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L’Europe en mouvement Union européenne NA-56-03- 756-EN-C Après demain La recherche scientifique dans l’Union européenne

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L’Europe en mouvement

Union européenne

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Après demainLa recherche scientifique dans l’Union européenne

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Vous trouverez cette brochure ainsi que d’autres explications claires et concises à propos del’Union européenne en ligne sur: http://europa.eu.int/comm/publications

Commission européenneDirection générale de la presse et de la communicationPublicationsB-1049 Bruxelles

Manuscrit terminé en août 2004

Illustration de la couverture: Bilderbox.com

Une fiche bibliographique figure à la fin de l’ouvrage.

Luxembourg: Office des publications officielles des Communautés européennes, 2005

ISBN 92-894-8074-2

© Communautés européennes, 2005Reproduction autorisée

Printed in Belgium

IMPRIMÉ SUR PAPIER BLANCHI SANS CHLORE

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Après demainLa recherche scientifique dans l’Union européenne

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Un investissement pour l’avenir 3

Le rôle grandissant de l’UE dans la recherche 4

Le sixième programme-cadre 6

La société de l’information et les nanotechnologies 7

Santé, alimentation, environnement et gouvernance 9

De plus en plus haut 12

Création de l’espace européen de la recherche 14

Le Centre commun de recherche 19

L’avenir 21

Pour plus d’informations 22

Sommaire

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La recherche scientifique crée desconnaissances nouvelles sur le mondeet permet des inventions qui changentla vie. L’Europe peut s’enorgueillir d’unriche passé de découvertes et d’inven-tions. C’est elle qui, il y a 200 ans, lançala révolution industrielle. À l’heureactuelle, le téléphone mobile et lesavions Airbus font partie des nombreuxobjets quotidiens engendrés par lesefforts et l’imagination des Européens.

Le grand réseau mondial (world wideweb) a lui aussi été inventé en Europe,au sein de l’Organisation européennepour la recherche nucléaire (CERN) deGenève, même si peu de gens le savent.Le «web» a joué un rôle essentiel dansla réussite de l’internet, mais commeses utilisations commerciales se sontdéveloppées aux États-Unis, on leconsidère comme une invention exclu-sivement américaine.

Les entreprises et les instituts derecherche européens continuent de fairede nouvelles découvertes importantesen physique et dans les sciences de lavie et mettent au point, dans le domainede l’énergie et de l’information, des tech-nologies qui conditionneront le mondede demain, et même d’après-demain.

Les entreprises et les centres derecherche nationaux individuels enEurope n’ont cependant pas toujoursles ressources nécessaires pour faireface à la concurrence dans l’économiemondialisée actuelle. Ils doivent notam-ment affronter la concurrence de leursrivaux américains et asiatiques. Enoutre, les États-Unis et le Japon consa-crent chacun plus de moyens à larecherche que l’Union européenne (UE).

L’Union européenne et ses Étatsmembres ensemble doivent faire pluspour la recherche européenne. Lors du

Un investissement pour l’avenir

sommet de Lisbonne, en mars 2000,les chefs d’État ou de gouvernement del’UE sont convenus que l’Union euro-péenne devait s’efforcer de devenirl’économie la plus compétitive dumonde avant 2010. La recherche et lesnouvelles technologies ont un rôleessentiel à jouer dans la poursuite decet objectif et pour garantir la prospé-rité des Européens à l’avenir. Il importeen effet d’avoir à l’esprit qu’un bonnombre des emplois de demain serontcréés grâce aux investissementsconsentis aujourd’hui.

C’est la raison pour laquelle l’Unioneuropéenne promeut des programmesde recherche, finance des projets com-muns et s’efforce d’assurer l’utilisationla plus efficace possible des ressourcesdans toute l’Europe. L’Union euro-péenne élimine aussi les entraves qui,jusqu’à présent, ont gêné la coopéra-tion entre les scientifiques des diffé-rents pays. L’UE reconnaît que, en unis-sant leurs forces, les chercheurseuropéens peuvent rivaliser avec lesmeilleurs chercheurs dans le monde.

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Le réseau mondial (worldwide web) est une inventioneuropéenne.

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L’Europe soutient la recherche depuisprès de cinquante ans. Le Centre com-mun de recherche (CCR) faisait partieintégrante de la Commission aumoment de la fondation de la Com-munauté économique européenne, en1958. Le CCR était chargé de fournirdes avis scientifiques indépendants etun soutien technique à la Commissionet aux autres institutions communau-taires pour la construction et la mise enœuvre des politiques.

Au cours des années 80, lorsque futcréé le marché unique européen, lesinstitutions communautaires ontassumé des responsabilités plus largesen matière de stimulation et de coor-dination de la recherche scientifiquedans les États membres. À cette fin,une série de «programmes-cadres» ontété mis sur pied. Ces programmes-cadres, prévus pour quatre ans environ,sont chacun mis à jour pour tenircompte de l’évolution permanente dela recherche scientifique et technolo-gique et de l’évolution des priorités del’Union. Le premier programme-cadrecouvrait la période 1984-1987. Le pro-gramme-cadre actuel, le sixième, va de2002 à 2006.

Parmi d’autres dates importantes, onpeut citer:

1986: un nouveau traité (l’Acte uniqueeuropéen) confirme que la science estdésormais une responsabilité de l’UE.

1992: le traité sur l’Union européenne(traité de Maastricht) élargit le rôle del’UE dans la promotion de la rechercheet du développement technologique.

2000: les chefs d’État ou de gouverne-ment de l’Union européenne décidentde faire de l’UE l’économie fondée surla connaissance la plus compétitive etla plus dynamique du monde avant2010. Ils demandent que soit créé unespace européen de la recherche pourfaciliter la réalisation de cet objectif.

2003: les chefs d’État ou de gouverne-ment de l’UE conviennent de porter lesdépenses de recherche et de dévelop-pement (R & D) à 3 % du produit inté-rieur brut (PIB) avant 2010.

L’UE n’a pas attendu 2004 pour inclureles nouveaux États membres d’Europecentrale et orientale dans ses effortsdans le domaine de la recherche. Avant1992 déjà, plus de 3 200 projets d’unmontant total de 93 millions d’eurosont été financés pour assurer que lepotentiel et le savoir-faire scientifiquesde ces pays ne souffrent pas des réduc-tions draconiennes des financementsnationaux de la recherche après lachute du communisme. Dès 1998, lesinstituts, universités et entreprises deces pays purent participer pleinementaux projets de recherche dans lesmêmes conditions que leurs homo-logues de l’UE.

Après demain

Le rôle grandissant de l’UE dans la recherche

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Mieux comprendre les monstres des profondeurs

Plus de 200 cargos géants ont été perdus en mer au cours des vingt dernières années. Un bon nombred’entre eux ont été victimes de vagues «scélérates». Jadis mise sur le compte de l’imagination des marins,l’existence de ces véritables murailles d’eau n’est plus mise en doute par personne, et un consortium alle-mand a mis au point de nouvelles techniques permettant de les prévoir.

Le projet MaxWave réunit onze organisations de six pays de l’UE spécialisées en météorologie, en océano-graphie et en conception marine. Il a permis d’élaborer des modèles de prévision qui appliqueront des para-mètres statistiques pour mettre en relation le risque de vagues scélérates avec un événement climatiqueparticulier.

Les travaux du groupe ont déjà permis d’améliorer la sécurité maritime, par exemple par la mise en placede panneaux d’écoutille renforcés sur les vraquiers de haute mer. Le système radar embarqué utilisé par legroupe pour évaluer les événements extrêmes concernant les vagues est désormais commercialisé. Il pour-rait à terme être utilisé comme «boîte noire» par les navires.

Ce système surveille l’état de la mer en temps réel. Il fournit des évaluations de risques immédiates ainsique des données enregistrées en cas d’accident. Une combinaison du système radar embarqué et des tech-niques satellitaires aptes à détecter les caractéristiques de vagues individuelles permettra de surveiller degrandes étendues marines et fournira un état de la situation plus précis que ne le permettent les techniquesactuelles.

La recherche européenneveut sauver les navires des vagues «scélérates».©

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Le vaisseau amiral de l’Union euro-péenne en matière de recherche est lesixième programme-cadre. Ce pro-gramme, qui a été élaboré par la Com-mission européenne, a été adopté parle Parlement européen et les gouver-nements des États membres en juin2002. Il est prévu pour la période2002-2006 et son budget s’élève à17,5 milliards d’euros pour toute sadurée, soit une augmentation de 17 %par rapport au programme antérieur.Le sixième programme-cadre appliqueune nouvelle approche. Au lieu demettre l’accent sur le financement detoutes sortes de projets, le nouveauprogramme se concentre sur les poli-tiques futures, notamment la créationde l’espace européen de la recherche,c’est-à-dire une zone sans frontièresdans laquelle les ressources scienti-fiques pourront être mieux utiliséespour créer des emplois et rendre l’Eu-rope plus compétitive.Le but de l’espace européen de larecherche est:• de coordonner le programme-cadre

avec les autres initiatives internatio-nales, nationales et régionales dansle domaine de la recherche;

• d’inciter les centres de recherche àaccepter des chercheurs provenantd’autres pays;

• d’assurer que les chercheurs parta-gent leurs résultats.

Le programme-cadre vise à éviter toutdouble emploi et à aider l’Union euro-péenne à utiliser au mieux son poten-tiel. De manière plus spécifique, il cana-lise les ressources dans les sept do-maines prioritaires suivants, quiinfluencent tous la vie quotidienne, etont été spécialement choisis pour béné-ficier d’un soutien particulier:

• sciences de la vie (2,25 milliardsd’euros);

• technologies pour la société de l’in-formation (3,63 milliards d’euros);

• nanotechnologies (1,3 milliard d’eu-ros);

• aéronautique et espace (1,1 milliardd’euros);

• sûreté alimentaire (685 millionsd’euros);

• développement durable (2,12 mil-liards d’euros);

• citoyens et gouvernance (225 mil-lions d’euros).

Après demain

Le sixième programme-cadre

Mieux utiliser l’eau

Comment peut-on mieux utiliser l’eau chaude qui part à l’égout quand on prend une douche? Tel était ledéfi que s’était proposé de relever un groupe de petites et moyennes entreprises danoises, allemandes, espa-gnoles et britanniques. Dans le cadre d’un projet de recherche en coopération (CRAFT), elles ont élaboré denouveaux types d’échangeurs de chaleur permettant d’extraire de l’eau chaude une énergie qui est norma-lement perdue, afin de l’utiliser pour chauffer l’eau sanitaire.

Le groupe a essayé et imaginé plusieurs modèles, en vue d’élaborer un dispositif suffisamment petit pourêtre utilisable. Le groupe a finalement mis au point le dispositif de récupération de la chaleur «Warmit», quipeut être utilisé dans les douches combinées à des baignoires. À l’heure actuelle, le groupe envisage des dis-positifs encore plus petits qui pourront être montés sur les bacs à douche en usine. Cette technique est uti-lisable dans d’autres appareils domestiques, tels que les machines à laver, les lave-vaisselle et les baignoires.Comme la moitié de la chaleur perdue peut être récupérée, le potentiel en matière de réduction de la consom-mation énergétique et des émissions de gaz à effet de serre est énorme pour les habitations, les hôtels et les installations sportives dans toute l’Europe.

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À mesure que les ordinateurs et lesappareils électroniques se banalisent,le préfixe «e» devient omniprésent dansquasiment toutes les activités: travail,commerce, administration, santé, culture, enseignement.

L’industrie européenne a brillammentréussi dans le domaine de la télépho-nie mobile. Elle a mis au point la normeGSM (système mondial de communi-cations mobiles) et a joué un rôleessentiel dans la révolution numérique.Données, sons, images et textes sontdésormais traduits dans le même lan-gage binaire, ce qui permet de lestransmettre et de les recevoir sans pertede qualité et de combiner des moyensde communication tels que le télé-phone, la radio, la télévision et l’ordi-nateur, qui, auparavant, étaient dis-tincts.

Les applications utiles sont nom-breuses: protection de la vie privée,enseignement et formation, accès à lacommunication pour les personnesâgées et les handicapés, télétravail,

commerce et administration électro-nique, soins de santé en ligne et trans-ports intelligents. Une attention parti-culière est accordée à la sécurité, pourempêcher le piratage des informationsconfidentielles transmises par cesréseaux informatisés. Des équipementset des logiciels nouveaux rendront l’in-dustrie européenne plus compétitive etpermettront aux habitants de l’Unioneuropéenne de s’intégrer à la sociétéde la connaissance.

La science de l’infinimentpetitLe concept de «nanosciences», apparuil y a une vingtaine d’années, s’ap-plique aux technologies nanosco-piques, c’est-à-dire des technologies quipermettent de manipuler des compo-sants dont la taille est de l’ordre dunanomètre (milliardième de mètre — àtitre d’exemple, l’épaisseur d’un cheveuest de 80 000 nanomètres). Du faitqu’elle part de l’atome, cette science del’infiniment petit change radicalementla manière dont la technologie exploite

La société de l’information et les nanotechnologies

Ce clavier braille aideles aveugles à participer à la sociétéde l’information.©

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faces à fonctions spécifiques, descrèmes pour la peau et des dispositifsmédicaux tels que des valvules car-diaques artificielles. D’autres viendront.La recherche nanotechnologique aurades retombées sur quasiment tous lessecteurs dans les années à venir,notamment les soins de santé, les tech-nologies de l’information, la productionet le stockage de l’énergie, les maté-riaux nouveaux, la fabrication et l’en-vironnement.

L’exploitation de ces progrès exige unecollaboration entre experts d’une largegamme de disciplines telles que l’ingé-nierie, l’électronique, la chimie, la bio-logie, la physique, la science des maté-riaux et la métrologie. Aucun pays n’estcapable de relever ce défi à lui seul.

les propriétés des mondes atomique etmoléculaire.

Parmi les applications des nanotech-nologies, on peut citer: des nanorobotsà l’échelle atomique, qui pourront êtreinjectés dans le corps humain pour trai-ter des maladies; des nanopuces élec-troniques capables d’enregistrer et detraiter beaucoup plus d’informationsque les micropuces actuelles; des nano-fibres qui permettront de fabriquer desvêtements meilleurs et moins salis-sants; des nanomatériaux pour la réa-lisation de revêtements à haute per-formance, par exemple pour les avionset les engins spatiaux.

Sur le marché, on trouve déjà de nou-veaux types d’écrans d’ordinateur, despeintures résistant aux rayures, des sur-

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Airbus, qui lanceactuellement sa nouvelle générationd’avions, illustre lamanière dont les paysde l’UE collaborententre eux.

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Le premier séquençage complet dugénome humain et la découverte descellules souches, tous deux très récents,témoignent des fabuleux progrès de lascience dans le domaine de la santépublique. Une exploitation optimale deces découvertes exigera, cependant, detrès gros efforts de recherche à longterme.

La cartographie complète du génomehumain est un nouvel outil biologiquequi pourrait changer radicalement l’ap-proche du traitement des maladies. Ilpermettra de modifier des gènes défec-tueux et de mettre au point de nou-veaux médicaments. Les applicationspotentielles intéressent les maladies lesplus diverses, telles que les cancers etles troubles dus à l’âge (maladies d’Alz-heimer et de Parkinson), et celles liéesà la pauvreté (sida, malaria et tuber-culose).

Une nourriture plus sûre et plus saine

On peut dire que la nourriture estencore plus importante pour la vie quo-tidienne que les progrès de la méde-cine. Une des principales prioritéspubliques est d’assurer la sécurité et laqualité des denrées alimentaires. Enmai 2004, la Commission européennea mis sur pied le principal réseau derecherche mondial sur les maladies pro-voquées par le prion, agent infectieuxressemblant à un virus, qui attaque lesystème nerveux central. Ce réseau, quicompte 52 laboratoires dans 20 pays,regroupe 90 % des équipes euro-péennes de recherche travaillant surl’ESB (encéphalopathie spongiformebovine ou «maladie de la vache folle»),et sa forme humaine (maladie deCreutzfeldt-Jakob), et sur d’autres typesde maladies à prions. L’UE finance ce

Santé, alimentation, environnement et gouvernance

Des bactéries découvertes dans les

grottes préhistoriquesd’Altamira, dans le

nord de l’Espagne, ontété utilisées par des

scientifiques européenspour mettre au point

un nouvel antibiotiqueà large spectre. ©

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Après demain

réseau à raison de 14,4 millions d’eu-ros répartis sur cinq ans.

La biotechnologie a ouvert de nou-velles perspectives pour les agriculteurs,par exemple en créant des plantesgénétiquement modifiées. Ce dévelop-pement a déclenché un débat animé:les partisans des végétaux génétique-ment modifiés affirment qu’ils permet-tront de résoudre le problème de lafaim dans le monde, tandis que leursopposants redoutent leurs effets sur lasanté humaine et l’environnement.

L’UE encourage des recherches appro-fondies dans ce domaine pour assurerl’objectivité des débats. La recherchefinancée par l’UE aide également lanouvelle Autorité européenne de sécu-rité des aliments indépendante à éva-luer les risques alimentaires, à en infor-mer le public et à émettre desavertissements sanitaires, le caséchéant. Les aspects suivants sont étu-diés:

• maladies et allergies d’origine ali-mentaire (chronologie, géographie);

• effets de l’alimentation sur la santé;• traçabilité de la chaîne alimentaire;• manière dont les ingrédients des ali-

ments pour animaux peuvent avoirdes effets sur la santé humaine.

Respect de l’environnement et durabilitéLe bien-être n’est pas fonction seule-ment de l’alimentation ou des progrèsde la médecine, mais aussi de l’état dumonde. La gestion efficace des res-

sources, la protection de la biodiversité,la réduction de la pollution et lamanière d’affronter les changementsclimatiques ne sont que quelques-unsdes défis que l’homme doit relever.

La recherche dans les domaines dessciences de la vie, de l’agronomie, del’exploitation des ressources marines,des nouveaux matériaux, des techno-logies industrielles, de l’énergie — c’est-à-dire toutes les composantes du pro-grès contemporain — doit désormaistenir compte de la nécessité d’assurerun développement durable.

À cet égard, la liaison entre la produc-tion énergétique et la consommationest un facteur essentiel. L’Union euro-péenne soutient la recherche sur lamanière de réduire les émissions de gazà effet de serre et la mise au point detechnologies utilisant des sourcesd’énergie renouvelables, telles que labiomasse, l’énergie éolienne, solaire etmarémotrice. Le but est d’arriver à satis-faire 12 % des besoins énergétiques del’UE d’ici à 2010 à partir de ces sources.

Les transports sont responsables d’untiers de la consommation énergétiquede l’Union européenne et de près de30 % des émissions totales de CO2. Lesscientifiques étudient les façons deréduire la pollution imputable aux voi-tures, par exemple grâce à d’autrestypes de carburant, et d’élaborer denouvelles techniques de production quipermettront d’améliorer la qualité, lasécurité, le confort et l’efficacité envi-ronnementale et de réduire les coûts.

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La coopération internationale est unedes caractéristiques de la rechercheenvironnementale communautaire.L’Union européenne travaille avec laNASA dans le cadre du projet Theseo-Solve, qui étudie la chimie et la phy-sique de l’atmosphère. Pendant plus dedix ans, des ballons-sondes et desavions ont effectué des mesures dansla stratosphère pour évaluer les déper-ditions d’ozone à des altitudes diffé-rentes.

Une société plus ouverte et plus activeLa rapidité des progrès scientifiques ettechnologiques a des effets sur la ges-tion des sociétés — c’est-à-dire les rap-ports entre les autorités, le public et lesscientifiques. Le dialogue et la com-préhension mutuels sont très fragiles.L’Union européenne est désireused’améliorer la communication entre lesdifférentes catégories. Le public doitprendre conscience de l’importance desprogrès scientifiques et doit mieux lescomprendre. Les chercheurs doiventêtre attentifs aux préoccupations dupublic et aux questions éthiques quesoulèvent leurs travaux. Les respon-sables politiques et les décideurs doi-vent être ouverts et réactifs devant ceque pensent toutes les catégories de lasociété.

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Préparation d’un ballon qui ira mesurerl’appauvrissement de l’ozone dans la stratosphère.

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Après demain

L’homme a toujours été fasciné par leciel et l’espace. Grâce aux efforts derecherche européens, la fusée Arianeassure désormais le lancement d’envi-ron la moitié de tous les satellites dumonde, et Airbus construit en Europeenviron la moitié de tous les nouveauxavions de transport de voyageurs.

Les satellites européens mis en orbitepar des lanceurs européens fournissentaux entreprises, aux pouvoirs publics etaux personnes des télécommunicationsmeilleures, des transports plusdurables, une meilleure surveillance del’environnement, et permettent deréagir plus vite aux catastrophes natu-relles.

Des projets spatiaux soutenus par l’UEqui ont permis de cartographier desrégions reculées ont, par exemple, per-mis à des équipes de secours d’at-teindre des villages isolés en Afghanis-tan après le tremblement de terre de2001, grâce à une localisation précisepar satellite.

La recherche spatiale a des retombéesterrestres. Les technologies mises aupoint pour l’exploration de la terreengendrent des applications, renfor-cent la compétitivité des entrepriseseuropéennes, leur ouvrent de nouveauxmarchés et permettent d’atteindre desobjectifs stratégiques européens pluslarges. Chaque euro consacré à larecherche spatiale produit 3 ou 4 eurossous la forme de retombées écono-miques.

L’effort spatial européen a deux grandsobjectifs: le premier est de créer unebase technologique et industrielleambitieuse; le second est de promou-voir les sciences spatiales, pour en arri-ver à mieux comprendre la terre, le sys-tème solaire et l’univers lui-même.

Des satellites pour servirGalileo, un grand projet dans lequelcollaborent le secteur public et touteune chaîne de fabricants et d’utilisa-teurs, l’illustre parfaitement. Dansquelques années, les Européens et desutilisateurs dans le monde entier pour-ront profiter de tous les avantagesqu’offrira ce nouveau système avancéde radionavigation par satellite indé-pendant.

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Des avions pompierssont dirigés dans

le cœur du brasier par la navigation par

satellite.

De plus en plus haut

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Le système utilisera une constellationde trente satellites. Les données géo-graphiques et chronométriques qu’ilsfourniront seront utiles à une vastegamme d’activités civiles, telles que lanavigation aérienne et la gestion destransports routiers, ferroviaires et mari-times. Elles joueront également un rôledans l’aide humanitaire, l’évacuationde réfugiés, le maintien de la paix et larésolution des conflits.

Une autre initiative importante est lacréation d’une capacité européenneautonome en matière d’observation dela Terre grâce au programme GMES(global monitoring for environmentand security — surveillance mondialepour l’environnement et la sécurité).Cette initiative vise à fournir un sou-tien direct à différentes politiques com-munautaires, telles que celles enmatière de sécurité, d’environnement,d’agriculture, de pêche, de développe-ment et de transport.

Enfin, la nouvelle politique spatialeeuropéenne permettra de réduire la«fracture numérique», car les satellitespeuvent être utilisés pour promouvoirl’accès à l’internet non seulement dansles nouveaux États membres, mais éga-lement dans les régions reculées.

Le programme spatial européen estgéré par l’Agence spatiale européenne(ASE), avec qui l’Union européenne col-labore étroitement. En novembre2003, l’UE et l’ASE ont signé un nou-vel accord prévoyant une coopérationélargie dans des domaines tels quel’observation de la Terre, la navigationpar satellite et les lanceurs spatiaux.

Les transports aériens vontchangerLe transport aérien est un secteur enpleine croissance: on s’attend à un tri-plement de la circulation aérienne d’icià 2020. Cette croissance suscitera une demande mondiale d’environ15 500 nouveaux avions d’une valeurestimée de 1 300 milliards d’euros.

Le secteur aéronautique européen estdéjà un gros exportateur, dont le chiffred’affaires annuel s’élève à près de 70 milliards d’euros, et qui emploiedirectement 400 000 personnes et créeindirectement 1,5 million d’emplois. Cesecteur doit cependant faire face à uneconcurrence américaine très vive et doitrelever le défi de concilier, d’une part,une demande croissante de déplace-ments et, d’autre part, le respect del’environnement et le développementdurable.

Les mots d’ordre de la recherche dansl’aviation civile ont cessé d’être «plushaut, plus loin, plus vite», mais sontdésormais «plus sûr, plus propre, moinsbruyant». L’UE finance près de 30 % decette recherche.

Les fabricants d’avions ont cinq grandsobjectifs pour 2020:

• réduire les accidents de 20 %;• réduire de 50 % la pollution sonore

imputable aux aéronefs;• réduire de 50 % les émissions de

dioxyde de carbone;• réduire de 80 % les émissions

d’oxyde d’azote;• élaborer un système de contrôle de

la navigation aérienne capable detraiter 16 millions de vols par an.

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Il est arrivé trop souvent dans le passéque les chercheurs considèrent leurshomologues, notamment ceux desautres pays, comme des concurrentsplutôt que comme des collaborateurspotentiels. Les programmes-cadrescommunautaires antérieurs ont mis enbranle une coopération transfrontalièredans le domaine de la recherche. Cela

restait toutefois insuffisant. Lors dusommet européen de Lisbonne, enmars 2000, les chefs d’État ou de gou-vernement de l’UE sont convenus qu’ilfallait faire beaucoup plus. À cette fin,ils ont demandé que soit créé l’espaceeuropéen de la recherche.

Pour créer cet espace, il faut éliminerles barrières qui ont toujours divisé lacommunauté scientifique européenneen une mosaïque d’équipes nationales.Il faut rassembler les meilleurs cerveauxdu continent et les encourager à mettreen commun leurs efforts, à mettre l’ac-cent sur l’excellence et à œuvrerensemble pour atteindre des objectifscommuns.

De la même manière que le marchéunique a supprimé les frontières pourles marchandises, les services, les per-sonnes et les capitaux, l’espace euro-péen de la recherche permet aux scien-tifiques de travailler et de coopérer surdes projets dans toute l’Union euro-péenne. La libre circulation des idées etdes ressources donnera aux chercheurseuropéens les possibilités plus vastesdont jouissent déjà leurs homologuesaméricains.

La collaboration entre les scientifiquesest désormais plus active, mais ellen’est pas nouvelle. En effet, la coopé-ration européenne dans le domaine dela recherche scientifique et technique(COST) a fourni pendant plus de trente

Après demain

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Pendant longtemps, Lisbonne a été le point de départ de découvertes. En 2000, c’est ici que l’UE a déclaré sa volonté de faire reposer les emplois et la croissance sur la connaissance.

Création de l’espace européen de la recherche

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ans un cadre pratique pour coordonnerdes programmes financés au niveaunational.

Cette coopération a créé un vasteréseau regroupant près de 30 000scientifiques de 34 pays européensainsi que des organismes chinois, japo-nais, russes, indiens et canadiens pourdes projets dans les domaines destransports et des télécommunications,de la technologie alimentaire, de la

dynamique des fluides et de l’informa-tique.

Il y a également une coopération scien-tifique dans des organismes tels quel’Organisation européenne pour larecherche nucléaire (CERN), le Labora-toire européen de biologie moléculaire(LEBM), l’Observatoire austral euro-péen (ESO), l’Observatoire nord-euro-péen (ENO) et l’Agence spatiale euro-péenne.

Des engrais biologiques pour les agriculteurs chinois

Près des trois quarts des terres chinoises sont pauvres en phosphates, essentiels pour la croissance des plantes.De nombreux agriculteurs sont trop pauvres pour acheter les engrais chimiques dont ils auraient besoin pourproduire plus.

Mychintec, projet biotechnologique d’une durée de trois ans, auquel participent trois partenaires européenset trois partenaires chinois, a permis de mettre au point une méthode peu coûteuse, naturelle et respec-tueuse de l’environnement pour augmenter de 11 % la productivité des cultures de patates douces, de maïset de cassaves.

La méthode repose sur l’exploitation des propriétés d’amendement du sol que possèdent les champignonsmycorhiziens arbusculaires (CMA), présents naturellement dans le sol. Ces champignons, qui vivent en sym-biose avec les racines végétales, accumulent et libèrent des phosphates.

Les chercheurs ont prélevé des échantillons de sol et de racines dans trois régions chinoises. Ils ont isolé etcultivé les champignons, dont ils ont analysé et testé la capacité à fournir un supplément de phosphates auxplantes. L’entreprise chinoise a ensuite introduit les champignons dans un inoculat à base de sol, utilisablepar les agriculteurs.

Des engrais biologiques à champignons ne sont pas adaptés aux méthodes de culture européennes auto-matisées, mais la pratique chinoise de la plantation à la main facilite l’introduction de petites quantitésd’inoculat. Les engrais biologiques pourraient être commercialisés dans les deux ou trois ans suivant la per-cée scientifique.

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Enrayer la fuite des cerveaux

L’Union européenne doit disposer desuffisamment de scientifiques et dechercheurs si l’on veut que l’espaceeuropéen de la recherche réussisse. Àl’heure actuelle, ce n’est pas le cas.

L’UE forme proportionnellement davan-tage de docteurs en sciences et eningénierie que les États-Unis, maisbeaucoup choisissent l’émigration oud’autres métiers, parce qu’il existe demeilleures installations à l’étranger ouque les perspectives de carrière y sontplus intéressantes. À l’heure actuelle,85 000 chercheurs nés dans l’Unioneuropéenne travaillent dans le do-

maine de la recherche et du dévelop-pement aux États-Unis.

L’investissement représente une solu-tion. Les comparaisons internationalesmontrent que l’Union européenne aencore du chemin à parcourir avantd’égaler ses principaux concurrents. En2001, elle a dépensé 1,9 % de son PIBpour la recherche, contre 3,1 % pour leJapon et 2,8 % pour les États-Unis. Lefossé doit être comblé par des effortstant du secteur public que du secteurprivé.

La Banque européenne d’investisse-ment (BEI), le Fonds européen d’inves-tissement (FEI) et des institutions finan-cières privées sont encouragés à

Investir dans la recherche

Pourcentage du PIB investi dans la recherche en 2001

Source: Eurostat.

Union européenne États-Unis Japon

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accroître le financement. Depuis 2000,la BEI et le FEI ont investi plus de15 milliards d’euros dans la recherche,le développement et l’innovation. Ons’attend que le financement atteigne60 milliards d’euros d’ici à 2010.

En même temps, les États membres del’Union européenne sont activementencouragés à introduire des incitatifsfiscaux et d’autres mesures pour attirerdes investissements européens et étran-gers dans leurs efforts de recherchenationaux.

Ces mesures combinées aiderontl’Union à atteindre son objectif de fairepasser l’investissement dans larecherche à 3 % du PIB d’ici à 2010.Cette augmentation permettra de dis-poser de 700 000 chercheurs de plusd’ici à la fin de l’actuelle décennie.

La mobilité en EuropeEn outre, l’Union européenne renforceses efforts pour promouvoir la

recherche et offrir aux chercheurs despossibilités de carrière. Le sixième pro-gramme-cadre prévoit 1,58 milliardd’euros afin d’encourager les échangesentre scientifiques, de les confronter àde nouvelles idées et de les aider àdévelopper leurs connaissances dansdes laboratoires et des centres derecherche étrangers.

Quelque 9 000 chercheurs ont la pos-sibilité de travailler à l’étranger chaqueannée grâce au programme MarieCurie. Des scientifiques désireux de tra-vailler dans d’autres pays peuventconsulter un site internet spécialisé(http://europa.eu.int/eracareers),qui contient plus de 1 500 liens versdes organismes de recherche proposantdes bourses et des subventions, ainsiqu’une multitude d’informations per-mettant aux chercheurs d’être plusmobiles.

Ces efforts sont renforcés par le réseaueuropéen de centres de mobilité(réseau ERA-MORE). Ce réseau, créé à

Les universités européennesforment plus de docteursen sciences et en ingénierieque les universitésaméricaines.

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de scientifiques dont la coopérationinternationale a donné des résultatsexceptionnels dans tous les domainesscientifiques, ainsi que dans lessciences sociales.

Parmi les premiers lauréats, on peutciter une équipe de chercheurs néer-landais, italiens, britanniques et fran-çais. Ils ont découvert le lien génétiqueentre deux processus cruciaux danstoutes les cellules vivantes: la répara-tion de l’ADN et la fabrication de pro-téines par transcription de l’ADN.

Un des meilleurs projets pour inciter lesjeunes à embrasser des carrières scien-tifiques est le concours européen desjeunes scientifiques. Ce concours, dontla première édition a eu lieu en 1989,s’adresse à des candidats âgés de 15 à25 ans. Il est désormais ouvert aussi àdes participants originaires de paystiers.

Il est très encourageant de constaterque le nombre de femmes poursuivantune carrière scientifique est en aug-mentation. Entre 1990 et 2000, la pro-portion des étudiants de sexe fémininen sciences et en ingénierie dans l’en-seignement supérieur dans l’Union estpassée de 25 à 30 %. En 2001, 34 %des chercheurs universitaires étaientdes femmes.

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la mi-2004, regroupe plus de 200centres dans 33 pays européens. Il per-met aux chercheurs et à leur famille derésoudre les difficultés pratiques quesoulève un déménagement dans unautre pays pour y travailler.

Pour donner plus de sécurité aux scien-tifiques, la Commission européenne aproposé une charte européenne deschercheurs ainsi qu’un code deconduite couvrant des aspects fonda-mentaux tels que les méthodes derecrutement, les conditions d’emploi etla sécurité sociale.

Par l’amélioration des conditions géné-rales de la recherche et du développe-ment en Europe, l’UE a la volonté d’en-rayer la fuite des cerveaux et d’inciter àrevenir en Europe les scientifiques quil’ont déjà quittée, notamment pours’installer aux États-Unis.

Récompenser l’excellencePlusieurs initiatives ont été prises pourassurer la reconnaissance de réussitesscientifiques et pour éveiller l’intérêtdes jeunes pour les sciences.

Le prix Descartes, qui remonte à 2000,est la principale récompense commu-nautaire qui couronne non pas des réa-lisations individuelles, mais des équipes

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Le Centre commun de recherche (CCR)est l’organisme de recherche propre del’Union européenne. Non seulement leCCR fournit des avis et un soutien tech-nique indépendants pour la Commis-sion européenne, mais il effectue aussises propres recherches scientifiques,pour contribuer à l’avènement d’uneEurope plus sûre, plus propre, enmeilleure santé et plus compétitive. Cestravaux entraînent des avantagesdirects pour les habitants de l’Union.

Lorsque, au mois d’août 2002, les bas-sins de l’Elbe et du Danube étaientravagés par des inondations, le CCR a,par exemple, fourni des prévisions quo-tidiennes concernant les niveaux d’eaugrâce à un modèle informatique mis aupoint par lui. Ce modèle, qui a étéaffiné depuis lors, permet désormais deprédire les inondations avec quatre àdix jours d’avance.

Lorsque, en novembre 2002, le pétro-lier Prestige a coulé au large des côtesoccidentales de la Galice, en répandantdans la mer sa cargaison de fioul lourd,le CCR a pu fournir des avis et un sou-tien technique en analysant desimages envoyées par des satellites.

Après l’explosion d’une usine à Tou-louse, en septembre 2001, qui a tuétrente personnes et dévasté une partiede la ville, le CCR a été contacté etinvité à élaborer des normes plusstrictes pour le stockage et la manipu-lation du nitrate d’ammonium.

Deux des principales priorités du CCRsont, d’une part, d’assurer la sûreté desréacteurs nucléaires, surtout en Europecentrale et orientale, et, d’autre part,de gérer les déchets nucléaires. Le CCR

possède une expérience de quaranteans dans ce domaine.

Le laboratoire des actinides mineurs,d’un coût de 10 millions d’euros, qui aété inauguré au CCR en 2002, est undes principaux centres qui, au sein del’espace européen de la recherche, tra-vaille sur plusieurs projets de gestionde déchets. Ce laboratoire a été conçuspécialement pour examiner et élabo-rer des moyens innovants de réduire les

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Comment éliminer les déchets toxiques? Ce scientifique européen,assisté d’un robot, chercheun moyen.

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risques liés à la radiotoxicité élevéed’un certain nombre de radionucléidesà vie longue, dont certains demeurenttoxiques pendant plusieurs milliersd’années. Les matières sont manipuléespar des robots, et les scientifiques sontprotégés des radiations neutroniqueset gamma par une série de cellules blin-dées.

Un des autres rôles importants du CCRest la coordination de la recherche enEurope (et ailleurs) dans trois grandsdomaines:

• alimentation, substances chimiqueset santé;

• environnement et durabilité;• sûreté et sécurité nucléaires.

Le CCR, qui emploie 2 100 personnesau total et dispose d’un budget annueld’environ 300 millions d’euros, comptesept sites dans l’Union.

Des «supermédicaments» contre des «supermicrobes»

Les hôpitaux sont involontairement devenus des foyers de «supermicrobes», car les bactéries sont devenuesrésistantes à un bon nombre des antibiotiques administrés aux patients. Le plus dangereux de ces microbesest le Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM).

Les patients courent le risque de contracter une infection grave due au SARM ou de devoir attendre un trai-tement urgent pendant qu’ils subissent des analyses visant à établir s’ils sont porteurs du germe. On estimeà plus de 30 milliards d’euros par an le coût des infections provoquées par le SARM dans le monde.

Un consortium dirigé par le Royaume-Uni, mais comptant des partenaires provenant de l’Allemagne, de laFrance, de l’Italie et de la Suisse, a mis au point des médicaments antibactériens activés par la lumière. Cesmédicaments, qui portent le nom de code «XF drug series», agissent tout autrement que les antibiotiques,car ils contournent le mécanisme de défense des bactéries.

Si les essais cliniques prouvent que les médicaments XF constituent un traitement sûr et efficace des infec-tions au SARM, ils pourraient être administrés à tous les patients au moment de l’entrée à l’hôpital, ce quipermettrait d’éviter de faire de coûteuses analyses pour dépister les «supermicrobes» et éliminerait un impor-tant risque sanitaire.

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Beaucoup de nouveaux projets derecherche extrêmement intéressantssont en cours. Deux d’entre eux pour-raient révolutionner la productiond’énergie.

Le premier projet vise à maîtriser lafusion nucléaire, qui est le processusfaisant briller le soleil et les étoiles, pourproduire en toute sécurité, de manièredurable, de l’énergie sans polluer l’en-vironnement. Grâce à son «Joint Euro-pean Torus», qui est la plus grandeexpérience mondiale dans le domainede la fusion, l’Union européenne a déjàaccompli des étapes essentielles.

Elle coopère actuellement avec lesÉtats-Unis, le Japon, la Russie, la Chine,le Canada et la Corée du Sud dansl’ambitieux projet ITER, qui vise àdémontrer la faisabilité de la fusion

continue dans des conditions sem-blables à celles qu’exige la productiond’énergie. Cependant, même si ces pro-jets réussissent, il faudra encore plu-sieurs dizaines d’années pour que lafusion devienne une source d’énergieéconomiquement exploitable.

Le second projet important, dont lachronologie est plus courte, porte surl’utilisation de l’hydrogène commesource d’énergie, pour réduire la dépen-dance par rapport aux combustiblesfossiles. Il existe déjà des prototypesd’automobiles à hydrogène. Cette nou-velle technologie pourrait être utiliséedans d’autres formes de transport,notamment les aéronefs et les bateaux,dans des bâtiments tels que les hôpi-taux et même dans les téléphonesmobiles et les ordinateurs portables.

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L’avenir

Créer des étoiles sur terre: la fusion fournira peut-être un jour à l’Europe d’énormesquantités d’énergie nonpolluante.

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Le sixième programme-cadre est bienentamé. Son successeur est en prépa-ration. La Commission, qui est convain-cue que la science et la technologiesont fondamentales pour l’avenir del’Union européenne, souhaiterait quele financement communautaire de larecherche double entre 2007 et 2013,pour atteindre 10 milliards d’euros par

Pour plus d’informations

Pour davantage d’informations sur les activités de recherche de la Commission européenne, voir le sitesuivant: http://europa.eu.int/comm/research

RTD info, qui est le principal magazine de l’Union européenne sur la recherche européenne, existe en alle-mand, anglais, espagnol et français sur le site suivant: http://europa.eu.int/comm/research/rtdinfo/index_fr.html

Le Centre commun de recherche possède son propre site à l’adresse suivante: http://www.jrc.cec.eu.int

Concernant les informations sur les possibilités de carrière pour les chercheurs à l’étranger, voir le site sui-vant, qui porte sur la mobilité des chercheurs: http://europa.eu.int/eracareers/

an. L’Union pourra ainsi concentrer sesefforts sur deux nouvelles priorités, l’es-pace et la sécurité, et assurer la valeurajoutée qui découle d’une coopérationmultinationale. On peut dire, d’unemanière générale, que l’avenir de larecherche européenne est très promet-teur.

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Commission européenne

Après demainLa recherche scientifique dans l’Union européenne

Série: L’Europe en mouvement

Luxembourg: Office des publications officielles des Communautés européennes

2005 — 22 p. — 16,2 x 22,9 cm

ISBN 92-894-8074-2

La recherche est un investissement pour assurer le bien-être à l’avenir. Les fruitsdes efforts déployés actuellement ne seront récoltés que dans plusieurs années,mais les générations futures risquent de souffrir gravement si nous n’investissonspas maintenant.

L’Union européenne connaît l’importance des enjeux dans ses efforts pour deve-nir d’ici à 2010 l’économie fondée sur la connaissance la plus dynamique dumonde. La concurrence est rude: à l’heure actuelle, les États-Unis et le Japon dépen-sent chacun davantage en recherche et développement que l’Union et ses Étatsmembres.

Pour relever ce défi, l’Union européenne a une stratégie. Elle vise à exploiter aumieux les efforts de recherche nationaux et à combiner les ressources lorsque lesefforts de recherche seraient trop faibles et dispersés. Elle est en passe de créerun espace européen de la recherche sans frontières qui permettra aux scientifiquesdans toute l’Union d’unir leurs forces dans la quête de l’excellence.

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REPRÉSENTATIONS DE LA COMMISSIONEUROPÉENNE

Représentation en France288, boulevard Saint-GermainF-75007 ParisInternet: http://www.europa.eu.int/france

http://www.info-europe.fr

Représentation à MarseilleCMCI2, rue Henri-BarbusseF-13241 Marseille Cedex 01Tél. (33) 491 91 46 00Fax (33) 491 90 98 07

Représentation en BelgiqueRue Archimède 73B-1000 BruxellesTél. (32-2) 295 38 44Fax (32-2) 295 01 66Internet:http://www.europa.eu.int/comm/represent/be/E-mail: [email protected]

Représentation au LuxembourgBâtiment Jean MonnetRue Alcide De GasperiL-2920 LuxembourgTél. (352) 43 01-34925Fax (352) 43 01-34433Internet: http://www.europa.eu.int/luxembourgE-mail: [email protected]

BUREAUX DU PARLEMENT EUROPÉEN

Bureau pour la France288, boulevard Saint-GermainF-75007 ParisTél. (33) 140 63 40 00Fax (33) 145 51 52 53Minitel: 3615-3616 EUROPEInternet: http://www.europarl.eu.int/parisE-mail: [email protected]

Antenne de Strasbourg1, avenue du Président-Robert-SchumanBP 1024 FF-67070 Strasbourg CedexTél. (33) 388 17 40 01Fax (33) 388 17 51 84Internet: http://www.europarl.eu.int/E-mail: [email protected]

Antenne de Marseille2, rue Henri-BarbusseF-13241 MarseilleTél. (33) 491 91 46 00Fax (33) 491 90 95 03Internet: http://www.europarl.eu.int/marseilleE-mail: [email protected]

Bureau pour la BelgiqueRue WiertzB-1047 BruxellesTél. (32-2) 284 20 05Fax (32-2) 230 75 55Internet: http://www.europarl.eu.int/brusselsE-mail: [email protected]

Bureau pour le LuxembourgBâtiment Robert SchumanPlace de l’EuropeL-2929 LuxembourgTél. (352) 43 00-22597Fax (352) 43 00-22457Internet: http://www.europarl.eu.intE-mail: [email protected]

Pour en savoir plus sur l’Union européenne

Des informations dans toutes les langues de l’Union européenne peuvent être obtenues sur l’inter-net via le serveur Europa: http://europa.eu.int

Des centaines de centres d’information locaux sont répartis dans toute l’Europe. Vous pouvez trouver l’adresse du centre le plus proche de chez vous en consultant ce site web:http://europa.eu.int/comm/relays/index_fr.htm

Europe Direct est un service qui répond à vos questions sur l’Union européenne, que vous pouvezjoindre par le numéro gratuit 00 800 6 7 8 9 10 11 — à partir de pays non-UE, par le numéropayant (32-2) 299 96 96 — ou par courrier électronique via http://europa.eu.int/europedirect

Pour obtenir des informations et des publications concernant l’Union européenne en langue française, vous pouvezécrire aux adresses suivantes:

Des représentations ou des bureaux de la Commission européenne et du Parlement européen existent dans tous les Étatsmembres de l’Union européenne. Des délégations de la Commission existent dans d’autres pays du monde.

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L’Union européenne

États membres de l’Union européenne

Pays candidats

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La recherche est un investissement pour assurer lebien-être à l’avenir. Les fruits des efforts déployésactuellement ne seront récoltés que dans plusieursannées, mais les générations futures risquent desouffrir gravement si nous n’investissons pasmaintenant.

L’Union européenne connaît l’importance des enjeuxdans ses efforts pour devenir d’ici à 2010 l’économie

fondée sur la connaissance la plus dynamique du monde. Laconcurrence est rude: à l’heure actuelle, les États-Unis et le Japondépensent chacun davantage en recherche et développement quel’Union et ses États membres.

Pour relever ce défi, l’Union européenne a une stratégie. Elle vise àexploiter au mieux les efforts de recherche nationaux et à combiner lesressources lorsque les efforts de recherche seraient trop faibles etdispersés. Elle est en passe de créer un espace européen de la recherchesans frontières qui permettra aux scientifiques dans toute l’Union d’unirleurs forces dans la quête de l’excellence.

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B-04-001-FR-CISSN

1022-8225

FR

ISBN 92-894-8074-2

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