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Page 1 sur 20 Demande d'inscription sur la liste des Monuments Historiques de la ville d'Antibes Juan les Pins de l'aqueduc dit de Fontvieille présentée par l'association ADECOHA (Association pour le DEveloppement COncerté et Harmonieux d'Antibes) SOMMAIRE AVERTISSEMENT UN RAPIDE RETOUR EN ARRIERE L'AQUEDUC DE FONTVIEILLE Sa description et son tracé Partons à sa découverte Les divers ouvrages de référence et communications (liste non exhaustive) CONCLUSION Un grand espoir pour les générations futures ANNEXES Dire de l'Association ADECOHA, réponse du Commissaire Enquêteur

Antibes Aqueduc de Fontvieille

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proposition pour le classement monument historique

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Demande d'inscription sur la liste des Monuments Historiques de la ville

d'Antibes Juan les Pins

de l'aqueduc dit de Fontvieille

présentée par l'association

ADECOHA (Association pour le DEveloppement COncerté et Harmonieux d'Antibes)

SOMMAIRE

AVERTISSEMENT

UN RAPIDE RETOUR EN ARRIERE

L'AQUEDUC DE FONTVIEILLE

Sa description et son tracé

Partons à sa découverte

Les divers ouvrages de référence et communications

(liste non exhaustive)

CONCLUSION

Un grand espoir pour les générations futures

ANNEXES

Dire de l'Association ADECOHA, réponse du Commissaire Enquêteur

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AVERTISSEMENT

Dans cette demande d'inscription sur la liste des monuments historiques de la ville

d'Antibes Juan-les-Pins de l'aqueduc dit « de Fontvieille », les deux textes qui vont suivre :

- « un rapide retour en arrière de quelques siècles »,

- « l'aqueduc romain dit ‘‘de Fontvieille’’ »,

ne se veulent en aucun cas de purs traités d'archéologie.

Ils ne sont que le reflet de la mémoire d'Antibois, attachés à leur ville et à son

passé et soucieux de la protéger. Il s’agit uniquement de deux textes de vulgarisation

portant sur la connaissance, l'existence et la présence de l'aqueduc de Fontvieille, ainsi que

sur sa fragilité et sa protection souhaitée.

Les articles de référence sont les publications dans des revues spécialisées faisant

suite à des études in situ ou à des études de sauvetage ou d'archives : ils ont été réalisés

par des historiens, des chercheurs, des conservateurs de musées, des érudits locaux. Ce

sont de véritables articles de référence. Vous en trouverez une liste (peut être incomplète

en raison de l'engouement pour cet aqueduc).

Ces diverses publications sont à disposition soit au Musée d'Archéologique

Terrestre et Sous-Marine du Bastion Saint André, soit aux Archives Municipales, soit à la

Médiathèque A. Camus, tous trois situés dans la Ville d'Antibes, soit dans les archives de

l'ex-Compagnie Générale des Eaux (actuellement Véolia), au CNRS ou dans d'autres

Associations ou entités.

Vous découvrirez aussi des articles de revues de la presse locale traitant de ce sujet

ainsi que des photos prises par l'auteur.

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Un rapide retour en arrière de quelques siècles.

Niché dans le pays ligure, ce simple village entre terre et mer possédait déjà

surement, à l'époque, de nombreux attraits.

Il devint lieu de rencontre et d'échange avec les premiers navigateurs grecs, déjà

redoutables commerçants. Les Etrusques y firent escale.

Après la fondation de Marseille vers la fin du Vème siècle av. J.C, ces Grecs de

Phocée fondèrent divers comptoirs le long des côtes languedociennes et provençales. Sur

ces lieux d'échanges commerciaux, quelques uns d'entre eux s'installèrent et vécurent : ce

fut la fondation d'Antipolis (= la ville d'en face). Ils occupaient alors ce lieu que l'on peut

appeler l'acropole, c'est à dire une modeste cité entre la mer facilement défendable et la

terre, protégée de remparts de pierre. On peut situer son périmètre entre les remparts

actuels (boulevard Amiral de Grasse) et les rues de la Tourraque, le Cours Masséna et la rue

Aubernon.

Appelés au secours suite à plusieurs attaques et agressions des peuples celto-

ligures, les Romains firent à leur tour connaissance avec le doux pays antipolitain ;

appréciant celui-ci, ils s'y installèrent non pas en touristes mais pour y vivre toute l'année.

Profitant du mauvais choix des Grecs de Massalia au milieu du Ier siècle, lors de la

guerre civile entre Pompée et César (ils avaient choisi le premier, qui perdit), les armées

romaines s'installèrent définitivement dans ce pays qui allait devenir la Provence et

remplacèrent alors les Grecs.

Dans ce pays, maintenant devenu terre romaine, Antipolis devient municipe romain.

La cité s'agrandit, profitant de la « Pax Romana » pour les deux siècles à venir ; elle se

peuple encore plus, se développe et obligatoirement s'étend dans la plaine pour occuper le

sol jusqu'au niveau de la Gare Routière vers la place Guynemer.

A cette époque, deux aqueducs amenaient l'eau courante à Antipolis. Le premier

construit (sous réserve) fut celui de Fontvieille, objet de ce dossier : il alimentait la nouvelle

ville. Il arrivait vers le bas du boulevard d'Aguillon (ex-emplacement du bastion de Rosny

juste avant la courtine). Pour alimenter la ville dite haute, il fut nécessaire de chercher de

l'eau à une source assez haute, ce fut la création du second aqueduc dénommé de la Bouillide

renforcé par les eaux de la Valmasque (la source de la Bouillide se trouve dans le parc de

Sophia-Antipolis) : il devait arriver aux alentours de terrains occupés par la Gendarmerie.

Comme toujours, la paix n'étant jamais acquise définitivement, à la fin de la période

du Bas Empire (IV et Vème siècles ap. J.C), le monde romain entre dans une période de

décadence : il s'effrite pour finalement s'écrouler. La période des grandes invasions débute.

Francs, Burgondes, Wisigoth nous visitent, ils passent et pillent tout, ou restent et pillent

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aussi. Les périodes ne sont plus sures, les habitants se regroupent sur le forum. La récente

ville romaine de la plaine et les campagnes sont désertées. De ces époques troubles date

surement l'abandon de l'utilisation des deux aqueducs romains.

Toutefois, un aqueduc sur les deux que possédait la cité sera restauré et remis en

activité durant un certain temps, sous les ordres de l'ingénieur d'Aguillon, vers la fin du

XVIIe siècle : c'est toujours celui de Fontvieille, qui doit encore être mieux protégé.

De cette époque, « Antibes municipe romain » ne conserve aucun monument

significatif. Sous la gare actuelle des autobus se trouverait le théâtre romain, et des

vestiges de citernes, de bassins, de murs, de sols dallés et de mosaïques ainsi que de

poteries subsisteraient dans la vieille ville, en plus de tombes et de morceaux d'aqueduc

dans la cité. Quid de l'amphithéâtre, du théâtre et des thermes pratiquement

incontournables dans toutes les cités romaines, ou encore des usines de salaison où se

fabriquaient de nombreuses conserves à base de poissons ?

Peu de traces apparentes, ce qui rend nos monuments romains pratiquement

inexistants à la vue ! Notre pissalat méditerranéen reste le seul rescapé, héritier du garum

et du hallec, tous deux condiments romains de renom. Toutefois, dans les alentours, hors de

la ville proprement dite, quelques vestiges encore debout, si l'on peut dire, sont quand même

là : ce sont nos deux aqueducs.

Celui de la Bouillide demeure à ce jour le plus visible (dans le parc de Sophia-

Antipolis et au passage de la Valmasque où on retrouve encore de belles arches). Il est déjà

inscrit sur la liste des Monuments Historiques à protéger et il figure bien dans le Plan

d'Urbanisme de la Ville d'Antibes. Son avenir et sa conservation sont assurés.

Quant à celui de Fontvieille, de nombreux vestiges le signalent, mais il est

pratiquement délaissé car non inscrit sur la liste des Monuments Historiques à protéger : il

est simplement repéré par un périmètre de protection.

Parlons-en donc maintenant.

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L'aqueduc romain dit « de Fontvieille »

Il daterait du 1er siècle avant J.C (début de l'ère chrétienne) et serait le plus

ancien aqueduc de la cité d'alors, « Antipolis », la ville qui fait face à la Corse par la mer.

Son eau est captée dans la plaine de la Brague au dessous du village de Biot dans le

bassin de la Sambuque. Il est alimenté par 3 sources : la Valenq, la Louve et Fontvieille (dont

il a pris le nom).

Ces trois sources étant de faible altitude, environ 8 à 9 mètres, il ne peut alimenter

que la partie ville basse. Il est un des rares aqueducs à avoir aussi peu de pente.

Il a été restauré et remis en activité par l'Ingénieur d'Aguillon à la fin du XVIIe

siècle. Ce dernier en a tracé un plan détaillé qui peut être considéré comme référence.

Sa description et son tracé :

Il est long d'environ 4500 mètres (de la source de Fontvieille aux abords de l'ancien

bastion de Rosny où devait se trouver son bassin de décantation et son éventuel bassin de

répartition/distribution).

Il a été repéré sur la totalité de son parcours, mais en plusieurs points il a été

détruit partiellement, déjà depuis longtemps lors de la destruction des remparts de la Ville

d'Antibes, puis lors de la construction de la voie de chemin de fer entre le quartier du Val

Claret et la zone dite des Pétroliers, enfin plus récemment lors de constructions

immobilières dans l'avenue du 11 Novembre, lors de travaux le long de la route de Nice à la

Fontonne ou dernièrement dans le quartier du Val Claret.

Il est pratiquement construit sous terre dans sa majeure partie, la plus grande

profondeur étant atteinte sous la colline des Bréguières qu'il traverse de part en part (de

14 à 28 mètres de profondeur). Sur le reste de son parcours jusqu'à la ville, il plafonne

entre la surface et 5 mètres de profondeur. Certains tronçons sont toutefois en relief. En

règle générale, plus on se rapproche de la ville, plus il se trouve en surface.

Ce peu de profondeur le rend très fragile aux déprédations, agressions et

destructions.

De nombreux regards de visite et de ventilation sont présents, mais pas toujours à

des distances égales.

Les captages de ses trois sources sont connus, ainsi que leurs parcours amenant les

eaux jusqu’à la chambre principale de captage. Cette dernière est de construction d'époque

romaine, bien conservée, mais la trappe d'accès est située sous la vieille route de Biot.

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De cette chambre principale de captage, il s'écarte de la route pour se diriger vers

le vallon des Combes, puis il passe au plus profond de son parcours sous la colline des

Bréguières.

Il arrive enfin au vallon de Font Sardine sur le côté sud de l'Hôpital de la Fontonne,

(la route menant aux immeubles « Strelitzias » le traverse).

Il alimentait surement une fontaine mise à disposition des voyageurs le long de la

voie romaine. Le nom de ‘’Fontaine’’, ‘’Fountouna’’ en provençal, est à l'origine du quartier

dénommé actuellement la Fontonne. Il alimentait aussi l'ancien lavoir de la Fontonne

aujourd'hui totalement enterré par un parking et par le carrefour, depuis peu de temps,

hélas.

De là, il traversait l'actuelle route de Nice (il a été détruit en partie lors de sa

création), il longeait quelques bâtisses (ancien Bar Tabac de la Fontonne) pour bifurquer sur

l'est et passer environ sur toute la longueur au centre du coteau du Val-Claret (entre la

route de Nice et le Boulevard du Val-Claret), juste en dessous de la voie romaine (de

nombreuses tombes ont été mises à jour lors des grands travaux d'aménagements

immobiliers)

Tout au fond, le boulevard du Val-Claret le coupe (il a été aussi détruit lors de sa

création) ; il rejoint ensuite le site dit des Pétroliers en passant sous ou en longeant les

voies ferrées actuelles (détruit ou comblé lors de la création des voies de chemin de fer). Il

suit en retrait le boulevard du 11 Novembre, il bifurque sur la gauche pour arriver au travers

des anciens remparts de la ville à l'emplacement du bastion de Rosny. De là il devait

alimenter peut être un dernier bassin de décantation ainsi qu'un bassin de répartition.

Partons à sa découverte depuis ses sources :

Le captage de Fontvieille : son accès au grand public est impossible car il est situé au

milieu de la route. Cependant, il est connu, le sol est de conception romaine, réalisé en petit

appareil.

Les captages sont assez rares en France, il mériterait surement d'être étudié

sérieusement.

Une photo de lui figure dans le guide établi par la ville d'Antibes lors de la semaine

du développement durable dite « au fil de l'eau », Eau et patrimoine à Antibes des Romains à

nos jours

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Le long du Chemin de Font Sardine,

il longe en partie les terrains sud de l'hôpital de la Fontonne.

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Trappe de visite de l’aqueduc

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Avant d'être coupé par la construction de la route de Nice, il alimentait une source et le

lavoir du quartier de la Fontonne, enterré lors de l'aménagement du carrefour

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Au quartier du Val Claret entre la route de Nice et le boulevard du Val-Claret

dans l'ex-propriété Pécheret

(située derrière la résidence Les Étoiles de Mer, 70 route de Nice)..

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Toujours au quartier du Val-Claret, il jouxtait les nouvelles résidences face aux

Romarins : il a été tronçonné car détruit en partie lors de la construction de ces dernières

(photos prises en novembre 2007). Protégé par une clôture grillagée, il a été de nouveau

cassé en morceaux lors de travaux de mise en valeur du terrain.

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Dernièrement, par la volonté de la Municipalité antiboise et en concertation avec le

promoteur Kaufman et Broad, il a été créé une salle d'exposition dans ce quartier afin de

valoriser l'aqueduc de Fontvieille, preuve que ce dernier mérite encore une protection, ainsi

que toute notre attention. Cette salle expliquera l'histoire de l'eau à l'époque romaine et les

besoins de la citée antipolitaine. Elle pourrait aussi servir à l'exposition de moulages de

pièces archéologiques trouvées dans le quartier ou en d'autres lieux de la commune ou à la

tenue d’expositions thématiques sur le passé historique et horticole de ce secteur.

Référence : Nice-Matin du mardi 5 juin 2012.

Un tronçon de l'aqueduc retrouvé figure actuellement devant cette salle.

Il longe les voies de chemin de fer dans la zone dite des Pétroliers face au Fort Carré

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Il se poursuit le long du boulevard du 11 Novembre, coupé et détruit en totalité sur une

partie visible lors des travaux d'aménagement des immeubles. On peut en voir l'arrivée : il a

été remplacé par un semblant de copie qui borne la limite de propriété de cette résidence.

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Liste de quelques ouvrages mettant en valeur

l’aqueduc romain de Fontvieille (liste non exhaustive).

- Tout d'abord, il convient de citer l'ingénieur Louis d'Aguillon, Colonel du Génie pour les travaux menés

sous ses ordres : il a non seulement redécouvert cet aqueduc, mais surtout il l'a fait remettre en

service pour le bien de la population antiboise au XVIIIème siècle. Il en a tiré des plans, dont l’un,

datant de cette époque, est en exposition aux Archives Municipales.

- La recherche archéologique à Antibes, « les secrets de son sol », 1966, Musée d'Archéologie

terrestre et sous-marine d'Antibes, Bastion St André, par M. Jacques H. Clergues, Conservateur.

- L'approvisionnement d'Antibes du XVIe siècle à nos jours, recueil d'articles sur l'eau et

l'aqueduc de Fontvieille, source : « Internet ».

- L'aqueduc romain de Fontvieille par M. Jean Pierre Violino, Juillet et Août 1983, en 4 volets : le

rapport, ses annexes, quelques photographies de l’hôtel Antipolis et de la Chapelle Saint Roch et enfin

relevé et coupe tirés du plan de l'ingénieur Louis d'Aguillon en 1786.

- L'aqueduc romain de Fontvieille à Antibes d'après une étude de M. J.P Violino, résumée par M. P.

Begue. (P.J. 1ère page). Revue « l'Antiboulenc » n° 20, été 1990.

- Antipolis Municipe Romain (pages 41 à 51), oeuvre de l'Association Antipolis Histoire Archéologie du

Musée de la ville d'Antibes, Bastion St André, par MM. Maurice Morena et Dominique Counord, 1994.

- Histoire du Municipe Romain d'Antipolis « Civitas Antipolita » - Antibes, Cannes, Grasse, Mandelieu,

(§ « les aqueducs romains à Antibes) par M. Pierre Cosson, Editions Serre, Nice, 1995.

- Revue ARCHEAM, Les Cahiers du Cercle d'Histoire et d'Archéologie des Alpes-Maritimes :

L'aqueduc antique de la Font Vieille à Antibes, les travaux du XVIIIe siècle et les fouilles

récentes du Val-Claret, par M. Robert Thernot, avec la collaboration d'Arnaud Coutelas, Laurence

Duval, Michel Maurin et Olivier Civan, Imprimerie Dufresne, Nice, N° 14, 2007.

- Revue d'archéologie « la Narbonnaise » : L'aqueduc de Font Vieille à Antibes à la lumière des travaux

du XVIe siècle et des fouilles récentes, par Thernot R., Sivano O., Barra Catherine, 2009.

- Arnaut P. : Antibes et ses faubourgs, dossier archéologie n° 237, 1998.

- Antipolis à l'époque romaine, Cahiers de l'URMIS, N°6, 2000.

- Une agglomération de plaine, Association pour la promotion et la diffusion des connaissances

archéologiques, 2001.

- Enfin, MM. Gargzynsky P. et Foucras J. du CNRS ont étudié les deux aqueducs romains d'Antibes : le

tracé de celui de la Bouillide a été reconnu en totalité jusqu'aux « Trois Moulins » ; en ce qui concerne

le tracé de celui de Fontvieille, comme il n’a pas été déterminé avec certitude dans le quartier du Val-

Claret, sa reconnaissance n'a pas été finalisée avant leur départ.

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Requête de l'Association pour le Développement Concerté et Harmonieux

d'Antibes Juan les Pins (ADECOHA) en date du 16avril 2011.

Concertation sur le PLU de la Ville d'Antibes

Demande spécifique au quartier d'Antibes Grand Est relative à l'inscription dans

la liste des monuments historiques de l'aqueduc dit « de Fontvieille » comme l'est déjà

celui « de la Bouillide dit des Clausonnes ».

1 - Dire de l'ADECOHA repris dans le rapport de présentation : Paragraphe 1-4 Le

Territoire et l'Environnement, sous titre 1-4-b2 le Patrimoine

Dans la liste des monuments historiques et inscrits au titre de la loi du 31 décembre 1913, il ne figure qu'un seul aqueduc dénommé « Aqueduc des Clausonnes ».

En réalité cet aqueduc est celui des Bouillides, dont une des principales sources se situe dans le parc de Sophia-Antipolis au lieu dit « les Bouillides ». A notre sens cette appellation figurant dans le rapport de présentation est erronée.

Par contre, le second aqueduc qui alimentait initialement la ville d'Antibes (à l'époque Antipolis), qui a été restauré par l'ingénieur d'Aguillon, lui ne figure pas dans cette liste, il est pourtant le plus ancien et il bien connu par les diverses instances (Musée Archéologique d'Antibes, CNRS et Cie Générale des Eaux dénommée actuellement Véolia). Pourtant c'est celui qui court le plus de risques, il a déjà été détruit en partie sur le Port Vauban après l'Église Orthodoxe, au boulevard du Val Claret, fortement détérioré au carrefour de la Fontonne. Demain, vu la densification de logements et les nombreux travaux prévus dans ce quartier d'Antibes Grand Est, à savoir la zone des Pétroliers, le Val Claret, le long de l'Hôpital, aux 4 chemins et dans l'avenue Michard Pélissier, il est réellement en danger. Ces destructions seront irréversibles car on connait le peu d'importance que certains accordent à notre patrimoine historique.

D'autre part, la dénomination dite « des Clausonnes » n'est pas assez précise, car de nombreux lieux dans la commune et dans les communes limitrophes portent ce nom.

A ce titre, et pour la connaissance, la conservation et la sauvegarde de notre patrimoine archéologique, nous demandons: la correction du nom de l'aqueduc cité sur le PLU dit « des Clausonnes » en « Aqueduc de la Bouillide » et l'inscription du véritable « Aqueduc de Fontvieille ».

Un peu d'archéologie « L'aqueduc de la Bouillide » s'étend sur une longueur d'environ 10 km. Il prend sa

principale source dans le Parc de Sophia-Antipolis au lieu dit « sources de la Bouillide », il traverse une grande partie du parc ( en partie visible au niveau du sol, enterré ou avec quelques arches) par le ruisseau des Semboules, la Valmasque puis le vallon du Goa qu'il franchit par des arches encore existantes, puis arrive dans le quartier des Croûtons appelé actuellement les Trois Moulins, passe dans le voisinage de la Chapelle Saint Claude, puis suit le vallon de Laval pour arriver dans la ville ancienne où il alimentait la fontaine romaine du jardin du presbytère de la rue G Clemenceau ; c'est le plus récent.

« L'aqueduc de Fontvieille » Le premier construit sous l'époque romaine, il capte trois sources dans le bassin dit

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de la Sambuque (la Valenq, la Louve et Fontvieille) du côté de la ville de Biot, près de la rivière « Brague » d'une longueur d'environ 6 km ; il est en majeure partie enterré à 1 ou 2 mètres de profondeur, seuls les regards de ventilation et de visite trahissent sa présence (environ tous les 100 m). Il était peut être visible avec quelques arches boulevard du 11 novembre avant sa destruction. Il est présent dans les campagnes le long du boulevard Jules Grec, aux 4 chemins ; il longe l'hôpital de la Fontonne du côté Sud, arrive au croisement de la Fontonne (il alimentait l'ancien lavoir actuellement enterré), traverse la route de Nice, longe l'ancien bar « Prestinari », actuellement le parking, passe par le centre de la zone située entre la route de Nice et le Boulevard du Val-Claret ; on retrouve sa trace le long du talus de la SNCF (zone dite des Pétroliers) et de la Gare qui domine le port Vauban, passe vers l'Église Orthodoxe (Ancienne Église Russe), longe l'avenue du 11 novembre et les immeubles récents, puis le Boulevard d'Aguillon pour alimenter les anciens lavoirs et la Fontaine qui était située à l'extrémité de la rue de Fontvieille.

2 Copie du texte repris par le Commissaire Enquêteur dans son rapport de

présentation : (page 33/172)

Demande que l'aqueduc de Fontvieille soit porté sur la liste des monuments

historiques au même titre que l'aqueduc des Clausonnes.

3 Réponse du Commissaire Enquêteur dans son rapport : (page 34/172) Copie du

texte

L'aqueduc de Fontvieille mériterait peut-être d'être inscrit sur la liste des

monuments historiques. Il appartient au service départemental de l'architecture et du

patrimoine de faire valoir cette exigence.

NB : Le tracé de cet aqueduc a été étudié partiellement par Paul Garczynski et Jean

Fourcas du CNRS à Sophia-Antipolis.

Les archives concernant cet aqueduc sont importantes : archives du Génie Civil,

archives municipales, archives de la Compagnie Générale des Eaux (Veolia).

Il parcourt du Nord au Sud le quartier d'Antibes Grand Est.

Antibes, le 16 avril 2011

Jean Pierre AVESQUE

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Conclusion :

Un message, et aussi un espoir.

Tout le monde peut s'en rendre compte, bien que :

il soit connu : - des autorités

- de l'ensemble de la communauté scientifique, de nombreux

historiens, chercheurs et érudits locaux ;

de nombreux ouvrages aient été réalisés sur ce sujet, et demeurent à la

disposition du grand public ;

la Presse locale le mentionne périodiquement,

malgré tout cela, à la connaissance et à la vue de tous, il a déjà subi grandement, non pas les

assauts du temps, mais les destructions dues aux divers aménagements.

Il est maintenant urgent et vital de le protéger encore mieux. De grandes mutations

vont avoir lieu, de grands projets sont à l'étude dans des zones sensibles et c’est

précisément là où il se trouve.

Antibes au XXIe siècle n'a pas trop de monuments antiques visibles : protégeons

ceux qui nous restent avant qu'il soit trop tard. Que nous restera-t-il sinon, hormis des

écrits et autres revues ?

Tout en comprenant et en acceptant que notre ville d'Antibes doive se développer,

nous affirmons que le passé doit pouvoir rejoindre le futur, et certainement pas au

détriment de son histoire.

Beaucoup nous envient cette ville de fondation grecque, devenue par la suite la

romaine Antipolis, une des plus vieille cités du département :

Protégeons et sauvons l'aqueduc de Fontvieille.

Et pour cela, il est vital que cet aqueduc soit inscrit au Répertoire

des Monuments Historiques.

Sur le Plan Local d'Urbanisme, un périmètre de protection existe, sur la totalité de

son parcours. Ce n'est pas suffisant à la vue de ce qu'il a déjà subi. Il doit être protégé

définitivement. Inscrit au répertoire des Monuments Historiques, il le sera beaucoup plus

sérieusement qu'actuellement. Suite à cette inscription, il devra figurer sur le récent Plan

Local d'Urbanisme (PLU) de notre ville.

A la lecture de ce dossier, vous vous rendrez compte que ce périmètre de protection

n'est en aucune façon suffisant : se contenter de protéger seulement les parties visibles

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n'est pas satisfaisant, et les invisibles restent à découvrir. La totalité du tracé reste trop

facilement à la merci de personnes non respectueuses des lois et de notre patrimoine.

En résumé, non seulement nous demandons que les parties apparentes soient mieux

protégées, donc inscrites à la listes des Monuments Historiques, mais aussi que les segments

souterrains à ce jour soient beaucoup mieux défendus qu'actuellement. Le long du tracé de

l’aqueduc de Fontvieille, connu en totalité, une zone de protection renforcée doit être mise

en place, avec information par écrit sur sa présence à tout demandeur de permis de

construire. Pour toute fouille, une surveillance accrue devra être instaurée. On ne peut se

contenter de protéger les sections apparentes, car ce qui est enfoui, lors de grands travaux,

devient très vite visible à son tour.

Sur le nouveau Plan d'Urbanisme de la Ville d'Antibes, les anciens bassins à eau de

forme circulaire (témoins du récent passé horticole de notre commune) sont protégés,

protégeons donc aussi l'aqueduc de Fontvieille.

Lors de la consultation et de l'Enquête Publique du Plan Local d'Urbanisme (PLU),

notre association s'était étonnée que cet aqueduc ne soit pas porté à l'inventaire des

Monuments Historiques. Nous avions déposé un dire à cet effet. Le Commissaire Enquêteur

dans ses réponses à la municipalité le signale et mentionne que cet aqueduc mériterait son

inscription (cf document en annexe).

De plus, il méritera par la suite d'être valorisé par une communication grand public :

le répertorier sur nos guides touristiques, l'identifier par le biais de plaquettes

explicatives, en particulier sur ses emplacements visibles, et pourquoi pas ceux qui ne le sont

pas encore.

Les habitants, les jeunes scolarisés dans la région et les touristes prendront

alors conscience de sa valeur et de sa présence, se l'approprieront et finalement

seront ses meilleurs ambassadeurs, heureux de le protéger définitivement.