Après la conférence de Jacqueline DUROC : Picasso, une autobiographie en peinture

Dans un amphithéâtre comble, madame Duroc bien connue et très appréciée des adhérents de l’UTL, a évoqué la vie et l’œuvre de Picasso, deux aspects de l’artiste si intimement liés que la

production du peintre est, très souvent le reflet de sa vie personnelle et sentimentale.

Né en 1881 dans un milieu artistique, il réalise, dès l’âge de 16 ans, des tableaux, dont un portrait

De sa mère, qui n’ont rien à envier aux meilleurs.

Peu après son installation à Paris, avec un ami, commence la période bleue (1901-1903) ainsi

baptisée parce que la teinte dominante est le bleu. Le suicide de son ami le conduit à aborder des

thèmes graves et très réalistes : il peint des marginaux, des aveugles et les portraits qu’il réalise

vont bien au-delà du portrait physique.

La fin de la période bleue coïncide avec la rencontre de Fernande Olivier avec laquelle il s’installe

au Bateau - Lavoir où ils vivront dans des conditions assez sordides. Là commence la période rose

aux thèmes plutôt mélancoliques au cours de laquelle il aborde les gens du cirque dont il se sent

proche et qu' peint dans leur intimité et non en spectacle.

À 30 ans, c’est le début du succès, mais Picasso a l’impression d’avoir déjà fait le tour et cela le

conduit à une simplification, visible dans un autoportrait où l’on note un décalage au niveau des

yeux : il est alors au tout début de l’expérimentation. Il va représenter Fernande d’une façon très

géométrisée ; on est là, dans les prémices du cubisme.

Le moment où il partage la vie d’Eva correspond à la période la plus hermétique : « La Femme à la

cithare » la représente sous la forme d’un instrument de musique.

En 1918, il épouse Olga et la naissance d’un Petit Paul le ramène à des scènes plus figuratives : des

maternités, des scènes familiales, des portraits de son fils.

Dès 1925, commence une période de tension, Picasso a rencontré une très jeune femme, Marie-

Thérèse, et ses peintures deviennent surréalistes : Olga est représentée comme une sorte de

monstre, une femme qui hurle en agitant des tentacules.

Après la naissance de Maya, fille de Marie-Thérèse, Picasso rencontrera une nouvelle muse, Dora

Maar dont il réalisera des portraits très colorés, puis Françoise Gilot, artiste peintre et écrivaine dont

il aura deux enfants, Claude et Paloma. Il s’installe à Vallauris où il s’adonne à la céramique, à la

sculpture et trouve une nouvelle inspiration dans les héros mythologiques.

C’est avec Jacqueline Roque qu’il épouse en 1961 qu’il terminera sa vie dans une grande villa à

Cannes, orientalisant ses peintures.

Madame Duroc, en évoquant cet immense artiste dont la vie a été une quête incessante, nous a

ouvert un monde fascinant, riche et complexe…