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 MINISTÈRE DE L'ÉDUCATION NATIONALE, DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE BULLETIN DE L’INSTITUT FRANÇ AIS D’ARCHÉOLOGIE ORIENTALE en ligne en ligne en ligne en ligne en ligne en ligne en ligne en ligne en ligne en ligne © Institut français d’archéologie orientale - Le Caire BIFAO 102 (2002), p. 309-326 PERRAUD (Milena) Appuis-tête à inscription magique et apotropaïa. Conditions d’utilisations L’utilisation du contenu de ce site est limitée à un usage personnel et non commercial.  Toute autre utilisation du site et de son contenu est soumise à une autorisation préalable de l’éditeur (contact AT ifao.egnet.net). Le copyright est conservé par l’éditeur (IFAO). Conditions of Use You may use content in this website only for your personal, noncommercial use.  Any further use of this website and its content is forbidden, unless you have obtained prior permission from the publisher (contact AT ifao.egnet.net). The copyright is retained by the publisher (IFAO). Dernières publications IF 1099 Voyage à Héliopolis Essam Salah el-Banna IF 1087 Balanéia M.-Fr. Boussac, S. Denoix, Th. Fournet, B. Redon (éd.) IF 1097 AnIsl 47 Collectif IF 1092 Le naos de Sopdou à Saft el-Henneh Äke Engsheden IF 1089 Administration, société et pouvoir à Thèbes Frédéric Payraudeau IF 1090 Papyrus grecs et coptes de Baouît conservés au Musée du Louvre Sarah J. Clackson et Alain Delattre IF 1095 BCE 24 Collectif

Appuis-tete a Inscription Magique Et Apotropaia

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magic (magie) ancient Egypt (French)

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  • MINISTRE DE L'DUCATION NATIONALE, DE L'ENSEIGNEMENT SUPRIEUR ET DE LA RECHERCHE

    BULLETIN DE LINSTITUT FRANAISDARCHOLOGIE ORIENTALE

    en ligne en ligne en ligne en ligne en ligne en ligne en ligne en ligne en ligne en ligne

    Institut franais darchologie orientale - Le Caire

    BIFAO 102 (2002), p. 309-326

    PERRAUD (Milena)

    Appuis-tte inscription magique et apotropaa.

    Conditions dutilisationsLutilisation du contenu de ce site est limite un usage personnel et non commercial. Toute autre utilisation du site et de son contenu est soumise une autorisation pralable de lditeur (contact AT ifao.egnet.net).

    Le copyright est conserv par lditeur (IFAO).

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    IF 1090 Papyrus grecs et coptes de Baout conservs au Muse du Louvre Sarah J. Clackson et Alain Delattre

    IF 1095 BCE 24 Collectif

  • 309

    Appuis-tte inscription magique et apotropaa

    Milena PERRAUD

    UN appui-tte en bois, conserv au muse dAthnes, a attir mon attention, dufait de son inscription originale qui diffre de lensemble de celles du corpusdes chevets 1. Un seul parallle, conserv au British Museum, lui est connu,les deux artefacts amorant une srie remarquable, du point de vue de laforme, de linscription et du type de dcor.

    Seuls les apotropaa, objets magiques typiques du Moyen Empire et de la DeuximePriode intermdiaire, partagent un dcor et une inscription analogues; il sagit dans ce travailde confronter les lments communs aux deux types dobjets an dtablir des parallles.

    La similitude de ces deux chevets et la comparaison avec les apotropaa permet, toutdabord, de conrmer la datation des premiers, mais aussi dapporter quelques prcisionsau sujet des gnies et des divinits protectrices comme Bs-Aha ou le babouin , et, enn,de circonscrire un type dinscriptions magiques.

    1 Thse de doctorat et mmoire Ephe: M.PERRAUD, Appuis-tte de lgypte pharaonique. Typologie,signications et textes (indite).

    BIFAO 102 (2002), p. 309-326 PERRAUD (Milena)Appuis-tte inscription magique et apotropaa. IFAO 2014 BIFAO en ligne http://www.ifao.egnet.net

  • MILENA PERRAUD

    310

    Les artefacts

    Les deux appuis-tte, description et typologie: une base de travail

    Lappui-tte dAthnes, Muse archologique national, X 128 [g. 1 a-c]

    Muse/Collection: Athnes, Muse archologique national, X 128. Ancienne Collection Rostovitz. Bb 215 idu corpus2.

    Provenance: Inconnue.

    Dimensions: H =24 cm.

    Matriau: Bois.

    Type: Prol continu II.

    Description: Le cintre est bien incurv, la colonne de section rectangulaire est massive, comme pour

    les premiers exemples de ce type de chevet, la base est longue aux extrmits arrondies.

    La colonne porte en faade une inscription grave en deux colonnes verticales.

    Techniques: Deux pices assembles. Pas de prcision sur le mode dassemblage.

    tat: Trs rod.

    Inscription: En trois colonnes verticales, dont une sur le ct de lobjet. Trs proche de celle de lappui-

    tte BM35 807, [Bb B 1 i], faisant allusion de nombreux protecteurs.

    Datation: Fin du Moyen Empire ou XVIIe-XVIIIe dynasties, daprs style et comparaison, lattribution

    lAncien Empire (daprs Muse) parat impossible cause de la forme [Bb] Prol

    continu II et du type de linscription.

    Rfrences: Catalogue The World of Egypt in the National Archaeological Museum, Athnes, 1995, p. 86,

    n X 128.Clichs muse dAthnes.

    Lartefact X 128 se compose de deux pices assembles, lune formant le cintre et lamorcede la colonne, la seconde, le ft de la colonne et la base. Le cintre, destin accueillir la ttedu dormeur, est bien incurv, mais la pice est aujourdhui brise dun ct et une partie ducintre manque. Il sagit dune cassure frquente sur ce type de chevet, le cintre particulirementaccus et peu pais a subi trop de contrainte et na pu rsister. La colonne est de sectionrectangulaire assez massive, elle slargit pour former une base plate, paisse, aux extrmitsarrondies. Un trou de cheville sur la colonne indique lassemblage, probablement tenonet mortaise consolids par une cheville. Lobjet ne porte pas de dcor, linscription se rpar-tit verticalement en deux registres sur la colonne en faade, et se poursuit latralement sur lacolonne par un registre vertical.

    2 Se rfre au corpus tabli en vue de la publication de la thse et du mmoire Ephe: M.PERRAUD, op. cit., II.

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  • APPUIS-TTE INSCRIPTION MAGIQUE ET APOTROPAA

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    Lappui-tte du British Museum BM 35 807 [g. 2]

    Muse/Collection: Londres, British Museum, BM 35 807 (= n 2529 a), vitrine 189, ancienne Collection

    Christy. Achat 1886. Bb B 1 i du corpus.

    Provenance: Inconnue.

    Dimensions: H =22,5 cm L =34,5 cm l =25 cm.

    Matriau: Bois dur fonc.

    Type: Prol continu II.

    Description: Massif, il possde une colonne de section quadrangulaire et un cintre bien incurv.

    La face postrieure de la colonne porte une inscription grave sur quatre registres verticaux,

    le dcor est galement grav.

    Techniques: Monoxyle.

    Iconographie: Face antrieure colonne: Bs de face (reprsent comme sur les ivoires magiques) debout.

    Latralement, sur la colonne, un babouin tenant un il oudjat. Face postrieure colonne:

    trois signes nfr encadrs dun il wt de chaque ct.

    tat: Bois us par endroits.

    Inscription: Grave sur quatre colonnes verticales dlimites.

    Datation: Moyen Empire, ou dbut Nouvel Empire (daprs le muse 1250 av. notre re) daprs style,

    forme et texte.

    F. Ballod, Prolegomena zur Geschichte der Zwerghaften Gtter in gypten, Moscou, 1913, p. 24-25, 27.

    BM Guide: 1904, p.71(65); 1922, p.27 (10).

    E.A.W. Budge, The Mummy, Cambridge, 2e dition, 1925, p.247.

    W. Seipel, gypten, Grber und die Kunst, Linz, 1989, n406.

    Lobjet, massif, de proportions semblables celui dAthnes X128, est monoxyle, possdeune colonne de section rectangulaire et un cintre bien incurv. Le cintre est ssur, de partet dautre de larges ssures, la base est galement endommage, de petits manques au bas delinscription sont probablement des traces dusure. Cet appui-tte porte un dcor gur,daprs les descriptions 3 qui en ont t faites, sur la colonne latralement de chaque ct, unbabouin tenant un il wt , larrire de la colonne une reprsentation dune divinit tte lonine de type Bs ou Aha, de face, les mains sur les genoux . Juste au-dessus desquatre registres verticaux formant linscription, se trouvent trois signes nfr encadrs de deuxyeux wt .

    La forme de ces deux chevets est bien dnie et codie. La typologie que jai tabliepour les appuis-tte dtaille cette forme particulire nomme Prol continu II.

    3 F. BALLOD, Prolegomena zur Geschichte derZwerghaften Gtter in gypten, Moscou, 1913,p.24-25, et p.27 (photographie de Bs et delinscription); BM Guide: 1904, p.71 (65); 1922,

    p.27 (10) (description de liconographie, Bs, ba-bouin etc.); E.A.W.BUDGE, The Mummy2, Cambridge,1925, p.247 (description de liconographie, Bs,babouin etc.); W.SEIPEL, gypten, Grber und die

    Kunst, Linz, 1989, n406 (photographie de Bs etdun babouin, vue de 3/4).

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  • MILENA PERRAUD

    312

    Lapparition et le dveloppement de la forme Prol continu II dans le corpus des appuis-tte

    Le cintre est gnralement petit et bien incurv. La colonne peu haute peut tre desection circulaire, ovale, carre, rectangulaire, hexagonale ou octogonale. Presque tous lesartefacts sont en bois, trs rarement en pierre, en faence ou en verre et exceptionnellementen ivoire.

    Jusqu la XIIe dynastie, seul le type Prol continu I [Ba] est bien attest, lappui-tte estalors constitu dun cintre bien incurv mais peu pais, dune colonne mince et dune baseplate aux extrmits arrondies, peu large. Pour des raisons la fois de mode et defonctionnalit, une autre solution technique va merger, ce type dobjet stant avr assezfragile. Le type Prol continuII qui lui succde apparat sans doute en cette n du MoyenEmpire ou au dbut de la Deuxime Priode intermdiaire, supplantant peu peudnitivement la forme Prol continuI. Avec la forme Prol continuII, lappui-tte va gagneren stabilit, sa base va considrablement sallonger, sa colonne diminuer de hauteur, tandisque les dimensions du cintre et de la base vont saccrotre. En fait, les proportions de lobjet(rapport hauteur par largeur de la base) qui sinscrivaient dans un rectangle pour la formeProl continuI vont dsormais sinscrire dans un trapze pour la forme Prol continuII touten conservant un prol similaire. Mais cette nouvelle forme va se rvler toujours aussivulnrable, voire davantage, particulirement au niveau du cintre peu pais. La solutiontechnique de la forme Prol continu II, cause de la fragilit de sa conception, va exclure lapossibilit de fabriquer des artefacts de pierre. Dans le cas des chevets de Londres BM 35 807et dAthnes X128, il semble sagir de prototypes de cette forme, la base nest pas encoreexcessivement allonge, la colonne reste trs trapue pour ne pas accentuer la longueur de labase, mais lapparence gnrale semble prouve et dsormais, les chevets postrieursconserveront ces caractristiques, en les accentuant.

    Daprs les reprsentations, le chevet de type Prol continuII est labor ds laXIIIe dynastie4. Les artefacts de cette priode ne sont gure connus, hormis les deux appuis-ttedAthnes X128 et de Londres BM35807 ce dernier portant parmi les gurations de Bsou Aha primitif, les plus anciennes atteste sur un appui-tte , pourraient bien appartenir la n du Moyen Empire ou la Seconde Priode intermdiaire, cest--dire une priodeallant de la XIIIe la XVIIe dynastie. Ce sont lheure actuelle les seuls exemples permettantde situer lapparition de la forme Prol continuII. En effet, aucun appui-tte simple, sansiconographie ou sans inscription na t dat de cette poque par le contexte.

    4 Sarcophage en bois peint de Sobeka (T3 Be), XIIe-XIIIe dynasties (R.LEPSIUS, lteste Texte des Totenbuchsnach Sarkophagen des altgyptischen Reichs im Berliner Museum, Berlin, 1867, pl.XXXV).

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  • APPUIS-TTE INSCRIPTION MAGIQUE ET APOTROPAA

    313

    Les apotropaa: [g.3 a-b]description sommaire et appellations, hypothses pour une comparaison

    Il sagit des artefacts que lon a nomms longtemps ivoires magiques, btonsmagiques, couteaux magiques, boomerangs, etc. Ltude dHartwig Altenmller5 estla plus rcente et la plus complte sur le sujet; le corpus est important et il a choisi ladnomination dapotropaon, qui est moins discutable que toutes les anciennes appellationsde lobjet. Lapotropaon est un morceau mince divoire courbe, taill dans de livoiredhippopotame dont il garde la courbure, le plus souvent orn de gures et parfoisdinscriptions. Le contexte de dcouverte de ces objets est rarement prcis, ce qui ne permetpas de dduire une fonction ou une relation avec son possesseur.

    Lorsquil nest pas en ivoire, il peut tre en bois (bne), en statite, en terre crue, etc.;cest pourquoi il est ncessaire de proscrire comme terminologie ivoire magique et prfrerapotropaon, qui rend compte de la fonction magique de lobjet. Lusage prcis de cet objetest inconnu 6, parmi les lments qui viennent complter ltude mene par Altenmller,gure la probable reprsentation dapotropaa7 aux cts dappuis-tte sur les frises dobjetsdes sarcophages du Moyen Empire8. Les artefacts retrouvs et analyss par Altenmllermontrent de frquentes cassures, assorties de rparations antiques attestant de leur emploiet du fait que lobjet tait probablement tenu en son milieu9. Le muse du Caire conserveun ensemble dapotropaa, dont certains sont casss, rpars, comme lexplique Altenmller,mais lun dentre eux, portant le nCG9434 (JE30032)10, prsente des traces rostresen son milieu qui paraissent bien indiquer lendroit par lequel lobjet tait tenu, la couleurrostre sexplique par le contact avec la peau (transpiration, acidit).

    Ces apotropaa portent un dcor complexe de divinits protectrices, telles quellesapparatront dans le Livre des Morts ou sur des parois de tombes du Nouvel Empire, ouencore sur certains hypocphales, mais des lments rcurrents se retrouvent dans le rpertoireiconographique des chevets connus du Nouvel Empire (Bs, lion(nes) appuy(e)s sur le signes, Thouris, griffons, etc.)11. La comparaison avec des chevets contemporains est plusdifcile, faute dexemples; les deux artefacts dAthnes et de Londres donnent des indicationsplus prcieuses sur la reprsentation de Bs-Aha, la prsence dun babouin, lusage duneformule magique particulire, etc. Il est remarquable de noter lemploi dune formule magique

    5 H. ALTENMLLER, Die Apotropaia une die GtterMittelgyptensI et II, Rottweil, 1965; id., EinZaubermesser des Mittleren Reiches, SAK13,p.2-26.

    6 Id., op. cit., I, p.178-186. Il numre lensembledes hypothses proposes concernant la fonctiondun tel objet, mais aucune ne safrme vritablement.

    7 H.Altenmller (ibid., p.185, n. 3) a relev lareprsentation dapotropaa dans une tombe

    dEl-Bersheh, date probablement du Nouvel Empire.8 Sarcophage B1Bo, Boston MFA20.1882.27, El-

    Bersheh, XIe dynastie, paroi ouest lintrieur: cinqappuis-tte et au-dessus de lun deux, unapotropaon. PMIV, 179 (Tombe 10a); G LAPP,Typologie der Srge und Sargkammer von der 6.bis der 13. Dynastie, SAGA7, Heidelberg, 1993, p.74[B22a], g. 76 a; E.TERRACE, Egyptian Painting ofthe Middle Kingdom, The Tomb of Djehuty-nakht,

    New York, 1967, pl.63; G. STEINDORFF, Studi inmemoria di Ippolito Rosellini I, Pise, 1955, p.263.

    9 H.ALTENMLLER, op. cit., I, p.185. Lapotropaonest reprsent tenu la main, les cassures sontfrquentes, les textes pourraient le nommer par unmot dsignant la main r.t (ibid., p.184-186).10 Cf. pl.3b (dtail).11 Une tude de ces divinits protectrices et de

    leurs relations pourrait savrer intressante.

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  • MILENA PERRAUD

    314

    originale, une poque donne, sur deux types dobjets, appui-tte et apotropaa. Faut-ilmettre lhypothse dune parent entre ces objets (dcor semblable, inscription semblable),une proximit dans la fonction, je pense notamment la protection de la tte et du sommeil?Actuellement aucun document nouveau ne vient clairer cette hypothse.

    Les inscriptions magiques des diffrents artefacts

    Sur lappui-tte dAthnes, Muse archologique national, XXXXX 128, Bb 215 i [g. 1 a-c]

    1 2 3

    1-2 3

    face ct

    Z2Z2

    Z2

    Z2

    1. d-mdw jn s.w .w12: jnn13

    2. stpn sn14 n(y) n 3. ry .wt15 n Jmn Dd.wt16.

    1. Formule dire par les nombreux protecteurs: nous apportons2. et nous exerons notre protection de la vie autour3. du chef des tables doffrandes dAmon, Dedout.

    La formule est assez concise mais tout fait identique celle que lon peut trouver surcertains apotropaa de la n du Moyen Empire17.

    12 Graphie typique du Moyen Empire (WbI,228, 8).13 Utilisation rare dans ce type de formule du verbe

    jnj, habituellement, il sagit du verbe jj. Aucuneoccurrence du verbe jnj sur les apotropaa.14 Cf. WbIV, 339, 17; 340, 2.15 ry .wt: WbIII, 226, 18et Belegstellen; H.G.

    FISCHER, Egyptian Titles of the Middle Kingdom,

    New York, 1985, p.62, n973, et p.64, n1089;D.MEEKS, AnLex3, 78.2930 (tardif) = G.VITTMANN,Priester und Beamte im Theben der Sptzeit,Beitrg1, Vienne, 1978, p.70, 72-73; D.MEEKS,op. cit.3, 79.2141 = J.-P.CORTEGGIANI, Une stlehliopolitaine dpoque sate, dans Hommages la mmoire de S.SauneronI, BiEtud81/1, Le Caire,1979, p.123.

    16 Cf.PNI, 402, 13 (Dd.w, Moyen Empire); 403,5 (Dd.tw, Moyen Empire); 403, 21 (Dd.t, MoyenEmpire, trs frquent ou dbut du Nouvel Empire).Dd.wt pourrait tre un nom fminin, mais le titre ry.wtnest pas attest pour une femme et ne portepas de graphie particulire.17 H.ALTENMLLER, op. cit., I, p.69 (Louvre E3614

    + MMA26.7.1288); id., op. cit., II, p.107, n127.

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  • APPUIS-TTE INSCRIPTION MAGIQUE ET APOTROPAA

    315

    Sur lappui-tte de Londres, British Museum BM 35 807, Bb B 1 i [g. 2, peu visible]

    1 2 3 41

    Z2

    2

    3

    4

    1. d-mdw jn s.w (ou jp.wt18 3.w19) .w: jjn2. stpn sn s n snb3. n n jrf jb w r Wm 20

    4. smnf wm21 rf nr jmj-w.t22, n w snb.

    1. Formule dire par les nombreuses (divinits protectriceshippopotames et protecteurs Aha ou Bs)23: nous venons2. et nous exerons notre protection autour de la protectionde la sant3. et de la vie, an quelle (la protection) rende son cursain Ouhem,4. an quelle le renforce nouveau, le dieu Anubis,Vie Force Sant.

    Linscription est plus dveloppe que celle de lappui-tte dAthnes X128, mais seconstruit lidentique, dbutant par une formule introductive avec complment dagent,d-mdw jn s.w .w, suivie de la rcitation de la formule magique protectrice proprementdite sous la forme de stp-s24, explicitant le type de protection, protection de la vie et de lasant et le but de cette protection magique an quelle rende son cur sain nouveau.

    18 Signe E134 a.19 Signe C33 ou 34.20 Ici le mot Wm est considrer comme un nom

    propre, malgr sa graphie dciente: cf. PNI, 83,18 (Wm.t, nom fminin, Ancien Empire); ibid., 83,19-20 (Wmj, Wmjj, Moyen Empire); ibid., 83, 21(Wmw, Moyen Empire ou XVIIIedynastie). Il sem-blerait quil y ait jeu de mots et de signe avec lesecond terme wm employ dans son acceptioncourante ligne 4. Wm ne peut tre quun nomdaprs la construction stpn s () jrjf jb () rWm ().

    21 Cf. note prcdente. Ici wm signie nouveau.22 Depuis la n de lAncien Empire et au Moyen

    Empire, dnomination dAnubis: WbI, 73, 14 = LD II,48; Caire 20 337; Urk.IV, 300; EdfouI, 188.D.MEEKS, AnLex3, 79.0191.23 Il semblerait que les divinits fonctionnent par

    groupes les nombreuses divinits ; il sagitde gnies protecteurs, de divinits protectrices issuesde la croyance populaire, multiples par leurs nomset par leurs formes, et qui sont exceptionnellement

    nomms. La lecture est incertaine, pour le signeE134a (reprsentant Thouris de prol, appuyesur le signe s), je propose la lecture Jp.t, forme laplus ancienne du nom de la desse, et pour lepersonnage silhouette de Bs, de face , parcequil sagit des attestations les plus anciennes du nomde ces divinits. Cf.infra.24 WbIV, 339, 17; WbIV, 340, 1-2.

    Le Wrterbuch indique la forme stp-s que lonreprendra dans la terminologie, mme si la formeest dissocie dans le texte en stpn s(n).

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  • MILENA PERRAUD

    316

    La structure des inscriptions des chevetsde Londres BM 35 807 et dAthnes X 128, tude comparative

    Les deux inscriptions sont particulirement originales. Pendant lAncien et le MoyenEmpire, les seules inscriptions rencontres sur des appuis-tte sont des titulatures logieusesindiquant les fonctions et qualits de lJmw, du dfunt. Ici, il sagit dune formule spcique, caractre magico-religieux, apotropaque adresse au possesseur de lobjet. Elle est prsenteuniquement sur ces deux appuis-tte peu prs contemporains, et plus jamais par la suite.Il semble possible de situer ces objets aux environs de la Deuxime Priode intermdiaire,priode novatrice la qute des canons du Nouvel Empire, pendant laquelle les recherchesesthtiques, graphiques, linguistiques et thologiques montrent une diversit do mergentdes thmes annonciateurs du classicisme du Nouvel Empire.

    Le corpus des apotropaa rvle des inscriptions identiques celles des chevets dAthneset de Londres, ce sont dailleurs les seuls parallles existants.

    Appui-tte dAthnes X128: (1) d-mdw jn s.w .w: jnn (2) stpn sn n n (3) ry.wt n Jmn Dd.wt.

    Formule introductive avec complment dagent: d-mdw jn +noms de protecteurs imminence de lefcacit magique, ventuelle rcurrence: jnn stpn s, nous apportonsetnous exerons la protection, lemploi de ce verbe est rare, on trouve habituellement jjn,nous venons. On notera la forme: stp-s + + NN. Appui-tte de Londres BM35 807:(1) d-mdw jn s.w (ou jp.wt 3.w) .w: jjn (2) stpn sn s n snb (3) n n jrf jb w rWm (4) smnf wm rf nr jmj-w.t,n w snb.

    Emploi du verbe stp-s: alternativement, les deux inscriptions prsentent une constructiondiffrente avec le verbe stp-s. Linscription de lappui-tte dAthnes X128 utilise le verbeavec la prposition introduisant le nom du possesseur de lappui-tte, celle de LondresBM35 807 adopte la mme prposition pour cette fois prciser lobjet (en loccurrence icile type de protection), tandis quune autre prposition, lie directement aux verbes jrj et smn,mais sans aucun doute attache aussi au verbe stp-s, vient complter le sens en identiant lepossesseur de lappui-tte par lemploi de la prposition r.

    En rsum, les structures des formules se prsentent ainsi: Appui-tte dAthnes X128: stp-s + + NN. Appui-tte de Londres BM35 807: stp-s + + objet jrf et smnf () r + NN.Ces lments permettent de dbuter la mise en parallle avec les formules inscrites sur

    les apotropaa.

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  • APPUIS-TTE INSCRIPTION MAGIQUE ET APOTROPAA

    317

    Comparaison des formules gurant sur les deux appuis-tte dAthneset de Londres avec celles des apotropaa

    Les inscriptions sont localises sur les apotropaa le plus souvent sur larrire de lobjet(la face ne portant pas de reprsentation). Dans certains cas, les inscriptions sont mles auxgures. En principe, elles sont places en arc de cercle, suivant la courbure de lapotropaon,dans un bandeau grav dlimit 25. Parfois encore, linscription se rpartit en colonnesverticales26 sur lobjet, comme dans le cas des deux appuis-tte de Londres et dAthnes.

    La formule type des apotropaa est structure de la manire suivante, exactement commeles deux formules des appuis-tte: une formule introductive avec complment dagent d mdwjn + nom de protecteurs, suivie du corps de la formule(jj + stp-s), la formule peut trelaconique ou dveloppe27.

    La phrase introductive samorce, de manire invariable pour les deux chevets et lensembledes apotropaa inscrits, par la formule d-mdw, Formule dire par, suivie de la mentiondes protecteurs. Lappui-tte dAthnes X128 emploie pour dsigner les protecteurs uneexpression gnrique, s.w .w, les nombreux protecteurs, comme frquemment sur lesapotropaa28. En revanche, celui de Londres BM35807 innove et prsente une graphieparticulire dun mot ou dune expression difcile traduire voquant les nombreusesdivinits protectrices hippopotames et les nombreux dieux de type Bs ou Aha. Faut-iltranscrire, ligne1 de cet objet simplement s.w .w, en imaginant quil sagit dune graphieinsolite, trs image et novatrice; ou bien peut-on envisager de lire par exemple Jp.wt H.w,se rfrant des divinits de type hippopotames (Thouris, Ipet29) et de personnages de face, visage lonin de type Aha30 (Bs, etc.)?

    25 H.ALTENMLLER, Ein Zaubermesser ,SAK13, 1986, p.24 (MMA08.200.19).26 Id., Die Apotropaia I, p.64-65.27 Ibid., p.66-67.28 S.w .w(ibid., p.67, n.4). On peut gale-

    ment trouver mention simplement des protecteurs(ibid., p.67, n.3); deces nombreux protecteurs-ci (ibid., p.67, n.5); de ces dieux-ci (ibid., p.67,n.6).29 Le choix du nom dJp.t est d son anciennet

    et sa frquence, la graphie pourrait tout aussi bien

    dsigner Rr.t, T-wr.t, etc. Il sagit de divinits pro-tectrices hippopotames gnriques et nombreusesque lon connat mieux sous le nom de Thouris,sans doute dsignes par un collectif.30 Le nom est choisi parce quil apparat bien

    avant celui de Bs. Les divinits protectrices de typeBs-Aha ne sont connues jusqu prsent pour cettepriode que sous lappellation d(ApotropaonBerlin14207 = H.ALTENMLLER, op. cit., p.69; ibid.,II, p.11-12, n10. En ce sens, lappui-tte de Londresconrme la mise en relation de limage de Aha (sur la

    colonne) et de linscription. Linscription mentionneune multitude de protecteurs, et non un dieu isol, ilfaut remarquer que trs rarement limage des divinitsprotectrices de type Bs peuvent tre mises enrelation avec un de leurs noms. Des divinitsprotectrices, de type Ipet-Thouris ou Aha-Bs sontplus des protecteurs, sortes de magiciens, que desdivinits classiques relevant dun panthon oudune thogonie tablis par les textes. Il sagit dedivinits protectrices issues de croyances populaires,remontant sans doute des priodes trs anciennes.

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  • MILENA PERRAUD

    318

    La formule magique proprement dite peut tre subdivise en deux catgories, la plusancienne utilise la forme stp-s r31 + NN, lautre probablement plus rcente se construitainsi: stp-s + NN32.

    Lappui-tte dAthnes X128 possde une formule courte, assez condense, parallle celle des apotropaa, lexception de lemploi du verbe jnj apporter la place du verbe jjvenir. La phrase commence par la formule avec complment dagent, puis lexplicationdu rite de protection et le type de protection, protection de la vie dans le cas de lappui-tte(ou de la sant), avec stp-s + NN33.

    Lappui-tte de Londres BM35807 prsente une phrase dveloppe plus complexeintroduite par la formule avec complment dagent, puis le verbe jj, la forme stp-s + objet(prcisant le type de protection, ici protection de la vie et de la sant)34; suit un membrede phrase indit sur les apotropaa: jrf + r + NN, smnf + rf, o la structure indique lafonction de la protection, rendre le cur sain et le renforcer. Une remarque simpose,le nom propre du possesseur de lobjet est indiqu, il est introduit par la prposition r,qui se rattache par la proximit aux verbes jrj et smn, mais galement par diffraction stp-s,induisant ainsi la structure stp-s + objet () + r + NN. Cette inscription se rattacheraitalors la srie considre comme plus ancienne35 par H.Altenmller36.

    Pour le groupe des apotropaa disposant de la formule stp-s , on obtient des datationsallant de 1850 1750 avant notre re, tandis que pour le groupe utilisant stp-s r, la priodevalue par les inscriptions connues va de 1950 1650 avant notre re. Cette analyse nefournit pas vritablement de critre discriminant pour lantriorit de lune ou lautre formule,cependant, il semble que cest la forme stp-s qui a survcu majoritairement au NouvelEmpire. Cela permet de situer les deux appuis-tte, entre 1750 et 1650 avant notre re,puisque leur apparition correspond au moment o lusage de lapotropaon est remis enquestion et tant donn que ce type de formule est unique et gure exclusivement sur lesapotropaa et sur les deux chevets dAthnes et de Londres.

    31 Pyr. 4d; FCD, p. 254; WbIV, 339, 17 - 340, 1.32 FCD, p.254; Urk.IV, 222, 4; 225, 13; 260, 14.33 Stp-s (CaireCG9438[1780 av. notre re]

    = A.H. GARDINER, PSBA25, 1903, p.334-336;H.ALTENMLLER, op.cit. I, p.68, n. 2; ibid., II,p.40-41, n 44.stp-s n n NN: LouvreE3614 +MMA26.7.1288 (1800 av.notre re) =H.ALTENMLLER, Die ApotropaiaI, p.69; ibid., II,p.102, n127.stp-s n snb NN: Bruxelles E2673 (1850 av.notre re) = ibid., I, p. 69; ibid., II, p.20-21, n20.stp-s n snb n n NN: MMA 22.1.65

    (1750 av. notre re) = ibid., I, p. 69; ibid., II, p.82-83,n98.34 Pas de parallle avec les apotropaa,

    habituellement introduit toujours un nom.35 cause de lattestation de stp-s r dans les

    Textes des Pyramides: Pyr. 4d. Mais les datationsdes apotropaa des deux sries sont sensiblementles mmes.36 Stp-s r:

    Berlin 14 207 (1800 av. notre re): H.ALTENMLLER,Die Apotropaia I, p.68; ibid., II, p.11-12, n10.Bruxelles E 6361 (1750 av.notre re): ibid., I, p. 67,n. 11; ibid., II, p.21-22, n21.

    Koer A100 (1750 av.notre re): ibid., I, p. 68;ibid., II, p.43-44, n48.Londres, BM 18 175 (1850 av.notre re): ibid., I,p. 68, n. 1; ibid., II, p.50, n56.Londres, BM 65 439 (1700 av. notre re): ibid., I,p. 68; ibid., II, p.58, n66.Mnich 2826 (1650 av. notre re): ibid., I, p. 68;ibid., II, p. 73, n86.MMA 08.200.19 (1750 av. notre re): ibid., I, p. 68;ibid., II, p. 76-77, n90.MMA 22.1.96 (1950 av. notre re): ibid., I, p. 68;ibid., II, p.84, n100.

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  • APPUIS-TTE INSCRIPTION MAGIQUE ET APOTROPAA

    319

    Les inscriptions des apotropaa sont toutes du modle de ces inscriptions magiques quiviennent dtre dtailles. Un exemple cependant marque un paralllisme, empruntau rpertoire des appuis-tte ou prcurseur de la thmatique de la protection de la tte 37.En effet, un apotropaon mentionne dans son inscription des ennemis et des ttes coupes 38,Formule dire: coupe la tte de ton ennemi et de ton ennemie, qui entrent dans lachambre de lenfant dans une formulation courante dans les textes magiques et desTextes des Sarcophages 39, et conceptuellement proche de celle qui va constituer leschapitres166 et 151C du Livre des Morts, consacrs au chevet40 et la protection de latte, et se positionne ainsi comme un acteur possible dun rituel de protection de la tte auxcts de lappui-tte la n du Moyen Empire et la Deuxime Priode intermdiaire,laissant ensuite la place, puisque abandonn progressivement, au chevet seul.

    Liconographie des diffrents artefacts, similitudes et spcicits

    Seul le chevet de Londres porte un dcor gur, mais celui-ci est particulirement novateuret se rvle un exemple unique, directement inspir par liconographie des apotropaa commedans le cas des inscriptions. Alors que les inscriptions magiques des deux appuis-tte dAthneset de Londres semblables celles des apotropaa ne perdureront pas et resteront des cas isols,liconographie mergeante partir de prototypes comme le chevet de Londres va se mettreen place et se dvelopper, crant des modles iconographiques rcurrents qui eurirontau Nouvel Empire: Bs de face, masques de Bs, Bs de prol

    Reprsentations de babouins

    Lappui-tte de Londres porte un dcor gur, daprs les descriptions qui en ont tfaites, sur la colonne latralement de chaque ct, un babouin tenant un il wt .

    Il sagit dune attestation singulire de reprsentation de babouin sur un appui-tte,aucun autre artefact du corpus que jai runi ne porte ce type de reprsentation.

    Les apotropaa montrent parfois des reprsentations de babouin, parfois tenant un il,assis ou marchant, avec une amme ou une lampe.

    37 Lantriorit de la formulation de la ncessitde protection, en coupant la tte des ennemis,semble appartenir lapotropaon, cependant, lesTextes des Sarcophages mentionnent dj les pr-cautions prendre le jour de couper les ttes,en relation avec le chevet.38 Copenhague 7795: H.ALTENMLLER, Die

    Apotropaia I, p.69; ibid., II, p.45-46, n50.

    39 Formule232 (CTIII, 300, a-e); formule823(CTVII, 23, 1- 24, f), par exemple.40 Formule668 des Textes des Sarcophages

    (=TP , formule320). P. BARGUET,les chapitres313-321 des Textes des Pyramides et la naissancede la lumire, RdE22, 1970, p.13; J.F.BORGHOUTS,The Magical Texts of Papyrus Leiden I348,OMRO51, Leyde, 1971, p.101; Ph.DERCHAIN,

    Nouveaux documents relatifs Bbon(bbwj),ZS90, 1963, p.22-25; id., Bbon, le dieu et lesmythes, RdE9, 1952, p.23-47; J.ZANDEE,Sargtexte um ber Wasser zu verfgen (Cofn TextsV8-22; Sprche 356-362) JEOL24, 1975-1976,p.23-24. Comparer avec la formule674 des Textesdes Sarcophages.

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  • MILENA PERRAUD

    320

    Babouins sur les apotropaa ou objets magiques du Moyen Empire:

    tejbO:noitataD

    erertontnavaseuqihpargoilbibsecnerfR

    aledebmot,etitatsneetplucsetteugaBIIX e niuobabel,silopoilHdsrp,eitsanyd

    linuteemmaenutnavedtneitessissatw

    Xn0971 IIe .nyd,seyaH.C.W tpygEforetpecSehT ,I

    .341.g,822.p,3591,kroYweN

    noaportopA muesuMsehcsitpygnilreB,.70241

    linutnanettnahcramniuobaB tw .X0081 IIe .nyd

    ,rellmnetlA.H eiddnuaiaportopAeiDsnetpyglettiMrettG .01n,11.p,II.lov,

    noiaportopA .3071.30AFMnotsoB,.sissaniuobaB

    IIX0571 Ie .nyd dibI .31n,51.p,II.lov,.

    noiaportopA dnaltocSfomuesuMlayoR,tnahcramtuobedniuobabeL.398.1291.En

    engisnuruseiuppasteepmalenutneit s .Xn0971 IIe .nyd

    ,uairruoB.J slatroMdnashoarahP ,;201n,411.p,8891,egdirbmaC

    ,rellmnetlA.H .tic.po ,II.lov,.23n,03.p

    noiaportopA .7349CGCeriaC,linutnanettnahcramniuobaB tw .

    X0571 IIIe .nyd dibI .34n,04-93.p,II.lov,.

    noiaportopA reginurT-reoKnoitcelloC,.tnahcramniuobaB.enrecuL,001A

    X0571 IIIe .nyd dibI .84n,44-34.p,II.lov,.

    noiaportopA muesuMhsitirB,serdnoL,?niuobaB.27702MB

    X0571 IIIe .nyd dibI .75n,25.p,II.lov,.

    noiaportopA muesuMhsitirB,serdnoL,linutnanetniuobaB.52442MB tw .

    X0581 IIe .nyd dibI .95n,35.p,II.lov,.

    noiaportopA muesuMhsitirB,serdnoL,?tnahcramniuobaB.B09183MB

    X0571 IIIe .nyd dibI .26n,65.p,II.lov,.

    noiaportopA muesuMhsitirB,serdnoL,.ipuorccaniuobaB.29183MB

    Xtubd0591 IIe .nyddibI .36n,75-65.p,II.lov,.

    noiaportopA ,egelloCytisrevinU,serdnoL,61/73UdO.CUnoitcelloCeirteP

    ?tuobedimomniuobaBVX-VX0061 IIe .nyd dibI .97n,86.p,II.lov,.

    noiaportopA natiloporteM,kroYweN,thsiL91.002.80AMM,muesuM

    .)siofxued(emmaenucevasissaniuobaBX0571 IIIe .nyd dibI .09n,67.p,II.lov,.

    noiaportopA natiloporteM,kroYweN,nutnanetniuobaB19.1.68AMM,muesuM

    li tw .X0281 IIe .nyd dibI .411n,59-49.p,II.lov,.

    noiaportopA -resnocedueil,muessemaR,tnanettnahcramniuobaB.unnocninoitav

    linu tw engisnurusyuppa, s ?IIX0381 e .nyd

    dibI ,llebiuQ.E.J;.531n,901.p,II.lov,.ehT muessemaR ;aIII.lp,8981,nodnoL,

    ,eggeL.F ABSP ,461.p,6091,82.95.g6.lp

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  • APPUIS-TTE INSCRIPTION MAGIQUE ET APOTROPAA

    321

    41 Cela est frquemment le cas. Le babouin neporte mention daucun nom, comme dailleurs lesreprsentations de Bs sur les appuis-tte. Sur laquestion de lanonymat et de ses diffrents traits,cf.E.BRUNNER-TRAUT, L I, Anonymitt, col.281-291, s. v. Anonymitt der Gtter.42 L. STRK, L IV, 1982, col.917, s. v. Pavian.43 Ph. DERCHAIN, RdE 9, 1952, p.32.44 Pyr., 516, 139b, par exemple. Cf. E.OTTO,

    LI, 1975, col.675, s.v. Bebon; Fr.VON BISSING,Die altafrikanische Herkunft des Wortes Pavian,SBAW, 1951, p.2-15; Ph.DERCHAIN, op.cit.,

    p.23-47; id., Nouveaux documents relatifs Bbon, ZS90, 1963, p.22-25; E.EDEL,Beitrge zum altgyptischen LexikonIII, ZS81,1956, p.74-76.45 Formule320 des Textes des Pyramides et 668

    des Textes des Sarcophages. Cf. note prcdente etgalement P.BARGUET, op. cit., p.13; J.F.BORGHOUTS,op. cit., p.101; J.ZANDEE, op. cit., p.23-24.46 Formule359 des Textes des Sarcophages

    (version A1C).47 Formule 63 a.48 E.HORNUNG, Das Totenbuch der gypter, Zrich,

    Mnich, 1990, p.260, 17 (formule 134); Pyr. 962.49 H.ALTENMLLER, op. cit ., p.117, n.62.50 Ibid., p.54.51 D.KURTH, LVI, col.504, s. v. Thot.52 Ibid., col.505.53 Cest habituellement Horus qui accomplit ce

    travail, il intervient dans la formule166 du Livre desMorts. Une tude des diffrentes versions de cechapitre est prsente dans ma thse: Appuis-ttede lgypte pharaonique. Typologie, signicationset textes.

    La signication du babouin tenant un il wt ou une lampe ou une amme sur lesapotropaa ainsi que sur le chevet de Londres BM35807, entre la n du Moyen Empire et laDeuxime Priode intermdiaire, ne se rsume pas de manire certaine la reprsentationde Thot babouin. Le problme repose, en effet, une question de chronologie et celle delanonymat de la divinit reprsente 41. Celle-ci pourrait aussi bien voquer Bbon 42,cynocphale terriant et protecteur, divinit lunaire, en relation avec lil (comme Thot),matre des portes du Ciel et de la Nuit, qui accompagne parfois la barque du Soleil 43. Connuds les Textes des Pyramides44, il est mentionn dans les Textes des Sarcophages, commecelui qui a mis lcart la nuit45 et surtout le premier ls dOsiris, qui runit lui toutdieu dans lorbe de son il Hliopolis46. Le Livre des Morts47 fait allusion un Bbonprotecteur, assimil au dfunt, qui le prserve le du feu et de la soif; son rle apotropaqueest prpondrant. Cependant, il faut retenir le rle de Bbon en relation avec la nuit, avec laprotection (comme Bs-Aha, cest un protecteur terriant) nocturne et diurne, et surtout laprsence dun tel babouin sur nombre dapotropaa.

    Lhypothse du babouin comme guration de Thot sur cet appui-tte trouve galementdes fondements mythologiques solides alors que liconographie ne le conrme pas demanire satisfaisante, puisquil est celui qui coupe les ttes et arrache les curs des ennemisdu dfunt48, il combat dans la barque de R contre les ennemis49. Cest alors peut-tre luiqui se trouve reprsent sur les apotropaa, parmi un dl de divinits protectrices le plussouvent zoomorphes ou hybrides50. Ses relations avec lil lunaire, quil cherche, protgeet soigne51, et celles quil entretient avec Anubis52 en font une divinit complexe, protec-trice et terriante, capable de protger le dormeur ou le dfunt an que sa tte ne soit pastranche53.

    Le choix de la guration dun babouin, quil sagisse de Thot, Bbon ou dune autredivinit sur un chevet va rester isol, et ne sera pas, ma connaissance, remploy par lasuite sur dautres appuis-tte.

    Les apotropaa afchent une iconographie dans laquelle apparaissent les mmes divinitsque sur cet appui-tte et permettent de donner un terminus ante quem pour la datation.

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  • MILENA PERRAUD

    322

    54 F. BALLOD, op. cit., p.27.55 H.ALTENMLLER, LI, col.720-724 s.v. Bes;

    id., Die Apotropaia, p.152-155; F. BALLOD, op.cit.,p.28 -32; H.BONNET, RRG, p.101-109; B. BRUYRE,Rapport sur les fouilles de Deir el-Mdineh 1934-1935, FIFAO16, LeCaire, 1939, p. 93-108; J.\ERNY,A.H.GARDINER, Hieratic ostraca, Oxford, 1957,pl.XXXVII, recto5-6; G.VAN DASEN, Dwarfs inAncient Egypt and Greece, Oxford, 1993, p.75(lauteur fait le point sur les origines et les fonctionsde Bs [p.55-83]); E.HORNUNG, Conceptions of Godin Ancient Egypt, Londres, 1983, p.180; G.JQUIER,Nature et origine du dieu Bs, RecTrav37, 1915,p.114-118; M.MALAISE Bs et les croyances solai-res, Studies in Egyptology presented toM.LichtheimII, Jrusalem, 1990, p.680-729;D.MEEKS, Gnies, anges et dmons, SourcOr8,

    Paris, 1971, p. 52-55; id., le nom du dieu Bs etses implications thologiques, The IntellectuelHeritage of Egypt. Studies presented to LszloKkosy, StudAeg14, 1992, p.423-436; id., Dieumasqu, dieu sans tte, ArchoNil1, 1991, p.1-15; G.MICHALIDIS, Bs aux divers aspects, BIE45,1955, p.59-93; M.PERRAUD, Un raccord au Lou-vre, lappui-tte E4231 = E4293 gurations deBs, RdE49, 1998, p. 161-166, pl.XXII-XXV;J.F.ROMANO, The Origine of Bes-image, BES2,1980, p. 39-56; id., The Bes Image in PharaonicEgypt, New York, 1989; id. , Notes on theHistoriography and History of the Bes Image inAncient Egypt, BACE9, 1998, p. 89-105; Y.VOLOKHINE, Dieux, masques et hommes: proposde la formation de liconographie de Bs, BSEG18,1994, p.81-95; id., La frontalit dans liconogra-

    phie de lgypte ancienne, CSEG6, Genve, 2000,p.69-75.56 Caractristiques releves par J.F.Romano

    (op.cit. , p.39-56) pour Bs pour la priode: MoyenEmpire Deuxime Priode intermdiaire.57 J. BOURRIAU, op. cit., 1988, p.111-112, n98

    (XIIe-XIIIe dynasties).58 J.E.QUIBELL, op. cit., pl.III; J. BOURRIAU, op. cit.,

    p.111, g.1.59 J.GARSTANG, ElArabah. A cemetery of Middle

    Kingdom, ERA, Londres, 1901, pl.V E3, XI.60 J.F. ROMANO, op. cit., p.41-42 (Brooklyn

    16.580.145).61 Ibid., p.43. Amulette Brooklyn 37.912E.

    Reprsentation dune divinit Bs-Aha de face [g.3 b]

    Lappui-tte BM35807 fait gurer sur une face de la colonne, loppos de linscription,limage dune divinit tte de lion de type Bs - Aha sans couronne, de face, les mains surles genoux 54.

    Lapparition de liconographie de Bs-Aha de face55 est assez difcile dater avecprcision, nanmoins, elle est antrieure la XVIIIe dynastie, cause de critres stylistiquesassez bien dnis. Bs peut tre nain, androgyne, ou exhiber un corps humain muscl. Dansle cas de lappui-tte de Londres, ainsi que sur les apotropaa, les jambes de Bs-Aha nemontrent rien de la lourdeur du corps56 qui est usuelle au Nouvel Empire. Il ne sagit ici, auvu des hypothses traditionnellement mises, ni dun nain, ni dun pygme, ni dunpersonnage au corps excessivement muscl, mais dune divinit avec un corps plutt minceet des jambes assez proportionnes, limage dune statuette divoire de Sedment57. Parfois,il est presque androgyne, comme la gurine du Ramesseum58, proche galement de lareprsentation dune bote en ivoire provenant dAbydos59. Il semble que, durant le MoyenEmpire et la Deuxime Priode intermdiaire, Bs-Aha ait t reprsent le plus souvent,de face, jambes chies, bras rejoignant labdomen, tenant ou non des serpents, les jambesencore assez nes60. Le torse porte assez rarement des rainures (ou traces indiquant lamusculature)61, la tte narbore pas de plis lonins (ou des scarications62) comme ce sera lecas la XVIIIe dynastie.

    Un dcor particulier sur le chevet de Londres

    Un autre lment du dcor du chevet de Londres, indit, proche des dcors de stles oude sarcophages apparat; en effet, juste au-dessus des quatre registres verticaux formantlinscription, se trouvent trois signes nfr encadrs de deux yeux wt . Bien que lesapotropaa portent frquemment la reprsentation dun seul il wt, lornement complexe

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  • APPUIS-TTE INSCRIPTION MAGIQUE ET APOTROPAA

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    ne recle pas une signication claire lorsquil est plac sur un appui-tte. Un seulautre appui-tte est orn de deux yeux wt et date lui aussi du Moyen Empire ou de la nde la Deuxime Priode intermdiaire63. Le motif de la paire dyeux wt, sans les signes nfr,est prsent sur les fausses-portes ds la VIe dynastie64 et se dveloppe sur les sarcophages duMoyen Empire65 et les stles prives encadrant les signes n, n, ws66; il peut avoir unevaleur protectrice67, mais aussi permettre au dfunt, ou plus prcisment son ba, de participerau lever du soleil (participer au cycle solaire) et de voir les offrandes qui lui sont destines68.Ce motif apparat exactement de la mme manire sur une stle du Moyen Empire conserveau muse du Caire69: cest lun des rares parallles.

    Linterprtation est hsitante, faut-il comprendre un jeu de signes qui indiquerait que lepossesseur de lobjet ou le dfunt pourrait conserver sa beaut, m nfrw70, ou toutes lesbonnes choses nfrw71, quil pourrait voir parfaitement72? Une dernire hypothse dnoteraitun jeu graphique, faisant des signes nfr, un indicateur du systme respiratoire73, les deuxyeux permettant de voir, gurant en quelque sorte un substitut de la tte du dfunt oudu possesseur de lobjet. Bien entendu, les diffrentes hypothses sont susceptibles de se mler,de se confondre, de jouer les unes avec les autres.

    Problmatique des apotropaa:usage et reprsentation, notes et remarques

    Lanalyse parallle des inscriptions et du dcor des appuis-tte de Londres BM35807et dAthnes X128 et des apotropaa (sur la base du corpus tabli par Altenmller) apportedes lments nouveaux. Lusage dinscriptions similaires sur des objets a priori sansinterconnexion soulve lhypothse dun lien de parent entre ces deux types dobjets.Des circonstances particulires permettent de lenvisager. Dune part, lusage de lapotropaon

    62 Il est possible que les marques horizontales,les plis sur le front de Bs soient en ralit des sca-rications. Comparer la reprsentation de Bs(XVIIIedynastie) aux documents connus montrantdes scarications. Cela attesterait de lorigine afri-caine de Bs. Cf. T.CELENKO, Egypt in Africa, India-napolis, 1996, p.84, g.74-75 (University of Chi-cago14648): tte de Nubien avec scarications surle front (nouvel Empire, XXedynastie, rgne deRamssIII, Mdinet Habou, fentre des apparitions).Les scarications sont des signes distinctifs, desmarques dafliation un groupe ou un indicateur delinitiation. Dans lgypte antique, la reprsentationdes scarications indique chaque fois quil sagitdun non-gyptien: un Nubien, par exemple. On peutciter un autre exemple: sur un relief de la fte dOpetdu temple de Louqsor se trouve un danseur portantdes scarications faciales.

    63 Ab/Ba ex 4 i du corpus des chevets =CaireJE39 987 (Assiout).64 S.WIEBACH, Die gyptische Scheintr.

    Morphologische Studien zur Entwicklung undBedeutung der Hauptkultstelle des Alten Reichs,HS1, Hambourg, 1981, p.160-163.65 G.LAPP, op. cit., p.110, g.128 (Meir M33 et

    M40); p.152 g.161-162 (Achmim) o le motif seprsente en relation avec des offrandes alimentaires.66 A.HERMANN, Die Stelen der Thebanischen

    Felsgrber der 18. Dynastie, gForsch11,Glckstadt, Hambourg, New York, 1940, p.53-55.67 A.M.BLACKMAN, The Ka-House and the

    Serdab, JEA3, 1914, p.253.68 H.WILLEMS, Chests of Life. A Study of the

    Typologie and Conceptual Development of MiddleKingdom Standard Class Cofns, MVEOL25,Leyde, 1981, p.120, 228.

    69 CG20 754(PM I, 2, 800). H.O.LANGE,H.SCHFER, Grab- und Denksteine des MittlerenReichsII, CGC, Berlin, 1902, p.387-388; ibid., IV,pl.LIX; G.DARESSY, Notes et remarques,RecTrav14, 1893, p.21-22.70 WbII, 260, 2-4; R.HANNIG, Handwrter-

    buch,1132.71 WbII, 259, 2.72 Nfr nfr nfr(WbII, 253, 18). Une objection se

    prsente: lexpression ne semble atteste qu laXVIIIe dynastie.73 J.BERGMAN, Quelques rexions sur nfr nfrt

    nfrw, Actes du XXIXeCongrs international desOrientalistes, Section organise par G.Posener,gyptologie1, Paris, 1975, p.8-14.

    BIFAO 102 (2002), p. 309-326 PERRAUD (Milena)Appuis-tte inscription magique et apotropaa. IFAO 2014 BIFAO en ligne http://www.ifao.egnet.net

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    se concentre au Moyen Empire et la Deuxime Priode intermdiaire, avec des survivancespossibles au tout dbut du Nouvel Empire et, dautre part, les deux appuis-tte de Londreset dAthnes sont de peu antrieurs au Nouvel Empire. La prsence de Bs-Aha, selon lecanon ancien (antrieur au Bs de la XVIIIe dynastie), du babouin (cas unique) sur le chevetde Londres, en tmoigne, mme si, au-del de son non-conformisme, il est annonciateur deschevets du Nouvel Empire. Linscription des chevets dAthnes et de Londres, tellementinattendue sur un chevet et tellement banale sur un apotropaon, en rend galement compte.Cette inscription permet dapprendre au travers du corpus des apotropaa, quil peut exercersa protection de nuit comme de jour74, linstar de lappui-tte qui exerce sa protectiondurant le sommeil. Le thme de la protection de la tte pourrait tre un trait dunion entreles deux types dartefacts.

    Mme si la comprhension de la fonction des apotropaa nest pas rsolue, la confrontationavec les deux chevets dAthnes et de Londres a permis de conrmer les datationsapproximatives de manire bilatrale. Les deux appuis-tte apparaissent comme des modlesannonciateurs de la XVIIIe dynastie par liconographie, la prsence de Bs-Aha et lexistencedun texte magique protecteur, que lon oubliera au Nouvel Empire au prot du chapitre166du Livre des Morts.

    Les apports dune telle tude comparative sont indniables et ne font que rendre plusforte limpression que lapotropaon et lappui-tte partageaient une fonction, peut-tre cellede protger les dormeurs, ou de protger la tte, ou simplement de garantir son possesseurquilpuisse vivre en bonne sant.

    74 New York MMA15.3.197 par exemple: H.ALTENMLLER, op. cit., I, p.65, n.10.

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    Fig. 1a. Fig. 1b. ( Fig. 1a-c Muse archologique national dAthnes).

    Fig. 2. British Museum.Fig. 1c.

    BIFAO 102 (2002), p. 309-326 PERRAUD (Milena)Appuis-tte inscription magique et apotropaa. IFAO 2014 BIFAO en ligne http://www.ifao.egnet.net

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    Fig. 3a.

    Fig. 3b. British Museum.

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