Arts Libre du 27 avril 2012

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Supplément à La Libre Belgique - N°143 - Semaine du 27 avril au 3 mai 2012

LABANDEDESSINÉE

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ESBOIS

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TROTTOIR,LAMARQUEJAUNE,SC

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DEJEAN-MARIE

PIGEO

N,1986-7,N

°3/50

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/BANQUEDESSINÉE

À L’AFFÛT PP.10-11

Le Marché PortraitMusicienne, Shan Sa peintet écrit. Elle enchante sonunivers. P.5

Le commissaire-priseurétait pressé pour la venteShabby Chic chez PBA. P.14

Treize plasticiens autour dela notion générale departicule. PP.2-3

Expo en vue

COUR

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SSELS


2 L'actu SEMAINE DU 27 AVRIL AU 3 MAI 2012 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Jaume Plensa : l’Commentaire

Europeet culturedu monde ?

Par Roger Pierre Turine

On le dit, le répète, vu qu’en haut lieunul ne s’en soucie : un Etat sans cultureest un Etatmoribond ! Facteur de déve-loppement, de démocratie, de fermententre les peuples, la culture estmieuxqu’un vecteur d’énergies : l’essence detoute vérité humaine. L’expression de laliberté. C’est elle qui, dès l’ère des caver-nes, aida l’homme à s’affirmer créateurd’un espace de vie. C’est elle qui, desiècles en siècles, l’a positionné avec sesqualités, sa créativité, sa foi en l’avenir.Un homme sans culture est un rafiotsans gouvernail. Mais, comment fairecomprendre aux puissants, que la cul-ture leur est indispensable comme l’eauet le pain ? Nos sociétés contemporainesseraient-elles rivées au seul fric, à sesretombées faciles, pour croire qu’unecréation désintéressée ne serait qu’illu-sion et fantasme de rigolos ? On peutespérer que la Commission européennepréserve et affirme dans ses politiquesde développement lemot « Culture »,symbole d’identité et d’amitié entre leshommes de bonne volonté, que celui-ciy apparaisse dans ses priorités d’ac-tions ! En avril 2009, nous avions parti-cipé au colloque “Culture et Création,facteurs de développement”, à l’invita-tion de la Commission européenne etdu Groupe ACP (Afrique, Caraïbes,Pacifique). Plus de 800 personnalités enprovenance d’une centaine de pays enétaient. Il y fut abondamment discutéde l’aide requise pour un soutien effi-cace à la culture dans des pays tropsoumis à lamisère et aux diktats quepour prendre seuls le taureau par lescornes et innover dans les domainesurgents de la créativité. D’emblée lescepticisme des participants agit en ferde lance. Toutefois, faisant fi de leurscraintes, tous émirent des avis, desrequêtes, des conclusions sages et justi-fiées. Mirent en exergue la nécessitéd’une “culture, enjeu prioritaire dedéveloppement”. Ce qui supposait“ressources nouvelles et fonds d’appuiinstitutionnel en terme d’expertise et deformation pour le soutien des pays sou-cieux d’élaborer une politique cultu-relle”. Il y fut requis une évaluationannuelle des avancées. LouisMichel,alors commissaire au développement,balaya les craintes, promit unemise enroute immédiate du processus. Il y a decela trois ans déjà, et sœur Anne n’a àpeu près rien vu venir ! Le cri du cœurdes artistes et des hommes libres sera-t-il entendu ? Il y va de notre avenir àtous !

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3L'actuSEMAINE DU 27 AVRIL AU 3 MAI 2012 ARTS LIBRE

âme des mots

h Nouvelle et surprenante exposition Plensachez Lelong, à Paris. Le Catalan y déploiesilhouettes, lettres et mots.

“L’ÂME DES MOTS” : NOUS REPRENONS LE label d’un belouvrage paru en 2010 lors de l’exposition des travaux récents deJaume Plensa, 57 ans, au Musée Picasso d’Antibes. Un artiste quenous apprécions de longue date pour la force convaincante, plusbrutale hier, plus transparente et distanciée désormais, de ses in-terprétations de l’existence. Et pour sa constante remise en ques-tion d’un travail qui, s’il n’a cessé de cibler l’humain, n’hésite pasà revoir moyens et manières de le dire et cerner.

Début 80, Plensa exposa à Bruxelles des fontes qui vous bouscu-laient par leur dimension presque phénoménale et, dix ans plustard, nous l’avons revu, à Barcelone, tout aussi attrayant avecd’immenses dessins emplis de matières pétries, sculptées dans lepapier. Vers l’an 2000, son œuvre s’avéra plus conceptuelle, sansrien perdre de sa magie interne et féconde. Et le voici aux prisesavec des visages et des silhouettes qui, sans le ramener vers ses dé-

buts, semblent empreints, en filigrane, de la force d’impact despremières pièces. Une force arc-boutée tant aux contours ettransparences à claire-voie des formes sculptées qu’aux tragédiessous-jacentes véhiculées par ses silhouettes et faces dessinées.

L’expo parisienne est éclairante à ces divers égards. Ni trop, nitrop peu. On y détaille à l’aise, réjoui, la diversité provocante decette dimension humaniste que l’artiste confie à ses épures etprofils. Lesquels, loin d’être taillés dans la masse, jouent avec leslumières et transparences qui les imprègnent de forces vives etchangeantes selon l’angle sous lequel on les regarde. Ses silhouet-tes seraient-elles des miroirs de notre appartenance au monde ?Plensa a investi les espaces publics de ses personnages. Il participeau festival Beaufort 04 à la Mer du Nord, une de ses “Silhouettes”défiant l’espace de l’Abbaye des Dunes à Coxyde. Admettonsqu’elles soient miroirs, mais aussi immanences, voire transcen-dances, de nos allées et venues communes dans un espace qui,pour spatial, est aussi vital. D’où l’utilisation par l’artiste de lettreset de mots sans frontières. Habillées de valeurs ajoutées, ses sil-houettes anoblissent l’être d’un vécu réfléchi. Jaune Plensa n’im-pose aucune lecture cousue de fil blanc. A chacun de poser sur surelles un regard neuf.

Figures en acier inoxydable posées sur des pierres, assises ouagenouillées, centrées sur elles-mêmes, ses silhouettes ne brutali-sent rien. Ermites en terre inconnue ? Etres que rien n’altère ?Penseurs dans un monde de fous ? Prophètes silencieux, tran-quilles ? Il y a ses “Ermites” posés au centre de la pièce, il y a sesdessins qui les complètent. Ses matières. Dessins aux noirs volup-tueux sur papier calque avec résine et collages et lettres de diversalphabets comme autant de questionnements sur l’univers. Noirsqui coulent et submergent : ces dessins déclinent-ils les entraves àtoute vie sereine ?Roger Pierre Turine

Bio express

Né à Barcelone en 1955. Sélection : 1997 : Muséedu Jeu de Paume, Paris ; 2006, Centre de la Gravure,La Louvière ; 2007, Musée d’Art contemporain, Nice ;2010, Musée Picasso, Antibes ; 2012, Musée d’Artmoderne, Finlande, etc.

Infos pratiques

Galerie Lelong, 13 rue de Téhéran, 75008 Paris.Jusqu’au 3 mai, du mardi au vendredi de 10h30 à 18h ;samedi de 14 à 18h30. Catalogue. Infos :01.45.63.13.19 et www.galerie-lelong.comParis en 1h22 avec Thalys : www.thalys.com

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Jaume Plensa,de gaucheà droite,

“The Hermit”,“Silhouettes” et

“YorkshireMoss”.

PRIXDessins de 12 000 à 35 000 euros; multiples (sculptures) de65000 à 75000 euros; Sculptures de 135 à 160000 euros.

“En ce qui me concerne, j’ai découvert quele dessin m’était fondamentalementnécessaire,parce qu’il donne une possibilitéde contact direct avec la matière…”Jaume Plensa


4 L'actu SEMAINE DU 27 AVRIL AU 3 MAI 2012 ARTS LIBRE

l Expo en vue

De la matière à sa disloca

h Nouvelle exposition thématique rassemblant treize plasticiensbelges et étrangers autour de la notion générale de particule en lagalerie Meessen De Clercq à Bruxelles.

POURSUIVANT UNE POLITIQUE D’EXPOSITIONSaudacieuses correspondant souvent à des types deprogrammations internationales de centre d’art, la ga-lerie Meessen De Clercq aborde cette fois la thémati-que des “particules” et rassemble une quinzaine deplasticiens sur ce sujet ténu dont le concept s’ouvrenéanmoins sur des propositions visuellement très ac-complies.

La particule, c’est généralement l’infiniment petitpar rapport à tout ce qui constitue le monde, le vivanty compris, et ce jusqu’à l’invisible à l’œil. Tout est bienévidemment relatif car les parties d’un tout peuventêtre elles-mêmes monumentales, cela dépendant del’entité première. On peut aussi voir ces particulescomme les éléments constitutifs d’un corps quelcon-que qui prendra forme par l’assemblage ou au con-traire comme la dislocation d’un tout initial, jusqu’à sapotentielle ou réelle disparition. Sous cette thémati-que qui peut prendre en compte à peu près n’importequel élément se cache donc une fois de plus le moteurle plus récurrent de l’art, la vie et la mort, la distancematérielle et temporelle qui les sépare et toutes lesétapes intermédiaires. Tout résidera ici dans la ma-nière de visualiser l’absence ou la présence, l’épipha-nie ou la disparition, l’être au monde ou le vide, la ma-tière ou le néant. Dans les résolutions, la part philoso-phique n’est évidemment jamais absente quel que soitle motif abordé. Les possibilités sont donc presque in-finies mais le défi est de rendre ces phénomènes tangi-bles surtout si on se tourne vers l’à peine perceptiblecomme le fait par exemple Ignasi Aballi qui s’est pen-ché sur la poussière répandue dans la galerie.

L’artiste espagnol a recueilli cette poussière et l’a ta-misée très finement sur une superficie d’un mètrecarré qui ressemble à un tapis de sable un peu jaunâ-tre, extrêmement fin et volatil, sorte de désert enfermédans une cage de verre d’un mètre cube. Soit ce quisubsiste avant une disparition totale et à la fois ce quiest prélude à une dégradation annoncée. Rien ne ré-siste indéfiniment au temps, tout est appelé à disparaî-

“Rien ne naît ni ne périt,mais des choses déjàexistantes se combinent,puis se séparentde nouveau.”Anaxagore

de Clazomènes(Ve Siècle A.C.)

En haut, Claudio Parmiggiani, sanstitre, 2011, fumée et suie sur bois240 x 780 cm. Ci-dessus, MaartenVanden Eynde, “1000 Miles Away

From Home”, 2010,10 x 7,5 x 7,5 cm. Edition de 5.

Infos pratiques

Particles. Galerie Meesen De Clercq, 2arue de l’Abbaye, 1000 Bruxelles. Jusqu’au26 mai. Du mardi au samedi de 11h à 18h.Infos : www.meessendeclercq.be

Participants

Ignasi Aballi (Espagne, 1958),Björn Dahlem (Allemagne,1974), Lieven De Boeck (Belgi-que, 1971), Hreinn Fridfinnsson(Islande, 1943) , Filip Gilissen(Belgique, 1980), Kris Martin(Belgique, 1972), ClaudioParmiggiani (Italie, 1943),Paulo Ramirez Jonas (USA,1965), Evariste Richer (France,1969), Fabrice Samyn (Belgi-que, 1981), Mungo Thomson(USA, 1969), Thu Van Tran(Vietnam, 1979), MaartenVanden Eynde (Belgique, 1977).

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5L'actuSEMAINE DU 27 AVRIL AU 3 MAI 2012 ARTS LIBRE

tion

tre ou tout au moins à se confondre avec l’espace. Lemême artiste donne à voir des feuilles sur lesquelles lapoussière du quotidien s’est déposée pendant un cer-tain temps jusqu’à ce qu’il souffle sur cette page pourla disperser partiellement. Un souffle de vie qui régé-nère mais qui pour autant n’efface pas totalement lestraces de la temporalité et de la matérialité. Quant à sasérie de vingt clichés de détails fortement agrandis deciels aux bleus bien variables, elle ne montre pas seule-ment les nuances du firmament dans un cadre géogra-phique, elle s’adresse aussi à la dissolution de l’imageoriginale jusqu’à sa négation progressive et une totaleperte du sens premier, et à l’atténuation tout aussi per-ceptible de la couleur qui file vers son effacement. On yconfrontera volontiers le travail de Claudio Parmig-giani lorsque dans la wunderkammer, en référence aupoème d’Arthur Rimbaud, il offre aux voyelles la cou-leur intense du pigment le plus pur. Mais volatil luiaussi, il pourrait être emporté et se mêler impercepti-blement à l’univers, à moins que le peintre ne s’en em-pare et par le truchement du tableau ne vise l’immor-talité qui rejoindrait alors les vers du poète.

En tableaux de fumée, en petite phrase, en photogra-phie où s’impriment les marques du temps, en objetsinvestis d’un certain humour, en film inversé, ensculptures et autres formulations, l’exposition est unchamp exploratoire de cette thématique dont, inévita-blement, nous faisons intimement partie.Claude Lorent

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l Portrait

Shan Sa la joueuse de go

PAS TRÈS GRANDE, COMME TOUTE Chinoisequi se respecte. Enjouée mais sans trop d’os-tentation en bonne Pékinoise cultivée, drôle,réactive, Shan Sa respire la sérénité qui confèreune espèce d’adhésion discrète et secrète aumonde flottant. Elle semble avoir tous les ta-lents et une constance au travail. A sept ans,elle écrivait ses premiers poèmes et, à cet âgequ’on dit de raison, elle jouait de la musiquetraditionnelle. Trois décennies plus tard à peude choses près, à cet âge où une dame necompte plus sa vie en chiffres, Shan Sa n’écritplus vraiment des poèmes et ne joue plus sesmusiques d’antan. Elle n’en cultive pas moins,obstinément, ses jardins de l’âme : elle écrit desromans, elle calligraphie et elle peint et, nouvelenjeu, s’adonne à l’opéra… Gare aux lende-mains encore plus percutants. Car cette belleChinoise ardente a de la voix et l’oreille musi-cale. Toutes qualités d’exception qu’elle ne ré-sume pas en quelque divertissement de jeuneégérie en mal d’occupations. En femme qui saitce qu’elle veut et donne du corps à ses vitalités,elle a, depuis un moment déjà, convaincu édi-teurs et galeristes que ce qu’elle proposait avaitdu nerf et de l’esprit, ce surplus d’aura quiéveille la curiosité et vous assure l’amitié d’unpublic toujours plus élargi.

Tout ce qu’on vous a dit jusqu’ici n’est pour-tant rien, sans doute, à côté de la grâce inquali-fiable d’avoir pu harmoniser en elle sourcesorientales et découvertes occidentales et, ma-gie des improbables, après quatre années d’ef-

forts qu’on imagine immenses, écrire ses livresen français sans, par ailleurs, renoncer à enécrire dans sa langue maternelle. Tout n’a pasété dit : loin d’encourager des succès d’estime,ses premiers romans – “Porte de la paix cé-leste”, “La joueuse de go”, “Les quatre vies dusaule” – ont obtenu de vrais Prix, Bourse Gon-court du premier roman, Prix de la Vocation,Prix du Nouvel An chinois. Edités par Le Ro-cher, Grasset ou Albin Michel, ils ont, vu leursuccès, été publiés en Folio. Et elle peint, di-sions-nous à l’entame de ce “Portait” qui con-forte une exposition de Shan Sa à la GalerieJ. Bastien. Un florilège, parcours opportun à tra-vers dix ans d’encres, gouaches, peintures àl’huile. Un bouquet de couleurs, transparences,émotions spirituellement chromatiques. Desélans de la main et du cœur ou réactions mus-clées aux heures et bonheurs du jour. Que lamain semble légère, aérienne, mûrie par des sa-gesses séculaires ! On y pénètre comme à cielouvert, maison toutes portes ouvertes… Lemystère en plus. “La calligraphie m’a d’abordamusée. Puis a surgi en moi un travail de médita-tion qui apporte beaucoup de calme. Suivi d’une li-bération quand, débridée, je me suis libérée ducarcan du mot pour me projeter dans l’émotionpure de l’image.” Repérée en 2005 par la presti-gieuse galerie Marlborough, Shan Sa y releva ledéfi de peindre à l’huile. Pas évident pour uneChinoise, habituée aux rapports avec l’air etl’eau. “Le parfum de l’huile de lin a emporté l’ad-hésion. Et ma peinture est devenue plus engagée,plus professionnelle, détachée de l’écrit.” Créationpure, sa vie se rythme entre débordementd’énergies et lumières intérieures. Si l’écriturel’écorche, la peinture l’apaise…Roger Pierre TurineU“Images inspirées” : Shan Sa, Galerie J. Bastien,61 rue de la Madeleine, 1000 Bruxelles. Jusqu’au27mai. Infos : www.jbastien-art.be

h Elle peint et elle écrit. Elle écritet elle peint. Et musicienne depuistoujours, elle enchante son universlaissant libre cours aux émotions.

Bonus

Fabrice Samyn. Le jeune artiste belge dont la reconnais-sance ne cesse de croître expose en ce moment dans legrand hall du Palais de Justice de Bruxelles. Il y a rassem-blé sous vitrine, en 188 livres, 365 prénoms glanés dansl’espace public bruxellois. Lisibles sous feuille d’or, ilsconstituent un calendrier universel. Jusqu’au 27 avril.Kris Martin. Autre artiste belge de plus en plus en vuevient de clôturer une exposition personnelle importante etremarquée au Kunst Museum de Bonn en Allemagne. Lamême exposition “Every Day of the Weak” s’ouvrira le12 mai à la Aargauer Kunsthaus de Aarau (Suisse). Visiblejusqu’au 12 août. A quand un tel solo en Belgique ?Le rapport entre les artistes ? Les deux artistes ont intituléune de leurs œuvres “All Saints”.

Shan Sa, “Mouvement musical”, encre de chine surpapier de riz, 77 x 30 cm, 2004. C

OURTESY

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JBASTIEN


6 Les galeries SEMAINE DU 27 AVRIL AU 3 MAI 2012 ARTS LIBRE

Quelques galeriesBRUXELLES

A.L.I.C.E.BXL 2012 - Dérives. Oeuvres d'Invader.‣ Jusqu'au 19·05. Du Me. au S. de 14 à 18hou sur rdv.URue du Pays de Liège 4 - 1000 Bruxelles -02 513 33 07 - www.alicebxl.com

ABCDe l'instant. Oeuvres récentes de Julia Jed-wab. ‣ Jusqu'au 02·06. Du Ma. au S. de10h30 à 12h30 et de 14h30 à 18h30 ousur rdv, fermé les j.f.URue Lebeau 53 - 1000 Bruxelles -02 511 32 53 ou 0475 37 59 27

Albert DumontClaudine Peters-Ropsy. ‣ Du 04·05 au03·06. Du J. au D. de 13h30 à 19h ou surrdv.URue Léon Lepage 43 - 1000 Bruxelles -02 512 49 43 - www.galeriedumont.be

aliceday - project spaceWalter Swennen. Oeuvres picturales.‣ Jusqu'au 26·05. Du Ma. au S. de 14 à 18hou sur rdv.UQuai au Bois à Brûler 39 - 1000 Bruxelles -02 646 31 53 - www.aliceday.be

Catherine BastidePart of this Complete Breakfast: objectsfor a wake. Sculptures et dessins grand for-mat de Tom Holmes. ‣ Jusqu'au 17·05. DuMa. au S. de 11 à 18h ou sur rdv.URue Vandenbrandenstraat 1 - 1000 Bruxelles -02 646 29 71www.catherinebastide.com

ChampakaVariations sur "La Douce". "Photos-des-sins", sérigraphies, tirages en fac-similé...de François Schuiten issus de son premieralbum solo "La Douce". ‣ Jusqu'au 06·05.Du Me. au S. de 11 à 18h30, le D. de 10h30à 13h30 ou sur rdv.URue Ernest Allard 27 - 1000 Bruxelles -02 514 91 52 ou 0475 26 94 08www.galeriechampaka.com

Duqué & PirsonCaroline Bia. Peintures abstraites faisant lapart belle à la couleur et au travail des sur-faces. ‣ Jusqu'au 26·05. Du J. au S. de 12 à18h ou sur rdv.UChaussée de Vleurgat 109 - 1000 Bruxelles -02 646 45 26 - www.duque-pirson.com

Espace BlancheTam Ly. ‣ Jusqu'au 29·04. Du L. au D. de14 à 18h (les S. et D. en présence de l'ar-tiste).URue Marché au Charbon 3 - 1000 Bruxelles -02 510 01 41 - www.espaceblanche.be

Etablissement d'en face projectsMichel Auder. ‣ Jusqu'au 26·05. Du Me.au S. de 14 à 18h.URue A. Dansaert 161 - 1000 Bruxelles -02 219 44 51www.etablissementdenfaceprojects.org

Fine Art StudioCathy Devylder. ‣ Jusqu'au 20·05. DuMa. au S. de 11 à 18h ou sur rdv.Pastels. Oeuvres d'Anouk Grinberg.‣ Jusqu'au 20·05. Du Ma. au S. de 11 à 18hou sur rdv.Sampling Monkeys. Peintures de RansomeStanley. ‣ Jusqu'au 20·05. Du Ma. au S. de11 à 18h ou sur rdv.URue des Sablons 13 - 1000 Bruxelles -02 514 25 92 - www.fineartstudio.be

Galerie 2016 & MiraLes dialogues de la section d’or. Oeuvressur papier (à quatre mains et individuelles)d'André Dael et Raph Cleeremans.‣ Jusqu'au 26·05. Du J. au D. de 13 à 18h.URue des Pierres 16 - 1000 Bruxelles -02 502 81 16 - www.galerie2016.be

Group 2 GalleryAnne Bonnet, Mig Quinet et Odette Collon:les trois Amazones de la jeune peinturebelge (1945-1948). Huiles, gouaches,aquarelles, pastels et dessins. ‣ Jusqu'au28·04. Du Me. au S. de 14 à 18h.URue Blanche 8 - 1000 Bruxelles - 02 539 23 09http://artalog.net/gallery/gallery.php?id=286

J. Bastien-ArtImages inspirées. Oeuvres de Shan Sa.‣ Jusqu'au 27·05. Du Ma. au S. de 11 à18h30, le D. de 11 à 13h, fermé les j.f.URue de la Madeleine 61 - 1000 Bruxelles -02 513 25 63 - www.jbastien-art.be

Jan MotIan Wilson. ‣ Jusqu'au 26·05. Du J. au S.de 14 à 18h30 ou sur rdv.URue A. Dansaert 190 - 1000 Bruxelles -02 514 10 10 - www.janmot.com

Keitelman GallerySur le fil. Oeuvres de Lucile Bertrand.‣ Jusqu'au 30·06. Du Ma. au S. de 12 à 18hou sur rdv.URue van Eyck 44 - 1000 Bruxelles -02 511 35 80 - www.keitelmangallery.com

Maria Clara Art PointTempérament chaud froid. Photos de Mi-chael Chia, céramiques d'Axelle Gielen,peintures de Kis’Keya, sculptures de Chris-

tian Cadelli... ‣ Jusqu'au 13·07. Du L. au V.(fermé le Me.) de 12 à 14h30 et de 16h30 à19h.URue de Pascale 8 - 1000 Bruxelleswww.mariaclara-artpoint.be

Meessen De ClercqParticles. Exposition collective, avec, entreautres, des oeuvres de Fabrice Samyn, Lie-ven De Boeck, Claudio Parmiggiani, MungoThomson... ‣ Jusqu'au 26·05. Du Ma. au S.de 11 à 18h.URue de l'Abbaye 2 - 1000 Bruxelles -02 644 34 54 - www.meessendeclercq.com

MH GalleryHuman Condition. Oeuvres d'Olivia Bari-sano (vidéos, installations et performan-ces) et Mai Tabakian. ‣ Jusqu'au 21·05. DuJ. au L. de 11 à 18h sauf le D. de 11 à 15h, ousur rdv.URue Haute 11 - 1000 Bruxelles - 0478 84 89 81www.mathildehatzenberger.eu

Petits PapiersGil Jourdan - Guy Lefranc. La galerie invitedeux auteurs mythiques: Maurice Tillieux etJacques Martin. L'occasion d'un dialogueentre auteurs BD et plasticiens contempo-rains. Les planches originales dialoguerontavec les oeuvres du peintre caribéen JoséGarcia Cordero et les dernières oeuvres del'artiste belge Pascal Bernier. ‣ Jusqu'au

05·05. Du Me. au D. de 11 à 18h30.UPlace du Grand Sablon - Rue de Bodenbroek 8 -1000 Bruxelles - 02 513 46 70www.petitspapiers.be

Pierre HalletPatrimoines. Oeuvres de Joëlle Delhovren.‣ Jusqu'au 20·05. Les Ma., J., V. et S. de14h30 à 18h30, le D. de 11h30 à 13h30.URue E. Allard 33 - 1000 Bruxelles - 02 512 25 23- www.galeriepierrehallet.com

Quest 21Par la fenêtre. Peintures de Marc Ronet.‣ Jusqu'au 26·05. Le Me. de 12 à 16h, lesS. et D. de 12 à 18h ou sur rdv.UAvenue de Stalingrad 21 - 1000 Bruxelles -0473 81 36 90 - www.quest21-art.be

Sorry We're ClosedEither Way, We Lose. Oeuvres d'AnettaMona Chisa et Lucia Tkacova. ‣ Jusqu'au10·05. Uniquement sur rdv.URue de la régence 65 - 1000 Bruxelles -0478 354 213 - www.sorrywereclosed.com

SynthèseExposition collective. Estampes de BernardBuffet, Pol Bury, Victor Vasarely, Luc Peire,Mikio Watanabe... et sculptures de CarlosCruz-Diez, Gottfried Honegger et Marie-Thé-rèse Vacossin. ‣ Jusqu'au 31·05. Du J. auS. de 14h30 à 18h30.

URue E. Allard 24 - 1000 Bruxelles -02 514 40 55 - www.galeriesynthese.be

Valérie Bach13 peintres et moi. Carte blanche à PascalBernier qui occupera l'espace avec despeintres qu'il a invités (Robert Quint, XavierNoiret-Thomé, Charlotte Beaudry, BernardGaube, Michel Mouffe...). ‣ Jusqu'au02·06. Du J. au S. de 11 à 13h et de 14 à19h, le Me. sur rdv.URue Ernest Allard 43 - 1000 Bruxelles -02 502 78 24 ou 0486 29 68 39www.galerievaleriebach.com

Young GalleryPlatinum Beauties. Photos de Marc La-grange. ‣ Jusqu'au 02·06. Du Ma. au S. de11 à 18h30.UAvenue Louise 75b (Hôtel Conrad) -1050 Bruxelles - 02 374 07 04www.younggalleryphoto.com

ArtiscopeFutures. Exposition collective réunissantWilliam Sweetlove, Bob Verschueren, Patri-cia Kinard, Enrico T. De Paris, Tadashi Mo-riyama... ‣ Jusqu'au 29·06. Du L. au V. de14 à 18h ou sur rdv.UBoulevard Saint-Michel 35 - 1040 Bruxelles -02 735 52 12 - www.artiscope.be

QuadriBestiaire. Peintures - dessins - gravures -objets. ‣ Jusqu'au 12·05. Les V. et S. de 14à 18h ou sur rdv.UAvenue Reine Marie-Henriette 105 -1190 Bruxelles - 02 640 95 63www.galeriequadri.be

ArtemptationPhotomania. Oeuvres d'Eric Fransman,Morten Koldby Thomas Defays et ValérieNagant. ‣ Jusqu'au 26·05. Du Ma. au V. de11 à 18h30, le S. de 12 à 18h ou sur rdv.UAvenue Louise 475 - 1050 Bruxelles -02 669 77 78 - www.artemptation.com

Baronian-FranceyIn the ghetto it gets cold but we've got so-mething to warm our soles. Oeuvres deDan Rees. ‣ Jusqu'au 19·05. Du Ma. au S.de 12 à 18h.URue Isidore Verheyden 2 - 1050 Bruxelles -02 512 92 95 - www.baronianfrancey.com

Bodson-EmelinckxRafael Carneiro - Paulo Climachauska.‣ Jusqu'au 26·05. Du Me. au S. de 14 à19h.URue de Hennin 70 - 1050 Bruxelles -02 648 40 06www.bodson-emelinckx.com

Box GalerieSasha. Oeuvres de Claudine Doury.‣ Jusqu'au 30·06. Du Me. au S. de 14 à18h.URue du Mail 88 - 1050 Bruxelles - 02 537 95 55- www.boxgalerie.be

Charles Riva CollectionRoe Ethridge. ‣ Jusqu'au 29·09. Du J. auS. de 13 à 18h30.URue de la Concorde 21 - 1050 Bruxelles -02 503 04 98www.charlesrivacollection.com

Didier DevillezDogon & Varia. Masques, statues, produc-tions artisanales... du pays Dogon.‣ Jusqu'au 26·05. Du J. au S. de 14 à 18h30ou sur rdv.URue E. Van Driessche 53 - 1050 Bruxelles -02 215 82 05 - www.galeriedidierdevillez.be

duboisfriedland galleryPaintball. Exposition de cinq jeunes pein-tres vivant et travaillant en Belgique: Ma-gda Amarioarei, Charles Balavoine, Eric De-prez, Sebastian Hosu et Mathieu Nozières.‣ Jusqu'au 12·05. Du J. au S. de 14 à 18h.URue du Prévot 99 - 1050 Bruxelles -0470 54 98 98 - www.duboisfriedland.com

Nos amies les bêtes

L’image animalière serait-elle dans l’air dutemps ? A une “Beauté animale” du GrandPalais parisien répond, fortuitement, ce“Bestiaire” de Ben Durant. Variations d’artistessur un thème qui n’est pas sansrapprochements avec la vie des hommes, cettesuite de regards sur l’animal, qu’il soitcompagnon de fortune ou espèce quel’homme craint, chauffe l’atmosphère devaleurs utiles car dissemblables. La mannerassemblée est pour le moins éclectique, d’oùsa dynamique et une diversité de bon aloi.L’animal dans tous ses états, du plus subtil oucomique au plus symbolique, du plusplastique au plus imagé. Le plus ancien tableaude la démonstration date du XVIIe siècle. SignéNicolaes Claes Berchem, il nous convie à un“Passage du gué”, huile sur toile de 1660, dugenre bucolique avec lavandières et vachers.Une scène traditionnelle à l’opposé desinterprétations d’un Lionel Vincheprimesautier. Goguenard, ne s’attrape-t-il paspar la queue quand il se voit “Lion” ! Avec une“Chouette”, aquarelle et encre de 1963, Pierre

Alechinsky se la joue, à son tour, allègre,alerte, délicatement colorée. Si Marcel Mariëny va d’un curieux “Touriste” à tête deComanche monté sur une girafe, MichèleGrosjean cible par trois fois la mise à mort del’espèce : “Holocauste pascal”, “ Pigeoncanope”, “Mécanique aléatoire”. Les grands“Oiseaux” naturalisés, photographiés, colorésde vie de Juan Paparella (illu.) ne rigolent pasdavantage tout en clamant l’exubérance descouleurs, alors qu’Antonio Segui promène,intrigant, chapeau et chien sans crier gare etqu’Oizal et Vandercam font bon ménage.Roger Dewint grave “Poisson”, “ Alouette” et“Faucon” dans la matière, la couleur, le belouvrage. Robert Willems et Mig Quinet enembuscade, Claude Viallat y va de“Tauromachies”, surprenants sortilèges. Unflorilège. (R.P.T.)

UQuadri, 105 avenue Reine Marie Henriette,1190 Bruxelles. Jusqu’au 12mai, les vendredis etsamedis de 14 à 18h. Infos : 02.640.95.63 etwww.galeriequadri.be

Bestiaire

PAPARELLA

/COURTESY

GALERIE

QUADRI


7Les galeriesSEMAINE DU 27 AVRIL AU 3 MAI 2012 ARTS LIBRE

Elaine Levy ProjectForecast. Oeuvres de Francisco Valdès.‣ Jusqu'au 12·05. Du J. au S. de 14 à 19h ousur rdv.URue Fourmois 9 - 1050 Bruxelles - 02 534 77 72- www.elainelevyproject.com

Fred LanzenbergNatura Oscura. Oeuvres de Lionel Guibout.‣ Jusqu'au 05·05. Du Ma. au V. de 14 à19h, le S. de 10 à 19h ou sur rdv.UAvenue des Klauwaerts 9 - 1050 Bruxelles -02 647 30 15 ou 0475 73 40 15

www.galeriefredlanzenberg.com

Galerie d'YsKate Lyddon. Peintures et dessins.‣ Jusqu'au 27·05. Du J. au S. de 14 à 18h,le D. de 11 à 15h ou sur rdv.URue de l'Arbre Bénit 84 - 1050 Bruxelles -0499 22 57 66 - www.galeriedys.com

Galerie FloreArotin & Serghei - Nancy Coste. Oeuvres etinstallations lumineuses utilisant des élé-ments architecturaux, des compositionsmusicales, de la vidéo... - Photographies.‣ Jusqu'au 15·06. Du L. au V. de 14h30 à18h30 ou sur rdv.

URue de la Vallée 40 - 1050 Bruxelles -0479 26 90 90 ou 0473 34 45 43www.galerieflore.com

Immeuble SolvaySalon international de la Céramique an-cienne. Une vingtaine d’exposants belges,français et anglais spécialisés dans les artsdu feu et les objets de collections serontprésents. Un rendez-vous pour les collec-tionneurs et amateurs de faïence, de porce-laine, de biscuit, d’émaux, de verre...‣ Jusqu'au 01·05 de 11h à 19h, 8 €.URue du Prince Albert 46 - 1050 Bruxelles -02 511 05 13 - www.ceramiqueancienne.be

Nathalie ObadiaSacramentum: Sacred Shadows. AndresSerrano est reconnu comme l'un des artis-tes qui a traité avec le plus d'audace la reli-gion et le sacré dans l'art contemporain.‣ Jusqu'au 05·05. Du Ma. au V. de 10 à18h, le S. de 14 à 18h ou sur rdv.URue Charles Decoster 8 - 1050 Bruxelleswww.galerie-obadia.com

Puls Contemporary CeramicsRafa Pérez et Palma Babos. ‣ Jusqu'au26·05. Du Me. au S. de 13 à 18h.UPlace du Châtelain 4 - 1050 Bruxelles -02 640 26 55 - www.pulsceramics.com

Rodolphe JanssenGert & Uwe Tobias. Céramiques, collages,sculptures... ‣ Jusqu'au 26·05. Du Ma. auV. de 10 à 18h, le S. de 14 à 18h.URue de Livourne 35 - 1050 Bruxelles -02 538 08 18www.galerierodolphejanssen.com

Twig GallerySpencer Sweeney. Peintures et dessins.‣ Jusqu'au 02·06. Du Ma. au V. de 11 à18h30, le S. de 12 à 18h.URue Tenbosch 74 - 1050 Bruxelles -02 344 23 68 - www.twiggallery.com

XXL ART on Waterloo 503Autour du thème de la nature. Dessins deSabine Corman, Françoise Vigot, Anne Ma-rie Finné, Jacques Dujardin et Jean-ClaudeFlebus. ‣ Jusqu'au 28·04. Du J. au S. de 14à 18h ou sur rdv.UChaussée de Waterloo 503 - 1050 Bruxelles -0472 45 81 49

Librairie JauneEric Warnauts et Guy Raives "Les TempsNouveaux". Planches originales et crayon-nés de deux auteurs incontournables dupaysage bédéphile belge. Les dessins se-ront issus de leur dyptique "Les Temps Nou-veaux", l'histoire d'une petite commune desArdennes où résistance et collaborations'entrechoquent dans une famille déchiréepar la guerre. ‣ Jusqu'au 26·05. Le L. de13h30 à 18h30, du Ma. au S. de 10h30 à18h30, le D. de 10 à 13h30.URue Léopold Ier 499 - 1090 Bruxelles -02 428 84 55 - www.librairie-jaune.com

Bureau d'architectesIsola drawings. Anne Marie Finné et KarenVermeren ont séjourné à l'Isola Comacina,île sur le lac de Côme, résidence de la Com-munauté française et flamande. Elles pré-sentent leur travail sur le paysage et le rap-port à l'espace (dessins et collages...).‣ Jusqu'au 06·05. Du V. au D. de 14 à 18h.UBoulevard Emile Bockstael 160 - 1020 Bruxelles-02 425 17 05www.finne.be/annemarie

Aeroplastics ContemporaryBlack Milk. Dessins de Mircea Suciu.‣ Jusqu'au 02·06. Du Ma. au V. de 11 à18h, le S. de 14 à 18h.URue Blanche 32 - 1060 Bruxelles - 02 537 22 02- www.aeroplastics.net

Détournements festifs

Pour cette troisième exposition personnelle en la galerie,l’artiste américain Evan Holloway (1967 – Vit à Los Angeles)propose trois types de sculptures coulées pour la premièrefois en bronze dont une série de moulages négatifs quilaissent voir l’empreinte au verso.Bien plus particulières sont les sculptures d’arbres décharnéset transformés en figures géométriques tout en conservantleur aspect formel naturel. Certains jardiniers taillent lesarbres fruitiers et les conduisent partiellement de cettemanière ici fortement amplifiée sans autre but qu’artistiqueet décoratif. Ce travail entamé depuis dix ans évoque lepouvoir de l’homme et sa domination de la nature avec unevolonté de la soumettre à ses désirs et besoins quelles quesoient les fantaisies qui lui passent par la tête. Peintes endiverses couleurs généralement très vives, ces arbres morts,figés, deviennent des objets détournés au caractère joyeux etfestif.La troisième série de sculptures est un empilement sans finfaçon Brancusi de cirque de têtes humaines un peugrotesques dont les nez ont été remplacés par des ampoulesqui s’allument selon des rythmes divers. Un côtéclownesque en ressort.A l’étage, on remarquera une sculpture particulièrementjuste et bien évocatrice, intemporelle, de Michel François. Uncylindre recouvert de feuilles d’or dont une main a arrachéun morceau pour s’emparer du précieux métal, et àl’intérieur… surprise ! Tout ce qui brille… (C.L.)

UEvan Holloway. Trees, Heads, Molds. Galerie Xavier Hufkens,6-8 rue Saint-Georges, 1050 Bruxelles. Jusqu’au 5 mai. Du mardiau samedi de 12h à 18h. Infos : www.xavierhufkens.com

Triplé

COURTESY

THEARTIST

ANDXAVIERHUFKEN

S


8 Les galeries SEMAINE DU 27 AVRIL AU 3 MAI 2012 ARTS LIBRE

Le goût et la couleur de la photo…Artiste britannique trentenaire vivant à Berlin, Dan Rees présenteactuellement chez Baronian-Francey un ensemble quelque peu intriguant.Sous l’énigmatique intitulé “In the ghetto it gets cold but we’ve gotsomething to warm our soles” (Dans le ghetto il fait froid, mais nous avonsquelque chose pour réchauffer nos semelles), on trouve une dizaine d’imagesen noir&blanc de facture “classissique”. Des images d’une sobriété telle – tantdans l’éclairage de studio que dans la présentation des modèles – que l’onpourrait les croire tout droit sortis d’un album d’Alfred Stieglitz (on penseparticulièrement à sa série “At Lake Georges”) ou du portfolio d’un RobertMapplethorpe passablement assagi. C’est mal connaître le jeune artiste qued’accorder crédit à une telle simplicité. En fait, on perçoit la complexité dupropos lorsque l’on comprend que les autres œuvres installées dans la galeriesont de lui également : des boîtes en plexi renfermant des peintures (ondevrait dire de la peinture) sous vide ou encore un ventilateur Dyson en faced’une toile qui semble peinte au peigne… D’évidence on est-là dans desdétournements de code entre la culture vernaculaire de son Pays de Gallesnatal – les chaussettes blanches du mannequin des photos, la marque Dyson,la peinture décorative bon marché- et la culture érudite de l’art. Un échangeétrange qui laisse néanmoins le dernier mot à des esthétiques que l’on peutprendre au premier degré. En tout cas, on était à deux doigts de prendrel’image photographique pour de la photographie… (J-M.Bo)

U“In the ghetto it gets cold but we’ve got something to warm our soles”photographies de Dan Rees. Bruxelles, Baronian-Francey, 2, rue Isidore Verheyden.Jusqu’au 19mai, du mardi au samedi de 12h à 18h.Infos : www.baronianfrancey.com

Détournement

DANREES

D+T ProjectLa Grande Illusion. Oeuvres de GianniMotti. ‣ Jusqu'au 19·05. Du J. au S. de 12 à18h30.URue Bosquet 4 - 1060 Bruxelles - 02 537 76 30 -www.dt-project.com

FaiderJean-Pierre Pincemin. Peintures et gravu-res. ‣ Jusqu'au 19·05. Du Me. au V. de 14 à19h, le S. de 14 à 18h ou sur rdv.URue Faider 12 - 1060 Bruxelles - 02 538 71 18 -www.galeriefaider.be

Krethlow Berne BruxellesGiro Annen et Vaclav Pozarek. ‣ Jusqu'au05·05. Du Me. au V. de 14 à 18h, le S. de 11à 16h ou sur rdv.UAvenue Jean Volders 24 - 1060 Bruxelles -02 537 91 93 - www.krethlow.ch

Le Salon d'ArtPalmes, feuillées et jungles imaginaires.Peintures et dessins de Titus-Carmel.‣ Jusqu'au 12·05. Du Ma. au V. de 14 à18h30, le S. de 9h30 à 12h et de 14 à 18h.URue de l'Hôtel des Monnaies 81 - 1060 Bruxelles-02 537 66 40www.lesalondart.be

Libre ChoixErreur de parcours. Encres sur papier deMichel Allard. ‣ Jusqu'au 06·05. Du V. auD. de 14 à 20h.URue Defacqz 152 - 1060 Bruxelles -0476 77 53 60 - www.librechoix.be

Pascal PolarMiroslav Tichý. L'oeuvre du photographe,créée sous la Tchécoslovaquie communisteentre les années 60 et 80, tourne autour dela figure féminine, en marge complète de lacréation artistique occidentale. ‣ Jusqu'au26·05. Du Ma. au S. de 14 à 19h ou sur rdv.UChaussée de Charleroi 108 - 1060 Bruxelles -02 537 81 360 ou 0477 25 26 92www.pascalpolar.be

RossicontemporaryDormances. Oeuvres de Marie Rosen. Mez-zanine: oeuvres de Tilman Hornig, SimonLaureyns, Thomas Mazzarella, Julien Meert,Emmanuel Tête... ‣ Jusqu'au 02·06. Les J.et V. de 13 à 17h, le S. de 14 à 18h ou surrdv.URivoli Building - Chaussée de Waterloo 690 -1180 Bruxelles - 0486 31 00 92www.rossicontemporary.be

BRABANT WALLONBRAINE-L'ALLEUDGalerie 360°Stephan Vee. Son travail s'articule autourde plusieurs axes, et met en évidence descapacités d'adaptation dans un environne-ment résolument tourné vers le futur.‣ Jusqu'au 26·05. Le Me. de 15 à 18h et leS. de 14 à 17h (en présence de l'artiste).UPlace Abbé Renard 1 - 1420 Braine-l'Alleud -02 384 63 17http://galerie360.braine-lalleud.be

GLABAISEspace BLe rouge-gorge à la fenêtre. Peintures ré-centes de Lionel Vinche. ‣ Du 28·04 au13·05. Les S. et D. de 14 à 18h ou sur rdv.UHaute Rue 33 - 1473 Glabais - 067 79 08 11 -www.espaceb.be

HAINAUTCOUILLETJacques CeramiMichel Couturier. Son travail utilise la pho-

tographie, la vidéo et le dessin en relationavec la sculpture, l'architecture et l'espacepublic. ‣ Du 28·04 au 02·06. Du Me. au V.de 14 à 19h, le S. de 11 à 18h, fermé les j.f.URoute de Philippeville 346 - 6010 Couillet -071 36 00 65 ou 0477 78 44 34www.galeriecerami.be

LIÈGELIÈGEEspace VentaJean-Claude Deprez - Lambert Rocour. Des-sins et monotypes - Sculptures. ‣ Du 28·04au 13·05. Du J. au S. de 14 à 18h, le D. de14 à 17h.URue Hors-Château 90 - 4000 Liège -0494 15 04 43 - www.espaceventa.be

Les DrapiersTapisserie ou papier peint ? Un art contem-porain. Oeuvres de Vincent Chenut, MichelCleempoel, Billie Mertens, Arnaud Doriath,Maureen Ginion, Daniel Henry, HélèneAmouzou, Arlette Vermeiren, Sarah West-phal et Léon Wuidar. ‣ Jusqu'au 02·07.Tous les jours, sauf le Ma., de 10 à 17h30,de 4 à 5 €.URue Hors-Château 68 - 4000 Liège -04 222 37 53 - www.lesdrapiers.be

LiehrmannDelphine Boël. Peintures. ‣ Jusqu'au27·05. Du Me. au S. de 13 à 18h30, le D. de11 à 13h.UBoulevard Piercot 4 - 4000 Liège -04 223 58 93www.galerie-liehrmann.be

Monos GalleryAnd so what ?. Oeuvres du photographe etplasticien Jean-Marc Chapa. ‣ Jusqu'au20·05. Du Me. au D. (sauf le J.) de 14h30 à18h30, les autres jours sur rdv.URue Henri Blès 39 - 4000 Liège -04 224 16 00 ou 0485 91 16 02www.monosgallery.com

Nadja VilenneGare au gorille !. Peintures d'Emilio LopezMenchero. ‣ Jusqu'au 29·04. Du J. au S. de14 à 18h ou sur rdv.Les Désorientés. Oeuvres de Marie Zola-mian. ‣ Jusqu'au 29·04. Du J. au S. de 14 à18h ou sur rdv.Log Cabins. Oeuvres de Jeroen Van Bergen.‣ Jusqu'au 29·04. Du J. au S. de 14 à 18hou sur rdv.URue du Commandant Marchand 5 - 4000 Liège -04 227 19 91www.nadjavilenne.com

STAVELOTTriangle bleuLoïc Le Groumellec. Peintures. ‣ Jusqu'au27·05. Du J. au D. de 14 à 18h30.UCour de l'Abbaye 5 - 4970 Stavelot -080 86 42 94 - www.trianglebleu.be

NAMURJAMBESDétourBertrand Gobbaerts. Dessins. ‣ Jusqu'au05·05. Du Ma. au V. de 12h30 à 17h30, leS. de 14 à 18h, fermé les j.f.UAvenue Jean Materne 166 - 5100 Jambes -081 24 64 43 - www.galeriedetour.be

NAMURGalerie Short CutsHide & Seek. Photos de Beata Szpara-gowska. ‣ Jusqu'au 05·05. Les L., Ma. et J.de 15h30 à 21h30, les Me., S. et D. de13h30 à 21h30, le V. de 11h30 à 21h30.


9Les galeriesSEMAINE DU 27 AVRIL AU 3 MAI 2012 ARTS LIBRE

Contact

Agenda culturel :Tél. : 02.211.27.23Email : [email protected]

A l’étranger

COURTESY

T.DANEGAL.

COURTESY

NADIART/EN

GER

TCOURTESY

GAL.N.D.MARQUARDT

COURTESY

GAL.XIPPAS

Allemagne

Costa Lefkochir – Peinture et sculptureAix-la-Chapelle – Nadiart/Engert

L’artiste d’origine grecque vivant à Liège dévoile un tout nou-veau pan de son travail. Il croise ses nouvelles peintures de lasérie En cueillant les gouttes de l’univers, avec un ensemble dedessins hommages à Hermes et de sculptures hommages à lafemme des Cyclades et à la méditation.UGalerie Art Engert, Aachener Arkaden, 1, Trier strasse, 52078Aachen (Aix-la-Chapelle). www.nadiartinternational.com

Angleterre

Walead Besthy – PhotographieLondres – Thomas Dane Gallery

L’artiste anglais (1976) qui vit à Los Angeles montre deux sé-ries de clichés de ses “Travels Pictures”, ceux involontairementabîmés par le passage aux rayons x du détecteur de sécuritéd’un aéroport et ceux plus récents dans lesquels il exploite vo-lontairement cet agent modificateur.U Jusqu’au 26mai. Thomas Dane Gallery, 3 et 11 Duke Street, StJames’s, SW1Y 6BN Londres. www.thomasdane.com

France

Fred Jagueneau – PhotographieParis – Galerie Nikki Diana Marquardt

Nan Goldin, commissaire de cette expo, a choisi 75 polaroïdsqui “lui racontent une histoire comme pour l’effet inverse d’un ro-man”, de l’artiste français (1966 – Vit à Paris) qui travaille ex-clusivement en noir et blanc et réalise ses photos au cours desmultiples voyages qu’il entreprend à travers le monde.U Jusqu’au 15mai. Galerie Nikki DianaMarquardt, 9 place desVosges, 75004 Paris. www.galerienikkidianamarquardt.com

C.K. Wilde – CollagesParis – Jas gallery

Pour cette exposition, l’artiste américain (1972) à l’heure de lacarte bleue et des transactions en ligne se réapproprie lesbillets de banque, les découpe, les taille, les plie et les détournede leur usage pour en faire un médium artistique sous formede collages et de patchworks colorés.U Jusqu’au 26mai. Jas Gallery, 17, rue des Saints-Pères, 75006Paris. www.jas-gallery.com

Bertille Bak – InstallationParis – Galerie Xippas

Robe, première collaboration de Bertille Bak (Paris, 1983) etCharles-Henry Fertin, est une machine électro-mécanique quireprend une construction régulière de briques rouges pendanttoute la durée de l’exposition et procède à l’extension d’unlieu, les corons. Un mur se construit durant un temps donné.U Jusqu’au 2 juin. Galerie Xippas, 108 rue Vieille du Temple,75003 Paris. www.xippas.com

Laurent Millet – PhotographieParis – Galerie Particulière 2

L’exposition inaugurale de cette seconde galerie est dédiée à lasérie des Zozios, réalisée en 2003, inédite à Paris. Photogra-phies d’installations fragiles et précaires, ponctuées de tou-ches subtiles d’humour, ce travail délicat n’est pas sans rappe-ler le monde onirique d’un Miro ou de Calder.U Jusqu’au Galerie Particulière 2, 11 rue du Perche, 75003 Paris.www.lagalerieparticuliere.comC

OURTESY

GAL.PARTICULIÈR

E2

COURTESY

JASGAL.

URue des Carmes 49 - 5000 Namur -0476 958 376 - www.galerieshortcuts.com

Gery Art GalleryTable-talk. Photos de Daniel Locus.‣ Jusqu'au 28·04. Du J. au S. de 14 à 18hou sur rdv.URue des Brasseurs 38 - 5000 Namur -0475 60 25 58

VILLERS-DEUX-EGLISESLa Muse HardieJacques Lacomblez. Oeuvres récentes.‣ Jusqu'au 29·04. Les S. et D. de 14 à 18hou sur rdv.URue de Philippeville 107 - 5630 Villers-Deux-Eglises - 071 66 72 41

ANVERSANTWERPENFifty One Fine Art PhotographyVenice in Solitude. Photographies noir etblanc de Christopher Thomas. ‣ Jusqu'au05·05. Du Ma. au S. de 13 à 18h ou sur rdv.UZirkstraat 20 - 2000 Antwerpen - 03 289 84 58- www.gallery51.com

Office Baroque GalleryKirsten Pieroth. ‣ Jusqu'au 28·04. Du Me.au S. de 14 à 18h ou sur rdv.ULange Kievitstraat 48 - 2018 Antwerpen -0484 59 92 28 - www.officebaroque.com

Tim Van Laere GalleryAtelier Van Lieshout. ‣ Jusqu'au 05·05.Du Ma. au S. de 13 à 18h.UVerlatstraat 23-25 - 2000 Antwerpen -03 257 14 17www.timvanlaeregallery.com

van der MiedenHamish Fulton. Studio n°04: Marc Nagt-zaam. ‣ Jusqu'au 05·05. Du Me. au S. de14 à 18h.UPourbusstraat 15 - 2000 Antwerpen -03 231 77 42 - www.vandermieden.com

Zeno X GalleryBart Stolle. ‣ Jusqu'au 28·04. Du Me. auS. de 14 à 18h.ULeopold De Waelplaats 16 - 2000 Antwerpen -03 216 38 88 - www.zeno-x.com

FLANDRE OCCIDENTALEKNOKKEYoung GalleryJavel. Réalisée à la chambre photographi-que et en studio, la nouvelle série d'EricMarrian propose une approche originale dela couleur. ‣ Jusqu'au 29·04. Les S. et D.de 14 à 19h.UZeedijk 811 - 8300 Knokke - 050 68 56 23www.younggalleryphoto.com

KNOKKE-HEISTGuy Pieters GalleryGuillaume Bijl. ‣ Du 29·04 au 21·05. Tousles jours, sauf le Ma., de 11 à 18h.UKustlaan 279 - 8300 Knokke-Heist -050 61 28 00

OTEGEMDeweer GalleryStephan Balkenhol. Sculptures en bronze.‣ Jusqu'au 06·05. Du Me. au D. (fermé leS.) de 14 à 18h ou sur rdv.UTiegemstraat 6a - 8553 Otegem - 056 64 48 93- www.deweergallery.com

FLANDRE ORIENTALEGENTKIOSKIn Search of the Picturesque. Photos de JanKempenaers. ‣ Jusqu'au 10·06. Du Ma. auV. de 14 à 18h, les S. et D. de 11 à 18h.Void. Oeuvre monumentale de KarstenFödinger. ‣ Jusqu'au 10·06. Du Ma. au V.de 14 à 18h, les S. et D. de 11 à 18h.ULouis Pasteurlaan 2 - 9000 Gent - 09 267 01 68- www.kioskgallery.be

Tinka Pittoors

On ne pouvait queremarquer sa pièce sur lestand de la galerie LeTriangle bleu lors de ArtsBrussels. Tinka Pittors estune jeune plasticiennebelge (1977) formée àGand et Lisbonne,affichant déjà un assezbeau palmarèsd’expositions, qui œuvre

dans un registre on ne peut guère plus kitsch dans un stylefranchement baroquisant. L’ouvrage qui vient de paraîtrereprend en illustrations une bonne partie de ses travaux etinterventions de 2006 à 2011, le tout entrelardé de textes etcommentaires. L’artiste intervient aussi bien dans la naturequ’en galerie, in situ ou en installation, sur toile ou endessin, ne se refusant l’usage d’aucune technique ni d’aucunmatériau du plus banal au plus sophistiqué. DominiqueLegrand, auteur d’un important texte analytique en françaisen anglais qui laisse aussi largement la parole à l’artiste laprésente comme une artiste chez qui “l’ambiguïté de l’interditsurgit toujours dans les paysages poétiques hérissés commed’étranges architectures improbables.” Et elle ajoute : “Voisinede palier de l’art brut […] tout le travail passionnément inventifet identitaire de Tinka Pittors est contaminé. Il y a quelque chosede magique dans cette poésie de l’interdit […]. Les parties les plusinfimes se mélangent dans un projet d’hybridation […]”. Uneartiste à suivre du bon œil. (C.L.)

UTinka Pittoors. Symbolic Violence. 96 p., ill. coul., essais de TomNys et Dominique Legrand. Edité par Tom Nys. Dif. Galerie LeTriangle bleu

La publication de la semaine

DR

Arts Libre. Supplément hebdomadaire à La Libre Belgique. Coor-dination rédactionnelle : Gilles Milecan et Camille de Marcilly.Réalisation : Sodimco. Administrateur délégué - éditeur responsa-

ble : François le Hodey.Rédacteur en chef :Vincent Slits.Rédacteur en chef adjoint :Pierre-Fran-çois Lovens. Conception graphique : Jean-Pierre Lambert. Publicité : Martine Levau(0032.2.211.29.12 – [email protected]).


10 Adjugé! SEMAINE DU 27 AVRIL AU 3 MAI 2012 ARTS LIBRE

Momper

Toujours à Vienne chez Dorotheum, on pou-vait emporter cette très belle “Scène de Vil-lage” animée et surtout donnant une perspec-tive sur la nature des plus délicates. La salle nes’est pas trompée et s’est battue à coups de10 000 € pour emporter ce lot. La notice si-gnalait que Josse de Momper avait collaboréavec Jan Brueghel II. Au final, le marteau chutà 389 300 €.

389 300 €

DOROTH

EUM

Jacques Levy

A New York ce 20 avril, on vendait chez Sothe-by’s une importante bibliothèque, celle de Jac-ques Lévy. Le premier lot était occupé par unsuperbe volume orné de gravures en couleursmontrant sur toutes ses coutures l’universitéd’Oxford. A l’heure où l’on met en valeur lesdécors d’Harry Potter, nul doute que l’am-biance de cette immense salle n’ait été prochedu plus illustre pensionnat des héros du ci-néma. Le volume a été cédé contre13 750 dollars.

13 750 €

SOTH

EBY’S

David

Le 18 avril chez Dorotheum, on vendait un belensemble de tableaux anciens. Parmi eux figu-rait cette toile pleine de force où l’on voyaitDavid vainqueur de Goliath, montrant son ad-versaire le front transpercé par son caillou. Latoile a été adjugée frais compris à 870 000 €,ce qui est très important et justifié. En effet lepeintre est un artiste florentin du XVIIe siècle,Lorenzo Lippi, auteur des derniers feux d’uneécole florentine qui par la suite périclitera. Latoile était assortie de coloris denses, dramati-sés par une lumière tranchante, si on peutdire !

870 000 €

DOROTH

EUM

l Vente publique

PARTZ

Ce mini-album à usage de cartede vœux sous la jaquette de“Tintin au pays des Soviets”

est annoncé entre 300 et400 €. De Franquin, “C’est le

Printemps”, demi page de1969, devrait obtenir 5 000 €.

SapersteinToujours à New-York et chez So-theby’s, on ven-dait l’entier mo-bilier du “palais”de Suzanne Sa-perstein sis à Be-verley Hills. Lavente s’est biendéroulée malgréle retrait de piè-ces importantescomme une con-sole baroque at-tendue à

300 000 $ ou un miroir à pareclose français annoncé à200 000 $. Pour signaler que toutn’est pas hors de prix en ventespubliques, même à New-York, cebeau fauteuil estimé à 500 $ a étévendu à 313 $, frais compris.

313 $

SOTH

EBY’S

MORETUS


11Le marchéSEMAINE DU 27 AVRIL AU 3 MAI 2012 ARTS LIBRE

La Banquedessinées’animeh Le 39 de l’avenue des Casernes à Etterbeek va réentendrele marteau.

CE DIMANCHE CE SERA À NOUVEAU LA FÊTE À LA BD ET À SES DÉRIVÉS chezMoretus et Partz. 770 lots seront à prendre dès 11h, puis à 14h dans la nouvellesalle de ventes de ces deux amateurs professionnels de la bande dessinée. Ils sontdepuis quelque temps alliés avec Thierry Goossens, expert en planche autogra-phe et en dessins originaux de créateurs de BD. L’exposition commence ce ven-dredi et dure jusqu’à demain. Cela laissera le temps de bien consulter chaque lot.

Passons sur les 210 premiers lots qui sont des dérivés des volumes emblémati-ques. Tous valent entre 100 et 500 €, à l’exception notable du lot 147 occupé parJacobs. Il s’agit d’une sculpture de Blake et Mortimer datant de 1986, troisième ti-rage sur cinquante. Là, le montant attendu varie de 8 000 à 10 000 €. On n’est pasloin de ce compte pour certaines plaques émaillées. Celles du Tintin “On a mar-ché sur la Lune” sont évaluées entre 5 000 et 6 000 €. Les plaques datent de 1985.Il y en a six qui mesurent chacune 6 x 97 x 97 cm. Elles sortent toutes de la fa-meuse firme de Molenbeek “L’Emaillerie belge”. La même série en 35 cm de côtévaudrait 2000 à 2 500 €.

Pour la très belle fusée s’élançant de la lune, haute de 196 cm, il faudra débour-ser entre 1600 et 2 000 €, au moins. Au n° 259 se trouve un jeu de cubes d’aprèsTintin, édité chez Dubreucq, contenu dans une boîte verte des années 1940. Lelot est très rare et devrait obtenir la cote de 1 500 €.

Du côté des originaux, on peut retenir la très belle feuille de Delaby, pour Mu-rena. Il s’agit d’une composition mise en couleurs à l’aquarelle sur impression dela planche 38 de l’épisode “Le Sang des Bêtes”. La pièce est encadrée et annoncéeà 500 €. Outre la délicieuse feuille de Franquin illustrée ci-contre, on trouveraégalement une feuille encadrée de Spirou portant un casque d’aviateur, avec unavion américain au décollage. Le lot est encadré lui aussi et il est annoncé entre3000 et 4000 €.Ph. Fy.UBanque dessinée, infos au 0475.60.64.30. et www.banquedessinee.be

Tristan BernardJean Veber (1868-1928) a tracé cesuperbe portraiten pied de TristanBernard. Lafeuille est à ven-dre chez VincentLecuyer à Paris,contre 3 500 €. Ilse fait que lesdeux hommesétaient amis. Eneffet, commenous le disait legaleriste parisien :“Ce serait PierreVeber, le frère de

Jean, qui en 1895 aurait eu l’idée de X… romanimpromptu, roman écrit à dix mains, les sienneset celles de Georges Courteline, Jules Renard,George Auriol et Tristan Bernard. Chaque auteur,dans un ordre tiré au hasard, écrivait un chapitreen repartant de la fin du chapitre précédent écritpar un autre, respectant les seules contraintes quele héros X ne meure pas et que les autres person-nages ne changent pas de sexe”. Les auteurs fu-rent dessinés pour être placés dans les volu-mes édités ensuite chez Flammarion. Le dessinprovient de Madame Gillet, petite-fille deTristan Bernard. Notons par ailleurs que leLemmen publié ici naguère ne se trouve paschez Lécuyer (34 rue de Lille; tél :0033.(0)1.42. 46.05.74), mais chez son collè-gue Martin Moeller.

3 500 €

LECUYER

LiotardLe 21 juin, Sothe-by’s mettra envente ce très joliportrait d’unegente dame. Ils’agit de Made-moiselle Jaquet,cantatrice à l’Aca-démie de Musi-que de Paris aumilieu duXVIIIe siècle.L’œuvre est unerareté car elle aété tracée par

Jean-Etienne Liotard, le plus raffiné des pas-tellistes d’obédience française, quoique suisse,avec Rosalba Carriera, italienne, et Maurice-Quentin de la Tour, dont tant d’œuvres ma-gnifiques ornent les cimaises du passionnantmusée Antoine Lécuyer à Saint-Quentin. Lepastel ci-contre est inédit et provient d’unecollection du Midi de la France.

400 000 €

SOTH

EBY’S


12 Le marché SEMAINE DU 27 AVRIL AU 3 MAI 2012 ARTS LIBRE

l Ventes publiques

Millon tapefort sur le Design

h La première vente de l’étude Millonà Bruxelles s’est très bien déroulée.400 000 € et une salle pleine au Sablon.

DES SALLES PLEINES DANS LES VENTES PUBLIQUES cen’est pas si fréquent. Evidemment, il y va aussi de l’es-pace disponible et c’est plus difficile de remplir la sallede VDK qui est très grande, que celle de BAA qui est mi-nuscule. Toutefois, les salles bruxelloises, en particulier,et belges en général, sont très suivies par les amateurs.Ce fut le cas chez PBA lundi dernier dans une ambiancehouleuse et ce fut le cas également samedi 21 avril dansce que l’étude Millon appelle désormais le “Forum”, sisderrière le chevet de l’église Notre-Dame du Sablon. Cefut le cas à nouveau ces 23 et 24 avril chez Horta (on yreviendra), où les 200 chaises furent insuffisantes pour

accueillir le public. Une vente publique, c’est souventun morceau de théâtre et quand Serge Hutry, chez VDK,s’y met, c’est le festival d’Avignon qui descend sur Uc-cle. Mais aux tensions de PBA avait précédé une am-biance de fête “de chez pas possible”, comme nous disaitun connaisseur passé par là voir à quoi cela ressemblait.Une fête qui avait succédé à l’inauguration vécue par400 personnes l’avant-veille de cette première vacation,historique pour l’étude parisienne. La date de cetteouverture avait été retardée en hommage aux victimesde Sierres.

La vente de Design avait été préparée par Bruno Ract-Madoux depuis près d’un an, 160 lots étaient au pro-gramme et ils furent dispersés en près de deux heures.Chez PBA, pour Shabby Chic, les six cents lots partirenten quatre heures. Claire Rothärmel pour Louiza Auk-tion nous disait mercredi avoir vendu 320 lots en qua-tre heures. Notre compatriote Stéphane Cauchies étaitaux commandes et il travailla son public avec intelli-

gence nous dit-on, afin de faire monter les envies desgens et descendre son marteau le plus tard possible.Avec près de 400 000 € de rentrées frais non compris,l’étude a réussi son premier pari, qui était de plaire aupublic. Le risque avec nos inestimables voisins français,c’est qu’ils débarquent avec un brin de supériorité etcela paralyse les amateurs en salles. Ce ne fut pas le casici puisqu’un Belge était chargé du marteau. Hélène deSartiges qui a en charge la communication était elleaussi très enthousiaste devant la qualité et la diversitédu public. “Beaucoup de gens sont sans doute venus en cu-rieux au départ de la vente. C’est très rempli. Ensuite, nesont restés que les amateurs, belges, hollandais, danois biensûr, car quand on expose de bons ensembles de l’orfèvreGeorge Jensen, les Danois se déplacent sans peine. En face,aux téléphones, on a eu de nombreux amateurs installésaux USA, en Italie, en Suisse, en Allemagne et en GrandeBretagne. Il y eut de forts emballements pour l’argenterie,comme les résultats le traduisent. Les acheteurs les plusmusclés étant toutefois au téléphone, plus qu’en salle”.

Pour ce qui est des chiffres, 100 % des estimations ontété atteintes pour près de 85 % de lots vendus. Lesquinze lots d’argenterie de Jensen (dont une magnifi-que ménagère de 614 pièces) ont permis de réunir150 000 €. C’est une très belle moyenne. Le lot phare dela vacation et le plus drôle sans doute était un bar enplexi dont le décor central était un thon. C’est uneœuvre de Yonnel Lebovici (1937-1998) exécutée en1988 en résine, aluminium et acrylique. Le thons’ouvrait pour abriter les élixirs. On en donna 60 000 €,à l’estimation basse, ce qui est beaucoup et peu car c’estune édition de neuf exemplaires seulement. Notons en-core les 28 000 € (35 115 € avec les frais) obtenus pourle même artiste sur son flotteur de 1990 faisant 2 mè-tres de haut et un autre très gros score pour sa lampeoblique. Par ailleurs, un petit bureau du modèle “Com-pas” de Jean Prouvé, s’en alla à 9 000 €. Puis on adjugeaà 2 600 € soit presque trois fois l’estimation, quatrechaises “Dowel” de Charles et Ray Eames. Plus tard, ontrouva preneur à 3 400 € pour une lampe de Guy deRougemont.Ph. Fy.

SARTIGES

Cette paire de candélabres dits “Bouts de table” en argent, à cinq brasde lumière, de Jensen firent 42 600 euros.

SARTIGES

Ce bar en forme de thonde Lebovici s’est vendu

à 60 000 € plus lesfrais chez Millon. Il

datait de 1988.



l Ventes publiques

Bernaerts en mode papier

LE JEUDI 10 MAI SERA UNE JOURNÉEchargée entre la rue Verlat et la rue du Mu-sée à Anvers. Le clan Bernaerts va vendre,d’une part, à 16h30, un très bel ensemblede volumes photographiques composés de330 lots qui retraceront essentiellement leXXe siècle, avec de rares incursions dans lesiècle précédant quand on traite par exem-ple de Nadar. Ensuite, à 20h, il y aura dansla grande salle une dispersion très intéres-sante de livres provenant de la bibliothè-que de Paul Neuhuys, grand homme delettres de la Métropole.

Commençons par les clichés et ce volumede Raymond Lécuyer “Histoire de la Photo-graphie” (Paris, 1945) annoncé à 200 €. Unpeu plus loin au lot 2014, figurera le vo-lume “Mexico” de Anton Bruehl, sorti depresse en 1933, assorti de 25 colotypesdont on tira mille volumes. C’est le 822e. Lelot est évalué à 1 000 €. Dans le mêmegenre de volume numéroté, il se trouve aulot n° 2033, un volume consacré à Steichen(Edward), paru à New York en 1929. Pourcet in-8° on escompte 1600 à 1 800 €. L’undes lots les plus chers sera posé à la bou-tonnière Richard Avedon dont l’autobio-graphie parue à New York en 1993 est an-noncée entre 3000 et 5 000 €. Pour ce quiconcerne la bibliothèque de Paul Neuhuys(1897-1984), elle renferme des centainesde documents répartis sur près de 200 lots.Paul Neuhuys fut un personnage impor-tant dans le monde littéraire belge et an-

versois en particulier. Alain Bosquet qui estde ses collègues dit de lui qu’il vaut MaxElskamp et Robert Guiette. Jean Cocteau leportait en haute estime. Comme écrit dansl’avant-propos du catalogue, “Clément Pan-saers se plut à constater que Neuhuys était leseul en Belgique à avoir osé rendre au mouve-ment Dada la place qui lui revenait”. MaisNeuhuys n’était pas dadaïste. Il fut toute-fois proche de ce mouvement mais plus en-core des surréalistes belges et des peintresde “CoBrA”. Pour avoir un portrait de PaulNeuhuys, il faudra acheter le lot 1611 tracéà l’encre de Chine par Jan Vaerten (1909-1980), daté de 1965. On l’attend à 150 €.On devra mettre la même somme pourpartir avec cinq feuillets autographes desti-nés à une conférence aux sujets divers.

Le lot 1659 est occupé par une suite dedouze fascicules intitulés “Les Soiréesd’Anvers”, parus entre 1961 et 1965. Pré-senté à l’état presque neuf, le lot est an-noncé entre 500 et 750 €. De nombreuxvolumes d’auteurs français figurent dans labibliothèque, à l’instar du Picasso de PauilValéry “La Jeune Parque” publié à la NRFen 1921. Le lot est évalué à 300 €. Plus loin,sept lettres manuscrites reçues de E.L.T.Mesens et expédiées entre 1922 et 1925,devraient monter à 3 000 €. Les plaquetteset brochures sur Dada et le surréalismesont nombreuses. Les historiens de l’art etles marchands devraient être contents.Ph. Fy. B

ERN,AER

TS

Ce cliché est tiré du volume de Raymond Lécuyerédité à Paris en 1945. On en attend 200 €.

h A Anvers, on inaugure les nouveaux espaces lors de la semaineprécédant le 10 mai. Gravures, livres, photos seront à l’honneur.



l Vente publique

h Drôle de drame au Sablon où la venteShabby Chic 4 a vécu des heurescurieuses.

h Le commissaire-priseurétait pressé, trop sans doute.

CE 23 AVRIL, ESTHER VERHAEGEN et ses collèguesde PBA Bruxelles attendaient de pied ferme les ama-teurs désireux d’acheter des objets de curiosité et dedécoration où l’exotisme et le monde animalier natu-ralisé donnaient quelques signes de vigueur et de drô-lerie. Ils vinrent nombreux, après avoir fait déjà la fêtesamedi lors d’un cocktail très mondain. La salle étaitbien remplie et transpirait de bonnes intentions en sa-chant bien que le personnel de la maison vivait ses

dernières séances de mise à feu dans une salle vouée àdisparaître. Le nouveau directeur de la maison Bergé,Antoine Godeau, vint de Paris tout exprès gérer unedispersion “qui ne semblait pas l’intéresser plus que ça, etil mena sa barque avec une rapidité déconcertante, ce quieut l’heur de déplaire à plus d’un collectionneur”, nousdisait une collègue. Il y eut, nous dit-on par ailleurs,pas mal de tension dans la salle et Me Godeau traversales lots comme Dehaene le faisait de la meute des jour-nalistes, en force. Le personnel fut largement ébranlépar ce rythme malvenu qui empêchait même de pren-dre toutes les lignes de téléphones disponibles. Néan-moins, le résultat final ne fut pas mauvais. Près de 75% des lots changèrent de mains et le produit globalmonta à près de 270 000 € hors frais, soit 335 927 €avec les charges.

Le lot le plus cher fut la tête de rhinocéros que nousavions publié ici naguère. Elle fut adjugée à 10 000 €.Une mine de plomb de Roberto Aizenberg figurantdeux études de personnages privés de têtes, fila bienhaut elle aussi pour être adjugée à 8 750 €. Les peaux

de bêtes rencontrèrent un joli succès à l’instar d’unepeau d’ours Grizzly partie à 3 000 € ou d’une peauprovenant d’un zèbre Burchell qui fut adjugée à2 500 €. Une autre peau de zèbre en fit autant ou pres-que, mais par contre, pour un pied de lampe en piedde zèbre, muni d’un bel abat-jour mauve, il ne fallutpas débourser plus de 70 €.

Pour une paire de lampes montée sur trois œufsd’autruche, il était impérieux de posséder 1 000 €pour s’en emparer. Plus loin, un trophée d’Impala futadjugé à 700 €. Une tabatière en forme de pied de rhi-nocéros, signée et datée de 1907, a trouvé preneur à1 150 €. Pour une boîte en forme de pied d’éléphant,haute de 11 cm seulement, il fallait assumer 800 €.L’Afrique fut la grande pourvoyeuse de cette vacationultime. De ce continent venait encore une paire deperroquets hauts de 38 cm, que des amateurs se dis-putèrent jusqu’à 650 €. Enfin, deux dents de nerval,soclées et hautes de 195 cm, furent très disputées etterminèrent leur course folle à 2 000 €.Ph. Fy.

Shabby chic, cher ettriste chez PBA

PBA

Cette peau d’ours Grizzlyest partie à 3 000 €lors de la vente Shabby Chicchez Pierre Bergé et Associés.



Tours vendsa bibliothèque

h Il ne s’agit pas des livres mais dumobilier qui orne les salles.

h Pierre Patout avait reçu lacommande peu après la guerre.

LA VACATION AURA LIEU À TOURS, dans lessalles mêmes de la bibliothèque municipalesous les auspices de l’étude parisienne Piasa.La date fixée est le samedi 19 mai. On pourraitcroire qu’il ne s’agit que d’une banale vente demeubles régionaux, à peu près sans intérêt,mais pas du tout. En effet, le mobilier de cettebibliothèque a été conçu vers 1953-1957 pardes architectes et designers français très inté-ressants. Il s’agit pour la commune de Toursde se plier à des devoirs de modernité et de sé-curité pour rendre à sa clientèle un confortqui n’est plus aux normes. C’est du moins lediscours officiel. Les amateurs de patrimoineapprécieront. On pourra se réjouir sur le sort,certes enviable, qui va advenir de cet ensem-ble, mais aussi se lamenter sur la disparitiond’un mobilier dont la fonctionnalité et l’élé-gance en font de véritables références dans levocabulaire du milieu du XXe siècle. Il est vrai-semblable que les édiles communaux soientprises au piège ou au jeu du marché de l’artqui depuis moins de dix ans porte ce genre demobilier aux nues. Du coup, l’idée de vendrepourrait rapporter gros malgré des estima-tions qui sont très basses.

L’auteur qui a dessiné le mobilier est PierrePatout (1879-1965), ami de Ruhlmann, quitravailla avec lui pour Gabriel Voisin, le créa-teur automobile. Patout créa les décors de cer-

tains navires transatlantiques dont L’Île deFrance, puis de l’Atlantique puis du Norman-die. Le projet mis en place à l’époque à Toursavait été soutenu par les frères architectesCharles et Jean Dorian. Plus d’une centaine delots seront à prendre. Pour des tables de lec-ture de quatre personnes on a estimé les lotsentre 400 et 600 €. Il s’agit de tables en boismassif sur pieds d’angle. Il y aura trois autrestypes de tables à piétement tubulaire métalli-que ; elles sont circulaires, carrées ou rectan-gulaires et devraient monter entre 500 et800 €, à la pièce bien sûr. Les tables sont enbois patiné et vernis, très simples, élégantes etsobres.

On vendra ensuite les bibliothèques propre-ment dites, posées elles aussi sur des tubulu-res métalliques. Certaines sont double face etfaçonnées en placage et bois naturel. D’autressont d’une seule face. Alignées dans la salle,comme on peut le voir dans les documents re-çus, cet ensemble est d’une véritable force es-thétique. Ces éléments sont annoncés entre500 et 800 €. Il se trouvera également des éta-gères de longueurs différentes, jusqu’à460 cm. Elles sont évaluées entre 200 et500 €. Les prix sont à peine indicatifs car lamairie ne semble pas mettre de prix de ré-serve. Il y aura ensuite des éléments plus utili-taires comme des vitrines de types divers (500à 600 €). Les chaises qui accompagnent cemobilier ne sont pas des créations des troisauteurs précités mais ont été acquises à la ma-nufacture Thonnet dont on sait que le créa-teur était natif de Boppard sur le Rhin. Lespièces les plus chères seront sans doute les ap-pliques en métal argenté et plexi blanc, es-comptées entre 6 000 et 8 000 €.Ph. Fy.U Infos : www.piasa.fr

l Vente publique

PIASA

Le mobilierde la bibliothèque de

Tours est emblématiqued’un goût classique

et dépouillédans les années 1950.



h La vente Jourdan-Barry àParis chez Sotheby’s a atteintses objectifs. La très belleorfèvrerie garde la forme.

DÈS LE DÉPART DE CETTE VACATIONparisienne fixée le 18 avril, ce fut un ton-nerre de disputes pour les pièces de for-mes dont la grande majorité était fran-çaises et du XVIIIe siècle. Nous avions an-noncé naguère cette vente comme l’unedes plus belles du genre depuis dix, voirevingt ans. “Ce fut une réussite et autant lesmarchands que les particuliers étaient ac-crochés à leurs téléphones que présents ensalle”, nous disait Sophie Dufresne char-gée de la communication dans la capitalefrançaise. Avec plus de 4 millions d’euroset dix-sept lots cédés au-dessus de50 000 €, les deux ventes d’orfèvrerieorganisées à la galerie Charpentier ontremporté un réel succès face à une salleenfiévrée. Ce résultat remarquable estl’un des plus forts de l’histoire des ventesd’orfèvrerie chez Sotheby’s à Paris. Cela

rappellera aux anciens les ventes d’orfè-vrerie qui jadis étaient montées à Ge-nève par les deux salles rivales. SelonThierry de Lachaise, expert du départe-ment d’orfèvrerie chez Sotheby’s :“l’hommage rendu au goût très sûr et per-sonnel de Monsieur Pierre Jourdan-Barryet de son père a été évident. Beaucoup delots ont dépassé leur estimation haute, no-tamment une élégante cuillère à pot parEdme-Pierre Balzac au style intemporel quia été adjugée 144 750 € contre une esti-mation haute de 60 000 €”.

Le premier lot déjà avait donné le ton.Il s’agissait d’un ensemble de douze as-siettes aux poinçons de Paris en 1739-1740 que la salle annonçait entre15000 et 20000 €. Les amateurs se sontrués sur le lot pour le voir vendre à46 350 €, frais inclus. Il y eut ceci dit pasmal de petits retraits pour des couvertsdes XVIe et XVIIe siècles, ou des boîtes àpriser, voire des boîtes à pilules d’épo-que Louis XV, dont les estimations tour-naient autour de 3000 à 5000 €. Il y eutaussi échouage pour une très belleaiguière de Philippe Rougemaille, orfè-vre à Paris, vers 1710, dont on attendait

80000 à 120000 €. Mais cela ne fit pasralentir le rythme de la dispersion. Onvit ainsi partir une petite verseuse deJean-Baptiste Nolin, de Paris (1746-1747), à 25 000 €, sur une base de10000 à 15000 €. L’un des lots les plusimportants était une terrine couverte ac-compagnée de sa doublure et de son pré-sentoir, créés par l’orfèvre Jean-BaptisteChéret, à Paris, que l’expert voyait sevendre à 40000 ou 60000 €, mais queles connaisseurs avides de rareté ontpoussé jusqu’à 156 750 €. L’après-midi,l’un des lots les plus onéreux n’aura faitque son estimation basse. Il s’agissaitd’une écuelle couverte et de son présen-toir en vermeil, façonnés par ThomasGermain, le plus célèbre orfèvre de Paris,dont il semble que l’on se trouvait de-

vant une pièce inconnue. On était là vers1722-1723. Le spécialiste en chargeavait estimé le lot entre 500 000 et700000 €. La pièce a été vendue quandmême ou seulement, à 540 750 €. Tho-mas Germain introduisit dans le goûtfrançais le style rocaille qu’il avait dé-couvert pendant son séjour à Rome.Cette enchère à peine satisfaisante futsuivie par celle obtenue à 186 750 € parune aiguière et son bassin en argent exé-cutés par Jean Delane, orfèvre à Bayonne,vers 1734-1735. Les poinçons du débutdu XIXe siècle présents sur l’aiguièremais absents sur le bassin indiquent quecet ensemble a été séparé dès la fin duXVIIIe siècle. C’est Pierre Jourdan-Barryqui remit les deux pièces ensemble.Philippe Farcy

Argenterieau sommet

SOTH

EBYS

Cette écuelle en vermeil, datant de 1722-1723, de Thomas Germain, célèbre orfèvrede Paris, a été vendue à 540 750 €.

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Arts Libre du 27 avril 2012