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APPAREIL WAROCQUÉ, POUll FAIRE MONTER ET DESCENDRE LES OUVRIERS MINEURS. 11 sera bientôt nécessaire d'inventer des machines pour aller chercher la houille à de Irès-grandcs profondeurs. K arsteî*. ÉJruxelles, IMPRIMERIE DE C.-J. DE MAT et C*. 1845.

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APPAREIL WAROCQUÉ, POUll

F A I R E M O N T E R E T D E S C E N D R E

L E S O U V R I E R S M I N E U R S .

11 sera b ien tô t nécessa i re d ' i nven te r des

m a c h i n e s pour a l le r c h e r c h e r la houil le à

de I r è s - g r a n d c s p ro fondeu r s .

K a r s t e î * .

ÉJruxelles, I M P R I M E R I E D E C . - J . D E M A T e t C*.

1 8 4 5 .

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RAPPORT

DU D I R E C T E U R D U M U S É E D E L ' I N D U S T R I E ,

CHARGÉ PAR LA COMMISSION ADMINISTRATIVE D 'ALLER É T U D I E R A MARIEMON

L ' A P P A R E I L W A U G C Q U É

DESTINÉ A PAIRE MONTER ET DESCENDUE LES OCVUIEHS MINEURS

L'esprit d ' invention a exercé depuis 4 0 ans une influence si heureuse sur presque tous les appareils employés dans les mines , que leur état actuel paraît devoir satisfaire aux conditions réclamées par la sécurité des ouvriers et par l 'économie de l 'exploitation. Les moteurs, les machines d 'épuisement, les lampes de sûreté , les ventilateurs aspi rants , les cordages, et enfin les moyens de transport dans l ' intérieur des t r avaux , sont parvenus à uii degré de perfection qui semblerait avoir atteint la limite du possible.

Cependant, au milieu de tous ces progrès, le mode en usage dès l 'origine pour la descente ou l'ascension des ouvriers dans les bures est resté seul i m p a r -fa i t ; cette translation s'effectue, en généra l , comme autrefois, par le moyen de tonneaux, eufats ou bennes, ou par échelles.

Des tentatives de perfectionnement ont eu l ieu, et comme on s'est beaucoup occupé de ce sujet depuis quelque temps, nous pensons qu'il ne sera pas sans intérêt de donner la description de tout ce qui a été pra t iqué , au moins à notre connaissance, jusqu'à ce j o u r , pour que l'on puisse mieux apprécier l 'étendue des services que l 'appareil Warocqué peut rendre aux exploitations minières.

Il est certainement inutile de décrire , dans ses détails, le mode de descente ou d'ascension par les tonneaux; le seul avantage qu'il présente est de faire éviter aux ouvriers une grande fat igue, mais ses inconvénients sont tellement graves et nombreux que dans beaucoup de localités il n'a été que toléré à cause de la profondeur des mines , ce qui devrait précisément le faire proscrire.

Ce moyen de translation est en effet périlleux pour les ouvr ie rs , il est lent pour l 'usage ordina i re , insuffisant dans les s inis t res , et onéreux pour l 'exploitant. La vie des hommes que porte le tonneau est confiée à la solidité

1 Cet appareil est breveté en Belgique par arrêté du 23 octobre 1844.

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d'une corde et de quelques chaînes dont la meilleure surveillance ne peut t o u -jours découvrir les défauts ; lorsque la bure n'est pas divisée par des compar-timents , et que le tonneau n'est pas guidé , le moment où il rencontre le tonneau montant est toujours un moment dangereux; lorsque par suite d 'un accident, il devient nécessaire de remonter promptement les ouvr iers , les tonneaux sont insuffisants, car six ou sept hommes seulement peuvent s'y placer ; la rup ture de l 'un des organes de la machine à vapeur , ou l ' inattention de son conducteur , peut avoir les plus funestes conséquences ; enf in , il peut se faire qu'il y ait une accumulation de mauvais air ou de gaz délétère dans la bu re , et les ouvriers y restent alors plongés sans qu'il leur soit toujours possible de se faire entendre pour qu'on les remonte.

Ces dangers s'accroissent naturellement avec la profondeur de la b u r e , et l 'un d'entre eux est sans cesse imminent , car lorsqu'une corde s'enroule sur sa bobine pour l 'ascension, son mouvement est tellement rapide au moment de l 'arr ivée, à cause du diamètre considérable acquis par la bobine , qu'il suffit que la machine fasse un demi- tour de plus qu'il ne faut , pour que le tonneau soit enlevé jusqu'à la poulie supérieure appelée molette ou poulie de belle fleur, ce qui occasionne souvent la rup tu re de la corde et presque constamment la mort des ouvriers.

Ce que nous disons n'est pas du domaine des hypothèses ; nous pourr ions citer plusieurs exemples de sinistres pour chacun des vices que nous venons de signaler.

L'emploi des tonneaux est fort lent, car leur vitesse moyenne étant au plus de l m par seconde, et l 'entrée et la sortie des ouvriers exigeant environ trois minutes , i! en résulte que pour une bure de 400m de p rofondeur , il faudra dix minutes pour descendre sept ouvr iers , nombre maximum pour l'espace que présente un tonneau. On ne fera donc monter ou descendre que 42 hommes au plus par heure , ce qui est bien peu lorsqu'un accident exige que tous les ouvriers remontent au j o u r le plus promptement possible. Enfin l'emploi des tonneaux est onéreux pour l 'exploitant, puisque le temps pendant lequel les ouvriers mon-tent ou descendent est presque entièrement perdu pour l 'extraction; en out re , les cordes, dont le prix est fort élevé, doivent être mises hors de service aussitôt qu'elles ne présentent plus toute la sécurité désirable pour le transport des hommes, tandis qu'elles pourraient être employées encore pendant ie même temps pour le service de l 'extraction; ainsi pour une bure de 400™ il faut deux cordes de 450™, au moins, pesant à peu près 6 ,300 kilog. et dont le pr ix peut varier entre 8 ,200 et 9 ,500 f rancs , la perte est donc d'environ f r . 2 ,000 à f r . 2 ,400 par a n , lorsque l'on doit remplacer ces cordes qui pourraient servir pendant autant de temps encore , en n'élevant que du charbon.

L'emploi des échelles présente plus d'avantages que celui des cufhts; elles sont fort utiles pour la prompte évacuation des travaux en cas d 'accident ,

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— 3 — beaucoup d 'ouvriers pouvant à la fois les gravir . Elles permettent de ne pas arrêter l 'extraction et l 'enlèvement des produits pendant la descente et l 'ascen-sion des ouvriers qui se rendent aux travaux ou qui ont fini leur tâche. Cependant les dangers sont grands encore, car il n'est pas facile de s 'assurer du bon état d 'entretien des échelons et des planchers , et la chute d 'un homme peut être funeste à ceux qui sont immédiatement au-dessous de lui.

Mais le grand inconvénient que les échelles présentent est la fatigue qu 'éprou-vent les ouvriers, lorsque, après un travail pénible, il faut qu'ils élèvent le poids de leur corps à une hauteur verticale considérable, et l'on conçoit que peu d 'ouvriers puissent supporter la fatigue journal ière d 'une ascension de 400 à 500 mètres , après avoir fait ce trajet en descendant , et être restés pendant plusieurs heures dans une position pénible.

Beaucoup d 'entre eux sont atteints par des maladies de poitrine qui ne p e u -vent provenir que de cette fa t igue , aussi a- t -on dû tolérer l 'emploi des culàts pour les houillères profondes , et comme les travaux souterrains s 'enfoncent de plus en plus , on sera obligé, dans un temps assez rapproché , de tolérer géné-ralement l 'emploi des eufats , malgré leurs inconvénients , pour ne pas éloigner les ouvriers de toutes les exploitations anciennes.

Les dangers , les fatigues et les pertes de temps et d ' a rgent , qui sont la con-séquence de l 'emploi de ces deux systèmes, ont fait adopter dans le Hartz et dans le Cornouailles un appareil dont voici la description :

Il consiste en deux maîtresses tiges en bois, perpendiculaires et éloignées entre elles de 0" ' , 50à0 m , 80 , qui sont garnies, à distances égales, de marche-pieds et de poignées en fer . Un mécanisme que nous décrirons u l t é r i eu rement , transmet à ces tiges un mouvement alternatif de va et vient dont l 'ampli tude varie de i m , 1 0 à 2m : les marche-pieds étant écartés entre eux d 'une distance verticale double, soit de 2™,40 à 4 m .

Il est facile de voir que si le premier marche-pied b, fig. 8, pl. 8 , d 'une des tiges correspond au second marche-pied c de l ' au t re , lorsque celle-ci étant au plus haut point de sa course, la première est au plus bas point.

Le premier marche-pied a de l 'une descendant de l m , 1 0 par exemple, et le premier marche-pied b de la seconde remontant de la même quant i té , ils se t rouveront l 'un vis-à-vis de l 'autre : le mineur pourra donc passer de l 'un sur l 'autre; le mouvement inverse ayant l ieu , il descendra de l m , 1 0 , mais alors le deuxième plateau de la première tige qui était descendu r emonte , et l 'ouvrier peut alors se placer sur lu i , et ainsi de suite. Il doit donc en passant d 'une tige à l ' au t re , suivre le mouvement descendant ou le mouvement ascendant qui leur est imprimé.

Le passage d 'un marche-pied sur l 'autre est dangereux à cause du peu d'es-pace qu'ils présentent ; le centre de gravité du corps est constamment en dehors

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de la verticale passant par les points d 'appui ; les bras doivent donc supporter une notable partie du poids du corps; si l 'ouvrier laisse éteindre sa lumière ou s'il est indisposé, il est évidemment dans une position fort périlleuse; aussi a - t - o n établi des planchers fixes, peu éloignés les uns des au t re s , pour lui donner un moyen de se reposer, et aussi pour servir de parachute et préserver le plus d'hommes possible des conséquences de la chute de l 'un d'entre eux ; mais ces planchers fixes donnent toujours lieu à des temps d 'arrêts qui augmentent la durée du parcours , et ils compliquent le système, parce que leurs ouvertures ne se correspondant pas , pour qu'en cas de chute l 'ouvrier qui tombe ne puisse les traverser successivement, on doit pour suivre le mouvement , passer d 'un côté de la maî tresse tige au côté opposé sur lequel les marche-pieds sont disposés.

Ces marche-pieds n'ayant que 0 m , 20 sur 0 m , 4 0 , les ouvriers ne peuvent monter et descendre s imultanément , ils doivent se croiser sur les planchers fixes.

Les bois de support de ces planchers guident les t iges, et ils ont des d i m e n -sions assez fortes pour servir de bois de retenue, en cas de rup tu re de ces m a î -tresses tiges qui sont garnies , à cet effet, de patins en bois; mais il existe en outre une disposition fort ingénieuse dont le but est d 'annihiler les dangers résultant de la rup tu re d 'une tige : on a établi dans la bure plusieurs balanciers aussi longs que le permet le plus grand diamètre de cette bu re et qui sont reliés par leurs extrémités aux deux maîtresses figes. Si l 'une d'elles se brise, sa partie supérieure agissant par l ' intermédiaire des balanciers supérieurs ou de l 'appareil mo teu r , et sa part ie inférieure agissant par l ' intermédiaire des balanciers infér ieurs , sur la seconde maîtresse tige, l 'équilibre existe tou jours ; par conséquent, à inoins que la rup ture n'ait lieu au-dessous du dernier balan-cier , il ne peut y avoir chute violente.

Les marche-pieds sont disposés contre les deux tiges, et quelquefois contre les deux faces qui se trouvent dans le même plan; on a généralement établi des échelles entre les deux tiges et contre les parois de la b u r e , pour que les ouvriers puissent s'y placer si l 'appareil cesse de fonctionner.

L'appareil moteur consiste en deux arcs de cercle reliés à leur partie supérieure ou à leur partie infér ieure par une for te bielle qui force l 'un des arcs de cercle à se relever quand l 'autre s ' incline, et réciproquement; le mouvement est donné à l 'un d 'eux par une roue hydraulique ou par une machine à vapeur. Quelquefois ce sont deux leviers coudés en équerre dont deux branches supportent les tiges et dont les deux autres branches sont reliées par la bielle : tantôt ces deux branches qui reçoivent le mouvement pendent au-dessous du point de rotation , tantôt elles lui sont supérieures. Les arcs de cercle sont évidemment préférables aux leviers coudés, parce qu'ils impriment un mouvement vertical aux t iges , tandis que les leviers coudés les tirent obliquement ; il vaut mieux placer la bielle en-dessous des points de rota-

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tion qu'en-dessus, par la raison que dans le premier cas elle agit par t ract ion, et que dans le second cas elle agit par compression.

Des chaînes anglaises fixées aux arcs de cercle, ou des tiges fixées par a r t i -culations aux leviers coudés, supportent les maîtresses tiges.

Ces appareils moteurs laissent beaucoup à dés i rer , parce que les arcs de cercle n 'ayant qu 'un rayon assez petit , les chaînes anglaises peuvent s'user rapi-dement , aussi a- t -on cru devoir placer une poulie entre les deux tiges, 1° pour supporter une troisième chaîne qui les relie, 2° pour rendre moins forte la flexion des chaînes de suspension : la fig. 9 , pl. 8, indique cette disposition qui n 'at ténue que t rès- imparfai tement les inconvénients signalés.

Les leviers coudés en équerre sont encore moins convenables, parce qu'ainsi qu'il a été dit déjà , ils t irent obliquement les t iges, ce qui donne lieu à des frottements considérables et destructeurs aux ar t iculat ions, lorsque les tiges sont très-longues et par conséquent très-pesantes.

Avec l 'un ou l 'autre de ces moyens la course est peti te , et le peu de longueur que l'on peut donner aux balanciers dans la fosse s'oppose aussi à ce que l'on donne une grande course aux tiges, ce qui est cependant un point fort in té res -sant , puisque chaque plancher augmente le poids et le pr ix de l 'appareil , et que chaque changement de position entraîne avec lui une chance de danger et une perte de temps.

Les appareils moteurs avec balanciers n 'ont pas une course qui excède l m , 4 0 ; les appareils moteurs sans balanciers ont jusqu'à 2m de course , mais à cet avantage on a sacrifié une garantie importante de sécurité.

Les appareils du Hartz ont été visités il y a environ quatre ans par M. Ponson, directeur de l 'un des charbonnages du centre , qui les a fait connaître à plusieurs ingénieurs et industriels , mais les inconvénients inhérents à ces appareils sont probablement la cause de l ' indifférence avec laquelle ils ont été accueillis. E n janvier 1844 , M. Lambert, conducteur des mines , ayant e u , nous a- t -on d i t , communication des dessins dressés par M. Ponson, a fait l'application de ce système à la tige de la machine d'épuisement de la houillère de S t e -Croix-S'"-Claire, à D o u r ; il a attaché des marche-pieds et des poignées en f e r , contre ce maî t re t i rant , sur une hauteur de 12 mèt res ; cette tentative n'a pas eu de suites. Ce genre d'application ne peut que nuire à la marche de la machine d'épuisement et donne lieu à de grandes pertes de temps.

Les modes de translation que nous venons de décrire n'étaient donc que peu ou point connus en Belgique, lorsque M. Warocqué, qui n 'en avait pas ouï pa r l e r , comprenant la nécessité de remplacer les eufats et les échelles dans les fosses profondes, a imaginé le moyen dont nous allons donner la description d'après le modèle qu'il a fait fonctionner devant nous et dont il a eu l 'obligeance de nous laisser prendre les dessins; bien que nous ne lui eussions pas caché

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- 6 — notre intention de les publier immédia tement , pour en faire profiter tous les exploitants.

L'appareil que l'on construit pour les charbonnages de la Société de Marie-m o n t , se compose, fiy. 1 , 2 et 3,pl.T, de deux maîtresses tiges T, T en bois dont les pièces sont assemblées comme celles qui forment les tirants des machines d'épuisement.

Des pièces de bois G, G, placées de distance à autre dans la bu re , servent à la fois à guider et à retenir les tiges en cas de rup tu re : elles sont à cet effet ga r -nies de patins en bois P, P , et les bois de support G, G sont munis de coussinets C, C, en substances compressibles.

La course des tiges étant fort grande , il est impossible de leur adapter les petits balanciers dans l ' intérieur de la b u r e , mais M. Warocqué les a remplacés par des cordes plates ordinaires fixées par leurs extrémités à chaque maîtresse t ige , et passant sur une poulie qui se trouve entre les tiges, et qui est supportée perpendiculairement par les pièces de support G , G ; on tend les cordes plates par des vis. La fig. 5 de la pl. 1 donne l'idée de cette disposition.

On utilisera pour ce service les extrémités des cordes usées pour l 'extraction, mais presque toujours bien conservées à leur point d'attache avec les bobines.

Des plates-formes A , A sont fixées aux deux tiges à des distances verticales l 'une de l 'autre et sur la même tige, égales à deux fois la course de l'appareil mo-teur . Ces plates-formes occupent la moitié de la section de la bure ; elles laissent cependant entre elles, et entre elles et la murai l le , un espace vide de CT,10 environ ; une balustrade en barreaux de f e r , à hauteur d 'appui , les entoure du côté de la murai l le , et deux ou trois bar reaux h,h, placés contre les maîtresses liges et entre elles, comme l ' indique le plan en coupe sur une échelle d o u b l e , 4 , divisent chaque pla te- forme en deux part ies , dont l 'une est destinée aux ouvriers qui descendent et l 'autre aux ouvriers qui montent . Toutes les plates-formes de l 'une des tiges sont échancrées dans le sens du plus grand diamètre de la fosse, de manière à laisser un passage libre en c, c, pour une échelle e, e, qui règne sur toute la hauteur de la bure , pour le cas où l'appareil étant arrêté on devrait descendre ou monter . Les plans en coupe et en élévation donnent une idée exacte de cette disposition. Comme il est possible que la machine s'arrête par un fait imprévu , lorsque les ouvriers sont encore sur les p la tes- formes , on a garni de patins la maîtresse tige la plus éloignée des échelles, afin que les ouvriers qui se trouveraient de ce côté puissent monter sur l 'un des paliers de l 'autre tige et de là sur les échelles.

Le devant des plates-formes sera garni de charnières à talons, pour qu'il puisse se re lever , si un ouvr ie r , tombant en passant d 'une pla te-forme sur l ' au t re , avait les membres pris par le devant de la plate-forme descendante.

Les plates-formes sont en bois et garnies partiellement d 'une plaque de tôle

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— 7 — sur laquelle on a pratiqué des aspérités pour empêcher le glissement des pieds, M. Warocqué avait l ' intention de les faire établir à claire voie, mais comme le courant d'air pourra i t éteindre les lampes, et que l 'aérage trouvera une section suffisante dans l'espace occupé par les échelles et dans les vides qui existent , on attendra que l 'expérience fasse connaître si les plates-formes à claire voie doivent être substituées à celles qui existent.

L'appareil moteur se compose d 'un système nommé balancier hydraul ique qui se compose de deux cylindres B, B, fig. 1, 2 , 6 et 7 , pl. Il et 8 , avec pistons métalliques pareils à ceux des machines à vapeur ; ces cylindres reposent sur u n coffre ou soubassement en fonte D , qui les met en communication l 'un avec l 'autre par leur part ie infér ieure.

Les fig. 1 et 2 représentent l 'appareil tel qu'il existe en modèle à Mar iemont , et les fig. 6 et 7 indiquent les dispositions arrêtées pour l 'exécution.

Dans le modèle, les tiges des pistons des cylindres B , B sont placées au-dessus des pistons et supportent deux traverses ou crosses E , E , guidées par des bâtis verticaux F , F , fig. 1 et 2 ; aux extrémités des traverses E , E, sont suspen-dues des tiges H , H , qui portent à leurs extrémités inférieures des traverses E' , E ' , auxquelles sont attachées les maîtresses tiges T, T : à l 'une des traverses E, dans le prolongement de la tige de piston I de l 'un des cylindres B, B, est fixée la lige d 'un cylindre à vapeur agissant à double effet et directement sur la tige I.

Un rebord B, B entoure les deux cylindres B, B à leur partie supér ieure , de manière à les met t re en communication l 'un avec l 'autre. Une tubulure S mise au soubassement D et à laquelle on adapte un robinet et une pompe fou-lante, permet de remplir d'eau le soubassement et les deux cylindres B, B, de manière à soulever les deux pistons de ces cylindres à une hauteur égale à la moitié de leur course. Les cylindres sont calculés de manière que la pression ne soit que de 4 | ou 5 atmosphères. On remplit d'eau les cylindres B, B , au-dessus des pistons, et l'on voit que si la machine à vapeur fait descendre ou monter le piston du cylindre B auquel sa tige est attachée, l 'autre piston du balancier hydraul ique fera un mouvement inverse. C'est l'effet du niveau d'eau ; le liquide ne peut s'élever ou s'abaisser dans une des branches sans faire un mouvement inverse dans l 'autre branche. Mais on comprend que l 'un des pistons des cy l in -dres B s'abaissant et l 'autre s 'élevant, il y aurai t entre eux une colonne d 'eau présentant une différence de niveau de 3 m , et que par conséquent l 'équilibre n'existerait pas; c'est pour maintenir l 'équilibre que l'on verse de l 'eau sur les pistons des cylindres B, B ; au fu r et à mesure que l 'un d 'eux s'élève, il déverse sur l 'autre l'eau qui était au-dessus de lu i ; les deux pistons sont constamment entre deux colonnes d'eau qui ont en somme la même hauteur dans les deux cylindres; l 'équilibre est donc parfai t , quelle que soit la position que l 'on donne aux tiges, et le travail de la machine n'est que ce qu'il doit être pour vaincre

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— 8 —

les frottements et élever le poids des hommes ou la différence des poids, s'il y a des ouvriers qui montent pendant que d'autres ouvriers descendent.

Les soupapes de la machine à vapeur sont commandées par deux cataractes destinées à obtenir les temps d 'arrêt que l 'on jugera convenables à chaque extrémité de la course.

Cet apparei l , tel que nous venons de le décrire et tel qu'est exécuté le modèle que nous avons vu fonctionner à Mar iemont , sera exécuté comme le représente les fig. 6 et 7 . Les tiges de pistons des cylindres B , B , au lieu d'être en-dessus des pistons seront en-dessous, et traverseront la part ie infér ieure du soubasse-ment au moyen de boîtes à bourrage pour occuper la position L , L , afin d'agir directement sur les maîtresses tiges en bois; par cette disposition elles agiront toujours par t rac t ion , au lieu d'agir par compression en soulevant les traverses E , E , comme cela a lieu dans les fig. 1 et 2 : le cylindre à vapeur pourra être à une petite distance au-dessus des cylindres B , B du balancier hydraul ique , au lieu d'être à 3 m , 50 ou 4™ au-dessus de lui.

Un frein t rès-puissant est établi à la portée du machiniste pour qu'il puisse arrê ter immédiatement la marche de l 'apparei l , s'il est nécessaire.

La marche de l 'appareil Warocqué est donc bien facile à comprendre et nous paraît présenter toutes les conditions de sécurité, de vitesse et de simplicité que l 'on peut désirer.

Le machiniste fait monter la plate-forme A au niveau du débouché M ; l 'ou-vr ier étant p lacé , la p la te- forme A descend de 3m et la plate-forme A' qui est à 6m en-dessous d 'el le, monte de la même quantité ; l 'ouvrier passe de A sur A' ; l 'appareil reprend la première posit ion, A' descend de 3m et se trouve vis-à-vis de A2 sur laquelle l 'ouvrier se place, et ainsi de suite.

Cet appareil n 'exige qu 'un petit emplacement : toutes ces pièces, excepté la tige de la machine à vapeur , agissent par t ract ion, c 'es t -à-di re de la m a -nière la plus favorable pour les métaux.

L'équil ibre étant toujours parfaitement établi , le travail de la machine se rédui t à son travail utile et à vaincre les frottements inhérents à tout mécanisme.

On peut obtenir avec cet appareil une course beaucoup plus grande que celle des appareils connus; ce qui diminue le nombre des pla tes-formes, rédui t le poids et le pr ix des t iges, ainsi que les pertes de temps résultant des changements de plates-formes.

On peut diminuer ou augmenter à volonté la durée de ces temps d 'ar rê l , sans ralent ir le mouvement de translation.

Les ouvriers peuvent monter et descendre simultanément sans se ren-cont rer , sans perdre de temps; en admettant que la machine ait une vitesse de 0"' ,50 par seconde el que le temps d 'arrêt soit de 2 secondes, un homme ne

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— 9 — mettra que 1<S minutes pour monter de 400 m , et de 8 secondes en 8 secondes il sera suivi par un autre o u v r i e r ; on pourra donc en faire monter 15 dans les 2 minutes suivantes, soit 315 en une heure , ou même dans la moitié du temps , si un cas de sinistre exige qu'ils montent deux à deux.

La grandeur des plates-formes permet à l 'ouvrier de se tenir debout naturel-lement : si sa lumière s 'éteint, il peut descendre ou monter sans d a n g e r , parce qu'il peut avec la main sentir la balustrade de la plate-forme qui monte , ou le plancher de celle qui descend, et saisir les barreaux des balustrades en changeant de place.

S'il tombe en passant d 'une plate-forme sur l ' au t re , il ne peut être blessé par celle qui arr ive.

Toute chute se réduit à celle que l'on peut faire d 'une hauteur de 3 à 4m , car pour pouvoir tomber , il faut que la plate-forme voisine soit au-dessus de la hauteur des épaules, soit à l m , 5 0 ; la plate-forme infér ieure n'est donc plus qu'à 4 m , 50 de celle sur laquelle se trouve l 'ouvrier.

Gomme dans les appareils du Har tz , les tiges se font équilibre de distance à au t re , de manière à rendre toute rup ture peu dangereuse. Comme dans les bures du Har t z , une échelle peut suppléer à l'absence de mouvement de l 'appareil.

Je suis donc persuadé que M. Warocqué a résolu complètement un p r o -blème impor tan t , et que beaucoup d'exploitants suivront avec empressement son exemple, en établissant dans leurs mines l'appareil Warocqué qui sera bientôt reconnu comme un des plus grands services rendus aux classes ouvrières

Je considère enfin cette découverte comme la véritable solution du problème de l 'exploitation, jusqu' ici imprat icable, des richesses minérales situées à de t rès-grandes profondeurs et qu'on s'habituait à regarder comme en dehors de toute atteinte et perdues pour l 'humanité.

Je prie donc la Commission de vouloir bien m'accorder l 'autorisation d ' i n -sérer dans le Bulletin du Musée, les plans et la description du bel appareil de M. Warocqué.

Le Directeur du Musée,

JOBARD.

1 Les ouvriers du bassin de Maïïemont ont déjà donné le nom de Warocquère à cette machine, dont ils comprennent toute l'utilité; les vieillards mêmes se disposent à rentrer dans les mines au prin-temps prochain, époque vers laquelle fonctionnera celle qu'on établit à la fosse de la Réunion.

L'auteur de ce rapport a annoncé à la commission du Musée qu'il avait trouvé le moyen de faire mouler la houille et l'eau à l'aide du même appareil.

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