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AIN Bellegarde-sur-Valserine Une pêche électrique de recensement sur la Semine. Archives DL/J.B. L'idée de départ qui a conduit au programme de création du réseau des rivières sauvages en France, a émergé dès 2006 au sein du programme “rivières vivantes” du WWF. Elle consiste à renforcer la compréhension collective de maintenir en bon état écologique les rivières les plus patrimoniales. En effet, il y a très peu de rivières qui représentent un très bon fonctionnement écologique. Ce sont des joyaux nationaux à protéger… L'inventaire national établi dans le cadre de la mise en œuvre de la DCE (Directive Cadre sur l'eau) montre que 20 % seulement des cours d'eau sur le territoire peuvent être considérés comme en bon état écologique. À l’inverse, 80 % de ces derniers sont plus ou moins sévèrement altérés. Dans un contexte favorable, suite au Grenelle de l’environnement, les gestionnaires de la protection des rivières françaises sont désormais intéressés par cette démarche autour de l'attribution d'un label rivières sauvages de France. Un label à construire collectivement Le label est à construire collectivement dans les années qui viennent. À la suite de plusieurs réflexions par les membres du comité de pilotage, un fonds pour la conservation des rivières sauvages a été créé. C’est cette structure qui est chargée de promouvoir sur le territoire national le label. Et aider les gestionnaires dans leur démarche de labellisation future. Le fonds est naturellement en lien avec les diverses institutions en charge de la gestion des rivières. Mais également des entreprises privées qui souhaitent participer à la protection des cours d’eau sauvages. L'animation des réflexions et l'organisation des actions du fonds sont assurées par des animateurs. Des commissions techniques et un comité scientifique s’occupent d’orienter les actions du fonds. Le réseau rivières sauvages a pour l'instant comme partenaire privilégié le WWF qui a assuré l'essentiel du financement et du portage administratif, soit sur ses fonds propres soit sur les aides qu'il parvient à trouver. Quatre objectifs Le fonds se fixe quatre objectifs : développer l'appropriation collective sur la nécessité de préserver et valoriser les rivières à très haute valeur patrimoniale, attribuer le label rivières sauvages, aider les acteurs locaux et les structures gestionnaires à obtenir ce label, enfin, regrouper les acteurs publics et privés. Deux bassins versants pilotes ont été sélectionnés en 2010 en région Rhône-Alpes. Il s'agit de celui du Chéran situé en Savoie et Haute-Savoie, et celui de la Valserine et de la Semine dans le département de l'Ain et une très petite partie dans le Jura. Ces bassins serviront d’exemple. Michel Barrel est le président du Groupement Valserine. Ce dernier regroupe la totalité du cours de la Valserine et une partie de la Semine sur sa partie supérieure et à partir du Tacon pour son cours inférieur. Quatre AAPPMA, Bellegarde, Belleydoux, la Haute Valserine et Mi joux font partie intégrante de ce groupement. Que représente pour vous la possibilité d’obtenir ce label rivières sauvages ? « Le groupement, de tout temps, a voulu s'engager dans une structure qui assure la pérennité de ces deux rivières, la Semine et la Valserine. Le contrat rivière n’est pas daté à la Valserine et à la Semine. Ces deux cours d’eau étant déjà dans un bon état écologique, sur la base des critères DCDE. Pour autant, il nous apparaît indispensable de protéger ces deux rivières encore préservées mais dont l’équilibre reste fragile. L’intégration de ces rivières au réseau de rivières sauvages, et l’obtention du label, correspondent à nos attentes, et pourra nous apporter la reconnaissance au plan national des efforts engagés par tous sur le bassin. » Quels sont vos partenaires dans cette réflexion ? « Pour l’instant, un comité technique local comprenant les gestionnaires principaux, le PNR Parc naturel régional du Haut Jura, le groupement Valsemine et les AAPPMA, les collectivités, l’Office nationale de l’eau et des milieux aquatiques, la fédération de pêche de l’Ain, la Frapna, ainsi que des membres du fonds pour la conservation des rivières sauvages. Tous ces acteurs réfléchissent à différentes actions qui pourraient être mises en œuvre sur le bassin versant, avec la participation et l’accord de tous les acteurs locaux. Deux réunions de travail ont déjà été organisées à Saint-Germain-de-Joux avec le WWF et le fonds. Le projet sera présenté dans les prochains jours aux élus lors d’une réunion. Cette démarche est nouvelle, il faut informer l’ensemble des élus et des structures concernées pour décider ensemble de s’inscrire dans ce programme de labellisation. » Quand pensez-vous obtenir ce label ? « La construction du réseau de rivières sauvages de France qui se met en place représente un travail considérable. En 2011-2012, nous pourrions recenser un certain nombre d’actions. Lancer des études complémentaires, sensibiliser la population. Un programme d’action concret pourrait être engagé en 2012. La reconnaissance du bassin versant au niveau national, puis l’attribution du label rivières sauvages, sera effective avant 2015. Une date butoir fixée par le fonds pour les bassins versants pilotes. Il est important de préciser que toutes les actions proposées seront déterminées suite à une réflexion de tous les acteurs locaux. par la rédaction du DL le 12/02/2011 à 05:00

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AIN Bellegarde-sur-Valserine

Une pêche électrique de recensement sur la Semine. Archives DL/J.B.

L'idée de départ qui a conduit au programme de création du réseau des rivières sauvages en France, a émergé dès 2006 au sein du programme “rivières vivantes” duWWF. Elle consiste à renforcer la compréhension collective de maintenir en bon état écologique les rivières les plus patrimoniales. En effet, il y a très peu de rivièresqui représentent un très bon fonctionnement écologique. Ce sont des joyaux nationaux à protéger…

L'inventaire national établi dans le cadre de la mise en œuvre de la DCE (Directive Cadre sur l'eau) montre que 20 % seulement des cours d'eau sur le territoirepeuvent être considérés comme en bon état écologique. À l’inverse, 80 % de ces derniers sont plus ou moins sévèrement altérés.

Dans un contexte favorable, suite au Grenelle de l’environnement, les gestionnaires de la protection des rivières françaises sont désormais intéressés par cettedémarche autour de l'attribution d'un label rivières sauvages de France.

Un label à construire collectivement

Le label est à construire collectivement dans les années qui viennent. À la suite de plusieurs réflexions par les membres du comité de pilotage, un fonds pour laconservation des rivières sauvages a été créé. C’est cette structure qui est chargée de promouvoir sur le territoire national le label. Et aider les gestionnaires dansleur démarche de labellisation future. Le fonds est naturellement en lien avec les diverses institutions en charge de la gestion des rivières. Mais également desentreprises privées qui souhaitent participer à la protection des cours d’eau sauvages.

L'animation des réflexions et l'organisation des actions du fonds sont assurées par des animateurs. Des commissions techniques et un comité scientifique s’occupentd’orienter les actions du fonds. Le réseau rivières sauvages a pour l'instant comme partenaire privilégié le WWF qui a assuré l'essentiel du financement et du portageadministratif, soit sur ses fonds propres soit sur les aides qu'il parvient à trouver.

Quatre objectifs

Le fonds se fixe quatre objectifs : développer l'appropriation collective sur la nécessité de préserver et valoriser les rivières à très haute valeur patrimoniale, attribuerle label rivières sauvages, aider les acteurs locaux et les structures gestionnaires à obtenir ce label, enfin, regrouper les acteurs publics et privés.

Deux bassins versants pilotes ont été sélectionnés en 2010 en région Rhône-Alpes. Il s'agit de celui du Chéran situé en Savoie et Haute-Savoie, et celui de laValserine et de la Semine dans le département de l'Ain et une très petite partie dans le Jura. Ces bassins serviront d’exemple.

Michel Barrel est le président du Groupement Valserine.

Ce dernier regroupe la totalité du cours de la Valserine et une partie de la Semine sur sa partie supérieure et à partir du Tacon pour son cours inférieur. QuatreAAPPMA, Bellegarde, Belleydoux, la Haute Valserine et Mijoux font partie intégrante de ce groupement.

Que représente pour vous la possibilité d’obtenir ce label rivières sauvages ?

« Le groupement, de tout temps, a voulu s'engager dans une structure qui assure la pérennité de ces deux rivières, la Semine et la Valserine. Le contrat rivière n’estpas daté à la Valserine et à la Semine. Ces deux cours d’eau étant déjà dans un bon état écologique, sur la base des critères DCDE. Pour autant, il nous apparaîtindispensable de protéger ces deux rivières encore préservées mais dont l’équilibre reste fragile. L’intégration de ces rivières au réseau de rivières sauvages, etl’obtention du label, correspondent à nos attentes, et pourra nous apporter la reconnaissance au plan national des efforts engagés par tous sur le bassin. »

Quels sont vos partenaires dans cette réflexion ?

« Pour l’instant, un comité technique local comprenant les gestionnaires principaux, le PNR Parc naturel régional du Haut Jura, le groupement Valsemine et lesAAPPMA, les collectivités, l’Office nationale de l’eau et des milieux aquatiques, la fédération de pêche de l’Ain, la Frapna, ainsi que des membres du fonds pour laconservation des rivières sauvages. Tous ces acteurs réfléchissent à différentes actions qui pourraient être mises en œuvre sur le bassin versant, avec la participation et l’accord de tous les acteurs locaux.Deux réunions de travail ont déjà été organisées à Saint-Germain-de-Joux avec le WWF et le fonds. Le projet sera présenté dans les prochains jours aux élus lors d’une réunion. Cette démarche est nouvelle, il faut informer l’ensemble des élus et des structures concernées pour décider ensemble de s’inscrire dans ce programme de labellisation. »

Quand pensez-vous obtenir ce label ?

« La construction du réseau de rivières sauvages de France qui se met en place représente un travail considérable. En 2011-2012, nous pourrions recenser un certain nombre d’actions. Lancer des études complémentaires, sensibiliser la population. Un programme d’action concret pourrait être engagé en 2012. La reconnaissance du bassin versant au niveau national, puis l’attribution du label rivières sauvages, sera effective avant 2015. Une date butoir fixée par le fonds pour les bassins versants pilotes. Il est important de préciser que toutes les actions proposées seront déterminées suite à une réflexion de tous les acteurs locaux.

par la rédaction du DL le 12/02/2011 à 05:00