander (voir Antennae 2013, vol. 20, no 3, p. 5)? Elle avait suscité beaucoup d’interrogations parmi les chercheurs ainsi que sur la « toile »? Hé! bien! le mystère semble être percé…

Une équipe d’entomologistes s’est rendue dans la forêt amazonienne péruvienne et a mis en évidence plusieurs de ces minus-cules structures de soie, sur des troncs de Cecropia, du bambou et des feuilles. Les observations ont décelé la présence de mites, d’œufs, et finalement après plusieurs jours de patience, les chercheurs ont vu éclore 3 minuscules araignées immatu-res à partir des tours constituant la structure. Il n’y a eu qu’une éclosion par structure et l’identité de l’espèce reste encore à déterminer. Il faudra pour cela pouvoir observer des individus matures. Les photos prises en haute réso-lution ont écarté la possibilité d’appartenance aux arai-gnées sauteuses. Une des hypothèses est que ces araignées appartiendraient à la sous-famille Hadrotarsinae, connue pour ne pondre qu’un seul œuf à la fois et tisser des toiles coniques. Il faudra donc encore un peu de patience pour résoudre complètement le mystère entourant l’identité de cette tisseuse de tour!

Quand les fossiles viennent changer l’histoireJanvier 2014 | DOI : 2048/10.1603/AN13042

Vršanský, P., R. Oruzinský, P. Barna, L’. Vidlicka, C. C. Labandeira. 2014. Native Ectobius (Blattaria: Ectobiidae) From the Early Eocene Green River Formation of Colorado and Its Reintroduction to North America 49 Million Years Later. Annals of the Entomological Society of America, 107 (1) : 28-36.

Les coquerelles du genre Ectobius sont connues pour être des espèces invasives, notamment dans le nord de l’Europe et en Afrique du Sud. Les plus vieux spécimens, retrouvés dans de l’ambre de la Baltique et âgés de quelque 44 millions d’années, laissaient jusqu’à présent supposer que leur berceau se trouvait en Europe. D’ailleurs, il y a environ 65 ans, des entomo-logistes américains mentionnaient la présence d’espèces d’Ectobius éteintes en Amérique du Nord, espèces qui ont toujours été considérées comme les premières et seules espèces d’Ectobius à avoir vécu en sol américain. Mais voilà qu’une nouvelle espèce de coquerelles fossilisée vient d’être découverte parmi les fossiles de la Green River Formation, près de Rifle au Colorado. Son nom : Ectobius kohlsi, nom donné en hommage à David Kohls dont la collec-tion d’environ 150 000 insectes fossilisés (31 000 dalles de schiste) constitue la Kohls Green River Fossil Insect Collection du département de paléobiologie de la Smithsonian Institution. Cette découverte vient perturber l’histoire d’Ectobius puisque les datations effectuées suggèrent que l’espèce aurait été présente il y a 49 millions d’années, soit 5 millions d’années avant l’espèce européenne fossilisée dans l’ambre. L’équipe espère explorer d’autres collections de fossi-les à la recherche d’espèces d’Ectobius n’ayant pas encore été décrites.

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aVis aux étuDiants

Le ConCours De réDaCtion sCientiFiQue 2014

est ouVert!Soumettez une revue de littérature avant le 25 avril 2014 et

riSquez de gagner 300$!

Chaque année, le concours de rédaction scientifique Georges-Maheux de la SEQ remet une bourse de 300$ à l’étudiant s’étant distingué dans la rédaction d’une revue de littérature portant sur un thème relié à l’entomologie. L’effort de synthèse, l’or-ganisation du texte, la qualité de la langue et la qualité de la revue de littérature, notamment la diversité des sources ainsi que la capacité de l’auteur à faire le point sur la question et à susciter l’intérêt du lecteur, constituent les critères importants d’évaluation du texte.

Le texte gagnant sera publié dans le numéro d’automne du bulletin Antennae ainsi que mis en ligne sur le site web de la SEQ. Antennae réserve également une place de choix aux textes de qualité qui auront été soumis au concours.

alors, vous avez rédigé une revue de littérature pour votre proposé de recherche ou pour un de vos cours? adaptez-le aux conditions du concours (http://seq.qc.ca/antennae/concours.asp) et soumettez-le!

Ce concours annuel est ouvert à tous les membres étudiants de la SEQ (DEC, bac, maîtrise, doctorat).

Prochaine date limite : 25 avril 2014

Pour des informations supplémentaires ou pour soumettre votre texte, communiquer avec Louise Voynaud : [email protected]

Bonne chance!

In memoriam

Jacques Juillet (1929-2013)

Décédé le 16 juin 2013, à l’âge de 84 ans.

Il fut professeur de biologie à l’Université de Sherbrooke pendant de nombreuses années après avoir reçu une maîtrise en biologie et un doctorat en entomologie des universités de Laval et Syracuse, New York. Nos condoléances à la famille et aux amis.

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�� Antennae 2014, vol. 21, no 1 Bulletin de la Société d’entomologie du Québec

prix et déCorations 2013 de la seQ

merci aux évaluateurs des présentations étudiantesLa SEQ voudrait souligner la participation des gens qui ont bénévolement évalué les présentations étudiantes (orales et par affiche) lors de la réunion annuelle 2013 de la SEQ. Un gros merci aux personnes suivantes (en ordre alphabétique) pour leur investissement: Guy Boivin, Jacques Brodeur, François Fournier, Valérie Fournier, Annie-Ève Gagnon, Véronique Martel, Julien Saguez, Jade Savage, Tim Work..

Prix meLViLLe-DuPorte Présentations orales — Salle CocoricoLe prix Melville-Duporte pour la meilleure présentation ora-le étudiante dans la salle Cocorico a été remis à olivier sam-son-robert pour sa présentation intitulée « Suivi d’abeilles domestiques et de pollinisateurs indigènes lors des semis de cultures traitées aux néonicotinoïdes ». Olivier est étudiant à la maîtrise à l’Université Laval sous la supervision de Valérie Fournier et Geneviève Labrie.

alessandro Dieni a également reçu une mention pour sa présentation intitulée « Routes d’invasion du criocère du lis, Lilioceris lilii (Scopoli), en Amérique du Nord ». Alessandro est étudiant à la maîtrise à l’Université de Montréal sous la supervision de Jacques Brodeur et Julie Turgeon.

Présentations orales — Salle Gran SassoLe prix Melville-Duporte pour la meilleure présentation orale étudiante dans la salle Gran Sasso a été remis à Paul abram pour sa présentation intitulée « La punaise envahissante Halyomorpha halys : un piège évolutif pour le parasitoïde indigène Telenomus podisi ». Paul est étudiant au doctorat à l’Université de Montréal sous la supervision de Jacques Brodeur et Guy Boivin.

Jean-Philippe Parent a également reçu une mention pour sa présentation intitulée « Les parasitoïdes perçoivent-ils le temps? ». Jean-Philippe est étudiant au doctorat à l’Université de Montréal sous la supervision de Guy Boivin et Jacques Brodeur.

AffichesLe prix Melville-Duporte pour la meilleure affiche étudiante a été décerné à Kyle Martins pour son affiche intitulée « Pollina-tion services mediated by bee functional diversity and landscape context ». Kyle est étudiant à la maîtrise à l’Université McGill sous la supervision de Martin J. Lechowicz et Andrew Gonzalez.

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de gauche à droite: François Fournier, paul abram, Jean-philippe parent, olivier Samson-robert, alessandro dieni, Kyle martins et Jade Savage

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ConCours PHotoLe premier prix du concours photo 2013 sous le thème des « Interactions entre insectes » a été décerné à Guillaume Dury, alors aux Açores, en stage dans le laboratoire du Dr. António Onofre Soares. Joseph moisan-Deserre et roxanne Bernard ont respectivement obtenu les 2e et 3e places du concours.

caroline provost, roxanne bernard et Sarah loboda

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prix et déCorations 2013 de la seQ

Lauréate De La Bourse étuDiante 2013 De La seQ

C’est avec grand plaisir que nous avons remis pour la troisième fois la bourse étudiante du Fonds de la Société d’entomologie du Québec. La mission de

notre Fonds est d’encourager les étudiants à poursuivre des études supérieures dans le domaine de l’entomologie en octroyant une bourse annuelle de 1000 $. C’est lors de la réu-nion annuelle de la société, qui a eu lieu le 21-22 novembre à Sainte-Adèle, que Sarah Loboda a reçu ce prix. Sarah a entre-pris un doctorat à l’Université McGill à l’automne 2013 sous la supervision de Chris Buddle et Jade Savage. Le sujet de son doctorat porte sur les effets à long terme des changements climatiques sur la structure écologique des arthropodes à Zackenberg, au Groenland. Au nom de tous les membres du comité de sélection, nous la félicitons chaleureusement!

Biographie de sarah« Je ne suis pas de celles qui ont couru après les papillons avec un filet étant petite. Je suis de celles qui criaient fort en voyant une araignée dans la baignoire. Pourtant, aujourd’hui, je souhaite avoir une carrière en recherche dans le domaine de l’écolo-gie des communautés d’arthropodes en Arctique.

Mon intérêt pour l’entomologie a commencé sous forme de défi. J’aime relever les défis et identifier des insectes en était un de taille lorsque j’étais au baccalauréat. J’ai donc participé à plusieurs projets de recherche où je pouvais me confronter à de nouveaux défis taxonomiques. Ainsi, j’ai développé une curiosité et une fascination pour les arthropodes, particulièrement ceux qui vivent dans les environnements extrêmes arctiques. Les arthropodes sont des organismes ectothermes, et pourtant ce sont les seuls animaux sédentaires dans cette région où le climat est très rude. Ce paradoxe intriguant a attiré mon attention assez tôt dans mon parcours académique. J’ai vite réalisé que la taxonomie n’était pas le seul aspect intéressant en entomolo-gie. Je souhaitais identifier les arthropodes dans le but de faire de la recherche sur l’écologie des communautés et les réseaux trophiques. »

Fonds étudiant seQen 2014, faites doubler votre don!Pour l’année 2013-2014, la SEQ s’est engagée à égaliser tout don effectué au Fonds de la SEQ par des membres individuels (pour 1 $ donné par un membre, 1 $ sera donné par la SEQ) jusqu’à un plafond maximal de 2000 $.Donnez généreusement! Des reçus d’impôt seront remis pour tout don de plus de 20 $.

Vous pouvez faire un don de 3 façons :via le site de la fondation communautaire : www.fcommunautaire.com/pages_fonds/societedentomologie.phpvia le site de la SEQ: www.seq.qc.ca/activites/fonds-etudiant.aspvia Annie-Ève Gagnon, responsable du Fonds : [email protected] Tél : 450 515-2132

Aidez-nous à rendre le Fonds autosuffisant!À tous les membres étudiantsVous avez un projet de maîtrise ou de doctorat passionnant? Dites-le-nous! Vous avez jusqu’au 3 octobre 2014 pour remettre votre candidature pour la bourse annuelle étudiante de la SEQ. Vous trouverez toutes les informations relatives à l’application sur le site web de la SEQ. Bonne chance à tous! Directeurs ou directrices… parlez-en à vos étudiants!

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Sarah loboda, Jade Savage et annie-Ève Gagnon

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total du Fonds au 30 septembre 2013

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VisaGe d’Hier à aujourd’Hui

Les techniciens en entomologiepar Charles Vincent

Prologue. Tel qu’annoncé en public lors de la remise des prix de la SEQ à Bou-cherville le 1er novembre 2012, ce texte a pour objectif de souligner le travail remarquable que font les techniciens en entomologie, piliers importants de la recherche. J’ai pensé écrire ce texte en 2003. J’étais donc allé prendre des photos de Benoit Rancourt et de Léo-Guy Simard chez ce dernier le 1er avril 2003 (Fig. 1). Puis le temps a passé et une nouvelle concernant l’état de santé de L.-G. Simard m’est parvenue en janvier 2005. En mars, au retour d’un mois passé à l’Université de Picardie Jules Verne (Amiens, France), je suis allé le voir chez lui avec Noubar J. Bostanian. Il est décédé quelques semaines plus tard. Puis, le temps a passé à nouveau. Nous voici rendu aujourd’hui, en 2014… Dans le texte qui suit, je passerai donc en revue les techniciens que j’ai côtoyés au quotidien au laboratoire 214 d’Agriculture et agro-alimen-taire Canada (AAC) à Saint-Jean-sur-Richelieu.

Léo-Guy simard (3 avril 1983 - 8 juin 1989) (Fig. 1). Ancien technicien du Dr. Rodolphe O. Paradis, mon prédécesseur à AAC/Saint-Jean-sur-Richelieu, M. Simard m’a été assigné le 3 avril 1983 lors de mon entrée en fonction. Ayant un diplôme de l’école forestière de Duchesnay, il avait travaillé pour le Gou-vernement du Québec en 1950 et joint le Ministère de la Fores-terie du Canada à Ste-Foy durant environ 1 an. Il a débuté à AAC/Saint-Jean-sur-Richelieu le 28 mai 1956. Il était un hom-me de grande expérience qui était apprécié autant du milieu de la recherche que du milieu agricole. C’était un homme dont le havresac était rempli d’histoires à raconter. D’ailleurs, lors de nos nombreux voyages vers la ferme de Frelighsburg, il m’a souvent dit : «Il y aurait beaucoup à écrire sur la vraie histoire de la recherche en entomologie au Québec». Avec le temps, j’ai pu constater que plusieurs de ses anecdotes entomologiques ont été vérifiées, directement ou indirectement. D’une époque révolue, il faisait deux analyses de variances en une matinée… Une journée par semaine, il était le photographe de la station. Il a également beaucoup donné de son temps à la SEQ, notam-ment le soir, chez lui, sur de nombreux dossiers. D’ailleurs, le 1er avril 1985, pour souligner ce travail dans l’ombre, le Dr. Jean-Guy Pilon, alors Président de la SEQ, lui avait écrit une lettre d’appréciation.

Benoit rancourt (10 juin 1989 -18 mai 2002) (Fig. 1). Benoit Rancourt a apporté une dynamique nouvelle au laboratoire 214. Diplômé en technologie agricole du Cégep de La Pocatiè-re, Benoit est d’abord venu travailler en physiologie des petits fruits à AAC/Saint-Jean-sur-Richelieu en 1983. Polyvalent, réservé et diplomate, Benoit a su accomplir ses tâches avec brio. Il n’y avait rien d’impossible et son intérêt pour l’informatique, notamment les premiers ordinateurs MAC de Apple, a été un atout considérable pour moi. Grâce à «Ben», le laboratoire 214 a eu un réseau d’ordinateurs fonctionnel plusieurs années avant que AAC en mette un à notre disposition. Lors de nos sorties dans les vergers, on chantait ensemble (beaucoup de chansons des Beatles…) en déformant les paroles. De 1991 à 1996, il a fait

une maîtrise sur la punaise terne en fraisières sous la direction de Domingos de Oliveira (Université du Québec à Montréal ) et moi-même. En 2003, il a manifesté le désir d’être muté vers un nouveau programme qui s’ouvrait à l’époque à AAC : le pro-gramme des pesticides à usage limité. Il travaille aujourd’hui en gestion de la propriété intellectuelle et commercialisation de la recherche à AAC/Saint-Jean-sur-Richelieu. Il est président à vie du Bar chez Ben, le club café du 214.

martin trudeau (18 août 2003 - 15 avril 2004) (Fig. 2). Après un épisode sans technicien, on m’a affecté Martin Trudeau. Après avoir fait une maîtrise sur les interactions plantes-insectes à l’Université du Québec à Montréal sous la direction de Yves Mauffette, Martin a débuté en 1999 comme contractuel dans un projet collaboratif entre la firme Co-Lab R&D, le vignoble de l’Orpailleur et AAC/Saint-Jean-sur-Richelieu. Son second patron, Noubar J. Bostanian, l’a surnommé « le pirate », titre honorifique qui lui est resté depuis. Devenu permanent à AAC, il a travaillé pour moi quelques mois, avant de manifester le désir de se joindre au programme des pesticides à usage limité comme biologiste (groupe insectes), poste qu’il occupe depuis.

Pierre Lemoyne (20 mars 2005 - présent) (Fig. 2). Pierre a fait une maîtrise sur l’acarien prédateur Amblyseius cucumeris à l’Université Laval sous la direction de Conrad Cloutier. Avant de m’être affecté, il avait travaillé quelques années à AAC/Saint-Jean-sur-Richelieu sur des projets de collaboration indus-trielle concernant le développement de formulations de Bacillus thuringiensis. Homme patient, constant, diplomate et plein de ressources, Pierre a mis tous ses talents au service de la recher-che. Il a également œuvré dans la sphère syndicale locale pen-dant plusieurs années, à la grande satisfaction de ceux qui l’on consulté. Il est un marathonien accompli et un cycliste sérieux.

michel Brouillard (1er avril 2010 - présent) (Fig. 2). Après avoir fait une maîtrise en physiologie cellulaire à l’Université de Montréal sous la direction de Pierre Couillard, il s’est joint au laboratoire de Bernard Panneton à AAC/Saint-Jean-sur-Richelieu dans un projet de télédétection. Du 1er avril 2010 au

Figure 1. de G à d: léo-Guy Simard et benoit rancourt à Saint-Jean-sur-richelieu, le 1er avril 2004

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�5Bulletin de la Société d’entomologie du Québec Antennae 2014, vol. 21, no 1

VisaGe d’Hier à aujourd’Hui

départ à la retraite de Noubar Bostanian, j’ai partagé (50-50) les services techniques de Michel. Nous avons affecté Michel à un projet concernant la toxicologie de certains pesticides contre les cicadelles des vignobles.

Gaétan racette (technicien de noubar J. Bostanian du 15 avril au 8 août 2012) (Fig. 2). Comme j’ai partagé le laboratoire 214 avec Noubar Bostanian, je ne peux passer Gaétan Racette sous silence. Gaétan a fait une maîtrise sur le charançon de la prune à l’Université McGill sous la direction de Stuart Hill et moi-même. En plus d’être devenu l’indispensable «archiviste» de Noubar, il a mis ses qualités, notamment sa patience et sa diplomatie, au service de son patron et de la recherche en acarologie agri-cole. Il travaille depuis peu en agrométéorologie dans le labo-ratoire de Gaétan Bourgeois. Il est chanteur dans une chorale avec laquelle il donne fréquemment des concerts (en Italie au moment d’écrire ces lignes). Il cuisine fréquemment des petits desserts pour que l’on puisse les déguster au Bar chez Ben, dont il est le trésorier à vie.

ConclusionMerci à tous pour vos bons services.

Centre de recherche et de développement en horticulture430, boulevard Gouin

Saint-Jean-sur-Richelieu, (Québec) J3B 3E6Téléphone : 450-515-2013

Télécopieur : 450-346-7740

Figure 2. de G à d: martin trudeau, pierre lemoyne, michel brouillard et Gaétan racette au laboratoire 214, à Saint-Jean-sur-richelieu, le 19 octobre 2012.

réunion annuelle de la SeQ 2014

La réunion annuelle �0�4 de la Société d’entomologie du Québec est organisée par une équipe de Québec, co-prési-dée par Valérie Fournier (Université Laval) et Véronique Martel (Ressources Naturelles Canada).

où ? Hôtel Musée Premières Nations, Wendake Quand ? 6-7 novembre �0�4thème ? Des insectes à l’échelle du paysage

Des activités spéciales autour du thème des premières nations seront organisées, et un feu de joie aura lieu le mer-credi soir, pour ceux qui seront déjà sur place. À noter également que la visite du Musée Huron-Wendatet de la maison longue est incluse dans le prix de la chambre.

comité organisateur (en ordre alphabétique) :

Conrad Cloutier (Université Laval)Michel Cusson (Ressources naturelles Canada)Valérie Fournier (Université Laval)Mario Fréchette (MAPAQ)Christian Hébert (Ressources naturelles Canada)Véronique Martel (Ressources naturelles Canada)Deepa Pureswaran (Ressources naturelles Canada)

Consultez le site web pour plus d’informations!http://seq.qc.ca/activites/reunions/seq�0�4/index.asp

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�6 Antennae 2014, vol. 21, no 1 Bulletin de la Société d’entomologie du Québec

Articles scientifiques

bostanian, n. J., G. bourgeois, d. plouffe et c. vincent. �0�3. Modelling phytophagous mirid nymphs in cool-climate vineyards. Phytoparasitica [en ligne]DOI �0.�007/s��600-0�3-033�-y

dubois, F., F. thomas et J. brodeur. �0�3. When should a trophically-transmitted parasite exploit host compensatory res-ponses? Ecology and Evolution, 3 : �40�-�408.

legault, S., c. hébert, r. berthiaume et J. brodeur. �0�3. Effects of seasonal variations in host quality and availability on parasitism by the egg parasitoid Telenomus coloradensis (Hymenoptera: Scelionidae). Entomologia Experimentalis et Applicata, �48 :�4�-�5�.

maure, F., J. brodeur, a. droit, J. doyon et F. thomas. �0�3. Bodyguard manipulation in a multipredator context: diffe-rent processes, same effect. Behavioral Processes, 99 : 8�-86.

royauté, r., c. m. buddle et c. vincent. �0�3. Inter-population variations in behavioral syndromes of a jumping spider from insecticide-treated and insecticide-free orchards. Ethology, ��9 : �-�3.

Sentis, a., J.-l. hemptinne et J. brodeur. �0�3. Parsing handling time into its components: implications for responses to a temperature gradient. Ecology, 94 : �675-�680.

Sentis, a., J.-l. hemptinne et J. brodeur. �0�3. How functional response and productivity modulate intraguild predation. Ecosphere, 4 : 46 (�4 pages).

chapitres de livres

boiteau, G., t. lowery et J. boisclair. �0�4. Insect Pest Management in Organic Cropping Systems Based on Ecological Principles, dans R. C. Martin et R. MacRae (Eds). Managing Energy, Nutrients and Pests in Organic Field Crops. CRC Press, 436 p. (sous presse) – Parution le �0 février �0�4. http://www.crcpress.com/product/isbn/978�466568365

brodeur, J. �0�3. Aphis glycines Matsumura, Soybean Aphid (Hemiptera : Aphididae), pp. 93-97, dans P. G. Mason et D. R. Gillespie (Eds). Biological Control Programmes in Canada �00�-�0��. CABI, Wallingford, U.K., 504 p.

hébert, c. et J. brodeur. �0�3. Lambdina fiscellaria (Guenée), Hemlock Looper (Lepidoptera : Geometridae), pp. �03-�07 dans P. G. Mason et D. R. Gillespie (Eds). Biological Control Programmes in Canada �00�-�0��. CABI, Wallingford, U.K., 504 p.

mason, p. G. et J. brodeur. 2013. Access and benefit sharing and biological control, pp. 6-11 dans P. G. Mason et D. R. Gillespie (Eds). Biological Control Programmes in Canada �00�-�0��. CABI, Wallingford, U.K., 504 p.

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Taxonomiechecklist of beetles (coleoptera) of canada and alaska – Second edition

Y. Bousquet, P. Bouchard, A. Dacie et D. S. Sikes. 2013. Pensoft Publishers (Moscow et Sofia), Pensoft Series Faunistica # 109, 40� p. | Ca, Al | circa �35,00 $ - circa* m 125,00 $ Nouvelle édition présentant 8�38 espèces de coléoptères avec présence documentée par des mentions publiées et par des spécimens en collection. Contiens 800 espèces de plus que l’édition de �99�, dont �0% sont considérées comme adventives; le Québec comptant 4��7 espèces. Addition des catégories (sous-famille, tribus, genres, sous-genres, etc.) ainsi que des noms des auteurs les ayant décrites (avec année de publication); cette information est aussi maintenant donnée pour les espèces ainsi que les principales références taxinomiques du groupe.

Synopsis of adventive species of coleoptera (insecta) recorded from canada. part 1: carabidae

J. Klimaszewski et coll. 2012. Pensoft Publishers (Moscow et Sofia), Pensoft Series Faunistica # 103, 96 p. | Ca | circa 68,00 $ - circa* m 60,00 $Ce guide met la barre bien haute pour les autres guides à venir sur le sujet au Canada. Regroupées par tribus, l’identification des �65 espèces britanniques (70 genres) se fait à l’aide de clés descriptives illustrant les points diagnostiques. S’y trouvent également la biologie, les hôtes, etc. Note : Plusieurs des genres sont présents au Québec et nos espèces sont aussi souvent des vicariances britanniques.

Synopsis of adventive species of coleoptera (insecta) recorded from canada. part 2: Staphylinidae

J. Klimaszewski et coll.. 2013. Pensoft Publishers (Moscow et Sofia), Pensoft Series Faunistica # 103, 360 p. | 230 dessins n. & b., �6 planches coul., 58 cartes coul., � tableau – Ca, Al | circa �35,00 $ - circa* m 125,00 $ Sur les �654 espèces de staphylins rapportées au Canada, �56 sont introduites. Elles sont réparties en 76 genres sous �3 sous-familles et la majorité se trouve être des Staphylininae (5�) et des Aleocharinae (49) d’origine paléarctique. Les critères de diagnostic des espèces, leur description, photos et cartes de répartition sont fournis. De nouvelles mentions pour le Canada sont aussi présentées.

Guide d’identification et de gestion. Pollinisateurs et plantes mellifères

J. Moisan-De Serres, F. Bourgouin et M.-O. Lebau. �0�3. CRAAQ, 35� p. | �4 dessins et pictogrammes n. & b., 565 photos coul., 4 tabl., couverture spiralée – Qc | 3�,95 $ - m 30,00 $Ce guide pratique réunit 143 fiches descriptives et près de 600 photos et illustrations visant à faciliter l’identification de pollinisateurs indigènes au Québec ou domestiques et de plantes indigènes, introduites ou horticoles à haut potentiel mellifère ou pollinifère. Aux renseignements fournis par ces fiches (description, habitat, utilisations, etc.) s’ajoute tout un chapitre sur la gestion et la protection des pollinisateurs. Celui-ci propose des gestes concrets, simples et efficaces pour favoriser la présence et l’activité de ces insectes à grande valeur agronomique et économique.

Guide d’identification. Alliés et ennemis du bleuet nain (insectes, maladies et végétaux)

È.-C. Desjardins, J. Savard et R. Néron. �0�3. CRAAQ, �73 p. | 44 dessins et pictogrammes n. & b., 934 photos coul., 4 tabl., couverture spiralée | Qc | 33,95 $ - m 31,00 $ Le CRAAQ a acquis les droits de reproduction de ce guide présentant les critères d’identification rapide des organismes présents dans les bleuetières. Le modèle de présentation suit celui du précédent titre, mais avec des tableaux des chrono-grammes des cycles de vie et période de butinage pour les insectes et période de floraison des plantes.

*En raison de la fluctuation à la baisse du dollar canadien, les prix qui sont en Euros chez l’éditeur demeurent approximatifs.

M = Prix pour les membres de la SEQ

HORTI-CENTRE DU QUÉBEC INC. Division CLUB DE LIVRES HORTIGRAF �0�0, rue Jules-Verne, Québec (Québec) G�G �R�, Canada Téléphone : 4�8 87�-0869 poste ��7 télécopieur : 4�8 87�-74�8 Courriel : [email protected]

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uQamlaboratoire d’éric lucas

marilou GoYer a déposé son mémoire de maîtrise sur l’effet des bandes alternées sur l’abondance et la dynamique des insectes ravageurs et ennemis naturels dans le blé. Elle était supervisée par Éric Lucas et Geneviève Labrie.

virginia hocK a déposé sa thèse de doctorat sur le comporte-ment des charançons de la prune en présence de la phéromone agrégative et l’identification des composés secondaires de la phé-romone. Elle était supervisée par Gérald Chouinard et codirigée par Éric Lucas et Daniel Cormier.

université Lavallaboratoire de valérie FournierSégolène maucourt entreprend une maîtrise sous la codirection de Pierre Giovenazzo sur la santé de l’abeille domestique.

Félicitations à andrée rouSSeau qui a fait le dépôt initial de son mémoire de maîtrise intitulé « Production et qualité du sperme de faux-bourdon durant la saison de production des reines de l’abeille domestique (Apis mellifera L.) au Québec ». Son codi-recteur est Pierre Giovenazzo.

université Bishoplaboratoire de Jade Savage.Nouvelle étudiante au doctorat : Sarah loboda. Elle est inscrite à McGill et son co-superviseur est Chris Buddle. Le titre de son projet est « Ecological and evolutionary responses of arctic flies to recent climate change at Zackenberg, Greenland ».

université de montréal – irBVlaboratoire de Jacques brodeurFanny maure a complété son doctorat intitulé « Écologie et évo-lution de la manipulation de type garde du corps : étude du sys-tème Dinocamus coccinellae – Coleomegilla maculata » sous la codirection de Frédéric Thomas (CNRS, Montpellier) et Jacques Brodeur.

Julie Faucher-deliSle a complété sa maîtrise intitulée « Éva-luation de divers types de pollen et des œufs de la pyrale de la farine comme supplément alimentaire pour des acariens préda-teurs » sous la codirection de Jacques Brodeur et Les Shipp (AAC, Harrow, ON).

Nouveaux étudiants

anne-Frédérique GaGnon St-pierre a entrepris un doctorat sous la codirection de Benjamin Mimee (AAC, St-Jean-sur-Richelieu) et Jacques Brodeur. Son projet porte sur les effets des changements climatiques (augmentation de la température et des concentra-tions en CO�) sur le nématode à kyste du soya.

Gongyu lin a entrepris un doctorat sous la codirection de Jacques Brodeur et Silvia Todorova (Anatis Bioprotection). Son projet porte sur l’utilisation potentielle de prédateurs pour la dissémination de champignons entomopathogènes dans les cultures.

myriam vandal a entrepris une maîtrise sous la codirection de Benjamin Mimee (AAC, St-Jean-sur-Richelieu) et Jacques Brodeur. Son projet porte sur la compétition entre deux espèces de néma-todes présents dans la culture du soya, et cela, dans un contexte de réchauffement climatique.

irDalaboratoire de production fruitière intégréeEn décembre dernier, Francine pelletier qui œuvrait au sein de l’équipe depuis �003 à titre d’employée contractuelle a été affectée au poste qu’occupait précédemment Sylvie Bellerose. Elle assumera donc dorénavant ses fonctions, sous la supervision de Gérald Chouinard, notamment en ce qui concerne les activités du Réseau de recherche et d’expertise pomicole en production fruitière intégrée (Réseau-pommier). Rappelons que Sylvie occupe depuis avril 2013 le poste de directrice scientifique adjointe et est responsable des infrastructures de recherche de l’IRDA à Saint-Bruno-de-Montarville.

Un nouvel outil sera bientôt disponible pour les producteurs de pommes du Québec : le Guide de référence en production frui-tière intégrée. Produit sous la coordination de Gérald Chouinard en collaboration avec les membres du comité de PFI, il s’agit d’un ouvrage exhaustif qui compte 126 fiches d’information couvrant toutes les composantes de la production, de la planification du verger jusqu’aux opérations post-récolte. Les différentes espèces d’insectes nuisibles (et utiles) du pommier y sont couvertes indivi-duellement (plus de 50 fiches) avec, pour chacune, des stratégies de lutte ou de conservation à jour et adaptées au contexte du Qué-bec. Ce guide a été produit grâce à un partenariat MAPAQ-IRDA-FPPQ soutenu par un financement du Programme d’appui financier aux regroupements et associations de producteurs désignés.

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CrDH-saint-Jeanlaboratoire de charles vincentEn �007, la American Society of Agricultural and Biological Engi-neers décernait le Educational Aids Blue Ribbon Award, Category Publications: Manuals or Workbooks à l’ouvrage Tree Fruit Field Guide to Insect, Mite, and Disease Pests And Natural Enemies of Eastern North America (A.M. Agnello, G. Chouinard, A. Firlej, F. Vanoosthuyse, W. Turechek et c. vincent). Après en avoir vendu 4000 copies de l’ouvrage en date d’octobre �0�3, une seconde impression est en préparation, de même qu’une version internet en anglais et une version en français.

Le �0 novembre �0�3, lors de la cérémonie d’ouverture de la réu-nion annuelle de la Entomological Society of America (ESA) à Aus-tin (TX), Charles Vincent a reçu le titre de « Fellow » de la ESA. La ESA décerne le titre de « Fellow » aux personnes qui ont fait des contributions exceptionnelles à l’entomologie.

Charles Vincent se tenant dans le Hall of Fame à la ESA (Austin, TX) à côté d’une affiche expliquant ses contributions.

CLs du saguenay–Lac-saint-JeanMérite scientifique régional 2013Prix Éveil à la science

Le CLS du Saguenay–Lac-Saint-Jean a profité de la soirée du MSR pour reconnaître l’engagement excep-tionnel d’un bénévole œuvrant à la promotion des carrières scienti-fiques dans le cadre de ses diffé-rentes activités. Cette année, le prix Éveil à la science à été remis à M. robert loiSelle.

Grand ambassadeur du programme « Les Innovateurs à l’école », Ro-bert Loiselle sillonne les écoles de la région depuis près de �0 ans. C’est avec un plaisir contagieux qu’il rencontre les élèves, petits et grands, avec à l’intérieur de son sac différents spécimens d’insec-tes et une multitude d’anecdotes concernant ce monde fascinant qu’est celui des entomologistes. Son implication dans les divers pro-jets à caractère scientifique de la région fait de lui une ressource inestimable pour le CLS et pour l’ensemble de la communauté.

insectarium de montréalPapillons en liberté est un événement de l’Insectarium présenté en collaboration avec le Jardin botanique du �0 février au �7 avril �0�4. Cette année, le thème sera : « Ode à la chrysalide ».

Pour sa �7e édition, la grande serre de Papillons en liberté est plus que jamais en harmonie avec le monde de ces majestueuses créa-tures que sont les papillons. À une échelle de temps bien diffé-rente de la nôtre, la vie du papillon est rythmée de moments plus fascinants les uns que les autres. Cette année, l’événement rend hommage à la mystérieuse chrysalide, pour qui le temps semble s’être arrêté…

laboratoire d’élevagepaul harriSSon rapporte l’arrivage d’amblypyges géants (Acanthophrynus coronatus) du Mexique.

Collection scientifiqueStéphane le tirant et rené limoGeS travaillent sur le don d’une très importante collection entomologique de milliers de sphingi-dés (Lépidoptères) du monde, avec de nombreux paratypes dont tous les spécimens ont les genitalia disséqués et ont été utilisés pour le projet BOLD. De nombreuses nouvelles espèces sont en-core à décrire dans cette importante collection.

aeaQ - section montréal À partir de février : l’AEAQ reprend ses réunions mensuelles du premier vendredi du mois, à l’Insectarium ou au Jardin botanique de Montréal.

Ils sont également à la recherche d’un endroit où tenir leur congrès et réunion générale annuelle.

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�0 Antennae 2014, vol. 21, no 1 Bulletin de la Société d’entomologie du Québec

Correspondants d’Antennae

André Payette Insectarium de MontréalJean-Philippe Légaré CA - Dir. Régional, QuébecCaroline Provost CRAMCharles Vincent CRDH - Saint-JeanClaude Chantal AEAQÉlaine Boileau Insectarium de MontréalFrancine Pelletier IRDASarah Loboda CA - Représentante étudianteGuy Charpentier UQTRJade Savage U. BishopJean Denis Brisson Horti-CentreJean-Frédéric Guay U. LavalJean-Philippe Légaré MAPAQ, QuébecJosée Doyon IRBVJosiane Vaillancourt CRDH - Saint-JeanLéna Durocher-Granger Macdonald, U. McGillOlivier Aubry CA - Dir. Régional, MontréalOlivier Norvez CFLRobert Loiselle EntomofauneStéphane Le Tirant Insectarium de MontréalTerry Wheeler Macdonald, U. McGillThomas Bourdier U. ConcordiaYvon Ménard Maison des Insectes

Site Web de la SeQ :WWW.seq.qc.ca

Webmestre : thierry poiré[email protected]

nous remercions le ministère de l’agriculture, des pêcheries et de l’alimentation du Québec ainsi que les entreprises et organismes parrains pour leur contribution à la publication d’Antennae.

Afin d’améliorer le contenu ou la présentation du bul-letin, nous aimerions recevoir vos commentaires sur ce numéro.

La date de tombée du prochain numéro a été fixée au 18 avril 2014.

Si vous avez des textes ou informations à nous trans-mettre, faites-les parvenir par courriel (en caractères Times New Roman ou Arial, avec une mise en pages simple) à la rédactrice en chef :

[email protected].

Sociétéd’entomologiedu Québec

Sociétéd’entomologiedu Québec

ANTENNAGENDA1er vendredi du mois - février à mai

Réunions mensuelles de l’AEAQInsectarium de Montréal ou Jardin botanique (non fixé)Les activités seront annoncées sur le site web.http://www.aeaq.ca/

6 décembre 2013 au 27 avril 2014Ils sont bien faits de nature : les insectes en hiverInsectarium de MontréalSalle Patte-à-Patte

1 janvier au 18 juin 2014Les insectes en tournée* et Pop-capsules**Dans l’exposition Nous les Insectes*�3h30 et �6h; **��h30 et �5h Insectarium de Montréal

février à juillet 2014Nous les insectes - Exposition itinéranteCentre culturel Marie-Fitzbach, Ville de St-Georges du �7/0� au ��/05Centre d’exposition de Blainville,Ville de Blainville du �9/05 au 03/07

14-17 avril�5th International Working Group on Ostrinia (IOBC-Global) Conference & 4th International Conference of Diabrotica Genetics & Open Meeting of NC�05/ NCCC46 Corn Insect Technical CommitteesChicago, U.S.A.

http://www.iwgo.org/Chicago�0�4/

14 - 17 mai 2014Conference Insects to feed the worldFAO et Wageningen URHotel ReeHorst, Ede, Pays-bas

http://www.wageningenur.nl/en/show/Insects-to-feed-the-world.htm

26-28 mai 20148th Meeting of the IOBC-WPRS Working Group «Inte-grated Plant Protection in Fruit Crops», Sub Group «Soft Fruits»: «Workshop on Integrated Soft Fruit Production»Vigalzano, Pergine Valsugana, Italy

http://eventi.fmach.it/Iobc

16 juin au 28 septembre 2014Il était une fois, des insectes et des hommes- Exposition d’insectes et objets d’ethno-entomologie -Manoir Globensky, Corporation du moulin Légaré, Ville de St-Eustache

23 juin au 27 juin 2014Entomologie & adaptation au changement global8e Conférence Internationale Francophone d’Entomologie (CIFE �0�4)Hammamet, Tunisie

http://www.cife8tunisie.cu.cc/home.html

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