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ALGEMEEN RIJKSARCHIEF EN RIJKSARCHIEF IN DE PROVINCIËN ARCHIVES GÉNÉRALES DU ROYAUME ET ARCHIVES DE L’ÉTAT DANS LES PROVINCES ARCHIEFBEHEERSPLANNEN EN SELECTIELIJSTEN TABLEAUX DE GESTION ET TABLEAUX DE TRI 4 ARCHIVES DU MUSÉE ROYAL DE L’AFRIQUE CENTRALE DOSSIER D’ÉTUDE ET DE PRÉPARATION DU TABLEAU DE TRI 2007 par Geert LELOUP Bruxelles 2007

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ALGEMEEN RIJKSARCHIEF EN RIJKSARCHIEF IN DE PROVINCIËN ARCHIVES GÉNÉRALES DU ROYAUME ET ARCHIVES DE L’ÉTAT DANS LES PROVINCES

ARCHIEFBEHEERSPLANNEN EN SELECTIELIJSTEN TABLEAUX DE GESTION ET TABLEAUX DE TRI

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ARCHIVES DU MUSÉE ROYAL DE L’AFRIQUE CENTRALE

DOSSIER D’ÉTUDE ET DE PRÉPARATION

DU TABLEAU DE TRI 2007

par

Geert LELOUP

Bruxelles 2007

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ARCHIVES DU MUSÉE ROYAL DE L’AFRIQUE CENTRALE

DOSSIER D’ÉTUDE ET DE PRÉPARATION DU TABLEAU DE TRI

2007

par

Geert LELOUP

Bruxelles 2007

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AVANT-PROPOS Sans l’aide et la collaboration d’un certain nombre de personnes, ce travail, au niveau tant de la recherche que de la publication elle-même, aurait été difficile à réaliser, voire impossible. Mes remerciements s’adressent en premier lieu à M. Guido Gryseels, directeur du Musée royal de l’Afrique centrale, et à M. Karel Velle, Archiviste général du Royaume. Tous deux se sont montrés conscients de l’importance d’une bonne gestion des archives du Musée royal de l’Afrique centrale et de leur grande valeur historique. Non seulement ils ont pris l’initiative de faire dresser un tableau de tri des archives, mais ils ont également mis à la disposition de l’auteur le soutien nécessaire, leur expertise et leur savoir-faire. Cette publication est, grâce à eux, un exemple de collaboration fructueuse entre deux établissements scientifiques fédéraux belges. Les chefs de département, de section et de service du Musée royal de l’Afrique centrale sollicités dans le cadre de ce travail méritent également un mot sincère de remerciement pour le temps qu’ils ont, malgré leur calendrier chargé, su libérer et pour les informations qu’ils ont toujours aimablement fournies. Je tiens tout particulièrement à témoigner ma reconnaissance à M. Philippe Marechal, chef du département d’Histoire et d'Economie agricole et forestière, ainsi qu’à Mme Nancy Vanderlinden, membre du personnel de celui-ci. Forts d’une connaissance approfondie de l’histoire de l’établissement et de ses archives, l’un et l’autre ont fait bénéficier l’auteur de leurs conseils avisés en la matière. Un mot, enfin, pour MM. Alain Gérard et Pierre Dandoy, des Archives africaines du Service public fédéral des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et de la Coopération au Développement, qui ont offert à l’auteur la possibilité de prendre connaissance des pièces d’archives relatives au Musée du Congo belge, contenues dans les Archives africaines. Geert Leloup

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TABLE DES MATIÈRES

AVANT-PROPOS............................................................................................5

TABLE DES MATIÈRES.................................................................................7

LISTE DES SOURCES ET OUVRAGES CONSULTÉS..................................9

LISTE DES ILLUSTRATIONS....................................................................... 15

LISTE DES ABRÉVIATIONS ........................................................................ 17

INTRODUCTION ........................................................................................... 19

LE MUSÉE ROYAL DE L’AFRIQUE CENTRALE ........................................ 21

Cadre historique et institutionnel......................................................................................... 23

Organigrammes...................................................................................................................... 45

Production et gestion des archives........................................................................................ 51

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LISTE DES SOURCES ET OUVRAGES CONSULTÉS SOURCES Archives institutionnelles du Musée royal de l’Afrique centrale, 1909-1931. N Missions et conventions R/III Congrès Commission de surveillance R/V Réglementation générale Archives institutionnelles du Musée royal de l’Afrique centrale, 1931-2006. O/1 Organisation et ordre intérieurs O/2 Commission de surveillance et Conseil scientifique D/28 Musées royaux d’Art et d’Histoire P/9 Instructions diverses et ordres de service P/28 Asbl Procès-verbaux de la Commission de gestion du patrimoine et pièces annexes SOURCES IMPRIMÉES Moniteur belge, 1910-2006. Annexes du Moniteur belge, 1951-2005. Bulletin officiel de l’État indépendant du Congo, 1902-1907. Bulletin officiel du Congo belge, 1910-1935. OUVRAGES 75 years Veterinary and Agrochemical Research Centre 1930-2005, Brussel, Centrum voor Onderzoek in Diergeneeskunde en Agrochemie, 2005, 67 p. Au service de l’agriculture Congolaise. L’Institut National pour L’Étude Agronomique du Congo Belge (INEAC), son but, son programme, ses réalisations, Bruxelles, Institut National pour L’Étude Agronomique du Congo Belge, 1954, 66 p. Belgisch Instituut ter Bevordering van het Wetenschappelijk Onderzoek Overzee. Verslag der werkzaamheden voor het dienstjaar 1961, Brussel, Belgisch Instituut ter Bevordering van het Wetenschappelijk Onderzoek Overzee, 1963, 193 p. Belgisch Instituut ter Bevordering van het Wetenschappelijk Onderzoek Overzee. Verslag der werkzaamheden voor het dienstjaar 1962, Brussel, Belgisch Instituut ter Bevordering van het Wetenschappelijk Onderzoek Overzee, 1963, 96 p. + 93 p. BOONE O., “La documentation ethnographique au Musée royal de l’Afrique centrale”, dans: Africa-Tervuren, X, 1964, 4, pp. 99-102 BYNON-POLAK L., “LOLEMI. Un programme de dépouillement de grammaires Bantoues”,

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Listes des sources et des ouvrages consultés

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dans: Africa-Tervuren, X, 1964, 3, pp. 63-66. CAHEN L., “La collaboration entre le Musée royal de l’Afrique centrale et les Musées Nationaux du Zaïre: un chapitre de la ‘politique scientifique’ du musée de Tervuren”, dans: Africa-Tervuren, XIX, 1973, 4, pp.111-114. CAHEN L., “Les Amis du Musée”, dans: Belgique d’Outre-Mer, XIV, 1959, 289, p. 218. COOLSAET R., België en zijn buitenlandse politiek 1830-2000, Leuven, Van Halewyck, 2001, 725 p. Copernicus - midden in de toekomst. De hervorming van de Belgische federale overheid, Brussel, Federale Overheidsdienst Personeel en Organisatie, 2004, 20 p. CORNELIS S., “Le musée du Congo Belge, vitrine de l’action coloniale (1910-1930)”, dans: TAFFIN D. (ed.), Du musée colonial au musée des cultures du monde, Paris, Maisonneuve & Larose, 2000, pp. 71-86. COUTTENIER M., Congo tentoongesteld. Een geschiedenis van de Belgische antropologie en het museum van Tervuren (1882-1925), Leuven, Acco, 2005, 445 p. CUYPERS J. en DE MEERSMAN M., “De educatieve en museografische actie. Enkele historische aspecten en toekomstperspectieven van de Educatieve Dienst”, dans: THYS VAN DEN AUDENAERDE D. (ed.), Africa Museum Tervuren 1898-1998, Tervuren, Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, 1998, pp. 305-307. DECOCK S., “Het Documentatiecentrum voor Menswetenschappen tussen verleden en toekomst”, dans: THYS VAN DEN AUDENAERDE D. (ed.), Africa Museum Tervuren 1898-1998, Tervuren, Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, 1998, pp. 115-118. DE HAULEVILLE A., “Le Musée du Congo belge à Tervueren”, dans: L’expansion belge, III, 1910, 12, pp. 948-954. DE LAME D., “Sociale Antropologie tussen geschiedenis en culturen”, dans: THYS VAN DEN AUDENAERDE D. (ed.), Africa Museum Tervuren 1898-1998, Tervuren, Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, 1998, pp. 119-127. DEUSE P., “L’Institut National de Recherche Scientifique à Butare (Rwanda), dans: Africa-Tervuren, XIII, 1967, 1, pp. 7-9. Eindverslag van het Koninklijk Commissariaat voor de herstructurering van de nationale wetenschappelijke inrichtingen, Brussel, Koninklijk Commissariaat voor de herstructurering van de nationale wetenschappelijke inrichtingen, 1983, 253 p. ERGO A. B. en MOEYERSONS J., “De afdeling Land- en Bosbouweconomie”, dans: THYS VAN DEN AUDENAERDE D. (ed.), Africa Museum Tervuren 1898-1998, Tervuren, Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, 1998, pp. 275-277. ERGO A. B., “Land en Bosbouweconomie in beweging. Van niet-hout collecties tot moderne databanken”, dans: THYS VAN DEN AUDENAERDE D. (ed.), Africa Museum Tervuren 1898-1998, Tervuren, Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, 1998, pp. 289-291. GANSEMANS J., “De antropologie honderd jaar ten dienste van het museum en zijn publiek”, dans: THYS VAN DEN AUDENAERDE D. (ed.), Africa Museum Tervuren 1898-1998, Tervuren, Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, 1998, pp. 25-31.

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Listes des sources et des ouvrages consultés

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GERARDS J., “La photo-interprétation au Musée royal de l’Afrique centrale”, dans: Africa-Tervuren, X, 1964, 2, pp. 49-52. Horizon 2005, witboek voor de modernisering van de FWI, Brussel, Federale diensten voor Wetenschappelijke, Technische en Culturele aangelegenheden, 2002, 68 p. Jaarverslag 2000 van de federale diensten voor Wetenschappelijke, Technische en Culturele aangelegenheden, Brussel, Federale diensten voor Wetenschappelijke, Technische en Culturele aangelegenheden, 2001, 87 p. Jaarverslag 2002 van het Federaal Wetenschapsbeleid, Brussel, Programmatorische Overheidsdienst Federaal Wetenschapsbeleid, 2003, 72 p. Koninklijk Museum voor Midden-Afrika. Centrum voor onderzoek en verspreiding van kennis, Tervuren, Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, 2002, 51 p. Koninklijk Museum voor Midden-Afrika. Centrum voor onderzoek en verspreiding van kennis, Tervuren, Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, 2004, 53 p. “L’association ‘Les Amis du Musée royal du Congo belge’ a.s.b.l.”, dans: Congo-Tervuren, I, 1955, 1, pp. 15-16. LAURENT L. G., Annuaire de l’État Indépendant du Congo pour 1903, Brussel, Laurent, 1903, 352 p. LEBACQ L., “Les activités du Musée royal de l’Afrique centrale dans le domaine de l’économie agricole”, dans: Africa-Tervuren, X, 1964, 3, pp. 66-67 Le Jardin botanique national de Belgique. De Nationale Plantentuin van België. 1870-1970, Bruxelles, Wellens-Pay, 1970, 78 p. LEPERSONNE J., “Lucien Cahen, le directeur du Musée”, dans: Africa-Tervuren, XXVIII, 1982, 4, pp. 7-10. LUWEL M., “Charles Girault et Tervuren”, dans: Africa -Tervuren, XIV, 1968, 1, pp. 9-23. LUWEL M., “Een voorontwerp van het Congomuseum uit het jaar 1896”, dans: Africa-Tervuren, XII, 1966, 3-4, pp. 57-67. LUWEL M., “Histoire du Musée royal du Congo Belge à Tervuren”, dans: Congo-Tervuren, VI, 1960, 2, pp. 30-49. LUWEL M., “Histoire du Musée royal du Congo Belge à Tervuren”, dans: Belgique d’Outre-Mer, XIV, 1959, 289, pp. 209-212. LUWEL M., “Le Musée du Congo du Léopold II. Des combles des écuries royales aux somptueuses salles de Tervuren”, dans: Revue Congolaise Illustrée, XXX, 1958, 6, pp. 13-16. LUWEL M., “Les archives photographiques du Musée royal du Congo Belge à Tervuren”, dans: Académie royale des Sciences coloniales. Bulletin des Séances, 1959, pp. 820-825. MAES J., Le Musée du Congo Belge. Guide illustré du visiteur, De Sikkel, Antwerpen, 1925, 146 p.

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Listes des sources et des ouvrages consultés

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MAESEN A., “L. Cahen en Afrika na 1960”, dans: Africa-Tervuren, XXVIII, 1982, 4, pp. 13-19. Ministère des Colonies. Annuaire Officiel. Ministerie van Koloniën. Officieel Jaarboek, Bruxelles, Lesigne, 1951, 2108 p. MORIMONT F., “Fotografie en de geschiedenis van Afrika. De Belgische kolonisatie door een objectief bekeken”, dans: THYS VAN DEN AUDENAERDE D. (ed.), Africa Museum Tervuren 1898-1998, Tervuren, Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, 1998, pp. 267-273. “Museumkroniek”, dans: Africa-Tervuren, X, 1964, 1, p. 27. “Nos expositions temporaires”, dans: Congo-Tervuren, 1, 1955, 1, pp. 29-30. OLBRECHTS F. M., “Een Centrum voor de Studie der Afrikaanse Kunst aan de Rijksuniversiteit te Gent”, dans: Wetenschappelijke Tijdingen, V, 1940, 4, pp. 168-169. “Overzicht van de ontwikkeling van de afdelingen in het Koninklijk Museum van Belgisch Congo. Aperçus sur le développement des sections du Musée royal du Congo Belge”, dans: Congo-Tervuren, VI, 1960, 2, pp. 60-72. PIRENNE P., “Projets de Leopold II et rélisations actuelles”, dans: Congo-Tervuren, VI, 1960, 2, pp. 55-56. Rapport pour l’année 1962 du Musée royal de l’Afrique centrale, Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren, 1963, 39 p. Rapport pour l’année 1963 du Musée royal de l’Afrique centrale, Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren, 1964, 58 p. Rapport pour l’année 1964 du Musée royal de l’Afrique centrale, Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren, 1964, 69 p. Rapport pour les années 1965-1969 du Musée royal de l’Afrique centrale. Verslag voor de jaren 1965-1969 van het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 1970, 167 p. Rapport scientifique pour l’année 1970 du Musée royal de l’Afrique centrale. Wetenschappelijk verslag voor het jaar 1970 van het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 1971, 167 p. Rapport scientifique pour l’année 1973 du Musée royal de l’Afrique centrale. Wetenschappelijk verslag voor het jaar 1973 van het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 1974, 187 p. Rapport annuel pour l’année 1988 du Musée royal de l’Afrique centrale. Jaarverslag voor het jaar 1988 van het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 1989, 456 p. Rapport annuel 2000 du Musée royal de l’Afrique centrale. Jaarverslag 2000 van het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 2001, 195 p. Rapport annuel 2001 du Musée royal de l’Afrique centrale. Jaarverslag 2001 van het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 2002, 165 p.

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Listes des sources et des ouvrages consultés

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Rapport annuel 2002 du Musée royal de l’Afrique centrale. Jaarverslag 2002 van het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika. Annual Report 2002 from the Royal Museum for Central Africa, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 2003, 405 p. Rapport annuel 2003-2004 du Musée royal de l’Afrique centrale. Jaarverslag 2003-2004 van het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika. Annual Report 2003-2004 from the Royal Museum for Central Africa, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 2005, 219 p. Rapports annuels pour l’année 1957 de la Section de Géologie, de Minéralogie et de Paléontologie du Musée royal du Congo Belge et de la Commission du Géologie du Ministère des Colonies, Tervuren, Musée royal du Congo belge, 1958, 49 p. Rapport annuel pour l’année 1964 de la Section de Géologie, de Minéralogie et de Paléontologie du Musée royal du Congo Belge, Tervuren, Musée royal du Congo belge, 1965, 133 p. Rapport annuel pour l’année 1967 du département de Géologie, de Minéralogie et de Paléontologie du Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 1968, 133 p. Rapport annuel 1989-1990 du département Géologie et Minéralogie. Jaarverslag 1989-1990 van het departement Geologie en Mineralogie, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 1991, 160 p. Rapport annuel 1991-1992 du département Géologie et Minéralogie. Jaarverslag 1991-1992 van het departement Geologie en Mineralogie, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 1993, 228 p. Rapport pour les années 1965 à 1970 de l’Institut National de Recherche Scientifique, Butare, Institut National de Recherche Scientifique, 1971, 126 p. République de Zaïre. Instituts des Musées Nationaux. Rapport 1970-1971, Kinshasa, Instituts des Musées Nationaux de Zaïre, 1972, 43 p. THYS VAN DEN AUDENAERDE D., “Afrika Museum Tervuren. Wedergeboorte of vernieuwing”, dans: Africa Museum Tervuren, I, 1993, 1, pp. 3-4. THYS VAN DEN AUDENAERDE D., “Het Africa Museum te Tervuren. Een historisch overzicht”, dans: THYS VAN DEN AUDENAERDE D. (ed.), Africa Museum Tervuren 1898-1998, Tervuren, Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, 1998, pp. 13-22. THYS VAN DEN AUDENAERDE D., “Het departement Afrikaanse Zoölogie. Onstaan en evolutie”, dans: THYS VAN DEN AUDENAERDE D. (ed.), Africa Museum Tervuren 1898-1998, Tervuren, Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, 1998, pp. 129-135. THYS VAN DEN AUDENAERDE D. (ed.), Koninklijk Museum voor Midden-Afrika (Musea Nostra 32), Gent, Ludion, 1994, 126 p. THYS VAN DEN AUDENAERDE D., Wetenschappelijk onderzoek in Rwanda door het Museum van Tervuren. Recherche Scientifique au Rwanda par le Musée de Tervuren, Tervuren, Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, 1987, 165 p. VAN DEN EECKHOUT P. en VANTHEMSCHE G., Geschiedenis voor de studie van het hedendaagse België, 19de-20ste eeuw, Brussel, VUBpress, 1999, 1439 p.

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Listes des sources et des ouvrages consultés

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VANDENHOUTE P. J., “Frans-M. S. Olbrechts (1899-1958)”, dans: LUYCKX T., Liber memorialis 1913-1960. Deel I Faculteit der Letteren en der Wijsbegeerte, Gent, Rijksuniversiteit Gent, 1960, pp. 355-366. VAN DER CRUYSSEN C., Het ministerie van Onderwijs en Cultuur (1878-1884, 1907-1991). Deel I. Organisatie (Miscellanea archivistica studia 64), Brussel, Algemeen Rijksarchief en Rijksarchief in de Provinciën, 1995, 329 p. VAN DER CRUYSSEN C., Het ministerie van Onderwijs en Cultuur (1878-1884, 1907-1991). Deel III. Repertoria van de wetenschappelijke instellingen van de Staat, van de academies en van de domeinen van Gaasbeek en Mariemont (Miscellanea archivistica studia 85), Brussel, Algemeen Rijksarchief en Rijksarchief in de Provinciën, 1996, 46 p. VAN GRIEKEN-TAVERNIERS M., La colonisation belge en Afrique centrale: guide des Archives africaines du Ministère des affaires africaines 1885-1962, Bruxelles, Ministère des affaires étrangères, du commerce extérieur et de la coopération au développement, 1981, 94 p. + suppl. VAN HOVE J., Histoire du Ministère des Colonies, Bruxelles, Académie Royale des Sciences d’Outre Mer, 1968, 168 p. VAN IMPE E., De inrichting van de publieke zalen vanaf 1910, Tervuren, Koninklijk Museum voor Midden-Afrika (onuitgegeven museologische studie), 2002, s.p. VAN IMPE E., “‘Tout cela est vraiment très beau, très riche et très intéressant’: een studie van de zaalinrichting van het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika van 1910 tot nu”, dans: Bibliotheek- & Archiefgids, Brussel, Vlaamse Vereniging voor Bibliotheek-, Archief- en Documentatiewezen, LXXIX, 2003, 4, pp. 8-13. VIJGEN I., Tussen mandaat en kolonie. Rwanda, Burundi en het Belgisch bestuur in opdracht van de Volkenbond (1916-1932), Leuven, Acco, 2005, 279 p. WASTIAU B., Congo-Tervuren, aller-retour, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 2000, 58 p. WILLEMS H., Het Office Colonial (1907-1930), onderdeel van een economisch bewustwordingsproces, Gent, Rijksuniversiteit Gent (onuitgegeven licentiaatsverhandeling), 1986, 163 p. WYNANTS M., “Chryselefantiene beelden in het Museum van Tervuren”, dans: GUISSET J., Congo en de Belgische kunst 1880-1960”, Tournai, La renaissance du livre, 2003, pp. 138-155. WYNANTS, M., Des Ducs de Brabant aux villages congolais. Tervuren et l’exposition 1987, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 1997, 184 p.

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LISTE DES ILLUSTRATIONS 1. Photo Alexandre.

Musée royal de l’Afrique centrale, section d’Histoire, Tervuren. Archives photographiques, n° HK 11081. 2. Musée royal de l’Afrique centrale, section d’Histoire, Tervuren. Archives photographiques, n° 60.5.1678. 3. Archives nationales, Paris. Fonds Girault, n° 285 AP. 4 Archives du Palais royal, Bruxelles. Cartes et plans, n° 273. 5-6-7. Musée royal de l’Afrique centrale, section d’Histoire, Tervuren. Fonds Girault, n° 68.10. 8-9-10. Musée royal de l’Afrique centrale, section d’Histoire, Tervuren.

Fonds Girault, n° 68.10. 11. Musée royal de l’Afrique centrale, section d’Histoire, Tervuren.

Fonds Girault, n° 68.10. 12. Musée royal de l’Afrique centrale, service des Publications, Tervuren. 13. Musée royal de l’Afrique centrale, section d’Histoire, Tervuren.

Fonds Girault, n° 68.10. 14. Musée royal de l’Afrique centrale, section d’Histoire, Tervuren.

Archives photographiques, n° HP.1956.56.396. 15. Musée royal de l’Afrique centrale, section d’Histoire, Tervuren.

Archives photographiques, n° HP.1960.761. 16. Photo de l’auteur. 17. Musée royal de l’Afrique centrale, section d’Histoire, Tervuren.

Archives photographiques, n° HP.1971.1.211. 18. Photo de l’auteur. 19-20-21. Musée royal de l’Afrique centrale, section d’Ethnographie, Tervuren.

Archives photographiques, nos EP.1953.74.0391.3, EP.1953.74.0391.4, EP.1953.74.0391.5. 22. Musée royal de l’Afrique centrale, section d’Histoire, Tervuren.

Archives photographiques, n° HP.2006.50.1. 23. Photo © Raymond Dakoua.

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LISTE DES ABRÉVIATIONS AGCD Administration générale pour la coopération au développement AGR Archives générales du Royaume et Archives de l’État dans les provinces AIMRAC Archives institutionnelles du Musée royal de l’Afrique centrale Annexe M.B. Annexe du Moniteur belge asbl Association sans but lucratif auj. aujourd'hui BIE Bureau international d’ethnographie B.O.C.B. Bulletin officiel du Congo belge B.O.E.I.C. Bulletin officiel de l’État indépendant du Congo BUGECO Bureau de géologie pour la coopération internationale CAPA Centre d’accueil pour le personnel africain CCB Comité de concertation de base CEDAF Centre d’études et de documentation africaines CIDAT Centre d’informatique appliquée au développement et à l’agriculture tropicale CERVA Centre d’étude et de recherche vétérinaire et agrochimique CIRGA Centre international de recherche géologique en Afrique CITES Convention on International Trade in Endangered Species of Wild Flora and

Fauna CLA Commission de linguistique africaine CNEPOM Centre national d’ethnologie des peuples d’outre-mer CP Classement provisoire CRISP Centre de recherche et d’information sociopolitiques DGCD Direction générale de la coopération au développement ESF Établissement scientifique fédéral FRFC-MI Fonds de recherche scientifique fondamentale collective – initiative ministérielle GC Section de Gestion des collections

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Liste des abréviations

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GG Gouvernement général IA Institut africain IBERSOM Institut belge pour l’encouragement de la recherche scientifique outre-mer IGN Institut géographique national IICMSD International Institute for Comparative Music Studies and Documentation IMNC Institut des Musées nationaux du Congo IMNZ Institut des Musées nationaux du Zaïre INEAC Institut national pour l’étude agronomique au Congo INRS Institut national de recherche scientifique IPN Institut des parcs nationaux du Congo et du Ruanda-Burundi IRSAC Institut pour la recherche scientifique en Afrique centrale IRSNB Institut royal des Sciences naturelles de Belgique IRST Institut des recherches scientifiques et technologiques Metafro-InfoSys Metadatabank African Organization - Information System M.B. Moniteur belge MNR Musée national du Rwanda MRAC Musée royal de l’Afrique centrale MRAH Musées royaux d’Art et d’Histoire SCD Service de coopération au développement SPF Service public fédéral SPP Service public de programmation SPPS Services de Programmation de la Politique scientifique SSTC Services fédéraux des Affaires scientifiques, techniques et culturelles TIC Technologies d’information et de communication TVA Taxe sur la valeur ajoutée ULB Université libre de Bruxelles

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INTRODUCTION Les archives assurent une double fonction d’une importance capitale. Leur valeur est d’abord administrative et juridique. Elles sont essentielles pour le bon fonctionnement et indispensables au devoir d’information et de justification vis-à-vis de la société. Elles ont ensuite une valeur potentielle sur le plan historique et culturel. C’est sur leur base que les futurs historiens et toute autre personne intéressée pourront reconstituer le fonctionnement d’une institution et son impact sur la société. L’article 5 de la loi sur les archives du 24 juin 1955 précise à cette fin que les archives publiques ne peuvent être détruites sans l’approbation de l’Archiviste général du Royaume ou de ses délégués. Cette législation est également d’application au Musée royal de l’Afrique centrale, ce qui signifie que les archives ne peuvent être détruites de sa propre initiative. Il est cependant peu pratique de devoir demander l’autorisation expresse auprès de l’Archiviste général du Royaume ou de ses délégués pour chaque document qu’on souhaite éliminer. La solution réside dans un tableau de tri validé par les Archives générales du royaume et les Archives de l’État dans les provinces, qui répertorie toutes les pièces d’archives, leur délai de conservation minimum et leur destination finale. Le Musée royal de l’Afrique centrale peut distinguer ainsi très tôt quelles pièces d’archives pourront être détruites à terme et lesquelles seront conservées en raison de leur valeur historique et versées dans un lieu de conservation d’archives. L’association Les Amis du Musée royal de l’Afrique centrale, bien qu’étant une asbl et donc non soumise à la loi sur les archives, a également autorisé la rédaction d’un tableau de tri pour ses propres archives, consciente des nombreux avantages qu’offre une bonne gestion de celles-ci. Le tableau de tri, instrument de base par excellence d’une bonne gestion des archives, présente de multiples avantages en termes d’efficacité, de réduction des coûts et de minimalisation des risques. En effet, l’importante masse de papier et la numérisation excessive qui entraînent un système hybride compliqué, font d’une bonne gestion des archives un véritable défi. Lorsque des membres du personnel doivent dans l’urgence décider quelles pièces d’archives papier ou numériques doivent être conservées et dans quel lieu, cela nuit tôt ou tard à l’organisation. Une gestion des archives chaotique est source non seulement de la prolifération sauvage de documents avec toutes les dépenses inutiles que cela comporte, mais aussi de la perte non maîtrisée de pièces potentiellement importantes. Une bonne gestion des archives veillera à ce que les archives de valeur historique sur le plan social, culturel, politique, économique, scientifique ou technologique soient conservées de façon permanente et à terme versées dans un lieu de conservation. Le tableau de tri ne doit évidemment pas être appliqué les yeux fermés. S’il apparaît que les conditions de tri d’une série ne sont plus valables, il est permis de s’en écarter. Lorsque des changements fondamentaux se sont produits, le tableau de tri doit être adapté. En effet, tout établissement est en constante évolution et ses tâches et la formation d’archives qui en découle peuvent être modifiées de façon radicale. Il est donc conseillé de passer le tableau de tri au crible et de l’adapter au besoin en accord avec les Archives générales du Royaume et les Archives de l’État dans les provinces. La première partie décrit l’évolution institutionnelle et historique du Musée royal de l’Afrique centrale, la deuxième contient quelques organigrammes explicatifs, la troisième décrit la formation et la gestion des archives de l’établissement et la quatrième et dernière comprend le tableau de tri proprement dit. La même structure est reprise pour l’asbl Les Amis du Musée royal de l’Afrique centrale (à l’exception des organigrammes).

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LE MUSÉE ROYAL DE L’AFRIQUE CENTRALE

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CADRE HISTORIQUE ET INSTITUTIONNEL L’Exposition coloniale à Tervuren (1897) L’origine du Musée royal de l’Afrique centrale se situe à la fin du dix-neuvième siècle et est indissolublement liée à la personnalité du roi Léopold II. Grâce à une série de traités bilatéraux et à la conférence internationale de Berlin de 1884-1885, celui-ci avait obtenu la reconnaissance de fait de “son” État indépendant du Congo. Il mit alors sur pied entre 1885 et 1894 diverses expositions coloniales vouées à la propagande de son entreprise africaine. C’est ainsi qu’à l’occasion de l’Exposition internationale de 1897 qui eut lieu à Bruxelles, une grande exposition coloniale fut organisée au domaine royal de Tervuren. Léopold II fit construire à travers la forêt de Soignes, l’avenue de Tervuren et sa ligne de tram parallèle qui débouchaient sur le palais colonial, conçu par Albert-Philippe Aldrophe et Ernest Acker. Les salles décorées dans le style Art nouveau y accueillaient des animaux, des plantes, des pièces d’ethnographie et des produits d’importation et d’exportation. Les visiteurs du palais colonial pouvaient ainsi se représenter le potentiel économique, les richesses naturelles et culturelles du Congo, et la nécessité morale de la mission civilisatrice. Le palais colonial était entouré de jardins français aménagés par Élie Lainé, où se déroulaient un grand nombre d’attractions temporaires (telles que les villages africains, aujourd’hui décriés). L’Exposition coloniale de 1897 allait connaître, avec plus d’un million de visiteurs, un succès retentissant. Le Musée du Congo (1898-1910) Le triomphe de l’Exposition coloniale et l’intérêt pour l’Afrique centrale décidèrent Léopold II à transformer l’exposition temporaire du Palais des colonies en un musée permanent, doté d’une institution scientifique. Le Musée du Congo ouvrirait ses portes en mai 1898 dans un Palais des colonies réaménagé à cet effet.1 Sa mission première était toujours la promotion des atouts économiques et commerciaux de l’État indépendant du Congo, comme le stipule clairement l’Annuaire de l’État indépendant du Congo de 1903 qui décrit l’établissement comme un exemple de musée commercial.2 Grâce à cette institutionnalisation, l’établissement allait pour la première fois pouvoir se consacrer entièrement à la recherche purement scientifique sur l’Afrique centrale. Pour ce qui est de l’organisation de la direction du Musée du Congo, les quelques sources relatives à cette période ne font mention que d’un directeur et d’un conservateur.3 Quelques années après la création du Musée, la recherche scientifique fut dotée d’une Commission permanente pour l’étude des collections du Musée de Tervuren, qui se réunit pour la première fois le 22 avril 1901. Les membres de cette commission étaient chargés de l’étude des collections et furent répartis entre une section de Géologie et Minéralogie, une section de Zoologie, une section de Botanique, une section d’Anthropologie et Ethnologie (voir organigramme p. 45).4 Les résultats de recherche étaient publiés dans les Annales du Musée du Congo, dont les premiers volumes qui virent le jour en 1898 jouirent bientôt d’une renommée mondiale. Les collections continuaient de s’accroître rapidement, si bien que la question d’un nouveau bâtiment plus grand se posa très tôt. Ce fut encore Léopold II qui, par le décret royal du 3 1 L’histoire de l’Exposition coloniale et du premier Musée du Congo est amplement décrite dans WYNANTS, M., Des Ducs de Brabant aux villages congolais. Tervuren et l’exposition 1897, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 1997, 184 p. 2 LAURENT, L. G., Annuaire de l’État indépendant du Congo pour 1903, Bruxelles, Laurent, 1903, p. 101. 3 La Belgique coloniale, VII, n° 11, du 17 mars 1901, p. 126. 4 La Belgique coloniale, VI, n° 52, du 30 décembre 1900, p. 620. La Belgique coloniale, VII, n° 1, du 1er janvier 1901, p. 7. La Belgique coloniale, VII, n° 11, du 17 mars 1901, p. 126. La Belgique coloniale, VII, n° 14, du 28 avril 1901, p. 200. Voir aussi LAURENT, L. G., Annuaire de l’État indépendant du Congo pour 1903, Bruxelles, Laurent, 1903, pp. 101-102.

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décembre 1902, prit l’initiative d’abriter le Musée du Congo dans un nouveau bâtiment dont la construction serait financée par les revenus de l’État indépendant du Congo.5 Il confia la mission à l’architecte français Charles Girault, qui venait de démontrer, avec son Petit Palais à Paris, son talent en matière de création d’édifices monumentaux somptueux tels que le roi les affectionnait. La nouvelle demeure du Musée du Congo allait s’élever entre 1904 et 1909 le long des jardins français existants, flanquée de deux pavillons de service.6 Dans l’esprit de Léopold II, ce nouveau bâtiment ne formait qu’une partie d’un grand complexe colonial composé de divers autres bâtiments conçus par Girault. Mais ce projet ne verrait jamais le jour en raison du décès de Léopold II le 17 décembre 1909, peu avant l’inauguration du nouveau musée prévue le 1er janvier 1910. Deux ans auparavant, Léopold II avait par ailleurs cédé l’État indépendant du Congo à l’État belge par le traité du 28 novembre 1907 dans lequel il renonçait à l’État indépendant du Congo et par l’acte additionnel du 5 mars 1908, approuvés et ratifiés par le Parlement belge par la loi du 18 octobre 1908.7 Les projets de développement du domaine de Tervuren furent définitivement rangés, puisqu’avec le décès de Léopold II ils avaient perdu leur force motrice et que l’État belge aurait désormais à en supporter les frais. Le nouveau musée fut finalement inauguré le 30 avril 1910 en présence du roi Albert.8 Une commission se chargea de la coordination du transfert vers le nouveau bâtiment, qui ne serait définitivement terminé qu’en 1911.9 Le Musée du Congo belge (1910-1960) La reprise de l’État indépendant du Congo par l’État belge n’était pas sans incidence sur le statut légal du Musée du Congo. Par l’arrêté royal du 1er janvier 1910, celui-ci fut transformé en une institution publique belge et baptisée Musée du Congo belge.10 Les dispositions de l’arrêté royal du 1er janvier 1910, définissaient la mission de l’établissement comme suit: Tous les objets en provenance du Congo belge en rapport avec l’histoire politique, la morale, les sciences et l’économie de la colonie… sont rassemblés à Tervuren dans un lieu général et public sous l’appellation Musée du Congo belge. Le Musée du Congo belge fut mis sous la tutelle du Ministre des Colonies qui exerçait son contrôle sur la gestion de l’établissement par l’intermédiaire d’une Commission de surveillance créée à cet effet. L’arrêté royal établit par ailleurs l’organigramme de l’établissement, avec une répartition en cinq sections (voir organigramme p. 46). La section d’Anthropologie et d’Ethnographie devint la section d’Ethnographie, bien qu’elle continuât à gérer les collections préhistoriques et anthropologiques. Les sections de Botanique, de Zoologie et de Géologie et Minéralogie furent regroupées en une seule section des Sciences naturelles, même si elles restaient actives comme sous-sections. Les sections des Sciences morales et politiques, des Sciences économiques et de Documentation photographique et Vulgarisation générale firent leur apparition dans l’organigramme. La dernière section avait un statut particulier puisqu’elle elle était censée apporter son soutien technique et documentaire aux autres sections par la prise, le développement et l’archivage de photos.11 Elle était également chargée des activités sur le plan éducatif, mais le personnel des autres sections s’acquitterait souvent de cette tâche par

5 Décret royal du 3 décembre 1902 relatif au Musée de Tervuren (B.O.E.I.C., 12/1902, p. 238). Voir aussi LAURENT L. G., Annuaire de l’État indépendant du Congo pour 1903, Bruxelles, Laurent, 1903, pp. 107-108. 6 LUWEL M., “Histoire du Musée royal du Congo belge à Tervuren”, dans: Congo-Tervuren, VI, 1960, 2, pp. 32-33. 7 Lois du 18 octobre 1908 réalisant le transfert à la Belgique de l’État indépendant du Congo belge (M.B., 19-20/10/1908, p. 5861). 8 WYNANTS, M., Des Ducs de Brabant aux villages congolais. Tervuren et l’exposition 1987, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 1997, pp. 153-165. 9 Arrêté ministériel du 30 octobre 1909 (AIMRAC, N). 10 Arrêté royal du 1er janvier 1910 établissant le règlement organique du Musée du Congo belge (B.O.C.B., 15/01/1910, p. 68). 11 MORIMONT F., “Fotografie en de geschiedenis van Afrika. De Belgische kolonisatie door een objectief bekeken”, dans: THYS VAN DEN AUDENAERDE D. (ed.), Africa Museum Tervuren 1898-1998, Tervuren, Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, 1998, pp. 267.

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l’organisation de visites guidées.12 C’est d’ailleurs pour cette raison que la section Documentation photographique et Vulgarisation générale est appelée section de Photographie dans le rapport annuel de 1917.13 La bibliothèque n’était pas reprise dans l’organigramme officiel du Musée du Congo belge mais faisait partie, avant la Première Guerre mondiale, de la section Sciences morales et politiques.14 L’arrêté royal du 1er janvier 1912 créerait finalement une Commission de géologie, chargée de dresser la carte géologique du Katanga.15

Durant les dix premières années de son existence, le Musée du Congo belge se tailla une solide réputation. L’établissement parvint à constituer de très riches collections, grâce à un vaste réseau d’informateurs et de donateurs résidant au Congo belge. Quelques années avant le début de la Première Guerre mondiale, le Musée du Congo belge envoya par ailleurs ses premières missions scientifiques propres à la colonie qui en ramenèrent de véritables trésors en termes de pièces de collection, de spécimens et de données.16 Pendant l’occupation allemande, le Musée de Tervuren fut mis sous la tutelle du Ministère des Sciences et du Kolonial Abteilung de la Auswärtiges Amt et dut fonctionner pendant quatre ans dans des circonstances très difficiles. Tous les contacts avec la colonie furent rompus et les nouvelles acquisitions se furent attendre. En 1919, on put toutefois déclarer que …nos précieuses collections ont traversé sans dommage irréparable la dure période de l’occupation.17 Suite à la défaite allemande, le Ruanda-Urundi fut séparé en 1919 de l’Afrique occidentale allemande et placé sous mandat belge par la Société des Nations. Désormais le Musée du Congo belge pouvait également soumettre cette région à sa recherche.18 Après la Première Guerre mondiale, la nécessité se fit de plus en plus sentir de rendre le processus de colonisation plus rationnel et plus scientifique, pour faire du Congo belge une colonie exemplaire. Le Musée du Congo belge y jouerait un rôle très important. Jusqu’en 1960, l’établissement organisa régulièrement des missions scientifiques au Congo et au Ruanda-Urundi pour y collecter des spécimens, des échantillons et des objets. Le rapide développement du Congo belge, l’avènement des transports modernes et des moyens de communication et la création d’établissements scientifiques belgo-congolais furent autant d’incitations à l’expansion du réseau d’informateurs et de donateurs.19 Le Laboratoire chimique créé en 1911 au sein de la section des Sciences économiques en fut détaché par l’arrêté royal du 10 avril 1928 et rebaptisé Laboratoire de recherches chimiques et onialogiques du Congo belge; c’est l’actuel Centre d’étude et de recherche vétérinaire et

12 …comme l’indique son titre, la section de Documentation et de Vulgarisation devait aussi s’occuper de “Vulgarisation”. En pratique, rien n’est fait… le personnel des autres sections a manifesté son activité dans cette direction… Lettre du directeur du Musée du Congo belge H. Schouteden au Ministre des Colonies, datée du 14 septembre 1927 (AIMRAC, O/1). 13 Rapport annuel du Musée du Congo belge 1917 (AIMRAC, R/V). 14 Note du directeur du Musée du Congo belge A. de Hauleville au président de la Commission de Surveillance, le 12 décembre 1926 (AIMRAC, R/III). 15 Arrêté royal du 1er janvier 1912 portant la création d’une Commission de géologie (B.O.C.B., 28/02/1912, p. 196). 16 Politique de gestion des collections. Développement des collections au MRAC. Nouvelles lignes directrices, 2006-2010, p. 9. 17 Rapports annuels du Musée du Congo belge 1917 et 1914-1919 (AIMRAC, R/V). Voir aussi LUWEL M., “Histoire du Musée royal du Congo Belge à Tervuren”, dans: Congo-Tervuren, VI, 1960, 2, pp. 42-43. 18 Le mandat du Ruanda-Urundi fut confié à la Belgique par le Traité de Versailles signé le 28 juin 1919 et régularisé six ans plus tard par la loi du 21 août 1925 sur le gouvernement du Ruanda-Urundi (M.B., 09/09/1925, p. 4544). Pour plus d’informations sur le mandat belge au Ruanda-Urundi, voir: VIJGEN, I., Tussen mandaat en kolonie. Rwanda, Burundi en het Belgisch bestuur in opdracht van de Volkenbond (1916-1932), Louvain, Acco, 2005, 279 p. Pour plus d’informations sur la recherche scientifique du MRAC au Rwanda, voir: THYS VAN DEN AUDENAERDE D., Wetenschappelijk onderzoek in Rwanda door het Museum van Tervuren. Recherche scientifique au Rwanda par le Musée de Tervuren, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 1987, pp. 7-8. 19 Politique de gestion des collections. Développement des collections au MRAC. Nouvelles lignes directrices, 2006-2010, p. 10.

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agrochimique (CERVA).20 La section des Sciences économiques allait changer de cap et se consacrer désormais à l’étude de l’exploitation forestière et agricole,21 et plus spécifiquement à la recherche scientifique sur les plantes agricoles, oléagineuses, résineuses, à textile, médicinales, à matières colorantes et tannantes, à caoutchouc, et le bois.22 Cette évolution fut accélérée par le rôle grandissant de l’Office colonial au niveau de la propagande économique du Congo belge.23 L’Office colonial fut créé en 1907 avec l’objectif de rassembler et de diffuser les informations économiques sur le Congo et d’alimenter l’exposition permanente du Musée de Tervuren.24 Il gagna en importance dans les années 1920 en utilisant, pour la promotion économique de la colonie, des outils de propagande modernes, comme la radio, en étroite collaboration avec le secteur privé.25 Le Musée du Congo belge était dans cette optique une “vitrine” trop modeste et trop statique et allait perdre peu à peu son utilité. Le centre de gravité de l’établissement se déplaça de plus en plus vers la recherche scientifique fondamentale.26 Les sections du Musée du Congo belge furent radicalement réorganisées par l’arrêté royal du 18 mai 1928 (voir organigramme p. 47).27 La section des Sciences morales et politiques devint la section des Sciences morales, politiques et historiques; la section des Sciences économiques garda son nom. La scission de la section d’Ethnologie en une section d’Ethnographie et une section d’Anthropologie et Préhistoire témoignait de l’intérêt croissant pour les sciences humaines. La division de la section des Sciences naturelles en une section de Géologie et Minéralogie, une section de Zoologie et Entomologie et une section de Botanique prouvait l’importance donnée aux sciences naturelles. La section Documentation photographique et Vulgarisation générale fut en revanche supprimée puisqu’elle avait perdu son utilité suite à la création d’un service de Propagande au Ministère des Colonies.28 La section devint un service interne à la Direction du musée, qui centralisait la conservation des négatifs des collections de photos des différentes sections.29 L’arrêté royal du 18 mai 1928 stipula aussi que la Commission de géologie, qui avait été chargée de dresser la carte géologique du Katanga, était supprimée. Au cours des années 1930, le nouvel organigramme subit encore plusieurs modifications. La section d’Ethnographie fut dotée en 1930 d’un Bureau de documentation ethnographique, chargé de la rédaction de bibliographies et de monographies ethnographiques.30 Une

20 Arrêté royal organique du 10 avril 1928 du Laboratoire de recherches chimiques et onialogiques du Congo belge (M.B., 22/04/1928, p. 1931). Pour plus d’informations concernant l’histoire du laboratoire, voir: 75 years Veterinary and Agrochemical Research Centre 1930-2005, Brussel, Centrum voor Onderzoek in Diergeneeskunde en Agrochemie, 2005, pp. 12-15 et p. 41. 21 ERGO A. B. en MOEYERSONS J., “De afdeling Land- en Bosbouweconomie”, dans: THYS VAN DEN AUDENAERDE D. (ed.), Africa Museum Tervuren 1898-1998, Tervuren, Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, 1998, pp., pp. 275-276. 22 LEBACQ L., “Les activités du Musée royal de l’Afrique centrale dans le domaine de l’économie agricole”, dans: Africa-Tervuren, X, 1964, 3, p. 67. 23 Voir aussi MAES, J., Le Musée du Congo belge. Guide illustré du visiteur, De Sikkel, Anvers, 1925, pp. 48-49. 24 Décret du 2 juillet 1907 concernant l’Office colonial (B.O.E.I.C., 06-07/1907, p. 391). 25 WILLEMS H., Het Office Colonial (1907-1930), onderdeel van een economisch bewustwordingsproces, Gent, Rijksuniversiteit Gent (onuitgegeven licentiaatsverhandeling), 1986,, pp. 33-42 et pp. 151-152. 26 CORNELIS S., “Le Musée du Congo belge, vitrine de l’action coloniale (1910-1930)”, dans: TAFFIN D. (éd.), Du musée colonial au musée des cultures du monde, Paris, Maisonneuve & Larose, 2000, pp. 74-81. 27 Arrêté royal du 18 mai 1928 portant le règlement organique du Musée du Congo belge (M.B., 10/06/1928, p. 2669). 28 LUWEL M., “Histoire du Musée royal du Congo belge à Tervuren”, dans: Congo-Tervuren, VI, 1960, 2, p. 41. Dans cet article, il est très probablement fait référence à la création d’un Service de Propagande et de Vulgarisation par l’Office colonial en 1923. WILLEMS, H., Het Office Colonial (1907-1930), onderdeel van een economisch bewustwordingsproces, Gand, Rijksuniversiteit Gent (mémoire de licence non publié), 1986, p. 37. 29 Note de service du directeur du Musée du Congo belge du 1er juin 1928 (AIMRAC, P/9). Voir aussi: MORIMONT F. “Fotografie en de geschiedenis van Afrika. De Belgische kolonisatie door een objectief bekeken”, dans: THYS VAN DEN AUDENAERDE D. (ed.), Africa Museum Tervuren 1898-1998, Tervuren, Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, 1998,, p. 268. 30 BOONE O., “La documentation ethnographique au Musée royal de l’Afrique centrale”, dans: Africa-Tervuren,

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Commission pour la mise à jour de la documentation ethnographique surveillait les activités scientifiques du Bureau de documentation ethnographique.31 Cette décision fit suite à la donation de la documentation du Bureau international d’ethnographie (BIE) au Musée du Congo belge, par le sénateur Cyrille Van Overbergh. Celui-ci avait en effet créé en 1905 le Bureau international d’ethnographie, qui dut interrompre toute activité avec le début de la Première Guerre mondiale. La section de Zoologie et Entomologie déploya pendant cette période une activité de plus en plus intense, si bien qu’en 1935 à côté des sous-sections des Vertébrés et d’Entomologie déjà existantes, une nouvelle sous-section des Invertébrés non-insectes vit le jour.32 La section de Botanique fut supprimée de l’organigramme du Musée du Congo belge par l’arrêté royal du 1er mai 1934.33 L’herbier constitué par cette section fut transféré après de longues années de discussions enflammées, au Jardin botanique de l’État, l’actuel Jardin botanique national de Belgique à Meise.34 Le Musée du Congo belge venait de créer, à l’occasion de la réorganisation de 1928, une nouvelle section de Botanique pour y abriter les herbiers congolais conservés au Jardin botanique de l’État et favoriser ainsi la recherche sur la flore congolaise.35 Le Jardin botanique de l’État obtint cependant gain de cause dans le débat en argumentant que toute la recherche botanique avait intérêt à être centralisée en raison de son caractère universel et la nécessité d’effectuer des analyses comparatives.36 La Seconde Guerre mondiale provoqua l’interruption des contacts du Musée du Congo belge avec le Congo belge et le Ruanda-Urundi, ce qui comme lors de la Première Guerre mondiale mit un frein à la politique d’acquisitions. L’établissement sembla traverser la Seconde Guerre mondiale sans trop de dégâts jusqu’au 22 novembre 1944 où un V1 allemand perça la façade du Musée côté jardin. La façade, la rotonde et la grande salle de marbre furent fortement endommagées, mais les pièces exposées restèrent pour la plupart intactes.37 Les réparations traîneraient cependant durant des années. L’établissement connut après la Seconde Guerre mondiale un nouvel essor et se tailla sur plusieurs terrains de recherche une réputation mondiale. À partir de 1950, la section des Sciences économiques se concentra, en raison de la multiplication des centres de recherche agricole belges et belgo-congolais, sur le développement de sa collection de bois tropicaux,

X, 1964, 4, pp. 99-102 et DECOCK S., “Het Documentatiecentrum voor Menswetenschappen tussen verleden en toekomst”, dans: THYS VAN DEN AUDENAERDE D. (ed.), Africa Museum Tervuren 1898-1998, Tervuren, Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, 1998, pp. 115-118. 31 Le statut du Bureau d’étude et de documentation ethnographiques et celui de la Commission pour la mise à jour de la documentation ethnographique étaient assez confus à l’origine, car aucun des deux n’avait été créé par arrêté royal. E. Maes à C. Van Overbergh, le 25 mars 1938 (AIMRAC, O/1/4). Le seul fondement est une décision ministérielle du 30 janvier 1930 portant création d’une Commission pour la mise à jour de la documentation ethnographique (AIMRAC, O/1/4). Cette commission serait finalement abrogée par décision ministérielle en 1953. Lettre du Ministre des Colonies au directeur du Musée du Congo belge, F. M. Olbrechts, le 26 mars 1953 (AIMRAC, O/1/4). 32 “Overzicht van de ontwikkeling van de afdelingen in het Koninklijk Museum van Belgisch Congo. Aperçus sur le développement des sections du Musée royal du Congo Belge”, dans: Congo-Tervuren, VI, 1960, 2, pp. 62-63. 33 Arrêté royal du 1er mai 1934 modifiant l’arrêté royal du 18 mai 1928 portant règlement organique du Musée du Congo belge (AIMRAC, P/9). 34 Cette discussion traitait aussi du principe de la délimitation des compétences entre le Musée du Congo belge, avec son champ d’activité géographique, et les autres établissements scientifiques, avec leur champ d’activités fonctionnel. Les procès-verbaux de la Commission de surveillance du musée mentionnent par exemple: … on créerait un précédent dangereux. Les matériaux d’études… du Musée seraient bientôt réclamés par d’autres Musées: les collections zoologiques congolaises iraient au Musée d’Histoire naturelle, les pièces ethnographiques au Musée du Cinquantenaire, etc. etc. Or, l’arrêté royal organique du Musée du Congo dit expressément que toutes les collections provenant de la Colonie sont conservées au Musée. Procès-verbal de la réunion de la Commission de surveillance du Musée du Congo, le 27 avril 1932 (AIMRAC, O/2). 35 Le Jardin botanique national de Belgique. De Nationale Plantentuin van België. 1870-1970, Bruxelles, Wellens-Pay, 1970, pp. 7-9. 36 Note d’une lettre du Ministre des Colonies au président de la Commission de surveillance du Musée du Congo belge, le 19 janvier1934 (AIMRAC, O/2). 37 LUWEL M., “Histoire du Musée royal du Congo Belge”, dans: Congo-Tervuren, VI, 1960, 2, p. 39.

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qui deviendra un des plus importants xylarium du monde. Les résultats de la recherche furent initialement publiés dans un atlas des essences de bois par la Commission pour l’étude des essences de bois congolais.38 À partir de 1955, la section de Géologie et Minéralogie, sous l’impulsion de la Commission de géologie du Ministère des Colonies, défrichera un tout nouveau terrain de recherche grâce à l’interprétation de photos aériennes.39 Quelques années plus tard, la section fut rebaptisée, par l’arrêté royal du 10 juin 1958, “section de Géologie, Minéralogie et Paléontologie”.40 Ce changement de dénomination confirmait la décision prise en 1938 de transférer les collections paléontologiques de la section de Zoologie et Entomologie à la section de Géologie et Minéralogie.41 L’exemple le plus frappant de la nouvelle dynamique fut toutefois la section d’Ethnographie qui connut une véritable expansion. Le Centre pour l’étude de l’art africain de l’université de Gand créé en 1939 pour favoriser la recherche sur la typologie et la chronologie de l’art africain, fut transféré en 1947 avec son iconothèque au Musée du Congo belge.42 Quelques années plus tard en 1950, la section d’Ethnographie engagea un linguiste pour sa sous-section de Linguistique nouvellement créée et consacrée à l’étude des langues africaines.43 Toujours dans ce cadre, le Musée du Congo belge fut, entre 1951 et 1960, le siège de la Commission pour la linguistique africaine (CLA), chargée d’étudier les questions linguistiques du Congo belge et du Ruanda-Urundi et de donner son avis en la matière au Ministre des Colonies.44 En 1959 enfin, la section reçut une dernière impulsion avec la création de l’asbl Centre national d’ethnologie des peuples d’outre-mer (CNEPOM) qui succéda au Centre d’étude pour l’art africain et qui se voua à l’étude de l’art ethnique et ethno-musical.45 Cette asbl cessera cependant ses activités à peine un an plus tard. C’est pendant cette période aussi que le Musée du Congo belge commença à développer ses activités orientées vers le public, en créant en 1950 l’asbl Les Amis du Musée du Congo belge et en mettant sur pied, grâce à cette dernière, un service éducatif et un bureau de vente installé à l’entrée du Musée.46 Les premières expositions temporaires eurent lieu à partir de 1952.47 Le dynamisme en matière de construction des années 1950 était un autre indicateur du nouvel élan du Musée du Congo belge. À partir de 1950, les ailes délabrées du Palais des colonies furent progressivement rénovées et mises en service. Le projet le plus ambitieux fut la construction d’un nouveau Musée qui abritera salles

38 LEBACQ L., “Les activités du Musée royal de l’Afrique centrale dans le domaine de l’économie agricole”, dans: Africa-Tervuren, X, 1964, 3, Tervuren, p. 67. 39 GERARDS J., “La photo-interprétation au Musée royal de l’Afrique centrale”, dans: Africa-Tervuren, X, 1964, 2, pp. 49-50. 40 Arrêté royal du 10 juin 1958 modifiant l’arrêté royal du 18 mai 1928 portant le règlement organique du Musée du Congo belge, (M.B., 12/07/1958, p. 5695). 41 Rapports annuels pour l’année 1957 de la section de Géologie, de Minéralogie et de Paléontologie du Musée royal du Congo Belge et de la Commission de Géologie du ministère des Colonies, Tervuren, Musée royal du Congo belge, 1958, p. 14. 42 OLBRECHTS F. M., “Een Centrum voor de Studie der Afrikaanse Kunst aan de Rijksuniversiteit te Gent”, dans: Wetenschappelijke Tijdingen, V, 1940, 4, pp. 168-169. Voir aussi: VANDENHOUTE P. J., “Frans-M. S. Olbrechts (1899-1958)”, dans: LUYCKX T., Liber memorialis 1913-1960. Deel I Faculteit der Letteren en der Wijsbegeerte, Gent, Rijksuniversiteit Gent, 1960, p. 360. 43 Bien qu’il soit souvent fait référence à la création d’une section de Linguistique en 1950, cette section formait en fait une sous-section de la section d’Ethnographie. Le seul fondement dans le Moniteur belge est le recrutement d’un philologue M. A. Meeussen, par l’arrêté royal du 28 septembre 1950 (M.B., 30-31/10/1950, p. 7712) et l’arrêté royal du 30 janvier 1951 (M.B., 21/02/1951, p. 1085). Le guide administratif du ministère des Colonies de 1951 mentionne M. A. Meeussen comme membre du personnel de la section d’Ethnographie. Ministère des Colonies. Annuaire officiel. Ministerie van Koloniën. Officieel Jaarboek, Bruxelles, Lesigne 1951, p. 153. 44 Arrêté royal du 24 août 1950 portant création d’une Commission de linguistique africaine (M.B., 29/09/1950, p. 6866). Voir aussi le Rapport scientifique pour l’année 1972 du Musée royal de l’Afrique centrale. Wetenschappelijk verslag voor het jaar 1972 van het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 1973, p. 166. 45 Constitution et nominations de l’association sans but lucratif “Centre national d’Ethnologie des peuples d’Outre-Mer” (en néerlandais: “Nationaal centrum voor de Ethnologie van Overzeese Volkeren”) (Annexe M.B., 04/07/1959, acte n° 2939). Voir aussi: “Overzicht van de ontwikkeling van de afdelingen in het Koninklijk Museum van Belgisch Congo. Aperçus sur le développement des sections du Musée royal du Congo belge”, dans: Congo-Tervuren, VI, 1960, 2, p. 70. 46 Pour plus d’informations, voir le chapitre concernant l’asbl Les Amis du Musée royal de l’Afrique centrale. 47 “Nos expositions temporaires”, dans: Congo-Tervuren, 1, 1955, 1, pp. 29-30.

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d’exposition, bureaux et laboratoires. L’aile occidentale du bâtiment fut la première et restera l’unique construction. Devenue “Centre d’accueil pour le personnel africain (CAPA)”, elle hébergea temporairement les membres du personnel congolais et les visiteurs de l’Exposition internationale de 1958. Après 1958, la finition de l’ensemble se fera attendre des décennies durant, par manque d’argent. Il ne sera que progressivement et partiellement mis en service à partir de 1991 pour y loger bureaux, laboratoires et locaux de conservation.48 L’arrêté royal du 23 mai 1952, hautement symbolique, stipula enfin qu’à titre de reconnaissance de l’importance de l’établissement, le prédicat royal serait ajouté à sa dénomination. Dorénavant on parlerait du Musée royal du Congo belge.49 Le Musée royal de l’Afrique centrale (1960-aujourd’hui) L’indépendance du Congo belge en 1960 et du Ruanda-Urundi en 1962 porta un coup fatal à l’administration coloniale belge. Le changement de dénomination du Ministère des Colonies en Ministère du Congo belge et du Ruanda-Urundi en 1958, et en Ministère des Affaires africaines en 1960, ne pouvait cacher le fait que son rôle touchait à sa fin.50 Le ministère sera finalement définitivement supprimé en 1962.51 Divers établissements belgo-congolais de renommée mondiale, comme l’Institut pour la recherche scientifique en Afrique centrale (IRSAC),52 l’Institut national pour l’étude agronomique au Congo (INEAC)53 et l’Institut des parcs nationaux du Congo Belge (IPNCB)54 partagèrent le même sort. Ces établissements furent groupés en 1961 en un Institut belge pour l’encouragement de la recherche scientifique outre-mer (IBERSOM), une institution d’utilité publique créée sur l'initiative du Conseil national de la politique scientifique, dans le but de préserver et de réorienter les activités de recherche en Afrique.55 L’Institut belge pour l’encouragement de la recherche scientifique outre-mer allait être supprimé dès 1962 et remplacé par le Service de coopération au développement (SCD).56 La recherche scientifique n’était pas au cœur des tâches du Service de coopération au développement, l’Institut belge pour l’encouragement de la recherche 48 THYS VAN DEN AUDENAERDE D., “Het Africa Museum te Tervuren. Een historisch overzicht”, dans: THYS VAN DEN AUDENAERDE D. (ed.), Africa Museum Tervuren 1898-1998, Tervuren, Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, 1998, p. 17-21. 49 Arrêté royal du 10 mars 1952 modifiant la dénomination du Musée du Congo belge (M.B., 02/05/1952, p. 3438). 50 Arrêté royal du 18 août 1958 modifiant la dénomination du Ministère des Colonies (M.B., 28/08/1958, p. 6656) et arrêté royal du 23 juin 1960 modifiant la dénomination “Ministère du Congo belge et du Ruanda-Urundi” en “Ministère des Affaires africaines” (M.B., 29/06/1960, p. 4966). 51 Arrêté royal du 30 mai 1961 concernant la répartition des attributions ministérielles en matière d’Affaires africaines (M.B., 03/06/1961, p. 4680) et arrêté royal du 23 mai 1962 concernant la répartition des attributions ministérielles en matière d’Affaires africaines (M.B., 30/05/1962, p. 4701). 52 L’IRSAC fut créé par l'arrêté du Régent du 1er juillet 1947 portant création d’un Institut pour la recherche scientifique en Afrique centrale (M.B., 25/06/1948, p. 5113) pour encourager la recherche en sciences exactes et humaines dans les territoires belges en Afrique. L’institut avait des centres de recherche au Congo belge (Lwiro, Uvira, Mabali et Élisabethville) et au Ruanda-Urundi (Astrida). 53 L’INEAC fut créé par l’arrêté royal du 22 décembre 1933 portant création d’un Institut national pour l’étude agronomique au Congo (M.B., 19/01/1934, p. 305) pour encourager le développement de l’agriculture au Congo belge et au Ruanda-Urundi. L’institut devint un institut agronomique de renommée mondiale disposant d’un grand nombre de centres de recherche répandus dans tout le Congo belge et le Ruanda-Urundi. 54 L’IPNCB fut créé par le décret du 26 novembre portant règlement organique de l’Institut des parcs nationaux du Congo belge (B.O.C.B., 15/01/1935, p.67) pour protéger la faune et la flore de différents parcs nationaux au Congo belge et au Ruanda-Burundi et d’y favoriser la recherche scientifique et le tourisme. L’IPNCB allait administrer le parc Albert (créé en 1925), le parc national de Kagera (1934), le parc national de Garamba (1938) et le parc national d’Upemba (1939). 55 Arrêté royal du 16 mars 1961 portant approbation de la fondation et des statuts de l'établissement d’utilité publique Institut belge pour l’Encouragement de la Recherche scientifique Outre-Mer (IBERSOM) (M.B., 26/03/1961, p. 2401). Les statuts de l’institut parurent dans les Annexe du Moniteur belge (Annexe M.B., 13/04/1961, actes n° 1539-1540). Voir aussi Belgisch Instituut ter Bevordering van het Wetenschappelijk Onderzoek Overzee. Verslag der werkzaamheden voor het dienstjaar 1961, Brussel, Belgisch Instituut ter Bevordering van het Wetenschappelijk Onderzoek Overzee, 1963, 193 p. 56 Arrêté royal du 4 mai 1962 fixant le statut du secrétaire général de l'Office de la coopération au développement et du personnel de cet office et modifiant l'arrêté royal du 15 janvier 1962 relatif a l'organisation de la coopération avec les pays en voie de développement (M.B., 10/05/1962, p. 3950) et l’arrêté royal du 4 mai 1962 portant le cadre organique du personnel du Service de la coopération au développement (M.B., 10/05/1962, p. 3954).

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scientifique outre-mer fut donc divisé et son personnel réparti dans les différents établissements nationaux.57 Avec la fin de la période coloniale disparut également le champ d’application pratique de la recherche et l’intérêt scientifique pour le continent africain se fit plus rare. Le Musée royal du Congo belge parviendra toutefois à s’adapter à la situation postcoloniale et à faire preuve d’une nouvelle vitalité. La première mesure symbolique capitale fut l’arrêté royal du 23 août 1960 qui modifia sa dénomination en Musée royal de l’Afrique centrale (MRAC), signifiant clairement que son terrain d’action géographique n’était plus limité aux frontières de l’ancienne colonie belge.58 Le Musée royal de l’Afrique centrale connut ensuite un élan considérable grâce à l’arrivée de membres du personnel de l’Institut belge pour l’encouragement de la recherche scientifique outre-mer (IBERSOM). Ceux-ci, qui provenaient des centres de l’IRSAC, de l’INEAC et de l’IPN établis anciennement en Belgique, au Congo et au Ruanda-Urundi, allaient en faire un établissement scientifique phare sur plusieurs terrains de recherche de pointe.59 Les sections et services existants se développèrent tandis que d’autres virent le jour (voir organigramme p. 48).60 Il y eut d’abord en 1962 la création d’un service de Publication chargé de l’ensemble des publications techniques.61 Un an après, un service éducatif fut créé, également responsable de l’organisation et de la coordination des expositions permanentes et temporaires.62 En 1964, la fusion du service de Documentation ethnographique de la section d’Ethnographie et de certains services des Sciences humaines de l’ancien Centre de recherche de l’IRSAC à Astrida, Rwanda, donnèrent naissance à une nouvelle section d’Ethnosociologie et Ethnohistoire.63 En 1964 enfin, la section de Géologie et Minéralogie s’enrichit d’un Laboratoire de physico-chimie minérale, basé à Heverlee, à la Faculté des sciences agronomiques de l’Université catholique de Louvain,64 et qui avait autrefois fait partie de l’INEAC sous le nom de Laboratoire des colloïdes des sols tropicaux.65 La suppression du Ministère des Affaires africaines entraîna le transfert du Musée royal de l’Afrique au Ministère de l’Éducation nationale et de la Culture par l’arrêté royal du 14 février 1962.66 Une décision logique puisque divers établissements scientifiques nationaux

57 Belgisch Instituut ter Bevordering van het Wetenschappelijk Onderzoek Overzee. Verslag der werkzaamheden voor het dienstjaar 1962, Brussel, Belgisch Instituut ter Bevordering van het Wetenschappelijk Onderzoek Overzee, 1963, pp. 5-21. L’IBERSOM ne serait supprimé en droit qu’en 1981. LEPERSONNE J., “Lucien Cahen, le directeur du Musée”, dans: Africa-Tervuren, XXVIII, 1982, 4, p. 11. 58 Arrêté royal du 23 août 1960 portant modification de la dénomination du Musée royal du Congo belge en Musée royal de l’Afrique centrale (M.B., 19/09/1960, p. 7106). 59 Rapport pour l’année 1962 du Musée royal de l’Afrique centrale, Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren, 1963, p. 2. 60 Le cadre du personnel allait être modifié pendant la première moitié des années 1960 par l’arrêté royal du 10 mai 1963 (M.B., 21/05/1963, p. 5411), l’arrêté royal du 16 novembre 1964 (M.B., 13/03/1965, p. 1698), l’arrêté royal du 25 janvier 1965 (M.B., 26/02/1965, p. 2034) et l’arrêté royal du 20 mars 1965 (M.B., 13/05/1965, p. 5641). 61 Rapport pour l’année 1963 du Musée royal de l’Afrique centrale, Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren, 1964, p. 52. Voir aussi: LEPERSONNE J., “Lucien Cahen, le directeur du Musée”, dans: Africa-Tervuren, XXVIII, 1982, 4, p. 8. 62 Rapport pour l’année 1963 du Musée royal de l’Afrique centrale, Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren, 1964, p. 2 et p. 48. 63 Les activités de la section furent longtemps limitées au Centre de documentation puisque le seul anthropologue social de l’institut était détaché à l’INRS de Butare, l’ancien centre de recherche de l’IRSAC à Astrida (voir infra). DE LAME D., “Sociale Antropologie tussen geschiedenis en culturen”, dans: THYS VAN DEN AUDENAERDE D. (ed.), Africa Museum Tervuren 1898-1998, Tervuren, Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, 1998, pp. 119-120. 64 Rapport pour l’année 1964 du Musée royal de l’Afrique centrale, Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren, 1965, p. 2. Voir aussi: Rapport annuel pour l’année 1964 de la section de Géologie, de Minéralogie et de Paléontologie du Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 1965, p. 3. 65 Au service de l’agriculture congolaise. L’Institut national pour L’étude agronomique du Congo belge (INEAC), son but, son programme, ses réalisations, Bruxelles, Institut national pour l’étude agronomique du Congo belge, 1954, p. 8. 66 Arrêté royal du 14 février 1962 portant transfert du Musée royal de l’Afrique des services du Vice-Premier Ministre et du Ministre des Affaires éEtrangères au Ministère de l’Éducation nationale et de la Culture (M.B., 09/03/1962, p. 1910).

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relevaient depuis toujours de ce ministère.67 Des mesures furent prises pour donner au Musée royal de l’Afrique centrale le statut d’établissement scientifique. L’arrêté royal du 20 mars 1962 accorda la personnalité civile à l’établissement, conformément aux dispositions de la loi du 27 juin 1930 et de l’arrêté royal du 20 juin 1931, grâce à la création d’un “patrimoine”. Il ordonna également la création d’une Commission pour la gestion du patrimoine, chargée de poser tous les actes de gestion et de décision relatifs au patrimoine et ayant la compétence de recruter du personnel et de faire exécuter des travaux.68 Grâce au patrimoine, le Musée royal de l’Afrique centrale pouvait entreprendre de nouvelles activités, indépendamment des structures administratives et de la comptabilité existantes. Cette flexibilité permit au patrimoine de gérer des missions de recherche complémentaires lancées à l’initiative ministérielle, qui étaient subventionnées par le Fonds de recherche scientifique fondamentale collective – initiative ministérielle (FRFC-IM).69 Il géra également les subventions du Ministère de l’Éducation nationale et de la Culture pour les publications scientifiques ainsi que les recettes de la vente de ces publications.70 À partir de 1967, il géra les revenus sur les droits de reproduction des photos de documents et d’objets faisant partie des collections de l’établissement.71 L’arrêté royal du 20 mars 1962 fut suivi la même année par l’arrêté royal du 20 décembre 1962, portant création d’un Conseil scientifique qui remplaça l’ancienne Commission de surveillance.72 On s’efforça par ailleurs de mieux accorder et coordonner les compétences du Musée royal de l’Afrique centrale avec celles des autres établissements.73 Ainsi en 1963, le Musée royal de l’Afrique centrale et l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) décidèrent de confier la Minéralogie, la Pétrographie et la Préhistoire au Musée royal de l’Afrique centrale tandis que la Paléontologie et l’Anthropologie physique seraient logées à l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique.74 Bien que cet accord fût ratifié par l’arrêté royal du 24 août 1964,75 seules les collections d’Anthropologie physique furent en réalité 67 VAN DER CRUYSSEN C., Het ministerie van Onderwijs en Cultuur (1878-1884, 1907-1991). Deel III. Repertoria van de wetenschappelijke instellingen van de Staat, van de academies en van de domeinen van Gaasbeek en Mariemont (Miscellanea archivistica studia 85), B Brussel, Algemeen Rijksarchief en Rijksarchief in de Provinciën, 1996, pp. 9-10. Voir aussi: LEPERSONNE, J., “Lucien Cahen, le directeur du Musée”, dans: Africa-Tervuren, XXVIII, 1982, 4, pp. 8-9. 68 Arrêté royal du 20 mars 1962 accordant la personnalité civile au Musée royal de l’Afrique centrale et portant création de la Commission chargée de l'administrationde son patrimoine (M.B., 07/06/1962, p. 4940). Ceci en exécution de la loi du 27 juin 1930 où la personnalité civile est accordée aux instituts scientifiques et artistiques qui dépendent du ministère des Arts et des Sciences (M.B., 10/07/1930, p. 3619) et l’arrêté royal du 24 juin 1931 concernant le patrimoine des établissements scientifiques et artistiques (M.B., 01/07/1931, p. 3739). La notion de patrimoine et les missions de la Commission de gestion du Patrimoine étaient très mal définies. Eindverslag van het Koninklijk Commissariaat voor de herstructurering van de nationale wetenschappelijke inrichtingen, Brussel, Koninklijk Commissariaat voor de herstructurering van de nationale wetenschappelijke inrichtingen, 1983, pp. 211-219. 69 Arrêté royal du 5 février 1962 réglant l’accord de subventions au bénéfice de la recherche fondamentale collective (M.B., 08/02/1962), supprimé et remplacé par l’arrêté royal du 18 janvier 1965 concernant le financement des programmes de recherche fondamentale collective (M.B., 05/05/1965, p. 1175) et l’arrêté royal du 14 avril 1965 réglant le financement de la recherche fondamentale collective d’initiative ministérielle (M.B., 14/07/1965, p. 8142). 70 Rapport annuel 1966 pour la Commission de gestion du patrimoine du Musée royal de l’Afrique centrale (Procès-verbaux et annexes de la Commission de gestion du patrimoine, AIMRAC). 71 Arrêté ministériel du 16 janvier 1967 concernant le Musée royal de l’Afrique centrale – droits de reproduction (M.B., 17/03/1967, p. 2731. Cet arrêté serait abrogé par l’arrêté royal du 27 janvier 2006 portant abrogation de divers traités obsolètes relatifs à la gestion des établissements scientifiques de l’État relevant du Ministre qui a la Politique scientifique fédérale dans ses attributions (M.B., 10/02/2006, p. 6806). 72 Arrêté royal du 20 décembre 1962 concernant le Conseil scientifique du Musée royal de l’Afrique centrale (M.B., 07/03/1963, p. 2442). 73 Rapport pour l’année 1962 du Musée royal de l’Afrique centrale, Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren, 1963, p. 2. 74 Rapport pour l’année 1963 du Musée royal de l’Afrique centrale, Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren, 1964, p. 2. Voir aussi le Rapport annuel pour l’année 1964 de la section de Géologie, de Minéralogie et de Paléontologie du Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 1965, p. 1. 75 Arrêté royal du 24 août 1965 modifiant et coordonnant les attributions de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique et du Musée royal de l’Afrique centrale (M.B., 27/05/1965, p. 6428).

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transférées du Musée royal de l’Afrique centrale à l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique.76 Une seconde tentative pour mieux cerner les attributions des différents établissements, fut l’accord conclu entre le Musée royal de l’Afrique centrale et les Musées royaux d’Art et d’Histoire (MRAH) concernant l’Anthropologie culturelle. Le Musée royal de l’Afrique centrale se concentrerait dorénavant sur l’ethnographie, tandis que les Musées royaux d’Art et d’Histoire prendraient à leur compte les objets d’art.77 Les collections ethnographiques des Musées royaux d’Art et d’Histoire furent pour la plupart transférées en 1967 à la section d’Ethnographie du Musée royal de l’Afrique centrale, en échange des meubles et objets Art nouveau qui avaient été fabriqués pour l’Exposition coloniale de 1897.78 Cet échange de collections fut entériné par le décret ministériel du 11 décembre 1967.79 Entre-temps, le Musée royal de l’Afrique centrale parvint, grâce à des programmes de recherche subventionnés par le Fonds de la recherche fondamentale collective d’initiative ministérielle (FRSFC – IM), à continuer le développement de ses activités de recherche. Le programme LOLEMI, ayant pour objet l’étude comparative des langues bantoues, fut lancé en 1963 et permit à la sous-section de Linguistique d’analyser l’origine et l’évolution des langues bantoues.80 Le programme de recherche concernant la Géologie, la Photogéologie et la Géochronologie créé en 1964 conduit entre autres à une participation de la section de Géologie, Minéralogie et Paléontologie au Centre belge de géochronologie de l’Université libre de Bruxelles (ULB).81 Le programme de recherche de fouilles en Afrique créé en 1965 impliqua la section d’Anthropologie et Préhistoire. Finalement la création en 1970 du Centre d’informatique appliquée au développement et à l’agriculture tropicale (CIDAT), donna un nouvel élan au successeur de la section des Sciences économiques avec sa recherche sur l’application de l’agrobioclimatique analogue dans le développement agricole.82 Malgré les efforts déployés pour intégrer le Musée royal de l’Afrique centrale dans de nouvelles structures, celui-ci eut à se battre comme les autres établissements scientifiques nationaux, dans un cadre légal et réglementaire très compliqué, loin d’être adapté à ses besoins très spécifiques. Le statut du personnel, la rémunération du personnel scientifique et administratif et le statut même des établissements posèrent problème.83 Toute une série d’arrêtés royaux furent rédigés en 1965 dans une tentative de remédier à cette situation. L’arrêté royal du 20 avril 1965 fixa le statut des établissements scientifiques de l’État. L’article 1 stipulait que ces établissements [exercent] des activités relatives à la recherche scientifique, ainsi que des missions d’utilité publique en rapport avec ces activités. La priorité accordée à la recherche scientifique signifia pour le Musée royal de l’Afrique centrale un recul des activités orientées vers le public et, à partir de 1967, il n’y eut plus d’expositions

76 Rapport scientifique pour les années 1965-1969 du Musée royal de l’Afrique centrale. Wetenschappelijk verslag voor de jaren 1965-1969 van het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 1970, p. 6. 77 Rapport pour l’année 1964 du Musée royal de l’Afrique centrale, Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren, 1965, p. 2. 78 Rapport scientifique pour les années 1965-1969 du Musée royal de l’Afrique centrale. Wetenschappelijk verslag voor de jaren 1965-1969 van het Koninklijk Museum voor Midden- Afrika, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 1970, p. 7 et p. 90. 79 Décret ministériel du 11 décembre 1967 (AIMRAC, D/28). Voir aussi: WYNANTS M., “Chryselefantiene beelden in het Museum van Tervuren”, dans: GUISSET J., Congo en de Belgische kunst 1880-1960”, Tournai, La renaissance du livre, 2003, pp. 149-151. 80 BYNON-POLAK L., “LOLEMI. Un programme de dépouillement de grammaires bantoues”, dans: Africa-Tervuren, X, 1964, 3, pp. 63-66. 81 Rapport pour l’année 1964 du Musée royal de l’Afrique centrale, Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren, 1965, p. 13 et p. 20. 82 Rapport scientifique pour l’année 1970 du Musée royal de l’Afrique centrale. Wetenschappelijk verslag voor het jaar 1970 van het Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 1971, p. 4. 83 Rapport pour l’année 1963 du Musée royal de l’Afrique centrale, Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren, 1964, pp. 10-12.

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temporaires.84 L’arrêté royal du 20 avril 1965 ordonna par ailleurs pour chaque établissement la création d’un Conseil scientifique composé pour moitié du chef de l’établissement et d’autres membres du personnel scientifique dirigeant et pour moitié de personnalités scientifiques choisies en dehors de l’établissement en raison de leur compétence dans les disciplines scientifiques en cause. Ensemble ils donnaient leurs avis au ministre pour les questions d’ordre scientifique relatives à l’accomplissement des tâches de l’établissement et les nominations aux fonctions dirigeantes. Le chef de l’établissement et les membres du personnel scientifique dirigeant du Conseil scientifique pouvaient fonctionner séparément dans le Conseil de direction, et en cette qualité exercer leur compétence pour certaines questions concernant le personnel.85 Le Conseil scientifique du Musée royal de l’Afrique centrale ne serait entériné que par l’arrêté royal du 8 décembre 1970.86 Entre-temps, l’arrêté royal du 21 avril 1965 fixant la liste et le niveau des établissements scientifiques, classa le Musée royal de l’Afrique centrale parmi les établissements de niveau 1.87 Les conséquences étaient importantes, puisque conformément aux dispositions de l’arrêté royal du 20 avril 1965, ces établissements devaient être organisés en départements, sections et services scientifiques généraux. L’arrêté ministériel du 10 janvier 1967 fixa le nouvel organigramme du Musée royal de l’Afrique centrale (voir organigramme p. 49).88 La section de Géologie et Minéralogie devint le département de Géologie et Minéralogie, composé des sections de Cartographie et Photo-interprétation, de Géologie générale, de Minéralogie et Pétrographie et de Physico-chimie minérale. La section de Géologie générale fut également, à titre “provisoire”, chargée des collections paléontologiques, en attendant le transfert prévu mais jamais réalisé, de ces collections à l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique.89 La section de Zoologie et Entomologie devint le département de Zoologie africaine, divisé en trois sections: Vertébrés, Entomologie et Invertébrés non-insectes. La section d’Ethnographie, la sous-section de Linguistique, la section d’Anthropologie et Préhistoire et la section d’Ethnosociologie et Ethnohistoire devinrent dans le nouvel organigramme des sections du département commun d’Anthropologie culturelle. La section d’Anthropologie et Préhistoire fut baptisée section de Préhistoire et Archéologie, puisque la recherche en anthropologie physique fut transférée en 1964 à l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique. La sous-section de Linguistique s’enrichit d’un service d’Ethnomusicologie et fut reprise dans le nouveau schéma sous la dénomination de section de Linguistique et Ethnomusicologie. Ce service d’Ethnomusicologie succéda au Centre d’ethnomusicologie créé en 1966 par le Musée royal de l’Afrique centrale et l’International Institute for Comparative Music Studies and Documentation (IICMSD) allemand afin d’étudier les collections ethnomusicologiques du Musée royal de l’Afrique centrale, collaboration à laquelle l’IICMSD mettrait fin rapidement. La section d’Ethnographie restait, dans le nouvel organigramme, responsable de l’organologie, de la conservation et de l’étude de la collection des instruments de musique.90

84 “Van tentoonstellingen gesproken”, dans: Africa-Tervuren, XIII, 1967, 2, p. 60. 85 Arrêté royal du 20 avril 1965 relatif au statut des établissements scientifiques de l’État (M.B., 15/05/1965, p. 5777). 86 Arrêté royal du 8 décembre 1971 portant création d’un Conseil scientifique au Musée royal de l’Afrique centrale (M.B., 19/02/1971, p. 2098). Cet arrêté sera supprimé en 2006 par l’arrêté royal du 27 janvier 2006 portant abrogation de divers arrêtés obsolètes relatifs à la gestion des établissements scientifiques de l’État relevant du Ministre qui a la Politique scientifique fédérale dans ses attributions (M.B., 10/02/2006, p. 6806). 87 Arrêté royal du 21 avril 1965 fixant la liste et le niveau des établissements scientifiques relevant de l'Administration des Arts et des Lettres du Ministère de l'Éducation nationale et de la Culture (M.B., 15/05/1965, p. 5797). 88 Arrêté ministériel du 10 janvier 1967 portant approbation des organigrammes des établissements scientifiques relevant de l’administration de la recherche scientifique du ministère de l’Éducation nationale et de la Culture. L’arrêté ne fut pas publié au Moniteur. La première référence au Moniteur date de l’arrêté ministériel du 10 septembre 2002 fixant les organigrammes des établissements scientifiques fédéraux relevant du Ministre qui a la Politique scientifique fédérale dans ses attributions (M.B., 15/11/2002, p. 51401). 89 Rapport annuel pour l’année 1967 du département de Géologie, de Minéralogie et de Paléontologie du Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 1968, pp. 1-2. 90 Rapport scientifique pour l’année 1973 du Musée royal de l’Afrique centrale. Wetenschappelijk verslag voor het jaar 1973 van het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 1974, pp. 49 et 173-174.

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Le département hybride du Musée royal de l’Afrique centrale comportait une section d’Histoire de la présence belge à l’étranger, l’ancienne section des Sciences morales, politiques et historiques, et une section d’Économie agricole et forestière, l’ancienne section des Sciences économiques. La section des Services scientifiques généraux formait une troisième section et regroupait le service éducatif et la bibliothèque. Il y eut enfin la section des Services techniques généraux, qui indépendamment des départements formait une entité séparée et regroupait le service photographique et le service des Publications. L’arrêté royal du 21 avril 1965 fixant le statut du personnel scientifique des établissements scientifiques, instaura un statut spécifique pour ce personnel ainsi qu’un jury de recrutement et de promotion pour chaque établissement scientifique. Ce jury était chargé du recrutement du personnel scientifique, à l’exception du personnel scientifique dirigeant, qui était recruté par le Conseil scientifique.91 L’arrêté royal du 16 juin 1970 régularisera aussi le statut du personnel non scientifique.92 On tenta en 1965 de structurer la concertation mutuelle entre les différents établissements scientifiques de l’État. L’arrêté royal du 20 avril 1965 porta création de deux organes de conseil communs aux établissements scientifiques de l’État, le Collège des chefs des établissements scientifiques et le Conseil scientifique commun aux établissements scientifiques, dans lequel le directeur du Musée royal de l’Afrique centrale représentait son établissement.93 Le Collège des chefs des établissements scientifiques était chargé de coordonner la gestion administrative et scientifique des établissements, en particulier lorsque certains problèmes nécessitaient la collaboration des chefs d’établissement. Il devait donner son avis au ministre compétent à propos de ces problèmes et en matière des propositions de budget des établissements.94 Le Conseil scientifique commun aux établissements scientifiques devait tout comme le Conseil scientifique des établissements donner son avis au ministre compétent dans les questions d’ordre scientifique qui concernaient l’accomplissement des tâches des établissements et sur les nominations aux fonctions dirigeantes.95 En attendant l’entrée en vigueur du Conseil scientifique du Musée royal de l’Afrique centrale en 1970, ce “Conseil scientifique commun” fonctionnerait provisoirement pour certaines questions comme Conseil scientifique de l’établissement.96 Pendant la période postcoloniale, le Musée royal de l’Afrique centrale s’efforça de conserver les liens avec l’Afrique centrale par le développement d’une politique de coopération. Sa collaboration avec le Congo devenu le Zaïre en 1971, se concentra entre 1970 et 1976 sur

91 Arrêté royal du 21 avril 1965 fixant le statut du personnel scientifique des établissements scientifiques de l’État (M.B., 15/05/1965, p. 5780). 92 Arrêté royal du 16 juin 1970 fixant le statut du personnel administratif, du personnel technique et des gens de métier et de service des établissements scientifiques de l’État (M.B., 14/07/1970, p. 7352). 93 VAN DER CRUYSSEN C., Het ministerie van Onderwijs en Cultuur (1878-1884, 1907-1991). Deel III. Repertoria van de wetenschappelijke établissementen van de Staat, van de academies en van de domeinen van Gaasbeek en Mariemont (Miscellanea archivistica studia 85), Brussel, Algemeen Rijksarchief en Rijksarchief in de Provinciën, pp. 14-15. 94 Arrêté royal du 20 mai 1965 créant un collège des chefs d’établissements scientifiques du Ministère de l’Éducation nationale et de la Culture (M.B., 10/06/1965, p. 6966). Cet organe de concertation fut agrandi en 1985 avec les chefs des établissements scientifiques qui auparavant étaient sous la tutelle de l’administration des Beaux-arts et des Lettres du ministère de l’Éducation nationale et de la Culture. Arrêté royal du 20 août 1985 (Codification W. I., p. I, I, 7). 95 Arrêté royal du 16 novembre 1965 portant création d’un conseil scientifique commun aux établissements scientifiques relevant de l’Administration de la Recherche scientifique (M.B., 03/12/1965, p. 12671). Cet organe de concertation fut abrogé en 1988 et remplacé, avec le Conseil scientifique commun des établissements scientifiques mis sous la tutelle de l’administration des Beaux-arts et des Lettres du ministère de l’Éducation nationale et de la Culture, par un Conseil scientifique commun. Arrêté royal du 7 avril 1988 portant création d’un Conseil scientifique commun aux établissements scientifiques de l’État relevant des Ministres de l’Éducation nationale et de la Culture (M.B., 17/05/1988, p. 7049) et arrêté ministériel du 13 avril 1988 relatif au fonctionnement du Conseil scientifique commun. (M.B., 17/05/1988, p. 7049). 96 Rapport scientifique pour les années 1965-1969 du Musée royal de l’Afrique centrale. Wetenschappelijk verslag voor de jaren 1965-1969 van het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 1970, p. 10.

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l’administration et le développement de l’Institut des Musées Nationaux du Zaïre (IMNZ) à Kinshasa.97 Grâce à cette collaboration, le Musée royal de l’Afrique centrale put d’ailleurs résoudre l’épineuse question de la restitution des collections, en cédant en 1976, 1978 et 1982 une sélection représentative d’objets ethnographiques à l’IMNZ.98 L’exemple le plus frappant sur le plan de la coopération était son intense collaboration avec le Rwanda.99 La Belgique et le Rwanda conclurent en 1964 un traité stipulant que la Belgique continuerait à gérer l’Institut national de recherche scientifique (INRS) à Butare, anciennement l’Institut de recherche scientifique en Afrique centrale (IRSAC) à Astrida. La gestion était placée sous la surveillance d’un comité paritaire belgo-rwandais et confiée au Musée royal de l’Afrique centrale.100 Quand l’Institut national de recherche scientifique devint un établissement autonome rwandais en 1971, la Belgique et le Rwanda conclurent un deuxième accord par lequel le Musée royal de l’Afrique centrale s’engageait à apporter son soutien à l’institut en contribuant à ses frais de fonctionnement, à l’organisation des programmes de recherche et au financement des publications. Lorsque l’Institut national de recherche scientifique fut scindé en l’Institut des recherches scientifiques et technologiques (IRST) et le Musée national du Rwanda (MNR), les deux pays conclurent un troisième accord en 1989 stipulant que le Musée royal de l’Afrique centrale soutiendrait également le Musée national de Rwanda.101 Cette étroite collaboration sera brusquement interrompue en 1994 suite aux événements dramatiques survenus au Rwanda. La décolonisation entraîna en toute logique des répercussions importantes sur la politique des collections du Musée royal de l’Afrique centrale. Après 1960, les acquisitions furent avant tout le fruit de missions scientifiques organisées par l’institution, de dons, de legs ou d’achats occasionnels, et provenaient surtout d’autres pays subsahariens tels que le Congo/Zaire, le Rwanda ou le Burundi.102 Dans les années 1970 et 1980, la fédéralisation progressive de la Belgique eut des répercussions dans le paysage institutionnel et n’épargna pas le Musée royal de l’Afrique centrale. Un premier pas fut franchi par l’arrêté royal du 25 septembre 1969 qui scinda définitivement le Ministère de l’Éducation nationale et de la Culture en un Ministerie van Nationale Opvoeding en Nederlandse Cultuur et un Ministère de l’Éducation nationale et de la Culture française, pour lesquels furent respectivement nommés deux ministres de tutelle.103 Le Musée royal de l’Afrique centrale et les autres établissements bicommunautaires furent ainsi placés sous une double tutelle complexe, néfaste à tout fonctionnement flexible et efficace.104 La crise économique et son cortège de mesures d’économie n’arrangèrent rien, le 97 Cette collaboration fut réglée grâce à une “union personnelle” par laquelle le directeur L. Cahen du Musée royal de l’Afrique centrale fut aussi nommé directeur de l’Institut des musées nationaux de Zaïre. MAESEN, A., “L. Cahen en Afrika na 1960”, dans: Africa-Tervuren, XXVIII, 1982, 4, pp. 15-17. Pour plus d’informations concernant l’ IMNZ, voir: République de Zaïre. Instituts des musées nationaux. Rapport 1970-1971, Kinshasa, Instituts des musées nationaux de Zaïre, 1972, 43 p. 98 WASTIAU B., Congo-Tervuren, aller-retour, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 2000, 58 p. 99 Cette collaboration se fit dans le cadre de la Coopération au développement belge qui considérait le Rwanda comme un pays modèle en matière de développement. COOLSAET, R., België en zijn buitenlandse politiek 1830-2000, Leuven, Van Halewyck, 2001, p. 515. 100 Convention entre la Belgique et le Rwanda concernant le centre de recherche scientifique à Butare, signée le 30 octobre 1964 à Bruxelles (M.B., 29/05/1965, p. 6462). Voir aussi: Rapport pour les années 1965 à 1970 de l’Institut national de recherche scientifique, Butare, Institut national de recherche scientifique, 1971, pp. 15-25 et DEUSE, P., “L’Institut national de recherche scientifique à Butare (Rwanda)”, dans: Africa-Tervuren, XIII, 1967, 1, pp. 7-9. 101 THYS VAN DEN AUDENAERDE D., "Het Africa Museum te Tervuren. Een historisch overzicht”, dans: THYS VAN DEN AUDENAERDE D. (ed.), Africa Museum Tervuren 1898-1998, Tervuren, Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, 1998, p. 19 et p. 22. 102 THYS VAN DEN AUDENAERDE D., "Het Africa Museum te Tervuren. Een historisch overzicht”, dans: THYS VAN DEN AUDENAERDE D. (ed.), Africa Museum Tervuren 1898-1998, Tervuren, Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, 1998, p. 18. 103 Arrêté royal du 25 septembre 1969 portant dédoublement du ministère de l’Éducation nationale et de la Culture (M.B., 30/09/1969, p. 9089). 104 Rapport pour les années 1965-1969 du Musée royal de l’Afrique centrale. Verslag voor de jaren 1965-1969

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problème essentiel du Musée royal de l’Afrique centrale étant le retard dans le paiement des subventions par le Fonds de recherche scientifique fondamentale collective d'initiative ministérielle (FRFC-MI).105 Des mesures s’imposèrent pour assouplir et améliorer l’administration des établissements scientifiques nationaux. Lorsqu’il devint clair que la recherche scientifique resterait une matière nationale et qu’une restructuration fondamentale s’imposait, on créa en 1981 le Commissariat royal à la restructuration des établissements scientifiques nationaux.106 De son rapport final de 1983 ressort le principal souhait de regrouper les différents établissements en un seul établissement public commun, un Groupement national des établissements scientifiques de l’État, relevant d’un seul ministre.107 Le rapport évoquait aussi la nécessité d’une restructuration interne de ces établissements scientifiques. Pour le Musée royal de l’Afrique centrale en particulier, la répartition des tâches avec l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) devait être mieux définie, la recherche géologique appartenant à la première et la recherche zoologique à la seconde. Le Musée royal de l’Afrique centrale compterait après cette restructuration cinq départements: un département des Services scientifiques généraux, un département de Géologie belge, un département de Géologie de l’Afrique centrale, un département d’Anthropologie culturelle et un département du Musée royal de l’Afrique centrale.108 On opta toutefois pour un compromis par la création de différents groupements d’établissements apparentés où ces derniers conserveraient plus ou moins leur organisation et leurs compétences. L’arrêté royal du 31 décembre 1983 offrit la base légale pour regrouper le patrimoine des établissements en de nouveaux groupements dotés d’une personnalité civile. Le Musée royal de l’Afrique centrale forma avec l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, le groupement scientifique Nature.109 Quelques années plus tard, l’arrêté royal du 31 décembre 1986 modifia ces groupements en Services de l’État à gestion séparée.110 L’arrêté royal du 31 mars 1987 régla l’organisation concrète de leur administration matérielle et financière.111 Le nouveau statut accorda aux groupements communs une autonomie budgétaire et comptable, ce qui laissait aux établissements une plus grande liberté pour gérer leurs dotations de fonctionnement. Une Commission de gestion du groupement Nature, créée

van het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 1970, pp. 5-6. 105 THYS VAN DEN AUDENAERDE D., ., Het Africa Museum te Tervuren. Een historisch overzicht”, dans: THYS VAN DEN AUDENAERDE D. (ed.), Africa Museum Tervuren 1898-1998, Tervuren, Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, 1998 , p. 18. 106 Arrêté royal du 24 juillet 1981 portant nomination d’un Commissaire royal à la restructuration des établissements scientifiques nationaux (M.B., 18/08/1981, p. 10211) et arrêté royal du 28 septembre 1981 déterminant la mission et fixant les moyens du commissaire royal à la restructuration des établissements scientifiques nationaux (M.B., 29/10/1981, p. 13800). 107 Eindverslag van het Koninklijk Commissariaat voor de herstructurering van de nationale wetenschappelijke inrichtingen, Brussel, Koninklijk Commissariaat voor de herstructurering van de nationale wetenschappelijke inrichtingen, 1983, pp. 60-67. 108 Eindverslag van het Koninklijk Commissariaat voor de herstructurering van de nationale wetenschappelijke inrichtingen, Brussel, Koninklijk Commissariaat voor de herstructurering van de nationale wetenschappelijke inrichtingen, 1983, pp. 41-46 et pp. 98-102. 109 Arrêté royal n° 275 du 31 décembre 1983 relatif à certains établissements scientifiques de l’État (M.B., 13/01/1984, p. 392). La loi du 27 juin 1930, l’arrêté royal du 24 juin 1931 et l’arrêté royal du 20 mars 1962 réglant la personnalité civile du Musée royal de l’Afrique centrale, n’ont paradoxalement pas été abrogés par cette loi. L’établissement conservait sa personnalité civile alors que l’objectif était de l’abroger. 110 Arrêté royal n° 504 du 31 décembre 1986 constituant en services de l'Etat à gestion séparée, les établissements scientifiques de l'Etat qui relèvent des deux Ministres de l'Education nationale (M.B., 23/01/1987, p. 1002). Les lois mentionnées dans la note en bas de page précédente furent alors effectivement abrogées, l’établissement perdit sa personnalité civile. 111 Arrêté royal du 31 mars 1987 relatif à la gestion financière et matérielle des établissements scientifiques de l'État ou de leurs groupements, qui sont des services de l'État à gestion séparée, relevant des deux Ministres de l'Éducation nationale (M.B.,11/06/1987, p. 8967). Cet arrêté royal remplaça l’arrêté royal du 13 août 1985 relatif aux commissions chargées de l’administration du patrimoine propre de certains établissements scientifiques de l’État (M.B., 01/11/1985, p. 16095).

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suivant les dispositions de l’arrêté royal du 31 mars 1987, remplaça l’ancienne Commission de gestion du patrimoine du Musée royal de l’Afrique centrale. Elle avait pour tâche de rédiger les programmes-cadres pluriannuels, les propositions de budget et les plans d’investissement annuels, d’approuver les états annuels des recettes et des dépenses, les comptes de gestion et les comptes patrimoniaux, de rédiger un rapport d’activités... Elle devait déléguer une série d’autres compétences au Bureau permanent créé en son sein: approuver les propositions de travaux et la livraison de marchandises et de services, conseiller le ministre en matière de construction et de rénovation, gérer l’infrastructure, garantir la sécurité des personnes et des biens en prenant les mesures appropriées… La suppression du patrimoine avait entraîné une certaine précarité du statut du personnel contractuel des quatre programmes de recherche financés par le Fonds de recherche scientifique fondamentale collective d’initiative ministérielle (FRFC-MI). Le Musée royal de l’Afrique centrale décida donc de créer en 1988 pour chaque programme de recherche une asbl qui recevrait les subventions couvrant les rémunérations du personnel: l’asbl Centre de géologie, photogéologie et géochronologie, l’asbl Centre belge pour l’étude des langues africaines, l’asbl Centre belge de fouilles en Afrique, l’asbl Centre pour l’informatique appliquée à la documentation agronomique tropicale.112 Lorsqu’il s’avéra que le Musée royal de l’Afrique centrale, par sa nouvelle autonomie de gestion, pouvait lui-même recruter le personnel contractuel, les quatre asbl n’eurent plus d’utilité et le personnel fut transféré en 1989 au groupement Nature.113 L’arrêté royal du 6 avril 1995 intégra finalement ces membres du personnel dans le cadre organique du personnel du Musée royal de l’Afrique centrale.114 Le système de gestion séparée de 1987 fut suivi d’une nouvelle mesure importante en 1988. L’arrêté royal du 27 mai 1988 stipula que le Musée royal de l’Afrique centrale et les autres établissements scientifiques étaient placés sous la tutelle du Ministre des Affaires intérieures et rattachés au Ministère des Affaires intérieures.115 Ainsi fut appliqué, avec quelque retard, le conseil du Commissariat royal à la restructuration des établissements scientifiques nationaux, de placer les établissements sous une même tutelle. On reconsidéra par ailleurs le conseil de créer des établissements publics communs. La loi du 28 décembre 1990 porta création d’un Institut royal d’établissements scientifiques et culturels nationaux et d’un Institut royal des Sciences de la terre et de l’espace, qui absorberaient les établissements scientifiques.116 Les arrêtés d’exécution ne furent cependant jamais signés et la loi du 28 décembre 1990 sera finalement abrogée par la loi du 20 décembre 1995.117 Entre-temps, la tutelle sur les établissements scientifiques fut transférée en 1992 du Ministre des Affaires intérieures au Ministre de la Politique scientifique et à ses Services de Programmation de la Politique scientifique (SPPS) qui, dans le nouveau contexte fédéral, devaient instaurer une politique scientifique fédérale.118 Les Services de Programmation de la Politique scientifique furent en

112 Statuts du Centre belge de fouilles en Afrique (Annexe M.B., 28/01/1988, acte n° 1205), statuts du Centre belge pour l’étude des langues africaines (Annexe M.B., 28/01/1988, acte n° 1208), statuts du Centre de géologie, photogéologie et géochronologie (Annexe M.B., 28/01/1988, acte n° 1209), statuts du Centre d’informatique appliquée à la documentation agricole tropicale (Annexe M.B., 28/01/1988, acte n° 1221). 113 Note du directeur du Musée royal de l’Afrique centrale D. Thys van den Audenaerde concernant la dissolution de quatre asbl du MRAC, s.d. (AIMRAC, P/28). Les 4 asbl ne seront dissoutes qu’en 2004. Dissolution, clôture et liquidation du Centre belge de fouilles en Afrique (Annexe M.B., 09/07/2004, acte n° 102862 ), dissolution, clôture et liquidation du Centre d’études belge des langues africaines (Annexe M.B., 09/07/2004, acte n° 102863), dissolution, clôture et liquidation du Centre géologie, photogéologie et géochronologie (Annexe M.B., 09/07/2004, acte n° 102861 ), dissolution, clôture et liquidation du Centre d’informatique appliquée à la documentation agricole tropicale (Annexe M.B., 09/07/2004, acte n° 103773). 114 Arrêté royal du 6 avril 1995 fixant le cadre organique du personnel des établissements scientifiques fédéraux relevant du Ministre qui a la Politique scientifique dans ses attributions. (M.B., 25/07/1995, p. 19992). 115 Arrêté royal du 27 mai 1988 délimitant les attributions ministérielles à l'égard des institutions culturelles nationales et des établissements scientifiques nationaux (M.B., 02/06/1988, p. 8014). 116 Loi du 28 décembre 1990 portant création de l’Institut royal d’établissements scientifiques et culturels nationaux et de l’Institut royal des Sciences de la Terre et de l’Espace (M.B., 02/02/1991, p. 2125). 117 Loi du 20 décembre 1995 portant des dispositions fiscales, financières et diverses (M.B., 23/12/1995, p. 34578). 118 Arrêté royal du 16 mars 1992 délimitant les attributions ministérielles à l'égard des institutions culturelles nationales et des établissements scientifiques nationaux (M.B., 21/03/1992, p. 6085).

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1994 eux-mêmes rebaptisés Services fédéraux des affaires scientifiques, techniques et culturelles (SSTC).119 Les établissements scientifiques reçurent quelques années plus tard l’appellation d’Établissements scientifiques fédéraux (ESF). L’arrêté royal du 30 octobre 1996 désignant les établissements fédéraux scientifiques et culturels, dressa la liste de tous les établissements fédéraux, dans laquelle figurait le Musée royal de l’Afrique centrale.120 Le Collège des chefs d’établissements scientifiques fut abrogé au même moment par l’arrêté royal du 7 octobre 1996, et remplacé par le Collège des chefs des établissements scientifiques fédéraux, ayant pour mission de coordonner la gestion scientifique, administrative et financière des établissements, de donner son avis au ministre compétent pour toutes les questions relatives au fonctionnement des établissements et de coordonner les propositions de budget.121 Le Musée royal de l’Afrique centrale connut vers la fin des années 1990 un nouvel élan, grâce à la convention spécifique conclue le 22 juin 1998 avec l’Administration générale de la coopération au développement (AGCD), devenue la Direction générale de la coopération au développement (DGCD). Cet accord est suivi par un groupe de pilotage composé de représentants de la Direction générale de la coopération au développement, des Services fédéraux de la Politique scientifique et du Musée royal de l’Afrique centrale. Le Musée organisa ainsi de nombreuses activités dans le domaine de la coopération au développement, à travers des plans quinquennaux et des programmes annuels financés par la Direction générale de la coopération au développement. Concrètement, il y eut des manifestations éducatives et la rénovation de l’exposition permanente, la collaboration avec des musées et des établissements scientifiques africains, des programmes de stages et de séjours et la remise d’un Prix de la coopération au développement couronnant des travaux scientifiques qui contribuent à la connaissance en vue d’en faire bénéficier le développement du Sud.122 Le Metadatabank African Organization - Information System (Metafro-InfoSys) rassemblant des sources de données sur l’Afrique centrale, d’abord un projet de recherche du département d’Économie agricole et forestière mandaté par les Services fédéraux de la Politique fédérale,123 fut restructuré en 2003 et intégré dans le nouveau plan quinquennal de la coopération au développement.124 Les dernières années du vingtième siècle, virent aussi le début de la modernisation en matière de législation organique et des statuts des établissements scientifiques fédéraux.125 Afin d’assurer une meilleure gestion du personnel, l’arrêté royal du 26 mai 1999 créa de nouveaux Conseils de direction dans les établissements scientifiques fédéraux, et les sépara donc des Conseils scientifiques.126 Le règlement d’ordre intérieur du Conseil de direction du Musée

119 Arrêté royal du 26 avril 1994 portant modification de la dénomination des Services de programmation de la politique scientifique (M.B., 29/04/1994, p. 11450). 120 Arrêté royal du 30 octobre 1996 désignant les établissements scientifiques et culturels fédéraux (M.B., 07/12/1996, p. 30714). Cet arrêté royal ne peut plus être modifié sans l’autorisation des communautés et des régions. La création d’un nouvel établissement scientifique fédéral ne peut donc se faire sans l’autorisation préalable et unanime des communautés et des régions ayant autorité sur les compétences qui seraient attribuées au nouvel établissement Doc. Parl. Sén. 1998-1999, n°1331/1. 121 Arrêté royal du 7 octobre 1996 créant un collège de chefs des établissements scientifiques fédéraux soumis à l’autorité du Ministre qui a la Politique scientifique dans ses attributions (M.B., 15/11/1996, p. 29045). 122 Rapport annuel 2001 du Musée royal de l’Afrique centrale. Jaarverslag 2001 van het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 2002, p. 4. 123 ERGO A. B. en MOEYERSONS J., “De afdeling Land- en Bosbouweconomie”, dans: THYS VAN DEN AUDENAERDE D. (ed.), Africa Museum Tervuren 1898-1998, Tervuren, Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, 1998, p. 291. 124 Rapport annuel 2003-2004 du Musée royal de l’Afrique centrale. Jaarverslag 2003-2004 van het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika. Annual Report 2003-2004 from the Royal Museum for Central Africa, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 2005, p. 171, p. 175 en p. 189. 125 Jaarverslag 2000 van de federale diensten voor Wetenschappelijke, Technische en Culturele aangelegenheden, Brussel, Federale diensten voor Wetenschappelijke, Technische en Culturele aangelegenheden, 2001, p. 39. 126 Arrêté royal du 26 mai 1999 modifiant l’arrêté royal du 20 avril 1965 relatif au statut organique des établissements scientifiques de l’État (M.B., 25/06/1999, p. 23918).

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royal de l’Afrique centrale fut publié au Moniteur belge en 2000.127 Par ailleurs, le système de gestion séparée exigéa dix ans après son instauration, une adaptation et une modernisation. L’arrêté royal du 1er février 2000 remplaça l’arrêté royal du 31 mars 1987 et introduisit de nouvelles dispositions organiques concernant la gestion financière et matérielle des établissements scientifiques.128 Le groupement Nature fut supprimé et remplacé par le pôle Nature, qui n’avait plus de personnalité civile. Le Musée royal de l’Afrique centrale est aujourd’hui un Service de l’État à gestion séparée, sous la direction d’un directeur d’établissement (en tant qu’ordonnateur) et d’une nouvelle Commission de gestion du pôle Nature. Celle-ci possède une large autonomie gestionnaire et est entre autres chargée de la rédaction du programme-cadre et du budget annuel, de l’approbation des programmes d’investissement annuels, de l’approbation du rapport d’activités annuel et de la clôture des comptes de l’exercice écoulé. Une Commission consultative d’acquisitions conseille la Commission de gestion ou le Ministre de la Politique scientifique en matière d’acquisitions de collections artistiques ou historiques importantes et doit rédiger un rapport annuel. Le gouvernement fédéral donna par ailleurs en 1999 le coup d’envoi à la réforme Copernic, une réorganisation radicale de l’administration fédérale visant à la rendre plus efficace grâce à un meilleur service aux citoyens et une meilleure politique d’embauche de ses fonctionnaires. Les quatre piliers de base étaient l’introduction d’une nouvelle structure organisationnelle, une nouvelle culture du management, une nouvelle vision des ressources humaines et une nouvelle manière de travailler.129 Les Services fédéraux des affaires scientifiques, techniques et culturelles furent réorganisés dans le cadre du plan Copernic en 2002 et nommés Service public fédéral de programmation de la Politique scientifique attaché au Service public fédéral Économie, PME, Classes moyennes et Énergie.130 Le Collège des chefs des établissements scientifiques fédéraux sera supprimé dans ce cadre quelques années plus tard par l’arrêté royal du 27 janvier 2006.131 Les directeurs des établissements scientifiques siégeaient en réalité depuis 2005 dans le nouveau Comité de direction du Service public fédéral de programmation de la Politique scientifique, ce qui rendait superflu l’existence d’un organe de décision séparé.132 L’arrêté royal du 27 janvier 2006 abrogea aussi le Conseil scientifique commun puisque par l’introduction de nouvelles fonctions de management et de nouvelles procédures de recrutement, celui-ci avait perdu sa raison d’être.133 Horizon 2005. Le Livre blanc pour la modernisation des ESF, approuvé en 2002, proposa une modernisation radicale des établissements scientifiques fédéraux, articulée sur les principes de la réforme Copernic.134 Chaque établissement était appelé à devenir une agence autonome, 127 Règlement d’ordre intérieur du Conseil de direction du Musée royal de l’Afrique centrale (M.B., 27/07/2000, p. 25994). 128 Arrêté royal du 1er février 2000 fixant les règles organiques de la gestion financière et matérielle des établissements scientifiques de l’État relevant du Ministre qui a la Politique scientifique dans ses attributions, en tant que service de l’État à gestion séparée (M.B., 08/03/2000, p. 6954). 129 Copernicus - midden in de toekomst. De hervorming van de Belgische federale overheid, Brussel, Federale Overheidsdienst Personeel en Organisatie, 2004, 20 p. 130 Arrêté royal du 12 décembre 2002 portant création du Service public fédéral de Programmation Politique scientifique (25/12/2002, p. 58175). 131 Arrêté royal du 27 janvier 2006 portant suppression de certains organes relatifs au fonctionnement du Service public fédéral de programmation Politique scientifique et des établissements fédéraux qui en relèvent (M.B., 10/02/2006, p. 6809). 132 Arrêté royal du 12 décembre 2002 portant création du Service public fédéral de Programmation Politique scientifique (25/12/2002, p. 58175), Arrêté royal du 22 avril 2005 créant les services d’encadrement du Service public fédéral de Programmation Politique scientifique (05/2005, p. 22649), Règlement d’ordre intérieur du Comité de direction du Service public fédéral de Programmation Politique scientifique (M.B., 13/07/2005, p. 32251), Règlement d’ordre intérieur du Comité de direction du service public fédéral de programmation Politique scientifique (M.B., 23/09/2005, p. 41415). 133 Arrêté royal du 27 janvier 2006 portant suppression de certains organes relatifs au fonctionnement du Service public fédéral de programmation Politique scientifique et des établissements scientifiques fédéraux qui en relèvent (M.B., 10/02/2006, p. 6809). 134 Horizon 2005, witboek voor de modernisering van de FWI, Brussel, Federale diensten voor Wetenschappelijke, Technische en Culturele aangelegenheden, 2002, 68 p.

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avec pour réformes principales, la liaison à l’autorité de tutelle par un “contrat d’objectifs”, une organisation du personnel complètement décentralisée, des fonctions dirigeantes sous mandat et un contrôle accentué de la gestion.135 L’arrêté royal du 22 janvier 2003 initia le processus avec l’instauration du nouveau système des fonctions de management.136 Le directeur général d’un établissement (fonction de management N-1) serait désormais assisté par un directeur du Service d’encadrement et par un directeur fonctionnel (fonction de management N-2). Le directeur du Service d’encadrement serait chargé des questions relatives à la gestion financière et matérielle et à la gestion du personnel de l’établissement. Le directeur opérationnel serait chargé de la conservation et de la valorisation du patrimoine, de la recherche et de l’expertise scientifique et de la valorisation des services aux tiers. La réalisation concrète des fonctions de management N-2 dans les établissements scientifiques est cependant restée lettre morte jusqu’à ce jour. L’arrêté royal du 8 avril 2002 modifia profondément le règlement organique du 18 mai 1928 devenu obsolète, pour conférer une nouvelle assise juridique au fonctionnement du Musée royal de l’Afrique centrale dont la déclaration de mission dit: Le Musée doit être un centre mondial de recherche et de diffusion des connaissances, consacré au passé et au présent des sociétés et de leurs environnements naturels en Afrique, et en particulier en Afrique centrale, afin de stimuler l’intérêt et d’assurer une meilleure compréhension de cette partie du monde par le grand public et la communauté scientifique, et de contribuer de manière significative, au moyen de partenariats, à son développement durable.137 Ces dernières décennies, la structure organisationnelle du Musée royal de l’Afrique centrale subit plusieurs modifications destinées à en garantir le bon fonctionnement, l’optimaliser et le stimuler. La tendance la plus marquante de ces dernières années est la mise en place d’un système élaboré au niveau des fonctions de direction et des services d’encadrement de l’établissement. Le service de la Coopération au développement fut créé en 1999 pour mener à bien l’exécution de la convention spécifique avec la Direction générale de la coopération au développement.138 Le service de Muséologie vit le jour en 2002 et fut chargé de la rénovation de l’exposition permanente du Musée et de la réalisation d’expositions temporaires.139 La même année, le service ICT fut mis sur pied pour gérer l’infrastructure informatique et téléphonique de l’établissement.140 Avant 2002 encore, un directeur de la Sécurité fut engagé pour réorganiser le service de Sécurité en nommant des coordinateurs d’équipe, instaurer un système de contrôle d’accès et optimaliser les systèmes de détection d’infractions.141 Le

135 Jaarverslag 2002 van het Federaal Wetenschapsbeleid, Brussel, Programmatorische Overheidsdienst Federaal Wetenschapsbeleid, 2003, p. 31. 136 Arrêté royal du 22 janvier 2003 relatif à la désignation et à l’exercice des fonctions de management au sein des établissements scientifiques de l’État et apportant diverses modifications aux statuts du personnel des établissements scientifiques de l’État (M.B., 30/01/2003, p. 3791). Erratum 22 janvier 2003 (M.B., 21/03/2003, p. 13793). Modifié par l’arrêté royal du 13 septembre 2004 modifiant l’arrêté royal du 22 janvier 2003 relatif à la désignation et à l’exercice des fonctions de management au sein des établissements scientifiques de l’État et apportant diverses modifications aux statuts du personnel des établissements scientifiques de l’État (M.B., 24/09/2004, p. 69164). 137 Arrêté royal du 8 avril 2002 modifiant l’arrêté royal du 18 mai 1928 relatif au règlement organique du Musée royal de l’Afrique centrale (M.B., 23/04/2002, p. 16615). Voir aussi Rapport annuel 2001 du Musée royal de l’Afrique centrale. Jaarverslag 2001 van het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 2002, p. 3. 138 “Personalia”, dans: Info-Museum, juillet 1999, s.p. 139 Rapport annuel 2002 du Musée royal de l’Afrique centrale. Jaarverslag 2002 van het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika. Annual Report 2002 from the Royal Museum for Central Africa, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 2003, p. 13. Un embryon de service de muséologie est mentionné pour la première fois dans le Rapport annuel 2000 du Musée royal de l’Afrique centrale. Jaarverslag 2000 van het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 2001, p. 29. 140 Note de service du 23 avril 2002 relative au nouveau service des ICT: missions, compositions et organisation, (AIMRAC, P/9). Un embryon de service informatique est mentionné pour la première fois dans le Rapport annuel 2000 du Musée royal de l’Afrique centrale. Jaarverslag 2000 van het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 2001, p. 5. 141 Note de service GG/kd/2003/0137-P/9 du 20 janvier 2003 relative à la réorganisation du service de sécurité

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service des Publications s’agrandit en 2003 par l’adjonction d’une nouvelle cellule de Langue et Traduction et, par l’intégration du service photographique, d’une cellule de Photographie.142 Dans les autres départements et services, différentes réorganisations sont encore à signaler. Le département de Géologie et Minéralogie transféra en 1985 l’unité de Géochimie et l’unité Géochronologie de la section de Minéralogie et Pétrographie à celle de Physico-chimie minérale.143 Cette décision allait être en partie annulée en 1990 lorsque l’unité de Géochimie fut à nouveau intégrée dans la section de Minéralogie et Pétrographie.144 L’unité de Chimie physique de la section de Physico-chimie minérale déménagea en 1997 de l’Université catholique de Louvain à l’Université libre de Bruxelles, qui abritait déjà son unité de Géochronologie.145 La section de Géologie et Minéralogie s’appliqua entre-temps aussi à promouvoir les richesses naturelles des pays en voie de développement en créant en 1984 le Bureau de géologie pour la coopération internationale (BUGECO). Lorsque le BUGECO fut supprimé en 1989 et transformé en société anonyme,146 l’arrêté ministériel du 21 septembre 1990 créa le Centre international de recherche géologique en Afrique (CIRGA).147 Le CIRGA, tout comme le BUGECO, a pour mission de valoriser la recherche dans ce département en vue du transfert de connaissances aux pays africains. Il lance des programmes de recherche communs et des stages de formation, participe à des programmes scientifiques d’organisations internationales et se charge de l’édition de publications géologiques.148 Le département d’Anthropologie culturelle fut également l’objet de plusieurs réorganisations. L’organologie fut transférée en 1992 de la section d’Ethnographie à celle de Linguistique et Ethnomusicologie.149 Le service de Palynologie, consacrée à la recherche sur les pollens, spores et autres microfossiles végétaux, déménagea en 1998, pour des raisons administratives et techniques, de la section d’Économie agricole et forestière à celle de Préhistoire et Archéologie,150 avant d’être finalement supprimé en 2001.151 Le département du Musée royal de l’Afrique centrale s’enrichit au début du vingt-et-unième siècle d’une nouvelle section d’Histoire du temps présent, par l’intégration progressive de l’Institut africain (IA).152 (AIMRAC, P/9). Voir aussi: Rapport annuel 2002 du Musée royal de l’Afrique centrale. Jaarverslag 2002 van het Koninlijk Museum voor Midden-Afrika, Annual Report 2002 from the Royal Museum for Central Africa, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 2003, p. 399-401. 142 Note de service GG/vt/2003/2707-P/9 du 12 décembre 2003 relative au service de publication (AIMRAC, P/9). Voir aussi: Rapport annuel 2003-2004 du Musée royal de l’Afrique centrale. Jaarverslag 2003-2004 van het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, Annual Report 2003-2004 from the Royal Museum for Central Africa, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 2005, p. 175-179. 143 Rapport annuel pour l’année 1988 du Musée royal de l’Afrique centrale. Jaarverslag voor het jaar 1988 van het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 1989, p. 37 et pp. 46-56. 144 Rapport annuel 1991-1992 du Département de Géologie et Minéralogie. Jaarverslag 1991-1992 van het Departement Geologie en Mineralogie, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 1993, p. 221. 145 Auparavant, le Département de Chimie physique minérale avait été transféré, suite à la séparation de l’université de Louvain en la Katholieke Universiteit Leuven néerlandophone et l’Université catholique de Louvain francophone, à Louvain-la-Neuve. Rapport scientifique pour l’année 1974 du Musée royal de l’Afrique centrale. Wetenschappelijk verslag voor het jaar 1974 van het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 1975, p. 49 et pp. 173-174. 146 Rapport annuel 1989-1990 du département de Géologie et Minéralogie. Jaarverslag 1989-1990 van het Departement Geologie en Mineralogie, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 1991, p. 9. 147 Arrêté ministériel du 21 septembre 1990 portant création auprès du Musée royal de l’Afrique centrale d’un Centre international de recherches géologiques en Afrique (M.B., 20/11/1990, p. 21698). 148 Rapport annuel 2001 du Musée royal de l’Afrique centrale. Jaarverslag 2001 van het Koninklijk museum voor Midden-Afrika, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 2002, p. 24. 149 GANSEMANS J., “De antropologie honderd jaar ten dienste van het museum en zijn publiek”, dans: THYS VAN DEN AUDENAERDE D. (ed.), Africa Museum Tervuren 1898-1998, Tervuren, Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, 1998, p. 30. 150 ERGO A. B., “Land en Bosbouweconomie in beweging. Van niet-hout collecties tot moderne databanken”, dans: THYS VAN DEN AUDENAERDE D. (ed.), Africa Museum Tervuren 1898-1998, Tervuren, Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, 1998, pp. 275-276. 151 La dernière mention du service de Palynologie se trouve dans le Rapport annuel 2000 du Musée royal de l’Afrique centrale. Jaarverslag 2000 van het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 2001, p. 37. 152 Loi-programme I du 24 décembre 2002 (M.B., 31/12/2002, p. 58686), arrêté ministériel du 10 septembre 2002 fixant les organigrammes des établissements scientifiques fédéraux qui relèvent du Ministre qui a la Politique scientifique dans ses attributions (M.B., 15/11/2002, p. 51401) et arrêté royal du 7 février 2006 fixant les modalités

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L’Institut africain avait été créé en 1992 comme institution d’utilité publique pour reprendre les tâches du Centre d’études et de documentation de l’Afrique (CEDAF), une asbl elle-même créée en 1972 pour reprendre le secteur Afrique du Centre de recherche et d’information sociopolitiques (CRISP). Cette nouvelle section a, à l’instar de ses prédécesseurs juridiques, une triple mission: conserver la documentation, effectuer de la recherche et publier des études spécifiques en rapport avec les anciennes colonies belges.153 À la même époque, la section d’Histoire de la présence belge à l’étranger changea de nom et devint la section d’Histoire de la présence belge outre-mer, bien que, dans la pratique, on l’appellerait “la section d’Histoire du temps colonial”.154 L’intégration du CIDAT à la section d’Économie agricole et forestière par l’arrêté royal du 6 avril 1995 a déjà été mentionnée. Enfin, les Services scientifiques généraux du département du Musée royal de l’Afrique centrale témoignent également d’une évolution remarquable. Le service éducatif intensifia ses activités pendant les années 1980 et 1990 en organisant, à côté des visites guidées, des ateliers pour enfants, jeunes et adultes.155 Ce service fut par ailleurs chargé en 1988 de la gestion du bureau de vente de l’asbl Les Amis du Musée royal de l’Afrique centrale et le transforma en boutique du musée,156 qui deviendrait bientôt un service autonome.157 À côté du service éducatif fut créée en 2001 une cellule de Communication destinée à professionnaliser la politique de communication, alors une des priorités majeures du Musée.158 Le service éducatif, la boutique du Musée et la cellule de Communication furent tous trois intégrés en 2002 aux Services généraux et placés désormais sous l’autorité immédiate du directeur.159 Dans les prochaines années, le Musée royal de l’Afrique centrale subira, à l’occasion de la mise en application du programme-cadre 2006-2008, une profonde réorganisation en raison des problèmes structurels dans l’organigramme actuel: un trop grand nombre de services orientés vers le public doivent rapporter directement au directeur, la coordination et la communication entre les services orientés vers le public et les départements de recherche se fait difficilement, la division en départements freine la synergie interdisciplinaire potentielle, et les scientifiques des départements doivent combiner la recherche scientifique avec la gestion des collections. Le nouvel organigramme tente d’y remédier (voir organigramme p. 50). Les départements actuels disparaîtront pour donner naissance à cinq nouvelles entités regroupant les anciens services et départements: les services d’encadrement, les services orientés vers le public, les sciences humaines, les sciences de la nature et de la terre, et le patrimoine. Les services d’encadrement regroupent l’Administration générale, le service du Personnel, la Comptabilité, les services ICT et le service technique. Les services orientés vers le public reprennent les services de Muséologie, d’Éducation et Culture, des Publications, de Presse et Communication, Metafro-InfoSys, de Sécurité, des Relations publiques, de du transfert des membres du personnel et des biens, des droits et des devoirs du Centre d’étude et de documentation de l’Afrique (CEDAF) et de l’Institut africain (IA) au Musée royal de l’Afrique centrale (M.B., 21/02/2006, p. 8975). 153 DE VILLERS G., “L’Institut africain à Tervuren. Historique et perspectives”, dans: THYS VAN DEN AUDENAERDE D. (éd.), Africa Museum Tervuren 1898-1998, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 1998, pp. 309-311. 154 Arrêté ministériel du 10 septembre 2002 fixant les organigrammes des établissements scientifiques fédéraux qui relèvent du Ministre qui a la Politique scientifique dans ses attributions (M.B., 15/11/2002, p. 51401). 155 CUYPERS J. en DE MEERSMAN M., “De educatieve en museografische actie. Enkele historische aspecten en toekomstperspectieven van de Educatieve Dienst”, dans: THYS VAN DEN AUDENAERDE D. (ed.), Africa Museum Tervuren 1898-1998, Tervuren, Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, 1998, pp. 305-307. 156 Rapport annuel pour l’année 1988 du Musée royal de l’Afrique centrale. Jaarverslag voor het jaar 1988 van het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 1989, p. 146. 157 Rapport annuel 2001 du Musée royal de l’Afrique centrale. Jaarverslag 2001 van het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 2002, p. 147. 158 Rapport annuel 2000 du Musée royal de l’Afrique centrale. Jaarverslag 2000 van het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 2001, p. 134. 159 Comparaison de l’organigramme du Rapport annuel 2001 du Musée royal de l’Afrique centrale. Jaarverslag 2001 van het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 2002, p. 9 et celui du Rapport annuel 2003-2004 du Musée royal de l’Afrique centrale. Jaarverslag 2003-2004 van het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika. Annual Report 2003-2004 from the Royal Museum for Central Africa, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 2005, p. 209.

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Sponsoring, d’Organisation d’événements et la bibliothèque centrale. Cette nouvelle entité sera articulée autour de quatre fonctions: Équipements, Sensibilisation et Communication, Marketing et Centre de connaissances. Les Sciences humaines regrouperont les sciences humaines des quatre sections du département d’Anthropologie culturelle (les sections d’Ethnographie, de Linguistique et Ethnomusicologie, de Préhistoire et Archéologie et d’Ethnosociologie et Ethnohistoire) et deux des trois sections du département du Musée royal de l’Afrique centrale (les sections d’Histoire du temps colonial et d’Histoire du temps présent). La nouvelle entité Sciences de la nature et de la terre comprendra les quatre sections du département de Géologie et Minéralogie (les sections de Géologie générale, de Cartographie et Photo-interprétation, de Minéralogie et Pétrographie, de Physico-chimie minérale), les trois sections du département de Zoologie africaine (les sections des Vertébrés, d’Entomologie, des Invertébrés non-insectes) et une des trois sections du département du Musée royal de l’Afrique centrale (la section d’Économie agricole et forestière). L’entité Patrimoine sera chargée de l’enregistrement, de l’acquisition, de la conservation, de la restauration, de la numérisation et du prêt de toutes les collections du Musée royal de l’Afrique centrale. Chacune des cinq nouvelles entités sera gérée par un directeur et seuls le planning stratégique et l’évaluation, la coopération au développement, les travaux de rénovation et le secrétariat général seront directement gérés par le directeur général. À côté de la réorganisation des services et des sections, on envisage de réorganiser les différents organes de gestion et de concertation, puisque leur grand nombre actuel n’est pas propice à une gestion saine et transparente de l’établissement. Le directeur général et les cinq directeurs formeront le Comité de direction chargé de la gestion journalière de l’établissement. Celui-ci rapportera au Conseil stratégique qui combinera les tâches du Conseil scientifique et de la Commission de gestion et constituera l’organe de concertation le plus important de l’établissement. La Commission de recrutement et de promotion – l’ancien jury de recrutement et de promotion – continuera à fonctionner comme un organe indépendant et conservera sa mission.160 Un premier pas concret dans la mise en place progressive de cette réorganisation est la création d’une nouvelle section “virtuelle” de Gestion des collections (GC) au département d’Anthropologie culturelle, qui est depuis le 1er février 2006 chargée de la gestion des collections d’objets et instruments de musique, des collections de photos et des archives historiques de la section d’Ethnographie. La section de Préhistoire et Archéologie conserve encore la gestion de ses collections pour l’instant. Après un an, ce projet expérimental sera évalué en vue de la création d’une nouvelle section Patrimoine.161 La consolidation et l’intégration de tous les services orientés vers le public dans la nouvelle entité Services orientés vers le public sera finalisée avant l’été 2006.162 Les services d’encadrement devraient être opérationnels en 2007, les deux nouvelles entités axées sur la recherche en 2008

160 Framework Programme 2006-2008 Royal Museum for Central Africa, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 2006, pp. 70-71. 161 Note de service GG/vt/2006/125-P/9 du 24 janvier 2006 relative à la création d’une section “virtuelle” de Gestion des collections au sein du département d’Anthropologie culturelle – projet pilote (AIMRAC, P/9). 162 Note de service GG/vt/2006/209-P/9 du 9 février 2006 relative aux développements récents et à la réorganisation (AIMRAC, P/9).

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ORGANIGRAMMES

Organigramme de la Commission permanente pour l’étude des collections du Musée de Tervuren, 1901-1910

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Organigramme du Musée du Congo belge, 1910-1928

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Organigramme du Musée du Congo belge, 1928-1960

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Organigramme du Musée royal de l’Afrique centrale, 1960-1967

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Organigramme du Musée royal de l’Afrique centrale, 1967-2006

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Organigramme du Musée royal de l’Afrique centrale, 2006/2008-…

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PRODUCTION ET GESTION DES ARCHIVES Avant de décrire la constitution et la gestion des archives aux différents niveaux administratifs et organisationnels du Musée royal de l’Afrique centrale et de justifier la politique de tri pour établir le tableau de tri, il convient d’évoquer d’autres fonds d’archives contenant des données sur l’histoire de l’établissement. Les archives administratives du Musée du Congo de la période 1898-1909 ne sont pas conservées au Musée royal de l’Afrique centrale. L’explication pourrait se trouver dans une lettre du directeur H. Schouteden de 1943 qui mentionne que Nous ne possédons malheureusement pas de dossier historique relatif à l’ancien Musée… Et tous les anciens dossiers où l’on eût pu retrouver les indications se trouvaient dans les bureaux de l’État Indépendant.163 Une grande partie des archives de l’État indépendant du Congo fut cependant détruite sur ordre de Léopold II, ce qui explique que ces documents d’archives ne se trouvent pas aux Archives africaines du Service public fédéral des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et de la Coopération au Développement.164 Les seules pièces d’archives de cette période qui aient échappé à ce sort sont les plans des bâtiments de l’architecte français Charles Girault, conservés au Musée royal de l’Afrique centrale et aux Archives nationales de Paris, et les plans de l’aménagement du parc et du domaine d’Élie Lainé et d’autres architectes, conservés dans les Plans de la liste civile des Archives du Palais royal de Bruxelles. Même si les Archives africaines ne possèdent pas d’archives concernant le Musée du Congo de la période 1898-1909, elles conservent différents fonds d’archives contenant des pièces du Musée du Congo belge de la période suivante 1909-1960. Le Classement Provisoire (CP) des services du Ministère des Colonies de Bruxelles possède un Fonds Musée de Tervuren, 20 boîtes d’archives au total, contenant du courrier, des notes au Ministre des Colonies et des documents financiers sur le statut de l’établissement, l’acquisition de collections, la participation à des expositions belges et étrangères, la rénovation et l’entretien des bâtiments, l’aménagement des salles, les péripéties de la Seconde Guerre mondiale, la commande de matériel, le statut du personnel… Bien que ce fonds d’archives ne soit pas encore inventorié et qu’il reste donc en principe inaccessible, sa consultation procurera de précieuses informations qui viendront compléter les lacunes sur la connaissance de l’établissement. Le fonds Gouvernement général (GG) avec des documents d’archives des services du Ministère des Colonies au Congo belge contient par ailleurs des dizaines de dossiers relatifs à la récolte de pièces de collection, de spécimens et de données pour le Musée du Congo belge. La Direction et les services du Musée royal de l’Afrique centrale La Direction utilise depuis 1910 déjà un système de rubriques thématiques pour classer et conserver l’ensemble des pièces et des dossiers. Les rubriques du premier système, qui date de la période 1910-1931, reprenaient les lettres de À à R. Les rubriques A, B, C, D, K, G et O servaient aux dossiers relatifs au fonctionnement des sections et des services de l’époque, la rubrique F à tous les documents et dossiers financiers, la rubrique I à ceux qui concernaient la gestion de la collection, la rubrique L à tous les dossiers relatifs aux bâtiments, la rubrique N aux missions scientifiques, la rubrique P aux dossiers se rapportant au personnel et enfin la rubrique R à tous les documents et dossiers concernant l’administration générale. Certaines de ces rubriques étaient divisées en un petit nombre de sous-rubriques. 163 Lettre du directeur du Musée du Congo belge H. Schouteden à De Wildeman datée du 9 octobre 1943 (AIMRAC, O/1). 164 VAN DEN EECKHOUT, P., et VANTHEMSCHE, G., Geschiedenis voor de studie van het hedendaagse België, 19de-20ste eeuw, Bruxelles, VUBpress, 1999, p. 470.

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On introduisit vers 1931 un nouveau système de rubriques plus élaboré avec la rubrique C (de comptabilité) pour les finances, la rubrique D (pour direction), la rubrique O (pour organisation), la rubrique P (pour personnel) et la rubrique S (pour sections). Ce système de rubriques est toujours en vigueur mais présente quelques défauts majeurs. Le premier problème est la délimitation et la répartition des rubriques. La ligne de partage est étroite entre la rubrique D et la rubrique O, et celles-ci contiennent donc des pièces et des dossiers souvent très similaires. La rubrique S qui reflète toujours l’organigramme un peu simpliste de 1931 est devenue obsolète en raison des diverses réorganisations. Le deuxième problème est le grand nombre de sous-rubriques, aux noms souvent peu explicites. La rubrique O par exemple ne compte pas moins de 58 sous-rubriques, alors que la sous-rubrique O/1 est encore divisée en 36 sous-catégories. Ces sous-rubriques et sous-catégories ont souvent été créées de façon arbitraire à mesure de leur apparition dans l’agenda. Les dossiers sont ainsi souvent confondus avec les sous-rubriques. Un exemple typique est la sous-rubrique O/18 qui traite de l’Exposition mondiale de 1958. Il n’est donc pas surprenant qu’une sous-rubrique contienne seulement une ou quelques pièces. Le classement devient aussi de plus en plus problématique. Certaines pièces traitent de plusieurs thèmes à la fois, ce qui complique leur rangement dans l’une ou l’autre rubrique. D’autant plus que la liste de classement ne mentionne que les rubriques et les sous-rubriques, et non les dossiers individuels qu’elles contiennent. Un dernier problème enfin est posé par la conservation des pièces et des dossiers plus anciens dans ces archives classées en rubriques. Certaines pièces ont été enlevées du système de rubriques par année et conservées sans aucun tri dans des locaux d’archives différents et pas toujours adaptés. Avec pour résultat une croissance massive des archives, une dispersion totale et une accessibilité de plus en plus difficile. Les archives de la Direction de la période 1910-1960 en sont un bon exemple: une partie fut transférée à la section d’Histoire du temps colonial et l’autre partie se trouve toujours dans les bureaux de la Direction. Et cela, alors qu’une partie des archives de la Direction de la période postérieure à 1960 est conservée dans des caves du Musée, du pavillon de la Direction et du pavillon Stanley. Il n’est pas surprenant que ce système de rubriques soit de moins en moins utilisé depuis les années 1990 vu sa complexité et sa difficulté d’accès. Beaucoup de services ont ainsi choisi de créer un système de classement propre pour leurs dossiers et pièces. La multiplication du nombre de nouveaux services à la Direction, le logement de ces services dans les différents bâtiments et l’utilisation croissante de fichiers numériques et e-mails ne font qu’encourager la décentralisation et la dispersion. C’est ainsi que seuls le secrétariat du directeur et le service du personnel ont encore recours au système de rubriques des archives de la Direction. Le service financier, le service technique et le service interne pour la Prévention et la protection sur le lieu de travail, la cellule de Communication, le service d’Éducation et Culture, le service de Muséologie et le service de la Coopération au développement ont leur propre système de classement, parfois moins structuré. Il faut signaler également que différents directeurs, chefs de département et chefs de section du Musée royal de l’Afrique centrale ont fait don de leurs archives personnelles à l’établissement. Ces archives de particuliers conservées par la section d’Histoire du temps colonial contiennent souvent des documents d’administration du Musée royal de l’Afrique centrale qui devraient se trouver dans les archives de l’établissement. Un bon exemple sont les procès-verbaux et les annexes de la Commission de Surveillance du Musée du Congo belge qui sont conservées dans les archives de l’ancien directeur L. Cahen. La politique de tri pour les pièces d’archives de la Direction et des services généraux, relatives à l’organisation et à l’administration de l’établissement, vise à conserver de façon permanente les pièces qui permettront aux générations futures de reconstituer dans les grandes lignes le fonctionnement de l’établissement, telles que les rapports annuels, les procès-verbaux et annexes des organes d’administration de l’établissement, et les pièces les plus importantes relatives à la gestion administrative et juridique, financière, matérielle et du personnel. Par ailleurs, une série d’archives très précieuses méritent d’être presque

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intégralement conservées de façon permanente, comme celles relatives à l’enregistrement des collections, à l’organisation des expositions, aux relations avec le public, à la recherche scientifique et aux nombreuses initiatives au niveau de la coopération au développement. Les départements du Musée royal de l’Afrique centrale Trois des quatre départements du Musée royal de l’Afrique centrale ne peuvent être considérés comme des formateurs d’archives valables, parce qu’ils ne sont constitués que d’un chef de département dont la fonction est surtout administrative et hiérarchique. Un chef de département est d’ailleurs aussi chef d’une des sections de son département, ce qui engendre souvent une confusion au niveau des pièces du département et des pièces de la section. La seule exception est le département de Géologie et Minéralogie, qui seul dispose d’un secrétariat départemental digne de ce nom et dispose de séries clairement liées au département pour sa gestion administrative et juridique, financière, matérielle, du personnel et de l’ICT. Leur tri reflète celui de séries similaires dans des sections qui seront traités plus loin. Les sections du Musée royal de l’Afrique centrale Bien que la formation d’archives diffère fort d’une section à l’autre, il est possible de dégager quelques tendances générales. Les sections sont confrontées à un problème de manque de personnel administratif, ce qui induit que les tâches administratives et d’assistance sont de plus en plus confiées au personnel scientifique.165 Avec l’emploi généralisé de fichiers numériques et du courrier électronique, le risque de décentralisation et de dispersion des données ne peut que s’accroître. La plupart des sections disposent d’archives de taille modeste concernant la gestion juridico-administrative, financière et matérielle, et celles du personnel et de l’ICT de la section, qui sont conservées par le secrétariat ou le chef de section. En raison de leur taille réduite, on a souvent recours à un classement par sujet, différent pour chaque section. Le rythme de croissance de ces séries liées à la gestion s’est fort affaibli ou s’est même arrêté ces dernières années en raison du développement du courrier électronique et d’internet. Ces séries peuvent être entièrement détruites après un certain temps, puisque les sections sont coordonnées et assistées sur ce plan par la Direction et les services généraux. Les seules exceptions sont les séries courrier, qui sont souvent relativement anciennes et contiennent beaucoup d’informations uniques et intéressantes sur la formation des collections et la recherche scientifique. Presque toutes les sections disposent de collections et donc des outils nécessaires à l’enregistrement et à la documentation de ces collections. L’enregistrement des collections établit des données concernant les pièces qui se trouvent dans la collection, telles que le numéro d’inventaire, le lieu de conservation, une identification succincte, l’origine, le moyen d’acquisition et la date d’acquisition. Ces données peuvent être utilisées par la suite comme justification juridique, à des fins d’assurance et pour l’administration, la protection et la gestion de la collection. Les données d’enregistrement étaient à l’origine notées dans un registre des acquisitions sur papier, qui doit maintenant de plus en plus céder la place aux bases de données électroniques. Certaines sections ont déjà fort progressé dans le transfert en banques de données électroniques et la rétro conversion de leurs collections. À côté de l’enregistrement de la collection se manifeste aussi le besoin de documentation de cette collection, qui situe la pièce dans un contexte significatif plus large. Ces données sont très importantes pour la recherche scientifique et pour la présentation dans les expositions et

165 Exemple dans le Rapport annuel 2000 du Musée royal de l’Afrique centrale. Jaarverslag 2000 van het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 2001, p. 5.

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étaient à l’origine notées sur des fiches. Tout comme les registres de collection, ces fiches de catalogues et d’index sont de plus en plus souvent remplacées par des bases de données électroniques.166 Les prêts et les emprunts sont enregistrés à l’aide de dossiers, de registres ou de formulaires de prêt, qui mentionnent en principe la valeur assurée des pièces de la collection. L’extrême importance de ces séries pour le bon fonctionnement des sections explique pourquoi le délai de conservation mentionne souvent “jusqu’à substitution”, pour indiquer que ces pièces d’archives ne perdent leur utilité administrative que lorsqu’elles peuvent (par numérisation ou photocopie) être intégralement remplacées et ainsi continuer à être consultées. Il est évident par ailleurs que toutes les pièces d’archives en rapport avec la gestion de la collection sont retenues pour conservation permanente afin de pouvoir reconstruire la provenance et l’histoire des collections. Les sections sont également coresponsables de l’organisation des expositions permanentes et temporaires dans les salles du Musée royal de l’Afrique centrale, mais il est surprenant de voir à quel point leur formation d’archives diffère entre elles. Alors que la section d’Ethnographie, la section d’Histoire du temps colonial et la section de Préhistoire et Archéologie disposent de séries de dossiers relativement systématiques, d’autres sections n’en présentent plus de trace. Ceci s’explique partiellement par le fait que l’exposition permanente n’a plus été modifiée de façon significative ces dernières décennies, et parce que ce sont surtout des expositions temporaires sur des sujets ethnographiques et historiques qui ont été organisées pour le grand public. Ces dossiers donnent une bonne idée de la politique des expositions au Musée royal de l’Afrique centrale et doivent en raison de leur grande importance historique être conservés de façon permanente. La tâche la plus importante des sections est la recherche scientifique, ce qui va de pair avec la constitution d’archives à grande échelle. En raison du nombre et de la grande variété des projets et des champs de recherche, ainsi que du caractère personnel de la recherche scientifique, il est très difficile de répertorier en détail cette constitution d’archives. Il n’y a pas, à ce jour, d’indications précises sur la conservation et l’archivage de ces documents, ce qui conduit, involontairement mais inévitablement, à l’accumulation, la dispersion, la confusion et la perte d’informations. Ainsi une grande partie des pièces d’archives de la section de Physico-chimie minérale se sont-elles perdues en raison des nombreux déménagements de cette section. Il est par ailleurs possible que des données liées à la recherche soient considérées comme des archives personnelles par le scientifique qui les emporte alors avec lui lors de son départ, comme ce fut le cas au service de Palynologie. Il serait recommandé d’introduire une procédure précisant que les membres du personnel scientifique lors de la clôture d’un projet de recherche trient et déposent leurs pièces d’archives – en papier et numériques – les plus pertinentes destinées à être conservées de façon permanente dans un “dépôt central scientifique” ou “scientific repository”. Ces pièces ainsi sélectionnées devront refléter aussi bien le contexte que le résultat final de la recherche scientifique: demandes de projets, courrier et e-mails important, données de recherche brutes importantes (fiches, banques de données, notes sur le terrain), livres et articles non publiés par le Musée royal de l’Afrique centrale, textes des discours et des conférences etc.

166 Plan de gestion des collections Le développement des collections du MRAC. Lignes de force d’une nouvelle olitique 2006-2010, p. 16.

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