APPROCHES MÉTHODOLOGIQUES 3 UF 12 - Snotling.com · ♦ De choisir et décrire une problématique liée à une pratique socio-éducative; ... le complément relatif à la problématique

UF12.1 Recherche appliquée en éducation spécialisée, BAC niveau 3

IPEPS Liège, 2016-2017 Isabelle.Montulet 1

APPROCHES MÉTHODOLOGIQUES 3 UF 12

Activité : Recherche appliquée en éducation spécialisée, 20 périodes

Isabelle Montulet

Ce cours fait suite aux cours de Méthodologies de l’observation (bac 1) et de Recherche appliquée en

éducation spécialisée (bac 2). Les outils théoriques et méthodologiques abordés dans ces deux cours restent

pleinement d’actualité pour ce dernier volet consacré à la recherche. Il est donc vivement conseillé de vous

reporter aux notes de ces deux cours pour la réalisation de votre travail de recherche.

1. Les objectifs du cours sont plus particulièrement :

♦ De choisir et décrire une problématique liée à une pratique socio-éducative;

♦ De présenter une hypothèse de recherche établissant une relation de causalité entre cette problématique

et son amélioration ou sa résolution ;

♦ De chercher ou de construire les outils de recueil de données ; de tenir compte des biais de la recherche

♦ De mettre en œuvre un processus de recherche documentaire spécifique à l’hypothèse choisie.

2. Ces objectifs seront évalués dans un travail écrit où vous aurez à :

♦ élaborer un PROJET DE RECHERCHE (en quelque sorte rédiger un guide pour réfléchir et communiquer sa

pensée à autrui) comprenant notamment :

La problématique et l’ l’analyse du contexte de l’action éducative, y compris le positionnement des

acteurs,

La question de recherche et la formulation de la ou des hypothèses de travail,

la description des variables dépendante et indépendante, ainsi que des indicateurs liés à la variable

dépendante

la démarche méthodologique du recueil des données .

Les consignes détaillées de ce travail sont présentées à la suite de cette fiche de cours.

3. La méthodologie du cours est la suivante : rappel théorique des concepts de la recherche en

éducation spécialisée , développement du travail de la problématique, lecture individuelle et

discussion collective sur un exemple de recherche et entretien individuel ( 30 minutes ) pour définir le

canevas général de votre projet de recherche.



4. Les ressources sont les notes prises lors des deux premières séances, ainsi que le syllabus du cours de

Recherche appliquée en E.S du niveau 2, le complément relatif à la problématique de recherche et une

liste de sites pertinents pour votre travail.

Les consignes de travail

attention : ce travail est co-évalué, c'est à dire qu'un seul écrit sera lu et évalué par deux

professeurs, dans le cadre de deux cours : Recherche appliquée en éducation spécialisée et

Méthodologies d'analyse d'interventions éducatives. La version écrite est à remettre à Valérie

Nissen et la version mail à envoyer pour ………………………………………. : [email protected]

1. Consignes du travail écrit

Objet : Réaliser un projet de recherche relevant de l’éducation spécialisée.

1. La problématique : Présentation

1 et analyse d’une situation socio-éducative « interpellante »

2, rencontrée dans

votre pratique professionnelle ou de stage. Pour vous guider dans la construction de votre problématique, vous pouvez vous baser sur les questions posées dans les notes de cours relatives à la Problématique. Cette partie sur la problématique est la part la plus importante de votre travail. Il s’agit de la réaliser sérieusement en veillant à bien réfléchir à l’intérêt de vos choix théoriques pour interroger, analyser, comprendre, la ou les situations sur lesquelles vous avez choisi de travailler. Pour vous guider dans les choix théoriques, élaborer d'abord une liste des questions qui vous viennent à l'esprit au fur et à mesure que vous rédigez vos observations. Les références théoriques sont là pour vous aider d’une part à décoder la demande, formuler des hypothèses explicatives (pour comprendre) et d’autre part, pour vous permettre de poser des hypothèses de travail, de proposer des pistes d’intervention. Toutes les sources théoriques auxquelles vous faites appel, doivent être référencées correctement en bas de page et dans la bibliographie finale.

1

� La plus complète possible : institution, équipe, bénéficiaires ou usagers, les faits ;

veillez à ne pas négliger les informations qui peuvent donner du sens à la situation 2

� « Situation interpellante » : voir à ce sujet les critères discutés au cours de Recherche

appliquée.



L’écriture de votre problématique mélange donc vos observations complètes,( évoquant les positions de tous les acteurs concernés, y compris vous même, ) de la ou des situations qui retiennent votre attention, avec vos questionnements, vos hypothèses de réponses ( = les informations que vous allez chercher dans la théorie ). Il ne s'agit pas de séparer vos observations d'un coté et ensuite de présenter des éléments théoriques. Faites en sorte de relier l'un à l'autre, observation, question, apport théorique. Et ainsi de suite. Dans cette partie, la théorie vient éclairer et donner du sens à vos observations. Elle vous permet de répondre aux questions que vous vous posez en « regardant » ce qui vous a « interpellé », intéressé.

2. La question de recherche et les deux hypothèses de travail : A l’issue de votre problématique, vous devez énoncer une question de recherche. Dans cette question, on va retrouver de l’information sur le public et l’objectif lié à la situation de départ (variable dépendante) L'hypothèse est la réponse possible à la question de recherche. C'est une affirmation qui devrait pouvoir être « testée » dans la pratique. Dans les deux hypothèses qui sont à formuler, on retrouve la variable indépendante (moyen) et la variable dépendante. Les deux hypothèses de travail émises s’appuient sur vos recherches théoriques. En lisant votre travail, je dois pouvoir vérifier ce lien. Soit vous le réaliser déjà dans la problématique, soit vous le faites dans cette partie.

3. La démarche méthodologique du recueil des données ( relatives à la situation choisie ) :

Pour tester votre hypothèse de travail, vous devez traduire la variable dépendante de façon suffisamment observable pour que l’on puisse la mesurer et voir si un changement a pu se produire. Bien entendu, même si c’est le cas, vous ne serez jamais certain que cela résulte uniquement de la variable indépendante que vous avez choisi d’utiliser !! Il vous est donc demandé de réfléchir et de citer tout ce qui pourrait jouer en faveur ou en défaveur d'un changement, et que vous ne pouvez pas prendre en compte dans la recherche, car ne dépendant pas de vous, n'étant pas contrôlable. Dans cette partie, vous allez donc réaliser :

1. Présentation des données à recueillir pour tester votre hypothèse de travail. (traduction de votre variable dépendante en indicateurs

3 )

2. Pour les indicateurs retenus, présenter le ou les outils de recueil d’informations choisis

4 ainsi que leurs modalités d’utilisation. (auprès de qui ? A quel moment ?

Comment ? Biais possibles liés à l’utilisation de ces outils ? Etc. …)

3. Liste des éléments non contrôlables pouvant influencer le changement, les résultats visés.

3

� Voir notes de cours de recherche appliquée de 2ième année 4

� Entretien individuel ou de groupe, observation directe avec ou sans grille,

questionnaire, test, analyse de traces



4. Plan de votre recherche documentaire :

Présenter la liste de vos mots-clés, ainsi que la liste des sources consultées et retenues car présentant un intérêt évident pour votre recherche. La liste de vos sources doit se composer d’au moins 8 références à présenter dans une bibliographie en respectant les règles de présentation (voir notes de cours de l’année dernière)

5. Une note est réservée à la présentation du travail ainsi qu’à ses qualités rédactionnelles (orthographe, syntaxe et ponctuation). Le projet de recherche fait l’objet d’un document dactylographié à m'envoyer par mail au plus tard pour …………………………... Aucun délai supplémentaire ne sera accordé. Tout retard entraîne automatiquement une seconde session.



Les notes qui suivent sont un complément aux notes du cours de Recherche appliquée en éducation

spécialisée, du niveau 2

. Le choix d’une problématique de recherche

Qu’est-ce que la problématique ?

La problématique fait le lien entre un objet d’étude et les ressources théoriques que l’on pense

adéquates pour l’étudier. Elle prend sa source dans les observations issues de la pratique

professionnelle, ainsi que dans les questionnements suscitées par celles-ci. C’est le lieu de rencontre

entre théories et pratiques, dans la perspective d’une meilleure compréhension de la réalité, et par là,

l’analyse d’une problématique ouvre le champ sur les possibilités d’amélioration et de changement des

situations rencontrées.

Si la problématique se termine régulièrement par une question, elle n’est pas du tout réductible à cette

question. La problématique est une construction. Elle se différencie également de ce fait de la simple

intuition ou de l’opinion personnelle du chercheur.

Pour certains auteurs la problématique est la manière d’argumenter et de poser la question, pour

d’autres elle serait plutôt le projet envisagé pour essayer de répondre à la question.

Quoi qu’il en soit, toute problématique se termine par une question ou un objectif de recherche. Si il

s'agit d'une question, alors l’hypothèse constitue la réponse (provisoire), à cette question.

Sur quelle problématique travailler ?

Le choix d’une problématique de recherche n’est pas si simple que cela. Au départ, cela peut donner

une impression de chaos ou de vide. Par où commencer ? Comment bien choisir ?

Le choix de la problématique peut prendre un certain temps.

Cette impression d’errance, de « ne pas savoir quoi choisir », est souvent désagréable pour l’étudiant

mais cela n’est pas une raison pour choisir n’importe quoi.

Quelles questions peuvent aider l’étudiant à choisir son sujet ?

Sur quel sujet avez-vous envie de passer du temps ? Vers quel sujet va votre énergie, votre motivation ? Que souhaitez-vous apprendre ? Quelle difficulté avez-vous envie de surmonter ?



Quel problème dans la pratique professionnelle vous interpelle ? Situation interpellante : inhabituelle (rupture), hors norme, répétitive, intensive, nous touche particulièrement, fait l’objet d’une demande explicite, ….

Quelles démarches l’étudiant-chercheur peut-il réaliser pour l’aider dans son choix ?

a. L’observation Avant de tenter de formuler une question de départ, il est souvent nécessaire d’observer le lieu

professionnel dans lequel on évolue ou on souhaite évoluer.

L’observation se doit donc d’être la plus ouverte possible. Il faut éviter de s’enfermer trop vite dans un

cadre de réflexion déterminé. Les bonnes questions vont souvent à l’encontre des pseudo certitudes.

Les meilleures idées sont souvent celles qui se cachent.

b. Les lectures Lire des articles de revues spécialisées ou deux ou trois livres sur un thème qui vous intéresse.

c. Les échanges d’idées Parler avec des proches, d’autres étudiants, des professeurs, des professionnels

En effet, réfléchir seul, dans son coin, peut conduire au découragement, mieux vaut donc confronter ses

idées, échanger avec d’autres.

Il est conseillé également d’écrire toutes les idées qui viennent à l’esprit.

.

Quelques pièges à éviter ?

a. Choisir son outil avant son sujet

Trop souvent des étudiants choisissent leur technique de travail avant même d’avoir formulé une

hypothèse, des objectifs. C’est un peu comme si il avait la réponse avant d’avoir posé la question ! Cette

façon d’agir va à l’encontre de la démarche éducative qui est d’abord d’observer, de questionner, de

comprendre, d’analyser et ensuite de proposer une ou plusieurs réponses pour améliorer ou solutionner

une situation éducative.

Exemple : la littérature nous informe que le lama est un animal susceptible de favoriser

l’expression et la relation. L’idée vous intéresse et pour aider les personnes âgées d’une maison

de repos à communiquer davantage entre elles et éviter le repli sur soi, vous décidez de

pratiquer la médiation par le lama !!!

La technique est choisie mais est-elle adaptée aux besoins des personnes âgées, à l’institution

dans laquelle vous exercez, aux attitudes et valeurs des soignants ?



Pour quelle question pourriez-vous émettre l’hypothèse que le lama est le meilleur médiateur

possible ?

b. Penser qu’on connaît déjà le sujet et rester fermé à la nouveauté

Lorsqu’on fait le choix d’un sujet, on a généralement des connaissances, des idées, des présupposés sur

ce sujet. Le choix posé n’est pas le fait du hasard et il existe fréquemment un lien entre ce sujet et notre

vie. « On ne part pas de rien, on a quelques idées intéressantes, on connaît parfois des choses très

pointues sur le sujet, on connaît des personnes qui peuvent nous informer et nous aider à nouer des

contacts utiles…. » 5

Tant mieux car cela participe à notre motivation. Attention toutefois de rester ouvert à de nouvelles

idées, de nouvelles approches, d’accepter de perdre nos certitudes pour de nouvelles questions.

La démarche de recherche invite au doute.

c. « La gloutonnerie livresque »

6

Lire une quantité de livres ou d’articles en espérant trouver le sujet ou la question qui va servir de point

de départ à votre travail. Trop lire au départ peut donner l’impression de se perdre, de ne plus savoir où

aller et finalement vous décourager. Il faut lire deux ou trois ouvrages ou articles bien ciblés, en

réfléchissant, en faisant des liens avec les questions ci-dessus. Les livres ne sont pas là pour vous aider à

trouver un sujet mais pour vous aider à vous poser les bonnes questions sur le sujet qui vous intéresse,

vous aider à formuler des réponses provisoires à ces questions (les hypothèses).

d. Accepter un sujet qu’on n’aime pas

Dans certains cas, l’étudiant chercheur va recevoir une demande plus ou moins précise ( sous forme de

souhait ou d’interpellation ) de la part d’un public ou d’une institution avec laquelle il travaille.

Dans tous les cas, il importe que l’étudiant chercheur trouve un sujet qui le motive, qui l’intéresse et

dans lequel il « se sent bien ». Choisir autrement serait prendre un risque car l’aventure sera longue et

sans motivation solide, il sera difficile de tenir. Le thème à retenir est celui qui vous intéresse d'une

façon ou d'une autre (désir d'approfondissement d'un thème ou observation d'un phénomène qui laisse

perplexe). Demandez-vous, dès le début, si le thème vous motive suffisamment pour vous occuper le

5

Quivy , Van campenhoudt, Manuel de recherche en sciences sociales, p 17

6 Quivy , Van campenhoudt, Manuel de recherche en sciences sociales, p 12



temps nécessaire (de quelques semaines à plusieurs mois). Le meilleur moteur en cette matière est une

curiosité véritable pour la question soulevée.

Le problème de la distance avec le sujet de recherche

Le lien étroit que nous pouvons avoir avec un sujet peut aussi nous piéger en nous empêchant de

prendre le recul nécessaire pour l’analyse.

Ainsi, dans le choix d’une problématique de recherche, l’étudiant se doit d’être attentif au problème de

la distance entre lui-même et le sujet sur lequel il va travailler.

« Suis-je moi-même dans des conditions qui vont me permettre de jeter un regard critique sur une réalité

sociale, sur une action, sur une organisation ou sur une institution que je connais et dont je connais les

acteurs ? »7

a. Être à la fois chercheur et acteur dans une institution

Pour de nombreux étudiants adultes, la question à se poser est donc de savoir si il est possible

de concilier deux rôles à la fois, celui du chercheur et celui du travailleur. Cette question se

pose car très souvent le mémoire professionnel les amène à poursuivre une recherche sur leur

terrain d’action professionnel. Qu’en est-il dans ce cas de la capacité, de la possibilité de

prendre le recul nécessaire à l’analyse ?

b. La proximité personnelle avec le sujet choisi

Si le sujet de la recherche se lie à une situation de souffrance pour le chercheur, il peut être

difficile pour lui de prendre une distance suffisante et d’éviter que la recherche ne poursuive

avant tout des objectifs de solutions personnelles, de résolution de conflits plutôt que des

objectifs de production de connaissances au service de l’éducation spécialisée.

Pour aider à cette prise de recul nécessaire, il sera nécessaire de s’entourer d’un groupe de travail, de

favoriser le travail d’équipe en confrontant régulièrement ses idées à celles des autres partenaires.

7 Albarello L, Apprendre à chercher, Ed. De Boeck, p 20



2. Comment construire la problématique de recherche ?

Dans la problématique nous allons retrouver les éléments suivants, à savoir :

la définition du problème

la description de l'importance du problème

l'état de la question

l'objectif ou l'hypothèse de recherche

Dans un projet de recherche, cette partie est celle qui fait le plus appel à vos capacités

d'écriture. Elle constitue aussi la partie du travail qui va se dérouler le plus en dehors du lieu

professionnel. En effet pour construire la problématique, c'est avant tout entouré de livres, de

documents, de moyens d'écriture et de calme, que vous allez progressivement rédiger celle-ci.

Présentation d’une méthode pour l’analyse de la problématique de départ

Les informations qui suivent sont extraites du

site :http://www.umoncton.ca/enef/villalon/nf4082/classe.html

Pour vous aider à cerner votre problème de recherche et par là, formuler votre question, voici

quelques étapes à suivre. Ces étapes sont à suivre pour ce qui est de votre réflexion mais par

contre, pour la présentation écrite de votre problématique, il n'est pas nécessaire de vous

atteler rigoureusement à cette démarche linéaire, et de reprendre les réponses apportées,

questions par questions. En procédant de cette façon, votre travail pourrait sembler bien lourd.

Mieux vaut donc pour la présentation, reprendre le canevas proposé ci-dessus ( voir page 8, les

4 éléments )

Lors de la première étape, il s'agit de prendre conscience de ce qui vous préoccupe

Qu'est-ce que je ressens?

Quels faits ont attiré mon attention?

Quel est ou quels sont les phénomènes qui me préoccupent?

Comment ai-je réagi dans cette situation?

Puis-je changer quelque chose à cette situation?

La dernière question est très importante. Si je ressens que je peux faire quelque chose, je

peux alors continuer ma démarche pour bien formuler mon problème de recherche. Je passe

http://www.umoncton.ca/enef/villalon/nf4082/classe.html



donc au deuxième élément de la formulation du problème de recherche

2. Le deuxième élément d'un problème de recherche consiste à identifier les personnes

en cause, le milieu, l'institution et l'environnement dans lequel s'inscrit le problème. Il s'agit

de préciser ce qui arrive aux personnes vivant le problème et de décrire ce qui compose le

problème. A cette fin, nous pouvons nous demander par exemple:

Situer le contexte dans lequel se vit la situation.

Quelles sont les personnes qui vivent cette situation?

Que leur arrive-t-il? Décrire brièvement ce qui à première vue pose problème.

Que montre la ou les personnes dont il est question ? Que fait-elle ou ne fait-elle pas ?

Qui est concerné par le problème ?

Quels éléments de l'environnement contribuent au développement de ce problème?

Quand ? Où ?

Qu'est-ce qui cause, influence ou maintient le problème?

Quels sont les facteurs rattachés au problème?

Comment les uns et les autres réagissent-ils ?

Pour cette seconde partie, vos observations doivent présenter un caractère d'exhaustivité.

3. Le troisième élément situe le problème dans un univers plus large. Il précise ce que

d'autres chercheurs ont expérimenté, pensé ou appris sur le problème ou sur des

problèmes semblables. Cette information est obtenue par une recherche documentaire. Le

chercheur identifie les facteurs et les concepts pertinents au problème de recherche ainsi

que les démarches et les solutions proposées par les autres auteurs. Il se familiarise avec

le vocabulaire spécifique aux domaines qui l'intéressent. Il fait des hypothèses sur les

relations entre les facteurs et comment cela influence le problème, c'est-à-dire comment les

concepts et théories peuvent servir à comprendre et expliquer le problème. Pour s'aider

dans sa démarche, le chercheur se pose les questions suivantes:

Qu'ont fait d'autres chercheurs et quelles étaient les démarches des solutions proposées quant à ce problème ou à des problèmes similaires?

Existe-t-il des théories ou des modèles qui suggèrent les raisons de l'émergence de ce problème?



Existe-t-il des théories ou des modèles qui suggèrent des actions à entreprendre pour résoudre ce problème ou pour l'expliquer?

Toute cette étape vous amène à chercher dans la littérature les informations nécessaires mais

aussi à vous familiariser avec le vocabulaire adéquat à la problématique soulevée. C'est

également l'occasion de faire ou refaire des liens avec les concepts abordés dans votre

formation, au travers des différents cours.

4. Le quatrième élément consiste à décrire une situation désirable ou idéale qui

pourrait se substituer à la situation problématique en cause. Il s'agit d'identifier les

éléments concrets, absents de la situation problématique qu'il faut inclure afin de résoudre

le problème. Pour se faire, le chercheur peut se poser les questions suivantes:

Quelle serait la situation idéale ou parfaite?

Quel serait l'environnement idéal?

Quels seraient les comportements désirables des personnes impliquées?

Quels seraient les gestes adéquats des personnes directement touchées par le problème?

De ce 4ème élément, vous allez pouvoir retirer le ou les objectifs à atteindre pour la ou les personnes définies dans votre problématique.

5. Maintenant que vous savez vers où vous souhaitez aller, reste à décider de

« Comment » vous y rendre. Le cinquième élément consiste donc à identifier et à classer

les suggestions de solutions au problème, proposées par les auteurs. C'est au cours de

cette étape que seront décrits les résultats attendus par rapport à la situation idéale en

proposant au moins une solution. Pour s'aider dans sa démarche, le chercheur peut se

poser les questions suivantes:

Que faudrait-il faire pour améliorer la situation décrite précédemment?

Quelles seraient les actions à entreprendre; les changements à apporter au milieu, aux méthodes, pour y parvenir?

Quelles seraient les comportements ou les habitudes à modifier chez les personnes concernées pour éliminer ou amenuiser le problème?

Quels seraient les résultats possibles de la mise en œuvre des suggestions mentionnées précédemment?



Je fais une identification et une classification de ce que je trouve dans la littérature. J'ai

maintenant tous les éléments nécessaires pour faire la définition de mon cadre de référence qui

constitue le sixième élément du problème de recherche

6. Le sixième élément concerne la manière de construire un cadre de référence. Il

consiste à identifier clairement les éléments les plus appropriés à la situation problématique

de même que les relations entre ces éléments. Le chercheur, en tenant compte des

résultats rapportés par les auteurs choisit l'approche qu'il désire utiliser afin d'apporter une

solution au problème.

Le cadre de référence doit inspirer toute la démarche de la formulation du problème. Il

décrit les éléments ou facteurs reliés au problème, leur relation et apporte la justification de

ceux retenus pour faire partie de l'étude. Pour s'assurer d'avoir bien défini le cadre de

recherche, le chercheur peut se poser les questions suivantes:

De quelle manière les aspects du cadre de référence sont-ils pertinents en ce qui concerne l'étude?

De quelle façon le cadre de référence peut-il expliquer le problème et soutenir la solution proposée?

3. La formulation d’un objectif ou d’une hypothèse guidant la recherche

a. Qu’est-ce qu’un objectif de recherche ?

C’est la raison principale pour laquelle un chercheur réalise une étude dans le but d’éclaircir la

nature des liens entre un phénomène et ses déterminants. L’objectif interroge la réalité.

On formule un objectif de recherche lorsque, suite à la recherche documentaire, on estime ne

pas avoir encore assez d’informations précises pour répondre à la question générale de départ.

Les formulations d’objectifs de recherche sont des questions qui précisent la question ou

problématique de départ.

Qu’est-ce qu’une hypothèse ?

L’hypothèse est une « supposition documentée » ou encore une explication possible du

comportement étudié et qui peut s’exprimer sous la forme d’une prédiction ou d’un énoncé de

la cause à l’effet. L’hypothèse est une réponse provisoire à la question de recherche.

L’hypothèse peut ensuite être confirmée ou infirmée.

On formule une hypothèse de travail lorsque, suite à la recherche documentaire, on dispose de



suffisamment d’informations que pour répondre à la question de départ. Dans ce cas, on va

émettre une hypothèse pour vérifier si dans un cas donné, il existe bien une relation entre deux

ou plusieurs facteurs.

L’hypothèse ou l’objectif de recherche doivent être exprimés sous une forme observable.

Au terme de la deuxième étape du travail de recherche, il s’agit d’obtenir une hypothèse ou un

objectif de travail formulé clairement.

C’est seulement lorsque ce travail préparatoire (qui peut être assez long) est terminé que l’on

peut commencer à s’interroger sur la méthodologie la plus adaptée pour y répondre.

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