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1 – Mastère SILAT Erreur! Source du renvoi introuvable. / fondlogo.doc Approche méthodologique et opérationnelle pour l'élaboration d'un SIG au sein de l'ONG Action contre la Faim BROCHIER Clarisse Directeur du stage : P. Cottavoz Tuteur SILAT : M-C. Girard Novembre 1998 SYSTEMES D'INFORMATIONS LOCALISÉES POUR L'AMÉNAGEMENT DES TERRITOIRES INSTITUT NATIONAL AGRONOMIQUE PARIS-GRIGNON M M M A A A S S S T T T E E E R R R E E E S S S P P P E E E C C C I I I A A A L L L I I I S S S E E E D D D E E E L L L A A A C C C O O O N N N F F F E E E R R R E E E N N N C C C E E E D D D E E E S S S G G G R R R A A A N N N D D D E E E S S S E E E C C C O O O L L L E E E S S S

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1 – Mastère SILAT Erreur! Source du renvoi introuvable. / fondlogo.doc

Approche méthodologique et opérationnelle

pour l'élaboration d'un SIG au sein de l'ONG

Action contre la Faim

BROCHIER Clarisse

Directeur du stage : P. CottavozTuteur SILAT : M-C. Girard

Novembre 1998

SYSTEMES

D'INFORMATIONS

LOCALISÉES

POUR

L'AMÉNAGEMENT

DES TERRITOIRES

INSTITUT NATIONAL AGRONOMIQUEPARIS-GRIGNON

MMMAAASSSTTTEEERRREEE SSSPPPEEECCCIIIAAALLLIIISSSEEE DDDEEE LLLAAA CCCOOONNNFFFEEERRREEENNNCCCEEE DDDEEESSS GGGRRRAAANNNDDDEEESSS EEECCCOOOLLLEEESSS

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LLeettttrree ddee mmiissssiioonn

Commanditaire :

Organisme : Action contre la Faim – 4 rue Niepce – 75014 Paris

Responsable de stage : Paul Cottavoz, responsable technique du département Eau et Assainissement

Contact : Tel : 01 43 35 88 88, Fax : 01 43 35 88 00, E-mail : [email protected]

Tuteur : Michel-Claude Girard, INA-PG – DMOS – B.P. 1 – 78850 Grignon

Contact : Tel : 01 30 81 52 76, Fax : 01 30 81 52 70, E-mail : [email protected]

Sujet proposé : Mise en place de l'outil SIG au sein d'Action contre la Faim

Les termes de référence, établis en collaboration avec le commanditaire en mai 1999, proposaient :

• De réaliser un diagnostic stratégique :

ü analyse de l’état initial ;

ü évaluation des besoins ;

ü définition des grandes orientations pour l’architecture du SIG.

La suite est adaptable en fonction du résultat du diagnostic stratégique

• De développer et d’effectuer un suivi de l’outil SIG sur les programmes Eau d’AcF existants :

ü définition d’une base de donnée « standard » ;

ü création de modèles standards de cartes (réflexion sur les indicateurs et critères) ;

ü rédaction de modules techniques (GPS, base de données, logiciel MapInfo).

• De réaliser une étude de faisabilité sur l’ensemble des programmes et au siège à Paris :

ü choix d’un projet pilote sur une mission ( Libéria) ;

ü détermination d’une approche méthodologique et opérationnelle de l’outil SIG à Paris

et sur l’ensemble des missions ;

ü rédaction de l’étude de faisabilité (analyse des pratiques, des services attendus, des

ressources mobilisables, des mises en relation et des partenariats, étude des scénarios

possibles, ...).

En parallèle, développer des outils de communication / animation / sensibilisation (présentation des

projets réalisés, maquettes, … )

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SSoommmmaaiirree

INTRODUCTION _________________________________________________________________ 3

1 APPROCHE STRATEGIQUE ___________________________________________________ 4

1.1 Analyse de l’existant ________________________________________________________________ 4

1.1.1 AcF : une ONG internationale _____________________________________________________________ 4

1.1.2 Le département Eau et Assainissement d'AcF _________________________________________________ 4

1.1.3 Utilisation actuelle du SIG à AcF___________________________________________________________ 5

1.1.4 Deux missions retenues pour le projet : choix et présentation _____________________________________ 7

1.2 Identification des besoins en matière de SIG ____________________________________________ 8

2 APPROCHE OPÉRATIONNELLE _______________________________________________ 9

2.1 Organisation du SIG Eau et Assainissement_____________________________________________ 9

2.1.1 Principe d’organisation ___________________________________________________________________ 9

2.1.2 Constitution d’un SGBD _________________________________________________________________ 10

2.1.3 Mise en place d’une interface entre le SGBD Hydro/Access et le logiciel SIG MapInfo________________ 14

2.2 Application SIG développées au Mali et au Libéria______________________________________ 14

2.2.1 Le SIG comme outil de représentation cartographique _________________________________________ 14

2.2.2 Le SIG comme outil d’analyse spatiale _____________________________________________________ 16

2.3 Conclusion sur les limites actuelles du SIG dans les pays du Sud : qualité et disponibilité des

données ______________________________________________________________________________ 19

2.4 Sensibilisation et formation _________________________________________________________ 19

2.4.1 Sensibilisation : présentation du projet et des outils____________________________________________ 19

2.4.2 Formation ____________________________________________________________________________ 20

2.4.3 Restitution____________________________________________________________________________ 20

3 DIAGNOSTIC STRATEGIQUE _________________________________________________ 21

3.1 Apports de l’outil SIG dans le cadre des programmes d’Action contre la Faim _______________ 21

3.2 Stratégies de développement du SIG __________________________________________________ 21

3.2.1 Stratégie de continuation du projet au sein du département Eau et Assainissement____________________ 21

3.2.2 Stratégie d'investissement modéré au sein du département Eau et Assainissement ____________________ 22

3.2.3 Stratégie de forte implication d'AcF dans le SIG et la télédétection________________________________ 23

CONCLUSION __________________________________________________________________ 24

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INTRODUCTION

Dans le cadre de ses programmes d'intervention pour répondre aux crises humanitaires, Action

contre la Faim intervient dans les secteurs clés de la lutte contre la faim : nutrition, santé, sécurité

alimentaire, eau et assainissement. Elle collecte et génère des informations et des données utiles à la

réalisation et au suivi des programmes, permettant de mieux cibler ses interventions dans le but de

répondre aux besoins vitaux des populations.

Le projet concerne l’élaboration d’un Système d'Information Géographique (SIG) au sein du

département technique Eau et Assainissement. Les objectifs sont les suivants :

• Analyser les besoins d'AcF en matière de SIG en réalisant une étude de l'existant ;

• Elaborer un système de gestion de base de données standard utilisable sur l'ensemble des

missions gérées par le département ;

• Etudier la possible utilisation du SIG dans d'autres domaines d'intervention d'AcF : nutrition,

sécurité alimentaire, santé ;

• Réaliser une première étude de faisabilité sur la mise en place d’un SIG au sein d'AcF ;

• Sensibiliser et former les personnes ressources à l'outil SIG.

Le projet s'est déroulé du 1er juin au 30 novembre 1999 au siège parisien d'AcF, avec deux missions

d'appui technique d'une durée de trois semaines pour chacune d'elles au Mali et au Libéria.

Le présent rapport expose la démarche suivie durant les différentes phases de gestion du projet. Elle

s'articule autour de deux axes majeurs :

• Une approche stratégique, correspondant à l'analyse de l'existant et à l'identification des besoins

(partie 1) ;

• Une approche opérationnelle pour l'élaboration du SIG, comportant un volet technique et un volet

sensibilisation/formation (partie 2).

Après la constitution du SIG, les potentialités et les limites actuelles de cet outil sont analysées dans

le cadre des missions AcF Mali et Libéria et sont présentées dans ce rapport.

Enfin, l'étude se termine par un diagnostic où plusieurs stratégies de développement du SIG au sein

d’AcF sont envisagées, avec une estimation des coûts financiers et l'élaboration de recommandations

pour la poursuite du projet (partie 3).

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1 APPROCHE STRATEGIQUE

1.1 Analyse de l’existant

1.1.1 AcF : une ONG internationale

Action contre la Faim est une Organisation Non Gouvernementale internationale, qui a pour vocation

de lutter contre la faim dans le monde en réalisant des missions d'urgence et des programmes de

développement dans les domaines de la nutrition, de la sécurité alimentaire, de la santé, de l'eau et

de l'assainissement. Implantée à Paris, Madrid, Londres et New-York, AcF intervient dans près de

40 pays à travers le monde (cf figure 1) grâce à ses 300 volontaires expatriés.

Figure 1 : Localisation des missions d’Action contre la Faim

1.1.2 Le département Eau et Assainissement d'AcF

Le département technique Eau et Assainissement regroupe actuellement 5 permanents basés aux

sièges AcF et près de 60 volontaires sur le terrain. Les domaines abordés sont variés :

hydrogéologie (programmes de recherche et d'exploitation des eaux souterraines, réalisation et

réhabilitation de puits et de forages), hydraulique (construction de réseaux de distribution d'eau à

partir de captages de sources ou de rivières), assainissement (latrines, douches, évacuation des

eaux usées, ramassage des ordures). Des programmes d'éducation sanitaire sont réalisés en

parallèle. Dans les huit dernières années, AcF a construit ou réhabilité près de 7 000 ouvrages.

Les profils des volontaires intervenant dans le domaine de l’eau sont divers : techniciens et

ingénieurs des secteurs hydraulique, hydrogéologie et génie civil. Sur le terrain, un coordinateur

technique définit et suit l'ensemble des programmes Eau d'un pays. Il supervise également le travail

des chefs de projets. Ces derniers sont responsables du suivi logistique, financier et opérationnel du

programme.

Les personnes ressources sont des volontaires qui s’engagent pour une période moyenne de trois

ans, ce qui engendre un turnover important.

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1.1.3 Utilisation actuelle du SIG à AcF

Nous entendrons par SIG un système de gestion de base de données pour la saisie, le stockage,

l’extraction, l’interrogation, l’analyse et l’affichage de données localisées (PORNON, 1995).

Au sein d'AcF, le SIG est uniquement employé par le département Eau et Assainissement. Cet outil

est utilisé à l’heure actuelle de manière occasionnelle par les coordinateurs techniques des missions

Birmanie, Cambodge, Libéria, Mali, Ouganda et Somalie. Un questionnaire a été envoyé aux

utilisateurs en juin 1999 (cf annexe), afin de recenser les ressources matérielles et humaines ainsi

que l’utilisation qui est faite de cet outil.

L’analyse et la synthèse des résultats des questionnaires font apparaître les éléments suivants :

a - Des moyens matériels et humains limités

Les six bases terrain citées précédemment sont équipées d'un ordinateur portable (Pentium 166 MHz

- 32 Mo de mémoire vive au minimum), d'une imprimante couleur et d'un scanner dédiés au SIG. Les

logiciels majoritairement utilisés sont Excel pour la gestion des bases de données et MapInfo pour la

cartographie. Les personnes ressources n'ont pas été formées à l'utilisation du SIG mais elles ont

appris à l’utiliser durant la mission. Leur disponibilité en temps par rapport à l’outil varie entre 5 et

20%.

b - Des données souvent incomplètes et mal gérées

Les données graphiques disponibles sont l’atlas digitalisé (ADC Worlmap) incluant les frontières,

océans et principaux lacs, rivières, centres de population, routes et voies ferrées, des cartes papier

scannées, parfois des fonds cartographiques provenant d'images satellitales traitées par les Nations

Unies. Sur les secteurs couverts par les programmes AcF, les ouvrages et les centres de population

sont généralement localisés à l'aide d'un récepteur GPS1 standard par le chef de projet ou les

équipes locales.

Une base de données socio-économique et une base de données des points d’eau AcF constituent

les données attributaires. La base de données ouvrages AcF comporte des informations servant à

l'établissement de documents cartographiques mais aussi des informations relatives au suivi et à la

gestion du programme (animateur responsable du comité de gestion par exemple). N'obéissant à

aucune recommandation ou modèle standard, l'organisation, la gestion et les mises à jour de ces

bases de données ouvrages et villes sont entièrement dépendantes du coordinateur ou du chef de

projet et sont fréquemment remaniées lors des changements d'expatrié. Les données, stockées sur le

terrain, ne sont pas accessibles au niveau des sièges. En outre, aucun système de sauvegarde

n'ayant été mis en place, il peut arriver que les données soient perdues lors d'évacuations liées à des

conditions de sécurité insuffisantes.

c - Le SIG comme outil cartographique

De façon générale, le SIG est principalement utilisé comme instrument cartographique pour

représenter :

1 Global Positionning System

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á les caractéristiques des ouvrages : l'analyse thématique réalisée dans le SIG est fonction de

paramètres comme le type d’ouvrage (puits/forage/mare…), le débit d’exhaure du point d’eau, la

présence ou l’absence d’une désinfection ou d’un traitement, etc. La figure 2 présente un exemple

d'analyse thématique concernant la problématique choléra sur les puits de Mogadisho en Somalie.

Tous les puits de

Mogadisho sont

répertoriés ainsi que le

nombre de bénéficiaires

par ouvrage (Source :

données inter ONG).

Les cas de choléra

répertoriés proviennent

des enregistrements

effectués dans les 2

centres de traitement

AcF et ne sont donc pas

exhaustifs (existence de

centre MSF, Croissant

Rouge,…).

á l'accès à l'eau potable des populations. La figure 3 présente les zones globalement déficitaires en

eau sur les districts du Libéria couverts par les programmes AcF.

Figure 3 : Couverture des besoins en eau potable - Libéria - AcF, avril 1999

Une enquête effectuée par

AcF a permis de recenser

tous les points d'eau et la

population de certains

districts, permettant de

calculer l'accès à l'eau

potable. Une estimation du

nombre de réfugiés

libériens retournés dans

leur pays est également

représentée (Source :

HCR2).

2 Haut Commissariat aux Réfugiés, organisme dépendant des Nations-Unies

Figure 2 : Puits infectés par le choléra et nombre de cas enregistrés par puits -Mogadisho, Somalie - AcF, août 1998

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1.1.4 Deux missions retenues pour le projet : choix et présentation

La destination des missions d’appui a été définie avec le commanditaire lors de l’élaboration des

termes de références et du montage financier du projet. L'aspect budgétaire a été prépondérant. Les

critères de choix ensuite retenus sont un volume de données disponibles important et l'existence des

thématiques nutrition et sécurité alimentaire pour le Libéria.

� Le Mali

Depuis juillet 1998, Action contre la Faim est en charge d’un programme

hydraulique couvrant deux régions nord du Mali : Gao et Kidal. Un choix

raisonné de la localisation des points d'eau pastoraux ou villageois à

implanter ou à réhabiliter doit permettre de répondre aux besoins vitaux

des populations tout en respectant les impératifs du nomadisme et de

l’environnement. C’est cette réflexion que nous proposons d’appuyer sur

l'outil SIG.

Les données actuellement disponibles sur les deux régions sont :

á des cartes topographiques IGN à l’échelle 1/100 000 ;

á des cartes papier non géoréférencées délimitant les différentes circonscriptions

administratives (échelle non indiquée, source : ARP) ;

á une base de données socio-économiques réalisée en 1997 et répertoriant les

sites et villages à partir d’enquêtes de terrain ;

á une base de données de la Direction Régionale de l’Hydraulique et de l’Energie

du Mali, recensant les points d’eau. Elle est complète sur Gao et en cours de

réalisation sur Kidal.

Les données sont décrites en détail dans le compte-rendu de mission

(BROCHIER, 1999a).

0 250

Kilometers

500 %

Gao

Kidal

Figure 4 : Les régions de Gao etKidal au Mali

Figure 5 : Puits pastoral au Mali

0

Kilometers

10050

( MarylandGrand Kru

Grand Bassa

Lofa

Bomi

BongCape Mount

Grand Gedeh

MargibiMontserrado

Nimba

Rivercess

Sinoe

Figure 6 : Les comtés du Libéria

� Le Libéria

Depuis1990, Action contre la Faim intervient dans la plupart des comtés

du Libéria dans le cadre de programmes médico-nutritionnel et eau. A la

fin de 1996, AcF a développé des programmes agricoles incluant un volet

sécurité alimentaire dans le but de contribuer à l’autosuffisance des

populations. Depuis 1997, les programmes d'action sont orientés sur la

réintégration des populations vers leurs lieux d’origine et le transfert aux

structures nationales. L’objectif était d’étudier l’apport du SIG dans

l’évaluation de la vulnérabilité des populations.

Les données disponibles sont :

á des fonds cartographiques papier (diverses échelles et sources) ;

á des fichiers numérisés des limites administratives, villes, routes et rivières du

Libéria établis par l'Union Européenne à l'échelle 1/1 000 000 ;

á une base de données eau, nutrition et sécurité alimentaire AcF.

Les données sont décrites en détail dans le compte-rendu de mission

(BROCHIER, 1999b). Figure 7 : Camp de réfugiés auLibéria

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1.2 Identification des besoins en matière de SIG

L’état des lieux a permis d’établir un certain nombre de constats : au sein d’AcF, le SIG n’est articulé

autour d’aucun système de gestion de base de données et est réduit à un outil de cartographie utilisé

sur quelques missions par les coordinateurs Eau et Assainissement. Les spécificités et finalités du

SIG sont méconnues, au siège parisien comme sur le terrain.

Dans le cadre du projet d’élaboration d’un SIG, l'analyse de l'existant permet donc de définir les

besoins suivants :

� Gestion des données Eau et Assainissement à coordonner

Aucun outil de saisie et de gestion de données n'existant à l'heure actuelle, il semble indispensable

de mettre en place un système de gestion de base de données informatisé et homogène pour toutes

les missions. Tout d'abord parce que sa mise en œuvre est essentielle dans le cadre de l'élaboration

du SIG, mais également parce qu'il apparaît opportun d'intégrer dans ce SGBD les données relatives

au suivi et à la gestion des programmes. Ce sera un outil "standard" utilisé par l'ensemble des

volontaires Eau et Assainissement, permettant d'assurer la cohérence de la base de données d'un

expatrié à un autre. Le SGBD devra en outre permettre de faciliter la réalisation de sauvegardes

régulières et de limiter ainsi les possibilités de perte de données en cas d'éventuelles évacuations

liées à des problèmes de sécurité.

� Potentialités de l'outil SIG pour AcF à explorer

Jusqu'à présent, seule la fonctionnalité de représentation cartographique du SIG est employée, et

celui-ci reste donc largement sous-utilisé, notamment par rapport à sa capacité à réaliser des

analyses spatiales. Il s'agit de démontrer quels peuvent être les apports du SIG et donc de

rechercher des exemples d'application et d'intérêt dans le cadre des missions Mali et Libéria,

globalement représentatives des autres missions d'AcF en terme de programmes d'intervention.

� Personnel à sensibiliser et à former

L'implication des futurs utilisateurs lors des phases de planification et de mise en œuvre du SIG étant

d'une importance capitale pour la durabilité du projet, l’ensemble des mesures citées ci-dessus doit

s’accompagner d’actions de sensibilisation et de sessions de formation, afin de transférer le savoir

aux personnes ressources.

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2 APPROCHE OPERATIONNELLE

L'approche opérationnelle de mise en place du SIG comporte deux volets essentiels : la mise en

œuvre technique (organisation du SIG puis exemples d'application) et la sensibilisation et la formation

des personnes ressources.

2.1 Organisation du SIG Eau et Assainissement

2.1.1 Principe d’organisation

Le SIG élaboré au sein du département Eau et Assainissement d'AcF s'articule autour d'un SGBD

comportant les données sémantiques et d'un logiciel SIG comprenant les données graphiques. Les

données sémantiques contenues dans le SGBD peuvent être classées en deux catégories : celles qui

sont relatives à la gestion et au suivi des programmes d'une part et celles qui sont décrites comme

"utiles à spatialiser" d'autre part. Elles sont en réalité toutes potentiellement spatialisables, mais seule

la seconde catégorie comporte des informations utiles à l'élaboration de cartes thématiques. Ces

données attributaires sont en relation avec les données graphiques par l'intermédiaire d'un lien

ODBC3. La figure 8 récapitule le principe d'organisation du SIG.

Figure 8 : Principe d’organisation du SIG Eau et Assainissement

La mise en place du SIG au sein du département technique Eau et Assainissement d'AcF s’est

effectuée en 2 étapes : tout d’abord l'élaboration du système de gestion de bases de données puis

l'établissement d'une interface entre ce dernier et le logiciel SIG MapInfo.

3 Open Data Base Connectivity

données"utiles à

spatialiser"

DONNEESSEMANTIQUES

données relatives àla gestion et au suivi

de programmes LOGICIEL SGBD Access

LOGICIEL SIG MapInfoDONNEESGRAPHIQUES

Lien ODBC

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2.1.2 Constitution d’un SGBD

a - Objectifs

Le SGBD mis en place doit répondre à un objectif de capitalisation de l’ensemble des données

générées par les programmes Eau et Assainissement . De format « standard », c'est-à-dire utilisable

sur toutes les missions, il a été établi dans le but de répondre à deux objectifs :

• être un outil de suivi et de gestion des programmes, donc permettre la conservation d'un historique

des interventions effectuées sur les infrastructures et prendre en compte des données liées aux

bénéficiaires, aux comités de gestion, aux coûts de réalisation, etc ;

• être également un outil de synthèse capable d’intégrer l’ensemble des points d’eau recensés dans

le but d’avoir une meilleure connaissance des ressources en eau ;

Un certain nombre de fonctionnalités découlant de ces deux objectifs sont recensées. Tout d'abord, le

SGBD doit rendre possible certains traitements automatiques : synthèse par type d'ouvrage,

comptage des ouvrages par type et par unité administrative, coût par mètre linéaire pour les puits et

forages. Il doit ensuite inclure une référence spatiale afin d'être utilisé en liaison avec MapInfo. Enfin,

il doit rester évolutif en prévision d'une mise en relation ultérieure avec les thématiques santé,

nutrition, sécurité alimentaire et agronomie d’AcF.

D'autre part, son utilisation doit être simple, conviviale et instinctive pour être rapidement utilisable sur

le terrain et il doit faciliter les sauvegardes régulières d’une partie des informations au siège AcF

Paris.

b - Contraintes et difficultés

Face à ces objectifs, des difficultés et contraintes majeures sont recensées :

• Le SGBD doit être standard, donc utilisable sur l'ensemble des missions AcF. Pour cela, il doit

prendre en compte la diversité des programmes, des données et des problématiques abordées,

afin de répondre aux besoins de tous les utilisateurs évoluant chacun dans des contextes

différents.

• Le système de gestion de base de données doit être impérativement finalisé et opérationnel à

l’issue du projet.

• La vocation du SGBD étant une utilisation sur le terrain et la conception devant être réalisée à

Paris, j'ai dû établir ce dernier sans contacts et échanges directs avec les futurs utilisateurs ;

• Le choix du logiciel Access est imposé, en raison des conventions particulières passées entre

Microsoft et AcF qui autorisent l’utilisation d’un très grand nombre de licences à titre gracieux.

c - Démarche adoptée

Il s’agissait tout d’abord d’avoir la vision la plus large possible des programmes Eau et

Assainissement de l’AcF, d’en connaître les contextes, de recenser de manière exhaustive les

données mesurées et collectées et de déterminer les objectifs et les traitements nécessaires pour

chacune des missions. Ma précédente expérience professionnelle à l’AcF (réhabilitation d’un réseau

d’eau potable en Haïti) m’a en cela beaucoup servi pour appréhender de manière rapide les différents

éléments décrits ci-dessus. J’ai ensuite élaboré un modèle d’organisation générale de la base de

données, qui a été présenté, discuté et complété à Paris en collaboration avec les deux responsables

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du département technique. La méthode adoptée pour l'élaboration du SGBD est inspirée de la

méthode MERISE (formalisme entité/relation/attribut/identifiant et niveaux d'abstraction conceptuel,

logique et physique).

A partir de ce travail, un prototype du SGBD a été développé par un consultant informaticien et a été

testé sur les missions Mali et Libéria, ce qui a permis de l'adapter et de le modifier. La dernière étape

a consisté à valider la base de données durant la formation annuelle des coordinateurs Eau et

Assainissement, rassemblant 15 volontaires de 15 pays différents travaillant dans tous les domaines

d’intervention d’AcF liés à l’Eau.

d - Présentation du SGBD Hydro/Access

á Modèles d’organisation de la base de données

Les modèles conceptuel et logique d'organisation de la base de données Hydro/Access sont

présentés figure 9 et 10 pages suivantes.

La table ouvrage est l'élément central du système de gestion de base de données. Neuf types

d'ouvrage ont été répertoriés : puits, forage, puits sur forage, mare, berkhad, borne-fontaine, captage

de source, douche et latrine. A ces ouvrages sont rattachés des tables liées à la gestion et au suivi du

programme. Les tables correspondant aux circonscriptions administratives permettent une liaison

éventuelle avec d’autres données (population, nutrition, distribution alimentaire), souvent disponibles

à l’échelle d’une unité administrative.

á Utilisation du SGBD

Le SGBD doit être initialisé à la première utilisation, afin de définir le code du pays et les unités

administratives.

Dans un deuxième temps, la saisie des différentes unités administratives et des paramètres associés

doit être effectuée.

La troisième étape consiste à saisir les données des différentes infrastructures : caractéristiques

techniques, équipements, coûts de réalisation, bénéficiaires et comité de gestion, qualité d'eau.

Deux exemples de visualisation de l'interface du SGBD sont présentés figure 11.

Figure 11 : Exemples de formulaires constituant l’interface du SGBD

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COMMITTEEMANAGMENT

Commitee IDAccess typeChargeCommittee namePresident nameAnimator name

CASHBOX

Cashbox IDDateSoldRemarks

COST EFFICIENTY

Realisation costRehabilitation costTraining costMaintenance cost

BENEFICIARIES

OriginMain usage of waterPer origin :. Number of beneficiaries. Type of beneficiaries . Ethnie. Other parameter

INFRASTRUCTURE

IDOld IDProject codificationLong/lat coordinatesLocal coordinatesTechnical caracteristicsGeneral caracteristicsInfrastructure report references

UNIT1 (town)

Unit1 nameLong/lat coordinatesLocal coordinatesPopulationArea+ 15 parameters

UNIT2

Unit2 namePopulationArea+ 15 parameters

UNIT6

Unit6 namePopulationArea+ 15 parameters

FOLLOWUP

Visit date

PROJECTCODIFICATION

Project codification

is used by

are located

which belongs to

which belongs to

1,n

1,1 0,n

1,1

1,10,n

1,n

1,n

1,1

is managed by

has

Observer nameInfrastructure evaluationRemarks1,1 0,1

1,1

1,1

1,1

1,n

have

0,1

1,1

haveis rehabilitated

Executed byYearDuration (days)Work description

0,n

TOPIC

Topic

is trainedTraining dateNumber of daysNumber of peopleTrainer nameTrainer name

1,n

0,n

Figure 9 : Modèle conceptuel de données du Système de Gestion de Base de Données Hydro/Access

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TRAINING

Committee IDTopic : Organisationnal renforcment/ Cashboxgestion/ Maintenance/ Water traitment/ HealtheducationFor each topic :

. Continue training : Yes/No

. Training : individual / group

. Number of days

. Number of people

. Documentation

. Trainer nameCASHBOX

Cashbox IDDateSoldRemarks

COST EFFICIENTY

IDFor contruction and rehabilitation:. Material cost. Man power cost. Logistical cost. Structure costTraining costMaintenance costCost/beneficiaries

IMPLEMENTATION

IDBailleur NamePartenaire :. ACF. Community. Subcontracters + name. Local NGO + name. Institution. Other

WATER QUALITY

IDVisit dateObserver nameChlore : Yes / NoBacteriology (3 samples)TurbidityConductivity (µS/cm)3 other parametersRemarks

BENEFICIARIES

IDOriginMain usage of waterPer origin :. Number of beneficiaries. Type of beneficiaries : residents / displaces /refugees / returnees/institution. Ethnie. Other parameter

UNIT1 (town)

Unit1 nameUnit2Long/lat coordinatesLocal coordinatesPopulationArea+ 15 parameters

UNIT2

Unit2 nameUnit3PopulationArea+ 15 parameters

UNIT6

Unit6 nameUnit5PopulationArea+ 15 parameters

FOLLOW-UP

IDVisite dateObserver nameInfrastructure evaluation :good/medium/insufficientRemarks

REHABILITATION

IDProject codificationExecuted byYearDuration (days)Work description

Í TapstandÍ Spring

Í BoreholeÍ WellÍ PondÍ Berkhad

Í BoreholeÍ WellÍ PondÍ BerkhadÍ TapstandÍ SpringÍ Network

Í Latrines

Í BoreholeÍ WellÍ Combined Well

Í Borehole

EMPTYING

IDProject codificationDateOrganismVolume emptyingRemarks

WATER TREATMENT

IDTreatment type :Exhaure/desinfectionRemarks

EQUIPMENT

IDFor 3 screens max. depth. length

PUMP REHAB.

Pump IDProject codificationDatePump rehab. costRemarks

COMMITTEE MANAGMENT

Commitee IDAccess : free / chargeCharge : commettee / private / institutionCommettee : Yes / NoCommettee namePresident nameAnimator nameCashbox : Yes / No

NETWORK MATERIAL

Network IDTypeQuantityRemarks

9 TABLES OUVRAGE (BOREHOLE,WELL, COMBINED WELL, POND,BERKHAD, TAPSTAND, SPRING,LATRINES, SHOWERS)

For each table :. ID. Old ID. Project codification. Long/lat coordinates. Local coordinates. Technical caracteristics. General caracteristics. Infrastructure report references

Figure 10 : Modèle logique d'organisation du Système de Gestion de Base de Données Hydro/Access

Tables communes àtous les ouvrages

Tables spécifiques àcertains ouvrages

PUMP

PumpIDProject codificationPump nature : motorized/handPump typePump yieldInstallation datePump origin : new/rehabilitedInstallation depth

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14

e - Validation du SGBD

La validation du système de gestion de base de données Hydro/Access a montré que ce dernier était

opérationnel dans la plupart des thématiques et des missions. Les choix des données répertoriées,

leur organisation et les traitements associés répondent globalement aux attentes des volontaires pour

ce qui est de la gestion et du suivi de programme. Seuls les coordinateurs travaillant sur la

problématique réseau ont constaté que le SGBD ne répondait pas à leurs attentes (en raison de la

complexité de ce dernier) .

Une notice intégrée, facilitant l’utilisation du SGBD, a été demandée.

f - Conséquence

Ce travail a eu une conséquence importante, puisqu’il a permis de faire un récapitulatif des données

existantes à l’heure actuelle dans les bases de données et de celles qui devaient être impérativement

collectées. Il présente donc de surcroît une grande utilité en tant que guide de collecte des données

et a permis d'élaborer des questionnaires type pour les inventaires des ouvrages.

2.1.3 Mise en place d’une interface entre le SGBD Hydro/Access et le logiciel SIG MapInfo

Afin d'harmoniser le fonctionnement global et d'assurer une cohérence d'ensemble entre le SGBD et

le logiciel SIG, un lien ODBC a été mis en place entre Access et MapInfo. Celui-ci permet depuis

MapInfo de charger des tables à partir de la base de données distante et de conserver des liens avec

la table correspondante de cette base. Après avoir été modifiées dans MapInfo, les données d'une

table liée sont enregistrées dans le SGBD hydro/Access selon une méthode qui gère les conflits

résultant de modifications multiples. Inversement, après modification des données sous

hydro/ACCESS, la table ODBC pourra être mise à jour sous MapInfo par l’opération de

rafraîchissement de la table.

La mise en place du lien ODBC comporte les étapes suivantes : configuration de la source de

données, création du catalogue MapInfo, ouverture d’une table ODBC et cartographie d’une table

ODBC. L'ensemble de ces étapes a fait l'objet d'une notice technique détaillée mise à disposition des

volontaires expatriés.

2.2 Application SIG développées au Mali et au Libéria

Nous avons vu dans le chapitre précédent l’élaboration du SGBD, constituant un premier module du

SIG et qui permet la création d’informations par requêtes sur cette base de données. Les autres

fonctionnalités du SIG, la représentation cartographique et l'analyse spatiale, ont été testées dans le

cadre d'interventions humanitaires sur deux missions : le Mali et le Libéria.

L’objectif était de démontrer l’apport de l’outil SIG dans le domaine de l’eau mais aussi dans les

domaines de la nutrition et de la sécurité alimentaire à l’AcF.

2.2.1 Le SIG comme outil de représentation cartographique

Dans le cadre de la mission d'appui technique SIG effectuée au Libéria, il a été démontré que le SIG

est d’un apport considérable pour la représentation des données et à ce titre, il apparaît comme un

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15

outil important d’aide à la communication. Par sa capacité à combiner plusieurs types de données

d’une même thématique ou de thématiques différentes, il permet d’apporter des éléments

supplémentaires à l’analyse et à l’interprétation des données, comme le démontrent les deux

exemples ci-dessous.

a - Exemple 1 : Cartes thématiques de sécurité alimentaire

Dans le cadre du programme de sécurité alimentaire et agronomie au Libéria, une enquête réalisée

dans le comté de Sinoe en juillet 1999 a permis de collecter de nombreuses informations concernant

la structure familiale, le nombre de récoltes effectuées depuis le retour des personnes déplacées,

l'origine des semences, l'estimation des stocks à la date de l’enquête, l'utilisation des récoltes et la

superficie des différentes cultures. Le SIG permet de superposer plusieurs types d'information,

comme illustré sur les figures 12 et 13. Ces cartes thématiques permettent de représenter certaines

activités de développement et leurs relations de manière plus compréhensible, ainsi que d'établir des

rapports de suivis.

Figure 12 : Intensité de la culture du riz par district Figure 13 : Production de riz et implication des fermiers dansla culture du riz, du cassava et du plantain

b - Exemple 2 : Accès à l'eau potable dans les centres de population du district de Foya au Libéria

Les données utilisées ont été recueillies dans le cadre d’une enquête réalisée dans le district de Foya

(comté du Lofa) en novembre et décembre 1998, qui recensait l'ensemble des points d'eau existants

et la population par ville ou village. La figure 14 représente l'accès à l'eau potable et la population par

ville ou village. Seuls les ouvrages garantissant de l'eau potable (forages et puits protégés) ont été

pris en compte. Contrairement à la carte établie par district (cf figure 3 page 6), elle présente

l'avantage de montrer un accès réel à l'eau potable et non une valeur moyennée sur une entité

administrative. Le niveau d'appréhension de la situation, beaucoup plus précis, permet de mettre en

évidence des disparités au sein d'un district et donc de mieux cibler les interventions.

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16

# ###

#

#

#

##

#

#

#

#

#

#

#

#

( 0 5

Kilometers

10

+RQGRQLQ

6HLJDK

%RUOLHORH

.RQGHPED .RQGREHJXH

.RQGREHQGX

&KDLVHQHL

)R\D�'QXGQX

-RHPDWD

.SDQGLORH�-XQFWLRQ

.SDQGRQLQ

.SDQJEHQLQ

.XPDVVDGX

/DSDUOR3RUOXPD

6RUOXPED

<DVVDGX<HQGHPD Nb of people per water point

1 000 - 5 570500 - 1 000

1 - 500

Towns per population

) 1 600 - 15 000

) 900 - 1 600

) 700 - 900

) 0 - 700

District border

Country border

River

Road

Figure 14 : Accès à l'eau potable et centres de population dans le district de Foya, comté du Lofa,Libéria AcF – décembre 1998

2.2.2 Le SIG comme outil d’analyse spatiale

Dans le cadre des missions d'appui technique SIG effectuées au Mali et au Libéria, nous avons pu

montrer l'intérêt de l'exploitation de la dimension spatiale des données. Deux exemples sont

présentés ci-dessous : le premier concerne la thématique nutrition au Libéria et le second la gestion

des ressources pastorales au Mali.

a - Exemple 1 : Représentativité des taux de malnutrition observés dans le cadre des suivis

nutritionnels effectués par AcF

AcF effectue un suivi des taux de malnutrition

sévère et modérée dans certaines cliniques des

comtés de Grand Bassa et Rivercess. Une

analyse spatiale simple permet de définir un rayon

théorique autour de chaque clinique, permettant

ainsi d’estimer la zone couverte par AcF. Ce rayon

peut être une valeur constante (un nombre de

kilomètres par exemple) ou fonction d’un

paramètre (distance maximum effectuée pour une

consultation, nombre de consultations, …). Le SIG

permet d'établir rapidement plusieurs scénarii,

d'estimer le pourcentage de surface couvert par

rapport à une surface administrative ou un secteur

d'étude défini et d'évaluer ainsi la représentativité

des taux de malnutrition observés.

0

Rivercess county

district border

20

Kilometers

40 (

Grand Bassa county

Owensgrove

Compound 1

Compound 2

Compound 3

Compound 4

St. John River

Morweh

Timbo

Central

Yamee

Figure 15 : Estimation de la superficie couverte par les suivisdes taux de malnutrition effectués par AcF dans les cliniques

des comtés de Grand Bassa et Rivercess

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b - Exemple 2 : élaboration d'une méthode pour le choix raisonné d'implantation des points d'eau en

relation avec la gestion des ressources pastorales au Mali

Dans le nord du Mali, la gestion des ressources en eau est indissociable de la gestion des pâturages,

car c’est le point d’eau qui donne accès à l’espace pastoral. Durant la saison des pluies ou hivernage

(mi-juin à mi-septembre) l’espace s’ouvre grâce aux mares laissées par la pluie et la pression se

relâche autour des points d’eau de saison sèche. Puis au fur et à mesure que la saison chaude

s’installe (de mars à juin), les troupeaux retournent sur leur terroir d’attache, lié à l’existence d’un

point d’eau permanent et sécurisé et utilisent les pâturages de réserve. La création de nouveaux puits

peut changer les pratiques pastorales et entraîner de nouvelles distributions des hommes et des

troupeaux dans l’espace. Dans un contexte ou la viabilité pastorale repose sur la mobilité, il s’agit

donc d’implanter les nouveaux points d’eau de manière raisonnée, afin de limiter la pression exercée

autour des points de concentration. Une méthode décrivant la contribution de l'outil SIG au choix

d’implantation des points d’eau en relation avec la gestion des ressources pastorales est détaillée ci-

après.

Les données nécessaires sont :

. la localisation des points d’eau pérennes de 3 types différents : forages, puits et mares ;

. les caractéristiques des ouvrages : nature (forage/puits/mare), type d’exhaure (manuelle/mécanique)

et valeur quantitative du débit d’exhaure ;

. le recensement de la population et du cheptel par point d’eau et les déplacements saisonniers ;

. la cartographie des pâturages de réserve.

La méthodologie se base sur quatre points :

� Estimation de l’effectif de la population et des animaux venant s’alimenter à chaque point d’eau :

Il s’agit tout d’abord de recenser et de classer les points d’eau pérennes en fonction de

3 paramètres : la nature de l’ouvrage (puits / puits sur forage / mare), le débit de l’ouvrage en m3/h et

sa fréquentation (très fréquenté / moyennement fréquenté / peu fréquenté).

En fonction des différentes catégories établies, un ou plusieurs comptages des effectifs animaux

devra être effectué sur les points d’eau considérés comme représentatifs pour chacune des

catégories. Des valeurs moyennes seront ensuite affectées à l’ensembles des ouvrages appartenant

à une même catégorie.

� Estimation des besoins en eau nécessaires :

Les besoins en eau nécessaires sont définis comme suit :

. population : besoin journalier fixé à 15 l/j,

. cheptel : besoin journalier fixé à 40 l/j par UBT4

Les besoins en eau nécessaires seront comparés à la disponibilité existante au niveau de chaque

point d’eau. On pourra alors estimer si la ressource en eau est suffisante ou ne l’est pas.

4 UBT = Unité Bovine Tropicale

1 camélin = 1 UBT Camélin, équin = 1,2 UBT1 bovin = 0,8 UBT Bovin = 0,8 UBT1 asin = 0,15 UBT Ovin, caprin = 0,2 UBT(Source : Direction Régionale de l’Hydraulique et de l’Energie) (Source : Mémento de l’Agronome, 1993)

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� Prélèvements fourragers :

L’estimation de la charge animale autour de chaque point d'eau est convertible en biomasse

prélevée, sur la base de 5,5 à 6 kg de matière sèche/j/UBT (source : Manuel des Pâturages). Ce

chiffre correspond à un ratio alimentaire journalier moyen nécessaire à l’entretien des processus

physiologiques et au déplacement d’une UBT.

� Ressource disponible ou encore accessible :

L’étude des circuits de pâturages autour d’un point d’eau permet de définir un périmètre

d’exploitation. De manière plus globale, il est possible de définir le rayon maximal d’exploitation

pastorale exploité par les animaux autour du point d’eau, celui-ci étant fonction de la distance à

laquelle l’animal va s’éloigner du point d’eau et donc ne pas s’abreuver. La surface définie par

l’intersection entre le cercle de rayon maximal d’exploitation pastorale autour du point d’eau et le

pâturage correspond à la biomasse disponible.

L’estimation de cette ressource disponible en terme de biomasse est complexe. Elle doit en effet faire

appel aux données satellitales mais également à des données terrain, afin d’estimer des valeurs de

production primaire par type de surface.

La comparaison entre la disponibilité fourragère et le prélèvement fourrager réel permettra de

localiser des zones à priori surexploitées ou sous-exploitées durant la saison sèche. Il est également

possible de calculer les charges potentielles à partir des ressources fourragères disponibles et

détecter ainsi les possibles situations de crise.

Toutefois, il s’agit de rester prudent quant à la précision de ce type d’application en raison de la

mobilité du bétail et de la flexibilité statégique dont font preuve les éleveurs dans la gestion des

ressources pastorales.

La méthodologie est résumée dans la figure 16 :

Figure 16 : Schéma explicatif de la méthodologie applicable à la problématique Mali

Point d’eau pérenne

Ressource utilisable =accessible et doncdisponible

Zone où les charges animales peuventpotentiellement s’additionner entre elles etcréer localement de fortes concentrationsanimales

Zone de pâturage

rayon maximal d’exploitation

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L'application de cette méthode sur une zone pilote représentative du nord Mali a été proposée à un

bailleur de fonds et fait l'objet d'une proposition, actuellement en cours de rédaction. Le projet devrait

démarrer dans le courant de l’année 2000.

2.3 Conclusion sur les limites actuelles du SIG dans les pays du Sud : qualité et

disponibilité des données

La mauvaise qualité et le manque de disponibilité des données pertinentes sont deux problèmes

essentiels rencontrés lors du développement du SIG. Les expériences acquises au Mali et au Libéria

ont montré que la qualité des données était souvent faible : précision géographique approximative,

données non actualisées, manque de fiabilité, etc…

Lors des deux missions d’appui technique, les problèmes ont débuté avec l'acquisition d'un fond

cartographique nécessaire à la constitution des cartes thématiques. Les cartes topographiques

existantes sont anciennes, par conséquent relativement correctes en ce qui concerne la topographie

mais les informations sur les infrastructures et l'habitat sont dépassées. Les données statistiques

officielles sont également peu fiables, anciennes et disponibles sous une forme trop agrégée (par

exemple au niveau des districts et non des villes). A ce titre, le système GPS est alors d'une grande

utilité, puisqu'il permet de procéder à la détermination des positions géographiques et donc de pallier

au faible degré d'information spatiale. Un positionnement standard est la plupart du temps suffisant

pour les domaines d'application recherchés. Un autre problème, plus ou moins présent selon les

pays, concerne la disponibilité des données. Pour des raisons variées, mais le plus souvent militaires,

l'accès aux données existantes est restrictif.

L'élaboration d'un SIG dans les pays du Sud passe donc par une phase d'acquisition de données

longue, coûteuse et constituant un des points les plus lourds de la mise en œuvre du SIG.

2.4 Sensibilisation et formation

Afin d’intégrer et d’accompagner au mieux le projet SIG, nous avons privilégié le développement

d’outils adaptés tout au long du processus d’élaboration pour communiquer avec les différents

départements techniques du siège AcF Paris d’une part et les missions terrain d’autre part. Dans un

premier temps, l’ensemble des personnes ressources du projet a été sensibilisé à l’outil SIG. Dans un

deuxième temps, une formation technique a concerné plus directement les futurs utilisateurs.

Différents moyens de communication ont été utilisés : présentations orales et supports écrits, mise à

disposition des rapports de mission d’appui technique, rencontres, courriers E-mails et téléphone

pour les échanges avec les missions terrain.

2.4.1 Sensibilisation : présentation du projet et des outils

Cette étape de sensibilisation avait pour objectifs de présenter le SIG en terme de spécificités et

finalités et de donner aux personnes d’AcF une vision globale du projet. Une présentation a eu lieu le

3 juin 1999 au siège d’AcF Paris devant l’ensemble des départements techniques. Pour ce qui

concerne les volontaires terrain de Birmanie, du Cambodge, du Libéria, du Mali, d’Ouganda et de

Somalie, la sensibilisation a consisté à envoyer une lettre de présentation en début de projet, avec les

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fichiers de présentation Powerpoint « Qu’est-ce que le SIG ? » et « Présentation du projet SIG AcF »

ainsi que le questionnaire SIG. Plusieurs contacts téléphoniques ont eu lieu par la suite,

particulièrement avec le Mali et le Libéria où devaient se réaliser les missions d’appui.

Les apports liés à cette communication ont été nombreux. Cela a permis aux différents interlocuteurs

de prendre rapidement connaissance des buts de ma mission, d’établir un langage et une vision

communes du SIG, et par conséquent de faciliter les discussions et rencontres ultérieures à Paris et

sur le terrain. Ce point était particulièrement important avec les personnes ressources pour préparer

les missions d’appui. L’adhésion au projet SIG a été globalement bonne et les personnes se sont

montrées intéressées par cet outil et prêtes à collaborer.

2.4.2 Formation

Afin d’assurer la pérennité du projet, il était primordial de consacrer une partie importante du temps à

la formation. Elle s’est s’adressé aux futurs utilisateurs du système de gestion de bases de données

Hydro/Access et potentiellement du SIG, afin qu’ils acquièrent une autonomie minimale sur le terrain.

La stratégie adoptée à Paris a été de diffuser le plus d’information possible, et d’inclure de manière

systématique un volet SIG dans les sessions de formations dispensées : semaine de préparation au

départ destinée aux nouveaux volontaires et séminaire de formation annuelle des coordinateurs Eau

et Assainissement. Dans le cadre de la préparation au départ, une demi-journée a été consacrée à la

présentation général du SIG, du GPS et du SGBD hydro/Access. Cette formation s’est répétée deux

fois durant le projet et a concerné 12 volontaires au total. Lors du séminaire des coordinateurs à

Toulouse réunissant 15 participants, les deux journées SIG ont en outre permis d’organiser un atelier

pratique consacré au SGBD Hydro/Access et d’aborder la télédétection, avec présentation des

principes de base et une visite de Spot Image.

Durant les missions d’appui technique, la démarche a consisté à impliquer le chef de mission, les

coordinateurs, chefs de projets et assistants locaux lors des présentation générales consacrées au

SIG et au GPS et à travailler en collaboration complète avec le coordinateur Eau et Assainissement.

Ces formations, dont j'ai réalisé l'encadrement, ont permis à l’ensemble des personnes citées

d’acquérir les notions fondamentales et de se familiariser avec le SGBD hydro/Access. L’atelier

pratique a permis de transférer l’application informatique aux coordinateurs techniques. Enfin, on peut

considérer que les coordinateurs Eau et Assainissement des missions Mali et Libéria (Thierry Métais

et Alexandre Langlois) maîtrisent les concepts de finalité et de gestion d’un projet SIG et sont

autonomes sur l'ensemble des aspects techniques liés à l’utilisation du SGBD et de MapInfo, avec

liaison ODBC.

2.4.3 Restitution

Une restitution aura lieu aux sièges AcF Paris et Madrid en fin de projet, afin d’exposer la démarche

globale du projet, les résultats ainsi que les conclusions et perspectives.

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21

3 DIAGNOSTIC STRATEGIQUE

3.1 Apports de l’outil SIG dans le cadre des programmes d’Action contre la Faim

La mise en place d'un système de gestion de base de données standard pour le département Eau et

Assainissement a permis d'homogénéiser, de capitaliser et de lister les données indispensables à

collecter afin d’améliorer l’analyse ressources en eau / besoins des populations.

L'élaboration de documents cartographiques permet de visualiser la distribution spatiale d'un

phénomène (disponibilité en eau, répartition des maladies liées à l'eau par exemple) ainsi que de

combiner et de synthétiser plusieurs types d'information. Ces documents cartographiques sont

également des outils de communication et de rendu pour les bailleurs de fonds.

Enfin, les missions d'appui technique SIG ont démontré que l'exploitation de la dimension spatiale

apporte une nouvelle possibilité de mise en relation d'objets par leur positions relatives dans l'espace.

Elle améliore ainsi la connaissance ressources/besoins et sert donc à mieux cibler les interventions.

3.2 Stratégies de développement du SIG

Nous avons envisagé trois perspectives, qui peuvent être mises en place successivement dans le

temps ou qui proviendront d’un choix volontaire d'AcF. Les deux premières concernent uniquement le

département technique Eau et Assainissement. Le dernier scénario présente une première ébauche

des implications techniques associées au développement technique du SIG sur l'ensemble des

secteurs d'activités d'AcF : nutrition, sécurité alimentaire, santé, eau et assainissement.

Pour chacune de ces stratégies, les domaines abordés sont les suivants : système de gestion de

base de données, GPS, acquisition de données localisées (cartes, images satellitales, etc). Les

besoins en ressources humaines et matérielles sont également analysés.

3.2.1 Stratégie de continuation du projet au sein du département Eau et Assainissement

Elle est à considérer dans la continuité de ce projet et elle est fortement recommandée. Sa faisabilité

technique est immédiate. Il s’agit de généraliser l’utilisation du SGBD Hydro/Access sur l’ensemble

des missions AcF comportant un volet Eau et Assainissement et de systématiser l’utilisation du GPS

pour la localisation géographique des ouvrages. En parallèle, il sera nécessaire de sensibiliser et

former les nouveaux volontaires lors de la semaine de préparation au départ à l’utilisation de ces

deux outils (SGBD Hydro/Access et GPS) ainsi qu’à MapInfo. La combinaison de ces données avec

la population permettra d’élaborer des cartes d'accès à l'eau potable (cf. figure 14 p.16), utiles pour

cibler les besoins ou évaluer l’impact d’un programme.

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SGBD GPS Données localisées Ressourceshumaines

Ressourcesmatérielles

A faire Tester et corriger lesderniers bugs du SGBDmis en place dans lecadre de ce projet.

Généraliserl'acquisition derécepteurs GPSstandard.

Acheter le fondcartographiquedigitalisé du continentasiatique.

Recruter unepersonne pourprendre la suite duprojet.

Régularisation deslicences MapInfo surles 26 missions.Achat d'un scanner A4pour AcF Paris.

Recommandations Impératif avant lagénéralisation de ladiffusion du SGBD surle terrain.Formation desnouveaux volontaires.

Formationpréalable àl'utilisation du GPSpour les nouveauxvolontaires.

Coût financier 200 à 400 ∈ 300 ∈ parrécepteur GPS

1 200 ∈ Entre 350 et3 500 ∈ par moisselon le statut.

Logiciels : 20 000 ∈Scanner : 350 ∈

Mise en placedans le temps

Mois prochain. Dans les 6prochains mois.

Mois prochain. Immédiat sur unedurée de 6 moisminimum.

Dans les 12 prochainsmois.

Tableau 1 : Continuation du projet au sein du Département Eau et Assainissement

3.2.2 Stratégie d'investissement modéré au sein du département Eau et Assainissement

Le premier scénario ne permet pas de répondre à toutes les applications liées à l’eau. D'autres

moyens peuvent être mis en œuvre afin de disposer d’informations localisées supplémentaires

utilisables dans le cadre de certaines problématiques AcF. Trois exemples sont abordés ci-dessous :

• Lorsque la gestion de la ressource en eau est liée à une autre ressource naturelle (espaces

pastoraux dans le cas du Mali par exemple), l'imagerie satellitale est susceptible de fournir une

information sur cette ressource (occupation du sol).

• Dans la recherche d’eau souterraine, l’utilisation d’images satellitales et d’un MNT5 permettrait de

connaître la topographie, les bassins versants, les pentes, les directions d’écoulement, les

linéaments, etc. L’exploitation de ces informations aiderait à la détermination des zones

potentiellement favorables à l’implantation de puits et de forages. Ceci peut être intéressant dans

certains pays d’intervention d’AcF où les données sont rares (absence de cartes géologiques et

topographiques).

• Pour les applications réseaux, le SGBD Hydro/Access et l’utilisation de récepteurs GPS standard

ne sont pas adaptés à cette problématique. D'une part, les réseaux sont des entités complexes

pour le SGBD puisqu'ils correspondent à un ensemble d'ouvrages et de canalisations. D'autre

part, la localisation relative des éléments constitutifs du réseau doit être précise (inférieure au

mètre) afin de les distinguer et de les identifier. Pour répondre à cette problématique, il pourrait

être utile de développer en parallèle une application "réseau" et d'acquérir un GPS différentiel

offrant au minimum une précision submétrique qui rend alors possible la cartographie du réseau,

l'établissement de plans, la mise à jour de l'équipement, etc.

Les outils logiciels permettant des applications adaptées à des domaines d'activité spécifiques

(hydrogéologie, réseaux) devront être développés autour du SIG et du SGBD déjà mis en place.

5 Modèle Numérique de Terrain, obtenu à partir d’un couple stéréoscopique d’images satellitales.

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SGBD GPS Données localisées Ressourceshumaines

Ressourcesmatérielles

A faire Achat d’un GPSdifférentiel pourtravailler sur laproblématique réseaux.

Acquisition d'imagessatellitales.

Embaucher unspécialiste SIG ettélédétection

Achat d'un logiciel detraitement d'imagesAchat d'une table àdigitaliser A3

Recommandations Intégrer ledéveloppement d'autreslogiciels d'application(réseaux,hydrogéologie) auSGBD Hydro/Access.

Etude préalable pour lechoix du matériel.Formation desutilisateurs.

Etude préalable pourle choix du logiciel

Coût financier Entre 30 000 et50 000 ∈

Variable.Exemple : scèneSPOT de 60 km²avec une résolutionde 20 m : 3 000 ∈

4 000 ∈ par mois Logiciel : entre 400 et4 000 ∈Table à digitaliser :1 000 ∈

Tableau 2 : Investissement modéré au sein du département Eau et Assainissement

Les obstacles techniques concernent en priorité l'imagerie satellitale : disponibilité, délai d'obtention,

traitement des images.

3.2.3 Stratégie de forte implication d'AcF dans le SIG et la télédétection

Le développement et la généralisation du SIG à l'ensemble des départements techniques d'AcF est

brièvement abordé. Elle impliquerait un certain nombre d'actions décrites dans le tableau 3.

SGBD Données localisées Ressourceshumaines

Ressourcesmatérielles

SensibilisationFormation

Elaborer un SGBD multi-utilisateuret multi-thématique.Centraliser la base de donnée ausiège, en connexion internet ouintranet avec les missions

Systématiser l'acquisitiond'images satellitales.Mettre en place un multi-partenariat pour partagerl'information.

Créer undépartementtechnique SIG.

Equipementinformatique detous lesdépartementstechniques.

Personnes ressourcesdes départementstechniques et desvolontaires expatriés.

Tableau 3 : Forte implication d'AcF dans le SIG et la télédétection

La mise en œuvre d'un tel projet nécessite une étude préalable de faisabilité abordant les aspects

techniques, économiques, juridiques, stratégiques, politiques.

Il semble qu'à terme l'utilisation de ces outils soit le plus pertinente dans le domaine de la sécurité

alimentaire : cette thématique comporte en effet un volume important de données qui sont souvent

complexes, et qui nécessitent notamment une approche et une analyse géographique du contexte

(occupation du sol, ressources naturelles, infrastructures, etc).

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CONCLUSION

L'outil SIG était déjà développé au niveau de quelques missions AcF avant le démarrage de notre

projet. Ce dernier a consisté dans un premier temps à inventorier les opérations SIG, à tester

certaines applications et à dégager une vision globale de développement de l'outil au sein de l'ONG.

L'émergence de ce projet SIG a permis de doter le département Eau et Assainissement d'AcF d'un

outil standard pour capitaliser leurs données.

Les organismes tels qu'AcF interviennent en général dans des pays où les données sont rares et

parfois difficilement accessibles. Nous avons démontré l'intérêt de certaines applications SIG simples

et opérationnelles établies à partir de données existantes. L'acquisition d'images satellitales, qui

représentent souvent l'unique source de données spatiales accessibles dans les pays du Sud

peuvent être utilisées comme support pour l'établissement de cartes topographiques, pour

l'actualisation d'informations sur les infrastructures (réseau routier, hydrographique), l'occupation du

sol, etc. Elles permettent d'augmenter considérablement les potentialités du SIG, qui devient alors un

véritable outil de gestion, d'analyse, de synthèse et d'aide à la décision.

Toutefois, il s'agit de ne pas négliger certains aspects liés à la mise en œuvre d'opérations SIG à

AcF : la nécessité d'une réflexion préalable indispensable sur les objectifs, les moyens matériels et

humains, la qualité et l'accessibilité des données, le coût des données localisées à acquérir et d'une

manière plus générale le coût de l'opération à court et à long terme.

Globalement, cet outil paraît plus pertinent sur les programmes AcF de développement et moins sur

les interventions d'urgence, compte tenu des délais de mise en place d'un SIG. C'est dans le cadre

des missions de post-urgence et de développement que l'on pourra exploiter au mieux l'outil pour

synthétiser les connaissances, avoir une meilleure vision globale et planifier les actions. Cela

nécessite cependant de rassembler les données, qui sont souvent hétérogènes, réparties au sein

d'organisations multiples, et dans des systèmes d'informations qui n'ont pas été initialement

construits pour communiquer facilement entre eux. Ce travail de collecte et d'échange de données

pourrait profiter à l'ensemble des organismes intervenant dans le pays concerné, et en particulier aux

autorités locales.

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RReemmeerrcciieemmeennttss

En tout premier lieu, je tiens à saluer les volontaires AcF de la mission Mali (Thierry, Jean-Christian ,

Olivier, Sylvie) et de la mission Libéria (Alexandre, Naouar, les deux Patrick, Leila, Sylvie, Claire,

Yonis) pour leur accueil chaleureux et pour m'avoir fait découvrir et partager "leur" pays pendant mes

courts séjours. Je remercie particulièrement les coordinateurs hydro pour leur enthousiasme durant

leur participation au projet.

Merci aux hydros des sièges Paris et Madrid, Paul Cottavoz, Eric Drouart, Francisco Gomez, Olivier

Stoupy et Jean-Michel Vouillamoz pour m’avoir toujours soutenue dans ce projet, tout en me laissant

une grande part de liberté.

Je remercie Michel-Claude Girard, Sylvain Labbé, Francoise Axès et Serge Botton pour leur

disponibilité, leur écoute et leurs conseils. Ils m'ont considérablement aidé dans la réalisation de ce

projet et je leur en suis très reconnaissante.

Merci à Julie, pour sa relecture précieuse et ses remarques judicieuses.

Je n'oublierai pas Eric Delion, toujours fidèle aux nocturnes du LCT et de Grignon et Dunia Tabet, qui

a été durant toute cette année d'un soutien constant et qui m'a offert son amitié. Que ton horizon soit

vaste…

Et merci à la familia, la petite et la grande…

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RRééssuumméé

Dans le cadre de ses programmes d'intervention en réponse aux crises humanitaires , Action contrela Faim (AcF) intervient dans les secteurs clés de la lutte contre la faim : nutrition, santé, sécuritéalimentaire, eau et assainissement. Elle collecte et génère des informations et des données utiles àla réalisation et au suivi des programmes, permettant de mieux cibler ses interventions et derépondre ainsi aux besoins vitaux des populations.Ce projet concerne l’élaboration d’un Système d'Information Géographique (SIG) au sein dudépartement technique Eau et Assainissement et l’étude des potentialités de cet outil au travers dedeux missions effectuées sur le terrain : le Mali et le Libéria.Une première partie, correspondant à l’approche stratégique, concerne l’analyse de l’existant etl’identification des besoins. L’état des lieux à montré que le SIG, utilisé de manière occasionnelle surquelques missions terrain, n’est pas articulé autour d’un système de gestion de base de données etest réduit à un outil de cartographie. Ses spécificités et finalités sont méconnues. Il apparaît doncimportant de gérer et de coordonner la base de données Eau et d’explorer les potentialités de l’outil.L’ensemble de ces actions doit être accompagné par des actions de sensibilisation et des sessionsde formation afin de transférer le savoir aux personnes ressources.La deuxième partie constitue l’ approche opérationnelle. Le SIG élaboré au sein du départementtechnique Eau et Assainissement d’AcF s’articule autour d’un Système de Gestion de Base deDonnées (SGBD) comportant les données sémantiques « utiles à spatialiser » mais aussi lesdonnées relatives au suivi et à la gestion des programmes Eau, ceci dans le but de créer un SGBDunique et standard pour l’ensemble des missions. Le logiciel SIG gère l’ensemble des donnéesgraphiques. Afin d’harmoniser le fonctionnement global et d’assurer une cohérence d’ensembleentre le SGBD et le logiciel SIG, un lien ODBC a été mis en place.Dans un deuxième temps, le travail vise à démontrer l’apport de l’outil SIG dans le domaine de l’eaumais aussi dans les domaines de la nutrition et de la sécurité alimentaire à AcF. Par sa capacité àcombiner plusieurs types de données d’une même thématique ou de thématiques différentes, le SIGest un apport considérable pour la représentation des données et apparaît donc comme uninstrument important d’aide à la communication. En tant qu’ outil de représentationcartographique, il peut également permettre d’apporter des éléments supplémentaires à l’analyseet à l’interprétation des données. L’intérêt de certaines applications simples et opérationnellesexploitant la dimension spatiale de données existantes a également été démontré. Enfin, dans lecadre de problématiques plus complexes comme le choix raisonné de l’implantation des points d’eauen relation avec la gestion des ressources pastorales au Nord-Mali, l’utilisation de l’imageriesatellitale comme nouvelle source de donnée géographique permet d’augmenter considérablementles potentialités du SIG.La troisième partie présente les différentes stratégies de développement du SIG au sein d’AcF.Les domaines relatifs au SGBD, au GPS et à l’acquisition de données localisées sont abordés. Lesbesoins associés en terme de ressources humaines et matérielles sont également analysés. Il convient cependant de noter que les organismes tels qu’AcF interviennent généralement dans despays où les données sont rares, souvent peu fiables, non actualisées et parfois difficilementaccessibles. Le travail de collecte et d’échange de données apparaît primordial, profitant àl’ensemble des organismes intervenant dans le pays concerné, et en particulier aux autorités locales.L’utilisation de l’outil SIG permet d’autre part de synthétiser les connaissances, avoir une visionglobale et planifier les actions.

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Résumé

Action contre la Faim est une ONG internationale réalisant des programmes d'urgence et de

développement dans les domaines de la sécurité alimentaire, de la nutrition, de la santé, de l'eau et

de l'assainissement. Une analyse de l'existant au département technique Eau et Assainissement a

montré la nécessité d'élaborer un système de gestion de base de données, constituant une première

fonctionnalité du SIG. Les autres fonctionnalités du SIG, outil de représentation cartographique et

d'analyse spatiale, ont été testé dans le cadre d'interventions humanitaires sur deux missions : le Mali

et le Liberia. Celui-ci peut en effet permettre de mieux cibler des interventions et d'évaluer leur impact

sur les populations, sous réserve d'une collecte importante et d'une organisation des données

géographiques et sémantiques.

Mots clefs

Système de Gestion de Base de Données, Système d’Information Géographique, intervention

humanitaire, Mali, Liberia.

Abstract

Action against Hunger is an international ONG realizing emergency programs and development in the

fields of food security, nutrition, health, water and sanitation. An analysis of existing at the technical

department Water and Sanitation showed the need for working out a database management system,

constituting a first functionality of the Geographic Information System. The other functionalities of the

GIS, tool of cartographic representation and space analysis, were tested within the framework of

humanitarian interventions on two missions: Mali and Liberia. This one can indeed make it possible to

better target interventions and to evaluate their impact on the populations, subject to a significant

collection and of an organization of the geographical and semantic data.

Key words

Database managment system, Geographic Information System, humanitarian intervention, Mali,

Liberia.