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Visite de Jahângîr à Jadrûp ( détail ), Inde moghole, XVII e siècle © musée du Louvre Vendredi 21 septembre de 9 h 45 à 18 h Arts de l’Islam, regards sur les collections du Louvre Journée découverte En lien avec l’ouverture des nouveaux espaces consacrés aux Arts de l’Islam.

Arts de l’Islam, regards sur les collections du Louvre · Function and Meaning (1994, éd. revue 2001) qui a remporté le prix American ... mentionnant une figure historique du

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Vendredi 21 septembre de 9 h 45 à 18 h

Arts de l’Islam, regards sur les collections du Louvre

Journée découverte

En lien avec l’ouverture des nouveaux espaces consacrés aux Arts de l’Islam.

Saison 2012 – 2013

Des spécialistes de renommée internationale présentent une sélection parmi les œuvres majeures du département des Arts de l’Islam, selon le parcours en quatre partitions chronologiques des nouveaux espaces. Le choix des œuvres – mosaïques, textiles, objets précieux, éléments d’architecture, céramiques, peintures ou dessins – vient ainsi témoigner de l’extraordinaire diversité des arts ainsi désignés. Plus que des conférences académiques, ces présentations proposent de fournir des clés de lectures, pertinentes et accessibles, pour décrypter la complexité de la production artistique en terres d’Islam, issue de 1200 ans d’histoire et d’un territoire couvrant trois continents, de l’Espagne jusqu’à l’Asie du sud-est.

9 h 45Ouverturepar Sophie Makariou, directrice, département des Arts de l’Islam

10 hLa Syrie du VIIe siècle entre l’Orient et l’Occident.À propos des relevés des mosaïques de la grande mosquée de Damaspar Robert Hillenbrand, professeur honoraire, université d’Édimbourg

10 h 45Le Suaire de Saint-Josse : nouvel éclairage sur les textiles samanides du Khurasanpar Jochen Sokoly, Virginia Commonwealth University School of the Arts, Qatar

11 h 30Le tournant de la globalisation et l’art de l’objet : pour une approche esthétique.De quelques anses et de l’aiguière en cristal du trésor de Saint Denis en particulierpar Avinoam Shalem, université de Munich

12 h 15La porte de la mosquée al-Sahla ( Kufa, Irak )par Abdullah Ghouchani, université de Téhéran

15 hParures de céramique, saints et sûfis : décors lustrés du tombeau de Natanz ( Iran )par Sheila Blair, Boston College

15 h 45Le porche du Qasr Rumi ( Le Caire ) et la passion pour l’art mamlouk par Annie-Christine Daskalakis Mathews, Agence France-Muséums, Paris

16 h 30Peintures et dessins de la collection du Châh ‘Abbâs Ier par Adel Adamova, musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg

17 h 15Le prince et l’ermite : la Visite de l’empereur moghol Jahângîr à l’ascète Jadrûp par Amina Taha-Hussein Okada, musée Guimet, Paris

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Introduction Programme

Saison 2012 – 2013

310 h

La Syrie du VIIe siècle entre l’Orient et l’Occident.À propos des relevés des mosaïques de la grande mosquée de Damaspar Robert Hillenbrand

Les fulgurantes conquêtes arabes ( 632-732 ) ont étendu le territoire de l’Islam de la France jusqu’aux frontières de la Chine, créant le plus grand empire jamais connu. En son centre, la Grande Syrie englobait la Syrie, la Palestine, Israël, le Liban et la Jordanie actuels. Les Umayyades ( 661-750 ), première dynastie islamique, ont transformé cette région en construisant de grandioses édifices religieux à Jérusalem et à Damas, en développant les villes et en effectuant d’importants investissements dans les campagnes sous forme d’aménagements hydrauliques, de villas, de relais de chasse et de luxueux « palais du désert ». L’art Umayyade reprend les conventions de l’art classique et byzantin mais l’entraîne souvent dans des voies inattendues. En les copiant, il les adapte et les retravaille complètement pour répondre à une esthétique en constante évolution. L’art Umayyade se plaît à d’audacieuses juxtapositions de formes jusque-là toujours traitées à part et à la transformation de motifs familiers qui, par leur agrandissement, leur réduction, ou leur transposition d’un contexte habituel dans un contexte inhabituel, en deviennent méconnaissables.

Relevé des mosaïques de la grande mosquée de Damas, 1929. © 2011, musée du Louvre / Raphaël Chipault

Saison 2012 – 2013

Cet art éclectique et imprévisible, avec sa délicieuse absence d’inhibition, voire son sens de la parodie, pouvait cependant aussi prendre un tour politique et propagandiste. Vers 750, il avait trouvé sa spécificité et créé les fondements sur lesquels allait reposer tout l’art islamique ultérieur.

Ancien élève de Cambridge et d’Oxford, Robert Hillenbrand a passé la majeure partie de sa carrière à enseigner à l’University of Edinburgh, mais aussi à Princeton, à l’UCLA, à Bamberg, au Dartmouth College, à New York, au Caire et à Groningen. Il a organisé sept colloques sur l’art islamique et a été commissaire d’une exposition majeure sur les miniatures persanes. Spécialiste de l’architecture, de la peinture et de l’iconographie islamiques, il s’intéresse tout particulièrement à l’Iran et au début de la Syrie islamique. Parmi les neuf livres qu’il a publiés, mentionnons notamment : Imperial Images in Persian Painting ( 1977, paperback, 1982 ), Islamic Art and Architecture ( 1999 ), The Architecture of Ottoman Jerusalem : An Introduction ( 2001 ) et Islamic Architecture : Form, Function and Meaning ( 1994, éd. revue 2001 ) qui a remporté le prix American Publishers Association’s Award. Il a encore dirigé la publication de sept livres, en a codirigé deux autres et a publié quelque 160 articles sur différents aspects de l’art et de l’architecture islamiques. Un recueil a été édité en son honneur en 2005. Il a été professeur de la Slade School of Fine Arts de Cambridge et est membre de l’Académie britannique.

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1.Suaire de Saint-Josse, Iran, Khurasan, milieu Xe siècle. © 2012, musée du Louvre / Raphaël Chipault

2.Aiguière à décor d’oiseaux affrontés, art fatimide, fin Xe - début XIe siècle. © 1982 RMN / Peter Willi.

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10 h 45

Le Suaire de Saint-Josse : nouvel éclairage sur les textiles samanides du Khurasanpar Jochen Sokoly

Le Suaire de Saint-Josse est peut-être l’un des plus importants textiles conservés de la première époque islamique. L’illustre histoire de sa survivance, l’extrême préciosité de ses matières et de sa fabrication ainsi que son inscription mentionnant une figure historique du royaume samanide, le Qai’d Abi Mansur Bukhtagin, expliquent le nombre important de publications dont il a fait l’objet. La présente conférence permet de reconsidérer cette pièce à la lumière de nouvelles découvertes textiles et tente de l’inscrire dans un contexte plus large que celui qui lui est ordinairement prêté.

Reçu docteur en études orientales à l’université d’Oxford, Jochen Sokoly s’est spécialisé dans l’histoire de l’art et de l’architecture islamiques. Il a été research fellow au Metropolitan Museum of Art ( New York ) et au Royal Ontario Museum ( Toronto ) et est actuellement fellow à la Royal Asiatic Society ( Londres ). Il a également travaillé comme consultant à l’UNESCO sur la Al-Sabah Collection du Koweit National Museum ( Koweit ), pour lequel il prépare la publication de la collection des premiers textiles islamiques à inscriptions. Il occupe le poste de professeur assistant en histoire de l’art à la Virginia Commonwealth University

du Qatar où il tient des conférences, organise de nombreuses expositions et a créé à l’intention d’un public élargi des programmes issus de discours savants. Il a d’ailleurs contribué à la récente création du département d’histoire de l’art à la VCUQatar, avec un premier cycle axé sur l’art islamique dans un contexte de globalisation. Sa dernière publication porte sur une collection de peintures botaniques du XVIIIe siècle par l’artiste indien Zayn al-Din, ayant appartenu à Sir William Jones avant d’être conservée à la Royal Asiatic Society de Londres.

11 h 30

Le tournant de la globalisation et l’art de l’objet : pour une approche esthétique.De quelques anses et de l’aiguière en cristal du trésor de Saint Denis en particulierpar Avinoam Shalem

À l’« ère de la globalisation », à une époque où l’on est obligé de reconsidérer l’histoire de l’art et de modifier ses paramètres scientifiques et esthétiques pour examiner et interpréter les objets d’art, et avec l’intérêt croissant des intellectuels pour la notion de portabilité au Moyen-Âge, les historiens de l’art sont plus concernés et fascinés par l’évidente matérialité du large corpus des objets

mobiles. La transportabilité des objets d’art semble à la fois répondre et soulever des questions quant à la migration des idées artistiques, des techniques et des langages esthétiques, ainsi qu’en ce qui concerne les implications socio-intellectuelles des interactions transculturelles. Jusqu’à présent les études ont concentré leur attention sur les trajectoires d’objets précis, les voies empruntées et les interactions artistiques qui ont suivi le transfert de l’objet. Pourtant, la question de savoir comment et dans quelle mesure l’exigence de portabilité a dicté les formes des objets mobiles et même introduit de nouveaux paramètres esthétiques dans leur conception est restée habituellement négligée.Il s’agit donc d’explorer la manière dont l’exigence de différents degrés de portabilité nécessite et donne naissance à de nouvelles esthétiques. L’objet d’art est repensé comme une chose qui se suffit en elle-même, qui s’incarne dans ses raisons d’être, à la fois de mobilité et de stabilité. Seront discutés les changements esthétiques des objets d’art dans leurs dimensions matérielle, formelle, de composition et d’ornementation. L’attention portera plus spécifiquement sur la forme et le décor de l’anse de la célèbre aiguière en cristal de roche, réalisée par un atelier fatimide, et sur son rapport au corps du réceptacle. À travers d’autres objets réalisés dans la soi-disante tradition classique de l’art islamique, cette conférence se propose aussi d’explorer les compromis entre stabilité et mobilité telles qu’ils transparaissent dans l’esthétique des objets manufacturés. Ainsi, le centre

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Saison 2012 – 2013

d’intérêt est déplacé de la transportabilité des objets d’art en général, aux signes esthétiques uniques de l’objet portable en particulier.

Reçu docteur à l’université d’Édimbourg en 1995, Avinoam Shalem a étudié l’histoire de l’art dans les universités de Tel Aviv, Munich et Édimbourg. Son champ principal d’étude concerne les interactions esthétiques médiévales dans le bassin méditerranéen et l’esthétique au Moyen-Âge. Il a abondamment publié sur l’art islamique et juif. Parmi ses publications, citons en particulier : Islam Christianized ( Francfort-sur-le-Main, 2e éd. 1998 ), The Oliphant ( Leyde, 2004 ), Facing the Wall : The Palestinian-Israeli Barriers ( Cologne, 2011 ) ; et, en coédition, Facts and Artefacts: Art in the Islamic World. Festschrift for Jens Kröger on his 65th Birthday (avec Jens Krögen et Annette Hagedorn, Leyde, 2007 ), After One Hundred Years : The 1910. Exhibition « Meisterwerke muhammedanischer Kunst » Reconsidered ( avec Andrea Lermer, Leyde, 2010 ) et The Future of Tradition: The Tradition of Future ( catalogue de l’exposition « Haus der Kunst » avec Chris Dercon et León Krempel, Munich, 2010 ). Actuellement, il est professeur d’histoire de l’art islamique à l’université de Munich et, depuis 2007, professor fellow au Kunsthistorisches Institut de Florence / Max Planck Institute, où il dirige les projets de recherche Dépasser les limites, créer des images : à la recherche du prophète Mahomet dans la littérature et les traditions visuelles et Regarder autrement : manières de voir dans le monde islamique.

12 h 15

La porte de la mosquée al-Sahla ( Kufa, Irak )par Abdullah Ghouchani

Tout à la fois protection et ornementation, les portes de bois des monuments religieux à l’époque islamique présentent le plus souvent des motifs végétaux, géométriques et des inscriptions dans des graphies variées, généralement des versets coraniques ou des citations d’œuvres célèbres. Parfois même sont mentionnés la date de fabrication et le nom du menuisier. Tel est en partie le cas pour le vantail droit de la porte aujourd’hui présenté, réalisé le mois de Ramadan 524 de l’hégire ( août 1130 ). Quant à la très belle inscription en graphie koufique, dont la lecture est restée incertaine jusqu’à récemment, elle nous renseigne sur la provenance iranienne de la porte, réalisée pour la mosquée al-Sahla ( Kufa, Irak ). En effet, cette mosquée se décompose en sept parties, en relation avec différents prophètes de l’islam et imams chiites, et l’inscription est une prière ( du’a ) rattachant la porte au lieu du prophète Ibrahim ( Abraham ). On y voit encore des motifs de fleurs et de feuilles et deux étoiles à cinq branches inscrites dans un cercle. Les angles de la première étoile reforment par cinq fois le nom « Muhammad » ( Mahomet ), ceux de la seconde, le nom « ‘Ali ». La recherche menée au sujet de cette porte ouvre à d’autres réflexions quant aux destinations des éléments architecturaux trouvés sur le marché de l’art.

Abdullah Ghouchani est diplômé de l’université d’Irak en Littérature arabe et en Loi islamique. Il a d’abord été professeur de langue arabe au ministère de l’Éducation en Iran avant d’exercer comme épigraphiste pendant vingt-cinq ans au département islamique de l’Iran Bastan Museum ( aujourd’hui le National Museum of Iran ). Il a suivi une formation d’histoire et enseigne depuis dix ans à l’université de Téhéran. Sa connaissance approfondie des langues arabe et persane lui a permis de lire de nombreuses sortes d’inscriptions épigraphiques sur des monuments et sur des œuvres conservées dans des musées. Il est l’auteur de onze livres et d’une cinquantaine d’articles écrits en persan, allemand et anglais, parmi lesquels The Tomb of Sultaneyyeh according to its inscriptions ( 2001 ), The Inscriptions of the Friday Mosque of Gulpaygan ( 2003 ), The Inscriptions of some Buildings in Yazd ( 2004 ).

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Vantail de porte, 1130, Iran ou Anatolie orientale. © musée du Louvre / Ali Meyer

Saison 2012 – 2013

15 h

Parures de céramique, saints et sûfis : décors lustrés du tombeau de Natanz ( Iran )par Sheila Blair

Les céramiques peintes sur glaçure à l’aide de pigments lustrés comptent parmi les plus chères produites en terres d’Islam. Cette présentation porte sur le magnifique ensemble de décors lustrés réalisés dans la première dizaine du XIVe siècle pour le sanctuaire du cheik sûfi ‘Abd al-Samad à Natanz au cœur de l’Iran. Plusieurs d’entre eux sont conservés dans les collections du musée du Louvre ; d’autres sont dispersés entre les plus grands musées du monde. L’étude de ce groupe de décors – et par analogie de plusieurs autres œuvres de l’art islamique – s’articule autour de trois questions simples : comment étaient-ils fabriqués ? Quels usages en faisait-on ? Comment ces pièces sont-elles arrivées dans les collections du Louvre et des autres musées ?

Avec son époux et collègue Jonathan Bloom, Sheila Blair partage au Boston College la chaire professorale d’art islamique et asiatique Norma Jean Calderwood et à la Virginia Commonwealth University la chaire Hamad bin Khalifa d’art islamique. Elle a écrit, co-écrit ou édité quinze livres et des centaines d’articles sur tous les aspects de l’art islamique mais son intérêt porte plus précisément sur les arts de la période mongole et les usages de l’écrit.

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Saison 2012 – 2013

Sa thèse de doctorat sur le complexe sacré de Natanz a été publiée en 1986 par Harvard University et récemment traduite en persan. Elle prépare actuellement plusieurs autres livres dont la publication est prévue en 2013 : outre les conférences qu’elle a prononcées lors de la Yarshater Biennial ( Londres, janvier 2011 ), série d’études sur le mot et l’image dans l’art médiéval persan ( Edinburgh University Press ), elle édite les actes de la biennale Hamad bin Khalifa 2011, colloque d’art islamique, et les communications que des spécialistes reconnus ont prononcées sur des œuvres du musée d’Art islamique de Doha ( Yale University Press ).

15 h 45

Le porche du Qasr Rumi ( Le Caire ) et la passion pour l’art mamlouk par Annie-Christine Daskalakis Mathews

La redécouverte dans les réserves du musée des Arts décoratifs du porche du Qasr Rumi, palais cairote du XVe siècle, ouvre un nouveau chapitre de l’histoire des Français passionnés d’art mamlouk ( 1250-1517 ). Le « porche mamlouk », comme on l’appelle aujourd’hui au Louvre, arrive avec plus d’un siècle de retard par rapport aux autres trésors sortis de l’Égypte ; toutefois, c’est un grand témoin du désir presque insatiable des amateurs – comme le comte Gaston de Saint-Maurice – pour l’art et surtout l’architecture des sultans et des émirs de cette dynastie. Le porche tisse des

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1.Carreau à décor épigraphié, 1308.© 2009 musée du Louvre / Claire Tabbagh.

2.Porche du Qasr Rumi, Égypte, fin du XVe siècle. © 2012 musée du Louvre / Hervé Lewandowski.

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Saison 2012 – 2013

liens avec ses homologues dans différents musées et collections du monde, œuvres d’art petites et grandes, de qualité variable. Ensemble, tous ces vestiges « exilés » nous révèlent les techniques fines des artisans de l’époque mamlouke et nous parlent vivement du goût particulier et des choix des collectionneurs de la fin du XIXe siècle.

Annie-Christine Daskalakis Mathews détient un doctorat en histoire de l’art de l’Institute of Fine Arts, New York University. Parallèlement, elle a obtenu un diplôme de conservateur auprès du Metropolitan Museum de New York où elle a mené plusieurs projets, notamment la première publication approfondie du « Damascus Room » dans « A Room of ‘Splendor and Generosity’ from Ottoman Damascus » ( Metropolitan Museum Journal, vol. 32, 1997 , p. 111-139 ) et « The Nur al-Din Room, Damascus 1707 » dans Period Rooms in The Metropolitan Museum of Art ( New York, Abrams, 1996 ). Elle a aussi enseigné l’histoire de l’art islamique à la Fordham University, la Cooper Union et l’American University of Paris. Le musée du Louvre, avec la subvention d’une bourse de la Fondation Kress, lui a confié les étude, reconstitution et remontage du porche mamlouk. De ce travail ressort une monographie, Le porche mamlouk ( Paris, éd. Louvre / Somogy, 2012 ). Ses expériences avec les œuvres architecturales dans les contextes muséologiques ont mené à sa plus récente collaboration avec l’Agence France-Muséums, en charge du développement du Louvre Abu Dhabi.

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Saison 2012 – 2013

16 h 30

Peintures et dessins de la collection du Châh ‘Abbâs Ier par Adel Adamova

Comme beaucoup d’autres œuvres réalisées par Muhammadî, le Jeune Derviche porte le sceau de l’anneau du Châh ‘Abbâs Ier ( 1587-1629 ), prouvant que l’artiste comptait parmi ceux que le monarque admirait le plus au début de son règne. Avec la même évidence, Riza, Sadiqi, Habiballah, Mohamed Qasim ont été des artistes de cour favorisés. Un grand nombre d’œuvres marquées du sceau du Châh ‘Abbâs ont survécu dans l’album ( muraqqa ) H.2155 du Topkapi Saray ; celles que l’on trouve aujourd’hui dispersées dans les collections du monde entier semblent provenir de ce même album, créé pour le Châh dans l’atelier de cour de Qazvin à la fin du XVIe siècle.L’importance du Portrait du Châh ‘Abbâs Ier et son page par Mohamed Qasim réside dans le fait qu’il constitue l’unique portrait persan du monarque exécuté de son vivant et la seule œuvre de l’artiste qui soit précisément datée ( vendredi 24 Jumada II 1036 / 12 mars 1627 ). La peinture est ainsi devenue un document clé pour reconsidérer la chronologie de la production de Mohamed Qasim.

Adel T. Adamova est diplômée de l’Institut de peinture, sculpture et architecture ( Academy of Fine Arts ) de Saint-Pétersbourg, où elle a également été

reçue docteur après avoir soutenu une thèse sur la peinture persane aux XVIIIe et XIXe siècles. Elle travaille au département Oriental du musée de l’Ermitage et y exerce actuellement comme conservateur et chercheur associé senior des collections iraniennes. Elle est l’auteur de cinq livres et de plus de trente articles sur des sujets variés, portant principalement sur la peinture dans le monde islamique. Parmi ses publications les plus récentes : Medieval Persian Painting : the Evolution of Artistic Vision ( Bibliotheca Persica, New York, 2008 ) et Persian Manuscripts, Paintings and Drawings of the 15th-early 20th Centuries in the State Hermitage Museum ( Saint-Pétersbourg, 2010 ).

17 h 15

Le prince et l’ermite : la Visite de l’empereur moghol Jahângîr à l’ascète Jadrûp par Amina Taha-Hussein Okada

Du XVIe au XVIIIe siècle, le thème de la « visite à l’ascète » constitua l’un des motifs de prédilection des peintres de l’Inde moghole ; loin du faste de la cour, un prince s’en vient trouver quelque sage vénérable reclus dans sa retraite solitaire ou son ermitage forestier, afin de recueillir les fruits de sa sagesse et de son enseignement. Si nombre de ces rencontres, nourries de connotations littéraires et symboliques, revêtent un caractère allégorique destiné à

souligner la prééminence du pouvoir spirituel sur le pouvoir temporel, certaines, en revanche, reflètent une réalité historique. Tel est le cas de la célèbre page d’album évoquant la rencontre de l’empereur moghol Jahângîr ( r. 1605-1627 ) et de l’ascète hindou Jadrûp, maître du vedânta.

Amina Taha-Hussein Okada est conservateur en chef au musée Guimet, où elle est en charge des Arts de l’Inde et des Collections textiles. Commissaire de plusieurs expositions artistiques, elle est également l’auteur de nombreux ouvrages portant sur l’art et la civilisation de l’Inde : Ajantâ ( Imprimerie Nationale, 1991 ), L’Inde du XIXe siècle. Voyage aux sources de l’imaginaire ( Agep, 1991 ), Le Grand Moghol et ses peintres. Miniaturistes de l’Inde aux XVIe et XVIIe siècle ( Flammarion, 1992 ), Tâj Mahal ( Imprimerie Nationale, 1993 ), Un joyau de l’Inde moghole, le mausolée d’I’timâd ud-Daulah ( 5 Continents Éditions, 2003 ), L’âge d’or de l’Inde classique ( Découvertes Gallimard, 2007 ), Voyage au Cachemire de François Bernier ( Carnets des Tropiques, 2009 ). Elle a également assuré la direction scientifique et iconographique du ‘Râmâyana’ de Vâlmîki illustré par les miniatures indiennes du XVIe au XIXe siècle ( Éditions Diane de Selliers, 2011 ; Prix Hirayama de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres ). Elle a en outre publié des traductions en français de grands classiques de la littérature sanskrite.

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Saison 2012 – 2013

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1.Mohamed Qâsim Mussarvir, Portrait du Châh Abbâs Ier et son page, 1627. © 2009 musée du Louvre / Raphaël Chipault.

2.Visite de Jahângîr à l’ascète Jadrûp, Inde moghole, XVIIe siècle © musée du Louvre.

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Saison 2012 – 2013

Prochainementwww.louvre.fr

12L’Œuvre en scène

Mercredi 24 octobre à 12 h 30Témoignage oublié d’une production d’exception : les fragments d’un cabinet-bibliothèque Boullepar Frédéric Dassas, musée du Louvre, département des Objets d’art et Delphine Élie-Lefebvre, diplômée de l’Institut National du Patrimoine

TabLe ronde Samedi 15 décembre de 15 h à 18 hLe Louvre à Lens : réinventer le musée ?La table ronde se propose de réfléchir aux questions que soulève la nouvelle présentation des œuvres à Louvre-Lens. Le mouvement des collections et l’introduction d’une muséographie inédite, fondée sur la transversalité, réactualise le débat autour des œuvres d’art et leur contextualisation. Programmation :

Monica Preti, assistée d’Isabelle Haquet

Informations : 01 40 20 55 55et sur www.louvre.frRéservation : 01 40 20 55 00

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Graphisme : Emmanuel LabardImpression : Demaille © Auditorium du Louvre 2012