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RAPPEL DU SUJET Outre les questions d’écologie, les menaces récentes de guerre biologique ou chimique ont souligné les incertitudes qui planent sur la sécurité en rapport avec l’environnement de vie quotidien. Analysez ces menaces non- conventionnelles et proposez une hiérarchisation des risques. 1

Armes Non Conventionnelles

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Page 1: Armes Non Conventionnelles

RAPPEL DU SUJET

Outre les questions d’écologie, les menaces récentes de

guerre biologique ou chimique ont souligné les incertitudes

qui planent sur la sécurité en rapport avec l’environnement de

vie quotidien.

Analysez ces menaces non-conventionnelles et proposez

une hiérarchisation des risques.

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Page 2: Armes Non Conventionnelles

La guerre chimique ou biologique, consiste en l’emploi délibéré, à des fins militaires,

de produits chimiques ou d’origine biologique contre des organismes vivants et en

l’utilisation de moyens de défense appropriés contre de telles attaques.

Son objectif principal tend à réduire plus ou moins profondément, parfois

définitivement, les capacités humaines en portant atteinte à certains tissus, organes ou

fonctions, et accessoirement en tarissant les sources de ravitaillement animal ou végétal.

D’un autre côté le dictionnaire Robert définit la menace comme étant l’acte par lequel on

exprime la volonté de faire du mal à quelqu’un, c’est un indice qui laisse prévoir un danger.

Il définit aussi le risque comme étant un danger plus ou moins probable auquel on est exposé.

Il est possible de qualifier les menaces non conventionnelles comme étant des dangers

directs provenant des agents non classiques et les risques sont leurs dangers indirects.

C’est pourquoi de nos jours une inquiétude croissante s’exprime quant aux risques de

nouvelles guerres. Cette inquiétude trouve son fondement dans le souci d’améliorer, en

permanence l’armement de chaque pays.

Nous nous rappelons tous Hiroshima et Nagasaki où l’arme nucléaire a détruit des

milliers de vies et de consciences. Si cette arme nécessite un savoir très poussé et des

composantes onéreuses et très difficiles à se procurer, il n’en demeure pas moins que son

domaine d’action ne connaît pas de limites. Ses effets impliquent une zone de dommage

incompressible1. Sa menace d’emploi constitue un instrument politique essentiel de la paix ou

de la guerre.

Elle est donc un moyen de dissuasion entre les mains des grandes puissances, rendant

son accessibilité difficile voire impossible pour la majorité des Etats.

C’est pourquoi on qualifie l’arme chimique et surtout l’arme biologique, d’arme

nucléaire du pauvre, car ces armes sont simples à fabriquer, à transporter, et nécessitent moins

d’installation et donc moins d’investissement.

1 Irréductible. 

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Page 3: Armes Non Conventionnelles

Dans ce contexte, l’attaque à l’anthrax aux Etats-Unis après les événements du 11

septembre 2001 et l’explosion de l’usine AZF2 à Toulouse en France le 21 septembre de la

même année, mettent en évidence les risques réels qui existent et laissent planer une menace

que les responsables nationaux ou internationaux se doivent de prendre en compte.

Ces menaces existaient déjà auparavant. En effet ces moyens chimiques et biologiques

furent employés dans les campagnes militaires dès l’Antiquité3, quoique d’une manière

limitée.

Concernant l’arme chimique, l’emploi des poisons dans l’art de la guerre, notamment

au cours des sièges, remonte au premier âge de l’humanité. Il est même beaucoup plus ancien

que celui des poudres et des explosifs. Tout au long de l’histoire des conflits, les généraux se

faisaient assister de savants, qu’ils chargeaient de mettre au point des fumées irrespirables

pour débusquer les combattants retranchés dans les abris, ou simplement pour contaminer la

nourriture de l’adversaire afin de la rendre impropre par contamination. Néanmoins, le poison

était considéré comme arme odieuse, déloyale et perfide car c’est une arme sournoise qu’on

ne voit pas, et qu’on n’entend pas et qu’on ne sent pas.

Déjà chez les Romains, puis plus tard, tout au long de l’histoire où pourtant le concept

même d’opinion publique était inexistante, les poisons étaient moralement discrédités.

Le premier traité de maîtrise des armements de l’histoire concerne des armes empoisonnées et

date du 27 août 1675. C’est une convention signée à Strasbourg dans les suites lointaines de la

guerre de trente ans entre Français et Allemands qui précisait, dans son article 57, qu’aucune

des deux parties n’utiliserait contre l’autre des projectiles empoisonnés.

Il faut attendre 1915, lors de la 1ère guerre mondiale, pour assister au déclenchement

réel d’une guerre chimique. En effet, l’attaque chimique allemande dans la région d’Ypres en

France le 22 avril 1915, a causé la mort de plusieurs milliers de victimes. Si l’arme chimique

n’a pas été utilisée pendant le seconde guerre mondiale, il n’en demeure pas moins que le

programme chimique militaire a connu une course effrayante entre les grandes puissances.

Plusieurs événements, dont la guerre de Vietnam (1961-1973), la guerre Iran-Irak

(1980-1988) et la guerre du Golfe (1990-1991), ont relancé les efforts de désarmement 2 AZF : usine construite en 1924 à Toulouse et qui avait été englobée par l’urbanisation.3 VI ème Siècle av. J.C : empoisonnement des eaux du Pléistos par Solon.

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Page 4: Armes Non Conventionnelles

chimique, qui ont abouti à la signature à Paris d’une convention d’interdiction des armes

chimiques4 le 15 janvier 1993 et mise en œuvre le 29 avril 1997. Son contexte interdit toutes

les activités relatives aux armes chimiques à savoir la mise au point, la fabrication, le

stockage, le transfert, l’emploi et la destruction de toutes les armes chimiques existantes.

Quoique 22 Etats, sur les 192 reconnus par la communauté internationale, ne l’aient

pas encore signée, cette convention présente un tournant dans l’histoire mondiale du

désarmement. Mais, il faut rester lucide, l’arme chimique n’a pas perdu son efficacité

militaire, le monde n’a jamais été imprévisible et les techniques de production et de synthèse

sont connues de tous.

De même pour l’arme biologique, on relève aussi que dès l’Antiquité de nombreux

exemples de procédés pouvant s’apparenter à la guerre biologique. Il était aussi pratique

courante en période de guerre, tant chez les Grecs, les Romains que les Perses, de souiller les

points d’approvisionnement en eau de l’ennemi au moyen de cadavres d’animaux afin de

l’empêcher de se ravitailler.

De même, au moyen âge, les récits d’histoire nous révélaient que lors des sièges on

procédait au catapultage des cadavres contaminés par-dessus les remparts des cités assiégées,

afin d’y répandre une épidémie susceptible d’affaiblir la résistance et d’abréger le siège.

L’une des plus célèbres fut l’attaque effectuée par les Tatars5 en 1346, lors du siège du

Koffa (aujourd’hui Feodassia en Ukraine). Les forces assiégeantes victimes d’une épidémie

de peste, catapultèrent des cadavres à l’intérieur de la cité qui fut prise dans les jours qui

suivirent.

Cependant, le premier cas avéré d’utilisation d’armes biologiques à des fins militaires

date de 1763. C’est en effet à cette date que les forces armées britanniques utilisèrent des

couvertures contaminées par la variole afin de provoquer une épidémie, causant un véritable

génocide au sein des populations indiennes d’Amérique du Nord.

4 La convention chimique de 1993, entrée en vigueur le 29 avril 1997 visant à éliminer les armes chimiques, en interdisant tout forme de développement, de production, de stockage et d’emploi de ces armes. 5 Nom donné par les Russes à partir du XIIIèmesiècle aux populations d’origine mongole ou turque. Récit par Claude Meyer, Col. Perspectives Stratégiques, Edition Oct.2001.

4

Page 5: Armes Non Conventionnelles

Il faudra attendre les conséquences de l’utilisation massive des produits toxiques lors

de la première guerre mondiale pour voir la communauté internationale agir. C’est dans ce

cadre qu’elle adopte le protocole de Genève de 19256 pour l’interdiction de l’emploi en temps

de guerre de gaz asphyxiants, toxiques ou autres agents bactériologiques (biologiques).

Toutefois, son texte contient des lacunes notamment dans la recherche, la production et le

transfert de ces armes, permettant ainsi de contourner cette interdiction.

C’est seulement en 19727 qu’a été signée la convention sur l’interdiction de la mise au

point de la fabrication, du stockage des armes bactériologiques (biologiques) et enfin sur leur

destruction, se basant sur un projet conjoint Américano-Soviétique. Cette convention est

entrée en vigueur le 26 mars 1975. Cependant, son texte comporte aussi des dispositions

insuffisantes au titre de la vérification.

D’ailleurs en 1989, un transfuge de l’Union Soviétique révélait aux services de

renseignements américains et britanniques l’existence du programme soviétique biologique à

caractère offensif de grande envergure qui violait les engagements pris par Moscou en tant

qu’« Etat parti » de la convention de 1972 sur les armes biologiques. La poursuite d’un tel

programme a été reconnue par le président russe Eltsine en 1992.

Enfin, il y a lieu de signaler les désaccords qui subsistent entre les Etats membres, en

particulier , sur la question du juste équilibre entre le besoin d’un certain degré d’indiscrétion

et la nécessité de protéger la confidentialité du secteur privé et des informations en matière de

sécurité nationale. Ce qui laisse planer le doute sur une réelle maîtrise de l’armement

biologique.

De ce fait, on est en droit de s’interroger sur l’analyse profonde des menaces que

peuvent occasionner l’emploi de ces agents et sur la hiérarchisation de leur risque.

6 Protocole international visant l’interdiction d’emploi de gaz asphyxiants, toxiques ou similaires ainsi que de moyens bactériologiques pendant la guerre.7 Protocole visant l’interdiction de développement, de production, de stockage ou d’acquisition d’agents toxiques ou microbiens à usage non pacifique. Les résultats obtenus jusqu’à nos jours restent mitigés.

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Page 6: Armes Non Conventionnelles

Pouvant se présenter sous la forme chimique ou biologique, les récentes

menaces non conventionnelles peuvent altérer l’environnement planétaire et

provoquer des catastrophes dues à leur prolifération anarchique. Ces menaces

correspondent à une multitude de risques pour l’humanité en général, et pour

la stabilité internationale en particulier.

Pour démontrer cette thèse nous allons d’abord présenter les armes

biologiques et chimiques, nous analyserons ensuite la menace avant de

hiérarchiser les risques que présentent ces armes.

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Page 7: Armes Non Conventionnelles

PLAN

I – Présentation des armes biologiques et chimiques.

11 – Historique.12 – L’arme chimique.13 – L’arme biologique.

II – L’analyse des menaces chimiques et biologiques.

21 – Menace liée au stock.22 – Menace pour l’environnement.23 – Menace de la dissémination.

III – La hiérarchisation des risques des armes chimiques et biologiques.

31 – Risque en fonction de leur emploi. 32 – Risque en fonction de leur effet.33 – Risque de remise en cause de la stabilité internationale.

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Page 8: Armes Non Conventionnelles

ID1   : Si, les armes chimiques et biologiques ont été utilisées dès l’Antiquité, les progrès réalisés les ont rendues plus dangereuses pour la société.

IS1 : Dés l’Antiquité les armes biologiques et chimiques ont été utilisées lors de certaines batailles, conditionnant ainsi leurs issues.

Depuis les temps les plus reculés jusqu’à l’aube du XX èmesiècle, l’homme n’a eu de

cesse que d’utiliser tous les moyens mis à sa portée par la nature et son esprit inventif.

En effet, si c’est lors de la première guerre mondiale que l’utilisation des armes

chimiques et biologiques devint significative, son emploi à des fins militaires, même s’il ne

fut que ponctuel, est bien antérieur à la grande guerre.

Dès l’Antiquité, on relève de nombreux procédés pouvant s’apparenter à des armes

chimiques ou biologiques. En effet, une étude historique réalisée par deux médecins militaires

américains Edward Eitzen et Ernest Takafuji, analysant les évènements de l’Antiquité ,

rapporte comment , en 184 avant JC, Hannibal8 élabora une arme inédite en vue d’une bataille

navale contre la flotte du roi de Pergame Eumène II. Le stratège carthaginois ordonna que

l’on remplisse des pots de terre cuite avec des serpents. Au plus fort du combat, Hannibal

lança ses paleobombes sur le pont des bateaux ennemis. En se brisant, les pots libérèrent les

reptiles qui aidèrent les Carthaginois à vaincre.

De même, au cours de la ligue Amphiethyorique contre la cité de Crissa près de

Delphes, Pausanias relatait, au VIIèmesiècle avant J.C, l’empoisonnement des eaux du Plirstos

avec des racines d’hellébore. Ses effets purgatifs obligèrent les défenseurs à abandonner leurs

postes, ce qui permit la prise de la ville.

Le moyen âge vit également fleurir un certain nombre de tentatives similaires.

L’historien écossais du XVIIIèmesiècle Buchanan attribuait ainsi l’échec d’une tentative

danoise d’invasion de l’écosse au XIèmesiècle à l’emploi de gaz hypotiques par les défenseurs.

De nombreux traités militaires du moyen âge et de la renaissance évoquèrent ainsi l’utilisation

des armes chimiques et biologiques.

8 ( 247-187av. J.C) Général Carthaginois, fils d’Hamilcar Barca, dans la marche sur Rome 218/217 av. J.C., reste l’un des faits les plus importants de l’histoire militaire (Encyclopédie Encarta 2002 ).

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Page 9: Armes Non Conventionnelles

Au fil des siècles, plusieurs exemples décrivent des procédés qui s’apparentaient à des

armes chimiques et biologiques. En effet, les progrès rapides de la chimie et l’essor de la

médecine, particulièrement celle de la microbiologie, ont permis à ces armes de devenir une

alternative crédible aux yeux des instances militaires.

Ainsi, en juillet 1811, après que des officiers de marine britanniques eurent noté sur

les pentes de l’Etna9 en Sicile, le pouvoir délétère des vapeurs de soufre, l’amirauté soumit au

prince régent, le 12 avril 1812, une étude proposant d’envisager l’utilisation du soufre à des

fins militaires. Un mémoire consacré à cette question relevait que toute les fortifications

maritimes, peuvent être imparablement soumises à l’aide de vapeurs sulfureuses émises

devant les remparts et entraînées par le vent.

De même, leur essor s’est accru au cours de la fin du XIX èmesiècle. Elles acquièrent le

rang d’une véritable industrie en développant les procédés de leur production à grande

échelle. Les autorités militaires ou du moins une fraction d’entre elles, portaient un intérêt

croissant aux armes chimiques et biologiques. C’est pourquoi, ces autorités entreprenaient des

efforts pour développer les techniques d’emploi de ces armes. L’utilisation avérée par l’armée

allemande, et sans doute l’armée française, lors des opérations de sabotage de l’un contre

l’autre, témoigne de cette sollicitude, ouvrant le chemin à une course effrénée pour

l’acquisition de telles armes. Le spectre des offres de telles armes dans les guerres futures a

ouvert le débat sur les besoins d’instaurer une réglementation juridique. L’usage de procédés

jugés contraires aux lois de la guerre.

Ainsi, dès l’Antiquité ces armes ont été utilisées pour gagner plusieurs batailles.

Ce qui rend nécessaire l’analyse approfondie de l’usage de ces armes.

IS2 : Formé de composants nuisibles, l’arme chimique présente un danger certain

pour l’environnement quotidien de l’homme.

Le 22 avril 1915 à 17 heures, près du village de Langer mark en Belgique, la première

guerre mondiale changeait soudainement de nature. Les lignes alliées occupées par les troupes

françaises étaient abandonnées sans résistance par des combattants hagards, les poumons en

9 Etna : volcan actif du Nord-Est de la Sicile.

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Page 10: Armes Non Conventionnelles

feu et que rien, sauf l’asphyxie, ne pouvait arrêter dans leur quête éperdue d’un air respirable.

Cent cinquante tonnes de chlore venaient d’être libérées par les Allemands, sur un front de

6 kilomètres. Poussé par le vent vers les positions françaises, le nuage toxique entraînait des

effets immédiats effroyables et ne laissait derrière lui que morts et agonisants. Très différente

par son ampleur de l’emploi à la guerre des substances empoisonnées auxquelles, depuis

l’Antiquité, les hommes s’étaient essayés, l’arme chimique était née.

A partir de cette date, l’arme chimique a en effet connu une évolution originale, que

l’on peut globalement diviser en trois phases :

D’abord, la transition entre deux générations de toxiques de guerre, qui accompagna le

passage de l’avant guerre à l’après guerre.

Ensuite, la période de la guerre froide au cours de laquelle les armes chimiques sont

devenues, sous certains aspects, comme les autres.

Enfin, l’entrée résolue, mais encore inachevée, dans l’ère du désarmement.

Il convient donc de définir l’arme chimique10.

Schématiquement, les armes chimiques se divisent en deux grandes catégories :

- Les agents létaux : ces composés peuvent provoquer la mort de ceux qu’ils touchent

ou ceux qui les respirent. Ils se répartissent en quatre grandes familles :

- Les vésicants, comme l’ypérite ou le gaz moutarde.

- Les suffocants , tel le chlore et le phosphogène, agissent sur le poumon en créant un

œdème. Secondairement ils peuvent engendrer des troubles circulatoires et rénaux. Les

poisons sanguins comme le chlorure de cyanogène, privent rapidement l’organisme de

l’oxygène nécessaire à sa vie.

- Les neurotoxiques , comme le sarin, le tabun, le soman et les produits V, qui

bloquent le système nerveux végétatif par inhibition de l’acétycholinérase.

10 Définition de l’arme chimique par Encyclopédie Universalis.

10

Page 11: Armes Non Conventionnelles

- Autres agents  : La lewisite et l’adamsite, produisent des brûlures sur la peau et les

muqueuses.

- Les agents non létaux   : ils servent essentiellement au maintien de l’ordre ou à la

mise hors de combat de ceux qu’ils visent. Pour l’essentiel, ce sont des irritants. Ces agents

constituent des armes aux atouts multiples : la facilité de production, les coûts raisonnables et

les effets rapides, spectaculaires et meurtriers.

La preuve en est l’intoxication par les gaz de combat de 1 360 000 soldats pendant la

première guerre mondiale, et dont 94 000, pour la plupart des Russes, trouvèrent la mort.

Par la suite, de nouvelles formules, plus efficaces, ont été développées, comme les

neurotoxiques organophosphorés, découvèrent en 1937 par l’Allemand Gerhard Schröder11, et

les agents V, découvèrent en 1950 par les Britanniques et les Allemands.

La recherche sur de nouvelles molécules ne s’est pas arrêtée depuis cette époque et nous

verrons par la suite comment ces armes ont évolué.

Plusieurs pays ont un arsenal d’agents chimiques, mais il y a peu de conflits où ils

furent utilisés. Le seul pays à en avoir utilisé en quantité assez grande et flagrante pour le

mesurer fut l’Irak pendant la guerre contre l’Iran de 1980 à 1988, sans omettre de citer le

calvaire des Kurdes gazés12 par Bagdad d’avril 1987 à juin 1988. Ces armes ont causé chez les

Iraniens et chez les Kurdes irakiens les séquelles suivantes : l’obscurcissement de la vue, des

difficultés respiratoires, des vomissements, la confusion mentale et enfin la mort de plusieurs

milliers de victimes.

Au total, cette approche de l’arme chimique nous a montré le réel danger que

Présente cette arme en affectant sévèrement la santé de l’être humain, et son

environnement. Il en est de même pour l’arme biologique.

11 Chimiste Allemand qui fit la synthèse du tabun en 1936 et du sarin en 1937.12 Par Jean Jacques Bozonnet, le Monde du 28-29 oct. 2001.

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Page 12: Armes Non Conventionnelles

IS3   : Les armes biologiques sont encore plus terrifiantes menaçant l’existence de

l’humanité tout entière.

Il est difficile d’imaginer une arme plus dangereuse que l’arme bactériologique. Elle

est aussi létale, pour ce qui est du nombre de victimes qu’elle peut causer, que les dispositifs

nucléaires, sinon plus. Elle a un caractère particulièrement insidieux.

L’arme biologique ou bactériologique peut être définie13comme l’arme chimique.

Néanmoins, les agents d’armes biologiques peuvent dans un environnement adéquat, se

multiplier, se perpétuer et même provoquer des mutations pour cantonner les mesures de

protection. On estime, par exemple, que l’agent biologique du botulisme est trois millions de

fois plus toxique que le sarin.

L’approche militaire du concept d’arme biologique prend en compte différents

paramètres permettant de connaître les moyens de mise en œuvre d’une arme en fonction de la

cible visée et des effets recherchés.

Plusieurs grands pays ont travaillé, à des degrés divers, au développement d’agents

biologiques à des fins de guerre. Sélectionnés ou adaptés à partir des germes pathogènes

provocants différentes maladies nocives pour l’homme, les animaux domestiques ou les

récoltes alimentaires, ces agents comprennent des bactéries, des champignons, des virus ou

des toxines. Les germes pathogènes causant le butulisme, la peste, la fièvre aphteuse et le

pourrissement des épis de blé sont parmi ceux qui peuvent être dirigés directement contre les

armées ennemies ou les économies civiles qui les approvisionnent. Le génie génétique permet

également de développer de nouvelles souches virales très toxiques contre lesquelles une

force ennemie ne serait pas préparée.

L’histoire nous a révélé que dans les années 30 et au début des années 40, le Japon

avait utilisé des agents biologiques en Chine. De même au début des années 80, une

controverse éclata sur le fait que l’Union Soviétique utilisait en Afghanistan, au Vietnam, au

Laos et au Cambodge des toxines fongiques sous une forme appelée Pluie jaune14, comme

armes biologiques.

13 Définition donnée par Encyclopédie Universalis 2001.14 Terme désignant des substances retrouvées sur le terrain au Laos et au Cambodge.

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Page 13: Armes Non Conventionnelles

L’agent biologique peut donc être défini comme étant un micro–organisme qui

provoque une maladie chez l’homme, les plantes ou les animaux ou tout ce qui produit une

détérioration des matériaux.

Les experts retiennent en priorité cinq agents pouvant provoquer des dégâts

considérables.

1 – le virus responsable de la variole   :

Sa très grande virulence, son caractère hautement contagieux et l’absence de

médicament en font l’agent le plus dangereux. D’autant plus que la majorité de la population

n’est plus protégée contre cette maladie, tenue pour éradiqué depuis près d’un quart de siècle.

Cette infection se caractérise par une éruption cutanée, dite Vésicculo-pustuleuse,

prédominante au niveau du visage et des extrémités des membres. Les porteurs de la maladie

sont contagieux pendant la période d’incubation : 12 à 14 jours de la maladie. En cas

d’épidémie, la mortalité peut dépasser les 30% et beaucoup de survivants souffriront de

séquelles graves. Cette maladie se transmet d’homme à homme.

2 – Le germe de la peste

Depuis l’aube de l’ère chrétienne, cette bactérie a fait environ deux cents millions de

victimes. Profondément ancrées dans l’inconscient collectif, les frayeurs associées à cette

maladie déclencheraient en cas de réapparition, même limitée, dans un Etat industrialisé, une

panique difficilement contrôlable. L’infection de l’organisme conduit le plus souvent à

l’apparition d’une adénite, ou bubon (d’où la tristement célèbre peste butonique). Dispersée

par aréosole, cette bactérie provoquerait la forme pulmonaire de la maladie. Les symptômes

apparaîtraient un ou deux jours après l’exposition. En l’absence de traitement, la mortalité est

très élevée.

3 – L’agent de la tularémie   :

Cette maladie bactérienne, également connue sous le nom du fièvre du lapin, concerne

de nombreuses espèces animales ainsi que des invertébrés. Chez l’homme, elle est observée

de manière sporadique, même si des épidémies ont été notées aux Etats-Unis et en Union

Soviétique. Il n’y a pas de transmission inter humaine. L’exposition à un aérosol exposerait à

la forme thypohidique ou pulmonaire de la maladie. Celle-ci se caractérise, après une

13

Page 14: Armes Non Conventionnelles

incubation de deux à dix jours, par une fièvre associée à un état de prostration et conduit, en

l’absence de traitement, à la mort dans plus de 35% des cas.

4 – les toxiques bolutiques   :

Il s’agit de protéines secrétées par des bactéries anaérobies du genre clostridium. Ce

sont les plus puissants des poisons actuellement connus. La maladie provient de plus souvent

de la consommation d’aliments contaminés. Utilisées à des fins criminels, ces toxines

pourraient être dispersées dans l’atmosphère ou introduites dans les circuits d’eau potable,

voire des fabrications agroalimentaires. Quelques heures après l’absorption de la toxine,

apparaissent des signes oculaires suivis d’une paralysie descendante, bilatérale et

asymétrique, non accompagnés de fièvre. Il n’y a aucun traitement disponible. L’absorption

d’une micro gramme de toxine suffit à entraîner la mort.

5 – Le bacille de la maladie du charbon ( Anthrax)

Rendue célèbre depuis les attaques qu’ont connues les Etats- Unis au lendemain des

attaques du 11 septembre, cette maladie présente, outre les formes entamées et digestives, des

spores, hautement résistantes, de Bacillus antharcis qui peuvent être inhalées par voie

respiratoire avant de provoquer une septicémie pouvant être mortelle. Les premiers signes

chimiques, nullement spécifiques, peuvent être confondus avec ceux d’une grippe ou de

certaines viroses respiratoires. En l’absence de traitement, une fois les symptômes installés, le

décès survient en quelques jours.

En définitive, l’étude de l’arme biologique (ou bactériologique) nous révèle les

dangers potentiels que peut engendrer l’usage d’une telle arme.

Ainsi, les armes chimiques et biologiques, au vue de leur composition et au fil du

temps, ont constitué un réel danger pour l’humanité. Ces armes présentent plusieurs

menaces qu’il faudrait identifier.

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Page 15: Armes Non Conventionnelles

ID2   : Les aléas liés aux stocks, la dégradation de l’environnement ainsi que les dangers de la prolifération sont les principales menaces des armes chimiques et biologiques.

IS1   : L’inefficacité des mesures de contrôle des stocks fait de l’existence même de

ceux-ci une véritable menace.

La fin de la guerre froide a mis en exergue les quantités importantes d’armes

chimiques et biologiques stockées dans certains pays, notamment la Russie et les Etats-Unis.

Si quelques pays ont déclaré officiellement de posséder un tel arsenal, il n’en demeure pas

moins que les quantités et les qualités de ces armes stockées demeurent jusqu’à nos jours

insuffisamment cernées.

Les arsenaux chimiques et biologiques, qu’ils soient offensifs, défensifs ou dissuasifs

constituent un réel danger pour l’humanité. Rien que le fait d’en posséder est une menace.

Que dire donc de leurs stockages ?

En effet, la Russie qui a hérité de l’Union Soviétique, des grandes quantités d’agents15

chimiques et biologiques, trouve des problèmes pour s’en débarrasser. Son arsenal est sans

aucun équivalent dans l’histoire, puisqu’il comporte environ ¾ de neurotoxiques pour les

agents chimiques et plus de ¾ pour les pathogènes les plus dangereux qui peuvent exister sur

la planète. Elle s’est engagée à détruire 20 % de son arsenal chimique (plus de 8 000 tonnes )

pour le 29 avril 2002.

Cependant, elle n’a pas les crédits nécessaires pour une telle opération. Le Ministère

de Communication russe affirme qu’il faudrait un siècle pour détruire l’arsenal chimique, si

l’on se tenait au rythme de financement actuellement consenti par le gouvernement de la

Fédération. Selon toujours la même source, les crédits en cause devraient être au minimum

multiplier par 10 pour respecter les obligations issues de la convention d’interdiction des

armes chimiques de 1997.

Devant cette situation, plusieurs pays, au tout premier rang figure les Etats-Unis, mais

c’est aussi le cas de l’Allemagne, de la Suède, des Pays Bas etc., ont décidé d’apporter leur

15 Quantités dépassant les 80.000 tonnes selon les experts occidentaux.

15

Page 16: Armes Non Conventionnelles

aide à la Russie pour atténuer au plus vite ce qui constitue à ce jour une menace sérieuse pour

sa sécurité nationale et la sécurité internationale.

Aussi, il est nécessaire de signaler, que les mesures de sécurité prises pour protéger ces

stocks demeurent insuffisantes. En effet, il n’y a pas de jour qui passe, sans qu’on apprenne

que les différents services de renseignements occidentaux ou russes n’interpellent des

suspects qui veulent écouler sur le marché des agents chimiques ou biologiques. Si les faibles

salaires conjugués à la corruption sont les véritables causes de ce marché noir sur le marché

russe, les véritables causes de ce négoce sur le territoire américain, demeurent inconnues.

En effet, l’enquête par le FBI sur l’origine de l’anthrax (maladie du charbon), ayant

contaminé plusieurs personnes aux Etats-Unis révèle que cinq laboratoires américains

considérés aujourd’hui comme pouvant être la source des bactéries. Ils auraient obtenu leur

échantillon d’un centre de recherche de l’armée américaine sur les maladies infectieuses (US

Army Medical Rechearch Institue of Infection Disease) situé à Fort Detrik dans le Maryland.

Les spores trouvées dans les enveloppes envoyées à Washington aux différents sénateurs et à

plusieurs groupes de médias à New York et en Floride sont génétiquement semblables à celles

de Fort Detrick. Donc, si les Etat-Unis avec leurs mesures draconiennes habituelles n’ont pas

pu empêcher de telles fuites, que dire de la Russie avec ses moyens très réduits ?

Ainsi, les aléas liés au stockage constituent des menaces réelles et ces armes

génèrent aussi des conséquences directes ou indirectes fâcheuses sur l’environnement.

IS2  : les armes chimiques et biologiques sont aussi une menace pour

l’environnement.

Le développement de la technologie a favorisé les recherches pour développer les

armes chimiques et biologiques.

En effet, lors des expérimentations des divers agents, les réactions en chaîne qui se

sont produites, sont responsables de la dégradation et de la perturbation de l’écosystème.

Ainsi, l’industrie chimique et biologique rejette des déchets qui polluent l’eau, source vitale

pour l’homme, la faune et la flore. Les eaux sont donc contaminées par ces déchets chimiques

16

Page 17: Armes Non Conventionnelles

ou biologiques provocants des effets dévastateurs. Ces contaminations pourrant même toucher

les nappes phréatiques qui occasionneront, à long terme, une pénurie d’eau générale.

Il y a bien longtemps, divers composés chimiques, comme l’agent orange, qui a altéré

le métabolisme des plantes et qui a entraîné la défoliation, ont été utilisés dans certaines

guerres pour réduire la couverture de l’ennemi ou priver les populations civiles des récoltes

nécessaires. Ces agents chimiques ont des effets à long terme sur l’écosystème, c’est le cas

notamment au Vietnam.

De même, plusieurs grands pays ont travaillé, à des degrés divers, au développement

d’agents biologiques à des fins de guerre. Sélectionnés ou adaptés, ces agents pathogènes

comprenant des bactéries ou autres, peuvent être nuisibles pour l’homme, les animaux ou les

récoltes alimentaires, provoquant ainsi des effets négatifs sur la planète.

L’affaire de l’emploi massif d’herbicides et de défoliants par les forces américaines

lors de la guerre de Vietnam, entre 1963 et 1969 /1970 a connu un tout autre développement.

En effet, des centaines de milliers d’hectares de végétaux furent attaqués et détruits. Les

Vietnamiens et leurs alliés, ainsi que certaines organisations américaines comme la

Fédération of Américain Scientistes, cherchent à accréditer l’idée selon laquelle les

Américains détruisaient les récoltes pour affamer les populations.

De surcroît, les sites industriels génératrices des fumées toxiques qui polluent

l’atmosphère, présentent une autre forme de menace pour l’environnement. C’est le cas

notamment lors de l’avènement des accidents dans ces sites. Ce qui peut engendrer des

catastrophes non négligeables.

L’explosion d’une usine pétrochimique à Toulouse en France (AZF) le 21 septembre

2001 a fait plus de 30 morts, 658 blessés dont 30 dans un état grave, notamment de grands

brûlés et 3 000 personnes légèrement touchées, 11 000 logements détruits ou gravement

endommagés et un peu près 15 milliards de francs de dégâts.

En effet, les soixante-dix hectares du site ont subi l’empreinte profonde de près d’un

siècle d’exploitation industrielle. Sa dépollution pourrait coûter 250 millions d’euros, selon le

17

Page 18: Armes Non Conventionnelles

Ministère français de l’Environnement. Par conséquent, cette catastrophe a ranimé la question

des sites industriels en zone urbaine, et même en campagne.

Enfin, même la destruction de ces produits nuit à l’environnement. En effet, plusieurs

quantités d’agents chimiques ou biologiques ont été détruites à l’occasion des conventions

dans la nature provoquant un déséquilibre de l’écosystème dont les effets ne peuvent être

connus à court terme. En effet, on jette ces agents dans la mer pour s’en débarrasser. La

destruction des produits chimiques en l’an 2000 dans la mer au Sud du Pacifique, par les

Etats-Unis, en est le meilleur exemple.

De même des destructions clandestines s’organisent pour se débarrasser de ces agents,

à moindre coût sans se soucier des normes internationales, pourtant reconnues et paraphées

par ces Etats producteurs de tels agents. Leur destruction en mer peut générer aussi des

problèmes sur le plan psychologique en raison de la peur qu’elles soulèvent chez les riverains.

Aussi, il faut noter que le progrès technologique induit, par le souci de disposer d’armes

de plus en plus sophistiquées, à la dégradation de l’environnement. Les expériences répétées

en pleine nature ou dans des laboratoires génèrent des gaz toxiques qui sont versés dans la

nature et dans les Océans, polluant ainsi les eaux souterraines et l’air qu’on respire. Cet état

de fait aggrave les émissions des gaz à effet de serre. Ces derniers, peuvent provoquer un

réchauffement climatique de la terre (générateur de sécheresses), des inondations, la montée

des eaux et même de nouvelles épidémies.

Ainsi, ces armes sont directement ou indirectement d’une part responsables de la

dégradation de l’environnement, leur prolifération constitue d’autre part une menace

manifeste pour l’humanité.

IS3   : La prolifération est un autre aspect des menaces des armes chimiques et

biologiques.

La prolifération chimique ou biologique désigne la révélation de la possession de ces

armes par de nouveaux pays, qu’il s’agisse d’une situation réellement nouvelle, ou d’un fait

préexistant mais non divulgué jusque là. On parle alors de prolifération horizontale16. 16 Extension du nombre de pays possédant des armes N.B.C.

18

Page 19: Armes Non Conventionnelles

Le terme de prolifération verticale17 ne met pas en cause de nouvelles parties

prenantes, mais désigne, dans un pays donné, l’amplification quantitative et qualitative d’un

potentiel comme la mise au point de nouveaux toxiques ou de nouveaux vecteurs.

La fin de l’ère communiste a relevé l’importance des recherches et des progrès réalisés

par l’ex-Union Soviétique et ses alliées. En effet, malgré les discussions engagées avec les

Occidentaux, ces sociétés ont développé en parallèle de nouvelles armes à base d’agents plus

performants. Cette menace a conduit les Etats-Unis et ses Alliés à moderniser leur arsenal

chimique et biologique. Les problèmes complexes de la vérification dans ces domaines,

aujourd’hui non entièrement résolus, accentuent encore plus ce problème. En effet, liées à la

sécurité nationale et à la sécurité internationale, les gouvernements rendent difficiles toute

inspection dans leur site industriel respectif.

Il est aussi nécessaire de signaler les pressions de l’industrie pharmaceutique et des

biotechnologies qui sont insistantes en raison de l’énormité des capitaux mis en jeu dans le

secteur. Ces acteurs craignent que les procédures d’inspection prévues par les futurs

protocoles ne soient l’occasion d’un véritable espionnage industriel.

Mais l’importance de juguler la redoutable prolifération biologique et chimique, est

sans rapport avec les inconvénients de ces inspections sur les sites suspectés ou douteux.

Aussi les transferts délibérés ou involontaires de technologie sensibles sont souvent à

l’origine des programmes liés aux armes de destructions massives, comme l’a nettement

démontré la variété des technologies que l’Irak a pu acquérir ou détourné avant que le système

d’inspection mis en place, à la suite de la guerre du Golfe, ne mette à jour les programmes

nucléaires, biologiques, chimiques et balistiques irakiens.

Le phénomène de prolifération qui fait de plus en plus peur aux Occidentaux, concerne

en premier lieu un nombre limité de pays à savoir : la Corée du Nord, l’Iran, l’Irak, la Syrie,

l’Inde, et le Pakistan. Il se caractérise aussi, en second lieu, par la concomitance fréquente

des programmes balistiques licites et d’activités le plus souvent clandestines dans les

domaines chimiques et biologiques. Ce phénomène rassemble en troisième lieu des acteurs

17 Accession d’un pays possédant des armes N.B.C. à de nouvelles technologies.

19

Page 20: Armes Non Conventionnelles

étatiques régionaux qui se trouvent le plus souvent en situation d’opposition plus au moins

marqués avec les Etats-Unis et qui ont très délibérément choisi la voie des armes de

destruction massive et des missiles comme réponse à un environnement de sécurité perçu

comme hostile.

Cette menace des armes biologiques et chimiques, s’est aggravée avec la prolifération

des missiles balistiques à courte et à moyenne portée, aptes à être dotées de composantes

biologiques ou chimiques. Puisque, pendant la guerre froide selon des déclarations officielles

russes, l’ex-Union Soviétique avait affecté pendant cette période plus de 60 000 chercheurs et

techniciens à son programme d’armement biologique et chimique. Elle a ainsi doté, les pays

satellites et des pays de partout dans le monde, de ses missiles SCUD à capacité chimique ou

biologique. Cette prolifération notoire a de son côté provoqué le développement d’armes

capables de contrecarrer les méfaits de ces armes, c’est à dire des armes à caractère défensif.

De même, il faut noter que les filières de prolifération actuelles, s’affranchissent de

plus en plus souvent du recours à des technologies venu des pays occidentaux ou de l’ex-

URSS. Ainsi, plusieurs pays ont développé des capacités autonomes de production d’armes de

destruction massive et de missiles comblant d’éventuelles lacunes technologiques par des

transferts horizontaux entre Etat proliférant. Dans ce contexte on trouve des missiles Nord-

Coréens dans une multitude de pays.

Mais, le caractère le plus marquant de la prolifération, est celui de la politique

américaine : La stratégie asymétrique. En effet, l’Administration américaine préconise la

politique de deux poids, deux mesures. D’un côté il adopte des sanctions économiques à

l’égard des pays soupçonnés de détenir des armes chimiques et biologiques. D’un autre côté,

elle observe un silence quasi-total sur le développement de l’arsenal chimique et biologique

d’Israël18, leur fournissant les équipements et le savoir-faire pour développer encore plus leur

arsenal militaire.

Enfin, il faut signaler aussi l’entêtement de Washington qui rejette toute forme

d’inspection concernant ces programmes de recherches chimiques et biologiques. Selon le

New York Times du 4 septembre 2001, ce refus s’explique par le fait qu’elle veut empêcher la

divulgation de ses expériences, notamment l’utilisation d’agents pathogènes et l’expérience de

18 Les mystères de Nes Ziona en Israël par Patrice Claude, le Monde 28-29 oct. 2001.

20

Page 21: Armes Non Conventionnelles

bombe bactériologique. La mise en œuvre de la nouvelle bombe thermoïnique19 dans l’actuel

conflit en Afghanistan, témoigne de l’accroissement des recherches américaines dans ce

cadre.

Ainsi, les aléas liés aux stocks, la dégradation de l’environnement et les dangers

de la prolifération constituent de véritables menaces liées aux armes chimiques et

biologiques. A ces menaces, souvent difficilement palpables et que nous mettons ici en

évidence, correspondent des risques que nous nous devons de hiérarchiser pour y faire

face de manière responsable.

ID3   : Les armes chimiques et biologiques présentent des risques

hiérarchisés en fonction de la probabilité de leur emploi, de leur effet, et

surtout de leur conséquence sur la stabilité internationale.

IS1   : Les armes chimiques et biologiques présentent des risques en fonction de

leur emploi.

L’emploi des armes chimiques et biologiques cause de nombreux dégâts. A la

différence des armes classiques, les armes non conventionnelles sont des armes de destruction

massive qui font des milliers de victimes avec des quantités très faibles. Les dangers de ces

armes peuvent s’accroître si elles sont combinées avec des armes classiques. En effet, les

munitions d’artillerie, des avions, des bateaux et les missiles si elles sont équipées d’agents

chimiques ou biologiques auront des retombées plus graves que celles traditionnelles.

L’emploi de ces armes à des fins non militaires peut avoir aussi des retombées graves.

En effet, le risque de terrorisme biologique et chimique a pris une nouvelle dimension avec

l’attentat au gaz sarin dans le métro de TOKYO le 20 mars 1995 perpétré par la secte Aum20.

19 Arme guidée par laser qui peut pénétrer dans les grottes, le journal l’opinion du 8 Dec.2001.20 Secte japonaise qui avait organisé et exécuté l’attentat au sarin du métro de Tokyo en mars 1995, ainsi que plusieurs autres attentats chimiques dans d’autres villes au Japon.

21

Page 22: Armes Non Conventionnelles

Depuis, il apparaît que de nombreux experts considèrent ce risque comme étant très

probable. Il fait partie des vulnérabilités nouvelles auxquelles la communauté internationale

doit faire face, surtout après l’attaque à l’Anthrax aux Etats-Unis.

Il convient donc de définir le terrorisme chimique et biologique. En effet, des

confusions peuvent surgir quant à la définition du fait terroriste chimique ou biologique. Ici, il

sera pris au sens large et désignera toute action armée, quelle que soit sa motivation exécutée

par un groupe clandestin, visant à déstabiliser l’action d’un Etat et ce par l’utilisation de tout

agent chimique ou biologique, considéré comme une arme de destruction massive, en vertu de

son potentiel théorique de nuisance.

Ainsi, le terrorisme biologique et chimique constitue un risque grandissant. Un groupe

non négligeable de groupes terroristes, ou sur le point de devenir, est susceptible d’adopter

une stratégie de destruction de masse (ou de le faire croire), pour des raisons idéologiques,

militaires, religieuses ou sectaires qui peuvent parfois échapper à la logique commune.

Il semble bien, à l’évidence, que la barrière technologique d’accès à de telles armes

puisse être surmontée du fait de la prolifération des informations concernant la chimie ou la

biologie, des compétences humaines, et surtout des armements de ce type. Cette acquisition

peut apparaître à beaucoup comme plus simple, moins coûteuse à tout point de vue, plus

discrète et presque aussi efficace qu’une arme nucléaire.

Le plus ancien cas de terrorisme biologique moderne est rapporté par HARVEY

GEORGE dans son livre « Chemical and Biological terrorism ». En effet, en 1915, un certain

docteur ANTON DILGER, médecin d’origine allemande, aurait aménagé une petite

installation de production d’agents du charbon symptomatique et de bacilles de la morve dont

les souches lui auraient été fournies par le gouvernement allemand. Il aurait ainsi produit sous

forme liquide environ un litre d’agent et réussi à contaminer environ 3000 mules et chevaux

destinés aux forces alliées en Europe. Il semblerait aussi que plusieurs centaines de militaires

aient été atteints par cette opération.

Le terrorisme biologique ou chimique peut facilement être réalisable. En effet, il

n’existe aucune surveillance sérieuse de l’accessibilité à ces substances et le peu de contrôle

exercé sur les cultures pathogènes peut être contourné de bien des façons. Ces matières

22

Page 23: Armes Non Conventionnelles

biologiques et chimiques peuvent être fabriquées sous le couvert d’une entreprise

commerciale apparemment licite, comme une petite société de recherche ou laboratoire

médical. Ainsi, un journaliste de science et vie affirme avoir pénétré en janvier 1998, sans

aucun contrôle, dans l’Institut Pasteur. Il a accédé à un réfrigérateur non fermé à clé contenant

des fioles de toxines botuliniques.

D’ailleurs, comme l’indique Joseph Mc Cormick, responsable de l’institut de virologie

à Pasteur : N’importe qui ayant quelques connaissances en bactériologie peut récupérer des

souches pathogènes dans la nature et les cultiver.

Il semble donc que la plupart des spécialistes s’accordent sur le fait que la préparation

ou l’acquisition et l’utilisation des agents chimiques et biologiques de destruction massive

sont parfaitement à la portée des groupes terroristes actuels. Une seule personne peut venir à

bout des diverses tâches requises pour la production et la dissémination efficace d’un agent.

Le recrutement des personnes compétentes ou l’acquisition d’agents prêts à l’emploi,

peut favoriser l’action des terroristes. Si, la fabrication et l’usage d’une arme à destruction

massive peuvent nécessiter des connaissances techniques moyennes, les compétences et

l’expérience sont aussi des éléments non négligeables que les organisations terroristes ne

semblent pas encore détenir. Le demi-échec de l’attentat de Tokyo démontre largement cette

idée.

Ainsi, les armes chimiques et biologiques présentent des risques importants en

fonction de leur emploi. Leur effet provoque des conséquences fâcheuses sur la

population.

23

Page 24: Armes Non Conventionnelles

IS2   : Les armes chimiques et biologiques ont des effets dévastateurs.

L’emploi des armes chimiques et biologiques par les Etats lors des guerres anciennes a

provoqué de véritables génocides. En effet, les contaminations occasionnées par ces armes,

ont touché aussi bien les militaires que les populations civiles.

En effet, l’utilisation des armes chimiques en 1983 par l’Irak lors de sa guerre avec

l’Iran a fait des milliers de morts au sein de l’armée iranienne et de la population. L’utilisation

irakienne de l’arme chimique s’est encore accrue dans son escalade avec les Kurdes.

De nos jours l’effet recherché par l’emploi de telles armes devient très dangereux.

En effet, il suffit théoriquement des quantités relativement petites d’agents chimiques ou

biologiques pour causer une destruction massive. Elles pourront être également utilisées

contre des postes de défense fixes dans les guerres des tranchées qui n’en finissent plus ou

encore contre, des unités de force de réserve, des formations qui se rassemblent en prévision

d’une offensive, des escadrons de la force aérienne ou des unités de soutien dans la zone

arrière où des résultats immédiats ne sont pas nécessaires.

Dans les meilleures conditions possibles, le scénario des dernières guerres au Kosovo21

et en Afghanistan, montre qu’un seul aéronef est en mesure de disperser des quantités élevées

d’agents chimiques et biologiques (bactériologiques) sur des centaines, voire des millions de

mètre carré par pulvérisation, en ligne droite contre le vent depuis la région ciblée. Par

conséquent, on peut toucher même des personnes qui ne sont pas des acteurs de cette guerre.

Aussi, il faut noter le cas d’emploi de ces armes pour raison raciale. Si le régime nazi

l’a utilisé contre les juifs lors de la deuxième guerre mondiale (Holocauste)22 causant un

véritable génocide, il n’en demeure pas moins que leur utilisation pour le même objectif, a été

activé en Afrique du Sud. En effet, ce pays a développé un programme chimique et biologique

visant à détruire les noirs du pays. Des lessives en poudre explosive, des cannettes de bière au

thallium jusqu’au vaccin pour rendre les femmes noires stériles, les opposants de l’apartheid

ont utilisé tous les moyens pour favoriser la supériorité de la race blanche.

21 Tire son nom d’une plaine en ex-Yougoslavie, elle est peuplée majoritairement d’Albanais. Elle réclame son indépendance sous protectorat de l’ONU après la guerre de 1997.22 La Shoah pour les Juifs : l’extermination des Juifs par les Nazis entre 1939 et 1945 dans les pays occupés par les troupes du Reich hitlérien.

24

Page 25: Armes Non Conventionnelles

De même, ces armes peuvent avoir des conséquences fâcheuses sur les animaux.

Ainsi, les progrès spectaculaires effectués par l’ex-Union Soviétique dans les domaines de la

guerre biologique ou chimique, sont les fruits des expériences effectuées sur les animaux.

C’est le cas notamment de l’expérience réalisée sur une île au milieu de la mer d’Amanal, où

les scientifiques ont attaché une centaine de singes à des poteaux, afin d’expérimenter de

nouvelles armes bactériologiques.

Enfin, si les effets de ces armes à court terme peuvent être relativement connus, leurs

effets à long terme demeurent une équation difficile à résoudre. Leur évolution est tellement

aléatoire que leur déclenchement peut s’avérer suicidaire même pour l’agresseur. Leurs

conséquences dépendent largement de l’objectif recherché de leur emploi et du degré de

réceptivité de leurs victimes. L’attaque par une telle arme engendrera un afflux massif de

personnes contaminées civiles et militaires, ce qui aurait des conséquences sanitaires et

militaires majeures.

Les soins à donner à ces victimes seront fonction des différents diagnostics et des

logistiques importantes. Si l’agent utilisé n’est pas identifié rapidement, le problème des soins

deviendra alors très complexe, car toutes les infections ou intoxications ne se traitent pas de la

même manière.

Ainsi, les risques des armes chimiques et biologiques peuvent être classés en

fonction des effets provoqués sur la population. Ces armes peuvent aussi mettre en cause

la stabilité internationale.

IS3   : L’emploi des armes chimiques et biologiques peut remettre en cause la

stabilité internationale.

25

Page 26: Armes Non Conventionnelles

La polémique concernant l’emploi d’armes chimiques ou biologiques a remis en cause

des acquis internationaux. Cette idée va apparaître au début sans fondement, mais elle sera

démontrer par la suite.

En effet, dès 12 septembre 2001, le Conseil de sécurité a donné le feu vert aux Etats-

Unis de riposter militairement au nom de la légitime défense. La légalité internationale leur a

été acquise, avant même que l’ennemi n’ait été désigné. Au nom de la sécurité, le caractère

sacro-saint de la souveraineté est bafoué. Il n’y a plus de frontières infranchissables.

Tout Etat peut être considéré comme un Etat voyou23 s’il possède de telles armes

même si pour un usage pacifique. Ainsi les organisations de défense des droits de l’homme

ont tiré la sonnette d’alarme sur le sujet de droit international, la fièvre sécuritaire et les

dérives qui peuvent en résulter. Les ligues des droits de l’homme et les ONG l’ont fait pour

les mesures adoptées dans l’Occident. Pour certains Etats, cela constitue une aubaine. C’est le

cas notamment pour la Russie et Israël afin de mater respectivement les Tchétchènes et les

Palestiniens24.

Aussi, la nouvelle doctrine américaine prônant des frappes préventives, est la nouvelle

politique annoncée le 30 janvier 2002 par le président américain Monsieur Bush.

En effet, il décrit l’Iran, l’Irak et la Corée du Nord comme « un axe du mal ». Il a affirmé

qu’il ne laisserait aucun pays menacer les Etats-Unis avec de l’armement chimique ou

biologique. Cette nouvelle doctrine militaire prévoit de menacer d’interventions armées tous

les pays qui cherchent à se doter d’armes susceptibles de menacer directement ou

indirectement les intérêts américains. Cela présente un tournant majeur par rapport à ce qui se

pratiquait auparavant. En effet, on n’utilisait les forces militaires qu’en riposte pour une

attaque.

Dans ce contexte, la communauté internationale s’est opposée aux éventuelles attaques

contre ses pays. Néanmoins, les pressions de Washington ne pourront-elles pas permettre au

président américain d’atteindre ces objectifs. Par conséquent, les outils de régulations

internationaux n’auront plus la légitimité d’autrefois, car ils seront entre les mains des grandes

puissances et les utiliseront à leurs avantages.

23 Terme américain désignant les pays qui soutiennent toute forme de terrorisme.24 Les ONG critiquent ces deux pays qui violent constamment les droits de l’homme.

26

Page 27: Armes Non Conventionnelles

Aussi, après leur utilisation ces armes laissent des séquelles chez l’homme. Outre leur

nuisance, elles sont génératrices de peur, de stress et d’anxiété. Donc en plus de l’équipement,

il faut s’armer de calme et même il faut prendre des tranquillisants comme le diazépam

autrement dit du valium. Imaginons les effets de ce produit sur l’homme.

Dans ce contexte, il ne faut pas omettre les séquelles psychologiques qui peuvent

occasionner les armes chimiques et biologiques, aussi bien chez les militaires que chez les

populations civiles.

En effet, l’exposition direct ou indirect des militaires a des telles armes peuvent

entraîner, d’une part la baisse de leur rendement sur-le-champ de bataille, et d’autre part des

réactions incontrôlables des militaires après avoir regagné leurs foyers. Citant à titre

d’exemple le syndrome de la Guerre du Golfe dont les causes et les conséquences restent

encore indéterminées.

De même, le risque d’emploi de ces armes peut provoquer une panique générale chez

la population civile. Ainsi, les récentes alertes à la maladie du charbon aux Etats-Unis, en

Grand Bretagne, en Corée du Sud, en Argentine ou dans autre pays, entraîner une psychose

non égalée. La population est traumatisée et les psychiatres sont submergés. Tout le monde

court pour acheter des médicaments ou des vaccins.

Aussi, de leur côté, les responsables prennent des mesures de sécurité draconiennes. Ils

imposent des lois et des contrôles sécuritaires qui mettent en danger les libertés individuelles

considérées comme des droits inviolables, avant les attentats de 11 septembre.

Dans ce cadre, le Gouvernement de monsieur Bush a fait entériner par le Congrès

américain quelques semaines après ces attentats, une loi patriotique, réduisant par conséquent

la liberté des citoyens.

Un peu par tout dans le monde, d’autres Etats ont fait de même, mettant ainsi en sursis l’Etat

de droit et ses valeurs que l’Occident ne cesse d’ériger en modèle.

Enfin, une attaque chimique ou biologique aura des percussions sur le plan

économique. En effet, l’attaque d’infrastructure, d’usine ou de tout secteur économique dans

27

Page 28: Armes Non Conventionnelles

un pays, aboutira à la récession de son économie. Plusieurs secteurs sociaux seront alors

touchés, la production tombera et le commerce s’effondrera. Sans omettre le fait, que de tels

attentats ont des effets négatifs sur la production économique.

Les attentats du 11 septembre en sont les meilleures illustrations. En effet, l’économie

américaine, la plus performante, connaît une récession qu’elle n’arrive pas à juguler.

L’ouverture de Wall Street, six jours après les attentats tragiques de New York et de

Washington, s’est soldée par une baisse hebdomadaire de 14% pour le Dow Jones, sa plus

forte chute depuis octobre 1932, entraînant, en conséquence une crise qui aura des percussions

sur l’économie américaine pour un bout de temps.

De même, selon la doctrine des dominos, les bourses européennes ont été entraînées

dans le sillage de cette crise, et ont poursuivi leur déclin. Aussi, le secteur de transport aérien,

le secteur de télécommunications et le secteur de tourisme, ont eux aussi souffert à la suite de

ces événements. Des milliers d’emploi sont supprimés, plusieurs usines ont fermé leur porte.

Dans ce cadre, le constructeur européen Airbus ne pourra pas savourer sa victoire sur

son rival Boeing. En même temps qu’il annonce, jeudi 17 janvier 2002, un carnet de

commandes pour 2001 supérieur à celui de l’Américain, le PDG d’Airbus, estimait nécessaire

de supprimer 6000 emplois dans des usines de Toulouse, Nantes, Hambourg et Chester.

Même les promotions des compagnies aériennes et touristiques ne suffisent pas à relancer

l’économie. La fermeture de ces usines provoquera la suppression de milliers d’emplois et

aura certainement des conséquences sociales non négligeables.

Ainsi, l’emploi de ces armes peut, remettre en cause la légitimité de certaines

instituons internationales, provoquer des séquelles psychologiques graves chez l’homme

et générer une récession de l’économie mondiale.

28

Page 29: Armes Non Conventionnelles

Conclusion

En somme, les armes non conventionnelles qu’elles

soient chimiques ou biologiques, représentent des menaces

certaines découlant de leur stockage et de leur prolifération

incontrôlée dont les conséquences pourraient être irréversibles

et nuisibles pour l’environnement. C’est pourquoi, les effets

recherchés à travers leur emploi, touchent l’environnement

quotidien de la population civile qui peuvent, d’une part

générer des effets psychologiques importants, et d’autre part

remettre en cause la stabilité de l’ordre international.

Néanmoins, la transparence conjuguée à une implication

effective des institutions internationales sont les ingrédients

indispensables pour une éradication, ou du moins une

limitation des dégâts que risquent de générer ces armes.

29

Page 30: Armes Non Conventionnelles

BIBLIOGRAPHIE

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