Arguments Et Reflexions- JF Ostervald

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  • 7/23/2019 Arguments Et Reflexions- JF Ostervald

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    ARGUMENTSET

    RFLEXIONSSUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES

    DU NOUVEAU TESTAMENT,

    PAR OSTERVALD,Pasteur de l'glise de Neuchtel.

    NOUVELLE DITION, REVUE ET CORRIGE

    VALENCE,

    CHEZ MARC AUREL, IMPRIMEUR-LIBRAIRE,grand'rue, n/ 3.

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    TABLE DES MATIRES

    vangile selon saint Matthieu------------------------- 6vangile selon saint Marc------------------------------ 47vangile selon saint Luc-------------------------------- 71vangile selon saint Jean------------------------------- 115

    Actes des Aptres--------------------------------------- 145

    ptre aux Romains------------------------------------- 117Premire ptre aux Corinthiens----------------------- 195Deuxime ptre aux Corinthiens---------------------- 213ptre aux Galates--------------------------------------- 226ptre aux phsiens------------------------------------ 233ptre aux Philippiens----------------------------------- 240ptre aux Colossiens----------------------------------- 245Premire ptre aux T hessaloniciens------------------- 250Deuxime ptre aux T hessaloniciens----------------- 255Premire ptre Timothe----------------------------- 258Deuxime ptre Timothe--------------------------- 265ptre Tite---------------------------------------------- 270ptre Philmon---------------------------------------- 273ptre aux Hbreux-------------------------------------- 274

    ptre Catholique de Saint Jacques-------------------- 289

    Premire ptre Catholique de SaintPierre ----------- 295Deuxime ptre Catholique de Saint Pierre---------- 301

    Premire ptre Catholique de Saint Jean------------ 305Deuxime ptre Catholique de Saint Jean----------- 311

    Troisime ptre Catholique de Saint Jean----------- 312

    ptre Catholique de SaintJude ----------------------- 313

    Apocalypse----------------------------------------------- 315

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    Arguments et Rflexionssur les livres et les chapitres du Nouveau Testament,

    par Jean Frdric Ostervald.

    AVIS DE L'DITEUR

    La Socit Biblique de Paris distribuant la Bible sans notes ni commentaires, nous avons pensqu'il serait utile d'offrir aux Protestants les Rflexions sages et pieusesde M. OSTERVALD, qui sontsi gnralement estimes.

    Sur la demande de plusieurs Pasteurs, nous publions d'abord les Rflexions qui ont rapport au NouveauTestament, parce que cet ouvrage se trouve dans un plus grand nombre de mains. Si, comme nous

    l'esprons, notre dition obtient du succs, nous nous occuperons de la rimpression des Rflexions surl'Ancien Testament.

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    Description du livre

    Valence, Marc Aurel, s.d. (vers 1815), 1815;Tampon "Socit biblique de Neuchtel - 1816"Jolie reliure en demi-cuir, dos dcor froid, tranches jaunes,in-8, IV + 388 pages.

    Ouvrage de pit protestant, imprim en France, de Jean-Rodolphe Ostervald (1687-1763), fils an deJean-Frdric Ostervald, thologien neuchtelois et pasteur Ble. (Sources: Jeanneret, Biographieneuchteloise II/180.)

    Bref historique

    Pasteur de l'glise protestante de Neuchtel en Suisse, Jean-FrdricOstervald s'efforce de rendre le culte plus profitable pour l'ensemble desfidles.

    En 1709, la vnrable classe(consistoire)l'avait charg de composer desexhortations pour tre lues en chaire aprsla Bible. Il rdigea, pourfigurer en tte de chaque livre, un argument; pour figurer en tte dechaque chapitre, un sommaire qui en prsente les thmes principaux,et pour servir de conclusion chaque chapitre, des Rflexions ouexhortations qui rappelle au lecteurs l'essentiel des vrits exprimesdans le chapitre. Il rdigea donc onze cent quatre-vingt-neufexhortations. L'ouvrage de sa vie, qu'il refit et rdita plusieurs foispendant vingt-quatre ans, fut ce recueil d'Arguments et Rflexions surl'criture Sainte.

    En 1713, l'archevque de Canterbury, pasteur anglais, obtient de Jean Frdric Ostervald l'autorisationde traduire en anglais le texte de "Arguments et Rflexions sur les livres et les chapitres du NouveauTestament". L'Ancien Testament parat en 1716 et la Nouveau Testament en 1718 alors que le textefranais n'a pas encore t publi, et le publia.

    En 1720, devant la menace de voir utiliser une improbable traduction d'anglais vers franais, Ostervaldaccepte que son texte soit publi Neuchtel. J.F. Ostervald publia lui-mme son manuscrit refonduen cette mme anne.

    En 1724, des libraires de Hollande le tourmentrent pour leur permettre de publier ses exhortationsdans une Bible qu'ils allaient diter, la version David Martin peine rvise, assortie des Argumens

    d'Ostervald. Modeste comme ses prdcesseurs, Olivtan et Martin, Ostervald ne cda que sur lamenace des libraires de faire traduire l'ouvrage d'anglais en franais. Lui rpugnait-il que sesexhortations fussent intercales dans le texte sacr?

    En 1742, mme s'il a pass toute sa vie mditer les critures, c'est seulement en cette anne l qu'ilentreprend une rvision complte de la Bible de David Martin. Il travaille rapidement, en deux ans, etsans abandonner pour autant ses activits pastorales.

    En 1744, alors qu'il a quatre-vingt-un ans, il fait paratre Neuchtel une nouvelle ditions revue,corrige et augmente. Ostervald prcise dans son introduction que sa logique de rvision a t de faireles corrections qui paraissaient ncessaires, de changer des expressions et des manires de parler qui ne

    sont plus en usage et pourraient causer de l'obscurit.

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    NOTE de RFB (GoDieu.com) :

    Soucieux de conserver l'authenticit de ce prsent document en ne changeant aucunement le texte, ladsignation de "Sainte Vierge" par Ostervald au 18e sicle fait sans contredit allusion Marie, mre de

    Jsus, dans un tat de puret viginaleprophtiquement incontestable (saie 7:14; M atthieu 1:22-23)mme si l'on peut fortement supposer qu'elle soit aussi une Sainte, une lue, tel qu'il est crit dans

    l'vangile selon Luc o alors Marie dit : "Et mon esprit se rjouit en Dieu mon Sauveur;" (Luc 1:47).La Bienheureuse vierge qui fut choisie par le Dieu du patriarche Abraham pour enfanter Jsus-Christ,le Messie tel qu'Il l'avait promis ds Adam et ve (Gense 3:15). Marie se trouva enceinte par la vertudu Saint-Esprit mais elle tait vierge au moment de la conception et de la naissance de Jsus, Joseph nel'ayant point connu jusqu' ce qu'elle et enfant son fils premier-n (Matthieu 1:18,25). J.F. Ostervalden fait d'ailleurs mention dans sa Rflexion du Chapitre 1 de Matthieu en crivant "...qu'il (Jsus-Christ)est n de la Vierge Marie...".

    Ostervald utilise lestermes "Sainte Vierge" dans ses Arguments et Rflexions aux endroits suivants:

    Matthieu 1;

    Luc 1:1-38(1) ; Luc 1:1-38 (2);

    Luc 1:39-80 (1) ; Luc 1:39-80 (2) ; Luc 1:39-80 (3) ;

    Luc 2:1-20 (1); Luc 2:1-20 (2);

    Luc 2:21-53;

    Luc 3;

    Jean 2;

    Jean 19:17-42.

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    VANGILEselon

    saintMATTHIEU

    Nous avons dans L'vangile l'histoire de la naissance de Notre-Seigneur, de sa vie, de sa mort, de sarsurrection, et de son ascension au ciel. Le devoir des chrtiens est d'apporter une grande attention etun grand respect la lecture de ces livres divins, de les mditer continuellement, et de profiter desinstructions qui y sont contenues.

    Le premier des quatre vangiles a t crit par l'aptre saint Matthieu, environ huit ans, comme l'oncroit, aprs que Jsus-Christ eut quitt le monde.

    CHAPITRE 1

    Ce chapitre contient,

    1. La gnalogie de Jsus-Christ, depuis Abraham jusqu' Joseph, l'poux de Marie.2. Un rcit abrg de la naissance de Notre-Seigneur.

    I. I-17;II. 18-25.

    RFLEXIONS

    La gnalogie de Jsus-Christ, qui est rapporte dans ce 1er chap. de saint Matthieu, sert montrerqu'il est descendu du patriarche Abraham et du roi David, selon que les prophtes l'avaient prdit; etl'histoire de sa conception et de sa naissance nous apprend qu'il est n de la Vierge Marie d'une maniremiraculeuse, par l'opration du Saint-Esprit, conformment ce qui avait t dit autrefois par leprophte Isae. L'une et l'autre de ces choses prouvent que Jsus est le Messie que Dieu avait promisd'envoyer, et que c'est en lui que les promesses de Dieu et les oracles du vieux Testament ont eu leuraccomplissement; ce qui nous engage le recevoir comme notre Sauveur, nous soumettre sadoctrine, et rendre grces Dieu de ce qu'il nous a donn pour Rdempteur son Fils unique, qui estn de la postrit de David selon la chair, et qui est Dieu, sur toutes choses bni ternellement. Amen.(Rom. I. 33. et IX. 5).

    CHAPITRE 2

    Saint Matthieu rapporte quatre choses.

    1. L'arrive des Mages qui vinrent adorer Jsus-Christ aprs qu'il fut n. Ces Mages taient despersonnes claires et d'un rang distingu; et ils venaient de l'Arabie ou de quelque autre pays

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    situ l'orient de la Jude.2. La retraite de Joseph et de Marie qui s'enfuirent en gypte pour viter la fureur d'Hrode.3. Le massacre des enfans de Bethlhem qu'Hrode fit tuer pensant faire prir Notre-Seigneur.

    4. Le retour de Joseph et de Marie en Jude aprs la mort d'Hrode.I. 1-12;II. 13-15;III. 16-18;IV. 19-23.

    RFLEXIONS

    1. La premire rflexion qu'il faut faire sur ce chapitre, est que les Mages vinrent adorer Jsus aprssa naissance, tant conduits vers lui par une toile miraculeuse que Dieu fit paratre, et sans doute

    aussi par un avertissement qu'ils reurent du ciel. Dieu voulut par l rendre cette naissance illustre,montrer la dignit de la personne de Jsus, et apprendre aux Juifs que le Messie qu'ils attendaientallait paratre. Cela marquait aussi que les payens seraient bientt reus dans l'alliance divine.

    2. La dmarche d'Hrode qui consulta les sacrificateurs et les docteurs juifs, et la rponse qu'ils luifirent, prouvent que l'on tait alors dans l'attente du Messie, et que l'on croyait que Bethlhemserait le lieu de sa naissance.

    3. Les hommages que cestrangers rendirent Jsus, petit enfant, en se prosternant devant lui, et enlui prsentant leurs dons, doivent nous engager, nous qui savons qu'il est notre Sauveur et notreDieu, lui offrir nos adorations, nos louanges et notre amour; et il lui consacrer tout ce qui est en

    notre puissance.

    4. L'on voit dans la conduite d'Hrode envers les Mages, et dans le massacre qu'il fit faire des enfansde Bethlhem, que ce prince artificieux et cruel employa tous les moyens possibles pour ter la vie l'enfant Jsus; et qu'ainsi Notre-Seigneur fut expose ds sa naissance de grands dangers; ce quimontrait ds-lors que son rgne ne serait pas de ce monde, et qu'il tait n pour souffrir. Enfin l'onremarque dans cette histoire que Dieu, par les avertissemens qu'il fit donner aux Mages, et ensuite Joseph, rendit les efforts d'Hrode inutiles; en sorte que les mesures que ce roi injuste et barbareavait prises pour faire prir Jsus, quelques sres qu'elles parussent tre, n'empchrent pas queNotre-Seigneur ne ft conserv en vie, qu'il ne revint dans la Jude, et qu'il n'y exera dans la suiteson ministre. Tous ces vnemens font voir que la providence dirigeait d'une faon particulire

    tout ce qui arrivait Jsus-Christ. On peut aussi recueillir de l que tous les efforts que les hommespeuvent faire ne sauraient empcher l'excution des desseins de Dieu, ni nuire ceux qu'il favorise.

    CHAPITRE 3

    Ce chapitre a deux parties:

    1. Dans la premire, il est parl de la prdication et du ministre de Jean-Baptiste;2. et dans la seconde, Saint Matthieu rapporte le baptme de Notre-Seigneur.

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    I. 1-12;II. 13-17.

    RFLEXIONSIl faut faire d'abord cette considration gnrale sur la premire partie de ce chapitre, qu'avant que

    Jsus-Christ part, Jean-Baptiste fut envoy de Dieu, selon les oracles des prophtes, pour annoncer auxJuifs la venue du Messie, et pour les exhorter la repentance. Par l, Dieu voulait leur apprendre quele temps de la manifestation du rgne du Messie tait arriv; mais que ce serait un rgne spirituel etcleste, et non un rgne temporel et mondain, comme ils le croyaient. C'tait dans les mmes vues queJean-Baptiste dclarait aux Juifs que le privilge qu'ils avaient de descendre du patriarche Abraham neles garantirait point de la vengeance divine qui tait prte tomber sur leur nation cause de sonincrdulit, et que Dieu appellerait d'autres peuples leur place qui deviendraient les enfans d'Abrahampar la foi. Enfin, il leur donnait entendre que Jsus allait paratre, et que ce serait lui qui excuterait

    les jugemens de Dieu sur les incrdules et sur les impnitens, et qui donnerait de glorieuses rcompensesaux gens de bien. Ce fut ainsi que Dieu, par sa sagesse, voulut disposer les Juifs recevoir Jsus-Christ,et les faire revenir des prjugs o ils taient sur le rgne du Messie, et qui les auraient empchs decroire en lui. Ce que nous devons recueillir de la prdication de Jean-Baptiste, c'est que sansl'amendement et la saintet de la vie, on ne peut tre disciple de Jsus-Christ, ni entrer dans le royaumede Dieu. Elle nous apprend que comme les Juifs incrdules se vantaient en vain d'tre les enfansd'Abraham, il ne sert de rien aux hypocrites d'tre extrieurement dans l'alliance divine; queJsus-Christ les discerne qu'il les sparera d'avec les justes; et qu'il nettoyera son glise en envoyant lesmchans au feu ternel et en recevant les vraisfidles dans son royaume. Pour ce qui est du baptmede Notre-Seigneur, il faut considrer que dans le temps qu'il allait commencer les fonctions de sa charge,Dieu voulut qu'il ft baptis par saint Jean, son prcurseur; que mme il fit descendre le Saint-Esprit sur

    lui d'une manire visible; et qu'il dclara, par une voix venue du ciel, que Jsus tait son Fils bien-aim.

    Ces choses arrivrent pour montrer premirement Jean-Baptiste, et ensuite tout le peuple, que Jsustait le Messie promis. Ainsi l'histoire du baptme de Jsus-Christ nous oblige le regarder comme leFils de Dieu, et lui rendre une obissance inviolable. Elle nous engage aussi respecter le baptme parlequel nous avons t consacrs Dieu pour tre ses enfans et les hritiers de son royaume.

    CHAPITRE 4

    Saint Matthieu rapportedans ce chapitre,

    1. L'histoire de la tentation de Jsus-Christ.2. La manire dont il commena exercer son ministre dans la Galile, en annonant la venue

    du rgne de Dieu, en choisissant des aptres, et en faisant des miracles.

    I. 1-11;II. 12-25.

    RFLEXIONS

    Il faut remarquer en gnral sur l'histoire de la tentation, que le diable, en tentant Notre-Seigneur,

    voulait prouver s'il tait le Fils de Dieu, et que Dieu permit cette tentation afin que le diable,

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    convaincu de cette vrit, rvrt la puissance de Jsus-Christ, et afin qu'il part que Notre-Seigneurtait venu au monde pour dtruire le rgne du diable. Il faut considrer aprs cela sur cette histoire, quepuisque Jsus-Christ a t tent, il ne faut pas tre surpris si nousle sommes en diverses manires; mais

    que nous devons, l'exemple de Notre-Seigneur, rsister aux tentations, et particulirement celles quipourraient nous porter la dfiance, la prsomption, l'amour de la gloire et des biens du monde, ouqui tendraient nous dtourner du vrai service de Dieu et de la fidlit que nous lui devons.

    La manire dont Jsus-Christ repoussa les tentations de Satan, en se servant de l'criture sainte, nousmontre que c'est par la parole de Dieu que nous pouvons rendre les tentations inutiles et teindre tousles traits enflamms du malin.

    Il y a trois choses remarquer sur la 2epartie de ce chapitre.

    1. La premire, que Jsus-Christ commena exercer son ministre dans la Galile, en prchant

    l'amendement, comme Jean-Baptiste avait fait. Cela doit nous convaincre de plus en plus que lasaintet de la vie tait le but de l'vangile que Jsus-Christ venait annoncer, et que c'est aussi cequ'il exige principalement de ses disciples.

    2. Le choix que Notre-Seigneur fit en appelant des pcheurs pour en faire ses aptres, est remarquable;il prouve que le succs que leur prdication eut dans la suite ne venait pas d'eux-mmes, et qu'onne peut l'attribuer qu' Dieu qui les revtit de ses dons.

    3. Enfin, les gurisons miraculeuses par lesquelles Jsus se fit d'abord connatre, tendaient faire voirqu'il tait envoy de Dieu, que sa doctrine venait du ciel, et qu'il n'tait venu au monde que pourle bien et le Salut des hommes.

    CHAPITRE 5:1-20

    Ce chapitre contient, avec les deux suivans, le sermon que Jsus-Christ fit sur la montagne.Dans la premire partie de ce chapitre, Notre-Seigneur fait deux choses:

    1. Il enseigne dans quelles dispositions il faut tre pour parvenir au vrai bonheur.2. Il parle de l'obligation o sont ses disciples de vivre dans une grande saintet.

    I. 1-12;

    II. 13-20.

    RFLEXIONS

    Le but de Jsus-Christ dans ce discours, qui est contenu dans les chapitres V, VI et VII de SaintMatthieu, est, en gnral, d'instruire ses disciples des principaux devoirs de la vie chrtienne; c'estpourquoi nous devons le lire avec une grande application et rgler notre conduite par les divinsprceptes qu'il contient.

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    Il y a deux considrations faire sur la premire partie de ce chapitre.

    1. Les batitudes nous enseignent en quoi consiste le vrai bonheur de l'homme, et quoi l'on reconnat

    les vrais disciples de Jsus-Christ.Leur caractre est de n'avoir point le cur attach aux richesses, ni aux plaisirs, ni la gloire dumonde; de vivre dans le dtachement pour les biens de la terre, dans la douceur, dans l'humilit,dans la puret et dans la paix; de dsirer ardemment et par-dessus touteschoses d'tre justes et deplaire Dieu, et enfin de souffrir avec joie la perscution pour l'vangile.

    2. Jsus-Christ nous apprend que les disciples sont le sel de la terre et la lumire du monde; ce qui veutdire qu'ils doivent se distinguer des autres hommes par la saintet de leur vie, et travailler lesclairer et les difier par leurs instructions et par leurs bons exemples.

    Il dit expressment, que tant s'en faut qu'il ft venu au monde pour dispenser les hommes d'observerla loi de Dieu; il tait venu au contraire pour les obliger encore plus fortement l'accomplir, et cela,de la manire la plus parfaite. Enfin, II. dclare qu'il ne recevra pas dans son royaume ceux quin'auront pas une justice et une saintet plus accomplie que celle qui tait enseigne par les docteursde la loi et par les pharisiens, qui passaient parmi les Juifs pour les plus clairs et les plus saints.Toutes ces instructions de Notre-Seigneur doivent nous faire sentir l'obligation indispensable onous sommes de nous tudier une vie sainte, et mme aspirer de toutesnos forces une grandeperfection.

    CHAPITRE 5:21-48

    Jsus-Christ voulant montrer que ses disciples sont appels une grande saintet, enseigne qu'il nesuffit pas de s'abstenir des grands crimes qui sont condamns expressment dans la loi de Dieu, mais qu'ilfaut encore viter les pchs qui paraissent moins considrables, et rgler surtout les mouvemens ducur. Dans cette vue, il rapporte les commandemens qui regardent le meurtre, l'adultre, les sermens,la vengeance et l'amour du prochain. Il corrige les fausses interprtations que les Juifs donnaient cescommandemens-l, et il en marque le vritable sens.

    I. 21-26;II. 27-32;III. 33-37;

    IV. 38-42;V. 43-48.

    RFLEXIONS

    L'explication que Notre-Seigneur donne aux principaux commandemens de la loi, nous enseigneque Dieu ne dfend et ne punit pas seulement les crimeset les pchs crians qui sont exprims dans leDcalogue, mais qu'il condamne et qu'il punit aussi les mauvaises penses et les mauvais dsirs, que lesdocteurs juifs ne regardaient que comme des fautes lgres.

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    Outre cette leon gnrale et qui est fort importante, Jsus-Christ nous instruit sur ces quatredevoirs particuliers.

    1. Le premier, que la colre et les termes mprisans et injurieux qui procdent de la haine dont on estanim contre le prochain, assujettissent aussi bien la condamnation que le meurtre; que bien loinde har personne, il faut travailler avoir la paix avec tous leshommes; et qu'il ne nous est paspermis de nous prsenter devant Dieu et de lui offrir nos prires, moins que nous n'ayons fait toutce qui est en notre pouvoir pour nous rconcilier avec ceux qui ont quelque chose contre nous.

    2. Le second devoir regarde la puret et la chastet. Notre-Seigneur nous enseigne que les dsirsimpurs rendent coupables devant Dieu tout de mme que l'adultre et les crimes de l'impuret; quepour tre chaste, il faut veiller sur soi-mme, mortifier ses sens, arracher son il, couper sa main,c'est--dire, se priver de ce qui nous serait le plus cher et le plus agrable; se mortifier et renoncer tout ce qui pourrait nous tre une occasion de chte. Il nous apprend aussi cette occasion, que

    les liens du mariage ne peuvent tre rompus que par l'adultre; ce qui montre combien les chrtiensdoivent tre chastes.

    3. La troisime instruction concerne le serment. La doctrine du Fils de Dieu sur cet article est, qu'ilne suffit pas d'viter le parjure, qui est l'un des plus grands crimes; mais qu'il faut mme se faire unscrupule de violer les sermens qui ne sont pas faits par le nom de Dieu, et s'abstenir entirement dessermens vains et tmraires, en quelques termes qu'ils soient conus, puisqu'ils sont dfendus parla loi de Jsus-Christ, et d'ailleurs contraires au respect qui est d la divinit.

    4. Le quatrime devoir est celui de la charit et de l'amour du prochain. Ce que Jsus-Christ nousordonne cet gard, c'est de nous abstenir de la vengeance, de souffrir les injures plutt que de

    rendre mal pour mal, de nous relcher de notre droit pour avoir la paix et pour viter les disputes,d'aimer tous les hommes, mme ceux qui nous hassent, et d'imiter en cela Dieu notre pre qui faitdu bien tous, et mme aux mchans et aux ingrats. C'est l la loi de l'vangile et de la vraiecharit; et ce sera dans la pratique de tous ces devoirs que nous trouverons notre perfection et notregloire.

    CHAPITRE 6

    Jsus-Christ instruit ses disciples

    1. sur l'aumne, sur la prire et sur le jene; il leur montre comment il faut s'acquitter de cesactes religieux, et il leur recommande surtout d'y viter l'hypocrisie et l'ostentation.2. Il leur dfend de travailler pour amasser les biens du monde et d'tre en souci pour les besoins

    de cette vie, et il les exhorte se reposer sur la providence, et chercher avant toutes chosesle royaume de Dieu et sa justice.

    I. 1-8;II. 9-34.

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    RFLEXIONS

    Le Sauveur du monde nous apprend ici,

    1. premirement, que l'aumne, la prire et le jene sont trois devoirs trs importans dans la religion.Pour ce qui regarde le jene en particulier, puisque Jsus-Christ donne des rgles sur la manire dejener aussi bien que sur la prire et sur l'aumne, il parat videmment que son intention a t queses disciples jenassent; les jenes particuliers, qui sont ceux dont il s'agit dans ce chapitre, tanttrs-utiles pour mortifier la chair et pour se disposer l'humiliation et la prire, et ayant aussi tpratiqus par les aptres, et ensuite dans tout le monde par tous les chrtiens.

    2. Notre-Seigneur recommande d'viter avec soin l'hypocrisie et la vaine gloire lorsqu'on fait la charit,lorsqu'on prie, et lorsqu'on jene; et de s'acquitter de ces devoirs avec sincrit et avec humilit,nous souvenant que nous sommes devant Dieu qui voit tout ce qui se passe dans le secret de notre

    coeur, et que les hypocrites n'ont aucune rcompense attendre de lui.3. Puisque l'Oraison Dominicale est un formulaire de prire qui a Jsus-Christ pour auteur, et qu'elle

    comprend tout ce qui est ncessaire pour la gloire de Dieu et pour notre propre bonheur, l'usage quenous en devons faire est, premirement, d'apporter un trs-grand respect et beaucoup d'attentionet de dvotion lorsque nous la prsentons Dieu; et en second lieu, de conformer non-seulementnos prires, mais aussi nos sentimens et notre conduite cet excellent modle que Jsus-Christ nousa laiss.

    4. Notre-Seigneur nous dclare ici de la manire la plus expresse, que nous ne devons pas esprer queDieu nous exauce et nous pardonne si nous ne pardonnons pas ceux qui nous ont offenss. C'est

    sur quoi nous devons bien nous examiner toutes les fois que nous nous prsentons devant Dieu pourlui offrir nos prires.

    5. La cinquime leon que ce chapitre nous donne, est de ne pas rechercher avec ardeur amasser lesbiens de ce monde qui sont vains, inconstans, et dont divers accidens peuvent nous priver, mais detravailler plutt acqurir les biens du ciel qui sont les plus excellens et que rien ne saurait nousravir. Jsus-Christ nous avertit sur ce sujet qu'il est dangereux d'aimer les richesses, que cet amournous aveugle et attache nos inclinations la terre, et qu'il n'est pas possible de servir Dieu et d'avoirle coeur libre et lev lui, pendant qu'on est possd de l'amour des biens de ce monde. 6.Notre-Seigneur ne condamne pas seulement l'amour des richesses, il dfend mme de s'inquiteret de se donner trop de soins pour les choses ncessaires la vie. Il nous exhorte nous confier en

    la providence qui, ayant soin des oiseaux et des autres cratures, pourvoira beaucoup plus auxbesoins de ses enfans, qui sont d'une nature plus excellente, et qu'il destine l'immortalit. Il nousdit que les soins temporels qui sont excessifs et accompagns d'inquitude et de dfiance, sontinutiles, et d'ailleurs indignes des chrtiens. Enfin, il nousexhorte chercher avant toutes chosesce qui peut plaire Dieu et nous faire parvenir au royaume cleste; et il promet que si nous lefaisons, Dieu nous accordera tout ce qui nous est ncessaire pour la vie du corps. Ce sont l desinstructions que nous devons toujours avoir prsentes au milieu des occupations de cette vie, afinqu'elles nous garantissent de l'attachement aux biens de la terre, et qu'elles nous engagent rechercher principalement les biens ternels, qui nous sont rservs dans le ciel.

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    CHAPITRE 7

    Notre-Seigneur parle des jugemens tmraires, de la prudence avec laquelle il faut proposer la

    vrit, de la prire et de son efficace. Il prescrit la rgle de la justice et de la charit; il exhorte entrerpar la porte troite et viter les faux docteurs. Il dit que tous ceux qui l'appellent le Seigneurn'entreront pas dans le ciel, et il montre, par une similitude, qu'il ne sert de rien d'couter sa parole sil'on ne pratique pas ce qu'elle enseigne.

    RFLEXIONS

    Ce chapitre contient plusieurs instructions importantes.

    1. La premire, de ne pas juger tmrairement du prochain, de ne le pas condamner avec rigueur, etde reconnatre nos propres dfauts, afin de nousen corriger, plutt que de rechercher curieusement

    et de reprendre les dfauts des autres.2. La seconde, de ne pas donner les choses saintes aux chiens; c'est une leon de prudence dont le sens

    est, que quand on a faire des hommes charnels et profanes qui rejettent avec mpris et avecfiert la doctrine de l'vangile, il ne faut pas la leur proposer, de peur qu'on n'expose la vrit et lapit leur mpris, et qu'on ne s'attire leur haine.

    3. Notre-Seigneur nous exhorte prier Dieu avec confiance, et il nous assure que la prire est d'unetrs-grande efficace, moyennant qu'elle soit accompagne de zle et de persvrance, et que l'ondemande Dieu les vritables biens; c'est ce qu'il montre par la comparaison qu'il fait de Dieu avecles pres qui ne refusent pas leurs enfansles choses ncessaires.

    4. Il nous donne ici la rgle de la justice et de la charit, qui est de faire aux autres tout ce que nousvoudrions qu'ils nous fissent. C'est l une rgle trs-parfaite, et en mme temps trs-simple ettrs-claire que nous devons toujours avoir devant lesyeux.

    5. Il exhorte ses disciples entrer par la porte troite, c'est--dire suivre le chemin de la foi et de lapit qui conduit au salut, bien que ce chemin soit suivi de peu de personnes, qu'il soit contraire auxpassions et aux inclinations des hommes, et que l'on y soit mme quelquefois expos laperscution, et il veut que l'on fuie le chemin de l'erreur et du vice qui parat agrable la chair, eto l'on voit marcher beaucoup de gens, mais qui mne la perdition.

    6. Il avertit ses disciples de se donner garde des faux docteurs et des imposteurs dont on devait voirun grand nombre dans la suite. La rgle qu'il donne l-dessus, est de les examiner par leurs fruits,c'est--dire par leurs oeuvres et par leur conduite, et d'avoir aussi gard aux effets que leur doctrinepeut produire, en voyant si elle tend la gloire de Dieu et rendre les hommes meilleurs,

    7. Jsus-Christ dclare que tous ceux qui l'appellent leur Seigneur n'entreront pas dans le ciel; qu'il n'yrecevra que ceux qui font sa volont; et que plusieurs qui l'auront connu et qui auront mme faitdes miracles en son nom, seront exclus de son royaume parce qu'ils n'auront pas gard sescommandemens. Enfin, Jsus-Christ conclut ce discours par la comparaison d'une maison qui seraitbtie sur le roc ou sur le sable, par o il nous apprend que c'est en vain que l'on coute sa parole,si l'on n'observe pas ce qu'il nous commande; et que ceux qui manquent ce devoir essentiel ne

    sauraient jamais persvrer ni rsister aux tentations. Ainsi cette similitude nous montre l'usage que

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    nous devons faire de la doctrine de Notre-Seigneur, et en particulier des instructions qui sontcontenues dans ce chapitre et dans les deux prcdens.

    CHAPITRE 8:1-17

    Notre-Seigneur

    1. rpond un docteur de la loi et un de ses disciples qui voulaient le suivre.2. Il apaise une tempte.3. Il dlivre deux dmoniaques.

    I. 1-4;II. 5-13;

    III. 14-17.RFLEXIONS

    Comme c'est dans ce chapitre que commence le rcit des miracles de Jsus-Christ,

    1. la premire rflexion qu'il faut faire ici, regarde ces miracles en gnral. On y dcouvre, d'un ct,la puissance infinie de Notre-Seigneur, qui gurissait toutes sortes de maladies par sa seule parole;et de l'autre, sa bont et son amour envers les hommes; puisque ces miracles n'ont t que desbienfaits.

    2. Aprs cela, il faut savoir que le but de ces miracles tait de convaincre les hommes que Jsus taitenvoy de Dieu, et de les engager l'couter et croire en lui; c'est cause de cela qu'il ne faisaitordinairement ses miracles qu'en faveur de ceux qui croyaient qu'il avait le pouvoir de les faire.

    3. Outre ces rflexions gnrales, qu'on doit toujours avoir devant les yeux lorsqu'on lit l'vangile, ilfaut remarquer dans la gurison du lpreux, que Jsus-Christ le gurit ayant gard sa foi et saprire; par ou nous pouvons voir que Notre-Seigneur sauve et dlivre ceux qui s'adressent lui avecconfiance et avec humilit.

    4. Au reste, si Jsus-Christ ordonna au lpreux d'aller se montrer au sacrificateur et offrir ce qui taitprescrit par la loi, ce fut pour convaincre les Juifs que cet homme tait vritablement guri, et afin

    qu'ils ne pussent pas accuser Jsus d'tre ennemi de la loi de Mose.

    5. L'histoire du centenier qui demanda la gurison de son serviteur Jsus-Christ, est surtoutremarquable par la grande humilit et par la foi admirable de cet homme. Il ne se croyait pas dignede recevoir Jsus dans sa maison; mais il tait persuad que Notre-Seigneur pouvait, sans y aller,gurir son serviteur par une seule parole, avec la mme facilit que lui, qui tait officier, se faisaitobir par ses soldats. Les grandes louanges que Jsus-Christ donna la foi du centenier, qui taitpayen de naissance, en disant qu'il n'avait pas trouv une si grande foi parmi les Juifs, nous obligent faire beaucoup d'attention cet endroit de l'vangile, et imiter un si bel exemple d'humilit etde foi. Jsus-Christ prdit cette occasion, que plusieurs viendraient d'occident et d'orient etseraient table, au royaume de Dieu, et que les enfans du royaume seraient jets dehors. Cela

    voulait dire que les payens viendraient de divers endroits du monde, pour entrer dans l'alliance

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    divine et que les Juifs seraient rejets, ce que l'vnement vrifia peu aprs.6. Enfin, la rflexion que saint Matthieu fait sur la gurison de la belle-mre de saint Pierre et de divers

    autres malades, en rapportant cet oracle d'sae: Il a pris nos langueurs et s'est charg de nos

    maladies, nous instruit du but de tous ces miracles. Ils tendaient montrer que Jsus-Christ taitun Sauveur charitable, et qu'il n'tait venu au monde que pour faire du bien aux hommes et pourles dlivrer de tous leurs maux, principalement de leurs pchs.

    CHAPITRE 8:18-34

    Saint Matthieu rcite divers miracles de Jsus-Christ:

    la gurison d'un lpreux, celle du serviteur d'un capitaine payen,

    celle de la belle-mre de saint Pierre, et de plusieurs autres malades.

    I. 18-22;II. 23-27;III. 28-34.

    RFLEXIONS

    1. La rponse que Jsus-Christ fit ce docteur de la loi qui voulait le suivre, tendait lui apprendrequ'il ne devait pas s'attendre trouver auprs de lui les avantages du monde. Ce qu'il dit l'un de

    ses disciples, de laisser les morts ensevelir leurs morts, signifiait qu'il devait laisser le soin des chosestemporelles ceux qui n'taient pas clairs des lumires de l'vangile; et que ceux qu'il appelait tre ses disciples devaient le suivre sans dlai et tre prts tout quitter et renoncer aux chosesde cette vie, mme celles qui taient innocentes et permises, lorsqu'elles pouvaient les empcherde s'acquitter des devoirs de leur vocation.

    2. Dans le miracle que Jsus-Christ fit en apaisant une tempte, nous avons remarquer, d'un ct,le pouvoir de Notre-Seigneur qui calmait les vents et la mer par sa seule parole; et de l'autre, lafaiblesse des aptres qui craignaient de prir.

    Cet vnement, qui tendait confirmer leur foi, doit fortifier la ntre et nous inspirer une parfaiteconfiance en la bont et en la puissance de Jsus-Christ. On peut tre dans une entire assurance,mme au milieu des plus grands dangers, lorsqu'on est aim de lui, et quand on l'a pour protecteur.

    3. L'histoire de ces dmoniaques que le Seigneur gurit nous fait voir que le dmon exerait alors sa

    puissance sur les hommes; mais que Jsus-Christ tait venu pour lui ter cette puissance et pourdtruire son rgne. l'gard de ce qui arriva aux pourceaux qui se prcipitrent dans la mer, aprsque les dmons furent entrs dans leur corps par la permission de Jsus-Christ, il faut considrer quecette perte fut une preuve et un chtiment pour les habitans de ces quartiers-l. Notre-Seigneurvoulut aussi faire voir que cet homme, qu'il venait de gurir, tait vritablement possd; il montraencore par l qu'il avait le pouvoir de commander aux dmons, et que ces mauvais esprits nepouvaient rien faire que par sa permission. Tout cela devait convaincre les hommes de l'autoritdivine de Jsus-Christ, les instruire du but de sa venue au monde, et les persuader de la vrit desa doctrine.

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    CHAPITRE 9

    Jsus-Christ

    gurit un paralytique. Il appelle saint Matthieu la charge d'aptre, et il rpond ceux qui se scandalisaient de ce qu'il mangeait avec les pcheurs. Il rpond aussi ceux qui lui demandaient pourquoi ses disciples ne jenaient pas comme

    ceux de Jean-Baptiste. il gurit une femme qui avait une perte de sang il ressuscite une jeune fille, il rend la vue deux aveugles, et il dlivre un homme possd du dmon et muet. Enfin, il exhorte ses disciples prier Dieu d'envoyer des personnes qui travaillassent la

    conversion des peuples.I. 1-8;II. 9-13;III. 14-17;IV. 18-34;V. 35-38.

    RFLEXIONS

    1. Il y a deux rflexions faire sur la gurison du paralytique.

    1. L'une, que Notre-Seigneur eut gard la foi de cet homme et de ceux qui le lui prsentaient;ce qui nous montre que c'est par la foi et par un humble recours a Jsus-Christ que nouspouvons avoir part aux effets de sa grce.

    2. L'autre, que puisque Jsus-Christ avait non-seulement le pouvoir de gurir les malades, maisaussi l'autorit de pardonner les pchs, nous devons le regarder comme notre juge et nousmettre en tat d'obtenir de lui la rmission de nos offenses par la repentance et par la foi.

    2. Ce que Jsus rpondit ceux qui trouvaient mauvais qu'il manget avec les pagers et les gens demauvaise vie, nous apprend qu'il est venu au monde pour sauver les pcheurs; mais que le but de

    sa venue est aussi de les amener la repentance; et qu'ainsi, sansl'amendement, on ne sauraitparvenir au salut.

    3. Il faut considrer que si Jsus-Christ n'assujettissait pas ses disciples des jenes rgls, telsqu'taient ceux des disciples de Jean-Baptiste, ce n'tait pas que sa doctrine sur cet article ftdiffrente de celle de son prcurseur, ni qu'il condamnt les jenes; il les a recommands par sonexemple et par ses prceptes; et il appelle ses disciples vivre dans la mortification, et non dansl'aise, et dans les plaisirs. Mais il en usait ainsi par la mme raison qu'il ne menait pas lui-mme unevie aussi retire et aussi austre que Jean-Baptiste; et parce que son ministre l'obligeait aller delieu en lieu et se rencontrer avec toutes sortes de personnes (Matt. IV. et VI. 16. et XVII. 21.).Au reste, il dclare que dans la suite ses disciples seraient appels non-seulement jener, mais

    souffrir ce qu'il y avait de plus fcheux; et que s'il ne les exposait pas encore ces rudes preuves

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    pendant qu'il tait avec eux, c'tait parce qu'ils n'auraient pas pu les supporter; c'est ce qu'ilreprsente par la comparaison d'un vieux habit et des vaisseaux vin.

    4. On voit dans la gurison de cette femme qui tait malade depuis douze ans d'une perte de sang, queNotre-Seigneur gurissait les maladies les plus invtres et les plus incurables; surtout on doit yremarquer l'humilit et la foi admirable de cette femme, qui, n'osant pas s'adresser Jsus, taitpersuade que si elle pouvait seulement toucher son habit, elle serait gurie; ce qui lui arriva aussicomme elle l'avait cru. Cet exemple montre que, quand on a recours Jsus-Christ avec uneprofonde humilit et une ferme confiance, on obtient infailliblement les effets de sa misricorde.

    5. La rsurrection de la jeune fille qui Notre-Seigneur rendit la vie, prouve qu'il ne gurissait passeulement les malades, mais qu'il rendait mme la vie aux morts; cela doit nous convaincrepleinement qu'il tait envoy de Dieu et nous confirmer dans la croyance et dans l'attente de notrersurrection. 6. Il est dit, sur la fin de ce chapitre, que Jsus-Christ voyant que le peuple qui le

    suivait manquait d'instruction et de bons conducteurs, en eut piti, et qu'il exhorta sesdisciples prier le matre de la moisson qu'il pousst des ouvriers dans sa moisson. Ces paroles, qui marquentla grande bont dont notre Seigneur tait anim, doivent nous inspirer les mmes sentimens decompassion en faveur de ceux qui sont dans l'garement, et nous exciter prier Dieu qu'il envoieen tous lieux de fidles ministres qui travaillent efficacement la conversion des hommes et l'tablissement de son rgne.

    CHAPITRE 10

    On voit dans ce chapitre,

    1. la vocation et les noms des douze aptres.2. Les ordres que Jsus-Christ leur donna lorsqu'il les envoya la premire fois annoncer la venue

    du rgne de Dieu dans la Jude. Il leur dit qu'il s'lverait de grands troubles dans le monde l'occasion de l'vangile, et qu'on les perscuterait; mais il les assure de la protection de Dieu,il leur propose son exemple, il les exhorte ne point craindre les hommes, et ne craindreque Dieu seul; il dclare ce qui arrivera ceux qui le confesseront ou qui le renieront devantles hommes; enfin, il promet de rcompenser ceux qui recevront ses disciples et qui leur ferontdu bien.

    I. 1-4;

    II. 5-42.

    RFLEXIONS

    1. Jsus-Christ choisit autrefois les aptres, pour tre les tmoins de sa vie, de sa prdication et de sesmiracles; pour annoncer l'vangile et pour faire aussi des miracles, premirement parmi les Juifs, etensuite par tout le monde. Puisque le Seigneur les avait choisis et que leurs noms ont t conservsdans les livres sacrs, leur mmoire doit tre en bndiction dansl'glise, et nous devons au resteles imiter dans leurs vertus et nous soumettre la doctrine qu'ils ont enseigne, tant de vive voixque par leurs crits.

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    2. Jsus-Christ dfendit alors aux aptres d'aller vers les payens et vers les Samaritains, et il leurordonna d'annoncer l'vangile aux Juifs seuls, parce que le temps n'tait pas encore venu auquelles aptres devaient aller par toute la terre. Ce fut pour la mme raison qu'il leur dit de ne prendre

    aucune provision pour le chemin; cela n'tait pas ncessaire alors, puisqu'ils n'allaient pas bien loinet que leur voyage devait tre court, le but de cette premire mission des aptres n'tant que derpandre plus promptement parmi les Juifs la nouvelle de l'approche du rgne de Dieu. Jsus voulaitaussi leur apprendre par l se reposer sur la providence.

    3. Les instructions que Notre-Seigneur donna aux aptres montrent que ceux qui prchent l'vangiledoivent le faire d'une manire dsintresse, avec beaucoup de prudence, et avec zle et hardiesse,sans craindre les hommes ni la mort.

    4. Il nous apprend que sa doctrine n'est reue que par des gens qui ont le coeur bon et un espritpaisible et doux; que c'est aux personnes de ce caractre que les ministres de l'vangile doivent

    s'attacher; que quand ils rencontrent desgens qui ne veulent pas les recevoir, ils doivent se retirer;et que ceux qui auront ainsi rejet les offres de la grce de Dieu seront punis de la manire la plusrigoureuse.

    5. On a dans ce discours de Jsus-Christ une forte preuve de la divinit de la religion chrtienne, ence que les aptres qui l'ont annonce et ceux qui l'embrassrent les premiers ont t exposs diverses perscutions, et qu'ils ont scell de leur sang la vrit de l'vangile et la sincrit de leurtmoignage.

    6. On peut faire ici diverses rflexions trs-utiles, et principalement les suivantes: Que ceux qui fontprofession de la vrit et de la pit sont souvent has et perscuts, mais que Dieu les assiste d'une

    faon particulire; qu'il ne faut pas craindre les hommes qui ne peuvent nuire qu'au corps, et qu'onne doit craindre que Dieu seul qui peut jeter le corps et l'me dans la ghenne; que les chrtiensdoivent faire une profession ouverte de leur foi devant les hommes, mme au pril de leur vie; qu'ils'lve souvent des troubles et des divisions dans le monde l'occasion de l'vangile, mais que celan'arrive que par la faute des hommes; que les chrtiens doivent tre prts renoncer ce qu'ils ontde plus cher en ce monde pour suivre Jsus- Christ; et enfin que Notre-Seigneur rcompenseraabondamment la pit et la charit de ceux qui auront reu ses disciples et qui les auront assists.

    Toutes ces considrations tendent nous animer faire une profession sincre et constante de lareligion de notre Sauveur, en pratiquer tous les devoirs, et exercer avec plaisir les oeuvres decharit.

    CHAPITRE 11

    Jean-Baptiste ayant envoy ses disciples vers Jsus-Christ pour lui demander s'il tait le Messie,

    1. Notre-Seigneur fait des miracles en leur prsence.2. Il parle de la nature et de l'excellence de la charge de Jean-Baptiste.3. Il se plaint de l'endurcissement des Juifs qui n'avaient profit ni du ministre de Jean-Baptiste

    ni du sien, et il menace les villes de la Galile o il avait prch et fait des miracles, et qui nes'taient pas amendes.

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    4. Il loue Dieu de ce que les personnes qui avaient un esprit doux et humble recevaient sadoctrine, pendant que ceux qui passaient dans le monde pour les plus clairsla rejetaient,et il convie tous ceux qui taient travaills et chargs de venir lui.

    I. 1-6;II. 7-15;III. 16-24;IV. 25-30.

    RFLEXIONS

    Pour profiter de cette lecture, il faut remarquer

    1. que si Jean-Baptiste envoya demander Notre-Seigneur s'il tait le Messie, on ne doit pas croire

    qu'il en doutt. Cela serait injurieux ce saint homme, qui avait constamment dclar que Jsustait le Fils de Dieu, et qui Notre-Seigneur rend dans tout l'vangile, et dans ce chapitre mme,le tmoignage le plus glorieux. Mais Jean-Baptiste envoya ces disciples vers Jsus pour les convaincreque Jsus tait celui que les Juifs attendaient.

    2. Cependant le Seigneur tant interrog sur cela, ne voulut pas dire ouvertement qu'il ft le Messie;il se contenta de faire voir par des miracles qu'il l'tait, et d'avertir les disciples de Jean de n'tre passcandaliss s'ils le voyaient dans un tat de bassesse.

    3. Ce fut dans les mmes vues qu'il fit remarquer ceux qui l'coutaient que lorsqu'ils taient allsentendre Jean-Baptiste dans le dsert, ils n'y avaient pas vu un roseau agit du vent, c'est--dire,

    qu'ils n'y taient pas alls pour un sujet de petite importance, ou pour voir une personne peuconsidrable. Il ajoute qu'ils n'y avaient pas vu non plus un homme qui parut avec clat et avecpompe comme ceux qui sont la cour des rois. Mais il dit qu'ils avaient vu en Jean-Baptiste unprophte, et mme le plus grand des prophtes, puisqu'il tait le prcurseur du Messie; et quecependant depuis qu'il avait commenc paratre, on s'tait oppos lui et au rgne de Dieu dontil annonait la venue. Jsus-Christ disait tout cela, pour montrer que le rgne du Messie ne seraitpas de ce monde, et qu'on ne devait pas tre surpris si on le voyait aussi dans un tat si humble etsi abject, et s'il tait rejet.

    4. On voit ici que les Juifs n'avaient profit ni de la prdication de Jean-Baptiste ni de celle deNotre-Seigneur, trouvant que la vie de Jean-Baptiste tait trop-austre, et que celle de Jsus-Christ

    ne l'tait pas assez. Rien ne peut satisfaire les hommes incrdules et corrompus; ils rejettent tous lesdiffrens moyens que Dieu emploie pour les gagner, et ils en prennent mme occasion de s'endurcirdavantage.

    5. Les menaces que Jsus-Christ faisait contre les villes o il avait fait des miracles et qui ne s'taientpas amendes, nous avertissent que les peuples auxquels Dieu fait le plus de grces, et quil'vangile est annonc, sans en profiter, seront traits avec la dernire svrit.

    6. Notre-Seigneur rend grces Dieu de ce que les petits et les humbles recevaient sa doctrine, tandisqu'elle tait rejete par les grands et les sages du monde. Cela nous apprend que l'on ne sauraitrecevoir l'vangile, si l'on ne renonce la gloire du monde et sa fausse sagesse.

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    Enfin, les invitations que Notre-Seigneur adresse tous ceux qui sont travaills et chargs, lesconviant de devenir ses disciples, et les assurant que son joug est ais et que son fardeau est lger,doivent nous inciter aller lui avec un humble et vif sentiment de notre misre, et avec un ardent

    dsir d'en tre dlivrs; nous soumettre sa doctrine et ses divins prceptes, et tre comme luidoux et humbles de coeur. C'est ainsi que nous trouverons auprs de lui le repos de nos mes et uneparfaite flicit.

    CHAPITRE 12:1-21

    Notre-Seigneur

    1. justifie ses disciples qui arrachaient des pis de bl en un jouir de sabbat.2. Il gurit un homme qui avait une main sche, et il rpond aux pharisiens qui se scandalisaient

    de ce qu'il avait aussi fait ce miracle en un pareil jour.3. Il dfend au peuple de publier ses miracles; sur quoi saint Matthieu rapporte un oracle d'sae,qui marque la prudence, l'humilit et la douceur qui paratraient dans la manire dont leMessie exercerait son ministre.

    1. 1-8;II. 9-15;III. 16-21.

    RFLEXIONS

    Il faut faire ici trois considrations.

    1. La premire regarde la malice et l'hypocrisie des pharisiens, qui trouvaient mauvais que les disciplesde Jsus-Christ eussent arrach des pis en un jour de sabbat, et que leur matre et guri en unsemblable jour un homme qui avait une main sche. Tel est le caractre des hypocrites et de ceuxqui n'ont qu'un faux zle. Ils se scandalisent des choses qui sont innocentes, et mme quelquefoisde celles qui sont bonnes, ncessaires et agrables Dieu, pendant qu'ils ngligent eux-mmes lesdevoirs les plus essentiels de la religion et surtout celui de la charit.

    2. On doit faire une attention srieuse ce que Notre-Seigneur dit dans cette occasion, etprincipalement ces paroles: Je veux la misricorde plutt que le sacrifice. Apprenons de l que la

    religion ne consiste pas simplement dans des devoirs extrieurs et dans l'observation des crmonies;qu' la vrit ces devoirs sont indispensables et ont leur usage, lorsqu'on les pratique conformmentaux intentions de Dieu qui les a tablis; mais que ce que Dieu exige sur toutes choses, c'est que nousayons une vraie charit et que nous exercions les oeuvres de misricorde.

    3. La troisime rflexion est tire de la conduite de Jsus-Christ, qui ne voulait pas qu'on publit sesmiracles, et de ces paroles d'sae: Il n'teindra pas le lumignon qui fume encore, et il ne rompra pasentirement le roseau froiss. On voit reluire ici la grande prudence de Notre-Seigneur, qui vitaitce qui aurait pu faire trop d'clat; on y dcouvre son humilit, sa douceur et sa condescendance;on y remarque surtout qu'il ne rebute personne, qu'il supporte les faiblesses des hommes avecbeaucoup de patience, et que pendant qu'il y a encore en eux quelque chose de bon, il ne les

    abandonne pas. Cela doit d'un ct nous encourager et nous remplir de confiance, et de l'autre,

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    nous engager imiter notre Sauveur, tre comme lui humbles, doux et paisibles, fuirl'ostentation, la vaine gloire, et viter l'aigreur et les disputes, usant d'un grand support envers leshommes, et ayant des gards et de la condescendance pour leurs faiblesses. Ce sera par la pratique

    de ces devoirs que nous ressemblerons Jsus-Christ, et qu'il paratra que nous sommesvritablement ses disciples.

    CHAPITRE 12:22-50

    Jsus-Christ

    1. gurit un dmoniaque; et comme les pharisiens attribuaient ce miracle la puissance dudiable, Notre-Seigneur fait voir la fausset et l'impit de cette accusation, en disant que lediable ne dtruirait pas son propre rgne; il fait remarquer qu'il ne pourrait chasser les dmons

    s'il n'avait pas une puissance plus grande que la leur; et il dit aux pharisiens que leurblasphme ne leur serait jamais pardonn, et que leurs discours impies taient une preuve del'extrme malice de leur coeur.

    2. tant pri par les pharisiens de faire un signe, il le refuse, et il les renvoie sa rsurrection,qui devait tre la dernire et la plus forte preuve de sa mission divine. Il se plaint de leurincrdulit, et il allgue, dans cette vue, l'exemple des Ninivites, celui de la reine de Scba,et une similitude.

    3. Il dclare que ses vrais disciples lui taient aussi chersque ses plus proches parens.

    I. 22-37;II. 38-45;

    III. 46-50.

    RFLEXIONS

    Cette lecture nous engage considrer,

    1. Que les pharisiens, au lieu de reconnatre la vertu divine qui clatait dans les miracles deNotre-Seigneur, disaient qu'il chassait les dmons par la puissance du diable. On voit dans cetexemple, que les gens aveugls par leurs passions rsistent aux moyens les plus forts que Dieuemploie pour vaincre leur endurcissement.

    2. Jsus-Christ dclare aux pharisiens que ce blasphme, par lequel ils attribuaient au diable ce quivenait de l'Esprit de Dieu, ne leur serait jamais pardonn, parce qu'un tel blasphme marquait unemalice dsespre et un endurcissement insurmontable. On ne peut pas aujourd'hui commettre cepch-l; mais on se rend extrmement coupable lors qu'on tient des discours et que l'on a dessentimens profanes et impies, et lorsqu'on rsiste la vrit aprs l'avoir connue, et la grce duSaint-Esprit dont on sent l'opration en soi-mme.

    3. l'occasion du blasphme des pharisiens, Jsus-Christ nous enseigne que les bonsdiscours sont lamarque d'un bon coeur, que les mauvais discours procdent d'un coeur gt, et que les hommesrendront compte de toutes les mauvaises paroles qu'ils auront dites. Cela nous apprend qu'unhomme de bien se reconnat par ses paroles, et que le moyen de les bien rgler est de rgler notre

    coeur.

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    4. Sur ce que les pharisiens, aprs tant de miracles que le Seigneur avait dj faits en leur prsence,le prirent encore de faire un signe, nous devons considrer que les incrdules et ceux qui ont lecoeur mauvais ne sont jamais contens, et qu'il n'y a rien d'assez clair ni d'assez fort pour les

    convaincre. Et le refus que Notre-Seigneur fit de faire ce signe, nous montre que, quand Dieu a faitinutilement ce qui tait ncessaire pour surmonter l'endurcissement des hommes, il les abandonnejustement leur obstination.

    5. Si l'exemple de la reine de Scba et celui desNinivites condamnaient les Juifs incrdules, cesexemples condamneront beaucoup plus les chrtiens qui ne s'amendent pas, puisque Dieu leur a faitplus de races qu' ces juifs dont Jsus-Christ parle.

    6. Par la similitude du mauvais esprit qui rentre dans un homme aprs en tre sorti, Notre-Seigneurmarquait les malheurs qui allaient tomber sur les Juifs, lesquels, aprstout ce qu'il avait fait pourles dlivrer de leur incrdulit, y persvraient. Cela nous avertit que ceux qui ont eu part la grce

    de Dieu et qui en abusent, perdent cette grce, et qu'ils tombent dans une plus grandecondamnation. Enfin, puisque Jsus-Christ dclare que ceux qui font la volont de Dieu lui taientaussi chers que sa mre et ses parens, nous devons reconnatre que la pit et l'observation descommandemens de Dieu est la vraie marque des disciples de Notre-Seigneur, et ce qui nous faitavoir part son amour; qu'ainsi nous devons nous appliquer sur toutes choses couter sa paroleet la garder. Cela nous montre aussi que les personnes qui aiment Dieu et qui le craignent, sontcelles qui l'on doit surtout donner son amour et son estime.

    CHAPITRE 13:1-23

    Notre-Seigneur

    1. propose la parabole de la semence,2. et ensuite il l'explique en particulier sesdisciples.

    I. 1-9;II. 10-23.

    RFLEXIONS

    Il est ncessaire de remarquer en gnral, sur les similitudes qui sont contenues dans ce chapitre et

    dans divers autres endroits de l'vangile, que Notre-Seigneur avait accoutum, lorsqu'il enseignait, dese servir de similitudes et de paraboles; et qu'afin que ses disciples et le peuple pussent mieux les retenir,il les tirait des choses les plus simples et les plus familires.

    Ces paraboles taient de deux sortes. Il y en avait dont le sens tait clair; mais les autres avaient quelqueobscurit, et Jsus-Christ employait ces dernires lorsqu'il s'agissait de certaines vrits que ses auditeursn'taient pas alors en tat de comprendre, et qu'il ne voulait pas dire ouvertement avant sa mort. Tellessont celles qui marquaient qu'on le ferait mourir, que les Juifs seraient rejets, et que les payens seraientreus leur place. Il proposait ces vrits-l, sous des images et des similitudes qui taient fort simpleset aises retenir, et qui dans peu de temps seraient faciles entendre, l'vnement devant les rendreparfaitement claires. Ainsi, l'on voit reluire une grande sagesse dans ces paraboles; elles montrent que

    Jsus-Christ connaissait l'avenir; elles taient la plupart prophtiques, et nous trouvons dans leur exactaccomplissement des preuves convaincantes de la divinit de l'vangile.

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    Le dessein de Jsus-Christ, dans la parabole de la semence, est d'enseigner ses disciples comment laparole de Dieu est reue par ceux qui elle est annonce.

    Il y parle de quatre sortes de personnes.1. Les premiers sont ceux sur qui cette parole ne fait aucune impression, et dont le coeur est

    entirement endurci, c'est ce qui est reprsent par la semence qui tombe sur le chemin.

    2. Les seconds sont ceux qui reoivent et qui gotent la parole de Dieu, mais qui s'tant en gags dansla profession de l'vangile sans s'tre bien examins eux-mmes, abandonnent la vrit et la pitlorsqu'ils sont exposs la perscution ou quelque autre tentation; c'est ce qui est signifi par lasemence qui tombe parmi les pierres et qui lve, mais qui n'ayant point de racine sche bientt.

    3. Notre-Seigneur parle de ceux en qui la parole est rendue inutile, par l'amour des richesses et par les

    soins de cette vie; tout de mme que la semence qui tomberait parmi les pines y serait touffe.4. Les derniers sont ceux qui la reoivent dans un bon coeur en qui elle produit son fruit et son effet,

    et qui persvrent; ce qui est figur par la semence qui est reue dans une bonne terre et qui yfructifie abondamment. C'est l le sens et le but de cette belle parabole; elle tend nous instruirede l'usage que nous devons faire de l'vangile lorsqu'il nous est annonc. Ce que Jsus-Christ dit ses disciples dans le temps qu'il la leur expliqua, doit nous faire reconnatre combien nous sommesheureux d'tre instruits de ces divines vrits, et d'avoir sur les mystres du royaume de Dieu, deslumires que les prophtes mme n'avaient pas. C'est l un avantage prcieux, dont nous devonsnous prvaloir, de peur que nous ne tombions dans le crime et dans la condamnation de ceux quivoient et qui entendent, mais qui ne reoivent pas la vrit et qui refusent de se convertir.

    CHAPITRE 13:24-58

    Jsus-Christ propose

    la similitude de l'ivraie, celle d'un grain de moutarde, celle du levain, celle d'un trsor cach et d'une perle de grand prix, et celle d'un filet.

    Il exhorte ses disciples faire un bon usage de ses instructions, et il va Nazareth o peu degens crurent en lui.

    I. 24-50;II. 51-58.

    RFLEXIONS

    Les similitudes de l'ivraie et d'un filet ont un mme sens. Elles signifient, suivant l'explication queNotre-Seigneur en donna, que parmi ceux qui embrasseraient la profession de l'vangile, il y aurait deshypocrites qui seraient mls avec les bons, et que cela aura lieu jusqu' la fin du monde; mais qu'alorsils seront spars, que les mchans seront envoys au feu ternel, et que les justes seront reus dans lagloire cleste.

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    L'usage que nous devons faire de ces paraboles, c'est de n'tre pas scandaliss, si nous voyons parmi leschrtiens des personnes qui suivent l'erreur et le vice; d'tre sur nos gardes et d'viter le commerce desmchans, de peur qu'ils ne nous sduisent; d'avoir cependant toujours pour eux des sentimens de

    charit, et de travailler au reste, pour ce qui nous regarde, tre du nombre des justes, afin qu' la venuede Jsus-Christ nous soyons reus dans son royaume.

    Par les similitudes d'un grain de moutarde et du levain, Notre-Seigneur voulait marquer que, quoiqu'iln'et alors qu'un petit nombre de disciples, et que sa doctrine ne fut presque pas connue dans le monde,elle se rpandrait bientt par toute la terre. Mais Jsus-Christ disait cela en termes couverts et figurs,parce qu'il ne voulait pasalors dire ouvertement, crainte de scandaliser les Juifs, que les payens et tousles peuples entreraient dans l'glise.

    Ces similitudes sont prophtiques, et l'on en voit le sens et la divinit dans l'tablissement de la religionde Jsus-Christ, qui a t annonce et reue en tant d'endroitsdu monde, comme il l'avait prdit.

    La similitude d'un trsor cach et celle de la perle, tendent nous montrer qu'il n'y a rien de plusprcieux, et de plus excellent que l'vangile et les biens qu'il renferme; que le plus grand bonheur quipuisse nous arriver est de les possder, et qu'ainsi il faut faire avec joie tout ce qui peut nous les procurer,et renoncer mme ce que nous avons de plus cher au monde, pour acqurir un si prcieux trsor.

    Nous devons, comme Jsus-Christ y exhortait ses disciples, retenir ces divines instructions, les mettreet les serrer dans notre coeur, afin d'en tirer continuellement les secours et les encouragemensncessaires pour rsister aux tentations, et pour nous animer l'amour de Dieu et la pratique desbonnes oeuvres.

    L'on voit sur la fin de ce chapitre, que bien que leshabitans de Nazareth entendissent la doctrine deJsus-Christ et qu'ils vissent quelques-uns de ses miracles, ils ne crurent point en lui, parce qu'ils leregardaient comme le fils d'un charpentier et qu'il avait t lev parmi eux; ce qui fit queNotre-Seigneur leur dit que nul prophte n'tait reu dans son pays. Les hommes mprisent souvent lesfaveurs que Dieu leur accorde et les avantages les plus prcieux, lorsqu'ils sont communs et qu'ilspeuvent en jouir sans peine; et Dieu voyant leur ingratitude, les en prive, comme cela arriva ceux deNazareth, cause de leur incrdulit,

    CHAPITRE 14

    Saint Matthieu rcite trois choses:

    1. L'histoire de la mort de Jean-Baptiste.2. Comment Jsus-Christ donna manger cinq mille personnes avec cinq pains et deux

    poissons.3. Un autre miracle que Notre-Seigneur fit, lorsque ses disciples tant exposs une tempte,

    il alla vers eux en marchant sur la mer.

    I. 1-12;II. 13-21;III. 22-36.

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    RFLEXIONS

    Il faut d'abord faire cette considration gnrale sur la mort de Jean-Baptiste, que Dieu voulut que

    ce saint homme, qui avait annonc la venue du rgne du Messie, mourut d'une mort violente, pour fairevoir aux Juifs que ce rgne ne serait pas un rgne temporel, et afin qu'ils ne fussent pas scandalisslorsque Jsus-Christ lui-mme serait mis mort.

    Aprs cela, il faut remarquer que ce qui donna occasion la mort de Jean-Baptiste, fut le zle de ce saintprophte, qui reprit Hrode de son commerce criminel avec Hrodias, la haine que cette femmeimpudique avait conue contre Jean-Baptiste, et la complaisance qu'Hrode eut pour elle. Les rflexionsqu'il y a faire sur cela sont: que les serviteurs de Dieu doivent reprendre toutes sortes de personnesavec courage et avec zle, quand mme ils s'attireraient par l la haine des mchans; que l'impuret etl'amour des plaisirs font commettre bien des crimes; et enfin qu'il peut arriver de grands maux, par lessermens tmraires, aussi bien que par la mauvaise honte et par la complaisance qu'on a pour les

    personnes vicieuses.Le miracle des cinq pains a ceci de particulier qu'il fut fait en prsence de plusieurs milliers d'hommesqui en furent les tmoins et qui y eurent part; cette circonstance rend ce miracle encore plus certain,et elle prouve la merveilleuse puissance de Notre-Seigneur, de mme que la grande bont dont il taitanim envers le peuple qui le suivait.

    Enfin cet autre miracle que Notre-Seigneur fit lorsqu'il vint ses disciples en marchant sur la mer, estaussi une preuve de son pouvoir sans bornes et de son amour pour ses disciples. Il voulut dans cetteoccasion faire marcher saint Pierre sur l'eau, pour fortifier la foi de cet aptre et celle de ses collgues,et pour les assurer par l qu'ils feraient dans la suite les miracles les plus extraordinaires, et qu'aucun

    pril ne devait les branler.

    Pour ce qui nous regarde, nous devons faire ici ces deux considrations:1. l'une, que si les fidles se trouvent dans le danger, Dieu vient leur secours lorsqu'il en est temps;2. l'autre, que comme le zle et la foi de saint Pierre le firent d'abord marcher sur l'eau mais que la peurle fit enfoncer, ce n'est aussi que le manque de foi qui nous fait succomber dans les tentations et dansles dangers; mais qu'avec la foi et le secours du Seigneur nous les surmontons heureusement.

    CHAPITRE 15

    Jsus-Christ

    justifie ses disciples sur ce qu'ils n'observaient pas la coutume des pharisiens et des Juifs quise lavaient les mains avant le repas; ce que les Juifs faisaient non pour la propret, mais parun principe de religion, croyant que sans cela ils n'auraient pas t nets.

    Notre-Seigneur reproche aux pharisiens, qui se scandalisaient du procd de ses disciples, devioler eux-mmes la loi divine par leurs traditions, et surtout en enseignant que, si quelqu'unconsacrait Dieu le bien dont il aurait pu assister pre et mre, il ne lui tait plus permis aprsun tel voeu d'employer son bien au soulagement de son pre ou de sa mre.

    Ensuite le Seigneur montre ce que c'est qui souille l'homme et ce qui ne le souille pas. Il gurit la fille d'une femme cananenne et plusieurs malades,

    et il donna manger quatre mille hommes avec sept pains et quelques poissons.

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    I. 1-9;II. 10-20;III. 21-31;

    IV. 32-49.RFLEXIONS

    L'entretien de Jsus-Christ avec les pharisiens nous prsente les rflexions suivantes:

    1. Que les hypocrites font uniquement consister la religion et la pit dans des devoirs extrieurs,souvent vains et de trs-petite importance; qu'ils observent scrupuleusement ces sortes de choseset condamnent ceux qui ne les observent pas, pendant qu'eux-mmesmanquent aux devoirs les plusimportans et pchent contre les commandemens de Dieu les plus exprs;

    2. que le devoir des enfans envers pre et mre est tout--fait inviolable, que rien ne les en peutdispenser, et qu'ils sont particulirement obligs de les assister dans le besoin;

    3. que les voeux et les sermens tmraires et contraires la loi divine ne doivent point tre gards;

    4. que Dieu rejette le culte de ceux qui ne l'honorent que de la bouche et des lvres et dont le coeurest loign de lui, et qu'il veut tre servi suivant qu'il l'a command dans sa parole, et non passuivant les inventions et les commandemens des hommes.

    5. Le Sauveur du monde nous enseigne que ce ne sont pas seulement les actions extrieures quisouillent les hommes et qui les rendent coupables devant Dieu, mais que ce sont aussi et

    principalement les mauvaises penses, les mouvemens du coeur et les dsirs qui tendent l'impuret, l'injustice, l'orgueil, la mdisance et aux autres pchs, C'est l une doctrinetrs-importante et d'un grand usage; elle nous oblige nous tudier surtout la saintet intrieureet la puret du coeur et de la conscience. On doit faire une attention particulire au miracle queNotre-Seigneur fit, en gurissant la fille de la cananenne, Il refusa d'abord de gurir cette fille,parce que sa mre tait payenne; et il en usa de la sorte non-seulement pour exciter le zle de cettefemme, mais aussi cause que le temps n'tait pas encore venu auquel les payens devaient treappels, et parce que pendant son sjour sur la terre il ne faisait des miracles qu'en faveur des Juifs.

    Mais voyant la persvrance et la profonde humilit de cette femme, il fit enfin ce qu'elle lui avaitdemand. Dans cet exemple, nous voyons que les prires faites avec foi, avec humilit et avec

    persvrance, sont trs-agrables Dieu et trs-efficaces; que si Dieu ne nous exauce pas d'abord,il le fait afin de nous prouver, d'animer par l notre zle, et de nous faire mieux sentir notreindignit; mais que lorsque nous continuons l'invoquer avec ferveur, il nous accorde enfin lesgrces que nous lui demandons. Au reste, on dcouvre dans ce miracle, de mme que dans ceux queNotre-Seigneur fit en gurissant un grand nombre de malades et en nourrissant quatre millehommes avec sept pains et quelques poissons, de nouvelles preuves de sa toute-puissance, et le rcitde toutes ces merveilles doit nous inciter louer Dieu et lui donner gloire, comme le firentautrefois ceux qui furent les tmoins de ces miracles.

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    CHAPITRE 16

    Ce chapitre a quatre parties.

    1. Jsus-Christ refuse de faire un prodige que les pharisiens lui demandaient, et il leur reprocheleur aveuglement.

    2. Il avertit ses disciples de se garder du levain des pharisiens et des sadducens.3. Ayant demand aux aptres quelle opinion ils avaient de lui, saint Pierre reconnat qu'il tait

    le Christ, le Fils du Dieu vivant, et Notre-Seigneur lui fait des promesses trs-avantageuses.4. Il prdit sa mort, il exhorte ses disciples se prparer eux-mmes aux souffrances; et pour les

    y engager, il leur montre de quelle importance est le salut et la perte de l'me. il prdit aussique quelques-uns de ses disciples ne mourraient point que son rgne n'et t tabli et qu'ilne ft venu pour dtruire les Juifs; ce qui a t accompli en ceux des disciples de Jsus-Christqui vcurent jusqu' ce temps-l, et particulirement en saint Jean.

    I. 1-4;II. 5-12;III. 13-20;IV. 21-28.

    RFLEXIONS

    1. La premire rflexion qu'on doit faire ici, concerne l'aveuglement des pharisiens qui, bien queJsus-Christ et fait tant de miracles et qu'ils dussent voir par l que les temps de la venue du Messietaient arrivs, voulaient qu'il leur fit voir quelque signe, ce qu'il refusa trs-justement de faire.

    Aprs que Dieu a donn des preuves suffisantes de la vrit de l'vangile, si les hommes ne s'yrendent pas, ils ne doivent pas s'attendre que Dieu fasse des miracles continuels, pour vaincre leurincrdulit.

    2. Le sens de l'avertissement que, Jsus-Christ donna aux aptres, en leur disant de se garder du levaindes pharisiens et des sadducens, tait qu'ils devaient s'loigner de la doctrine des pharisiens quis'attachaient aux dehors de la religion et aux traditions, et de sadducens qui niaient la rsurrectionet l'immortalit de l'me. Cet avertissement nous montre que l'on doit viter avec un grand soin,dans la religion, la superstition et l'hypocrisie, aussi bien que les sentimens impies et libertins.

    3. Il parat de ce chapitre, que l'on avait une haute opinion de Jsus-Christ parmi les Juifs, et surtout

    que les aptres avaient t pleinement persuads qu'il tait le Christ, le Fils du Dieu vivant. C'estaussi l la grande et la principale vrit, que les chrtiens doivent croire et confesser devant toutle monde.

    4. La promesse que Jsus-Christ fit saint Pierre, en lui disant: Tu es Pierre, et sur cette pierre jebtirai mon glise et je te donnerai les clefs du royaume des cieux Act. Il et X, signifie que saintPierre serait l'un des principaux ministres dont il se servirait pour tablir son glise, et que ce seraitlui qui jetterait les fondemens de l'glise chrtienne, en annonant le premier l'vangile tant auxJuifs qu'aux payens.

    5. Jsus-Christ prdit sa mort, et il censura fortement saint Pierre qui, tant rempli des prjugs des

    Juifs, ne pouvait croire que le Messie dt mourir. Notre-Seigneur parla de la sorte, et il s'exprima

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    en des termes forts, non qu'il n'aimt saint Pierre, mais pour lui faire mieux sentir, et tous sesdisciples, qu'il tait ncessaire qu'il souffrit la mort, et qu'il y tait rsolu.

    Enfin, les derniers versets de ce chapitre contiennent des instructions trs remarquables, etparticulirement ces trois.

    1. que la premire chose que Jsus-Christ exige de ses disciples, c'est qu'ils renoncent eux-mmes et qu'ils se disposent aux souffrances, et que jamaisle dsir de conserver notre viene doit nous empcher de suivre Jsus-Christ et de lui obir;

    2. que le salut et la perte de l'me sont ce qu'il y a de plus important, et qu'il ne servirait de riende gagner le monde entier si l'on perdait son me;

    3. que le Fils de Dieu viendra du ciel avec gloire, pour rendre tous les hommes selon leursoeuvres.

    CHAPITRE 17

    Ce chapitre contient,

    1. l'histoire de la transfiguration de Jsus-Christ.2. L'entretien qu'il eut avec les aptres sur la venue d'lie que les Juifs attendaient.3. La gurison d'un dmoniaque que les aptres n'avaient pu dlivrer.4. Un miracle que Jsus fit pour payer le tribut que les Juifs donnaient pour l'entretien du temple

    et du service divin.

    I. 1-9;II. 10-13;III. 14-23;IV. 24-27.

    RFLEXIONS

    1. Notre-Seigneur voulut tre transfigur peu avant sa mort, en prsence de trois de ses disciples, afinde fortifier leur foi et de les affermir contre le scandale que sa mort aurait pu leur donner.L'apparition de Mose et d'lie, qui furent vus alors, marquait que Jsus-Christ tait celui dont lesprophtes avaient prdit la venue, et qu'il tait plus grand que les plus excellens prophtes, Cela

    prouve aussi que ces saints hommes n'taient pas anantis, et qu'ainsi il y a pour les gens de bien uneautre vie aprs celle-ci. La voix que Dieu fit entendre du ciel dans cette occasion, nous apprend queJsus est le Fils de Dieu, que c'est lui seul que nous devons couter et qui nous devons une parfaiteobissance.

    2. Ce que Jsus-Christ dit ses disciples, que Jean-Baptiste tait cet lie dont les prophtes avaientparl, doit nous convaincre de la dignit de la personne de Jean-Baptiste et de l'autorit de sonministre. Dans l'histoire du lunatique, que les aptres n'avaient pu gurir, on voit queNotre-Seigneur tait revtu d'un pouvoir auquel rien ne pouvait rsister, et qu'il tait en mmetemps plein de compassion envers les misrables. On y remarque d'un autre ct que le dfaut defoi dans les aptres fut cause qu'ils ne purent faire ce miracle, et qu'au contraire le pre du lunatique

    obtint par sa foi la gurison de son fils. La foi est d'une grande efficace; elle n'est pas moins

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    ncessaire pour le salut qu'elle l'tait autrefois pour faire ou pour obtenir des miracles; ainsi nousdevons travailler nous y affermir.

    3. La tristesse que les aptres firent paratre, lorsque Jsus-Christ prdit sa mort, est une autre preuvede l'imperfection de leur foi; mais les chrtiens, qui savent que Jsus-Christ est mort afin de nousprocurer le salut, doivent regarder cette mort comme le fondement de leur bonheur et de leuresprance. Enfin la manire miraculeuse dont Jsus-Christ paya le tribut est un effet remarquablede sa puissance. Il fit voir dans cette rencontre qu'il ne mprisait pas ce qui regardait la religion; etc'est l un exemple qui nous apprend nous soumettre l'ordre public, et donner sans rpugnanceet avec plaisir quelque portion de nos biens, quand il s'agit du service de Dieu et des oeuvres depit.

    CHAPITRE 18

    Les aptres

    demandent Notre-Seigneur lequel d'entr'eux serait le plus grand dans le royaume des cieux.Ils lui firent cette question, parce qu'ils croyaient avec les Juifs que le Messie tablirait sonrgne sur la terre et qu'il y aurait des dignits dans son royaume, Notre-Seigneur, pour lesdsabuser de cette opinion, met un petit enfant au milieu d'eux; il les exhorte devenirsemblables aux petits enfans; il les avertit de ne point mpriser ceux qui croyaient en lui quoiqu'ils fussent petits selon le monde. Il leur reprsente que c'est un grand pch que descandaliser aucun des fidles, et qu'il appelle mme lesplus grands pcheurs la repentanceet au salut. Tout ce discours de Jsus-Christ tendait retirer les aptres de l'opinion o ils

    taient sur le rgne du Messie et leur inspirer des sentimens de charit et d'humilit. Dans la seconde partie de ce chapitre, Jsus-Christ enseigne ses disciples comment ilsdevaient se conduire envers leurs frres qui lesauraient offenss, et ce que l'glise doit faire l'gard de ceux qui ne veulent pas profiter de ses avertissemens. Aprs cela il montre, parune parabole, que nous devons nous pardonner les uns aux autres.

    I. 1-14;II. 15-35.

    RFLEXIONS

    Jsus-Christ nousenseigne dans la premire partie de ce chapitre,

    1. que pour entrer dans le royaume des cieux, il faut tre extrmement humbles et avoir aussi peud'attachement que les petits enfans pour la gloire et pour les honneurs du monde;

    2. que l'on doit faire un trs-grand cas de ses vrais disciples, quand mme ils seraient peu considrablesdans le monde; que les gens de bien sont chers Dieu, qu'il faut les honorer et les consoler, queDieu les fait garder par ses anges, et qu'il punira svrement ceux qui les auront mprises, affligsou scandaliss. Ces considrations doivent aussi encourager les fidles et les remplir d'une grandeconfiance.

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    3. Jsus-Christ nous enseigne que les scandales sont un grand mal, qu'il n'est pas possible qu'il n'enarrive, que cependant Dieu n'en est point la cause, qu'ils n'arrivent que par la faute des hommes,et que ceux qui en sont les auteurs porteront la peine de leur pch. Il s'ensuit de l, que nous

    devons viter soigneusement le pch et le scandale, et que nous pouvons le faire en pratiquant lesconseils que Jsus-Christ nous donne, et en vitant tout ce qui pourrait tre pour nous ou pour lesautres une occasion de chute.

    4. Enfin ce que Notre-Seigneur dit ici, qu'il y a mme de la joie au ciel pour un seul pcheur quis'amende, fait voir qu'il ne nous est pas permis de mpriser personne, que nous devons au contraireprocurer l'dification et le salut de tous les hommes, et en particulier la conversion des pcheurs,autant que nous le pouvons.

    Dans la deuxime partie de ce chapitre,

    1. Jsus-Christ tablit l'autorit et la discipline de l'glise, et la ncessit des avertissemens tantparticuliers que publics; il montre que tous les membres de l'glise doivent se soumettre l'ordrequi y est tabli, et que ceux qui refusent d'couter l'glise doivent tre rputs comme des payenset des pagers, c'est--dire qu'on ne peut plus les regarder comme membres de l'glise, et qu'il fautles retrancher de sa communion; et il dclare au reste que Dieu ratifie et confirme dans le ciel ceque l'glise fait conformment ses intentions.

    2. La promesse que Notre-Seigneur fait d'exaucer ceux qui s'assembleraient en son nom et d'treprsent au milieu d'eux, nous enseigne que les prires qui se font dans un esprit d'union et de charitsont trs-agrables Dieu, de mme que les assembles que l'on forme pour le servir et pourl'invoquer.

    3. Enfin Jsus-Christ nous instruit sur la nature et sur la ncessit du pardon des offenses. Il enexplique la nature, en disant que l'on doit pardonner jusqu' septante fois sept fois; ce qui marqueque ce pardon doit tre gnral et sans bornes, et qu'il faut pardonner toutes sortes de personneset toutes sortes d'offenses, mme celles qui seraient continues et ritres; et cela en tout temps,sans jamais se rebuter. Il fait voir la ncessit de ce pardon par la parabole du serviteur qui sonmatre avait quitt une dette fort considrable et qui ne voulut pas en quitter une trs-petite l'unde ses compagnons en service.

    Cette parabole nous met devant les yeux:

    1. L'infinie bont de Dieu qui veut bien nous pardonner, nous qui sommes ses cratures et sesserviteurs, quoique nos pchs soient grands et en grand nombre;

    2. le crime et l'ingratitude de ceux qui refusent de pardonner aux hommes qui sont leurs gaux et dontles offenses sont trs-lgres en comparaison des pchs commis contre Dieu;

    3. la terrible et juste punition de tous ceux qui ne pardonneront pas de bon coeur et tout le monde,les offenses qu'ils pourraient avoir reues.

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    CHAPITRE 19

    Les pharisiens

    1. demandent Notre-Seigneur s'il tait permis aux maris de rpudier leurs femmes, comme celase faisait parmi les Juifs. Il leur rpond que ces divorces taient contraires la premireinstitution du mariage et qu'il ne devaient plus avoir lieu.

    2. Jsus-Christ bnit des petits enfans qu'on lui prsente.3. Un jeune homme riche lui demande ce qu'il fallait faire pour tre sauv, et Notre-Seigneur,

    voulant l'prouver et voir s'il serait dispos le suivre, lui dit de vendre tous ses biens. Cetterponse ayant rebut ce jeune homme, Jsus-Christ dclara que l'attachement aux richessesempcherait le salut de bien des gens; et il promet aux aptres, qui avaient tout quitt pourle suivre, de les faire asseoir sur douze trnes, pour juger les douze tribus d'Isral; ce quisignifie qu'ils seraient levs une grande gloire lorsque son rgne s'tablirait, et qu'ils

    tiendraient un rang trs-considrable dans l'glise. il promet aussi de rcompenser ceux quiauraient tout abandonn pour l'vangile.

    I. 1-12;II. 13-15;III. 16-30.

    RFLEXIONS

    1. Ce que Jsus-Christ dit ici au sujet des divorces qui taient en usage parmi les Juifs, nous enseigneen gnral que bien des choses qui avaient t tolres jusqu'alors, cause de l'tat de ce peuple et

    de leur humeur grossire et charnelle, ne doivent plus l'tre parmi les chrtiens, parce qu'ils sontplus clairs et que Dieu les appelle une plus grande saintet.

    2. Nous apprenons ici que par l'institution divine, les lois du mariage unissent insparablement et lientgalement l'homme et la femme, que ces lois doivent tre gardes inviolablement, et qu'il n'y a quel'adultre qui puisse autoriser le divorce et donner la libert de se remarier. Jsus-Christ dit de plus,que l'vangile appelle les hommes une grande chastet, et que mme il y aurait des chrtiens quirenonceraient absolument au mariage, pour mieux servir Dieu et pour travailler, avec plus de libert l'avancement de l'vangile.

    3. La bndiction que Notre-Seigneur donna aux petits enfans qui lui furent prsents, nous fait voir

    que les enfans lui sont chers et qu'il est dispos les recevoir et les bnir; d'o l'on doit conclureque c'est une chose tout--fait conforme ses intentions de les lui consacrer par la prire et par lebaptme. Il a aussi voulu nous apprendre par l que, pour entrer dans le royaume de Dieu, nousdevons ressembler aux petits enfans, en simplicit, en douceur et en innocence.

    4. L'entretien que Notre-Seigneur eut avec ce jeune homme riche dont il est parl dans ce chapitre,nous apprend que, pour entrer dans la vie ternelle, il faut garder les commandemens de Dieu, ettre outre cela dispos quitter tout ce que l'on possde en ce monde, lorsqu'on ne pourraitconserver ses biens sans manquer ce qu'on doit Jsus-Christ. La tristesse que ce jeune hommefit paratre l'oue de ce que le Seigneur lui dit, marque que les richesses attachent ordinairementle coeur au monde; c'est pourquoi Jsus-Christ dclara qu'il tait bien difficile que les riches

    voulussent se rsoudre renoncer leurs biens pour entrer dans l'glise.

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    Arguments rflexions

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    Cependant il dit que ce renoncement aux biens du monde n'est point une chose impossible, mais qu'ilest au contraire possible, et mme facile et agrable, avec les lumires de la foi et le secours de l'Espritde Dieu. Si tous les chrtiens ne sont pas appels abandonner leurs biens, comme les aptres le furent

    autrefois, ils doivent prendre garde que ces biens ne soient un obstacle leur salut, viter d'y mettre leurcoeur, les possder sans en abuser, et s'en servir des usages de pit et de charit. C'est le moyen dese procurer un trsor dans le ciel et d'avoir part aux bndictions par lesquelles Jsus-Christ promet dercompenser, en ce monde et en l'autre, ceux qui auront accompli tous ces devoirs.

    CHAPITRE 20

    Jsus-Christ

    1. propose la parabole des ouvriers qui, tant alls travailler la vigne diverses heures du jour,

    reurent tous le mme salaire.2. Il prdit sa mort et sa rsurrection.3. Il rpond la mre de saint Jacques et de saint Jean, qui l priait que ses fils puissent tenir le

    premier rang dans son royaume.4. Il rend la vue deux aveugles.

    I. 1-16;II. 17-19;III. 20-28;IV. 29-34.

    RFLEXIONS

    1. Le but de Jsus-Christ, dans la parabole des ouvriers, tait d'apprendre ses disciples que lesglorieuses promesses qu'il venait de faire ceux qui quitteraient tout pour l'vangile ne regardaientpas ses disciples seuls, mais que ceux qui seraient appels aprs eux, mme d'entre les payens,auraient part aux mmes rcompenses que ceux qui auraient t appels les premiers; et que bienloin d'en avoir jalousie, ils doivent s'en rjouir. Il ne faut pas au reste abuser de cette parabole, nien conclure qu'il soit assez tt de se convertir la fin de sa vie. Il faut considrer sur cela que tousces ouvriers qui allrent la vigne diverses heures du jour y allrent ds que le matre de la vigneles y envoya; que ceux qui n'y allrent qu' la fin du jour n'y taient pas alls plus tt parce que lematre de la vigne ne les y avait pas envoys, et que ce fut cause de cela qu'ils reurent le mme

    salaire que les autres.

    De l il parat que ceux qui obissent leur vocation, en quelque temps que Dieu les appelle,obtiendront le salut. Mais cela ne regarde en aucune faon ceux qui, tant appels depuisIong-temps et mme ds le commencement de leur vie, refusent de suivre leur vocation; aucontraire cette parabole prouve qu'ils n'ont point d'excuse, et que nous sommes indispensablementobligs de travailler chacun de nous, avec fidlit et avec persvrance, et aussitt que Dieu nousy appelle, faire sa volont.

    2. Il faut remarquer dans ce chapitre que Notre-Seigneur voulut avertir ses disciples de sa mort quidevait arriver dans peu, afin qu'ils n'en fussent pas surpris.

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    Jean Frdric Ostervald

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    3. L'on doit considrer ce qu'il rpondit la mre de saint Jacques et de saint Jean. Cette femmecroyant avec les Juifs que le Messie rgnerait sur la terre comme les rois du monde, esprait que sesdeux fils tiendraient le premier rang dans son royaume, parce qu'ils taient les parens de

    Notre-Seigneur et qu'il les avait mme distingus des autres aptres en diverses occasions.Jsus-Christ condamna cette demande, qui marquait que cette femme ne connaissait pas la naturede son rgne, et qui tait d'ailleurs capable de causer de la jalousie et de la division entre les aptres.Il leur dit qu'au lieu de penser tenir un rang distingu comme les grands du monde, ils devaientplutt s'humilier et s'abaisser, et mme se prparer boire la mme coupe que lui et tre baptissde son baptme, c'est--dire souffrir comme lui. Et pour leur inspirer ces sentimens, il leur allgueson exemple, disant qu'il tait venu au monde pour y paratre comme un serviteur et y souffrir lamort.

    Ceci nous avertit d'ter de notre coeur l'ambition et l'orgueil, de ne point chercher nous leverles uns au-dessus des autres, mais de vivre dans l'humilit et de porter notre croix, suivant en cela

    l'exemple que le Fils de Dieu nous a laiss. On voit sur la fin de ce chapitre, que Jsus-Christ donnaen ce temps-l des marques de sa puissance, aussi bien que de la compassion dont il tait animenvers les affligs, en rendant la vue deux aveugles.

    CHAPITRE 21:1-22

    Notre-Seigneur

    1. fait son entre royale Jrusalem.2. Il chasse du temple ceux qui le profanaient.

    3. Il rpond aux pharisiens qui trouvaient mauvais que le peuple lui fit des acclamations.4. Il fait scher un figuier.

    I. 1-11;II. 12-13;III. 14-17;IV. 18-22.

    RFLEXIONS

    Pour comprendre la raison et le but de l'entre royale de Jsus-Christ Jrusalem, il faut savoir qu'il

    avait vit jusqu'alors de paratre avec clat et d'tre reconnu publiquement pour le Messie. Mais ilvoulut, six jours avant sa mort, montrer qu'il tait le Messie promis par les prophtes, tre reconnu eucette qualit par le peuple qui l'accompagnait, et entrer dans le temple au milieu des acclamations d'unegrande multitude de personnes. Cependant il le fit d'une manire qui ne ressentait point la pompe desrois de la terre, maisqui marquait beaucoup d'humilit et de douceur, et qui tait conforme ce queZacharie avait prdit: que le Messie viendrait doux et humble, mont sur un ne; ce qui tendait fairevoir qu'il tait ce grand roi que Dieu avait promis son peuple, mais que son rgne n'tait pas de cemonde. Nous devons reconnatre ici la gloire de notre Rdempteur et en mme temps sa grande bont;et les acclamations de la multitude, qui entra avec lui Jrusalem, doivent nous inciter, nous qui leconnaissons b